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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE NOTRE DAME D’AFRIQUE

FACULTE DE MINES ET GEOLOGIE

COURS DE GENIE
GEOLOGIQUE ET SOCIETE
Destiné aux étudiants L1
et L2 Mines et Géologie

Ir Aggée LUNDULA
Géologue Minier, Assistant titulaire du Cours

Année académique 2022-2023

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CONTENU DU COURS
Notre enseignement comprend trois créneaux importants :
 Une analyse conceptuelle (Géologie, Géosciences, Génie
géologique)
 Définitions des domaines d’exercices des géosciences et
détermination du profil d’un géoscientifique (il existe une
différence entre domaines d’exercices et domaines d’études)
On pourra également préciser l’apport des géosciences face aux
besoins de la société.
 Nous verrons également comment se pratique et s’enseigne
la géologie en RDC

PLAN DU COURS
Le cours comprend trois chapitres et une conclusion couplée des
perspectives. Ces trois chapitres sont :
 Chapitre 1 : Généralités sur la géologie et la société
 Chapitre 2 : Contribution de la géologie au développement
socio-économique de la société
 Chapitre 3 : La géologie dans la société congolaise
NB : Le support se termine par une bibliographie indicative ainsi que
quelques annexes.
 [3]

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOLOGIE

I.1. Considérations sur la géologie
A. De la science aux origines de la géologie
 Science : C’est un concept qui s’applique à plusieurs
disciplines :
 Exemples :
 Sciences sociales ; elles regroupent les sciences de l’homme
et les sciences économiques.
 Sciences fondamentales : Mathématique, physique, chimie,
sciences de la vie.
 Sciences appliquées : Sciences agricoles, sciences
d’ingénieur, sciences médicales, sciences de
l’environnement.
NB : Les sciences de l’environnement comprennent les sciences de
l’espace et les sciences de la terre (Géoscience).
Concernant les sciences naturelles, elles comprennent aussi bien les
sciences de la vie que les sciences de la terre.
Les sciences de l’environnement sont basées sur l’observation et
l’expérimentation : la notion de diagnostic en est inséparable.
Généralement, le concept ‘’science’’ désigne un ensemble
cohérent de lois considérées comme valables jusqu’au moment où
des nouvelles découvertes vont les infirmer.
Chaque domaine de connaissance donne lieu à une science qui
lui est propre.
 Du moyen âge au 19 Siècle
Pendant cette période, les sciences de la terre étaient subdivisées
en deux discipline à savoir ;
La géognosie et la géogénie
 La géognosie était une discipline essentiellement descriptive
alors que la géogénie était une science théorique.
 [4]

La géologie moderne est une scient historique (basée sur le temps

géologique) et aussi une science explicative basée sur
l’observation (sur le terrain).
La géologie moderne est donc une synthèse entre la géognosie et
la géogénie, sous l’éclairage de la physique et de la chimie.
B. Définition et objectifs de la géologie
 Définitions : C’est une discipline des sciences de la terre qui
traite de la composition, de la structure, de l’histoire et de
l’évolution de la terre (et ce, y compris sous les mers).
La géologie s’occupe donc de l’étude du sol et du sous-sol.
NB : En plus de la terre, la géologie étudie aussi les autres planètes
ainsi que les météorites (il s’agit de la géologie extra-terrestre)
 Objectifs de la géologie
Ces objectifs sont multiples et diversifiés :
1. Etudier la composition, la structure, l’histoire et l’évolution de
la terre.
2. Etudier les propriétés des roches et les processus générateurs
qui interviennent dans leur élaboration. La finalité étant
l’établissement des cartes géologiques.
Découvrir les matières premières minérales (minerais
métalliques et non-métalliques, les ressources énergétique,
l’eau souterraine).
3. Mieux gérer l’environnement naturel du sol et du sous-sol. cela
consiste à :
a. recenser les réserves en ressources naturelles.
b. Exploiter rationnellement les ressources naturelles (minerais)
c. Etudier le comportement des massifs rocheux soumis à
l’excavation.
d. Suivre les substances polluantes dans le cycle naturel.
e. Participer à l’aménagement du territoire par les études du
sol et du sous-sol
4. Analyser les risques géologiques : séisme, éruptions
volcaniques, glissements de terrain, inondations…
5. Définir les caractéristiques des roches utilisables en génie civil.
 [5]

 Position de la géologie au sein des sciences fondamentales

Il existe des interférences ou connexion entre la géologie et les
sciences fondamentales et les sciences de la vie.
La géologie fait appel aux connaissances de la chimie (études des
propriétés de la matière), de la physique (études des forces qui
agissent sur la matière), de la biologie (étude de la matière, des
organismes vivants), de la mathématique (étude des formes et des
nombres).

1 : Géochimie 2 : Géophysique 3 : Paléontologie

4 : Géostatistique (astronomie, géodésie)

 Schéma montrant les échanges entre le système vivant et les

milieux physiques.
Les systèmes vivants comportent l’Homme, les bêtes et les
végétaux. Les milieux physiques sont ; Géosphère (roches),
atmosphère (air) et hydrosphère (eau).
Il y a donc quatre échanges entre ces milieux physiques et la
biosphère.
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ATMOSPHERE

HYDROSPHERE BIOSPHERE

GEOSPHERE

C. Passage de la géologie en géosciences

 Géosciences :
 Définition : C’est un ensemble de disciplines qui traitent de la
terre (du noyau à l’atmosphère). Elles étudient la structure,
l’évolution, la dynamique de la terre et les processus physiques
et chimiques de la terre. Les géosciences s’intéressent à
l’impact de l’activité humaine sur le géo-système et les risques
liés aux phénomènes naturels de manière spécifique.
Les géosciences traitent des processus qui se déroulent au sein de
la lithosphère (roches), de la pedosphère (sol), de l’hydrosphère
(eau), de la cryosphère (glace), et de l’atmosphère (air).
 Génie : C’est l’ensemble de connaissance et techniques
relatives à la conception et la mise en œuvre des
applications, des procédés et des dispositifs propre à un
domaine déterminé.
Ex : Génie militaire qui se rapporte notamment aux voies de
communication et aménagement des terrains.
Génie chimique : ensemble de connaissances et techniques liées à
l’installation d’une usine.
Génie génétique qui porte sur le changement du programme
génétique de certaines cellules vivantes.
Géni géologique : c’est un ensemble de connaissances et
techniques relatives à l’évolution, à l’historique, à la composition de
la terre et à la mise en valeur des ressources minérales.
 Echelle d’observation en géologie ;
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La géologie procède par des méthodes et techniques propres et

celles d’autres disciplines.
 Observations aériennes : elles consistent en des photos
aériennes entre 1500 et 3000 m d’altitude des prises des vues
par satellite artificiel ainsi que des images obtenues par
télédétection (acquisition à distance des informations sur les
ressources naturelles.)
 Observation visuelle : c’est l’examen direct des affleurements
et des échantillons à l’aide de la boussole, du marteau et de
la loupe.
NB : sur terrain, le géologue doit prendre les photos des observations
qu’ils réalisent.
Pour les formations des roches non accessibles directement, on
recourt aux sondages et aux méthodes géophysiques.
 Observations microscopique : Dans ce cas, on recourt au
microscope pour observer des grains minéraux dont la taille
est souvent inférieure à un mm (1mm), le grossissement va de
10 à 100x.

 Domaines d’études et principaux domaines d’exercice de la

géologie
Les domaines d’études sont constitués essentiellement par les
principales disciplines de la géologie. Nous citerons :
 La géologie générale (géodynamique) ; c’est l’étude des
forces qui modifient la croute terrestre. Il s’agit des créneaux
ci-après :
Orogénèse, érosion, sédimentation, océanographie, volcanologie,
séismicité (sismologie).
 Géologie historique (géochronologie) ; il s’agit de la
reconstitution de la succession des événements géologiques.
 Géologie appliquée : mise en œuvre des connaissances
acquises en géologie au service des techniques industrielles
(exploitation minière, étude géotechnique)
 Géologie économique ; prospection des gisements minéraux.
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 Géologie marine : étude de la structure et des phénomènes

des fonds des océans.
 Géologie militaire : consiste à l’utilisation des cartes
géologiques pour le choix des itinéraires pour des objectifs
militaires.
 Géologie de l’environnement : étude des interactions entre les
activités humaines et les phénomènes géologiques.
 Géologie régionale : Elle s’intéresse aux phénomènes
géologiques propres à une région, un pays ou un continent.
 Pétrographie : c’est la description complétée par la
nomenclature et la classification des roches.
 Minéralogie : science qui s’intéresse à la composition
chimique, à la structure, aux propriétés physiques et aux
conditions d’occurrence des minéraux.
 Cristallographie : science qui s’occupe de la forme externe,
de la structure interne des cristaux ainsi qu’aux lois qui
président à leur formation.
 Métallogénie : science de gîtes métallifères ; elle étudie les
processus ayant conduit à la naissance des concentrations
anormales d’une substance.
 Hydrogéologie : discipline de la géologie qui s’intéresse aux
activités géologiques des eaux souterraines.

 Domaine d’exercice de la géologie

Parmi les domaines d’exercice de la géologie, on peut citer, à titre
d’exemple :
 Cartographie géologique qui fait appel à plusieurs techniques
ainsi qu’aux données de sondages.
 Géotechnique : les études géotechniques sont menées dans
le cas des ouvrages et aménagements.
Concernant les eaux superficielles et souterraines, on recourt
respectivement à l’hydrologie et l’hydrogéologie.
 Géologie minière : elle consiste à rechercher des substances
qui sont extraites des mines ou des carrières.
 Géologie des hydrocarbures (pétrole, charbon, gaz)
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 Géologie d’agriculture : orientée vers la découverte des

roches utilisables comme entrains.
 Recherche fondamentale pour le développement des
connaissances relatives au sous-sol.
L’enseignement supérieur et universitaire qui permet de transmettre
des connaissances en rapport avec la géologie.
 Rôle de la géologie dans la société

Recherches
fondamentales
Protection de
(évolution des
l’environnement (Plus
connaissances sur
aménagement)
notre planète.
GEOLOGIE

Prévention des Recherches des

risques géologiques matières premières
naturels. minérales.

Au vu de ce qui précède, la géologie constitue une discipline à

caractère universel ignorant les frontières.
I.2. Aperçu sur la société
A. Définition de la société humaine ou de l’humanité
La société humaine est une communauté à laquelle appartient
l’individu ou dans laquelle ce dernier est intégré.
A l’heure actuelle, la population mondiale est évalué à environ
8.000.000.000 d’habitants ayant développé des moyens de
croissance, c’est-à-dire les moyens de mise en valeur des ressources
pour une vie harmonieuse. Cependant, l’humanité est faite
d’entités indépendantes (nations riches ou pauvres).
La mise au point d’une charte des droits de l’homme qui stipule que
« les hommes sont nés égaux », « l’homme a droit à la liberté »,
 [10]

« l’état doit mettre en valeur les ressources naturelles pour éliminer

la pauvreté »… toutes ces idées demeurent des bonnes intentions
inappliquées.
Il y a donc une répartition inégale des ressources naturelles
(minérales) entre les états et les continents.
B. Besoin primaire et problèmes prioritaires d’une société
B.1. Besoins primaires
Sans être exhaustif, les besoins essentiels de la société sont les
suivants ;
 Alimentation : une bonne alimentation qui nous protège des
maladies et un accès à l’eau potable.
 La santé : Une bonne santé favorise la productivité et le
développement intellectuel.
 Habitat : un logement convenable permettant
l’épanouissement de l’homme.
 Education : elle contribue à générer des nouvelles valeurs
culturelles, sociales et scientifiques.
 Emploi : qui doit être bien rémunéré.
 Transport : en ville et en campagne pour les personnes et les
biens.
En plus des besoins primaires, les populations aspirent à un état où
règnent les valeurs fondamentales (la liberté, la fraternité, la justice,
l’égalité).
B.2. Trois menaces de l’humanité
a. Une démographie galopante qui engendre la sous-alimentation
et la famine dans certaines parties du monde.
b. Le caractère non renouvelables des ressources naturelles face à
la surconsommation et au gaspillage.
c. La dégradation de l’environnement (besoin de la population)
Comment faire face à ces trois menaces ?
Nous donnons deux principales recommandations :
 [11]

 Orienter autrement la croissance économique, en évitant de

polluer, exploiter les ressources minérales de manière
raisonnable, pratiquer des naissances désirables (planification
des naissances), le respect de l’environnement (avoir un
planning d’exploitation en remettant la nature à l’état auquel
on l’a trouvé), arrêter la croissance démographique
démesurée.
 Modifier de comportement (éviter la surconsommation
pratiquée dans le pays riche, réduire le train de vie).
C. Secteurs importants du développement de l’Afrique
C.1. Notion de développement durable
Le développement durable est un développement qui satisfait les
besoins des générations présentes sans compromettre celles des
générations futures.
Le développement durable inclut d’une part le système
économique et d’autre part la biosphère.
Quels sont ces secteurs du développement de l’Afrique ?
1. La science et ses applications de manière à générer des
capacités endogènes (potentiels scientifiques et
technologiques).
2. L’agriculture ; de manière à aboutir à l’autosuffisance
alimentaire.
3. L’énergie qui exige une exploitation directe des ressources
énergétiques.
4. Mine ; permettant d’utiliser les produits des exploitations
minières pour le développement d’autres secteurs.
5. Transport (fluvial, maritime, routier, aérien) qu’il importe de
développer.
6. Industries ; il s’agit des industries de consommation qualifiées
d’industries légères.
D. Conditions du développement dans un pays sous-développé
1. Volonté politique : C’est l’engagement du décideur, c’est-à-dire,
l’homme politique pour le développement.
 [12]

En effet, l’homme politique doit avoir une vision.

2. Formation du citoyen : il s’agit d’investir dans l’homme par le
renforcement des capacités humaines.
3. Mise en place d’une infrastructure économique afin d’accueillir
les investissements.
4. L’industrialisation :
 Conception d’une politique d’industrialisation intégrale ;
 Faire acquérir au peuple une culture industrielle ;
 Eviter une industrialisation aveugle (éviter des éléphants
blancs).
Le développement de l’agriculture qui constitue une condition
essentielle à tout effort de développement visant l’autosuffisance
alimentaire (bannir la politique d’aide alimentaire et bannir
également l’importation des produits alimentaires)
 [13]

CHAPITRE II. CONTRIBUTION DE LA GEOLOGIE AU DEVELOPPEMENT

SOCIO-ECONOMIQUE DE LA SOCIETE
 Introduction
La croissance et la survie de l’homme dépendent de la disponibilité
des eaux, des roches et de la disponibilité de l’atmosphère (air).
Ces trois paramètres constituent la biosphère.
Les roches constituent la lithosphère (écorce + toit du manteau
supérieur) sont une ressource capitale à gérer avec soin et à
préserver.
En quoi consiste la contribution de la géologie ?
a. A renforcer le patrimoine des connaissances relatives aux
objets et aux phénomènes géologiques :
Nature des substances minérales (propriétés)
Genèse des ressources minérales
Répartition des ressources minérales
Mise en valeur des ressources minérales, y compris la
transformation
Lien entre la surexploitation et l’épuisement des ressources
minérales
L’exploitation des eaux souterraines
Formation, accumulation et exploitation des hydrocarbures

b. Découvrir des ressources minérales (métaux, minéraux

précieux et semi-précieux, minéraux industriels et matériaux
de construction) :
Ces substances minérales constituent une ressource
productive clé pour le développement des pays en voie de
développement.
Il y a lieu de ne pas se limiter uniquement à l’exportation des
minerais à l’état brut, mais il importe de les transformer.
Quant aux gisements sous-marins, ils consistent en
hydrocarbure et en modules ferromagnésiens. Ils sont associés
au volcanisme sous-marin.
 [14]

Concernant l’exploitation des ressources minérales, elle exige

parfois une politique d’extrapolation à partir des gisements
connus.
Deux éléments essentiels en rapport l’exploitation :
l’élaboration des bases de données géologiques et minières
et l’approfondissement des connaissances sur les processus
géologiques.
Remarque :
A l’heure actuelle, les pays développés extraient environ 20 tonnes
(T) de minerai par personne et par an. En outre,
l’approvisionnement local en matériaux est devenu de plus en plus
vital.
c. Amélioration de l’environnement humain et sa sécurité :
Les opérations minières ont des effets négatifs sur
l’environnement.
Il y a donc nécessité de surveiller et de protéger
l’environnement.
Il y a nécessité de préserver les ressources naturelles.
En bref, on prend en compte les impacts sur les milieux et on
essaye de prévenir les risques naturels d’origine géologique
ainsi que les risques liés à l’action de l’homme.
Ainsi donc les géosciences sont à l’interface développement-
environnement pour un développement durable.
d. Contribution à l’étude des planètes, astéroïdes, météorites et
satellites naturels afin de connaitre la genèse de l’univers
(différents phénomènes en fonction du temps) et étude du
système solaire.
e. Coopération scientifique internationale entre géoscientifiques
face à la mondialisation.
Il existe en effet un programme de l’UNESCO, qualifié de
« Programme International de Géosciences » dont la finalité
consiste à renforcer les capacités de recherche par le biais
(moyen) de la coopération internationale.
 [15]

CHAPITRE III. LA GEOLOGIE DANS LA SOCIETE CONGOLAISE

Au départ de cet intitulé, nous sommes en droit de nous poser les
questions suivantes :
Qu’en est-il de l’abondance et de la diversité des ressources
minérales identifiées grâce à la géologie ?
Quelle est la place de la géologie en général et de la recherche
géologique dans notre société à l’heure actuelle ?
Comment peut-on, au niveau de l’état, arriver à planifier la
recherche géologique dans notre pays ?
Comment enseigne-t-on la géologie dans les institutions
congolaises de l’enseignement supérieur et universitaire ?
A titre indicatif, quels sont chez nous les débauchés potentiels pour
les géoscientifiques géologues ?
Comment les professionnels de la géologie sont-ils organisés en
R.D.C ?
III.1. La R.D.C est-elle véritablement un scandale géologique ?
Les idées ‘’cibles’’ en rapport avec cette question sont les
suivantes :
En R.D.C, il y a abondance et diversité des ressources minières
(potentialités minières)
Concernant les réserves supposées connues, on estime à l’heure
actuelle, les quantités suivantes pour certaines substances :
Valeurs tirées du ministère de mine :
 Cu 75 MT
 Co 4,5 MT
 Zn 7 MT
 Minerais de Nb et Ta 3 MT (450000 T SnO2)
 Minerai de Mn 7 MT
 Bauxite 132 MT
 Phosphate 220 MT
 Lithium 3150 T
 Diamant 240.106 Carats
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 Nb et Ta 3 MT
 Or 600 T
NB : MT = Millions de tonnes.

III.2. Plan directeur des recherches géologiques et minières

Remarque : en R.D.C, dans le secteur minier, il existe une loi appelée
‘’code minier’’ complété par le plan minier qui constitue les
mesures d’exécution.
Comme signalé ci-haut, la géologie publique se pratique dans un
service dont les missions sont les suivantes :
 Faire connaitre au public le contenu du sol et du sous-sol
(formations géologiques) ;
 Faire la reconnaissance des formations géologiques en
prélude des travaux de construction (génie civil) ;
 Déterminer des sols favorables à l’agriculture (carte de
fertilité)
NB : Il existe deux types de prospection à savoir :
 La prospection géologique comprenant le lever géologique
(fixer des itinéraires pour y faire des observations et études),
fonçage des puits d’eau, recherche des indices dans le cours
d’eau.
 Prospection minière consistant à rechercher des gisements
exploitables.

 Gisement : concentration des substances minérales.

Le plan directeur de recherche géologique et minière en R.D.C
constitue un ensemble des directives élaboré dans le cadre du plan
minier, en vue de :
Promouvoir des connaissances fondamentales sur les contenants et
la situation des gisements miniers en R.D.C se présente de la
manière suivante :
a. Gisements connus et exploités
b. Gisements en voie d’exploitation
 [17]

c. Gisements soumis à l’étude

 L’origine de l’expression scandale géologique :
Cette expression est attribuée à l’équipe du géologue belge, Jules
CORNET qui a dirigé les premières explorations du Katanga. «
Ce Pays est un scandale géologique » aurait-il dit.
C’est donc en comparaison avec les pays moins riches (pauvre en
minerais) sur le plan des ressources minérales que la R.D.C a été
déclarée scandale géologique.
Malgré ses ressources minières, la R.D.C est classée parmi les pays
les plus pauvres de la planète.
En effet, le produit de la vente de nos ressources minières ne réussit
pas à réduire la pauvreté des citoyens.
Ainsi donc, la présence et la commercialisation de nos ressources
minérales ont plutôt conduit le pays au scandale social de la
pauvreté.
La R.D.C est un pays sous exploré (il s’agit de l’exploration
géologique et minière).
Le service public chargé de la mission d’explorer le pays sur le plan
géologique ne dispose pas des moyens de sa politique.
 Conclusion partielle :
En considérant les choses positivement, nous pouvons affirmer que
les ressources minérales dont dispose la R.D.C constituent une
bénédiction géologique plutôt qu’un scandale sur les océans.
Ce qu’un géologue est appelé à faire pour que ces ressources
deviennent une bénédiction sociale :
Planifier l’exploration, l’exploitation, l’extraction et le traitement des
ressources minérales
Contribuer à la gestion rationnelle des ressources minérales, la
finalité étant la préservation de l’environnement.
Prévoir les cataclysmes naturels (allusion aux risques naturels
d’origine géologique).
 [18]

III.3. Enseignement de la géologie dans les institutions congolaises

(universités, formations géologiques…)
Il existe des variations dans les méthodes de formations de
géologues à travers le monde (suivant les écoles) : on parle de
l’école américaine, britannique, française, australienne, belge,…
En R.D.C, l’historique de la formation en géologie se présente de la
manière suivante :
Absence à l’école secondaire d’un cours spécifique de la géologie
en dehors de quelques notions de la géographie physique.
En 1968, deux universités congolaise à savoir ; l’université officielle
du Congo et l’université Luvanium de Kinshasa, connu à partir du
terme Louvain avaient organisé la filière de formation des
géologues.
En 1917, on a eu les premiers licenciés en géologie en R.D.C
En dehors de ces deux universités, avec l’appui de l’UNESCO fut
créé à Bukavu en 1969, l’institut national des mines qui formait les
ingénieurs géologues techniciens.
En 1971, fut créé l’université nationale du Zaïre appelée UNAZA, la
formation des géologues a été concentrée uniquement à
Lubumbashi.
En 1981, les campus universitaires retrouvent leurs autonomies, on
parle ainsi de l’UNUKIN et l’UNIKIS.
La géologie fut ainsi instaurée à l’Unikin sous l’appellation de
‘’Département des sciences de la terre’’ avec deux filières ;
géologique et géographique.
A l’heure actuelle, le cursus de formation de géologues comprend ;
 3 ans de graduat (premier cycle)
 2 ans de licence (deuxième cycle)
 2 ans de diplôme d’études approfondies (DEA)
 4 ans de doctorat.
Il existe aussi actuellement ce qu’on appelle, ‘’Système LMD’’
(Licence, Master, Doctorat).
 [19]

III.4. Débouchés potentiels viables pour les géologues congolais ou

principaux secteurs d’exercice de la géologie au Congo
Nous donnons ci-après la liste non exhaustive des débouchés
potentiels à travers lesquels le géologue congolais peut tout de
même gagner sa vie. Ces débouchés correspondent mutatis
mutandis aux principaux créneaux d’exercice de la géologie en
R.D.C. Il s’agit des institutions et services ci-après :
1. Secteur minier et pétrolier :
 Administration de Mines et Services spécialisés du
Ministère.
 Sociétés minières et entreprises d’exploitation des
carrières
 COHYDRO
 PERRENCO
2. Secteur de la recherche scientifique et technologique :
 Centre de Recherches Géologiques et Minières (CRGM)
faisant partie du service géologique
3. Enseignement supérieur et universitaire :
 Universités (UNIKIN, UNILU)
 Instituts d’enseignement supérieur (où la géologie est
dispensée comme matière complémentaire)
4. Laboratoire National des Travaux Publics
5. REGIDESO
6. SNEL
7. Ministère de l’environnement
8. ONATRA
9. METTELSAT
10. R.V.M
11. R.V.F
12. Musées nationaux
13. Parcs nationaux
14. Bureaux d’études agréés
15. Organismes internationaux tels que l’UNESCO, le PNUD et
l’ONUDI
Notons cependant que la géologie est une science de synthèse
dont le contenu dépasse les frontières nationales ; elle de valeur
 [20]

universelle comme science de raisonnement que comme science

d’observation. Les obligations professionnelles du géologue
l’entrainent souvent très loin des formations géologiques de son
propre pays ; d’ailleurs la géologie ne connait pas de frontière.
III.5. Défendre la profession de géologue : opportunité de création
d’un syndicat de géologue du Congo
Il existe déjà en R.D.C une structure à travers laquelle les géologues
s’expriment ; il s’agit de l’Association des Géologues du Congo
« AGECO ». Il est important que les statuts de l’AGECO soient assortis
d’un code de déontologie professionnelle.
L’objectif global de cette association est d défendre des intérêts de
la profession ; cette profession dont le géologue est responsable de
l’image de la marque auprès de son entourage et auprès du grand
public.
En attendant la publication de ce code en élaboration, le
géologue congolais doit faire preuve de la conscience
professionnelle et de l’honnêteté intellectuelle dans l’exercice de
sa profession. C’est ainsi qu’il devra non seulement favoriser la
diffusion des connaissances géologiques dans le respect de la
propriété scientifique de chacun mais aussi rédiger des rapports
techniques pour tiers conformes à ses observations effectives sur
terrain.
A l’instar de tout participant à la vie et au travail de la collectivité,
le géologue est responsable de sa tâche, de ses fonctions et de ses
décisions. Il doit faire preuve de l’esprit de corps et ne pas ternir la
réputation des confrères sans justification.
Face à l’envahissement du métier en R.D.C par des personnes
n’ayant pas souvent qualité, il est urgent que l’Association des
Géologues du Congo mette des gardes et s’érige contre tout abus.
Par ailleurs, face à la dévalorisation du métier qui est pratiquement
sous rémunéré tant par le secteur public que le secteur privé,
l’AGECO doit se transformer en un puissant syndicat visant la
valorisation des compétences nationales. C’est à ce prix qu’elle
deviendra un groupe de pression dans l’application de la politique
minière du pays par le biais du code minier.
 [21]

CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Avant de tirer une quelconque conclusion pouvant sanctionner ce
modeste enseignement de 15h00, il y a lieu de rappeler son intitulé
évocateur à savoir « Génie Géologique et Société ».
En effet, à l’aube du 21ème siècle, des voix autorisées s’élèvent parmi
les géoscientifiques réclamant que les recherches entreprises dans
le domaine géologique soient de plus en plus réorientées vers les
besoins réels de la société.
L’Humanité doit faire bon usage de sa Planète et il est urgent de
prendre des dispositions pour l’avenir, notamment en évaluant
correctement nos besoins en matière d’environnement et de
ressources naturelles (dont les ressources minérales) et en
peaufinant diverses stratégies pour y répondre. Si nous poursuivons
l’exploitation de la surface terrestre aveuglement sans en évaluer
rigoureusement tous les effets, à long terme, l’héritage aux
générations futures s’en trouvera amoindri.
Par ailleurs, pour être plus efficace, les sciences géologiques ne
doivent pas rester isolées, elles doivent opérer en synergie avec
d’autres disciplines afin de préparer la voie à nos successeurs, c’est-
à-dire aux générations à venir.
Ainsi donc, le profil recherché en géosciences (génie géologique)
tant dans l’industrie que dans les services à la société comprend les
éléments ci-après :
 Connaissances de géologie du terrain (les gisements étant de
plus en plus recherchés) ;
 Expérience de gestion de projet (démarche qualité) ;
 Mobilité géographique ;
 Adaptabilité culturelle ;
 Maitrise des outils de modélisation ;
 Capacité d’interprétation de données multi source
(aéroportées, géophysiques, spatiales…) ;
 Capacité d’interprétation des données de chantier ;
 Management d’équipes pluridisciplinaires et/ou de chantiers ;
 Dialogue géologue-ingénieur civil et dialogue géologue-
décideur ;
 [22]

 Capacité d’intégration de la dimension socio-économique ;

 Potentiel pour former et enseigner.
 [23]

ANNEXE 1
LA TERRE

CARTE D’IDENTITE

 Nom de la famille : Planète Terre

 Age : 4,6 Milliards d’années
 Forme : Sphérique aplatie aux deux pôles
 Rayon polaire : 6357 Km
 Volume : 1000 Milliards de Km3
 Superficie : 510 000 000 de km2
o Superficie des continents : 149 000 000 de km2
o Superficie des océans : 361 000 000 de km2
 Densité moyenne : 5,52 g/Cm3
 Température moyenne (surface) : 15° C

 Composition globale
o Atmosphère (air, nuages)
o Hydrosphère (Océans, lacs, rivières, fleuves, pluies)
o Géosphère (Continents, plaines, montagnes)

 Composition moyenne de l’écorce terrestre

Oxygène 46,5% ; Aluminium 8% ; Fer 5%

Calcium
Sodium 11%
Potassium
Magnésium
Autres 2%
 [24]

ANNEXE 2

STRUCTURE DE LA TERRE

 Ecorce ou croûte terrestre :

Très superficielle à l’échelle du globe ;
Croûte océanique jusqu’à 10 km d’épaisseur
Croûte continentale jusqu’à 70 km d’épaisseur
Rigide et cassante à l’échelle du globe

 Manteau :
o Manteau supérieur jusqu’à 700 km de profondeur
Matériel visqueux (roche en fusion)
Mouvements de convection
o Manteau inférieur jusqu’à 2900 km de profondeur
Plus rigide que le précédent

 Noyau
o Noyau externe jusqu’à 5100 km, essentiellement
constitué de fer et probablement assez visqueux.
o Noyau interne jusqu’à 6370 km ; essentiellement
constitué de fer et de nickel ; plus rigide que le
précédent.