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KAPAJIKA BADIBANGA
Plus ce taux est élevé, plus la composition du magma est proche de celle du solide de départ.
1. Immiscibilité.
Il s’agit de deux liquides qui sont en contact mais qui ne se mélangent pas et qui sont
tout à fait distincts.
2. Flottation
Dans ce cas, les minéraux qui cristallisent ont une densité inférieure à celle du liquide
résiduel. Les minéraux qui subissent la flottation sont : néphéline, leucite (sont des
feldspathoïdes c'est-à-dire à faible densité).
3. Différenciation par écoulement.
Quand un magma s’écoule dans une fracture, la partie qui est en contact avec les
parois c'est-à-dire les épontes va commencer à se refroidir pendant que le centre est encore
relativement chaud et encore plus fluide.
De ce fait, les minéraux de haute température qui sont les premiers à cristalliser
(primocristaux) auront tendance à se concentrer vers la zone bordière qui aura ainsi une
composition plus basique que la partie centrale.
4. Contamination.
Il s’agit dans ce cas de l’apport dans un magma d’un matériel solide arraché par le
magma au cours de son ascension. Il faut néanmoins signaler que la contamination peut
être beaucoup moins subtile et essentiellement contrôlée par un apport des fluides qui
peuvent être porteur des éléments géochimiquement très mobiles.
Exemple : la majeure partie des éléments lithophiles.
Généralement la contamination du type “apport de matériel solide ” joue un rôle très limité
notamment quand on considère qu’il faut des températures très fortes pour pouvoir fondre
le contaminent c’est-à-dire le solide qui entre dans le liquide. Il se développe le phénomène
de blindage (endomorphisme) qui empêche la contamination.
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5. Mélange magmatique.
C’est le mélange entre deux magmas et il s’opère au sein d’une chambre magmatique
lors de la montée des magmas vers leur niveau structural de mise en place. Généralement
plusieurs cas s’observent :
- Les deux magmas qui entrent en contact sont des compositions presque semblables
et se trouvent à des températures relativement comparables, dans ce cas le mélange
sera aisé et la composition sera homogène ;
- Les deux magmas sont des compositions relativement différentes. Exemple : d’un
côté un magma basique et de l’autre un magma acide.
Le magma basique étant plus lourd que le magma acide, va être piégé dans le magma
acide et c’est ainsi que l’on obtient des enclaves basiques dans les roches acides.
Le mélange des magmas contribue à l’ascension magmatique qui est due à l’augmentation
de la pression.
7. Cristallisation fractionnée.
Le souhait est le fait que la cristallisation des silicates dans un magma se fasse dans
un ordre bien défini, selon la suite réactionnelle de Bowen, produit des assemblages
minéralogiques différents : ultramafiques, mafiques, intermédiaires et felsiques. Ces quatre
assemblages définissent quatre grands types de roches ignées.
Prenons comme exemple la cristallisation d'un magma qui refroidit dans une chambre
magmatique. Les cristaux ne vont pas se former tous en même temps comme l'exprime la
série de Bowen. Les premiers minéraux à cristalliser sur le bord de la chambre seront
évidemment les minéraux de haute température, olivine d'abord, pyroxènes et amphiboles
ensuite. Une roche ignée mafique, un gabbro par exemple. Le liquide résiduel sera donc
appauvri en ces minéraux; on aura donc un magma de composition différente de sa
composition initiale et ce magma aura une composition intermédiaire.
Si ce magma est introduit dans une chambre secondaire et qu'il poursuit son
refroidissement, les premiers minéraux à cristalliser seront les amphiboles, les biotites, le
quartz et certains feldspaths , plagioclases, ce qui produira une roche ignée intermédiaire,
une diorite par exemple. Si ce magma fait son chemin jusqu'à la surface, on aura des laves
andésitiques. Ainsi, à partir d'un magma de composition donnée, on peut obtenir plus d'un
type de roche ignée.
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Figure 2 : Cristallisation d'un magma qui refroidit dans une chambre magmatique (suite
réactionnelle de Bowen)
DI faible correspond à une roche basique, et DI fort à une roche acide (différenciée).
- SI = 100 MgO / (MgO + FeO + Fe2O3 + Na2O + K2O).
SI évolue en sens inverse par rapport au DI; les valeurs les plus faibles correspondent aux
roches les plus acides.
- Dans le diagramme de Harker, le référenciel est la teneur en SiO2 ( Oxyde = f (SiO2).
Il faut que les points s’alignent pour accepter la différenciation par cristallisation fractionnée.
On peut tester également en utilisant les éléments en trace c’est-à-dire ceux qui ont des
teneurs très faibles qui s’expriment en ppm (1% = 10 000 ppm).
Comment quantifier la cristallisation fractionnée ?
On utilise les calculs de mélanges qui sont des opérations mathématiques relativement
simples mais fastidieuses, qui permettent de tester s’il existe un lien magmatique entre 3
matériaux différents. Ces matériaux sont soit des solides ou des liquides R1, R2 et R3. On va
tester le modèle de la fusion partielle, de la cristallisation fractionnée……
Les calculs de mélange peuvent être abordés de 2 façons différentes :
1- Utilisation des graphiques dans le cas où le nombre de paramètres à quantifier n’est
pas très élevé (très peu d’analyses chimiques).
2- Utilisation de l’ordinateur qui permet de résoudre très facilement les problèmes de
moindre carré.
1- Cristallisation fractionnée
CL/C0 = F(D-1)
CL = concentration d’un élément donné e dans le liquide résiduel
C0 = concentration du même élément dans le liquide parent
F = % du liquide résiduel
D = coefficient de partage global de l’élément e
Dans le cas des éléments incompatibles, D = 0, d’où CL/C0 = 1/F ; F = C0/CL.
2- Fusion partielle :
CL/C0 = 1/(F+D-FD)
Exercices d’application :
a) La composition d’une roche ultrabasique indique les caractéristiques ci-après :
50% d’olivine, 10% de clinopyroxène, 10% de grenat et 30% d’ortyhopyroxène
KCe Ol/Liq = Kb Ol/Liq = 0,001
KCe Cpx/Liq = KRb Cpx/Liq = 0,1
KCe Opx/Liq = KRb Opx/Liq = 0,001
KCe Gren/Liq =KRb Gren/Liq = 0,002
KNi Ol/Liq = 10
KNi Cpx/Liq = 2
KNi Opx/Liq = 4
KNi Gren/Liq = 0,4
Dire si ces différents éléments sont compatibles ou incompatibles.
b) Un magma basaltique contient 200 ppm de chrome. Lors de la cristallisation il se
forme 20 % de phénocristaux d’olivine, 10 % d’augite et 10 % de Labrador.
K Cr Ol/Liq = 0,2
K Cr Aug/Liq = 10
K Cr Plagio/Liq = 0,01
Quelle est la teneur de Cr dans le liquide résiduel qui permet de considérer que le magma
résiduel provient du basalte dont la teneur en Cr a été donnée par cristallisation fractionnée
des minéraux considérés dans les proportions observées au microscope ?
Sous l’influence des idées des premiers théoriciens de la pétrologie, on a admis pendant
longtemps l’existence de deux séries des différenciations issues l’une d’un magma parent
tholéiitique et l’autre d’un magma parent ayant la composition des basaltes alcalins.
La réalité est apparue beaucoup plus complexe d’une part parce que l’évolution
magmatique n’est pas contrôlée dans tous les cas par le seul processus de cristallisation
fractionnée et d’autre part parce que les magmas basaltiques n’appartiennent pas à deux
types chimiquement définis. Malgré la diversité des basaltes, le nombre de séries
magmatiques est limité et on en définira 5.
10 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
Dans une série magmatique, un même magma parent donne par différenciation plusieurs
magmas fils.
Figure 3 : Diagramme AFM mettant en évidence deux séries magmatiques : la série
tholéiitique et calco-alcaline
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selon leur degré de saturation en silice ; des traces d’olivine et de clinopyroxène pauvre en
calcium sont souvent tenues pour caractéristique.
L’hyperalcalinité des laves acides se traduit par la présence des minéraux sodiques non
alumineux tels que : Aegyrine (pyroxène sodique), arfredsonite (amphibole sodique). Un
exemple le plus connu de la série transitionnelle est celui de Boina en Afar (Quaternaire
récent) lié au contexte d’extension.
Les termes de la série transitionnelle sont :
Basalte transitionnelle dont l’évolution est fonction de la série tholeiitique ou de la série
alcaline.
Bowen, en 1928, avait proposé une origine commune des basaltes à partir de la
fusion d’une roche - mère ayant la composition d’une péridotite à feldspaths.
A cette roche mère théorique, appelée pyrolite correspond en fait une péridotite de
type lherzolite qui donne, par fusion partielle (15% environ), un liquide basaltique
tholéiitique, en laissant comme résidu solide une harzburgite, péridotite appauvrie en
certains éléments (Ti, Al, Ca, Na, k…). Les harzburgites constituent la partie sommitale du
manteau, au voisinage du Moho, on les rencontre en abondance dans les ophiolites comme
celles d’Oman.
On sait aujourd’hui que la fusion du manteau sous les dorsales des océans et des
bassins arrière-arcs commence vers 50-60 km de profondeur. La décomposition rapide du
manteau se produit sans échange de chaleur (décomposition adiabatique) et provoque la
fusion partielle de la péridotite .Les taux de fusion de 20% sont possibles mais semblent
exceptionnels, la gamme courante est de l’ordre de 3-10% de fusion. Dans ces
conditions, sous faibles pressions, les magmas produits sont saturés ou sursaturés en silice,
ce qui est bien un caractère de séries tholéiitiques. Les magmas sont extraits de la zone
source du manteau et collectés par des drains internes à la péridotite et migrent vers le haut
par différence de densité (2,8 contre 3,3 pour le manteau). Ils rassemblent dans des
réservoirs (les chambres magmatiques) permanents ou temporaires selon le type de dorsale
rapide ou lente.
Les ophiolites archéennes d’Afrique du Sud nous renseignent sur le magmatisme de
cette époque. Elles contiennent des roches péridotitiques, les Komatiites, qui impliquent des
taux de fusion plus élevés qu’actuellement (40 à 50%). Ces roches ultrabasiques dont le nom
provient de la rivière de Komati, présentent une structure à grandes aiguilles d’olivine et de
pyroxène dans une matrice vitreuse. Elles contiennent 18 à 32% de MgO, moins de 1%
d’alcalins et moins de 1% de TiO2. Fréquente jusqu’à 2500 M.a., elles sont rares au
Paléozoïque jusqu’à 1000 M.a. Leur disparition est en accord avec les modèles qui prévoient
une forte diminution du gradient géothermique au cours du Précambrien.
Les modalités de genèse des magmas orogéniques doivent répondre aux contraintes
suivantes :
- Leur profondeur de formation doit être de l’ordre de 100 km (profondeur moyenne
de la plaque subductée sous l’axe volcanique, pression de 30 kbar environ) ;
- Les laves les plus abondantes en surface (basaltes, andésites) ne peuvent être
produites qu’à partir d’un solide initial ultrabasique (péridotites mantelliques) ou
basique (croûte océanique métamorphisée lors de la subduction) ;
- Les laves présentent un caractère hydraté qui implique la présence d’eau au niveau
de la zone de fusion partielle. La présence d’eau est d’ailleurs indispensable pour que
la fusion partielle puisse avoir lieu dans les conditions prévues par le modèle de flux
thermiques des zones de subduction (30 kbar et 1000 à 1100°C) ;
- Les magmas basiques produits doivent subir des évolutions et des différenciations
importantes pour rendre compte de l’importance des termes intermédiaires et
acides (andésites, dacite, rhyolithes).
dans certains cas des liquides acides. Ces liquides remontent au sein du manteau puis de la
croûte et subissent d’importantes modifications résultant :
- d’interactions avec l’encaissant mantellique puis crustal (assimilation, transport des
fluides) ;
Ce modèle s’applique à la majorité des cas, c’est-à- dire lorsque la plaque concernée par
la subduction est âgée et épaisse (donc trop froide pour subir une fusion partielle).
Cependant, dans certains cas, le contexte géodynamique (dorsale à proximité d’un plan de
subduction) met en jeu une plaque jeune et mince dans le phénomène de subduction.
Il peut alors y avoir une fusion partielle de la plaque plongeante, qui est suffisamment
chaude pour cela. Ce phénomène est suspecté au large du Chili ou dans l’île de Mindanao
(Philippines), où le volcanisme donne naissance à des roches particulières,
18 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
Figure 6 : Représentation schématique des différentes étapes de l’évolution des magmas
andésitiques (orogéniques) au cours de la subduction (R.C. Maury, 1984 à partir de
Ringwood, 1977)
Les adakites (Maury et al, 1996), roches, dont le nom vient de l’île d’Adak (Alaska)
sont des roches intermédiaires ou acides (andésites, dacites, rhyolites), dont la signature
géochimique particulière les approche des plutons acides des séries trondhjémite-tonalite-
granodiorite (TTG) de l’Archéen. Ces TTG ont été aussi interprétées comme résultant de la
fusion d’une croûte océanique (non encore déshydratée) subductée (Martin 1986, 1993). Les
TTG sont fréquentes avant 2500 M.a., leur raréfaction brutale suppose une modification du
gradient géothermique accompagnée d’un changement du régime magmatique.
Au terme de cette évolution, les magmas sont stockés dans un réservoir magmatique
superficiel jusqu’à l’éruption. Les différents processus volcaniques peuvent être remplacés
sur un schéma qui tient compte à la fois des données de la pétrologie expérimentale et de la
sismologie et résume les différentes origines des magmas. (Figure 15 et tableau2). Par
rapport au début à propos de la structure sismique de la Terre, on voit que la pétrologie-
géochimie plaide pour un manteau à deux couches convectives (manteau supérieur-
manteau inférieur) dont la couche inférieure est le siège d’hétérogénéités persistantes sur
des très longues périodes. Les processus de subduction seraient responsables de ces
hétérogénéités (ce qui suppose que les plaques subductées puissent des temps à autres
dépasser la barrière mécanique de 670 km pour être mélangées au manteau inférieur)
tandis que la convection mantellique tendait à en atténuer les effets.
b) S`il y a un excès de TiO2, le joindre à CaO dans le rapport 1/1 pour former le sphène
provisoire, mais seulement après avoir formé l`anorthite provisoire (Règle * 15). S`il y a
encore excès de TiO2, les compter comme Rutile.
10. joindre CaO à F2 dans le rapport 1/1 pour former la fluorine
11. a) Si la roche n`est pas altérée et si elle renferme de la cancrinite, joindre Na 2O à CO2
dans le rapport 1/1 pour former le carbonate de Na.
b) La si la roche contient de la calcite, joindre CaO à CO2 dans le rapport 1/1 pour
former la calcite.
Si la calcite est primaire, elle est comptée comme Barylite.
Si elle est secondaire (produit d`altération) ou si elle résulte de l`assimilation d`un
calcaire, elle n`est comprise ni dans les Coophalites ni dans les Barylites et doit être
compté a part.
12. réserver ZnO2 pour le Zircon provisoire.
13. Joindre Al2O3 a K2O dans le rapport 1/1 pour former l`orthose provisoire
14. dans de cas très rare ou K2O est en excès sur Al2O3, le réserver pour le metasilicate de
potassium provisoire.
15. joindre l`excès de Al2O3 après (*12) au reste de Na2O après (*4), (*5) et (*10), dans le
rapport 1/1 pour former l`Albite provisoire.
S`il y a excès Na2O sur Al2O3 disponible, voir (*18)
16. a) Joindre l`excès de Al2O3 sur (K2O+Na2O) après (*12) et (*14) au reste de CaO après
(*3), (*8b), (*9) et (*10b) dans le rapport 1/1 pour l`Anorthite provisoire.
b) Joindre l`excès éventuel de TiO2 après (*8a) à CaO dans le rapport 1/1 pour le
sphère provisoire d`après la règle (*8b).
17. S`il y a excès de Al2O3 sur CaO après (*15), le compter comme corindon.
18. Si après (*15), il y a un excès de CaO sur Al2O3, voir la règle (*23) et (*24).
19. S`il y a un excès de Na 2O après (*14), le joindre à Fe2O3 dans le rapport 1/1 pour
former l`Aegyrine provisoire.
20. Si après (*18), il y a encore un excès de Na 2O, le reserver pour le méta silicate de
sodium provisoire.
21. Si comme d`ordinaire après (*18), Fe2O3 est en excès sur Na2O, le joindre au reste de
FeO après (*6), (*7) et (*8) dans le rapport 1/1 pour former la magnétite.
22. S`il y a un excès de Fe2O3 après (*20) le compter comme hématite.
23. Le reste de FeO après (*20) est additionné à MgO. On tiendra compte dans la suite
des proportions relatives de ces deux oxydes.
24. Joindre l’excès de CaO après (15) à la somme (MgO + FeO) de (22) dans le rapport 1 à
1 pour former le diopside provisoire. Les proportions relatives de MgO et FeO
établies en (22) sont conservées.
25. s`il y a excès de CaO (*23), le réserver pour la Wollastonite.
26. s`il y a un excès de (Mg, Fe)O après (*23), le réserver pour l`hypersthène provisoire.
20 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
27. tous les oxydes sauf le SiO2 ont été distribues entre les molécules définitives ou
provisoires des minéraux étalons. SiO2 doit être distribuée maintenant entre les
molécules provisoires dans les rapports suivants :
SiO2.ZrO2 pour former le Zircon provisoire (1/1 voire *11)
SiO2.CaO.TiO2 pour former le sphère provisoire (1/1/1 voire *18)
4SiO2.Na2O.FeO3 pour former l`Aegyrine provisoire (4/1/1 voire *18)
SiO2.K2O ou Na2O pour former les méta silicates de potassium ou sodium (1/1
voire *13 et *19)
6SiO2.K2O.Al2O3 pour former l`orthose provisoire (6/1/1 voire *12).
6SiO2.Na2O3 pour l`Albite provisoire (6/1/1 voire *14)
2SiO2.CaO.Al2O3 pour former l`Anorthite provisoire (6/1/1 voir *15)
SiO2 (Mg,Fe)O CaO pour former le diopside provisoire (1/1/1 voir *23)
SiO2. CaO pour former la wollastonite provisoire (1/1 voire *14)
SiO2(Mg, Fe)O pour former l`hyperstène provisoire *25
28. Faire la somme des milli-molécules de SiO2 utilisées dans * 26 et la soustraire de SiO2
totale.
La différence ou l`excès de SiO2 est compté comme quartz.
Dans ce cas, toutes les molécules provisoires deviennent définitives.
29. dans le cas contraire, c`est-à-dire s`il y a un déficit de SiO 2 après *26 retrancher SiO2
attribuée a l`hypersthène de la somme de SiO 2 utilisée en (*26). La différence est
soustraite de SiO2 totale. S`il y a alors un excès de SiO2 supérieur à la moitié de la
quantité de (Mg, Fe)O de (*25), cet excès est distribué entre les millimolécules de
(Mg,Fe)O de l`hypersthene et d`olivine d`après les équations suivantes :
Soient x le nombre de millimolécules de (Mg, Fe) O de l`hypersthène et y le nombre
de milli-molécules de (Mg, Fe)O d`olivine, on résout le système :
x + y = m, quantité de (Mg, Fe)O disponible
33. si la quantité de SiO2 disponible est inférieure à 4K2O feldspathisable, calculer toute
la potasse comme Leucite.
En ce cas, retrancher de SiO2 totale de la roche, somme de molécules SiO2 total de la
roche, la somme des milli-molécules de SiO2 attribuées à la leucite, la néphéline,
l`anorthite, l`aégyrine, l`olivine et éventuellement au zircon et au métasilicate de sodium.
Suivant la quantité de SiO2 libérée, il faudra répartir CaO de la wollastonite et du
diopside entre le diopside et l`olivine.
Deux cas sont possibles :
22 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
S 2K 4K S
D`où x = et y = K- x ou y =
2 2
Etablir la composition virtuelle de la roche en multipliant les proportions moléculaires
des minéraux étalons par les masses moléculaires correspondantes.
Kaliophilite : K2O.Al2O3.2SiO2 (316 gr)
Métasilicate de sodium : Na20.SiO2 (122 gr)
Métasilicate de potassium : K2O.SiO2 (154 gr)
Carbonate de sodium : Na2O.CO2 (106 gr)
23 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
Granite Gneiss
Durée :
La durée joue un rôle non négligeable dans le métamorphisme. Ex. si on exerce une pression
de 6 Kb pendant quelques heures sur de la craie il n’y a aucun changement. Mais si on
exerce la même pression pendant 17 ans, la craie se transforme en calcaire.
La pression brutale ne change pas la nature de la roche et produit l’écrasement de celle-ci.
Mais une faible pression qui dure produit le changement du réseau cristallin.
Température :
Elle joue un grand rôle dans l’évolution minéralogique de la roche. Ex1. Si on prend un
mélange SiO2 + Al2O3 + FeO +MgO + K2O + H2O
- A une pression de 1 Kb et une T° inférieure à 500°C, il y a formation de la muscovite.
- A la même pression pour une T° supérieure à 500°C il y a formation de la biotite.
Ex2. Si on a une série argileuse riche en Al, Fe et Mg, à la T° inférieure à 500°C il y a
formation du chloritoïde. Entre 500 et 700°C il y a formation de la staurotide. A une T°
supérieure à 700°C il y a formation de la biotite ferrifère ou magnésienne.
D’une façon générale, les roches métamorphiques obtenues à basse température sont riches
en minéraux hydroxylés alors qu’à haute température on a des minéraux de plus en plus
secs.
Pression : On distingue la pression lithostatique (Pl), la pression des fluides (Pf) et la
pression orientée (pression tectonique). A une profondeur donnée la pression peut
influencer l’équilibre minéralogique et cet équilibre peut faire varier la règle des phases.
La variance ou degré de liberté d’un système thermodynamique est le nombre maximum de
variables d’action que l’on peut modifier sans modifier l’équilibre du système.
La variance d’un système thermodynamique est donnée par la règle de phases de W. Gibbs :
V=C+2–P
V : degré de liberté du système
C : nombre de constituants chimiques indépendants
P : nombre de phases (solides + fluides).
Exemple : Déterminer la variance du système donné par la réaction ci-après :
Calcite + Quartz Wollastonite + Dioxyde de carbone
CaCO3 + SiO2 CaSiO3 + CO2
C = 3 (CaO, SiO2 et CO2)
P = 4 (3 phases solides et une phase fluide)
V=3+2–4
V=1
Ce système possède donc un seul degré de liberté vis-à-vis de deux variables d’action
fondamentale (T° et P). Cela revient à dire que si la pression est fixée arbitrairement,
l’équilibre ne pourra se réaliser qu’à une seule température. Ce système à un seul degré de
liberté est qualifié de monovariant et dans le diagramme P / T, l’équilibre se situera sur une
courbe dont chaque point correspondra à un couple (P,T) bien défini.
Déplacement des courbes d’équilibre et influence de la composition de la phase fluide
25 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
Il faut noter que la température dans les 2 types de métamorphisme peut atteindre des
degrés très élevés et de ce fait, la différence génétique résiderait dans la pression. Ainsi pour
étudier le métamorphisme régional, trois domaines de pression ont été définis à l’intérieur
desquels évolue la température. Chaque domaine de pression choisi se subdivise en faciès.
Les limites de faciès ont été choisis de manière à coïncider avec l’apparition des phases
minérales dont on connaît le champs de stabilité. En plus, les gradients géothermiques
correspondant à chaque domaine ont été déterminés. On distingue ainsi 4 domaines :
- Métamorphisme de basse pression (BP-HT, type Abukuma). Il a été défini dans la
ceinture de Ryoke et dans le plateau d’Abukuma au Japon par Miyashiro. Le gradient
géothermique varie entre 30 et 70°C/km.
- Métamorphisme de moyenne pression (MP-MT, type Barrow). Il a été défini dans le
série Dabardienne dans les highlands en Ecosse. Le gradient géothermique varie
entre 18 et 30°C/km.
- Métamorphisme de haute pression (HP-BT type Sambagawa.
- Métamorphisme d’enfouissement (burial metamorphism, BP-BT).
II.2.2. Métamorphisme progressif à basse pression
Ce métamorphisme sera étudié dans les métapélites et dans les métabasites. Pour étudier ce
métamorphisme on définit 3 zones.
Dans les métapélites :
- Zone I : zone à chlorite-biotite
29 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
On distingue 4 paragenèses
1- Qz-oligo-Fk-Ms-Bi-And-Sill
2- Qz-oligo-Fk-Bi-Sill
3- Qz-oligo-Fk-Bi-sill-cordiérite
4- Qz-plagio calcique-Bi-sill-cord-grenat
Faciès métamorphiques:
Ces trois zones peuvent être considérées comme des faciès thermodynamiques et subdivisés
en sous-faciès correspondant aux différentes paragenèses. Winker distingue 3 faciès
correspondant aux zones du type Basse Pression :
- Zone I : GSF (Green Schist Facies)
- Zone II: Epidote-Amphibolite Facies (EAF)
- Zone III : Amphibolite Faciès (AF)
Dans les métabasites :
L’étude de ces roches a conduit à définir 3 zones évolutives également :
- Zone I (GSF) : zone à chlorite-épidote-actinote et biotite
- Zone II (EAF) : zone à amphibole bleu-vert, plagio sodique, et biotite
- Zone III (AF) : zone à amphibole verte, clinopyroxène, labrador
II.2.3. Métamorphisme de moyenne pression
La séquence métapélitique fait apparaître 5 zones dont la minéralogie est fonction de la
température.
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Zone I : zone à chlorite avec comme paragenèse : Qz-chlorite-Ms-Ab. La roche est
généralement une phyllade. L’albite se présente parfois en porphyroblastes ; la muscovite
est de composition phengitique, la chlorite du type ripidolite, la paragonite (muscovite
sodique) peut apparaître sporadiquement. Le stilpnomélane (genre de chlorite) est très rare
dans les métapsammites, la pyrophyllite est absente.
Zone II : Zone à biotite. Ce minéral persiste dans toutes les zones de T° plus élevée que dans
la zone à chlorite. La roche est un micashiste à quartz, chlorite, muscovite, biotite, Ab. Le
chloritoïde apparaït dans la roche à grande teneur de Al2O3 et FeO.
Zone III : Zone à grenat (almandin). Ce minéral persiste dans tous les autres faciès. Les
almandins de cet isograde contiennent environ 26% FeO, 4-5% MnO, 1-2% MgO, 6-8% Cao.
FeO et MgO dans l’almandin tend à croître alors que MnO et MgO décroissent avec
l’augmentation de la température. La roche est un micaschiste à quartz-albite-muscovite-
biotite-almandin.
Zone IV : Zone à staurotide-disthène
La staurotide apparaît dans les parties de basse température de cette zone et le disthène
dans les parties de haute température. On aura des micashistes à :
- Quartz-Plagio-Muscovite-biotite-almandin-Staurotide
- Quartz-plagio-muscovite-biotite-almandin-disthène
Zone V : Zone à sillimanite. Elle se caractérise par l’apparition de la sillimanite et la
disparition du disthène. La sillimanite apparaît par la réaction :
Muscovite + Quartz Sillimanite + Fk
La roche est généralement un gneiss à qz-plagio-muscovite-biotite-almandin-sillimanite-Fk.
Les gneiss peuvent subir dans cette zone un début de fusion (anatexie) pour donner des
migmatites.
Dans les métabasites on distingue :
Zone I : Chlorite-albite-épidote +- muscovite+- biotite +- actinote. La biotite est de couleur
verte à brune.
Zone II : Actinote-biotite
Zone III : Hornblende-oligoclase-+- biotite +- grenat
Zone IV : Hornblende-andésine +- grenat
Zone V : Hornblende-andésine +- grenat +- clinopyroxène
Faciès métamorphiques :
Les différentes zones ont été regroupées en 2 faciès :
(Sillimanite) B23
les Alpes ; et de basse pression : Pyrénées, ainsi que dans le métamorphisme de contact.
L’isograde de staurotide se situe entre 500-575°C. Il se forme à partir du chloritoïde et de la
chlorite :
31 chloritoïde + 5 Muscovite + Quartz 8 Staurotide + 5 Biotite + 27 H2O
Chlorite + Muscovite Staurotide + Biotite + H2O
*Andalousite et Disthène :
Pyrophyllite Al2SiO5 + 3 Quartz + H2O
3 Chlorite + 7 Muscovite + Quartz 13 Al2SiO5 + 4 Biotite + 3 H2O
6 Staurotide + 11 Quartz 23 Al2SiO5 + 4 Almandin + 3 H2O
*Cordiérite : (Mg, Fe)2 Al4Si5O18
Elle est abondante dans le métamorphisme de type Barrow. L’association cordiérite-
andalousite ou sillimanite est fréquente mais celle de Disthène-cordiérite est très rare.
Formation :
Chlorite + Muscovite + Quartz Cordiérite + Biotite + H2O
6 Muscovite + 2 Biotite + 15 Quartz 3 Cordiérite + 8 Fk + 8 H2O
Biotite + Sillimanite + Quartz Fk + Cordiérite + H2O
Dans la partie inférieure de la zone à sillimanite, la muscovite réagit avec le quartz pour
donner le feldspath potassique et la sillimanite :
Muscovite + Quartz Sillimanite + Fk + H2O
Muscovite + Quartz + Plagioclase Fk + Sillimanite + Plagio calcique + H2O
*Orthopyroxène
Il s’agit d’un minéral qui, dans les métapélites est spécifique pour le Granulite Faciès (GF). Il
se produit par la disparition de la biotite sous forte pression et forte température.
Biotite + Quartz Opx + Fk + Grenat pyralspite + H2O
SEQUENCE BASIQUE
*Glaucophane : Na2Mg3Al2Si3O22 (OH)2
Il se forme exclusivement à basse température et haute pression. Cette amphibole bleue
pourrait se former à partir de l’albite et de la chlorite :
4 Albite + Antigorite 2 Glaucophane + 2H2O
*Epidote et Zoïcite :
La différence entre les deux est basée sur le rapport Fe3+ /(Al + Fe3+). Ce rapport est de 0-
0,2 pour la zoïcite, et 0,1-0,4 pour l’épidote.
Muscovite et Biotite :
Dans le métamorphisme de haute pression la muscovite apparaît dans le faciès GSF et AF.
Dans le métamorphisme de moyenne pression et basse pression, la muscovite apparaît dans
GSF mais disparaît dans EAF selon la réaction suivante :
Muscovite + Amphibole calcique Biotite + Anorthite + Quartz + H2O
La muscovite évolue depuis une composition phengitique dans les zones de basse pression
et s’enrichit en Al2O3, Na2O et TiO2 avec l’augmentation de la T°. Pour sa part la biotite est
stable depuis la partie inférieure de GSF jusqu’au début de GF. Elle montre une évolution de
35 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
la couleur allant du vert au brun dans le GSF ou EAF, brun ou rougeâtre-brun dans les
températures élevées.
Les amphiboles calciques : Il s’agit de :
- Actinote
- Tremolite
- Ferro-tremolite
- Ferro-actinote
Les hornblendes regroupent toutes les autres amphiboles.
L’actinote est une amphibole de basse température et ne se forme pas dans le faciès à
zéolites. Il apparaît dans la zone de GSF et le faciès de schistes bleus :
5 Chlorite (Antigorite) + 6 Calcite + 14 Quartz 3 Actinote + 6 CO2 + 7H2O
Dans EAF et dans AF, c’est la hornblende qui est stable.
Changement de couleur
La couleur de la hornblende montre un changement régulier avec la température. Dans EAF
ou au début de AF on a une couleur bleu-vert. Dans AF on a une couleur verte, et à des
températures plus élevées la couleur devient brune.
Changement de composition
Le principal changement qui a été décrit dans les amphiboles est l’enrichissement de
l’amphibole en titane avec l’augmentation de la température.
Raasse (1974) constate que :
- Ti = 0,08 dans la zone de transition entre GSF et AF
- Ti = 0,13 à la base de AF
- Ti = 0,20 dans la partie supérieure de AF
- Ti = 0,29 dans GF
Il y a aussi la diminution progressive de la teneur en silice et une augmentation progressive
de la teneur en alcalins.
Les clino-pyroxènes calciques :
Dans les métabasites, le diopside ou salite commence à apparaître dans le milieu ou dans la
partie supérieure de l’AF. Cette température va dépendre du chimisme de la roche car dans
les métasédiments calciques, le diopside apparaît déjà dès le début de l’AF :
Tremolite + Calcite + amphibole Diopside
Dans l’AF des métabasites il y a formation de salite alors que dans GF on peut avoir de
l’augite car la teneur en CaO du clino-pyroxène tend à décroître quand la température
augmente.
Les orthopyroxènes :
L’Opx se forme à des températures supérieures à celles du Cpx.
L’isograde à Opx-Cpx marque généralement le début du GF.
L’Opx se forme aux dépens de l’amphibole et du quartz :
1 Hornblende + 1 Quartz 3 Opx + 2 Anorthite + H2O
1 Hornblende + 3 Quartz 1 Opx + 1 Cpx + 1 Plagio + H2O
36 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
Elle se forme dans des zones de gradient géothermique élevé (supérieur à 25°C). Du
point de vue cartographique, l’AF domine et les zones d’anatexie sont localisées dans les
secteurs de haute température. Le temps entre la sédimentation et le métamorphisme
est très variable mais généralement très élevé (plusieurs millions d’années s’écoulent
entre les deux phénomènes). Exemple : Pour la ceinture de Rhyoke, il y a cent millions
d’années entre la sédimentation et le métamorphisme. Les granites sont très fréquents
dans les chaînes de basse pression et ils se mettent en place dans la phase tardive du
métamorphisme régional car la température d’anatexie est atteinte tardivement. Ces
granites peuvent développer des auréoles de métamorphisme de contact dont l’ampleur
et le degré de recristallisation dépendront des caractéristiques de l’intrusion et de la
profondeur de mise en place.
Sur le plan lithologique, les roches volcaniques calco-alcalines et surtout les andésites,
dacites et rhyolites sont généralement associées aux granites et très représentées en
volume. Les basaltes et les péridotites sont très rares. Les roches pélitiques sont très
représentées à cause de l’érosion du côté continental.
Les chaînes doubles sont en général constituées d’une chaîne haute pression du côté de
la mer, et d’une chaîne basse pression du côté continental. Au niveau des arcs insulaires
près de la fosse, le gradient géothermique est très faible en raison de l’apport de froid
sous la plaque continentale et dans le manteau par la plaque océanique plongeante.
Dans ce secteur frontal de la subduction, la croûte est exceptionnellement épaisse à
cause de la présence des chaînes de montagnes. La pression lithostatique très élevée et
la pression tectonique non négligeable vont favoriser le métamorphisme de haute
pression. En arrière de la chaîne HP, la fusion de la plaque en subduction apporte par
l’intermédiaire des fluides montants, de la chaleur en provenance du manteau, ce qui
explique un gradient géothermique élevé. Par contre l’épaisseur de la croûte est
moyenne, donc la pression lithostatique est relativement basse. Entre les deux chaînes
on trouve pratiquement toujours une zone non ou peu métamorphique d’environ 150
km d’extension. Dans le cas où les deux zones se touchent, il faut imaginer un
raccourcissement qui se serait produit le long de la MTL (medium tectonic line).
Chaînes simples :
Chaîne HP :
Sa présence indique le phénomène de subduction dans sa phase de démarrage. Une
autre explication est celle de la collision simple de 2 plaques continentales.
Chaîne BP :
Cas de la chaîne Hercynienne : Etant donné le schéma de la subduction actuellement
admis, il faut conclure que cette chaîne BP était associée à une chaîne HP qui aurait
disparu soit par transgression marine, soit par reprise dans un métamorphisme, d’une
chaîne plus récente. Pour le cas de la chaîne Hercynienne, on retrouve les vestiges d’une
chaîne HP dans l’île de la croix.
Le métamorphisme de moyenne pression :
38 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
Il s’agit d’une méthode graphique qui permet d’obtenir une paragénèse théorique d’une
roche déterminée dans un domaine thermodynamique défini. Tous les éléments chimiques
interviennent dans la constitution des paragénèses d’une roche métamorphique. Mais sur
un diagramme on ne peut pas représenter tous les éléments et on doit se limiter aux
principaux. On sait que dans la nature la majorité des roches métamorphiques, qu’elles
soient basiques ou acides contiennent de la silice. Une variation de la teneur en silice dans la
roche originelle ne donne généralement pas de changement de paragenèse. Cet élément
n’est pas indispensable dans le graphique. Par ailleurs on sait que certains éléments peuvent
mutuellement se remplacer dans certains minéraux, c’est le cas par exemple du Fe3+ et
Al3+ ; Fe2+ et Mg2+ etc. On peut donc grouper ces éléments dans le diagramme et réduire le
nombre de constituants à représenter. Deux principaux types de diagrammes sont utilisés
pour représenter les roches métamorphiques à partir d’une analyse chimique : diagrammes
ACF et A’KF.
Diagramme ACF :
- A = nombre de molécules (Al2O3 + Fe2O3) – nombre de molécules (Na2O + K2O).
- C = nombre de molécules (CaO) – 3,3 nombre de molécules (P2O5)
- F = nombre de molécules (MgO + FeO + MnO).
Dans ce diagramme ACF, les silicates de K et Na ne sont pas représentés. Si de tels silicates
(Fk et FNa) ont été observés dans la roche au microscope, faire des corrections de A, C et F.
Si K2O et Na2O entrent en totalité dans les feldspaths, on n’a pas de correction à faire parce
que cette correction intervient déjà en A.
K2O entre également dans la biotite et le rapport K2O / Al2O3 = 1/1, donc la correction est
faite au niveau de A. Mais dans la muscovite ce rapport est 1/3 (quand il y a la muscovite
39 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
dans la roche il faut corriger). Ainsi cette correction produit une modification insignifiante à
la position du point dans le diagramme.
Un autre type de correction est au niveau des oxydes : Si dans la roche on observe de
l’ilménite FeTiO3, on retranche 50% du Fe contenu dans ce minéral du FeO total de
l’analyse ; ex : Si on a 2% de l’ilménite dans la roche, on va retrancher 50% de ces 2%. Si on a
de l’hématite, le retrancher également ; ex : Si on a 2% d’hématite dans la roche, retrancher
2% de Fe2O3 du Fe2O3 total et utiliser le reste. Quand toutes les corrections sont faites on
additionne A, C et F et on ramène le tout à 100% pour calculer le % de A, C et F.
Diagramme A’KF :
- A’ = nombre de molécules (Al2O3 + Fe2O3) – nombre de molécules (Na2O + K2O +
CaO).
- K = nombre de molécules (K2O)
- F = nombre de molécules (MgO + FeO + MnO).
Correction au niveau de CaO dans le calcul de A’ :
Si la roche contient du grossulaire ou de l’andradite on retranche 1/3 de CaO.
Si la roche contient du zoïcite ou de l’épidote retrancher3/4 de CaO.
Si la roche contient de la margarite retrancher 2 CaO.
Si la roche contient de l’anorthite retrancher 1 CaO.
Après correction, ramener le tout à 100% et calculer le % de A’, K et F.
Les différents % seront reportés dans le diagramme ACF et A’KF correspondant à la roche
identifiée au microscope. Toute composition chimique sera représentée par 2 points ( 1
point dans le diagramme ACF et 1 point dans le diagramme A’KF).
Exercice :
On donne une analyse chimique d’une roche métamorphique ci-après. Déterminez la
paragénèse minérale ( Les minéraux qui entourent les différents points dans les diagrammes
ACF et A’KF constituent la paragénèse cherchée).
H2O+ 2,42 18
- La structure lépidoblastique : elle est soulignée surtout par des micas (biotite et
muscovite) dans les micaschistes.
- La structure nématoblastique : les minéraux sont aciculaires (en aiguilles) et la
structure est surtout soulignée par la sillimanite et parfois par la sericite, la tremolite,
l’actinote.
- La structure poeciloblastique : les minéraux de grande taille contiennent beaucoup
d’inclusions, ex grenat poecilitique.
Il arrive que l’on observe dans une lame mince plusieurs structures à la fois, ex la
structure nematoblastique et la structure granoblastique ; on parle donc de la structure
nemato-granoblastique.
Structure cataclasique : Il s’agit d’une structure qui est caractérisée par l’écrasement de
tous les minéraux ; entre les grains on trouve des feuillets de phyllites.
Méthode d’étude des roches métamorphiques en lames minces :
Il faut déterminer :
- La structure
- La minéralogie et dessiner un champ représentatif
- La paragénèse (principaux minéraux observés dans la lame mince)
- Le domaine thermodynamique
- La microtectonique
- Le nom de la roche
Pour le domaine thermodynamique il faut déterminer :
- Le type de métamorphisme grâce aux minéraux caractéristiques.
Pour le type basse pression (Abukuma) : andalousite, cordiérite
Pour le type moyenne pression (Barrow) : staurotide, disthène, chloritoïde ou stilpnomelane
dans les métapelites ; grenat dans les métabasites.
Pour le type haute pression : glaucophane, jadéite, lawsonite.
Pour le métamorphisme d’enfouissement : zéolites (laumontite, prehnite, pumpellyite).
Quant aux faciès métamorphiques, voir cours.
La microtectonique : il faut déterminer :
- Le type de schistosité : flux, fracture…
- La foliation
- La chronologie des minéraux (elle est déterminée par rapport aux déformations et à
l’apparition des minéraux du métamorphisme).
- Les minéraux post-tectoniques ne sont pas déformés par rapport à une phase
donnée et occupent une position quelconque par rapport à cette phase (par rapport
à la schistosité).
- Les minéraux anté-tectoniques sont déformés et épousent la structure.
- Les minéraux syn-tectoniques ne sont pas déformés mais sont orientés suivant la
structure.
Nom de la roche :
Le nom de la roche est fonction des minéraux observés, ex :
42 Cours de pétrologie magmatique et métamorphique L1 Géologie. Prof. KAPAJIKA BADIBANGA