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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES


DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
SECTION : L1BCGS
COURS DE BIOPHYSIQUE – 2ND SEMESTRE
ANNEE 2021-22

Chapitre 3 RAYONNEMENTS PARTICULAIRES


PLAN

3.1 Rappels d’éléments de  Structure du noyau


Physique nucléaire  Types de radioactivité ẞ, α, ɤ
 Lois de décroissance radioactive
 Energie nucléaire
3.2 Effets biologiques des  Classifications des rayonnements: ionisants /non-ionisants
rayonnements  types d’interactions R-M
 Effets biologiques : irradiation ; contamination
3.3 Grandeurs  TLE;
caractéristiques  portée
3.1 RAPPELS D’ELEMENTS DE PHYSIQUE NUCLEAIRE
3.1.1 Structure du noyau
a) Constitution – Représentation symbolique - Isotopie
 Nucléons : protons et neutrons
 Nombres caractéristiques:
 de nucléons (A = nombre de masse):
 de protons (Z : nombre de charge = numéro atomique),
 de neutrons (N)
Relation : A = Z + N : nombre de nucléons.
 Symbole d’un noyau: 𝑨𝒁𝑿 (X : symbole de l’élément chimique)
1 16 14 235
Exemples : 1𝐻 ; 8𝑂 ; 6𝐶 ; 92𝑈
 Isotopes : noyaux de même Z, et A (ou N) différents
Exemples : 11𝑯 (protium), 21𝑯(deutérium) et 31𝑯 (tritium)
b) Stabilité du noyau – Défaut de masse- Energie de liaison-Radioactivité
 u.m.a. (unité de masse atomique) : la 12ème partie de la masse de l’isotope 12 du
carbone :
1 u =1,660559.10-27 kg = 931,5 MeV/c2.
 Exemples de masses nucléaires :

masse
Particule (A,Z)
en g en u.m.a
Proton (1,1) 1.6726 x 10-24 1,007276
Remarque :
Neutron (1,0) 1.6750 x 10-24 1,008665
masse d’un noyau 𝑨𝒁𝑿 ≈ Axu
Electron (0,-1) -28
9.1094 x 10 0.00054858
Helium (4,2) 4,00150
Carbon (12,6) 12,0000000
Carbon (14,6) 14,003241
TPE 3.1 : Compléter le tableau de masses précédent.

 Constat : des mesures effectuées avec la plus grande précision possible ont montré
qu’en général :
𝐦(𝐧𝐨𝐲𝐚𝐮) < ∑𝒊 𝒎𝒊 (nucléons)

 Défaut de masse d’un noyau : différence entre la masse d’un noyau et la somme des
masses des nucléons qui le constituent.
∆𝑚 = |𝑚𝑛𝑜𝑦 − ∑ 𝑚𝑖 (𝑛𝑢𝑐𝑙)|
𝑖
 Energie de liaison d’un noyau : énergie correspondant au défaut de masse
(équivalence masse-énergie) : ∆𝑬𝒍 = ∆𝒎. 𝒄𝟐
 Energie de liaison par nucléon : ̅ 𝒍 = ∆𝑬𝒍
∆𝑬 𝑨
 Stabilité relative des noyaux atomiques : une étude comparative a établi que plus
l’énergie de liaison par nucléon est importante plus un noyau est stable.
Les noyaux, identifiés dans la nature, qui ont tendance à se transformer spontanément
̅𝒍.
(qui sont donc instables), et qui sont dits radioactifs, ont une faible valeur de ∆𝑬
Donc, la radioactivité est un processus par lequel un noyau instable se transforme en un autre plus stable
(recherche de stabilité). Mais il arrive que le noyau-fils ne soit pas stable, lui-même ; le processus continue
alors. On obtient une chaine de désintégrations ; c’est l’origine des familles radioactives.

3.1.2 Différents types de radioactivité


a) Selon le type de particules émises

type Particule émise Exemple Interprétation


alpha Noyau d’hélium (He++) Pu(240,94) → U(236,92) Fission: X(A,Z) → Y(A-4; Z-2)
beta Electron (β-) C(14,6) → N(14,7) neutron → proton
Positron (β+) Na(22,11) → Ne(22,10) proton → neutron
gamma photon (γ) B(12,5) → C*(12,6); C*(12,6) → C (12,6) Désexcitation (transition)
Lois de conservation (lois de Soddy) du nombre de A et du nombre de charge Z

b) Fission et fusion nucléaires

Cf : cours de Chimie Atomistique

3.1.3 Décroissance radioactive


a) Loi de variation du nombre de noyaux - Constante et période radioactives
𝑵(𝒕) = 𝑵𝟎 . 𝒆−𝝀.𝒕
Remarque : N(t) représente le nombre de noyaux radioactifs restants dans
l’échantillon à la date t (non pas de ceux désintégrés).
𝐍𝟎 : nombre de noyaux initial ; 𝛌 : constante radioactive ;
𝒍𝒏𝟐
 période radioactive (ou demi-vie): c’est la quantité 𝑻 = : temps au bout duquel la
𝛌
moitié des noyaux d’un échantillon de substance radioactive se désintègre.
Loi de variation de la masse : similaire : 𝒎(𝒕) = 𝒎𝟎 . 𝒆−𝝀.𝒕

Attention !!! Le phénomène de désintégration radioactive n’est pas périodique ; il est décrit
par une loi exponentielle décroissante dans le temps.
b) Activité radioactive
𝑑𝑁
 Définition : nombre de désintégrations par unité de temps : 𝐴(𝑡) = − 𝑑𝑡
 Expressions :
𝑑𝑁
 𝐴(𝑡) = − 𝑑𝑡 ⇒ 𝑨(𝒕) = 𝐀 𝟎 . 𝐞−𝛌.𝐭 , avec A0= λ.N0 (activité initiale)
 Unités : S.I : becquerel (Bq) ; unité usuelle : curie (Ci) ; 1 Ci = 3,70.1010 Bq

3.1.4 Energie de réactions nucléaires


C’est l’énergie correspondant à la variation de la masse totale :

𝐸 = (∑ 𝑚𝑝 − ∑ 𝑚𝑟 ) . 𝑐 2
𝑝 𝑟
3.2 Effets biologiques des rayonnements
Les rayonnements particulaires (ou corpusculaires) sont constitués de particules de masse non nulle
(ẞ+, ẞ-, α, neutron). Ils sont souvent caractérisés par l’énergie cinétique transportée par l’une des
particules constituantes.
Rayonnement mono-énergétique (ou homocinétique) : toutes les particules qui le constituent ont la
même énergie cinétique et donc la même vitesse.

TPE 3.2 : Calculer la vitesse des électrons d’un rayonnement de type β- d’énergie 1 keV.

3.2.1 Types d’interactions rayonnement-matière


Selon l’énergie des particules qui constituent le rayonnement, on peut observer :
a) L’excitation
Transition entre niveaux d’énergie ; si l'énergie transférée par la particule incidente est exactement
égale à la différence entre les valeurs d’énergie de 2 couches électroniques de l'atome cible.
b) L’ionisation
Il y a ionisation lorsque l’énergie du rayonnement est suffisante pour arracher des électrons aux
atomes et molécules des cellules.
Le rayonnement est dit ionisant. Dans le cas contraire, où l’énergie est insuffisante pour provoquer
l’ionisation des atomes constituant la matière traversée, il ne provoque que des excitations, il est
dit non-ionisant.
Potentiel (ou énergie) d’ionisation d’une substance : c’est le seuil d’énergie que doit avoir un
rayonnement pour provoquer son ionisation. Sa valeur dépend des éléments chimiques qui la
constituent.
c) La production de rayonnements électromagnétique (X ou ɣ)
 Production de RX : Plus rarement les électrons interagissent avec les noyaux des atomes
constituant le milieu traversé. Dans ce cas, l'électron incident est dévié dans le champ
coulombien de l'atome cible et ce changement de trajectoire s'accompagne de l'émission d'un
rayonnement X appelé rayonnement de freinage.
Ce phénomène ne concerne que les électrons de très fortes énergies (plusieurs MeV) et qui de
plus traversent un milieu constitué d'atomes lourds, c'est-à-dire un milieu dense.

 Production de R ɣ : Quand un positron incident est freiné, c'est-à-dire quand il perd la totalité de
son énergie initiale, il s'associe à un négaton et ces 2 particules se dématérialisent : annihilation.

Les lois de la conservation de l'énergie montrent qu'il résulte de ce phénomène d'annihilation 2


photons γ émis dans des sens opposées.

3.2.2 Grandeurs caractéristiques


a) Le TLE (Transfert Linéique d’Energie)

Quel que soit le mécanisme d'interaction entre les particules incidentes et la matière, il y a un
transfert d'énergie de la particule à la matière ; ce qui la ralentit. L'expérience montre que les
faibles transferts d'énergie sont très favorisés. Si la particule est légère, elle doit donc subir un très
grand nombre d'interactions avant d'être stoppée.
Ce ralentissement progressif et continu est caractérisé par une grandeur qui s'appelle le transfert
linéique d'énergie ou TLE:
𝒅𝑬
𝑻𝑳𝑬 =
𝒅𝒙

qui traduit l'énergie moyenne transférée au milieu par la particule (dE) par unité de longueur de la
trajectoire parcourue.
Cette définition indique que plus le T.L.E. est grand, plus une grande quantité d'énergie est cédée
sur une petite distance (ou épaisseur de tissus).
Il définit aussi le pouvoir d’arrêt linéique du matériau exposé à la radiation.

Dans les tissus biologiques, les dégâts sont d'autant plus importants que l'énergie cédée localement
par la particule incidente est grande.

b) Le parcours (ou Portée) : profondeur de pénétration

La trajectoire d'une particule dans un milieu donné peut être très sinueuse. En conséquence, la
profondeur maximale atteinte dans la direction incidente initiale est inférieure à la longueur de sa
trajectoire.
Cette profondeur maximale est ce que l'on appelle le parcours (ou profondeur de pénétration ou
portée).
Par exemple : le parcours d'un électron dans un milieu donné est fonction de son énergie et ce
parcours peut être estimé par la relation empirique suivante :

𝐄𝒏
𝑷𝒂𝒓𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔 = 𝟎, 𝟒𝟏𝟐. avec : 𝒏 = 𝟏, 𝟐𝟔𝟓 − 𝟎, 𝟎𝟗𝟓𝟒 . 𝒍𝒏(𝑬)
𝝆

N.B : Ici, le parcours s'exprime en cm, E en MeV et ρ (la masse volumique du milieu) en g.cm-3.

Exemple :
air eau
Les particules β- émises par l’isotope 3215P
n 1,214
du phosphore, d'énergie (Eβ-Max = 1,7 MeV)
ont les parcours dans l'air et dans l'eau ρ (g.cm-3) 1,3 10-3 1
indiqués dans le tableau ci-contre: parcours
603 0,8
(cm)

TPE 3.3: Vérifier les valeurs du parcours données dans le tableau, par le calcul.

c) Pouvoirs pénétrants comparés des types de rayonnements radioactifs

TPE 3.4:
1) Inspirez-vous de la figure ci-dessus pour tenter d’expliquer :
 le grand pouvoir pénétrant relatif du neutron par rapport aux rayonnements chargés
électriquement ;
 le grand pouvoir pénétrant relatif des rayonnements β par rapport au rayonnement α.
2) Dans certains hôpitaux, les salles de radiographie sont des bunkers, avec murs en béton.
Expliquer pourquoi.
3.2.3 Effets biologiques des rayonnements particulaires

On peut citer, entre autres effets :

 La destruction (mort) de cellules vivantes


 Les cancers
 Les anomalies génétiques (mutations)

En traversant le corps, à assez grande dose, les rayonnements radioactifs détruisent les cellules.
A une dose moindre ces rayonnements sont responsables de cancers et d'anomalies génétiques.
Par exemple, l’ionisation entraîne des réactions chimiques inhabituelles ⟹ les cellules vont muter, voire
même, mourir
 Facteurs déterminant la dangerosité des rayonnements radioactifs: le danger augmente avec :
 l'activité de la source radioactive,
 la proximité de la source,
 la durée d'exposition
 le type de radioactivité,
 le type de tissu (les plus fragiles sont la peau, l'intestin, la moelle osseuse,
spermatozoïdes, ovules)

3.2.4 Irradiation et contamination:


On parle d'irradiation lorsqu'un organisme se trouve à proximité d'une source radioactive. Il reçoit
alors une partie du rayonnement émis par la source.
Il y a contamination interne ou externe lorsque les produits radioactifs sont absorbés par les voies
digestives ou respiratoires. Ils peuvent alors se désintégrer au sein même de l'organisme.
Conséquences d’une irradiation globale de l’organisme:
 pour les cellules mutées:
- si elles sont éliminées par le système immunitaire, l'organe irradié n’est pas affecté.
- si elles ne sont pas éliminées, il peut se développer une tumeur cancéreuse
(principalement : de la thyroïde, des os, du sang, du poumon, du sein…). Dans le cas de cellules
reproductrices, des anomalies génétiques peuvent être transmises à la descendance, avec risques de
malformations, de troubles mentaux et de retards de croissance. Ces effets sont à relativement long
terme ("effets différés").
 pour les cellules mortes:
- si les cellules mortes sont peu nombreuses, le fonctionnement de l'organe irradié ne sera pas
affecté, et les cellules mortes seront petit-à-petit évacuées et remplacées par l'organisme.
- si elles sont plus nombreuses, l'organisme irradié va souffrir de symptômes persistants : brûlure,
perte de cheveux, troubles digestifs, affaiblissement des défenses immunitaires... Une hospitalisation
est alors indispensable, et peut mener à la guérison si la dose absorbée n'est pas trop importante.
- si elles sont encore plus nombreuses, l'organe irradié peut être biologiquement détruit, ou cesser
de fonctionner, entraînant éventuellement la mort.

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