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Cours de Géologie de Subsurface BTS2 IAT/ 2015-2016

COURS DE GEOLOGIE DE SUBSURFACE

Institut : IAT

Niveau : BTS2

Filière : Exploitation Pétrolière

Volume Horaire : 30H

Chargé du cours : Sanda Chékaraou Moustapha (Ingénieur géologue)

Contact : 91 95 68 16

E-mail : sandamoustapha@yahoo.fr

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Programme

Chapitre I : Généralités

Chapitre II : Préparation mécanique des échantillons

Chapitre III : Description des échantillons

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CHAPITRE 1 : GENERALITES

I. Quelques définitions

1. Géologie de subsurface
La géologie de subsurface est une branche de la géologie de l’ingénieur qui permet, grâce aux
échantillons issus de forage, déterminer la nature lithologique des formations traversées par le
forage ainsi que l’indice d’hydrocarbures et certains paramètres d’ingénierie de forage.

2. Géologue de subsurface
C’est un géologue de chantier sur un site de forage qui assure le suivi de l’exécution de
forage, la récupération, la préparation, le traitement et la description des échantillons issus de
forage. Il établit progressivement un Masterlog.

3. Importance de la géologie de subsurface dans l’industrie pétrolière


Lé résultats issus de la géologie de subsurface sont capitaux pour l’avancement d’un forage
pétrolier ainsi que la suite de l’exploration.

II. Rappel sur la classification des roches sédimentaires

Les roches sédimentaires sont des roches exogènes (c’est-à-dire formées à la surface de la
Terre) qui représentent 5 % en volume de la croûte terrestre. Elles sont très répandues à la
surface (elles couvrent 75 % de la surface) sous forme de couches recouvrant les roches
métamorphiques et magmatiques. Elles proviennent généralement de l'accumulation de
sédiments qui se déposent en couches, appelées strates.

Les roches sédimentaires sont très importantes du point de vue économique car les régions
sédimentaires sont riches en ressources minérales, en particulier en charbon, pétrole et fer. Le
charbon formé par décomposition de forêts au fond des marécages et le pétrole formé de vies
marines ensevelies au fond des mers, et certains minerais de fer formés par précipitation en
présence d’oxygène, sont généralement piégés entre des couches d'argiles ou de calcaires.

II.1 Classification selon leur origine

Selon leurs origines les roches sédimentaires peuvent être classées en trois catégories : les
roches détritiques, les roches chimiques et les roches biochimiques.

II.1.1 Les roches détritiques (ou clastiques ou terrigènes)

Les roches sédimentaires détritiques se forment à partir de roches préexistantes et sont


constituées de fragments de roches et de minéraux. Elles représentent 85 % des roches
sédimentaires présentes à la surface de la Terre. Elles sont composées d'au moins 50 % de
débris. Si les débris sont issus de l'érosion d'autres roches, alors on la qualifie de roche
détritique terrigène. Si au contraire les débris sont formés par des squelettes d'organismes
vivants alors la roche est qualifiée de biodétritique ou biogénique.

Ces roches sont classées en trois groupes selon la taille de leurs débris (tableau ci-dessous):

Les rudites qui sont les roches détritiques dont le diamètre est supérieur à 2mm,

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Les arénites dont les éléments ont une taille comprise entre 1/256 mm et 2 mm;

Et les lutites dont les éléments ont un diamètre inférieur à 1/256 mm.

Tableau1 : Classification des roches détritiques

Classe Taille de diamètre de la Nom de la Roche Nom de la roche


granulométrique particule (mm) meuble ou sédiment consolidée

Rudites D > 16 cailloux Conglomérat


(Poudingue ou
4 < D < 16 graviers brèche)

2<D<4 granulés

Arénites 1<D<2 sables très grossiers Grès très grossier

½<D<1 Sables grossiers Grès grossier

¼<D<½ Sables moyens Grès moyen

1/8 < D < ¼ Sables fins Grès Fin

1/16 < D < 1/8 Sables très fins Grès rès fin

Lutites ou pélites 1/256 < D < 1/16 Silts Siltites (silstons)

D < 1/256 Argiles (clay) Argilites (Claystone


ou shale )

Tableau2 : Classification simplifiée des roches détritiques

II.1.2 Les roches chimiques ou orthochimiques

Les roches sédimentaires d’origine chimique sont formées à partir de la précipitation ou la


cristallisation de substances (ions ou sels minéraux) dissoutes dans l'eau. Elles résultent d’une
relation entre la concentration des ions, la saturation maximale et la température. 1 litre d’eau
de mer renferme 30 à 40 g de sel dissout. La salinité moyenne d’un océan est de 35 pour

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mille. Dans les milieux marins confinés, où l’évaporation est supérieure au rapport en eau
douce, les sels précipitent en fonction de leur solubilité :

 le 1er à précipiter est la calcite CaCo3 ;

 le second est la dolomite = carbonate double (Ca, Mg) (Co3)2 ;

 le 3ème est le gypse = sulfate de calcium hydraté CaSO4, 2H2O ;

 le 4ème est la halite = NaCl (sel gemme ou chlorure de sodium) ;

 le 5ème est la sylvite = KCl (chlorure de potassium).

II.1.3 Les roches biochimiques (ou organiques ou allochimiques)

Les roches biochimiques sont liées à l'activité des organismes vivants mais proviennent de
l'accumulation de certains des éléments minéraux qu'ils synthétisent (coquilles, tests, os). Ces
squelettes minéralisés peuvent être fragmentés pour former des bioclastes (débris de squelette
d'organisme).

Il peut y avoir transport mais il existe aussi des organismes constructeurs qui construisent
eux-mêmes la roche, comme les récifs coralliens ou des micro-organismes qui contribuent à la
précipitation de certains minéraux. Il est souvent difficile de faire la part du vivant et du
chimique dans l'élaboration de ces roches sédimentaires, d'où l'appellation de roches
biochimiques. Exemples : le calcaire, la craie

Remarque : les grains des arénites sont essentiellement composés de quartz, phosphate. Les
arénites consolidés froment des grès, poreux et perméables susceptibles d’emmagasiner des
hydrocarbures. Elles peuvent être donc des roches réservoirs contrairement aux lutites qui ont
des grains très fins, susceptibles donc d’être des roches imperméables.

II.2 classification selon leur composition chimique

Selon leur composition chimique on distingue :

 Les roches siliceuses (silice) ;

 Les roches carbonatées (carbonates de calcium et magnésium & carbone et hydrocarbures);

 Les roches phosphatées (phosphates de calcium) ;

 Les roches salines (chlorures, sulfates de Ca, Na, K) ;

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 Les roches argileuses (phyllosilicates d'aluminium) ;

 Les roches ferrifères (oxydes, hydroxydes de fer).

III. Echelle des temps géologiques

III.1 Définition

L'échelle des temps géologiques est un système de classement chronologique utilisé,


notamment en géologie, pour dater les événements survenus durant l'histoire de la Terre.

Bénéficiant du croisement de plusieurs disciplines scientifiques, celles concernant notamment


les techniques de datation, la science de la chronostratigraphie ne cesse de s'enrichir, et les
échelles doivent être périodiquement mises à jour, avec des âges numériques donnés avec une
précision accrue.

L'échelle des temps géologiques débute généralement avec l'âge estimé de la Terre, soit plus
de 4,5 milliards d'années.

III.2 Principe
Les divisions chrnostratigraphiques sont caractérisées par des ensembles de couches
auxquelles on fait correspondre des intervalles de temps (qui sont des divisions
géochronologiques). La division de base est l’étage défini par rapport à un affleurement type,
qui sert en quelque sorte d’étalon, et que l’on nomme stratotype. Le nom de l’étage est le
plus souvent dérivé de celui d’un lieu géographique (actuel ou antique) auquel on ajoute le
suffixe –ien (ex. le Lutétien, l’Aquitanien). Ce lieu est généralement, mais pas
obligatoirement, celui où se trouve le stratotype. L’équivalent géochronologique de l’étage est
l’âge dont la durée, en moyenne, est de 5 ou 6millions d’années. Plusieurs étages forment une
série (équivalent géochronologique : époque), plusieurs séries un système (équivalent :
période), plusieurs systèmes, un érathème (équivalent : ère), plusieurs érathèmes, un
éonothème (équivalent : éon). Les divisions plus petites que l’étage peuvent être utilisées : ce
sont des chronozones (équivalent : chrone). Le terme de zone en est parfois employé comme
synonyme, mais désigne aussi une biozone.
III.3 Le Précambrien

Le Précambrien est l’ERE géologique qui, précédant l'ère Paléozoïque, s'étend depuis
l'origine de la Terre, y a 4600Ma (4.6Ga) jusqu'à 542 Ma (0.42 Ga), soit environ les 8/9 de
l'histoire de la Terre. La limite avec le Primaire (début du Paléozoïque) correspond à
l'assyntique ou phase cadomienne de l'orogenèse calédonienne (542Ma).

Le Précambrien se subdivise en (IUGS, 2004): Archéen (> 3600Ma à 2500Ma) et


Protérozoïque (2500 à 542Ma).

L’Archéen se subdivise à son tour en Eoarchéen (> 3600 à 3600Ma), Paléoarchéen (3600 à
3200Ma), Mésoarchéen (3200 à 2800Ma) et Néoarchéen (2800 à 2500Ma).

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Le Protérozoïque est divisé en Paléoprotérozoïque ou Protérozoïque inférieur (2500 à


1600Ma), Mésopaléozoïque ou Protérozoïque moyen (1600 à 1000 Ma) et Néoprotérozoïque
ou Protérozoïque supérieur (1000 à 542 Ma).

Le Paléoprotérozoïque est désigné, respectivement sous le nom de Birimien et suggarien en


Afrique de l’Ouest, et le dans le Sahara Occidental. Le Néoprotérozoïque y est respectivement
désigné par Panafricain ou Pharusien. Soulignons que Mésoprotérozoïque désigné par le
terme Kibarien en Afrique centrale n’a pas été enregistré en Afrique de l’Ouest.

III.4 Les ères géologiaques du phanérozoïque

- Le Paléozoïque : de 542Ma à 251Ma, il est subdivisé en six (6) période : Cambrien,


Ordovicien, Silurien, Dévonien, Carbonifère et Permien.
- Le Mésozoïque : de 251Ma à 65Ma, il est subdivisé en trois (3) périodes : Trias,
Jurassique, Crétacé.
- Le Cénozoïque : de 65Ma à 1,8Ma, il est subdivisé en deux (2) périodes : Paléogène et
Néogène.
- Le Quaternaire : de 1,8Ma à Aujourd’hui.
Figure : échelle de temps géologiques (voir en annexe)

IV. Coupe lithologique

IV.1 Définition
Une coupe lithologique est une représentation schématique des formations traversées par un
forage en fonction de la profondeur en utilisant des figurés conventionnels de représentation
des formations géologiques.

IV.2 Figurés utilisés

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Figure: Exemple des figurés

IV.3 Différentes parties d’une coupe lithologique

Une coupe lithologique peut-être composée des colonnes donnant les informations suivantes :

- Colonne des âges des formations (en fonction l’échelle des temps géologiques) ;
- Colonne des noms donnés aux formations dans la zone en question ;
- Colonne de représentation des différentes formations en fonction des figurés lithologiques
(éventuellement en couleur) ;

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- Colonne de la description lithologique des formations ;


- Colonne de description des évènements tectoniques ;
- Colonnes donnant les environnements de dépôt ou les faciès ;
- Colonne donnant l’exemple de la formation en affleurement.
NB : Toutes ces colonnes ne sont pas forcément retrouvées sur toute coupe lithologique.

Coupe lithologique de bassi, de Tim Mersoï (AREVA NC, 2009)

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Coupe lithologique du Bassin de Termit (CNPC, 2012)

Exercice d’Application

Soit un levé de cuttings présentant les résultats suivants :


Unité N°1 : de la surface à 50m, sable argileux très mal consolidé ;
Unité N°2 : de 50m à 1050m, argile entrecoupée de quelques bancs de calcaire ou de grès,
Unité N°3 : de 1050m à 1550m, grès grossier à ciment kaoliné et à bois silicifié ;
Unité N°4 : de 1550m à 2050m, Calcaire silicifié + silex avec quelques bancs argileux,
Unité N°5 : de 2050m à 2550m, grès moyen salin.

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En utilisant des figurés conventionnels et une échelle convenable, réaliser la coupe


lithologique.
Correction

V. Rappel sur les techniques de forage


Le forage est considéré comme étant le moyen le plus approprié pour l’étude d’un gisement
quel que soit sa nature. Il nous permet d’acquérir des données sur les niveaux réservoirs et les
terrains traversés lors de la foration.

V.1 Généralités

V.1.1 Quelques définitions

a) Forage

Un forage est une cavité, approximativement tubulaire, ayant un diamètre nominal défini par
l'outil de forage. Le diamètre peut varier énormément, on parle de forage petit diamètre pour
des diamètres allant jusqu'à 250 mm puis de forages à gros diamètres. Alors les conditions
d’existence d’un forage sont :

- Section tubulaire de diamètre supérieur à zéro (d > 0),


- Profondeur supérieure à zéro (h > 0).

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b) Forage/Sondage

Les termes sondage et forage, souvent confondus. Mais ils sont différenciés par le degré de
précision apporté dans la détermination des sols traversés. Le sondage englobe l’investigation,
quel que soit son mode, ainsi que l’ensemble des informations recueillies. Le forage désigne
le trou proprement-dit exécuté.

c) Puits

C’est un trou de diamètre considérable réalisé dans le but d’atteindre et d’exploiter une nappe
phréatique.

c) Puits pétrolier

Forage équipé des matériels nécessaires, érigé dans le but d’atteindre et d’exploiter un
gisement pétrolier.

V.1.2 Classification des forages

a) En fonction de la technique

Sur la base de la technique utilisée, on peut distinguer 2 types de forages :

- Forage destructif : Il s’agit de faire sortir les copeaux (cuttings) de la roche traversée
par destruction sous l’action de l’outil (forage par battage, forage rotary, forage par
percussion, forage à la pelle mécanique, forage à la tarière, etc.).
- Forage non-destructif : Il consiste à prélever la roche saine sous forme de carotte
avec un outil n’attaquant pas les roches appelé carottier. Cette technique est très
utilisée dans la recherche pétrolière.

b) En fonction de l’objectif

On peut classer les forages dans ce cas en 2 catégories :

- Forage de recherche : Ils permettent de s’assurer de la présence et de la qualité d’un


gisement (eau souterraine, pétrole, gisement minier, matériaux de construction, etc.). Il
est aussi utilisé pour les recherches scientifiques fondamentales.

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- Forage d’appréciation : Il permet d’apprécier un gisement en termes de quantité, de


qualité, de répartition spatiale, etc.
- Forage d’exploitation ou de production : Ils permettent d’atteindre et d’exploiter les
ressources naturelles.

c) En fonction du domaine

En fonction du domaine d’investigation plusieurs appellations sont utilisées pour qualifier un


forage :

- Forage pétrolier :

Forage effectué dans le cadre de la mise en évidence d’un gisement pétrolier ou permettant
d’atteindre et d’exploiter un gisement de pétrole (puits pétrolier). Pour ce type de forage, les
équipements sont de grands gabarits et la profondeur est considérable (de l’ordre des Km).

- Forage minier :

Forage réalisé dans le cadre de la mise en évidence ou de l’exploitation d’un gisement minier.
Ici les équipements sont relativement de grands gabarits (foreuse) et la profondeur est de
l’ordre de centaines de mètres.

- Forage hydraulique :

Forage réalisé dans le but de mettre en évidence une nappe souterraine ou permettant
d’atteindre et d’exploiter une nappe souterraine. Les équipements de base suffisent pour ce
type de forage dont généralement la profondeur est de l’ordre de quelques dizaines de mètres.

- Forage géotechnique :

Forage effectué dans le but de réaliser des études géotechniques sur un terrain. Il nécessite
souvent des équipements spéciaux (carottage). Il beaucoup plus utilisé dans les domaines du
génie-civil et des mines.

V.1.3 Quelques techniques/procédés de forage

Il existe plusieurs techniques de forage dont l’utilisation d’une ou de l’autres dépend toujours
du contexte géologique dans lequel on se trouve. Néanmoins, le bon choix de l’appareil et de
méthode de forage influe beaucoup.

a) Forage à la tarière

Ce type de procédé n’est applicable qu’aux sols meubles du fait des modes de creusement
utilisés. En effet, il s’agit d’une tarière mécanique ou manuelle. Ici, la boue de forage n’est
tout simplement pas utilisée, le forage se fait à sec.

b) Forage rotary à circulation normale (voir V.2)


c) Forage rotary à circulation inverse

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Le fluide est injecté entre le tube externe et le tube interne et remonte les fragments ou la
carotte par le centre de la tige. La circulation est donc à l’inverse de celle du wire line ou le
liquide pénètre par le centre et remonte entre les parois externes de la tige et les parois du
trou.

d) Forage par battage

C’est la plus ancienne méthode employée, ce procédé était utilisé par les chinois il y’a plus de
4000 ans. La méthode consiste à soulever un outil lourd et laisser tomber sur le terrain à
traverser. La hauteur et la fréquence de chute varient selon la dureté des formations. Il y’a

e) Forage par havage

Il est plus connu sous le nom de procédé Benoto : dans ce type de forage par curage ou
havage, les tubages pénètrent dans la formation sous l’effet de leur propre poids ou sous
l’action de vérins. Une benne preneuse vide progressivement l’intérieur du tubage. En
présence d’élément grossier l’utilisation d’un trépan tombant chute libre permet de briser
l’obstacle.

f) Forage marteau fond de trou


Cette méthode de forage utilise la percussion assortie d’une poussée sur l’outil qui se trouve
lui‐même en rotation. L’énergie utilisée pour actionner cet outillage est l’air comprimé à
haute pression (10‐25 bars). C’est un procédé très intéressant en recherche hydrogéologique et
principalement en terrains durs. Un marteau pneumatique équipé de taillants est fixé à la base
d’un train de tiges et animé en percussion par envoi d’air comprimé dans la tige de sonde.
Plus la pression de service d’air comprimé est élevée, moins on aura de risques de
coincements. La technique du marteau fond de trou s’est particulièrement développée en
recherche d’eau dans les terrains durs ou fracturés. Dans certains cas, il est associé au rotary
sur un même forage.

g) Forage carotté

Ce type de sondage permet d’obtenir un échantillon continu de sol peu ou pas remanié,
prélevé grâce à un outil appelé carottier. Le mode d’enfoncement du carottier dans le sol peut
se faire, soit par poinçonnement, soit par rotation avec un fluide de forage pouvant être de
l’air, de l’eau ou de la boue. Les échantillons de sol, appelé carottes, sont présentés dans des
caisses précisant leur identité.

V.1.4 Composition d’une équipe de forage

Le personnel contractant d’un forage se compose de :

 Un chef de chantier de jour (toolpusher),


 Un chef de chantier de nuit (night pusher),
 Un secrétaire,
 Deux ou trois équipes composées de :
- Un chef de poste (driller),

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- Un second (assistant driller),


- Un accrocheur (derrickman),
- Trois sondeurs (roughnecks),
 -En surface : de manœuvres (roustabout) et éventuellement de grutiers (crane
operators),
-En mer : un chef de pont (barge master) et des manœuvres,
 Un ou deux mécaniciens,
 Un ou deux électriciens,
 Un magasinier.

V.2 Appareils et outils de forage

V.2.1 Appareils de forage

a) Les appareils de forage à Terre


- Appareil conventionnel,
- Appareil monté sur roues (utilisé principalement dans le désert),
- Appareil héliportable (helirig),
- Appareil Legé monté sur camion.
b) Les Swamps barges

L’appareil de forage est monté sur une (ou plusieurs) barge qui est remorquée sur site, puis
coulée de façon à reposer sur le fond. Appareil utilisé uniquement sur rivières ou en zones
marécageuses.

c) Les appareils de forage en mer sur support fixe


- Plates-formes auto-élévatrices (jack up rig) : ceux sont des appareils de forage en mer
les plus répandus. L’appareil est déplacé en flottaison, et pour les opérations de forage
se hisse sur les piles posées sur le fond de la mer, de façon à ce que la coque soit à une
hauteur suffisante pour que la houle et la marée ne puissent l’atteindre.
Elles peuvent être utilisées pour une hauteur d’eau allant jusqu’à des centaines de
mètres.
- Tenders : Le mât et le plancher sont posés sur une plate-forme de production, le reste
des opérations se faisant à bord d’un bateau d’assistance (tender).
d) Les appareils de forage flottant
- Les bateaux de forage (drill ship) : l’appareil de forage est monté sur un bateau
conventionnel.
- Les semi-submersibles : L’appareil de forage est monté sur une plate-forme flottante.
Une fois sur le site, la plate-forme est ballastée de façon à ce que les flotteurs se
trouvent sous le surface de la mer, afin d’etre moins sensible aux effets de roulis et de
tangage.

Les bateaux, comme les submersibles sont positionnés soit par ancrage fixe, soit par
ancrage dynamique, soit par positionnement dynamique (pas de liaison avec le fond).

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Les appareils sur supports flottants sont généralement utilisés dans des grandes
profondeurs d’eau, pour des puits d’exploration, ou des puits de production à tête
sous-marine.

V.2.2 Outils de forage

a) Les outils à lames : Ils peuvent avoir plusieurs formes selon l’objectif souhaité. Les plus
connus sont les trilâmes. Le trilâme est couramment utilisé dans des formations très tendres à
moyennement dures c'est-à-dire lorsque le marteau fond de trou comme le tricône, perdent de
leurs efficacités.

b) Les outils à molettes : ils sont généralement utilisés dans les terrains durs. Les plus utilisés
sont les tricônes à molettes. Ils ont 3 molettes portant une denture dont la géométrie varie
suivant la fonction à laquelle elles sont destinées. Les dents sont plus longues et nombreuses
selon que l’outil est destiné à des terrains plus tendres.

c) Les outils à pastilles ou carbure de tungstène ou à insert : Ils ont à la place des dents des
bâtonnés en carbure de tungstène fixé et la partie extérieure de ces bâtonnés est sphérique ou
conique suivant le fabriquant.

d) Les outils diamant : Pendant longtemps l’outil diamant a vu ses applications limitées
d’une part aux forages de formation très dures et très profondes dans lesquelles les outils
classiques à dents ou à pastilles ne donnent que des résultats médiocres. D’autre part, au

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carottage, dans la mesure où ils permettraient une récupération quasi totale de la longueur
carottée à la grande satisfaction des géologues et des géotechniciens.

V.3 Technique de forage utilisée dans le domaine du pétrole

Dans la panoplie des méthodes de forage, la méthode rotary avec boue forage reste la seule
utilisée dans le domaine du pétrole

Un outil appelé tricône ou trilâme est mis en rotation depuis la surface du sol par
l’intermédiaire d’un train de tiges. L’avancement de l’outil s’effectue par abrasion du terrain,
sans choc, uniquement par rotation et poussée. Celle-ci est fournie par la puissance de la
machine mais surtout par le poids des tiges au-dessus de l’outil. L’outil détache dans le fond
du trou des copeaux de terrain (appelés cuttings). La circulation d’un liquide, la boue de
forage, permet de les remonter à la surface. La boue de forage est injectée à l’intérieur des
tiges, ressort au niveau de l’outil et remonte à la surface par l’espace annulaire entre le train
de tiges et les parois du trou foré.

Le Top Drive Service remplace la table de rotation sur les rigs pétroliers de dernière
génération (Comme sur le bloc d’Agadem). Il permet la transmission de la rotation à l’outil
à partir du haut en utilisant une tête d’injection plutôt que la tige d’entrainement (Kelly) et la
table de rotation. La tête d’injection, la composante essentielle du TDS, est entrainée par un
puissant moteur électrique. Elle est accrochée au mouflon mobile et les deux voyagent au
travers d’un chariot de guidage vertical fixe disposé à partir du mouflon fixe jusqu’à environ
3m avant le plancher du rig.
Le TDS est contrôlé à partir du poste de contrôle du foreur mais dispose également d’une
unité de puissance hydraulique spécifique (TDS unit) abritant les commandes hydrauliques
ainsi que les câblages électroniques de mémoire.

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Figure 1: Le Top Drive Service (TDS)


V.4 Boue de forage

La boue de forage a une influence sur la vitesse d’avancement de forage.

Elle dépend des caractéristiques de la boue de forage qu’il est nécessaire de contrôler
régulièrement (densité, viscosité, débit, pression de refoulement, thixotropie, filtration, vitesse
ascensionnelle, chimie).

V.4.1 Rôle de la boue

Le rôle de la boue dans un forage est d’évacuer les déblais du fond du trou. Mais aujourd’hui
on s’accorde à reconnaitre à la boue au moins une une 10ène e fonctions importantes.

- Arrachement des cuttings et transport en surface,


- Refroidissement et lubrification de l’outil et du train de tiges,
- Coffrage des parois par un cake imperméable,
- Contrôle des pressions des formations rencontrées,
- Maintien des cuttings et alourdissement en suspension lors des arrêts de circulation,
- Sédimentation des cuttings en surface,
- Allègement de la garniture et des casings,

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- Réduction au minimum de l’endommagement des formations productrices,


- Obtention du maximum d’information concernant les formations forées,
- Transmission de la puissance hydraulique à l’outil.

V.4.2 Différents type de boue

Il existe 2 grandes familles de boue :

- Les boues à eau,


- Les boues à huile.

Une boue est composée d’une phase continue (de l’eau, qui peut contenir de l’huile en
émulsion pour les boues à eau et de l’eau pour les boues à huile), de viscosifiants (en générale
de l’argile, souvent de la bentonite), d’alourdissant (en générale de sulfate de baryum appelé
baryte), d’additifs.

V.5 Etapes de la réalisation d’un puits pétrolier

Il existe une gamme très étendue d’additifs, dont les rôles sont très variés. La plupart servent à
ajuster les caractéristiques physico-chimiques de la boue. On peut aussi citer les colmatants,
utilisés en cas de perte de boue et les lubrifiants qui servent lors des forages fortement déviés
ou lors de coincement de la garniture.

Un puits pétrolier est un ouvrage couteux qui doit être étudié et planifié avant sa réalisation.
Cette étude se fait par la collecte de données techniques (géologique, géographique,

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géophysique, etc.) et économiques permettant de déterminer l’environnement dans le quel le


puits sera foré a fin de réduire les taux d’incertitude.

Ses données sont compilées a l’intérieur d’un document appelé proposition de forage.

V.5.1 Proposition de forage

La proposition de forage est un document de base établi dés qu’il y’a possibilité de forer un
puits.

La proposition de forage doit comporter:

• Les donnés géophysiques

• Les donnés géographique

• Les donnés géologiques

• puits de corrélation (éventuellement)

V.5.2 Rapport d’implantation

Le rapport d’implantation qui est un document établi lorsque la décision de forer est prise.

Le rapport d’implantation doit comporter:

• Les donnés géophysiques

• Les donnés géographique

• Les donnés géologiques

• puits de corrélation (éventuellement)

V.5.3 Programme de forage

Un bon programme de forage doit garantir un choix optimal de la trajectoire du puits, un bon
dimensionnement de l’installation de forage et aussi de la garniture de forage.

Dans le passé, tous les puits forés étaient verticaux. Mais, le forage directionnel est devenu de
nos jours très courant et incontournable pour atteindre des cibles de plus en plus rares et de
moins en moins accessibles

a) Programme géologique

Il regroupe les éléments permettant aux ingénieurs de forages d’avoir une idée claire sur les
formations géologiques que le forage aura à traverser.

Le programme géologique est résumé sur une coupe lithologique.

Une coupe lithologique est une représentation schématique des formations traversées par un
forage. Elle doit comporter:

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 Une figuré standard représentant les formations,

 Une description des formations,

 L’âge des formations,

 Profondeur des formations

 Etc.

Coupe lithologique

Le programme géologique nous permet de prévoir :

• les similitudes entre les formations géologiques,

• la constitution physico-chimique des formations,

• le type de boue adapté à chaque formation,

• la position du tubage,

• la cimentation

b) Programme de boue

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Il définit le type et les caractéristiques des fluides utilisées par phase. Les conversions
possibles ainsi que les alourdissements qui pourraient être nécessaires.

Le programme dépend de la géologie, de l’architecture du puits, des objectifs de sondage et de


l’écologie. Il permet les calculs de consommation en boue, eau et huile.

Exemple de programme de boue

c) Programme de la garniture

Le programme de garniture de forage est une prévision de l’assemblage des tiges de forage,
de masse-tiges et des outils en fonction de l’objectif et des formations traversées.

Le programme de garniture n’est pas exhaustif, il peut changer en fonction des surprises
réservées par le terrain.

De façon générale, une garniture de forage est composée de:

• outils de forage,

• tiges de forage (tubulaires en acier),

• masse-tiges (en acier),

• accessoires de garniture (raccords, sabot, stabilisateur, etc.).

d) Programme de tubage

On appelle tubage, l’opération qui consiste à l’introduction d’une section tubulaire (en acier
ou en PVC) à l’intérieur d’un forage.

Un tubage est défini par le diamètre extérieur et le diamètre intérieur qui donnent l’épaisseur
de la garde en acier ou en PVC.

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On parle de programme de tubage dans le cas du forage pétrolier par l’assemblage d’une suite
de section de tube de diamètres (le plus souvent décroissant) et de longueurs différentes
donnant ainsi l’appellation de phase de forage après chaque étape de trou réalisé et de tube
introduit.

Les objectifs d’un tubage sont :

• Assurer la stabilité du trou,

• Assurer une grande durée de vie au puits,

• Permettre une bonne continuation du processus de forage,

• Assurer une bonne traversée des eaux de nappes aquifères évitant ainsi leur
contamination par la boue de forage.

Un forage pétrolier possède généralement au minimum trois (3) sections de tubage :

• La première section appelée tubage de démarrage ou tube guide : permet d’assurer


la traversée des nappes, des formations fragiles, etc.

• La deuxième section appelée tubage technique : permet d’assurer la continuité du


forage,

• La troisième section ou tube de production : permet d’atteindre le réservoir et


d’exploiter.

Selon la profondeur de forage, il est possible d’avoir plus de 3 sections.

• NB : Dans le cas d’un forage pétrolier, le tube possède un élément fermant sa partie
inférieure. Cet élément s’appelle sabot

Exemple de programme d’outils et de tubage

e) Programme de cimentation

La cimentation d’un puits consiste à l’introduction à l’intérieur du trou, dans l’espace


annulaire (espace entre le diamètre extérieur du tubage et les parois du trou) du ciment.
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La cimentation a pour but :

• D’assurer l’étanchéité le tube et les formations au niveau des parois du trou,

• De neutraliser les phénomènes de corrosion pouvant attaqués les tubes en acier,

Ainsi, une mauvaise cimentation du puits peut avoir des conséquences très préjudiciables au
cours de l’exploitation :

• L’introduction des hydrocarbures dans les formations de surfaces à travers les trous de
corrosion,

• La contamination des nappes d’eau,

• L’inclinaison du puits peut être affectée.

f) Programme de Diagraphie

Doit spécificité toutes les diagraphies qui seront réalisées pendant et après le forage

V.5.4 Conception et architecture d’un puits

a) Procédure

La conception d’un puits se fait du bas vers le haut alors que sa réalisation se fait du haut vers
le bas.

Un puits présente une architecture décroissante vers le bas selon des diamètres de plus en plus
réduit. Ce schéma est dit schéma en escalier et donne au puits toute son originalité.

b) Représentation schématique

Il s’agit de la coupe technique d’un puits c’est-à-dire une représentation schématique du puits
avec les caractéristiques techniques des éléments utilisés lors de sa réalisation.

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Exemples de coupe technique d’un puits

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Exercice d’application

Soit un puits pétrolier composé des éléments suivant :

• Colonne de surface, trou foré de 0m à 200m avec un outil de diamètre 24’’1/4,


cimenté et tubé avec un tube en acier jusqu’à la surface avec un diamètre de 23’’.

• Phase 2 ou colonne technique, trou foré de 200m à 1000m avec un outil de diamètre
21’’3/4, cimenté et tubé avec un tube de diamètre 18’’1/4.

• Colonne de production, trou foré de 1000m à 2000m de diamètre 17’’, cimenté et tubé
avec un tube de diamètre 15’’.

Faire une représentation schématique de ce puits en prenant une échelle convenable.

V.5.5 Installation du chantier de forage

L’organisation du chantier doit permettre au foreur d’en visualiser la totalité et donc


d’intervenir rapidement en cas de problèmes.

Les précautions pratiques à prendre sont les suivantes :

• Déterminer un périmètre de sécurité autour du chantier,

• Prévoir un accès au chantier pour les véhicules et la citerne d’eau,

• Prévoir une zone de déblais (cuttings),

• Aplanir le terrain pour faciliter l’installation du rig.

• Prévoir le creusage des fosses à boue et son emplacement au cas où c’est nécessaire,

• Positionner le système electrique,.

• Installer toutes les unités de pompage, de pression hydraulique et les moteurs sur un
plan horizontal.

• Prévoir un bon emplacement de l’entrepôt ou du magasin,

• Placer une cabine de l’exécution et de surveillance du travail.

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Installation du chantier de forage

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Chapitre II : Préparation mécanique des échantillons

Introduction
L’échantillonnage lors de l’exécution de forage fait partie intégrante de surveillance
géologique. La surveillance des opérations du forage est l’ensemble des techniques qui
permettent de suivre et de contrôler l’avancement du puits à travers les paramètres du forage
et les caractéristiques des formations géologiques traversées pendant sa réalisation.
Elle a pour but la collecte des données géologiques pour la description lithologique, identifier
les zones qui contiennent les réserves d'hydrocarbures et aussi pour la bonne marche du
forage. Pour atteindre ces objectifs cette surveillance doit passer par:
- La surveillance et l’enregistrement des paramètres du forage (vitesse de pénétration,
poids sur l’outil, vitesse d’avancement, débits et pression de boue, etc.),
- L'examen et l'analyse des déblais et carottes remontés à la surface afin de tirer
l'information géologique contenue dans les formations traversées,
- L’identification de la présence de gaz et son ampleur à travers l’analyse de la boue.

I. Rôle des échantillons ou samples (cuttings ou débris et carottes)


Les échantillons sont capitaux lors de l’opération car ils permettent :
- d’avoir des informations sur les formations traversées par le forage (Lithologie),
- de détecter des zones hydrogéologiques (aquifères),
- de détecter des zones biostratigraphiques,
- De connaitre la nature des fluides contenus dans les formations,
- De détecter les Zones d’hydrocarbures,
- Une bonne continuation de l’opération de forage,
- Les échantillons permettent aussi aux diagraphistes de définir ultérieurement les tests à
réaliser (carottage (SWC), RFT, etc.),
En résumé, le rôle des échantillons de forage est qu’ils nous permettent de modéliser les
formations traversées par le forage de manière instantanée sur le champ et de manière différée
après expédition des échantillons au laboratoire.

II. Programme d’échantillonnage


Il est fonction des informations cherchées et de l’objectif de forage. Il est établi par la
compagnie avec les détails techniques des échantillons sur les pas ou les intervalles
d’échantillonnage, le nombre, le type ou l’état physique.
Les facteurs suivants sont à tenir en compte pour les intervalles d’échantillonnage:
 Zone d’intérêt
 Zone d’hydrocarbure
 Zone biostratigraphique
 Type ou objectif de forage (exploration, Evaluation, développement, etc.)

En générale le pas d’échantillonnage est de:


- 20m dans les zones moins importantes (formations récentes),
- Ensuite 5m,

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- Pas de 2m à 1m dans les zones d’intérêt.


Aussi selon qu’on soit en exploration ou en évaluation ou en développement les pas
différents.
De façon générale le pas d’échantillonnage est rétréci au fur et à mesure que la profondeur
augmente pour assurer une meilleure représentation de la profondeur et de la formation.
Ce changement peut intervenir dans les conditions suivantes:
- Pendant le carottage,
- Zones d’intérêt géologique particulier,
- Changement des paramètres de forage,
- Changement dans le fluide de forage,
- Changement de teneur en gaz,
- Changement de faciès.

Exemple du programme d’échantillonnage de la CNPC

III. Matériels d’échantillonnage


Il s’agit des matériels utilisés par l’échantillonneur pour récupérer les échantillons sortis du
forage :
• Gants en caoutchouc,
• Seau,
• Matériel de stockage et de séchage,
• Truelle ou spatule (petite pelle) d’échantillons,
• Tamis (grossiers et fins),
• Sacs en tissu imperméable (dry sample) pour l’emballage,

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• Demi-fûts rempli d’eau douce pour laver les déblais directement pris du tamis,
• Cribles ou tamis qui sert à tamiser les déblais,
• Enveloppes kraft avec fermeture en papier (pour échantillons lavé, sèche et contenant
des indices d’hydrocarbures pour les analyses géochimiques),
• Boite de conserve (pour les échantillons de boue ou de géochimie,
• Ecran d’affichage sur lequel est affiché le ROP (Rate Of Pénétration), le rythme ou la
vitesse d’avancement de forage,
• Excel pour la saisie des numéros d’échantillons

IV. Prélèvement d’échantillons


La collecte des déblais se fait à l’aide du crible plein. La taille des déblais dépend de la
dentition de l’outil.
Il faudra donc les chercher dans les endroits correspondants:
• Aux tamis vibrant (shale shacker) si la dentition de l’outil est grande,
• Au dessableur (desander) si la dentition est fine,
• Au dessilteur (desilter) si la dentition est encore plus fine.  
Le tamis vibrant doit être muni d’une planche fixée au droit de la pente du tamis pour
récupérer tous les déblais remontés au cours du pas d’échantillonnage (20m, 10m …).
Le préleveur ou l’échantillonnaire doit aller au tamis vibrant pour prélever les échantillons,
les nettoyer avant de les amener au bureau du géologue pour les différents traitements.

Figure3 : circuit de la boue (tamis vibrant, dessableur, dessilteur)

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Figure4 : Tamis vibrant Dessableur

V. Traitement d’échantillons
Les échantillons doivent être répartis uniformément et en plusieurs catégories selon l’objectif
visé.
Ainsi on effectue les opérations suivantes:
- Homogénéisation (quartage par ex) : Il s’agit de mélanger l’échantillon issu d’un
même intervalle d’échantillonnage pour avoir des échantillons uniformes pour tous
catégories et pour toutes les analyses.
- Lavage : les échantillons sortis du forage sont noyés dans la boue de forage, ils
doivent être imbibés suffisamment d’eau pour éliminer totalement la boue.
- Séchage,
- Répartition,
- Emballage,
- Etiquetage,

VI. Répartition
Selon les objectifs fixés au départ de forage, après avoir été lavés, les échantillons seront
répartis comme suit :
• Lavé non séché envoyé à l’unité mud logging pour la détection d’huile, la description
lithologique et le master log;
• Lavé et séché qui est classé en quatre types :
- Echantillons sèche (dry) : envoyé à la compagnie (CNPCNP par exemple);
- Echantillon fiole (vial) : dans un tube en trois exemplaires (Deux pour la CNPCNP et
un pour le MEP par exemple);
- Classeur d’échantillon (files) : classé dans un petit carton de 100 cases (En trois
exemplaires dont deux à la CNPCNP et un au MEP par exemple) ;
- Echantillon géochimique : [prélevé uniquement dans les couches contenant des
hydrocarbures et envoyé à la compagnie (CNPCNP)].

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Figure5 : Schéma de répartition des échantillons à Agadem

VII. Emballage et Etiquetage


Les échantillons des déblais et carottes sont emballés et mis en sacs et caisses pour des
manœuvres ultérieures.
Il est utilisé soit des caisses en bois, soit des boites en carton conçues pour les déblais.
On appelle étiquetage le fait de porter des infos sur le récipient contenant l’échantillon ou sur
un papier collé à l’échantillon.
Les différents types d’échantillons sont correctement identifiés (drys, vials, files ….).
Les échantillons portes les informations suivantes :
- Nom de la compagnie
- Nom du puits
- Intervalle d’échantillonnage
- Numéro de l’échantillon
- Nom du destinataire (receveur)

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Figure6 : échantillons emballés

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Chapitre III : Description et Analyse des échantillons

I. Description macroscopique des échantillons


La description consiste à identifier et évaluer les formations forées en vue de reconstruire la
colonne lithologique rencontrée par séquence à travers le puits. Elle se fait à travers les
observations :
 Des déblais (cuttings): fragments de la roche détruits par l’outil de forage (trépan) et
transportés à la surface par la boue et récupérés sur le tamis;
 Les carottes: un cylindre de roche saine coupée par un outil spécial et transporté à la
surface dans des tiges spéciales appelées carottiers.
1. Description des cuttings
Il s’agit de décrire les paramètres suivants à l’œil nu puis à la loupe binoculaire grâce aux
cuttings : Composition minéralogique, Couleur, Dureté, Taille des grains, Forme des grains,
Arrangement, Cimentation, Matrice, Porosité, Type de roche, Indices d’hydrocarbures,
Accessoires.

a. Matériels de description de cuttings


- Un formulaire de description,
- Un stylo,
- De l’acide chlorhydrique dilué à 10%,
- Loupe binoculaire,
- Echelle granulométrique,
- code de couleurs,
- Calcimètre Bernard ou manocalcimètre.

b. Composition minéralogique
Il s’agit de déterminer les différents minéraux constituant la roche : mica, phosphate, quartz,
feldspath, etc.

c. Couleur
Pour déterminer la couleur d’un échantillon, il est utile de l’examiner lorsqu’il est humide, les
couleurs apparaissent plus clairement. Si on a plusieurs couleurs dans l’échantillon, on décrit
d’abord les plus dominantes. La couleur peut permettre de distinguer l’environnement de
dépôt aérobie ou anaérobie.

Dans certains cas, elle peut aussi donner des informations sur milieux reducteurs ou oxydant
de la formation argileuse.

d. Dureté
C’est un paramètre physique basé sur la résistance à l’écrasement de la roche.

e. Taille des grains


C’est une estimation visuelle qui permet à partir d’un comparateur de grains, de déterminer la
taille des débris (granulométrie, sphéricité, circularité).

La procédure employée da manière générale afin d’obtenir une estimation précise est la
suivante :

- Déterminer la taille de grains individuels


- Déterminer la taille moyenne d’une coupe de grain individuel

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- Déterminer la taille moyenne des débris par une vue d’ensemble.


f. Forme des grains
La forme des grains est très importante car elle permet de donner une idée sur le mode et la
distance de transport des grains lors du dépôt sédimentaire, la porosité, la perméabilité, etc.

g. Présence des carbonates


Lors de l’examen binoculaire, un test à l’acide chlorhydrique dilué à 10% est
systématiquement réalisé. Si l’échantillon montre une effervescence immédiate ou après trois
minutes, le passage à la calcimétrie est indispensable pour déterminer la nature lithologique
de l’échantillon. Le but de la calcimétrie est la détermination du pourcentage des carbonates
dans les déblais.

h. Cimentation
C’est le résultat d’une cristallisation due à la précipitation de la silice, carbonate et autres
minéraux solubles dans la roche.

i. Porosité
Elle est constituée par l’espace vide entre les grains. La géométrie d’emballage issue de la
compaction de grains influence sur les résultats de porosité.

j. Type ou nom de la roche


On déduire le type de roche après avoir défini certains paramètres. Il peut s’agir des grès,
argile, gravier, schiste, siltites, etc.

k. Indices d’hydrocarbures
L’observation directe ou grossière des cuttings permet à un premier stade de détecter les
indices d’hydrocarbures par les méthodes suivantes :

 Observation de l’échantillon à l’oeil nu : présence des taches d’huile


 La fluorescence directe
On prélève une petite quantité de déblais lavé dan une coupelle. Ensuite placer la coupelle
dans le fluoroscope et observer :

→ Des taches jaunes en présence d’hydrocarbure ;


→ La distribution des hydrocarbures sur l’échantillon ;

L. Autres
D’autres paramètres aussi être déterminés au besoin : Arrangement, matrice, etc.

2. Description des carottes


La description se fait sous forme d’une coupe de sondage comprenant:

 la profondeur et l’altitude des changements de nature du sol et sous‐sol ;

 la description lithologique et la représentation symbolique des sols et sous‐sols ;

 l’unité stratigraphique correspondante si elle est identifiable ;

 le pourcentage de récupération traduisant la qualité du carottage ;

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 les niveaux aquifères relevés avec les dates correspondantes ;

 Les structures tectoniques observées,

 le « Rock Qualification Design » (R.Q.D.) exprimant la densité de fracturation.

 Etc.

II. Analyse des échantillons


Elle consiste :

- d’abord à affiner la description macroscopique.


- Détecter la présence d’hydrocarbures
- Détecter la présence de gaz
1. Matériels
- Microscope binoculaire avec plusieurs grossissements est utilisé pour la description et
l'évaluation lithologique.
- Boîte à lumière UV (fluoroscope): utilisée pour déterminer le pourcentage, caractère
physique, couleur et intensité de la fluorescence des hydrocarbures au sein de l'échantillon,
- Des ordinateurs pour l’observation et l’enregistrement des informations,
- Papier filtre,
- Four.
2. Les produits chimiques et leur utilisation
Les produits chimiques utilisés pour le traitement et la description des déblais sont
essentiellement :
- l’acide chlorhydrique dilué à 10% pour le test et à 50% pour la calcimétrie,
- tetrachlorométhane (CCl4) pour la fluorescence indirecte,
- la phénolphtaléine pour la détection des traces des fluides de cimentation.
- Certains produits chimiques sont utilisés dans le cas de doute quant à la nature de la
lithologie, ces produits sont utilisés alors comme des réactifs.
- l’eau .
3. Détection de la présence d’huile dans les déblais
La détection des taches d’huile se fait suivant plusieurs méthodes :
La fluorescence directe
Prélever une petite quantité de déblais lavé dans une coupelle. Ensuite placer la coupelle dans
le fluoroscope et observer :
→ Des taches jaunes en présence d’hydrocarbures ;
→ La distribution des hydrocarbures sur l’échantillon ;
Fluorescence indirecte
L’échantillon lavé et broyé est mis dans un tube à essai avec le solvant d’hydrocarbures
(tetrachlorométhane ou chloroforme). La formation d'une auréole fluorescente qui se
distingue du reste du liquide est un indicateur de la présence d'hydrocarbures. Dans le cas
contraire, la fluorescence est minérale.
Fluorescence coupée
Cette méthode consiste à :
→ prélever quelques échantillons à l’aide d’une pince,

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→ déposer puis écraser sur un papier filtre en mettant quelques gouttes de CCl4,
→ mettre le papier dans le fluoroscope. En cas de présence d’hydrocarbure on remarque des
taches sur le papier.
4. Détection des gaz
Pour détecter et connaitre le type de gaz, on utilise les équipements suivants :
Un dégazeur qui, sans interruption prélève la boue de forage et simultanément sépare les
gaz solubles dans la boue. A ce stade les deux fluides sont séparés. Le gaz extrait est prélevé
par l’unité de mud logging où il sera mesuré par une variété de détecteurs de gaz :
généralement un détecteur total de gaz, un chromatogramme, un détecteur de CO2 et un
détecteur de H2S.
Les détecteurs de surveillance d'azote, divers sulfures et d'hydrogène peuvent également
être utilisés.
Les lectures de gaz sont alors affichées graphiquement sur l’écran de la cabine de surveillance
(voir figure). Cela permet une évaluation facile de la quantité relative de gaz enregistrée. Les
gaz sont enregistrés en pourcentage ou en ppm.

Figure : gaz sur l’écran de la cabine de surveillance

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Les principaux types des gaz détectés sont :


Gaz libérés (cuttings gaz)
Si le gaz est présent dans la formation, l’action mécanique du trépan libère en partie ce gaz
qui, est véhiculé par la boue de forage vers la surface où il sera détecté et analysé. Ce même
type de gaz peut être aussi détecté dans les carottes.
Gaz de formation (Pform > Phydr) = (pression de formation > pression hydrostatique).
Cette situation anormale provoquée par un déséquilibre du puits est à l’origine des venues
éruptives. Ces venues proviennent d’une baisse de pression hydrostatique (pertes totales ou
diminution de la densité de boue dans l’annulaire).

5. Identification des hydrocarbures au niveau de la boue


La mission essentielle de la boue de forage est de maintenir les fluides des formations en
place et de remonté les déblais en surface.
Lorsqu’on traverse une couche contenant des hydrocarbures, une partie de ceux-ci reste dans
les déblais, l’autre se mélange à la boue soit par dissolution, soit en fine gouttelette ou bulle.
Ce mécanisme de contamination de la boue est le plus important, c’est lui qui donne les
indices significatifs pendant le forage des couches poreuses et perméables.
A travers la densité de la boue on peut détecter la présence de gaz. Les gaz extraits de la boue
sont essentiellement le méthane C1, l’éthane C2, le propane C3, le butane C4 : on a
occasionnellement de l’hydrogène sulfuré, de l’azote et des gaz rares.

6. Problèmes d’interpretation des déblais


Il existent de nombreuses sources potentielles de contamination ou pollution des déblais
pouvant rendre erroné ou empiété la qualité des résultats des description et analyse des
déblais. Il s’agit entre autres:

• De caving,

• Débris recyclés,

• Produits chimiques de la boue,

• Perte de circulation de la boue,

• Ciment de la roche,

• Métal dans les cuttings,

• Négligence des opérateurs,

• Divers contaminants.

a) Problèmes des caving

Il s’agit des effondrements ou détachements des parois du trou se mélangeant aux débris
provenant des profondeurs supérieures.

b) Débris recyclés

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Lés débris de forage qui n’ont pas été retirer du fluide de forage à partir de schaker,
dessableur et dessilteur, seront recyclés dans le système de circulation de la boue.

Ces débris recyclés peuvent être sources de pollution des débris provenant des profondeurs
supérieures. Les débris recyclés sont reconnus par leur petite taille ou leur forme arrondit.

c) Produits chimiques de la boue


Certains produits chimiques de boue de forage peuvent être considérés ou confondus aux
différents composants de la roche traversée.

Exemples:

- la baryte ou barytine peut etre confondue à des grains de sable,

- la ligno-sulfonate peut etre confondue à des argiles

d) Perte de circulation
- La perte de circulation intervient lors de la traversée des zones fracturées (dans ce cas
on constate une diminution du volume de la boue), lorsque de la pression d’injection
n’est pas suffisante.

- En cas de perte de circulation, la boue de forage entraine la contamination par le


mélange de plusieurs métrages des cuttings.

e) Ciment de la roche
- Lors de l’interprétation des déblais, le ciment de la roche peut être confondu à l’argile.

- Pour faire la différence entre un débris du ciment et une argile, on fait le test d’acide
phenolphtamique.

- Le ciment devient rouge alors que l’argile ne rougie pas.

f) Négligence des opérateurs


La négligence du foreur lors des opérations de forage et/ou la lassitude des manœuvres lors de
la récupération des débris entrainent la pollution.

g) Présence d’un métal dans les cuttings


La Présence d’un métal dans les cuttings peut entrainer des résultats erronés surtout lors des
analyse au laboratoire.

Exercice d’application

Lors d’un forage pétrolier on a les conditions d’échantillonnage suivants:

- De 0 à 600m, prélèvement chaque 20m

- De 600 à 1000m, prélèvement chaque 5m.

- Pour chaque prélèvement on a besoin d’un échantillon dry, file et fiole.

- Les échantillons doivent etre expédiés dans 3 labo différents.

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1) Calculer le nbre total d’échantillons prêt à être expédié.

2) Quelle opération doit-on au préalable effectuer pour que les échantillons des 3 labo soient
uniformement?

3) Quelle est la zone d’interêt de ce forage?

4) Citer les possibles sources de contamination des deblais.

5) Quel type de solvant doit-on utilisé pour faire la différence entre un débris de ciment et une
argile?

6) Le préparateur mécanique, lors du rassemblement des échantillons a fait des erreurs de


profondeur. Quelles st les conséquences?

III. Le MASTERLOG
1. Définition et objectif du mater log
C’est un document qui présente le bilan des informations géologiques obtenues pendant la
surveillance du puits foré.
L’objectif du master log est de fournir toutes les informations géologiques des formations
traversées de la surface jusqu'à la profondeur finale et quelques caractéristiques du puits. Son
interprétation permet de situer la position probable des réservoirs.
2. Données nécessaires à l’établissement du Masterlog
a) Interprétation des cuttings ou déblais
- description macroscopique
- Analyse microscopique
- Indice d’huile
- Tests de flurescence directe
- Tests de flurescence indirectes
- Detection des gaz
b) Analyse de la boue de forage
- Détection d’indice d’huile
- Détection de gaz
- Changement des paramètres de forage
c) Diagraphies
- DLL
- MSFL
- ZDL
- CNL
- BHC
- SP
- CAL
- BDS-GR, RD, RS
Et plusieurs tests comme :

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• Le test SLAM qui est effectué pour mesurer la variation des paramètres physiques
(température, pression, la résistivité, conductivité, …) des formations à travers ces
sondes spécialisées.
• Le test RFT qui permet de prélever des échantillons de fluides à des profondeurs bien
précises.
• test SWC ou carottage.
d) paramètres de forage
Au cours du forage d’un puits, le suivi des paramètres de forage est nécessaire pour l'analyse
et l’amélioration des processus mais aussi pour sécuriser les installations et les personnels
opérant sur le site.
Le suivi des paramètres de forage en temps réel est assuré par la cabine de surveillance
géologique à l’aide des capteurs installés dans les différents endroits sur le rig.
Les paramètres à surveiller sont les suivants:
Le ROP : Ce paramètre est en relation avec d’autres paramètres de forage tels que: WOB,
RPM, Torque. Le ROP varie dans le même sens que ces trois paramètres en fonction de la
nature des formations géologiques traversées. Ce paramètre indique la vitesse d'avancement.
Pression équivalente dans les tiges de forage (SPP)
Elle permet de remonter les déblais du fond du trou jusqu'à la surface.
C'est la pression de circulation de la boue du forage qui est nécessaire pour maintenir le
rythme de forage efficace. Elle est mesurée dans la colonne d’alimentation à l'aide d'un
manomètre. En
outre, des changements établis dans la pompe de pression indiqueraient généralement des
problèmes sur l’outil de forage ou dans le trou du forage.
Charge accroché ou « WOH » et charge du bit ou « WOB »
La charge totale accrochée représente le poids suspendu au derrick. La surveillance de ce
paramètre permet de connaitre la charge accrochée à la grue et le poids sur le bit.
Coup de la pompe ou « Pump strokes » (SPM)
La surveillance des mouvements d'une pompe à piston avec précision offre un moyen simple
de compter et de calculer les coups. Les coups de la pompe sont enregistrés et affichés sur
l’écran.
Niveau du liquide ou « Pit level » dans le bac à boue.
Le capteur est utilisé pour surveiller la quantité de la boue de forage. Le niveau du fluide est
enregistré et affiché sur l’écran.
L’Intérêt de la mesure est le contrôle de disponibilité de la boue dans chaque bassin, perte de
boue en surface, pertes partielles pouvant mettre en évidence des formations fracturées,
manipulations sur le volume en circulation (ajout de boue, mise en service de bassins
différents)
Vitesse de la table de rotation (RPM)
La vitesse de rotation est définie comme le rythme avec lequel le trépan tourne au cours des
opérations de forage.
La relation entre la vitesse de rotation et le rythme de forage est que plus la vitesse augmente,
plus le rythme de rotation du trépan est élevé.
Sa surveillance à pour intérêt la recherche des paramètres d’avancement optimum, corrélation
de vitesse d’avancement entre différents puits, interprétation de lithologie.

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Torque ou couple de force


C’est la force de frottement exercée par la paroi rocheuse sur le trépan, c’est-à-dire la
résistance à la rotation. Une partie de la force est générée par le trépan, le reste dépendra de
l'assemblage du fond de trou et des tiges de forage. Par conséquent, cette force est fonction de
la vitesse de rotation et des conditions de trou.
Sa surveillance à pour intérêt la mesure de changements de lithologie, l'état de l'outil et
surtout de ses roulements, tentative de décoincement, éboulement sur l'outil.
Densité et température du fluide de forage (MW-MT)
Ces paramètres permettent de surveiller la température et la densité du fluide de forage. Dans
des conditions normales, la densité et la température augmentent avec la profondeur.
L’intérêt de la mesure est la détermination de la chute de densité en cas de venue, le contrôle
continu du traitement de la boue.
Le suivi de la majorité de ces paramètres se fait au fur et à mesure de l’évolution du forage.
Les valeurs ou les courbes de variations de ces paramètres s’affichent directement sur l’écran
d’ordinateur de la cabine de mud logging comme le montre la photo ci-dessous qui est une
capture d’écran à une heure bien précise. Les autres sont surveillés sur le rig ou par mesure au
laboratoire.

Fig : écran de surveillance des paramètres de forage


3. Réalisation de mater log
La description géologique des formations traversées sert de base à l’élaboration non
seulement du log lithologique mais aussi pour la réalisation du master log. Le master log est
donc réalisé au fur et à mesure que se passe la description lithologique.

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Le master log est ainsi réalisé à l’aide des logiciels. Par exemple GWM, Logplot, etc.

4. Présentation de master log


Le master log est constitué de plusieurs parties. Il présente d’abord les informations
nécessaires concernant le puits (nom de la compagnie opératrice, noms des réalisateurs, nom
du puits, ses coordonnées, la profondeur, les dimensions du trépan et tubages…).

Le Masterlog se présente sous forme de Panels avec des entêtes et des légendes.

• - Entêtes: elles donnent entre autres des informations générales sur le puits, présentent
les paramètres représentés sur le Masterlog.

• Légende: elle présente la symbolisation des paramètres présentés dans le Masterlog

• Panels: ils présentent les variations des paramètres enregistrés:

- Panel1: paramètres d’ingénierie de forage: ROP, DC, GR

- Panel2: lithologie, description et interprétation des cuttings, tests de fluorescence


directe et indirecte

- Panel3: courbes de gaz et de résistivités (TG, C1, C2…) et (RD, RS, MSFL)

- Panel4: Description des déblais

5. Méthode d’interprétation du Mastrelog


• Découper la Masterlog en parties intéressantes selon l’objectif du travail

• Interpréter les paramètres un à un (GR, ROP, Lithologie, tests au fluor, courbes de gaz
et de résistivités)

• Tirer une conclusion globale

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MASTERLOG

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Etude de cas : Description des cuttings, cas du puits Koulélé CE-2 sur le
bloc d’Agadem
Le prélèvement des échantillons a commencé à partir de 7.50m de profondeur.

Les formations suivantes ont été ainsi décrites à partir de la même profondeur: la formation
récente, la formation de schiste de Sokor, la formation de schiste à faible vitesse, la formation
sableuse de l’alternance de Sokor, la formation de Madama et la formation de Yogou.

- Formation récente (7,5m à 961m)


La formation récente dans le puits Koulélé CE-2 est composé principalement de sables à
grains moyens à grossiers, parfois inter stratifiés avec de l’argile brune à gris jaunâtre parfois
verdâtre, et translucide à transparent, parfois blanc cassé. La granulométrie va de 2 à 4 mm de
gravier dans la partie supérieure. Dans la section inférieure, il est principalement composé
d’argiles brunes à grains moyens, de temps à autre on note la présence de grès à grains
grossiers, de sables et graviers et d’olive grise verdâtre à grise claire en traces. Les
proportions des roches dans cette formation sont les suivantes :

• Argilites 63,94%,

• les grès 18,69%,

• les sables 16,74%,

• les graviers 0,63%

Il n'y avait aucune émission fluorescente observée dans cette formation.

- Formation de schiste de Sokor (961.00m à 1161.00m)


La formation de schiste de Sokor dans le puits Koulele CE-2 est principalement composée
d’argilites rouges inter stratifiés de grès à grains fins à moyens. Les argilites forment 96,00 %,
les grès constituent 4,00% de cette formation.

Il n'y avait aucune émission fluorescente observé dans cette formation.

- Formation de schiste à faible vitesse (1161.00m à 1246.00m)


La Formation de schiste a faible vitesse dans le puitsKoulele CE-2 est principalement
composée d’argile gris verdâtre à gris verdâtre foncé, occasionnellement argilitesgris
oliveinter litéesde schistes noirs avec les proportions suivantes: les argilites 82,35 %, les
schistes 17,65% de cette formation.

Il n'y a aucune émission fluorescente observée dans cette formation.

- Formation sableuse de l’alternance de Sokor (1246.00m à 1830.00m)


La formation sableuse de l’alternance de Sokor dans le puitsKoulele CE-2 est composée
principalement d’argilites grises verdâtres parfois sombres inter stratifiés de temps à autre, on
note la présence de grès à grain très fins a moyens, des traces des grès à grains grossiers,
schiste charbonneux noir et blanc cassé à silt gris claire. Les proportions de ces roches sont

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les suivantes : argilites 66.03%, les grès 29,99%, les schistes charbonneux 2,40%, les silts
1,58% de cette formation.

Il y avait 15 couches de 51.00m, des faibles émissions fluorescentes observées dans cette
formation

- Formation de Madama (1830.00m à 2532.00m)


La Formation de Madama dans le puits Koulele CE-2 est principalement composée des grès à
grains moyens à grossiers, traces de grès à grains très fins inter stratifiés avec les argilites
grises olives parfois légers, quelque fois translucides à transparents.

La taille de grain allant de 2 - 4mm,des graviers noirs et grisâtres, et des schistes charbonneux
occasionnellement noirs avec les proportions suivantes (figure 15) : grès forment 84,01%, les
argilites forment 12,17%, les graviers forment 2,39% et les schistes charbonneux forment
1,43%.

Il n'y avait aucune émission fluorescente observée dans cette formation.

- Formation de Yogou (2532.00m à 3350.00m)


La formation de Yogou dans Koulele CE-2 est principalement composée d’argiles grises
foncées, parfois noires grisâtres, traces d’argilites noires à grises inter stratifiés avec du grès à
grains fins parfois moyens, des silts gris parfois noir grisâtre a gris foncé, de schistes
charbonneux noirs à schistes gris foncés et gris moyens,du marnes grises parfois légères.

Les argiles forment 76,53 %, les grès de 17,24%, les silts forment 3,06%, les schistes
charbonneux forment 2,08%, les schistes de 0,37 %, et les marnes forment 0,72 % comme le
montre la figure 16.

Il y avait 19 couches de 56.00m faibles émissions fluorescentes observées dans cette


formation.

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ANNEXES

Echelle granulométrique

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Microscope binoculaire

Fluoroscope

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Exercice

Calculer le nombre total d’échantillons fioles, humides, archives, carottes murales et carottes
conventionnelles prêts à être expédié au laboratoire si :

- De 600m à 1322m on a 10 sections avec tâche d’huile de 5m chacune,


- De 1322m à 2680m on a 4 sections avec tâche d’huile de 20m chacune.

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