Vous êtes sur la page 1sur 7

Page 1 sur 7

Décroissance radioactive

1. Les constituants du noyau : les nucléons

Le noyau est constitué de protons et de neutrons appelés nucléons. Le nombre de protons est appelé nombre de
charge ou numéro atomique symbolisé par Z ( le numéro atomique désigne aussi le nombre d'électrons de l'atome
auquel appartient le noyau). Le nombre total de nucléons est appelé nombre de masse et noté A.
Donc A  Z  N avec N le nombre de neutrons.

nucléon année de découverte qui l’a découvert (nationalité) Charge (C) masse (kg)

le proton 1111 RUTHERFORD (anglais) e =+1,6.10 -19 mp=1,67265.10 -27

le neutron 1191 CHADWICK (anglais) 0 mn = 1,67496.10 -27

2. L'élément chimique

Les atomes et les ions qui ont le même nombre de charge appartiennent au même élément chimique. Un élément
chimique est défini par le nombre de charge Z.

Exemples : élément hydrogène :Z( H) = 1 ; élément carbone : Z( C ) = 6 ; élément uranium : Z( U ) = 92…

3. Les nucléides

Un nucléide est un noyau caractérisé par son nombre de protons Z et son nombre de neutrons N. Son symbole est
A
Z X avec X le symbole de l’élément chimique auquel appartient le noyau.

Exemples : * 12
6 C * 23
11 Na * 238
92 U

238
Donner les constituants de nucléide 92 U :

nombre de protons : Z = 92 ; nombre de neutrons N= A-Z =238-92=146.

4. Les isotopes d’un élément chimique

Les isotopes sont des nucléides qui ont le même nombre de protons Z et des nombres de neutrons N différents c'est-
à-dire des nombres de masse A différents. Les éléments chimiques naturels sont constitués d’un mélange de ses
isotopes naturels avec des pourcentages massiques appelés abondances naturelles.

Exemples : * protium : 11 H (99,99 %) ; deutérium 21 H (0,01%) ; tritium 31 H ( traces ) * 35


17 Cl (75,77%) ; 37
17 Cl (24,23%)

Remarque : M(AZ X)  A g.mol 1

Masse molaire de l’élément chlore Cl :


1
M(Cl)  75,77%.M(1735
Cl)  24,23%.M(37
17 Cl)  75,77%.35  24,23%.37  35,5 g.mol

5. Le diagramme de Segré

Certains noyaux conservent toujours la même structure, on dit que ses noyaux sont stables. D’autres noyaux se
transforment spontanément en d'autres noyaux avec l'émission de rayonnement, on dit que ses noyaux sont instables
ou noyaux radioactifs.
Page 2 sur 7

Dans le diagramme de Segré on représente un noyau stable ou N


instable par un point d’abscisse Z : le nombre de protons
et d’ordonnée N : le nombre de neutrons.
La zone centrale rouge s'appelle la vallée de stabilité et
comprend les noyaux stables.
Les noyaux stables ayant Z< 20 se trouvent au voisinage noyaux
de la première bissectrice N = Z ( A  2Z  2N ) 
radioactifs 
noyaux radioactifs 
Exemples : 42 He , 126 C , 20 24
10 Ne , 12 Mg

Pour Z >20 la vallée de stabilité s’éloigne de la première noyaux


N=Z
bissectrice N = Z vers le haut, c.a.d pour les noyaux stables
stables
lourds on a N >Z.

noyaux radioactifs 
6. la radioactivité
 
Diagramme de Segré
6.1.Définition
Z
La radioactivité est une désintégration nucléaire naturelle et
spontanée d’un noyau mère AZ11 X instable en un noyau plus stable ou stable A2
Z2 Y avec émission d'une particule
A3
Z3 Pa selon l'équation suivante :
A1
Z1 XAZ22YAZ33 Pa

6.2. Propriétés de la radioactivité

La radioactivité est :
 aléatoire : on ne peut pas prédire l’instant exact où un noyau va se désintégrer.
 spontanée : la désintégration se fait sans intervention extérieure.
 inévitable : le noyau radioactif sera désintégré tôt ou tard, rien ne peut l’empêcher.
 ne dépend pas des facteurs extérieurs comme la pression, la chaleur, …
 ne dépend pas de liaisons chimiques formées par l'atome qui contient le noyau radioactif.

6.3. Lois de conservation des transformations nucléaires : lois de Soddy

 Conservation de nombre de charge Z : Z1  Z2  Z3

 Conservation du nombre de masse A : A1  A2  A3

6.4. Radioactivité alpha

La particule émise est un noyau d'hélium 2 He appelée particule alpha  .


4

A 4
Equation de désintégration :
A
Z X Z 2 Y42 He

Z'  Z  2 et N'  N  2
La désintégration  concerne les nucléides lourds ayant généralement
A > 200.

Exemple : 226
88 Ra  222
86 Rn  42 He

6.5. La désintégration

La particule émise est un électron noté


0
1 e appelé particule   .
Page 3 sur 7

Équation de la désintégration :
A
Z X A
Z1 Y 01 e
On a Z'  Z  1 et N'  N 1 : au cours de désintégration  
un neutron s’est transformé en proton avec émission d’un électron
selon l’équation phénoménolgique suivante : 0 n  1 p  1e
1 1 0

(mécanisme de   )
La radioactivité   concerne les nucléides ayant un excès de neutrons.

Exemple : 60
27 Co  60
28 Ni 
0
1 e

7.6. La radioactivité
La particule émise est un positron noté
0
1 e appelé particule   .

Équation de la désintégration :
A
Z XZA1Y 01e
On a Z'  Z  1 et N'  N  1 : au cours de désintégration   , un proton

s’est transformé en un neutron avec émission d’un positron selon

l’équation phénoménolgique suivante : 1 p  0 n  1e (mécanisme de   )


1 1 0

La radioactivité   concerne les nucléides artificiels possédant un excès de

protons.

Exemple : 22
11 Na  22
10 Ne 
0
1 e

7.7. La radioactivité

Elle accompagne les radioactivités  ,   et   quand le noyau fils est dans un état excité symbolisé par AZ''Y* .
A'
Quand ce noyau fils Y* revient à son état fondamental plus stable AZ''Y , il perd son excitation en émettant une
Z'

radiation électromagnétique de très faible longueur d'onde  ( de l'ordre de pm). Cette radiation s'appelle radiation  .
désexcitation
Équation de désintégration :
A'
Z'Y*  Y
A'
Z'

7.8. Familles radioactives famille radioactive de 238


92 U

Un nucléide instable se transforme en un autre nucléide plus

stable. Si ce dernier est instable il se transforme à son tour

en un noyau plus stable jusqu'à ce que on obtient un noyau

stable. L'ensemble des nucléides qui résultent du même

noyau mère est appelé famille radioactive.


238 232 235 237
Il existe 4 familles radioactives : 92 U, 90 Th , 92 U et 93 Np

Application :
Page 4 sur 7

après un ensemble de désintégrations  et   , l'uranium 238


92 U se transforme en plomb 206
82 Pb selon l'équation

suivante :
238
92 U206
82 Pb  x . 2 He  y.1 e
4 0

Déterminer le nombre de désintégrations  et   nécessaires à cette transformation.

* conservation de A : 238 = 206 +4.x+y.0 donne x =8 * conservation de Z : 92 = 82+x.2+ y.(-1) on trouve y = 6

8.Évolution de la matière radioactive e x première


bissectrice y=x
8.1. Loi de décroissance radioactive

Compléments mathématiques :
ln(x)
 logarithme Népérien : f(x) = ln(x)

Domaine de définition : IR *   0 ;   

1
f ' ( x )   0 on conclut que ln(x) est strictement
x

croissante : a  b  ln( a )  ln( b)

Caractéristiques de ln(x) :

a 1
* ln( 1)  0 * ln( a .b)  ln( a )  ln( b) * ln( )  ln( a )  ln( b) * ln( )   ln( a ) * ln( a )  n. ln( a )
n

b a

 fonction exponentielle : f (x)  ex

Domaine de définition IR    ;    ;

f ' (x)  e x  0 on conclut que f (x)  ex est strictement croissante : a  b  ea  eb

ea 1
Caractéristiques de : * e 1 * e  e  2,72 * e
0 1 (a b)
 e a . e b * e( a  b )  b
(a )
* e  a * e
( n .a )
 (ea ) n
e e

(e(a.x ) )'  (a.x)'.e(a.x )  a .e(a.x )


*
e x est la fonction réciproque de ln(x) c.à.d e
ln(x )
 x et ln( e x )  x

Soit N0 le nombre de noyaux radioactifs à l’instant t = 0 et N le nombre de noyaux radioactifs restants (non
désintégrés) à l’instant t . Soit N+dN le nombre de radioactifs encore présents à l’instant t + dt avec (dN< 0)
Le nombre de noyaux qui se sont désintégrés entre les instants t et t + dt est : N – ( N + dN) = - dN
Les expériences montrent que - dN est proportionnelle à N et dt c.à.d  dN  .N.dt avec  une constante
positive appelée constante radioactive qui caractérise le noyau radioactif. Son unité dans le S.I est la s 1 .
dN
Donc  .N  0 c’est une équation différentielle du premier ordre ( contenant uniquement la dérivée première)
dt

(  .t )
Sa solution s’écrit sous la forme N  N 0 .e .
Page 5 sur 7

dN
Vérifions que N  N 0 .e(  .t ) est une solution de l’équation différentielle  .N  0 :
dt

dN( t ) d( N0 .e(  .t ) ) d (e (   . t ) ) dN


  N0 .  N0 .(.e(  .t ) )  .N0 .e(  .t )  .N( t ) donc  .N  0 .
dt dt dt dt

(  .t )
Conclusion : la décroissance radioactive d'un échantillon radioactif suit la loi N( t )  N 0 .e avec N( t ) le
nombre de noyaux restants à la date t et N0 le nombre initial de noyaux la date t = 0.

(  .t )
Remarque1 : le nombre de noyaux désintégrés à la date t est : N'  N 0  N 0 .e  N 0 (1  e(  .t ) )

m N
Remarque 2 : n   avec m la masse en g, n la quantité matière en mol , M la masse molaire en g.mol 1 ,
M Na
N le nombre de noyaux de l’échantillon et NA  6,02.1023 mol 1 la constante d'Avogadro.

 .t  .t
Remarque 3 : On trouve la même relation pour la quantité matière et la masse … : n  n 0 .e et m  m0 .e
avec n 0 et m 0 sont respectivement la quantité matière initiale et la masse initiale à la date t = 0 et n et m sont
respectivement la quantité matière restante et la masse restante à la date t.
Remarque 4 : pour
A1
Z1 XAZ22YAZ33 Pa on a n’(X) désintégrée = n(Y) formée ; N’(X) désintégré = N(Y) formé

8.2. Temps de demi-vie t1 / 2


Le temps de demi-vie t1 / 2 est la durée nécessaire à la désintégration de la moitié des noyaux de l'échantillon
N0 N0 N 1 1
radioactif c-à-d N( t1 / 2 )  N 0   donc 0  N 0e .t1 / 2 donc  e .t1 / 2 soit ln( )  ln( e.t1/ 2 )
2 2 2 2 2
ln 2
et par conséquent  ln 2  .t1/ 2 donc t1 / 2  .

235 210 219 14 22


nucléide 92 U 84 Po 82 Pb 6 C 11 Na

t1 / 2 7. 108ans 138 jours 10,6 h 5570 ans 2,6 ans

nature de la radioactivité     

Le temps de demi-vie t1 / 2 caractérise le noyau radioactif comme la constante radioactive  .

Remarque: Le nombre de noyaux radioactifs à l’instant t  n .t1 / 2 est :

Ln 2
 n . t1 / 2 N N0 N0
N (n .t1 / 2 )  N 0e t1 / 2
 N 0e n .Ln 2  0
 
e n .Ln 2 Ln 2 n 2n
e
Page 6 sur 7

t 0 t1 / 2 2.t1 / 2 3.t1 / 2 4.t1 / 2

N N0 N0 N0 N0 N0 N0 N0 N0
(Restant) N0    
21 2 22 4 23 8 23 16

N0 7 N0
ND N N N 3N 0 N0   N 0 15 N 0
N0  N0  0 N0  0  0 N0  0  8 8 N0  
(Désintégré) 2 2 4 4 16 16

N
suite N0 N(n.t1 / 2 ) 
N0 N  N 0 .e(  .t )
géométrique 2n
de raison
1
q La tangente à la courbe à l’instant t
2
=0

N0
2
0,37 N0
N0
4
N0
8N
0 t
16 t1 / 2  2 t1 / 2 3t1/ 2 4 t1 / 2

suite arithmétique de raison r  t1/ 2

8.3. Constante de temps


t 1 / 2
On définit la constante de temps  par la relation rsuivante:
1 t
   1 / 2 1,44.t1 / 2 ; son unité dans S.I est la seconde.
 ln 2
1
.
Le nombre de nucléide radioactif à l’instant t =  : N()  N0e 
 N0 .e1  37% N0

Remarque : La tangente de la courbe N = f(t) à l’instant t = 0, coupe l’axe des abscisses (l’axe du temps ) au point
d’abscisse t =  .

8.4. Activité d'un échantillon radioactif

8.4.1. définition

dN
a  : l’activité d'un échantillon radioactif est le nombre de désintégrations par unité de temps.
dt
Son unité est le becquerel (Bq) : 1 Bq est une désintégration par seconde .

On mesure l’activité d'un échantillon radioactif par un compteur Geiger-Muller ou un compteur CRAB.
Remarque : on utilise aussi la curie Ci : 1Ci  3,7.1010 Bq ( activité d’un gramme de 226
88 Ra )
Page 7 sur 7

avec a 0  .N0 avec a 0 l’activité de


 .t
On a N  N 0 .e  .t donc a  .N 0 .e  .t c-à-d a  .N et a  a 0 .e
l’échantillon radioactif l’instant t = 0.
a a a
ln( ) ln( 0 ) ln( 0 )
a a a0 a  a .t
On a a  a 0 .e  .t donc ln( )  ln( e .t ) c.a.d ln( )   .t donc t   soit t 

1/ 2
a0 a0  ln (2)
On utilise cette relation et les relations suivantes dans la datation :

N0 n0 m0
ln( ) ln( ) ln( )
t N .t t n .t t m .t
1/ 2 , 1/ 2 et 1/ 2
ln (2) ln (2) ln (2)

8.4.2. La datation par la radioactivité

Les géologues et les archéologues utilisent différentes techniques pour déterminer l'âge des fossiles et des roches ...
Parmi ces techniques, on compte celles qui reposent sur la radioactivité. Ainsi, un échantillon peut être daté en
comparant son activité à celle d’autre échantillon témoin.
Plus l'échantillon à dater est ancien, plus la demi-vie de nucléide utilisé est élevée.

Application 1 : Le carbone 14 est produit en permanence par le rayonnement cosmique à partir de l’azote dans la
haute atmosphère selon la réaction : 147 N  01n 146 C  11H .
D’autre part le carbone 14 se désintègre selon la réaction 146 C  147N  01e .
Tous les êtres vivants ( plantes, animaux , humains) absorbent le carbone C ( 126 C et 14
6 C ) qui se trouve dans
l’atmosphère à travers le dioxyde de carbone de telle sorte que le rapport du nombre N 0 (146 C) des noyaux de
carbone 14 à celui des noyaux du carbone 12 N 0 (126 C) dans les êtres vivants reste constant durant leur vie
N 0 (146 C)
 cste . A partir de l’instant où l’être vivant meurt, ce rapport commence à diminuer à cause de la
N 0 (126 C)
désintégration du carbone 14 qui est un isotope radioactif.
Au bout de 7755 ans la quantité du de carbone 14 diminue de moitié.
La mesure de l’activité des os de Ramsès II en 1980, donne 10,3 Bq et l’activité des os contemporains ayant la
même masse est 15,3 Bq. Déterminer la date de la mort de Ramsès II.

Application 2 : Datation d’une roche minérale par la technique Uranium- Plomb

Pour dater ou suivre l’évolution de quelques phénomènes naturels , les scientifiques recourent à des techniques
basées sur la loi de décroissance radioactive . Parmi ces techniques, la technique de datation uranium - plomb .
Demi-vie de l’uranium 238 ( 238 U ) : t1 / 2  4,5.109 ans
Le nucléide d’uranium 238 se transforme en nucléide de plomb 206 à travers une suite de désintégrations  et   .
On modélise ses transformations nucléaires par l’équation bilan suivante : 238 92 U 82 Pb  x . 1e  y.2 He
206 0 4

1. En employant les lois de conservation, déterminer les nombres x et y de l’équation précédente .


2. On trouve de l’uranium et le plomb dans les roches avec des proportions qui dépendent de la date de leurs formations.
On suppose que le plomb dans quelques roches provient uniquement de la désintégration de l’uranium 238 avec le
temps.
Soit un échantillon de roche qui contenait à l’instant de sa formation qu’on considère comme origine des dates, un
nombre de noyau d’uranium 238 92 U . Cette roche renferme à l’instant t, une masse d’uranium 238 m U ( t ) = 10 g et la

masse m Pb ( t ) = 0,01 g de plomb 206. Montrer que l’expression de l’âge de la roche minérale est :
t1 / 2 m ( t ).M( 238
92 U )
t . ln( 1  Pb206 ). Calculer t en ans.
ln 2 M( 82 Pb).m U ( t )

Vous aimerez peut-être aussi