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Chapitre 13 

: Les réactions nucléaires spontanées : la radioactivité

I) Stabilité et instabilité des noyaux


1) Stabilité des nucléides

Un noyau est stable lorsqu’il ne subit pas de radioactivité spontanée.

Le noyau étant composé de particules de charges positive (protons) et neutre (neutrons), celui-ci
devrait spontanément explosé sous l’effet de la répulsion électrostatique des protons. Pour expliquer
la stabilité du noyau, on admet qu’il existe entre les nucléons une interaction appelée interaction
forte. Cette interaction est attractive et de très courte portée. Sur des distances de l’ordre des
dimensions du noyau, cette interaction forte l’emporte sur l’interaction électrostatique.

Pour les noyaux stables dont Z < 20, le nombre de protons est égal au nombre de neutrons (z est
principalement pair).

Pour les noyaux stables plus lourds, le nombre de neutrons est supérieur au nombre de protons. La
répulsion électrostatique augmentant avec la charge positive du noyau, il est nécessaire d’augmenté
le nombre de neutrons afin d’augmenté l’attraction forte. Comme l’interaction forte est de courte
portée et la taille du noyau augmente avec le nombre des protons et neutrons, le nombre de
neutrons doit être supérieur au nombre de protons.

2) Instabilité des nucléides

Quand un nucléide est trop éloigné du domaine de stabilité, il se désintègre spontanément en


éjectant une particule afin de former un nouveau noyau plus stable. Ce processus de désintégration
est appelé radioactivité. Le nucléide désintégré est appelé nucléide radioactif.
−¿¿
Il existe trois cas de désintégration radioactif : la radioactivité α, la radioactivité β et la
+¿¿
radioactivité β .

II) Emission radioactive


1) Les lois de conservation
A
Soit une réaction nucléaire de désintégration radioactive où un noyau père Z X émet spontanément
a A'
une particule z P en créant un noyau fils Z ' Y .
A A' a
L’équation bilan de cette transformation radioactive est : Z X Z' Y + zP

La désintégration radioactive doit vérifier les lois de conservation suivantes :

 Conservation du nombre de masse

Le nombre de masse A avant la désintégration est égal à la somme des nombres de masse des
particules après la désintégration : A = A’ + a

 Conservation de la charge électrique

Le nombre de charges élémentaires avant la désintégration est égal au nombre de charges


élémentaires après la désintégration : Z = Z’ + z

 Conservation d’énergie et de quantité de mouvement


2) La radioactivité α
4
Dans la radioactivité α, il y’a émission d’un noyau d’hélium ( 2He ). Son équation bilan s’écrit
A A −4 4
donc : Z X Z−2 Y + 2He
238 234 4
Exemple : 92 U 90 Th + 2He

L’énergie produit par la réaction nucléaire vaut : Q = ( m X - m Y - m α ) C 2


−¿¿
3) La radioactivité β
−¿¿ 0
La radioactivité β se traduit par une émission d’électron −1e

.
A A 0
Z X Z +1Y + −1e
14 14 0
Exemple : 6 C 7 N + −1e

Le physicien Wolfgang Pauli montra après l’existence d’une particule sans masse qui emporte une
0
partie de l’énergie de la réaction. Il s’agit de l’antineutrino 0Ʋ .
A A 0 0
La véritable équation bilan s’écrit donc : Z X Z +1 Y + −1 e + 0Ʋ .

L’énergie libérée par cette réaction est Q = ( m X - mY - m e−¿¿) C 2


+¿¿
4) La radioactivité β
+¿¿ 0
La radioactivité β se produit avec une émission de positon 1e .
A A 0
Z X Z−1 Y + 1e
13 13 0
Exemple : 7 N 6 C + 1e
0
En vérité, il y’a émission d’une seconde particule appelée neutrino 0Ʋ .
A A 0 0
Z X Z−1 Y + 1e + 0Ʋ .

L’énergie libérée pendant cette équation est : Q = ( m X - m Y - m e) C 2

NB : les transformations radioactives sont :

 Spontanées : elles se produisent seules et sans intervention d’une force extérieure.


 Aléatoires : il est impossible de prévoir pour un noyau donné l’instant de sa désintégration.
 Inéluctables : rien ne peut les empêcher ou modifier leurs cours.
 Indépendantes des paramètres habituels (pression, température…) qui interviennent dans
toutes les transformations physique et chimique.
III) La loi de décroissance radioactive
1) Aspect aléatoire

La désintégration d’un noyau est de nature probabiliste : c’est un phénomène aléatoire.

IL est impossible de déterminer l’instant t 2 d’une désintégration tout en sachant qu’une


désintégration a eu lieu à un instant t 1. Il n’y a pas de relation de causalité entre les désintégrations
nucléaires. La seule connaissance que nous ayons sur le système est la probabilité pour qu’un noyau
se désintègre entre les instants t et t + dt . Nous admettons que cette probabilité p peut se mettre
sous la forme p = λ dt.

λ est une constante indépendante du temps caractéristique du nucléide qui se désintègre : c’est la
constante radioactive. Sa dimension est celle de l’inverse du temps. [ λ ]= [ T ]
−1

2) La loi de décroissance radioactive

Soit N 0 le nombre de noyau radioactifs initial. Aux instants t et t + dt, les nombres de noyaux
radioactifs sont successivement N et N + dN.

Le nombre de noyaux désintégrés entre les instants t et t + dt est égal à N – (N + dN) = - dN.

Le nombre de noyaux (-dN) désintégrés pendant l’instant dt est proportionnel au temps considéré et
au nombre de noyau N présents.

-dN = λNdt Avec λ la constante radioactive.

dN dN
=> = - λdt => ∫ = - ∫ λdt => ln N = -λt + C
N N
=> N(t) = e− λt +C = e C .e− λt
− λt
A t = 0 on a N(0) = e C => N 0 = e C donc N(t) = N 0 e

Le nombre de noyaux radioactifs diminue exponentiellement en fonction du temps.

Remarque : la masse m de la substance radioactive qui se désintègre est proportionnelle au nombre


de noyaux radioactifs qu’elle contient. La loi de décroissance radioactive avec la masse s’écrit :
m(t) = m 0. e− λt .

3) La période radioactive

La période radioactive d’un nucléide ou demi-vie est la durée T nécessaire pour que la moitié des
noyaux de ce nucléide se désintègre.

− λt N0 N0 − λT 1
Comme N(t) = N 0 e et pour t = T on a N = alors = N0 e => e− λT = => -λT =
2 2 2
1
ln
2
ln 2
Donc T = . T en s et λ en s−1 .
λ
ln 2 −ln 2
t
Si nous remplaçons λ par dans l’expression de N(t) on a : N(t) = N e T .
T 0

N
Traçons la courbe N(t) en fonction de t.

0
T 2T 3T t
4) L’activité radioactive d’un échantillon
L’activité radioactive A(t) d’un échantillon radioactif à un instant t, est le nombre moyen de
désintégrations par unité de temps.
dN − λt
A(t) = - = λ N(t) => A(t) = λN(t) => A(t) = λ N 0 e
dt

Donc pour t = 0 on a A(0) = λ N 0 => A(t) = A0 e


− λt

L’unité de l’activité dans le système international est le Becquerel (Bq)

1Bq = une désintégration par seconde. On utilise aussi le Curie (Ci). 1Ci = 3,7. 1010Bq.

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