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1ère PARTIE

« CONCEPTS DE BASE DE
GEOPHYSIQUE APPLIQUEE EN
PROSPECTION MINIERE ET
PETROLIERE »
Responsable
Dr GOUET DANIEL HERVE
Exploration Mining Geophysicist
OBJECTIFS
➢ Initier les apprenants auxnotions
géologiques de base de géophysique
appliquée en prospection minière et
pétrolière,
➢Initier les apprenants aux notions
géophysiques de base de géophysique
appliquée en prospection minière et
pétrolière,
PLAN DE LA 1ère PARTIE

Chapitre I: LES NOTIONS GEOLOGIQUES


DE BASE DE GEOPHYSIQUE APPLIQUEE
EN PROSPECTION MINIERE ET
PETROLIERE
Chapitre II: LES NOTIONS GEOPHYSIQUES
DE BASE DE GEOPHYSIQUE APPLIQUEE
EN PROSPECTION MINIERE ET
PETROLIERE
SOMMAIRE
CHAPITRE I : LES NOTIONS GEOLOGIQUES DE BASE EN PROSPECTION
MINIERE (MINE SOLIDE ET MINE LIQUIDE)
INTRODUCTION
I. PROSPECTION MINIERE
II. NOTIONS GENERALES
II.1. GISEMENT
II.1.1. Gisements magmatiques
II.1.2. Gisements sédimentaires
II.1.2. Gisements métamorphogènes
II.2. Catégories des minerais extractibles
II.3. Facteurs influant sur l'exploitabilité
d'un gisement
II.4 Les Types de données
SOMMAIRE
III. LES ETAPES DE LA PROSPECTION MINIERE
III.1. Etape préparatoire: Approche du sujet
III.1.1. Objectifs
III.1.2. Méthodes et techniques
III.1.3. Décision
III.2. Prospection préliminaire ou de Reconnaissance ou
Stratégique ou Générale
III.2.1. Objectifs
III.2.2. Méthodes et techniques
III.2.3. Décision
III.3. Prospection semi–systématique : Contrôle des points
d'accrochage
III.3.1. Objectifs
III.3.2. Méthodes et techniques
III.3.3. Décision
SOMMAIRE
III.4. Prospection systématique ou détaillée ou Reconnaissance
du corps minéralisé
III.4.1. Objectifs
III.4.2. Méthodes et techniques
III.4.3. Décision
III.5. Evaluation de gisement
III.2.1. Objectifs
III.2.2. Méthodes et techniques
III.2.3. Décision
IV. Les caractères géologiques prévisionnels et les guides de
prospection minière
SOMMAIRE
CHAPITRE II : LES NOTIONS GEOPHYSIQUES DE BASE EN
PROSPECTION MINIERE (MINE SOLIDE ET MINE LIQUIDE)
INTRODUCTION
I. GENERALITES SUR LES METHODES GEOPHYSIQUES
II CLASSIFICATION DES MÉTHODES GÉOPHYSIQUES
II.1. La géophysique des grandes profondeurs
II.1. La géophysique des moyennes profondeurs
II.3. La géophysique de subsurface
II.4. La géophysique aéroportée et spatiale
SOMMAIRE
II.5. La géophysique interne ou diagraphie
III. CHOIX DES MÉTHODES GÉOPHYSIQUES
IV LEVÉS GÉOPHYSIQUES
V. ANOMALIE GÉOPHYSIQUE
VI. QUELQUES NOTIONS DE BASE
VI.1 Notion de Géosciences
VI.2 Notion de pas et d’échelle
VI.3. Notion de modèle
VI.4. Notion de précision de la mesure
VI.5 Notion de bruit
VII. METHODES GEOPHYSIQUES ET PROPRIETES PHYSIQUES
CHAPITRE I
LES NOTIONS GEOLOGIQUES DE
BASE DE GEOPHYSIQUE
APPLIQUEE EN PROSPECTION
MINIERE ET PETROLIERE
INTRODUCTION
L'importance des matières premières
minérales et plus particulièrement des
minerais, que ce soit pour les pays
consommateurs ou producteurs, n'est
plus à démontrer. La mise en évidence
de nouveaux gisements métallifères ou
pétrolifères est ainsi devenue primordiale
et a motivé la mise en œuvre de
techniques diverses: prospection
géologique, géophysique, géochimique, la
télédétection, etc.
Mais, si ces techniques sont
importantes et si leur développement
harmonieux est essentiel, un stade de
recherche s'impose: c'est celui du géologue
(ou du géophysicien) de terrain dont
dépend en grande partie le succès des
recherches.
La recherche minière progresse par
phases qui se distinguent par les surfaces
concernées et les techniques mises en
œuvre et, par conséquent, par les moyens
humains, matériels et financiers qu'elles
nécessitent.
Chaque méthode de prospection doit
être mise en œuvre avec un soin extrême
depuis le simple examen d'affleurements
ou la moindre batée en lit vif jusqu'au
recueil de cuttings de sondages percutants,
ou à l'échantillonnage de travaux miniers.
I. PROSPECTION MINIERE
La prospection minière est l'ensemble
des travaux géologiques, géophysiques,
géochimiques, géobotaniques, de
photogéologie et de télédétection dont la
finalité est de:
➢localiser les substances utiles dans
l'écorce terrestre;
➢préciser la position exacte, la forme
et la concentration des corps
minéralisés (ore bodies) ou gisements;
➢estimer (évaluer) la quantité des
substances utiles extractibles que
contiennent ces corps minéralisés.
II. NOTIONS GENERALES
II.1. Gisement
Un gisement est une accumulation
naturelle de minéraux utiles, matières
premières industrielles. Il doit être
économiquement et techniquement
rentable. Ce qui fait qu'un gisement
exploitable dans un pays peut ne pas l'être
ailleurs. En RDC, on exploite le cuivre à
partir d'une teneur de 0.1%, alors qu'aux
USA, on descend jusqu'à 0.01%.
L'ensemble des minéraux utiles,
exception faite pour les matériaux de
construction, forme le minerai. Celui–ci
est associé à des minéraux non utiles qui
constituent la gangue. Succinctement on
distingue plusieurs types de gisements.
II.1.1. Gisements magmatiques
Ils sont dus à la différenciation magmatique
lors de la cristallisation fractionnée au cours de
trois stades principaux:
➢Stade orthomagmatique: cristallisation des
minéraux pétrogènes, les plus réfractaires
(olivine, pyroxènes, plagioclases basiques)
d'abord, avec formation des roches
encaissantes des minéralisations
ultrabasiques (dunites, pyroxénites,
péridotites); minéraux utiles:chromite,
diamant, platine, pyrochlore, etc.
Formation aussi des roches basiques
(gabbros, norites); minéraux utiles:
magnétite, titanomagnétite, vaesite (Ni).
Cristallisation de feldspaths alcalins et quartz
en dernier lieu, avec formation de roches
magmatiques acides (granites, granodiorites,
syénites); éléments utiles: Be, Li, Sn, W, U,
etc.
➢Stade pegmatitique: séparation du bain
résiduel saturé en composants volatils (F,
Cl, O,…) et en vapeur d'eau. Mise en place
des pegmatites; éléments utiles: Be, Li, Sn,
Nb, Ta, U, etc.
➢Stade postmagmatique: liquéfaction des
composants volatiles et genèse des solutions
hydrothermales ou
pneumatolytohydrothermales dans les roches
encaissantes; minéraux utiles: chalcopyrite
(Cu), cassitérite (Sn), molybdénite (Mo),
cinabre (Hg), arsénopyrite ou mispickel (As),
galène (Pb), blende ou sphalérite (Zn).
II.1.2. Gisements sédimentaires
➢ Gisements résiduels: dus à l'action
d'une altération dominante (Ex: Kaolin,
latérites à Fe – Ni – Co - Mn, bauxites, fer et
chapeaux de fer).
➢ Gisements détritiques: accumulation
mécanique des substances utiles ou
placers (Ex: or, platine, cassitérite, diamant,
magnétite, zircon, monazite, corindon,
béryl, ilménite, pyrolusite,…).
➢ Gisements d'infiltration: Cu, Co, U, V, Fe,
Mn,…
II.1.2. Gisements sédimentaires
➢Gisements d'origine chimique:
✓Calcaires et dolomies: matériaux de construction,
✓Fer,
✓Manganèse,
✓Gisement mixte de Fe et Mn,
✓Evaporites.
➢ Gisements biogéniques et biochimiques:
✓Combustibles fossiles: tourbes, charbons, shales
bitumineux, pétrole et gaz naturel,
✓Calcaires organogènes,
✓Phosphorites à squelettes d'organismes,
✓Diatomites formées d'opale.
II.1.2. Gisements métamorphogènes
➢ Gisements métamorphisés: formés aux dépens
des gisements préexistants. Exemple: certains
gisements de Fe, Mn, Au, U, dont les
accumulations initiales étaient sédimentaires.
Ex. Gisement Au–U de Witwatersrand (RSA).
➢Gisements métamorphiques:
✓Marbres: à partir des calcaires,
✓Ardoises: à partir des shales argileux
II.2. Catégories des minerais extractibles
➢Les combustibles: charbon, pétrole, gaz
➢Les minerais métalliques: ferreux (Fe, Mn,
Co, Ni, W), non ferreux (Cu, Pb, Zn, Sn),
légers (Al, Mg, Ti) utiles dans
l'aéronautique, précieux ( Au, Ag, Pt), rares
( Be, Ba )
➢Les minerais non métalliques: matériaux
de construction, chimiques (sel, soufre,
soude, gypse), engrais (nitrate, phosphate,
sulfate), réfractaires (silice, bauxite, argiles,
chromite), pierres précieuses et semi–
précieuses (diamant de joaillerie, saphir,
émeraude), matériaux abrasifs (diamant
industriel, quartz), isolants (magnésie,
asbeste), peinture (argile, barytine).
II.3. Facteurs influant sur l'exploitabilité
d'un gisement
➢La teneur et le tonnage: la teneur limite
d'exploitabilité (mutable et fonction du
coût d'exploitation) est la teneur minimale
supportable en deçà de laquelle
l'exploitation d'un gisement cesse d'être
rentable. Elle dépend du cours du métal sur
le marché économique mondial. Elle est à
distinguer de la teneur marchande qui est la
teneur atteinte après valorisation.
Les bons gisements sont ceux qui présentent un
bon tonnage de façon à récupérer le coût
d'investissement et à faire du profit.
➢La nature du minerai: comportement
chimique lors de la flottation: les carbonates
réagissent mieux que les silicates.
➢La position géographique du gisement: le
coût du transport vers les usines de
traitement et vers les centres de
consommation. De plus la main–d'œuvre
qualifiée coûte de plus en plus cher avec la
distance.
➢La profondeur et la structure du gisement:
c'est moins coûteux d'exploiter à ciel
ouvert (gisement en plateure) qu'en mine
souterraine (gisement dressant).
➢Les facteurs économiques: notamment la
loi de l'offre et de la demande.
➢Les outils d'exploitation: engins pour
forage, extraction, transport.
➢Les substances extractibles: les gisements
poly métalliques sont les plus intéressants.
II.4 Les Types de données
➢Données geograhiques
• Pour un indice: Coordonnées, voies
d'accès, croquis de situation
• Pour une zone à prospecter: périmètre,
surface, croquis de voies d'accès et de
pénétration, données climatiques (périodes
optimales de travail, possibles, impossibles).
➢Données juridiques
• Détenteurs des droits,
• Partenaires dans l'opération, etc.
➢Données historiques
Travaux antérieurs: résultats connus,
éventuellement tonnages extraits, teneurs,…
➢Données géologiques et gîtologiques
• Esquisse régionale rapide (carte
schématique)
• Géologie locale (environnement immédiat
de l'indice, de l'anomalie, etc.)
• Description de l'indice lui–même:
géométrie des zones minéralisées visibles
ou reconnues sur la profondeur,
paragenèses. Pour les anomalies
(géophysiques, géochimiques), préciser
leur extension, leur relief par rapport au
fond régional.
• Gisements et indices connus dans la région
(avec importance économique, type de
gîte,…).
➢Données économiques
Tonnage (reconnu, probable, possible),
teneurs, sous– produits éventuels.
III. LES ETAPES DE LA PROSPECTION MINIERE
III.1. Etape préparatoire: Approche du sujet
II.1.1. Objectifs
➢Appréciation a priori de l'intérêt de la région,
➢Identification du ou des sujets à traiter,
➢Contrôle du cadre géologique et choix de la
méthode de prospection stratégique,
➢Première sélection régionale.
III.1.2. Méthode et technique
➢Document technique: rapports miniers,
mémoires, articles, thèses, cartes géologiques,
cartes topographiques, images satellitaires, etc.
➢Document juridique: permis antérieurs, droit de
concession ou de titres miniers;
➢Echelle de travail : 1/200000
➢Surfaces concernées : 5000–100 000 Km2,
➢ Durée des travaux: quelques semaines.
III.1.3. Décision
En fonction de toute la documentation (technique
et juridique), on doit distinguer les zones retenues
et les régions sans intérêts. On choisit les itinéraires
à emprunter, le nombre de prospecteurs, la
quantité et la qualité du matériel (GPS, boussole,
marteau, carnet, sachets, …) etc.
III.2. Prospection préliminaire ou de
Reconnaissance ou Stratégique ou Générale
III.2.1. Objectifs
➢Réduction sensible de la surface initiale,
➢Localisation des secteurs à indices et
anomalies pour y concentrer les moyens,
➢Eventuellement approche typologique et choix
de la méthode de prospection semi-
systématique.
III.2.2. Méthode et technique
➢Prospection au marteau et esquisse géologique;
➢ Prospection aéroportée: méthodes
électromagnétiques magnétiques et
radiométriques.
➢Prospection géochimique (stream sédiments,
fond de batée, etc.);
➢Prospection alluvionnaire: lit vif, lit mineur, bed
rock
➢Echelle de travail : 1/200000–1/50000
➢Surfaces concernées : 50– 500 Km2
➢Durée des travaux: quelques mois.
III.2.3. Décision
➢Rapport qui évalue approximativement les
potentialités minérales (quantité et qualité),
électromagnétiques magnétiques et
radiométriques.
➢Prospection géochimique (stream sédiments,
fond de batée, etc.);
➢Prospection alluvionnaire: lit vif, lit mineur, bed
rock
➢Echelle de travail : 1/200000–1/50000
➢Surfaces concernées : 50– 500 Km2
➢Durée des travaux: quelques mois.
III.2.3. Décision
➢Rapport qui évalue approximativement les
potentialités minérales (quantité et qualité) et
on évalue les critères économiques minima
➢On circonscrit les secteurs retenus à étudier au
cours de la phase suivante. Ou bien, on décide
de l'abandon total ou partiel du projet.
III.3. Prospection semi–systématique : Contrôle
des points d'accrochage
II.3.1. Objectifs
➢Définition des cibles,
➢Classement des cibles par ordre d'intérêt
(hiérarchie),
➢Premières teneurs pour prouver la valeur
industrielle du gisement; type de minerai (oxydé,
sulfuré, carbonaté) en vue de sélectionner la
méthode de valorisation;
➢Sélection des cibles pour leur reconnaissance
approfondie.
III.3.2. Méthode et technique
➢Cartographie géologique détaillée + prospection
au marteau;
➢Prospection géophysique au sol (ou héliporté):
Radiométrie, Magnétisme, Electro–magnétisme,
Profils de résistivité et sondages électriques,
Polarisation spontanée, Polarisation Provoquée,
Mise à la masse, Gravimétrie, Sismique Réflexion
et Sismique Réfraction, Mise à la masse,
Gravimétrie, Sismique Réflexion;
➢Prospection géochimique à maille régulière
serrée sur sol ;
➢Prospection alluvionnaire: puits et/ou tranchées.
➢Si possible, test de valorisation
➢ Pré–étude économique d'orientation
➢Echelle de travail : 1/20000–1/5000
➢Surfaces concernées : 5– 50 Km2
➢Durée des travaux: quelques mois.
III.3.3. Décision
➢On évalue les réserves probables du secteur;
➢On décide des cibles retenues et rejetées;
➢Les cibles retenues sont mises au portefeuille et
constituent la zone intéressante à étudier
d'une manière approfondie dans la 3ème
phase
➢On recherche les partenaires (joint venture).
III.4. Prospection systématique ou détaillée ou
Reconnaissance du corps minéralisé
III.4.1. Objectifs
➢Détermination de la forme, du volume, de la
profondeur et du pendage du gisement.
➢Premières fourchettes pour le couple tonnage–
teneur,
➢Première approche économique chiffrée.
III.4.2. Méthode et technique
➢Levé topographique et topo géologique;
➢Sondages mécaniques d'où échantillonnage et
contrôle géostatistique.
➢Géochimie: étude du chimisme des
encaissants (traces, majeurs) ;
➢Sondages mécaniques d'où échantillonnage et
contrôle géostatistique;
➢Géophysique: opérations géophysiques dans
les sondages (diagraphies, géophysique de
développement);
➢ Interprétation géologique synthétique découlant
des opérations susmentionnées;
➢ Essai de valorisation
➢Pré - étude économique de faisabilité
➢Echelle de travail : 1/5000–1/500
➢Surfaces concernées : 0.5–5 Km2
➢Durée des travaux: quelques mois a 1 ans.
III.4.3. Décision
➢Gisement à évaluer ;
➢Gisement mis en portefeuille ;
➢Recherche des partenaires.
III.5. Evaluation de gisement
III.5.1. Objectifs
➢Calcul des réserves (Estimation)
➢Resserrement des fourchettes pour le couple
tonnage–teneur
➢Mise au point du traitement
➢Choix de la méthode d'exploitation
➢Etude de rentabilité.
III.5.2. Méthodes et Techniques
➢Sondages diamants systématiques et/ou travaux
miniers (si possible préparatoires à l'exploitation),
suivis d'un échantillonnage et d'une estimation
géostatistique.
➢Essais semi–industriels de traitement
➢Etude de faisabilité.
Echelle/Surface: 1/1000–1/200; ha–a.
Durée: Quelques mois à quelques années (2–5 ans).
III.5.3. Décision
➢Etude de marché
➢Recherche du financement
➢Mise en exploitation ou en portefeuille
➢Recherche de partenaires.
Rédaction du rapport ou Fiche technique du sujet:
IV. Les caractères géologiques prévisionnels
et les guides de prospection minière
Ce sont les contrôles de la minéralisation qui
guident le prospecteur sur terrain. Parmi eux,
on distingue:
➢Les provinces métallogéniques: Une
province métallogénique est une vaste
région géologique correspondant à un
bassin ou géostructure ou un craton
(bouclier, fosse géosynclinale) ayant un
certain caractère dépendant de la
tectonique et pouvant, dans une certaine
mesure, être prévue par elle. Cette notion
met en évidence l'analogie entre les
minéralisations des diverses parties de
contrées étendues par l'effet d'une histoire
géologique (chronologie) commune. Elle
permet des rapprochements heureux entre
les gîtes (genèse, structure, exploitabilité) et
se fonde entre autres sur la théorie de la
tectonique des plaques et de la dérive des
continents.
Les facteurs principaux de la répartition des
provinces métallogéniques sont :
➢La relation des provinces métallogéniques
avec les phénomènes de concentration
géochimique et en rapport avec:
✓La sédimentation: Provinces ferrifères de
vieux socles où le fer est localisé dans les
sédiments très siliceux. Au KATANGA, le
cuivre et le cobalt sont liés à la
sédimentation des shales dolomitiques.
✓Les zones granitisées: le granite "fertile",
concentrateur de plusieurs éléments, ex..
La chaîne Hercynienne a fourni: U, Sn, W.
✓La différenciation en roches basiques
et ultrabasiques: ex. au Canada, on trouve
de gros tonnages de Cr et de Ni dans les
péridotites.
✓Les bassins mio - géosynclinaux à forte
subsidence: gisements de pétrole.
➢La relation des provinces métallogéniques
avec des successions chronologiques:
✓Les boucliers antécambriens: Fe, Cu – Co
✓Les bassins tertiaires: Pétrole
✓Les bassins permo–carbonifères:
Charbon, ex R.D.C. (Luena, Lukuga), R.S.A. (Dwyka).
➢Les guides morphologiques:
✓Des gisements en saillie et en inselberg:
ex.grands alignements de quartzite avec
formation des itabirites (Brésil);
alignements de colline à Cu–Co (KATANGA,
RDC).
✓La couleur: les minéraux noirs au KATANGA
sont souvent de l'hétérogénite alors qu'en
Afrique de l'Ouest le noir correspond aux
minéraux de fer (hématite).
✓Les dômes de sel: pièges d'hydrocarbures.
✓Les gisements de chapeau de fer: les
boxworks témoignent du type des
minéralisations sous–jacentes des zones de
cémentation.
➢Les guides lithologiques:
✓La minéralisation se fait là où la roche est
poreuse ou fissurée (ex. roche carbonatée),
et a une granulométrie hétérogène (ex. le
conglomérat aurifère de Witwatersrand,
RSA).
✓Les guides stratigraphiques: les
minéralisations stratiformes, les pièges
stratigraphiques de pétrole (lentilles
sableuses, les biseaux sous–discordances,
les biohermes et les biostromes).
✓Les guides structuraux: les pièges
anticlinaux, synclinaux (subsidence), les
failles à remplissage.
✓Les guides pétrographiques: les
minéralisations liées aux roches basiques
ou ultrabasiques (ex. Cr, Pt, Ni, C) et acides
( Cu, Nb, W, Li).
✓Les guides sédimentologiques : les
minéraux résistants (diamant, cassitérite,
colombo-tantalite) et lourds (or) dans les
placers.
CHAPITRE II
LES NOTIONS GEOPHYSIQUES DE
BASE DE GEOPHYSIQUE
APPLIQUEE EN PROSPECTION
MINIERE ET PETROLIERE
INTRODUCTION
La géophysique est une science qui
étudie les propriétés et les phénomènes
physiques liés au globe terrestre. La
conception du système d'acquisition et de
traitement des données a fait d'elle, une
science appliquée de grande envergure
économique se déployant dans plusieurs
domaines d'application tels que la
météorologie, la sismologie, la vulcanologie,
l’archéologie et la géodésie.
Dans le domaine de la géophysique
appliquée, elle permet de connaître la
stratigraphie de la terre. Elle permet
également de détecter et de localiser des
structures tectoniques enfouies (failles,
fractures, plis, etc.), des gisements miniers,
des nappes d’hydrocarbures, des nappes
d’eaux ou aquifères, etc. Ces informations
s'obtiennent en prospection géophysique à
l'aide des mesures faites sur les différentes
manifestations des propriétés des roches.
I. FONDEMENT DES METHODES GEOPHYSIQUES
La géophysique se caractérise par plusieurs
méthodes géophysiques et chacune d'elles se
rattache à la particularité d’une propriété
physique des roches. Nous pouvons citer :
1- La méthode gravimétrique qui est
construite à partir de la relation « densité des
roches » et « force de gravitation » ;
2- La méthode magnétique qui est construite
à partir de la relation « susceptibilité
magnétique » et « champ magnétique
terrestre » ;
3- La méthode sismique qui est construite à
partir de la relation « paramètre élastique » et
« vitesse de propagation de l’onde » ;
4- Les méthodes électromagnétiques qui sont
construites à partir de la relation «
permittivité électrique ou diélectrique,
perméabilité magnétique » et « intensité du
champ électromagnétique » ;
5- Les méthodes électriques qui sont
construites à partir de la relation « résistivité
électrique » et « champ électrique » ;
6- La méthode radiométrique qui est
construite à partir de la relation « éléments
radioactifs présents dans la roche Uranium,
Thorium » et champ radioactif « α, β, γ ».
On constate que les méthodes
géophysiques sont construites a partir des
interactions entre les phénomènes physiques
et les propriétés physiques des roches. Ainsi,
l’usage d’une méthode géophysique
dépendra des caractéristiques du champ
physique vis-à-vis de la cible.
II. CLASSIFICATION DES MÉTHODES GÉOPHYSIQUES
Le rayon d'action de la géophysique ne
cesse de se développer surtout la
géophysique dite de subsurface (géophysique
de la tranche superficielle, comprise entre
quelques centimètres et quelques dizaine de
mètres). Nous pouvons néanmoins
subdiviser le rayon d’action de la géophysique
en cinq classes ou espaces d’actions :
• La géophysique des grandes profondeurs
(tranche très profonde)
• La géophysique des moyennes profondeurs
(tranche moyennement profondes)
• La géophysique de subsurface (tranche
superficielle)
• La géophysique spatiale.
• La géophysique interne "Mesures dans les
puits de forage«
II.1. La géophysique des grandes profondeurs
La géophysique des grandes profondeurs (5 à
100 Km), offre la possibilité d’études dans le
domaine de la sismologie, la vulcanologie,
l’océanographie et la tectonique. Les
méthodes géophysiques des grandes
profondeurs exploitées regroupent les
méthodes magnétiques, gravimétriques,
aéromagnétiques, magnétotelluriques et
séismiques.
II.2. La géophysique des moyennes profondeurs
La géophysique des moyennes profondeurs
(50m à 5000 m), offre la possibilité d’études
dans les domaines de la recherche pétrolière,
géothermique, minière, hydrogéologique, et
études des bassins sédimentaires. Les
méthodes géophysiques des moyennes
profondeurs (50m à 5000 m) regroupent les
méthodes électriques, magnétiques et
sismiques.
II.3. La géophysique de subsurface
La géophysique des faibles profondeurs (la
partie superficielle de la terre dite de
subsurface (de quelques centimètres à 50 m),
offre la possibilité d’études dans les domaines
des sciences de la terre (géologie), dans les
travaux publiques, génie civil et militaire,
archéologie et pédologie, environnement,
climatologie. Les méthodes géophysiques des
faibles profondeurs (de quelques centimètres
à 50 m) regroupent les méthodes électriques,
magnétiques et radiométriques.
II.4. La géophysique aéroportée et spatiale
La géophysique aéroportée et spatiale offre
la possibilité d’études de la surface terrestre
de l’atmosphère terrestre, (météorologie et
climatologie), de la géodésie.
II.5. La géophysique interne ou diagraphie
La géophysique Interne ou diagraphie (mesures
dans les puits de forage) offre la possibilité
d’étudier tous les terrains traversés par un
forage ; afin de fournir toutes les indications et
informations paramétriques des roches
traversées longitudinalement et
transversalement (recherche pétrolière,
hydrogéologique et géothermique).
La Médecine fait également appel dans son
investigation à ces méthodes, dans le domaine
de la radiologie, l’imagerie et le traitement du
signal.
III. CHOIX DES MÉTHODES GÉOPHYSIQUES
Le choix d’une méthode géophysique dépend
de l’objectif recherché (objectif très profond ;
profond ; superficiel). Il n'y a pas de règles
absolues dans le choix des méthodes à
adopter, car les problèmes qui se posent dans
la nature ne sont d'une part jamais simples et
d'autre part, jamais suffisamment bien
définis.
Ainsi les structures géologiques complexes
que l'on cherche à déceler et à préciser,
s'écartent toujours des types simplifiés
(problème directe et inverse en géophysique)
car les constantes physiques des roches du
sous-sol varient en fonction des terrains
traversés.
Du fait que les mesures géophysiques
s’effectuent en surface, la profondeur
d’investigation et la profondeur de
pénétration des champs physiques appliqués
conditionnent le choix de la méthode
géophysique à utiliser.
(problème directe et inverse en géophysique)
car les constantes physiques des roches du
sous-sol varient en fonction des terrains
traversés.
Du fait que les mesures géophysiques
s’effectuent en surface, le choix d’une
méthode géophysique dépend
essentiellement éléments suivants:
• La profondeur d’investigation. Elle dépend
de la profondeur de la cible.
• La profondeur de pénétration. Elle
correspond a la profondeur maximale
atteinte par l’onde incidente. Elle obéit a la
classification des méthodes géophysiques
• Le système d’acquisition des données. Il
représente le matériel et sa mise en œuvre.
La qualité d’un bon système repose sur la
souplesse de sa mise en œuvre, le coût, la
gestion du bruit et la qualité des données.
• Le contraste entre la cible et l’encaissant.
Une bonne méthode nécessite un bon
contraste entre la cible et l’encaissant afin de
mieux différencier la cible et l’encaissant.
• Le système de traitement des données. Il
doit permettre une meilleure correction des
données et une meilleure confrontation des
données expérimentales corriger (meilleure
résolution du problème inverse) avec un
modèle théorique, où les paramètres de ce
dernier sont prédéfinis à priori.
• L’interprétation des résultats des données
géophysiques. En géophysique appliquée,
l'interprétation des résultats suppose deux
aspects différents, correspondant à deux
phases successives. La première phase est
une analyse détaillée des données obtenues
par chacune des méthodes appliquées et la
seconde est la synthèse des données
géophysiques et géologiques. Une bonne
méthode doit faciliter l’interprétation des
anomalies ou des résultats des données.
L’interprétation des méthodes
géophysiques consiste à représenter sous
forme graphique les résultats de
traitement et d’inversion obtenus, décrire
puis donner une signification quant à la
répartition dans le sous-sol des
paramètres physiques liés au model
géologique réel trouvé. Elle sous-entend
aussi la construction d’un modèle
géologique en trois dimensions afin
d'étudier la structure profonde.
Elle s’appuie sur l'hypothèse généralement
vérifiée « les paramètres physiques,
chimiques ou mécaniques restent à peu près
constants (ou du moins varient lentement et
avec continuité) dans un niveau donné tant que
le faciès reste le même ». Cela assure une bonne
corrélation et une bonne correspondance des
paramètres pétrophysiques recherchés.
La géophysique étant une méthode indirecte,
son interprétation repose sur les
interprétations apportées par les méthodes
directes telles que la géologies, la géochimie
et la géotechnique.
L'interprétation géologique consiste à
mettre une étiquette lithologique et si
possible stratigraphique et morphologique
sur les différents « terrains géologiques »,
caractérisés par certaines valeurs d’un
paramètre prédéterminé, qu'il s'agisse
d'interprétation qualitative ou quantitative.
L'interprétation géochimique, consiste à
préciser la présence ou l’absence de
II.2. Choix des méthodes géophysiques
minéraux, leurs répartitions en surface et en
profondeur à travers une carte d’indice
réalisée soit à la suite d’observations, profils,
coupes ou des données de carottage.
L'interprétation géotechnique consiste à
donner la nature des terrains traversés
ponctuellement par les outils géotechniques,
l’état mécanique des sols et par extrapolation
séquentielle la nature géologique.
IV LEVÉS GÉOPHYSIQUES
La méthode ou technique de levés
géophysiques mesure l’intensité du champ
physique ou la propriété physique qui
découle de la méthode. Cette mesure inclut
les contributions naturelles des formations
traversées ainsi que celles causées par la
présence de corps géologiques
hétérogènes, qui, localement peuvent
causer des anomalies du champ ou des
propriétés physiques. Ces anomalies sont
les objectifs des levés pour l’exploration
IV LEVÉS GÉOPHYSIQUES
minière ou hydrogéologique. Pour effectuer
ces levés, un dispositif d’acquisition des
données est installé soit au sol, soit a bord
d’un avion (levés aéroportés) suivant un
protocole bien défini.
V. ANOMALIE GÉOPHYSIQUE
L’anomalie géophysique est l’écart entre la
valeur mesurée et la valeur attendue. C’est
une variation anormale ou brusque des
paramètres mesurés. Elle est causée parla
présence de corps géologiques hétérogènes.
VI. QUELQUES NOTIONS DE BASE
VI.1 Notion de Géosciences
Les Géosciences sont un ensemble de disciplines scientifiques
permettant d’étudier la terre.
Un classement de ces disciplines par rapport à un moyen
d’étude ou à un objet donne:
▪ Sédimentologie (objet: sédiments)
▪ Vulcanologie (objet: volcans)
▪ Océanographie (objet: océans)
▪ Tectonique (moyen d’étude: étude de la structure)
▪ Géodynamique (moyen d’étude: étude de la dynamique)
▪ Géochimie (moyen d’étude)
▪ Géophysique (moyen d’étude)
▪ Géologie (moyen d’étude)
Dr Gouet
VI.2 Notion de pas et d’échelle
Une mesure acquise de façon discrète suit un pas
ou une grille. Le pas est une distance régulière
d’espacement des échantillons. Il dépend de l’objet
d’étude qui dépend à son tour de l’échelle de la
mesure.
VI.3. Notion de modèle
A partir des mesures, le géophysicien établit une
structure théorique: le modèle qui rendra compte au
mieux des données. Pour les mêmes données on peut
avoir plusieurs modèles: on parle non‐unicité du
modèle. Avec les avancés technologiques, on a deux
types de modèle: le modèle analogique et le modèle
numérique. Dr Gouet
VI.3.1. Modèle analogique
Le modèle analogique est un système physique
qui reproduit plus ou moins un phénomène que
l'on souhaite étudier. L'observation du
comportement du modèle permet de tirer des
enseignements sur le phénomène d'intérêt.
Volcan Modèle analogique du volcan
.

Dr Gouet
VI.3.2. Modèle numérique
Le modèle numérique consiste à construire un
ensemble de fonctions mathématiques décrivant le
phénomène. En modifiant les variables de départ,
on peut ainsi prédire les modifications du système
physique.
Relief Modèle numérique du relief

Dr Gouet
VI.4. Notion de précision de la mesure
Une mesure est toujours entachée d’erreurs :
appareillage, positionnement, lecture de la
mesure, bruits du signal…
Une mesure n’a d’intérêt que si l’on connait la
marge d’erreur dans laquelle elle se situe.
Par exemple : 120 mGal ± 2mGal
La somme des erreurs permet de procéder au
calcul de l’incertitude et donc de la précision du
résultat.
Pour améliorer l’incertitude, il faut procéder à
une répétition des mesures Dr Gouet
VI.5 Notion de bruit
Le bruit est un facteur externe qui perturbe le
signal (ou mesure) réel d’une donnée géophysique.
Le bruit d’une méthode géophysique a pour effet
de diminuer les potentialités de la technique. Il a
deux origines:
➢ le bruit géologique: il est lié à la nature des
terrains et naît de la présence de toute autre
hétérogénéité que celle de l’anomalie dans le
milieu encaissant;
➢ le bruit anthropique: il est généralement lié à
l’activité humaine. Il est faible en milieu rural et
important en milieu urbain.
VI.5. Notion de bruit
Chaque méthode géophysique a son type de
bruit caractérisé par l’ensemble des facteurs
perturbateurs. On a:
▪ Bruit lié à la méthode gravimétrique: Activité
humaine, séisme, chocs;
▪ Bruit lié à la méthode magnétique: Emetteur
radio, environnement métallique;
▪ Bruit lié à la méthode électromagnétique: Lignes
et clôture électriques;
▪ Bruit lié à la méthode sismique: Activité
humaine, séisme, chocs et ondes de surface;
VII. METHODES GEOPHYSIQUES ET PROPRIETES
PHYSIQUES
Supports du cours
▪ Bernard Giroux, Michel Chouteau, 2007, GLQ2200 -
Géophysique Appliquée I..
▪ Prof Gabriel MAKABU. Cours de prospection minière ; 142 Pages
▪ MAKABU, K., 2001, Les traceurs radiométriques et éléments
associés des sols pour la prospection des minéralisations Cu-
Co-U du Katanga (R.D. Congo). Approche méthodologique.
(Géochimie - Radiométrie - Technique gaz -
Thermoluminescence). Thèse Doctorat. Faculté Sciences,
Université de Lubumbashi, Inédit.
▪ Prof H. SHOUT, 2012, La Géophysique.
▪ Morer, J., 1981, Manuel du prospecteur minier. Ed. BRGM
▪ Telford, W. M., Geldart, L. P., Sheriff, R. E. and Keys, D. A.
(1990). Applied geophysics. 2th edition Cambridge University
press, Cambridge, G B, pp.770
FIN

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