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CH0 : INTRODUCTION A LA RECHERCHE MINIERE

La recherche minière est une activité qui vise à trouver des dépôts de substances utiles dans l’écorce terrestre
pour les mettre à la disposition de l’industrie de transformation (sidérurgie, joaillerie, métallurgie,…) et du génie
civil. Elle est aussi ancienne que l’humanité puisque les hommes primitifs déjà, recherchaient des silex
particuliers pour leurs outils de pierres. Plus tard, leurs successeurs s’élancèrent à la recherche de cuivre
stannifère (contenant de l’étain) pour la fabrication du bronze.

La recherche minière moderne est cependant une activité économique qui doit générer à ceux qui la pratiquent
des profits. Elle comprend deux grandes étapes :
1. L’exploration minière qui consiste à trouver des dépôts de substances utiles ;
2. L’exploitation minière qui consiste à récupérer la substance utile du dépôt pour la commercialiser.

La nature très variée de chacune de ces étapes en font une activité multiforme où intervient une grande
diversité de disciplines ; ce qui en fait également un domaine pluridisciplinaire :
- les géosciences (géologie, pétrographie, minéralogie, géochimie, hydrogéologie, pédologie,…)
- les sciences de l’ingénieur (mécanique des milieux continus, mécanique des fluides, hydrodynamique,
géotechnique, maths, statistiques,…)
- les sciences sociales et économiques (sociologie, psychologie, marketing, bourse, négoce international…)
- les sciences politiques et juridiques (code de travail, code minier, code pétrolier, code de l’eau, code de
l’environnement, fiscalité, gestion des risques,…)
- l’art de l’ingénierie minière (métallurgie, minéralurgie, procédés de valorisation et de transformation,
sciences séparatives,…).

Les investissements sont élevés ; ils se chiffrent en dizaines de millions de dollar US. Par ailleurs, les revenus ne
sont générés qu’en bout de chaîne après commercialisation de la substance utile, donc bien des années après le
début des premiers investissements. Ils doivent être susceptibles de couvrir toutes les dépenses engagées depuis
le début des opérations et dégager un profit. Le temps de recouvrement des sommes investies est partant
relativement long, ce qui en fait une activité à haute intensité capitalistique.
D’autre part, la plupart des métaux sont soumis à la loi du marché, source d’un risque financier. D’autres risques
tels que le risque géologique (lié à une mauvaise évaluation du gîte) ou le risque politique (instabilité politique ou
institutionnelle, nationalisation, justice aux ordres, …) font de la RM une activité à risques.

I- RAPPELS

1. Définitions

*Exploration – prospection
- Dans le vocabulaire anglo-saxon, ces deux termes sont interchangeables avec une préférence pour le
premier. Ce terme englobe toute la séquence des travaux depuis la recherche des premiers indices (start up)
jusqu’à l’évaluation du prospect et même la recherche de minerais additionnels pendant l’exploitation.
- Dans le vocabulaire russe, l’on n’explore le prospect trouvé par la prospection. En d’autres termes, la
prospection est la recherche du prospect (start up) et l’exploration son approfondissement (follow-up).
- Dans le vocabulaire français et dans les pays d’Europe de l’ouest de façon générale, c’est tout le contraire du
vocabulaire russe.
*Minéral : Espèce chimique naturelle, inorganique se présentant sous forme de cristal.
*Substance utile : substance minérale ou métal utile à l’homme.
*Indice : Phénomène ou signe quelconque qui permet d’établir une corrélation en sa présence et l’existence
d’un gîte non apparent. Il existe différents types d’indices :
• Géochimiques :
• Géomorphologiques :
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• Minéralogiques :
• Stratigraphiques :
• Structuraux :

*Occurrence minérale : Signe visible et tangible d’une minéralisation.


*Teneur : Concentration ou proportion d’un métal dans un volume de roche. Peut être exprimée en partie par
million (ppm=g/T), en partie par billion (ppb), en pourcentage (%) ou en g/m3.
Exercice 1 : définir les termes ci-dessous à l’image de l’exemple :

*Clarke : teneur moyenne d’un élément dans l’écorce terrestre.


*Background : également appelé fond géochimique, c’est la teneur moyenne d’un élément dans un matériau
de l’écorce terrestre.
*Teneur anomale ou anomalie géochimique : Teneur plus élevée ou moins élevée que le background.
*Zone anomale : zone géographique (géochimique) ou structure (géophysique) définie par l’ensemble des
teneurs ou de valeurs géophysiques anomales. Généralement appelée par abus Anomalie, c’est ainsi qu’elle sera
désignée dans la suite de ce cours.
*Prospect : Zone d’intérêt qui dans la mesure où elle présente des indices intéressants pour la poursuite des
travaux, connaît des investissements sélectifs et importants.
*Minerai : ensemble rocheux plus ou complexe contenant des minéraux ou des substances utiles, à des teneurs
économiques, qu’on peut les extraire dans l’immédiat ou dans un proche avenir.
La notion de minerai est d’ordre chimique (nature des minéraux et leur composition chimique), d’ordre
économique (exploitabilité et valeur des minéraux utiles contenus dans le minerai) et d’ordre temporel.
*Stérile : ensemble rocheux qui peut contenir des substances utiles à des teneurs non exploitables.
*Gangue : ensemble rocheux dépourvu de la substance utile, i.e. partie non intéressante du minerai.
*Concentration minérale : Volume de roche dont la teneur en une substance utile donnée (minérale ou métal)
est supérieure à la teneur de ce élément dans les roches encaissantes situées à l’extérieur du volume.
Remarque : Lorsque la teneur, tout en étant inférieure, n’est pas trop éloignée de la teneur minimale des mines en
activité dans un environnement semblable, la concentration sera quant elle est étendue appelée gîte.
*Gîte : Concentration de substances utiles en quantité suffisante et à teneur appréciable.
*Gisement : « un gisement est une concentration locale exceptionnelle de substances qui sont ailleurs diffusés dans l’écorce terrestre
à faible teneur, et que l’on peut extraire avec profit dans l’immédiat ou dans un futur proche.» (E. RAGUIN –1961) En
d’autres termes, c’est une concentration minérale dont l’exploitation dans les conditions économiques du
moment ou prévisibles à moyen terme dégage un profit.
Remarque : Dans l’industrie pétrolière, gisement = champ.

*Ressources : expriment le tonnage d’un gîte.


*Réserves : expriment le tonnage d’un gisement. Elles peuvent qualifiées de possibles, de probables ou de
prouvées.
Remarque : Les réserves sont inclues dans les ressources puisqu’un gisement est d’abord un gîte. Mais un gîte
n’est pas forcément un gisement.

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Exercice 2 : définir les termes ci-dessous :

*Concentré : Produit semi – fini issu de l’unité de traitement, qui contient outre la substance utile recherchée,
d’autres substances sous forme d’impuretés. Généralement destiné à l’affinage dans les fonderies (hauts
fourneaux) ; il se présente généralement sous forme de lingot.

2. Aperçu sur les gîtes minéraux


a. facteurs de mise en place

- Source de minéralisation :
- Transport :
- Magasin :
- Piège :
Remarque : La relation magasin – piège constitue la métallotecte. C’est en d’autres termes l’ensemble des processus
qui ont conduit à la mise en place de la minéralisation.

b. Classification des gîtes minéraux

De nombreuses classifications existent selon la genèse, la forme…

Exercice 3 : définir les termes ci-dessous à l’image de l’exemple :

3. Classification des substances minérales

Deux grands groupes sont à distingués : les ressources minières et les ressources énergétiques.
a. Ressources minières : ensemble des matières premières minérales non énergétiques. Se
repartissent en deux groupes :
 Substances minérales métalliques :
• métaux ferreux :
• métaux non ferreux :
• terres rares ou lanthanides :

Remarque : les métaux servant aux alliages sont dits de base :


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 Substances minérales non métalliques
• Les matériaux de construction :
• Les engrais :
• La céramique :
• Les isolants :
• Les abrasifs :
• Les pharmaceutiques :
• Les pierres précieuses :

b. Ressources énergétiques :

 hydrocarbures :
 radioactifs :

III. OBJETS ET METHODES

1. But

Le but de la prospection est de déterminer la forme, les dimensions, la quantité et la teneur de gisement
qu’elle aura localisée. Le prospecteur a cependant besoin d’une cible concrète : C’est le couple tonnage –
teneur qui constitue l’objectif de la recherche.
Une première approximation de ce couple est fournie par la relation suivante appelée règle du pouce
généralement applicable aux substances métallifères.

tm (%) R (MT) Qté métal (T)


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02

01

NB : La règle du pouce reste valable tant qu’on n’a pas de connaissances suffisantes pour la future mine.
L’objectif de la recherche reste alors de trouver des concentrations minérales de teneurs moyennes supérieures à
la teneur de coupure de mines en activité dans un environnement semblable (i.e. tm =.tc) et partant des réserves
fournies par la règle de pouce (R ).

2. Méthodes de la prospection

 Prospection géologique ou prospection au marteau pour rechercher des indices géologiques par la cartographie
géologique ;
 Prospection géochimique : pour la découverte des gisements métallifères sub-affleurants ou cachés en mettant à
jour les fantômes de concentration minérale (anomalie géochimique).
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 Prospection géophysique pour la mise en évidence des discontinuités par la mesure de paramètres physiques des
formations.
 Prospection minéralogique dans les bas-fonds au pied des collines et sur les flancs des collines pour la recherche
de minéraux denses dits lourds.
 Puits et tranchées pour étudier la continuité d’un indice en sub-surface ;
 Les sondages pour définir la géométrie d’un gîte, le modéliser et l’évaluer.

3. Phases de la recherche minière

Le caractère risqué de la RM justifie sa mise en œuvre prudente de la recherche de gîtes minéraux. Elle se
déroule en plusieurs phases ; à la fin de chacune, la probabilité de découverte doit être évaluée et une décision
prise : abandonner le projet partiellement ou totalement ou continuer.

1. Phase d’exploration

C’est la phase initiale de la RM. Au cours de celle-ci, il faut non seulement conforter les notions de base (en
évitant de se focaliser uniquement sur les notions géologiques), mais également recenser un ensemble
d’informations techniques, économiques, politiques et sociologiques. Cependant vis-à-vis de toutes ses
informations, il est sage d’observer un esprit critique de discernement en se posant des questions puisqu’une
information n’est pas une donnée. Une donnée est une information débarrassée de sa partie subjective. Aussi
la qualité des données sera-t-elle le reflet de notre pertinence et donc de la décision que nous aurons prise
d’accorder de l’importance à telle ou telle information.

L’exploration est une phase de recherche documentaire qui permet de positionner la zone du projet
dans un contexte géologique et métallogénique régional favorable en acquérant une documentation
technique constituée de cartes (base topographique).
Elle commence par l’examen de cartes régionales de petites échelles qui ne présentent certes pas les mines
individuelles, ni les provinces métallogéniques, mais elles exposent les grands traits de la géologie et de la
métallogénie, permettant ainsi de se forger une bonne idée d’ensemble (vision synoptique). Exemple la carte
internationale des gîtes et minéraux d’Afrique à l’échelle de 1/5.000.000.
Elle se poursuit par le report des observations et données diverses (travaux miniers passés ou actuels signalés
par les archives ou la tradition orale : puits, tranchées, galeries, artisanat minier, mines, …) sur cette base topo.

Remarque : mieux qu’un long rapport descriptif et subjectif, la carte constitue un document synthétique
fondamental qui résume les données, présente les hypothèses et soutient les prises de
décision. C’est pourquoi, il faudra toujours privilégier cet indispensable outil d’aide à la décision.

Au final, la sélection d’une zone de projet fait suite à l’acquisition de données générales sur les facteurs de
production des zones potentielles (conditions générales de production susceptibles d’avoir une influence sur la
rentabilité du projet : climat et végétation, caractéristiques sociologiques des populations, main-d’œuvre
(diversifiée, qualifiée, abondante, onéreuse, jeune,…), énergie (forme, coût, accessibilité, …), existence d’autres
dépôts miniers dans la zone (nature, localisation), facilités (routes, rails, port, télécommunications), données
juridiques :cadre réglementaire et institutionnel, législation minière, droit foncier, législations environnementale
et fiscale, droit du travail, …

Exercice 5 : TD sur l’exploitation d’une carte : légende, échelle, coordonnées géographiques et UTM.
Notions de degré carré, coupures, …

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2. Phase de reconnaissance

La zone du projet ayant été positionnée dans un contexte donné, des études de bureau permettent de préparer
des visites de terrain.

 Etudes de bureau
S’inscrivant dans la droite ligne de la cartographie de la phase précédente, ces études permettent
d’orienter les investissements à partir de supports de base établis par la compilation des données préexistantes.
Une carte de compilation à l’échelle de 1/200 000, enrichie des données topographiques et géologiques sera
établie à partir d’images satellitales ou de photos aériennes.
o Les images satellitales : la vision synoptique qu’elles offrent de la zone étudiée, constitue leur
principal apport. Les plus utilisées sont les images en noir & blanc et rarement les images en
fausses couleurs composites. Elles permettent une connaissance accrue de la zone en
ressortant par exemple les linéaments. Elles semblent cependant avoir des limites dans les
zones à fortes couvertures nuageuses et à épais couvert d’altération.

o Les photographies aériennes : les photos radar bien que de faible résolution permettent d’éviter
des photos déformées dans les zones de relief. et passent à travers le couvert nuageux et
même végétal parfois. Sur les P.A. présentées en noir & blanc, quartzites, calcaires et roches
ignées feldsiques ou acides apparaissent dans des tons clairs puisque réfléchissant un fort taux
de la lumière incidente ; schistes et ardoises en tons sombres ; coulées basaltiques et dykes
amphibolitiques en presque noir. la reconnaissance aéroportée
Remarque : au cours de la reconnaissance aéroportée, peut être aussi menée la géophysique
aéroportée (mesures de divers paramètres physiques : intensité du champ magnétique,
réponse à une excitation électromagnétique, radioactivité, …).

Sur les PA et les images satellitales, on recherche en particulier les structures linéaires : on arrive à reconnaître
une organisation linéaire du réseau hydrographique ou des alignements rectilignes de dépressions ou de crêtes.
Cependant, tant que ces infos n’ont pas été vérifiées sur le terrain, il faut les considérer comme des
linéaments de photo ; une structure qui recoupe plusieurs zones structurales peut aussi bien être un filon, un
dyke, une faille, une clôture ou une route. De même une structure linéaire inexpliquée peut s’avérer l’expression
floue d’une faille recouverte par des sols ou des alluvions.

Remarque : l’interprétation des P.A. permet l’élaboration de cartes photogéologiques qui sont en général,
avec les images satellitales, le meilleur investissement que peut faire une société minière pendant la
reconnaissance. Cependant, l’effort d’investigation fondamentale du terrain à pied ne doit être négligé.

 Les études de terrain


La reconnaissance étant le contrôle du cadre géologique, elle impose de se rendre sur le terrain. En C.I.,
la reconnaissance au sol requiert l’obtention d’une autorisation de reconnaissance délivrée par les services
miniers. On distingue :
o Les visites : concernent particulièrement les anciens travaux et autres indices existants et
les infos tirées des P.A. et images satellitales (zones de contact, linéaments,…)..

o Les géotraverses : concernent les zones sommairement ou non encore couvertes par la
cartographie, s’étendant entre deux (2) zones géologiques connues. Le long d’un parcours
traversant la zone à étudier (géotraverse), le vide géologique peut être rapidement
comblé.

La reconnaissance au sol met généralement en œuvre l’échantillonnage d’affleurements rocheux, des


observations à la loupe binoculaire ou au microscope de terrain, l’échantillonnage de sédiments de ruisseau, la
concentration des minéraux lourds dans les alluvions, le fonçage de tranchées et puits pour vérifier des infos ou
d’anciens travaux et non à grande échelle).

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NB : la meilleure manière de commencer un programme de recherche minière reste de se faire une idée
préalable du gisement auquel l’on peut s’attendre. Ainsi à la fin de cette phase, en exploitant toutes les
évidences géologiques de base acquises, à partir des données accumulées et recoupées sur chaque zone, le
géologue doit pouvoir s’attendre à un modèle de gisement (intrusif, métamorphique, sédimentaire,
d’altération météorique, placer…).Toute la chaîne de la prospection consiste alors en une série
d’opérations destinées à tester, à réviser et à tester encore et encore le modèle original jusqu’à ce que l’on
puisse vérifier l’existence du gisement ou abandonner le projet.

Les données recueillies sont transférées sur des cartes thématiques (tectonique, occupation des sols,
développement industriel, indices…) qui illustrent un rapport de synthèse comprenant l’exposé des facteurs
d’appréciation (géologiques, gîtologiques, régionaux, …). Les conclusions du rapport indiquent :
 les zones d’intérêt spécifique à prospecter dans un ordre de priorité ;
 le model de gisement attendu et la nature probable du minerai ;
 les méthodes de prospection à mettre en œuvre, le matériel et le personnel ;
 le programme de recherche à mettre en œuvre, sa durée et son coût ; les chances de
 les bénéfices probables (intérêt) des recherches ;
 les recommandations ;
 une proposition de décision.

Si la décision est prise de poursuivre les investigations, un titre minier doit être sollicité. En CI, c’est le permis de
recherche qui est accordé par décret sur proposition de la COMINE. Il accorde à son détenteur le droit exclusif
de rechercher une ou plusieurs substances utiles indiquées dans les limites du périmètre du permis.

La reconnaissance est une phase de contrôle du cadre géologique au cours de laquelle le prospecteur
recherche un endroit à cartographier.

3. Phase stratégique

C’est une phase de recherche de points d’accrochage (indices et anomalies) dans une zone d’étendue pouvant
variée de 50 à 1000 km2, identifiée en phase de reconnaissance comme propre à la poursuite des travaux. Deux
cas de figure peuvent se présenter :
o La recherche pluri-minérale en terrain vierge (en anciens travaux) : elle s’intéresse à toute substance utile
ainsi qu’aux liaisons les plus apparentes entre les minéralisations et le contexte géologique. Elle est du
ressort des services géologiques et miniers de l’Etat. Elle permet d’acquérir des données pour étoffer les
cartes géologiques et d’indices pour servir de guides aux promoteurs de projets miniers.

o La recherche monominérale (avec quelques éléments intimement associés) : spécifique à un minéral.


Le prospecteur a déjà procédé au paramétrage technique et économique propre à la substance
recherchée et au contexte géologique concerné (règle du pouce, qualité du minerai). C’est généralement
le ressort des compagnies minières.

Les travaux procèdent généralement par :


 études photogéologiques : permettant le choix des itinéraires de recherche, i.e. de mise en œuvre
des techniques de prospection ;
 cartographie régionale : en vue de l’élaboration d’une esquisse géologique et l’acquisition
d’indices de minéralisation par l’observation des affleurements et éboulis ;
 prospection alluvionnaire à prélèvements irréguliers et non systématique ;
 prospection géochimique alluvionnaire partiellement couplée si nécessaire à la géochimie sol en
basses zones avec une densité moyenne de prélèvement ;
 prospection géophysique aéroportée: magnétisme, électromagnétisme et radiométrie)
L’échelle de travail varie de 1/200 000 à 1/50 000 ; les travaux durent quelques semaines à quelques mois. Les
moyens humains sont beaucoup plus importants qu’en reconnaissance. Le programme de recherche est mis en
œuvre par tranches représentant des campagnes. Une campagne dure un mois à 45 jours.

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La phase stratégique est une phase de cartographie au cours de laquelle le prospecteur recherche des points
d’accrochage. Elle aboutit à un rapport illustré (cartes) délimitant des zones idoines à la poursuite des travaux
par des méthodes identifiées.

4. Phase tactique

C’est une phase de contrôle des points d’accrochage mis en évidence précédemment. Elle consiste
essentiellement en l’approfondissement de l’indice ou de l’anomalie en recherchant son extension en surface et
en profondeur. Elle vise en réalité à circonscrire la minéralisation.
Les travaux procèdent par :
 Cartographie géologique de détail aboutissant à une carte de détail intégrant les informations
topographiques et minières ;
 Prospection alluvionnaire générale et (semi) systématique (recherche du gîte primaire) ;
 Prospection géochimique généralement sol à mailles régulières de plus en plus resserrées et à
échantillonnage systématique de surface ou à la tarière ;
 Puits et tranchées pour étudier l’indice ou pour rechercher le minerai ;
 Prospection géophysique au sol : magnétisme, électromagnétisme, résistivité, gravimétrie…
 Sondages destructifs et carottés. ;

L’échelle de travail varie de 1/20 000 à 1/5 000 ; les travaux peuvent durer quelques années. Les moyens
humains, matériels et financiers sont beaucoup plus importants qu’en stratégique. Le personnel est de plus en
plus diversifié au cours de cette phase et les investissements de plus en plus élevés..
A ce stade, il importe de s’assurer que l’on sait récupérer la substance utile du minerai. Les premiers tests de
valorisation sont donc réalisés de même qu’une pré-étude économique d’orientation. Les cibles sont classées par
ordre d’intérêt et celles qui sont peu propices à la poursuite des travaux seront mises en portefeuilles. Les cibles
qui doivent faire l’objet d’une reconnaissance approfondie et d’une évaluation plus précise sont appelés
prospects. La poursuite de leur investigation nécessite des partenaires financiers parce que très coûteuse.

La phase tactique est une phase de cartographie de détail au cours de laquelle le prospecteur étudie l’extension
du point d’accrochage.

5. Phase systématique

C’est principalement une phase de détermination des réserves, des méthodes d’exploitation et de traitement
qui permettent de réaliser les études de rentabilité. Elle peut être scindée en deux parties :
- La reconnaissance du corps minéralisé : consiste à étudier les variations dans le corps minéralisé pour mieux le
cerner. La surface d’investigation varie généralement de 0,5 à 5 Km² et l’échelle des travaux de 1/1000 à
1/100 pour une première durée de quelques mois. Les travaux comprennent un levé topo précis, de la
géophysique de détail, des sondages carottés à maille resserrée. Ces données permettent d’élaborer un
modèle géologique. Le corps minéralisé étant un ensemble relativement complexe et hétérogène, le
modèle géologique est sa décomposition en blocs élémentaires homogènes. Les caractéristiques de
chaque bloc sont obtenues par les méthodes géostatistiques.
A ce stade, les tests de valorisation sont réalisés pour choisir la méthode de traitement garantissant une
récupération optimale. Les études géotechniques sont également réalisées sur des échantillons provenant
de sondages carottés grands diamètres (PQ…) puisqu’il faut déjà penser à la mine.
- L’évaluation économique du gîte : il s’agit véritablement du calcul des réserves qui débouche sur les études de
rentabilité. A partir du modèle géologique, un modèle économique est conçu. Pour ce faire, une étude de
marché déterminera le prix de vente du concentré d’autant plus qu’il s’agit de trouver aujourd’hui le prix
d’un produit qui sera commercialisé plus tard et qui est soumis à la loi du marché. L’optimisation du
modèle économique conduit à la délimitation du gisement, voire des contours de la future mine. Ses
résultats sont résumés dans l’étude de faisabilité qui constitue un document de synthèse présentant les
conditions générales de production et justifie les choix techniques opérés. Si l’étude de faisabilité
conclut que la réalisation du projet dégagerait un profit, le corps minéralisé sera qualifié de gisement. En
Côte d’Ivoire, ce document servira de base à l’obtention d’un permis d’exploitation qui autorise le
promoteur à exploiter le gisement.
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L’exploitation commence par une phase de développement au cours de laquelle on procède aux divers aménagements
(aires de stockage du minerai, verses à stérile,…) et constructions des infrastructures (voies d’accès, bâtiments,
laboratoires, cités minières éventuellement), à l’acquisition des équipements et du parc roulant, à l’installation de
l’unité de traitement, au recrutement et à la formation du personnel, …
S’ensuit une phase dite de pré-production au cours de laquelle l’exploitation débute certes, mais est axée sur le
règlement des paramètres de production. Les capacités de production s’accroissent progressivement pour
atteindre le rythme de croisière fixé (cadence de production), ce qui correspond à la phase de production.

Au total, la recherche minière est un long processus qui peut durer plus de 10 ans depuis les premières
investigations jusqu’à la commercialisation du premier lingot. C’est une activité très ordonnée à cause des risques
auxquels elle est soumise.

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CH1 : PROSPECTION AU MARTEAU

Un gisement résulte d’un évènement particulier dans la croûte terrestre qui aboutit à la concentration des
minéraux qu’on ne trouve pas dans les roches environnantes. Le contexte géologique caractérise donc la nature
d’un gisement. Aussi l’étude du contexte géologique (variations, grandes lignes pétrographiques et tectoniques)
peut-elle indiquer la présence d’un gîte ou non. C’est l’objet de la prospection au marteau. Elle consiste à
rechercher des indices de minéralisation par l’observation des affleurements et éboulis le long d’itinéraires
méthodiquement choisis.

I. cartographie régionale

1. Généralités

But : sélection d’une zone d’intérêt ;


Contexte : absence d’indices de minéralisation
Objectif spécifique : recherche d’indices géologiques
Résultats : esquisse géologique intégrant les indices

2. Moyens

a. Moyens matériels
• Moyen de locomotion : moto, 4x4, hydravion, hélicoptère…
• Matériel de sécurité et de communication : bottes, chaussures de sécurité, gants, lunettes, chapeau, talkies,
radio, boite à pharmacie, pierre noire, armes à feu éventuelles, gourde (citerne d’eau), tentes.
• Matériel d’orientation : carte échelle : 1/50.000 à 1/200.000 topo, boussole, GPS, photographies aérienne.
• Matériel de travail, d’observations et de mesure : clinomètre (pendage), clisimètre (pente), ruban de mesure,
jalons, machettes, planchette topo, réactifs, loupe, stylos, crayons, markers, un Marteau, appareils photo,
camera numérique, carnet de terrain…
• Matériel de conditionnement : éventuellement sacs (en jute ou en toile).

b. Moyens humains
 Géologue minier (prospecteur en chef)
 Aide géologues (techniciens supérieurs expérimentés, Ingénieurs des techniques)
 4 à 5 ouvriers par équipe dont un ou deux ouvrier spécialisé (visées et mesures des distances).
Les ouvriers ouvrent et lèvent les itinéraires et transporte les échantillons ; les géologues font les
observations géologiques.

3. Méthodologie de mise en œuvre

a. Choix des itinéraires : de façon à trouver le plus d’affleurements possibles : à partir d’une
carte topo ou une carte du réseau hydrographique ou de photos aériennes, le long des cours
d’eau et à proximité des hameaux.

b. Levé des itinéraires : directement sur un support topo, ou d’abord sur papier calque à l’aide
de la planchette topo et dans le carnet de terrain avant le report sur support topo.
Ce levé se fait par segmentation de l’itinéraire en portion rectiligne dont on mesure la
direction (visée à la boussole) et la distance (ruban, topo fil). L’utilisation d’un GPS simplifie
le levé et le rend rapide en le traçant directement. Il constitue donc un investissement
prioritaire.

Exercice 6 : Tracé d’un itinéraire à partir de données recueillies dans un carnet de terrain.

c. Observation des sols et de la végétation


 Sols : Couleur, type (gravier, sable, argile), changements

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 Végétation : abondance, nature (herbacée, arbustive), Clairière), changements
NB :
- en cas de minéralisation, observer la végétation associée car guide potentiel. (Exemple : La violette calamine
(bissap) est un indice pour le zinc.
- en l’absence d’affleurements, les éboulis feront l’objet d’une attention particulière (nature pétrographique,
présence de minéralisation, ….).

d. Observation des affleurements


• Localiser directement (GPS) ou indirectement – pour positionner ultérieurement sur la carte.
• Numéroter (car la description se fait dans le carnet)
Exemple : YF1, YF2, …
• Description de l’affleurement
o Mode d’affleurements : dalle, dôme, bloc,…
o Extension : largueur, longueur,…
o Pétrographie : couleur, texture, structure, minéraux, échantillonner non systématique dureté
(casser et mouiller)*
o Mesures structurales : pendage, mesures divers des structures (fractures, schistosité,
décrochements, cisaillement, fente, stries, miroirs de faille).
• Autres :
Degré d’altération
Modifications pétrographiques : tourmalinisation, greisenification…
Recherche des minéralisations (à l’œil nu, à la loupe, utilisation de réactifs) : Si minéralisation,
échantillonnage systématique (partie à minéralisation non visible).

4. Résultats
- Carte de cheminements ou d’itinéraires (1/50.000) ;
- Carte d’affleurements : infos structurale et minières (1/50.000) ;
- Carte d’échantillonnage ou de prélèvement (1/50.000) ;
- Carte de minéralisation ou d’indices ;
- Fiche d’indice pour chaque indice découvert ;
- Esquisse géologique : carte de synthèse établie par corrélation des données géologiques (carte
d’affleurements, pendage, structurale) superposées à la topo. Elle suggère les zones de contact en intégrant les
infos structurales et minières observées. Pour son élaboration, on se sert de point symboles parmi lesquelles le
granite (…), la rhyolite (….) le gabbro (….), le trachyte (….), dolorite (…), basalte (…) Quartz (…), filon (…),
tranchées (…), puits (…), les éboulis (…), micaschiste (….), calcaire (….), grés (…), sable (…) pendage (…),
cours d’eau (…).
Elle permet l’interprétation pour comprendre la relation entre le corps minéralisé (qui sera étudié en sub-surface
ou en profondeur par d’autres méthodes en fonction de la nature de l’indice ou de l’anomalie) et son
environnement, en particulier son encaissant. Elle permet ainsi de mieux appréhender la métallotecte.

NB :
- Les cours d’eau représentent des zones de faiblesse. Ils peuvent être interprétés comme des zones de contact
(limites de formations).
- La zone qui présente le plus d’indices interprétés comme significatifs sera retenue comme zone d’intérêt.

Remarque :
Dans les régions à couvert végétal inexistant ou peu abondant, on peut recouvrir à la prospection géologue
héliportée. Celle-ci offre une vue synoptique et permet le repérage aisé des points marquants (filons zones
d’altération hydrothermale, chapeau de fer, zones, zone de contact,…).On peut ainsi se faire descendre à un
endroit et être récupéré à un autre. Ce gain de temps est cependant très coûteux ; il vaut mieux la coupler à des
méthodes géophysiques aéroportées (méthode radiométrique par exemple). En plus du pilote et du géologue
(qui fait les observations), une troisième personne est utile au repérage.

Devoir de maison : esquisse géologique

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II. Cartographie géologique de détail

1. Généralités

Cadre : un indice ou une anomalie existe qu’on veut la contrôler.


But : juger l’intérêt de l’anomalie ou de l’indice en précisant son extension.
Objectif spécifique : établissement d’une carte géologue de détail par un échantillonnage soigné.

2. Moyens

a. Moyens Matériels
Carte topo (1/50.000), jalons de 2m de long, ruban métrique pour le chaînage, languettes métallique, Marteau,
altimètre, boussole, GPS, clinomètre, clisimètre, marker, rubans, pots de peinture, pinceau.

b. Moyens Humains
Un géologue, des aides géologues.
Pour une équipe : un ouvrier spécialisé (visées), un ouvrier pour tailler des piquets, deux ouvriers au chaînage, un
à deux ouvriers pour ouvrir le layon. Selon la taille des travaux, on peut avoir plusieurs équipes.

3. Méthodologie de mise en œuvre

- Layonnage régulier à partir d’un repère fixe ( à défaut de pouvoir utiliser le canevas géophysique ou
géochimique dans le cas d’une anomalie) :
o Ouverture du layon de base passant par le repère fixe ou à proximité, à parallèlement à la
structure géologue, à l’alignement des indices ou à l’allongement de l’anomalie ;

o Ouverture des layons transversaux … au layon de base ; ils sont régulièrement espacés.
Par exemple, pour un levé à 1/200.000 par layons peuvent être espacés de 40m.
Remarque : en cas d’obstacle, on opère une déviation.

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- Chaînage et levé précis des layons transversaux ; cours d’eau, pistes… Le chaînage permet la localisation
exacte de tous les éléments visibles susceptibles d’être utiles à l’interprétation (pistes, cours d’eau, anciens
travaux miniers, affleurements, éboulis, …).

o Numérotation des layons

- Observations : parcours des pistes, cours d’eau, lignes de prospection à la recherche d’affleurements et
d’éboulis. L’observation se fait comme précédemment (affleurements, sols, végétation et recherche d’indices), en
insistant toutefois sur la localisation qui doit être précise et sur les guides (structuraux, stratigraphiques, mode de
minéralisation…) auxquels une attention particulière doit être accordée.
NB : une place prépondérante est accordée aux croquis dans le carnet de terrain. L’apparition des photos
numériques permet un gain de temps. Cependant un objet doit toujours pouvoir indiquer la taille des objets.

4. Résultats
- Une carte d’affleurements ;
- Une carte géologique de détail intégrant des infos minières précisant les contacts de formation et autres
structures. Elle est généralement affinée par les résultats issus de l’échantillonnage. la carte géologique servira de
support à l’interprétation des résultats fournis par la (ou les) méthode(s) de vérification de l’indice
- La fiche d’indice précédente sera complétée par les résultats d’échantillonnage et la découverte de niveaux
indices donnera lieu à l’élaboration d’une fiche pour chacun d’eux.

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CH2 : PROSPECTION MINERALOGIQUE

Les eaux de ruissellement percolent les formations géologiques, arrachent et entraînent des éléments qui
s’accumulent sur le flanc des collines après un faible transport (éluvions) ou dans le lit des cours d’eau après un
transport important (alluvions). Ces accumulations comprennent généralement des minéraux détritiques ou
résiduels. La prospection minéralogique consiste à prélever et à laver à l’aide de pans ou de batées des
échantillons d’alluvions et/ou d’éluvions pour en extraire les minéraux denses dits lourds et évaluer leur degré
de concentration (teneur).

I. Prospection alluvionnaire

Souvent considérée comme une méthode archaïque, la prospection alluvionnaire lorsqu’elle est correctement
exécutée est très performante. Selon l’objectif qui est assigné, sa mise en œuvre et ses moyens varient.

1. Prospection alluvionnaire stratégique

a. Généralités
Cadre : recherche d’indices alluvionnaires (point du réseau hydrographique à minéralisation alluvionnaire forte
en une substance utile : Au, Sn, coltan, Pt, W, Mn, Cu, gemmes) en recherche monominérale ou pour
l’inventaire des ressources minérales par les services miniers étatiques.
But : Localisation d’une zone d’intérêt pour la poursuite des travaux.

b. Moyens
 Humains : dépendent de la technique de prélèvement et de l’étendue de la zone :
- Un prospecteur en chef qui planifie la campagne ;
- Des chefs d’équipe pour positionner les points de prélèvement sur le terrain ;
- 2 à 4 ouvriers par équipe (ouverture itinéraire, échantillonnage, lavage, transport matériel et échantillons).

 Matériels par équipe :


- 2 pelles, 2 tamis de 5mm de maille (diamètre 30cm), 2 pans en acier inoxydable, bassines métalliques,
machette, boussole, étiquette, markers carte topo de prélèvement (1/50.000), éventuellement pioches, seaux, si
prélèvement par puits.

c. Méthodologie de mise en œuvre

 choix des itinéraires


Le but étant de couvrir un max de surface avec un minimum de km linéaire dans un minimum de temps avec un minimum d’argent
pour obtenir un maximum de renseignements. Une étude méthodique permet de faire coïncider sur une carte
topographique à l’échelle 1/200.000 (ou sur des photos - aériennes ou une carte photo-géologique) des
itinéraires d’environ 20 jours coïncidant avec des points remarquables (indices signalés, confluence, zone de
contact,…) de façon à couvrir chaque bassin versant (collecteur principal et ses confluents) et les ruisseaux
provenant des crêtes.
Ces itinéraires sont ensuite reportés sur une carte à l’échelle 1/50.000. Les points de prélèvement sont indiqués
sur la carte remise au chef d’équipe pour exécution. La densité de prélèvement devant être régulière autant que
possible (x éch/km2 ), une grille kilométrique superposée à la carte permet en respectant quelques règles usuelles
de positionner les points de prélèvements :
- Les grands collecteurs (>20km) ne sont pas prélevés ;
- Les prélèvements se font en amont de la confluence, sauf si le nombre d’échantillons doit être réduit ;
- Etablir une maille des travaux en fonction du but : par exemple, en zone équatoriale, 1 prise alluvionnaire tous
les 2 Km en terrain sédimentaire, contre 1 tous les 3Km sur les zones de socle).

Le kilométrage de l’itinéraire est ensuite évalué à l’aide d’un curvimètre. Chaque chef d’équipe reproduit son
itinéraire pour exécution.
Remarque : cette technique est souvent mise en œuvre simultanément à la géochimie stream.

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 Echantillonnage
o Localisation des échantillons
Les prélèvements sont réalisés au point de concentration optimale des minéraux lourds correspondants à des
obstacles (accidents topo) dans le cours d’eau (seuils rocheux, zone d’étranglement du lit, rive convexe des
méandres, marmites d’érosion, confluences).

o Techniques de prélèvement
• Lorsque le gravier de lit vif est facilement accessible, le prélèvement se fait en lit vif puisque le gravier est
assez épais et peu boueux. Deux (2) prises distantes de 10 à 20m à une profondeur généralement inférieure à
40cm sont débourbées sur le tamis jusqu'à obtention de 5 litres de tamisât.
• Lorsque le gravier de lit vif est difficilement accessible à cause du remblaiement sableux important (ou
lorsque la recherche concerne le diamant), le prélèvement se fait par puits (dépôts anciens). Ces puits sont de
section rectangulaire ou circulaire. La section dépend de la profondeur. Pour des puits de plus de 3m, on a
recours à des sections circulaires (diamètre 0,70m à 0,80m) qui réduit les risques d’éboulement tout comme
les sections rectangulaires de 3,6m x 0,80m avec un ou deux gradins. En Côte d’Ivoire, la section la plus
utilisée est 1,20m x 0,80m. Dans le cas spécifique du diamant, utilisation des sections rectangulaires plus
grandes de 4m x 2m à 6m x 4m ou carrées de 5m de côté parce qu’il est nécessaire de lavé 2 à 3m3 de
gravier.

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16
o Opérations de prélèvement du gravier
• soit dans le puits sur toute l’épaisseur du gravier en place, par rainurage
vertical sur 2 parois opposées (ou sur les quatre) : 2 à 4 pans ;
• soit directement sur le tas de gravier extrait alors mélangé et homogénéisé
grâce à une pelle : 3 à 4 pans.
La capacité d’un pan est d’environ 8 dm3 (7,8 dm3).

 Lavage du gravier : sur le lieu du prélèvement dans une bassine ou dans un plan d’eau en
deux (2) étapes:
o le débourbage : délitage de la gangue argileuse pour libérer les éléments détritiques ;
s’effectue sur le tamis placé au-dessus de la bassine ou du plan d’eau. Le refus (fragments
de roche) est observé avant d’être rejeté hors de l’eau ; en cas de minéralisation visible,
des échantillons sont conservés.
o la concentration : les éléments inférieurs à 5mm sont mis dans le pan ou dans une batée.
La concentration consiste à la séparation des minéraux lourds au moyen d’une batée ou
d’un pan par une série de mouvements giratoires harmonieux, entrecoupés de
mouvements circulaires rapides, destinée à concentrer les minéraux lourds au centre du
pan ou de la batée. La concentration au pan (forme tronconique) présente plus davantage
qu’à la batée (forme conique) : faible besoin d’eau, meilleure récupération à cause de ses
rainures qui tendent à retenir les minéraux lourds, ... Le produit issu du lavage après
évacuation du liséré blanc est appelé concentré. Il se présente sous la forme d’une
languette étalée.

Examen du concentré

Les minéraux se présentent sous plusieurs formes : paillettes, grains, de fragments de prisme, …
- Pépite : grain de dimension supérieur à 2 mm ;
- Grain : parcelle présentant 3 dimensions définies (petit grain inférieur à 1 mm sinon gros grain) ;
- Paillette : parcelle ayant une surface apparente mais sans épaisseur reconnaissable à la loupe ; on peut
les compter à la loupe binoculaire
- Point : particule sans dimensions déterminables à la loupe ;
- Couleur : particules très fines reconnaissables qu’à la loupe binoculaire ou par l’ensemble de leur
couleur si elles abondent.

 Séchage du concentré : au labo à l’étuve ou sur le terrain au soleil ou au feu de bois dans un pan ou un
récipient en évitant l’élimination de certains minéraux ou l’ajout d’esquilles métalliques du récipient ;
17
 Soufflage : le concentré sec est soufflé afin d’éliminer les déchets (poussières et minéraux blancs légers).

 Conditionnement du concentré : dans un sachet plastique en prenant soin de le numéroter en glissant


dans le sachet une étiquette portant le numéro. Une erreur de numérotation rend tout ou partie des résultats
inexploitable.

 Pesée au labo avec une balance de bonne précision. Si le concentré contient des pépites, celles-ci sont
pesées et emballées séparément ; leur poids étant indiqué sur l’étiquette du reste du concentré.

 Quartage : le concentré (sans pépite) est divisé en quatre (4) parties et une partie fait l’objet
d’investigation. Les trois quarts sont stockés pour servir d’archives avec toutes les données précédentes.

 Séparation : sur la fraction retenue, on opère une séparation densimétrique et magnétique pour obtenir
trois (3) groupes de minéraux :
o les minéraux de densité comprise entre 2,2 et 3 ,3 ;
o les minéraux de densité supérieure à 3,3 et attirables à l’aimant ;
o les minéraux de densité supérieure à 3,3 et non attirables à l’aimant.
Pour chacun de ces groupes, l’abondance de chaque minéral est observée à la loupe.
NB : en P.A. stratégique, l’objectif demeure qualitatif.

d. Résultats
- Une carte de prélèvement à l’échelle 1/50.000 ;
- Une carte de minéralisation : après lavage du gravier, par des couleurs, figurés ou symboles, représentant les
minéraux économes (et/ou traceurs utiles à la cartographie).
Les points d’accrochage identifiés feront l’objet d’un contrôle par la prospection dite volante.

2. Prospection alluvionnaire volante

a. Généralités
Cadre : contrôle rapide d’un indice alluvionnaire pour juger l’intérêt de l’indice.
Objectif : déterminer sommairement l’extension de l’indice et les niveaux de concentration (teneurs) dans sa
zone d’extension.

b. Moyens
 Humains :
- 1 prospecteur en chef ;
- 3 à 4 chefs d’équipe pour assister le prospecteur en suivant l’exécution des travaux :
o positionnement des puits – son grand axe ..... au lit ;
o dégagement du pourtour du puits ;
o bonne disposition des tas ;
o éviter le mélange des couches ;
o atteindre le bed-rock car possibilité d’existence de plusieurs couches de gravier ;
o exhaure du puits en cas de venues d’eau ;
o stabilisation des parois instables par boisage ;
o description du gravier ;
o homogénéisation du gravier ;
o respect des consignes de sécurité : port da casque, interdiction de faire un feu prêt du puits à
cause du risque d’asphyxie, vérification le matin avant de descendre dans le puits que l’air est
respirable et qu’il n’y a pas de reptiles en y descendant une bougie allumée, …
- 30 à 40 ouvriers pour foncer les puits, laver le gravier et transporter le matériel et les échantillons.

 Matériel : pelles, tamis de 5mm de maille (diamètre 30cm), pans ou batées en acier inoxydable, bassines
métalliques pour récupérer les rejets, machettes, boussoles, étiquettes, markers, pioches, seaux, cordes...

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c. Méthodologie de mise en œuvre
 Technique de prélèvement : puits isolés.
 Localisation des puits : en amont de l’indice, en remontant le cours d’eau :
o en fonction de la régularité de la minéralisation, tous les 100, 200 ou 500m un puits isolés
dans le lit sec ou asséché (par dérivation) du cours d’eau si sa largeur le permet ;
o un (1) puits isolé sur chaque berge convexe de deux (2) méandres successifs ; un 3ème
puits représentative d’alluvions anciennes peut être implanté sur l’une des rives concaves.

Remarque : Si le dépôt forme un flat, des lignes de puits perpendiculaires au lit du cours d’eau peuvent être
ouvertes successivement. Une première ligne est ouverte, des puits sont foncés à 5 ou10m
d’intervalle et le gravier lavé. Si la ligne est payante, une deuxième ligne est ouverte à 100, 200, 400,
voire 1000m d’intervalle en fonction de la répartition de la minéralisation, ainsi de suite jusqu’à la
découverte d’une ligne non payante : on parle alors de prospection semi systématique. La
prospection par puits isolés reprend dès lors qu’une ligne de puits entière s’avère stérile.

NB :
- A la fin des travaux de fonçage du puits, remblaiement du puits par le stérile.
- La présence de boulders (gros galets) nécessite de porter une section de 0,8m x 0,5m à 1,20 x 1,00m. De plus,
ces boulders seront lavés sur le gravier et mis en tas séparément pour être observés.
- Lorsqu’il n’est pas possible de faire des puits, on procède par des sondages.
- A la batée, la concentration doit être poussée avec délicatesse à cause de l’absence de rainures.
- Lorsque les travaux concernent le diamant, il faut faire attention aux anciens chercheurs d’or qui ont tendances
à trop pousser la concentration, donc à éliminer le diamant.

d. Résultats

 Calcul de la teneur au gravier ou teneur en place pour chaque puits


La concentration en substances utiles doit être évaluée. Après le lavage, l’abondance de chaque minéral est
évaluée pour être exprimée selon l’échelle de sensibilité suivante :
- En masse pour les substances précieuses en quantité mesurable (mg d’or, carat de diamant)
- En % de la fraction examinée.
- En nombre de grains ou de poussières ou de couleurs lorsque la quantité n’est pas mesurable (or,
cassitérite, ilménite…

La teneur au gravier ou teneur en place est la quantité de minéral présente dans 1m3 de gravier en place.
Remarquons que lorsque le gravier est extrait, il se foisonne.

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 Les résultats diffèrent selon qu’on souhaite localiser une concentration alluvionnaire ou un gîte primaire :

 Localisation d’une concentration alluvionnaire


- Carte de prospection : carte de localisation des puits avec indication des teneurs (utilisation de
figurés…) ;
- Estimation préliminaire des réserves si les travaux de prospection semi systématique ont été menés.

 Gîte primaire : la prospection alluvionnaire peut être utilisée comme guide pour sa localisation.
- Carte de fréquence à l’échelle 1/2000 à 1/25000 : c’est une carte de prélèvements sur laquelle sont
indiquées les teneurs et les mouvements des matériaux. Ces mouvements de matériaux est le résultat de diverses
études complémentaires dont la synthèse facilite la détection du gîte primaire :
o étude sommaire des dépôts secondaires : types de dépôts, épaisseur du stérile et de gravier,
largeur des flats, nature du bed-rock, observations géologiques des fragments rocheux
transportés, observations topographiques ;
o Etude du réseau hydrographique : débit, longueur, largeur, pente, régime, conditions
d’alluvionnement ;
o Etude du degré d’usure et de la taille des minéraux ;
o Recherche d’une paragenèse significative : U – Au ; U – Th ; W – Mo – S ;
Zn – Pb – Ag (BPG) ; Cr – Ni – Pt – Diamant.

3. Prospection alluvionnaire systématique

a. Généralités

Cadre : des teneurs supérieurs à la tlim (teneur limite d’exploitabilité) ont été identifiés, il faut déterminer les
caractéristiques physiques du corps minéralisé pour déterminer les conditions de son exploitation.
Objectif : calcul des réserves.

b. Moyens Humains et Matériels


Identiques mais plus importants en nombre (jusqu’à 80 personnes).

c. Méthodologie de mise en œuvre

Les travaux se déroulent sur une superficie restreinte du flat.


- Etablissement d’une grille de prospection
o Layon de base LB ouvert dans la direction générale du cours d’eau à partir d’un repère fixe pris comme
point de référence (pont, pilonne électrique, source d’un cours d’eau, borne kilométrique,…) ;
o Ouverture d’un réseau de lignes de puits perpendiculaires au LB d’un bord du flat à l’autre.
L’équidistance entre les lignes de puits est de 25, 50, 100, 200 ou 400m en fonction de la régularité de la
minéralisation ;
o Levé topographique précis ;
o Positionnement des puits comme précédemment : leur espacement est de 5m 10m ou 20m toujours
selon la régularité de la minéralisation.
o Fonçage des puits en veillant à la régularité et à la verticalité des parois ;
o Levé des limites du flats.
o Etablissement de la coupe lithologique du puits avec description détaillée : couleur, nature des éléments,
% éléments fins et des éléments grossiers, présence de boulders, épaisseur de chaque couche, stérile ou
gravier, section supérieure du gravier, section inférieure.
o Lavage au sluice ou au jig du gravier pour chaque puits et pesée de la substance utile obtenue.

NB : les lignes de puits et les puits sont numérotés. En P.A., les travaux sont exécutés de l’aval vers l’amont du
cours d’eau. Le flat peut être divisé en zone ou en secteur et la numérotation pourra en tenir compte.
Exemple L1 G1 : premier puits à partir du LB sur la ligne de puits L1 sur le côté gauche de la ligne de base
quant on se place à contre-courant.

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d. résultats

- Carte de prospection (1/2000) indiquant par chaque puits l’épaisseur du stérile et de gravier de même que la
masse de substance utile obtenue, puis l’exploitation des résultats du calcul des réserves.

- Calcul des réserves


o La teneur au gravier ou teneur en place (t)

Détermination du volume de gravier d’un puits :


• aisée lorsque les parois du puits sont régulière

• Lorsque les parois sont trop irrégulières par la


présence de boulders, l’estimation du volume du
gravier sera plus précise par la décomposition en
volumes élémentaires Vgj

o La teneur à l’excavé (t)

Elle permet de réaliser des calculs économiques dans la mesure où elle permettra de tenir suite des opérations
sur le stérile.

Exercice 9 : Dans un carnet de prospection, on a pu lire les informations suivantes à l’issue d’une campagne
alluvionnaire. Commenter et exploiter ces infos.

Section prévue : 1,20m X 0,80m


Section Epaisseur Couleur Observations Masse (g)

Supérieure Inférieure Stérile Gravier
- 30% d’éléments grossiers
L4 G3 1,10m x 0,76m 1,05m x 0,65m 1,48m 0,85m Jaunâtre - présence de boulders 223
- foncé jusqu’au bed-rock

21
• Evaluation des réserves
Plusieurs méthodes permettent d’évaluer les réserves des gîtes alluvionnaires parmi lesquelles la méthode des
rectangles, la méthode des trapèzes et la méthode des courbes d’isoteneur ou isogrades. La méthode des
rectangles fournit des résultats assez voisins de la réalité. Le contrôle ultérieur des opérations alors est aisé et
rapide. Elle permet la délimitation de la zone minéralisée sur une carte grâce au principe des zones d’influence
dont elle tire son nom de la forme rectangulaire.

DEVOIR DE MAISON OU SORTIE DE TERRAIN

II. Prospection éluvionnaire

Elle est dans son ensemble identique à la prospection alluvionnaire, mais varie avec le type de minerai
éluvionnaire et les buts à atteindre.

1. Le minerai éluvionnaire

Il peut une présenter sous 3 aspects :


 à l’état libre dans la masse d’éluvions comme produit de la désagrégation est d’un faible transport : la
méthode est identique aux opérations alluvionnaires. Les puits sont foncés jusqu’à la roche mère
qu’on entame sur 15 à 25cm. La totalité du gravier extrait de chaque puits est lavée : la fraction fine
est concentré comme en alluvionnaire et le gravier propre restant sur le tamis dans le bac d’un sluice
ou d’un jig est récupéré, examiné et stocké pour des études ultérieures.

 à l’état d’inclusion dans les fragments de la gangue du gîte primaire, les terres alluvionnaires (ciments) étant
stériles : l’analyse est alors analogue à la recherche des gîtes primaires : la masse terreuse est éliminée ;
seuls les fragments de gangue sont échantillonnés, broyés et concentrés. Le broyage se fait à sec ou
sous eau dans un mortier en fer ou en acier inoxydable jusqu'à obtention d’une poudre de (< 1mm).
C’est cette poudre qui est par la suite concentré par vannage ou panage éventuellement.

 par la combinaison de ces deux types (gîtes de type mixte) : on recherche la teneur du gravier éluvionnaire
en substances utiles libres et incluses (par sluicing et broyage).

22
2. objectifs de la prospection éluvionnaire

Les objectifs peuvent être de deux ordres :


 Localisation et cubage d’un gîte éluvionnaire : méthode identique à la méthode alluvionnaire (sur
les flancs de colline) ;
 Approche d’un gîte primaire (recouvert par les éluvions) : la localisation est alors fonction :
- la distribution croissante des teneurs éluvionnaires ;
- la netteté des contours des minéraux ;
- de la taille croissante, de l’aspect plus ou anguleux des fragments de roche format la
gangue de minerai primaire ;
- de la concentration croissante des fragments de roche.

Remarque : La découverte du gisement primaire marque la fin de la prospection éluvionnaire. La découverte


est beaucoup plus facile avec la prospection géochimique et est donc généralement faite par elle. Cependant
quelques observations simples sur le minerai éluvionnaire peuvent y contribuer :

 l’arrêt de la minéralisation et des blocs angulaires de gangue sur une pente recouverte d’éluvions récentes
montre que l’on se trouve sur le gîte primaire ;
 la présence de la minéralisation sur les deux flancs d’une colline indique que le gîte primaire occupe ou
recoupe la crête de la colline ;
 dans le cas d’éluvions anciennes formant sur une zone bien nivelée, seules .les parties payantes du gîte
éluvionnaire sont cubées ; le gîte primaire est alors découvert par son exploitation.

NB : les formations du littoral sont également l’objet de prospection minéralogique à la recherche de minéraux
denses. Toutefois sa mise en œuvre requiert l’utilisation de sondages (à la tarière ou des sondeuses légères).
L’évaluation des gîtes se fait alors comme dans le cas des sondages.

23
CH3 : PROSPECTION GEOCHIMIQUE

I. Objets et méthodes

1. objets

Elle est basée sur la présence autour d’un gîte, d’une enveloppe de minéralisation primaire (auréole primaire) et
d’un halo de dispersion secondaire (auréole secondaire).
L’auréole primaire est liée aux phénomènes de mise en place de la concentration minérale (exemple : altération
hydrothermale). Son extension autour du corps minéralisé varie du mètre (filons et petits sills) à des centaines de
mètres (grands ensembles et districts miniers). Son étude se fait par les sondages.

L’auréole secondaire contient des fantômes de la minéralisation suite à des phénomènes altération superficielle et
de géomorphologie (dispersion secondaire à la fois mécanique et chimique).

Elle peut s’étendre jusqu’à plusieurs kilomètres (+ de 10km) de la source. Ainsi, le gisement nickélifère de
BIANKOUMAN présente des anomalies de Ni perceptibles dans les sédiments de ruisseau jusqu’à 2,5km du
gisement minéralisé. Dans certaines conditions, les éléments associés dans un même gîte donneront des
anomalies non superposables à cause de leurs mobilités qui peuvent être totalement différentes. Ainsi le zinc et
le plomb bien que fréquemment associés dans les gîtes. Cependant le zinc est beaucoup plus mobile que le
plomb. Dans des conditions d’altération superficielle, il sera donc lessivé tandis que le plomb donnera une
anomalie à l’aplomb de la minéralisation. L’anomalie secondaire dépend donc certes du chimisme primaire,
mais également des conditions d’oxydation et de mobilité et des conditions de piégeage. Ainsi, il arrive
que les éléments de minéralisation secondaire donnent un corps réformé en concentrant fortement les éléments
chimiques métallifères arrachés aux corps primaires et ainsi un gisement supergène qu’il faut savoir attacher à la
minéralisation primaire.

24
La prospection géochimique ne localise pas directement le corps minéralisé. Elle vise à capter dans un
premier temps des signes que le prospecteur interprète comme des attributs de gisement caché ou comme des
critères géologiques favorables à la mise en place d’un gisement. Ainsi l’enveloppe formée par le gîte primaire,
l’auréole primaire et le halo de dispersion secondaire constitue un guide vers la minéralisation primaire. C’est
l’auréole secondaire que la prospection géochimique cherche à mettre en évidence à travers l’échantillonnage de
matériaux de l’écorce terrestre (sols, sédiments, eau,…).
La géochimie reste à ce jour la méthode de prospection la plus utilisée dans le monde et les pays tropicaux où les
roches dans leur majorité sont couvertes par un épais profil d’altération ne font pas exception. On évalue à plus
de 90 millions le nombre d’échantillons collectés chaque année à travers le monde et à 50.000 celui en Côte
d’Ivoire.

2. méthodes

La prospection géochimique est une méthode de recherche de gîtes métallifères cachés par le dosage d’un ou
plusieurs éléments chimiques d’échantillons de matériaux de l’écorce terrestre. Selon le matériau prélevé (sol,
eau, gaz, roches, …), on distingue plusieurs techniques :

• roche :
• sol :
• sédiments de ruisseau :
• eaux :
• gaz :
• plantes :
Remarque : En dehors de la géochimie alluvionnaire et de la géochimie sol, les autres techniques ne sont
généralement pas utilisées en Côte d’Ivoire.

3. but

Son but est la mise en évidence d’anomalie géochimique. Une anomalie géochimique est simplement une teneur
plus élevée (anomalie positive) ou plus basse (anomalie négative) que le fond géochimique ou background.
Autrement dit les anomalies sont constituées par les populations dont les teneurs contrastent fortement avec
l’environnement qui forme le fond géochimique.

Différentes anomalies géochimiques

25
Une anomalie géochimique n’a pas forcement une origine métallogénique. Elle peut :
- provenir d’une pollution (effluent d’usine, produits phytosanitaires, engrais…) ;
- provenir d’une contamination (déblais, routes, exploitations minières...) ;
- être formationnelle : liée à une formation géologique mais sous une forme minérale (Cu sous forme
silicates dans roches basiques) ou gîtologique (dispersion fine) qui ne rend pas la récupération du métal
intéressante.

Le prospecteur doit don être capable de distinguer une vraie anomalie.

II. Séquence des travaux

En reconnaissance comme en travaux de détail les investigations d’une campagne de prospection géochimique
suivent le schéma suivant :

1) Sélection des éléments à rechercher et des techniques à mettre en œuvre : détermination du type
d’échantillon selon le climat (fraction fine ou grossière des sédiments, horizon A1, A2, A3 pour les sols,
eaux souterraines ou de surface : étangs, lacs, …), définition de la sensibilité et de la précision requises
pour les analyses (liées au Labo), méthodes d’analyse.
Ces choix sont faits sur la base des coûts, des caractéristiques géologiques, du type de labo disponible et de l’expérience en
régions similaires.

2) Mise en place d’un programme préliminaire ou études d’orientation : échantillonnage en surface


ou dans les puits et tranchées pour déterminer le niveau de fiabilité, les facteurs de bruits de fond et le
fond géochimique. Le bruit de fond est lié aux instruments de mesure, aux méthodes de labo et aux
conditions de manipulation des échantillons : il peut donc être représenté par la plus faible teneur
détectable par le labo.

3) Mise en œuvre sur le terrain de l’échantillonnage selon une grille bien déterminée.

 En reconnaissance générale : par des prélèvements le long d’itinéraires à large maille en se


servant au mieux des voies de communication naturelles ou artificielles), en acquérant des
informations d’ordre géographique (réseau hydrographique, relief, …), géologique (nature des
formations,…) et pédologique (type d’altération, nature des sols, ...) ; tous les types d’échantillons
peuvent à ce stade être prélevés.

 En stratégique : échantillonnage caractérisé par une densité de prélèvement la plus régulière


possible couvrant la zone à prospecter (au moins un (1) échantillon au km2). Pour ce faire, une
grille kilométrique est superposée à la zone et des échantillons généralement stream sont
collectés. Cependant pour certaines raisons ou plus généralement lorsqu’il est impossible de
prendre un échantillon stream, des échantillons sol peuvent partiellement être prélevés en zones
basses ou en pente plutôt qu’en crête ; la densité de prélèvement étant augmentée. Pour la
collecte des échantillons, des itinéraires sont choisis de façon méthodique :
• Itinéraires le long du réseau hydrographique secondaire : prélèvements stream en
amont des confluences pour caractériser le bassin du cours secondaire.
• Layons recoupant les cours d’eau (exemple : espacés de 2km) : prélèvements sol à
maille régulière large (exemple tous les 500m) et aux intersections avec les cours d’eau.

NB : Le couplage de la prospection alluvionnaire est utile particulièrement pour certains métaux


dont les minéraux sont sous forme d’oxydes parce que donnant des résultats moins dispersés
qu’avec la géochimie et à des niveaux de teneurs plus élevés.

26
 En tactique : selon une maille carrée ou rectangulaire bien définie et un échantillonnage sol
systématique. La géochimie sol permet l’étude de l’ensemble des phénomènes associés à
l’environnement primaire du gîte. Une trop grande maille peut laisser passer entre ses mailles
une anomalie quand un surmaillage initial peut s’avérer vain, mais coûteux. La maille est fonction
du métal recherché. Ainsi une maille carrée initiale de 50m x 50m est courante pour Sb et W
quand pour Zn, Pb ou Cu, elle peut être de 200m à 400m. Le layon de base est parallèle à la
direction générale de l’allongement de l’anomalie (mais peut lui être sécant de 10 à 20°). Les
lignes de prospection sont ouvertes perpendiculairement au LB.

NB : Tous les éléments susceptibles d’avoir une importance pour l’interprétation des résultats
devront être décrits (cartographie de détail).

Exemple de grille de campagne tactique

27
4. Préparation des échantillons

a. Préparation : elle permet de limiter le volume et le nombre d’échantillons à expédier au labo et de


limiter ainsi les coûts d’analyse. Aussi procède-t-elle par :
 Séchage au soleil dans des récipients en plastique ; éviter les séchages rapides : si séchage au feu, prendre
des dispositions particulières pour éviter la cuisson de l’argile…
 Démottage (enlèvement des mottes) dans des mortiers et pilons en céramique sans écraser les grains
(stream et sol). Pour les roches, broyage à 125 µ dans des mortiers non polluants.
 Tamisage : séparation granulométrique (dans des tamis en acier inoxydable ou à maille en toile) pour
obtenir la fraction fine (...<125 µ) généralement analysée. Cependant cette limite peut varier selon le
climat ; ainsi une fraction plus grossière peut être souhaitée.
 Quartage : seule une moitié est expédiée au labo ; l’autre servira aux vérifications ultérieures si besoin est.

Remarque : Une séparation magnétique libèrent les échantillons de leur partie quartzo-argileuse non attirable à
l’aimant. De même une séparation densimétrique permet d’isoler les minéraux denses (Au, Cu,…).
La quantité nécessaire à l’analyse est fixée par le labo ; elle tourne autour de 40g.

b. Expédition : après avoir procédé à la codification des échantillons (si la numérotation choisie
n’est pas séquentielle), les échantillons numérotés sont alors expédiés au labo.

5. Analyse au laboratoire
Les analyses sont pratiquées dans les laboratoires afin de déterminer la teneur des échantillons en une
substance donnée (analyse mono-élément) ou en plusieurs substances données (analyse multiéléments).
Différentes techniques dont la colorimétrie, l’absorption atomique, la spectromètre d’émission plasma
conductif/inductif, le compteur Geiger -pour mettre en relief les substances radioactives- peuvent être
employées. Une fois. La technique utilisée doit être sensible et peu coûteuse. L’efficacité d’une campagne
peut se trouver totalement bouleversée par la technique utilisée. Les éléments à analyser doivent avoir été
identifiés.
L’insertion d’échantillons témoins uniquement connus du prospecteur permet de s’assurer de
contrôler les résultats ; par exemple un échantillon témoin pour 100échantillons, deux témoins pour 300
échantillons. (Par ailleurs, le contrôle des résultats auprès de plusieurs labos si possible permet de
s’assurer la fiabilité des résultats). L’insertion d’étalons à teneur connue permet également de contrôler
le niveau des teneurs fournies par le labo.
Au labo, l’échantillon subit d’abord une série d’attaques par des complexes pour libérer les éléments.

 Analyse multiéléments : généralement en phase de reconnaissance générale pour faire l’inventaire des
ressources minérales présentes dans une région ou voir le background ; ou en phases stratégique et
tactique par le dosage d’un élément et de sa paragenèse. L’échantillon est d’abord attaqué par le
complexe HF-HClO4-HNO3 qui détruit les silicates et libère les oligo-éléments. La spectrométrie
d’émission à partir d’une source plasma permet alors le dosage de 12 éléments prioritaires (
) et 10 éléments utiles de cartographie ( ).
La spectrométrie d’émission à lecture directe permet pour sa part le dosage de 7 éléments majeurs (
) et de 26 éléments traces (
).

 Analyse mono-élément : en phase tactique généralement. Technique : Absorption atomique.


En tactique : seul un petit groupe d’éléments est dosé : analyse mono-élément de l’élément
recherché ou analyse multiéléments (élément recherché plus d’autres utiles pour juger du caractère
métallogénique de l’anomalie. Par exemple, dosage de Ni en recherche de Cu.
Autres exemples :

28
6. Traitement statistique des données géochimiques

Trois (3) traits caractérisent les données géochimiques :


i. le grand nombre de données à compiler (pour une seule campagne 10.000 à 200.000 données)
ii. le manque de précision des données (puisque bien souvent la précision est sacrifiée au profit de la
vitesse dans la chaîne échantillonnage – préparation – analyse) ;
iii. le caractère aléatoire des résultats isolés liés aux deux (2) premiers traits.

Pour toutes ces raisons, on a recours à un traitement statistique dont l’objectif demeure l’établissement de la
carte géochimique. Celle-ci est obtenue à partir du report des teneurs sur un support transparent (papier calque)
posé sur un fond géologique et topographique.

L’analyse peut être mono-élément, bivariée ou multiéléments :


 En reconnaissance : mise en évidence des variations du fond géochimique et des principales
unités géochimiques pour la sélection des zones à prospecter en stratégique et le choix de la (des)
méthode(s) à employer (matériau à prélever, meilleure tranche granulométrique à analyser, …) ;

 En stratégique, la continuité de l’information sur toute l’étendue de la surface à prospecter


permet la mise en évidence des zones anomales en relation probable avec la minéralisation. Pour
se faire, on définit pour chaque unité géologique, un seuil d’anomalie (coupure à partir de laquelle
toutes les valeurs sont considérées comme anormales). La zone anormale est la surface
circonscrite par l’ensemble des valeurs anormales ; elle est obtenue à partir de :
- la carte de représentation des fonds géochimiques locaux ;
- la carte de report des valeurs brutes/corrigées d’un seul élément ou des valeurs des ratios d’un
groupe d’éléments étroitement associés (paragenèse significative : coltan – galène – blende ; …);
- la carte des isogrades ou carte des isoratios.

 En tactique : on vise à la délimitation exacte de l’anomalie en précisant son extension


superficielle et l’évolution des teneurs. La détermination des paramètres de distribution
(moyenne arithmétique et géométrique et les caractéristiques de dispersion (intervalle de
variation, écart-type, coefficient de variation, déviation géométrique) permettent l’estimation du
seuil d’anomalie. La présentation des résultats se fait alors par des cartes des isogrades. L’emploi
de couleurs présentant une gradation continue des faibles aux fortes teneurs permet de mieux
faire ressortir les contrastes.
NB :
 les détails essentiels (anciens travaux, indices de minéralisation…) sont à signalés sur les cartes qui
sont à réaliser élément par élément si plusieurs éléments ont été dosés.
 L’interprétation des résultats ne peut se faire indépendamment de la carte (ou de l’esquisse)
géologique.

Tracé d’une isograde

29
7. Echantillonnage additionnel sur les zones anomales
 En stratégique : retour à 1)
 En tactique : pour la confirmation sur le terrain des anomalies selon une maille plus serrée pour
affiner les contours de l’anomalie et déterminer le top de l’anomalie et rechercher son enracinement :
étude d’anomalie par des informations de subsurface pour voir si le top de l’anomalie définie en surface est le
reflet en profondeur d’un bed-rock minéralisé. On recoupe alors le top anomal par une série de
profils de tranchées et/ou sondages à la tarière. Par la suite, des sondages (destructifs puis carottées)
fourniront des informations profondes sur le gîte.

Les résultats des investigations géochimiques permettent au géologue de concevoir le modèle de gisement
possible ; cependant, il ne s’agit pas de faire une fixation sur le modèle préétabli, mais de prendre en compte les
données apportées par les travaux ultérieurs pour en tirer les conséquences métallogéniques et gîtologiques.

III. Mise en œuvre de l’échantillonnage

1. Stream – sédiment

a. Nature de l’échantillon : généralement une prise composite d’environ 200 à 500g d’alluvions
sableuses fines prélevées dans le lit vif à l’écart du courant ; ou colluvions dans la partie argileuse
des berges au contact de l’eau. Les argiles silteuses sont prélevées pour leur remarquable capacité
d’absorption de particules en suspension (colloïdes).

b. but : détection à l’échelle régionale ou semi régionale de larges zones à potentiel minéral en
centaines substances : Or, Zinc, Uranium etc. par la mise en évidence d’une anomalie.

c. Guide d’échantillonnage :
1- Sur une carte topo la plus précise possible, positionner les itinéraires et les points de
prélèvement ;
2- Les échantillons doivent être représentatifs du ruisseau (accident topo, obstacles
rocheux…) au centre du ruisseau autant que possible ;
3- Localiser l’échantillon ;
4- Associer à chaque échantillon un numéro unique qui figurera également sur le sachet
de conditionnement et sur une étiquette plastique glissée à l’intérieur du sachet ;
NB : Elle est à surveiller étroitement car une erreur peut rendre inutilisable tout ou partie des
échantillons collectés. La numérotation peut être relative en se référant à la localisation.
Exemple 1 :

Exemple 2 :

Elle peut être également séquentielle, i.e. un unique numéro est attribué à l’échantillon au
moment de sa collecte, puis repris lors du stockage, de l’analyse et de l’interprétation du
résultat. Dans ces conditions, un carnet de prélèvement pré-numéroté permet d’éliminer
les erreurs dues à la double numérotation.
Ex : 152, 153, …
5- Décrire l’échantillon et noter tous les renseignements qualitatifs (couleur, nature,
remblai, débit du cours d’eau, usines, travaux, …) dans le carnet d’échantillonnage ;
6- Eviter d’échantillonner la matière organique qui peut engendrer des effets de pépites ;
7- Eviter d’échantillonner le gravier qui s’accumule le long des méandres ;
8- Eviter d’échantillonner le sable blanc ;
9- Eviter d’échantillonner près de la confluence et remonter suffisamment le cours d’eau
10- Eviter le port des bijoux qui peuvent contaminer les échantillons ;
11- Conditionnement dans des sacs spéciaux résistants et étanches : sacs plastiques ou en
papier kraft pour les échantillons non humides ;
12- Se laver les mains après chaque prise.

30
2. Géochimie sol

a. Nature de l’échantillon : échantillonnage de 30 à 50g à la base de l’horizon A, i.e. dans la zone de


transition entre les horizons A et B en évitant la couche humifère superficielle. Le prélèvement
peut être réalisé directement en creusant dans le sol un trou de petit diamètre (environ 10cm) ou
par rainures horizontales ou verticales dans les puits et tranchées à l’aide d’un moule.

NB : L’horizon à prélever est fonction des conditions morpho-climatiques et donc varie nécessairement
selon qu’on soit en zone tempérée, équatoriale et tropicale. En Afrique occidentale, la profondeur
adoptée est environ 40cm. En présence de recouvrement allochtone, recourir à d’autres possibilités :
prélèvement des fractions grossières des sols dans le pays désertique à recouvrements éoliens ou en zone
de glissement de terrain, prélèvement de l’horizon C à l’aide d’une tarière.

Profil d’un sol latéritique

b. But : les sols représentant des aires plus limitées, ils sont favorables à la délimitation de la
source anomale. Par ailleurs, elle demeure indispensable à la recherche minière d’autant qu’elle
permet d’affiner la carte géologique.

c. Guide d’échantillonnage :
13. Eviter d’échantillonner les sols fortement évolués (cuirasses latéritiques, …) sauf dans un but particulier ;
14. Eviter de prélever les sols déplacés (recouvrements allochtones) ;

N.B. : En cas d’impossibilité de prise d’échantillon à une position donnée (rivière, ravin, obstacles), se déplacer
latéralement à gauche ou à droite sans excéder la moitié de l’équidistance.

3. Lithogéochimie

a. Nature de l’échantillon : sain ou altéré (horizon C). Trois types d’échantillonnages peuvent
être effectués sur la roche en place : esquilles d’affleurement, rainures de tranchée, carottes ou
cuttings de sondages.

b. But : recherche de minerai ou du halo primaire.

c. Guide d’échantillonnage :

4. Autres techniques

a. Hydrogéochimie : l’échantillonnage des eaux reste l’une des plus anciennes méthodes en
prospection géochimique bien qu’actuellement elle ne soit pas assez largement utilisée. Elle
concerne les eaux de surface et les eaux souterraines.

31
 Les eaux de surface : collectage aisé, mais handicap lié à leur instabilité à brève échéance. Les
facteurs qui contrôlent la quantité de métal dissoute dans ces eaux sont le PH, T et les complexes
organiques qui sont difficiles à évaluer. Le contenu métal est relativement faible comparé à celui
des sols et des sédiments de ruisseau. De plus, les saisons ont un impact important sur la teneur
en sels minéraux. D’une manière générale, ces sels augmentent grandement pendant les saisons
de pluies. Malgré ces handicaps, elle est utilisée comme guide (en recherche d’uranium par
exemple) dans les pays du nord (USA, ex URSS, CANADA, France).
 Les eaux souterraines : généralement à cause de leur faible PH, elles renferment plus de métaux
que les eaux de surface. L’échantillonnage se fait à la sortie de la source en évitant toute
contamination.

b. Phytogéochimie

L’échantillonnage des végétaux revient de fait à une investigation des sols et des eaux souterraines. Dans
les zones désertiques, les racines des plantes et des arbustes atteignent des profondeurs de l’ordre de 20 à 25m.
L’échantillonnage des végétaux permet donc d’échantillonner les conditions chimiques totalement masqués par
les sédiments de surface notamment dans les zones où les sols sont déplacés.
L’idée repose sur le fait que les plantes extraient les éléments métalliques qui remontent dans les branches et
feuilles. Dans l’absolu, les espèces d’arbre à racines pivotantes qui s’enfoncent profondément jusqu’à atteindre la
nappe phréatique se sont révélées les plus utiles à l’opposé des plantes à racines radiaires et superficielles.
L’échantillonnage consiste à recueillir 100g prélevés sur le même organe (feuilles, jeunes brindilles…). Au labo,
l’échantillon est grillé, réduit en cendre et analysé. L’interprétation reste cependant beaucoup plus complexe que
pour les autres techniques.

c. Atmogéochimique
Des gaz provenant d’horizons profonds s’échappent du sol, notamment à travers les fractures. Ils
rendent comptent des horizons traversés et de phénomènes tout à fait insoupçonnables en surface. Son intérêt
majeur se trouve donc dans la recherche de gisements profonds.

32
CH 4 : PROSPECTION GEOPHYSIQUE

33
34
35
CH 5 : TRANCHEES ET PUITS

Les tranchées sont des fosses de section rectangulaire, de profondeur et de largeur généralement faibles
(rarement supérieure à 6m) devant la longueur qui peut être métrique ou atteindre plusieurs centaines de mètres.
Elles sont creusées manuellement pour les plus petites ou mécaniquement à l’aide d’engins de terrassement
(bulldozers).
Les puits sont des fosses dont la profondeur est généralement la dimension la plus importante, la section étant
relativement plus faible. Tous les deux permettent de préciser l’extension d’une minéralisation à partir d’un ou
plusieurs indices ponctuels en interceptant l’horizon minéralisé. Ils représentent donc des méthodes
d’investigation utilisées lors d’opérations tactiques d’étude de l’évolution verticale de la minéralisation le long
d’un profil d’altération en étude d’indice ou en recherche d’indices sur anomalie. L’étude d’indice permet de
juger l’intérêt d’une découverte et la recherche d’indice sur anomalie à circonscrire l’horizon minéralisé en
subsurface (rechercher du minerai).

I. Généralités

1. Etude d’indice

La prospection au marteau a mis en évidence un indice sur un affleurement, par exemple une occurrence
minérale. L’affleurement ayant une étendue limitée dans l’espace, il est important de déterminer son
prolongement et son pendage, en particulier pour les corps minéralisés dont la largeur est la dimension la plus
faible et qui sont recouverts par plusieurs mètres de terres. Il est alors commode de procéder rapidement à une
étude d’indice en creusant un puits de part et d’autre de l’affleurement dans l’allongement probable des indices
(i.e. dans l’axe de l’affleurement) à une dizaine de mètres de l’affleurement primitif ; le puits doit être
perpendiculaire à la direction des épontes – décaper donc si nécessaire. Une telle fosse de petite dimension (1,5 à
2m de long) peut être creusée manuellement (pelle, pioches) jusqu’à intercepter le bed-rock.
Lorsqu’on ignore la direction à donner aux tranchées, on commence par creuser deux (2) puits à section
rectangulaire en « équerre », i.e. se recoupant à angle droit.

Remarque : à défaut d’une vérification rapide de l’indice, la location d’engins de terrassement (bulls ou pelles)
pourra être envisagée, pour creuser des tranchées au cours d’une autre campagne, en particulier si
les indices abondent et ne sont pas isolés, éventuellement dans des zones hostiles peu accessibles.

Lorsqu’on recoupe du minerai ou un indicateur de minerai (gossan), l’échantillonnage se fait par rainurage
vertical ou horizontal par saignée au burin ou au marteau, sur les parois ou le fond du puits ou de la tranchée, en
fonction de la forme de l’affleurement (filon, filon-couche, amas, …) par passes métriques ou plus ; les rainures
sont larges d’environ 15cm et de profondeur identique. Ainsi :
• minéralisation liée à un niveau stratigraphique ou à un filon-couche horizontal : rainurage vertical ;
• minéralisation dans la partie inférieure de la tranchée ou en contexte plissé ou encore filon vertical ou
minéralisation disséminée : rainurage horizontal ;
• puits : rainurage métrique horizontal et vertical ;
• filon : Après avoir dégagé le filon sur une hauteur d’environ 50cm et enlevé sa partie supérieure
décomposée et diaclasée, on rend plane la surface à rainurer, on lave à l’eau et à la brosse en chiendent et
on rainure (rainure perpendiculaire aux épontes et espacé de 1 à 5m) ;
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• affleurement plus ou moins plat : on procède de la façon précédente avec la rainure perpendiculaire à
l’allongement de la minéralisation.
• couches minéralisées verticales ou peu inclinées : rainurage vertical sur les parois à intervalle de 1 à 5m.

N.B : en étude d’indices, quand le terrain est peu accidenté et à couvert végétal clairsemé, l’échantillonnage peu
se faire par prélèvement de cuttings de trou de foration grâce à un marteau perforateur. On échantillonne
alors sans avoir besoin de décaper l’affleurement sauf pour des échantillons plus précis où il faut au
préalable creuser des tranchées. Pour les formations tendres, on peut procéder par sondages à la tarière.

Des observations pétro-structurales (descriptions, mesures diverses dont pendage) et de recherches de


minéralisations sont alors faites et consignées sur la fiche d’indice pour servir plus tard aux interprétations. Les
données géologiques permettront d’affiner l’esquisse ou la carte géologique et les données minières
renseigneront sur la continuité de la minéralisation.

2. Recherche d’indices sur anomalie

Une campagne tactique géochimie-sol permet de délimiter en surface la source d’une anomalie géochimique.
L’implantation de tranchées peut être envisagée pour localiser recouper le corps minéralisé à partir de l’étude de
l’évolution de l’horizon minéralisé. C’est la recherche d’indices sur anomalie. Pour ce faire, une tranchée doit être
implantée au niveau du top anomal et éventuellement d’autres au niveau des points de forte valeur géochimique
(forte anomalie) de façon à recouper les structures ou l’allongement de l’anomalie. Très souvent, elles sont
implantées sur les layons transversaux. Ainsi, leur numérotation se fait par rapport à la grille de prospection
géochimique. Leur grande dimension justifie qu’elles soient creusées à l’aide de bulldozers. Elles sont à ce stade
rarement menées jusqu’au bed-rock et l’échantillonnage se fait pareillement qu’en étude d’indice par rainurage
vertical et/ou horizontal sur les parois de tranchées par passes généralement métriques à l’aide d’un moule. Pour
une ancienne tranchée reprofilée lors de récents travaux, il peut être préférable d’échantillonner sur le fond de la
tranchée. Ces tranchées doivent impérativement être levées.

a. Coordonnées d’une tranchée

b. Levé d’une tranchée

Le levé doit être :


• pédologique : description des différentes couches du sol ;
• géochimique : évaluation du potentiel économique et minier de la tranchée ;
• géologique : fiche technique éventuelle de l’affleurement dans la tranchée ;
• topographique : permet la représentation de la tranchée. Le levé topo peut se faire à l’aide d’un altimètre
ou d’une corde à niveau : sur un regard de la tranchée, une horizontale de référence est choisie et
graduée mètre par mètre. A chaque mètre, la corde à niveau permet de mesurer la distance verticale entre
le bord de la tranchée et l’horizontale (H1) et la distance entre l’horizontale et le fond de la tranchée (H2).
37
Si l’horizontale touche le fond ou le bord de la tranchée, on continue en prenant une seconde
horizontale à partir de cet endroit et ainsi de suite sur toute la longueur de la tranchée. H1 et H2 sont
positifs ou nuls.

Exemple :
La première horizontale longue de 4m touche le bord de la tranchée. La seconde horizontale touche la fin de la
tranchée à 2 m du fond. Les mesures H1 et H2 sont consignées dans le tableau ci-dessous.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
H1 (m) 2,1
H2 (m) 1,3

c. Représentation d’une tranchée

Le levé du regard d’une tranchée permet de représenter la tranchée à une échelle bien définie, par une couche
longitudinale (plan passant par la longueur). il sera indiqué le regard représenté et l’orientation de la tranchée.

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CH 6 : SONDAGES

Les sondages constituent une technique de recherche qui permet d’étudier les compartiments de l’écorce
terrestre dont l’exploration serait autrement impossible, sinon lente et onéreuse. Le sondage procède par
foration d’un trou de petit diamètre et de profondeur très importante avec remontée de matériaux profonds.
Il existe plusieurs types de sondages qui se repartissent entre sondages destructifs avec remontée de cuttings
(débris de roche) et sondages au diamant avec remontée de carottes (tiges de roche).

I. Types de sondage

1. Sondage à la tarière

Il met en œuvre une vis (sans fin) introduite dans le sol à l'aide d'une foreuse hydraulique ou pneumatique.
Généralement utilisée pour réaliser des prélèvements pédologiques, environnementaux ou pour poser des
piézomètres, la tarière se prête initialement l’étude des formations superficielles tendres peu indurées (marnes,
argiles). Toutefois il existe de nos jours des modèles adaptés à la traversée des terrains meubles (sables, alluvions)
et durs (tourbes, calcaires).

La tarière est initialement utilisée pour de petites profondeurs (moins de 10m), cependant des modèles
perfectionnés comportent des tiges filetées qui se visent bout à bout permettant d’atteindre de profondeurs plus
importantes. Sur certains modèles, un tube carotté permet même de prélever des échantillons de roches altérées
en vue d’une analyse géochimique et/ou lithologique. Les trous de foration excèdent rarement 25mm de
diamètre. La motorisation de certaines tarières leur permet de nos jours d’opérer en grand diamètre pour des
profondeurs allant jusqu’à 100m.

2. Sondages à percussion

Ils sont aussi appelés sondages percuto-rotatifs puisque la percussion fournit la poussée nécessaire à
l’avancement du taillant quant la rotation du train de tiges permet au taillant d’attaquer une autre partie saine de
la roche, située immédiatement sous ses saillies. Le compresseur est un élément fondamental qui fournit l’air
comprimé ; c’est ce dernier qui génère des mouvements descendants et ascendants à un marteau agissant sur un
engin coupant (trépan) ou broyeur (sabot) - en acier trempé avec des saillies en tungstène - placé au bout du
train de tiges au fond du trou.
Il existe des sondeuses marteau hors du trou (faible profondeur, déviation parfois très accentuée, faible coût,
souvent utilisées en reconnaissance préliminaire des indices affleurants ou subaffleurants) et des sondeuses
marteau fond du trou (profondeur importante -150m- en sondage vertical et 100m en incliné notamment avec
de faible déviations, de coût relativement faible.

39
Les débris de roche remontent à la surface soit par l’intérieur du train de tiges soit entre le train de tiges et les
parois rocheuses.

Y:

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3. Sondages carottés

Aussi appelés sondage au diamant, cette technique utilise en bout du train de tiges une couronne cylindrique aux
bords incrustée de diamant (généralement artificiel) qui s’enfonce dans la roche sous l’effet combiné de la
rotation du train de tiges et d’une pression continue exercée sur le train de tige. Ce type de sondage n’est pas
destructif ; la couronne découpe la roche sous la forme d’une tige appelée carotte qui se loge dans un
compartiment spécial appelé carottier situé dans l’espace annulaire de train de tiges. Après 3m de foration, le
carottier est repêché grâce à un dispositif à câble, évitant ainsi, de remonter l’ensemble du train de tiges. La
carotte est alors soigneusement retirée, cassée et classée dans des caisses conçues à cet effet.

L’équipement est constitué par ailleurs :


- d’un générateur qui assure la rotation du train de tiges ;
- d’une pompe à eau qui par injection continue et abondante d’eau assure le refroidissement de la tête
foreuse et le nettoyage des débris de roche dans le trou ; cette eau généralement appelée boue de forage
est une solution d’eau et de bentonite ;
- une sondeuse qui comprend un derrick de levage sur lequel est monté le train de tiges.
Lors du forage, pour vérifier l’inclinaison adéquate du trou de forage, un appareil est envoyé en
profondeur pour une prise d’images qui sont analysées par la suite.

La foration Diamond Drill utilise différents diamètres.

Dénomi- Diamètre (mm)


Observation
nation Trou Carotte
AQ 48 27
BQ 60 36,5
NQ 75,7 47,6
HQ 96 63,5
PQ 110 80

41
Les sondages carottés offrent de nombreux avantages :
- observation directe de l’ensemble des roches recoupées ;
- établissement d’une coupe géologique détaillée, complète et précise ;
- possibilité d’études complémentaires (structurales, pétrographiques, géotechniques) ;
- examen direct et détermination des caractéristiques des minéralisations traversées (géométrie,
métallogéniques, gîtologiques…) ;
- détermination de l’intérêt économique des minéralisations.

Remarque : Il existe des sondages rotary utilisant en bout de tige un tricône et dont l’objectif n’est pas de
ramener en surface des échantillons, mais de réaliser des puits verticaux de grandes longueurs et de
grande profondeur. La qualité des infos géologiques fournies par les cuttings est médiocre. Les
renseignements fiables et précis sont fournis par les logs de diagraphie. Ce type de sondage est
utilisé en hydrogéologie et en recherche pétrolière.

La vitesse de foration exprimée en mètres forés par jour (m for/j) est un critère important de l’activité de
sondage. Elle dépend de la puissance des équipements, de la nature des formations rocheuses traversées et bien
souvent de l’habilité du sondeur. Ce dernier est généralement assisté de deux (1) ou trois (3) aide-sondeurs et
d’un mécanicien. Cependant l’intervention du géologue est très importante, mieux indispensable.

II. Intervention du géologue

1. Implantation du sondage

L’implantation des premiers sondages est liée aux résultats fournis par les tranchées. Une carte détaillée de
surface représentant toutes les tranchées exécutées et leurs intersections avec la minéralisation doit être établie et
les infos corrélées afin de montrer le reflet en subsurface de la minéralisation.
D’autre part, la mesure des pendages des corps minéralisés dans les tranchées est capitale pour positionner le
sondage. En effet, les sondages visent à recouper en profondeur la minéralisation de façon optimale, i.e.
intercepter la minéralisation le plutôt ; ce qui n’est possible que lorsqu’on a une bonne connaissance des
pendages des formations.
 positionner le trou de forage au théodolite (cf. photo) ;
 faire le lever topo du trou de forage et le positionner sur la coupe longitudinale ;
 porter les infos ci-après sur un piquet placé à l’endroit du trou de forage:
• Nom du prospect ;
• N° du forage et année ;
• Coordonnées (GPS) ;
• Orientation (azimuth) ;
• Inclinaison ;
• Profondeur ;
 nettoyer, remblayer/décaper pour obtenir l’horizontal pour la mise en place de la sondeuse ;
 procéder au tubage pour fixer la direction du trou ;

 disposer la foreuse avec le plus grand soin (notamment à partir d’un repère tracé au sol).
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2. Tenue du journal de sondage
POUR CONSTITUER UN LOG DE SONDAGE

3. Reconstitution de la carotte

La longueur théorique de la carotte est généralement de 3m. La carotte doit être reconstituée sur des " rails en
V" en remarquant que la partie de la carotte qui sort en premier du carottier provient du fond du trou.

 Observation du point d’orientation (OM : Orientation Mark) : ce point a été marqué sur la partie
supérieure de la carotte après la récupération de la carotte précédente et avant la foration de cette
carotte. La marque est faite par un crayon descendu dans le trou de sondage.
Un bon point d’orientation n’est pas large et est sa distance au bord de la carotte n’excède pas 5mm. Il est alors
marqué au marqueur indélébile. Il permet de reconstituer la carotte 3m avant lui et 3m après. Un bout de trait est
tracé au crayon le plus près possible de l’OM sur la carotte tenue verticalement.

 Sur les rails en V, on trace au crayon un trait à partir du point d’orientation.

 Emboitement des morceaux de carottes sur le rail en V : chaque morceau de carotte a une polarité
(+) et (-) et se voit attribuer un numéro ; les morceaux sont alors placés bout à bout de façon à
s’emboiter. Il arrive fréquemment qu’une partie de la carotte ne puisse être récupérée ; dans ce cas,
avec l’aide du sondeur, on tente de reconstituer la coupe des roches traversées afin de replacer les
parties récupérées. Des témoins indiquant l’épaisseur des parties manquantes sont alors insérés aux
endroits où manquent des parties.
Une fois, la carotte reconstituée, on prolonge le trait précédent au crayon sur le rail en V avant de le
renforcer au marqueur. Les morceaux de carotte qui ont pu être racolés sont marqués en trait plein
et les autres en tirets.

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 Un point est placé chaque mètre à l’aide d'un marqueur pour le découpage de la carotte qui doit être
placée dans une caisse dont les compartiments (5 à 6) prennent généralement 1m de carotte chacun.
pour les carottes de gros diamètre, la caisse peut prendre 3m de carotte. Le découpage se fait à l’aide
d’une scie électrique (core splitter).

4. Remplissage de la caisse

Les carottes sont destinées à être disposées dans des caisses spéciales en bois ou en métal sur lesquels est indiqué
le sens de lecture. Une fois reconstituée, la carotte est replacée dans la caisse en tenant compte du sens de
lecture.

Schéma

Remarque : Lorsque le recouvert d’altérités n’a pas été récupéré, un témoin doit identifier la nature et
l’épaisseur du recouvert. Il est placé en haut et à gauche de la première caisse. Il indiquera par
exemple : couverture latéritique non récupérée, carottage à partir de 40,03m.

Des photos de toutes les caisses sont systématiquement prises sur les carottes sèches (photos à sec) ou mouillées
à l’eau (photos mouillées).
Les caisses sont par la suite transportées à la base pour les observations et la préparation des échantillons.

5. Observations et mesures diverses

Les observations structurales sont réalisées après lavage de la carotte au pinceau et à l’eau. On distingue deux (2)
types de cassures :
o les cassures artificielles marquées par une croix sur la partie gauche de la carotte. Le gauche est
par rapport au trait de coupe et à l’orientation de la carotte ;
o les cassures naturelles qui ne sont pas marquées.

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On fait des mesures de structures observées sur les carottes orientées. Les structures d'intérêt sont :
 les foliations ;
 les fractures ;
 les filons (de quartz).

Evaluation d’Alpha (α)


Avec un rapporteur et une règle, on détermine l’angle que fait une structure avec la ligne d’orientation ; on le
note α. Pour ce faire, on matérialise la structure d'intérêt avec un crayon de couleur vive (rouge) avant de
placer la main à la moitié du diamètre de la carotte. On place ensuite le rapporteur de sorte qu'il soit parallèle
à la ligne d’orientation ; enfin on se sert de la règle dont on fait coïncider le bord avec la structure et ce bord
indique α.

Evaluation de Beta (β)


On se sert d’une règle particulière dont on place le zéro sur la ligne d’orientation ; l’angle est alors lu (cf. fig)

Ces mesures sont facilement réalisées avec un kénomètre.

Evaluation du RQD

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6. Préparation des échantillons
Le sciage consiste à fendre en deux parties pratiquement égale la carotte partir du trait d’orientation. On utilise
pour ce faire, une scie électrique munie d’une lame circulaire dont le bord est incrusté de diamant (core-splitter).

Une moitié est laissée sur place pour servir de témoin et l’autre fractionnée en petits morceaux est conditionnée
dans des sacs en toile et étiquetée avant d’être expédiée au labo pour des analyses. Sur le chantier de sondage, le
géologue tient un journal de sondage in puis avec les résultats d’observation au magasin puis avec les résultats
d’analyse pour constituer un log de sondage (log structural, log lithologique, des sulfures, ...).

7. Interprétations des résultats d’analyse

 Les Survey permettent d’apprécier les déviations du trou. Pour ce faire, à la fin de la foration, on
descend un appareil qui prend des clichés selon un pas plus ou moins régulier ; par exemple premier
cliché à 6m de profondeur puis tous les 30m.

 Corrélations entre sondages sur un profil

 Calcul des teneurs moyennes

 Délimitation du corps minéralisé : des éléments caractéristiques dits traceurs sont choisis, soit parmi
les éléments majeurs de la roche encaissante, soit parmi les éléments métalliques de la minéralisation
pour tracer les auréoles primaires et déterminer des polarités dans l’environnement du gîte.

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Remarque : on fait les carottes HQ pour les besoins d'étude géotechnique pour apprécier les caractéristiques
des formations de même que les zones sensibles (fracturations, cisaillement, ...) pour le
dimensionnement de la mine.

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Nom du document : Copy of Prospection minière tsmg2
Répertoire : D:\brouillon
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SOULEYMANE\AppData\Roaming\Microsoft\Templates\Normal.dotm
Titre : GENERALITES
Sujet :
Auteur : SVC
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Dernier enregistr. le : 25/07/2011 08:42:00
Dernier enregistrement par : NAPON MICHAEL
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