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COURS DE PROSPECTION MINIERE N 1 ANNEE SCOLAIRE : 2015 - 2016

CHAPITRE 0 : INTRODUCTION A LA RECHERCHE MINIERE

La recherche minière est une activité économique qui consiste à localiser des dépôts de
substances utiles dans l’écorce terrestre pour les mettre à la disposition de l’industrie de
transformation (sidérurgie, joaillerie, métallurgie,…) ou du génie civil. Elle est aussi
ancienne que l’humanité puisque les hommes primitifs déjà, recherchaient des silex
particuliers pour leurs outils de pierres. Plus tard, leurs successeurs s’élancèrent à la
recherche de cuivre stannifère (contenant de l’étain) pour la fabrication du bronze.

Cependant, la recherche minière moderne ne relève plus de prospecteurs chanceux qui


courent les gisements armés de leurs seuls flairs. Elle est donc une activité à but lucratif,
c’est-à-dire qu’elle doit générer à ceux qui la pratiquent des profits, des bénéfices. Elle
comprend deux grandes étapes :
 L’exploration minière qui consiste à trouver des dépôts de substances utiles ;

 L’exploitation minière qui consiste à récupérer la substance utile du dépôt pour la


commercialiser.

Ces substances étant contenues dans des roches, il faudrait donc creuser pour remonter les
fragments de roches dans lesquelles sont disséminées ces substances utiles, ce qui fait de
cette activité une industrie extractive.

La nature très variée de chacune de ces étapes en font une activité multiforme où
intervient une grande diversité de disciplines ; ce qui en fait également un domaine
pluridisciplinaire :

 les géosciences ou sciences de la terre dans leurs complexités et leurs variétés :


géologie, pétrographie, minéralogie, géochimie, hydrogéologie, pédologie, géophysique, …

 les sciences de l’ingénieur : mécanique des milieux continus, mécanique des


fluides, hydrodynamique, géotechnique, …

 les sciences fondamentales : maths, statistiques, chimie, …

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 les sciences sociales et économiques : sociologie, psychologie, marketing,


bourse, négoce international, …

 les sciences politiques et juridiques : code de travail, code minier, code


pétrolier, code de l’eau, code de l’environnement, fiscalité, gestion des risques, …

 l’art de l’ingénierie minière : métallurgie, minéralurgie, procédés de valorisation


et de transformation, sciences séparatives, …

La recherche minière est donc un processus long qui peut durer plus de dix ans depuis les
premières investigations jusqu’à l’exploitation proprement dite qui constitue l’ultime étape.

Les investissements sont élevés. Ils se chiffrent en dizaines de millions de dollar US. Par
ailleurs, les revenus ne sont générés qu’en bout de chaîne après commercialisation de la
substance utile, donc bien des années après le début des premiers investissements. Ils
doivent être susceptibles de couvrir toutes les dépenses engagées depuis le début des
opérations et dégager un profit. Le temps de recouvrement (la durée de remboursement)
des sommes investies (très élevées) est relativement long, ce qui en fait une activité à
haute intensité capitalistique.

D’autre part, la plupart des métaux sont soumis à la loi du marché, source d’un risque
financier. L’on peut donc exploiter à perte. D’autres risques tels que le risque géologique, lié
à une mauvaise évaluation du gîte, ou le risque politique lié à l’instabilité politique ou
institutionnelle, à la nationalisation des exploitations privées, à la justice aux ordres, … font
de la Recherche Minière une activité à risques.

Elle se subdivise en différentes étapes qui se succèdent de façon très logique caractérisées
par une augmentation et une diversification du personnel au cours de ces diverses phases
accompagnées généralement d’une évolution du matériel qui devient de plus en plus
abondant, lourd et complexe, d’investissements de plus en plus importants et enfin d’une
diminution progressive des surfaces en jeu.

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I. DEFINITIONS DES CONCEPTS TECHNIQUES


1. Exploration – prospection
Dans le vocabulaire anglo-saxon, ces deux termes sont interchangeables, c’est-à-dire qu’ils
ont la même valeur. Ce terme englobe toute la séquence des travaux depuis la recherche
des premiers indices (Start-up) jusqu’à l’évaluation du prospect et même la recherche de
minerais additionnels pendant l’exploitation.

Dans le vocabulaire russe, l’on explore le prospect trouvé par la prospection. En d’autres
termes, la prospection est la recherche du prospect (Start-up) qui précède donc
l’exploration qui devient le follow-up, c’est-à-dire l’approfondissement du prospect.

Dans le vocabulaire français et généralement en Europe de l’ouest, c’est tout le contraire du


vocabulaire russe. Ainsi, l’exploration comprend toutes les recherches à grande échelle
pour trouver des indices et la prospection correspond à l’étude localisée des indices.

2. Minéral – Substance Utile – Indice de Minéralisation


Un Minéral est une Espèce chimique naturelle, inorganique se présentant généralement
sous forme de cristal et ayant des propriétés physiques spécifiques.

Une Substance utile est une substance minérale utile ou un métal utile à l’homme.

Un Indice de minéralisation est un Phénomène ou un signe quelconque qui permet


d’établir une corrélation entre sa présence et l’existence d’un gîte non apparent. Un indice
peut être Géochimique (teneur anomale ou anomalie), Géomorphologique, Minéralogique
(l’or dans la pyrite), Stratigraphique ou Structural.

3. Teneur – Clarke – Background – Teneur Anomale – Zone Anomale – Prospect


Une Teneur est une Concentration ou une proportion d’un métal ou d’une substance utile
dans un volume de matériau (roche, eau, plante, …). Elle peut être exprimée en partie par
million (ppm), c’est-à-dire en g/T, en partie par billion (ppb), en pourcentage (%)
relativement abondante (Fe, Pb, Cu, Zn, Mn, …) ou en g/cm3.

Le Background, également appelé fond géochimique, est la teneur moyenne d’un élément
dans un matériau de l’écorce terrestre.

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Le Clarke est la teneur moyenne d’un élément chimique dans l’écorce terrestre.

Une Teneur anomale ou une anomalie géochimique est une Teneur plus élevée
(anomalie positive) ou moins élevée (anomalie négative) que le background. C’est donc une
valeur qui s’écarte du background.

La Teneur de coupure est la teneur en dessous de laquelle l’exploitation ne serait plus


rentable. La teneur de coupure varie en fonction des conditions économiques.

Une Zone anomale est une zone géographique (géochimique) ou structurale


(géophysique) définie par l’ensemble des teneurs ou des valeurs géophysiques anomales.
Généralement appelée par abus Anomalie, c’est ainsi qu’elle sera désignée dans le cours.

Un Prospect est une zone d’intérêt qui, lorsqu’elle présente des indices intéressants pour
la poursuite des travaux, connaît des investissements sélectifs et importants.

4. Gite - Gisement
Un Gîte est une Concentration de substances utiles en quantité suffisante et à teneur
appréciable alors qu’un Gisement est une concentration minérale ou un gite dont
l’exploitation dans les conditions économiques du moment ou dans les conditions
prévisibles à moyen ou court terme peut générer un profit. En pétrole, gisement = champ.

5. Stérile – Minerai – Gangue – Occurrence Minérale – Concentration minérale


On appelle Stérile, un ensemble rocheux qui peut contenir des substances utiles à des
teneurs inexploitables.

Un Minerai est un ensemble rocheux plus ou moins complexe contenant des minéraux ou
des substances utiles, à des teneurs économiques, que l’on peut extraire dans l’immédiat ou
dans un proche avenir avec profit dans les conditions économiques du moment. La notion
de minerai comporte des dimensions chimiques (constitué d’un ou plusieurs minéraux),
d’ordre économique (notion de rentabilité, d’exploitabilité et valeur des minéraux utiles
contenus dans le minerai) et d’ordre temporel (le cours peut changer dans le temps) et
d’ordre spatial (si l’on doit changer d’environnement, le minerai peut ne plus être rentable).
Lorsqu’il n’est pas rentable, le minerai est appelé stérile.

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Une Gangue est un ensemble rocheux dépourvu de la substance utile, partie non
intéressante du minerai.

Une Occurrence minérale est une Preuve tangible et visible de l’existence d’une
minéralisation.

Concentration minérale : Volume de roche dont la teneur en une substance utile donnée
(minérale ou métal) est supérieure à la teneur de cet élément dans les roches encaissantes
situées à l’extérieur du volume.
Si la teneur, tout en étant inférieure à la teneur minimale des mines en activité dans un
environnement semblable, n’est pas trop éloignée, la concentration sera appelée
occurrence ou gite.

6. Ressources – Réserves - Concentrés

Les Ressources expriment le tonnage d’un gîte et les Réserves, le tonnage d’un gisement.
Les réserves peuvent être qualifiées de possibles, de probables ou de prouvées.
Les réserves sont donc inclues dans les ressources puisqu’un gisement est d’abord un gîte.
Mais un gîte n’est pas forcément un gisement.

Un Concentré est un Produit semi – fini issu de l’unité de traitement, qui contient outre la
substance utile recherchée, d’autres substances sous forme d’impuretés. Généralement
destiné à l’affinage dans les fonderies, il se présente en général sous forme de lingot.

II. APERÇU SUR LES GITES MINERAUX ET LES SUBSTANCES MINERALES


1. facteurs de mise en place
La Source de minéralisation : de la substance utile ou du gite minéral (Exemple : un magma)
Le Transport : comment est-ce qu’elle ou il se déplace ?
Le Magasin : les endroits où elle ou il est la ou le plus concentré.
Le Piège : les obstacles qui l’empêchent de continuer son chemin.

Remarque : La relation magasin – piège constitue la métallotecte. C’est en d’autres termes


l’ensemble des processus qui ont conduit à la mise en place de la minéralisation.

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2. Classification des gîtes minéraux


De nombreuses classifications existent selon la genèse, la forme…

3. Classification des substances minérales


Deux grands groupes sont à distingués : les ressources minières et les ressources
énergétiques.

 Ressources minières : ensemble des matières premières minérales non


énergétiques. On a deux groupes :
 Substances minérales métalliques :
- métaux ferreux ;

- métaux non ferreux ;

- terres rares ou lanthanides ;

Remarque : les métaux servant aux alliages sont dits de base.

 Substances minérales non métalliques :


- Les matériaux de construction ;

- Les engrais ;

- La céramique ;

- Les isolants ;

- Les abrasifs ;

- Les pharmaceutiques ;

- Les pierres précieuses ;

 Ressources énergétiques
Nous avons les hydrocarbures et les substances radioactives.

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II. UNE ACTIVITE STRUCTUREE


La recherche minière fait appel à de nombreuses méthodes de prospection que sont :
 Prospection géologique ou prospection au marteau pour rechercher des indices
géologiques par la cartographie géologique.

 Prospection minéralogique dans les bas-fonds au pied des collines et sur les flancs
des collines pour la recherche de minéraux denses dits lourds.

 Prospection géochimique pour la découverte des gisements métallifères


subaffleurants ou cachés en mettant à jour les fantômes de concentration minérale
(anomalie géochimique).

 Prospection géophysique pour la mise en évidence des discontinuités par la mesure


des paramètres physiques des formations.

 Puits et tranchées pour étudier la continuité en profondeur d’un indice vu en surface


ou en subsurface.

 Les sondages pour définir la géométrie d’un gîte, le modéliser et l’évaluer.

Le caractère risqué de la Recherche Minière justifie sa mise en œuvre prudente dans la


recherche des gîtes minéraux. A divers moments donc, il faudrait prendre des décisions. En
effet, face aux risques financiers importants et à la variation des cours des substances, la
recherche peut connaître une stagnation ou une intensification.

En dehors des décisions dictées par la conjecture économique, il y a des décisions qui
relèvent du domaine technique. Ainsi, l’activité de recherche sera un processus structuré en
plusieurs phases.

A la fin de chacune, la probabilité de découverte doit être évaluée et une décision prise :
abandonner le projet partiellement ou totalement ou continuer.

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1. Phase d’exploration : documentation (environ 3 mois)


C’est la phase initiale de cette activité. Au cours de celle-ci, il faut non seulement conforter
les notions de base (en évitant de se focaliser uniquement sur les notions géologiques),
mais également recenser un ensemble d’informations techniques, économiques, politiques
et sociologiques. Cependant vis-à-vis de toutes ses informations, il est sage d’observer un
esprit critique de discernement en se posant des questions puisqu’une information n’est
pas une donnée.

En effet, une donnée est une information débarrassée de sa partie subjective. Aussi la
qualité des données sera-t-elle le reflet de notre pertinence et donc de la décision que nous
aurons prise d’accorder de l’importance à telle ou telle information.

L’exploration est donc une phase de recherche documentaire au cours de laquelle le


prospecteur cherche à positionner la zone du projet dans un contexte géologique et
métallogénique régional favorable en acquérant une documentation technique
constituée de cartes (base topographique).

Elle commence par l’examen de cartes régionales de petites échelles qui ne présentent
certes pas les mines individuelles, ni les provinces métallogéniques, mais elles exposent les
grands traits de la géologie et de la métallogénie, permettant ainsi de se forger une bonne
idée d’ensemble (vision synoptique). Exemple la carte internationale des gîtes et minéraux
d’Afrique à l’échelle de 1/5.000.000.

Elle se poursuit par le report des observations et données diverses (travaux miniers passés
ou actuels signalés par les archives ou la tradition orale : puits, tranchées, galeries, artisanat
minier, mines, …) sur cette base topo.

Remarque : mieux qu’un long rapport descriptif et subjectif, la carte constitue un


document synthétique fondamental qui résume les données, présente les
hypothèses et soutient les prises de décision. C’est pourquoi, il faudra
toujours privilégier cet indispensable outil d’aide à la décision.

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Au final, la sélection d’une zone de projet fait suite à l’acquisition de données générales sur
les facteurs de production des zones potentielles (conditions générales de production
susceptibles d’avoir une influence sur la rentabilité du projet.

Ces facteurs de production sont le climat et la végétation, les caractéristiques sociologiques


des populations, la main-d’œuvre existante (diversifiée, qualifiée, abondante, onéreuse,
jeune,…), l’énergie (forme, coût, accessibilité, …), l’existence d’autres dépôts miniers dans la
zone (nature, localisation), facilités (routes, rails, port, télécommunications), et les données
juridiques : cadre réglementaire et institutionnel, législation minière, droit foncier,
législations environnementale et fiscale, droit du travail, …

2. Phase de reconnaissance : cartographie (environ 2 mois)


C’est la phase au cours de laquelle le géologue se rend sur le terrain.

La zone du projet ayant été positionnée dans un contexte donné, des études de bureau
permettent de préparer des visites de terrain.

 Etudes de bureau : S’inscrivant dans la droite ligne de la cartographie de la phase


précédente, ces études permettent d’orienter les investissements à partir de supports de
base établis par la compilation des données préexistantes. Une carte de compilation à
l’échelle de 1/200 000, enrichie des données topographiques et géologiques sera établie à
partir d’images satellitales ou de photos aériennes.

 Acquisition des images satellitales et/ou des photographies aériennes :

 Les images satellitales : la vision synoptique qu’elles offrent de la zone


étudiée, constitue leur principal apport. Les plus utilisées sont les images en noir et
blanc. Les images satellitales après interprétation font ressortir des linéaments qui
sont virtuels tant que l’on ne sait pas rendu sur le terrain. Elles semblent cependant
avoir des limites dans les zones à fortes couvertures nuageuses et à épais couvert
d’altération.

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 Les photographies aériennes : les photos radar bien que de faible résolution
permettent d’éviter des photos déformées dans les zones de relief et passent à travers
le couvert nuageux et même végétal. Sur les P.A. présentées en noir & blanc,
quartzites, calcaires et roches ignées feldsiques ou acides apparaissent dans des tons
clairs puisque réfléchissant un fort taux de la lumière incidente ; schistes et ardoises
en tons sombres ; coulées basaltiques et dykes amphibolitiques en presque noir.

Remarque : au cours de la reconnaissance aéroportée, peut être aussi menée la


géophysique aéroportée (mesures de divers paramètres physiques : intensité
du champ magnétique, réponse à une excitation électromagnétique,
radioactivité, …).

Sur les Photos Aériennes et les images satellitales, on recherche en particulier les
structures linéaires : on arrive à reconnaître une organisation linéaire du réseau
hydrographique ou des alignements rectilignes de dépressions ou de crêtes. Cependant,
tant que ces infos n’ont pas été vérifiées sur le terrain, il faut les considérer comme
des linéaments de photo ; une structure qui recoupe plusieurs zones structurales peut
aussi bien être un filon, un dyke, une faille, une clôture, une route, un cours d’eau, une
fracture, … De même une structure linéaire inexpliquée peut s’avérer l’expression floue
d’une faille recouverte par des sols ou des alluvions.

Remarque : l’interprétation des P.A. permet l’élaboration des cartes photogéologiques


qui sont en général, avec les images satellitales, le meilleur investissement que
peut faire une société minière pendant la reconnaissance. Cependant, l’effort
d’investigation fondamentale du terrain à pied ne doit être négligé.

 Les études de terrain : La reconnaissance étant le contrôle du cadre géologique, elle


impose de se rendre sur le terrain. En C.I., la reconnaissance au sol requiert l’obtention
d’une autorisation de reconnaissance délivrée par les services miniers.
On distingue :

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 Les visites : concernent particulièrement les anciens travaux et autres indices


existants et les infos tirées des P.A. et images satellitales (zones de contact,
linéaments,…).

 Les géotraverses : concernent les zones sommairement ou non encore


couvertes par la cartographie, s’étendant entre deux (2) zones géologiques connues. Le long
d’un parcours traversant la zone à étudier (géotraverse), le vide géologique peut être
rapidement comblé.

La reconnaissance au sol met généralement en œuvre l’échantillonnage d’affleurements


rocheux, des observations à la loupe binoculaire ou au microscope de terrain,
l’échantillonnage de sédiments de ruisseau, la concentration des minéraux lourds dans les
alluvions, le fonçage des puits et des tranchées pour vérifier des infos ou d’anciens travaux
et non à grande échelle).

REMARQUE : la meilleure manière de commencer un programme de recherche minière


reste de se faire une idée préalable du gisement auquel l’on peut s’attendre.
Ainsi à la fin de cette phase, en exploitant toutes les évidences géologiques de
base acquises, à partir des données accumulées et recoupées sur chaque
zone, le géologue doit pouvoir s’attendre à un modèle de gisement (intrusif,
métamorphique, sédimentaire, d’altération météorique, placer,…).

Toute la chaîne de la prospection consiste alors en une série d’opérations destinées à tester,
à réviser et à tester encore et encore le modèle original jusqu’à ce que l’on puisse vérifier
l’existence du gisement ou abandonner le projet.

Les données recueillies sont transférées sur des cartes thématiques (tectonique,
occupation des sols, développement industriel, indices, …) qui illustrent un rapport de
synthèse comprenant l’exposé des facteurs d’appréciation (géologiques, gîtologiques,
régionaux, …).

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Les conclusions du rapport indiquent :

 les zones d’intérêt spécifique à prospecter dans un ordre de priorité ;

 le model de gisement attendu et la nature probable du minerai ;

 les méthodes de prospection à mettre en œuvre, le matériel et le personnel ;

 le programme de recherche à mettre en œuvre, sa durée et son coût, les


chances de découverte ;

 les bénéfices probables (intérêt) des recherches ;

 les recommandations et une proposition de décision.

Si l’on décide de poursuivre les investigations, un titre minier doit être sollicité. En CI, c’est
le permis de recherche qui est accordé par décret sur proposition de la COMINE. Il accorde
à son détenteur le droit exclusif de rechercher une ou plusieurs substances utiles indiquées
dans les limites du périmètre du permis.

La reconnaissance est une phase de contrôle du cadre géologique au cours de


laquelle le prospecteur recherche un endroit à cartographier.

3. Phase stratégique (prospect) : cartographie régionale (1 à 2 ans)


C’est une phase cartographique au cours de laquelle l’on recherche des points d’accrochage
(indices et anomalies significatifs) dans une zone d’étendue pouvant variée de 50 à 1000
km2, identifiée en phase de reconnaissance comme propre à la poursuite des travaux. Deux
cas de figure peuvent se présenter :

 La recherche pluri-minérale en terrain vierge (en anciens travaux) : elle


s’intéresse à toute substance utile ainsi qu’aux liaisons les plus apparentes entre les
minéralisations et le contexte géologique. Elle est du ressort des services géologiques et
miniers de l’Etat. Elle permet d’acquérir des données pour étoffer les cartes géologiques et
d’indices pour servir de guides aux promoteurs de projets miniers.

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 La recherche monominérale (avec quelques éléments intimement associés) :


spécifique à un minéral. Le prospecteur a déjà procédé au paramétrage technique et
économique propre à la substance recherchée et au contexte géologique concerné (qualité
du minerai). C’est généralement le ressort des compagnies minières. Les prospecteurs
procèdent généralement par :

 Des études photogéologiques : permettant le choix des itinéraires de


recherche et de mise en œuvre des techniques de prospection ;

 La cartographie régionale : en vue de l’élaboration d’une esquisse


géologique, l’acquisition d’indices de minéralisation par l’observation des
affleurements, des éboulis,

 La prospection alluvionnaire à prélèvements irréguliers et non systématique.

 prospection géochimique alluvionnaire partiellement couplée si nécessaire à


la géochimie sol en basses zones avec une densité moyenne de prélèvement.

 prospection géophysique aéroportée : magnétisme, électromagnétisme et


radiométrie.

L’échelle de travail varie de 1/200 000 à 1/50 000 ; les travaux durent quelques semaines à
quelques mois. Les moyens humains sont beaucoup plus importants qu’en reconnaissance.
Le programme de recherche est mis en œuvre par tranches représentant des campagnes.
Une campagne dure un mois à 45 jours.

La phase stratégique est une phase de cartographie au cours de laquelle le prospecteur


recherche des points d’accrochage. Elle aboutit à un rapport illustré (cartes) délimitant des
zones idoines à la poursuite des travaux par des méthodes identifiées.

4. Phase tactique (gites) : cartographie de détail (environ 2 à 4 ans)


C’est une phase de contrôle des points d’accrochage mis en évidence précédemment. Elle
consiste essentiellement en l’approfondissement de l’indice ou de l’anomalie en
recherchant son extension en surface et en profondeur.

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Elle vise en réalité à circonscrire la minéralisation, de réduire le champ d’étude. Les


prospecteurs procèdent par :

 La Cartographie géologique de détail aboutissant à une carte de détail intégrant les


informations topographiques et minières ;

 La Prospection alluvionnaire générale et (semi) systématique (recherche du gîte


primaire) ;

 La Prospection géochimique généralement sol à mailles régulières de plus en plus


resserrées et à échantillonnage systématique de surface ou à la tarière ;

 Les Puits et les tranchées pour étudier l’indice ou pour rechercher le minerai ;

 Prospection géophysique au sol : magnétisme, électromagnétisme, résistivité,


gravimétrie, …

 Les Sondages destructifs (RAB, RC) et carottés (Diamond).

L’échelle de travail varie de 1/20 000 à 1/5 000 ; les travaux peuvent durer quelques
années. Les moyens humains, matériels et financiers sont beaucoup plus importants qu’en
stratégique. Le personnel est de plus en plus diversifié au cours de cette phase et les
investissements de plus en plus élevés.

A ce stade, il importe de s’assurer que l’on sait récupérer la substance utile du minerai. Les
premiers tests de valorisation sont donc réalisés de même qu’une pré-étude économique
d’orientation. Les cibles sont classées par ordre d’intérêt et celles qui sont peu propices à la
poursuite des travaux seront mises en portefeuilles. Les cibles qui doivent faire l’objet
d’une reconnaissance approfondie et d’une évaluation plus précise sont appelés prospects.
La poursuite de leur investigation nécessite des partenaires financiers parce que très
coûteuse.

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La phase tactique est une phase de cartographie de détail au cours de laquelle le


prospecteur étudie l’extension du point d’accrochage.

5. Phase systématique : cartographie et évaluation du gite (1 à 2 ans)


C’est une phase de détermination des réserves, des méthodes d’exploitation et de
traitement qui permettent de réaliser les études de rentabilité. Elle peut être scindée en
deux parties :

 La reconnaissance du corps minéralisé : consiste à étudier les variations dans le


corps minéralisé pour mieux le cerner. La surface d’investigation varie généralement de 0,5
à 5 Km² et l’échelle des travaux de 1/1000 à 1/100 pour une première durée de quelques
mois. Les travaux comprennent un levé topo précis, de la géophysique de détail, des
sondages carottés à maille resserrée. Ces données permettent d’élaborer un modèle
géologique. Le corps minéralisé étant un ensemble relativement complexe et hétérogène, le
modèle géologique est sa décomposition en blocs élémentaires homogènes. Les
caractéristiques de chaque bloc sont obtenues par les méthodes géostatistiques.

A ce stade, les tests de valorisation sont réalisés pour choisir la méthode de traitement
garantissant une récupération optimale. Les études géotechniques sont également
réalisées sur des échantillons provenant de sondages carottés grands diamètres (PQ…)
puisqu’il faut déjà penser à la mine.

 L’évaluation économique du gîte : il s’agit véritablement du calcul des réserves qui


débouche sur les études de rentabilité. A partir du modèle géologique, un modèle
économique est conçu. Pour ce faire, une étude de marché déterminera le prix de vente du
concentré d’autant plus qu’il s’agit de trouver aujourd’hui le prix d’un produit qui sera
commercialisé plus tard et qui est soumis à la loi du marché.

L’optimisation du modèle économique conduit à la délimitation du gisement, voire des


contours de la future mine. Ses résultats sont résumés dans l’étude de faisabilité qui
constitue un document de synthèse présentant les conditions générales de production et
justifie les choix techniques opérés.

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Si l’étude de faisabilité conclut que la réalisation du projet dégagerait un profit, le corps


minéralisé sera qualifié de gisement.

En Côte d’Ivoire, ce document servira de base à l’obtention d’un permis d’exploitation qui
autorise le promoteur à exploiter le gisement.

Est-il rentable de construire la mine ? Si oui, l’on a alors un gisement. Si non, le projet est
mis en portefeuille et l’on a affaire à un gite.

6. Phase de développement : préparation du chantier d’exploitation


(Environ 1 à 2 ans)
L’exploitation commence par une phase de développement au cours de laquelle on procède
aux divers aménagements (aires de stockage du minerai, verses à stérile, …) et
constructions des infrastructures (voies d’accès, bâtiments, laboratoires, cités minières
éventuellement), à l’acquisition des équipements et du parc roulant, à l’installation de
l’unité de traitement (usine), au recrutement et à la formation du personnel.

On prépare l’accès au corps minéralisé.

7. Phases de pré-production (environ 6 à 12 mois) et de production


S’ensuit une phase dite de pré-production au cours de laquelle l’exploitation débute certes,
mais est axée sur le règlement des paramètres de production.

C’est la phase transitoire avant d’atteindre la phase de production. Les capacités de


production s’accroissent progressivement pour atteindre le rythme de croisière fixé
(cadence de production fixée pour l’exploitation), ce qui correspond à la phase de
production.

La cadence de production est la quantité de production de minerai traité par unité de


temps. Cependant on y produit déjà la quantité de minerai qu’on peut vendre.

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L’on atteint la phase de production lorsque la cadence de production est atteinte. Tous les
paramètres sont réglés comme une horloge.

Au total, la recherche minière est un long processus qui peut durer plus de 10
ans depuis les premières investigations jusqu’à la commercialisation du
premier lingot. C’est une activité très ordonnée à cause des risques auxquels
elle est soumise.

Exercice : Définir les termes suivants :

 Les Teneurs :
Teneur de coupure limite, Teneur de coupure d’équilibre, Teneur de coupure optimale,
Teneur géologique, Teneur minière, Teneur limite d’exploitabilité,

 Les Réserves :
Réserves possibles, Réserves probables, Réserves prouvées,

 Les Indices :
Indice géochimique, Indice géomorphologique, Indice minéralogique, Indice
stratigraphique, Indice lithologique, Indice structural,

 Les Gites :
Gite exogène, Gite endogène, Gite supergène, Gite hypogène, Gite pneumatolitique, Gite
orthomagmatique, Gite pegmatitique.

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CHAPITRE 1 : PROSPECTION GEOLOGIQUE OU AU MARTEAU


Un gisement résulte d’un évènement particulier dans la croûte terrestre qui aboutit à la
concentration des minéraux qu’on ne trouve pas dans les roches environnantes. La mise en
place d’une minéralisation découle donc d’un accident géologique. Ainsi, en observant la
géologie de la zone, le géologue ou le minier peut mettre en évidence ces accidents. C’est le
but visé par la prospection au marteau ou prospection géologique. C’est une méthode de
prospection qui consiste à rechercher des indices de minéralisation par l’observation des
affleurements (rocheux) et éboulis le long d’itinéraires méthodiquement choisis.
On la confond généralement à la cartographie géologique mais en réalité, c’est de la
cartographie géologique « plus », c’est-à-dire qu’en plus de la cartographie ordinaire, il y a
la recherche d’indice de minéralisation. Selon le stade des travaux (cartographie régionale
ou cartographie de détail) sa mise en œuvre varie. Son objectif premier est donc de relever
ou de retrouver les liens qui existent entre les formations géologiques du milieu ou de la
zone de prospection et la substance utile ou la minéralisation.

I. CARTOGRAPHIE REGIONALE
1. Généralités
But : sélection d’une zone d’intérêt (celle qui regroupe le plus d’indices) ;
Contexte : absence d’indices de minéralisation
Objectif spécifique : recherche d’indices géologiques
Résultats : esquisse géologique (intégrant les indices)

2. Moyens
a. Moyens matériels
Généralement pour toute campagne de prospection, il faut un :
 Moyen de locomotion : moto, 4x4, hydravion, hélicoptère, …

 Matériel de sécurité et de communication : bottes, chaussures de sécurité, gants,


lunettes, chapeau, talkies, radio, boite à pharmacie, pierre noire, armes à feu éventuelles,
gourde (citerne d’eau), tentes.

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Spécifiquement pour la mise en œuvre de la méthode, il nous faut un :


 Matériel d’orientation : une carte topo à l’échelle : 1/50.000 à 1/200.000 ; une
boussole, un GPS, les photographies aérienne.

 Matériel de travail, d’observations et de mesures : un clinomètre (pendage), un


clissimètre (pente), un ruban-mètre, des jalons, des machettes, une planchette topo, des
réactifs, une loupe, des stylos, des crayons, un marker, un Marteau, des appareils photo, une
camera numérique, un carnet de terrain, …
 Matériel de conditionnement : éventuellement des sacs (en jute ou en toile).

b. Moyens humains
 Un Géologue minier (prospecteur en chef) ;

 Des Aides géologues (soient techniciens supérieurs expérimentés, soient


Ingénieurs des techniques) ;

 quatre à cinq ouvriers par équipe dont un ou deux spécialisés pour les visées et
mesures de distances. Les ouvriers ouvrent, lèvent les itinéraires et transportent les
échantillons. Les géologues font les observations géologiques.

3. Méthodologie de mise en œuvre


a. Choix des itinéraires
Le choix des itinéraires se fait de façon à trouver le plus d’affleurements possibles à partir
d’une carte topo ou d’une carte du réseau hydrographique ou de photos aériennes, le long
des cours d’eau et à proximité des hameaux.

b. Levé des itinéraires


Les itinéraires se font directement sur un support topo, ou d’abord sur papier calque à
l’aide de la planchette topo et dans le carnet de terrain avant le report sur un support topo.
Ce levé se fait par segmentation de l’itinéraire en portion rectiligne dont on mesure la
direction (visée à la boussole) et la distance (ruban-mètre, topo-fil). L’utilisation d’un GPS
simplifie le levé et le rend rapide en le traçant directement. Il constitue donc un
investissement prioritaire.
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c. Observation des sols et de la végétation


 Sols : couleur, type (gravier, sable, Argile), Changements ;

 Végétation : Abondance, Nature (herbacée, arbustive, Clairière), changements ;

NB : En cas de minéralisation, il faut observer la végétation associée car c’est un guide


potentiel. (Exemple : La violette calamine (bissap) est un indice pour le zinc.) En l’absence
d’affleurements, les éboulis feront l’objet d’une attention particulière (nature
pétrographique, présence de minéralisation).

d. Observation des affleurements


Il faut Localiser les affleurements pour les positionner ultérieurement sur la carte et les
numéroter, car la description se fait dans le carnet. Exemple : YF1, YF2, …

La description de l’affleurement concerne :


 Le Mode d’affleurements : dalle, dôme, bloc,…

 L’Extension : largueur, longueur,…

 La Pétrographie : couleur, texture, structure, minéraux, casser et mouiller les


échantillons ;

 Mesures structurales : pendage, mesures diverses des structures (fractures,


schistosité, décrochements, cisaillement, fente, stries, miroirs de faille).

 Autres : le Degré d’altération, les Modifications


pétrographiques (tourmalinisation, grésenification), la Recherche des minéralisations (à
l’œil nu, à la loupe, utilisation de réactifs) S’il y a minéralisation, faire un échantillonnage
systématique dans la partie à minéralisation non visible.

 Quelques réactifs : les réactions permettent de mettre en exergue des


occurrences sans les voir.

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4. Résultats
 Carte de cheminements ou d’itinéraires (1/50.000) ;

 Carte d’affleurements : infos structurale et minières (1/50.000) ;

 Carte d’échantillonnage ou de prélèvement (1/50.000) ;

 Carte de minéralisation ou d’indices ;

 Fiche d’indice pour chaque indice découvert ;

 Esquisse géologique : C’est une carte de synthèse établie par corrélation des
données géologiques (carte d’affleurements, pendage, structurale) superposées à la topo.
Elle suggère les zones de contact en intégrant les infos structurales et minières observées.
Pour son élaboration, on se sert des points symboles parmi lesquelles le granite (), la
rhyolite () le gabbro ( ), le trachyte ( ), la dolorite ( ), le basalte ( ), le Quartz ( ), le filon ( ),
les tranchées ( ), le puits ( ), les éboulis ( ), le micaschiste ( ), le calcaire ( ), le grés ( ), le
sable ( ) le pendage ( ), les cours d’eau ( ), les failles ( ). Elle permet l’interprétation pour
comprendre la relation le corps minéralisé (qui sera étudié en sub-surface ou en
profondeur par d’autres méthodes en fonction de la nature de l’indice ou de l’anomalie) et
son environnement, en particulier son encaissant. Elle permet ainsi de mieux appréhender
la métallotecte.

REMARQUE : Les cours d’eau représentent des zones de faiblesse. Ils peuvent être
interprétés comme des zones de contact (limites de formations). La zone qui
présente le plus d’indices interprétés comme significatifs sera retenue
comme zone d’intérêt.

Dans les régions à couvert végétal inexistant ou peu abondant, on peut


recourir à la prospection géologique héliportée. Celle-ci offre une vue
synoptique et permet le repérage aisé des points marquants (filons, zones
d’altération hydrothermale, chapeau de fer ou cuirasse, zone de
contact,…).On peut ainsi se faire descendre à un endroit et être récupéré à
un autre. Ce gain de temps est cependant très coûteux ; il vaut mieux la

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coupler à des méthodes géophysiques aéroportées (méthode radiométrique


par exemple). En plus du pilote et du géologue (qui fait les observations),
une troisième personne est utile au repérage.

II. CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE DE DETAIL


1. Généralités
 Cadre : un indice ou une anomalie existe et on veut la contrôler.

 But : juger l’intérêt de l’anomalie ou de l’indice en précisant son extension.

 Objectif spécifique : établissement d’une carte géologique de détail par un


échantillonnage soigné.

2. Moyens
 Moyens Matériels : Carte topo (1/50.000), jalons, ruban métrique pour le chaînage,
languettes métallique, Marteau, altimètre, boussole, GPS, clinomètre, clisimètre, marker,
rubans, pots de peinture, pinceau.

 Moyens Humains : Un géologue, des aides géologues. Pour une équipe : un ouvrier
spécialisé (visées), un ouvrier pour tailler des piquets, deux ouvriers au chaînage, un à deux
ouvriers pour ouvrir le layon. Selon la taille des travaux, on peut avoir plus de cinq équipes.

3. Méthodologie de mise en œuvre


L’on procédera à un Layonnage régulier à partir d’un repère fixe (à défaut de pouvoir
utiliser le canevas géophysique ou géochimique dans le cas d’une anomalie). Il s’agira pour
nous de :

 L’Ouverture du layon de base passant par le repère fixe ou à proximité,


parallèlement aux structures géologiques, à l’alignement des indices ou à l’allongement de
l’anomalie ;

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 L’Ouverture des layons transversaux perpendiculaires au layon de base ; ils sont


régulièrement espacés. Par exemple, pour un levé à 1/200.000, les layons peuvent être
espacés de 40m.

Remarque : en cas d’obstacle, on opère une déviation.

Le Chaînage (les layons transversaux) et le levé (cours d’eau, pistes) doivent être précis.
Le chaînage permet la localisation exacte de tous les éléments visibles susceptibles d’être
utiles à l’interprétation (pistes, cours d’eau, anciens travaux miniers, affleurements, éboulis,
…).
 Numérotation des layons :
 Observations : parcours des pistes, cours d’eau, lignes de prospection à la recherche
d’affleurements et d’éboulis. L’observation se fait comme précédemment (affleurements,
sols, végétation et recherche d’indices), en insistant toutefois sur la localisation qui doit
être précise et sur les guides (structuraux, stratigraphiques, mode de minéralisation…)
auxquels une attention particulière doit être accordée.

NB : Une place prépondérante est accordée aux croquis dans le carnet de terrain. Avec
l’apparition des photos numériques, cela permet un gain de temps. Mais un objet doit
pouvoir indiquer la taille des objets.

4. Résultats
 Une carte d’affleurements
 Une carte géologique de détail intégrant des infos minières précisant les contacts
de formation et autres structures. Elle est généralement affinée par les résultats issus de
l’échantillonnage. La carte géologique servira de support à l’interprétation des résultats
fournis par la (ou les) méthode(s) de vérification de l’indice.
 La fiche d’indice précédente sera complétée par les résultats d’échantillonnage et
la découverte de nouveaux indices donnera lieu à l’élaboration d’une fiche pour chacun
d’eux.

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CHAPITRE 2 : PROSPECTION MINERALOGIQUE


Les eaux de ruissellement percolent les formations géologiques, arrachent et entraînent des
éléments qui s’accumulent sur le flanc des collines après un faible transport (éluvions) ou
dans le lit des cours d’eau après un transport important (alluvions). Ces accumulations
comprennent généralement des minéraux détritiques ou résiduels. La prospection
minéralogique consiste à prélever et à laver à l’aide de pans ou de batées des échantillons
d’alluvions et/ou d’éluvions pour en extraire les minéraux denses dits lourds comme l’or,
le coltan (tantale ou colombo tantalite), le diamant, … et à évaluer leur degré de
concentration (teneur).

I. PROSPECTION ALLUVIONNAIRE
Souvent considérée comme une méthode archaïque, la prospection alluvionnaire,
lorsqu’elle est correctement exécutée, est très performante. Selon l’objectif qui est assigné,
sa mise en œuvre et ses moyens varient.

1. Prospection alluvionnaire stratégique


a. Généralités
L’on recherchera des indices alluvionnaires dans les points du réseau hydrographique où la
minéralisation alluvionnaire est forte en une substance utile (Au, Sn, Pt, W, Mn, Cu, …). Cette
recherche sera faite de façon monominérale (recherche d’un seul minéral) ou sera faite
pour l’inventaire des ressources minérales par les services miniers étatiques.
L’objectif premier est de localiser une zone d’intérêt pour la poursuite des travaux.

b. Moyens humains et matériels


 Humains : Ces moyens dépendent de la technique de prélèvement et de l’étendue
de la zone de travail. L’on aura un prospecteur en chef qui planifie la campagne. Chaque
équipe sera composée :

 D’un chef d’équipe pour positionner les points de prélèvement sur le terrain ;
 De 2 à 4 ouvriers : ouverture itinéraire, échantillonnage, lavage, transport du
matériel et des échantillons.

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 Matériel par équipe : deux (2) pelles, deux (2) tamis de 5 mm de maille, deux (2)
pans en acier inoxydable, des bassines métalliques, des machettes, une boussole, des
étiquettes, des markers, une carte topo de prélèvement (échelle : 1/50.000). Il faudrait
éventuellement des pioches pour le fonçage, des seaux pour vider l’eau et faire remonter le
gravier, si les prélèvements se font par puits.

c. Méthodologie de mise en œuvre


 Le choix des itinéraires : Le but de cette méthode est de couvrir un maximum de
surface pour un minimum de km linéaire parcouru dans un minimum de temps avec un
minimum d’argent pour obtenir un maximum de renseignements. Une étude
méthodique permet de faire coïncider sur une carte topo à l’échelle 1/200.000 (ou sur des
photos aériennes ou une carte photo-géologique) des itinéraires d’environ 20 jours
coïncidant avec des points remarquables (indices signalés, confluence, zone de contact,…)
de façon à couvrir chaque bassin versant (collecteur principal et ses confluents) et les
ruisseaux provenant des crêtes. Ces itinéraires sont ensuite reportés sur une carte à
l’échelle 1/50.000. Les points de prélèvement sont indiqués sur la carte qui est remise au
chef d’équipe pour exécution. La densité de prélèvement devant être régulière autant que
possible (x échantillons/km2), une grille kilométrique superposée à la carte permet de
positionner les points de prélèvements :
 Les grands collecteurs (> 20 km) ne sont pas prélevés.

 Les prélèvements se font en amont de la confluence, sauf si le nombre


d’échantillons doit être réduit.

 Etablir une maille des travaux en fonction du but : par exemple, en zone
équatoriale, une prise alluvionnaire tous les 2 Km en terrain sédimentaire, contre
une tous les 3 Km sur les zones de socle.

 Le kilométrage de l’itinéraire est ensuite évalué à l’aide d’un curvimètre.


Chaque chef d’équipe reproduit son itinéraire pour exécution.

Remarque : Cette technique est souvent mise en œuvre simultanément à la géochimie


Stream (ruisseau) : voir Prospection Géochimique.

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 L’Echantillonnage :
 Localisation des échantillons : Les prélèvements sont réalisés aux points de
concentration optimale des minéraux lourds. Ces prélèvements se feront donc dans
des zones d’obstacles (c’est-à-dire les accidents topo), dans le cours d’eau (c’est-à-
dire les seuils rocheux), les zones d’étranglement du lit, les rives concaves des
méandres, les marmites d’érosion, les confluences, ...

 Les Techniques de prélèvement : Nous distinguons deux techniques :


 Lorsque le gravier de lit vif est facilement accessible, le prélèvement se
fait en lit vif puisque le gravier est assez épais et peu boueux. Deux prises
distantes de 10 à 20 m à une profondeur généralement inférieure à 40cm
sont débourbées sur le tamis jusqu'à l’obtention de 5 Litres de tamisât.

 Lorsque le gravier qui se trouve dans le lit vif est difficilement


accessible à cause du remblaiement sableux important (ou lorsque la
recherche concerne le diamant), le prélèvement se fait dans des puits (dépôts
anciens). Ces puits sont de section rectangulaire ou circulaire. La section
dépend de la profondeur. Pour des puits de plus de 3m, on a recours à des
sections circulaires (leurs diamètres varient de 0,70 m à 0,80 m) qui réduit
les risques d’éboulement tout comme les sections rectangulaires de 3,6 m x
0,80 m avec un ou deux gradins. En Côte d’Ivoire, la section la plus utilisée
est 1,20 m x 0,80 m. Dans le cas spécifique du diamant, l’on utilise des
sections rectangulaires de 4 m x 2 m à 6 m x 4 m ou carrées de 5 m de côté
parce qu’il est nécessaire de lavé 2 à 3 m3 de gravier.

 Les Opérations de prélèvement du gravier : Les opérations de prélèvement


du gravier se font :
 Soit dans le puits sur toute l’épaisseur du gravier en place, par
rainurage vertical sur deux parois opposées (ou sur les quatre) : 2 à 4 pans ;
 Ou directement sur le tas de gravier extrait mélangé et homogénéisé
grâce à une pelle : 3 à 4 pans. Notons que la capacité d’un pan est d’environ 8
dm3 (7,8 dm3).

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 Le Lavage du gravier : Le lavage du gravier se fait sur le lieu du prélèvement dans


une bassine ou dans un plan d’eau en deux (2) étapes :

 Le débourbage : c’est le délitage de la gangue argileuse pour libérer les


éléments détritiques. Il s’effectue sur le tamis placé au-dessus de la bassine ou du
plan d’eau. Le refus (ce sont des fragments de roche) est observé avant d’être rejeté
hors de l’eau. En cas de minéralisation visible, l’on conserve des échantillons pour
des analyses ultérieures.

 La concentration : les éléments inférieurs à 5 mm sont mis dans le pan ou


dans la batée. La concentration consiste à la séparation des minéraux lourds au
moyen d’une batée ou d’un pan par une série de mouvements giratoires
harmonieux, entrecoupés de mouvements circulaires rapides, destinée à concentrer
les minéraux lourds au centre du pan ou de la batée. La concentration au pan
(forme tronconique) présente plus davantage qu’à la batée (forme conique). En
effet le pan a un faible besoin d’eau, une meilleure récupération à cause de ses
rainures qui tendent à retenir les minéraux lourds, ... Le produit issu du lavage
après l’évacuation du liséré blanc est appelé concentré. Il se présente sous la forme
d’une languette étalée

Liséré blanc : Quartz, Feldspaths, Calcite, Béryl, …

Languette externe : Fluorine, Apatite, Andalomite, C


Amphibole, Pyroxène, Tourmaline, … o
n
Languette interne : Topaze, Grenats, Olivine, Diamant, c
Disthène, … e
n
t
Fond de la batée : Coltan, Cuivre, Or, Platine, Wolfram, r
Cassitérite, Chromite, … é

Examen du concentré dans une batée ou un pan

 Les minéraux : les minéraux se présentent sous plusieurs formes. Ils peuvent être
sous la forme de :

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 Pépite : grain de dimension supérieur à 2 mm ;


 Grain : parcelle présentant 3 dimensions définies (petit grain inférieur à 1mm
sinon gros grain) ;
 Paillette : parcelle ayant une surface apparente mais sans épaisseur
reconnaissable à la loupe. On peut les compter à la loupe binoculaire.
 Point : particule sans dimensions déterminables à la loupe ;
 Couleur : particules très fines reconnaissables qu’à la loupe binoculaire ou par
l’ensemble de leur couleur si elles abondent.

 Le Séchage du concentré : le séchage se fait au labo à l’étuve ou in situ (sur le


terrain) au soleil ou au feu de bois dans un pan ou un récipient en évitant l’élimination de
certains minéraux ou l’ajout d’esquilles métalliques du récipient.

 Le Soufflage : le concentré sec est soufflé afin d’éliminer les déchets. Il s‘agit des
poussières et des minéraux blancs légers.

 Le Conditionnement du concentré : le conditionnement se fait dans un sachet


plastique. Le sachet doit être numéroté. L’on doit glisser dans le sachet une étiquette
portant le numéro. Une erreur de numérotation rend tous les résultats ou une partie des
résultats inexploitables.

 Le Pesée au labo avec une balance de bonne précision : Si le concentré contient


des pépites, celles-ci sont pesées et emballées séparément, leur poids étant indiqué sur
l’étiquette du reste du concentré.

 Le Quartage : le concentré (sans pépite) est divisé en quatre (4) parties et une
partie fait l’objet d’investigation. Les trois quarts sont stockés pour servir d’archives ou de
témoins avec toutes les données précédentes.

 La Séparation : Sur la fraction retenue, on opère une séparation densimétrique et


magnétique pour obtenir trois (3) groupes de minéraux. Il s’agit :

 Des minéraux de densité comprise entre 2,2 et 3,3 ;


 Des minéraux de densité supérieure à 3,3 et attirables à l’aimant ;
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 Des minéraux de densité supérieure à 3,3 et non attirables à l’aimant.

Pour chacun de ces groupes, l’abondance de chaque minéral est observée à la loupe.

NB : au cours de la Prospection Alluvionnaire stratégique, l’objectif demeure qualitatif.

d. Résultats
 Une carte de prélèvement à l’échelle 1/50.000 ;
 Une carte de minéralisation, après lavage du gravier, par des couleurs, figurés ou
symboles, représentant les minéraux économes (et/ou traceurs utiles à la cartographie).

Les points d’accrochage identifiés feront l’objet d’un contrôle par la prospection
alluvionnaire dite volante.

2. Prospection alluvionnaire volante (tactique)


a. Généralités
Cette étape concerne le contrôle rapide d’un indice alluvionnaire pour juger l’intérêt de
celui-ci. L’objectif est de déterminer sommairement l’extension de l’indice et les niveaux de
concentration (teneurs) dans sa zone d’extension.

b. Moyens humains et matériels


 Humains : le personnel sera composé :
 D’un prospecteur en chef ;

 De 3 à 4 chefs d’équipe pour assister le prospecteur en suivant l’exécution des


travaux suivants :
 Le positionnement des puits ;
 Le dégagement du pourtour du puits ;
 La bonne disposition des tas et les couches ne doivent pas être
mélangées ;

 L’atteinte du bedrock car possibilité d’existence de plusieurs couches de


gravier ;
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 L’exhaure du puits en cas de venues d’eau ;


 La stabilisation des parois instables par boisage ;
 La description du gravier ;
 L’homogénéisation du gravier ;
 Le respect des consignes de sécurité, c’est-à-dire le port de casques,
l’interdiction de faire un feu prêt du puits à cause du risque d’asphyxie, la
vérification le matin avant de descendre dans le puits que l’air est respirable et
qu’il n’y a pas de reptiles en y descendant une bougie allumée, …

 De 30 à 40 ouvriers pour le fonçage des puits, le lavage du gravier et le


transport du matériel et des échantillons.

 Matériel : Le matériel est composé de pelles, de tamis de 5mm de maille, de pans


ou de batées en acier inoxydable, de bassines métalliques pour récupérer les rejets, de
machettes, de boussoles, d’étiquettes, de markers, de pioches, de seaux, de cordes, ...

c. Méthodologie de mise en œuvre


 La Technique de prélèvement : cette technique concerne les puits isolés.
 La Localisation des puits : elle se fait en amont de l’indice, en remontant le cours
d’eau en fonction de la régularité de la minéralisation, tous les 100, 200 ou 500m :

 un puits isolé dans le lit sec ou asséché (par dérivation) du cours d’eau si sa
largeur le permet ;

 un puits isolé sur chaque berge convexe de deux (2) méandres successifs ;

 un 3ème puits représentatif d’alluvions anciens peut être implanté sur l’une
des rives concaves.

Remarque : Si le dépôt forme un flat, des lignes de puits perpendiculaires au lit du cours
d’eau peuvent être ouvertes successivement. Une première ligne est ouverte, des puits
sont foncés à 5 ou 10 m d’intervalle et le gravier lavé. Si la ligne est payante, une
deuxième ligne est ouverte à 100, 200, 400, voir 1000m d’intervalle en fonction de la

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répartition de la minéralisation, ainsi de suite jusqu’à la découverte d’une ligne non


payante : on parle alors de prospection semi systématique. La prospection par puits
isolés reprend dès lors qu’une ligne de puits entière s’avère stérile. Notons bien :
 Qu’à la fin des travaux de fonçage du puits, il faudrait remblayer les puits
par le stérile.

 Que la présence de boulders (gros galets) nécessite de porter une section


de 0,8 m x 0,5 m à 1,20 m x 1,00 m.

 Que de plus, ces boulders seront lavés sur le gravier et mis en tas
séparément pour être observés.

 Que lorsqu’il n’est pas possible de faire des puits, on procède par des
sondages.

 Qu’à la batée, la concentration doit être poussée avec délicatesse à cause


de l’absence de rainures.

 Et que lorsque les travaux concernent le diamant, il faut faire attention


aux anciens chercheurs d’or qui ont tendances à trop pousser la concentration,
donc à éliminer le diamant.

d. Résultats
 Teneur au gravier ou teneur en place : La concentration en substances utiles doit
être évaluée. Après le lavage, l’abondance de chaque minéral est évaluée pour être
exprimée selon l’échelle de sensibilité suivante :
 En masse pour les substances précieuses en quantité mesurable (mg d’or,
carat de diamant) ;
 En pourcentage de la fraction examinée ;
 En nombre de grains ou de poussières ou de couleurs lorsque la quantité n’est
pas mesurable (or, cassitérite, ilménite, …)

La teneur au gravier ou teneur en place est la quantité de minéral présente dans 1m 3 de


gravier en place. Remarquons que lorsque le gravier est extrait, il se foisonne.

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 Les résultats diffèrent selon qu’on souhaite localiser une concentration


alluvionnaire ou un gîte primaire :

 Localisation d’une concentration alluvionnaire :

 Carte de prospection : carte de localisation des puits avec indication


des teneurs (utilisation de figurés…) ;

 Estimation préliminaire des réserves si les travaux de prospection


semi systématique ont été menés.

 Localisation d’un Gîte primaire : la prospection alluvionnaire peut être


utilisée comme guide pour sa localisation.

L’on confectionnera une Carte de fréquence à l’échelle 1/2000 à 1/25000. C’est une carte
de prélèvements sur laquelle sont indiquées les teneurs et les mouvements des matériaux.
Ces mouvements de matériaux sont le résultat de diverses études complémentaires dont la
synthèse facilite la détection du gîte primaire. Il s’agit donc d’une :

 Etude sommaire des dépôts secondaires : types de dépôts, épaisseur du


stérile et de gravier, largeur des flats, nature du bed-rock, observations
géologiques des fragments rocheux transportés, observations topographiques ;

 Etude du réseau hydrographique : débit, longueur, largeur, pente,


régime, conditions d’alluvionnement ;

 Etude du degré d’usure et de la taille des minéraux ;

 Recherche d’une paragenèse significative : U – Au ; U – Th ; Zn – Pb – Ag


(BPG) ; W – Mo – S ; Cr –Ni – Pt – Diamant.

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3. Prospection alluvionnaire systématique


a. Généralités
Des teneurs supérieures à la teneur limite d’exploitabilité (tlim) ont été identifiées. Il faut
donc déterminer les caractéristiques physiques du corps minéralisé pour déterminer les
conditions de son exploitation. L’objectif majeur de cette étape est le calcul des réserves.

b. Moyens Humains et Matériels


Les moyens humains et matériels dans cette étape de la recherche minière sont identiques
à la prospection alluvionnaire volante (Prospection alluvionnaire tactique) mais plus
importants en nombre d’ouvriers (jusqu’à 80 personnes).

c. Méthodologie de mise en œuvre


Les travaux se déroulent sur une superficie restreinte du flat. Ils concernent :
 Le Layon de base LB ouvert dans la direction générale du cours d’eau à partir d’un
repère fixe pris comme point de référence (pont, pilonne électrique, source d’un cours
d’eau, borne kilométrique, …) ;
 L’Ouverture d’un réseau de lignes (Layons transversaux) de puits
perpendiculaires au LB d’un bord du flat à l’autre. L’équidistance entre les lignes de puits
est de 25m, 50m, 100m, 200m ou 400m en fonction de la régularité de la minéralisation ;
 Le Levé topographique précis ;
 Le Positionnement des puits comme précédemment : leur espacement est de 5m
10m ou 20m toujours selon la régularité de la minéralisation.
 Le Fonçage des puits en veillant à la régularité et à la verticalité des parois ;
 Le Levé des limites du flats.
 L’Etablissement de la coupe lithologique du puits avec description détaillée :
couleur, nature des éléments, pourcentage des éléments fins et des éléments grossiers,
présence ou non de boulders, épaisseur de chaque couche, stérile ou gravier, section
supérieure du gravier, section inférieure.
 Lavage au sluice ou au jig du gravier pour chaque puits et pesée de la substance
utile obtenue.

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NB : les lignes de puits et les puits sont numérotés. En Prospection alluvionnaire


systématique, les travaux sont exécutés de l’aval vers l’amont du cours d’eau. Le flat
peut être divisé en zone ou en secteur et la numérotation pourra en tenir compte.

Exemple : L1G1 signifie premier puits à partir du LB sur la ligne de puits L1 du côté gauche
du layon de base quant on se place à contre-courant.

d. résultats
 La Carte de prospection : Cette carte sera confectionnée à l’échelle 1/2000
indiquant pour chaque puits l’épaisseur du stérile et de gravier de même que la masse de
substance utile obtenue, puis l’exploitation des résultats du calcul des réserves.

 Le Calcul des réserves :


 La teneur au gravier ou teneur en place (t) : L’on déterminera le volume de
gravier d’un puits de deux manières :

 aisée lorsque les parois du puits sont régulière : Grace aux formules de
formes géométriques usuelles (cylindre, cube, pavé, cône ou pyramide
renversé) ;
 Lorsque les parois sont trop irrégulières par la présence de boulders,
l’estimation du volume du gravier sera plus précise par la décomposition en
volumes élémentaires Vgj.

 La teneur à l’excavé (t) : Elle permet de réaliser des calculs économiques dans
la mesure où elle permettra de tenir suite des opérations sur le stérile.

 L’Evaluation des réserves : Plusieurs méthodes permettent d’évaluer les réserves


des gîtes alluvionnaires parmi lesquelles la méthode des rectangles, la méthode des
trapèzes et la méthode des courbes d’isoteneurs. La méthode des rectangles fournit des
résultats assez voisins de la réalité. Le contrôle ultérieur des opérations alors est aisé et
rapide. Elle permet la délimitation de la zone minéralisée sur une carte grâce au principe
des zones d’influence dont elle tire son nom de la forme rectangulaire.
II. PROSPECTION ELUVIONNAIRE
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La Prospection Eluvionnaire est dans son ensemble identique à la prospection


alluvionnaire, mais elle varie avec le type de minerai éluvionnaire et les buts à atteindre.

1. Le minerai éluvionnaire
Un minerai éluvionnaire peut se présenter sous trois aspects :
 à l’état libre dans la masse d’éluvions comme produit de la désagrégation et d’un
faible transport : la méthode est identique aux opérations alluvionnaires. Les puits sont
foncés jusqu’à la roche mère qu’on entame sur 15 à 25cm. La totalité du gravier extrait de
chaque puits est lavée. La fraction fine est concentrée comme en alluvionnaire et le gravier
propre restant sur le tamis dans le bac d’un sluice ou d’un jig est récupéré, examiné et
stocké pour des études ultérieures.

 à l’état d’inclusion dans les fragments de la gangue du gîte primaire, les terres
alluvionnaires (ciments) étant stériles : l’analyse est alors analogue à la recherche des gîtes
primaires. La masse terreuse est éliminée, seuls les fragments de gangue sont
échantillonnés, broyés et concentrés. Le broyage se fait à sec ou sous une eau dans un
mortier en fer ou en acier inoxydable jusqu'à obtention d’une poudre de (Φ < 1mm). C’est
cette poudre qui est par la suite concentré par vannage ou panage éventuellement.

 par la combinaison de ces deux types (gîtes de type mixte) : on recherche la


teneur du gravier éluvionnaire en substances utiles libres et incluses (par sluicing et
broyage).

2. Objectifs de la Prospection Eluvionnaire


Les objectifs de la Prospection Eluvionnaire peuvent être de deux ordres :
 La Localisation et le cubage d’un gîte éluvionnaire : La méthode est identique à
la méthode alluvionnaire (sur les flancs de colline) ;

 L’Approche d’un gîte primaire (recouvert par les éluvions) : la localisation est
alors fonction de :

 La distribution croissante des teneurs éluvionnaires ;


 La netteté des contours des minéraux ;

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 La taille croissante et de l’aspect plus ou moins anguleux des fragments de


roches formant la gangue de minerai primaire ;
 La concentration croissante des fragments de roches.

Remarque 1 : La découverte du gisement primaire marque la fin de la prospection


éluvionnaire. La découverte est beaucoup plus facile avec la prospection
géochimique (La Prospection Géochimique sera développée au prochain
chapitre). C’est donc cette Prospection qui est généralement utilisée pour la
découverte du gisement primaire. Cependant quelques observations simples
sur le minerai éluvionnaire peuvent contribuer à la découverte de ce
gisement primaire :

 L’arrêt de la minéralisation et des blocs angulaires de gangue sur


une pente recouverte d’éluvions récentes montre que l’on se trouve sur le gîte
primaire ;

 La présence de la minéralisation sur les deux flancs d’une colline


indique que le gîte primaire occupe ou recoupe la crête de la colline ;

 Dans le cas d’éluvions anciens qui se forment sur une zone bien
nivelée, seules les parties payantes du gîte éluvionnaire sont cubées. Le gîte
primaire est alors découvert par son exploitation.

Remarque 2 : Les formations du littoral sont également l’objet de prospection


minéralogique à la recherche de minéraux denses. Toutefois sa mise en
œuvre requiert l’utilisation de sondages (à la tarière ou des sondeuses
légères). L’évaluation des gîtes se fait alors comme dans le cas des sondages.

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CHAPITRE 3 : PROSPECTION GEOCHIMIQUE


I. OBJECTIFS ET METHODES DE LA PROSPECTION GEOCHIMIQUE
1. Les Objectifs de la Prospection Géochimique
La Prospection Géochimique est basée sur la présence autour d’un gîte, d’une enveloppe
de minéralisation primaire (auréole primaire) et d’un halo de dispersion secondaire
(auréole secondaire).

L’auréole primaire est liée aux phénomènes de mise en place de la concentration minérale
(Exemple : altération hydrothermale). Son extension autour du corps minéralisé varie du
mètre (filons et petits sills) à des centaines de mètres (les grands ensembles et les districts
miniers). L’étude de ses grands ensembles se fait par les sondages.

L’auréole secondaire contient des fantômes de la minéralisation suite à des phénomènes


d’altération superficielle et de géomorphologie (dispersion secondaire à la fois mécanique
et chimique). Elle peut s’étendre jusqu’à plusieurs kilomètres (plus de 10 Km) de la source.
Comme exemple, nous pouvons citer le gisement nickélifère de Biankouman qui présente
des anomalies de Nickel perceptibles dans les sédiments de ruisseau jusqu’à 2,5 Km du
gisement minéralisé.

Dans certaines conditions, les éléments associés dans un même gîte donneront des
anomalies non superposables à cause de leurs mobilités qui peuvent être totalement
différentes.

Ainsi le Zinc est beaucoup plus mobile que le Plomb bien qu’ils soient fréquemment
associés dans les gîtes. Dans les conditions d’altération superficielle, le Zinc sera donc
lessivé tandis que le Plomb donnera une anomalie à l’aplomb de la minéralisation.

L’anomalie secondaire dépend donc certes du chimisme primaire, mais également des
conditions d’oxydation et de mobilité et des conditions de piégeage.

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Ainsi, il arrive que les éléments de minéralisation secondaire donnent un corps réformé en
concentrant fortement les éléments chimiques métallifères arrachés aux corps primaires et
ainsi un gisement supergène qu’il faut savoir attacher à la minéralisation primaire.

La Prospection Géochimique ne localise pas directement le corps minéralisé. Elle vise à


capter, dans un premier temps, des signes que le prospecteur interprète comme des
attributs de gisement caché ou comme des critères géologiques favorables à la mise en
place d’un gisement. Ainsi l’enveloppe formée par le gîte primaire, l’auréole primaire et le
halo de dispersion secondaire constitue un guide vers la minéralisation primaire.

C’est l’auréole secondaire que la prospection géochimique cherche à mettre en évidence à


travers l’échantillonnage de matériaux de l’écorce terrestre (sols, sédiments, eau, …).

La géochimie reste à ce jour la méthode de prospection la plus utilisée dans le monde et les
pays tropicaux où les roches dans leur majorité sont couvertes par un épais profil
d’altération ne font pas exception.

On évalue à plus de 90 millions le nombre d’échantillons collectés chaque année à travers le


monde et à 50.000 le nombre d’échantillons collectés en Côte d’Ivoire.

2. Les différentes méthodes de la Prospection Géochimique


La prospection géochimique est une méthode de recherche de gîtes métallifères cachés à
l’aide du dosage d’un ou de plusieurs éléments chimiques d’échantillons de matériaux de
l’écorce terrestre. Selon le matériau prélevé (sol, eau, gaz, roches, …), on distingue plusieurs
techniques :
 La Lithogéochimie concerne la prospection géochimique lorsque le matériau
prélevé est une roche ;

 La Pédogéochimie ou la Géochimie sol concerne la prospection géochimique


lorsque le matériau prélevé est le sol (résiduel) ;

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 La Géochimie Alluvionnaire ou le Stream Sediment concerne la prospection


géochimique lorsque les matériaux prélevés sont des sédiments de ruisseau ;

 L’Hydrogéochimie concerne la prospection géochimique lorsque le matériau


prélevé est de l’eau (eau de surface ou souterraine) ;

 L’Atmogéochimie concerne la prospection géochimique lorsque le matériau


prélevé est du gaz ;

 La Phytogéochimie concerne la prospection géochimique lorsque les matériaux


prélevés sont des plantes.

Remarque : En dehors de la géochimie alluvionnaire et de la géochimie sol, les autres


techniques ne sont généralement pas utilisées en Côte d’Ivoire.

3. Le but de la prospection géochimique


Le but de la Prospection Géochimique est la mise en évidence d’anomalie géochimique.
Une anomalie géochimique est définie comme étant une teneur plus élevée (anomalie
positive) ou plus basse (anomalie négative) que le fond géochimique ou le background.

Autrement dit les anomalies sont constituées par les populations dont les teneurs
contrastent fortement avec l’environnement qui forme le fond géochimique.

Une anomalie géochimique n’a pas forcement une origine métallogénique. Elle peut :

 provenir d’une pollution (effluent d’usine, produits phytosanitaires, engrais, …) ;

 provenir d’une contamination (déblais, routes, exploitations minières, ...) ;

 être formationnelle : liée à une formation géologique mais sous une forme
minérale (Nous avons le cas du Cuivre qui est sous la forme de silicates dans les roches
basiques) ;

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 gîtologique (dispersion fine) qui ne rend pas la récupération du métal


intéressante.

Le prospecteur doit donc être capable de distinguer une vraie anomalie d’une fausse.

Zone sombre (acide humique + débris organiques)

Horizon d’infiltration A1

Horizon coloré ou zone d’accumulation A2 A


Zone à échantillonner A3: Base de A

Horizon prismatique B

Horizon d’altération ou bedrock altéré C

BED ROCK (roche saine)

PROFIL D’UN SOL

II. SEQUENCE DES TRAVAUX


En reconnaissance comme en travaux de détail les investigations d’une campagne de
prospection géochimique suivent le schéma suivant :

1) La Sélection des éléments à rechercher et des techniques à mettre en œuvre :


 la détermination du type d’échantillons selon le climat (fraction fine ou grossière
des sédiments, les horizons A1, A2, A3 pour les sols, les eaux souterraines ou de surface :
étangs, lacs, …) ;

 la définition de la sensibilité et de la précision requises pour les analyses (liées au


Labo) ;

 la détermination des différentes méthodes d’analyse.

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Ces choix sont faits sur la base des coûts, des caractéristiques géologiques, du type de
labo disponible et de l’expérience en régions similaires.

2) La Mise en place d’un programme préliminaire ou des études d’orientation :


L’échantillonnage en surface ou dans les puits et les tranchées pour déterminer le niveau
de fiabilité des résultats, les facteurs de bruits de fond et le fond géochimique. Le bruit de
fond est lié aux instruments de mesure, aux méthodes de labo et aux conditions de
manipulation des échantillons : il peut donc être représenté par la plus faible teneur
détectable par le labo.

3) La Mise en œuvre sur le terrain de l’échantillonnage selon une grille bien


déterminée :
 En reconnaissance générale : l’échantillonnage se fait par des prélèvements le
long d’itinéraires à large maille en se servant au mieux des voies de communication
naturelles ou artificielles, en acquérant des informations d’ordre géographique (réseau
hydrographique, relief, …), géologique (nature des formations,…) et pédologique (type
d’altération, nature des sols, ...). Tous les types d’échantillons peuvent à ce stade être
prélevés.

 En stratégique : l’échantillonnage est caractérisé par une densité de prélèvement


la plus régulière possible couvrant la zone à prospecter (au moins un échantillon au km2).
Pour ce faire, une grille kilométrique est superposée à la zone et des échantillons
généralement Stream sont collectés. Cependant pour certaines raisons ou plus
généralement lorsqu’il est impossible de prendre un échantillon Stream, des échantillons
sol peuvent partiellement être prélevés en zones basses ou en pente plutôt qu’en crête ; la
densité de prélèvement, dans ce cas, sera augmentée. Pour la collecte des échantillons, des
itinéraires sont choisis de façon méthodique :

 Les Itinéraires tout le long du réseau hydrographique secondaire : l’on


effectuera des prélèvements stream en aval des confluences pour caractériser le
bassin du cours secondaire.

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 Les Layons recoupant le cours d’eau (Exemple : tous les 2 km) : l’on
effectuera des prélèvements sol à maille régulière large (Exemple : tous les 500 m) et
aux intersections avec les cours d’eau.

 En tactique : selon une maille carrée ou rectangulaire bien définie et un


échantillonnage sol systématique. La géochimie sol permet d’étudier l’ensemble des
phénomènes associés à l’environnement primaire du gîte. Une trop grande maille peut
laisser passer entre ses mailles une anomalie quand un sur maillage initial peut s’avérer
vain, mais coûteux. La maille est fonction du métal recherché. Ainsi une maille carrée
initiale de 50m x 50m est courante pour le Sb et le W quand pour le Zn, le Pb ou le Cu, elle
peut être de 200m à 400m. Le layon de base est parallèle à la direction générale de
l’allongement de l’anomalie (mais peut lui être sécant de 10° à 20°). Les lignes de
prospection ou layons transversaux sont ouvertes perpendiculairement au LB.

NB : Tous les éléments susceptibles d’avoir une importance pour l’interprétation des
résultats devront être décrits. L’on aboutira donc à une cartographie de détail.

III. EXEMPLE DE GRILLE DE CAMPAGNE TACTIQUE


1. Préparation des échantillons
a. Préparation
La préparation permet de limiter le volume et le nombre d’échantillons à expédier au labo
et de limiter ainsi les coûts d’analyse. Aussi procède-t-elle par :

 Le Séchage au soleil dans des récipients en plastique ou au feu : il faut éviter les
séchages rapides. Si le séchage se fait au feu, il faut prendre des dispositions particulières
pour éviter la cuisson de l’argile.

 Le Démottage (enlèvement des mottes) : le démottage se fait dans des mortiers


et avec des pilons en céramique sans écraser les grains (stream et sol). Pour les roches, le
broyage se fait à 125 μ dans des mortiers non polluants.

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 Le Tamisage : C’est la séparation granulométrique (dans des tamis en acier


inoxydable ou à maille en toile) pour obtenir la fraction fine (< 125 μ) généralement
analysée. Cependant cette limite peut varier selon le climat. Ainsi une fraction plus
grossière peut être souhaitée.

 Le Quartage : seule une moitié est expédiée au labo. L’autre servira de témoins
pours les vérifications ultérieures si besoin est.

Remarque : Une séparation magnétique libère les échantillons de leur partie quartzo-
argileuse non attirable à l’aimant. De même une séparation densimétrique
permet d’isoler les minéraux denses (Au, Cu, …). La quantité nécessaire à
l’analyse est fixée par le labo. Elle tourne autour de 40g.

b. Expédition
Après avoir procédé à la codification des échantillons (si la numérotation choisie n’est pas
séquentielle), les échantillons numérotés sont alors expédiés au labo.

2. Analyse au laboratoire
Les analyses sont pratiquées dans les labos afin de déterminer la teneur des échantillons en
une substance donnée (analyse monoélément) ou en plusieurs substances données
(analyse multiéléments). Différentes techniques dont la colorimétrie, l’absorption
atomique, la spectrométrie d’émission plasma conductif/inductif, le compteur Geiger (pour
mettre en relief les substances radioactives) peuvent être employées.

La technique utilisée doit donc être sensible et peu coûteuse. L’efficacité d’une campagne
prospection tactique peut se trouver totalement bouleversée par la technique utilisée. Les
éléments à analyser doivent avoir été identifiés.

L’insertion d’échantillons témoins (échantillons doubles) uniquement connus du


prospecteur permet de s’assurer de contrôler les résultats. Par exemple, un échantillon
témoin pour 100 échantillons, deux témoins pour 300 échantillons.

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Par ailleurs, le contrôle des résultats auprès de plusieurs labos si possible permet de
s’assurer de la fiabilité des résultats. L’insertion d’étalons (standards et blancs) à teneur
connue permet également de contrôler le niveau des teneurs fournies par le labo.

 En reconnaissance générale et en stratégique : l’analyse est multiéléments


généralement.

 En tactique : seul un petit groupe d’éléments est dosé. L’analyse peut être
monoélément de l’élément recherché ou multiéléments (élément recherché plus d’autres
utiles pour juger du caractère métallogénique de l’anomalie (Par exemple, dosage de Ni en
recherche de Cu).

Au labo, l’échantillon subit d’abord une série d’attaques par des complexes pour libérer les
éléments.

3. Traitement statistique des données géochimiques


Trois traits caractérisent les données géochimiques. Il s’agit :
i. Du grand nombre de données à compiler (pour une seule campagne 10.000 à
200.000 données) ;

ii. Du manque de précision des données, puisque bien souvent la précision est
sacrifiée au profit de la vitesse dans la chaîne ‘Echantillonnage – Préparation – Analyse’ :
la chaine EPA ;

iii. Du caractère aléatoire des résultats isolés liés aux deux (2) premiers traits.

Pour toutes ces raisons, on a recours à un traitement statistique dont l’objectif demeure
l’établissement de la carte géochimique. Celle-ci est obtenue à partir du report des teneurs
sur un support transparent (papier calque) posé sur un fond géologique et topographique.
L’analyse peut être monoélément, bivariée ou multiéléments :
 En reconnaissance : La mise en évidence des variations du fond géochimique et
des principales unités géochimiques pour la sélection des zones à prospecter en stratégique

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et le choix de la (des) méthode(s) à employer (matériau à prélever, meilleure tranche


granulométrique à analyser, …).

 En stratégique : La continuité de l’information sur toute l’étendue de la surface à


prospecter permet la mise en évidence des zones anomales en relation probable avec la
minéralisation. Pour se faire, on définit pour chaque unité géologique, un seuil d’anomalie
(coupure à partir de laquelle toutes les valeurs supérieures sont considérées comme
anormales). La zone anormale est la surface circonscrite par l’ensemble des valeurs
anormales. Elle est obtenue à partir de :

 La carte de représentation des fonds géochimiques locaux ;

 La carte de report des valeurs brutes ou corrigées d’un seul élément ou des
valeurs des ratios d’un groupe d’éléments étroitement associés (paragenèse
significative : coltan – galène – blende ; …) ;

 La carte des isogrades (courbe de même teneur) ou carte des isoratios.

 En tactique : on vise à la délimitation exacte de l’anomalie en précisant son


extension superficielle et l’évolution des teneurs. La détermination des paramètres de
distribution (moyenne arithmétique et géométrique et les caractéristiques de dispersion
(intervalle de variation, écart-type, coefficient de variation, déviation géométrique)
permettent l’estimation du seuil d’anomalie. La présentation des résultats se fait alors par
des cartes d’isoteneurs (isogrades). L’emploi de couleurs présentant une gradation
continue des faibles aux fortes teneurs permet de mieux faire ressortir les contrastes.

NB : Les détails essentiels (anciens travaux, indices de minéralisation…) sont à signalés sur
les cartes qui sont à réaliser par élément si plusieurs éléments ont été dosés.
L’interprétation des résultats ne peut se faire indépendamment de la carte (ou de
l’esquisse) géologique.

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4. Echantillonnage additionnel sur les zones anomales


 En stratégique : Les mailles sont resserrées pour l’obtention d’informations plus
fiables concernant les zones anomales. La continuité de l’information sur toute l’étendue de
la surface à prospecter permet la mise en évidence plus claires des zones anomales en
relation avec la minéralisation. Ces zones sont obtenues à partir de la carte des isogrades
ou carte des isoratios.

 En tactique : La maille sera plus serrée pour la confirmation sur le terrain des
anomalies pour affiner les contours de l’anomalie, déterminer le top de l’anomalie et
rechercher son enracinement. L’on procédera à l’étude d’anomalie par des informations de
subsurface et pour voir si le top de l’anomalie définie en surface est le reflet en profondeur
d’un bed-rock minéralisé. On recoupe alors le top anomal par une série de profils de
tranchées et/ou de sondages à la tarière. Par la suite, des sondages (destructifs puis
carottées) fourniront des informations profondes sur le gîte.

Les résultats des investigations géochimiques permettent au géologue de concevoir le


modèle de gisement possible. Cependant, il ne s’agit pas de faire une fixation sur le modèle
préétabli, mais de prendre en compte les données apportées par les travaux ultérieurs pour
en tirer les conséquences métallogéniques et gîtologiques.

IV. MISE EN ŒUVRE DE L’ECHANTILLONNAGE


1. Stream Sediment ou Géochimie Alluvionnaire
a. Nature de l’échantillon
Généralement l’échantillon est une prise composite d’environ 200 à 500g d’alluvions
sableuses fines prélevées dans le lit vif à l’écart du courant ou de colluvions dans la partie
argileuse des berge au contact de l’eau. Les argiles silteuses sont prélevées pour leur
remarquable capacité d’absorption de particules en suspension (colloïdes).

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b. Le But du Stream Sediment


Son but premier est la détection à l’échelle régionale ou semi régionale de larges zones à
potentiel minéral en centaines substances : Or, Zinc, Uranium, etc. par la mise en évidence
d’une anomalie.

c. Guide d’échantillonnage
Sur une carte topo la plus précise possible, l’on positionnera les itinéraires et les points de
prélèvement.
Les échantillons doivent être représentatifs du ruisseau (accident topo, obstacles rocheux,
…). Ils doivent être prélevés au centre du ruisseau autant que possible. Ensuite, l’on les
localisera et associera à chaque échantillon un numéro unique qui figurera également sur le
sachet de conditionnement et sur une étiquette plastique glissée à l’intérieur du sachet.

La numérotation est à surveiller étroitement car une erreur de numérotation peut


rendre inutilisable tous ou une partie des échantillons collectés.
Elle peut être relative en se référant à la localisation. Elle peut être également séquentielle.
Exemple : un unique numéro est attribué à l’échantillon au moment de sa collecte, puis
repris lors du stockage, de l’analyse et de l’interprétation du résultat. Dans ces conditions,
un carnet de prélèvement pré-numéroté permet d’éliminer les erreurs dues à la double
numérotation. L’on devra donc :

 Décrire l’échantillon et noter tous les renseignements qualitatifs (couleur, nature,


remblai, débit du cours d’eau, usines, travaux, …) dans le carnet d’échantillonnage ;

 Eviter d’échantillonner la matière organique qui peut engendrer des effets de


pépites ;

 Eviter d’échantillonner le gravier qui s’accumule le long des méandres ;

 Eviter d’échantillonner le sable blanc ;

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 Eviter d’échantillonner près de la confluence et remonter suffisamment le cours


d’eau ;

 Eviter le port des bijoux qui peuvent contaminer les échantillons ;

 Conditionner les échantillons dans des sacs spéciaux résistants et étanches comme
les sacs en plastiques ou en papier kraft pour les échantillons non humides ;

 Se laver les mains après chaque prise.

2. Géochimie sol ou Pédogéochimie


a. Nature de l’échantillon
L’on réalise l’échantillonnage de 30 à 50g à la base de l’horizon A, plus précisément, dans la
zone de transition entre les horizons A et B en évitant la couche humifère superficielle. Le
prélèvement peut être réalisé directement en creusant dans le sol un trou de petit diamètre
(environ 10cm) ou par rainures horizontales ou verticales dans les puits et tranchées à
l’aide d’un moule.

NB : L’horizon à prélever est fonction des conditions morpho-climatiques et donc varie


nécessairement selon qu’on soit en zone tempérée, équatoriale et tropicale. En Afrique
occidentale, la profondeur adoptée est environ 40cm. En présence de recouvrement
allochtone, il faudrait recourir à d’autres possibilités : c’est-à-dire de prélever les
fractions grossières des sols lorsque nous sommes dans un pays désertique à
recouvrements éoliens ou prélever dans l’horizon C à l’aide d’une tarière lorsque nous
sommes dans une zone de glissement de terrain.

b. Le But de la Géochimie Sol


Les sols représentant des aires plus limitées sont favorables à la délimitation de la source
anormale. Il demeure donc indispensable à la recherche minière d’autant qu’il permet
d’affiner la carte géologique.

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c. Guide d’échantillonnage
Le guide de l’échantillonnage est :

 D’Eviter d’échantillonner les sols fortement évolués (cuirasses latéritiques, …) ;

 D’Eviter de prélever les sols déplacés (recouvrements allochtones) ;

3. Lithogéochimie ou Géochimie Roche


a. Nature de l’échantillon
L’échantillon doit être sain ou altéré et doit être prélevé dans l’horizon C. Trois types
d’échantillonnages peuvent être effectués sur la roche en place. Il s’agit des esquilles
d’affleurement, des rainures de tranchée, des carottes ou des cuttings de sondages.

b. Le But de la lithogéochimie
La lithogéochimie a pour but principal la recherche du minerai ou du halo primaire.

c. Guide d’échantillonnage
Le guide de l’échantillonnage est :

 D’Eviter d’échantillonner les sols fortement évolués ;

 D’Eviter de prélever les sols déplacés ;

4. Les Autres techniques


a. L’Hydrogéochimie
L’échantillonnage des eaux reste l’une des plus anciennes méthodes en prospection
géochimique bien qu’actuellement elle ne soit pas assez largement utilisée. Elle concerne :

 Les eaux de surface : le collectage est aisé, mais il y a un handicap lié à leur
instabilité à brève échéance. Les facteurs qui contrôlent la quantité de métal dissoute dans
ces eaux sont le PH, la T° et les complexes organiques qui sont difficiles à évaluer. Le
contenu métal est relativement faible comparé à celui des sols et des sédiments de ruisseau.
De plus, les saisons ont un impact important sur la teneur en sels minéraux. D’une manière
générale, ces sels augmentent grandement pendant les saisons de pluies. Malgré ces

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handicaps, elle est utilisée comme guide (en recherche d’uranium par exemple) dans les
pays du nord (USA, ex URSS, CANADA, France).

 Les eaux souterraines : généralement à cause de leur faible PH, elles renferment
plus de métaux que les eaux de surface. L’échantillonnage se fait à la sortie de la source en
évitant toute contamination.

b. La Phytogéochimie
L’échantillonnage des végétaux revient de fait à une investigation des sols et des eaux
souterraines. Dans les zones désertiques, les racines des plantes et des arbustes atteignent
des profondeurs de l’ordre de 20 à 25m.

L’échantillonnage des végétaux permet donc d’échantillonner les conditions chimiques


totalement masqués par les sédiments de surface notamment dans les zones où les sols
sont déplacés.

L’idée repose sur le fait que les plantes extraient les éléments métalliques qui remontent
dans les branches et feuilles. Dans l’absolu, les espèces d’arbre à racines pivotantes qui
s’enfoncent profondément jusqu’à atteindre la nappe phréatique se sont révélées les plus
utiles à l’opposé des plantes à racines radiaires et superficielles. L’échantillonnage consiste
à recueillir 100g prélevés sur le même organe (feuilles, jeunes brindilles…). Au labo,
l’échantillon est grillé, réduit en cendre et analysé. L’interprétation reste cependant
beaucoup plus complexe que pour les autres techniques.

c. L’Atmogéochimie
Des gaz s’échappent du sol. Ils proviennent d’horizons profonds, notamment à travers les
fractures. Ils rendent comptent des horizons traversés et de phénomènes tout à fait
insoupçonnables en surface. Son intérêt majeur se trouve donc dans la recherche de
gisements profonds.

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V. PREPARATION ET ANALYSE DES ECHANTILLONS


1. Préparation
Elle permet de limiter le volume et le nombre d’échantillons à expédier au labo et de limiter
ainsi les coûts d’analyse. Aussi procède-t-elle par :

 Le Séchage au soleil ou au feu : le séchage au soleil se fait dans des récipients en


plastique. Si le séchage se fait au feu, il faudrait prendre des dispositions particulières pour
éviter la cuisson de l’argile. Il est primordial d’éviter les séchages rapides.

 Le Démottage : l’enlèvement des mottes se fait dans des mortiers et avec pilons en
céramique sans écraser les grains (stream et sol). Pour les roches, le broyage se fait à 125 μ
dans des mortiers non polluants.

 Le Tamisage : la séparation granulométrique se fait dans des tamis en acier


inoxydable ou à maille en toile pour obtenir la fraction fine (<125 μ) généralement
analysée. Cependant cette limite peut varier selon le climat ; ainsi une fraction plus
grossière peut être souhaitée.

 Le Quartage : seule une moitié est expédiée au labo. L’autre moitié servira de
témoins aux vérifications ultérieures si besoin est.

2. Expédition
Après avoir procéder à l’encodage des échantillons, ces derniers sont numérotés et
expédiés au labo.

3. Analyse au labo
Les analyses sont pratiquées dans les labos afin de déterminer la teneur des échantillons en
une substance donnée (analyse monoélément) ou en plusieurs substances données
(analyse multiéléments). Différentes techniques dont la colorimétrie, l’absorption
atomique, la spectrométrie d’émission plasma conductif/inductif, le compteur Geiger
peuvent être employées.

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Une fois au labo, l’échantillon subit une série d’attaques par des complexes.

 L’Analyse multiéléments : cette analyse se fait généralement en phase de


reconnaissance générale pour faire l’inventaire des ressources minérales présentes dans
une région ou voir le background. Elle se fait en phases stratégique et tactique par le dosage
d’un élément et de sa paragenèse. L’échantillon est d’abord attaqué par le complexe HF-
HClO4-HNO3 qui détruit les silicates et libère les oligo-éléments.

 La spectrométrie d’émission à partir d’une source plasma permet alors le


dosage de 12 éléments prioritaires et 10 éléments utiles de cartographie.

 La spectrométrie d’émission à lecture directe permet pour sa part le dosage de


7 éléments majeurs et de 26 éléments traces.

 L’Analyse monoélément : Cette analyse se fait en phase tactique généralement.


Les Techniques sont l’Absorption atomique.

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CHAPITRE 4 : TRANCHEES ET PUITS


Les tranchées sont des fosses de section rectangulaire, de profondeur et de largeur
généralement faibles (rarement supérieure à 6m) devant la longueur qui peut être
métrique ou atteindre plusieurs centaines de mètres.

Elles sont creusées manuellement pour les plus petites ou mécaniquement à l’aide d’engins
de terrassement (bulldozers). Elles doivent être perpendiculaires à leurs anomalies.

Les puits sont des fosses dont la profondeur est généralement la dimension la plus
importante, la section étant relativement plus faible.

Tous les deux (tranchées et puits) permettent de préciser l’extension d’une minéralisation à
partir d’un ou plusieurs indices ponctuels en interceptant l’horizon minéralisé. Ils
représentent donc des méthodes d’investigation utilisées lors d’opérations tactiques
d’étude de l’évolution verticale de la minéralisation le long d’un profil d’altération en étude
d’indice ou en recherche d’indices sur l’anomalie.

Ils sont ainsi destinés à étudier la continuité d’un indice en subsurface. Ils peuvent être
réalisés dans deux cas que sont :

 L’étude d’indice : pour étudier la continuité d’une minéralisation, son


prolongement en subsurface ;

 La recherche d’indice sur anomalie : il s’agit d’anomalie géochimique ou


géophysique dans le but de trouver l’enracinement de l’indice pour vérifier si cette
anomalie est vraie.

L’étude d’indice permet de juger l’intérêt d’une découverte et la recherche d’indice sur
l’anomalie à circonscrire l’horizon minéralisé en subsurface (rechercher du minerai).

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I. GENERALITES
1. Etude d’indice
La prospection au marteau a mis en évidence un indice sur un affleurement, par exemple
une occurrence minérale. L’affleurement ayant une étendue limitée dans l’espace, il est
important de déterminer son prolongement et son pendage, en particulier pour les corps
minéralisés dont la largeur est la dimension la plus faible et qui sont recouverts de
plusieurs mètres de terres.

Il est alors commode de procéder rapidement à une étude d’indice en creusant un puits.
Une telle fosse de petite dimension (1,5 à 2m de long) peut être creusée manuellement
(pelle, pioches) jusqu’à intercepter le bed-rock.

Lorsqu’on ignore la direction à donner aux tranchées, on commence par creuser deux (2)
puits à section rectangulaire.

Remarque : A défaut d’une vérification rapide de l’indice, la location d’engins de


terrassement (bulls ou pelles) pourra être envisagée, pour creuser des
tranchées au cours d’une autre campagne, en particulier si les indices abondent
et ne sont pas isolés, éventuellement dans des zones hostiles peu accessibles.

Lorsqu’on recoupe du minerai ou un indicateur de minerai (gossan), l’échantillonnage se


fait :
 Par Rainurage vertical ou horizontal ;
 Par Saignée au burin ou au marteau ;
 Sur les parois ou le fond du puits ou de la tranchée ;
 En fonction de la forme de l’affleurement (filon, filon-couche, amas, …) ;
 Par passes métriques ou plus.

Les rainures sont larges d’environ 15 cm et de profondeur identique. Ainsi :

 Si la minéralisation est liée à un niveau stratigraphique ou à un filon-couche


horizontal : le rainurage est vertical ;

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 Si la minéralisation se situe dans la partie inférieure de la tranchée ou si nous


sommes dans un contexte plissé ou encore si le filon est vertical ou la minéralisation
disséminée : le rainurage est horizontal ;

 Si ce sont des puits : le rainurage est métrique horizontal et vertical ;

 Si c’est un filon : Après avoir dégagé le filon sur une hauteur d’environ 50cm et
enlevé sa partie supérieure décomposée et diaclasée, on rend plane la surface à rainurer, on
lave à l’eau et à la brosse en chiendent et on rainure (rainure perpendiculaire aux épontes
et espacé de 1 à 5m) ;

 Si c’est un affleurement plus ou moins plat : on procède de la façon précédente


avec la rainure perpendiculaire à l’allongement de la minéralisation.

 Si ce sont des couches minéralisées verticales ou peu inclinées : le rainurage est


vertical sur les parois à intervalle de 1 à 5m.

REMARQUE : En étude d’indices, quand le terrain est peu accidenté et à couvert végétal
clairsemé, l’échantillonnage peut se faire par prélèvement de cuttings de
trou de foration grâce à un marteau perforateur. On échantillonne alors sans
avoir besoin de décaper l’affleurement sauf pour des échantillons plus
précis où il faut au préalable creuser des tranchées. Pour les formations
tendres, on peut procéder par des sondages à la tarière.

Des observations pétro-structurales (descriptions, mesures diverses dont le pendage,


l’orientation, …) et de recherches de minéralisations sont alors faites et consignées sur la
fiche d’indice pour servir plus tard aux interprétations.

Les données géologiques permettront d’affiner l’esquisse ou la carte géologique et de


positionner les sondages et les données minières renseigneront sur la continuité de la
minéralisation.

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Le technicien doit :

 Intervenir dans l’implantation du sondage : Azimut et Inclinaison


Exemple : une formation a une direction NE (N 25°) et un pendage SE (45°). L’azimut est
donc NW (225°) et l’inclinaison est NE (25°).

 Repérer le point (profil : N 10 Abakro ; Azimut : N 225° ; inclinaison : N 25° ;


longueur : 140 m ; N° du Forage : 03) ;

 Faire le levé topographique du trou de forage et le positionner sur la coupe


longitudinale ;

 Nettoyer, remblayer, décaper pour obtenir l’horizontal pour la mise en place de la


sondeuse ;

 Disposer la foreuse avec le plus grand soin à partir d’un repère tracé au sol.

2. Recherche d’indices sur anomalie


Une campagne tactique géochimie-sol permet de délimiter en surface la source d’une
anomalie géochimique.

L’implantation des tranchées peut être envisagée pour localiser ou recouper le corps
minéralisé à partir de l’étude de l’évolution de l’horizon minéralisé.
C’est la recherche d’indices sur l’anomalie. Pour ce faire, une tranchée doit être implantée
au niveau du top anomal et éventuellement d’autres au niveau des points de forte valeur
géochimique (forte anomalie) de façon à recouper les structures ou l’allongement de
l’anomalie.

Ainsi, leur numérotation se fait par rapport à la grille de prospection géochimique. Leur
grande dimension justifie qu’elles soient creusées à l’aide de bulldozers.

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Elles sont à ce stade rarement menées jusqu’au bed-rock et l’échantillonnage se fait


pareillement qu’en étude d’indice par rainurage vertical et/ou horizontal sur leurs parois
par passes généralement métriques à l’aide d’un moule.

Pour une ancienne tranchée reprofilée lors de récents travaux, il peut être préférable
d’échantillonner sur le fond de la tranchée.

Ces tranchées doivent impérativement être levées.

a. Coordonnées d’une tranchée

NE

B 220m
NW

405m

120m O
A
250m

SW
SE

Tranchée 1 : 02+50 NW - 01+20 SW/02+20 NW - 04+05 NE

b. Levé d’une tranchée


Le levé doit être :
 pédologique : description des différentes couches du sol ;
 topographique : permet la représentation de la tranchée. Le levé topo peut se faire
à l’aide d’un altimètre ou d’une corde à niveau.

Sur un regard de la tranchée, une horizontale de référence est choisie et graduée mètre par
mètre. A chaque mètre, la corde à niveau permet de mesurer la distance verticale entre le

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bord de la tranchée et l’horizontale (cette distance est notée H1) et la distance entre
l’horizontale et le fond de la tranchée (cette distance est notée H2).

Si l’horizontale touche le fond ou le bord de la tranchée, on continue en prenant une


seconde horizontale à partir de cet endroit et ainsi de suite sur toute la longueur de la
tranchée. H1 et H2 sont positifs ou nuls.

 géochimique : évaluation du potentiel économique et minier de la tranchée,


échantillonnage par rainurage horizontal ou vertical. Les échantillons peuvent être
identifiés par leur couleur ;

 géologique : fiche technique éventuelle de l’affleurement dans la tranchée, faire


ressortir les différentes structures géologiques (les décrochements, …) ;

c. Représentation d’une tranchée


Le levé du regard d’une tranchée permet de représenter la tranchée à une échelle bien
définie, par une couche longitudinale (plan passant par la longueur).

Il sera indiqué le regard représenté et l’orientation de la tranchée.

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Exemple 1 :
La première horizontale longue de 4m touche le bord de la tranchée. La seconde
horizontale touche la fin de la tranchée à 2 m du fond. Les mesures H 1 et H2 sont consignées
dans le tableau ci-dessous. La profondeur de la tranchée est uniforme.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
H1 (m) 2 1,3 1,5 0,8 1,1 1,3 1,7 2 2,1 1,8 1,5 1,3 1,4
H2 (m) 2,4 2,1 1,9 2,6 2,3 2,1 1,7 1,4 1,3 1,6 1,9 2,1 2

Représenter à l’échelle 1/100, la tranchée levée en sachant que le levé est celui de son
regard NE.

Exemple 2 :
Le levé d’une tranchée a fourni les résultats suivants :
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
H1 (m) 0 1 1,5 0,8 0,25 0,5 1 1,6 2,1 1,8 1,2
H2 (m) 2,1 1,1 0,6 1,3 1,85 1,6 1,1 0,5 0 0,3 0,9

La première horizontale a une longueur de 3,5 m. La deuxième horizontale longue de 4,5 m


touche le fond de la tranchée à 8 m et la troisième horizontale a 2 m de long.

Réaliser la coupe longitudinale du parement à l’échelle 1/100 sachant que le regard est NE
et que le NW se trouve à gauche.

Exemple 3 :
La première horizontale longue de 4m touche le sommet de la tranchée. La seconde
horizontale touche la fin de la tranchée. On suppose que la tranchée a une profondeur
uniforme de 3 m.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
H1 (m) 1,2 1 0,5 0,2 1,5 1,3 1,5 1,8 2 2,5
H2 (m) 1,8 2 2,5 2,8 1,5 1,7 1,5 1,2 1 0,5

Représenter à l’échelle 1/100 la tranchée en sachant que le levé est celui de son regard
NW.

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