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3 ème partie :

Gîtologie
1) La gîtologie
La gîtologie est la science qui étudie les gisements (ou
gîtes) de minerais exploitables.

Ses principaux objectifs sont donc:

1- la prospection de concentrations minérales


économiquement intéressantes.

2- de minimiser l'impact environnemental de leur


exploitation..
2) Son historique
La recherche des substances minérales est une très
vieille activité.

Ainsi l'âge de pierre définit l'utilisation du silex, chert,


argiles, etc., comme arme, ustensile, sculpture, pigments.

L'usage de ces substances minérales implique que


l'Homme savaient comment les découvrir et les extraire.

Les premiers métaux étaient recueillis à l'état natif.

La recherche et l’exploitation des minerais ont demeuré


longtemps du domaine de la philosophie et de la magie..
Afin d’expliquer et de
classifier les gisements,
plusieurs hypothèses ont
pu être avancées!
Tentative de classification d’Agricola

Depuis 1160, Agricola a tenté de classifier les minéralisations


en fonction de la nature des minéraux in situ ou bien
transportée, alluviale.

Les minéralisations in situ furent ensuite classifiées selon


leur forme :

- Filons;

- Lits;

- Stockworks.
- filons:
Remplissage d’une fracture dans une roche;

Agricola fut aussi le premier à reconnaître que les filons


se trouvent dans des fractures plus jeunes que la roche qui la
contient.
Il spécula que les filons se forment lorsque des solutions
circulent dans ces fractures.
Descartes dans Principia Plilosophae (1644), envisage
des exhalations des profondeurs de la Terre..
- lits:
Ce sont de petits niveaux
parallèles à la stratification;

- stockwork :
sous forme d'un réseau très
densifié de petits filons;

- ...etc.
Les explications des Neptuniens et plutonistes
Au début du 19ème siècle, le débat entre neptuniens
(Werner) et plutonistes (Hutton) fait rage.

A- Les neptuniens argumentent que:


1- les roches sédimentaires, ignées, métamorphiques,
précipitent des eaux de surface ou marines pour être ensuite
transformées par l'enfouissement;

2- les veines sont formées descendant dans des fractures dans


le fond marin où précipitent les minéraux.

B- Pour les plutonistes, les gîtes minéraux sont des


injections ignées à partir d'un pluton..
Explication d’Elie Baumont
Elie de Baumont reconnaît que la vapeur d'eau peut être
une phase de l'activité volcanique.

Et il proposa que les veines soient des dépôts formés par la


circulation de ces vapeurs dans des fractures.

Plus tard, il suggéra que les eaux souterraines chaudes sont


le produit de la circulation profonde des eaux météoriques.

Ces eaux chaudes circulantes étaient importantes dans la


formation des gîtes minéraux.
Il suggéra aussi que des vapeurs volcaniques sont capables de
former des dépôts divers sur les fond marins..
Sécrétion latérale par les eaux météoritiques.
L’hypothèse de la sécrétion latérale par les eaux
météoritiques a été émise au milieu du 19ème siècle.
Cette théorie suggère que les eaux météoriques percolent dans
les roches encaissantes et y dissolvent les métaux et les
précipitent dans des fractures.
Hypothèses ascensionnistes .

A la fin du 19ème siècle, les auteurs (Posepny et De


Launey) proposaient que les métaux soient transportés par des
solutions ascendantes d'origine profonde.
Au début du 20ème siècle, le norvégien Vogt utilisa la
physico-chimie pour déduire que les eaux hydrothermales
pouvaient être le produit de la différenciation magmatique..
Cette évolution des idées a été
précurseur à la
classification de lindgen (1933).
lindgen sépara les gîtes minéraux:

+ en gisement par concentration mécanique ou chimique:

ces derniers étant formés par les eaux météoriques en relation


avec les magmas;

+ en forme de dépôts pyrométasomatiques de remplacement:

Transformation des roches encaissantes à haute température à


proximité d'intrusion ignées;

+ en forme de gîtes hydrothermaux:

formation à partir de solutions aqueuses chaudes..


Lindgen divisa les gîtes hydrothermaux en fonction de la
température et la profondeur de formation.

Il introduit les termes toujours d’actualité de :

- épithermal:

==> basse température, 50-200°C, et à proximité de la


surface ;
- mésothermal:
==> température, 200-300°C, et pressions moyennes;

- hypothermal:

==> température, 300-500°C, et profondeur élevée..


3) Définitions
MINERAI

du latin minera qui veut dire mine

Un minerai est une roche contenant des minéraux utiles en


proportion suffisamment intéressante pour justifier
l'exploitation.

Il nécessite des transformations pour être utilisés par


l'industrie.

Par extension, le terme «minerai» peut également désigner


directement les minéraux exploités..
Syngénitique :
se dit d'une minéralisation qui
s'est formée en même temps
que la roche encaissante.

Exemple:
sulfures massifs volcanogènes.
Épigénitique :
se dit d'une minéralisation qui
s'est formée après la roche
encaissante.

Exemple :
- filons de quartz aurifères.
Stratobound:

se dit d'une minéralisation


qui est encaissée
uniquement par une unité
de roche encaissante.

Stratiforme:
corps minéralisé ayant la
forme d'une strate (tabulaire),
et qui est concordant avec la
stratigraphie encaissante.
Observés dans des gîtes
syngénétiques.
4) Classifications
La classification des gîtes est l’essence même de la gîtologie.

Le but d'une classification des gîtes est de constituer des


groupements sur la base d'analogies entre les gîtes, afin de
faciliter la découvertes de gîtes semblables.

En pratique, il s'agit de constituer des inventaires des gîtes.

Comme tous les gîtes minéraux sont différents dans le


détail, les classes et types sont basés sur les connaissances
actuelles.

De nouvelles découvertes peuvent éventuellement


bousculer ou fragmenter les anciennes classifications..
Il existe plusieurs systèmes de classifications.

Nous allons utiliser une classification basée en premier lieu


sur l'association génétique du gisement avec:

- soit un processus magmatique;

- soit un processus hydrothermal;

- soit un processus sédimentaire.


5) Modèles descriptifs et génétiques

Les modèles de types de gîtes constituent l'étape qui


vient après la classification.
Objectif des modèles

Leur but ultimes des modèles est d'améliorer nos chances


de succès lors de l'exploration pour de nouvelles ressources
minérales.

D’où l’importance des modèles.

Les modèles conditionnent notre attitude, consciemment ou


inconsciemment, et en conséquence notre stratégie dans la
recherche de nouveaux gîtes..
Par exemple, l'interprétation dominante de la première
moitié du siècle était que la plupart des types de gîtes étaient
liés d'une manière ou d'une autre à des intrusions ignés.
Lorsqu’aucune intrusion n'était observée, une intrusion
cachée était postulée.

Encore aujourd’hui, cette opinion demeure répandue.

Par contre il faut toujours se souvenir que les modèles sont


le fruit des connaissances antérieures.
Ainsi de nouvelles découvertes peuvent forcer à les
réexaminer .

Les modèles sont utiles lorsque utilisées à bon escient..


5) Modèles descriptifs et génétiques

Les modèles de types de gîtes constituent l'étape qui


vient après la classification.
Modèles descriptifs
Les modèles descriptifs se basent sur l’observation.

Chaque modèle descriptif renferme la somme des


observations communes ou les plus fréquentes à une classe
de gîtes.

Qualifiés d’empiriques car ils assemblent des observations:

- géologiques;

- géochimiques;

- géophysiques..
Ils ne sont pas basés sur des concepts ou interprétations sur la
formation du type de gîte.

Il arrive que certaines caractéristiques empiriques d'un type


de gisement soit suffisamment bien établies.

Dans ce cas, ils servent de métallotectes.

Un métallotecte est simplement un guide pouvant être utilisé


dans la recherche de gîtes semblables..
Modèles génétiques
Les modèles génétiques émanent de la compréhension
scientifique plutôt que de l’observation des gisements.

Donc les modèles génétiques se basent sur l'interprétation


que l'on se fait du mode de formation d'un type de gisement.

Ces modèles ont le potentiel d'être très efficaces car ils


présupposent une compréhension complète du mode de
formation du type de gîte.

En principe, ils offrent le meilleur outil possible pour


concevoir une stratégie d'exploration..
Importants:
Malheureusement, tous les gîtes d'une classe
diffèrent plus ou moins du modèle pour les raisons
suivantes:
- chaque gîte est unique;

- chaque modèle se base, en majorité, sur les gîtes


les mieux connus, et donc déjà découverts.

Les nouveaux gîtes pourraient donc différer


significativement du modèle..
6) Les différents types de gîtes
6.1 Gîtes hydrothermaux
On désigne par gîte hydrothermal toute concentration
minérale ou métallifère formée à partir de fluides,
essentiellement aqueux, de température inférieure au point
critique de l'eau (473°C).
Les fluides transportent à l'état dissous et complexé des
substances chimiques.
La sursaturation de la solution provoque la précipitation des
minéraux.
La sursaturation se fait dans les conditions suivantes:
- diminution de la température;
- diminution de la pression;
- changement de la composition chimique;
- changement de l'acidité du milieu..
Selon la température de cristallisation des minéraux, on
distingue :

- les gîtes de basse température ou épithermaux formés


entre 50 et 150°C;

- les gîtes de moyenne température ou mésothermaux


formés entre 150 et 300°C;

- les gîtes de haute température ou hypothermaux formés


entre 300 et 473°C..
6.2 Gîtes sédimentaires
les gîtes sédimentaires prennent naissance au cours des
processus conduisant aux dépôts de sédiments dans les
dépressions naturelles (mers, lacs, sebkhas, lagunes, etc.) ou
artificielles (salins, marais salants, etc.).
Gîtes évaporitiques

Ainsi se forment, entre autres, les gîtes évaporitiques, ou


salifères, dont les minéraux principaux sont le gypse, l'halite,
la sylvinite, l'aragonite, etc.
Gîtes détritiques (alluvionnaires)

Les grains, produits de l'érosion d'une roche, sont


transportés par l'eau à une distance plus ou moins éloignée de
leur origine.
Les minéraux les plus denses se déposent les premiers.
C'est ainsi que certains minéraux se concentrent dans des
sites particuliers pour former les gîtes alluvionnaires.
exemples : gîtes alluvionnaires (" placers ") de l'or, du platine.
Les gîtes sédimentaires détritiques se formant, par
transport et concentration de minéraux utiles, dans les
alluvions des cours d'eau et des plages.

Dépôts dans les méandres Plage aurifère Namibie


6.3 Gîtes métamorphiques
Le métamorphisme se situe entre:
1- les processus sédimentaires (faible pression/faible température);
2- les processus magmatiques.
En effet si une roche métamorphique fond, elle devient une
roche magmatique.
Les conséquences les plus directes du métamorphisme est la
transformation minéralogique et parfois chimique de la roche,
par recristallisation.

C’est ce phénomène de
recristallisation qui peut
formé des gîtes.
Gîtes de contact
Ces gîtes de contact sont issus des actions conjuguées de
la chaleur d'un magma intrusif et des fluides qui lui sont
associés sur les roches encaissantes.
L’exemple le plus fréquent est les skarns.
Les skarns sont des roches carbonatées enrichies en
silicates (pyroxènes, épidote, grenats...) et aussi, bien souvent,
en minéraux tels que la scheelite, la molybdénite, la
chalcopyrite, etc..
7) Lois et Réglementations
régissant le secteur minier
Permis de recherche
Il suffit de demander un permis de recherche qui répond
à certaines spécificités comme la durée et l’obligation
d’effectuer des travaux.
Une fois la faisabilité économique établie, le prospecteur a
droit à un permis d’exploitation.

Le permis de recherche est valable pour une période initiale de


3 ans, renouvelable pour 4 ans.

La superficie de chaque permis de recherche est de 16 km2..


Permis d’exploiter

Les droit du permis d’exploitation sont ouverts sous


réserves de payer des droits modiques qui vont de 2 000DH à
7 000DH.

Le permis d’exploitation a une durée initiale de 4 ans.

Cette durée peut être prorogée exceptionnellement à 12 ans..


Fiscalité
Du point de vue fiscal, les équipements servant à
l’exploration sont exonérés de droits de douane.

L’Etat réduit de 50% les impôts des entreprises opérant


dans le domaine mais seulement si celles-ci exportent leurs
produits miniers directement ou indirectement.
Pour les hydrocarbures, l’Etat toucherait une redevance de
7% si le pétrole est découvert à plus de 200m sous les eaux
avec une production de 500.000 tonnes; et pour le gaz naturel,
3,5% avec une production de 500.000 mètres cubes..

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