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UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE BINGERVILLE (UPB)

CIRCUIT ELECTRIQUE
(Régime sinusoïdale)

COURS L1
Année 2023-2024
Dr Youan
CHAPITRE 1: RÉGIMES TRANSITOIRES

Jusqu'ici nous avons étudié des circuits électriques en régime continu, pour lesquels toutes
lesgrandeurs électriques restent stationnaires. Mais que se passe-t-il lorsque l'on passe d'un
régimecontinu à un autre ? Ce chapitre répond à la question.

I.-GÉNÉRALITÉS

I.1-RÉGIME TRANSITOIRE

Imaginons par exemple un circuit constitué d'une source de tension continue et d'une résistance.
Ajoutons un interrupteur. Ce dernier étant initialement ouvert, on décide de le fermer à l'instant t = t 0

0.Que prévoient les lois de Kirchhoff, et qu'observe-t-on en réalité ?

Fig. 1- Montage étudié.

Lorsque l'interrupteur est ouvert, le courant ne peut pas circuler :


i = 0 ∀t > t0

La fermeture de l'interrupteur autorise le courant à circuler, et les lois de Kirchhoff imposent


e
e − Ri = 0 soit i = ∀t > t0
R

Le courant passe donc brutalement de la valeur nulle à la valeur e/R.


Or, une observation attentive montre que la transition entre les deux régimes continus n'est pas
instantanée, et suit une certaine évolution. Ce régime est appelé régime transitoire. La durée
caractéristique de ce régime est appelé temps de relaxation et sera noté τ . Dans l'exemple discuté
ici, l'origine du régime transitoire est lié au fait que le circuit présente une auto-inductance que l'on a
négligé dans la mise en équation. Nous verrons plus loin que lorsque l'on tient compte de cette self-
inductance, les lois de Kirchhoff rendent bien compte de l'existence de ce régime transitoire.

En résumé
Un régime transitoire est le régime d'évolution d'un système qui n'a pas encore atteint son régime
permanent. Il se caractérise par une durée caractéristique , appelée temps de relaxation (on dit
aussi constante de temps).
Fig. 2- Régime transitoire observé à l'ouverture de l'interrupteur.

Remarque
En électricité, la durée du régime transitoire est en général très courte, de sorte qu'à peine a-t-on allumé les appareils
que le régime permanent est déjà établi. On doit alors utiliser un appareil de détection ou de visualisation (un
oscilloscope par exemple) présentant un temps de réponse plus court que la durée du régime transitoire à observer.

I.2-ASPECTS MATHÉMATIQUES

Considérons un dipôle électrique passif et linéaire alimenté par une source de tension ou de courant
variable.

Imaginons que l'on suive l'évolution d'une grandeur électrique que nous décidons de noter y(t). Dans
le cadre de l'ARQS, les lois de Kirchhoff permettent d'obtenir une équation différentielle de la forme

n
dy(t) d y(t)
a0 y(t) + a1 + … + an = f (t) (1)
dt dt

où f (t) et les coefficients a sont connues. Cette équation présente deux termes.
k

Le terme de gauche est caractéristique des éléments qui composent le dipôle. Si a ≠ 0, on dit n

que le dipôle est d'ordre n.


Le terme de droite est lié à la présence du générateur. On parle de terme d'excitation.

On établit en mathématique que la solution de l'équation différentielle est la somme

y(t) = y0 (t) + yp (t)

yp (t) est une solution particulière de l'équation complète qui représente le régime forcé.
y0 (t) est la solution générale de l'équation homogène (2)
I.3-MONTAGE ÉTUDIÉ
n
dy(t) d y(t)
a0 y(t) + a1 + … + an = 0 (2)
dt dt

y0 (t) représente le régime libre, c'est-à-dire la réponse du circuit en l'absence d'excitation

Le régime libre se met sous la forme y0 (t) = A e


rt
où r est un nombre réel ou complexe solution de
l'équation caractéristique
2 n
a0 + a1 r + a2 r + … + an r = 0

Si les n racines sont distinctes, le régime libre s'écrit


n

rk t
y0 (t) = ∑ Ak e

k=1

On détermine les n constantes d'intégration Ak en imposant les conditions initiales à la solution


complète y(t). Celles-ci doivent respecter les règles de continuité que l'on rappelle :

Règles de continuité

Dans une branche contenant un condensateur, la tension capacitive est une fonction continue
du temps ;
Dans une branche contenant une bobine d'induction, l'intensité électrique est une fonction
continue du temps.

Du fait des effets dissipatifs toujours présents dans un dipôle passif réel, le régime libre s'amortit. On
définit alors le temps de réponse Tr du dipôle comme le temps à partir duquel le régime forcé est
établi:

|y0 (t)| ≪ |yp (t)| ∀t > Tr

Par la suite, on illustre avec trois exemples ; deux dipôles du premier ordre et un du second ordre.

II. DÉCHARGE D'UN CONDENSATEUR


Considérons un circuit constitué d'une source réelle de f.é.m , d'un condensateur de capacité ,
d'un conducteur ohmique de résistance et d'un inverseur K. On commence par charger le
condensateur en basculant K de manière à mettre en contact la source de tension et le condensateur.
Le condensateur se trouve alors chargé et stocke ainsi la quantité de charge.
q0 = Ce0

À t = 0, on bascule K. Le condensateur se décharge alors dans la résistance. Avant d'étudier le régime


transitoire, analysons les conditions aux limites de ce problème.
II.1- MONTAGE ÉTUDIÉ

Fig. 3- Montage RC.

Juste après l'inversion de K, il y a continuité de la tension capacitive. On en déduit


+
uC (0 ) e0
+ − +
uC (0 ) = uC (0 ) = e0 et i(0 ) = =
R R

Une fois le régime forcé (ici continu) établi, toutes les grandeurs sont stationnaires. On a donc
te
q(t) = C ⇒ i(t) = 0 et uC (t) = 0 quand t → ∞

II.2- RÉGIME TRANSITOIRE

Cherchons l'évolution de la tension capacitive u C (t) et du courant de décharge i(t).

Lorsque l'on a basculé l'interrupteur, le circuit obéit à la loi des mailles :

dq duC
uC (t) − Ri(t) = 0 avec i(t) = − = −C
dt dt

La tension u vérifie donc l'équation différentielle du premier ordre suivante :


C

duC uC
+ = 0 avec τ = RC (3)
dt τ

On voit immédiatement, par analyse dimensionnelle de l'équation différentielle, que τ représente une
durée. Les solutions sont de la forme u (t) = Ae C . On détermine A grâce à la condition initiale
−t/τ

uC (0) = e0 , ce qui donne A = e0 . Finalement, la tension u évolue au cours du temps suivant la loi
C

duC e0
−t/τ −t/τ
uC (t) = e0 e et i(t) = −C = e
dt R

La tension capacitive décroît exponentiellement jusqu'à s'annuler au bout d'un certain temps
conformément à ce que l'on avait prévu dans l'analyse des conditions aux limites.
Fig. 4- Évolution de la tension capacitive et du courant de décharge.

Le temps caractéristique de cette décharge peut s'obtenir en prenant l'intersection de la tangente à


l'origine avec la valeur finale uC = 0 . Il est facile de montrer que cette intersection a lieu lorsque
t = τ . La durée τ = RC donne ainsi un ordre de grandeur de la durée de la décharge.

À retenir

Le temps de relaxation d'un dipôle RC vaut τ = RC . On retiendra que la charge (ou la décharge)
d'un tel dipôle peut être considéré terminée après une durée T = 5τ . r

Dans l'industrie on utilise souvent le temps de réponse à 5% qui vaut 3τ (e −3


≃ 5% ).

On voit donc qu'une grande résistance ralentit le temps de décharge du condensateur.

Le courant de décharge, quant à lui, n'est pas constant lors de ce processus. Maximum à t = 0
+

(imax = e0 /R) , il décroit avec le même temps de relaxation que la tension. Notez que le courant n'est
pas une fonction continue puisqu'il subit une discontinuité entre t = 0

et t = 0
+
. En effet, en
basculant l'interrupteur K sur la branche contenant la résistance, on met brutalement la résistance sous
tension (e ) ce qui impose un courant initial e /R.
0 0

II.3-BILAN D'ÉNERGIE

D'un point de vue énergétique, l'énergie stockée sous forme électrique décroît avec
1 2
WE = CuC
2

un temps de relaxation τ E = τ /2 . En effet, la conservation de l'énergie se traduit par

2 2
d(1/2CuC ) uC
+ = 0
dt R
 

é
puissance stock e é
puissance dissip e

En remplaçant uC
2
par 2WE /C on trouve l'équation donnant l'évolution de l'énergie emmagasinée
par le condensateur :

dWE 2
−t/τE
+ WE = 0 ⇒ WE = WE,i e
dt τ

L'énergie initialement emmagasinée par le condensateur est complètement dissipée par effet Joule
après une durée de l'ordre de 5τ . On peut le vérifier par un calcul direct de l'énergie dissipée :
E
∞ ∞ 2
e0 1
2 −2t/τ 2
∫ Ri (t) dt = ∫ e dt = Ce0
R 2
0 0

Remarque
L'énergie dissipée ne dépend pas de la résistance. C'est la durée de la dissipation qui en dépend.

III. CIRCUIT RL ―

III.1- MONTAGE ÉTUDIÉ

Fig. 5- Montage R-L.

Considérons un circuit constitué d'une source de f.é.m e0 en série avec une résistance r0 (si la source
présente une résistance interne alors celle-ci est incluse dans r ) qui, dans un premier temps alimente
0

une bobine idéale. Au bout d'un certain temps, un courant permanent s'établit. Dès lors, la bobine se
comportant comme un fil, on voit immédiatement que le courant s'établit à la valeur i 0 = e0 /r0 .

À l'instant t = 0 , on bascule un interrupteur K de sorte que la bobine se trouve en contact avec une
résistance de charge R. On oriente le courant dans le sens qui correspond au sens réel du courant i . 0

La continuité du courant qui traverse la bobine impose

e0 R
+
i(0 ) = d'o ù uL (0
+
) = −Ri(0
+
) = − e0
r0 r0

Si la bobine présente une résistance interne ,ril suffit de remplacer dans les calculs r par r 0 0
+ r .

Lorsque le régime permanent est établi, toutes les grandeurs sont stationnaires et la bobine se
comporte comme un fil. On a donc

uL (t) = 0 et i(t) = 0 quand t → ∞

On prévoit donc un régime transitoire durant lequel la tension augmente et le courant diminue.

III.2-RÉGIME TRANSITOIRE

Cherchons l'évolution du courant et de la tension inductive u L (t) à partir de t = 0 . La loi des mailles
implique
di
uL (t) + Ri(t) = 0 avec uL (t) = L
dt

ce qui donne, en posant τ = L/R ,

Si la bobine présente une résistance interne r, il faut écrire τ = L/(r + R) .

di i
+ = 0 pour t > 0 (4)
dt τ

Les solutions de cette équation différentielle du premier ordre sont de la forme i = Ae


−t/τ
. On
détermine la constante d'intégration à l'aide de la condition initiale i(0 +
) = e0 /r0 . Il en sort

e0 di Re0
−t/τ −t/τ
i(t) = e et uL (t) = L = − e
r0 dt r0

Tension et courant relaxent exponentiellement avec une constante de temps τ = L/R . La mesure de
ce temps caractéristique peut permettre de mesurer la self-inductance d'une bobine par exemple.

À retenir

Le dipôle RL présente un temps de relaxation τ = L/R .

Fig. 6- Évolution du courant et de la tension inductive.

Contrairement au courant, la tension inductive subit une discontinuité au moment du basculement de


l'interrupteur. Cette surtension peut devenir relativement importante si R ≫ r . 0

Dans les anciens véhicules, l'allumage du moteur à explosion reposait sur l'amplification d'une telle surtension.

III.3- BILAN ÉNERGÉTIQUE

Comme pour le dipôle RC, l'énergie magnétique stockée initialement dans la bobine WB =
1

2
Li
2

décroît avec un temps de relaxation τ E = τ /2 . La conservation de l'énergie électrique s'écrit

2
d(1/2Li )
2
+ Ri = 0
dt 

puissance dissip e é
puissance stock e é
En remplaçant i
2
par 2WB /L on aboutit à l'équation décrivant l'évolution de l'énergie magnétique
stockée dans la bobine :

dWB 2
−t/τE
+ WB = 0 ⇒ WB = WM ,i e
dt τ

Là aussi, l'énergie stockée est complètement dissipée par effet Joule puisque
∞ ∞ 2
Re0 1
2 −2t/τ 2
∫ Ri (t) dt = ∫ e dt = Li
2 0
r0 2
0 0

IV- OSCILLATEUR RLC ―

IV.1-MONTAGE RLC SÉRIE

Fig. 7- Montage RLC série.

Alimentons un circuit constitué d'une bobine d'induction d'auto-inductance L en série avec un


condensateur de capacité C et d'un conducteur ohmique de résistance R . Un interrupteur permet de
mettre en contact la source continue de f.é.m e0 avec le dipôle RLC. Nous supposons qu'avant de
fermer l'interrupteur, le condensateur est déchargé.

 Remarque
On inclut dans R la résistance interne de la bobine et de la source, ainsi que la résistance des fils.

Quelles sont les conditions aux limites du problème ?

Juste après la fermeture de l'interrupteur, la continuité de la tension capacitive et du courant


traversant la bobine, impose
+ +
i(0 ) = 0 et uC (0 ) = 0

Une fois le régime permanent établi, les grandeurs électriques sont stationnaires, et l'on peut
remplacer la bobine par un fil. On a alors pour t → ∞
te
q(t) = C ⇒ i(t) = 0 et uC (t) = e0
IV.2-MISE EN ÉQUATION

Fig. 8- Circuit pour t > 0 .

La loi des mailles donne pour t > 0

di duC
e0 = Ri + L + uC avec i = C (5)
dt dt

Choisissons d'étudier la tension capacitive u C (t) . Celle-ci obéit donc à l'équation-différentielle

R
2 ⎧ 2λ =
d uC duC L
2 2
+ 2λ + ω 0 uC = ω 0 e 0 avec ⎨ (6)
1
dt
2
dt ⎩ ω =
0
√LC

équation canonique d'un oscillateur harmonique amorti de pulsation propre ω0 et de coefficient


d'amortissement λ, soumis à une excitation constante.

Avant d'expliciter la forme des solutions, remarquons que le comportement de cet oscillateur ne
dépend que de deux paramètres : λ et ω0 qui sont homogènes à l'inverse d'un temps. On peut donc
former deux temps caractéristiques

1 1 2L
τ1 = = √LC et τ2 = =
ω0 λ R

Une solution particulière est uC (t) = e0 , et les solutions de l'équation homogène se mettent sous la
forme u C (t) = Ae
r t
avec r solution de l'équation caractéristique du second degré

2 2
r + 2λ r + ω0 = 0

Le discriminant Δ = 4 (λ
2
− ω0 )
2
a son signe qui dépend de la valeur de la résistance. En effet, si
l'on définit R c = 2√L/C , on a

Δ ≤ 0 si R ≤ Rc et Δ ≥ 0 si R ≥ Rc

Rc est la résistance critique de l'oscillateur RLC série.

IV.3-RÉGIMES TRANSITOIRES

Suivant le signe du discriminant, et donc la valeur de la résistance, on distingue trois régimes


transitoires différents.
Fig. 9- Régime pseudo-périodique.

Régime pseudo-périodique : R < Rc — Dans ce cas, le discriminant de l'équation caractéristique


est négatif et les racines sont complexes :
2 2 2
r = −λ ± iω avec ω = ω0 − λ

La solution réelle est de la forme


−λ t
uC (t) = Ae cos(ωt + φ) + e0

La tension capacitive oscille donc avant de se stabiliser à sa valeur imposée par le générateur.
L'amortissement des oscillations est caractérisée par la constante de temps τ2 = 2L/R . Plus la
résistance est faible, plus longue est la durée du régime transitoire. Dans ce régime, c'est la bobine qui
impose son temps de réponse au système.

Les oscillations amorties se caractérisent également par une pseudo-période T , durée entre deux
maxima successifs, qui est aussi la période de cos(ωt + φ) :

2π 2π
T = =
ω 2 2
√ω − λ
0

Fig. 10- Régime apériodique.


Régime apériodique : R > Rc — Le discriminant de l'équation caractéristique est positif et les
solutions sont réelles :

2 2
r± = −λ ± √λ − ω0

La solution s'écrit
r+ t r− t
uC (t) = A e + Be + e0 avec r± < 0

Les deux racines étant négatives, chaque exponentielle tend vers 0 lorsque t → ∞ : l'oscillateur atteint
l'équilibre sans osciller et d'autant plus lentement que l'amortissement est fort. L'exponentielle la plus
lente impose son temps de relaxation. On montre que si l'amortissement est fort, c'est le condensateur
qui impose son temps de réponse.

Démo : la constante de temps de l'exponentielle la plus lente vaut τ = 1/|r+ | avec r+ = −λ + √λ


2
− ω0
2
. Pour
λ ≫ ω0 un développement limité donne r + ≃ −ω0 /2λ
2
soit τ ≃ RC .

Fig. 11- Régime critique.

Régime critique : R = Rc — Le discriminant de l'équation caractéristique est nulle et la racine est


double : r = −ω0 . La solution s'écrit alors
−ω0 t
uC (t) = (A + Bt) e

L'oscillateur atteint l'équilibre sans osciller (on dit qu'il n' y a pas dépassement). Dans ce cas, les deux
constantes de temps τ et τ sont identiques et correspondent au temps de relaxation du dipôle. On
1 2

montre que le régime critique permet d'atteindre le régime forcé le plus rapidement possible sans
dépassement. Autrement dit le temps de relaxation d'un circuit RLC est minimum en régime critique et
vaut

1
τmin = = √LC
ω0

V-ASPECTS ÉNERGÉTIQUES

Multiplions par i(t) la loi des mailles (5) :

di(t) duC
2
e0 i(t) = Ri(t) + L i(t) + uC i(t) avec i(t) = C
dt dt
Faisons intervenir l'énergie emmagasinée sous forme électromagnétique W EB =
1

2
Li
2
+
1

2
CuC
2
:

2
dWEB
e0 i(t) = Ri(t) +
dt

équation qui traduit la conservation de l'énergie. En effet, la puissance fournie par la source de tension
(e i) est pour une part dissipée par la résistance (Ri ) et pour une autre stockée dans la bobine et le
2
0

condensateur (dW EB /dt) .

L'énergie totale fournie par la source pendant le régime transitoire vaut


∞ ∞
dq(t)
2
Wf = ∫ e0 i(t) dt = e0 ∫ dt = e0 [q(∞) − q(0)] = Ce0
dt
0 0

À la fin, une partie de cette énergie se retrouve stockée (notamment dans le condensateur) :

1 2 1 2 1
2
WEB = Li(∞) + CuC (∞) = Ce0
2 2 2

Autrement dit, l'énergie dissipée par effet Joule vaut

1
2
Wdiss = Wf − WEB = Ce0
2

50% de l'énergie fournie par la source est irrémédiablement perdue, ceci quelle que soit la durée du
régime transitoire.

2
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CHAPITRE 2
DE L’EXPRESSION TEMPORELLE A
LA REPRESENTATION
PHASORIELLE

4
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Pourquoi l’étude des sinusoïdes?

La nature se manifeste sous forme d’ondes sinusoïdales, qu’il


s’agisse des vagues d’océan, d’un tremblement de terre, d’un
bang sonique, d’une explosion, de la propagation du son dans
l’air ou de la fréquence naturelle d’un corps en mouvement.
Notre univers physique est imprégné d’énergie, de particules en
vibration et d’autres forces invisibles. Même la lumière, à la fois
onde et corpuscule, possède une fréquence fondamentale que
nous percevons comme sa couleur.

6
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1 . 1 Sinusoïde

x t   X m sin ωt  φ 

- X m : l’amplitude de la sinusoïde
- ω : la pulsation (en radians/seconde)
- t   : est l’argument (radians ou degrés)
-  : est la phase (radians ou degrés)f
- ω  2π.f  2π
T

Soient x1 t   X m1sin ωt  φ1 


x 2 t   X m2sin ωt  φ 2 
  1  2
  0 --> x1 et x 2 sont en phase
  0 --> x1 et x 2 ne sont pas en phase

π : en opposition de phase


   π 2 : en quadrature de phase
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1 . Sinusoïdes
Passage sinus-cosinus

sint  180   sin t sin 𝛚𝐭 ± 𝟗𝟎° = 𝐜𝐨𝐬𝛚𝐭

cost  180   cos t 𝐜𝐨𝐬 𝛚𝐭 ± 𝟗𝟎° =𝐬𝐢𝐧𝛚𝐭

1.1 Sinusoïde

Comparaison :
• Même fréquence.
• Pas obligation de même amplitude
• Il vaut mieux exprimer les sinusoïdes sous la même forme (sinus ou cosinus)
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1 . 1 Sinusoïde

Soit à effectuer u  u1  u2 et à mettre sous la forme U 2 cost   

 
u1  10 2 cos100t u 2  5 2 cos100t  
 3
  
u  10 2 cos100t  5 2  cos100t  cos  sin 100t  sin 
 3 3
  
u  10 2  5 2 cos  cos100t  5 2  sin sin100t
 3 3
 
cos  0 .5 sin  0.87
3 3
u  12.5 2 cos100t  4.35sin100t

u  U 2 cost    U 2 cost cos  sin t sin 


u  U 2 cost cos  U 2 sin t sin 

1 .1 Sinusoïde
Il vient par identification :
U cos   12.5 et U sin   4.35

Divisons membre à membre :


4.35
tan    0.348
12.5

  0.33
U cos2  U sin 2  U2  12.52  4.352
D’où U=13.2 V

Finalement :
u  13.2 cos100t  0.33

12
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1 .2 Représentation de Fresnel

Pour pouvoir résoudre les circuits alternatifs complexes sans trop de


difficultés, on représente tensions et courants par des vecteurs tournants.

Dans le plan Oxy, une tension v = Vmsin (ωt + φ) (ou un courant), est
représentée par un vecteur de longueur égale à l'amplitude de la tension,
Vm, faisant un angle ωt + φ, avec l'axe Ox. C'est donc un vecteur qui tourne
dans le temps avec une fréquence angulaire ω. Cette représentation est
appelée représentation de Fresnel.

A chaque instant la grandeur sera égale à la projection du vecteur qui la


représente sur l'axe de référence.

1 .2 Représentation de Fresnel
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1 .2 Représentation de Fresnel

Si l'on représente sur la même construction de Fresnel plusieurs


tensions de même fréquence, les vecteurs qui les représentent
tournent à la même vitesse. La figure obtenue tourne donc sans se
déformer
Par commodité, on choisit de la construire à t=0 . Dans ce cas, pour
représenter une tension, il suffira de construire un vecteur de
longueur proportionnelle à Vm faisant un angle φ avec l'axe choisi
comme origine des phases. Toute tension sera ainsi associée à un
point du plan.

Addition de deux tensions sinusoïdales

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1 . 3 Les phaseurs
Soit vt   Vm cost   (représentation temporelle)

vt   Vm cost    Re Vm e jt   
ou 
vt   Re Vm e je jt 
D’où 
vt   Re Ve jt 
Avec V  Vm e j  Vm 

V est la représentation phasorielle de la sinusoïde

Comme dans le cas d’une grandeur complexe, le phaseur peut être


exprimé sous forme cartésienne, polaire ou exponentielle.

1 .3 Les phaseurs
Un Phaseur est un nombre complexe représentant l’amplitude et la phase
d’une sinusoïde

Expression d’un nombre complexe :


• Forme rectangulaire z  x  jy
• Forme polaire z  r
• Forme exponentielle z  re j
Relation entre forme rectangulaire et forme polaire :

z  x  jy  r  rcos   j sin 

y
r  x 2  y2   tan 1
x

x  r cos  y  r sin 
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1 .3 Les phaseurs

Opérations sur les nombres complexes :


z1  x1  jy1  r11 z 2  x 2  jy2  r22

•Addition : z1  z 2  x1  x 2   jy1  y2 

•Soustraction : z1  z 2  x1  x 2   jy1  y2 

•Multiplication : z1 z 2  r1r21  2

z1 r
•Division :  1 1   2
z2 r2

1 . 4 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit


électrique

Résistance R

•Forme temporelle :

i  I m cost   v  iR  RI mcosωt  φ
•Forme phasorielle

I  I m V  RI

La relation tension-courant du domaine temporel continue d’exister dans le


domaine phasoriel
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1 . 4 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit


électrique

•Résistance R

Le courant et la tension sont


en phase

1 . 4 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit


électrique

Inductance L

•Forme temporelle :

i  I m cost    LI m sint  


di
vL
dt
 sin A  cos A  90 v  LI m cost    90
•Forme phasorielle

I  I m V  ωLI m e jφ90   ωLI m e jφ e j90  ωL  e j90  I m φ

e j90  j V  jLI
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1 . 4 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit


électrique

•Inductance L

Diagramme phasoriel d’une


inductance : le courant I est en retard
de phase sur V

1 . 4 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit


électrique

•Condensateur C

•Forme temporelle :

 CV sint   
dv
v  Vm cost   iC
dt
soit i  CV cost    90
•Forme phasorielle

V  Vm I  CVm e j90   CVm e je j90  C  e j90  Vm 


e j90  j I  jCV
I
V
jC
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1 . 4 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit


électrique

•Condensateur C

Diagramme phasoriel d’un


condensateur : le courant I est en
avance de phase sur V

1 . 4 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit


électrique

Tableau récapitulatif
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CHAPITRE 3 : Application des phaseurs aux


circuits électriques
2.1 Impédance et admittance
L’impédance Z d’un circuit est le rapport entre le phaseur V et le
phaseur I , mesuré en ohms (Ω)

V  ZI V
ou Z (L’admittance Y est l’inverse
I
de l’impédance)

On a Z  R  jX : l’impédance (en Ohms)

Avec
R  ReZ : la résistance (en Ohms) 1
X  ImZ : la réactance (en Ohms) X  L 
C

X positif Impédance inductive L  1 C


X négatif Impédance capacitive L  1 C
X nulle Impédance résistive

Forme phasorielle : Z  Z 
X
Avec Z  R2  X 2 et   tan 1
R
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On a Y  G  jB : l’admittance (Siemens)

Avec
G  ReY : la conductance (en Siemens)
B  ImY : la susceptance (en Siemens)

Passage Impédance – Admittance

1 I R X
Y  G B
Z V R  X2
2
R  X2
2

Remarque : si X  0 alors G  1
R

2 .2 Utilisation des lois relatives à la théorie des circuits

Impédances en série

Zeq  Z1  Z2  ...  Zn

Impédances en parallèle

1 I 1 1 1
 Y eq     ... 
Zeq V Z1 Z 2 Zn
 Y1  Y 2  ...  Y n

pour n=2 1 Z Z
Z eq   1 2
1/ Z 1  1/ Z 2 Z 1  Z 2
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Pont diviseur de tension

Z1
V1  V
Z1  Z 2

Z2
V2  V
Pont diviseur de courant Z1  Z 2

Z2
I1  I
Z1  Z 2

Z1
I2  I
Z1  Z 2

Conversion étoile-triangle Conversion triangle-étoile


Z b  Zc
Z  Z  Z 2  Z3  Z3  Z1 Z1 
Za  1 2 Za  Z b  Zc
Z1
Z1  Z 2  Z 2  Z3  Z3  Z1 Zc  Za
Zb  Z2 
Z2 Za  Zb  Zc

Z1  Z 2  Z 2  Z3  Z3  Z1 Za  Z b
Zc  Z3 
Z3 Za  Z b  Zc
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Loi des noeuds


La somme algébrique des courants circulant
dans les branches adjacentes à un nœud est nulle.
On peut aussi dire que la somme algébrique des k I k  I l
 
k


l
courants entrants dans un nœud est égale à la
somme des l courants sortants.

Exemple :

I1  I2  I3  I4  0
ou
I1  I3  I2  I4

Loi des mailles


La somme algébrique des tensions rencontrées en parcourant la maille
dans le sens prédéfini est nulle.

 si V est dans le sens de parcours


  V  0
k

 si V
k
k est dans le sens contraire

Exemple :

E1  U1  U2  E 2  0

Théorème de superposition

L’intensité du courant circulant dans une branche (resp. la tension de


branche) d’un réseau contenant plusieurs branches est égale à la somme
algébrique des intensités (resp. tensions) créées dans cette branche par
chaque générateur supposé seul (les autres étant éteints).

Remarque : Il y a autant de cas à superposer que de générateurs


intervenant dans le réseau.
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Exemple :

Montage global Montage 1 Montage 2

I1  Ia  I b
E1 Z 2 Z1 E 2
Z1 E 2  Z2 E1 Ia  Ib 
 Z1 Z 2  ZZ1  ZZ 2 Z1 Z 2  ZZ1  ZZ 2
Z1 Z2  Z  Z1  Z  Z2 12

Théorème de Thevenin
Un réseau compris entre deux noeuds A et B est équivalent à un
générateur indépendant de tension parfait E 0 en série avec le dipôle
composé Z0
E 0 représente la tension lorsque la portion de réseau débite dans un
circuit ouvert (tension à vide).
Z0 est l’impédance entre les points A et B lorsque toutes les sources
indépendantes sont éteintes.

Théorème de Thevenin
Exemple :

Z1 Z 2
Lorsqu’on éteint les sources : Z0 
Z1  Z 2

Z1 E 2  Z 2 E1
Sans charge, on a une tension : E0 
Z1  Z 2
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Théorème de Norton
Un réseau compris entre deux noeuds A et B est équivalent à une source
indépendante de courant réelle I 0 en parallèle avec un dipôle composé
d’admittance Y 0 .
I 0 est le courant électromoteur, c’est à dire lorsque la portion de réseau
débite dans un court-circuit.
Y 0 est obtenue lorsque toutes les sources indépendantes sont éteintes
(comme pour Thévenin).

Exemple :

Z1 Z 2
Lorsqu’on éteint les sources : Z0 
Z1  Z 2
E 2 E1 Z1 E 2  Z 2 E1
Sans charge, on a un générateur de courant : I0   
Z 2 Z1 Z1  Z 2

Régime sinusoïdal - Dr N'Guessan Alexandre 8


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Equivalent Norton-Thevenin
On peut passer de Thevenin à Norton et inversement

Théorème de Millman
Dans un réseau électrique de branches en parallèle, comprenant chacune
un générateur de tension parfait en série avec un élément linéaire, la
tension aux bornes des branches est égale à la somme des forces
électromotrices respectivement multipliées par l'admittance de la
branche, le tout divisé par la somme des admittances

Y E i i
V i 1
n

Y
i 1
i

Régime sinusoïdal - Dr N'Guessan Alexandre 9


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Chapitre 4 : Puissance électrique et notions de


resonance
I. Puissance électrique
1 Puissance instantanée
i(t)

Source Eléments
sinusoïdale v(t) passifs

vt   Vm cost   v  it   I m cost   i 


pt   vt it 

pt   vt it   Vm I m cost   v  cost   i 

pt   Vm I m cos v   i   Vm I m cos2t   v   i 


1 1
2 2

Puissance instantanée = somme d’un terme constant et d’un terme fluctuant à


fréquence double. Ce dernier a une valeur moyenne nulle. La puissance
moyenne absorbée se réduit donc au premier terme.
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2. Valeur efficace

La valeur efficace d’un courant périodique est le courant continu qui produit la
même puissance consommée par effet joule que ce courant périodique lorsqu’il
traverse une résistance.

(a) sinusoïdal

( (b) continu
(b) Circuit conti

1 T 2
Valeur efficace d’un signal périodique : X eff   x dt
T 0
Valeur efficace du courant (sinusoïdal) :

I 2m
 2 1  cos 2t dt  2
1 T 2 T1 I
T 0
Ieff  I m cos2
tdt  m
T 0

Vm
De même, la valeur efficace de la tension est : Veff 
2

Notation : Les valeurs instantanées seront notées en minuscule (ex : i(t), p(t)).
Pour les courant et les tensions, on notera V et I à la place de Veff et I eff

Rem : Lorsqu’un courant sinusoïdal ou une tension sinusoïdale est spécifié, c’est
très souvent en terme de sa valeur efficace. Par exemple, la tension domestique
de 220 V est la valeur efficace de la tension délivrée par la CIE.
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3. Puissances et facteur de puissance


V  Vm v I  Imi

Puissance fluctuante (partie variable de p(t) : pf t   VI cos2t  v  i 

Puissance active : P  VI cosv  i 

Puissance réactive : Q  VI sinv  i 

Puissance apparente : S  VI

Facteur de puissance : cos v  i 

Angle du facteur de puissance :  v  i

L’angle du facteur de puissance est aussi égal à l’angle d’impédance de charge.

V V v V
V  V v I  Ii Z    v  i
I Ii I

Remarques

• 0  Facteur de puissance  1
• Charge purement résistive : v  i  0  cosv  i   1  Q  0
• Charge purement réactive :  v  i  90  cos v  i   0  P  0

• FP en arrière courant en retard sur tension charge inductive


• FP en avant courant en avant sur tension charge capacitive
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4. Puissance complexe
I
V  V v I  Ii V Z
S  V  I  VIv  i
*

S  VI cos v  i   jVI sin v  i 

S  P  jQ

• Q=0 pour une charge résistive (facteur de puissance =1)


• Q<0 pour une charge capacitive (facteur de puissance en avance)
• Q>0 pour une charge inductive (facteur de puissance en retard)

Triangle des puissances Triangle des impédances

S dans le 1er cadrant charge inductive

S dans le 2ème cadrant charge capacitive


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5. Tableau récapitulatif

Puissance Puissance Puissance Facteur de


active réactive apparente puissance

P  UI cos  Q  UI sin  S  UI cos  


R
Z
 RI 2  XI 2  ZI 2 P
U2 U2 
  U2 S

R X Z
 
 Re U  I
*
 
 Im U  I
*
 UI
*

6. Théorème de Boucherot

I  I1  I 2 *
 * *

S  VI  V I1  I2  VI1  VI2  S1  S2
* *

Si les charges étaient en série, on aurait :

S  VI  V1  V2 I  V1 I  V2 I  S1  S2
* * * *
V  V1  V 2

Quelque soit la manière dont les charges sont connectées


(série ou parallèle), la puissance complexe apparente totale délivrée par source
est égale à la somme des puissances complexes apparentes consommées par
les charges
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Soit une source alimentant N charges, le théorème de Boucherot stipule que :


la puissance active d’un système est égale à la somme des puissances actives
des éléments le constituant, de même pour la puissance réactive et la
puissance apparente complexe.

P  P1  P2  ...  PN

Q  Q1  Q 2  ...  Q N

S  S1  S2  ...  SN

Attention : S  S1  S2  ...  SN

7. Correction du facteur de puissance

Elle consiste à amener le facteur de puissance à une valeur proche de l’unité


afin de diminuer les pertes par effet joule dans le réseau.
Lorsque la charge est inductive (majorité des cas), le facteur de puissance sera
amélioré en installant un condensateur en parallèle comme illustré sur la figure
ci-dessous.
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Si la charge inductive d’origine a


une puissance apparente , alors :

P  S1 cos 1
Q1  S1 sin 1  P tan 1

Si nous souhaitons augmenter le


facteur de puissance de 1 à  2 sans
toucher à la puissance active , alors la
nouvelle puissance réactive est :
Q2  P tan 2

La réduction de la puissance réactive est causée par le condensateur shunt,


soit :  
QC  Q1  Q 2  P tan 1  tan 2

QC 

 CV ² Q C Ptan 1  tan 2 
C 
XC V ² V ²

Rem1 : la puissance active P dissipée par la charge n’est pas affectée par la
correction du facteur de puissance car la puissance moyenne due au
condensateur est égale à zéro.

Rem 2 : Bien que dans la majeure partie des situations en pratique la charge
soit inductive, il est aussi possible que la charge soit capacitive, c’est-à-dire
qu’elle opère avec un facteur de puissance en arrière. Dans ce cas, on
connectera une inductance aux bornes de la charge pour la correction du
facteur de puissance. L’inductance shunt L nécessaire peut être calculée à partir
de :
V² V²
avec QL  Q1  Q2
QL    V²
L
X L L Q L

différence entre ancienne et nouvelle puissances réactives


16
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II- Notions de Résonance


1-Résonance série
Les circuits résonants comportent des éléments réactifs L et C simultanément.

 1 
Z  R  jX  R  j L  
 C 

a. Définition
On dit qu’un circuit est résonnant si i et v sont en phase autrement dit si
l’impédance du circuit pour la fréquence 0 est une résistance pure. Soit
ImZ  0

A la résonance on a :

1 1 1
L   0   f0  fréquence de résonance
C LC 2 LC

b. Etude de l’impédance en fonction de la fréquence


b.1 X en fonction de ω

1   0 X   (réactance capacitive)
X  L  
C    X   (réactance inductive)

  1 LC X0

4
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b.2 Z en fonction de ω

2
 1 
Z  R ²  X ²  R ²   L  
 C 

  0 Z  1 C
(capacitif )


   Z  L
(inductif )


  0 ZR

b.3 Argument de Z

1
L 
Arg Z  Arctg C
R

  0 Arg Z  - π 2
(circuit capacitif )

  
 Arg Z  π 2

(circuit inductif )
  0 Arg Z  0


(circuit résistif)
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c. Coefficient de surtension
Recherche de Vc et VL aux bornes du condensateur et de l’inductance à la
résonance
I V V
VC  avec I   VC 
C 0 R RC 0

On a 1 V V
L0   VC   L0
C 0 RC0 R
De même :
V
VL  L0 I  L0  VC
R

Pour L0  R , on a VL  V ou VC  V  surtention

L0 1 1 L
Q0    est le coefficient de surtension
R RC0 R C
7

2 Résonance parallèle

 1 
Y GjB  G j(C  
 L

L’étude de l’admittance Y (module et phase) nous donne les mêmes courbes que
celle de Z dans le circuit série.

Etude de l’impédance Z

1 jL  R  RCL² L  jR CL²  1


 
Z jRL RL

RL RLL  jR LC²  1


Z 
L  jR LC²  1 L²  R 2 LC²  12
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A la résonance, on a :

 
Im Z  0  R LC2  1  0  02 
1
LC
(même pulsation de résonance
que celle du circuit série).

0 Z0 et Arg( Z)   2


  0 ZR et Arg( Z)  0
  Z0 et Arg( Z)    2

Coefficient de surintensité
A la résonance, les amplitudes complexes des différents courants sont donnés par:

Vmax
Ir   I0
R

Vmax R R
IL   j I 0   jQ 0 I 0 avec Q0 
jL0 L0 L0
R
I C  jC0 Vmax  jRC0 I 0  jQ0 I 0 avec Q 0  RC0 
L0

Q 0 est le coefficient de surintensité du circuit parallèle


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3 Adaptation d’un générateur à une impédance de charge


3.1. Adaptation en puissance

Zi  R i  jX i
Z  R  jX

Adapter en puissance la charge au générateur revient à chercher R et X pour


lesquels le générateur transmet le maximum de puissance à la charge.

S  P  jQ  V  I
*

Z Eg
V Eg I
Z  Zi Z  Zi
*
Z  Eg 
S E g   
Z  Zi  Z  Zi 

Z Z
S  E g2   E g2 
Z  Zi
2
R  R i  2
 X  Xi 
2

P P
P  ReS  E g2 
R
0 et 0
R  R i  2
 X  Xi 
2
R X

dP R  R i R i  R   X  Xi dP  2R X  Xi 
  E g2   E g2
dR 
R  R   X  X 
2
i
2 2
i  
dX R  R   X  X 
i
2
i
2 2

 X  Xi et R  Ri

Pour adapter en puissance, il faut que la charge ait une impédance égale à
l’impédance conjuguée du générateur
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3.2. Adaptation en tension

On recherche Z pour laquelle la tension V aux bornes de la charge est maximale


ou la plus grande possible.

Z
V Eg
Z  Zi
dV Zi
 Eg  0  Z
dZ Z  Zi 2

Pour que V soit maximum, il suffit que Zi  Z

Pour une bonne adaptation en tension, il faut que l’impédance interne du


générateur soit très petite devant l’impédance de la charge.

3.3. Adaptation en courant

On recherche la valeur de Y pour laquelle le courant dans Y est maximum ou


leplus grand possible.

On cherche la valeur de Y pour laquelle le courant dans Y est maximum ou le


plus grand possible

Y dI Yi
I I0  0
Yi  Y dY Y  Yi 2
I sera le plus grand possible si Y est très grand devant Yi

4- Principe de dualité

Définition : A chaque circuit électrique, on peut faire correspondre un autre


circuit appelé circuit dual où toutes les équations sont identiques à condition de
permuter les tensions par les intensités
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Exemples

Z=R+jX Y=G+jB
X réactance (Ω) B susceptance (S)
V=Zi i=Yv
V tension I courant
L inductance C condensateur
Eléments en parallèle Eléments en série
Générateur de tension Générateur de courant
Noeud Maille
Circuit diviseur de tension Circuit diviseur de courant

 1 
Z  R  j L    1 
 C  Y  G  j C  
 L 

Méthode de construction du circuit dual :

• On part du schéma du circuit initial


• On crée un nœud à l'intérieur de chaque maille de ce circuit plus un à
l'extérieur
• On trace un lien entre chacun de ces nœuds en passant systématiquement à
travers un dipôle du montage
• On obtient le circuit dual en dessinant un circuit où chacun des liens
précédents contient le dipôle dual de celui qui a été coupé par le lien.
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