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Université Joseph KI-ZERBO

Année Universitaire 2021-2022

UFR-SEA/ Département de Chimie

MPCI-1 (CUP-KAYA)

ATOMISTIQUE :
Structure de la matière
Chapitre Introductif : Rappels et notions fondamentales

La matière se trouve dans la nature sous forme de mélanges (homogène ou hétérogène), et sous
formes de corps purs.
La séparation des mélanges hétérogènes par l’action d’un procédé physique donne des mélanges
homogènes, ces derniers peuvent de nouveau être séparés pour avoir des corps purs. Il existe
plusieurs techniques de séparation des constituants d’un mélange en corps purs (distillation,
décantation,…) et des constituants de corps purs composés en corps purs simples (électrolyse,
radiolyse, etc).
Un corps pur est caractérisé par ses propriétés chimiques ou physiques (température de fusion,
température d’ébullition, masse volumique, indice de réfraction, etc…). On distingue deux
catégories de corps purs :
✓ Corps purs simples constitués d’un seul type d’élément
Exemple : O2, O3, H2, Fe, etc….
✓ Corps purs composés constitués de deux ou plusieurs éléments
Exemple: H2O, FeCl2, HCl, H2SO4, etc…).
La matière est constituée donc de particules élémentaires : les atomes, actuellement, il y a 114
espèces d’atomes connues. Elles diffèrent par leurs structures et leurs masses.

I. Etats de la matière
La matière existe sous trois formes : solide, liquide et gaz. La température et la pression jouent
un rôle très important dans le changement d’état. Le passage de la matière de l’état solide à
l’état liquide se fait par fusion, de l’état liquide à l’état gazeux par vaporisation et de l’état solide
à l’état gazeux par sublimation. Ces transformations sont illustrées par la Figure 1 ci-dessous :

2
Les états de la matière et ses transformations.

II. Atomes et molécules

II.1. Atomes

La notion d’atome remonte à 400 ans avant J.C., apparaissant dans les écrits de Démocrite, un
philosophe grec, mais les premières preuves expérimentales de l’existence des atomes ont été
rassemblées en 1805 par Dalton :
✓ Loi des proportions définies énoncée par Joseph Proust, selon laquelle lorsque deux
ou plusieurs corps simples s'unissent pour former un composé défini, leur combinaison
s'effectue toujours selon un même rapport pondéral. Cette loi constitue, avec la loi des
proportions multiples, la base de la stœchiométrie en chimie.
✓ Loi de conservation de la masse au cours d’une réaction (Lavoisier « lors d’une
réaction chimique, la masse totale des réactifs est égale à la masse totale des produits
formés »).
Lavoisier émit son hypothèse atomique, suggérant que la matière est constituée d’atomes et
qu’un élément est caractérisé par des atomes de même masse. Lors d’une réaction chimique,
les atomes ne sont ni créés, ni détruits ; ils se recombinent. Ses travaux lui permirent d’élaborer
une échelle des masses atomiques relatives avec quelques erreurs dues à des mauvaises
formulations des composés chimiques, par exemple il considéra que la formule de l’eau était
HO conduisant à une masse 2 fois trop petite pour l’oxygène.
• L’atome est une quantité de matière infiniment petite (un diamètre d≈1Å et une masse
m≈10-26 kg).
Exemple :
• L’atome de carbone C a un diamètre d de (d=1,8A°) et une masse m de (m ≈ 2. 10-26
kg).

3
II.2. Masse atomique

Avant la découverte du spectromètre de masse par Aston en 1927, il était impossible de


déterminer la masse d’un atome. Cependant, on savait que l’hydrogène était l’élément le plus
léger et donc arbitrairement, on considéra que la masse de l’hydrogène (H) était de 1 u.m.a
(unité de masse atomique). Les masses des autres éléments étaient déduites notamment de la
mesure des densités et des masses volumiques des gaz avec l’hypothèse que des volumes égaux
des gaz contiennent le même nombre de molécules à température et pression identiques
(Hypothèse d’Avogadro).
Exemple :
Calcul de la masse relative de l’oxygène par Avogadro en 1811 :
Densité de O2 = 1,10359 (mesurée par gay-Lussac)
Densité de H2 = 0,07321
1,10359
Masse atomique de l’oxygène O: MmO = 0,07321 ∗ 1 𝑢. 𝑚. 𝑎 =15,0743 u.m.a.

II.3. Nombre Avogadro


La constante d’Avogadro est le nombre d’entités élémentaires contenues par mole de ces
mêmes entités. Le symbole de la constante d’Avogadro est NA et son unité est mol-1. Le calcul
du nombre d’atomes dans 12 g de carbone donne : (Les unités pour la relation suivante)

La valeur approchée du nombre d’Avogadro est: NA= 6,022 x 1023 mol-1

II.4. Mole et masse molaire


Les masses des atomes sont toutes très petites (entre 10-24 et 10-26 kg) et donc peu pratiques à
utiliser dans le monde macroscopique.
La mole (mol) est l’unité que les chimistes utilisent pour exprimer un grand nombre d’atomes.
On définit une mole comme étant le nombre d’atomes qu’il y a dans 12g de carbone 12. Le
nombre d’atomes dans une mole est appelé Nombre d’Avogadro (NA = 6.023 × 1023 mol-1).
La masse molaire (M) est la masse d’une mole d’atomes. L’unité de masse atomique est le 1/12
de la masse d’un atome de carbone 12.

4
Exemple :
MmNa = 3,8 x10-23g => MNa = m x N = 23 g/mol.

II.5. Molécules
Une molécule est une union de deux ou plusieurs atomes liés entre eux par des liaisons. C’est
la plus petite partie d’un composé qui a les mêmes propriétés que le composé.
Exemples :
H2O, H2, HCl, H2SO4, etc….

II.6. Masse molaire moléculaire

La masse molaire moléculaire est la masse d’une mole de molécules. Elle est égale à la somme
des masses atomiques des éléments qui la constituent.
Exemple :
MNaOH = MNa + MO + MH = 40 g/mol
Et la masse d’une molécule NaOH est MmNaOH = 40𝑁𝐴= 6,6x10-23 g = 40 u.m.a.
Une réaction chimique est en fait un échange d'atomes entre les molécules dans des conditions
expérimentales définies. Les molécules peuvent être constituées uniquement de deux atomes
(par exemple, le dioxygène est composé de deux atomes d'oxygène) ou de plusieurs millions
d'atomes, cas d’une macromolécule (exemples : molécule de cellulose ou du Nylon).

Deux macromolécules

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Chapitre I : STRUCTURE DE L’ATOME

I. Constituants de l’atome

1. Particules élémentaires
L’atome est constitué d’un nuage d’électron qui entoure un noyau (proton + neutron).
Le nuage d’électron est chargé négativement et le noyau porte une charge positive due aux
protons. L’atome étant électriquement neutre, le nombre d’électrons est égal au nombre de
proton noté Z. le noyau est composé de Z protons et de N neutrons (sans charge électrique). Le
nombre de proton Z qui est aussi le nombre d’électron caractérise un élément chimique. Il est
appelé numéro atomique de l’élément chimique. Le nombre de nucléons (protons + neutrons)
définit le nombre de masse A de l’élément chimique. Un élément chimique est alors noté

comme suit : ZA X avec X l’élément chimique, Z le numéro atomique et A le nombre de

masse avec A = N + Z.

Tableau 1 : Paramètres caractéristique des nucléons et des électrons


Proton Neutron Electron

Masse 1,673.10-27kg 1,675.10-27kg 0,911.10-30kg

charge +1,6.10-19C 0C -1,6.10-19C

Nous remarquons que la masse du proton est sensiblement égale à la masse d’un neutron
et celle de l’électron est 1800 fois moindre de celle du proton. La masse totale de l’atome est
alors concentrée dans le noyau et les électrons occupent tout l’espace.
Des éléments de même Z et de A différent sont des isotopes. Un élément dans la nature est
en générale un mélange dans des proportions variées de ses différents isotopes.
L’unité de masse atomique (ua) correspond au douzième de la masse d’un atome de
carbone(mc/12). La masse mc est donnée par mc = 12/N avec N = 6,025.1023mol-1 le nombre
d’Avogadro. D’où 1ua = 1/N = 1,66. 10-24g.

Chapitre 1 : Structure de l’atome 6


L'abondance relative des différents isotopes
On désigne par abondance naturelle le pourcentage en nombre d'atomes de chacun des isotopes
présents dans le mélange naturel. Cette abondance est équivalente à la fraction molaire de
chaque isotope stable. Masse Molaire de l'élément :
M = Σ𝑥𝑖 𝑀𝑖
𝑥𝑖 désignant l'abondance naturelle de l'isotope i de masse molaire Mi.
Soit dans l'exemple du Carbone : MC = 0,9889 * M (12C) + 0,011* M (13C)
MC = 0,9889 * 12 + 0,011* 13 = 12,02 g mol-1
-La stabilité des divers isotopes :
-La radioactivité
Le rapport entre le nombre de proton et le nombre de neutron est le facteur principal qui va fixer
la stabilité ou l'instabilité d'un nucléide donné. Il existe trois formes de radioactivité différentes
:
-Radioactivité β-
Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables qui possèdent un excès de neutrons
et sont donc situés au- dessus de la zone de stabilité. De tels noyaux chercheront à se stabiliser
en augmentant Z et en diminuant N. Il se forme également une particule élémentaire appelée
antineutrino n*. La réaction de transformation du neutron en proton s'écrit donc :
Neutron-------------------------------------- proton + électron + anti-neutrino
Au cours de cette réaction, le nombre de protons varie et on transforme donc un élément en un
autre, il s'agit d'une transmutation. Conservés, en revanche la somme des nombres de masse et
la somme des numéros atomiques se conservent.
Elément X----------------------------------- Elément Y + électron + anti-neutrino
-Radioactivité β+
De tels noyaux chercheront à se stabiliser en augmentant N et en diminuant Z. Le positron est
l'antiparticule de l'électron, il possède une même masse et une charge opposée à celui-ci.
Proton -----------------------------------------------neutron + positron + neutrino
Au cours de cette réaction, le nombre de protons varie et on transforme donc un élément en un
autre, il s'agit ici aussi d'une transmutation.
Elément X --------------------------------------Elément Y + positron + neutrino

Chapitre 1 : Structure de l’atome 7


-Radioactivité α
Cette forme de radioactivité concerne essentiellement les éléments "lourds" de numéro
atomique Z >83. Ici, le nombre des protons et celui des neutrons sont modifiés simultanément
par émission de particules α (noyaux d'Hélium 4).
Elément X ---------------------------Elément Y + particule α
- Loi de désintégration radioactive
Noyau parent instable…………… Noyau fille stable + rayonnement
𝑑𝑁
La vitesse de désintégration s’écrit : − 𝑑𝑡 = 𝜆𝑁

Avec λ= constante radioactive ou constante de désintégration (s-1)

𝐿𝑛2
𝜆= ; T= période ou demi-vie.
𝑇

-Energie de cohésion des noyaux - Energie Nucléaire

La masse d’un noyau est toujours inférieure à la somme des masses des nucléons qui le
constituent. La différence est le défaut de masse Δm ou δ = Zmp + Nmn – mN > 0
D’après la relation d’EINSTEIN sur l’équivalence masse – énergie, δC2 représente une énergie.
Cette énergie serait l’énergie libérée lors de la réaction :
Z protons + N neutrons Noyau
C’est l’énergie qu’il faut fournir à un noyau pour décomposer en ses A nucléons.

E = δC2

-La fission nucléaire

Les atomes de nombre de masse très élevés, lorsqu’ils sont bombardés par des neutrons peuvent
subir une cassure conduisant à des atomes plus légers et a des neutrons. Les neutrons émis
peuvent à leur tour provoquer la fission d'atomes voisins, on a une réaction en chaîne explosive.

Ex : fission d’un noyau d’Uranium 235 :

235 142 92
92𝑈 + 10𝑛 56𝐵𝑎 + 36𝐾𝑟 + 2 10𝑛 + énergie (rayonnement)

-La Fusion nucléaire

Les atomes légers vont chercher à se stabiliser par réaction de fusion. Au cours de ce type de
réactions, deux noyaux légers vont fusionner pour donner un atome plus lourd et diverses
particules.

Chapitre 1 : Structure de l’atome 8


Exemples: Principe de la bombe H

1
1𝐻 + 31𝐻 4
12𝐻𝑒 + énergie (rayonnement)

2. Loi de Moseley
Le nombre de charge ou nombre de proton Z gouverne les propriétés (électrique,
optique, magnétique) d’un élément. Sa détermination avec précision est donc d’une grande
importance. A partir de ROENTGEN, Moseley proposa une relation qui permet de déterminer
le nombre atomique Z d’un élément. Moseley constate en 1913 que le nombre d’onde de chaque
raie est lié au numéro atomique de l’anticathode par la relation :

C 1 a
   a( Z   )   (Z   )
  C
  f (Z )
En traçant on obtient une droite dont la pente permet d’accéder à Z.

C
   a( Z   )

Z
λ : longueur d’onde ; ν : fréquence du rayonnement ; a : constante lié au métal et σ : constante
d’écran

3. Effet photoélectrique

Chapitre 1 : Structure de l’atome 9


Lorsqu’un photon entre en collision avec un électron présent dans un métal, il lui transmet son
énergie et disparaît. Si cette énergie est suffisamment grande, alors l’électron est éjecté du
cortège électronique de l’atome.
L’énergie minimale nécessaire pour éjecter un électron situé à la surface du métal est appelé
travail d’extraction E0. Si l’énergie du photon E est supérieure au travail d’extraction, alors le
surplus d’énergie fourni est converti sous forme d’énergie cinétique Ec acquise par l’électron.

II. Structure de l’atome Spectroscopie en l’absence de champ


A l’état fondamental la matière n’émet aucun rayonnement. Lorsqu’on fournit à cette
matière de l’énergie (thermique ou électrique) elle peut alors émettre une radiation électrique
qu’on peut analyser. Dans le cas de l’atome d’hydrogène, on introduit dans un tube de
GESSLER de l’hydrogène à pression réduite (PH2 = 1mmHg) et on envoie une décharge
électrique (quelques électron-volt) entre les deux électrodes. Il se produit la dissociation de la
molécule de dihydrogène en deux atomes d’hydrogène excités (H2 → 2H). Chaque atome
excité émet des radiations à différentes fréquences. Le spectre de raie ainsi obtenue pour la
première fois par BALMER est composé de quatre (04) raies situées dans le domaine du visible
Hδ(4101,7Ǻ), Hγ(4340Ǻ), Hβ(4861 Ǻ) et Hα(6562Ǻ). A partir de ces observations plusieurs

Chapitre 1 : Structure de l’atome 10


modèles physiques de l’atome ont été proposés pour essayer d’expliquer les faits
expérimentaux.

1. Modèle de Rutherford
Dans ce modèle dit «planétaire », l’électron présente un mouvement circulaire uniforme
de rayon r et à la vitesse v autour du proton. L’électron est alors soumis à deux forces : la force
d’attraction coulombienne du proton(F1) et la force centrifuge (F2). L’électron est en équilibre

si F1  F2  0 . Ce qui correspond à F1 = F2 avec :

1 e2 v2
F1  et F2  m
4 0 r 2 r
L’énergie totale E est la somme de l’énergie cinétique (Ec) et de l’énergie potentielle (Ep).
1 2 1 e2
E  Ec  E p  E mv 
2 4 0 r
En éliminant la vitesse v dans l’expression de E à partir de l’égalité F1 = F2 il vient :
1 1 e2
E *
2 4 0 r
Nous avons une énergie qui est fonction de r (0 < r < ∞). Ce qui correspond à une énergie
continue qui donnerait normalement un spectre de raie continue. Ces résultats ne sont pas
conformes aux observations expérimentales car BALMER a observé un spectre discontinu de
quatre raies.

2. Modèle de Bohr
Le modèle de Bohr est inspiré de celui de Rutherford. Bohr pour améliorer le modèle de
Rutherford ajoute des postulats :
- Les électrons gravitent autour du noyau en échappant aux lois de la mécanique classique.
C'est-à-dire ils peuvent graviter sans émettre de rayonnement sur certaines orbites appelées
« orbites stationnaires » qui correspondent à des énergies bien déterminées.

- Un atome ne peut émettre ou absorber de rayonnement que si son électron passe d’un niveau
d’énergie à un autre. Toute variation d’énergie au sein d’un atome s’effectue par saut
d’électron d’un niveau à l’autre.
- Bohr détermine les orbites privilégiées en posant arbitrairement une condition
mathématique imposée par la quantité de mouvement : le moment cinétique est quantifié :

Chapitre 1 : Structure de l’atome 11


h
(   OM  mv ) :   n avec   et n appartenant à IN
2
n
  rmv  n ce qui correspond à r 
mv
h 2 0 2 h 2 0
On trouve rn  n avec a   0,529 Ǻ le rayon de Bohr. L’énergie totale s’écrit
me 2 me 2
0

me 4 1 13,6
alors E n    2
8 0 h n
2 22
n
Cette nouvelle énergie est fonction de n qui est un entier positif. Cela veut dire que l’énergie
est quantifiée et correspond à un spectre discontinu ou spectre de raie. Cette situation est
conforme avec le fait expérimental.
La variation d’énergie correspondant au transfert de l’électron entre les niveaux n et m est
donnée par ΔE = En – Em = hυ :
hc me 4  1 1 
 Em  En  2 2  2
 2 avec m > n
 8 0 h  n m 

 1 11  me 4
On en tire alors la formule de Ritz :  RH  2  2  avec RH  la constante de
 n m  8 0 h 3 c
2

Rydberg. RH = 10973740m-1 si le noyau est fixe.


Si on tient compte de l’entrainement du noyau on trouve RH en remplaçant la masse m par la
me .m N
masse réduite µ ( µ  ) avec me la masse de l’électron et mN la masse du noyau.
me  mN
L’énergie d’un électron à un niveau est donc :
me 4 1 13,6
En    
8 0 h 2 n
2 2
n2

n est le nombre quantique principal, il définit la couche et l’énergie de l’électron.

 Cas des ions hydrogénoïde

On appelle hydrogénoïde tout atome qui ne possède qu’un seul électron (He+ ; Li2+ ; Bi3+). Le
seul électron gravite autour du noyau de charge +Ze. On a alors :

me 4 1 2 13,6
En   Z  2 Z2
8 0 h n
2 2
2
n

Chapitre 1 : Structure de l’atome 12


h 2 0
rn  n2
mZe 2

 Cas des atomes à plusieurs électrons

Dans un atome de numéro Z, un électron e est soumis à :

- Une force attractive de la part du noyau de charge Ze


- Une force répulsive de la part des autres électrons

Pour un électron donné il existe des électrons qui font écran entre cet électron et le noyau.
Tout ce passe comme si chaque électron voyait un noyau fictif de charge plus faible :

charge fictive Z* = Z – σ approximation de Slater avec la constante d’écran

L’énergie totale de l’électron est alors donné par :

me 4 1 13,6
En   (Z   ) 2   2 (Z   ) 2
8 0 h n
2 2 2
n

Le tableau suivant résume le calcul de σ :

Tableau 1 : Calcul de la constante d’écran


Ecran de n’< n- 1 n’ = n - 1 n’ = n(s,p) n’ = n(d) n’ > n

Sur

1s - - 0,30 - 0

nsnp 1 0,85 0,35 0 0

nd 1 1 1 0,35 0

Suivant les valeurs de l’entier n, la formule de Ritz permet de trouver des séries de raies :

Pour n = 1, nous avons la série de Lyman dans l’UV


Pour n = 2, nous avons la série de Balmer dans le visible
Pour n = 3, nous avons la série de Paschen dans l’IR
Pour n = 4, nous avons la série de Bracket dans l’IR
Pour n = 5, nous avons la série de Pfund dans l’IR

Chapitre 1 : Structure de l’atome 13


3. Modèle de Sommerfeld
Avec l’avancé de la science, on observe que le spectre de l’atome d’hydrogène est plus
complexe qu’on ne croyait. Chaque raie est composée de plusieurs raies très fines et très
rapprochées. Le modèle de Bohr est alors limité. En plus des orbites privilégiées (circulaires)
de Bohr qui sont fonction de n, il existe d’autres orbites (elliptiques) fonction de ℓ avec des
énergies également quantifiées.
Pour n donné, nous avons 0 ≤ ℓ ≤ n-1 donc n valeurs de l. l est le nombre quantique secondaire
ou azimutal, il quantifie le moment de l’électron sur son orbite, il définit les sous-couches à
laquelle appartient l’électron.

Une raie ne sera émise que si elle satisfait à certaines conditions : la règle de transition spectrale
pour l’atome d’hydrogène est Δℓ= 0 ± 1. Avec cette condition d’émission nous obtenons cinq
(05) raies observées expérimentalement.

Exemple de la raie Hα de l’hydrogène

ℓ=2
n=3 ℓ=1

ℓ=0

ℓ=1
n=2

Bohr ℓ=0
1raie Sommerfeld (5 raies)

Sous l’effet d’un champ magnétique, on observe le dédoublement des raies spectrales : c’est
l’effet Zeeman. Cet effet correspond à l’orientation du plan de la trajectoire par rapport au
champ magnétique H. Le nombre quantique magnétique ml est alors introduit pour déterminer
les différentes orientations de la trajectoire avec -l ≤ ml ≤ +l soit (2l + 1) valeurs de ml.

NB : l’électron tourne autour de son axe. Il existe un moment cinétique de spin S = ± 1/2

Chapitre 1 : Structure de l’atome 14


4. Représentation moderne : Equation de Schrödinger

La théorie Bohr – Sommerfield explique très bien l’effet Zeeman, cependant elle demeure
incapable d’expliquer le détail des spectres des atomes à plusieurs électrons. Pour remédier aux
insuffisances DE BROGLIE, HEINSENBERG, SCHRODINGER et DIRAC ont fondé la
mécanique ondulatoire. Le modèle ondulatoire ne considère plus l’électron comme une
particule mais il lui associe une onde. D’après Louis De Broglie, si le corpuscule électron de
masse m est en mouvement à la vitesse V, ou pourrait lui associer une onde de longueur d’onde
h h
λ telle que :    . Cette onde serait électromagnétique si la vitesse V est de l’ordre de
mV p
la vitesse de la lumière. Si l’électron est accéléré par une ddp U, on a
1
Ec  eU  mV 2  2eU  mV 2
2

L’électron obéit aux lois de la mécanique ondulatoire. L’onde associée à l’électron est
stationnaire (en phase avec elle-même, la circonférence de l’orbite est un multiple entier de la
longueur d’onde). Son amplitude à chaque point de l’espace est indépendante du temps. L’onde
est donnée par une fonction ou orbitale représentée par ψ(X, Y, Z)

Chapitre 1 : Structure de l’atome 15


Chapitre II : Structure électronique de l’atome et
classification périodique

I. Nombres quantiques (Rappel)


Chaque électron d’un atome donné est caractérisé par quatre nombres quantiques : n, ℓ,
m et s. La signification des différents nombres quantiques est :
- n : il est le nombre quantique principal. C’est un entier positif qui quantifie ou définit
13,6 *2
l’énergie de l’électron ( E n   Z ). Il définit la couche électronique à laquelle
n2
appartient l’électron. Pour n=1 : couche K ; n=2 : couche L ; n=3 : couche M ; n=4 : couche
N;…

- ℓ : il est le nombre quantique secondaire ou azimutal. C’est un entier positif ou nul prenant
n valeurs comprises entre 0 ≤ ℓ ≤ n-1. Il définit les sous couches ou quantifie le module
h
du moment cinétique orbital de l’électron (  l  (  1) ). Il définit la forme de
2
l’orbitale. Pour ℓ =0 : orbitale s ; ℓ =1 : orbitale p ; ℓ =2 : orbitale d ; ℓ =3 : orbitale f ; …

- m : il est le nombre quantique magnétique. C’est un entier relatif. Il permet de déterminer

les orientations possibles des orbites dans un champ magnétique d’induction B . Il quantifie
aussi la projection du moment cinétique dans une direction donné (l’axe z). Il caractérise
aussi la case quantique. Il prend (2 ℓ +1) valeurs comprises entre – ℓ ≤ m ≤ + ℓ

- s : il est le nombre quantique de spin. L’électron pouvant tourner autour de lui-même, il


possède
un moment cinétique de spin. Le spin s quantifie le module de ce moment cinétique de spin de
h 1
l’électron (  s  s( s  1) ). Il prend deux valeurs possibles  .
2 2

16
Chapitre I1 : Structure électronique-classification périodique
II. Configuration électronique
La configuration électronique d’un atome renseigne sur la répartition des électrons
autour du noyau. Il s’agit de distribuer les Z électrons au niveau des couches, sous-couches et
cases quantiques. Cette distribution est régit par des règles ou principes qui permettent de
différencier deux électrons d’un même atome.

II.1. Principe de stabilité


Les électrons occupent les niveaux d’énergie les plus bas possibles (principe d’énergie
minimale). Les électrons occupent les orbitales atomiques de sorte à fournir des édifices les
plus stables possibles. C'est-à-dire que les électrons se placent dans les couches de telle sorte
que l’énergie totale ( ETotale   E ) soit minimale.
i électrons
i Lorsque n augmente, l’énergie aussi

augmente.

II.2. Règle de HUND


Lorsque deux électrons ont le choix entre plusieurs orbitales atomiques de même niveau
et qu’ils ne peuvent pas les occuper tous, l’état d’énergie minimum est obtenu en associant aux
électrons le maximum d’électrons de spin parallèles. Dans ce cas le spin des électrons sont tous
parallèles. Autrement dit, des électrons situés sur des niveaux d’énergie équivalents occupent
le plus d’espace possible.

II.3. Principe d’exclusion de PAULI


Deux électrons d’un même atome ne peuvent avoir les quatre nombres quantiques
identiques. Si les trois premiers (n, ℓ et m) sont identiques, alors le spin les diffère. Dans une
case quantique, on ne peut mettre que deux électrons de spin anti parallèles. Ce principe permet
de prédire le nombre maximum d’électron qu’une couche (2n2) ou une sous couche
(2(2ℓ+1)) peut contenir : si n=2 par exemple on a un maximum de 8électrons pour la couche L,
si ℓ=3 par exemple nous avons un maximum de 14électrons pour la sous couche f.

II.4. La règle de KLECHKOWSKY


A partir de Z = 18, les orbitales atomiques symbriqueraient pour avoir des énergies plus
faibles. L’ordre de répartition des électrons est donné par la règle de Klechkowsky. Les
électrons se placent dans les sous couches suivant les (n+ ℓ) croissant. Pour (n+ ℓ) identique, le
remplissage se fait selon n croissant. Cette règle est résumée par le tableau suivant :

17
Chapitre I1 : Structure électronique-classification périodique
Tableau 2 : Règle de Klechkowsky donnant l’ordre de remplissage des orbitales
atomiques par les électrons
n ℓ ℓ =0 ℓ=1 ℓ=2 ℓ=3

n=1 1s

n +l = 1

n=2 2s 2p

n +l = 2 n +l = 3

n=3 3s 3p 3d

n +l = 3 n +l = 4 n +l = 5

n=4 4s 4p 4d 4f

n +l = 4 n +l = 5 n +l = 6 n +l = 7

n=5 5s 5p 5d 5f

n +l = 5 n +l = 6 n +l = 7 n +l = 8

n=6 6s 6p 6d

n +l = 6 n +l = 7 n +l = 8

n =7 7s 7p

n +l = 7 n +l = 8

NB : les structures électroniques correspondant à des orbitales p et d demi-pleines sont


d’énergies plus faibles donc plus stables.

III. Familles ou groupe chimique

III.1. Classification des éléments


Au début, les 66 éléments étaient rangés suivants le nombre de masse A croissant par le
savant Russe Dimitri Mendeleïev. La réactivité des éléments dépendant directement de leur
structure électronique donc de Z, dans le tableau moderne (actuel) les éléments sont rangés

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Chapitre I1 : Structure électronique-classification périodique
suivant le numéro atomique Z croissant. Le tableau actuel est un tableau à double entrées:
lignes et colonnes. Les lignes (sept lignes) du tableau correspondent au remplissage d’une
même période (n identique) et les colonnes (dix-huit colonnes) quant à elles correspondent aux
différents groupes ou famille chimiques.

III.2. Famille ou groupe


Une famille est constituée par une série d’élément ayant la même structure électronique
externe. Ces éléments présentent des propriétés chimiques analogues. Les différentes familles
sont regroupées en blocs suivant la configuration de la couche externes.

- Bloc s : excepté l’hydrogène, il regroupe les familles (deux au total) aux structures [GR]
ns1 et [GR] ns2. Le groupe [GR] ns1 correspond à la famille des alcalins et le groupe [GR]
ns2 correspond à la famille des alcalino-terreux.

- Bloc p : il regroupe les familles aux structures [GR]nsxnpy ( de[GR]ns2np1 à [GR]ns2np6 )


. Il est constitué de six (06) familles dont celle des chalcogènes [GR] ns2np4, celle des
halogènes [GR] ns2np5 et celle des gaz rares ou nobles [GR] ns2np6.

- Bloc d : il regroupe les éléments de transition qui ont une structure [GR] (n-1)dknsz. Un
élément de transition est un élément qui possède à l’état atomique une sous- couche d
partiellement remplie. Les éléments de transition regroupent dix colonnes ou groupes.

- Bloc f : il regroupe la famille des lanthanides et des actinides correspondant


respectivement au remplissage de la 4f et de la 5f

NB :

- Un élément est métal si le nombre d’électron sur sa dernière couche (n le plus grand) est
inférieur ou égal à sa période n à l’exception de l’hydrogène et du germanium.
- Pour un élément de structure [GR]nsx le groupe est x ; pour [GR]nsxnpy le groupe est 10+
x+y ; pour [GR](n-1)dknsz le groupe est k+z.

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Chapitre I1 : Structure électronique-classification périodique
III.3. Période

Une période correspond à une ligne horizontale du tableau de classification. Elle


correspond à un ensemble d’éléments ayant le même nombre de couche. Chaque période (sauf
la première) commence par un alcalin et se termine par un gaz rare.

- Première période : elle correspond au remplissage progressif de la sous-couche 1s (deux


éléments) : 1H : 1s1 ; 2H : 1s2
- Deuxième période : elle correspond au remplissage de 2s, puis de 2p (huit éléments) :
3Li: 1s22s1; 4Be: 1s22s2 ; 5B :1s22s22p1 ………………………………………10Ne 1s22s22p6
- Troisième période : elle correspond au remplissage de 3s, puis de 3p (huit éléments) :
11Na :1s22s22p63s1 ……….………………………………………18Ar : 1s22s22p63s23p6
- Quatrième période : elle correspond au remplissage de 4s, puis de 3d et puis de 4p (dix-
huit éléments) : 19K : [Ar] 4s1 ; 20Ca : [Ar] 4s2 ; 21Sc : [Ar] 3d14s2…… ; 36Kr : [Ar] 3d104s24p6
- Cinquième période : elle correspond au remplissage de 5s, puis de 4d, puis de 5p (dix-huit
éléments) : 37Rb : [Kr] 5s1 ; 38Ca : [Kr] 5s2 ; ………………………..…… ; 54Xe : [Ar]4d105s25p6
- Sixième période : elle correspond au remplissage de 6s, puis de 4f (éléments de la série des
lanthanides), puis de 5d puis de 6p (trente-deux éléments) :55Cs : [Xe] 6s1 ; …… ; 86Rn :
[Xe] 4f145d106s26p6
- Septième période : elle correspond au remplissage de 7s, puis 5f (éléments de la série des
actinides).

IV. Quelques propriétés

- Le rayon atomique diminue du premier au dernier élément d’une période ‘mis à part quelque
irrégularités pour les éléments des blocs d et f) puis augmente brusquement au début de la
période suivante
- Le rayon des éléments d’une même colonne augmente avec Z
- Dans une période, l’énergie d’ionisation (EI : énergie minimale à fournir pour réaliser la
réaction en phase gazeuse X(g) X(g)+ + e-) croit quand Z croit.
- Dans un groupe EI décroit quand Z croit (effet d’écran croit)
- L’affinité électronique AE (opposé de EI X(g) + e- X(g)-) augmente dans une
période de la gauche vers la droite mais reste à peu près constante dans un groupe.
- Valence d’un élément : c’est le nombre maximal de liaison que cet atome peut former dans
ses combinaisons avec l’hydrogène ou le fluor. Elle correspond en général au nombre
d’électron qui peuvent être célibataire pour l’atome considéré.

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Chapitre I1 : Structure électronique-classification périodique
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Chapitre I1 : Structure électronique-classification périodique
I. Liaison chimique

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Géométrie et angle de liaison dans l’espace à partir de la formulation VSEPR

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AX E = m+n Forme Angle
n m

2 Line 180°
3 Triangle 120°
4 Tétraèdre 109,47°
5 Bipyramide trigonale 90° et 120°

6 Octaèdre 90°
7 Bipyramide pentagonale 72° et 90°

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Exercice (5pts)

1) A partir de la structure électronique et des cases quantiques, donner la structure de LEWIS


des éléments chimiques suivants: 7N, 17Cl, 15P, 5B, 9F, 6C et 8O.
2) Représenter les structures de LEWIS des molécules suivantes : NCl3, PCl3, PCl5, BF3 et CO2
3) Donner la formule de GILLESPIE (AXmEn) de chacune d’elles et son arrangement
géométrique.
4) Identifier celles qui ne respectent pas la règle de l’Octet et expliquer le phénomène qui a lieu.
5) Expliquer en utilisant le mécanisme des cases quantiques, pourquoi les composés PCl3 et PCl5
existent alors qu’il n’existe que le composé NCl3 ?

Bibliographie
1. Prof. Antoine GEDEON, Prof. Ariel de KOZAK. (28/5/2007) Support de cours de chimie
générale : Atomistique et liaisons chimiques. PCEM 1, Université Pierre-et-Marie-Curie.
France. UFR Biomédicale, Médicine PARIS DESCARTES.
2. Dr. R. SALGHI, Pr. L. BAZZI, Pr. A. BELHACHEMI. COURS D’ATOMISTIQUE Filière
Classe préparatoire, Première Année. UNIVERSITE IBN ZOHR
3. Dr. Nadjib BENOSMANE, (2016/17) CHIMIE-1 : Structure de la Matière. 1 Année (S01)
4. Université M’Hamed Bougara (UMBB) Faculté des Sciences Département de Chimie
5. Dr BENDAOUD Nadia. (2015/16) Structure de la matière, Chimie 1 –Cours & Exercices.
Université des sciences et de la Technologie d’Oran « MOHAMMED BOUDIAF » Faculté
de Génie Mécanique
6. DUNOD. (2016) Chimie générale, Licence CAPES et PACES. PARIS

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