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Génie Civil

Abdelkrim El Kadib

a.elkadib@ueuromed.org
Bureau : 2.53 (B4)
Préambule
•La chimie a pour objet de décrire, expliquer et prévoir les
transformations de la matière, qui peuvent s’observer lorsque des
substances différentes sont en présence, et qu’il se produit entre elles
une réaction.
- transformations chimiques
- transformations physiques

Répondre à 3 questions : pourquoi, quand et comment les réactions


se produisent-elles ?

•La chimie physique étudie les aspects généraux de la structure de la


matière et des réactions chimiques, alors que la chimie organique et
la chimie minérale sont les deux volets de la chimie descriptive.

• La chimie physique comporte deux grandes parties:


- l’organisation et les propriétés de la matière - savoir de quoi
et comment la matière est faite : atomes, molécules
- la réaction chimique, ses manifestations et ses lois - savoir
comment cela fonctionne : vitesse avec laquelle s’effectue les
réactions (cinétique), échanges d’énergie (thermodynamique).
Préambule
•Deux niveaux de description:

- niveau macroscopique (ensemble d’atomes, molécules…) :


observable et mesurable à notre échelle. Les effets observés sont des
effets moyens (statistiques), les paramètres caractéristiques des états
de la matière (pression, température…) varient de manière continue.

- niveau microscopique (particules réelles : at., molécules…) :


observable par des voies indirectes, les propriétés présentent un
caractère discontinu.

Correspondance entre ces niveaux : les effets observables traduisent


la résultante de comportements individuels des particules.

Mais une différence importante :


Échelle des particules  lois probabilistes (hasard)
Échelle de nos observations  lois déterministes (les mêmes
causes produisent toujours les mêmes effets !)
Partie I. Atomistique

Introduction : les lois fondamentales de la chimie


Constituants de l’atome
Notions de base : masses atomiques, la mole, la stoechiométrie
Le modèle quantique de l’atome
L’organisation électronique des atomes
La classification périodique des éléments
La liaison chimique
Liaisons intermoléculaires
Introduction : Les lois fondamentales de la chimie

Réaction chimique : réactifs  produits


Les réactifs (ou « réactants ») doivent entrer en contact intime pour qu’une réaction ait lieu.

• Loi de Lavoisier (ou loi de conservation de la masse):


Au cours d’une réaction chimique la matière se conserve : la masse totale des
produits formés est égale à la masse totale des réactifs consommés.

• Loi de Dalton (ou loi des proportions multiples):


Des corps peuvent se combiner dans plusieurs proportions pour donner des
produits différents. Dans ce cas, les masses de l’un des constituants s’unissant à une même
masse de l’autre sont toujours dans le rapport de nombres entiers simples.
Ex: C + O2  CO2 les masses de O2 s’unissant à une même masse de
C + ½ O2  CO C dans CO et CO2 sont dans le rapport de 1 à 2.

LOIS PONDERALES
Constituants de l’atome
Les modèles de l’atome : On a recourt à des modèles successifs de plus en plus
élaborés pour rendre compte au mieux des faits expérimentaux.

• Le modèle de Dalton:
- La matière est formée d’atomes. Les atomes sont les particules fondamentales
de la matière. Ils sont indivisibles, ils ne peuvent être ni crées, ni détruits.

- A chaque élément chimique correspond un atome. Les atomes d’un élément


donné sont identiques (même poids et mêmes propriétés chimiques) ; les atomes
d’éléments différents se différencient par leur masse.
Symboles des éléments chimiques : H pour hydrogène, C pour carbone…

- Les « espèces chimiques » qui constituent la matière sont formés par la


combinaison d’un certain nombre d’atomes pour constituer des molécules.
Ex: HNO3 est formé d’un atome d’H, d’un atome d’N et de 3 atomes d’O

Ce qui explique la DISCONTINUITE DE LA MATIERE

mais ne permet pas d’expliquer les proportions dans lesquelles les éléments
s’unissent, et n’explique pas le caractère chimique des éléments.

On conservera de ce modèle seul le fait que les atomes d’éléments différents ont des
masses différentes, et que les atomes se conservent au cours des réactions chimiques. La
découverte que les atomes ne sont pas des particules simples a conduit à abandonner ce
modèle.
Constituants de l’atome
•La découverte des particules fondamentales:
- L’électron
On établit une forte différence de potentiel entre deux
électrodes métalliques placées aux extrémités d’une ampoule
de verre contenant un gaz, et dans laquelle on peut
progressivement réduire la pression.
On observe 2 types de phénomène :
P ~ 0,1 à 0,01 atm : luminescence du gaz (cf néon).
P < 0,01 : gaz obscur, verre de l’ampoule fluorescent à
l’anode.
Expérience des rayons cathodiques – Jean Perrin

Ces rayons cathodiques sont en fait un flux de particules, qui portent une charge négative.
Le rapport charge/masse de ces particules est indépendant du gaz contenu dans l’ampoule
et du métal de la cathode (Joseph Thomson).

L’électron est donc un constituant universel de la matière.

Caractéristiques de l’électron :
masse : m = 9,110.10-31 kg (ou 0,00055 u)
charge : -e = -1,60219.10-19 C
Rq : la masse de l’électron est faible à l’échelle des atomes (1840 fois plus petite que celle de l’atome
d’hydrogène).
Particule négative et très légère
Constituants de l’atome
- Les noyaux et les nucléons
La découverte des électrons pause deux questions : ou réside la masse de l’atome et quelle est
la contrepartie de la charge négative des électrons puisque la matière est globalement neutre ?

un faisceau de particules a (émises par des éléments


radioactifs) est envoyé sur une mince feuille d’or. Ces
particules sont chargées positivement et ont une
masse égale à 4X celle de H.
La plupart des particules traversent la feuille sans être
déviées, les autres sont soit fortement déviées, soit
renvoyées en arrière.

Expérience de Ernest Rutherford

La masse est concentrée dans des particules très distantes les unes des autres par rapport à
leurs dimensions, et chargées positivement : les noyaux des atomes.

Les noyaux ne sont pas des particules simples. Ils sont constitués de deux types de particules :
- les protons, portant une charge positive +e
- les neutrons, non chargés et de masse voisine des protons
Le proton et le neutron sont des nucléons.

Caractéristiques du proton : Caractéristiques du neutron :


masse : m = 1,6724.10-27 kg masse : m = 1,6747.10-27 kg
(1,00727 u) (1,00866 u)
charge : +e = 1,60219.10-19 C charge : 0
CHAPITRE I : ATOMISTIQUE

1. Structure de l’atome.

- Le noyau et les électrons.

- Les atomes sont constitués d’un noyau très dense, chargé positivement, entouré
d’électrons (charge électrique négative).
- Le noyau est constitué de deux types de particules (protons et neutrons) appelées
nucléons.

Charg e électrique Masse


Proton : q = +1, 602.10-19 C mp = 1,6726.1027 kg = 1836 me
Noyau 
Neutron : 0 mn = 1,6749.1027 kg = 1839 me

Electron : q = -1,602.10-19 C me = 9,1094.10-31 kg

2
- Un nucléide est une espèce atomique symbolisée par : AX
Z
Z : numéro atomique  nombre de protons 12 C
Il est défini par : 6
A : nombre de masse  nombre de nucléons

A=Z+N D’où le nombre de neutrons : N = A  Z nucléide

- Des nucléides ayant le même nombre de protons (même Z) correspondent au même


24 25 26
élément. Ils portent le même nom. Exemple : Magnésium : 12 Mg, 12 Mg, 12 Mg
- Les isotopes d’un élément sont des nucléides ayant le même numéro atomique Z,
mais des nombres de masse A différents.
1 H hydrogène et 2 H (deutérium)
Exemple : 1 1
- Nombre d’Avogadro NA :
C’est le nombre d’atomes contenus dans 12,00 g de l’isotope 12 C du carbone :
6
23
NA = 6,022.10 mol 1

- Unité de masse atomique (u.m.a.) : 1 u.m.a.  mp  mn


3
1 12 = 1 12.10
.  1,6606.1027 kg
1 u.m.a. = de la masse d’un atome 6 C
12 12 NA 3
- Masse atomique d’un élément : masse de cet élément en u.m.a. en tenant compte
de ses isotopes.
1, 2, ... n : % (abondance des différents
i M i
M isotopes de l’élément)
i  i
i M1, M2, ... Mn leurs masses atomiques
respectives

Exemple : le chlore naturel contient 75 % de l’isotope 35Cl et 25 % de l’isotope 37Cl.


(35 x 75) + (37 x 25)
La masse atomique moyenne est : M =  35,5 u.m.a.
100

Une mole (symbole mol.) = ensemble de NA (6,022.1023) entités identiques (particules,


atomes, molécules)  masse molaire = masse d’une mole.
La masse molaire d’un nucléide exprimée en g = masse atomique exprimée en u.m.a
14 N
7
Masse atomique de 1 atome de 14N  14 u.m.a.
Masse molaire de 1 mole de 14N, c’est à dire la masse de 6,022.1023 atomes de 14N  14 g
Masse molaire d’une molécule = somme des masses molaires des atomes qui constituent
la molécule : Ex : M (H2O) = (1 x 2) + 16 = 18 g
4
Notions de base
• La stoechiométrie des réactions
Au cours d’une réaction, si l’on fait réagir A avec B pour obtenir C, on se pose les questions
suivantes: « si je dispose de m grammes de A, combien pourrais-je obtenir de C, et combien
faudra-t-il de B ? » ; « pour obtenir telle masse de C, combien faut-il utiliser de A et de B ? »

- Les réactions sont représentées par des équations bilans.


Ex: N2 + 3H2  2 NH3
L’équation indique qualitativement la nature des corps réagissant et formés.
L’équation indique quantitativement la quantité consommée de chaque réactif et la
quantité formée de chaque produit (1 mole de diazote réagit avec 3 moles de dihydrogène pour
former 2 moles d’ammoniac).

Au cours d’une réaction les atomes se conservent : tous les atomes du 1er membre doivent se
retrouver dans le 2nd membre. L’équation en tant que bilan-matière est équilibrée.
nA A + uBB + …  nCC + nDD + … ni : coefficients stoechiométriques

Ex: N2 + 3H2  2 NH3


en molécules : 1 3 2
en moles : 1mol 3mol 2mol
en masse : 28 g 6g 34 g
en volume : 22,4 l 67,2 l 44,8 l
Notions de base
- Conditions stoechiométriques et non stoechiométriques
Si les quantités initiales des réactifs respectent la proportion indiquée par l’équation, la
réaction est effectuée dans les conditions stoechiométriques.
Si les quantités initiales des réactifs ne respectent pas la proportion de l’équation, la
réaction est effectuée dans des conditions non stoechiométriques. Dans ce cas, l’un des
réactifs est en excès par rapport à l’autre, qui lui est en défaut. Le réactif en défaut est le
réactif limitant : lorsqu’il a été entièrement consommée, il ne se forme plus de produit.

Ex: N2 + 3H2  2 NH3


qtés initiales (moles): 1 5 0
qtés à t : 1 – x/2 5 – 3x/2 x avec x : qté de NH3 formée
qtés finales : 0 2 2

Une réaction est dite totale si tous les réactifs sont totalement consommés.

Il faut poser le problème en terme de moles, et dans le cas ou la réaction est réalisée dans les
conditions non stoechiométrique, il faut repérer le réactif en défaut. Il faut repérer si la réaction
conduit à un équilibre chimique ou non.
C2H5OH + CH3COOH  CH3COOC2H5 + H2O  0,67 moles d’ester formées
Le modèle quantique de l’atome
Organisation du nuage électronique selon le modèle quantique ou modèle de Bohr :
l’électron est considéré comme une particule en mouvement.
- quantification de l’énergie
- nombres quantiques

atomes
excités

lumière blanche ensemble d’atomes excités


spectre continu spectre discret
•les échanges d’énergie entre la matière et le rayonnement
Le rayonnement électromagnétique est une onde caractérisée par :
- une vitesse de propagation c
- une fréquence n (nbre de vibrations par seconde)
- une longueur d’onde l (distance parcourue pendant une vibration)

 
champ magnétique ( B) champ électrique ( E)
avec c = l n ou c = 3.108 m.s-1

longueur d’onde (l) direction de


propagation
2. Modèle de Bohr. Cas de l’atome H.
2.1. Objectif.
Répartition des électrons autour du noyau - Détermination de l’énergie.
2. Energie dans un état stationnaire donné.
- L’électron décrit une orbite circulaire centrée sur le noyau immobile. 1 e2
- L’électron est soumis à la force d’attraction coulombienne F1 =
4 o r 2
0 = 8,85 10-12 C2 N-1 m-2 (permittivité du vide) ; r = rayon de l’orbite
- L’électron est aussi soumis à la force centrifuge F2 F2 = m a = mv2 / r
- A l’équilibre : 1 e2 mv 2 1 e2
F1 = F2 = r = (1)
4 o r 2 r 4  o mv2

Energie totale = Energie potentielle + Energie cinétique


1 e2
v F2 Energie potentielle : Ep = 
4 o r
F1 - e (m)
1 1  1 e 2
Energie cinétique : E c = mv2 =
2  4 o r 
r 
+e 0 2
(M) 1 1 e2 
Energie totale :E = 
2  4o r 
(2) 5
2.3. Hypothèses de Bohr.
1) L’électron ne peut se situer que sur certaines orbites bien précises ou permises, de telle sorte
que son énergie reste constante.
2) Lorsque l’électron absorbe ou émet de l’énergie, il change d’orbite ou de niveau d’énergie.

- Orbites permises <=> orbites stationnaires <=> 2  r = n l  n    

- Louis de Broglie : A toute particule en mouvement (de masse m et de vitesse v) on associe


h
une radiation de longueur d’onde : l= (3)
mv
nh nh
On a alors :2  r = ; soit v=
mv 2mr
En remplaçant v par sa valeur dans l’équation (1), on détermine :

2 o h2
- le rayon des orbites : r n = n  r1 = 5,3.10 -11 m = 0,53 Å
 m e2
1 me4 1 1
- l’énergie correspondante (2) : E n = 2 2 2 = 2 .K =  2 .13,6 (eV)
n 8  0h n n
K = constante

K = 2,18.1018 J, soit en eV : K = 13,6 eV (1 eV = 1,6.1019 J)


6
2.4. Transitions entre niveaux électroniques.
D’après la seconde hypothèse de Bohr, le passage d’un e d’une orbite définie par ni à une orbite
définie par nf , se fait par un échange d’un quantum d’énergie :

n : fréquence de la radiation; l : longueur d’onde; c : vitesse de la


E  h n  h
c
l lumière : c = 3.108 m.s-1; h : constante de Planck : h = 6,626.10-34 J.s

E(eV)
0 n=
13,6. 1 n=4
16 Etats excités
n=3
13,6. 1
9
1 n=2
 13,6.
ionisation
4
h
n
Absorption

Emission

13,6 n = 1 Etat fondamental

7
1 me4 1
Or, pour l’atome H :E n =  2 2 2 = 13,6 2 (eV)
n 8  0h n

 L’écart d’énergie entre deux niveaux ni et nf s’écrit :

 1 1
E = hn = Ef  E i =13,6  2  2  (en eV)
 nf ni 

c 6,62.1034 (J.s) 3.108(m / s)


E (J)  hn  h 
l l (m)
1 eV = 1,602.1019 J
19,86.1026 12, 41.107 12400
E (eV)   10
 1 Å 1010 m
l (m) 1,6.10 -19 l (Å) 10 l (Å)

12400  1 1
l (Å)  avec : E = 13,6  2  2 
E(eV)  nf ni  8
3. Description quantique de l’atome H.

3.1. Nombres quantiques.

L’état d’un électron dans un atome, c’est-à-dire : son énergie, ses mouvements autour du
noyau, la forme de l’orbitale, est défini par 4 paramètres appelés nombres quantiques.

1) Le nombre n, nombre quantique principal : n = 1, 2, …. 


- quantifie l’énergie de l’électron,
- définit une couche électronique ou un niveau d’énergie.

n = 1  couche K ; n = 2  couche L ; n = 3  couche M ; etc...

2) Le nombre l, nombre quantique secondaire, avec : 0 < l < n – 1


l caractérise la "forme" de l’orbitale; il définit une sous-couche électronique, ou un sous-
niveau d’énergie.

l = 0  sous-couche s l = 1  sous-couche p

l = 2  sous-couche d l = 3  sous-couche f

9
3) Le nombre ml, nombre quantique magnétique, avec : -l < ml < l :
ml définit l’orientation de l’orbitale :

l = 0  ml = 0  1 seule orientation  1 orbitale s  1 case quantique

l = 1  ml = -1; 0 ; 1  3 orientations  3 orbitales p de même énergie

 3 cases quantiques
4) Le nombre quantique de spin s, avec s = + 1/2 dû à la rotation de l’électron
sur lui-même. Deux orientations sont possibles : ms = +1/2 () et ms = -1/2 ()
3.2. Fonction d’onde .
 est une fonction purement mathématique :
- elle n’a pas de signification physique,
- elle est fonction des coordonnées de l’électron,
- elle est définie par les 3 nombres quantiques : n, l et ml : n,l,m
Exemple : l’orbitale 2s est représentée par la fonction d’onde : 2,0,0

Equation de Schrödinger
- Equation fondamentale de la mécanique ondulatoire : Hˆ  = E. 
- Elle permet de calculer . 10
3.3. Densité de probabilité. Z
z
L’électron est caractérisé par : M (électron)
noyau
- son état énergétique, r
y
- sa probabilité de présence à un endroit donné. Y
x
X
- Probabilité de présence.
La probabilité de trouver l’électron dans un volume dV au point M(x, y, z)
s’écrit : 2
dP   dV
- La notion classique de position est remplacée par la notion de densité de
probabilité de présence :

2 : densité volumique de probabilité de présence


ou densité électronique

- Condition de normalisation :
Probabilité de trouver l’e dans tout l’espace= 1  espace dP   espace 2dV  1
11
Le modèle ondulatoire de l’atome

L’électron peut être décrit comme une onde (aussi bien que comme une particule !), on
doit par conséquent renoncer à lui attribuer une trajectoire (orbite) précise ; on peut
seulement définir la probabilité qu’il se trouve, à un moment donné, dans une certaine
région de l’espace autour du noyau.
modèle mathématique

• Idées de base
Dans le modèle de Bohr :
- l’énergie des électrons est quantifiée  idée conservée
- le mouvement des électrons s’effectue sur des trajectoires (orbites) stables et
géométriquement bien définies (circulaires ou elliptiques)  idée abandonnée et
remplacée par une notion de probabilité de présence

Notion de probabilité de présence


analogie avec la trajectoire d’un papillon volant autour d’une lampe
10 cm de la lampe : 150 photographies sur 1000  probabilité = 15 %
25 cm de la lampe : 20 photographies sur 1000  probabilité = 2%

La probabilité de trouver le papillon à l’intérieur d’un certain volume pris suffisamment


grand tend vers 1
Le modèle ondulatoire de l’atome

D’une façon analogue, pour l’électron, on considère que l’on peut seulement connaître la
probabilité de présence de chacun des électrons en un point donnée de l’espace entourant
le noyau.
Cette probabilité varie avec la distance au noyau, selon la direction. On dit que le noyau est
entouré d’un nuage électronique dont la densité est variable.

Inégalité de Heisenberg (principe d’incertitude)


si une masse m est en mouvement sur une trajectoire avec une vitesse v, on ne peut
connaître simultanément sa position et sa quantité de mouvement p (p = mv)

h x : incertitude sur la position


x.p 
2 p : incertitude sur la quantité de mouvement
h : constante de Planck
h
x.v 
2m

Rq : on peut mesurer x et v indépendamment l’un de l’autre et successivement


En revanche, à un instant t, la précision obtenue sur une grandeur crée une incertitude sur
l’autre

Si m est grand alors x.v est petit


Si m est petit alors x.v est grand : cas de l’électron !
Le modèle ondulatoire de l’atome

La dualité onde-particule
Lumière = onde électromagnétique
propriétés d’une onde : diffraction, interférence
propriétés de particules (photons) : effet photoélectrique

h m, v : masse et vitesse de la particule


L. De Broglie l
mv h : constante de Planck

à toute particule en mouvement est associée une onde

Les électrons sont à la fois onde et particule, mais on ne peut rendre compte de leurs
comportements en les considérant soit comme des particules, soit comme des ondes

• la fonction d’onde
Dans le modèle ondulatoire, on considère un électron comme une onde
les lois sont celles de la mécanique ondulatoire

L’onde électromagnétique associée à un électron est une onde stationnaire. Son amplitude
en chaque point de l’espace est indépendante du temps. Elle est donnée par une fonction
mathématique appelée fonction d’onde (ou orbitale) : 
Le modèle ondulatoire de l’atome

- la fonction d’onde  n’a pas de signification physique


- par contre, en un point donné, ² détermine la probabilité dP de trouver
l’électron dans un volume dv autour de ce point

dP   2 .dv

dP / dv   2 densité de probabilité de présence de l’électron au


point considéré (densité électronique)

- au-delà d’une certaine distance (rayon atomique) ² décroît jusqu’à devenir pratiquement
nulle. Cependant ² n’est strictement nulle qu’à une distance infinie du noyau : l’atome n’a
pas de limite précise dans l’espace.
- si le volume dans lequel on cherche l’électron est l’espace entier, alors la probabilité de l’y
trouver est 1.

espace
 2 .dv  1

Le calcul des fonctions d’onde – l’équation de Schrödinger


la fonction d’onde est une fonction des 3 coordonnées de l’espace, elle ne peut être que
calculée. Les fonctions d’onde sont les solutions d’une équation différentielle, équation de
Schrödinger : E : énergie totale de l’électron
      8 m
2 2 2 2
V :énergie potentielle de l’électron
   ( E  V ).  0
x 2 y 2 z 2 h2 m : masse de l’électron
H :constante de Planck
Le modèle ondulatoire de l’atome

L’équation de Schrödinger n’a de solutions que pour certaines valeurs de l’énergie (valeurs
propres) – principe de quantification de l’énergie

Pour l’atome d’hydrogène, les valeurs propres de l’énergie sont données par la relation :

1 me 4 m et e : masse et charge de l’électron


En   2 2 2  : permittivité du vide
n 8 h
h : constante de Planck

n peut prendre les valeurs 1, 2, 3…  nombre quantique principal

Rq : pour n = 1, Ei = -13,6 eV

Cette équation ne peut être résolue que pour des systèmes à un seul électron (hydrogène
ou ion hydrogénoide He+, Li2+). Lorsqu’il y a plusieurs électrons, il y a des interactions
électron électron et on doit faire des approximations.
4. Représentation graphique des fonctions n,l,ml

4.1. Description de l’orbitale « s ».

La condition l = 0 implique ml = 0.
Ces fonctions d’onde s’écrivent : n,0,0 ou ns

Pour les orbitales s, la densité de probabilité de présence 2 de l’électron à la


surface d’une sphère de rayon r est la même dans toutes les directions de
l’espace, mais elle varie avec r. L’orbitale est dite de symétrie sphérique.
z

Remarque : le signe +
indiqué à l’intérieur
+ y de la sphère est le
signe de la fonction
x d’onde 1s

Orbitale "1s" 12
dP
4.2. Densité de probabilité radiale :D =
dr
C’est la probabilité de trouver l’électron dans le volume dV d’une pellicule sphérique
d’épaisseur dr à une distance r du noyau.
dP
dr r dr

r+dr

volume compris entre


deux sphères de rayon
r et r + dr
r rayon
0
a0

Cette surface représente la probabilité de trouver l’électron entre 0 et r du noyau

a0 = rayon de l’atome de Bohr = 0,53 Å


Pour r = a0 = 0,53 Å  on a 33 % de chance de trouver l’e à l’intérieur de
la sphère.
Pour r = 4,2 a0, P = 99 % et pour r  6 a0, P = 99,9 % 13
4.3. Description des orbitales « p ».
Les orbitales p (l = 1) peuvent être représentées par deux lobes à peu près sphériques,
accolés, ayant pour axes de symétrie les axes x, y et z du trièdre de référence.
On les appelle donc "n px", "n py" et "n pz" selon la valeur de ml (n  2).

z z z

+
-
y y - + y
+
-
x x x

2 pz 2 px 2 py

ml = 0 ml = + 1

Remarque : le signe + ou – indiqué dans chaque lobe est le signe de  14


4.4. Description des orbitales « d ».
l = 2  ml = 2, 1, 0, 1, 2 (n  3).
z z z

+ - +
+
-
- y y y
+
+ + - x -
x

dz 2 dyz d zx
z z

- + + --
- y y
+ - +

x x
dx 2 -y 2 d xy
orbitales d 15
5. Structure électronique des atomes.
5.1. Diagrammes d’énergie. E(eV)
n

- Hydrogène et hydrogénoïdes 0 
(hydrogénoïde : UN seul électron; Z  1)
Exemple : 2He+ 3s 3p 3d 3
Z 2
 E ne dépend que de n : (eV)
E  13,6. 2s 2p 2
n2
Il y a dégénérescence d'énergie pour les sous-
couches s, p, d, f d'une même couche électronique. 1s 1

E(eV) n
0
 
- Atomes polyélectroniques 3d
3p
3s 3
E dépend de n et de l : il y a levée de
2p
dégénérescence des sous-couches s, p, 2s 2
d, f d’une même couche électronique.
16
1s 1
5.2. Répartition des électrons ou configuration électronique.

1) Principe d’exclusion de Pauli.

Deux électrons d'un même atome ne peuvent pas avoir leurs quatre nombres
quantiques identiques.

- Deux électrons dans une même orbitale atomique doivent différer par leur nombre
quantique de spin, qui ne peut prendre que deux valeurs, ms = +1/2 () ou –1/2 ().

- Une orbitale atomique ne peut "contenir" au maximum que 2 électrons qui dans ce
cas auront des spins opposés : ils sont antiparallèles ou appariés .

- Si l'orbitale ne contient qu'un électron, celui-ci est dit non-apparié ou célibataire.

- Une orbitale vide constitue une lacune électronique.

17
2) Principe de stabilité.
- A l'état fondamental, un atome se trouve dans son état énergétique le plus stable
correspondant à l'énergie la plus basse.

- Les électrons commencent par saturer les niveaux de plus basse énergie,
dans l'ordre : "1s", "2s", "2p", "3s", "3p"... c’est la règle dite du "(n + l) minimal"

(n + l) E

pour des niveaux ayant le même (n + l) : n E

 la première sous-couche à remplir est celle qui a la somme (n + l) la plus petite.

- La règle de Klechkowski :
n 1 2 3 4 5 6 7
l
0 1s 2s 3s 4s 5s 6s 7s
1 2p 3p 4p 5p 6p 7p
2 3d 4d 5d 6d 7d
3 4f 5f 6f 7f 18
E l=3
4f

l=2 4d
!! : cas des sous-couches 4s et 3d :
l=1 4p
n=4 4s : n = 4 ; l = 0  n + l = 4
l=2 3d
l=0
4s 3d : n = 3 ; l = 2  n + l = 5
3p
n=3 l=1
l=0 (n + l)4s < (n + l)3d  E4s < E3d
3s
2p Les électrons occupent d'abord le niveau
n=2 l=1 "4s" avant le niveau "3d", de même entre
2s
l=0 les niveaux "5s" et "4d".
n=1 1s
l=0

19
- Exemples :

Structure électronique ou configuration électronique à l’état fondamental :

8O (8 électrons à placer) : 1s2 / 2s2, 2p4  électrons de cœur / électrons de valence

27Co : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 4s2,3d7


Il est préférable d'écrire : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d7,4s2

Exceptions à la règle de Klechkowski.


Exemples :

- le chrome : 24Cr : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d5, 4s1 et non pas : 3d4, 4s2

- le cuivre : 29Cu : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d10,4s1 et non pas : 3d9, 4s2

20
3) Règle de Hund (règle du spin maximal).

Lorsque des orbitales atomiques ont même énergie (dégénérées), les électrons se
répartissent avec un nombre maximum de spins parallèles.
E

2p 2x 2p1y 2p1z

2s2 8O : 1s2 / 2s2 2p4


4e dans la sous couche p
2 p4
1s2 n=2 l=1

- Utilisation des cases quantiques symbolisant chacune une orbitale atomique.

- pour 8O : … /
2s2 2p4

- pour 27Co : …/
3d7 4s2 21
- Pour écrire la structure électronique d’une espèce ionisée positivement :
- Cas général : on enlève d’abord les électrons les plus externes (ceux qui
correspondent à n le plus grand).
- Dans le cas des métaux de transition, on enlève donc d’abord les électrons « s »

Ainsi : Co Co2+ + 2e - pour 27Co2+ :


(25 e)
3d7 4s 0

Co Co3+ + 3e - pour 27Co3+ :


(24 e)
3d6 4s0

+: 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d10 , 4s0


29Cu

2+ : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d9 , 4s0


29Cu

22
5. Structure électronique des atomes.
5.1. Diagrammes d’énergie. E(eV)
n

- Hydrogène et hydrogénoïdes 0 
(hydrogénoïde : UN seul électron; Z  1)
Exemple : 2He+ 3s 3p 3d 3
Z 2
 E ne dépend que de n : (eV)
E  13,6. 2s 2p 2
n2
Il y a dégénérescence d'énergie pour les sous-
couches s, p, d, f d'une même couche électronique. 1s 1

E(eV) n
0
 
- Atomes polyélectroniques 3d
3p
3s 3
E dépend de n et de l : il y a levée de
2p
dégénérescence des sous-couches s, p, 2s 2
d, f d’une même couche électronique.
16
1s 1
EXTENSION AUX ATOMES POLYELECTRONIQUES

Valeurs des constants d’écran o :

Groupe de 1s 2s 2p 3s 3p 3d 4s 4p
SLATER
1s 0,31
2s 2p 0,85 0,35

3s 3p 1 0,85 0,35

3d 1 1 1 0,35
4s 4p 1 1 0,85 0,85 0,35

Le chlore (Cl) dispose de Z=17 protons et donc 17 électrons, et possède la configuration électronique : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5.

On étudie dans cet exemple un électron de valence (c'est-à-dire appartenant à la dernière couche électronique, ici 3s2 3p5) :

ainsi, la charge effective pour chaque électron de la sous-couche 3s ou 3p sera Z* = Z - σ

avec une constante d'écran σ due à tous les autres électrons de la couche 3s/p et des couches inférieures.

Il y a 7 électrons sur la couche 3s/p, un électron de la couche 3s ou 3p subira donc l'effet d'écran des 6

autres électrons de cette même couche,


ainsi que celui des 8 électrons sur la couche 2s/2p et des 2 électrons de la couche 1s.
*

La constante d'écran σ = 6 * 0.35 + 8 * 0.85 + 2 * 1

Je calcule Z*
6. La classification périodique des éléments.

6.1. La classification de Mendeleïev (1869).

- Basée initialement par Mendeleïev sur le classement des éléments par masse atomique
croissante, la classification moderne est basée sur le classement des éléments par
numéro atomique Z croissant, donc s’appuie sur la structure électronique des atomes.

- Elle est constituée de 7 lignes appelées "périodes" et de 18 colonnes appelées


"familles".

- Le numéro atomique croît de gauche à droite dans une période et de haut en bas
dans une colonne.

- Les éléments d'une même période ont la même valeur du nombre quantique
principal maximal n.

- Les éléments appartenant à une même colonne ont généralement la même structure
électronique externe, donc souvent des propriétés chimiques ou physiques voisines
(attention : ne pas généraliser !). 23
La classification périodique est divisée en 4 blocs en fonction de la structure
électronique externe des éléments :

Bloc s : ns1 ou ns2 ; colonnes 1 et 2.

Bloc p : ns2, npx (avec :1  x  6) ; colonnes 13 à 18.


Remarque : 2He (configuration : 1s2) est classé dans la colonne 18, en raison
de la similitude de ses propriétés avec celles des éléments de cette colonne (gaz inertes).

Bloc d : (n-1)dx, nsy (avec : 1  x  10 et 0  y  2) ; colonnes 3 à 12 : "métaux de


transition".

Bloc f : (n-2)fx, (n-1)dy, ns2 (avec n = 6 ou 7, 0  x  14 ; y = 0 ou 1 ou


exceptionnellement 2 pour 90Th).

Les éléments pour lesquels n = 6 sont appelés "Lanthanides"; ceux pour


lesquels n = 7 sont appelés "Actinides" (ces derniers sont tous radioactifs).

24
Bloc s Bloc p

1 2 13 14 15 16 17 18
1 2
H He
3 4 Bloc d 5 6 7 8 9 10
Li Be B C N O F Ne
11 12 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Na Mg Al Si P S Cl Ar
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
55 56 57 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
Cs Ba La Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
87 88 89 104 105 106
Fr Ra Ac Unq Unp Unh

58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Td Dy Ho Er Tm Yb Lu
Bloc f 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103
Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lw

25
6.2. Propriétés physiques des éléments.
Trois catégories :
Les métaux
-Ils sont situés à gauche et au centre de la classification périodique : blocs s, d, f et une moitié
du bloc p (en violet ou grisé clair, sur la figure du tableau périodique : ex. Al, Sn, Pb ...).
- Ils sont tous solides à température ambiante (25°C), excepté le mercure (80Hg) qui est liquide.
- Ils sont bons conducteurs de la chaleur et de l'électricité.

Les non-métaux
-Ils sont situés à droite dans la classification périodique : seconde moitié du bloc p (en bleu-vert
ou grisé foncé, sur la figure du tableau périodique : ex. F, O, P ...).
- Ils sont solides ou gazeux à 25°C, exceptionnellement liquide (le dibrome, Br2).
-Ils sont mauvais conducteurs de la chaleur et ce sont des isolants électriques.
(sauf le carbone qui est isolant (diamant) ou conducteur (graphite)).

Les semi-métaux
A la frontière des deux catégories précédentes, ils se comportent comme des semi-conducteurs
(composés dont la conductivité augmente avec la température, par exemple le Silicium (14Si) et
le Germanium (32Ge) utilisés en électronique).

Remarque : L'hydrogène est un cas à part : c'est un gaz moléculaire (H2) à 25°C. Il peut donner
un ion positif (H+), mais aussi l'ion hydrure (H).
26
6.3. Les familles (colonnes)
Colonne 1 : les alcalins
La structure électronique externe est : ns1
 ils donnent des cations monovalents : Na+, K+ …
 ils donnent des oxydes basiques : Na2O + H2O  2 NaOH

Colonne 2 : les alcalino-terreux


La structure électronique externe est : ns2
 ils donnent des cations bivalents : Mg2+, Ca2+ …
 ils donnent des oxydes basiques : CaO + H2O  Ca(OH)2

Colonnes 3 à 12 : les métaux de transition


Leur structure électronique externe est : (n-1)dx, ns2 (ns1 ou ns0) avec 1  x  10.
 ils donnent des cations à valences multiples : Fe2+, Fe3+, Cu+, Cu2+ ...

Colonne 13 : la famille du bore


La structure électronique externe de ces éléments est : ns2, np1
Colonne 14 : la famille du carbone
La structure électronique externe est : ns2, np2
Ils forment principalement des liaisons de covalence.
27
Colonne 15 : la famille de l’azote
La structure électronique externe est : ns2, np3
 ils donnent principalement des liaisons de covalence
 ils donnent des oxydes acides (N2O3, N2O5, P2O5 ...) : N2O5 + H2O  2 HNO3

Colonne 16 : la famille de l’oxygène ou chalcogènes


Leur structure électronique externe est : ns2, np4
 ils donnent des anions bivalents : O2-, S2- ...
 ils donnent des oxydes acides (SO2, SO3 ...) : SO3 + H2O  H2SO4

Colonne 17 : les halogènes


Leur structure électronique externe est : ns2, np5
 ils donnent des anions monovalents : F-, Cl-, Br- ...

Colonne 18 : les gaz rares


La structure électronique externe est : ns2, np6, sauf pour He (1 s2)
La configuration de gaz rare correspond à la saturation de la couche électronique externe :
 ils présentent une grande inertie chimique, mais leur réactivité augmente avec Z, ainsi le
Xénon (54Xe) donne des composés stables lorsqu'il se combine avec des atomes très
électronégatifs comme F et O (XeF2, XeF4, XeOF4, XeO3).

28
4. Caractéristiques atomiques et périodicité.

1. Energie d’ionisation.
- L’énergie de première ionisation, EI1, est l'énergie minimale qu'il faut fournir à un atome
isolé, A(g) (état gazeux), pour lui arracher un électron selon la réaction :

A(g)  A (g)  e 


+
EI 1
EI1 > 0


Ca(g) EI1Ca(g)  e

- L’énergie de nème ionisation EIn correspond à la réaction :

(n-1)+ EIn n 
A(g) A (g)  e

Ca EI2Ca2  e EI2  EI1


(g) (g)
29
Variation de l’énergie d’ionisation EI dans le tableau périodique.

a) Dans une colonne, lorsque Z augmente, (en allant de haut en bas) :


- le nombre de couches augmente,
- la distance noyau - électron périphérique augmente (le rayon atomique augmente)
 « effet distance »,
- la force d’attraction noyau - e– périphérique diminue (e– de plus en pluslibre),

l’énergie d’ionisation diminue.

Exemple :
2 1 37Rb : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d10 4p6 / 5s1
3Li : 1s / 2s

noyau

3Li
1 2 37Rb 12 3 4 5

Effet distance : EI1(Rb) < EI1(Li)


30
EI1(Rb) = 402 kJ.mol-1 ; EI1(Li) = 520 kJ.mol-1
b) Dans une période, lorsque Z augmente (en allant de gauche à droite) :

- le nombre de couches est le même; mais Z augmente (le nombre de charges +


dans le noyau augmente)  « effet de charge »,
- la force d’attraction noyau - e– périphérique augmente,
- la distance noyau - électron périphérique diminue (le rayon atomique diminue)

l’énergie d’ionisation augmente.

Exemple :

1s2 / 2s1 9F : 1s2 / 2s2 2p5


3Li :

9F
3Li

Effet de charge : EI1(F) > EI1(Li)


31
EI1(F) = 1681 kJ.mol-1 ; EI1(Li) = 520 kJ.mol-1
Résumé : EI

EI r

r
6.4.2. Affinité électronique, AE. Energie de fixation électronique Efix.
L’affinité électronique : AE, est l'opposé « en signe » de l'énergie de fixation Efix. d'un
électron sur un atome isolé A(g) : AE =  Efix.


A (g)  e  
E
fix .
A (g)  AE  E fix.

Contrairement à l'énergie d'ionisation, l'affinité électronique peut être positive ou négative.


Si AE > 0 : A a alors une énergie plus faible que A : l’ion A est plus stable que A
(g) (g) (g) (g)

32
6.4.3. Rayon atomique (rayon de covalence) rc.

Définition basée sur l’expérience. Le rayon atomique d’un atome est égal à la moitié de la
distance qui sépare les 2 noyaux d’une molécule diatomique homonucléaire liés par une liaison
de covalence simple.

rA rA Ex : H2(g) rH
rH

A A H H  rH = 37 pm

dA-A = 2 rA dH-H = 2 rH = 74 pm

Remarque : Pour déterminer le rayon atomique de O on prendra la moitié de la


distance O-O dans H2O2(g) (dO-O = 148 pm) et non pas dans O2(g) (dO=O = 121 pm)
Li Be B C N O F
Z 3 4 5 6 7 8 9
rc (pm) 123 89 80 77 75 74 71
F Cl Br I At
Z 9 17 35 53 85
rc (pm) 71 100 114 134 ---
33
On observe que :
a) rc diminue dans une période (effet de charge; voir 6.4.1.b))
b) rc augmente dans une colonne (effet distance; voir 6.4.1.a))
rc
Résumé :

rc

6.4.4. Electronégativité « EN ».
C'est une grandeur qui mesure l'aptitude d'un élément à attirer vers lui les électrons
au sein d'une liaison de covalence  apparition de charges partielles.

+ 
A B (B est plus électronégatif que A)

34
Echelles d’électronégativité.
- Echelle de Mulliken.
L'électronégativité d'un élément dans l'échelle de Mulliken est égale à la moyenne
arithmétique de l'énergie de première ionisation, EI1, et de l'affinité électronique, AE.
(EIl  AE)
EN  (en eV)
2
- Echelle de Pauling.
Elle est basée sur les énergies de dissociation des liaisons de molécules diatomiques simples :
EA-A, EB-B et EA-B : énergies en kJ.mol-1 pour rompre les liaisons A-A, B-B et A-B.
La différence d'électronégativité entre les éléments B et A est donnée par :

 = énergie de résonance
EN(B) - EN(A) = 1/2
 est exprimé en eV
 = Ed (liaison réelle) - Ed (liaison covalente à 100 %)

Ed (liaison covalente à 100 %) = E A-A .EB-B 


Comme : 1eV équivaut à 96,48 kJ.mol-1 ; (96,48)-1/2 = 0,102

EN(B)  EN(A)  0,102. EAB - EAA.EBB (en eV1/2 ) 35


L’échelle de Pauling est une échelle relative : « EN » de F = 4,0 (en eV1/2 )

Application : cas de HF (fluorure d’hydrogène)

E HH  432 kJ.mol1 EN(B)  EN(A)  0,102 E AB  E AA  E BB


E FF  153 kJ.mol1 EN(F)  EN(H)  0,102  (306)1/2 1,8
E HF  563 kJ.mol1 EN(H)  4 1,8  2,2 (eV1/2 )
Ed(H-F) (cov. à 100 %) = (432 x 153)1/2 = 257 kJ.mol-1
(= moyenne géométrique des énergies de dissociation de H2(g) et de F2(g))
 = 563 - 257 = 306 kJ.mol-1
 = 306 / 96,48 = 3,17 eV
()1/2 = (3,17)1/2 = 1,8 eV1/2

36
EN 1H
2,2
3Li 4Be 5B 6C 7N 8O 9F
1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
11Na 15P 16S 17Cl
0,9 2,2 2,2 3,1
19K 35Br
0,8 2,9
37Rb 53I
0,8 2,6
55Cs
EN 85At
0,8 2,2
87Fr
0,7
EN
Quelques valeurs des électronégativités dans l’échelle de Pauling
(valeurs indiquées en eV1/2)

EN augmente :
de gauche à droite dans une période
et
de bas en haut dans une colonne. 37

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