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CHAPITRE III : Etude des transformations radioactives

CHAPITRE III : Etude des transformations radioactives

I- Introduction :

La radioactivité est l’émission de particules (ou rayonnements) par certains


matériaux dits radioactives. Cette émission est due à une transformation spontanée des
noyaux constituant ces matériaux. Elle fut découverte pour la première fois en 1896 par
H. BECQUEREL.

a) La stabilité des noyaux :

Il existe dans la nature des noyaux instables ce sont les éléments


radioactives naturels : 235 238 232
92𝑈, 92𝑈, 90𝑇ℎ

La plupart des noyaux sont stables dans la nature leurs bombardement par
des particules telles que: 42𝐻𝑒, proton, neutron ou gamma peut donner naissance à des
noyaux instables : ce sont des éléments radioactifs artificiels.

La radioactivité naturelle ou artificielle, est le passage spontané ou plus


ou moins rapide, de noyau instables à l’état stable.

Le passage d’un état initial à un état final obéit à certain un nombre de


lois ; ce sont les lois de conservations.

i) Loi de conservation de charge (Ze)

∑ 𝑍𝑖 𝑒(é𝑡𝑎𝑡 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙) = ∑ 𝑍𝑖 𝑒(é𝑡𝑎𝑡 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)


𝑖 𝑖

ii) Loi de conservation du nombre de masse (A)

∑ 𝐴𝑖 (é𝑡𝑎𝑡 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙) = ∑ 𝐴𝑖 (é𝑡𝑎𝑡 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)


𝑖 𝑖

iii) Loi de conservation de l’énergie (E)

∑ 𝐸𝑖 (é𝑡𝑎𝑡 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙) = ∑ 𝐸𝑖 (é𝑡𝑎𝑡 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)


𝑖 𝑖

iv) Loi de conservation de la quantité de mouvement P

∑ 𝑃𝑖 (é𝑡𝑎𝑡 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙) = ∑ 𝑃𝑖 (é𝑡𝑎𝑡 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)


𝑖 𝑖

Exemple :
14 0
6𝐶 → −1𝑒 + 147𝑁
4
2𝐻𝑒 + 27
13𝐴𝑙 →
1
0𝑛 + 30
15𝑃
4
2𝐻𝑒 + 147𝑁 → 1
1𝐻 + 178𝑂

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b) Les différents types de désintégrations radioactives

Une désintégration nucléaire s’écrit :


𝐴 𝐴1 𝐴2
𝑍𝑋 → 𝑍1 𝑅 + 𝑍2 𝑌

𝐴
𝑍𝑋 : est le noyau radioactif qui représente l’état initial avant la désintégration s’appelle le
père.

: est le rayonnement nucléaire émis par exemple ( ou 𝛼 , des particules β+ ou β-


𝐴1 4
𝑍1 𝑅 2𝐻𝑒
qui ont été identifiées à des électrons ou à des positrons et ou des photons γ).

1- la désintégration alpha (α) :

Il s’agit d’un noyau radioactif qui se désintègre en émettant une particule


alpha (α) ; elle s’écrit comme :

𝐴 𝐴−4
𝑍𝑋 → 𝑍−2𝑌 + 42𝐻𝑒

Exemple :
238 4
92𝑈 → 2𝐻𝑒 + 234
90𝑇ℎ
234 4
90𝑇ℎ → 2𝐻𝑒 + 238
88𝑅𝑎

Bilan énergétique de la désintégration :

- Conservation de l’énergie totale : mX c2  mYc2  TY  E  mc2  T (1)

PY2 P2
- Conservation de l’impulsion : PY  P  0 (2) Avec : TY  ; T  
2m Y 2m 

(1)  m X c 2  ( m Y  m  )c 2  TY  T  E 
En posant Q   (m X  (m Y  m  ))c 2 : énergie de désintégration α
On obtient: Q   TY  T  E 

Où :

mX est la masse au repos du noyau parent, mY est la masse au repos du noyau descendant.

P et PY sont respectivement les quantités de mouvement de la particule α et des noyau


descendant.

TY et Tα sont respectivement les énergies cinétiques du noyau descendant et de la


particule α.

Si Y est produit dans son état fondamental : E  0  Q  T  TY

m  mY
En déduit donc l’ énergie de désintégration α : Q   T
mY

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Remarque :

Pour que l’émission α puisse avoir lieu, nous devons avoir :

Q  TY  T  0  m(X)  m(Y)  m

2- La désintégration bêta :

On désigne sous le nom d’émission bêta les trois types de d’instabilité nucléaire
suivante :

a) Désintégration β- :

Elle consiste en l’émission par un noyau radioactif d’une particule β- ou électron. Elle
s’écrit comme :
A
Z X  ZA1Y  01e  

où 𝜈̅ est l’antineutrino qui est une particule relativiste sans charge et sans masse.

Exemple :
14
6𝐶 → 𝛽 − + 𝜈̅ + 147𝑁
3
1𝐻 → 𝛽 − + 𝜈̅ + 42𝐻𝑒

Ces noyaux ayant un excès de neutrons doivent, pour se rapprocher de la ligne de


stabilité (avec A constant) transformer un neutron en un proton.
1
0 n  11p  01e  

Bilan énergétique de la désintégration :

Soit : AZ X  ZA1Y  0
1e 

- Conservation de l’énergie totale : mX c2  mY c2  TY  E  m0c2  T  T (3)

On pose : T  T  T


max


Si Y est produit dans son état fondamental : E  0

En négligeant l’énergie cinétique de recul du noyau Y du noyau devant T


max

En utilisant les masses atomiques est en négligeant les énergies de liaisons des
électrons :

MX= mX + Zm0

la relation (3) devient :

MX c2  MY c2  T
max

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T est > 0 (énergie cinétique) : la désintégration   n’est donc possible que si :
max

Q  MX c2  MY c2  0

b)- Désintégration β+ :

Lorsqu'un noyau est trop riche en protons, un type de radioactivité particulier est
observé, il s'agit de la radioactivité β+.

Elle consiste en l’émission par un noyau radioactif d’une particule β+ ou positron (


antiélectron).
A
Z X  ZA1Y  e   (4)
0
1

Où 𝜈 est le neutrino qui est une particule relativiste sans charge et sans masse.

Exemple :
13
7𝑁 → 𝛽 + + 𝜈 + 136𝐶
22
11𝑁𝑎 → 𝛽 + + 𝜈 + 22
10𝑁𝑒
30
15𝑃 → 𝛽 + + 𝜈 + 30
14𝑆𝑖

Elle consiste donc en la transformation d’un proton en un neutron avec émission d’un
positron et un neutrino : 11 p  10 n  01e  

Bilan énergétique de la désintégration :

- Conservation de l’énergie totale pour (4) : mX c2  mY c2  TY  E  m0c2  T  T (5)

En utilisant les masses atomiques est en négligeant les énergies de liaisons des électrons
et l’énergie de recul du noyau descendant TY. Par un calcul analogue à celui de la
désintégration β-, la relation (5) devient :

M X c2  M Y c 2  T  T  2m0 c 2
T
max

Q  MX c2  MYc2  2m0 c2  T  T  T


max

Q est l’énergie de désintégration  ,T et T énergies cinétiques du positron et du



neutrino. L’émission  est possible à condition que :

MX c2  MY c2  2m0c2 soit Q  2m0c2  1.022 Mev

3- la capture électronique CE.

L’étude du cortège électronique de l’atome montre que la probabilité de présence


d’un électron de la couche K ou L dans le noyau est très faible mais non nulle. Un tel
électron peut pénétrer dans le noyau et y être capturé. Elle s’écrit :

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A
Z X  01e  A
Y 
z 1

Exemple :
40
19𝐾 + 𝑒 − → 𝜈 + 40
18𝐴𝑟

Remarque :

Dans les émissions 𝛽 + 𝑒𝑡 𝛽 − et CE le nombre de mase A ne change pas, on dit que ces
désintégrations sont des transformations isobariques.

4- désintégration gamma (γ) :

Un noyau ayant un excès d’énergie ∆E par rapport à son état fondamental se


trouve dans un état excité instable : Il se désexcite en restituant ∆E sous forme de
photons gamma.

𝐴 ∗
𝑍𝑋 → 𝛾 + 𝐴𝑍𝑋

II- Les lois de décroissances radioactives

La désintégration ayant un caractère probabiliste ; désignons par λ la


probabilité de désintégration par unité de temps d’un noyau radioactif : Sur un très grand
nombre de noyaux radioactifs N présentant, statistiquement, λN est le nombre de :
noyaux se désintégrant au bout d’une unité de temps Soient :

𝑁0 désigne le nombre de noyaux X présents à t = 0 et N est le nombre de noyaux X


présents à t quelconque

Autre méthode :

𝐴
𝑍𝑋 → 𝑅 + 𝐴𝑍𝑌
Soit

𝑁0 : Le nombre de noyaux 𝐴𝑍𝑋 présents au temps origine t=0 et N est le nombre de noyaux
présents au temps t quelconque, dN le nombre de noyau parmi N qui se désintègrent entre
le temps t et t +dt.

L’expérience montre que le nombre de noyaux qui se désintègrent par unité de temps est
proportionnel (% ) au nombre de noyaux radioactifs présents, on écrit :

𝑑𝑁
= 𝜆𝑁
𝑑𝑡

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𝜆 est la constante de proportionnalité appelée constante de désintégration, l’unité de


𝜆 est le 𝑠 −1 .
𝑑𝑁
représente une diminution du nombre de noyaux radioactifs au cours du temps, dans
𝑑𝑡
ce cas:
𝑑𝑁
= −𝜆𝑁
𝑑𝑡
𝑁 𝑡
𝑑𝑁 𝑑𝑁
= −𝜆𝑁 → ∫ = −𝜆 ∫ 𝑑𝑡 → → 𝑁 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 𝑒 −𝜆𝑡
𝑑𝑡 𝑁0 𝑑𝑡 𝑡=0

A t=0, N = 𝑁0 → cste = 𝑁0 , donc 𝑁 = 𝑁0 𝑒 −𝜆𝑡

Dans cette relation, N est le nombre de noyaux radioactifs pères encore


présents à l’instant t et ceux qui sont présents à l’instant t=0.

Le nombre de noyaux désintégrés pendant la durée de temps entre t=0


et t est : N’= 𝑁0 - N =𝑁0 (1- 𝑒 −𝜆𝑡 )

N’ représente le nombre de 𝑁𝑅 des rayonnements R émis ainsi que le


nombre de noyaux instables pendant la durée dt donc :

𝑁𝑅 =𝑁𝑌 = N’= 𝑁0 - N =𝑁0 (1- 𝑒 −𝜆𝑡 )

1) La durée de vie

La durée de vie τ est le temps moyen de survie d’un noyau radioactif. Elle
est donnée par :

1
𝜏=
𝜆
2) Période

On appelle la période le temps T au bout duquel le nombre de noyau


initialement présent est réduit de moitié.
𝑁 𝑁0
Pour t = T → N= 0 , or 𝑁 = 𝑁0 𝑒 −𝜆𝑡 → = 𝑁0 𝑒−𝜆𝑡
2 2

1 𝐿𝑛2
𝑒 −𝜆𝑡 = → −𝜆𝑁 = −𝐿𝑛 2 → 𝑇 =
2 𝜆
Unité de la période

T en seconde et 𝜆 est en 𝑠 −1 , T peut être également être exprimée en μs


, mn, heure, jours, années……….etc

3) L’activité

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On appelle activité d’une substance radioactive le nombre de désintégration


par unité de temps qui se produit dans sa masse. On note par a l’activité et dN le
nombre de noyau qui se désintègrent pendant l’intervalle de temps dt ; il vient ;

𝑑𝑁
= −𝜆𝑁 → 𝑎 = 𝜆𝑁0 𝑒 −𝜆𝑡 = 𝑎0 𝑒−𝜆𝑡
𝑑𝑡
Unités de l’activité :

Le becquerel (Bq) : 1Bq =1 désintégration par seconde (d.p.s)

Le curie (Ci) : 1Ci = 3,7.1010 Bq= 3,7.1010 d.p.s, le millicurie (mCi ) :

1mCi =10−3Ci et le microcurie (μCi) : 1μCi = 10−6 Ci

Soit une masse m (en gramme), elle est constituée d’un nombre de
noyaux :
𝑚
𝑁= 𝑁
𝐴 𝑎
avec 𝑁𝑎 le nombre d’Avogadro = 6, 023. 1023 Noyaux par mole .

III- Filiations radioactives

1- Détermination du nombre de noyaux présents de chaque espèce nucléaire


de la filiation radioactive A⁕ B⁕ C (stable)

Très souvent un noyau radioactif (A) donne un descendant (B) lui-même radioactif
et donnant le noyau (C). Soit λA, λB et λC les constantes radioactives des noyaux A,
B et C. Soit NA(t), NB(t) et NC(t) le nombre de noyaux A, B et C au temps t. On
supposera que NA(0) = N0 et NB(0) = NC(0) = 0. Les équations donnant la
concentration des noyaux au temps t sont :

dN A (t )
  A N A (1)
dt
dN B (t )
 A N A  B N B (2)
dt
dN C (t )
 B N B (3)
dt
Dans l’équation (2), le terme positif vient du fait que le noyau B se forme à partir
du noyau A et le terme négatif vient de la décomposition radioactive du noyau B.
Dans (3), il n’y a qu’un terme positif car C est formé à partir de B mais il est stable.
L’équation (1) a pour solution, en tenant de la condition initiale NA(0) = N0,

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dN A
L’espèce A : étant composée des précurseurs ZA X , est le nombre de noyau qui
dt
se désintègre par unité de temps parmi les NA présents. En tenant compte de la
relation (1) du fait que dNA est une diminution par rapport à NA, il vient :

N A (t )  N0 eA t (4)

L’espèce (B) : est le siège de deux événements différents qui ont lieu
simultanément à savoir : pendant la même unité de temps il y a à la fois formation
de noyaux de l’espèce (B) par désintégration de (A) et disparition d’un certain
nombre de noyaux parmi les NB présents, puisque l’espèce (B) est radioactive.
En remplaçant NA par son expression (4) et en tenant compte des conditions
initiales de l’espèce (B) à savoir, NB(0) =0 puisque l’espèce (A) est initialement
pure, il vient après intégration de (2) :

A N 0   t   t
N B (t )  (e e A
) (5) B

B   A

L’espèce (C) étant stable et alimentée par désintégration de l’espèce (B)


dNC (t )
augmente au cours du temps ; est donc le nombre de noyaux de l’espèce
dt
(C) formés par seconde à partir de l’espèce (B).

En remplaçant NB par son expression (5), en tenant compte de conditions


initiales, à savoir Nc(0)=0 , on obtient par intégration de (3) l’expression de NC.

 A e   t  B e   t
B A

N C (t )  N 0 (  1) (6)
B   A

2- Expression des activités des espèces (A) et (B)

aA (t )  A N A  A N0 e A t  a0 e A t

B  A N 0   t   t  a
aB (t )  B N B  (e  e )  B 0 ( e t  e t )
A B A B

B   A B   A

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