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UNIVERSITE DE KINSHASA
Edition 2016-2017
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INTRODUCTION
Et c’est depuis l’aube de l’Humanité que l’homme s’interrogea sur les origines de la
Terre et de tout ce qu’elle renferme. Plusieurs littératures sacrées font mention des
origines des éléments, des êtres vivants et de leur évolution peut être sous formes
allégoriques difficiles à comprendre. Parmi les plus belles illustrations des cosmogonies
antiques figurent le Livre des Origines ou Genèse du prophète égyptien Moussa. Dans ce
Livre, les cinq premiers jours de la création de la Terre, des végétaux et des animaux
correspondent à l’Archéen, Protérozoïque, Paléozoïque, Mésozoïque et au Tertiaire ; le
sixième jour de la cosmogonie égyptienne correspond au Quaternaire avec la création de
l’homme ; la période qui suivit sa prise de conscience du soi serait l’équivalent du
septième jour consacré au repos de l’Eternel.
Ce cours, subdivisé en cinq chapitres, trouve son intérêt dans la prédiction des
découvertes des substances minérales utiles : combustibles fossiles, minerais métallifères
ou non métallifères.
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Grâce aux observations directes, des forages de la presqu’île de Kola, aux dragages
des fonds océaniques, à l’étude des inclusions dans les laves d’origine profonde, on a pu
établir la distribution des types pétrographiques dans les différentes enveloppes du globe,
et leur composition chimique
En simulant au laboratoire les pressions qui règnent dans le manteau grâce à une
presse performante, la cellule à enclumes de diamant, on a pu reproduire des pressions de
l’ordre de plusieurs millions d’atmosphères et des températures de 3.500 à 4.500°C par
surchauffage au laser, et établir une relation entre les variations de vitesse des ondes
sismiques dans la mésosphère et les changements de structures de l’olivine, sans
changement de composition chimique. En analysant les variations des propriétés optiques
du péridot, son comportement se déduit comme suit:
- vers 400 Km de profondeur, l’olivine acquiert une structure plus dense, nommée
structure spinelle.
- Vers 670-700 Km, la structure spinelle passe à la structure pérovskite encore plus
dense. C’est cette zone qui sépare le manteau supérieur du manteau inférieur.
- La couche D dont l’épaisseur varie entre 100 et 300 Km, ne correspond pas à un
alliage mais à l’interpénétration de 2 matériaux conservant chacun leur identité. Le
fer du noyau liquide s’injecte en force autour des mailles de la pérovskite, la base
du manteau est ainsi enrichie en fer. En revanche, le silicium et l’oxygène des
silicates du manteau pouffaient pénétrer dans le noyau externe et former de
véritables alliages avec le fer. Cette pénétration modifierait progressivement la
composition du noyau externe et par conséquent, sa densité réelle qui doit être
légèrement inférieure â celle d’un alliage fer-nickel.
I.2.1. Océans
partie centrale et occidentale. Cet océan est de plus, dans sa partie occidentale, en relation
avec des mers marginales avec plus de 2 km de profondeur) dont il est séparé par des
fosses et des arcs insulaires. Mers marginales et fosses constituent des pièges à sédiments
et protègent le bassin océanique profond du Pacifique des influences continentales.
Largement ouvert vers l’Antarctique, il est pratiquement clos vers le Nord parle détroit de
Béring.
b) Bien que relativement étroit, l’Atlantique : est le second océan pour sa superficie.
S’étendant méridiennement, des régions arctiques aux régions antarctiques, il joue donc
un rôle capital dans la circulation et la distribution des eaux froides produites par les
océans polaires. Du fait du grand développement des plateaux continentaux et des marges
stables, l’Atlantique présente une profondeur moyenne plus faible (écart d’environ 200m)
que la moyenne océanique mondiale. Il s’oppose en effet au Pacifique par la rareté des îles
volcaniques et des mers marginales. Enfin, il reçoit le flux le plus important d’eau douce
par l’Amazone, le Congo, le Laurent, le Mississipi, le Niger, le Paraná et, par
l’intermédiaire de la Mer du Nord et de la Méditerranée, le Rhin, le Nil et le Rhône. Ceci
a deux conséquences majeures la salinité est plus basse et les sédiments terrigènes
dominent la sédimentation atlantique hauturière.
d) L’Arctique : centré sur le pôle Nord, est de petite taille et peu profond (1117 m), en
effet 68% de sa superficie est occupé par des plateaux et des pentes continentales.
Pratiquement complètement entouré de continents, il ne communique avec l’océan
mondial, par l’intermédiaire de l’Atlantique, que par deux passages entre le Groenland et
l’Islande, d’une part et entre l’Islande et la Scandinavie, d’autre part. Petite taille,
entourage continental et importante décharge des rivières lui valent une salinité très
inférieure à la moyenne mondiale.
e) L’Antarctique : entoure le continent du même nom, il n’a pas de limite nord et ses
eaux sont en libre communication avec l’océan mondial. De ce fait, il est divisé en trois
grands secteurs Atlantique, Indien et Pacifique. Toutefois, la singularité de sa circulation
périphérique d’Ouest en Est et l’importance qu’elle joue dans l’équilibre de l’océan
mondial, l’Antarctique est un océan à part entière dont la limite Nord se situe suivant les
saisons entre 38 et 42° Sud. Dans l’Ouest, la glace reposerait sur le fond même de l’océan,
jusqu’à des profondeurs de 500 à 1000 m, obstruant les communications pouvant exister
entre la mer de Ross et la mer de Weddell. Enfin, le rebord du plateau continental
antarctique présente la particularité d’être à une profondeur moyenne de 500m (contre 200
pour les autres océans) par compensation isostatique de la masse de l’indlansis.
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f) La morphologie des fonds océaniques : est commandée par trois grands types de
structures suivantes
La pente continentale est relativement étroite (en général moins de 200 km) et fait
passer la profondeur, de 100-200 m à environl500-3500 m (pente de l’ordre de 4°). Le
système de failles listriques, découpent des bassins (bassins suspendus) plus ou moins
drapés par la sédimentation. Dans les marges récentes, la pente peut être plus forte à cause
du pendage initial du rift. Le plateau et la pente sont, dans de nombreux cas entaillés par
des canyons sous- marins qui débouchent au niveau du glacis continental. Ils sont, en
général mais sans que la relation soit stricte, en rapport avec le tracé des fleuves aériens
importants. Ces canyons, sont une zone de transit privilégié (courants de turbidité) pour
les sédiments détritiques issus du continent qui peuvent ainsi atteindre le glacis (cônes ou
deltas sous-marins) puisse répandre pour la partie la plus fine, dans les plaines abyssales.
Le glacis continental est une surface concave vers le haut selon laquelle, très
progressivement la pente continentale se raccorde à la plaine océanique. Le glacis est
recouvert d’épandages détritiques souvent importants attribués aux courants de turbidité
résultant de la rupture d’équilibre des matériaux accumulés sur le rebord du plateau
continental. Le pouvoir transporteur de ces courants de turbidité est considérable pour
pouvoir atteindre les plaines océaniques jusqu’à600 km au large et engendrer des
rythmites profondes tels que les flyschs. La pente redevient donc plus faible, de l’ordre de
1°.
La morphologie des marges actives est marquée par la présence d’une fosse de
subduction de la lithosphère océanique sous la plaque continentale. De ce fait, le plateau
continental est réduit et la pente continentale plus abrupte que dans les marges passives.
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Profondeur et largeur de la fosse semblent liées à la vitesse de subduction plus rapide est
la subduction, très profonde et étroite est la fosse. Dans certaines zones, la fosse est
absente ce qui serait pour certains auteurs le signe de l’entrainement dans le plan de
subduction de guyots ou de petites dorsales asismiques. Les sédiments détritiques
véhiculés par les courants de turbidités sont piégés dans la fosse et s’ils sont suffisants, la
fosse peut être partiellement remplie et présenter un fond plat. La fréquence du
volcanisme calco-alcalin associé à la subduction implique des dépôts volcano-
sédimentaires. La subduction peut se faire directement sous la plaque continentale ou par
l’intermédiaire d’un arc insulaire volcanique où existe une croûte continentale amincie. En
arrière de l’arc insulaire, il existe une mer marginale traduisant une zone d’expansion
océanique. En avant de l’arc en fonction du plan de subduction et de l’importance des
apports sédimentaires, il peut exister, par rabotage et écaillage des sédiments, un prisme
d’accrétion sédimentaire qui peut émerger pour former un arc insulaire non volcanique.
Les dorsales océaniques : constituent des structures les plus importantes de la Terre
tant par leur longueur (80000 km) que par le fait qu’elles sont le lieu de formation de la
lithosphère océanique. Le sommet domine d’environ 1000 à 3000 m les bassins
océaniques adjacents et la largeur peut dépasser 1000 km. De part et d’autre de l’axe, la
profondeur augmente en fonction de l’âge (donc du refroidissement) de la lithosphère
océanique. Les flancs sont donc recouverts d’une couche sédimentaire de plus en plus
épaisse au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’axe. Les dorsales lentes (type médio-
atlantique) avec un taux de 1 à 2 cm/an sont relativement pointues et présentent une
vallée centrale (rift médian) large de 10-50 km et profonde de 2 km en moyenne et limitée
par des failles normales. Les dorsales rapides (type Pacifique Est) à 6-8cm/an s’étendent
sur une beaucoup plus grande distance, le relief paraît donc émoussé et le rift médian est
réduit à une vallée centrale de quelques centaines de mètres de large. Les dorsales sont
interrompues par des dépressions transverses linéaires, parfois très profondes (6 km) et
longues de plusieurs milliers de km. Ces zones de fracture servent dans le coulissement
des plaques ; leur partie sismiquement active raccordant les deux axes de la dorsale est
appelée « faille transformante» (e.g. : Romanche, Vema, Kane). Les dorsales sont aussi le
siège d’un hydrothermalisme important qui joue un rôle dans la régulation de la balance
ionique de l’eau de mer.
Les bassins océaniques correspondent aux régions s’étendant entre les marges et les
dorsales, ils comprennent les plaines abyssales, les volcans sous-marins et les rides
asismiques. Les plaines sont des étendues de 200 à 2000 km, très plates (pente inférieure à
0,05°) situées entre 3000 et 6000 m de profondeur. La sismique réflexion révèle qu’une
épaisseur importante de sédiments recouvre la morphologie irrégulière originelle de la
croûte océanique. Les plaines atlantiques sales reçoivent, en plus de la sédimentation
autochtone les plus fins du détritisme véhiculé par les courants de turbidité. Dans le
Pacifique où les sédiments détritiques sont piégés dans les fosses, les plaines propres sont
le siège d’une sédimentation unique pélagique des collines abyssales volcaniques de
quelques centaines de mètres percent cette couverture sédimentaire. Les séamounts sont
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h) Arc insulaire.- La définition d’un arc insulaire, d’après Karig, est celle d’une marge
océanique active. Elle est typiquement constituée, de l’océan vers, l’avant-pays, des
éléments morphologiques suivants :
Lorsque l’arc insulaire est né, il passe par des stades de maturation suivants
1° Faillage continental
Constatant que les structures superficielles récentes sont symétriques tandis les
structures plus anciennes sont disymétriques, on peut proposer les stades suivants :
- le stade prérift allant du bombement géotumeur jusque peu avant la mise en place
des dépôts lacustres :
- le stade synrift englobe les dépôts lacustres jusqu’aux dépôts océaniques
- le stade postrift après le rejet des failles normales. Certains parlent de rift lacustre,
lagunaire, marin subdivisé en océan étroit et océan large.
2° Accrétion océanique
soubassement (bassement)». Le terme craton est plus précis que celui de continent qui, au
sens géographique, désigne une zone émergée. Un craton est une zone stable au cours
d’un cycle orogénique; il s’agit des parties consolidées de la croûte terrestre, zones
stables, fortement indurées, à radioactivité particulière, datant de l’Archéen au
Paléoprotérozoïque. Les plates- formes sont des aires cratoniques masquées par des
couvertures sédimentaires restées horizontales datant du Paléozoïques, du Mésozoïque ou
du Cénozoïque. Ces noyaux se répartissent de la manière suivante craton canadien et plate
forme américaine, craton groenlandais, craton des Hébrides, craton baltique, craton
d’Anabar, craton d’Aldan, plate-forme russe, plate forme sibérienne, craton de Kolyma,
plate forme de Mongolie, plate forme chinoise, craton de l’Amazone, plate-forme
d’Amérique du sud, craton patagonien, craton antarctique, craton ouest-africain, craton du
Congo, craton du Kalahari, craton malgache, craton indien, craton australien et plate-
forme néo-zélandaise. Ces terrains précambriens restés stables depuis le début du
Paléozoïque sont considérés comme des noyaux permanents de continents autour desquels
sont venus se mouler ultérieurement les édifices orogéniques du Mésoprotérozoïque, du
Néoprotérozoïque, Calédonien, Hercynien ou Alpin.
N.B Le terme craton diffère du substratum, ensemble des terrains affectés par le rift dans
lequel viennent se déposer les sédiments qui seront plissés au cours de l’orogenèse.
- les chaînes de subduction, e.g. la cordillère des Andes, correspondent à des zones de
compression (s’il survient une accélération de la subduction, le système se coince et il
se développe des contraintes compressives suffisantes pour amorcer le sur
épaississement et les plissements) dans un système normalement en distension et
caractérisé par un magmatismeintense.
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- Les chaînes de collision de deux continents, il a été précédé soit par une subduction,
soit par une obduction. Dans le premier cas, un des continents chevauche l’autre sans
qu’aucune roche océanique ne jalonne obligatoirement ce contact. Dans le second
cas, la suture comprend des restes de croûte océanique (mis en place lors de
l’obduction) coincés entre les deux continents, e.g. Alpes résultant de la collision
Europe-Afrique avec fermeture d’un océan, la Téthys ; Himalaya, l’Inde s’enfonce
vers le Nord sous la bordure de l’Eurasie qu’elle poinçonne.
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Compte tenu de l’évolution des chaînes de montagnes, nous pouvons affirmer, avec Dana
(1873), que le plissement et la magmatisation des marges actives a pour résultat de
consolider la croûte terrestre et d’adjoindre leur aire aux continents déjà existants, pendant
que de nouvelles marges se forment plus loin. Cette loi de formation de l’écorce terrestre
ou oronisation semble fondamentale les marges actives, zones mobiles de l’écofte,
deviennent des chaînes plissées dont l’évolution normale aboutit â l’exhaussement de
l’ensemble ainsi formé, c’est-â-dire les continents, qui demeurent stables.
Les modifications survenues au cours des temps géologiques dans la répartition des
terres et des mers se sont effectuées tantôt au profit de la mer, tantôt au profit de la terre.
En outre, lors de ces modifications dont la limite des terres et des mers a été l’enjeu, un
même secteur a pu être le siège d’une succession de gains et de pertes de la mer ou de la
terre, c’est-à-dire d’une succession de transgressions et de régressions. Une transgression
est une avancée de la mer sur le domaine continental. On appelle sens de la transgression
celui du déplacement correspondant du rivage. D’une transgression naît un nouveau
bassin sédimentaire dont une partie se superpose au bassin sédimentaire d’où est partie
cette transgression et en constitue le prolongement dans le temps, l’héritage tandis que
l’autre partie se superpose aux secteurs du domaine continental que la mer vient de
recouvrir.
Les sédiments qui se déposent dans le nouveau bassin marin sont dits transgressifs et
leur ensemble constitue une séquence transgressive, tandis que les terrains sur lesquels
s’effectue ce dépôt sont dits transgressés. Dans les secteurs qui appartiennent au domaine
marin d’où est partie la transgression, les terrains transgressifs se trouvent le plus souvent
en continuité avec les transgressés sous-jacents. Dans les secteurs qui appartiennent au
domaine continental submergé, par contre, les transgressifs et les transgressés se trouvent
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séparés par une surface de discontinuité qui est une surface d’érosion fossile, une ancienne
surface topographique, soulignée parfois par des sédiments continentaux déposés avant
que la transgression n’intervienne.
Les transgressions locales dites orogéniques peuvent être causées par dés
affaissements orogéniques plus ou m oins saccadés gagnés par la masse d’eau disponible à
l’époque. Les transgressions générales affectant au même moment plusieurs régions
stables, sièges d’aucune déformation orogénique, procèdent manifestement des causes
telles l’élévation absolue et globale du niveau de la mer d’où ces transgressions sont dites
eustatiques. Les causes de cet eustatisme peuvent être la fonte glaciaire suivie de
l’augmentation du volume d’eau marine ou une contraction du globe. Les caractères
géométriques d’une séquence transgressive tiennent au fait que les rivages successifs se
trouvent dépassés puis fossilisés par les sédiments en cours de dépôt. Sur la coupe, les
surfaces isochrones successives qui servent de repère pour estimer le temps écoulé sont
obliques par rapport à la surface sommitale des terrains transgressés. Cette obliquité
détermine des biseaux. La pointe de chacun de ces biseaux représente le rivage atteint par
la mer à l’instant repéré par l’isochrone correspondante. Leur succession exprime la
progressivité de la transgression. Leur étalement dans le temps et dans l’espace permet de
déterminer le sens de cette transgression. Sur la carte géologique; les surfaces isochrones
sont représentées par leur intersection avec la surface topographique. Les lignes
isochrones sont aussi obliques par rapport à la ligne qui sépare les terrains transgressifs
des terrains transgressés. Ce tracé est d’autant plus satisfaisant que les points réels sur
lesquels il s’appuie sont plus nombreux et plus rapprochés les uns des autres. Les biseaux
successifs qui apparaissent ainsi en coupe et sur la carte résultent, en définitive, de ce que
les niveaux successifs sont, du plus ancien au plus récent, transgressifs les uns sur les
autres tandis que la séquence est dans son ensemble transgressive sur son substratum. Ces
biseaux expriment par conséquent la transgressivité. On ne les observe d’ailleurs que
lorsque la progression a été relativement lente. Par contre, dans le cas des transgressions
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rapides au point de paraître avoir été d’emblée totales ou instantanées, les biseaux
successifs ne sont pas remarquables.
Une régression est un abandon par la mer d’un domaine qu’elle occupait jusque- là.
Les sédiments déposés dans le bassin marin en cours de régression sont dits régressifs et
l’ensemble constitue une séquence régressive. Un tel abandon par la mer d’un domaine
jusque-là submergé peut se concevoir comme un retrait, c’est-à-dire comme une
décroissance progressive et orientée de la surface de ce domaine, retrait au cours duquel
des sédiments marins sont, les uns après les autres, abandonnés au domaine continental
puis le plus souvent attaqués et plus ou moins complètement détruits par l’érosion. Le
sens de la régression est celui du déplacement correspondant du rivage. Cet abandon est le
résultat d’une disparition in situ, par évaporation, après que la profondeur du domaine en
cours de régression se soit trouvée progressivement réduite, du fait d’une surrection
d’ensemble de la région (mouvements de bascule, mouvements de surélévation
différentielle et de gauchissements divers procédant eux-mêmes de l’orogenèse), et que
l’ensemble se soit ensuite trouvé plus ou moins fragmenté en des lagunes plus ou moins
vastes.
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Les principaux facteurs influençant les déplacements récents des rivages sont le taux
et sens des modifications relatives du niveau marin et le taux de dépôt. Une élévation du
niveau relatif de la mer ou, ce qui revient au même, une subsidence, détermine une
migration du rivage en direction de la Terre, c’est-à-dire une transgression.
Réciproquement, un abaissement relatif de ce niveau ou, ce qui revient au même, une
surrection entraîne une migration du rivage dans le sens opposé, c’est-à-dire une
régression. Le taux de dépôt exprime à la fois le taux d’introduction des apports terrigènes
dans le domaine marin dont l’extension se modifie et le pouvoir de dispersion de la mer
qui peut être nul ou faible, et alors favoriser le dépôt, ou au contraire être important au
point de détruire par érosion les sédiments antérieurement formés. Un taux élevé de dépôt
est a priori favorable à la constitution d’une masse importante de sédiments au point où ce
dépôt s’effectue avec une certaine stabilité de la position du rivage.
Elle dépend donc aussi du taux de migration latérale de celui-ci. Par exemple, une
migration latérale rapide du rivage vers la Terre, conséquence d’une élévation rapide du
niveau relatif de la mer, peut s’accompagner du dépôt d’une tranche de sédiments
relativement mince même si le taux de dépôt est élevé. La réalisation d’une tranche de
sédiments épaisse nécessite la conjonction d’une certaine stabilité du rivage et d’un taux
important de dépôt. Par contre, un taux de dépôt faible allant de pair avec un pouvoir
d’érosion important de la mer peut favoriser un bilan dans lequel l’érosion l’emporte au
moins localement sur le dépôt. En définitive, une élévation lente du niveau relatif de la
mer et une sédimentation importante conduisent, lorsqu’elles sont conjuguées, à
l’édification de dépôts importants qui, selon un processus d’accrétion latérale en direction
du large, commencent à combler le domaine marin et peuvent aller jusqu’à provoquer une
inversion de la tendance à la transgression, c’est-â-dire une régression. Ainsi en est-il dans
les deltas. Réciproquement, une rapide érosion peut inverser la tendance à la régression
que détermine un abaissement du niveau relatif de la mer, i.e. une transgression, lorsque le
taux de cet abaissement est faible.
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C’est ce qui peut se passer lorsque recule un delta, lors de la période de destruction
de celui-ci. Bref, un taux de sédimentation ou d’érosion élevé peut, lorsque le taux de
modification du niveau relatif de la mer est faible, inverser la tendance déterminée par
cette modification. Il devient évident de considérer l’état instantané, à un moment donné
et en un point donné, d’une transgression ou d’une régression en cours. Il est aussi
possible de constater d’éventuelles modifications temporelles et spatiales dans le
déroulement de celles-ci ou même de comparer deux transgressions ou régressions
distinctes et, en définitive, de dégager les éléments d’une classification.
Il en résulte que le plancher marin ainsi exposé est aussitôt soumis à l’érosion. Ce
mouvement relatif du niveau marin peut a priori être aussi bien d’origine eustatique que
tectonique. Il semble que ce type de régression se manifeste dans les domaines
tectoniquement actifs, soumis à une épirogenèse accélérée difficile à identifier. Les
régressions de type intermédiaire au cours desquelles interviennent à la fois du dépôt et, si
le taux de modification du niveau marin est suffisant pour cela, une érosion des produits
de celui-ci au fur et à mesure qu’il s& développe. Si ce taux de modification du niveau
marin relatif est élevé, la probabilité de destruction est en effet grande et seuls quelques
fragments seront respectés. Au contraire, si ce taux est faible, l’épaisseur de ces sédiments
est faible et ceux-ci sont d’autant plus vulnérables à l’érosion. Ils peuvent être entièrement
détruits si la régression se prolonge. Pour qu’ils soient conservés, il faut que la régression
soit immédiatement suivie par une transgression qui en enfouisse les témoins.
Les transgressions avec dépôt procèdent d’une élévation modérée du niveau relatif
de la mer et au cours desquelles les dépôts sont relativement importants mais néanmoins
insuffisants pour s’opposer à cette tendance de subsidence modérée et pour en inverser les
effets. Une inversion de tendance peut momentanément intervenir dans l’histoire d’une
telle transgression et l’interrompre, soit parce que l’élévation du niveau marin se trouve
ralentie, soit parce que les apports deviennent particulièrement abondants, soit pour ces
deux raisons à la fois. Se développe alors une régression avec dépôt dont les produits se
trouvent en continuité avec ceux de la transgression ainsi stoppée. Des formations
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Chronostratigraphiques Géochronologiques
Eonothème Eon
Erathème Ere
Système Période (30-80Ma)
Série Epoque (13-35Ma)
Etage Age
Sous-étage Sous-âge
I.2.6.1. Climats
Les vecteurs de la sédimentation sur la planète Terre sont l’eau et l’air, les moteurs
en sont donc l’énergie solaire et la gravité. Les climats, essentiellement caractérisés par
leur température moyenne, leur pluviosité et leurs saisons, jouent ainsi un rôle capital en
sédimentologie tant au niveau de la production des particules (en contrôlent la nature et
l’intensité des altérations) que du transport et de la mise en place de celles-ci. En un point
donné, au cours de l’année, l’intensité de l’insolation dépend principalement de l’angle
suivant lequel les rayons solaires atteignent la surface terrestre. Du fait de l’inclinaison de
l’axe de rotation terrestre par rapport à son plan de révolution autour du soleil (23,5°
environ), la distribution des températures varie en fonction de la latitude. La température
dans l’ensemble décroit de l’équateur aux pôles. Les saisons sont dues à l’inclinaison du
plan de l’équateur sur le plan de l’écliptique. Deux fois dans l’année, aux équinoxes (21
mars et 21 septembre), le soleil se trouve dans le plan de l’équateur de sorte qu’en tout
point le jour égale la nuit. Entre les équinoxes, le soleil est décalé vers l’un des
hémisphères, nord de mars à septembre, sud de septembre à mars, jusqu’au maximum à la
verticale du vingt-troisième parallèle (23°27’) qui définissent ainsi les tropiques, où le
soleil se trouve au moment des solstices 21 juin dans l’hémisphère nord (tropique du
Cancer), 21 décembre dans l’hémisphère sud (tropique du Capricorne). Pendant la moitié
de l’année - l’été, - un hémisphère est mieux éclairé que l’autre (le soleil étant ix plus
haut », ses rayons sont moins inclinés sur la surface du sol, donc d’un plus grand pouvoir
chauffant) et chaque jour dure plus longtemps que la nuit, la différence maximum étant au
solstice ; ce jour-là, le soleil ne descend pas sous l’horizon, du pôle au soixante-sixième
parallèle - 66°3’- dit cercle polaire. L’été est donc une saison chaude. Pendant l’autre
moitié — l’hiver — de l’année, dans le même hémisphère, le soleil est bas et les jours
courts l’hiver est une saison froide. Il est clair que l’hiver et l’été sont inversés d’un
hémisphère à l’autre.
Globalement, il en résulte une opposition entre les zones équatoriales à bilan radiatif
excédentaire et les zones polaires à bilan négatif. Les circulations atmosphériques et
océaniques vers les hautes latitudes assurent la redistribution de l’excédent des régions
tropicales. La zonation climatique, en première approximation latitudinale, peut être
définie dans chaque hémisphère comme suit :
- l’excentricité ;
- l’obliquit ;
- la précession.
Ces paramètres sont susceptibles des fluctuations de périodes bien plus longues qui
paraissent expliquer les variations climatiques à plus long terme Théorie astronomique des
paléoclimats mise en forme par Milankovitch en 1941 et actualisée par Berger en 1988 et
1992. Selon cette théorie, le climat est avant tout régi par les variations de l’insolation
estivale aux hautes latitudes (60°) de l’hémisphère Nord à majorité des continents et lieu
privilégié de l’accumulation des glaces. Ainsi les périodes glaciaires correspondraient aux
époques à insolation insuffisante durant l’été pour faire ‘fondre la neige accumulée en
hiver ce qui provoquerait par augmentation de l’albédo, un processus de rétroaction
positive conduisant progressivement à une extension de plus en plus grande de la calotte
glaciaire.
b) L’obliquité correspond à l’angle que fait l’axe de rotation de la Terre par rapport au
plan orbital. L’inclinaison de la Terre détermine les saisons quand le pôle Nord pointe
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vers le soleil, l’hémisphère Nord reçoivent davantage de chaleur, c’est l’été boréal (et à
l’hiver austral) ; la configuration inverse 6 mois plus tard conduit à l’été austral (et à
l’hiver boréal). La variation est ±l°30’ avec une périodicité de 41.000 ans. Lorsque
l’inclinaison est maximale les climats et les saisons sont très contrastés, les zones polaires
interceptent davantage le rayonnement solaire lorsqu’elles pointent vers le soleil (étés
chauds et hivers rigoureux aux hautes latitudes). C’est la configuration des périodes
interglaciaires avec peu de glace sur les continents des hautes latitudes. Inversement une
faible inclinaison conduit à des étés plus frais et des hivers moins rigoureux, c’est la
configuration qui permet le développement des calottes glaciaires continentales.
c) La précession des équinoxes provient du fait que la Terre n’est pas rigoureusement
sphérique de ce fait, l’action du soleil, de la lune et des autres planètes provoque une
rotation de l’axe de la Terre autour de la perpendiculaire au plan orbital (mouvement de
toupie) avec une périodicité de 26.000 ans. En conséquence, à l’échelle géologique, le
moment où le pôle N est sensé pointé vers le soleil ne correspond pas à la position que la
Terre occuperait sur l’orbite. Berger a démontré que la précession a un cycle majeur de
23.000 ans et un cycle mineur de 19.000 ans. Si actuellement, la Terre est proche du soleil
décembre et loin en juillet, il y a 11.000 ans, elle était loin du Soleil en décembre (hivers
plus froids) et proche en juillet (été plus chauds), c’est le début de l’interglaciaire actuel
qui met fin à la glaciation du Würm.
organismes marins, mais un peu de vie s’accroche autour des sources volcaniques
chaudes. L’air sec, froid arrête la croissance de glaciers terrestres, créant de vastes
déserts où soufflent des tempêtes de sables. Sans précipitation, le dioxyde de carbone
volcanique n’est pas enlevée de l’atmosphère, et comme il s’accumule, la planète se
réchauffe par effet de serre et la glace de mer s’amincit lentement.
Stade 3 : cet effet de serre en cours augmente les températures au point de faire fondre la
calotte à l’équateur. Comme la planète se réchauffe, la vapeur d’eau issue de la
sublimation de glace marine près de l’équateur regèle aux hautes altitudes et nourrit la
croissance de glaciers terrestres. La mer ouverte sous les tropiques absorbe beaucoup
plus d’énergie solaire et provoque très vite une hausse des températures globales. En
effet, au cours des temps, la planète chaude fut brutalement mouillée, put supplanter la
congélation.
Stade 4 comme les océans tropicaux se dégèlent, les eaux s’évaporent et le dioxyde de
carbone favorise un effet de serre de plus en plus intense. Les températures de surface
planent à plus 50°C, conduisant un cycle intense d’évaporation et de précipitation. Les
torrents de pluies acides érodent les roches et en même temps que reculent les anciens
glaciers. Le bicarbonate issu du lessivage fluviatile et autres ions présents dans les
océans, donnent lieu à des sédiments carbonatés. De nouvelles formes de vie engendrées
par l’isolement génétique prolongé et la pression sélective peuplent le monde quand le
climat global retourne à la normale.
a) Rodinia
De l’infinitif russe « rodit » signifie engendrer autrement dit Rodinia est le grand-
père des continents actuels qui se formèrent de la fragmentation de ses fils, les
Supercontinents de Gondwana et de Pangea. Les âges et les sites de rifting de Rodinia ont
été conçus à partir des séries de marge passive sur les cratons du Gondwana et des
histoires de la subsidence de ces anciens bassins situés à l’Ouest de l’Amérique du Nord, à
l’Est de l’Australie et à l’Est de l’Antarctide où le rifting semble synchrone et daté du
Néoprotérozoïque. L’origine des blocs crustaux de Rodinia demeure encore inconnue
mais seul son assemblement est mieux daté aux alentours de 1200 Ma lors de l’orogenèse
Grenvillien-Kibarien-Ebuméen. Sa fragmentation au début du Néoprotérozoïque donna
naissance à plusieurs océans séparant les nouveaux fragments continentaux et qui sont
supposés s’être fermés lors de l’érection des chaînes transpressionnelles de mêmes noms
vers la fin de cette ère et au début du Paléozoïque l’océan Pharusien pour l’orogenèse
Pharusien ou Tians-Saharien entre le craton Ouest-Africain et celui mal défmi du Hoggar-
Tibesti ; l’océan ANEKT-Mozambique à l’origine du magmatisme calco-alcalin connu en
Afrique de l’Est le long de la ceinture allant de l’Arabie, Nubie, Egypte, Kenya, Tanzanie
jusqu’au Mozambique ; l’océan Adamastor (ce nom est celui utilisé au XVI par le poète
portugais Camoes pour désigner un légendaire demi-dieu qui personnifier le Cap des
Tempêtes à l’extrémité Sud de l’Afrique) à l’origine des chaînes Brasiliano et Pan
Africain.
b) Gondwana
c) Pangea
a) Schizophytes : Les bactéries, possédant ou non des pigments, sont présentes dans les
sédiments, à peu près quelle que soit la profondeur de leur dépôt, en aérobiose et en
anaérobiose. Autotrophes, les Cyanophycées sont subordonnées au domaine éclairé, à la
partie supérieure de la zone euphotique. D’un autre côté, elles ont besoin d’eau ou au
moins d’humidité pour se développer et se reproduire, mais peuvent demeurer à sec sans
périr. Ce sont donc les organismes typiques de la zone littorale, caractérisée par
l’instabilité des conditions ambiantes, et des lacs temporaires qui offrent des traits
analogues. Les Cyanophycées colonisent aussi les sources chaudes.
31
b) Foraminifères : Les foraminifères les plus simples se meuvent sur le fond de la mer à
la recherche de leur subsistance au moyen de leurs pseudopodes. Les F. arénacés vivent
sur la vase dans des eaux littorales et troubles, abritées, les F. calcaires sont les hôtes des
Algues incrustantes dont ils partagent l’habitat, dans les mers chaudes, le plus souvent
limpides et peu profondes (-10 m au maximum). Ajoutons que, dans les deux cas, il existe
des formes fixées; en milieu calcaire, le test est calcaire ; en milieu arénacé, il est formé
d’une agglutination de grains de sable. Les Arénacés fixés vivent dans un milieu moins
oxygéné que les formes libres. Les types planctoniques ont une coque, abondamment
perforée, et préfèrent en général les eaux chaudes, mais peuvent vivre dans les mers
froides. Les tests calcaires perforés s’adaptent couramment à une salinité moitié de la
normale, mais cette salinité peut descendre jusqu’à l%0 L’ornementation semble être le
caractère qui se modifie avec la salure. Ils supportent la mise à sec entre les marées, et se
contentent de l’humidité résiduelle.
- Les récifs frangeants qui croisent près du littoral jusqu’à la zone intercotidale ;
- Les récifs barrières qui sont séparés de la côte par une lagune; Les atolls, récifs
annulaires entourant une lagune ;
- Les pinacles, petits récifs s’élevant à l’intérieur des lagunes et atteignant souvent la
surface.
Par contre, les formes isolées supportent des profondeurs bathyales, des t°
relativement froides, des salures variables, des eaux troubles.
e) Annélides : Les Annélides tubicoles vivent attachés à des fonds rocheux ou s’ancrent
dans la vase du fond. Ces types fixés tendent assez souvent à former de véritables récifs
(serpules calcaires, Sabellaria sableux) ; les formes errantes vivent en général sur des
fonds meubles dans lesquels elles creusent des terriers.
g) Brachiopodes: Les Brachiopodes occupent des fonds meubles et c’est parmi eux que se
rencontrent les Lingules qui s’enfouissent dans les sables littoraux. Les articulés non
fouissuers sont fixées par des épines de valves, plus longues dans les roches schisteuses,
issues d’argiles, que dans les roches calcaires. Ils s’accomodent également aux faciès
subrécifaux. Les Lingules acceptent la mise à sec entre les marées.
h) Echinodermes : Ce sont des animaux franchement marins vivant dans les eaux à pH
d’au moins 8 et à des profondeurs diverses. Les formes libres et fixées sont capables de
marcher sur le fond. Nous les retrouvons Tatalement le long des côtes, dans la zone
littorale, par ailleurs, surtout assez près du niveau des basses eaux ; dans l’intertidale, il en
est qui résistent à une sécheresse temporaire et au choc des vagues. On distingue plusieurs
types parmi les fossiles :
j) Mollusques : Les Gastéropodes sont plus largement répartis à la surface du globe. Les
Cépholopodes absents dans les lacs, ils désertent les estuaires et les baies où l’eau est trop
adoucie par les rivières. Carnivores, les Céphalopodes sont des prédateurs indifférents à la
profondeur. Essentiellement nektoniques, ils furent benthoniques fixés ou au moins
sédentaires au Paléozoïque. Les Lamellibranches ont la possibilité de pénétrer dans les
33
eaux saumâtres, douces et ramper sur les fonds rocheux ou meubles. Les Dysodontes, les
battements incessants de leurs cils les prédisposent à s’établir en des milieux richement
approvisionnés, quitte à accepter des eaux troubles: aussi abondent-ils dans les herbiers et
les lagunes saumâtres. Les Pectinidés se blotissent dans les infractuosités de rochers
découvrant à marée basse, ou ils hantent des fonds sablo-vaseux, comme les herbiers. Les
vases offrent des genres spéciaux, à coquille lisse. Le régime herbivore des Pectinidés en
fait des habitants du plateau continental, plus spécialement de la zone des herbiers, des
Laminaires et des trottoirs d’Algues rouges, à -50m de profondeur) ou plus -100m. Les
Hétérodontes sinupalliés sont fouisseurs dans les fonds meubles, riches en planctons et
abrités, même si les eaux sont surchargées en impuretés. Les intégripalliés vivent dans des
mers peu profondes et gagnent facilement les lagunes. Les Laméllibranches carnivores
(Poromyidés) peuvent atteindre de grandes profondeurs.
j) Arthropodes : Les Trilobites et les Mérostomoïdes primitifs ont vécu sur des fonds
meubles et en milieu franchement marin. Cependant, les Limules (actuels Mérostomes)
sont capables de supporter de nombreuses vicissitudes : le sable d’enfouissement peut être
mis à sec par le reflux; à partir du Gothlandien, les Mérostomes montrent une prédilection
très nette pour les faciès littoraux et saumâtres : les Giganstrostracés du Dévonien ont
gagné les eaux douces; les Scorpions sont devenus terrestres. Les Crustacés peuvent vivre
dans les eaux sursalées, saumâtres et douces. Tantôt, ils sont pélagiques, tantôt
benthoniques à faible profondeur ou à grande profondeur.
34
Quoi que forcément fragmentaires et limitées, les observations des galaxies de plus
en plus lointaines, nous donnent une idée sur la naissance et la disparution des étoiles, en
d’autres termes, par leurs observations les astronomes explorent du même coup le passé et
l’avenir des astres. Ils peuvent ainsi reconstituer les étapes de l’évolution du système
solaire de même que sa formation. En admettant que les astres se forment dans une
nébuleuse, nuage de gaz par accrétion des poussières ; il nous revient de répondre à deux
types de questions :
Le Soleil et les planètes sont nés, en même temps, à partir d’un même nuage de
matière interstellaire. Il s’agit donc d’une masse de gaz chauds en rotation rapide qui
prend la forme d’un disque aplati. Dans ce disque débute un long processus de
condensation de gaz en poussières sous une faible pression, celles-ci s’agglutinent les
unes aux autres en donnant de petits corps nommés planétésimaux (planétoïdes) dans les
régions plus froides (plus externes) du disque tandis que le centre se contracte et devient
l’embryon du Soleil c’est la nébuleuse protosolaire. Les planétésimaux gravitent autour du
35
soleil embryonnaire sur des orbites plus ou moins régulières. Ils se croisent, les collisions
sont fréquentes. Selon la violence des chocs, les corps se cassent ou se combinent, les plus
gros absorbent les petits. Ainsi à partir d’un nuage de poussières le système solaire s’est
formé avec un petit nombre de planètes. Cette théorie de l’accrétion progressive établie
par Schmidt (1940) est l’hypothèse la mieux admise aujourd’hui.
En tenant compte des équilibres chimiques qui peuvent s’établir entre tous les gaz et
solides de la nébuleuse solaire, on peut déterminer l’ordre selon lequel les composés se
sont condensés au cours du refroidissement à une pression de 1 O4atmosphères :
à l500°K, apparaissent des oxydes riches en Ti, Al, Ca, en faible quantité ;
à l375°K, s’effectue la condensation massive du fer métal (pas d’02 dans
l’atmosphère initiale) accompagnée de la condensation du nickel ;
à 1370°K, apparaissent les premiers silicates, enrichis en Mg d’abord (olivines,
pyroxènes) calciques ensuite (plagioclases);
entre 1200 et 1000°K, Na, K se condensent, les feldspaths alcalins apparaissent;
à 650°K, formation des sulfures de fer;
à des températures plus basses, inférieures à 350°K, les silicates de Mg réagissent
avec la vapeur d’eau en donnant la serpentine;
vers 300°K, la vapeur d’eau se condense en glace.
- un certain nombre de composés sont restés à l’état gazeux, ils ont formé l’atmosphère
primitive et actuelle des planètes géantes.
1) Les chondrites ont la même composition chimique que le soleil excepté l’hydrogène et
les gaz rares. Elles ont la même composition globale que la Terre. Ce sont les corps les
plus anciens connus, la datation U/Pb leur attribue des âges de 4,555 ± 0,005Ga. Elles
37
sont les échantillons du produit primitif à partir duquel les planètes et la Terre se
formées, il y a 4,55 Ga.
2) Les chondrites présentent des anomalies isotopiques, exempli gratia, elles contiennent
du Xe’29 par rapport à la composition solaire. Cet excès ne peut provenir que de la
désintégration d’un élément radioactif aujourd’hui disparu, c’est l’iode â courte
période 17 Ma. On peut faire de la chronologie avec le Xe129, on sait que les
chondrites se sont formées en 15 Ma; les premières formées sont les chondrites
carbonées ;
3) Les achondrites ont la composition des différentes enveloppes de la Terr e les
basaltiques ont la composition de la croûte océanique, les achondrites pauvres en Ca et
Fe, celle du manteau et les sidérites, celle du noyau. Alors que fer métal et silicates
étaient mélangés de manière homogène dans les chondrites, dans les achondrites, au
contraire, ils sont séparés et concentrés dans des météorites différentes, les achondrites
on subi une différenciation, elles ont 10 à 30 Ma de moins que les chondrites.
Ajoutons que la proportion entre le Fe métal et silicates existant dans les chondrites
correspond à peu près entre noyau et manteau terrestre.
Comment s’est formée la croûte terrestre et comment a-t-elle évolué ? Et comme les
matériaux océaniques finissent par s’adjoindre aux aires continentales (cycle de Wilson),
c’est sur les continents qu’il faut chercher les documents utiles. Les continents ne
disparaissent pas par subduction mais ils ne sont pas pour autant indestructibles. En effet,
l’érosion diminue leur épaisseur, les collisions diminuent leur surface par compression et
entraînent leur fusion anatectique. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que les
territoires les plus anciens, constituant les cratons, soient peu nombreux. Leur âge a pu
être connu par datation des zircons communs dans les granites et les gneiss. Ce sont des
minéraux très stables qui résistent à l’altération chimique et aux métamorphismes faibles
ou moyens, un métamorphisme fort n’affecte que leur bordure et n’en modifie pas le
cœur. Comme on sait faire de la chronologie absolue avec un seul zircon ou même avec
un fragment de zircon seulement, ces minéraux constituent un matériel de choix pour
rechercher les premiers continents. Les roches les plus anciennes connues sont:
- des zircons préservés dans les sédiments de Jack Hillis en Australie ont donné des
âges allant de 4,0 à 4,404 Ga; les roches qui les contenaient initialement ont
totalement été altérées et érodées.
Compte tenu de ce qui précède, les étapes évolutives de la protoplanète sont les suivantes
a) De 4,568 à 4,4 Ga, juste après l’accrétion, la chaleur accumulée (énergie d’accrétion,
énergie radioactive, etc.) était importante et ne pouvait pas être évacuée efficacement car
aucune convection interne n’était encore établie. Il en a résulté une fusion de toute la
partie externe de la jeune planète qui a donné naissance à un océan magmatique. C’est au
sein de celui-ci que s’est effectuée une première différenciation de la planète en fer
métallique du noyau et silicates du manteau dont seul subsiste un enregistrement sous
forme d’anomalie isotopique (par exemple l42Nd). Les datations basées sur les
radioactivités éteintes de certains isotopes montrent que cette séparation s’est déroulée
très tôt, environ 30 Ma après l’accrétion. Ce n’est qu’après la formation du noyau qu’a pu
apparaître le champ magnétique qui protège encore aujourd’hui la surface de la Terre du
vent solaire
b) De 4,4 à 4,0 Ga, les inclusions de quartz, de feldspath et de mica dans les zircons
sédimentaires de Jack Hills en Australie prouvent qu’ils ont cristallisé dans un magma de
type granitique. Les granites étant les constituants quasi exclusifs de la croûte
continentale, il est possible d’affirmer que cette dernière a commencé à se former dès 4,4
Ga et que sa genèse a continué tout au cours de l’Hadéen. En se basant sur des bilans
isotopiques, le volume de la croûte continentale engendré avant 4,0 Ga a été évalué entre
10 et 15 % le volume de la croûte actuelle. La constitution isotopique de l’oxygène
(018/012) de ces zircons a permis de démontrer que la source de leur magma hôte avait
réagi avec de grands volumes d’eau liquide. Il en résulte que dès 4,4 Ga, la température de
surface de la planète était suffisamment basse pour permettre à l’eau d’être sous un état
liquide, l’océan magmatique était donc refroidi, et de vastes étendues d’eau (océans)
existaient à la surface de la Terre. Ce résultat est très important car il implique que les
conditions (eau liquide, continents) nécessaires à la mise en oeuvre d’une chimie
prébiotique ainsi qu’à l’apparition et au développement de la vie étaient potentiellement
réunies moins de 150 Ma après l’accrétion de la planète.
Puisque la totalité des continents n’est pas d’âge aussi ancien, comment s’est faite la
croissance continentale? En effet, la théorie d’oronisation justifie l’addition des ceintures
orogéniques de plus en plus récentes aux cratons. Cette observation appelle 2 hypothèses :
- la croissance continentale par ajout des terrains nouveaux en bordure des plus
anciens
- le remodelage ou recyclage continental au cours d’une orogenèse, les plissements
affectent des sédiments provenant de l’érosion des continents plus anciens, dans
ces conditions, on ne doit plus parler de croissance.
- les rapports initiaux 87Sr/86Sr de toutes ces roches sont très voisins (0,700 à 0,7025)
depuis la formation de la Terre jusqu’à -2,5 Ga, puis les écarts augmentent
régulièrement à partir de cette date;
- la croûte continentale est très diversifiée : de 0,704 1 à près de 0,7 10
- la croûte océanique est à peine différenciée 0,7025 à 0,703.
valeurs du rapport initial des roches de la croûte continentale sont très étalées. On sait
qu’au cours des orogenèses, il y a transformation et fusion de l’ancienne croûte
continentale par métamorphisme et anatexie à l’origine de l’augmentation des stocks
isotopiques devenant plus importants au fil du temps. On démontre également que les
andésites et les granodiorites qui s’intègrent à la croûte dans les zones de subduction ont
une signature isotopique intermédiaire entre celle de la croûte océanique subductante et
celle des sédiments marins qui la recouvrent. C’est donc la preuve qu’une partie des
sédiments marins est entraînée dans le manteau avec les plaques en subduction. Il y a
bien, en partie, disparition puis recyclage de la croûte continentale. Les continents sont
donc constitués à la fois des matériels nouveaux extraits du manteau et des matériels
anciens recyclés.
Les roches vertes ne représentent que de 5 à 10% du volume des terrains archéens. Il
s’agit de roches volcano-sédimentaires recouvrant en général les roches granito-
gneissiques. Elles donnent le plus souvent des structures synformes allongées (> 100 km
de long pour 20 km de large) d’où leur nom de ceinture. Typiquement, elles possèdent une
polarité compositionnelle la série débute par des laves ultrabasiques (komatiites)
auxquelles succèdent des laves basiques (basaltes) à affinité tholéiitique alors que les
roches calco-alcalines sont beaucoup plus rares, les andésites sont relativement peu
abondantes. Dans la partie supérieure du cycle volcanique et parfois en alternance avec les
cycles sédimentaires, se mettent aussi en place de petits volumes de laves intermédiaires à
acides (dacites et rhyolites). Ces laves sont intercalées de sédiments qui deviennent
prépondérants dans la partie supérieure de la séquence. Si les basaltes actuels se mettent
en place à des températures de l’ordre de 1250 à 1350°C (environ 16% de fùsion
mantellique), les komatiites faisaient éruption entre 1600 et 1650°C, preuve d’une
41
production de chaleur terrestre plus importante à l’Archéen que de nos jours. Ces magmas
engendrés à grande profondeur proviennent de taux de fùsion très élevés du manteau (50 à
60%). Les komatiites peuvent contenir du diamant. En surface, elles se sont refroidies très
brutalement au point que leurs minéraux (olivine et pyroxène) présentent un faciès
aciculaire en amas dendriformes caractéristiques de texture spinifex (cristaux aciculaires
d’olivine; aujourd’hui transformés en amphibole, à texture spinifex dans une komatiite
âgée de 3,2 Ga et provenant du craton de l’Amazone.
NB : Les chercheurs ont considéré que la tectonique horizontale opérait comme de nos
jours, i.e aux limites des plaques alors que la sagduction s’opérait au coeur des plaques
continentales.
42
moment de leur formation, les carbonates fossilisent le rapport isotopique de l’eau de mer
; en comparant avec celui du manteau et de la croûte, on en déduit la part de l’héritage
crustal et l’importance de la croûte du moment. Gunter Faure a démontré que
a) Avant 2,5 Ga, le rap5ort isotopique des carbonates est similaire à celui du manteau de
l’époque. Leur Ca et Sr sont très largement d’origine mantellique. Cela ne signifie pas
qu’il n’y avait pas de croûte continentale, mais
b) Après 2,5Ga, le rapport isotopique des carbonates ou de la mer s’écarte résolument des
valeurs mantelliques, la source continentale est donc de plus en plus importante:
Les basaltes des îles océaniques (oceanic island basalts) de nature alcaline, alimentés
par des points chauds (hot spots) ont des compositions moins appauvries en Sr que les
basaltes des dorsales (mid-oceanic ridge basalts) de nature tholéiitique (basaltes sursaturés
en silice) et beaucoup plus diversifiés. Ces îles sont nées de panaches d’origine profonde
tandis que les tholéiites sont issues de la fusion partielle du manteau superficiel, le
manteau supérieur et le manteau inférieur ont donc des compositions différentes. Le
supérieur, très appauvri, correspond au réservoir résiduel après extraction de la croûte, son
homogénéité est due au brassage convectif’. Les basaltes des îles, moins appauvris,
44
proviennent d’un matériel profond qui n’a pas participé à l’extraction de la croûte, d’autre
part, leur diversification prouve que le manteau inférieur a reçu par endroits des produits
de recyclage de la croûte ou bien qu’il est peu ou pas animé de mouvements convectifs.
Ces arguments suggèrent l’existence de 2 niveaux bien séparés dans le manteau. Cette
différenciation est mise en évidence par les rapports 40Ar/36Ar des basaltes. Ce rapport
est plus grand dans les MORB que dans les OIB. Cela signifie que le manteau supérieur a
été beaucoup plus fortement dégazé que le manteau inférieur.
45
III.1.1. Origines
On constate que la proportion des gaz rares de notre atmosphère est très nettement
inférieure à celle de la composition du système solaire global. Cette atmosphère ne s’est
pas formée au moment de l’accrétion planétaire comme ce fût le cas pour les autres
planètes géantes. Il y a des raisons à cela
Comme on date une roche, il est possible de dater l’atmosphère. Cela a été fait
récemment en utilisant la radioactivité atteinte de l’129I Cet isotope n’existe plus, il s’est
totalement désintégré en 129Xe. C’est parce que ce 129Xe est enrichi sur terre par rapport à
la composition isotopique du système solaire que l’on sait maintenant qu’il provient de
l’129I à période T courte (T = 17Ma). Ces mesures indiquent que le dégazage du manteau a
donné l’atmosphère secondaire en 100 Ma.
Les premières formes de vie connues sont des cellules semblables aux Bactéries et
aux Cyanophycées actuelles. Ce sont des cellules isolées ou regroupées en filaments. Elles
n’ont pas de noyau ce sont des Procaryotes, on les regroupe sous le nom de
Cyanobactéries. On les trouve dans les sédiments âgés de 2 à 3,5 Ga, bien avant les
couches rouges. La vie est donc apparue dans un milieu dépourvu d’oxygène. Plusieurs
faits d’observation et des données expérimentales justifient ce constat.
On trouve des bactéries sulforéductrices du genre Sulforobus dans les eaux chaudes
(90°C) et acides (pH 1) des geysers de Yellowstone Park ; et des sulfooxydantes autour
des fumeurs noirs des dorsales océaniques qui rejettent des eaux à 350°C, riches en
sulfures. Si des bactéries peuvent vivre dans tels environnements, aussi hostîles, il est
logique de penser que la vie a pu apparaître dans un océan primitif dépourvu d’oxygène.
D’après Oparin et Haldane (1920), il aurait existé dans les premiers océans, une
soupe primitive de molécules organiques formées par l’action du rayonnement solaire sur
l’atmosphère initiale réductrice ; ils estimaient que l’atmosphère primitive comprenait
principalement CH4, NH3, CO2, H2O. On sait que l’atmosphère initiale confirmée par
l’étude de la Comète de Haley et des données des météorites, ne contenait que très peu de
NH3 et CH4. Depuis l’expérience de Miller-Urey 1953), la mer et l’atmosphère primitives
reproduites en vase clos en provoquant des étincelles électriques et plus tard des UV dans
cc bouillon originel, ils obtiennent tous les monomères acides aminés, oses, lipides,
phosphates, bases azotées et des molécules inconnues, en particulier de nombreux
isomères. En absence d’enzymes nécessaires à la polymérisation à cette époque, on peut
penser que ce sont les phyllosilicates (argiles et micas) adsorbant les monomères qui ont
47
Par ailleurs, l’observation et l’analyse des poussières spatiales, des comètes et des
météorites ont révélé des molécules riches en carbone hydrocarbures, acides
carboxyliques, aldéhydes, cétones, alcools, amines, urée, acides aminés et molécules
azotées constitutives des protéines et acides nucléiques. Actuellement, les astronomes
voient la trace de composés organiques partout dans l’univers, associés à des poussières
de glace. L’association expérimentale d’une glace composée d’eau, méthanol et
ammoniac dans les mêmes proportions que celles de la glace interstellaire a donné lieu à
l’assemblage spontané en vésicules analogues à des membranes cellulaires lorsqu’ils sont
48
placés dans l’eau ; pareilles vésicules ont été extraites de la météorite de Murchison en
Australie. Si les observations des astronomes montrent que les molécules organiques se
sont formées dans l’espace et pourquoi pas sur la Terre et sur les autres astres contenant
de l’eau comme Mars et le satellite Europe de Jupiter? Ce dernier est entièrement
recouvert d’une épaisse couche de glace sous laquelle se maintiendrait de l’eau liquide
aux dépens d’un flux de chaleur issu de son noyau à la manière des sources
hydrothermales.
Le métabolisme des êtres vivants se caractérise par des échanges gazeux avec le
milieu extérieur de l’atmosphère. L’atmosphère actuelle résulte de cet équilibre
dynamique. Les premiers Procaryotes apparus sur le globe appartenaient à l’ensemble des
Archéobactéries de 5 m, dépourvues de noyau. On en commît actuellement 3 types : les
halophiles dans les milieux très salés (Mer Morte), les méthagènes faisant du méthane â
partir du CO2, et les thermosulforéductrices vivant â haute t° et réduisent les sulfates. Les
deux derniers groupes apparaissent adaptés aux conditions originelles, puisqu’ils sont
capables de s’e développer grâce à l’énergie de fermentations anaérobies qui n’utilisent
que des éléments minéraux (C02, FI2S, SO2). Comme il n’y avait ni oxygène, ni ozone, les
radiations ultraviolettes, destructrices de l’ADN, pénétraient profondément dans l’eau; ces
bactéries devaient donc vivre au-delà de 10 m de profondeur.
fer mondiaux datés à -2 Ga. Lorsque tous les corps réduits ont été oxydés, l’O2 passa en
solution dans l’eau des océans, puis s’accumula dans l’atmosphère. En altitude, sous
l’influence des éclats et des radiations cosmiques, une partie de cet oxygène libre est
progressivement transformée en ozone O3 protecteur de la surface terrestre contre les UV,
facteurs de mutations importantes.
Les terres infracambriennes de Chine, arasées, étaient envahies par la mer qui
s’installait dans une nouvelle rigole : le rift Paléocathaysien. Ajoutons qu’il ne paraît pas
encore y avoir trace des grands rifts modernes de l’Extrême-Orient, en particulier celui du
Japon et celui des Indes Néerlandaises. En ce qui concerne cette dernière région, on admet
aujourd’hui qu’elle a été occupée durant tout le Paléozoïque jusqu’au Permien par une
grande terre l’Aequinoctia. Du Gondwana, il semble que toutes les parties aient encore
été émergées durant le Terreneuvien, peut-être mise à part des encoches dans les
quartzites de Kuibis et autres formations semblables. En Australie, après une arasion
complète et une courte émersion, la mer s’est largement étendue sur le bassin Central peu
profonde, peuplée de Schizophytes et de Trilobites, accidentée de fosses subsidentes, de
volcans sous- marins, de hauts-fonds lagunaires. Les terres bordières semblent avoir été
occupées par des déserts.
En Asie, par la Nouvelle-Zemble, la mer Arctique est en rapport direct avec le rift
Appalachien : ainsi, dans la baie de Pormoskaya (Péninsule de Karpinsky), on trouve
encore les Trilobites. D’autre part, la Sibérie est également de type exclusivement
atlantique. Il semble que l’Extrême-Orient réunissait les deux tendances en Indochine et
surtout avec la sous-province arctique de celle-ci en Chine du Nord et Mandchourie. Il
semble cependant que la confluence complète de cette mer Nord-Asiatique avec celle de
l’Extrême-Orient (Chine, Corée) n’étant consommée qu’à la limite avec le Cambrien
supérieur. Ajoutons que le Continent Angarien, entre le Baïkal et le golfe de l’Ob, était
occupé par des lagunes à Cyanophycées. Entre celui-ci et la plate-forme Mongole, le rift
Tartare, restreint au Salaïr, bordé des biohermes à Pléosponges et Schizophytes, était
fortement volcanisé. Dans le Gondwana, l’Afrique offre vraisemblablement à cette époque
d’imposants biohermes à Cyanophycées. Une première incursion marine s’observe en
Amérique du Sud dans les Andes, esquissant une amorce de rift en prolongement en fait
du rift Appalachien vers le Sud. En Australie, la mer se retire du détroit de Flinders où se
forment des couches rouges, et s’étend en mince nappe vers l’Est et le Sud-Est. Dans les
vasières prospèrent les Trilobites, tandis qu’un golfe lagunaire à Schizophytes occupe
l’état de Victoria.
En Asie, le rift Tartare a subi au début du Cambrien supérieur, une phase orogénique
marquée par des plissements (Monts Salaïr, massif de Kouznetzk et région du Bakal) qui
ont quelque peu changé sa topographie et le dessin de ses côtes. On peut penser qu’il
s’agit là d’un stade précoce d’évolution du bras Nord du rift Téthysien. Accompagnant
cette orogenèse, des volcans pointaient au Nord des Monts Salaïr, tandis qu’au Sud, le rift
persistait, origine des futures chaînes de l’Altaï. A l’Ouest du bras de mer Russe, on
connaît aussi des traces de volcanisme. Cependant comme pour l’Amérique du Nord, le
climat devait être chaud et sec sur les côtes du rift de Verkhoïansk (Anabar, Olenek,
Wiliui et Khatanga). Des lagunes à Cyanophycées ont continué de prospérer entre le
Baïkal et l’embouchure de l’Ob.
Les relations de la mer Sibérienne avec la mer Arctique sont rendues manifestes par
la présence de genres communs provenant de la Nouvelle-Zemble. Cependant. au début de
cette époque, les affinités fauniques de la Sibérie offraient un cachet appalachien et des
relations avec la province pacifique de l’Amérique du Nord. On peut en conclure que les
liaisons qui s’étaient établies à la fin du Cambrien moyen entre la mer Sibérienne et la mer
Chinoise s’interrompirent lors de la surrection du Salaïr lequel constitua une barrière
isthmique. Cette barrière fut d’ailleurs temporaire, car, à la fin du Cambrien supérieur, les
deux mers communiquaient à nouveau, les relations fauniques de la mer Sibérienne
s’établissant alors à la fois avec l’Amérique du Nord et avec la Chine. Il semble bien
qu’au Cambrien supérieur, la mer Arctique ait commencé d’être une des voies majeures
de migrations orientales, le Groenland semble émergé. Mais alors, du côté de la Nouvelle-
Zemble, la province atlantique pouvait entrer en relations avec la Sibérie. La mer Arctique
a également envahi l’Amérique du Nord dans la région limitrophe de l’Alaska ct du
54
Yukon, et semble avoir permis des relations tardives entre l’Extrême-Orient et l’Amérique
du Nord. On peut aussi définir une sous-province ouest-pacifique reliant la Perse et le
Karakoroum à l’Extrême-Orient (Corée, Mandchourie, extrémité Sud-Ouest du Japon),
par le Yunnan et le Nord de l’Indochine. Soulignons, en même temps que la
différenciation de la province chaurnitienne, extrême-orientale, celle de l’entité où s’est
inscrite l’histoire de la Corée: le rift de Yokusen.
Il n’est pas connu de dépôt marin en Sardaigne, dans une grande partie de l’Espagne
et en Afrique du Nord, on peut penser que cette lacune correspond à une continuation dc
l’émersion africano-européenne du Cambrien supérieur. Mais cette fois, on distingue des
preuves de plissements en Sardaigne : c’est la phase orogénique Sarde. En Bretagne, après
le dépôt de faciès détritiques suggérant la proximité immédiate du continent par leur teinte
rubéfiée, se sont épanchées des rhyolithes et des andésites. Le cas de l’Espagne est assez
semblable puisque le dépôt marin manque en Andalousie et en Aragon, qu’il est gréseux
et conglomératique et renferme des Lingules en Asturies et en Galice, pour n’être
franchement marin qu’en Catalogne. De même, en Bohêmc, de part et d’autre d’un isthme
occupant la région de Prague, les couches pséphitiques à Brachiopodes Inarticulés de
Trenice sont transgressives. Cette transgression ne s’est complétée en Europe que vers la
fin de l’Ordovicien Inférieur. En Bohème, la mer s’est légèrement approfondie lors du
dépôt des couches transgressives de Komarov associées à d’importants épanchements
volcaniques sous-marins. L’un des traits les plus importants de la physiographie de
l’Europe est une barrière calédono-hongroisc qui formait un chapelet d’îles séparant, par
intermittences, le bassin Bohémien de la mer Nord-Européenne au début de l’Ordovicien
56
Moyen. Sans doute correspond-elle à une cordillère surgie au Nord du rift Européen et le
séparant du rift Calédonien. Il se peut aussi qu’il s’agisse plus simplement d’tin reste des
terres émergées du Cambrien supérieur.
au Sud, des formations plus détritiques renferment des faunes européennes venues du rift
Himalayen et de la haute Birmanie. Les deux mers étaient lisérées de vasières à
Graptolithes, Trilobites et Cystoïdes.
Le centre de l’Australie était pris en écharpe par une mer néritique à nouveau, la
fosse d’Amadeus s’enfonçait, peut-être reliée pour la première fois à la Birmanie,
dépendance de la Téthys, par un chenal marin. Une abondante sédimentation détritique lui
était apportée par de grands fleuves coulant sur les terres pénéplanées et venant des monts
Macdonnel rajeunis. Du Queensland à la Tasmanie s’étendait le rift Tasmanien la mer,
venue du Nord, y apportait les Coraux et les Céphalopodes de la Chine, de l’Amérique
septentrionale et de la Scandinavie, tandis que, dans les Nouvelles-Galles du Sud et l’Etat
de Victoria, des vases, parfois riches en cendres volcaniques, se transformaient en shales à
Graptolithes. Ces formations ont gagné l’île Sud de la Nouvelle-Zélande. En Amérique du
Sud, la transgression s’est étendue sur le Nord-Est du Pérou et les Orcades méridionales
où les sédiments marins, largement terrigènes, renferment les Graptolithes et Trilobites.
homogénéisation des faciès zoogènes. Mais la transgression téthysienne est terminée, sans
doute parce que les régions polaires réchauffées ne font pas suffisamment appel aux eaux
chaudes équatoriales. Les indices d’un début d’exondation se rencontrent en Bohême et en
Afrique du Nord (Maroc).
Cependant, sur l’Europe moyenne, sur les faciès détritiques indiquant un début
d’exondation à peine esquissé, le Gothlandien inférieur est souvent transgressif. C’est
aussi à cette époque que la mer inonde une grande partie du secteur Nord-Ouest du
continent africain, jusqu’ en Guinée, laissant émergés les massifs précambriens de
Reguibat, de l’Ahaggar et du Tibesti. Les deux bassins téthysiens sont indubitablement
reliés, ainsi qu’en témoigne le Llandovery de Furgun (au Nord de Bander-Abbas) sur le
plateau iranien et celui de Sahr-oul-Ghoul, en Arabie. Dans l’Oural, il ne se produit aucun
changement. En Asie, après l’arasion de la chaîne Taconique, la mer a recouvert la
Sibérie, tandis qu’en Chine, au Sud de la plate-forme Mongole, subsistaient les digitations
du rift Himalayen, de part et d’autre de l’axe du Tsinling. Dans le rift du Tsinling, dont
l’activité va contrebalancer désormais la réduction du rift Paléocathaysien périodiquement
exondé, se déposent de puissants calcaires à silex. En Australie, le lac d’Amadeus,
devenu intramontagneux, était définitivement séparé de la mer, tandis que les monts
MacDonnel et la cordillère de Benambra, en partie volcanisée, étaient soumis à une
intense érosion alimentant en molasses l’avant-fosse occidentale du rift Tasmanien.
Par rapport aux époques précédentes, le Pragien est caractérisé par l’émersion
presque totale de la Laurasie. Le Continent Nord-Atlantique du Silurien, agrandi sur son
bord sud par les chaînes calédoniennes, est devenu le continent des Vieux Grès Rouges
(VGR) en anglais: Old Red Sandstones (O.R.S.), réunissant les cratons Canadien,
Groenlandais, la plus grande partie de l’Irlande et de l’Angleterre et toute l’Ecosse. Un
chenal marin sans doute peu profond, car il sera bientôt asséché, le sépare d’un autre
continent comprenant le reste de l’Angleterre et la Suède jusqu’au Sud de l’Esthonie, en
Courlande (Sud du golfe Riga-Mitau) et sur la plate-forme Russe. Au delà de
l’interruption marine constituée par le rift Ouralien rétréci, la plate-forme Sibérienne
surtout dans sa région méridionale offre également, le faciès des VGR, en particulier dans
l’Angara, dans l’Est de la Chine, le Kamtehatka et peut-être les Monts d’Anadyr à la
pointe Nord-Est de l’Asie. A la suite d’une transgression générale sur le continent Nord-
Américain, on observe de grandes îles l’Alaska, le Texas et la Floride. Il s’agit en fait de
l’émersion, sans doute épirogénique, de la plate-forme centrale, formant une large bande
se bifurquant de part et d’autre de la baie d’Hudson. Une autre bande, croisant la
précédente, allait du Wyoming au Kentucky et rejoignait à son extrémité orientale l’arc de
Cincinnati. Les mers prenaient la forme de bassins définis à sédimentation terrigène et
souvent très peu profonde : la région Cordillérienne était occupée par le bassin subsident
du Nevada et de l’Idaho, exception faite de l’archipel volcanique externe qui paraît avoir
subsisté. De même, dans la région dépendant des Appalaches, qui dépassait l’Ouest de la
chaîne du Champlain, on peut distinguer un bassin subsident sur la Pennsylvanie ct la
Virginie de l’Ouest, un autre bassin sur le Michigan, un autre sur l’Illinois, l’Indiana et le
Kentucky. Cependant, les mers s’étendaient largement sur l’Europe moyenne, formant
une ample Téthys, où abondent les facies coquilliers dans les grés (grès et grauwackes),
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soit qu’il s’agisse de dépôts transgressifs comme c’est le cas sur l’Ardenne, soit qu’il
s’agisse de l’attaque des côtes élevées formées par la chaîne Calédonienne Au sein de ces
mers épicontinentales qui gagnaient au Sud le cœur du Sahara se rencontrent, de-ci et de-
là, des épisodes récifaux ou subrécifaux dans le Harz, en Bohême, en certains gisements
du Maroc, particulièrement celui de Sidi-Ahroun (Maroc Central).
Le rift Ouralien offre une restriction de son aire dans la boucle de la Belaya, au Nord
de Choussovaya, dans la région de Sosva-Losva, faits qui, rapprochés du dépôt des
couches continentales d’Ashinsky et de Serebryansky, font penser à la surrection d’une
cordillère occidentale. Au contraire, à l’Est de la faille de Belaya, la transgression
continue, en même temps que se produisent de grands épanchements de basaltes
accompagnés par des radiolarites, en particulier dans la région d’Orsk. Au Nord du
continent Sibérien, la mer transgresse sur les îles de la Nouvelle Sibérie et sur
l’embouchure de la Léna. On la retrouve encore au Japon. Au Sud, sur l’emplacement de
la Téthys moyenne n’atteigne que la Transcaucasie; elle manque dans tout le Proche-
Orient, sauf en Bithynie et dans l’Elbourz.
c’est le début du grand delta de Catskill. La source de ces sédiments devait être une terre
élevée et mouvante sise à l’Est de la Pennsylvanie nord-orientale. C’est le début de la
phase orogénique Acadienne dont le paroxysme à la fin du Dévonien a précisément
affecté le delta de Catskill. Il n’est guère possible de déceler cette phase dans le Nord du
rift, mais il semble qu’on puisse lui rattacher les mises en place de granite rose en
Nouvelle-Angleterre. Sur l’ancien emplacement du rift Calédonien, l’exondation atteint
son maximum. Le continent des V.G.R occupe l’ensemble des 11es Britanniques à
l’exception du rift de la Cornouaille et la Scandinavie. Dans le Nord de l’Ecosse, ce dépôt
a lieu en partie dans un grand lac Orcadien d’eau douce. Dans les zones marécageuses et
tourbeuses de ce lac se développait la flore à Psilophyton. Il se produisait encore à cette
époque des mouvements post-orogéniques, et que Fon groupe sous le terme de phase
orogénique de Svalbard. Dans la même région, l’activité volcanique continuait, et c’est à
elle que l’on peut attribuer les cherts d’origine geysérienne de Rhynie.
Du côté des Rocheuses commence à s’élever une cordillère dans l’Ouest du Nevada
Central. Cette ride de Manhattan subdivise le rift en deux fossesavec un dépocentre dans
la région d’Eureka (Nevada). Cependant, dans le Sud-Est de l’Alaska, les éruptions â l’air
libre et sous-marines, d’andésites et de basaltes, au sein de sédiments marins surtout
détritiques et pyroclastiques, indiquent la persistance de l’arc volcanique externe. Le delta
de Catskill atteignant sa plus grande ampleur, est affecté par une nouvelle phase
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Le rift Ouralien a subi une émersion en rapport avec la phase Bretonne accompagnée
de l’émission des laves acides (rhyolites et trachytes). Dans la partie Sud de l’Oural, une
cordillère, continue ou en forme d’archipel, isolant des bassins dans lesquels se
différenciaient des variétés locales d’organismes. Avec la phase orogénique de Liukiang,
le tracé général des mers en Asie est dominé par des nettes tendances régressives dans les
régions dépendant de la Téthys en Chine du Sud isolant des bassins. Dans les tronçons du
« SAMFRAU » en phase d’exondation se déposent des formations continentales à
Végétaux; on y décèle une activité volcanique concomitante aux plissements pampéens
d’Argentine et aux plissements de même âge de l’Est australien, où la chaîne de
Tabberaberra, en voie de démantèlement, a permis la formation de lacs peuplés de
Poissons et bordés de grands Lépidodendrons et Cordaïtes, dont les troncs morts étaient
entraînés vers la mer.
Le Carbonifère est l’une des périodes les plus importantes de temps géologiques,
puisqu’il a présidé à la surrection de la chaîne Hercynienne, à l’épanouissement de la flore
terrestre, à la formation des grands dépôts de houille, enfin au développement des
66
Enfin, dans le rift Ouralien, la séquence de Zilaïr est affectée par les plissements
acadiens ou bretons indiquant avec une certaine vraisemblance la persistance de la chaîne
qui correspond à peu près à l’Oural-Tau du Sud. En tous cas, des mouvements
orogéniques se sont certainement produits dans la région marine du Nord ainsi que le
révèlent plusieurs petites discordances dans la séquence de Sosva-Losva. Le Tournaisien
supérieur continue en bien des points la transgression déjà amorcée sur le Dévonien
supérieur continental, par exemple en Angleterre, tandis qu’ au contraire, dans les régions
où le Dévonien supérieur était marin et lui-même transgressif, sur le pourtour de la
Téthys, comme au Maroc. C’est en fait la régression par rapport au Dévonien supérieur.
En Grande-Bretagne, la mer transgresse le continent arasé des V.G.R. Cependant, le Nord
de l’Irlande et l’Ecosse presque tout entière étaient émergés, offrant, au Sud des
Grampians, une plaine aride semée de quelques lacs temporaires et dans laquelle
commençaient de s’ouvrir les cratères volcaniques vomissant les éruptions de plateaux qui
s’intensifieront au Viséen. Au Sud du continent Nord-Atlantique, émergeaient deux îles
peut-être reliées l’une à l’autre.
Midland que l’on pourrait considérer comme un épisode tectonique aussi fugace qu’une
cordillère. Enfin, un grand delta analogue à celui du Dévonien inférieur, occupé par des
marécages et périodiquement envahi par la mer marquait l’aboutissement, au Sud-Est de
la terre d’Ecosse entre Edimbourg et Stockton, d’un grand fleuve venant des régions
scandinaves du Continent des V.G.R. Le rift de Cornouaille et d’Ardenne était affecté
d’une subsidence accrue. Tandis que la mer transgressive en Bretagie, sur le Morvan, les
Vosges, le Harz, la Thuringe et la Silésie, des îles, peut-être réunies entre elles
s’étendaient sur le Sud-Ouest de la France, les Alpes françaises, l’Italie, la Baviêre, le
Portugal et le Sud-Est de l’Espagne. Le Maroc était émergé, sauf le golfe de Rabat et le
Tafileit qui était en relation avec le Sahara largement inondé. Là aussi les derniers
mouvements de la phase Bretonne semblent donc avoir joué, rendant, dans ce cas
particulier, le Tournaisien franchement régressif par rapport au Famennien et souvent par
rapport au Tournaisien inférieur. L’Europe Occidentale, y compris la Grande-Bretagne et
l’Afrique du Nord, constitue une province marine à laquelle il faut adjoindre la Russie et
la Sibérie. Dans le rift Ouralien s’étendaient des marécages où la flore était suffisamment
développée pour avoir formé des couches de charbon, de plus en plus nombreuses
surmontées de couches marines parfois récifales, souvent calcaires et bréchiques, alternant
avec des laves basiques (spilites, basaltes, diabases, porphyrites à augite et hornblende) ou
acides (felsites, microdiorites, andésites) et avec des tufs le long de la vallée de l’Oural
entre Kizil et Tanalyk. L’émersion est moins forte vers le Nord, en particulier à Losva-
Sosva.
Enfin, la Chine constitue une province marine distincte; la mer, transgressive vers le
Nord, baignant des forêts de Lepidodendron jusqu’au Nord de l’estuaire du Yang-Tsé. Le
Mississipien supérieur est subsident dans le bassin de Brazer (Utah occidental) et dans
l’idaho. Une mer (province mississipienne) s’étendait également sur la Californie du
Nord, l’Orégon méridional et le Nord-Ouest du Nevada à l’Ouest de la ride de Manhattan.
Encore durant le Mississipien supérieur, le bassin du Big Snowy s’est creusé à l’Est du
Montana central et dans l’Ouest du Dakota Nord. Dans le Sud-Est de l’Alaska, c’est une
période de submersion pour cette partie au moins de l’arc volcanique. Dans la région
appalachienne, la mer transgresse le delta de Catskill. La fosse Appalachienne s’étire dans
la direction de la chaîne, quittant donc l’orientation NE-SO du delta de Catskill, et semble
avoir eu pour rivage oriental la Mue Ridge. Ajoutons que des mouvements semblent s’être
produits à Terre-Neuve (baie de Saint-George) durant le Mississipien.
Dans le rift Ouralien, le Visé en est également marqué par une transgression, qui
déborde sur la plate-forme Russe jusqu’en Nouvelle-Zemble. A l’Est aussi, tandis que la
mer demeure peu profonde, l’activité volcanique diminue sensiblement. A l’Ouest et au
Sud, on observe une émersion nouvelle le long de la rivière Chussovaya (Est de Perm-
Molotov) et plus au Nord. Enfin, la chaîne dévonienne est pratiquement arasée, le Nord
des Monts Zilaïr (Mont Kraka) étant couvert de grès et argiles.
Dans les Appalaches centrales où les charbons se déposent dans les bassins sis à
l’Est de la Pennsylvanie. En règle générale, les bassins houillers se sont installés sur des
terres émergées à la fin du Mississipien, puis arasées. Ainsi, dans la région appalachienne,
le Pennsylvanien inférieur, s’est déposé dans une fosse étroite sur le bord Est, ce sont les
bassins de Coosa et de Cahaba en Alabama ; puis les bassins houillers ont gagné vers
l’Ouest (charbon du Texas sur la bordure Est du soulèvement llanorien entre l’Arkansas et
l’Oklahoma où un estuaire étroit, peut-être une vallée, s’étendait depuis Vinita et
Bartlesville dans l’Oklahoma jusque dans l’Iowa vers le Nord-Est en passant par le Sud-
Est du Kansas et le Nord-Ouest du Missouri). Les dépôts du Pennsylvanien supérieur
comprennent les grès pétrolifères de Bartlesville dont la sédimentation est dérivée
probablement des Monts de Nehama. De même enfin, les dépôts de charbon des
Montagnes Rocheuses se sont déposés sur les flancs des reliefs nouvellement surgis.
Ainsi, durant l’époque pennsylvanienne se sont formés les grands bassins houillers des
Appalaches, du Michigan, de l’Illinois et du centre des Etats-Unis.
Au Sud du continent Nord-Atlantique arasé, et séparé de lui par une mer large mais
très peu profonde, s’étend un continent Armoricain-Varisque dont la bordure Nord est
nouvellement plissée. Entre les deux se place une grande île (ou une presqu’île dont le
pédoncule se tiendrait aux environs de Porstmouth-Southampton) recouvrant le Pays de
Galles et le Brabant, et sans doute d’autres îles qui forment un petit archipel sur la
Grande-Bretagne (Northallerton, Belfast-Strancaer). Dans cette mer se forment deux
deltas gigantesques, l’un sur les Pays-Bas, venant du Sud, l’autre sur la région Pennine
venant du NO, sur et entre lesquels s’installe, dans des marécages paraliques, la forêt
houillère dont nous jalonnons l’étendue sur le Pays de Galles, la Belgique, le Nord de la
France et l’Ouest de l’Allemagne occidentale (Sarre, Westphalie). En Grande-Bretagne, la
houille s’accumule dans 4 cuvelles subsidentes : Ecossaise, Pennine, Galloise et Kent-Pas-
de-Calais.
71
Dans le reste de l’Europe occidentale, alors que les marécages régressent, les
conditions désertiques dominent en particulier en Allemagne et en France. Souvent, par
exemple en Sarre, les couches rouges ou foncées alternent encore avec des couches de
charbon, et aussi avec des coulées volcaniques. Au Maroc, comme dans toute l’Afrique du
Nord et l’Europe, une phase post-tectonique hercynienne, la phase Saalienne se fait sentir
à la fin du Cisouralien, et cette phase affecte des terrains déjà continentaux. Dans le rift
Ouralien, on passe des dépôts marins peu profonds aux faciès continentaux. Les rifts de
Verkhoïansk, de Tschuktschen, de Taïgonos, d’Oussouri, de l’Amour et de Chichibu sont
bien caractérisés et fortement volcanisés. La Mongolie est isolée par la conjonction du rift
de l’Amour et de celui de Yokusen (Corée) avec la Téthys orientale. En Insulinde, la fosse
d’Anambas est divisée par une cordillère volcanisée et semble opérer alors sa jonction
74
avec la mer de Banda. C’est à cette époque que la mer baignant le Timor y a vu prospérer,
comme nous l’avons dit, l’une des faunes les plus riches de la fin du Paléozoïque. Dans le
Gondwana, la transgression pacifique semble avoir apporté des conditions climatiques
meilleures et l’inlandsis morcelé en plusieurs calottes glaciaires dans le SE de l’Australie,
qui était la région la plus élevée de cette terre, disparut même complètement dès le milieu
du Guadaloupien. Mais, dans le cours supérieur de l’époque, des glaciers reparurent
localement dans la Nouvelle-Galle du Sud, le Quensland et même l’Ouest de l’Australie,
bien que la mer environnante ait été réchauffée alors et peuplée d’une très riche faune
venue de la Téthys et voisine de celle de Tirnor (rift de Tirnor, Est-Célèbes, prolongeant
le rift Westralien).
du Nord: Des dépôts d’évaporites y naissaient calcaire et dolomie, sur les bords de la mer
où ils se mêlaient aux couches rouges, anhydrite et gypse, chlorure de sodium, de
potassium et de magnésium vers le centre des bassins, dans les parties les plus profondes,
abritées des eaux non saturées. Ainsi, à la fin du Permien, au Changhsingien; l’aspect de
l’Europe semble avoir été presque celui d’un désert, souvent recouvert de dunes apportées
par un violent vent d’Est, coupé de rares mers intérieures sursalées devenant de
gigantesques marais salants, et renfermant même des chotts. Parmi les dunes, en
Angleterre comme en Allemagne, pointaient des volcans. C’est alors que se sont produits
en Europe, faisant suite aux mouvements d’une phase dite Thuringienne, les ultimes
soubresauts de l’orogenèse Hercynienne la phase Palatine. Dans le rift Ouralien se sont
effectués les principaux mouvements orogéniques donnant des charriages le long de la
bordure ouest de la chaîne actuelle de l’Oural. Sur l’emplacement formant fosse de la mer
Artinskienne, une mer temporaire s’est installée, issue de la Téthys, déposant les couches
à Brachiopodes, puis s’asséchant progressivement et donnant naissance à des faciès
lagunaires, pour céder la place enfin à une terre ferme qui va désormais souder le
continent Européen à l’Asie.
Comme le Permien supérieur, c’est encore une période de prédominance des terres
émergées, sur lesquelles régnait un climat désertique. Aussi la teinte de la plupart des
sédiments Triasiques est—elle rouge, qu’il s’agisse des roches formées sur les continents
(marnes, pélites, grès et conglomérat), qui témoignent de cycles arides ou semi-arides, ou
de roches marines, telles que les calcaires bariolés qui doivent sans doute cette teinte au
lessivage de terrains rubéfiés par les fleuves aboutissant à la mer ou par les vagues
côtières elles-mêmes. Le développement des continents au ‘Prias n’empêche pas cette
période de s’être soldée par des transgressions que caractérise la précarité des mers
épicontinentales. On sent déjà les tendances d’une invasion téthysienne.
interrompu, le drainage laissa à désirer et, le plus souvent, fit place à un régime d’eaux
stagnantes dans lesquelles les végétaux s’accumulaient et où se réduisait l’oxyde de fer.
Ces mares étaient peuplées de Dinosaures. L’Europe occidentale comme l’Amérique du
Nord est devenue au Trias une immensité rouge. Probablement d’ailleurs les deux
continents étaient-ils reliés l’un à l’autre comme nous l’avons supposé pour le régime des
Vieux Grès Rouges, formant le continent Nord-Atlantique, et reliés aussi vers l’Est à
l’Asie, le rift Ouralien étant totalement asséché.
Au Trias inférieur, en Grande-Bretagne, sur les terres, les pluies sont devenues plus
fortes et il en résulte un ruissellement plus abondant. Des éventails deltaïques occupent la
cuvette des Midlands et une autre dans le Sud-Ouest ; les fleuves semblent descendre des
hauteurs méridionales de l’Angleterre où étaient alors exposées des roches
métamorphiques et des rhyolites à tourmaline. Dans le district des Lacs, le régime aride
s’est perpétué. Le Trias inférieur d’Allemagne (Buntsandstein) et de France (Grès
bigarrés) offre lui aussi des caractères toujours continentaux, mais plus fluviatiles
qu’arides. Au Trias moyen, la mer, demeurée saumâtre durant le Trias inférieur, acquiert
une large communication aussi bien du côté alpin que du côté hispano-nord-africain. C’est
la mer du Muschelkalk elle s’est introduite insidieusement, commençant par déposer des
formations lagunaires (marnes, dolomies, gypse, anhydrite, sel) et n’a été franchement
marine qu’à son sommet, laquelle indique des lagunes plutôt qu’une mer franchement
ouverte. Une barrière continentale, cordillère ou archipel, s’étendait des Alpes
occidentales à la Bohême c’est la «chaîne Vindélicienne» et qui, après une interruption
dans le Sud-Est de la France, se prolongeait sur la Corse et la Sardaigne.
En Afrique du Nord, durant une partie du Trias, il n’y a pas d’évidence d’une
expansion occidentale de la Téthys. Et l’Afrique du Nord appartient nettement au domaine
de l’Europe occidentale (Trias germanique). La mer du Muschelkalk, qui recouvrait les
Baléares, s’est étendue jusqu’au Rif (Maroc), et surtout en Algérie, où plusieurs gisements
fossilifères, sont du même type semi-lagunaire et renferment les mêmes espèces que les
pays d’Europe occidentale. A ce moment, il semble que l’Afrique du Nord présente du
Nord au Sud la géographie suivante:
Puis vient un Keuper, très étendu, formé de pélites rouges que l’on peut interpréter
comme issues de la désagrégation des ultimes reliefs hercyniens, au sein desquels des îlots
moins oxydés fournissent des végétaux nous en connaissons des exemples au Maroc dans
le Moyen-Atlas (Bou l’Hab) et en Algérie dans la Kabylie des Babors (Oued Taza). Une
partie de ce Keuper recouvre l’emplacement de la mer du Muschelkalk, et il n’est pas
étonnant qu’on y recueille du sel. Il est plus curieux d’en trouver en des points qui ne
semblent pas avoir été baignés par la mer triasique (Moyen Atlas marocain) ; on peut
penser qu’il a pu, alors, être apporté dans des chotts par la voie éolienne comme cela se
passe pour le gypse des chotts actuels, et pour le sel dans la région du Rann du Cutch
(Inde). Enfin, dcgrandes coulées basaltiques d’origine fissurales se sont répandues sur le
Maroc et l’Ouest de l’Algérie durant le Keuper supérieur: on peut les interpréter comme
des basaltes des plateaux, stade final de l’orogenèse hercynienne dans les régions nord-
africaines car elles ont des répondants circumméditerranéens (Espagne, Pyrénées, Alpes).
Dans les Alpes, cependant, la véritable Téthys, avec ses caractères de mer chaude.
Quoique encore relativement lagunaire, a édifié des calcaires dolomitiques à
Dasycladacées c’est ce qu’on appelle le Trias Alpin. On est toujours près de l’exondation,
ainsi qu’en témoignent les épisodes lagunaires, parfois même saumâtres, qui s’insèrent de
place en place dans la séquence. En Transcaucasie et dans l’Himalaya règnent d’une façon
presque générale sauf au Trias supérieur qui est dolomitique. L’histoire du rift Alpin
débute au Trias : dans le Massif de la Vanoise, entre autres, s’instaure une fosse
subsidente où se déposent d’abord une épaisse séquence de couches lagunaires ou
néritiques à faune mixte ; puis la ride Briançonnaise émerge sur l’emplacement de la
chaîne Vindélicienne. li étau semé d’Equisetum. Entre son bassin occidental et son bassin
oriental, la Téthys triasique était présente dans les Balkans, les Carpathes, la Crimée, le
Caucase, la Transcaucasie, le Nord-Ouest du Pamir, le Kirman, le Béloutchistan (devenant
rift au Trias supérieur), 1’Himalaya (Spiti et Karakorum). Elle mordait au Sud sur la
Transjordanie et la frontière Sinai-Palestine, et continuait de s’engouffrer dans le canal de
79
Des couches marines se sont déposées, prenant en écharpe le Japon, dans le rift de
Chichibu. Or, au Trias supérieur, le Japon était exondé par l’orogenèse d’Akiyoshi et de
Shorin (Corée), sauf une frange marine externe, laquelle était séparée de la terre ferme par
des eaux déposant des sédiments paraliques, limniques, ou néritiques de Skawa, dans
lesquels la présence de Lingules témoigne de conditions tout à fait côtières. En Chine, on
assiste à la fin du régime marin : reliant encore le rift Himalayen au Pacifique et aux mers
sibériennes, le rift Mésocathaysien, dont la mer offre des biotopes rapellant le
Muschelkalk, subissait des influences arctiques au Nord. Les couches salifères fréquentes
annoncent l’émersion : au Trias supérieur, le Sud de la Chine s’assèche. La presqu’île de
Malaeea et le Nord-Ouest de l’Indochine sont alors occupés par un grand rift dépendant de
la Téthys au moment où se produit la phase Indosinienne, particulièrement nette en
Indochine. En continuité avec cette zone plissée, la fosse d’Anambas produisait au Trias
inférieur une cordillère volcanisée flanquée de deux avant-fosses (Natouna au Nord-Est,
Karimata au Sud-Ouest). L’instabilité des mers triasiques est bien marquée dans les îles de
l’Océanie et de la Sonde. Les arcs de Banda continuent d’évoluer: le soulèvement
volcanique médian s’est affaissé et formera désormais un bassin intérieur, embryon du
Bassin central de Banda ; tandis que la fosse Nord et la fosse Sud se soulèvent et
constituent chacune un rift encore non volcanisé, limitant vers l’extérieur une avant-fosse
dans laquelle, dès le Trias, se dépose du flysch. Ces deux avant-fosses correspondent
respectivement à la partie Nord et à la partie Sud de la zone d’Amboine. Au début du
Trias, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie ont été
émergées et plissées, peut-être même formaient-elles une seule terre (Tasmanitis), puis
elles ont été recouverts par le rift Papou, relié à la mer baignant les îles de Timor, Roti et
Ceram pour reparaitre à la base du Lias.
lumachelle à Avicula contorta et bone-beds. Puis vont devenir subsidents, entre les
massifs hercyniens constamment rajeunis (massif Armoricain, massif Ardennais-
Schisteux Rhénan, Bohème, Espagnc), des bassins de sédimentation (Bassin Anglo-
Parisien, cuvette Germanique, bassins Rhodano-Jurassien, Aquitaine, Aragonais). Des
axes moins stables (massif Central, Vosges, Forêt-Noire), des seuils et des couloirs
(Poitou, Côte-d’Or, Causses) arrêteront ou favoriseront les invasions marines. Durant le
Sinémurien, la transgression s’est accentuée. Parmi les bassins qui commencent à
s’enfoncer, et où la sédimentation devient plus abondante, donnant des formations plus
épaisses, il faut citer le Jura dont les parties française et suisse sont complètement
inondées à la fin du Sinémurien, et une partie du bassin de Paris (fossé de Thionville et le
pays de Bray), le Sud de Middlesbrough et quelques points en Angleterre. De loin en loin
des hauts-fonds émergent temporairement, tel l’axe de Mendip, celui de Moreton-in-the
Marsh, celui de Market-Weighton, en Angleterre. Jusqu’à la fin du Lias, cette mer,
graduellement approfondie jusqu’au Toarcien, formait un tout très homogène, piqueté
d’îles au nombre desquelles continuent de se compter l’Ecosse reliée à la chaîne Pennine,
l’île Anglo-Belge y compris les Ardennes, le massif Armoricain, le massif Central, la ride
Briançonnaise, et plus à l’Est, la Bohême. Des mouvements épirogéniques certains se sont
produits durant le Lias.
En Afrique du Nord, les conditions avoisinent celles qui ont régné sur la plate-forme
européenne : c’est une transgression téthysienne qui s’y fait sentir, mais comme nous
sommes dans une région méridionale, les faciès mésogéens y sont plus accentués, tels les
calcaires dolomitiques développés surtout entre l’Hettangien et le Pliensbachien. Les mers
liasiques de l’Afrique du Nord ont atteint une ligne méridionale passant par Ouarzazate,
Ksar es Souk, Bou Denib, Colomb-Béchar, Laghouat, Biskra, Tataouinc. Entre Agadir et
Mogador, se présentaient des lagunes d’évaporation, isolées de la mer principale par un
seuil émergé joignant Taroudannt à Rabat. Déjà, au Maroc, le rift Nord-Africain
commençait de se différencier, comportant, du Nord au Sud :
En Amérique du Nord, le Jurassique moyen est fort peu distinct, car y dominent des
formations continentales, résultant de l’érosion. L’archipel volcanique occidental continue
de permettre, le long de la côte, des migrations souvent interrompues. Le rut Cordillérien
s’allonge sur la Californie et l’Orégon il s’y dépose des grès et des Radiolarites. Séparée
de lui par la ride Mésocordillérienne que prolonge la ride de l’Alaska, s’avance au Nord la
mer de Sundance, bordée au Sud par des déserts de sables dont on retrouve les formes
dunaires. Le continent Nord-Antlantique s’étendait sur l’Irlande (sauf la région Belfast), le
pays de Galles et la Comouaille. Il y avait une grande île Ecosse-chaîne Pennine, et une île
Anglo-Belge, dépassant Londres et atteignant à peu près Oxford. En Europe. La
répartition géographique du Dogger marin est relativement peu différente de celle du Lias,
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mais les faciès représentés sont souvent bien distincts, marquant un arrêt de
l’approfondissement. A l’Aalénien supérieur-Bajocien, dans la moitié Sud de l’Angleterre,
des récifs coralliens entourés de calcaires oolithiques se sont installés, en même temps que
se déposaient des sables et des minerais de fer, indices de mer peu profonde. Dans les
Hébrides, des sables venant de la désagrégation des terres voisines se sont déposés dans la
mer puisqu’ils contiennent des Ammonites.
A la fin du Bajocien, les récifs coralliens et les calcaires oolithiques qui en forment
le cortège ont gagné le fossé Rhénan et le Jura Balois, tandis que le Jura Souabe restait
marneux comme au Lias. En Angleterre, le delta du Yorkshire est devenu de plus en plus
important, ses matériaux provenant du continent Nord-Atlantique et de la Scandinavie.
Les hauts-fonds de Mendip, du Devon septentrional et de MarketWeigton continuaient â
se surélever. Au début du Bathonien, dans le Nord, les fleuves venant du craton
Scandinave ct du continent Nord-Atlantique débouchaient, avec leurs matériaux
accumulés, dans un détroit anglo-scandinave et irlando-écossais s’étendant sur la majeure
partie de la Grande-Bretagne, et divisé par la terre Ecosse-Pennines ; détroit comprenant
les deltas susmentionnés, et aboutissant dans le bassin peu profond de la grande Oolithe,
au Sud de l’Angleterre. Plus au Sud, il y avait le détroit d’Osnabruck (Hanovre), qui
faisait communiquer la Mer du Nord avec l’Allemagne et la Lituanie, et le Bassin
AngloParisien où abondent les récifs peuplés d’Echinides, et entourés de larges dépôts
d’oolithes, en Normandie. A cette époque, dans le centre de la Lorraine se produisent des
lacunes stratigraphiques dues à des émersions. Enfin, les biohermes coralliens s’installent
dans le Jura suisse.
Aux entités liasiques s’ajoutent une mer littorale formant un golfe ouvert au Nord et
à l’Est dans la Région Sud de Demnat. Dans le Maroc oriental, ce sont des couches
oolithiques et ferrugineuses à Parkinsonia, Oranieeras, Hecticoceras. Des lagunes
s’installent dans le sud Tunisien. En Russie et Transcaucasie, le Jurassique moyen marin
est connu entre les fleuves Oural et Ilek et s’étend jusqu’à Kiev. Dans le Nord du Caucase
et en Crimée, rift volcanisé, ont lieu des mouvements orogéniques de la phase d’Adyghé.
Dans le rift Transcausien, quelques coulées volcaniques accompagnent la transgression.
La Téthys s’étend sur le Proche-Orient, laissant émerger une grande île afghane. Elle
déborde du rift Béloutche sur l’Inde péninsulaire et le Cutch ; et le golfe de Tuwaïq rejoint
le canal de Mozambique à travers l’Arabie et l’Erythrée par la fosse TransErythréenne, en
laissant émerger le massif Arabo-Somali. La transgression gagne également le Sinaï,
l’Egypte et la Tripolitaine.
Le Jurassique supérieur est aussi une époque marquée par les mouvements
orogéniques andins ou névadiens, qui se traduisent paléogéographiquement par une
grande instabilité dans la répartition des terres et des mers. En fait, après la transgression
téthysienne, terminée avec le Jurassique moyen, une transgression arctique se produit au
Callovo-Oxfordien, à laquelle succède une transgression circumpacifique ayant son
maximum au Portlandien supérieur. En Amérique du Nord, la mer de Sundance s’étend
d’abord de l’Alberta, le Montana, l’Idaho et le Wyoming, submergeant l’emplacement des
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Rocheuses (en laissant des îles sur le Colorado) et des Grandes Plaines avec les déserts
formés au cours des âges précédents. La fosse de l’Utah s’enfonce encore et reçoit des
sédiments détritiques ainsi que des évaporites.
Portlandien, une aire deltaïque, envahie de temps en temps par la mer. Ces tendances
nettes â l’émersion sont en relation avec la phase orogénique Cimmérienne. La régression
marine a laissé derrière elle des lagunes d’abord saumâtres, puis d’eau douce qui
constituent le Purbeekicn dans le delta du Weald, dans le faisceau helvétique du Jura, et
occasionnellement dans le Barrois, où la mer, gagnant à nouveau, a apporté de faunes
saumâtres parmis des sédiments détritiques sableux. La Meseta ibérique en voie
d’exhaussement durant le Jurassique supérieur, se reliait â l’axe pyrénéen: la dépression
aragonaise devenait un golfe ne communiquant plus avec l’Atlantique, mais avec le Sud
de France. L’emplacement de la Méditerrannée occidentale devient un massif Baléaro-
Corso-Sarde. Iviça était submergé à l’Oxfordien. Le rift Méditerrannéen entamait la
Berbérie et annexait Manoque et Minorque. Au Tithonique, toute l’Espagne émergea sauf
la zone Nord-Bétique, bras Nord du rift et le golfe Aragonais réduit. En revanche, le
Portlandien supérieur transgresse sur la région du Cadix, l’Italie du Sud, la Sicile et la
Tunisie.
Sur la plate-forme russe, commence une grande transgression marine qui amorce un
golfe au Sud-Est d’Orenbourg et donne aussi un vaste débordement au Nord de l’Oural,
cet ensemble communiquant largement avec la mer de la cuvette Germanique. C’est l’un
des chemins de la grande transgression arctique. L’innondation la plus importante s’est
faite au Portlandien supérieur. Le Jurassiqùe supérieur est complet en Crirnée et dans le
Causase où il se termine par une séquence bigarrée lagunaire. Au Sud, dans le rift
Transcaucasien, l’émersion peut être assimilée au jeu des mouvements andins ou
névadiens (phase Cimmérienne). Dans l’Himalaya se dépose la série classique des shales
de Spiti, à l’Est de la Sait Range. Cette série se suit dans le Béloutchistan, le Cutch et
l’Iran (Elbourz). La transgression trans-érythienne se continue du Callovien moyen au
Kimeridgien.
cordillère Briançonnaise et la fosse des Schistes Lustrés, une région qui, depuis le
Berriasien et au moins jusqu’à l’Alhicn constitue la fosse Vocontienne nettement
subsidente avec une sédimentation bathyale. Si l’on considère l’ensemble de la
paléogéographie alpine du Crétacé inférieur, on constate que demeurent émergées des
terres, résidus de la chaîne Hercynienne. Depuis longtemps soumises à l’érosion, le massif
Central assez loin de ses contours actuels, les noyaux cristallins de Mercantour, des
Maures et de l’Esterel, bordés au Nord par des faciès côtiers, terres qui encadrent
pratiquement la fosse Vocontienne et à plusieurs desquelles le ruissellement arrachait des
matériaux probablement très fins. Ceux-ci, troublant la mer, devaient s’opposer à tout
développement coralligène. Ce qui permet d’expliquer la localisation du faciès urgonien,
au Sud de la région, moins riche en terres émergées, c’est-à-dire à la Provence ainsi qu’au
Nord de Die, hors du rift. Ce raisonnement est moins valable pour la région grenobloise,
mais nous ne savons pas exactement si la chaîne de Belledonne était émergée et, dans ce
cas, où se dirigeaient les principaux cours d’eau. Dans le Jura, nous avons vu que la mer,
transgressive dès le Néocomien, avait apporté des ensembles coquilliers. La subsidence
s’accuse alors dans la région neuchâteloise où les sédiments sont le plus épais. Dans le
Sud de l’Italie, depuis le détroit de Messine jusqu’au Monte Gargano (NNE de Foggia),
s’édifient des calcaires zoogènes en grande partie coralliens. La mer du Nord, sans
communication avec celle que nous venons de décrire, forme un grand golfe gagnant le
Danemark, l’Allemagne du Nord, puis la Hollande. En Espagne, compris entre deux blocs
paléozoïques la Meseta hercynienne au Nord-Ouest et le massif Bétique au Sud, s’allonge
le rift Nord-Bétique s’étendant jusqu’aux Baléares où il conflue avec la mer du bassin de
l’Ebre. Hors de ce rift, après une régression maxima au Valanginien, qui épouse à peu
près les caractères du Tithonique, et où prévalent les marécages en Portugal, Aragon,
Catalogne, Asturies, a lieu une transgression urgonienne, puis des nouveaux une
régression à l’Aptien où s’installent de nouvelles lagunes à la fin de l’étage et surtout à
l’Albien (localité d’Utrillas).
Crétacé inférieur se trouve sous des faciès deltaïques alimentés par de grands fleuves
coulant sur les continents adjacents et coupés par de rares bancs d’Huîtres. Ce sont les
grès de Nubie, dont le substratum date parfois du Carbonifère et qui, au Liban, renferment
des lignites et du succin avec des restes de Conifères. L’Aptien supérieur sera ici, comme
dans le Sud de l’Angleterre ct comme en Aragon, le début de l’invasion marine. Des
coulées doléritiques indiquent un volcanisme intense.
En Roumanie, la régression sur les rifts du cycle alpin, que nous avons vu
commencer au Portlandien supérieur, atteint son maximum au Valanginien moyen, et l’on
peut dire que les conditions du cycle sédimentaire jurassique se sont prolongées jusqu’à
cette époque. La terre Moldave engloba la Dobrogea du Nord, la terre Transylvaine
annexa presque toute la zone cristalline des Carpathes orientales (sauf sur la bordure Est)
et le massif des Monts Apuseni, la terre Gétique lui étant peut-être reliée. Quant au rift des
Carpathes orientales, il est rétréci et son axe déplacé vers l’Est ; le Valanginien inférieur et
moyen manquant et les couches de Sinaïa (Hauterivien) commençant par un conglomérat,
on peut penser à l’ébauche d’une cordillère, à un « frémissement tectonique » : c’est la
phase orogénique de Hils. Cependant, les eaux de ce rift Carpathique débordaient vers le
Sud-Est à travers la partie Est de la plaine roumaine et le Sud de la Dobrogea, et elles
atteignaient le rift Balkano-Criméique ; vers l’Ouest, elles se répandaient par un chenal
étroit séparant la terre Gétique de la terre Transylvaine jusqu’à la mer baignant le Banat
(autour de Resita). A l’Ouest de celleci, le bloc Pannonique attenait à la terre
Transylvaine. Tous ces bras de mer roumains sont occupés par des eaux chaudes en plein
domaine mésogéen. Sur les terres se déposaient des formations lacustres et saumâtres,
analogues au Wealdien, (Valanginien supérieur ou Hauterivien des Monts de Pàdurea
Craiului), et sans doute des altérations latéritiques se produisaient-elles sur les plateaux
comme aujourd’hui en Afrique équatoriale elles ont donné des bauxites sur les Monts
Apuseni, et ont été lessivées par la transgression de Sinaïa qui commence assez souvent
par des marnes rouges. Après la phase de Hils, le rift Carpathique devient celui du Flysch
Carpathique, et le rift des Monts Apuseni s’individualise. La transgression commence sur
les secteurs exondés : la terre Moldave est peu modifiée, la terre Transylvaine revient à
peu près à sa configuration du Jurassique supérieur sauf dans le Sud-Ouest où elle
s’augmente d’une partie émergée entre Sibiu et Resita ; en tous cas, clic est bien séparée
de l’île Gétique ainsi que du bloc Pannonien. Le rift Carpathique occupait l’emplacement
qu’il avait antérieurement, mais il recevait des matériaux qui donneront du flysch, et il
s’élargissait au moins vers l’Ouest ; il se dilatait également à l’Est sur l’emplacement des
Monts Persani et formait toujours un bras de mer vers la Dobrogca méridionale qui
atteignait le Balkan oriental. Une petite île occupait la Leaota entre Ploesti et Sibiu. Un
autre bras de mer recouvrait le Banat, séparé du précédent par la crête cristalline du
Semenic (entre Resita et Svinita). Vers le Nord un prolongement de cette mer est le rift
des Monts de Mures (entre Targu-Mures et Temesvar) où se déposait également du flysch,
dont l’axe était occupé par une crête et qui, au niveau des Monts du Bihor (Sud-Ouest de
Cluj), se ramifiait sur les Monts du Codru et de Pâdurea Craiului. Dans tous ces rifis la
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sédimentation des avant-fosses le long des cordillères est un flysch composé d’une
alternance de grès calcaires et de calcaires en plaquettes (couches de Sinaïa), et ailleurs de
marnes gréseuses pauvres en calcaires, surtout près des rivages. A la fin de l’Hauterivien
et au début du Barrémien se produisent les premiers phénomènes orogéniques importants
des Carpathes méridionales et orientales alors naissent des cordillères et s’exondent
certaines régions, sur la bordure de l’axe cristallin de la chaîne.
Dans les Carpathes méridionales, les mouvements tangentiels ont été assez
importants pour susciter une nappe de charriage, la nappe Gétique, qui amène les schistes
cristallins à chevaucher et à glisser sur les couches de Sinaïa. C’est la phase
Prébarrémienne, qui appartient au Cimmérien supérieur. Durant le Barrémien, la terre
Transylvaine s’est adjoint la zone cristalline des Carpathes méridionales ou chaîne
Gétique (entre Resita et Brasov). à l’exclusion du Banat, mais entre Turnu-Severin et
Brasov une transgression probable semble avoir diminué l’étendue de l’île Gétique
(région de Craïova-Slatina). Plusieurs cordillères se forment du côté bordier interne
(Ouest) du rift du flysch Carpathique : crêtes de Leaota-Brasov, de Dàmue dans le bassin
du Bicaz, de Câmpulung en Bucovine, pour la plus interne qui est la plus accentuée, une
seconde cordillère étant située à l’Est. Le bras de mer du Banat est devenu un large rift
Nord-Sud, communiquant avec le rift du Mures. Des récifs se rencontrent dans le Banat,
en Dobrogea centrale et localement dans les Monts de Pàdurea Craiului. Vers l’extérieur,
dans l’avant-fosse, jusqu’à la limite du flysch, une mer peu profonde et calme a déposé
des vases fines, sapropéliennes, renfermant des bitumes : ce sont les Couches d’Audia,
roches-mères probables d’une partie du pétrole roumain. Enfin, dès cette époque, des
communications semblent avoir été reprises avec les mers plus au Nord, voire avec
l’Allemagne septentrionale, car on rencontre dans les formations roumaines des espèces
communes avec ce pays. Enfin, durant l’Aptien, nous atteignons le début d’une nouvelle
phase de régression, correspondant à la terminaison du cycle sédimentaire instauré au
Valanginien supérieur. La terre Moldave et l’île Gétique se soudent entre Cernavoda et
Constantza, la terre Transylvaine s’accole par le Nord au bloc Pannonien. Le rift du flysch
des Carpathes orientales se rétrécit, tandis que ses eaux tendent à envahir la zone
cristalline.
Au Japon, mis à part les petits golfes lagunaires de Chara Ulach et de Sikhota Alin,
la Sibérie est exondée, semée de quelques marécages. Les phases orogéniques d’Oga qui
font partie de l’orogenèse Pacifique du Cimmérien supérieur se placent au Néocomien et
correspondent à un stade important de l’histoire du Japon qui a été presque entièrement
émergé, sous un faciès rappelant le Wealdien des lagunes saumâtres se forment au Sud; le
chenal de Yoshimo est ouvert. Des lacs d’eau douce offraient une faune particulière. C’est
alors que s’est plissée la Corée et le Sud-Ouest de l’île de 1-Iondo, subissant des
charriages, en particulier celui des groupes d’Akiyoshi et de Para-Akiyoshi dans le secteur
de Yamaguchi, à l’Ouest d’Hiroshima, sur une distance de plus de 40 km, qui donne le
recouvrement d’Oga. Des intrusions de roches plutoniques basiques (Yakuno) se
produisirent le long du front Sud-Est du recouvrement. Une deuxième phase orogénique,
plus forte, se place, au Barrémien : c’est la phase d’Oshima. Après la phase d’Oga, la
Corée et le Japon restèrent émergés dans leur plus grande partie, l’installation de plusieurs
lacs d’eau douce marquant la fin des plissements précédents ce sont les lacs de Wakino et
de Naktong séparés des influences pacifiques par les jeunes montagnes. Sur la côte Sud,
continuent de se former des lagunes dans lesquelles se déposent une grande quantité de
sédiments clastiques, provenant en partie du démantèlement des granites d’Akiyoshi.
Parfois l’océan apportait une faune plus marine, tandis que des veines minces de charbon
permettent de reconstituer des épisodes marécageux. L’orogenèse d’Oshima a plissé le
Japon occidental, donnant naissance à une ride le long de sa région médiane et à un
enfoncement de part et d’autre de cette cordillère. A la suite de ce mouvement, la
séquence de Miyako (Aptien-Albien), au Nord-Est de Hondo, représente une invasion
marine, d’ailleurs très peu profonde. D’importants plissements ont achevé de consolider la
Mongolie et la Chine à la fin du Jurassique supérieur. Le démantèlement de ces chaînes a
donné lieu à de grands bassins détritiques : bassin fluviatile d’Oshih-Ondaisair (Mongolie)
; bassin rouge du Kan-Sou, du Chensi, du Chansi, du Tsinling Nord et du Luliang
occidental ; bassin rouge du Se-Tehouen, à charbon et pétrole ; lac à Cyrènes et Unios du
Kuei-Teheou. De même, des marécages ainsi que des volcans bordent la Chine à l’Est.
d’Oshima, c’est-à-dire barrémiens c’est la phase d’Hokonui, qui a été accompagnée par un
éruptivisme intense intrusions de péridotite et de gabbro depuis le Nord de la presqu’île
d’Auckland jusqu’au Fiorland et au Southland, au début de la phase. La transgression
barrémienne a cependant amené une mer peu profonde (mer de Rorna) à prendre en
écharpe le centre de l’Australie.
l’émersion de la région, tandis que, durant le Turonien, une mer nouvelle l’a submergée et
y a déposé des vases à Foraminifères pélagiques. Les terrains des Nappes préalpines
semblent également témoigner d’une émersion, puis avoir été constitués par des apports
fins rarement fossilifères (couches rouges des Préalpes médianes et de la nappe de la
Brèche). C’est la phase Antésénonienne de plissements reconnaissable aussi au Nord des
chaînes subalpines. En particulier, dans les Alpes orientales, de véritables plissements se
sont produits juste avant le Crétacé moyen c’est la phase Autrichienne ou anté-Gosau qui
a provoqué l’émersion du Salzkammergut, lequel est ensuite devenu la proie d’une
altération en latérites et en bauxites durant tout le Crétacé moyen. Puis, comme sur
l’isthme Durancien, le climat a changé et, en même temps, la mer a commencé d’envahir
la région c’est alors une alternance des couches, saumâtres, renfermant des lignites, et des
couches marines.
Le Turonien est d’ailleurs marqué par une nouvelle régression faisant émerger la
terre Moldave et d’autres par intermittences à l’exception du bassin de Hateg, de l’Est du
bassin Transylvain et du fossé de Babadag. Des marécages ayant donné des couches
charbonneuses s’installent par endroits (Sebesel). Mais une nouvelle transgression
commencera au Turonien supérieur la terre Moldave fut cependant annexée au continent
qui englobe la zone cristalline des Carpathes orientales, la Dobrogea, le Déliorman et l’Est
de la plaine Roumaine. La terre des Carpathes méridionales était toujours émergée ainsi
que l’Ouest du Banat, tandis que le fossé de Babadag et la dépression Gétique restant en
communication avec le bassin Transylvain demeuraient marins, ce dernier s’étant agrandi
vers l’Ouest. Dans le fossé de Babadag et le long de la côte Est du bassin Transylvain
s’étendaient d’immenses vasières. Le Caucase était en grande partie exondé. Dans le rift
Transcaucasien, émergé depuis le Callovien au cours d’une longue phase Cimmérienne, la
mer fait une courte invasion durant l’Albien supérieur ou le Cénomanien inférieur sur le
versant occidental du Kazan Laïla, région la plus constamment submergée. Ensuite se
produit une nouvelle émersion, accompagnée d’éruptions volcaniques. De telles éruptions
se sont produites à la même époque dans les Balkans et l’arc Iranien.
Durant le Crétacé moyen, l’Oural a été profondément érodé, puis la mer s’est
étendue vers l’Ouest au delà du 60eme méridien. Les mers d’Europe occidentale et de
Russie se sont réunies au niveau de la Russie Blanche (Minsk), en contournant le massif
Ukrainien et en déposant de minces couches gréseuses au Cénomanien, puis de la craie
blanche pure à silex au Turonien. Fermé au Nord, ce bras de mer communiquait avec la
Téthys par le Caucase et la Roumanie. En Espagne, la Téthys occidentale accentue la
transgression commencée au Crétacé inférieur. Au Cénomanien, elle envahit même la
Meseta hercynienne. Le rift Méditerranéen se déplace vers le Sud, laissant émerger
Majorque et Minorque. Le bras de mer Aragonais élargi se peuple de Rudistes et
d’Huîtres, tandis que les Pyrénées exondées, unies au massif Hispano-Corso-Sarde,
séparent les bassins d’Aquitaine et d’Aragon. Le massif Bético-Rifain est sans doute
émergé.
Angola et au Gabon durant l’Albien et envahit le Sahara à la fois par le Nord et par le Sud
au Cénomanien. C’est ainsi que la Tripolitaine, une partie de l’Egypte, le pourtour des
massifs anciens (y compris l’Ahaggar), le Tchad, le Niger, la Bénoué, alors immense pays
complètement arasé sont recouverts par une mer peu profonde, souvent lagunaire.
En Europe, le Crétacé supérieur est marqué par l’extension de la mer qui dépose la
craie blanche à silex sous climat tempéré. La carte et les coupes des affleurements, ainsi
que la nature des faunes, indiquent une transgression arctique succédant normalement à la
transgression téthysienne précédente la mer couvre en effet la Grande-Bretagne, sauf le
Sud et le Nord-Ouest de l’Irlande, de même que le Nord- Ouest du Pays de Galles, qui
sont émergés, la Belgique et le bassin de Paris, apportant par le détroit Morvano-Vosgien,
les Echinides et les Bélemnitelles des régions boréales sur le Jura, les chaînes subalpines,
la Lombardie et la Vénétie. La craie blanche recouvre la Hollande, le Danemark et le Sud
de la Suède, l’Allemagne du Nord, la Pologne, une partie de la Russie d’Europe, la
Crimée et le Nord du Caucase. A son rivage Sud, la mer de la Craie attaque d’anciens
massifs, e.g. la Bohème et le Harz, formant l’île de l’Europe moyenne, et le sédiment
devient détritique. Au Danien, une partie de cette mer s’est retirée, en particulier du bassin
de Paris où reste peut-être un golfe.
non franchement marins. Enfin, l’émersion est totale dans les Pyrénées orientales où déjà
se déposent des grès continentaux qui indiquent le rattachement de la région à l’isthme
Durancien, sans doute sur l’emplacement du golfe du Lion.
l’Angola et de la Tunisie, mais elle est relativement assez différente de celle de l’Est de
l’Inde Péninsulaire (Aryaloor, Valudayoor). Au Mozambique, la transgression serait
plutôt de la fin du Maëstrichtien et du Danien. Au Madagascar, la côte Ouest a suivi son
évolution habituelle ; puis se produit une émersion au Santonien. Une première
transgression s’est produite dans l’Est au Maëstrichtien, apportant entre Fénerive et
Marohuta, des Huîtres, des Gastéropodes et des Bryozoaires.
En Afrique du Nord, le Danien est déjà connu dans le sillon Rifain, prolongé par le
sillon Tellien, et dans les bassins des phosphates où vivait le Crocodile longirostre
Dyrosaurus (Sous et Tadia, Gafsa et Tébessa). Mais dans la région Tellienne, c’est
probablement une époque de plissements. En Afrique subsaharienne, le Paléocène est
connu au Sénégal, en Guinée Equatoriale, au Cameroun, au Soudan et au Nigéria, mais on
ne sait pas si la mer avait à cette époque la même configuration qu’au Crétacé supérieur.
En Asie, le Japon a été presque complètement émergé, à l’exception du rift de Sakhaline
et de Yeso. On peut en dire autant de presque toutes les aires affectées par la phase
orogénique Laramienne. En Mongolie, les faciès continentaux fournissent toujours des
Vertébrés, et l’on peut très bien penser que c’est de cette région, entre autres, que, par le
détroit de Behring, les faunes de l’Ancien Monde transitaient vers l’Amérique : c’est la
plus importante migration continentale de l’ère Tertiaire, et elle s’est opérée surtout de
l’Eurasie vers l’Amérique. Le Kamtchatka et l’extrémité Est de la Sibérie sont émergés,
106
volcanisés, érodés. Les Mariannes sont volcanisées. Le rift Philippin comporte deux arcs
volcaniques, celui de Luçon et celui de Samar. Une transgression forme deux golfes sur la
côte Nord-Ouest de Bornéo. La Téthys déposait dans l’Inde septentrionale les couches de
Ranikot â grands Foraminifères et nombreux Mollusques du Montien-Landénien. On n’a
pratiquement pas de données sur le Paléocène du Continent de Gondwana. Il semble
toutefois que Madagascar soit désormais isolée.
Dans le bassin de Londres, une partie de l’espace est occupée, au moins durant
l’Yprésien, par un grand delta, ombragé de Nipa. En Belgique, la séquence est analogue à
celle du bassin de Paris. Dans le bassin subsident de l’Allemagne Nord- Ouest et du
Danemark, se déposent de grandes épaisseurs de sables et d’argiles. Cependant, de grands
phénomènes volcaniques se continuaient à cette époque dans le continent Nord-
Atlantique, que l’on admet comme avoir fait un bloc plus ou moins massif. Au Groenland,
en Islande et en Grande-Bretagne (Irlande, Ecosse), régions formant la province
Thuléenne se sont épanchés de grandes nappes de traps (basaltes des plateaux) dont on a
parfois retrouvé les centres d’éruption que l’on pense être des volcans de type hawaïen, et
de même, des essaims de dykes semblent en relation avec des fractures crustales. Ces
basaltes, qui atteignent 6500 m d’épaisseur au Groenland, se sont peut-être épanchés
durant 5-10 Ma. Cette énorme activité magmatique résulterait du démembrement du
continent Nord-Atlantique. Au Sud des bassins que nous venons d’étudier, le continent
européen commence à prendre sa configuration actuelle des palmeraies de Sabalites
s’installent sur l’Anjou, de grands plateaux karstiques et des poches de décalcification
(sidérolithique) marquent les affleurements jurassiques comme le Jura et les Causses. Des
lacs à Planorbes s’établissent sur la Côte-d’Or et en Alsace, dans la Basse-Durance, dans
la région d’Aix, près de Montpellier, enfin près de Chartres et du Mans. Le bassin
d’Aquitaine est en relation étroite avec la Téthys, opérant cette jonction par le golfe de
Biscaye. Au Sud, dans l’Ariège, à partir du Lutétien supérieur, se forment les Poudingues
de Palassou, précédant les plissements pyrénéens qui clôturent l’Eocène.
Une phase de plissements intenses dans la région atiasienne a fait émerger toute
l’Algérie après le Lutétien supérieur. La mer n’est revenue, et timidement, qu’au Ludien
sur le leu et le Nord de la Tunisie. La Téthys nummulitique s’étend largement sur la
Basse-Egypte. L’Yprésien atteint Assouan; le Lutétien marque un recul, compliqué par
deux transgressions secondaires, sa partie inférieure englobant tout le Sinaï et l’île de
Shadwan. Le Priabonien est régressif avec des lagunes dans la région du Fayoum, où
l’existence de sables et de gypse, de fossiles marins et dulcaquicoles, suggère la présence
d’un estuaire à Mammifères. En Transcaucasie, les régions distinguées au Paléocène sont
toujours différenciées zone du flysch à Nummulites; dans le Nord, zone marine néritique
subrécifale à nombreux grands Foraminifères et Mollusques, zone lacunaire. Entre
l’Yprésien et le Lutétien se sont produits des mouvements accompagnés d’éruptions
volcaniques dont les matériaux ont été aussitôt repris dans des grès molassiques et, autour
du massif de Djoulfa, l’attaque de celui-ci par l’érosion marine a formé un conglomérat. A
109
l’Est de l’Oural, une grande transgression atteint la ligne correspondant aux crêtes
centrales d’aujourd’hui. L’Europe et l’Asie sont séparées une nouvelle fois.
Sur les bords de la Baltique, en Prusse orientale, le Rupelien est représenté par les
couches du Samland, d’abord côtières, puis continentales (sables à lignites et à ambre
renfermant des Vers, des Arachnides, des Myriapodes, de Insectes ; des Plantes (Pins),
ensemble trouvant dans le monde actuel des affinités par sa faune avec l’Insulinde et
l’Amérique du Sud et par sa flore avec Malacca. Repoussée par la surrection des Alpes, la
mer Oligocène est loin d’avoir recouvert d’une façon continue l’ensemble des bassins
d’Europe occidentale. Le Rupelien d’Alsace présente un paysage lagunaire c’est alors
qu’au Nord de Mulhouse se sont précipitées les potasses d’Alsace. Des faciès plus
saumâtres ou plus marins s’intercalent, sous forme de lagunes ou de sapropèles qui,
imprégnant des sables, alimentent les exploitations pétrolières d’Alsace ; des lacs d’eau
douce se formaient par places.
La mer Chattienne a au contraire gagné tous les bassins, restant très peu profonde
dans le bassin de Paris où, après quelques bancs d’Huîtres, s’accumulent de grandes
masses de sables de Fontainebleau que l’on peut croire dérivés des massifs hercyniens
environnants. Ceux-ci, après émersion définitive, ont été soumis à l’action du vent et ont
formé des dunes séparées les unes des autres par des chenaux marécageux où se
déposaient des limons. Ces chenaux sont comparables à la zone des bahrs, laquelle
participe à la fois des dunes sahariennes et des marécages du Tchad. Enfin s’installe le lac
de Beauce atteignant la Loire. Après la disparition de ce lac, l’histoire du bassin de Paris
se réduit à celle de l’érosion continentale. Dans l’Est de la France, le Jura formait à la fin
de l’Oligocène une zone surélevée autour de fossés nouvellement effondrés le fossé du
Jura alsacien au Nord, descendu de 550 à 700 m suivant les points, et même de 1500 m à
Dannemari la Bresse (vallée de la Saône) à l’Ouest, affaissée de plus de 500 m et occupée
par des lagunes d’évaporation. Il était en outre affecté de déformations sur l’emplacement
de la vallée du Doubs actuelle. Ces déformations sont contemporaines de la naissance du
sillon Périalpin affectant la plaine Suisse.
111
Dans le Sud-Ouest de la France, la mer Oligocène a subi des allées et venues dans le
Nord du bassin d’Aquitaine, bancs à Anomies du Rupelien indiquant un faciès marin peu
profond, biotopes à Cérithes leur succédant et déjà plus lagunaires, puis au-dessus
formations lacustres. Avec le Rupelien, nouvelle transgression marquée d’abord par des
bancs d’Huîtres, puis par des couches à Astérides et Nummulites. Retrait de la mer et
installation de lacs durant le Chattien, enfin retour de la mer à l’Aquitanien avec une faune
très riche rappelant celle que l’on rencontre aujourd’hui sur les côtes antillaises qui sont
également des types de mers chaudes et peu profondes. Quant au Nord des Pyrénées, il est
entièrement continental, la chaîne étant complètement formée. Dans les Alpes, nous
atteignons la phase critique de l’orogenèse. Le rift se referme durant l’Oligocène, la mer
se réduisant à un chenal Téthysien passant par Castellane, Barrême, Faucon-Gigors et le
Dévoluy, l’Est du Lac du Bourget, l’Ouest des Bornes. Les nappes sont charriées vers
l’extérieur du rift refermé et « s’écoulent » vers le sillon Périalpin. Dans l’ensemble des
Alpes émergées, entre les hauts sommets, s’installent des faciès lagunaires avec dépôts
d’évaporites, des lacs où précipitent des calcaires. Déjà l’érosion s’attaque à la chaîne qui
vient de naître, aboutissant à la formation de la molasse rouge de Digne et finit par
envahir, à l’Aquitanien, le chenal resté marin. Deux phases de l’orogenèse Alpine se
produisent alors la phase Helvète, qui est la phase majeure et a lieu vers l’Oligocène
moyen, et la phase Save déjà moins forte qui se place â la limite de l’Oligocène et du
Miocène. Pour fixer les idées, disons que la première a affecté les chaînes subalpines et
les Alpes françaises, suisses et orientales, et que la seconde a intéressé l’ensemble de ces
régions, auxquelles on peut ajouter alors les Carpathes, les Dinarides, les Hellénides et
l’Apennin.
La jeunesse plus grande des mouvements en Italie explique que la Téthys franche y
ait continué ses dépôts jusqu’à l’Aquitanien, avec un Rupelien à Nummulites et
Pectinidés, un Chattien récifal à biohermes coralliens (Castelgoinberto, dans le Vicentin)
où les plages renferment des Mollusques et qui permettent la corrélation avec les mers
septentrionales, un Chattien où les récifs sont constitués par des Lithothamniées
112
détritiques venant des montagnes jeunes et, abritées des influences marines par ces reliefs,
se trouvaient dans des conditions semi-arides, responsables de la teinte rouge des
sédiments aquitaniens. Là vivaient des Mammifères que l’on retrouve également en
Egypte, où se continuent les couches deltaïques du Fayoum, au Sud du golfe persistant de
la Basse-Egypte. Dans l’Elbourz en cours de plissement, l’Oligocène dans la Téthys
moyenne est essentiellement volcanique (tufs, cinérites et coulées) et comporte aussi des
lentilles d’évaporites. L’éruptivisme peut être suivi dans le Khorassan (trachytes,
rhyolites, faciès métamorphiques) entre Sabzawar et Méched. En Mésopotamie, dans le
Lauristan et le Fars, dans le Sind et le Béloutchistan, l’Oligocène marin renferme des
Foraminifères téthysiens. Des couches plus marneuses le représentent dans le Zagros, et
des sables à Bander-Abbas.
Au, Japon, à partir de l’Oligocène, la mer d’Ishikari commence une transgression sur
le rift de Yéso-Sakhaline et au Kamtchatka, transgression qui atteindra son maximum au
Miocène. Déjà se fait jour un volcanisme intense dans les dépressions de Netsee, Sunto et
Shinyi. Mais l’Extrême-Orient entre dans une, nouvelle période de crise. En Corée, l’axe
montagneux est bouleversé par des failles et des charriages locaux à la fin de l’Oligocène ;
au Nord de K.yushu et dans le. Nord-Ouest de Chugoku, se produisent des voussures à
large rayon de courbures, tandis que Formose, certaines parties du Kyushu central et
méridional, ainsi que les îles Riou-Kiou, sont plissées intensément. Ces mouvements
produisent des failles le long de la ligne tectonique déjà existante. En Nouvelle-Calédonie,
une phase orogénique de même âge semble avoir plissé l’Eocène et avoir été
accompagnée ou suivie par les intrusions basiques et ultra- basiques (génératrices de la
garniérite et de la nouméite), intrusions que nous avons déjà rapprochées des magmas
analogues de l’Eocène de Nouvelle-Guinée. C’est également à la fin de l’Oligocène, soit à
l’Aquitanien supérieur, soit à la limite Oligocène-Miocène que s’est produite une grande
transgression dans les Indes Néerlandaises et la Nouvelle-Guinée, la transgression de
Beboeloeh. D’autre part, dans les mêmes régions se sont formés de nouveaux bassins
subsidents, intramontagneux, dans lesquels s’accumuleront durant le Miocène et une
partie du Pliocène d’énormes quantités de sédiments paraliques ou néritiques. Ces bassins
sont situés au Nord et au Sud-Est de Sumatra, dans le centre de Java, dans l’Est de Boméo
et en Nouvelle- Guinée. Ce sont en fait des avant-fosses qui seront plissées à la fin du
Pliocène. Les mers téthysiennes continuent d’inonder la Birmanie. Enfin, les plissements
himalayens se produisent qui assèchent définitivement les mers au Nord de l’Inde.
L’Amérique du Sud, toujours isolée de celle du Nord, subit des rajeunissements
orogéniques dans les Andes, qui approvisionnent en sédiments détritiques les bassins
d’alluvionnement. Une province florale à Nothofagus et Araucaria s’individualise alors,
comprenant l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Zélande, les Kerguelen et la terre de
Graham. Il ne nous semble guère possible d’admettre qu’il s’agisse des éléments d’un
grand continent. Bien plutôt, nous penserions à un ensemencement par les vents, comme il
s’en produit aujourd’hui pour les îles du Pacifique.
114
A côté de ces ajustements qui s’opèrent dans les chaînes déjà érigées, se sont
produits durant le Miocène des plissements importants dans le centre et, l’Ouest du
Wyoming, le Sud de l’Idaho, le Nevada et la Californie du Sud-Est. De plus, c’est au
milieu du Miocène que l’élévation des chaînes côtières (Phase des Coast Ranges) a
commencé pour atteindre son maximum au Pléistocène. Enfin, c’est au Miocène qu’ont
débuté les énormes épanchements basaltiques (basaltes des plateaux) qui s’étendent au
Nord- Ouest des Etats-Unis sur 500000 km2 : il s’agit d’éruptions fissurales, venant plus
rarement de cratères différenciés, qui se sont étendues sur la majeure partie des Etats de
Washington, de l’Orégon et de l’Idaho, et dans la vallée du fleuve Columbia. Chaque
coulée est épaisse de 3 à 60 ni et séparée de la suivante par des sédiments torrentiels, sur
lesquels ont pu s’installer des sols végétaux (où l’on retrouve silicifiées les souches des
arbres) et des lacs au fond desquels se déposaient des diatomites on compte 18 forêts
successives sur l’emplacement du Park de Yellowstone.
qui sont peut-être du Miocène. De toutes façons, il est certain que des échanges de
Mammifères ont eu lieu entre l’Asie et l’Amérique à la fin du Miocène et, comme nous
l’avons dit que ces échanges ont dû se faire par ces régions arctiques. Sur la côte
occidentale du Groenland (Disko) et plus au Nord-Ouest (Terre de Grinnell), vivait une
forêt magnifique de Ginkgo, Juniperus, Thuya, Sequoia, Pinus, Peupliers, Saules, Aulnes,
Bouleaux, Lauriers, Frênes, Vigne, Magnolia, Acer, Fagus, Châtaignier, Chêne, Ulmus,
Platanus, Juglans, dont on a retrouvé les feuilles, les fleurs et les fruits. Dans les Antilles,
les caractéristiques amorcées durant l’Oligocène ont peu changé au cours du Miocène, si
ce n’est une légère élévation à Porto-Rico, une courbure accompagnée d’intrusions à la
Jamaïque et quelques mouvements verticaux dans les. Caraïbes calcaires. Mais, à la limite
du Miocène avec le Pliocène se place une nouvelle phase de plissements faibles et
accompagnés de surélévation à Cuba, nets aux Barbades et à Trinidad, ils ont suscité des
charriages à Haïti et dans le Nord du Vénézuela.
Dans le sillon Périalpin, le Jura et les jeunes Alpes attaqués par l’érosion, fournissent
un remblaiement actif souvent deltaïque dans lequel le matériau dominant est un sable
avec une forte proportion de calcaire, d’argile ou de glauconie souvent déposée sous
forme de varve, mais où s’intercalent souvent des bancs conglomératiques. A Œhningen
(Suisse), les couches saisonnières ou varves sont dues en partie à des apports éoliens au
printemps : c’étaient des bourgeons de peupliers et de camphriers, en été des fruits
d’ormes et de peupliers, accompagnés de fourmis ailées, en automne des fruits de
camphriers, des raisins sauvages et des dattes. Les biotopes marins qui s’installent sur ces
fonds meubles le font en général dans les places abritées des apports terrigènes et sont
alors parfois de véritables biostromes à Polypiers, Bryozoaires, Mollusques (Pectinidés et
Huîtres géantes) et Echinides. Ces énormes dépôts, qui n’ont d’autre écoulement que le
sillon lui-même, tendent évidemment au remblaiement définitif de celui-ci. Le
comblement s’est produit plus ou moins tôt suivant les régions, celles qui étaient en
communication avec la Mésogée demeurant plus longtemps marines : en Suisse, le
phénomène date du Vindobonien. Mais la vallée du Rhône n’est devenue saumâtre, puis
continentale qu’au Pontien, où elle est alors probablement déjà le lit d’un grand fleuve
avec ses affluents actuels (Drôme, Isère, Durance). Du côté oriental, en Bavière et en
Autriche (bassin extra-Alpin de Vienne), les faciès sont différents. De grandes vasières
s’installent dès le Burdigalien et surtout au Langhien-Serravallien : ce sont des marnes
bleuies par le sulfure de fer et riches en mica flotté.
cette époque que s’est produite dans les Carpathes la phase orogénique Styrienne qui a
provoqué des émersions dans les bassins Pannonique et de Dace.
En Afrique du Nord, depuis l’Aquitanien, la mer opère une transgression qui a son
maximum au Langhien-Serravallien sur le détroit Sud-Rifain dont la largeur atteint 100
km mais qui reste parsemé d’îles (Nord de Guercif, Ouest d’Oujda). Durant le Miocène,
deux chenaux faisaient donc communiquer la Téthys et l’Atlantique le détroit Nord-
118
En Amérique du Nord, le Pliocène marin est cantonné sur la côte du Pacifique. Les
faciès continentaux sont bien développés dans l’intérieur marnes à diatomées, couches à
grands végétaux (en Okiahoma), roches volcaniques (Californie, Orégon, Colorado),
parmi lesquelles des cinérites à restes de Mammifères. Les grandes plaines de l’Ouest des
Etats-Unis, entre le Nebraska et le Texas, continuent d’être un pays de steppes où vivent
les Ongulés, toujours pourchassés par les Carnivores et fuyant la sécheresse croissante. Il
en est de même dans le Nouveau Mexique, l’Arizona, le Nevada, l’Idaho et le Sud-Est de
la Californie. Durant le Pliocène, les Rocheuses ont subi un rajeunissement qui aboutit à
arquer l’ensemble de la pénéplaine, donnant aux points culminants des altitudes de 4000 à
près de 5000 m, et faisant s’encaisser plus profondément les rivières, lesquelles entraînent
alors les roches les plus tendres sous forme de dépôts clastiques : c’est le cas des fleuves
Colorado, Arkansas, Laramie, dont les canyons sont bien connus et ont beaucoup aidé, par
les coupes naturelles qu’ils fournissent, à la connaissance géologique de l’Amérique du
Nord. Enfin, la phase des Coast Ranges continue de se produire : elle atteindra son
maximum au début du Pléistocène, et affecte l’Ouest des Etats-Unis, l’Alaska et les
Aléoutiennes. L’histoire des Antilles est marquée par l’apparition d’une nouvelle
subsidence dans les Barbades. L’isthme de Panama se forme et permet des migrations de
Mammifères entre les deux Amériques.
En Méditerranée, la mer laisse maints dépôts sur les deux rives du détroit de
Gibraltar, et surtout en Italie où le faciès astien succède au faciès plaisancien ; seul émerge
l’Apennin, ses chaînons isolant des bassins internes lacustres. Sur la côte française de la
Méditerranée, se rencontrent parfois des représentants du faciès plaisancien, parfois même
encore des faunes téthysiennes à Foraminifères benthoniques (Amphistégines) telles que
celle de la molasse de Biot au Nord d’Antibes. Mais surtout, on voit se former la
géographie physique des temps modernes : le Var apporte déjà 600 m de sédiments
deltaïques près de Nice, sur un faciès plaisancien ; la vallée du Rhône est envahie par la
mer comme une ria de l’époque actuelle, jusqu’à 20 km au Sud de Lyon, celles de la
Durance, de la Drôme et de l’Isère le sont également. S’y installent les faciès vaseux du
Plaisancien, avec leurs bancs d’Huîtres, leurs plages à Venus et à Nassa, et des lagunes
côtières à Potarnides. Ce sont des eaux saumâtres, largement alimentées en eau douce par
121
les fleuves côtiers, si bien que le ria rhodanien aboutit au Nord de Lyon à un lac d’eau
pure, le Lac Bressan (Fontannes, Gignoux) où vivent des Viviparus, des Unios, au pied de
forêts de Sequoia et de Taxodium et qui s’étend au delà de Gray, soit sur plus de 200 km.
A l’Ouest du Rhône, il y avait un golfe de Montpellier et un golfe du Roussillon. Dans ce
dernier, les dépôts marins supportent les couches continentales qui ont fourni la faune de
Perpignan à Mastodon, Rhinoceros et Machairodus. A la fin du Pliocène, une phase
orogénique nouvelle affecte les Alpes françaises (dans les chaînes subalpines), les
Carpathes et l’Apennin : c’est la phase Wallache ou Préquaternaire.
de Florès. Vers l’extérieur (Sud) de cette zone, se place un alignement arqué de rides
volcanisées: le Pegu Yoma, flanquant l’Est de l’Irraouadi, le Sud-Ouest de Sumatra, le
Sud de Java, Bali, Florès voilà constituée une part importante des volcans modernes des
îles de la Sonde. Dans les arcs de Banda, cette activité se continue : le bassin central de
Banda est flanqué au Nord par les crêtes de Siboga, par l’arc interne à volcanisme éteint
d’Amboine, puis par l’arc externe non volcanique de Ceram ; au Sud on voit apparaître un
nouvel arc interne volcanique, puis la partie Sud-Ouest de la fosse de Weber qui compte
des volcans éteints, enfin l’arc externe non volcanique de Tanimbar (van Bemmelen).
Cette tectonique s’est prolongée en Nouvelle-Calédonie. Les mouvements orogéniques
ont également eu pour résultat l’élévation au-dessus du niveau de la mer de plages
marines et de récifs qui ne diffèrent guère par leurs faunes des formations actuelles de
biotopes semblables.
donné lieu à la formation de boues argileuses, surtout constituées par une argile voisine de
la montmorillonite, la beidellite c’est le gumbotil, qui provient de l’altération et de la
réduction des dépôts nebraskiens, en particulier des tills (moraines). Ce terrain
imperméable se draine difficilement, et l’on voit apparaître un paysage marécageux où se
déposent des tourbes, tandis que des torrents abandonnent des graviers et que d’autres
places continuent de recevoir des loess éoliens. Le Missouri se jetait alors dans la baie
d’Hudson, empruntant un cours analogue à celui du fleuve Nelson. Les végétaux ont vite
fait de reconquérir ces places vides d’abord la forêt de Conifères, ensuite des prairies
herbeuses, puis pendant un temps très bref, des Chênes (dans l’Iowa oriental), enfin de
nouveau les Conifères : Sapin blanc et noir, avec parfois des Pins, et des Dicotylédones
plus rares : Noisetier (?), Erable, Tarnarack. Alors vivaient, sur l’emplacement de
l’actuelle valle du Mississipi, des Eléphants, des Bisons, des Chameaux, des Chevaux, des
Ours, des Daims, des Mégathéridés et des Castors. On peut penser que cette période, non
refroidie par les vents secs du Nord, devait être alors uniquement sous l’empire des vents
chauds et humides qui continuaient à venir du golfe du Mexique.
La deuxième glaciation de l’Amérique du Nord est dite Kansienne : c’est elle qui
s’est étendue le plus au Sud de toutes les glaciations américaines. Elle recouvre en effet le
Nord du Missouri, le Sud, le Nord-Ouest et le Nord-Est de l’Iowa, le Nord-Est du Kansas,
l’Est du Nebraska, le Sud-Est du Minnesota, le Nord-Ouest du Wisconsin, le Sud de
l’illinois et le Montana jusqu’au 1100 de longitude Ouest. On en a retrouvé les moraines
terminales à l’Ouest et au Sud-Ouest de Lincoln, Nebraska. Les glaces ont une épaisseur
de 16 à 50 m, et ont enseveli les forêts de l’Aftonien. Elles ont également détourné le
cours du Missouri, l’amenant à confluer avec le Mississipi. Durant la deuxième période
interglaciaire, ou interglaciaire de Yarmouth, le climat chaud et humide de l’Aftonien se
rétablit temporairement, donnant à nouveau naissance à un gumbotil et à des tourbières,
mais les glaces n’ont pas dû disparaître complètement, en particulier dans le Nebraska, et
de nombreux torrents sous-glaciaires continuent de couler; plusieurs d’entre eux
deviendront des affluents actuels du Mississipi. Des forêts de Pins, de Tamaracks et de
Bouleaux, indiquent encore un climat relativement froid dans le Iowa (Yarmouth) et dans
l’Illinois. La faune y est surtout composée d’animaux de forêts : grands Paresseux,
Castors géants, Tapirs, Pécaris, Eléphants, Daims, Bisons, Lapins, Lièvres, Skungs et
Loups, auxquels il faut ajouter des Chevaux. Mais, à la fin de cette période interglaciaire,
le climat redevient sec, aride, des vents soufflent des grandes plaines désertiques de
l’Ouest et déposent un loess abondant surtout dans l’Illinois et le Iowa. C’est de nouveau
un paysage de steppes et de toundras.
chargées en graviers que celles des glaciations précédentes. Les matériaux les plus fins
étaient charriés loin, vraisemblablement dans le delta du Mississipi et de là au Golfe du
Mexique. On ne peut dire si cette glaciation a été aussi forte dans les régions dépendantes
du centre de Keewatin, mais la glace recouvrant l’Iowa et venant certainement de ce
centre a repoussé le cours du Mississipi largement à l’Ouest de sa position actuelle. Le
troisième interglaciaire est celui de Sangamon. Comme au cours des « interludes »
précédents, s’est formé un gumbotil couvert de fondrières et de marécages. Les Insectes
des pays tempérés y prospéraient parmi les plantes qui furent ensevelies plus tard dans les
tourbes : ce sont des Conifères appartenant à des espèces septentrionales (Sapin et Pin),
des Hêtres, la Cigu et des Mousses, puis des prairies et des chênaies indiquant un climat
plus tempéré. De grands dépôts de loess sont édifiés par les vents, portant de vastes
plaines steppiques où prospère le Mammouth.
Enfin s’installe la quatrième glaciation, celle de Wisconsin qui est la,mieux connue
de toutes et qui a modelé la physionomie définitive de l’Amérique du Nord, équivalent de
la 4erne glaciation européenne. L’inlandsis de cet âge provenant des « centres» du
Labrador et du Keewatin a recouvert des centaines de milliers de miles carrés sur
l’emplacement du Canada et des Etats-Unis jusque dans le haut cours du Mississipi ; il
transportait d’énormes blocs erratiques pesant plusieurs tonnes et les abandonnait à des
altitudes plus élevées de 1000 m que leur lieu d’origine. Mais cette glaciation elle- même
a subi des allées et venues qui ont permis de la subdiviser en sous-étages l’Iowien,
correspondant à la première avancée des glaciers wisconsins qui, dans l’Iowa, atteignent
leur limite Sud à cette époque ; ses dépôts sont ceinturés puis recouverts par du loess,
formant l’étage Peorien, coiffé par endroits de forêts d’Ifs, de Sapins, de Pins, de Mélèzes,
au sol couvert de Mousses et de Cigu, parmi lesquels vivaient de nombreux Hélicidés. Au
bord de ces forêts et dans les clairières où poussait l’herbe vivaient le Mammouth, le
Bison et le Boeuf Musqué. Cet ensemble biologique suggère un climat plutôt froid,
analogue à celui des forêts subarctiques qui prospèrent aujourd’hui en des lieux situés à
moins de 40 de latitude plus au Nord. Une nouvelle avancée des glaciers (Tazewili) s’est
faite dans le Nord-Est de l’Illinois, l’Indiana central, puis vers l’Est jusque dans l’Etat de
New-York à travers l’Ohio ; elle fut suivie par un nouveau dépôt de loess et de tourbe,
ainsi que par l’installation de grandes forêts de Pins et de Sapins. Ensuite survint un
nouvelle avancée glaciaire, celle de l’étage de Cary qui s’étendit sur le Michigan, le
Wisconsin, le Nord de l’Ohio, se continua vers l’Ouest dans le Minnesota et vers l’Est
jusque dans le Nord de l’Etat de New-York, mais dont l’épaisseur de glace fut plus mince
que dans les étages antérieurs. Après quoi, durant l’intervalle de Two Creeks (Nord-Est du
Wisconsin), s’installèrent des lacs, des tourbières, des forêts de Pins, de Sapins et de
Bouleaux, des tapis de Mousses et des Hélicidés : c’est le climat qui règne actuellement à
30 de latitude plus au Nord dans le Minnesota. Finalement le principal lac formé fut
repoussé par l’avancée ultérieure des glaces. Au même moment, dans le Sud du
Wisconsin, prospérait une forêt un peu plus tempérée de Pins, de Chênes, de Frênes, de
Tilleuls, de Cèdres et de Tamaracks avec toujours un épais tapis de Mousses. Enfin, une
126
dernière avancée des glaces, celle de l’étage de Mankato, s’étend des Grandes Plaines
canadiennes aux Adirondacks près de New-York en passant sur les Dakotas, l’Iowa et les
Grands Lacs. Ses dépôts furent recouverts par une forêt de Sapins blancs, de Pins, de
Bouleaux, de Tamaracks et de Sapins noirs, analogue à celle que l’on rencontre de nos
jours à 300 km au Nord de Minneapolis.
C’est surtout durant cet âge de Mankato que s’est écrite l’histoire des Grands Lacs
en Amérique du Nord, histoire qui a débuté à l’âge de Cary. Au retrait de l’inlandsis d’âge
Wisconsin, les glaciers encaissés dans de profondes vallées comportaient une plus forte
épaisseur de glace et formaient de grands lobes effilés. Ce sont ces lobes qui creusèrent
l’assiette des Grands Lacs nord- américains : ce fut d’abord un lac unique et digité, le Lac
Algonquin, qui atteignit 500 m de profondeur et recouvrit environ 250000 km2, et sur les
plages duquel vivaient des Unios appartenant aux mêmes espèces que celles du Mississipi.
Il était bordé par des forêts de Sapins, de Cèdres, de Peupliers et de Chênes abritant le
Daim rouge et un Eléphant (Mammuthus Columbi). Le climat était peu différent de ce
qu’il est à présent. C’est à ce moment que naquirent les chutes du Niagara entre le Lac
Erié et le Lac Ontario. Au Lac Algonquin a succédé un ensemble plus proche des Grands
Lacs actuels, mais entièrement drainé vers l’Est par le fleuve Ottawa, avec lequel ils
faisaient leur jonction vers North Bay on leur donne alors le nom de Lacs de Nipissing. La
disparition de cette connection et l’enchaînement des lacs par le seul canal du Lac Saint-
Clair (près de Détroit) a donné aux Grands Lacs leur physionomie actuelle. Ajoutons que
c’est aux mêmes phénomènes de la fin du Pléistocène que l’on doit la formation des
nombreuses étendues d’eau douce situées à l’Ouest et au Nord des Grands Lacs, ainsi que
la submersion par la mer de la Baie d’Hudson, qui était alors une grande dépression
glaciaire. Cette région continue de se relever lentement, si bien qu’on peut penser qu’elle
finira par émerger.
La succession des phénomènes en Europe occidentale est parallèle à celle que nous
venons de voir en Amérique du Nord. En Angleterre, le dépôt du Red-Crag, qui succède à
celui du Coralline-Crag, est franchement continental, deltaïque : c’est l‘Icénien qui, en
Belgique, a pour équivalent le Scaldisien. Sur le bord de la Mer du Nord, les plages
renferment des coquilles à affinités franchement arctiques ; sur la terre ferme vivent les
Mammifères du Villafranchien. Finalement, le Sud de la Mer du Nord se transforme en un
grand delta construit par un fleuve venant de l’Est et qui deviendra le Rhin, mais dont l’un
des principaux affluents est la Tamise : la GrandeBretagne est alors rattachée à l’Europe
occidentale, la Manche étant fermée par l’isthme de Boulogne-Douvres. Sur ce delta s’est
installée une forêt analogue par ses essences à celles qui végètent sous les mêmes latitudes
aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle la Forêt de Cromer dans laquelle vivent Mammuthus
meridionalis, Rhinoceros etruscus, Equns tenonis, des Hippopotames et peut-être le Bœuf
musqué, curieux mélange des faunes chaudes qui demeuraient là auparavant et de faunes
froides qui commençaient de s’y implanter. On pressent donc l’approche de plus en plus
manifeste des glaces, approche qui finit par se traduire par une flore polaire et l’arrivée de
glaciers (Artic fresh water beds) qui n’ont peut-être pas encore l’ampleur de la calotte
127
glaciaire des avancées ultérieures. De cette première glaciation on retrouve les traces sur
les hauts sommets, en particulier dans les Alpes, où il s’agit du Calabrien. Plus au Sud, le
premier abaissement de température auquel correspond cette glaciation nous paraît être la
cause principale des caractères froids du Calabrien en Méditerranée les Mammifères
terrestres sont les fossiles caractéristiques du Villafranchien. Cette glaciation est
contemporaine de la glaciation nebraskienne de l’Amérique du Nord.
Dans les régions non atteintes par les glaciers durant cette première glaciation, il est
fort difficile de distinguer un glaciaire et un interglaciaire, la faune étant essentiellement
en voie de refroidissement, aussi a-t-on considéré parfois la forêt de Cromer comme
interglaciaire. La deuxième glaciation, qui est en fait le premier bien connu, est nommée,
en Europe du Nord, la glaciation de l’Elster. L’inlandsis s’est étendu sur l’Allemagne et la
Pologne, recouvrant l’ensemble du craton scandinave, et s’avançant en Saxe, en Thuringe
et dans la région du Weser plus loin que ne feront les glaces ultérieures. En Grande-
Bretagne, elle recouvrait le Pays de Galles et la région d’Oxford (Berrocien d’Arkell).
Dans les Alpes, cette période froide correspond vraisemblablement à l’établissement des
glaciers du Mindélien. C’est l’équivalent de la glaciation kansienne d’Amérique du Nord.
Le deuxième interglaciaire a causé la fonte des glaces précédentes. La mer s’avançait en
un golfe jusqu’au Sud-Est de Hamboug : c’est la mer du Holstein ; elle transgresse aussi
légèrement sur le Danemark, où, au Nord de l’île de Sylt, à Esbjerg, se déposent des
argiles à Yoldia arctica, espèce arctique, puis à Tellina calcarea, Lamellibranche de mer
plus tempérée. En Allemagne, sur l’emplacement des glaciers fondus, s’installent des
marécages où vivent des Mollusques d’eau douce Corbicula fluminalis et Viviparus
diluvianus. Ailleurs, comme en Westphalie, c’est la steppe parsemée naturellement de
lacs, et habitée par des Mammouths. Dans les Alpes, c’est alors que se sont creusées les
vallées où s’amoncelèrent immédiatement des cailloutis. Une partie de ces vallées
coïncident avec les vallées actuelles.
(Achenheim) et sur toute l’Europe jusqu’en Russie. Peut-être est-ce à cette époque, qui
marque le maximum des glaces, qu’il faut placer l’entrée en Méditerranée de la faune
sicilienne, que nous avons vue être franchement froide.
dans sa partie septentrionale. On peut se demander pourquoi une telle remontée vers le
Nord, la réponse nous paraît évidente parce que, à l’Est du Cap du Don, les vents de
l’Ouest ayant passé sur les grandes étendues de terres de l’Europe septentrionale,
n’apportaient plus assez d’humidité pour pouvoir édifier des masses de glaces
permanentes. Tandis que, dans les régions situées à l’Est de l’Oural, qui recevaient les
vents issus de l’Océan Arctique, la glaciation formait une avancée entre le 65° et le 92° de
longitude Est.
Dans les Alpes également, la glaciation du WUrmien est en retrait par rapport à la
précédente. A l’entour se dépose le loess récent. Comme en Amérique du Nord, cette
dernière glaciation est génératrice du modelé actuel des régions qu’elle a recouvertes. Le
poids des glaces, dans l’ultime phase de la dernière glaciation, a enfoncé l’Ecosse d’au
moins 30 m, phénomène homologue de celui qui a été si bien étudié sur le craton
Scandinave. En ce qui concerne cette dernière unité, comme pour les Grands Lacs
américains, le retrait progressif a d’abord formé au Sud de la calotte restante un lac,
correspondant au Sud de la Baltique. Nous verrons que, durant l’Holocène, cette
disposition a évolué considérablement. Ajoutons qu’en Europe, une dernière phase de
plissements affecte les régions alpines, c’est la phase Wallache, postérieure au
Villafranchien. L’Afrique du Nord est une des régions les moins influencées par les allées
et venues des glaciers. Le plus souvent, les terrains quaternaires anciens y ressemblent à
ceux que l’on voit se former aujourd’hui. Cependant, il faut souligner qu’à la suite du
dépôt du Villafranchien continental, des plissements, correspondant sans doute à la phase
Wallache, se sont produits en Oranie et en Tunisie. Bien plus, dans ce dernier pays, on
connaît des points où les couches à Strombes du «monastirien» sont également déformées,
ce qui donne tout lieu de penser à des mouvements orogéniques plus récents encore.
Il est évident qu’il a existé des glaciations en Sibérie les deux dernières
certainement. Cependant, on a longtemps hésité à établir leur parallélisme, avec les
glaciations européennes ; cette indécision n’est plus guère admise, car l’on peut admettre
maintenant que ces phénomènes ont été synchrones. D’autre part, depuis les dernières
périodes glaciaires, il y a des régions de la Sibérie dont la terre n’a jamais eu l’occasion
d’être dégelée et c’est à ce maintien de température dans un frigidaire naturel que l’on doit
la découverte de cadavres parfaitement conservés de Mammouths et de Rhinocéros à
narines cloisonnées (embouchure de la Léna). Ajoutons que les deux dernières glaciations
ont été repérées également dans bien des chaînes péri-asiatiques telles que le Caucase
(Elbourz) ; on en connaît trois dans les Monts de Verkhoïansk ; enfin, beaucoup de
sommets des chaînes nord-sibériennes ont dû être maintenus constamment sous les glaces.
Dans ces régions, la principale glaciation a été la troisième, correspondant peut-être au
Rissien, tandis que la quatrième était moins étendue. Comme en ce qui concerne l’Alaska,
les glaces étaient plutôt moins continues dans la région des Monts d’Anadyr et d’Anjuj
(Ouest des précédents) parce que les précipitations de neiges y étaient moins fortes
aujourd’hui elles ne sont que le tiers ou au plus la moitié de celles du Kamchatka. Enfin,
130
comme lors des grandes périodes de régression, un pont continental reliait la Sibérie à
l’Alaska.
Enfin, l’Asie était reliée par des isthmes formant ponts continentaux à Sumatra, Java
et Bornéo. Rappelons que c’est durant le Chelléen que, en même temps à Java et dans le
loess de Chine, ont vécu les Préhominiens qui ont dû passer d’un pays à l’autre par ces
terres temporairement émergées. Une calotte glaciaire s’est étendue sur les parties les plus
élevées de l’Australie et l’on croît pouvoir y reconnaître les trois dernières glaciations
européennes avec des épisodes interglaciaires durant lesquels s’installaient des tourbières.
De grands glaciers s’étalaient aussi sur la Nouvelle-Guinée, malgré sa proximité de
l’Equateur, comme il en existe d’ailleurs aujourd’hui sur les hautes montagnes de cette île
(le Ngga Poeloe dépasse 5000 m), surtout à cause de l’humidité excessive de
l’atmosphère. Du loess est connu dans l’île Sud de la Nouvelle-Zélande. Les vents
humides du Pacifique venaient déposer des neiges sur les chaînes méridionales de
l’Amérique du Sud, tandis que vers le Nord les vents humides étaient issus de l’Atlantique
et de l’Amazonie. On a reconnu deux glaciations au Pérou et les 4 étapes de la quatrième
glaciation dans le Sud de l’Argentine. Au Nord de 1’ inlandsis ainsi constitué a été
déposé, en Argentine et en Uruguay, une grande quantité de loess (entre 30° et 40° de
latitude Sud).
Le début de l’Holocène ou époque actuelle est caractérisé par la fusion (les inlandsis
pléistocènes qui, tels la peau de chagrin, se restreignent peu à peu à leurs contours actuels
: on a même quelques raisons de penser que cette fusion continue encore, puisqu’on
assiste de nos jours au retrait marqué des glaciers alpins Bossons, Vallorcine, glacier du
Rhône, etc. Mais il est possible qu’un tel retrait ne corresponde qu’à un bref épisode entre
deux périodes de crue, ne faisant elles-mêmes qu’indenter une courbe de décroissance
générale. C’est ensuite la reconquête, par la flore et la faune, des espaces ainsi libérés. En
131
Amérique du Nord, l’immobilisation d’énormes masses d’eau à l’état de glaces eut pour
conséquence l’abaissement du niveau des mers et le poids de ces glaces sur les terres eut
pour autre résultat l’enfoncement de celles-ci. Lors de la fonte des glaces, le niveau des
mers s’éleva plus rapidement que ne s’effectua le retour des terres à leur position
d’équilibre : il s’ensuivit que la mer transgressa sur les terres basses, au nombre
desquelles se place la péninsule de Gaspé, à l’Est de l’embouchure du Saint-Laurent, et
celle du Champlain, à l’Est des Adirondacks. Ces terres basses se relevèrent ensuite. Deux
transgressions se sont ainsi produites au début de ce relèvement, auxquelles on donne les
noms de mer de Champlain et de mer d’Ottawa.
En Europe, au niveau de l’Inlandsis scandinave, le lac d’eau douce qui s’était formé
au Sud, à la fin du Pléistocène, est entré en communication avec la mer du Nord, car la
terre encore affaissée par le poids des glaces qu’elle avait supportées, était très basse au
Sud de la Suède. Cet envahissement marin, que l’on peut attribuer, en partie au moins, au
début de l’élévation du niveau des mers à la suite de la fusion des glaces, a transformé le
lac d’eau douce en une mer caractérisée par l’abondance d’un Lamellibranche taxodonte
auquel elle, doit son nom de Mer à Yoldia (Portiandia arctica). Dans cette mer peu salée,
la sédimentation, semi-glaciaire, semi-marine, subissant des variations saisonnières,
formait des argiles finement litées, les varves, dont les premières dateraient de -8 ka.
Mais, les glaces ont continué de fondre sur le centre de la Suède, et le craton Baltique
libéré a commencé de se relever graduellement il s’ensuivit que le Danemark s’est soudé à
la Suède et que la mer à Yoldia ainsi coupée de l’Atlantique fit place à un nouveau lac
d’eau douce alimenté par les fleuves sous-glaciaires, à Gastéropodes Limnéidés, Ancylus
fluviatilis, c’est le lac à Ancylus qui date de -7 à -6 ka. Cependant, l’enfoncement de la
Scandinavie sous le poids des glaces avait eu pour contrepartie isostatique la surélévation
lente de la zone méridionale de son pourtour, en particulier celle de l’Allemagne et du
Danemark. Sa libération totale des glaces qui la surchargeaient entraîna la remise en place
isostatique de ces pays qui furent donc soumis à un véritable jeu de bascule. Or, la fusion
132
des inlandsis pléistocènes fut telle qu’on a calculé une élévation notable et rapide du
niveau des mers (50 à 150 m). Il résulte de la combinaison de ces deux phénomènes que
s’établit peu à peu une communication entre le Lac à Ancylus et l’Atlantique, celui-ci
submergeant le Nord de l’Europe (régions flamande et baltique) en une véritable
transgression localisée, la transgression Flandrienne. Le lac à Ancylus fut remplacé par
une mer peu profonde, la mer à Littorina littorea dont l’extension maximum date
d’environ -4 ka. Cette mer franche a donné naissance à la Baltique actuelle que nous
avons vue recevoir de nombreux apports d’eau douce, si bien qu’elle est devenue le type
des mers saumâtres. Comme nous l’avons remarqué pour la Baie d’Hudson, le relèvement
du craton autrefois recouvert par l’inlandsis n’est pas encore terminé de nos jours, aussi la
mer Baltique risque-t-elle fort d’être à nouveau isolée de l’Atlantique, auquel cas elle
redeviendra rapidement un lac d’eau douce, ses régions les moins salées renfermant déjà
des Limnéidés. Peut-être alors assistera-t-on à quelques adaptations comme nous en avons
vu se produire dans les régions levantines durant le Miocène, en particulier parmi les
Lamellibranches limicoles qui ont suivi leurs fonds de prédilection jusque dans la mer
dessalée (Mya, Cardium) ; déjà Mya a immigré en Baltique.
envahi par une nappe d’eau issue de la mer arabique, tandis qu’il s’assèche
progressivement aux autres moments de l’année, périodes durant lesquelles c’est une
plaine marécageuse où se dépose du sel et dont la vase fine garde l’empreinte des pas et
des gouttes de pluie. Ailleurs, c’est la jungle et la forêt vierge où vivent le Tigre et
l’Eléphant. En Extrême-Orient, le climat méditerranéen s’est installé sur les bords de la
mer de Chine et au Sud du Japon. Au Sud de la zone influencée par la mousson,
l’Australie est occupée par de vastes déserts chauds encadrant le Tropique du Capricorne
(Grand Désert de Sable, Désert de Gibson, Désert de Victoria, etc.) et le Sud Australien se
partage entre des steppes desséchées à lacs temporaires dans lesquelles prospèrent les
Cyanophycées (biscuits d’eau), et un maquis de type méditerranéen.
Plus au Sud, encadrant le Tropique du Cancer sur 10° de latitude, c’est l’immense
désert Saharien qui touche la Méditerranée dans le Nord de l’Egypte et du Sinaï. La
sédimentation éolienne, dunes (ergs) et regs, y domine, avec cependant des oasis et
quelques vallées fluviales drainant les rares chutes de pluie ; l’une des vallées les plus
importantes, venant du Soudan, est celle du Nu. Plus au Sud encore, nous retrouvons la
steppe; sur les plateaux, l’altération météorique intense donne naissance à de grands
placages rouges de latérites, terres silico-alumineuses prenant naissance sur toutes les
roches. De grands lacs, certains temporaires, certains en voie d’assèchement, abritent des
Dipneustes ; l’isolement géographique y a donné lieu à des spéciations nouvelles de
Mollusques (exemple : le Lac Tanganyika). Au Sud encore, après la savane humide, c’est
la forêt vierge équatoriale dont l’humidité abondante provient des vents atlantiques non
freinés par une côte à mangroves, particulièrement basse, celle du Sénégal et du Golfe de
Guinée. La succession des climats se retrouve en sens inverse entre l’Equateur et le Cap :
là se place l’important désert de Kalahari dont nous avons vu se former l’esquisse au
Pliocène.
vierges sur le Brésil (Amazonie) et sur le Paraguay, forêts coupées de savanes humides
(sertao) où s’établissent des lacs temporaires (à gâteaux de Cyanophycées) et sillonnées de
longs et larges fleuves, par exemple l’Amazone qui, prenant sa source dans les Andes,
traverse tout le continent dans de larges plaines alluviales où ses affluents et lui déposent
des boues fines souvent encombrées de dépôts charbonneux et réducteurs issus des forêts
voisines. La partie Est offre des maxima dans la distribution des pluies 1/2 cm à Rio de
Janeiro, 330 cm à Cayenne. Mais la Cordillère des Andes forme une barrière
infranchissable à ces vents orientaux, et le liseré côtier, par exemple au Chili, baigné par
l’océan Pacifique que refroidissent des courants venant du Sud (courants de Humboldt),
est occupé par de véritables déserts.
l’hémisphère Nord où les glaciers alpins progressent d nouveau. Une discussion s’est
engagée sur «l’effet de serre », une des caractéristiques de l’ère industrielle due au rejet de
poussières et de C02 dont la teneur est passée de 0,028% en 1860 ; 0,029% en 1900 à
0,034% en 1980 soit 410 millions de tonnes en plus, continue à s’élever malgré l’effet
tampon de sa dissolution dans l’eau de mer. L’écran ayant un double rôle aux effets
inverses : diminution du rayonnement solaire (vapeur d’eau et poussières) et
ralentissement du refroidissement nocturne (absorption du rayonnement par le C02 et la
vapeur d’eau), il n’est pas possible de prévoir pour l’instant, avec certitude les effets à
long terme. A l’action du C02 s’ajoute celle du méthane produit par les rizières, les
marécages, les dépôts d’ordures et les intestins en particulier ceux des ruminants. En
revanche le soufre rejeté par les industries et les volcans, générateur des « pluies acides »
forme des aérosols qui réfléchissent les rayons solaires et masquent ainsi l’effet de serre.
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
CHAPITRE I. TRAITS PERMANENTS DE LA PHYSIONOMIE TERRESTRE ............................... 2
I.1. Structure et composition du globe terrestre .................................................................................. 2
I.2. Principaux ensembles morphologiques de la croûte ..................................................................... 3
I.2.1. Océans .................................................................................................................................... 3
I.2.2. Rifting (océanisation) ........................................................................................................... 10
1° Faillage continental .............................................................................................................. 10
2° Accrétion océanique ............................................................................................................. 11
I.2.3. Chaînes de montagnes .......................................................................................................... 12
I.2.4. Transgressions et régressions marines ................................................................................. 15
I.2.5. Unités chronostratigraphiques .............................................................................................. 24
I.2.6. Climats et Snowball carth model ......................................................................................... 25
I.2.6.1. Climats .......................................................................................................................... 25
I.2.6.2. Paramètres orbitaux ....................................................................................................... 26
I.2.6.3. Snowball earth............................................................................................................... 27
I.2.7. Cycle des Supercontinents ................................................................................................... 28
a) Rodinia .................................................................................................................................. 29
b) Gondwana ............................................................................................................................. 29
c) Pangea................................................................................................................................... 30
I.2.8. Milieux de vie des principaux organismes ........................................................................... 30
Chapitre II. FORMATION DE LA CROUTE ET EVOLUTION DU MANTEAU ............................. 34
II.1. Origine de la Terre ..................................................................................................................... 34
II.1.1. Observations astronomiques ............................................................................................... 34
II.1.2. Données planétologiques .................................................................................................... 36
II.1.3. Données géologiques : protoplanète hadéenne ................................................................... 37
II.2. Croissance des continents .......................................................................................................... 39
II.2.1. Apports de la géochimie ..................................................................................................... 39
II.2.2. Lithologie des terrains archéens ......................................................................................... 40
II.2.3. Tectonique archéenne ......................................................................................................... 41
II.2.4. Passage de l’Archéen au Protérozoïque .............................................................................. 42
II.3. Evolution de la croûte continentale ........................................................................................... 42
II.4. Etat du manteau actuel ............................................................................................................... 43
Chapitre III. EVOLUTION DE L’ATMOSPHERE ET DE LA BIOSPHERE .................................... 45
III.1. Formation de l’atmosphère et de l’hydrosphère ....................................................................... 45
III.1.1. Origines ............................................................................................................................. 45
III.1.2. Extraction du CO2 et accumulation de l’O2 ....................................................................... 45
III.2. Origine de la vie ....................................................................................................................... 46
III.3. Interactions atmosphère, hydrosphère, biosphère..................................................................... 48
Chapitre IV. PALEOGEOGRAPHIE GENERÀLE .............................................................................. 50
IV.1. Terreneuvien (541-521 Ma) ..................................................................................................... 50
IV.2. Cambrien moyen (521-509 Ma) ............................................................................................... 51
IV.3. Cambrien supérieur (509-485,4 Ma) ........................................................................................ 52
IV.4. Ordovicien inférieur (485,4-470 Ma) ....................................................................................... 54
137