Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La recherche minière est une activité qui vise à trouver des dépôts de substances utiles dans l’écorce terrestre
pour les mettre à la disposition de l’industrie de transformation (sidérurgie, joaillerie, métallurgie,…) et du génie
civil. Elle est aussi ancienne que l’humanité puisque les hommes primitifs déjà, recherchaient des silex
particuliers pour leurs outils de pierres. Plus tard, leurs successeurs s’élancèrent à la recherche de cuivre
stannifère (contenant de l’étain) pour la fabrication du bronze.
La recherche minière moderne est cependant une activité économique qui doit générer à ceux qui la pratiquent
des profits. Elle comprend deux grandes étapes :
1. L’exploration minière qui consiste à trouver des dépôts de substances utiles ;
2. L’exploitation minière qui consiste à récupérer la substance utile du dépôt pour la commercialiser.
La nature très variée de chacune de ces étapes en font une activité multiforme où intervient une grande
diversité de disciplines ; ce qui en fait également un domaine pluridisciplinaire :
- les géosciences (géologie, pétrographie, minéralogie, géochimie, hydrogéologie, pédologie,…)
- les sciences de l’ingénieur (mécanique des milieux continus, mécanique des fluides, hydrodynamique,
géotechnique, maths, statistiques,…)
- les sciences sociales et économiques (sociologie, psychologie, marketing, bourse, négoce international…)
- les sciences politiques et juridiques (code de travail, code minier, code pétrolier, code de l’eau, code de
l’environnement, fiscalité, gestion des risques,…)
- l’art de l’ingénierie minière (métallurgie, minéralurgie, procédés de valorisation et de transformation,
sciences séparatives,…).
Les investissements sont élevés ; ils se chiffrent en dizaines de millions de dollar US. Par ailleurs, les revenus ne
sont générés qu’en bout de chaîne après commercialisation de la substance utile, donc bien des années après le
début des premiers investissements. Ils doivent être susceptibles de couvrir toutes les dépenses engagées depuis
le début des opérations et dégager un profit. Le temps de recouvrement des sommes investies est partant
relativement long, ce qui en fait une activité à haute intensité capitalistique.
D’autre part, la plupart des métaux sont soumis à la loi du marché, source d’un risque financier. D’autres risques
tels que le risque géologique (lié à une mauvaise évaluation du gîte) ou le risque politique (instabilité politique ou
institutionnelle, nationalisation, justice aux ordres, …) font de la RM une activité à risques.
I- RAPPELS
1. Définitions
*Exploration – prospection
- Dans le vocabulaire anglo-saxon, ces deux termes sont interchangeables avec une préférence pour le
premier. Ce terme englobe toute la séquence des travaux depuis la recherche des premiers indices (start up)
jusqu’à l’évaluation du prospect et même la recherche de minerais additionnels pendant l’exploitation.
- Dans le vocabulaire russe, l’on n’explore le prospect trouvé par la prospection. En d’autres termes, la
prospection est la recherche du prospect (start up) et l’exploration son approfondissement (follow-up).
- Dans le vocabulaire français et dans les pays d’Europe de l’ouest de façon générale, c’est tout le contraire du
vocabulaire russe.
*Minéral : Espèce chimique naturelle, inorganique se présentant sous forme de cristal.
*Substance utile : substance minérale ou métal utile à l’homme.
*Indice : Phénomène ou signe quelconque qui permet d’établir une corrélation en sa présence et l’existence
d’un gîte non apparent. Il existe différents types d’indices :
• Géochimiques :
• Géomorphologiques :
1
• Minéralogiques :
• Stratigraphiques :
• Structuraux :
2
Exercice 2 : définir les termes ci-dessous :
*Concentré : Produit semi – fini issu de l’unité de traitement, qui contient outre la substance utile recherchée,
d’autres substances sous forme d’impuretés. Généralement destiné à l’affinage dans les fonderies (hauts
fourneaux) ; il se présente généralement sous forme de lingot.
- Source de minéralisation :
- Transport :
- Magasin :
- Piège :
Remarque : La relation magasin – piège constitue la métallotecte. C’est en d’autres termes l’ensemble des processus
qui ont conduit à la mise en place de la minéralisation.
Deux grands groupes sont à distingués : les ressources minières et les ressources énergétiques.
a. Ressources minières : ensemble des matières premières minérales non énergétiques. Se
repartissent en deux groupes :
Substances minérales métalliques :
• métaux ferreux :
• métaux non ferreux :
• terres rares ou lanthanides :
b. Ressources énergétiques :
hydrocarbures :
radioactifs :
1. But
Le but de la prospection est de déterminer la forme, les dimensions, la quantité et la teneur de gisement
qu’elle aura localisée. Le prospecteur a cependant besoin d’une cible concrète : C’est le couple tonnage –
teneur qui constitue l’objectif de la recherche.
Une première approximation de ce couple est fournie par la relation suivante appelée règle du pouce
généralement applicable aux substances métallifères.
05
02
01
NB : La règle du pouce reste valable tant qu’on n’a pas de connaissances suffisantes pour la future mine.
L’objectif de la recherche reste alors de trouver des concentrations minérales de teneurs moyennes supérieures à
la teneur de coupure de mines en activité dans un environnement semblable (i.e. tm =.tc) et partant des réserves
fournies par la règle de pouce (R ).
2. Méthodes de la prospection
Prospection géologique ou prospection au marteau pour rechercher des indices géologiques par la cartographie
géologique ;
Prospection géochimique : pour la découverte des gisements métallifères sub-affleurants ou cachés en mettant à
jour les fantômes de concentration minérale (anomalie géochimique).
4
Prospection géophysique pour la mise en évidence des discontinuités par la mesure de paramètres physiques des
formations.
Prospection minéralogique dans les bas-fonds au pied des collines et sur les flancs des collines pour la recherche
de minéraux denses dits lourds.
Puits et tranchées pour étudier la continuité d’un indice en sub-surface ;
Les sondages pour définir la géométrie d’un gîte, le modéliser et l’évaluer.
Le caractère risqué de la RM justifie sa mise en œuvre prudente de la recherche de gîtes minéraux. Elle se
déroule en plusieurs phases ; à la fin de chacune, la probabilité de découverte doit être évaluée et une décision
prise : abandonner le projet partiellement ou totalement ou continuer.
1. Phase d’exploration
C’est la phase initiale de la RM. Au cours de celle-ci, il faut non seulement conforter les notions de base (en
évitant de se focaliser uniquement sur les notions géologiques), mais également recenser un ensemble
d’informations techniques, économiques, politiques et sociologiques. Cependant vis-à-vis de toutes ses
informations, il est sage d’observer un esprit critique de discernement en se posant des questions puisqu’une
information n’est pas une donnée. Une donnée est une information débarrassée de sa partie subjective. Aussi
la qualité des données sera-t-elle le reflet de notre pertinence et donc de la décision que nous aurons prise
d’accorder de l’importance à telle ou telle information.
L’exploration est une phase de recherche documentaire qui permet de positionner la zone du projet
dans un contexte géologique et métallogénique régional favorable en acquérant une documentation
technique constituée de cartes (base topographique).
Elle commence par l’examen de cartes régionales de petites échelles qui ne présentent certes pas les mines
individuelles, ni les provinces métallogéniques, mais elles exposent les grands traits de la géologie et de la
métallogénie, permettant ainsi de se forger une bonne idée d’ensemble (vision synoptique). Exemple la carte
internationale des gîtes et minéraux d’Afrique à l’échelle de 1/5.000.000.
Elle se poursuit par le report des observations et données diverses (travaux miniers passés ou actuels signalés
par les archives ou la tradition orale : puits, tranchées, galeries, artisanat minier, mines, …) sur cette base topo.
Remarque : mieux qu’un long rapport descriptif et subjectif, la carte constitue un document synthétique
fondamental qui résume les données, présente les hypothèses et soutient les prises de
décision. C’est pourquoi, il faudra toujours privilégier cet indispensable outil d’aide à la décision.
Au final, la sélection d’une zone de projet fait suite à l’acquisition de données générales sur les facteurs de
production des zones potentielles (conditions générales de production susceptibles d’avoir une influence sur la
rentabilité du projet : climat et végétation, caractéristiques sociologiques des populations, main-d’œuvre
(diversifiée, qualifiée, abondante, onéreuse, jeune,…), énergie (forme, coût, accessibilité, …), existence d’autres
dépôts miniers dans la zone (nature, localisation), facilités (routes, rails, port, télécommunications), données
juridiques :cadre réglementaire et institutionnel, législation minière, droit foncier, législations environnementale
et fiscale, droit du travail, …
Exercice 5 : TD sur l’exploitation d’une carte : légende, échelle, coordonnées géographiques et UTM.
Notions de degré carré, coupures, …
5
2. Phase de reconnaissance
La zone du projet ayant été positionnée dans un contexte donné, des études de bureau permettent de préparer
des visites de terrain.
Etudes de bureau
S’inscrivant dans la droite ligne de la cartographie de la phase précédente, ces études permettent
d’orienter les investissements à partir de supports de base établis par la compilation des données préexistantes.
Une carte de compilation à l’échelle de 1/200 000, enrichie des données topographiques et géologiques sera
établie à partir d’images satellitales ou de photos aériennes.
o Les images satellitales : la vision synoptique qu’elles offrent de la zone étudiée, constitue leur
principal apport. Les plus utilisées sont les images en noir & blanc et rarement les images en
fausses couleurs composites. Elles permettent une connaissance accrue de la zone en
ressortant par exemple les linéaments. Elles semblent cependant avoir des limites dans les
zones à fortes couvertures nuageuses et à épais couvert d’altération.
o Les photographies aériennes : les photos radar bien que de faible résolution permettent d’éviter
des photos déformées dans les zones de relief. et passent à travers le couvert nuageux et
même végétal parfois. Sur les P.A. présentées en noir & blanc, quartzites, calcaires et roches
ignées feldsiques ou acides apparaissent dans des tons clairs puisque réfléchissant un fort taux
de la lumière incidente ; schistes et ardoises en tons sombres ; coulées basaltiques et dykes
amphibolitiques en presque noir. la reconnaissance aéroportée
Remarque : au cours de la reconnaissance aéroportée, peut être aussi menée la géophysique
aéroportée (mesures de divers paramètres physiques : intensité du champ magnétique,
réponse à une excitation électromagnétique, radioactivité, …).
Sur les PA et les images satellitales, on recherche en particulier les structures linéaires : on arrive à reconnaître
une organisation linéaire du réseau hydrographique ou des alignements rectilignes de dépressions ou de crêtes.
Cependant, tant que ces infos n’ont pas été vérifiées sur le terrain, il faut les considérer comme des
linéaments de photo ; une structure qui recoupe plusieurs zones structurales peut aussi bien être un filon, un
dyke, une faille, une clôture ou une route. De même une structure linéaire inexpliquée peut s’avérer l’expression
floue d’une faille recouverte par des sols ou des alluvions.
Remarque : l’interprétation des P.A. permet l’élaboration de cartes photogéologiques qui sont en général,
avec les images satellitales, le meilleur investissement que peut faire une société minière pendant la
reconnaissance. Cependant, l’effort d’investigation fondamentale du terrain à pied ne doit être négligé.
o Les géotraverses : concernent les zones sommairement ou non encore couvertes par la
cartographie, s’étendant entre deux (2) zones géologiques connues. Le long d’un parcours
traversant la zone à étudier (géotraverse), le vide géologique peut être rapidement
comblé.
6
NB : la meilleure manière de commencer un programme de recherche minière reste de se faire une idée
préalable du gisement auquel l’on peut s’attendre. Ainsi à la fin de cette phase, en exploitant toutes les
évidences géologiques de base acquises, à partir des données accumulées et recoupées sur chaque zone, le
géologue doit pouvoir s’attendre à un modèle de gisement (intrusif, métamorphique, sédimentaire,
d’altération météorique, placer…).Toute la chaîne de la prospection consiste alors en une série
d’opérations destinées à tester, à réviser et à tester encore et encore le modèle original jusqu’à ce que l’on
puisse vérifier l’existence du gisement ou abandonner le projet.
Les données recueillies sont transférées sur des cartes thématiques (tectonique, occupation des sols,
développement industriel, indices…) qui illustrent un rapport de synthèse comprenant l’exposé des facteurs
d’appréciation (géologiques, gîtologiques, régionaux, …). Les conclusions du rapport indiquent :
les zones d’intérêt spécifique à prospecter dans un ordre de priorité ;
le model de gisement attendu et la nature probable du minerai ;
les méthodes de prospection à mettre en œuvre, le matériel et le personnel ;
le programme de recherche à mettre en œuvre, sa durée et son coût ; les chances de
les bénéfices probables (intérêt) des recherches ;
les recommandations ;
une proposition de décision.
Si la décision est prise de poursuivre les investigations, un titre minier doit être sollicité. En CI, c’est le permis de
recherche qui est accordé par décret sur proposition de la COMINE. Il accorde à son détenteur le droit exclusif
de rechercher une ou plusieurs substances utiles indiquées dans les limites du périmètre du permis.
La reconnaissance est une phase de contrôle du cadre géologique au cours de laquelle le prospecteur
recherche un endroit à cartographier.
3. Phase stratégique
C’est une phase de recherche de points d’accrochage (indices et anomalies) dans une zone d’étendue pouvant
variée de 50 à 1000 km2, identifiée en phase de reconnaissance comme propre à la poursuite des travaux. Deux
cas de figure peuvent se présenter :
o La recherche pluri-minérale en terrain vierge (en anciens travaux) : elle s’intéresse à toute substance utile
ainsi qu’aux liaisons les plus apparentes entre les minéralisations et le contexte géologique. Elle est du
ressort des services géologiques et miniers de l’Etat. Elle permet d’acquérir des données pour étoffer les
cartes géologiques et d’indices pour servir de guides aux promoteurs de projets miniers.
7
La phase stratégique est une phase de cartographie au cours de laquelle le prospecteur recherche des points
d’accrochage. Elle aboutit à un rapport illustré (cartes) délimitant des zones idoines à la poursuite des travaux
par des méthodes identifiées.
4. Phase tactique
C’est une phase de contrôle des points d’accrochage mis en évidence précédemment. Elle consiste
essentiellement en l’approfondissement de l’indice ou de l’anomalie en recherchant son extension en surface et
en profondeur. Elle vise en réalité à circonscrire la minéralisation.
Les travaux procèdent par :
Cartographie géologique de détail aboutissant à une carte de détail intégrant les informations
topographiques et minières ;
Prospection alluvionnaire générale et (semi) systématique (recherche du gîte primaire) ;
Prospection géochimique généralement sol à mailles régulières de plus en plus resserrées et à
échantillonnage systématique de surface ou à la tarière ;
Puits et tranchées pour étudier l’indice ou pour rechercher le minerai ;
Prospection géophysique au sol : magnétisme, électromagnétisme, résistivité, gravimétrie…
Sondages destructifs et carottés. ;
L’échelle de travail varie de 1/20 000 à 1/5 000 ; les travaux peuvent durer quelques années. Les moyens
humains, matériels et financiers sont beaucoup plus importants qu’en stratégique. Le personnel est de plus en
plus diversifié au cours de cette phase et les investissements de plus en plus élevés..
A ce stade, il importe de s’assurer que l’on sait récupérer la substance utile du minerai. Les premiers tests de
valorisation sont donc réalisés de même qu’une pré-étude économique d’orientation. Les cibles sont classées par
ordre d’intérêt et celles qui sont peu propices à la poursuite des travaux seront mises en portefeuilles. Les cibles
qui doivent faire l’objet d’une reconnaissance approfondie et d’une évaluation plus précise sont appelés
prospects. La poursuite de leur investigation nécessite des partenaires financiers parce que très coûteuse.
La phase tactique est une phase de cartographie de détail au cours de laquelle le prospecteur étudie l’extension
du point d’accrochage.
5. Phase systématique
C’est principalement une phase de détermination des réserves, des méthodes d’exploitation et de traitement
qui permettent de réaliser les études de rentabilité. Elle peut être scindée en deux parties :
- La reconnaissance du corps minéralisé : consiste à étudier les variations dans le corps minéralisé pour mieux le
cerner. La surface d’investigation varie généralement de 0,5 à 5 Km² et l’échelle des travaux de 1/1000 à
1/100 pour une première durée de quelques mois. Les travaux comprennent un levé topo précis, de la
géophysique de détail, des sondages carottés à maille resserrée. Ces données permettent d’élaborer un
modèle géologique. Le corps minéralisé étant un ensemble relativement complexe et hétérogène, le
modèle géologique est sa décomposition en blocs élémentaires homogènes. Les caractéristiques de
chaque bloc sont obtenues par les méthodes géostatistiques.
A ce stade, les tests de valorisation sont réalisés pour choisir la méthode de traitement garantissant une
récupération optimale. Les études géotechniques sont également réalisées sur des échantillons provenant
de sondages carottés grands diamètres (PQ…) puisqu’il faut déjà penser à la mine.
- L’évaluation économique du gîte : il s’agit véritablement du calcul des réserves qui débouche sur les études de
rentabilité. A partir du modèle géologique, un modèle économique est conçu. Pour ce faire, une étude de
marché déterminera le prix de vente du concentré d’autant plus qu’il s’agit de trouver aujourd’hui le prix
d’un produit qui sera commercialisé plus tard et qui est soumis à la loi du marché. L’optimisation du
modèle économique conduit à la délimitation du gisement, voire des contours de la future mine. Ses
résultats sont résumés dans l’étude de faisabilité qui constitue un document de synthèse présentant les
conditions générales de production et justifie les choix techniques opérés. Si l’étude de faisabilité
conclut que la réalisation du projet dégagerait un profit, le corps minéralisé sera qualifié de gisement. En
Côte d’Ivoire, ce document servira de base à l’obtention d’un permis d’exploitation qui autorise le
promoteur à exploiter le gisement.
8
L’exploitation commence par une phase de développement au cours de laquelle on procède aux divers aménagements
(aires de stockage du minerai, verses à stérile,…) et constructions des infrastructures (voies d’accès, bâtiments,
laboratoires, cités minières éventuellement), à l’acquisition des équipements et du parc roulant, à l’installation de
l’unité de traitement, au recrutement et à la formation du personnel, …
S’ensuit une phase dite de pré-production au cours de laquelle l’exploitation débute certes, mais est axée sur le
règlement des paramètres de production. Les capacités de production s’accroissent progressivement pour
atteindre le rythme de croisière fixé (cadence de production), ce qui correspond à la phase de production.
Au total, la recherche minière est un long processus qui peut durer plus de 10 ans depuis les premières
investigations jusqu’à la commercialisation du premier lingot. C’est une activité très ordonnée à cause des risques
auxquels elle est soumise.
9
CH1 : PROSPECTION AU MARTEAU
Un gisement résulte d’un évènement particulier dans la croûte terrestre qui aboutit à la concentration des
minéraux qu’on ne trouve pas dans les roches environnantes. Le contexte géologique caractérise donc la nature
d’un gisement. Aussi l’étude du contexte géologique (variations, grandes lignes pétrographiques et tectoniques)
peut-elle indiquer la présence d’un gîte ou non. C’est l’objet de la prospection au marteau. Elle consiste à
rechercher des indices de minéralisation par l’observation des affleurements et éboulis le long d’itinéraires
méthodiquement choisis.
I. cartographie régionale
1. Généralités
2. Moyens
a. Moyens matériels
• Moyen de locomotion : moto, 4x4, hydravion, hélicoptère…
• Matériel de sécurité et de communication : bottes, chaussures de sécurité, gants, lunettes, chapeau, talkies,
radio, boite à pharmacie, pierre noire, armes à feu éventuelles, gourde (citerne d’eau), tentes.
• Matériel d’orientation : carte échelle : 1/50.000 à 1/200.000 topo, boussole, GPS, photographies aérienne.
• Matériel de travail, d’observations et de mesure : clinomètre (pendage), clisimètre (pente), ruban de mesure,
jalons, machettes, planchette topo, réactifs, loupe, stylos, crayons, markers, un Marteau, appareils photo,
camera numérique, carnet de terrain…
• Matériel de conditionnement : éventuellement sacs (en jute ou en toile).
b. Moyens humains
Géologue minier (prospecteur en chef)
Aide géologues (techniciens supérieurs expérimentés, Ingénieurs des techniques)
4 à 5 ouvriers par équipe dont un ou deux ouvrier spécialisé (visées et mesures des distances).
Les ouvriers ouvrent et lèvent les itinéraires et transporte les échantillons ; les géologues font les
observations géologiques.
a. Choix des itinéraires : de façon à trouver le plus d’affleurements possibles : à partir d’une
carte topo ou une carte du réseau hydrographique ou de photos aériennes, le long des cours
d’eau et à proximité des hameaux.
b. Levé des itinéraires : directement sur un support topo, ou d’abord sur papier calque à l’aide
de la planchette topo et dans le carnet de terrain avant le report sur support topo.
Ce levé se fait par segmentation de l’itinéraire en portion rectiligne dont on mesure la
direction (visée à la boussole) et la distance (ruban, topo fil). L’utilisation d’un GPS simplifie
le levé et le rend rapide en le traçant directement. Il constitue donc un investissement
prioritaire.
Exercice 6 : Tracé d’un itinéraire à partir de données recueillies dans un carnet de terrain.
10
Végétation : abondance, nature (herbacée, arbustive), Clairière), changements
NB :
- en cas de minéralisation, observer la végétation associée car guide potentiel. (Exemple : La violette calamine
(bissap) est un indice pour le zinc.
- en l’absence d’affleurements, les éboulis feront l’objet d’une attention particulière (nature pétrographique,
présence de minéralisation, ….).
4. Résultats
- Carte de cheminements ou d’itinéraires (1/50.000) ;
- Carte d’affleurements : infos structurale et minières (1/50.000) ;
- Carte d’échantillonnage ou de prélèvement (1/50.000) ;
- Carte de minéralisation ou d’indices ;
- Fiche d’indice pour chaque indice découvert ;
- Esquisse géologique : carte de synthèse établie par corrélation des données géologiques (carte
d’affleurements, pendage, structurale) superposées à la topo. Elle suggère les zones de contact en intégrant les
infos structurales et minières observées. Pour son élaboration, on se sert de point symboles parmi lesquelles le
granite (…), la rhyolite (….) le gabbro (….), le trachyte (….), dolorite (…), basalte (…) Quartz (…), filon (…),
tranchées (…), puits (…), les éboulis (…), micaschiste (….), calcaire (….), grés (…), sable (…) pendage (…),
cours d’eau (…).
Elle permet l’interprétation pour comprendre la relation entre le corps minéralisé (qui sera étudié en sub-surface
ou en profondeur par d’autres méthodes en fonction de la nature de l’indice ou de l’anomalie) et son
environnement, en particulier son encaissant. Elle permet ainsi de mieux appréhender la métallotecte.
NB :
- Les cours d’eau représentent des zones de faiblesse. Ils peuvent être interprétés comme des zones de contact
(limites de formations).
- La zone qui présente le plus d’indices interprétés comme significatifs sera retenue comme zone d’intérêt.
Remarque :
Dans les régions à couvert végétal inexistant ou peu abondant, on peut recouvrir à la prospection géologue
héliportée. Celle-ci offre une vue synoptique et permet le repérage aisé des points marquants (filons zones
d’altération hydrothermale, chapeau de fer, zones, zone de contact,…).On peut ainsi se faire descendre à un
endroit et être récupéré à un autre. Ce gain de temps est cependant très coûteux ; il vaut mieux la coupler à des
méthodes géophysiques aéroportées (méthode radiométrique par exemple). En plus du pilote et du géologue
(qui fait les observations), une troisième personne est utile au repérage.
11
II. Cartographie géologique de détail
1. Généralités
2. Moyens
a. Moyens Matériels
Carte topo (1/50.000), jalons de 2m de long, ruban métrique pour le chaînage, languettes métallique, Marteau,
altimètre, boussole, GPS, clinomètre, clisimètre, marker, rubans, pots de peinture, pinceau.
b. Moyens Humains
Un géologue, des aides géologues.
Pour une équipe : un ouvrier spécialisé (visées), un ouvrier pour tailler des piquets, deux ouvriers au chaînage, un
à deux ouvriers pour ouvrir le layon. Selon la taille des travaux, on peut avoir plusieurs équipes.
- Layonnage régulier à partir d’un repère fixe ( à défaut de pouvoir utiliser le canevas géophysique ou
géochimique dans le cas d’une anomalie) :
o Ouverture du layon de base passant par le repère fixe ou à proximité, à parallèlement à la
structure géologue, à l’alignement des indices ou à l’allongement de l’anomalie ;
o Ouverture des layons transversaux … au layon de base ; ils sont régulièrement espacés.
Par exemple, pour un levé à 1/200.000 par layons peuvent être espacés de 40m.
Remarque : en cas d’obstacle, on opère une déviation.
12
- Chaînage et levé précis des layons transversaux ; cours d’eau, pistes… Le chaînage permet la localisation
exacte de tous les éléments visibles susceptibles d’être utiles à l’interprétation (pistes, cours d’eau, anciens
travaux miniers, affleurements, éboulis, …).
- Observations : parcours des pistes, cours d’eau, lignes de prospection à la recherche d’affleurements et
d’éboulis. L’observation se fait comme précédemment (affleurements, sols, végétation et recherche d’indices), en
insistant toutefois sur la localisation qui doit être précise et sur les guides (structuraux, stratigraphiques, mode de
minéralisation…) auxquels une attention particulière doit être accordée.
NB : une place prépondérante est accordée aux croquis dans le carnet de terrain. L’apparition des photos
numériques permet un gain de temps. Cependant un objet doit toujours pouvoir indiquer la taille des objets.
4. Résultats
- Une carte d’affleurements ;
- Une carte géologique de détail intégrant des infos minières précisant les contacts de formation et autres
structures. Elle est généralement affinée par les résultats issus de l’échantillonnage. la carte géologique servira de
support à l’interprétation des résultats fournis par la (ou les) méthode(s) de vérification de l’indice
- La fiche d’indice précédente sera complétée par les résultats d’échantillonnage et la découverte de niveaux
indices donnera lieu à l’élaboration d’une fiche pour chacun d’eux.
13
CH2 : PROSPECTION MINERALOGIQUE
Les eaux de ruissellement percolent les formations géologiques, arrachent et entraînent des éléments qui
s’accumulent sur le flanc des collines après un faible transport (éluvions) ou dans le lit des cours d’eau après un
transport important (alluvions). Ces accumulations comprennent généralement des minéraux détritiques ou
résiduels. La prospection minéralogique consiste à prélever et à laver à l’aide de pans ou de batées des
échantillons d’alluvions et/ou d’éluvions pour en extraire les minéraux denses dits lourds et évaluer leur degré
de concentration (teneur).
I. Prospection alluvionnaire
Souvent considérée comme une méthode archaïque, la prospection alluvionnaire lorsqu’elle est correctement
exécutée est très performante. Selon l’objectif qui est assigné, sa mise en œuvre et ses moyens varient.
a. Généralités
Cadre : recherche d’indices alluvionnaires (point du réseau hydrographique à minéralisation alluvionnaire forte
en une substance utile : Au, Sn, coltan, Pt, W, Mn, Cu, gemmes) en recherche monominérale ou pour
l’inventaire des ressources minérales par les services miniers étatiques.
But : Localisation d’une zone d’intérêt pour la poursuite des travaux.
b. Moyens
Humains : dépendent de la technique de prélèvement et de l’étendue de la zone :
- Un prospecteur en chef qui planifie la campagne ;
- Des chefs d’équipe pour positionner les points de prélèvement sur le terrain ;
- 2 à 4 ouvriers par équipe (ouverture itinéraire, échantillonnage, lavage, transport matériel et échantillons).
Le kilométrage de l’itinéraire est ensuite évalué à l’aide d’un curvimètre. Chaque chef d’équipe reproduit son
itinéraire pour exécution.
Remarque : cette technique est souvent mise en œuvre simultanément à la géochimie stream.
14
Echantillonnage
o Localisation des échantillons
Les prélèvements sont réalisés au point de concentration optimale des minéraux lourds correspondants à des
obstacles (accidents topo) dans le cours d’eau (seuils rocheux, zone d’étranglement du lit, rive convexe des
méandres, marmites d’érosion, confluences).
o Techniques de prélèvement
• Lorsque le gravier de lit vif est facilement accessible, le prélèvement se fait en lit vif puisque le gravier est
assez épais et peu boueux. Deux (2) prises distantes de 10 à 20m à une profondeur généralement inférieure à
40cm sont débourbées sur le tamis jusqu'à obtention de 5 litres de tamisât.
• Lorsque le gravier de lit vif est difficilement accessible à cause du remblaiement sableux important (ou
lorsque la recherche concerne le diamant), le prélèvement se fait par puits (dépôts anciens). Ces puits sont de
section rectangulaire ou circulaire. La section dépend de la profondeur. Pour des puits de plus de 3m, on a
recours à des sections circulaires (diamètre 0,70m à 0,80m) qui réduit les risques d’éboulement tout comme
les sections rectangulaires de 3,6m x 0,80m avec un ou deux gradins. En Côte d’Ivoire, la section la plus
utilisée est 1,20m x 0,80m. Dans le cas spécifique du diamant, utilisation des sections rectangulaires plus
grandes de 4m x 2m à 6m x 4m ou carrées de 5m de côté parce qu’il est nécessaire de lavé 2 à 3m3 de
gravier.
15
16
o Opérations de prélèvement du gravier
• soit dans le puits sur toute l’épaisseur du gravier en place, par rainurage
vertical sur 2 parois opposées (ou sur les quatre) : 2 à 4 pans ;
• soit directement sur le tas de gravier extrait alors mélangé et homogénéisé
grâce à une pelle : 3 à 4 pans.
La capacité d’un pan est d’environ 8 dm3 (7,8 dm3).
Lavage du gravier : sur le lieu du prélèvement dans une bassine ou dans un plan d’eau en
deux (2) étapes:
o le débourbage : délitage de la gangue argileuse pour libérer les éléments détritiques ;
s’effectue sur le tamis placé au-dessus de la bassine ou du plan d’eau. Le refus (fragments
de roche) est observé avant d’être rejeté hors de l’eau ; en cas de minéralisation visible,
des échantillons sont conservés.
o la concentration : les éléments inférieurs à 5mm sont mis dans le pan ou dans une batée.
La concentration consiste à la séparation des minéraux lourds au moyen d’une batée ou
d’un pan par une série de mouvements giratoires harmonieux, entrecoupés de
mouvements circulaires rapides, destinée à concentrer les minéraux lourds au centre du
pan ou de la batée. La concentration au pan (forme tronconique) présente plus davantage
qu’à la batée (forme conique) : faible besoin d’eau, meilleure récupération à cause de ses
rainures qui tendent à retenir les minéraux lourds, ... Le produit issu du lavage après
évacuation du liséré blanc est appelé concentré. Il se présente sous la forme d’une
languette étalée.
Examen du concentré
Les minéraux se présentent sous plusieurs formes : paillettes, grains, de fragments de prisme, …
- Pépite : grain de dimension supérieur à 2 mm ;
- Grain : parcelle présentant 3 dimensions définies (petit grain inférieur à 1 mm sinon gros grain) ;
- Paillette : parcelle ayant une surface apparente mais sans épaisseur reconnaissable à la loupe ; on peut
les compter à la loupe binoculaire
- Point : particule sans dimensions déterminables à la loupe ;
- Couleur : particules très fines reconnaissables qu’à la loupe binoculaire ou par l’ensemble de leur
couleur si elles abondent.
Séchage du concentré : au labo à l’étuve ou sur le terrain au soleil ou au feu de bois dans un pan ou un
récipient en évitant l’élimination de certains minéraux ou l’ajout d’esquilles métalliques du récipient ;
17
Soufflage : le concentré sec est soufflé afin d’éliminer les déchets (poussières et minéraux blancs légers).
Pesée au labo avec une balance de bonne précision. Si le concentré contient des pépites, celles-ci sont
pesées et emballées séparément ; leur poids étant indiqué sur l’étiquette du reste du concentré.
Quartage : le concentré (sans pépite) est divisé en quatre (4) parties et une partie fait l’objet
d’investigation. Les trois quarts sont stockés pour servir d’archives avec toutes les données précédentes.
Séparation : sur la fraction retenue, on opère une séparation densimétrique et magnétique pour obtenir
trois (3) groupes de minéraux :
o les minéraux de densité comprise entre 2,2 et 3 ,3 ;
o les minéraux de densité supérieure à 3,3 et attirables à l’aimant ;
o les minéraux de densité supérieure à 3,3 et non attirables à l’aimant.
Pour chacun de ces groupes, l’abondance de chaque minéral est observée à la loupe.
NB : en P.A. stratégique, l’objectif demeure qualitatif.
d. Résultats
- Une carte de prélèvement à l’échelle 1/50.000 ;
- Une carte de minéralisation : après lavage du gravier, par des couleurs, figurés ou symboles, représentant les
minéraux économes (et/ou traceurs utiles à la cartographie).
Les points d’accrochage identifiés feront l’objet d’un contrôle par la prospection dite volante.
a. Généralités
Cadre : contrôle rapide d’un indice alluvionnaire pour juger l’intérêt de l’indice.
Objectif : déterminer sommairement l’extension de l’indice et les niveaux de concentration (teneurs) dans sa
zone d’extension.
b. Moyens
Humains :
- 1 prospecteur en chef ;
- 3 à 4 chefs d’équipe pour assister le prospecteur en suivant l’exécution des travaux :
o positionnement des puits – son grand axe ..... au lit ;
o dégagement du pourtour du puits ;
o bonne disposition des tas ;
o éviter le mélange des couches ;
o atteindre le bed-rock car possibilité d’existence de plusieurs couches de gravier ;
o exhaure du puits en cas de venues d’eau ;
o stabilisation des parois instables par boisage ;
o description du gravier ;
o homogénéisation du gravier ;
o respect des consignes de sécurité : port da casque, interdiction de faire un feu prêt du puits à
cause du risque d’asphyxie, vérification le matin avant de descendre dans le puits que l’air est
respirable et qu’il n’y a pas de reptiles en y descendant une bougie allumée, …
- 30 à 40 ouvriers pour foncer les puits, laver le gravier et transporter le matériel et les échantillons.
Matériel : pelles, tamis de 5mm de maille (diamètre 30cm), pans ou batées en acier inoxydable, bassines
métalliques pour récupérer les rejets, machettes, boussoles, étiquettes, markers, pioches, seaux, cordes...
18
c. Méthodologie de mise en œuvre
Technique de prélèvement : puits isolés.
Localisation des puits : en amont de l’indice, en remontant le cours d’eau :
o en fonction de la régularité de la minéralisation, tous les 100, 200 ou 500m un puits isolés
dans le lit sec ou asséché (par dérivation) du cours d’eau si sa largeur le permet ;
o un (1) puits isolé sur chaque berge convexe de deux (2) méandres successifs ; un 3ème
puits représentative d’alluvions anciennes peut être implanté sur l’une des rives concaves.
Remarque : Si le dépôt forme un flat, des lignes de puits perpendiculaires au lit du cours d’eau peuvent être
ouvertes successivement. Une première ligne est ouverte, des puits sont foncés à 5 ou10m
d’intervalle et le gravier lavé. Si la ligne est payante, une deuxième ligne est ouverte à 100, 200, 400,
voire 1000m d’intervalle en fonction de la répartition de la minéralisation, ainsi de suite jusqu’à la
découverte d’une ligne non payante : on parle alors de prospection semi systématique. La
prospection par puits isolés reprend dès lors qu’une ligne de puits entière s’avère stérile.
NB :
- A la fin des travaux de fonçage du puits, remblaiement du puits par le stérile.
- La présence de boulders (gros galets) nécessite de porter une section de 0,8m x 0,5m à 1,20 x 1,00m. De plus,
ces boulders seront lavés sur le gravier et mis en tas séparément pour être observés.
- Lorsqu’il n’est pas possible de faire des puits, on procède par des sondages.
- A la batée, la concentration doit être poussée avec délicatesse à cause de l’absence de rainures.
- Lorsque les travaux concernent le diamant, il faut faire attention aux anciens chercheurs d’or qui ont tendances
à trop pousser la concentration, donc à éliminer le diamant.
d. Résultats
La teneur au gravier ou teneur en place est la quantité de minéral présente dans 1m3 de gravier en place.
Remarquons que lorsque le gravier est extrait, il se foisonne.
19
Les résultats diffèrent selon qu’on souhaite localiser une concentration alluvionnaire ou un gîte primaire :
Gîte primaire : la prospection alluvionnaire peut être utilisée comme guide pour sa localisation.
- Carte de fréquence à l’échelle 1/2000 à 1/25000 : c’est une carte de prélèvements sur laquelle sont
indiquées les teneurs et les mouvements des matériaux. Ces mouvements de matériaux est le résultat de diverses
études complémentaires dont la synthèse facilite la détection du gîte primaire :
o étude sommaire des dépôts secondaires : types de dépôts, épaisseur du stérile et de gravier,
largeur des flats, nature du bed-rock, observations géologiques des fragments rocheux
transportés, observations topographiques ;
o Etude du réseau hydrographique : débit, longueur, largeur, pente, régime, conditions
d’alluvionnement ;
o Etude du degré d’usure et de la taille des minéraux ;
o Recherche d’une paragenèse significative : U – Au ; U – Th ; W – Mo – S ;
Zn – Pb – Ag (BPG) ; Cr – Ni – Pt – Diamant.
a. Généralités
Cadre : des teneurs supérieurs à la tlim (teneur limite d’exploitabilité) ont été identifiés, il faut déterminer les
caractéristiques physiques du corps minéralisé pour déterminer les conditions de son exploitation.
Objectif : calcul des réserves.
NB : les lignes de puits et les puits sont numérotés. En P.A., les travaux sont exécutés de l’aval vers l’amont du
cours d’eau. Le flat peut être divisé en zone ou en secteur et la numérotation pourra en tenir compte.
Exemple L1 G1 : premier puits à partir du LB sur la ligne de puits L1 sur le côté gauche de la ligne de base
quant on se place à contre-courant.
20
d. résultats
- Carte de prospection (1/2000) indiquant par chaque puits l’épaisseur du stérile et de gravier de même que la
masse de substance utile obtenue, puis l’exploitation des résultats du calcul des réserves.
Elle permet de réaliser des calculs économiques dans la mesure où elle permettra de tenir suite des opérations
sur le stérile.
Exercice 9 : Dans un carnet de prospection, on a pu lire les informations suivantes à l’issue d’une campagne
alluvionnaire. Commenter et exploiter ces infos.
21
• Evaluation des réserves
Plusieurs méthodes permettent d’évaluer les réserves des gîtes alluvionnaires parmi lesquelles la méthode des
rectangles, la méthode des trapèzes et la méthode des courbes d’isoteneur ou isogrades. La méthode des
rectangles fournit des résultats assez voisins de la réalité. Le contrôle ultérieur des opérations alors est aisé et
rapide. Elle permet la délimitation de la zone minéralisée sur une carte grâce au principe des zones d’influence
dont elle tire son nom de la forme rectangulaire.
Elle est dans son ensemble identique à la prospection alluvionnaire, mais varie avec le type de minerai
éluvionnaire et les buts à atteindre.
1. Le minerai éluvionnaire
à l’état d’inclusion dans les fragments de la gangue du gîte primaire, les terres alluvionnaires (ciments) étant
stériles : l’analyse est alors analogue à la recherche des gîtes primaires : la masse terreuse est éliminée ;
seuls les fragments de gangue sont échantillonnés, broyés et concentrés. Le broyage se fait à sec ou
sous eau dans un mortier en fer ou en acier inoxydable jusqu'à obtention d’une poudre de (< 1mm).
C’est cette poudre qui est par la suite concentré par vannage ou panage éventuellement.
par la combinaison de ces deux types (gîtes de type mixte) : on recherche la teneur du gravier éluvionnaire
en substances utiles libres et incluses (par sluicing et broyage).
22
2. objectifs de la prospection éluvionnaire
l’arrêt de la minéralisation et des blocs angulaires de gangue sur une pente recouverte d’éluvions récentes
montre que l’on se trouve sur le gîte primaire ;
la présence de la minéralisation sur les deux flancs d’une colline indique que le gîte primaire occupe ou
recoupe la crête de la colline ;
dans le cas d’éluvions anciennes formant sur une zone bien nivelée, seules .les parties payantes du gîte
éluvionnaire sont cubées ; le gîte primaire est alors découvert par son exploitation.
NB : les formations du littoral sont également l’objet de prospection minéralogique à la recherche de minéraux
denses. Toutefois sa mise en œuvre requiert l’utilisation de sondages (à la tarière ou des sondeuses légères).
L’évaluation des gîtes se fait alors comme dans le cas des sondages.
23
CH3 : PROSPECTION GEOCHIMIQUE
I. Objets et méthodes
1. objets
Elle est basée sur la présence autour d’un gîte, d’une enveloppe de minéralisation primaire (auréole primaire) et
d’un halo de dispersion secondaire (auréole secondaire).
L’auréole primaire est liée aux phénomènes de mise en place de la concentration minérale (exemple : altération
hydrothermale). Son extension autour du corps minéralisé varie du mètre (filons et petits sills) à des centaines de
mètres (grands ensembles et districts miniers). Son étude se fait par les sondages.
L’auréole secondaire contient des fantômes de la minéralisation suite à des phénomènes altération superficielle et
de géomorphologie (dispersion secondaire à la fois mécanique et chimique).
Elle peut s’étendre jusqu’à plusieurs kilomètres (+ de 10km) de la source. Ainsi, le gisement nickélifère de
BIANKOUMAN présente des anomalies de Ni perceptibles dans les sédiments de ruisseau jusqu’à 2,5km du
gisement minéralisé. Dans certaines conditions, les éléments associés dans un même gîte donneront des
anomalies non superposables à cause de leurs mobilités qui peuvent être totalement différentes. Ainsi le zinc et
le plomb bien que fréquemment associés dans les gîtes. Cependant le zinc est beaucoup plus mobile que le
plomb. Dans des conditions d’altération superficielle, il sera donc lessivé tandis que le plomb donnera une
anomalie à l’aplomb de la minéralisation. L’anomalie secondaire dépend donc certes du chimisme primaire,
mais également des conditions d’oxydation et de mobilité et des conditions de piégeage. Ainsi, il arrive
que les éléments de minéralisation secondaire donnent un corps réformé en concentrant fortement les éléments
chimiques métallifères arrachés aux corps primaires et ainsi un gisement supergène qu’il faut savoir attacher à la
minéralisation primaire.
24
La prospection géochimique ne localise pas directement le corps minéralisé. Elle vise à capter dans un
premier temps des signes que le prospecteur interprète comme des attributs de gisement caché ou comme des
critères géologiques favorables à la mise en place d’un gisement. Ainsi l’enveloppe formée par le gîte primaire,
l’auréole primaire et le halo de dispersion secondaire constitue un guide vers la minéralisation primaire. C’est
l’auréole secondaire que la prospection géochimique cherche à mettre en évidence à travers l’échantillonnage de
matériaux de l’écorce terrestre (sols, sédiments, eau,…).
La géochimie reste à ce jour la méthode de prospection la plus utilisée dans le monde et les pays tropicaux où les
roches dans leur majorité sont couvertes par un épais profil d’altération ne font pas exception. On évalue à plus
de 90 millions le nombre d’échantillons collectés chaque année à travers le monde et à 50.000 celui en Côte
d’Ivoire.
2. méthodes
La prospection géochimique est une méthode de recherche de gîtes métallifères cachés par le dosage d’un ou
plusieurs éléments chimiques d’échantillons de matériaux de l’écorce terrestre. Selon le matériau prélevé (sol,
eau, gaz, roches, …), on distingue plusieurs techniques :
• roche :
• sol :
• sédiments de ruisseau :
• eaux :
• gaz :
• plantes :
Remarque : En dehors de la géochimie alluvionnaire et de la géochimie sol, les autres techniques ne sont
généralement pas utilisées en Côte d’Ivoire.
3. but
Son but est la mise en évidence d’anomalie géochimique. Une anomalie géochimique est simplement une teneur
plus élevée (anomalie positive) ou plus basse (anomalie négative) que le fond géochimique ou background.
Autrement dit les anomalies sont constituées par les populations dont les teneurs contrastent fortement avec
l’environnement qui forme le fond géochimique.
25
Une anomalie géochimique n’a pas forcement une origine métallogénique. Elle peut :
- provenir d’une pollution (effluent d’usine, produits phytosanitaires, engrais…) ;
- provenir d’une contamination (déblais, routes, exploitations minières...) ;
- être formationnelle : liée à une formation géologique mais sous une forme minérale (Cu sous forme
silicates dans roches basiques) ou gîtologique (dispersion fine) qui ne rend pas la récupération du métal
intéressante.
En reconnaissance comme en travaux de détail les investigations d’une campagne de prospection géochimique
suivent le schéma suivant :
1) Sélection des éléments à rechercher et des techniques à mettre en œuvre : détermination du type
d’échantillon selon le climat (fraction fine ou grossière des sédiments, horizon A1, A2, A3 pour les sols,
eaux souterraines ou de surface : étangs, lacs, …), définition de la sensibilité et de la précision requises
pour les analyses (liées au Labo), méthodes d’analyse.
Ces choix sont faits sur la base des coûts, des caractéristiques géologiques, du type de labo disponible et de l’expérience en
régions similaires.
3) Mise en œuvre sur le terrain de l’échantillonnage selon une grille bien déterminée.
26
En tactique : selon une maille carrée ou rectangulaire bien définie et un échantillonnage sol
systématique. La géochimie sol permet l’étude de l’ensemble des phénomènes associés à
l’environnement primaire du gîte. Une trop grande maille peut laisser passer entre ses mailles
une anomalie quand un surmaillage initial peut s’avérer vain, mais coûteux. La maille est fonction
du métal recherché. Ainsi une maille carrée initiale de 50m x 50m est courante pour Sb et W
quand pour Zn, Pb ou Cu, elle peut être de 200m à 400m. Le layon de base est parallèle à la
direction générale de l’allongement de l’anomalie (mais peut lui être sécant de 10 à 20°). Les
lignes de prospection sont ouvertes perpendiculairement au LB.
NB : Tous les éléments susceptibles d’avoir une importance pour l’interprétation des résultats
devront être décrits (cartographie de détail).
27
4. Préparation des échantillons
Remarque : Une séparation magnétique libèrent les échantillons de leur partie quartzo-argileuse non attirable à
l’aimant. De même une séparation densimétrique permet d’isoler les minéraux denses (Au, Cu,…).
La quantité nécessaire à l’analyse est fixée par le labo ; elle tourne autour de 40g.
b. Expédition : après avoir procédé à la codification des échantillons (si la numérotation choisie
n’est pas séquentielle), les échantillons numérotés sont alors expédiés au labo.
5. Analyse au laboratoire
Les analyses sont pratiquées dans les laboratoires afin de déterminer la teneur des échantillons en une
substance donnée (analyse mono-élément) ou en plusieurs substances données (analyse multiéléments).
Différentes techniques dont la colorimétrie, l’absorption atomique, la spectromètre d’émission plasma
conductif/inductif, le compteur Geiger -pour mettre en relief les substances radioactives- peuvent être
employées. Une fois. La technique utilisée doit être sensible et peu coûteuse. L’efficacité d’une campagne
peut se trouver totalement bouleversée par la technique utilisée. Les éléments à analyser doivent avoir été
identifiés.
L’insertion d’échantillons témoins uniquement connus du prospecteur permet de s’assurer de
contrôler les résultats ; par exemple un échantillon témoin pour 100échantillons, deux témoins pour 300
échantillons. (Par ailleurs, le contrôle des résultats auprès de plusieurs labos si possible permet de
s’assurer la fiabilité des résultats). L’insertion d’étalons à teneur connue permet également de contrôler
le niveau des teneurs fournies par le labo.
Au labo, l’échantillon subit d’abord une série d’attaques par des complexes pour libérer les éléments.
Analyse multiéléments : généralement en phase de reconnaissance générale pour faire l’inventaire des
ressources minérales présentes dans une région ou voir le background ; ou en phases stratégique et
tactique par le dosage d’un élément et de sa paragenèse. L’échantillon est d’abord attaqué par le
complexe HF-HClO4-HNO3 qui détruit les silicates et libère les oligo-éléments. La spectrométrie
d’émission à partir d’une source plasma permet alors le dosage de 12 éléments prioritaires (
) et 10 éléments utiles de cartographie ( ).
La spectrométrie d’émission à lecture directe permet pour sa part le dosage de 7 éléments majeurs (
) et de 26 éléments traces (
).
28
6. Traitement statistique des données géochimiques
Pour toutes ces raisons, on a recours à un traitement statistique dont l’objectif demeure l’établissement de la
carte géochimique. Celle-ci est obtenue à partir du report des teneurs sur un support transparent (papier calque)
posé sur un fond géologique et topographique.
29
7. Echantillonnage additionnel sur les zones anomales
En stratégique : retour à 1)
En tactique : pour la confirmation sur le terrain des anomalies selon une maille plus serrée pour
affiner les contours de l’anomalie et déterminer le top de l’anomalie et rechercher son enracinement :
étude d’anomalie par des informations de subsurface pour voir si le top de l’anomalie définie en surface est le
reflet en profondeur d’un bed-rock minéralisé. On recoupe alors le top anomal par une série de
profils de tranchées et/ou sondages à la tarière. Par la suite, des sondages (destructifs puis carottées)
fourniront des informations profondes sur le gîte.
Les résultats des investigations géochimiques permettent au géologue de concevoir le modèle de gisement
possible ; cependant, il ne s’agit pas de faire une fixation sur le modèle préétabli, mais de prendre en compte les
données apportées par les travaux ultérieurs pour en tirer les conséquences métallogéniques et gîtologiques.
1. Stream – sédiment
a. Nature de l’échantillon : généralement une prise composite d’environ 200 à 500g d’alluvions
sableuses fines prélevées dans le lit vif à l’écart du courant ; ou colluvions dans la partie argileuse
des berges au contact de l’eau. Les argiles silteuses sont prélevées pour leur remarquable capacité
d’absorption de particules en suspension (colloïdes).
b. but : détection à l’échelle régionale ou semi régionale de larges zones à potentiel minéral en
centaines substances : Or, Zinc, Uranium etc. par la mise en évidence d’une anomalie.
c. Guide d’échantillonnage :
1- Sur une carte topo la plus précise possible, positionner les itinéraires et les points de
prélèvement ;
2- Les échantillons doivent être représentatifs du ruisseau (accident topo, obstacles
rocheux…) au centre du ruisseau autant que possible ;
3- Localiser l’échantillon ;
4- Associer à chaque échantillon un numéro unique qui figurera également sur le sachet
de conditionnement et sur une étiquette plastique glissée à l’intérieur du sachet ;
NB : Elle est à surveiller étroitement car une erreur peut rendre inutilisable tout ou partie des
échantillons collectés. La numérotation peut être relative en se référant à la localisation.
Exemple 1 :
Exemple 2 :
Elle peut être également séquentielle, i.e. un unique numéro est attribué à l’échantillon au
moment de sa collecte, puis repris lors du stockage, de l’analyse et de l’interprétation du
résultat. Dans ces conditions, un carnet de prélèvement pré-numéroté permet d’éliminer
les erreurs dues à la double numérotation.
Ex : 152, 153, …
5- Décrire l’échantillon et noter tous les renseignements qualitatifs (couleur, nature,
remblai, débit du cours d’eau, usines, travaux, …) dans le carnet d’échantillonnage ;
6- Eviter d’échantillonner la matière organique qui peut engendrer des effets de pépites ;
7- Eviter d’échantillonner le gravier qui s’accumule le long des méandres ;
8- Eviter d’échantillonner le sable blanc ;
9- Eviter d’échantillonner près de la confluence et remonter suffisamment le cours d’eau
10- Eviter le port des bijoux qui peuvent contaminer les échantillons ;
11- Conditionnement dans des sacs spéciaux résistants et étanches : sacs plastiques ou en
papier kraft pour les échantillons non humides ;
12- Se laver les mains après chaque prise.
30
2. Géochimie sol
NB : L’horizon à prélever est fonction des conditions morpho-climatiques et donc varie nécessairement
selon qu’on soit en zone tempérée, équatoriale et tropicale. En Afrique occidentale, la profondeur
adoptée est environ 40cm. En présence de recouvrement allochtone, recourir à d’autres possibilités :
prélèvement des fractions grossières des sols dans le pays désertique à recouvrements éoliens ou en zone
de glissement de terrain, prélèvement de l’horizon C à l’aide d’une tarière.
b. But : les sols représentant des aires plus limitées, ils sont favorables à la délimitation de la
source anomale. Par ailleurs, elle demeure indispensable à la recherche minière d’autant qu’elle
permet d’affiner la carte géologique.
c. Guide d’échantillonnage :
13. Eviter d’échantillonner les sols fortement évolués (cuirasses latéritiques, …) sauf dans un but particulier ;
14. Eviter de prélever les sols déplacés (recouvrements allochtones) ;
N.B. : En cas d’impossibilité de prise d’échantillon à une position donnée (rivière, ravin, obstacles), se déplacer
latéralement à gauche ou à droite sans excéder la moitié de l’équidistance.
3. Lithogéochimie
a. Nature de l’échantillon : sain ou altéré (horizon C). Trois types d’échantillonnages peuvent
être effectués sur la roche en place : esquilles d’affleurement, rainures de tranchée, carottes ou
cuttings de sondages.
c. Guide d’échantillonnage :
4. Autres techniques
a. Hydrogéochimie : l’échantillonnage des eaux reste l’une des plus anciennes méthodes en
prospection géochimique bien qu’actuellement elle ne soit pas assez largement utilisée. Elle
concerne les eaux de surface et les eaux souterraines.
31
Les eaux de surface : collectage aisé, mais handicap lié à leur instabilité à brève échéance. Les
facteurs qui contrôlent la quantité de métal dissoute dans ces eaux sont le PH, T et les complexes
organiques qui sont difficiles à évaluer. Le contenu métal est relativement faible comparé à celui
des sols et des sédiments de ruisseau. De plus, les saisons ont un impact important sur la teneur
en sels minéraux. D’une manière générale, ces sels augmentent grandement pendant les saisons
de pluies. Malgré ces handicaps, elle est utilisée comme guide (en recherche d’uranium par
exemple) dans les pays du nord (USA, ex URSS, CANADA, France).
Les eaux souterraines : généralement à cause de leur faible PH, elles renferment plus de métaux
que les eaux de surface. L’échantillonnage se fait à la sortie de la source en évitant toute
contamination.
b. Phytogéochimie
L’échantillonnage des végétaux revient de fait à une investigation des sols et des eaux souterraines. Dans
les zones désertiques, les racines des plantes et des arbustes atteignent des profondeurs de l’ordre de 20 à 25m.
L’échantillonnage des végétaux permet donc d’échantillonner les conditions chimiques totalement masqués par
les sédiments de surface notamment dans les zones où les sols sont déplacés.
L’idée repose sur le fait que les plantes extraient les éléments métalliques qui remontent dans les branches et
feuilles. Dans l’absolu, les espèces d’arbre à racines pivotantes qui s’enfoncent profondément jusqu’à atteindre la
nappe phréatique se sont révélées les plus utiles à l’opposé des plantes à racines radiaires et superficielles.
L’échantillonnage consiste à recueillir 100g prélevés sur le même organe (feuilles, jeunes brindilles…). Au labo,
l’échantillon est grillé, réduit en cendre et analysé. L’interprétation reste cependant beaucoup plus complexe que
pour les autres techniques.
c. Atmogéochimique
Des gaz provenant d’horizons profonds s’échappent du sol, notamment à travers les fractures. Ils
rendent comptent des horizons traversés et de phénomènes tout à fait insoupçonnables en surface. Son intérêt
majeur se trouve donc dans la recherche de gisements profonds.
32
CH 4 : PROSPECTION GEOPHYSIQUE
33
34
35
CH 5 : TRANCHEES ET PUITS
Les tranchées sont des fosses de section rectangulaire, de profondeur et de largeur généralement faibles
(rarement supérieure à 6m) devant la longueur qui peut être métrique ou atteindre plusieurs centaines de mètres.
Elles sont creusées manuellement pour les plus petites ou mécaniquement à l’aide d’engins de terrassement
(bulldozers).
Les puits sont des fosses dont la profondeur est généralement la dimension la plus importante, la section étant
relativement plus faible. Tous les deux permettent de préciser l’extension d’une minéralisation à partir d’un ou
plusieurs indices ponctuels en interceptant l’horizon minéralisé. Ils représentent donc des méthodes
d’investigation utilisées lors d’opérations tactiques d’étude de l’évolution verticale de la minéralisation le long
d’un profil d’altération en étude d’indice ou en recherche d’indices sur anomalie. L’étude d’indice permet de
juger l’intérêt d’une découverte et la recherche d’indice sur anomalie à circonscrire l’horizon minéralisé en
subsurface (rechercher du minerai).
I. Généralités
1. Etude d’indice
La prospection au marteau a mis en évidence un indice sur un affleurement, par exemple une occurrence
minérale. L’affleurement ayant une étendue limitée dans l’espace, il est important de déterminer son
prolongement et son pendage, en particulier pour les corps minéralisés dont la largeur est la dimension la plus
faible et qui sont recouverts par plusieurs mètres de terres. Il est alors commode de procéder rapidement à une
étude d’indice en creusant un puits de part et d’autre de l’affleurement dans l’allongement probable des indices
(i.e. dans l’axe de l’affleurement) à une dizaine de mètres de l’affleurement primitif ; le puits doit être
perpendiculaire à la direction des épontes – décaper donc si nécessaire. Une telle fosse de petite dimension (1,5 à
2m de long) peut être creusée manuellement (pelle, pioches) jusqu’à intercepter le bed-rock.
Lorsqu’on ignore la direction à donner aux tranchées, on commence par creuser deux (2) puits à section
rectangulaire en « équerre », i.e. se recoupant à angle droit.
Remarque : à défaut d’une vérification rapide de l’indice, la location d’engins de terrassement (bulls ou pelles)
pourra être envisagée, pour creuser des tranchées au cours d’une autre campagne, en particulier si
les indices abondent et ne sont pas isolés, éventuellement dans des zones hostiles peu accessibles.
Lorsqu’on recoupe du minerai ou un indicateur de minerai (gossan), l’échantillonnage se fait par rainurage
vertical ou horizontal par saignée au burin ou au marteau, sur les parois ou le fond du puits ou de la tranchée, en
fonction de la forme de l’affleurement (filon, filon-couche, amas, …) par passes métriques ou plus ; les rainures
sont larges d’environ 15cm et de profondeur identique. Ainsi :
• minéralisation liée à un niveau stratigraphique ou à un filon-couche horizontal : rainurage vertical ;
• minéralisation dans la partie inférieure de la tranchée ou en contexte plissé ou encore filon vertical ou
minéralisation disséminée : rainurage horizontal ;
• puits : rainurage métrique horizontal et vertical ;
• filon : Après avoir dégagé le filon sur une hauteur d’environ 50cm et enlevé sa partie supérieure
décomposée et diaclasée, on rend plane la surface à rainurer, on lave à l’eau et à la brosse en chiendent et
on rainure (rainure perpendiculaire aux épontes et espacé de 1 à 5m) ;
36
• affleurement plus ou moins plat : on procède de la façon précédente avec la rainure perpendiculaire à
l’allongement de la minéralisation.
• couches minéralisées verticales ou peu inclinées : rainurage vertical sur les parois à intervalle de 1 à 5m.
N.B : en étude d’indices, quand le terrain est peu accidenté et à couvert végétal clairsemé, l’échantillonnage peu
se faire par prélèvement de cuttings de trou de foration grâce à un marteau perforateur. On échantillonne
alors sans avoir besoin de décaper l’affleurement sauf pour des échantillons plus précis où il faut au
préalable creuser des tranchées. Pour les formations tendres, on peut procéder par sondages à la tarière.
Une campagne tactique géochimie-sol permet de délimiter en surface la source d’une anomalie géochimique.
L’implantation de tranchées peut être envisagée pour localiser recouper le corps minéralisé à partir de l’étude de
l’évolution de l’horizon minéralisé. C’est la recherche d’indices sur anomalie. Pour ce faire, une tranchée doit être
implantée au niveau du top anomal et éventuellement d’autres au niveau des points de forte valeur géochimique
(forte anomalie) de façon à recouper les structures ou l’allongement de l’anomalie. Très souvent, elles sont
implantées sur les layons transversaux. Ainsi, leur numérotation se fait par rapport à la grille de prospection
géochimique. Leur grande dimension justifie qu’elles soient creusées à l’aide de bulldozers. Elles sont à ce stade
rarement menées jusqu’au bed-rock et l’échantillonnage se fait pareillement qu’en étude d’indice par rainurage
vertical et/ou horizontal sur les parois de tranchées par passes généralement métriques à l’aide d’un moule. Pour
une ancienne tranchée reprofilée lors de récents travaux, il peut être préférable d’échantillonner sur le fond de la
tranchée. Ces tranchées doivent impérativement être levées.
Exemple :
La première horizontale longue de 4m touche le bord de la tranchée. La seconde horizontale touche la fin de la
tranchée à 2 m du fond. Les mesures H1 et H2 sont consignées dans le tableau ci-dessous.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
H1 (m) 2,1
H2 (m) 1,3
Le levé du regard d’une tranchée permet de représenter la tranchée à une échelle bien définie, par une couche
longitudinale (plan passant par la longueur). il sera indiqué le regard représenté et l’orientation de la tranchée.
38
CH 6 : SONDAGES
Les sondages constituent une technique de recherche qui permet d’étudier les compartiments de l’écorce
terrestre dont l’exploration serait autrement impossible, sinon lente et onéreuse. Le sondage procède par
foration d’un trou de petit diamètre et de profondeur très importante avec remontée de matériaux profonds.
Il existe plusieurs types de sondages qui se repartissent entre sondages destructifs avec remontée de cuttings
(débris de roche) et sondages au diamant avec remontée de carottes (tiges de roche).
I. Types de sondage
1. Sondage à la tarière
Il met en œuvre une vis (sans fin) introduite dans le sol à l'aide d'une foreuse hydraulique ou pneumatique.
Généralement utilisée pour réaliser des prélèvements pédologiques, environnementaux ou pour poser des
piézomètres, la tarière se prête initialement l’étude des formations superficielles tendres peu indurées (marnes,
argiles). Toutefois il existe de nos jours des modèles adaptés à la traversée des terrains meubles (sables, alluvions)
et durs (tourbes, calcaires).
La tarière est initialement utilisée pour de petites profondeurs (moins de 10m), cependant des modèles
perfectionnés comportent des tiges filetées qui se visent bout à bout permettant d’atteindre de profondeurs plus
importantes. Sur certains modèles, un tube carotté permet même de prélever des échantillons de roches altérées
en vue d’une analyse géochimique et/ou lithologique. Les trous de foration excèdent rarement 25mm de
diamètre. La motorisation de certaines tarières leur permet de nos jours d’opérer en grand diamètre pour des
profondeurs allant jusqu’à 100m.
2. Sondages à percussion
Ils sont aussi appelés sondages percuto-rotatifs puisque la percussion fournit la poussée nécessaire à
l’avancement du taillant quant la rotation du train de tiges permet au taillant d’attaquer une autre partie saine de
la roche, située immédiatement sous ses saillies. Le compresseur est un élément fondamental qui fournit l’air
comprimé ; c’est ce dernier qui génère des mouvements descendants et ascendants à un marteau agissant sur un
engin coupant (trépan) ou broyeur (sabot) - en acier trempé avec des saillies en tungstène - placé au bout du
train de tiges au fond du trou.
Il existe des sondeuses marteau hors du trou (faible profondeur, déviation parfois très accentuée, faible coût,
souvent utilisées en reconnaissance préliminaire des indices affleurants ou subaffleurants) et des sondeuses
marteau fond du trou (profondeur importante -150m- en sondage vertical et 100m en incliné notamment avec
de faible déviations, de coût relativement faible.
39
Les débris de roche remontent à la surface soit par l’intérieur du train de tiges soit entre le train de tiges et les
parois rocheuses.
Y:
40
3. Sondages carottés
Aussi appelés sondage au diamant, cette technique utilise en bout du train de tiges une couronne cylindrique aux
bords incrustée de diamant (généralement artificiel) qui s’enfonce dans la roche sous l’effet combiné de la
rotation du train de tiges et d’une pression continue exercée sur le train de tige. Ce type de sondage n’est pas
destructif ; la couronne découpe la roche sous la forme d’une tige appelée carotte qui se loge dans un
compartiment spécial appelé carottier situé dans l’espace annulaire de train de tiges. Après 3m de foration, le
carottier est repêché grâce à un dispositif à câble, évitant ainsi, de remonter l’ensemble du train de tiges. La
carotte est alors soigneusement retirée, cassée et classée dans des caisses conçues à cet effet.
41
Les sondages carottés offrent de nombreux avantages :
- observation directe de l’ensemble des roches recoupées ;
- établissement d’une coupe géologique détaillée, complète et précise ;
- possibilité d’études complémentaires (structurales, pétrographiques, géotechniques) ;
- examen direct et détermination des caractéristiques des minéralisations traversées (géométrie,
métallogéniques, gîtologiques…) ;
- détermination de l’intérêt économique des minéralisations.
Remarque : Il existe des sondages rotary utilisant en bout de tige un tricône et dont l’objectif n’est pas de
ramener en surface des échantillons, mais de réaliser des puits verticaux de grandes longueurs et de
grande profondeur. La qualité des infos géologiques fournies par les cuttings est médiocre. Les
renseignements fiables et précis sont fournis par les logs de diagraphie. Ce type de sondage est
utilisé en hydrogéologie et en recherche pétrolière.
La vitesse de foration exprimée en mètres forés par jour (m for/j) est un critère important de l’activité de
sondage. Elle dépend de la puissance des équipements, de la nature des formations rocheuses traversées et bien
souvent de l’habilité du sondeur. Ce dernier est généralement assisté de deux (1) ou trois (3) aide-sondeurs et
d’un mécanicien. Cependant l’intervention du géologue est très importante, mieux indispensable.
1. Implantation du sondage
L’implantation des premiers sondages est liée aux résultats fournis par les tranchées. Une carte détaillée de
surface représentant toutes les tranchées exécutées et leurs intersections avec la minéralisation doit être établie et
les infos corrélées afin de montrer le reflet en subsurface de la minéralisation.
D’autre part, la mesure des pendages des corps minéralisés dans les tranchées est capitale pour positionner le
sondage. En effet, les sondages visent à recouper en profondeur la minéralisation de façon optimale, i.e.
intercepter la minéralisation le plutôt ; ce qui n’est possible que lorsqu’on a une bonne connaissance des
pendages des formations.
positionner le trou de forage au théodolite (cf. photo) ;
faire le lever topo du trou de forage et le positionner sur la coupe longitudinale ;
porter les infos ci-après sur un piquet placé à l’endroit du trou de forage:
• Nom du prospect ;
• N° du forage et année ;
• Coordonnées (GPS) ;
• Orientation (azimuth) ;
• Inclinaison ;
• Profondeur ;
nettoyer, remblayer/décaper pour obtenir l’horizontal pour la mise en place de la sondeuse ;
procéder au tubage pour fixer la direction du trou ;
disposer la foreuse avec le plus grand soin (notamment à partir d’un repère tracé au sol).
42
2. Tenue du journal de sondage
POUR CONSTITUER UN LOG DE SONDAGE
3. Reconstitution de la carotte
La longueur théorique de la carotte est généralement de 3m. La carotte doit être reconstituée sur des " rails en
V" en remarquant que la partie de la carotte qui sort en premier du carottier provient du fond du trou.
Observation du point d’orientation (OM : Orientation Mark) : ce point a été marqué sur la partie
supérieure de la carotte après la récupération de la carotte précédente et avant la foration de cette
carotte. La marque est faite par un crayon descendu dans le trou de sondage.
Un bon point d’orientation n’est pas large et est sa distance au bord de la carotte n’excède pas 5mm. Il est alors
marqué au marqueur indélébile. Il permet de reconstituer la carotte 3m avant lui et 3m après. Un bout de trait est
tracé au crayon le plus près possible de l’OM sur la carotte tenue verticalement.
Emboitement des morceaux de carottes sur le rail en V : chaque morceau de carotte a une polarité
(+) et (-) et se voit attribuer un numéro ; les morceaux sont alors placés bout à bout de façon à
s’emboiter. Il arrive fréquemment qu’une partie de la carotte ne puisse être récupérée ; dans ce cas,
avec l’aide du sondeur, on tente de reconstituer la coupe des roches traversées afin de replacer les
parties récupérées. Des témoins indiquant l’épaisseur des parties manquantes sont alors insérés aux
endroits où manquent des parties.
Une fois, la carotte reconstituée, on prolonge le trait précédent au crayon sur le rail en V avant de le
renforcer au marqueur. Les morceaux de carotte qui ont pu être racolés sont marqués en trait plein
et les autres en tirets.
43
Un point est placé chaque mètre à l’aide d'un marqueur pour le découpage de la carotte qui doit être
placée dans une caisse dont les compartiments (5 à 6) prennent généralement 1m de carotte chacun.
pour les carottes de gros diamètre, la caisse peut prendre 3m de carotte. Le découpage se fait à l’aide
d’une scie électrique (core splitter).
4. Remplissage de la caisse
Les carottes sont destinées à être disposées dans des caisses spéciales en bois ou en métal sur lesquels est indiqué
le sens de lecture. Une fois reconstituée, la carotte est replacée dans la caisse en tenant compte du sens de
lecture.
Schéma
Remarque : Lorsque le recouvert d’altérités n’a pas été récupéré, un témoin doit identifier la nature et
l’épaisseur du recouvert. Il est placé en haut et à gauche de la première caisse. Il indiquera par
exemple : couverture latéritique non récupérée, carottage à partir de 40,03m.
Des photos de toutes les caisses sont systématiquement prises sur les carottes sèches (photos à sec) ou mouillées
à l’eau (photos mouillées).
Les caisses sont par la suite transportées à la base pour les observations et la préparation des échantillons.
Les observations structurales sont réalisées après lavage de la carotte au pinceau et à l’eau. On distingue deux (2)
types de cassures :
o les cassures artificielles marquées par une croix sur la partie gauche de la carotte. Le gauche est
par rapport au trait de coupe et à l’orientation de la carotte ;
o les cassures naturelles qui ne sont pas marquées.
44
On fait des mesures de structures observées sur les carottes orientées. Les structures d'intérêt sont :
les foliations ;
les fractures ;
les filons (de quartz).
Evaluation du RQD
45
6. Préparation des échantillons
Le sciage consiste à fendre en deux parties pratiquement égale la carotte partir du trait d’orientation. On utilise
pour ce faire, une scie électrique munie d’une lame circulaire dont le bord est incrusté de diamant (core-splitter).
Une moitié est laissée sur place pour servir de témoin et l’autre fractionnée en petits morceaux est conditionnée
dans des sacs en toile et étiquetée avant d’être expédiée au labo pour des analyses. Sur le chantier de sondage, le
géologue tient un journal de sondage in puis avec les résultats d’observation au magasin puis avec les résultats
d’analyse pour constituer un log de sondage (log structural, log lithologique, des sulfures, ...).
Les Survey permettent d’apprécier les déviations du trou. Pour ce faire, à la fin de la foration, on
descend un appareil qui prend des clichés selon un pas plus ou moins régulier ; par exemple premier
cliché à 6m de profondeur puis tous les 30m.
Délimitation du corps minéralisé : des éléments caractéristiques dits traceurs sont choisis, soit parmi
les éléments majeurs de la roche encaissante, soit parmi les éléments métalliques de la minéralisation
pour tracer les auréoles primaires et déterminer des polarités dans l’environnement du gîte.
46
Remarque : on fait les carottes HQ pour les besoins d'étude géotechnique pour apprécier les caractéristiques
des formations de même que les zones sensibles (fracturations, cisaillement, ...) pour le
dimensionnement de la mine.
47
Nom du document : Copy of Prospection minière tsmg2
Répertoire : D:\brouillon
Modèle : C:\Users\DOUMBIA
SOULEYMANE\AppData\Roaming\Microsoft\Templates\Normal.dotm
Titre : GENERALITES
Sujet :
Auteur : SVC
Mots clés :
Commentaires :
Date de création : 13/02/2009 00:01:00
N° de révision : 12
Dernier enregistr. le : 25/07/2011 08:42:00
Dernier enregistrement par : NAPON MICHAEL
Temps total d'édition :2 300 Minutes
Dernière impression sur : 17/05/2012 15:19:00
Tel qu'à la dernière impression
Nombre de pages : 47
Nombre de mots : 15 133 (approx.)
Nombre de caractères : 83 232 (approx.)