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Filière SMC/SMP
Semestre 1
Cours et TD d’Atomistique
Pr. R. GHAILANE
Pr. O. BENALI
1
Sommaire
2
Chapitre I
STRUCTURE DE L'ATOME
PRINCIPAUX CONSTITUANTS DE LA MATIERE
Un atome (du grec ατομος, atomos, " que l'on ne peut diviser ") est la plus petite partie d'un
corps simple pouvant se combiner chimiquement avec une autre. Il est généralement constitué
d'un noyau composé de protons et de neutrons autour desquels orbitent des électrons. Sa
taille caractéristique est de l'ordre du dixième de nanomètre (nm), soit 10-10 m.
Noyau : (protons+Neutrons)
Cortège électronique
(Electrons gravitant autour du
noyau )
La majeure partie de la masse de l'atome se trouve concentrée dans un très faible volume
(dimension de l'ordre de 10-15 m) :
qn=0 C
et de masse égale à
mn = 1,575 ×10-27 kg ;
3
La masse du proton est :
mp = 1,673 ×10-27 kg.
La masse du noyau, est égale à la somme des masses des protons et des neutrons, appelée
nombre de masse.
Autour du noyau gravitent des électrons suivant des trajectoires bien définies, cela constitue le
nuage électronique.
qe = -1,602 ×10-19 C,
La masse de l’électron est bien plus faible que celles des nucléons (1836 fois moindre) :
me = 9,109×10-31 kg.
Au cas où deux éléments ont la même lettre initiale, un des deux est symbolisé par la
première lettre en majuscule et la deuxième en minuscule :
Un élément chimique de symbole X est caractérisé par son numéro atomique Z et son nombre
de masse A : ( )
4
A : nombre de masse de l’atome. Il désigne le nombre de nucléons, soit la somme du nombre
de protons et du nombre de neutrons.
A = Σ protons + Σ neutrons
Comme Σ protons = Z, on pose Σ neutrons = N ⇒
A = Z + N avec A ∈ N ∗
Z : désigne le nombre de protons.
12
Exemple : 6 C : donc le carbone possède 6 protons, 6 électrons et (12-6) = 6 neutrons
47
21 Sc : donc le scandium possède 21 protons, 21 électrons et (47-21) = 26
neutrons
Lorsque, le nombre de proton est égale au nombre d’électron l’atome est dit neutre.
Les atomes sont susceptibles de se charger électriquement en gagnant ou en perdant un ou
plusieurs électrons : on parle alors d'ions. Du fait qu'un électron a une charge électrique
négative, si un atome gagne un ou plusieurs électrons, la charge de l'atome devient négative
(anion), et s'il en perd, la charge de l'atome devient positive (cation).
Les propriétés physiques et chimiques des atomes dépendent essentiellement du nombre de
protons qui composent leur noyau, les atomes sont donc classés suivant ce nombre, appelé
numéro atomique.
IV. La masse des atomes
La masse d'un atome est la somme des masses de ses divers constituants.
Matome = Z(mproton) + N (mneutron) + Z (mélectron)
La masse des électrons est très faible par rapport à celle des neutrons ou des protons, nous
pourrons donc la négliger.
L'atome étant très petit on préfère utiliser la masse molaire atomique qui correspond bien sur
à la masse d'une mole d'atomes.
La mole est définie comme le nombre d'atome de carbone 12 contenu dans 12 g de carbone
12.
En pratique ce nombre N est appelé nombre d'Avogadro et vaut environ 6,022 1023.
Une mole d'atome correspond à 6,022 1023 atomes
L’unité de masse atomique
Une mole de carbone C pesant par convention 12 g et correspondant à N atomes de carbone.
Un atome de carbone pèse donc 12/N(g) et l'unité de masse atomique vaut donc 1/ N (g).
Un atome à une masse de M (uma) signifie que sa masse molaire atomique est de M (g).
1 u.m.a = (1/N)g = 1/6,022 1023 g 1,67 10-24 g 1,67.10-27 kg
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La masse atomique d’un élément est la masse en g de N atomes :
N(Z+N)x1/ N=Z+N=A
La masse de l'atome exprimée en u.m.a ou sa masse molaire exprimée en g sont
pratiquement égales à son nombre de masse A = Z + N.
V-Défaut de masse et énergie de cohésion
1- Défaut de masse
On appelle défaut de masse d'un noyau m la différence entre la masse totale des A nucléons
séparés, au repos et la masse du noyau formé au repos mnoyau.
mnoyau < Z× mp + N ×mn
Δm = mnoyau – (Z × mp + N × mn)
= mnoyau – (Z × mp + N × mn)
Δm <0 (toujours) car il y a perte de la matière lors de la formation du noyau.
2- Energie de liaison
Le défaut de masse Δm correspond à une libération d’énergie (E) appelée énergie de liaison.
Elle définit l’énergie libérée lors de la formation d’un noyau à partir des nucléons. E < 0
• E est l’énergie absorbée par les nucléons lors de la réaction de formation d’un noyau
stable
E = Δm × c2 (MeV/mol)
c : célérité ou vitesse de la lumière dans le vide = 3.108 m/s.
Tous les isotopes (iso signifie même en grec et topos lieu) d'un même élément se situent à la
même position dans le tableau de Mendeleiev.
Le carbone 14, noté , et le carbone 12, noté , sont ainsi des isotopes de l'élément
chimique carbone.
Les isotopes les plus courants de l'hydrogène sont également notés selon ce principe : 2H pour
le deutérium et 3H pour le tritium. Il est admis toutefois (mais sans le recommander) l'usage
respectivement des symboles D et T pour le deutérium et le tritium respectivement.
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Dans la nature le nombre d'isotopes est limité à quelques-uns. Pour la majorité des atomes, en
générale seulement un des isotopes existants est présent en quantité appréciable dans la
nature, les autres isotopes étant seulement présents à l'état de traces.
On désigne par l’abondance naturelle le pourcentage en nombre d'atomes de chacun des
isotopes présents dans le mélange naturel.
La masse molaire atomique d'un élément est déterminée en tenant compte de l'abondance
naturelle des isotopes de cet élément.
C’est une masse molaire moyenne qui tiendra compte de sa composition.
M = ( (xiMi))/100
xi désignant l'abondance naturelle de l'isotope i de masse molaire Mi.
Exemple :
Le Magnésium (Z = 12) existe sous forme de trois isotopes de nombre de masse 24, 25 et 26.
Les fractions molaires dans le magnésium naturel sont respectivement : 10,1% pour 25Mg et
11,3% pour 26Mg.
Déterminer une valeur approchée de la masse molaire atomique du Magnésium naturel.
Calcul de l’abondance de l'isotope 24Mg : 100 – 11,3 – 10,1 = 78,6%
M = (11,326 + 10,125 + 78,624)/100 = 24,33 g.mol-1.
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Chapitre II
Exemples d’isotopes
Ce schéma nous montre trois isotopes. Le premier
est l’élément hydrogène composé d’un proton et
d’un électron. Le second est le Deutérium, constitué
d’un neutron, d’un proton et d’un électron. Le
troisième isotope est le Tritium composé d’un
proton, de deux neutrons et d’un électron.
Contrairement aux deux autres le Tritium est un
1
H Hydrogène élément radioactif.
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2 3
H ou D Deutérium H ou T Tritium
Pour certains éléments, il existe d'autre part des isotopes naturels ou artificiels instables
appelés radioactifs. En raison de leur instabilité, leur abondance varie au cours du temps et
n'est donc jamais précisée.
Ainsi deux isotopes radioactifs du carbone existent :
le Carbone 14 (6 protons, 8 neutrons) et le Carbone 11 (6 protons, 5 neutrons)
Cela nous amène à discuter de la stabilité des atomes et particulièrement de celle de leur
noyau.
On peut expliquer simplement ce fait en considérant que les protons chargés positivement se
repoussent, l'ajout de neutrons stabilise les nucléides par un effet de "dilution" des charges
positives qui en étant plus éloignées les unes des autres auront tendance à moins se repousser.
Plus le nombre de protons augmente et plus le nombre de neutrons devra augmenter pour que
le nucléide soit stable.
Si le nombre de protons devient trop élevé (Z >84) cet effet de « dilution des charges »
devient inefficace et il n’existe plus de noyaux stables.
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Notons que le fait que les noyaux des atomes soient stables implique obligatoirement
l'existence de forces d'intensité plus grandes que celle de la force électrostatique de Coulomb
qui, si elle était seule, détruirait le noyau.
Ces forces sont nommées les forces nucléaires et sont au nombre de deux la force nucléaire
forte et la force nucléaire faible que nous n'étudierons pas en détail ici.
Le rapport entre le nombre de proton et le nombre de neutron est le facteur principal qui va
fixer la stabilité ou l'instabilité d'un nucléide donné.
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Radioactivité β+
Il s'agit en quelque sorte du phénomène "inverse" du précédent.
Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables qui possèdent un excès de protons
et sont donc situés au dessous de la zone de stabilité.
De tels noyaux chercheront à se stabiliser en augmentant N et en diminuant Z.
On peut considérer que pour de tels nucléïdes un proton se transforme en neutron.
Simultanément un positron est éjecté du noyau.(il se forme également un neutrino v)
Le positron est l'anti-particule de l'électron, il possède une même masse mais une charge
opposée à celui-ci.
Au cours de cette réaction, le nombre de protons varie et on transforme donc un élément en un
autre, il s'agit ici aussi d'une transmutation.
Radioactivité α
Cette forme de radioactivité concerne essentiellement les éléments "lourds" de numéro
atomique Z > 83.
Ici, le nombre des protons et celui des neutrons sont modifiés simultanément par émission de
particules α (noyaux d'Hélium 4).
11
Applications
Nous avons signalé précédemment l'existence des forces nucléaires (forte et faible) qui en
s'opposant à la force de Coulomb étaient responsables de la stabilité (ou de la cohésion) du
noyau.
A ces forces sont associée une énergie appelée énergie de cohésion (ou parfois énergie de
liaison) du noyau.
Le noyau est plus stable que ses éléments séparés, lors de la formation du noyau, il y a donc
libération d'énergie. Pour détruire le noyau, il faudra fournir une énergie équivalente.
On définit alors l’énergie de cohésion comme étant la valeur absolue de l’énergie libérée au
cours de la cohésion nucléaire (Ecoh= -El).
Un noyau sera d'autant plus stable que son énergie de cohésion sera grande.
La désintégration des noyaux peut se faire selon deux processus :
La fusion pour les atomes légers et la fission pour les atomes lourds
La fission nucléaire
Les atomes de nombre de masse très élevés, lorsque ils sont bombardés par des neutrons
peuvent subir une cassure conduisant a des atomes plus légers et a des neutrons.
Les neutrons émis peuvent à leur tour provoquer la fission d'atomes voisins, on à une réaction
en chaîne explosive.
Lors du processus il se produit une perte de masse et un important dégagement d'énergie.
Cette réaction n'est toutefois possible que si la masse de l'échantillon utilisé est supérieure à
une masse appelée masse critique.
Ce type de réaction en chaîne quand il n'est pas contrôlé est à la base de la bombe atomique
(Bombe A).
On peut néanmoins contrôler le processus pour obtenir une libération d'énergie régulière, on a
alors une centrale nucléaire.
L'énergie libérée par ce type de réaction est énorme de l'ordre de 200 Mev /atome (2 1013 J /
mole). (1 MeV = 1,6 10-13 )
La fission de 1 g d'Uranium 238 libère ainsi autant d'énergie que la combustion de 3 tonnes
de charbon.
12
Exemples de réactions de fission
La Fusion nucléaire
Les atomes légers vont chercher à se stabiliser par réaction de fusion. Au cours de ce type de
réactions, deux noyaux légers vont fusionner pour donner un atome plus lourd et diverses
particules.
Au cours de ce processus il va y avoir perte de masse et important dégagement d'énergie.
Cette sorte de réaction est à l'origine de l'énergie des étoiles. C'est aussi la réaction utilisée
dans les bombes H. En raison de la forte pente de la courbe d’Aston pour les atomes légers ce
processus est encore plus énergétique que la fission. Des recherches sont toujours menées
pour domestiquer cette énergie mais on est encore loin d'une utilisation pacifique de la fusion
nucléaire.
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CHAPITRE III
Le modèle atomique classique
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Schéma de l'expérience des rayons cathodiques réalisée par Thomson en 1897
o Le modèle de Rutherford
En 1911, Ernest Rutherford (1871-1937) réalisa une expérience qui allait lui permettre
d'élaborer un nouveau modèle de l'atome.
L'expérience est réalisée sous vide. De la matière radioactive émettant des particules α
(noyaux d'hélium, He2+), est placée dans une boîte et le faisceau de particule α est orienté en
direction d'une fine feuille d'or (6000Å). Derrière cette couche d'or, un écran est placé ; il est
enrichi d'une substance chimique (sulfure de zinc: ZnS) permettant de visualiser, par un
scintillement lumineux, la collision par les particules α.
Il observa que la majorité des particules traversaient la feuille d'or sans être déviées et sans
endommager la feuille d'or. Il observa également que certaines particules étaient légèrement
déviées et que d'autres étaient rejetées en arrière.
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Pour expliquer les observations expérimentales, Rutherford propose un nouveau modèle dans
lequel l'atome n'est pas plein (structure lacunaire) c'est pour cela que la plupart des particules
ne sont pas déviées. Pour Rutherford, Il existe de même des îlots de charge positive qui
repoussent les particules α. L'atome est donc constitué d'un noyau chargé positivement et qui
contient la majorité de la masse de l'atome et d'électrons qui tournent autour tels les planètes
autour du Soleil. Entre le noyau et les électrons, il y a du vide.
Ce modèle sera remis en question par l’élève de Rutherford, le physicien Danois Niels Bohr
en 1913, pour plusieurs raison que nous allons voir dans les paragraphes suivants. Mais la
principale raison a été la suivante :
- il ne pouvait expliquer l’identité parfaite des atomes de même composition, par
exemple l’égalité de leurs rayons atomiques : en effet les systèmes planétaires étant à
priori tous différents (conditions initiales de satellisation différentes), les atomes
devraient tous être différents.
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Le spectre est constitué de radiations monochromatiques de longueurs d'onde λ bien
définies.
Il a été observé que les longueurs d'onde des raies n'étaient pas quelconques et qu'on
pouvait les calculer par une formule empirique qui a été généralisée comme suit:
= 1 / = RH (1/n2 - 1/p2)
est le nombre d'onde
RH = 1,096 107 m-1 : la constante de Rydberg pour l’hydrogène.
n et p sont des entiers tels que n < p.
INTERPRETATON
A)-Interprétation du spectre de l’hydrogène
Niels Bohr a posé deux affirmations :
Postulat mécanique
- L’électron de l’atome d’hydrogène ne possède qu’un nombre limité d’états
accessibles. Ce sont des états stationnaires
- Chaque état possède une énergie invariante (quantification des niveaux d’énergie de
l’hydrogène) (E1, E2, E3,…….En) sur lesquelles l’électron ne rayonne pas.
Le premier niveau d'énergie la plus basse est appelé niveau fondamental, les autres
niveaux d'énergies plus élevées sont appelés des niveaux excités.
Postulat optique
Normalement l’électron occupe l’état fondamental, mais il peut passer à un état excité si on
lui fournit de l’énergie
Pour revenir à son état fondamental il doit restituer cette énergie qui sera émise sous
forme lumineuse.
Ces déplacements de l’électron d’un niveau à un autre sont appelés des transitions
électroniques. La transition entre deux états accessibles s’accompagne de l’absorption ou de
l’émission d’un photon d’énergie égale à la différence de l’énergie des deux états.
E = En- Ep = h
h : 6,623 10-34 j.s (constante de Planck)
ν : fréquence de rayonnement mis en jeu.
Soit les niveaux n et p avec p>n
Une absorption d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau n au niveau p
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Une émission d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau p au niveau n.
Série (n) 1 2 3 3 5
Nom Lyman Balmer Pashen Brackett Pfund
Domaine UV Visible IR IR IR
Ex: la série de Balmer correspond à l'ensemble des photons émis lors des transitions
électroniques de niveaux d'énergie n>2 vers le niveau d'énergie n=2. Les photons émis sont
alors situés dans le domaine du visible comme indiqué sur le spectre d'émission ci-dessous.
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Calcul de quelques grandeurs de l’atome d’hydrogène
L'hydrogène 1H est constitué d'un noyau de charge (+e) et d'un électron de charge (-e),
séparés par une distance R.
Dans le modèle atomique de Bohr, l'électron tourne autour du noyau en suivant un
mouvement circulaire uniforme avec une vitesse V, sur une orbite de rayon r.
Electron
Noyau r
L’électron est aussi soumis à la force centrifuge due à son mouvement circulaire :
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(1)
Hypothèse de Bohr :
(2)
1) L’électron ne peut se situer que sur certaines orbites bien précises ou permises, de telle
sorte que son énergie reste constante. Ces orbites stables sont différenciées, quantifiées. Ce
sont les seules orbites sur lesquelles l'électron peut tourner.
2) Lorsque l’électron absorbe ou émet de l’énergie, il change d’orbite ou de niveau
d’énergie.
- Orbites permises <=> orbites stationnaires <=> 2 r = n n
Louis de Broglie : A toute particule en mouvement (de masse m et de vitesse v) on associe
une radiation de longueur d’onde :
En remplaçant V par sa valeur dans l’équation (1) on détermine le rayon des orbites:
Pour r1 = 5,3 10-11m = 0,53Å : premier rayon de Bohr pour l'atome d'hydrogène qu’on note
a0.
20
Pour n = 3 , 3ième orbite de Bohr r3 = 9× a0 ;
Pour n = 4 , 4ième orbite de Bohr r4 = 16× a0
On constate que l’électron ne peut se trouver que sur une suite discontinue caractérisée par le
nombre quantique n dont le rayon r est : a0, 4a0, 9a0, 16a0,…
- l’énergie correspondante (2)
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L’énergie d’excitation
L’énergie d’excitation de l’atome d’hydrogène est l’énergie nécessaire pour faire passer
l’électron de l’orbite n1 à une orbite n2 (n1 ≠ n2).
L’énergie d’ionisation
L’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène est l’énergie nécessaire pour faire passer
l’électron de l’orbite n = 1 à n = ∞. Ce phénomène correspond à l’arrachement de l’électron
de l’atome :
Les Hydrogénoïdes
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CHAPITRE IV
MODÈLE ONDULATOIRE
Le modèle ondulatoire est basé sur la mécanique quantique développée par Werner
Heisenberg, Louis de Broglie et Erwin Schrödinger (~1925)
λ : longueur d'onde
h : constante de Planck
mv : quantité de mouvement
Δx . Δp x
h/2π
Δt . ΔE
x : Incertitude sur la position
px = m vx, vx : Incertitude sur la vitesse
t : durée de la mesure de l’énergie
E : Incertitude sur la mesure de l’énergie
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Applications
1- Objet macroscopique : Pour une voiture de masse de 1 tonne et de vitesse de 100 km/h à
0,001 km/h d’incertitude, l’incertitude sur la position est de 3,8×10-34m. Ceci n’a donc aucune
conséquence pratique à notre échelle.
2- Objet microscopique : Un atome d’hydrogène H a une incertitude sur sa vitesse de 1cm/s.
Sa masse est de 1 u.m.a. L’incertitude sur sa position est de 0,063.10-4 m ⇒ Imprécision
énorme comparée à la taille d’un atome (10-10 m).
Le principe d’incertitude d’Heisenberg conduit à la conception probabiliste de l’électron et
nous permet de passer de la notion de trajectoire à la notion de probabilité de présence (nuage
électronique). On peut donc associer à l’électron une onde de De Broglie qui sera décrite par
une fonction mathématique ψ appelée fonction d’onde (ou orbitale) solution de l’équation de
Schrödinger.
h2 2 2 2
( ) V E
8 2 me x 2 y 2 z 2
Hˆ E
24
me : masse de l’électron, E son énergie totale et V son énergie potentielle.
La résolution de cette équation donne la fonction d’onde et son énergie propre E.
,
est la partie angulaire de la fonction ψ
n, l, et m l : Nombres quantiques.
Les fonctions solutions de cette équation doivent posséder un certain nombre de propriétés :
continues, uniformes, dérivables.... Ce sont les fonctions propres décrivant lest états
électronique du système. Les fonctions d’onde solutions de l’équation de Schrödinger seront
notées : nlm (nlm est une orbitale atomique (OA))
Si à chacune de ces fonctions est associée une énergie appelée valeur propre (on dit qu’il n’y
a pas dégénérescence). Ces énergies forment une suite discontinue de valeurs E1, E2, E3...
Si plusieurs fonctions propres (n fonctions par exemple) correspondent à la même valeur
propre, On dit alors qu’on a n états dégénérés.
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II- Nombres quantiques
L'état quantique de l'électron dans un atome est caractérisé par trois nombres quantiques : n, l,
ml. A tout groupe de ces trois nombres correspond une seule fonction d'onde bien définie nlm
Couche K L M N O
L 0 1 2 3 4
Symbole de la sous-couche s p d f g
Exemples :
Sous-couche (Orbitale)
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n=2 l =0 (2s) ml =0
l =1 (2p) ml = -1, 0, 1
Degré de dégénérescence d’un niveau électronique n
Pour un niveau électronique n
n l =0 ml =0 1OA
l =1 ml = -1, 0, 1 3OA
l =2 ml = -2, -1, 0, 1, 2 5OA
l =3 ml =-3, -2, -1, 0, 1, 2, 3 7OA
..
..
l =n-1 ml = -(n-1), -n+2,….,0 ,1 ,…., n-1 (2n-1)OA
Le nombre d’OA est :
1+3+5+7+……………+(2n-1) = n2
Le degré de dégénérescence du niveau n est n2
II-4-Le spin
Pour décrire totalement l'électron d'un atome, il faut lui attribuer un quatrième nombre
quantique (noté s ou ms) lié à la rotation de l’électron autour de lui-même c’est un moment
magnétique intrinsèque. Ce nombre ne peut prendre que deux valeurs : S = +1/2 ( ↑) ou
S = -1/2 ( ↓)
Chaque orbitale atomique (schématisée par une case quantique) ne peut contenir au
maximum que deux électrons avec des spins opposés
D'une façon générale, pour une couche n donnée, on aura n sous-couches, n2 OA qui
contiendront 2 n2 électrons au maximum.
L’orbitale s est une sphère virtuelle à l’intérieur de laquelle la probabilité de trouver l’électron
est de l’ordre de 0.9.
L’étude de la densité de probabilité de présence montre que l’orbitale 2pz est constituée de
deux lobes allongés symétriques par rapport au noyau et centrés sur l’axe z.
28
La nouveauté est que P est maximale dans une direction de l’espace de part et d’autre du
noyau et nulle dans le plan perpendiculaire à cette direction et passant par le noyau (XOY) :
ce plan est appelé Plan nodal.
De même, l’OA 2px est orientée sur l’axe X (plan nodal YOZ), l’OA 2py est orientée selon
l’axe Y (plan nodal XOZ) est l’OA 2pz est orientée sur l’axe Z (plan nodal YOX)
Les orbitales atomiques (OA) p (2p, 3p, 4p, … ) sont schématisées par trois cases quantiques
Orbitales atomiques d
l = 2 ; m = -2, -1, 0 , +1 , +2 n=3, 4, 5, …, (3d, 4d, 5d…)
Il y a donc 5 orbitales atomiques: dxy, dxz, dyz, dx2-y2, dz2.
Les orbitales atomiques d sont schématisées par cinq cases quantiques
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Cas des ions hydrogénoïdes
Les valeurs analytiques des orbitales atomiques d'un ion hydrogénoïde se déduisent de celles
des orbitales de l'atome d'hydrogène en remplaçant a0 par (a0/Z). Le facteur Z affecte la partie
radiale et non la partie angulaire. Les orbitales ont donc une représentation analogue à celle
proposée pour l'atome d'hydrogène. Seule la dimension de l'orbitale qui devient de plus en
plus petite lorsque Z croît du fait du terme exponentiel de la partie radiale.
Conclusion :
La mécanique quantique associe à chaque particule matérielle une fonction d'onde dont le
carré représente la probabilité de présence de la particule. Elle repose sur la résolution de
l'équation de Schrödinger qui n'est rigoureusement résolue que dans le cas de l'atome
d'hydrogène ou des ions hydrogénoïdes (fonctions propres et des valeurs propres associées).
Pour les atomes polyélectroniques cette équation ne peut plus être résolue analytiquement, il
faut faire des approximations : résolution approchée
On considère que le noyau est fixe dans l'espace (Approximation de Born Oppenheimer). La
fonction d'onde ψ qui décrit ce système dépend des coordonnées des deux électrons. En
coordonnées sphériques cette fonction s’écrit :
30
Ψ1(1) et Ψ2(2) sont les fonctions monoélectroniques.
L’opérateur hamiltonien peut être développé en termes d’opérateurs monoélectroniques
Z=2 et n=1
Expérimentalement, EHe = -79,4 eV, valeur très loin de l’expérience, donc on est amené à
utiliser d’autres approximations pour l’améliorer.
31
La charge réelle Z est remplacée par la charge nucléaire effective Z* qui tient compte à la fois
de l’attraction noyau-électron et des répulsions électron-électron.
Calcul de la charge nucléaire effective Z*
Pour rendre compte de l’effet répulsif des autres électrons on calcule une charge nucléaire
hypothétique plus faible que la charge réelle du noyau. Cette charge hypothétique est obtenue
en soustrayant du Z réel les effets d’écran des autres électrons :
i = constante d’écran
Slater a énoncé les règles qui permettent d’exprimer ces effets d’écran i que subit l’électron i
de la part de tous les électron j se trouvant sur des sous couches plus internes.
32
IV-4- Application au calcul de l’énergie et des rayons
Pour un atome à plusieurs électrons, l'énergie de l’électron i dépend à la fois de n et l puisque
les valeurs de l affectent celles de Z*. Chaque électron i possède une énergie Ei telle que :
L’énergie totale de l’atome est la somme de la contribution de chaque électron i telle que :
n 1 2 3 4 5 6 …..
n* 1 2 3 3,7 4 4,2 ……
Exemple : He (Z=2)
Le rayon atomique R = 0,53 × (12/1,7) = 0.31Å
Le rayon selon Bohr est 0.265Å
Le rayon expérimental est de 1.28 Å
33
V-Structure électronique des atomes polyélectroniques (Configuration
électronique)
Etablir la configuration électronique d'un atome consiste à répartir les Z électrons de l'atome
dans son état fondamental sur les orbitales 1s 2s 2p,…, le nombre d’électrons contenu dans
chaque orbitale étant noté sous forme d’exposant. Ce remplissage s’effectue en respectant le
principe de stabilité qui exprime que l’état de plus basse énergie d’un atome (ou d’un
système) polyélectronique est son état fondamental ; les états d’énergie supérieure sont
associés à des états excités.
On établit la structure électronique à l'aide des trois règles générales.
Exemple: 2 e- et 3OA p
3 e- et 3OA p
4 e- et 3OA p
V-3- Règle de Klechkowski
Niveaux peuplés par ordre d'énergie croissante (n+l ↗)
Si n+l identique, c'est le niveau avec l'indice n le plus petit qui est rempli en premier.
34
Dans la très grande majorité des cas, il suffit de suivre la règle de Klechkowski pour obtenir
cette configuration. Il existe toutefois des exceptions.
OA 1s 2s 2p 3s 3p 4s 3d 4p 5s 4d 5p 6s 4f 5d 6p ...
n+l 1 2 3 3 4 4 5 5 5 6 6 6 7 7 7 ...
Exemple
Etablir la configuration électronique (CE) de l’Iode 53I
Ordre de remplissage selon Klechkowski :
1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3 p6, 4s2, 3d10, 4p6, 5s2, 4d10,5p5
Il est nécessaire de remettre les diverses couches et sous couches dans leur ordre naturel par
valeur croissantes de n
1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p6 4d10 5s2 5p5
Ecriture simplifiée : K2, L8 , M18 , N18 , O7
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VI. Electrons de cœurs et électrons de valence
VI 1. Définitions
1- La couche de valence est la couche la plus externe de l'atome, occupée par des électrons
plus les sous couches internes incomplètes. C'est elle qui fixe les propriétés chimiques. Si une
sous couche interne n'est pas totalement remplie; cette sous couche fera partie de la couche de
valence. Les autres couches plus internes sont appelées des couches de cœur
Exemple : 8O : C.E. 1s2 2s22p4
VI.2.Propriétés magnétiques
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CHAPITRE V
I- Principe de construction
Classification périodique: les éléments sont rangés de gauche à droite par (Z) croissant en
respectant la règle de Klechkowski de telle sorte que :
Chaque période: comporte des éléments dont la couche externe correspond à la même valeur
de (n). Elle débute par le remplissage de la sous couche s et s’achève toujours par celui de la
sous-couche p correspondante (Exceptée la première période). Le dernier élément décrit
étant un gaz rare de S.E. de valence ns2np6 (configuration de coeur de la période suivante).
1 ≤ z ≤ 10 et 1 ≤ w ≤ 14
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II- Classification périodique et configuration électronique
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II.1-. Utilisation du tableau périodique
1- Déterminer la configuration électronique d’un élément.
2- Trouver le numéro atomique Z d’un élément en fonction de sa place dans le tableau.
3- Identifier un élément à partir de sa configuration.
Bloc P
• Les terreux : 3 électrons de valence (famille IIIA). Ils auront tendance à donner
facilement trois électrons pour saturer le niveau d'énergie et à former un cation de
charge +3 : B3+, Al3+, ...l’Indium (In), élément de cette famille, appartient aux
métalloïdes; les 4 autres sont des métaux.
• Les carbonides : 4 électrons de valence (famille IVA) donc ils peuvent en céder ou en
attirer pour se saturer et former respectivement un cation de charge +4 ou un anion de
charge -4. Le carbone (C), le silicium (Si) et le germanium (Ge) sont des métalloïdes.
L'étain (Sn) et le plomb (Pb) sont des métaux.
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- métaux donnent des Cations. Leurs oxydes sont basiques.
- non-métaux donnent des Anions. Leurs oxydes sont acides.
• Les azotides : 5 électrons de valence (famille VA). Ils auront tendance à attirer 3
électrons pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -3 : N3-, P3-,
...N et P sont des éléments très importants car ils sont essentiels à la vie des animaux
et des végétaux.
• Les sulfurides : 6 électrons de valence (famille VIA). Ils auront tendance à gagner 2
électrons pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -2 : O2-, S2-,….
• Les halogènes : 7électrons de valence, (famille VIIA). Ils ont tendance à attirer un
électron pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -1 : F-1, Cl-1,….
• Groupe O : famille des gaz rares (éléments ns2np6 : He, Ne, Ar ….). Ils possèdent 8
électrons de valence, sauf l’Helium. Ce sont des éléments très stables (gaz
monoatomique)
Bloc d
Eléments de transition (couche de valence :
ns2(n −1) 1 ≤ x ≤ 10
, d.o. positifs et variables entre 0 et 7.
- tendance à s'unir entre eux, ou encore avec des atomes d'autres familles pour former
des alliages.
Un métal est un corps : brillant, bon conducteur de chaleur et d'électricité, malléable et
ductile, donneur d'électrons, qui réagit avec les acides, solide à température et pression
habituelles (sauf le mercure (Hg)).
Bloc f
Le bloc f comporte deux familles ou les éléments différent simplement par le remplissage des
sous-couches (n-2)f : les lanthanides de configuration ( 6s24 f 1≤x≤14 5d1) et les transuraniens ou
actinides de structure électronique de valence (7s25 f 1≤x≤146d1).
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Cas de l’Hélium : Bien qu’appartenant au bloc s (1s2), celui-ci est placé dans le bloc p (groupe
des gaz rares).
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Attention : le Bloc f s’intercale entre les colonnes 3 et 4.
III-2-Energie d'ionisation
L’énergie nécessaire pour arracher un électron à un atome gazeux dans son état fondamental
est toujours positive. Plus l’électron (e-) est lie à un noyau, plus cette énergie augmente.
X(g) X+(g) + 1e- + Eionisation
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Dans une periode, Eionisation augmente quand Z augmente.
Élément Li Be ... F
Eionisation (eV) 5,3 9,3 ... 17,45
Dans un groupe, Eionisation diminue quand Z augmente.
éÉlément Li Na ... Cs
Eionisation (eV) 5,3 5,1 ... 3,9
III-3-Affinité électronique
Définition : L’affinité électronique A est la différence entre l’énergie totale de l’atome et
l’énergie totale de l’ion une fois négatif, chacun dans leur état fondamental :
A = EX − EX− >0 ou < 0
Elle correspond à la réaction :
X− → X + 1 e−
• Si A est négatif, c’est que l’ion X− n’existe pas.
(Dans le cas de N (A =-0.1) et Be (A =-0.19)).
Energie libérée par la réaction de fixation d'un e- par un atome gazeux.
Quand AE(A) augmente, cela signifie que l’atome capte facilement un e-.
Dans une période AE augmente lorsque Z augmente.
Élément Li F
AE (kJ.mol-1) 59,2 322
Dans un groupe AE diminue quand z augmente.
Élément Li Rb
AE (kJ.mol-1) 59,2 46,9
III-4-L’électronégativité
L’électronégativité χ d’un atome A est la tendance que possède cet atome d’attirer vers lui
des électrons d’un autre atome B impliqué dans une liaison chimique A-B. L’atome A
acquière plus facilement un électron de l’atome B quand : AE de A est plus élevée et
Eionisation de B est plus faible.
χ : traduit le comportement oxydant, l‘électronégativité n'est pas une propriété physique,
III.4.1.Echelle de Mullikan
C'est une moyenne algébrique entre l’énergie d'ionisation et l’affinité électronique
• χ = 0,5×(EI + AE ) exprimée en eV.atome-1
Cette échelle a connu moins de succès que celle de PAULING:
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II.4.2. Echelle de Pauling
B étant plus électronégatif que A et lorsque les énergies sont exprimées en kJ/mole.
EAB, EAA et EBB : énergies de dissociation des molécules A-B, A-A et B-B
Dans une période: χ augmente quand Z augmente.
Elément Li Be B C N O F
χ 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Dans un groupe χ augmente quand Z diminue
Élément H Li Na K Rb Cs Fr
χ 2,1 1,0 0,9 0,8 0,8 0,7 0,7
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Licence Fondamentale
Filière SMC/SMP
Semestre 1
Travaux dirigés d’Atomistique
Pr. R. GHAILANE
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espèces suivantes : , et .
II- Le Silicium naturel est un mélange de trois isotopes stables 28Si, 29Si et 30Si. L'abondance
isotopique naturelle de l'isotope le plus abondant est de 92,23%. La masse molaire atomique du
Silicium naturel est de 28,085 g.mol-1.
1) Quel est l'isotope du Silicium le plus abondant ?
2) Calculer l'abondance naturelle des deux autres isotopes.
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Travaux dirigés d’Atomistique
Semestre 1-SMC/SMP
Série 2
Exercice I
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