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Université Ibn Tofail Année 2020-2021

Faculté des Sciences


Département de Chimie
Kenitra

Licence Fondamentale
Filière SMC/SMP
Semestre 1
Cours et TD d’Atomistique

Pr. R. GHAILANE
Pr. O. BENALI

1
Sommaire

Chapitre I : Structure de l’atome. Principaux constituants de la


matière

Chapitre II : Constituants du noyau et radioactivité

Chapitre III : Modèle atomique classique

Chapitre IV : Modèle Ondulatoire

Chapitre V : Classification périodique des éléments

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Chapitre I
STRUCTURE DE L'ATOME
PRINCIPAUX CONSTITUANTS DE LA MATIERE

I. Définition d’un atome

Un atome (du grec ατομος, atomos, " que l'on ne peut diviser ") est la plus petite partie d'un
corps simple pouvant se combiner chimiquement avec une autre. Il est généralement constitué
d'un noyau composé de protons et de neutrons autour desquels orbitent des électrons. Sa
taille caractéristique est de l'ordre du dixième de nanomètre (nm), soit 10-10 m.

Noyau : (protons+Neutrons)

Cortège électronique
(Electrons gravitant autour du
noyau )

II. Caractéristiques de l'atome

La majeure partie de la masse de l'atome se trouve concentrée dans un très faible volume
(dimension de l'ordre de 10-15 m) :

le noyau, composé de deux sortes de particules semblables, appelées nucléons :

 les neutrons, particules de charge électrique nulle,

qn=0 C
et de masse égale à
mn = 1,575 ×10-27 kg ;

 les protons, particules de charge électrique positive égale à :

qp=+e= 1,602 ×10-19 C,

3
La masse du proton est :
mp = 1,673 ×10-27 kg.

Le noyau est donc chargé positivement.

La masse du noyau, est égale à la somme des masses des protons et des neutrons, appelée
nombre de masse.

Autour du noyau gravitent des électrons suivant des trajectoires bien définies, cela constitue le
nuage électronique.

Les électrons possèdent une charge électrique négative égale à :

qe = -1,602 ×10-19 C,

Cette charge est identique à celle du proton en valeur absolue.

La masse de l’électron est bien plus faible que celles des nucléons (1836 fois moindre) :

me = 9,109×10-31 kg.

III. Représentation de l’atome

L’atome est le constituant de base de la matière. Il correspond à un élément chimique


représenté par un symbole qui est généralement la lettre initiale en majuscule du nom de
l’élément.

Exemple : Le carbone symbolisé par C

Le Fluor symbolisé par F

Au cas où deux éléments ont la même lettre initiale, un des deux est symbolisé par la
première lettre en majuscule et la deuxième en minuscule :

Exemples : Le Cobalt symbolisé par Co

Le Fer symbolisé par Fe

Un élément chimique de symbole X est caractérisé par son numéro atomique Z et son nombre

de masse A : ( )

4
A : nombre de masse de l’atome. Il désigne le nombre de nucléons, soit la somme du nombre
de protons et du nombre de neutrons.
A = Σ protons + Σ neutrons
Comme Σ protons = Z, on pose Σ neutrons = N ⇒
A = Z + N avec A ∈ N ∗
Z : désigne le nombre de protons.

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Exemple : 6 C : donc le carbone possède 6 protons, 6 électrons et (12-6) = 6 neutrons

47
21 Sc : donc le scandium possède 21 protons, 21 électrons et (47-21) = 26
neutrons

Lorsque, le nombre de proton est égale au nombre d’électron l’atome est dit neutre.
Les atomes sont susceptibles de se charger électriquement en gagnant ou en perdant un ou
plusieurs électrons : on parle alors d'ions. Du fait qu'un électron a une charge électrique
négative, si un atome gagne un ou plusieurs électrons, la charge de l'atome devient négative
(anion), et s'il en perd, la charge de l'atome devient positive (cation).
Les propriétés physiques et chimiques des atomes dépendent essentiellement du nombre de
protons qui composent leur noyau, les atomes sont donc classés suivant ce nombre, appelé
numéro atomique.
IV. La masse des atomes
La masse d'un atome est la somme des masses de ses divers constituants.
Matome = Z(mproton) + N (mneutron) + Z (mélectron)
La masse des électrons est très faible par rapport à celle des neutrons ou des protons, nous
pourrons donc la négliger.
L'atome étant très petit on préfère utiliser la masse molaire atomique qui correspond bien sur
à la masse d'une mole d'atomes.
La mole est définie comme le nombre d'atome de carbone 12 contenu dans 12 g de carbone
12.
En pratique ce nombre N est appelé nombre d'Avogadro et vaut environ 6,022 1023.
Une mole d'atome correspond à 6,022 1023 atomes
L’unité de masse atomique
Une mole de carbone C pesant par convention 12 g et correspondant à N atomes de carbone.
Un atome de carbone pèse donc 12/N(g) et l'unité de masse atomique vaut donc 1/ N (g).
Un atome à une masse de M (uma) signifie que sa masse molaire atomique est de M (g).
1 u.m.a = (1/N)g = 1/6,022 1023 g  1,67 10-24 g  1,67.10-27 kg
5
La masse atomique d’un élément est la masse en g de N atomes :
N(Z+N)x1/ N=Z+N=A
La masse de l'atome exprimée en u.m.a ou sa masse molaire exprimée en g sont
pratiquement égales à son nombre de masse A = Z + N.
V-Défaut de masse et énergie de cohésion
1- Défaut de masse
On appelle défaut de masse d'un noyau m la différence entre la masse totale des A nucléons
séparés, au repos et la masse du noyau formé au repos mnoyau.
mnoyau < Z× mp + N ×mn
Δm = mnoyau – (Z × mp + N × mn)
= mnoyau – (Z × mp + N × mn)
Δm <0 (toujours) car il y a perte de la matière lors de la formation du noyau.
2- Energie de liaison
Le défaut de masse Δm correspond à une libération d’énergie (E) appelée énergie de liaison.
Elle définit l’énergie libérée lors de la formation d’un noyau à partir des nucléons. E < 0
• E est l’énergie absorbée par les nucléons lors de la réaction de formation d’un noyau
stable
E = Δm × c2 (MeV/mol)
c : célérité ou vitesse de la lumière dans le vide = 3.108 m/s.

VI. Les isotopes

Deux atomes sont dits isotopes si leur noyau a un nombre de protons


identique mais un nombre de neutrons différent.
Deux isotopes ont donc le même nombre de protons (Z) et correspondent donc au même
élément chimique. Ce qui distingue deux isotopes c’est leur nombre de masse A différent. Le
nombre de masse d'un atome est le nombre de nucléons (protons et neutrons) que contient le
noyau de cet atome ; la différence de nombre de masse entre isotopes provient de la différence
du nombre de neutrons N.

Tous les isotopes (iso signifie même en grec et topos lieu) d'un même élément se situent à la
même position dans le tableau de Mendeleiev.

Le carbone 14, noté , et le carbone 12, noté , sont ainsi des isotopes de l'élément
chimique carbone.
Les isotopes les plus courants de l'hydrogène sont également notés selon ce principe : 2H pour
le deutérium et 3H pour le tritium. Il est admis toutefois (mais sans le recommander) l'usage
respectivement des symboles D et T pour le deutérium et le tritium respectivement.

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Dans la nature le nombre d'isotopes est limité à quelques-uns. Pour la majorité des atomes, en
générale seulement un des isotopes existants est présent en quantité appréciable dans la
nature, les autres isotopes étant seulement présents à l'état de traces.
On désigne par l’abondance naturelle le pourcentage en nombre d'atomes de chacun des
isotopes présents dans le mélange naturel.
La masse molaire atomique d'un élément est déterminée en tenant compte de l'abondance
naturelle des isotopes de cet élément.
C’est une masse molaire moyenne qui tiendra compte de sa composition.
M = ( (xiMi))/100
xi désignant l'abondance naturelle de l'isotope i de masse molaire Mi.
Exemple :
Le Magnésium (Z = 12) existe sous forme de trois isotopes de nombre de masse 24, 25 et 26.
Les fractions molaires dans le magnésium naturel sont respectivement : 10,1% pour 25Mg et
11,3% pour 26Mg.
Déterminer une valeur approchée de la masse molaire atomique du Magnésium naturel.
Calcul de l’abondance de l'isotope 24Mg : 100 – 11,3 – 10,1 = 78,6%
M = (11,326 + 10,125 + 78,624)/100 = 24,33 g.mol-1.

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Chapitre II

Constituants du noyau et radioactivité

Introduction (Ref. Cours Brière)


La radioactivité est un phénomène physique qui se déroule dans notre corps mais également
dans le monde qui nous entoure. C'est un phénomène extrêmement complexe dont la
dangerosité a longtemps été sous estimée. Par leurs découvertes successives, Henri
Beccquerel puis Pierre et Marie Curie, physiciens français ont commencé à tracer la route vers
la connaissance d'une formidable source d'énergie.
Quelle est l’origine de la radioactivité?

Définition de la radioactivité et notion d’isotopes radioactifs


La radioactivité : La radioactivité est la propriété qu’ont certains noyaux d’atomes à se
désintégrer de manière naturelle et spontanée, pour donner un autre élément, en émettant des
particules ou des rayonnements électromagnétiques. Dans ce cas la radioactivité est naturelle.
Elle peut être artificielle lorsque l’on bombarde les noyaux des atomes par des particules
légères (neutrons, protons,…) ayant une grande énergie.
Les isotopes radioactifs : Tout d’abord, les atomes dits « isotopes » sont des atomes
possédant le même nombre de protons dans leur noyau (exemple : le Carbone 12 et le
Carbone 14 possèdent tout les deux six protons dans leur noyau). Les noyaux radioactifs se
caractérisent par une trop grande proportion de neutrons dans leur noyau, cette trop grande
proportion les rend instables (exemple : le Carbone 12 n’est pas radioactif alors que le
Carbone 14 l’est par contre).
Deux isotopes ont les mêmes propriétés chimiques (données par les protons), mais ont
des propriétés nucléaires différentes (données par les neutrons).

Exemples d’isotopes
Ce schéma nous montre trois isotopes. Le premier
est l’élément hydrogène composé d’un proton et
d’un électron. Le second est le Deutérium, constitué
d’un neutron, d’un proton et d’un électron. Le
troisième isotope est le Tritium composé d’un
proton, de deux neutrons et d’un électron.
Contrairement aux deux autres le Tritium est un
1
H Hydrogène élément radioactif.

8
2 3
H ou D Deutérium H ou T Tritium
Pour certains éléments, il existe d'autre part des isotopes naturels ou artificiels instables
appelés radioactifs. En raison de leur instabilité, leur abondance varie au cours du temps et
n'est donc jamais précisée.
Ainsi deux isotopes radioactifs du carbone existent :
le Carbone 14 (6 protons, 8 neutrons) et le Carbone 11 (6 protons, 5 neutrons)
Cela nous amène à discuter de la stabilité des atomes et particulièrement de celle de leur
noyau.

La stabilité des divers isotopes


La radioactivité
Nous n'entrerons pas ici dans le détail mais nous énoncerons simplement les principaux
résultats concernant cette branche importante de la physique.
Parmi la centaine d'éléments connus seul les 83 premiers (à l'exception du Technétium (Z=43)
et du Prométhium (Z=61)) possèdent au moins un isotope stable.
A partir du Polonium (Z=84) il n'existe plus de nucléides stables, ils sont tous radioactifs.
Pour les premiers éléments de Z < 30 on constate que les isotopes stables contiennent un
nombre de neutrons sensiblement égal à celui des protons. Z = N.
Au delà de Z = 30 les isotopes stables contiennent un nombre de neutrons plus élevé que celui
des protons : N > Z.

On peut expliquer simplement ce fait en considérant que les protons chargés positivement se
repoussent, l'ajout de neutrons stabilise les nucléides par un effet de "dilution" des charges
positives qui en étant plus éloignées les unes des autres auront tendance à moins se repousser.
Plus le nombre de protons augmente et plus le nombre de neutrons devra augmenter pour que
le nucléide soit stable.
Si le nombre de protons devient trop élevé (Z >84) cet effet de « dilution des charges »
devient inefficace et il n’existe plus de noyaux stables.

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Notons que le fait que les noyaux des atomes soient stables implique obligatoirement
l'existence de forces d'intensité plus grandes que celle de la force électrostatique de Coulomb
qui, si elle était seule, détruirait le noyau.
Ces forces sont nommées les forces nucléaires et sont au nombre de deux la force nucléaire
forte et la force nucléaire faible que nous n'étudierons pas en détail ici.
Le rapport entre le nombre de proton et le nombre de neutron est le facteur principal qui va
fixer la stabilité ou l'instabilité d'un nucléide donné.

Il existe trois formes de radioactivité différentes


Radioactivité β-
Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables qui possèdent un excès de
neutrons et sont donc situés au dessus de la zone de stabilité.
De tels noyaux chercheront à se stabiliser en augmentant Z et en diminuant N.
On peut considérer que pour de tels nucléides un neutron se transforme en proton, la charge
positive du noyau va donc augmenter, ce qui n'est possible qu'à la condition qu'une charge
négative équivalente soit éjectée du noyau.
Cette charge négative correspond au départ d'un électron du noyau.
(Il se forme également une particule élémentaire appelée anti-neutrino n*)
La réaction de transformation du neutron en proton s'écrit donc :

Au cours de cette réaction, le nombre de protons varie et on transforme donc un élément en un


autre, il s'agit d'une transmutation.
Au cours de ces réactions les éléments ne sont pas conservés, en revanche la somme des
nombres de masse et la somme des numéros atomiques se conservent.

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Radioactivité β+
Il s'agit en quelque sorte du phénomène "inverse" du précédent.
Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables qui possèdent un excès de protons
et sont donc situés au dessous de la zone de stabilité.
De tels noyaux chercheront à se stabiliser en augmentant N et en diminuant Z.
On peut considérer que pour de tels nucléïdes un proton se transforme en neutron.
Simultanément un positron est éjecté du noyau.(il se forme également un neutrino v)

Le positron est l'anti-particule de l'électron, il possède une même masse mais une charge
opposée à celui-ci.
Au cours de cette réaction, le nombre de protons varie et on transforme donc un élément en un
autre, il s'agit ici aussi d'une transmutation.

Radioactivité α
Cette forme de radioactivité concerne essentiellement les éléments "lourds" de numéro
atomique Z > 83.
Ici, le nombre des protons et celui des neutrons sont modifiés simultanément par émission de
particules α (noyaux d'Hélium 4).

Diagramme de stabilité des isotope

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Applications
Nous avons signalé précédemment l'existence des forces nucléaires (forte et faible) qui en
s'opposant à la force de Coulomb étaient responsables de la stabilité (ou de la cohésion) du
noyau.
A ces forces sont associée une énergie appelée énergie de cohésion (ou parfois énergie de
liaison) du noyau.
Le noyau est plus stable que ses éléments séparés, lors de la formation du noyau, il y a donc
libération d'énergie. Pour détruire le noyau, il faudra fournir une énergie équivalente.
On définit alors l’énergie de cohésion comme étant la valeur absolue de l’énergie libérée au
cours de la cohésion nucléaire (Ecoh= -El).
Un noyau sera d'autant plus stable que son énergie de cohésion sera grande.
La désintégration des noyaux peut se faire selon deux processus :
La fusion pour les atomes légers et la fission pour les atomes lourds

La fission nucléaire
Les atomes de nombre de masse très élevés, lorsque ils sont bombardés par des neutrons
peuvent subir une cassure conduisant a des atomes plus légers et a des neutrons.
Les neutrons émis peuvent à leur tour provoquer la fission d'atomes voisins, on à une réaction
en chaîne explosive.
Lors du processus il se produit une perte de masse et un important dégagement d'énergie.
Cette réaction n'est toutefois possible que si la masse de l'échantillon utilisé est supérieure à
une masse appelée masse critique.
Ce type de réaction en chaîne quand il n'est pas contrôlé est à la base de la bombe atomique
(Bombe A).
On peut néanmoins contrôler le processus pour obtenir une libération d'énergie régulière, on a
alors une centrale nucléaire.
L'énergie libérée par ce type de réaction est énorme de l'ordre de 200 Mev /atome (2 1013 J /
mole). (1 MeV = 1,6 10-13 )
La fission de 1 g d'Uranium 238 libère ainsi autant d'énergie que la combustion de 3 tonnes
de charbon.

12
Exemples de réactions de fission

La Fusion nucléaire
Les atomes légers vont chercher à se stabiliser par réaction de fusion. Au cours de ce type de
réactions, deux noyaux légers vont fusionner pour donner un atome plus lourd et diverses
particules.
Au cours de ce processus il va y avoir perte de masse et important dégagement d'énergie.
Cette sorte de réaction est à l'origine de l'énergie des étoiles. C'est aussi la réaction utilisée
dans les bombes H. En raison de la forte pente de la courbe d’Aston pour les atomes légers ce
processus est encore plus énergétique que la fission. Des recherches sont toujours menées
pour domestiquer cette énergie mais on est encore loin d'une utilisation pacifique de la fusion
nucléaire.

Exemples de réactions de fusion

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CHAPITRE III
Le modèle atomique classique

1897 LA DECOUVERTE DE L'ELECTRON


En 1897, Thomson, physicien anglais (1856-1940) découvre le premier composant de
l'atome: l’électron, particule de charge électrique négative.
Par qui, quand et comment a été découvert l'électron?
C'est en 1856 que le physicien britannique Joseph John Thomson naquit près de Manchester,
dans le Lancashire. Thomson reçut, en 1906, le prix Nobel de physique pour son travail sur la
conduction de l'électricité par les gaz. Il est à l'origine de la découverte de l'électron par ses
expérimentations sur les flux de particules créés par les rayons cathodiques. Il avança, en
1898, la théorie du « plum pudding qu’on pourrait comparer à un «pain aux raisins» sur la
structure atomique dans laquelle les électrons sont considérés comme des «raisins» négatifs
enfoncés dans un «pain» de matière positive.

L'expérience des rayons cathodiques


Tout commença en 1854 lorsqu'un souffleur de verre allemand, Heinrich Geissler, inventa une
pompe à vide et fabriqua un tube de verre dans lequel se trouvaient deux électrodes
métalliques, dans un vide d'une qualité supérieure. Une lueur sur la paroi du tube, en face de
l'électrode négative, fut interprétée comme étant l'impact sur le verre d'un rayonnement émis
par cette électrode. Ce rayonnement fut baptisé «rayons cathodiques» par Goldstein en 1876.
Mais, ce n'est que 21 ans plus tard que Thomson régla définitivement la question en montrant
que les rayons cathodiques étaient aussi déviés par des champs électriques. Qu'elle était donc
la nature de ces «particules» cathodiques? Les seules particules négatives connues à l'époque
étaient les ions atomiques. Mais la déviation dans un champ magnétique des rayons
cathodiques était si importante, que les particules du rayon devaient avoir une charge
électrique incroyablement élevée, ou alors elles devaient être très légères, c'est-à-dire avoir
une masse inférieure à la masse d'un atome d'hydrogène.

14
Schéma de l'expérience des rayons cathodiques réalisée par Thomson en 1897

1912 LA DECOUVERTE DU NOYAU

o Le modèle de Rutherford

En 1911, Ernest Rutherford (1871-1937) réalisa une expérience qui allait lui permettre
d'élaborer un nouveau modèle de l'atome.
L'expérience est réalisée sous vide. De la matière radioactive émettant des particules α
(noyaux d'hélium, He2+), est placée dans une boîte et le faisceau de particule α est orienté en
direction d'une fine feuille d'or (6000Å). Derrière cette couche d'or, un écran est placé ; il est
enrichi d'une substance chimique (sulfure de zinc: ZnS) permettant de visualiser, par un
scintillement lumineux, la collision par les particules α.

Il observa que la majorité des particules traversaient la feuille d'or sans être déviées et sans
endommager la feuille d'or. Il observa également que certaines particules étaient légèrement
déviées et que d'autres étaient rejetées en arrière.

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Pour expliquer les observations expérimentales, Rutherford propose un nouveau modèle dans
lequel l'atome n'est pas plein (structure lacunaire) c'est pour cela que la plupart des particules
ne sont pas déviées. Pour Rutherford, Il existe de même des îlots de charge positive qui
repoussent les particules α. L'atome est donc constitué d'un noyau chargé positivement et qui
contient la majorité de la masse de l'atome et d'électrons qui tournent autour tels les planètes
autour du Soleil. Entre le noyau et les électrons, il y a du vide.

Ce modèle sera remis en question par l’élève de Rutherford, le physicien Danois Niels Bohr
en 1913, pour plusieurs raison que nous allons voir dans les paragraphes suivants. Mais la
principale raison a été la suivante :
- il ne pouvait expliquer l’identité parfaite des atomes de même composition, par
exemple l’égalité de leurs rayons atomiques : en effet les systèmes planétaires étant à
priori tous différents (conditions initiales de satellisation différentes), les atomes
devraient tous être différents.

1913 Modèle de Bohr : Niels Bohr (1885-1962)


Afin de rendre compte de cette stabilité atomique, Niels Bohr crée en 1913 un nouveau
modèle d'atome : Les orbites des électrons ne sont pas quelconques mais "quantifiées"; seules
certaines orbites particulières sont permises pour l'électron. Ce n'est que lorsque celui-ci saute
d'une orbite à l'autre qu'il peut émettre (ou absorber) de la lumière.

Expérience : Spectre d'émission de l’atome d'hydrogène


Lorsqu'on soumet du dihydrogène H2 sous faible pression (de l’ordre de 10−3 à 10−4
bar) à une décharge électrique (de quelques volts à quelques centaines de volts) on observe
une émission lumineuse qui constitue le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène.
Les atomes émettent un rayonnement lorsqu'ils sont soumis à une excitation.
Si on analyse plus précisément la lumière émise on observe un spectre discontinu ou spectre
de raies.

16
Le spectre est constitué de radiations monochromatiques de longueurs d'onde λ bien
définies.
Il a été observé que les longueurs d'onde des raies n'étaient pas quelconques et qu'on
pouvait les calculer par une formule empirique qui a été généralisée comme suit:
 = 1 /  = RH (1/n2 - 1/p2)
 est le nombre d'onde
RH = 1,096 107 m-1 : la constante de Rydberg pour l’hydrogène.
n et p sont des entiers tels que n < p.

INTERPRETATON
A)-Interprétation du spectre de l’hydrogène
Niels Bohr a posé deux affirmations :
Postulat mécanique
- L’électron de l’atome d’hydrogène ne possède qu’un nombre limité d’états
accessibles. Ce sont des états stationnaires
- Chaque état possède une énergie invariante (quantification des niveaux d’énergie de
l’hydrogène) (E1, E2, E3,…….En) sur lesquelles l’électron ne rayonne pas.
Le premier niveau d'énergie la plus basse est appelé niveau fondamental, les autres
niveaux d'énergies plus élevées sont appelés des niveaux excités.

Postulat optique

Normalement l’électron occupe l’état fondamental, mais il peut passer à un état excité si on
lui fournit de l’énergie

Pour revenir à son état fondamental il doit restituer cette énergie qui sera émise sous
forme lumineuse.
Ces déplacements de l’électron d’un niveau à un autre sont appelés des transitions
électroniques. La transition entre deux états accessibles s’accompagne de l’absorption ou de
l’émission d’un photon d’énergie égale à la différence de l’énergie des deux états.

E = En- Ep = h
h : 6,623 10-34 j.s (constante de Planck)
ν : fréquence de rayonnement mis en jeu.
Soit les niveaux n et p avec p>n
Une absorption d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau n au niveau p

17
Une émission d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau p au niveau n.

NB : Le photon mis en jeu lors d’une transition électronique (émission ou absorption)


entre deux niveaux n et p est égal à h

Notions de série de raies


Si nous prenons la formule de Rydberg
 = 1 /  = RH (1/n2 - 1/p2)
On dit que le spectre d'émission de l'atome d'Hydrogène se décompose en plusieurs séries: les
séries de Lyman, Balmer, Paschen, Brackett et Pfund. Chaque série est définie par le niveau
d'énergie final des transitions électroniques. Selon la valeur de n, nous avons différents
spectres de raies :

Série (n) 1 2 3 3 5
Nom Lyman Balmer Pashen Brackett Pfund
Domaine UV Visible IR IR IR

Ex: la série de Balmer correspond à l'ensemble des photons émis lors des transitions
électroniques de niveaux d'énergie n>2 vers le niveau d'énergie n=2. Les photons émis sont
alors situés dans le domaine du visible comme indiqué sur le spectre d'émission ci-dessous.

18
Calcul de quelques grandeurs de l’atome d’hydrogène
L'hydrogène 1H est constitué d'un noyau de charge (+e) et d'un électron de charge (-e),
séparés par une distance R.
Dans le modèle atomique de Bohr, l'électron tourne autour du noyau en suivant un
mouvement circulaire uniforme avec une vitesse V, sur une orbite de rayon r.

Electron

Noyau r

L'électron chargé négativement est soumis à la force d’attraction coulombienne du noyau


chargé positivement. (Le poids des électrons est considéré comme négligeable).

L’électron est aussi soumis à la force centrifuge due à son mouvement circulaire :

19
(1)

Energie totale = Energie cinétique + Energie potentielle

Hypothèse de Bohr :
(2)

1) L’électron ne peut se situer que sur certaines orbites bien précises ou permises, de telle
sorte que son énergie reste constante. Ces orbites stables sont différenciées, quantifiées. Ce
sont les seules orbites sur lesquelles l'électron peut tourner.
2) Lorsque l’électron absorbe ou émet de l’énergie, il change d’orbite ou de niveau
d’énergie.
- Orbites permises <=> orbites stationnaires <=> 2 r = n n
Louis de Broglie : A toute particule en mouvement (de masse m et de vitesse v) on associe
une radiation de longueur d’onde :

En remplaçant V par sa valeur dans l’équation (1) on détermine le rayon des orbites:

Pour r1 = 5,3 10-11m = 0,53Å : premier rayon de Bohr pour l'atome d'hydrogène qu’on note
a0.

Pour n = 2 , 2ième orbite de Bohr r2 = 4× a0 ;

20
Pour n = 3 , 3ième orbite de Bohr r3 = 9× a0 ;
Pour n = 4 , 4ième orbite de Bohr r4 = 16× a0
On constate que l’électron ne peut se trouver que sur une suite discontinue caractérisée par le
nombre quantique n dont le rayon r est : a0, 4a0, 9a0, 16a0,…
- l’énergie correspondante (2)

K = 2,18.10-18J, soit en eV : K = 13,6eV (1eV = 1,6.10-19V)


Pour n=1

C’est l’énergie de l’état fondamental de l’atome d’hydrogène.


Donc l’énergie sera exprimée de la façon suivante

Les différents états quantifiés de l’énergie sont :

Le système le plus stable correspond à la plus petite valeur algébrique de l’énergie : E1 = -


13,6 eV
Transitions entre niveaux électroniques
D’après la seconde hypothèse de Bohr, le passage d’un e- d’une orbite définie par ni à une
orbite définie par nf, se fait par un échange d’un quantum d’énergie:

21
L’énergie d’excitation
L’énergie d’excitation de l’atome d’hydrogène est l’énergie nécessaire pour faire passer
l’électron de l’orbite n1 à une orbite n2 (n1 ≠ n2).

L’énergie d’ionisation
L’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène est l’énergie nécessaire pour faire passer
l’électron de l’orbite n = 1 à n = ∞. Ce phénomène correspond à l’arrachement de l’électron
de l’atome :

L’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène est :

Les Hydrogénoïdes

Un hydrogénoïde ou atome hydrogénoïde est un ion monoatomique ne possédant qu'un


seul électron. Il a alors une structure semblable à celle de l'atome d'hydrogène, hormis la
charge de son noyau Ze où Z est le numéro atomique de l'élément chimique et e la charge
élémentaire. C'est donc un atome auquel on a arraché tous les électrons sauf un.

La caractéristique essentielle de ces ions est d'avoir un spectre électromagnétique semblable à


celui de l'hydrogène et interprétable dans le cadre du modèle de Bohr.

Exemple : 2He+, 3Li2+, 4Be3+…….


Pour les hydrogenoïdes, toutes les formules vues pour l’atome d’hydrogène concernant le
calcul du rayon, de l’énergie et de la vitesse de l’électron sur une orbite n peuvent être
retrouvées en remplaçant dans celles de l’atome d’hydrogène, la charge du noyau (+ e) par
(+Ze).

22
CHAPITRE IV
MODÈLE ONDULATOIRE

Le modèle ondulatoire est basé sur la mécanique quantique développée par Werner
Heisenberg, Louis de Broglie et Erwin Schrödinger (~1925)

I- NOTION DE LA MECANIQUE QUANTIQUE


1- Dualité onde - corpuscule : Postulat de De Broglie (1924)
- En 1924 Louis de Broglie (prix Nobel 1929) émet l'hypothèse : la dualité onde –corpuscule :
- A toute particule (corpuscule) de masse m et de vitesse v est associée une onde de longueur
d'onde λ. On applique ainsi à la matière (exemple : un électron) le caractère combiné d'onde et
de particule.
La relation de De Broglie traduisant la dualité onde - corpuscule s’écrit :

λ : longueur d'onde
h : constante de Planck
mv : quantité de mouvement

-2 Principe d’incertitude d’Heisenberg


Walter Heisenberg en 1927 a formulé le principe d’incertitude qui provient d’une loi
fondamentale de la nature, mathématiquement exprimée par les relations :

Δx . Δp x   
   h/2π


Δt . ΔE  
x : Incertitude sur la position
px = m vx, vx : Incertitude sur la vitesse
t : durée de la mesure de l’énergie
E : Incertitude sur la mesure de l’énergie

Énoncé du principe d’incertitude d’Heisenberg


Il est impossible de déterminer simultanément avec précision la position et la vitesse d’un
corpuscule.

23
Applications
1- Objet macroscopique : Pour une voiture de masse de 1 tonne et de vitesse de 100 km/h à
0,001 km/h d’incertitude, l’incertitude sur la position est de 3,8×10-34m. Ceci n’a donc aucune
conséquence pratique à notre échelle.
2- Objet microscopique : Un atome d’hydrogène H a une incertitude sur sa vitesse de 1cm/s.
Sa masse est de 1 u.m.a. L’incertitude sur sa position est de 0,063.10-4 m ⇒ Imprécision
énorme comparée à la taille d’un atome (10-10 m).
Le principe d’incertitude d’Heisenberg conduit à la conception probabiliste de l’électron et
nous permet de passer de la notion de trajectoire à la notion de probabilité de présence (nuage
électronique). On peut donc associer à l’électron une onde de De Broglie qui sera décrite par
une fonction mathématique ψ appelée fonction d’onde (ou orbitale) solution de l’équation de
Schrödinger.

3- Densité de probabilité de présence de l'électron


En mécanique quantique, un électron est décrit par une fonction d’onde (x, y, z). La
probabilité élémentaire dP de trouver l'électron dans un volume élémentaire dV est :
dP = |  |2dv (dv = dx.dy.dz)

Le rapport D correspond à la densité de probabilité de présence de l’électron au point


considéré.
La probabilité de présence dans le volume v est donnée par la relation suivante

La fonction d’onde doit satisfaire la condition de normalisation

On dit alors que la fonction est normée.

II- Équation de Schrödinger


1-Expression en coordonnées cartésiennes
L’électron de H est décrit par une fonction d’onde (x, y, z) qui obéit à une équation
différentielle de second ordre écrite :

h2  2  2  2
 (   ) V  E
8 2 me x 2 y 2 z 2
Hˆ   E
24
me : masse de l’électron, E son énergie totale et V son énergie potentielle.
La résolution de cette équation donne la fonction d’onde et son énergie propre E.

2- Passage aux coordonnés sphériques

La fonction d’onde en coordonnées sphériques s’écrit :

Le sens probabiliste de ψ et les implications mathématiques, qui en découlent; imposent au


choix des fonctions R, Θ et Φ l’introduction des nombres quantiques n, l et ml. La fonction ψ
solution de l’équation de Schrödinger prend alors la forme suivante :

,
est la partie angulaire de la fonction ψ

n, l, et m l : Nombres quantiques.

3- Solutions de l’équation de Schrödinger

Les fonctions solutions de cette équation doivent posséder un certain nombre de propriétés :
continues, uniformes, dérivables.... Ce sont les fonctions propres décrivant lest états
électronique du système. Les fonctions d’onde solutions de l’équation de Schrödinger seront
notées : nlm (nlm est une orbitale atomique (OA))
Si à chacune de ces fonctions est associée une énergie appelée valeur propre (on dit qu’il n’y
a pas dégénérescence). Ces énergies forment une suite discontinue de valeurs E1, E2, E3...
Si plusieurs fonctions propres (n fonctions par exemple) correspondent à la même valeur
propre, On dit alors qu’on a n états dégénérés.

25
II- Nombres quantiques
L'état quantique de l'électron dans un atome est caractérisé par trois nombres quantiques : n, l,
ml. A tout groupe de ces trois nombres correspond une seule fonction d'onde bien définie nlm

II-1-Nombre quantique principal n


C'est un nombre entier positif : n = 1, 2, 3,… etc. Il définit la couche électronique.
n 1 2 3 4 5

Couche K L M N O

II-2- Nombre quantique secondaire ou azimutal


Ce nombre caractérise la sous-couche occupée par l'électron. Il définit la forme du volume
dans lequel on a une probabilité maximale de trouver l'électron, c'est-à-dire la forme des
orbites. l est un entier tel que: 0 ≤ l ≤ n −1 soit n valeurs différentes soit n orbitales. Il y a
autant de sous-couches qu’il y a de valeurs de l.

L 0 1 2 3 4

Symbole de la sous-couche s p d f g

Exemples :
Sous-couche (Orbitale)

- Couche K n=1 ; l =0 1s (scharp)


- Couche L n=2 ; l =0 2s
l =1 2p (principal)
- Couche M n=3 ; l =0 3s
l =1 3p
l =2 3d (diffuse)

II-3-Nombre quantique magnétique ml ou m


Le nombre m peut prendre toutes les valeurs comprises entre - l et + l y compris 0 (- l ≤ ml ≤
+ l soit 2l + 1 valeurs différentes de ml ). Ce nombre définit le nombre d'orientation que
prend l’orbitale dans l'espace lorsqu'il est soumis à l'action d'un champ magnétique. Chaque
orientation représente une orbitale atomique qu’on schématise par une case quantique.
Il y a 2l+1 valeurs de m (2l+1 orbitales atomiques). Chaque orbitale atomique est donc
caractérisée par une combinaison des trois nombres quantiques n, l, m.
Exemples : n= 1, l =0 (1s) ml =0

26
n=2 l =0 (2s) ml =0
l =1 (2p) ml = -1, 0, 1
Degré de dégénérescence d’un niveau électronique n
Pour un niveau électronique n
n l =0 ml =0 1OA
l =1 ml = -1, 0, 1 3OA
l =2 ml = -2, -1, 0, 1, 2 5OA
l =3 ml =-3, -2, -1, 0, 1, 2, 3 7OA
..
..
l =n-1 ml = -(n-1), -n+2,….,0 ,1 ,…., n-1 (2n-1)OA
Le nombre d’OA est :
1+3+5+7+……………+(2n-1) = n2
Le degré de dégénérescence du niveau n est n2

II-4-Le spin
Pour décrire totalement l'électron d'un atome, il faut lui attribuer un quatrième nombre
quantique (noté s ou ms) lié à la rotation de l’électron autour de lui-même c’est un moment
magnétique intrinsèque. Ce nombre ne peut prendre que deux valeurs : S = +1/2 ( ↑) ou
S = -1/2 ( ↓)
Chaque orbitale atomique (schématisée par une case quantique) ne peut contenir au
maximum que deux électrons avec des spins opposés
D'une façon générale, pour une couche n donnée, on aura n sous-couches, n2 OA qui
contiendront 2 n2 électrons au maximum.

III-Expressions mathématiques des solutions


n = 1 ; l = 0; m = 0 Cet état est décrit par la fonction 100 (OA : 1s)

Pour le premier état excité n = 2. On a deux valeurs de l, 0 et 1


n=2, l =0; ml =0 correspond la fonction  200(OA : 2s)
n=2, l =1, ml =-1, 0, 1, On a trois orbitales atomiques qui correspondent aux fonctions 21-1
210  211 (3 OA : px, py et pz)
Les expressions mathématiques des fonctions
3/2
1 1  r  
-r
1
ψ 200     2 - e 2a 0 .
 a0  2 2  a0  2 π
3/2
1
-r
1 r  2a 0 3

ψ 21-1     e . sin  cos  27
 a0  2 6 a0 2 π
3/2
1
-r
1 r  2a 0 3
ψ 210    e . cos 
 a0  2 6 a0 2 π
3/2
1
-r
1 r  2a 0 3
ψ 211    e . sin  sin 
 a0  2 6 a0 2 π
Les fonctions y100 et y200 ne dépendent que de la variable r puisque (,) est une constante.
Sa valeur est donc la même dans toutes les directions, à une distance r du noyau. Donc les
orbitales atomiques 1s et 2s présentent une symétrie sphérique.
Pour tous les points d’une sphère de rayon r, 21s a la même valeur. Les sphères centrées sur
le noyau sont des sphères d’égale densité électronique.
La probabilité de trouver l’électron dans un élément de volume dv compris entre deux sphères
de rayons r et (r + dr) est :
dP   12s .dv   12s .4r 2 .dr
dP
  12s .4r 2
dr
Or 21s s’annule quand r → ∞.
dP/dr s’annule donc à r = 0 et quand r → ∞, Mais entre ces deux valeurs dP/dr passe par un
maximum (voir schéma).

L’orbitale s est une sphère virtuelle à l’intérieur de laquelle la probabilité de trouver l’électron
est de l’ordre de 0.9.

L’orbitale atomique s est schématisée par une seule case quantique.

L’étude de la densité de probabilité de présence montre que l’orbitale 2pz est constituée de
deux lobes allongés symétriques par rapport au noyau et centrés sur l’axe z.

28
La nouveauté est que P est maximale dans une direction de l’espace de part et d’autre du
noyau et nulle dans le plan perpendiculaire à cette direction et passant par le noyau (XOY) :
ce plan est appelé Plan nodal.
De même, l’OA 2px est orientée sur l’axe X (plan nodal YOZ), l’OA 2py est orientée selon
l’axe Y (plan nodal XOZ) est l’OA 2pz est orientée sur l’axe Z (plan nodal YOX)
Les orbitales atomiques (OA) p (2p, 3p, 4p, … ) sont schématisées par trois cases quantiques

Orbitales atomiques d
l = 2 ; m = -2, -1, 0 , +1 , +2 n=3, 4, 5, …, (3d, 4d, 5d…)
Il y a donc 5 orbitales atomiques: dxy, dxz, dyz, dx2-y2, dz2.
Les orbitales atomiques d sont schématisées par cinq cases quantiques

29
Cas des ions hydrogénoïdes
Les valeurs analytiques des orbitales atomiques d'un ion hydrogénoïde se déduisent de celles
des orbitales de l'atome d'hydrogène en remplaçant a0 par (a0/Z). Le facteur Z affecte la partie
radiale et non la partie angulaire. Les orbitales ont donc une représentation analogue à celle
proposée pour l'atome d'hydrogène. Seule la dimension de l'orbitale qui devient de plus en
plus petite lorsque Z croît du fait du terme exponentiel de la partie radiale.
Conclusion :
La mécanique quantique associe à chaque particule matérielle une fonction d'onde dont le
carré représente la probabilité de présence de la particule. Elle repose sur la résolution de
l'équation de Schrödinger qui n'est rigoureusement résolue que dans le cas de l'atome
d'hydrogène ou des ions hydrogénoïdes (fonctions propres et des valeurs propres associées).
Pour les atomes polyélectroniques cette équation ne peut plus être résolue analytiquement, il
faut faire des approximations : résolution approchée

IV- Atomes polyélectroniques


IV-1-Position du problème
Exemple de l'atome à deux électrons

On considère que le noyau est fixe dans l'espace (Approximation de Born Oppenheimer). La
fonction d'onde ψ qui décrit ce système dépend des coordonnées des deux électrons. En
coordonnées sphériques cette fonction s’écrit :

L’opérateur hamiltonien correspondant est défini comme suit:

En se plaçant dans l’approximation monoélectronique la fonction d’onde s’écrit :

30
Ψ1(1) et Ψ2(2) sont les fonctions monoélectroniques.
L’opérateur hamiltonien peut être développé en termes d’opérateurs monoélectroniques

L’énergie E s’obtient en multipliant l’équation de Schrödinger ci-dessus à droite par ψ et en


intégrant sur tout l’espace :

Dans l’approximation monoélectronique on néglige l’interaction biélectronique, on obtient


E=E1+E2 avec

Z=2 et n=1

Expérimentalement, EHe = -79,4 eV, valeur très loin de l’expérience, donc on est amené à
utiliser d’autres approximations pour l’améliorer.

IV-2- Approximation de Slater

Les autres électrons font écran entre le noyau et l’électron étudié.

31
La charge réelle Z est remplacée par la charge nucléaire effective Z* qui tient compte à la fois
de l’attraction noyau-électron et des répulsions électron-électron.
Calcul de la charge nucléaire effective Z*
Pour rendre compte de l’effet répulsif des autres électrons on calcule une charge nucléaire
hypothétique plus faible que la charge réelle du noyau. Cette charge hypothétique est obtenue
en soustrayant du Z réel les effets d’écran des autres électrons :

i = constante d’écran
Slater a énoncé les règles qui permettent d’exprimer ces effets d’écran i que subit l’électron i
de la part de tous les électron j se trouvant sur des sous couches plus internes.

IV-3- REGLES de SLATER


1) Slater regroupe les sous couches dans l’ordre suivant :
Groupes de Slater
[1s]; [2s, 2p] ; [3s, 3p] [ 3d] ; [4s, 4p] ;[ 4d] ; [ 4f ] ; [ 5s, 5p] [ 5d ] ; [ 5f ]...
2) Valeurs des constantes d’écran
Electron j appartient à un groupe plus externe
(l’e- j appartient à un groupe situé à droite du groupe auquel appartient l’e- étudié i) ij = 0
Électrons j du même groupe que i ij = 0,35 (sauf pour 1 s ou ij = 0,3)
Electrons d’un groupe plus interne
Deux cas à distinguer :
a) l’électron i étudié appartient à un groupe [ns ; np]
-Les électrons j du groupe immédiatement inférieur (n-1) ont un effet d’écran de ij = 0,85
- Les électrons j des groupes plus internes (n-2) ; (n-3) etc.... ont un effet d’écran ij = 1
b) l’électron étudié i appartient à un groupe [n d] ou [n f]
- Les électrons j de tous les groupes internes (à gauche de nd ou nf) ont un effet d’écran ij =
1

32
IV-4- Application au calcul de l’énergie et des rayons
Pour un atome à plusieurs électrons, l'énergie de l’électron i dépend à la fois de n et l puisque
les valeurs de l affectent celles de Z*. Chaque électron i possède une énergie Ei telle que :

L’énergie totale de l’atome est la somme de la contribution de chaque électron i telle que :

Exemple : 2He : Zi*=2- 0,3=1,7

Cette valeur est proche de la valeur expérimentale :-79,4 eV


Le rayon atomique est celui du groupe le plus externe :

n 1 2 3 4 5 6 …..
n* 1 2 3 3,7 4 4,2 ……
Exemple : He (Z=2)
Le rayon atomique R = 0,53 × (12/1,7) = 0.31Å
Le rayon selon Bohr est 0.265Å
Le rayon expérimental est de 1.28 Å

33
V-Structure électronique des atomes polyélectroniques (Configuration
électronique)
Etablir la configuration électronique d'un atome consiste à répartir les Z électrons de l'atome
dans son état fondamental sur les orbitales 1s 2s 2p,…, le nombre d’électrons contenu dans
chaque orbitale étant noté sous forme d’exposant. Ce remplissage s’effectue en respectant le
principe de stabilité qui exprime que l’état de plus basse énergie d’un atome (ou d’un
système) polyélectronique est son état fondamental ; les états d’énergie supérieure sont
associés à des états excités.
On établit la structure électronique à l'aide des trois règles générales.

V.1. Principe d’exclusion de Pauli


Deux électrons d’un même atome ne peuvent avoir leur quatre nombres quantiques
identiques: n, l, ml et ms. Ils différent au moins par leur spin
Conséquence pratique:
• Dans une même OA: ψn, l, m , on ne peut placer que deux électrons au maximum avec
leur nombre quantique de spins opposés.

V-2. Règle de Hund


Lorsque les électrons peuvent occuper des orbitales atomiques (OA), de même énergie
(dégénérées), de différentes manières, l’état de plus basse énergie est celui où le plus grand
nombre de spins sont parallèles. On occupe donc un maximum d’OA avec des électrons de
spin parallèles puis on complète par des électrons avec des spins opposés.

Exemple:  2 e- et 3OA p

 3 e- et 3OA p

 4 e- et 3OA p
V-3- Règle de Klechkowski
Niveaux peuplés par ordre d'énergie croissante (n+l ↗)
Si n+l identique, c'est le niveau avec l'indice n le plus petit qui est rempli en premier.

34
Dans la très grande majorité des cas, il suffit de suivre la règle de Klechkowski pour obtenir
cette configuration. Il existe toutefois des exceptions.
OA 1s 2s 2p 3s 3p 4s 3d 4p 5s 4d 5p 6s 4f 5d 6p ...
n+l 1 2 3 3 4 4 5 5 5 6 6 6 7 7 7 ...
Exemple
Etablir la configuration électronique (CE) de l’Iode 53I
Ordre de remplissage selon Klechkowski :
1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3 p6, 4s2, 3d10, 4p6, 5s2, 4d10,5p5
Il est nécessaire de remettre les diverses couches et sous couches dans leur ordre naturel par
valeur croissantes de n
1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p6 4d10 5s2 5p5
Ecriture simplifiée : K2, L8 , M18 , N18 , O7

Configurations électroniques (C.E.) simplifiées


Pour écrire ces configurations on utilise celles des gaz rares (ou noble ou inerte) car ils sont
très stables chimiquement, cette stabilité et due à la saturation de leurs couches externes.
C.E. simplifiée = [Configuration du gaz rare] + couche externe

35
VI. Electrons de cœurs et électrons de valence
VI 1. Définitions
1- La couche de valence est la couche la plus externe de l'atome, occupée par des électrons
plus les sous couches internes incomplètes. C'est elle qui fixe les propriétés chimiques. Si une
sous couche interne n'est pas totalement remplie; cette sous couche fera partie de la couche de
valence. Les autres couches plus internes sont appelées des couches de cœur
Exemple : 8O : C.E. 1s2 2s22p4

Électrons de cœurs électrons de valence


fortement liés au noyau faiblement liés au noyau
(Disponibles pour des réactions)

VI.2.Propriétés magnétiques

Si la couche de valence présente un ou plusieurs e- célibataires : l’atome est paramagnétique


Si dans la couche de valence tous les e- sont appariés: l’atome est diamagnétique
Exemples
1- Z = 32 : 32 = 18 + 14  (Ar) 4s2, 3 d10, 4 p2
(Ar) 3 d10, 4s2, 4 p2 : 4s2, 4p2 : n = 4 => Valence
3 d10 : Sous-couche complète = cœur
2- Z = 26 : 26=18 +8 (Ar) 4s2, 3 d6 : 4 s2: n=4 => Valence
3d6 : Sous-couche incomplète = Valence
Les deux atomes sont paramagnétiques

36
37
CHAPITRE V

CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS


CHIMIQUES
En 1870 MENDELEIEV publia une table dans laquelle les éléments étaient sensiblement
classés par ordre de masse atomique (seulement une soixantaine d’éléments étaient connus à
l’époque). D’autre part, les éléments ayant des propriétés semblables étaient classés sur la
même colonne.
Pour que sa classification tienne compte des familles il n’hésita pas à inverser l’ordre de
certains éléments et à laisser des cases vides. Il pensait qu’on découvrirait plus tard les
éléments manquants. Il décrivit par avance les propriétés que devraient avoir ces éléments.
Ces éléments furent bien découverts par la suite et ils présentaient bien les propriétés prévues.

I- Principe de construction
Classification périodique: les éléments sont rangés de gauche à droite par (Z) croissant en
respectant la règle de Klechkowski de telle sorte que :
Chaque période: comporte des éléments dont la couche externe correspond à la même valeur
de (n). Elle débute par le remplissage de la sous couche s et s’achève toujours par celui de la
sous-couche p correspondante (Exceptée la première période). Le dernier élément décrit
étant un gaz rare de S.E. de valence ns2np6 (configuration de coeur de la période suivante).

n S. E. des éléments de la période n Gaz rare


1 1sx avec 1≤x≤2 2He

2 [2He] 2sx 2py avec 1 ≤ x ≤ 2 et 1 ≤ y ≤ 6 10Ne

3 [10Ne] 3sx 3py avec 1 ≤ x ≤ 2 et 1 ≤ y ≤ 6 18Ar

4 [18Ar] 4sx 3dz 4py avec1 ≤ x ≤ 2 ; 1 ≤ y ≤ 6 et 1 ≤ z ≤ 10 36Kr

5 [36Kr] 5sx 4dz 5py avec1 ≤ x ≤ 2 ; 1 ≤ y ≤ 6 et 1 ≤ z ≤ 10 54Xe

6 [54Xe] 6sx 4fw5dz 6py avec1 ≤ x ≤ 2 ; 1 ≤ y ≤ 6 ; 86Rn

1 ≤ z ≤ 10 et 1 ≤ w ≤ 14

7 [86Rn] 7sx 5fw6dz 7py avec1 ≤ x ≤ 2 ; 1 ≤ y ≤ 6 ;


1 ≤ z ≤ 10 et 1 ≤ w ≤ 14

38
II- Classification périodique et configuration électronique

Exceptions à la règle de Klechkowski : l’élément garde sa place normale


Exemple : Cu, Ag, Au d9 s2 d’après Klechkowski  d10 s1 configuration réelle restent tout de
même en colonne 11 (ne passent pas en colonne 12)
Bloc f : un électron d est placé avant que les électrons f n’apparaissent
Les éléments ayant la même C.E. de valence sont regroupés dans une colonne et forment ainsi
une famille. Ces éléments possèdent les mêmes propriétés chimiques.
La classification périodique : 18 colonnes réparties en 9 groupes, 8 d’entre eux sont notés en
chiffres romains I, II, III, …., VIII et le 9ième groupe est noté O (zéro).
Le chiffre romain représente le nombre d’électrons de valence.
• Le groupe O : les éléments chimiques appelés gaz rares (G.R) de C.E. de valence ns2np6.
• Les groupes allant de I à VII sont divisés chacun en deux sous groupes. Le premier est
indexé de la lettre A et le second de la lettre B. On aura ainsi 14 sous groupes notés IA,
IIA,…..,VIIA et IB, IIB,….., VIIB. Les lettres A et B indiquent la nature des électrons de
valence.
-Groupe A : Remplissage de la sous-couche s ou s et p.
-Groupe B : Remplissage de la sous-couche s et d.
• Le groupe VIII est formé de trois colonnes voisines appelées triades. Ces éléments ont des
propriétés physico-chimiques analogues dans le sens horizontal et vertical. Ils jouent un
rôle très important en catalyse hétérogène.

39
II.1-. Utilisation du tableau périodique
1- Déterminer la configuration électronique d’un élément.
2- Trouver le numéro atomique Z d’un élément en fonction de sa place dans le tableau.
3- Identifier un élément à partir de sa configuration.

II.2. Description générale du tableau périodique


Bloc s
Elément très électropositifs, caractère réducteur
Les alcalins : un électron de valence (famille IA) d.o.=1 auront donc tendance à donner
facilement lieu à la formation d’un cation de charge +1: Li+, Na+, K+, ...
 (H) se trouve dans la première colonne (groupe IA) et fait partie du bloc s mais il
n’est pas considéré comme un alcalin. En effet H peut exister : H2, H+ et H-
Les alcalino‐terreux : deux électrons de valence (famille IIA). Ils auront donc tendance à
donner facilement un cation de charge +2 : Be2+, Mg2+, Ca2+, ... d.o.=2
 He: Bien qu’appartenant au bloc s, celui-ci est placé dans le bloc p car il possède les
propriétés des gaz rares.

Bloc P
• Les terreux : 3 électrons de valence (famille IIIA). Ils auront tendance à donner
facilement trois électrons pour saturer le niveau d'énergie et à former un cation de
charge +3 : B3+, Al3+, ...l’Indium (In), élément de cette famille, appartient aux
métalloïdes; les 4 autres sont des métaux.
• Les carbonides : 4 électrons de valence (famille IVA) donc ils peuvent en céder ou en
attirer pour se saturer et former respectivement un cation de charge +4 ou un anion de
charge -4. Le carbone (C), le silicium (Si) et le germanium (Ge) sont des métalloïdes.
L'étain (Sn) et le plomb (Pb) sont des métaux.
40
- métaux donnent des Cations. Leurs oxydes sont basiques.
- non-métaux donnent des Anions. Leurs oxydes sont acides.
• Les azotides : 5 électrons de valence (famille VA). Ils auront tendance à attirer 3
électrons pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -3 : N3-, P3-,
...N et P sont des éléments très importants car ils sont essentiels à la vie des animaux
et des végétaux.
• Les sulfurides : 6 électrons de valence (famille VIA). Ils auront tendance à gagner 2
électrons pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -2 : O2-, S2-,….
• Les halogènes : 7électrons de valence, (famille VIIA). Ils ont tendance à attirer un
électron pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -1 : F-1, Cl-1,….
• Groupe O : famille des gaz rares (éléments ns2np6 : He, Ne, Ar ….). Ils possèdent 8
électrons de valence, sauf l’Helium. Ce sont des éléments très stables (gaz
monoatomique)

Bloc d
Eléments de transition (couche de valence :
ns2(n −1) 1 ≤ x ≤ 10
, d.o. positifs et variables entre 0 et 7.
- tendance à s'unir entre eux, ou encore avec des atomes d'autres familles pour former
des alliages.
Un métal est un corps : brillant, bon conducteur de chaleur et d'électricité, malléable et
ductile, donneur d'électrons, qui réagit avec les acides, solide à température et pression
habituelles (sauf le mercure (Hg)).

Bloc f
Le bloc f comporte deux familles ou les éléments différent simplement par le remplissage des
sous-couches (n-2)f : les lanthanides de configuration ( 6s24 f 1≤x≤14 5d1) et les transuraniens ou
actinides de structure électronique de valence (7s25 f 1≤x≤146d1).

41
Cas de l’Hélium : Bien qu’appartenant au bloc s (1s2), celui-ci est placé dans le bloc p (groupe
des gaz rares).

42
Attention : le Bloc f s’intercale entre les colonnes 3 et 4.

III. Evolution des propriétés


La réactivité d’un atome dépend de :
• sa taille c’est à dire son rayon atomique,
• sa structure électronique de la couche périphérique.

III-1- Variation du rayon atomique


Sur une ligne ou période, de gauche à droite: la charge nucléaire augmente, le rayon atomique
diminue.
Élément Li Be B C N O F Ne
Rayon covalent(Å) 1,23 0,9 0,82 0,77 0,75 0,73 0,72 0,71
Sur une colonne (groupe) de haut en bas: la charge nucléaire augmente, l'interaction noyau/
électrons diminue, le rayon atomique augmente.
Élément H Li Na K Rb Cs
Rayon covalent(Å) 0,32 1,23 1,54 2,03 2,16 2,35

III-2-Energie d'ionisation
L’énergie nécessaire pour arracher un électron à un atome gazeux dans son état fondamental
est toujours positive. Plus l’électron (e-) est lie à un noyau, plus cette énergie augmente.
X(g) X+(g) + 1e- + Eionisation

43
Dans une periode, Eionisation augmente quand Z augmente.
Élément Li Be ... F
Eionisation (eV) 5,3 9,3 ... 17,45
Dans un groupe, Eionisation diminue quand Z augmente.
éÉlément Li Na ... Cs
Eionisation (eV) 5,3 5,1 ... 3,9

III-3-Affinité électronique
Définition : L’affinité électronique A est la différence entre l’énergie totale de l’atome et
l’énergie totale de l’ion une fois négatif, chacun dans leur état fondamental :
A = EX − EX− >0 ou < 0
Elle correspond à la réaction :
X− → X + 1 e−
• Si A est négatif, c’est que l’ion X− n’existe pas.
(Dans le cas de N (A =-0.1) et Be (A =-0.19)).
Energie libérée par la réaction de fixation d'un e- par un atome gazeux.
Quand AE(A) augmente, cela signifie que l’atome capte facilement un e-.
Dans une période AE augmente lorsque Z augmente.
Élément Li F
AE (kJ.mol-1) 59,2 322
Dans un groupe AE diminue quand z augmente.
Élément Li Rb
AE (kJ.mol-1) 59,2 46,9

III-4-L’électronégativité
L’électronégativité χ d’un atome A est la tendance que possède cet atome d’attirer vers lui
des électrons d’un autre atome B impliqué dans une liaison chimique A-B. L’atome A
acquière plus facilement un électron de l’atome B quand : AE de A est plus élevée et
Eionisation de B est plus faible.
χ : traduit le comportement oxydant, l‘électronégativité n'est pas une propriété physique,

III.4.1.Echelle de Mullikan
C'est une moyenne algébrique entre l’énergie d'ionisation et l’affinité électronique
• χ = 0,5×(EI + AE ) exprimée en eV.atome-1
Cette échelle a connu moins de succès que celle de PAULING:

44
II.4.2. Echelle de Pauling
B étant plus électronégatif que A et lorsque les énergies sont exprimées en kJ/mole.

Lorsqu’elles sont exprimées en kcal/mole.

EAB, EAA et EBB : énergies de dissociation des molécules A-B, A-A et B-B
Dans une période: χ augmente quand Z augmente.
Elément Li Be B C N O F
χ 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Dans un groupe χ augmente quand Z diminue
Élément H Li Na K Rb Cs Fr
χ 2,1 1,0 0,9 0,8 0,8 0,7 0,7

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Département de Chimie
Kenitra

Licence Fondamentale
Filière SMC/SMP
Semestre 1
Travaux dirigés d’Atomistique

Pr. R. GHAILANE

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Département de Chimie
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Travaux dirigés d’Atomistique


Semestre 1-SMC/SMP
Série 1
Exercice 1
I- Les masses du proton, du neutron et de l'électron sont respectivement de 1,6723842.10 -24g,
1,6746887.10-24g et 9,109534.10-28g.
1. Définir l'unité de masse atomique (u.m.a). Donner sa valeur en g avec les mêmes chiffres
significatifs que les masses des particules du même ordre de grandeur.
2. Calculer en u.m.a. et à 10-4 près, les masses du proton, du neutron et de l'électron.

II- La masse atomique relative du Krypton-86 ( ) a pour valeur expérimentale 85.91.


1. Donner la composition de cet atome.
2. Calculez la masse «théorique» de son noyau en u.m.a, et en déduire sa masse molaire
«théorique» en g.mol-1.
3. Comparer la masse théorique et expérimentale, et en déduire la perte de masse.

4. Calculez l’énergie de liaison relative à la formation du noyau de .


Exercice 2
I- Quel est le nombre de protons, de neutrons et d'électrons qui participent à la composition des

espèces suivantes : , et .
II- Le Silicium naturel est un mélange de trois isotopes stables 28Si, 29Si et 30Si. L'abondance
isotopique naturelle de l'isotope le plus abondant est de 92,23%. La masse molaire atomique du
Silicium naturel est de 28,085 g.mol-1.
1) Quel est l'isotope du Silicium le plus abondant ?
2) Calculer l'abondance naturelle des deux autres isotopes.

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Travaux dirigés d’Atomistique
Semestre 1-SMC/SMP
Série 2

Exercice I

Exercice II (Examen Janvier 2015)


a) Compléter l’équation stœchiométrique suivante :
+ = +………+ .
On notera X l’élément chimique obtenu lors de cette réaction.
b) De quel type de réaction nucléaire s’agit-il ?
c) Calculer l’énergie, en joule, émise lors de cette réaction (pour un atome d’uranium 235)
et en déduire l’énergie émise par 10 g de .
Données: Le nombre d’Avogadro N=6,02 1023 mole-1 ; la masse du neutron : mn=1.674710-
Kg. Les masses expérimentales de 235U, 142Ba et de X sont respectivement 235.04393,
27

141.91645 et 91.92616 g/mol.

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Travaux dirigés d’Atomistique


Semestre 1-SMC/SMP
Série 3
Exercice 1
I- Le spectre de l’atome d’hydrogène, à l’état fondamental, présente dans la série de Paschen
une raie de longueur d’onde  = 1875 nm.
1- Quelle est la transition électronique associée à cette raie.
2- Calculer l’écart énergétique et la fréquence mis en jeu lors de cette transition.
3- Calculer la longueur d’onde et la fréquence associées à la raie limite dans cette série.
II- Si un atome d’hydrogène dans son état fondamental absorbe un photon de longueur d’onde
1=97, 28 nm puis émet un photon de longueur d’onde = 1879 nm, sur quel niveau l’électron se
trouve t-il après cette émission ?
III- Donner l’expression de l’énergie En (en eV) des niveaux électroniques de l’atome
d’hydrogène et évaluer son potentiel d’ionisation.
Données : RH = 1,097373 107m-1; h = 6,62 10-34Js; C = 3 108 ms-1.
Exercice 2
I-1-En appliquant la théorie de Bohr à l’ion hydrogénoïde d’un atome ZX, démontrer les
expressions des rayons (rn) des orbites et des énergies (En).
2-Calculer ces grandeurs pour l’ion hydrogénoïde de l’atome de Bore (5B) à l’état
fondamental.
II-Sachant que l’énergie des niveaux électroniques des ions hydrogénoïdes est donnée par
l’expression
Z2
E n  13.6. 2 En eV
n
1-Pour l’ion hydrogénoïde de l’atome de Bore (5B), calculez le quantum d’énergie, la fréquence
et la longueur d’onde, associés à la transition électronique de l’état fondamentale vers le deuxième
état excité.
2- Calculez la constante de Rydberg RH’ de l’ion hydrogénoïde de l’atome de Bore en utilisant la
formule de Ritz générale pour les hydrogénoïdes.
3- Calculez le potentiel d’ionisation de l’hydrogénoïde de l’atome de Bore.
Données e = 1,6 10-19 C, h = 6,62 10-34 Js, C = 3 108 ms-1, RH = 1,09677 107 m-1
me = 9,109534 10-31 kg, 0 = 8,854187 10–12 C2N-1m-2

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Semestre 1-SMC/SMP
Série 4
Exercice 1
L’expression mathématique de la fonction d’onde 100 associée à l’orbitale atomique 1s de
l’hydrogénoïde de l’atome Be est donnée par:

1- Exprimer la densité de probabilité de présence de l’électron Dr.


2- Pour quelle valeur de r la densité de probabilité de présence de l’électron est maximale.
Exercice 2
I- Quel est le nombre d’orbitales atomiques d’une couche de rang n ? Combien contient-elle
d’électrons si elle est totalement remplie ?
II- 1-Rappeler l’ordre de remplissage des différentes orbitales atomiques. Quel est le critère
majeur de ce classement ?
2-Préciser les configurations électroniques dans l’état fondamental des atomes suivants :
Al, P, Ar, V, Se, Sb.
13 15 18 23 34 51
Exercice 3
En se basant sur le calcul d’énergie dans l’approximation de Slater :
2 2
1- Montrer que la configuration électronique du Ca est en 4s au lieu de 3d .
20
3 1 2
2- La configuration électronique de Sc est-elle en 3d ou en 3d 4s ?
21
Exercice 3
Le vanadium est un métal de transition de symbole chimique V dont Z=23
3- Écrire sa configuration électronique.
4- Calculer en utilisant le modèle de Slater l’énergie des électrons de la couche de valence de
cet élément.
5- Sachant que l’ion V+ s’obtient par arrachement d’un électron de la couche externe,
calculer l’énergie de la couche de valence de l’ion V+ et en déduire son potentiel
d’ionisation.
Exercice 4
Le strontium est l'élément chimique de numéro atomique 38, de symbole Sr
1- Ecrire les configurations électroniques des espèces Sr et Sr¯ dans leurs états
fondamentaux et préciser leurs couches de valence.
2- En utilisant la théorie de Slater, calculer les énergies des couches de valence de ces
espèces et en déduire l’affinité électronique et l’électronégativité de Sr.
Données : N=6,02×1023 mole-1, mn = 1,67510-27 Kg , mp = 1,673 ×10-27 kg,
n=4 (n*=3.7), n=5(n*=4), 1eV = 1,610-19 J; C = 3108 ms-1. Sr(Z=38

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Semestre 1-SMC/SMP
Série 5

Exercice 1 (Examen de rattrapage 2017)


On considère les éléments chimiques A et B correspondants respectivement au 4ème
chalcogène et au 2ème élément de la famille des azotides (famille VA).
1- Écrire les structures électroniques des éléments A et B en indiquant leurs numéro
atomiques.
2- Sachant qu’un élément chimique C est un alcalino-terreux et appartient à la même
période que l’élément A.
a- Ecrire sa configuration électronique en précisant sa couche de valence.
b- Donner son ion le plus stable en justifiant votre réponse.
c- Sans aucun calcul, classer son premier et son deuxième potentiel d’ionisation, justifier
votre réponse.
Exercice 2 (Examen Janvier 2014)
A- a) Ecrire les configurations électroniques des atomes suivants : 5B, 13Al, 31Ga, 14Si, 17Cl.
Soulignez les couches de valence et les représenter par des cases quantiques.
b) Parmi ces éléments ; quels sont ceux qui appartiennent à la même période et ceux qui
appartiennent à la même colonne ?
c) Classer par ordre croissant les rayons atomiques et le potentiel d’ionisations de ces éléments.
B-Un élément A du tableau périodique appartient au bloc d et possédant deux électrons
célibataires, en plus cet élément se trouve sur la cinquième période.
1- Donner les configurations électroniques possibles de la couche de valence.
2- Sachant que cet élément n’appartient pas à la famille des triades (colonnes 8, 9,10), quelle
est alors sa configuration électronique et son numéro atomique.
Exercice 3
1- Situer les halogènes dans la classification périodique et donner leur structure électronique
externe.
2- Donner la définition de l’électronégativité selon Pauling.
3- Calculer l’électronégativité du chlore dans l’échelle de Pauling.
Données :
∆disH0(Cl2) = 242.58 kJ mol-1, ∆disH0(I2) = 152.55 kJ mol-1, ∆disH0(ICl) = 211.3 kJ mol-1 et χI =
2.66.

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