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BSP 740.

2
CHIMIE
BRIGADE de SAPEURS-POMPIERS de PARIS
1, place Jules Renard
BP 31
75 823 PARIS Cedex 17

ÉDITION : MARS 2018

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AVANT-PROPOS

Le BSP 740 tome 2 de « chimie » est destiné aux candidats :


3
ͳ au BRECCH ;
ͳ au CT1.SPP ;
4
ͳ à l’UV2 CCGI.
5
Les programmes pour chaque formation :

6
ͳ sont de difficultés progressives et croissantes ;
ͳ comprennent des exercices, si possible, liés à la profession ;
ͳ nécessitent de la part des candidats, une connaissance du niveau précédent pour accéder au niveau requis.
7

Chacun, suivant l’examen qu’il prépare, devra y puiser le savoir qui lui est nécessaire. Le tableau ci-dessous fixe le programme
8
minimum à apprendre pour l’examen considéré.

9
Examens Programme
BRECCH
CT1.SPP
Introduction ; 1re et 2e parties
3e partie
10
UV2 CCGI 4e partie
11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 5
TABLE DES MATIÈRES

PARTIE 1 : CHIMIE GÉNÉRALE 15


LA STRUCTURE DE LA MATIÈRE 17 2. FORMULE CHIMIQUE 19 3
3. RÉACTIONS CHIMIQUES 20
1. L’HYPOTHÈSE MOLÉCULAIRE 17
2. L’HYPOTHÈSE ATOMIQUE 17
4. CLASSIFICATION PÉRIODIQUE DES ÉLÉMENTS 21
4
3 CORPS SIMPLES ET CORPS COMPOSÉS 17 LES LOIS DES COMBINAISONS 23
3.1 Corps simples 17
3.2 Corps composés 17 1.
1.1
DÉFINITIONS
La mole
23
23
5
3.3 Combinaisons possibles 18
1.2 La masse molaire atomique 23
4 REPRÉSENTATION FICTIVE DE L’ATOME 18
4.1 L’atome d'hydrogène 18
1.3
1.4
La masse molaire moléculaire
Le volume molaire
23
23 6
4.2 Autres exemples 18
2. LOI DES COMBINAISONS 24
LA NOTATION CHIMIQUE 19 2.1
2.2
Lois pondérales
Lois volumétriques
24
25 7
1. SYMBOLE CHIMIQUE 19

PARTIE 2 : COMPOSÉS LES PLUS RÉPANDUS 27


8

L’AIR 29 4. TRAITEMENT DES EAUX 37 9


5. L’EAU AGENT D’EXTINCTION 37
1. EXISTENCE DE L’AIR 5.1 Généralités 37
1.1 Expérience de Lavoisier
1.2 Analyse de l'air
29
30
5.2
5.3
Propriétés d'extinction - mode d'action
Efficacité
37
38
10
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 30 5.4 Amélioration des effets de l'eau par des additifs 39
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 30
LE BOIS 41 11
4. UTILISATION 30
4.1 Air conditionné 30 1. TECHNOLOGIE DU BOIS 41
4.2 Air liquide
4.3 Air comprimé
31
31
1.1
1.2
Industrie de transformation
Composition chimique
41
41
12
5. RISQUES DE L’AIR COMPRIMÉ 31 2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 41
5.1 Incendie et explosion
5.2 Sur l'organisme
31
31
2.1
2.2
Densité
Propriétés isolantes
41
41
13
6. RECOMMANDATIONS 31 2.3 Propriétés mécaniques 42
7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 31 3.
3.1
COMPORTEMENT DU BOIS AU FEU
Combustibilité
42
42
14
8. EXERCICES D’APPLICATION 32
3.2 Combustion du bois 42
L’EAU 33 3.3 Ignification du bois 42
15
1. CARACTÉRISTIQUES 33 L’OXYGÈNE 45
1.1 Définition 33
1.2 Répartition de l'eau sur la terre 33
1. CARACTÉRISTIQUES 45 16
1.3 Les différentes catégories d'eau 34 3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 45
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 34 4. UTILISATION 45
2.1 Densité 34 5. RISQUES 46 17
2.2 Chaleur massique 35 5.1 Incendie et explosion 46
2.3 Chaleur latente de vaporisation 35 5.2 Sur l'organisation 46
2.4 Pouvoir dissolvant 35 6. RECOMMANDATIONS 46 18
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 35 6.1 Stockage et manipulation 46
3.1 Composition de l'eau 35 7. PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 46
3.2 Propriétés
3.3 Exercices
35
36
7.1 En cas de fuite 46 19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 7
7.2 En cas d'incendie à proximité d'un stockage d'oxygène 46 8. EXERCICE 48

L’HYDROGÈNE 47 LE MONOXYDE DE CARBONE 51


1. CARACTÉRISTIQUES 47 1. CARACTÉRISTIQUES 51
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 47 2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 51
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 47 3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 51
4. UTILISATION 47 4. UTILISATION 51
5. RISQUES 48 5. RISQUES 52
5.1 Incendie et explosion 48 5.1 Incendie et explosion 52
6. RECOMMANDATIONS 48 5.2 Sur l'organisme 52
6.1 Stockage et manutention 48 6. RECOMMANDATIONS 52
7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE 48 7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 52
7.1 En cas d'incendie 48 8. EXERCICE 52
7.2 Pour les personnels intervenants 48

PARTIE 3 : CHIMIE MINÉRALE 55


LE CHLORE 57 LE SOUFRE 63
1. CARACTÉRISTIQUES 57 1. CARACTÉRISTIQUES 63
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 57 2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 63
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 57 3. PROPRIÉTES CHIMIQUES 63
4. UTILISATION 57 4. UTILISATION 64
5. RISQUES 58 5. PRINCIPAUX COMPOSÉS 64
5.1 Incendie et explosion 6. RISQUES 64
5.2 Risque sur l'organisme 58 6.1 Incendie et explosion 64
6. RECOMMANDATIONS 58 6.2 Sur l'organisme 64
6.1 Stockage 7. RECOMMANDATIONS 64
6.2 Manipulation 58 7.1 Stockage et manipulation 64
7. PRÉCAUTIONS A PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 58 8. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 64
7.1 En cas de fuite 58
7.2 En cas d'incendie 59 LE PHOSPHORE 65
7.3 Sur l'organisme 59
8. EXERCICES 59 1. CARACTÉRISTIQUES 65
8.1 Exercice 1 59 2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 65
8.2 Exercice 2 59 2.1 Phosphore blanc 65
2.2 Phosphore rouge 65
LE GAZ AMMONIAC ET LA SOLUTION AQUEUSE 61 2.3 Phosphore noir 65
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 65
1. CARACTÉRISTIQUES 61
4. UTILISATION 66
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 61
5. RISQUES 66
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 61
5.1 Incendie et explosion 66
4. UTILISATION 61 5.2 Sur l'organisme 66
5. RISQUES 62 6. RECOMMANDATIONS 66
5.1 Incendie et explosion 62 6.1 Stockage 66
5.2 Sur l'organisme 62 6.2 Manipulation 66
6. RECOMMANDATIONS 62 7. PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 66
6.1 Stockage 62
6.2 Manipulation 62 LE SODIUM 67
7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 62
7.1 Fuite 62 1. CARACTÉRISTIQUES 67
7.2 Incendie 62 2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 67
7.3 Sur l'organisme 62 3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 67
4. UTILISATION 67

8 BSP 740.2 - T2 - Chimie


5. RISQUES 67 7.1 Écoulement ou fuite 78
5.1 Incendie et explosion 67 7.2 Incendie 78
5.2 Sur l'organisme 68 7.3 Action sur l'organisme 78
6. RECOMMANDATIONS 68
6.1 Stockage et transport 68 L’ACIDE SULFURIQUE 79
6.2 Manipulation 68 1. CARACTÉRISTIQUES 79 3
7. PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 68 2. PROPRIÉTES PHYSIQUES 79
8. EXERCICE 68

LE MAGNÉSIUM 69
3.
4.
PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
UTILISATION
79
80
4
5. RISQUES 80
1. CARACTÉRISTIQUES 69
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 69
5.1
5.2
Incendie et explosion
Sur l'organisme
80
80 5
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 69 6. RECOMMANDATIONS 80
4.
5.
UTILISATION
RISQUES
69
69
6.1
6.2
Stockage
Manipulation
80
80 6
5.1 Incendie et explosion 69 7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 80
5.2
6.
Sur l'organisme
RECOMMANDATIONS
70
70
7.1
7.2
Fuite
Incendie
80
80 7
7.3 Sur l'organisme 80
6.1 Stockage 70
8. EXERCICES 81
6.2
7.
Manipulation
PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT
70
70
8.1 Exercice 1 81 8
8.2 Exercice 2 81
LA FONCTION ACIDE EN CHIMIE MINÉRALE 71
L’ACIDE NITRIQUE 83 9
1. NOTION D’ION 71
1. CARACTÉRISTIQUES 83
1.1 Définition 71
1.2 Exemples 71 2.
3.
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
83
83
10
2. FONCTION ACIDE EN CHIMIE MINÉRALE 72
2.1 Définition 72 4. UTILISATION 83
2.11 Les Hydracides
2.12 Les Oxacides
72
72
5.
5.1
RISQUES
Incendie et explosion
84
84
11
2.2 Les bases - définition 73 5.2 Sur l'organisme 84
3. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES ACIDES
3.1 Action des acides sur les bases
73 6.
6.1
RECOMMANDATIONS
Stockage
84
84
12
3.2 Action d'un acide sur un oxyde métallique 73 6.2 Manipulation 84
3.3 Action des acides sur les sels 74
3.4 Action de l'ion H+ sur un métal (zinc) 74
7.
7.1
PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT
Écoulement ou fuite
84
84
13
3.5 Ce qu'il faut retenir 75
7.2 Incendie 84
L’ACIDE CHLORHYDRIQUE 77 7.3 Action sur l'organisme 84
14
1. CARACTÉRISTIQUES 77 LA SOUDE CAUSTIQUE 85
2.
3.
PROPRIÉTES PHYSIQUES
PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
77
77
1. CARACTÈRISTIQUES 85 15
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 85
4. UTILISATION 77 3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 85
5.
5.1
RISQUES
Incendie et explosion
77
77
4. UTILISATION 85 16
5. RISQUES 86
5.2 Sur l'organisme 77
5.1 Incendie et explosion 86
6.
6.1
RECOMMANDATIONS
Stockage
78
78
5.2 Sur l'organisme 86 17
6. RECOMMANDATIONS 86
6.2 Manipulation 78
6.1 Stockage 86
7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 78 6.2 Manipulation 86 18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 9
7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 86 8. EXERCICE 86

PARTIE 4 : CHIMIE ORGANIQUE 87


LES GÉNÉRALITÉS 89 4. RISQUES 107
4.1 Incendie et explosion 107
1. DÉFINITION 89 4.2 Sur l'organisme 108
2. MÉTHODE SIMPLE D’ANALYSE QUANTITATIVE 89 5. EXERCICE 108
2.1 Principe 89
2.2 Exemplaires numériques 90 LE BENZENE 109
3. PRINCIPALES FONCTIONS ORGANIQUES 91
1. CARACTÉRISTIQUES 109
LA FONCTION HYDROCARBURE 93 2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 109
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 109
1. DÉFINITION 93
4. UTILISATION 109
2. HYDROCARBURES SATURÉS OU ALCANES 93
5. RISQUES 109
3. NOMENCLATURE DES ALCANES À CHAÎNE RAMIFIÉE 94 5.1 Incendie et explosion 109
4. HYDROCARBURES ÉTHYLÉNIQUES OU ALCÈNES 95 5.2 Sur l'organisme 110
5. HYDROCARBURES ACÉTHYLÉNIQUES OU ALCYNES 95 6. RECOMMANDATIONS 110
6. HYDROCARBURES AROMATIQUES 96 6.1 Stockage 110
7. EXERCICES 96 6.2 Manipulation 110
7.1 Exercice 1 96 7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 110
7.2 Exercice 2 96
LE TRICHLORÉTHYLÈNE 111
LE BUTANE - LE PROPANE 99
1. CARACTÉRISTIQUES 111
1. CARACTÉRISTIQUES 99 2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 111
2. PROPRIÉTES PHYSIQUES 99 3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 111
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 99 4. UTILISATION 111
4. UTILISATION 100 5. RISQUES 111
5. RISQUES 100 5.1 Incendie et explosion 111
5.1 Incendie et explosion 100 5.2 Sur l'organisme 112
5.2 Sur l'organismeur l'organisme 100 6. RECOMMANDATIONS 112
6. RECOMMANDATIONS 100 6.1 Stockage et manutention 112
6.1 Stockage 100 7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT 112
6.2 Manipulation 100
7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE ET CAT EN CAS D’ACCIDENT 101 LES LIQUIDES INFLAMMABLES 113
7.1 Règles générales 101
1. DÉFINITIONS 113
7.2 Incident sur véhicule 101
1.1 Liquide inflammable 113
8. EXERCICE 103 1.2 Point éclairR 113
1.3 Limites d'inflammabilité 113
L’ÉTHÈNE OU ÉTHYLÈNE 105 1.4 Température d'auto-inflammation 113
1. CARACTÉRISTIQUES 105 2. CLASSIFICATION 113
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 105 2.1 Liquides extrêmement inflammables 113
2.2 Liquides facilement inflammable 114
3. PROPRIÉTES CHIMIQUES 105 2.3 Liquide inflammable 114
4. RISQUES 105 3. Risques 114
4.1 Incendie et explosion 105
4.2 Sur l'organisme 105 4. PRÉVENTION 114
5. AGENTS D’EXTINCTION 115
L’ÉTHYNE OU ACÉTYLÈNE 107 5.1 L’eau 115
5.2 La mousse 115
1. CARACTÉRISTIQUES 107 5.3 Les poudres 115
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 107 5.4 L’anhydride carbonique 115
3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 107 5.5 Les produits halogènes 115

10 BSP 740.2 - T2 - Chimie


6. DIVERS 115
6.1 Limite d'inflammabilité (de diverses vapeurs) dans l'air (%) 115
6.2 Teinte des tuyauteries de raccordement 116
6.3 Teintes d'identification des gaz industriels 116
6.4 Teintes d'identification de gaz à usage médical 116

LES MATIÈRES PLASTIQUES 117 3


1. INTRODUCTION 117
1.1
1.2
Définition
Différents modes de polymérisation
117
117
4
1.3 Différentes classes de polymères 117
1.4
1.5
Modes de transformaton des matières
Additifs
117
118
5
2. PROPRIÉTES PHYSICO-CHIMIQUES 119
2.1
2.2
Inertie chimique et résistance à la corrosion
Propriétés optiques
119
119 6
2.3 Pouvoir adhésif 119
2.4 Conductibiité thermique 119
2.5 Conductibiité 119 7
2.6 Propriétés mécaniques 120
3. COMPORTEMENT AU FEU DES POLYMÈRES 120
4. INFLAMMABILITÉ 120 8
4.1 Pouvoir calorifique 122
4.2 Fumées et gaz de combustion 122
4.3 Extinction et prévention 122 9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 11
INTRODUCTION
La physique et la chimie sont 2 sciences liées par de nombreux points communs. Elles interagissent l’une avec l’autre et
on les désigne communément sous le nom de sciences « physico-chimiques ». Elles étudient toutes 2 des phénomènes
naturels, tels que des modifications qui peuvent se produire dans les propriétés des corps.
3
4 expériences types, faciles à réaliser, permettent de mieux comprendre en quoi consiste le domaine de chacune d’elles. Il
en existe cependant de nombreuses autres.
4
1. PHÉNOMÈNES PHYSIQUES
1.1 Action de l'eau sur le sel 5
Plaçons une certaine quantité de sel dans un verre contenant de l’eau et agitons : le sel semble disparaître, il se dissout,
et cependant il continue à exister puisqu’il communique au liquide résultant une saveur caractéristique. Abandonnons le
liquide : celui-ci s’évapore et l’on retrouve le sel primitif.
6
1.2 Fusion de la naphtaline
7
De la naphtaline, placée dans un tube à essai, est chauffée lentement : elle fond et se transforme en liquide. Si nous la
laissons refroidir, la naphtaline reprend son état solide primitif.

1.3 Conclusion
8
Dans ces expériences, les corps utilisés n’ont éprouvé que des modifications passagères n’affectant pas leur nature (le sel
est resté sel, la naphtaline est restée naphtaline). De plus, ces modifications étaient réversibles puisqu’on retrouvait en fin 9
d’expérience le corps dans le même état physique qu’au début.

2. PHÉNOMÈNES CHIMIQUES 10
2.1 Action de la chaleur sur le sucre
11
Plaçons un petit morceau de sucre dans un tube à essai en verre et chauffons le avec un brûleur à gaz : il se dégage
d’abondantes vapeurs, en même temps que des gouttelettes d’eau se déposent à la partie supérieure du tube; ensuite, le
sucre brunit (formation de caramel), noircit et, finalement, se transforme en un corps noir qui est du charbon de sucre. Par
refroidissement, le charbon garde ses caractéristiques et on ne revient pas au sucre primitif.
12

vapeur d'eau 13
14
condensation de la
vapeur d'eau
15
sucre carbonisé
16

brûleur à gaz 17
2.2 Combinaison du soufre et du fer
Dans un tube à essai, plaçons un mélange aussi homogène que possible de fleur de soufre et de limaille de fer fine, puis
18
chauffons fortement la masse en un de ses points. Au bout d’un certain temps, une vive incandescence se manifeste en ce
point et gagne progressivement le mélange entier, même si l’on arrête le chauffage. Si on laisse refroidir, on trouve en fin de
compte un corps noirâtre : le sulfure de fer. 19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 13
2.3 Conclusion
Dans ces expériences, les corps ont subi des modifications profondes, affectant leur nature (le sucre est devenu du charbon,
le soufre et le fer se sont combinés pour former du sulfure de fer).
Ainsi, alors que la physique s’intéresse aux propriétés universelles de la matière en général, la chimie se préoccupe des
transformations où intervient la nature des corps étudiés.
On distingue la chimie générale qui cherche à dégager les lois de transformations chimiques et la chimie descriptive qui
étudie séparément les différents corps purs.
Celle-ci se subdivise en chimie organique : étude des composés du carbone produits par les êtres vivants ou obtenus par
synthèse, et chimie minérale (tous les autres composés).

14 BSP 740.2 - T2 - Chimie


3
4

PARTIE 1 5
6
7
8

CHIMIE 9
10

GÉNÉRALE 11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 15
LA STRUCTURE DE LA MATIÈRE 1
La chimie s’est fondée sur 3 hypothèses totalement vérifiées aujourd’hui.

1. L’HYPOTHÈSE MOLÉCULAIRE
ͳ la matière est formée de particules appelées molécules ;
ͳ un corps pur est un corps composé de molécules identiques ;
ͳ les molécules sont animées d’un mouvement incessant ;
ͳ la molécule est la plus petite partie d’un corps pouvant exister à l’état libre et conservant les propriétés chimiques
du composé.

2. L’HYPOTHÈSE ATOMIQUE
ͳ les molécules sont formées par 2 ou plusieurs atomes ;
ͳ les réactions chimiques correspondent à des échanges d’atomes entre les molécules ;
ͳ un corps composé d’atomes identiques est un corps simple ;
ͳ un corps composé d’atomes différents est un corps composé ;
ͳ la composition atomique d’un corps composé est variable ;
ͳ composition de l’atome :
▪ l’atome est constitué d’un noyau autour duquel se déplacent un certain nombre d’électrons. Les électrons portent
une charge électrique négative. Cette charge est appelée charge élémentaire ;
▪ le noyau est lui-même constitué, entre autre, de protons et de neutrons. Les protons portent une charge électrique
élémentaire positive. Les neutrons ne portent pas de charge ;
ͳ l’atome est globalement neutre, il y a donc autant de protons que d’électrons.

3 CORPS SIMPLES ET CORPS COMPOSÉS


3.1 Corps simples
Les corps simples ne se décomposent pas quelles que soient les épreuves d’analyse auxquelles ils sont soumis. Tous leurs
atomes sont identiques.

Exemples de corps simples : le dioxygène, le mercure, le cuivre, le fer, le dihydrogène, etc.

3.2 Corps composés


Lorsqu’on les analyse, les corps composés se décomposent en plusieurs corps simples. Les atomes les composant sont
différents.
Exemples de corps composés : l’eau = 2 atomes d’hydrogène et 1 atome d’oxygène.
La soude = 1 atome de sodium, 1 atome d’oxygène et 1 atome d’hydrogène.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 17


3.3 Combinaisons possibles
Si la molécule de base d’un corps composé est formée de 2 atomes, elle est dite : diatomique.
Si la molécule de base d’un corps simple ou composé est formée de 3 atomes, elle est dite : triatomique.
D’une manière générale, un corps composé de molécules formées de plusieurs atomes est dit polyatomique. (poly ==> plusieurs)
(atomique ==> atome).
Dans tout autre cas, le corps est dit monoatomique.

4 REPRÉSENTATION FICTIVE DE L’ATOME


Un modèle très simplifié de la représentation de la structure atomique (dû au physicien N. Bohr) consiste à assimiler le
noyau à une sphère, et à supposer que les électrons ont des trajectoires circulaires. Ce système de représentation est tout
à fait comparable à celui du système solaire, dans le sens où le soleil représenterait le noyau atomique, et les planètes
gravitant autour de celui-ci, les électrons de l’atome. La répartition des électrons est ensuite définie selon les propriétés
chimiques de l’atome représenté.

4.1 L’atome d'hydrogène


C’est l’atome le plus simple que l’on puisse trouver : il est constitué d’un seul proton et d’un seul électron (un seul électron
«tourne» autour du noyau).
noyau électron

trajectoire
simplifiée de
l'électron autour
du noyau

REMARQUE : cette représentation de l’atome ne regarde pas l’échelle entre la taille du noyau et celle de l’atome.
En effet, si le noyau de l’atome d’hydrogène était représenté par une sphère de 1 cm de rayon, l’atome serait alors représenté
par une sphère concentrique de 250 m de rayon. La structure de la matière est donc essentiellement lacunaire : un grand
vide entoure le noyau.

4.2 Autres exemples


Noyaux
proton neutron électron

Hydrogène 1 0 1

Carbone 6 6 6

Oxygène 8 8 8

Chlore 17 18 ou 20 17

Fer 26 30 26

18 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LA NOTATION CHIMIQUE 2 3
4
5
1. SYMBOLE CHIMIQUE
De manière à faciliter la manipulation écrite, tous les corps simples sont représentés par un symbole appelé symbole
chimique : 6
O oxygène C carbone
H hydrogène N azote 7
Cu cuivre Na sodium
Cl chlore
REMARQUE : attention aux symboles comportant 2 lettres : la 1re est une majuscule, la 2nde est une minuscule.
8
Cependant, il faut tenir compte dans cette formulation symbolique de l’état de ce corps, est-il monoatomique, diatomique...
polyatomique ? Ainsi nous aurons les molécules : 9
Ar argon (monoatomique) H2 dihydrogène (diatomique )
O2
Cl2
dioxygène (diatomique)
dichlore (diatomique)
O3
P4
ozone (triatomique)
phosphore (tétratomique ou polyatomique)
10

2. FORMULE CHIMIQUE 11
Les corps composés sont soumis à la même règle et ainsi nous obtiendrons pour :
- l’eau 12
H2O 1 atome d’oxygène
2 atomes d’hydrogène
13
Autres exemples :
- le monoxyde de carbone
CO 1 atome d’oxygène
14
1 atome de carbone
- le dioxyde de carbone 15
CO2 2 atomes d’oxygène
1 atome de carbone 16
La molécule peut comporter un grand nombre d’atomes (plusieurs centaines dans certaines molécules organiques)
- glucose (sucre)
17
C6H12O6 6 atomes d’oxygène
12 atomes d’hydrogène
6 atomes de carbone
18
Cette écriture représente la formule brute du composé.
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 19
3. RÉACTIONS CHIMIQUES
Les associations de molécules, les échanges d’atomes entre molécules ou des coupures dans une molécule, sont appelées
réactions chimiques.
L’utilisation des symboles chimiques et l’écriture des réactions chimiques sous forme d’équations chimiques permettent de
simplifier la description des phénomènes.
Écrire une réaction chimique revient à :
ͳ connaître les composés de départ et ceux obtenus après réaction ;
ͳ équilibrer la réaction.
Quelques exemples :
ͳ la réaction du soufre et du fer obtenue en chauffant fortement un mélange de soufre en poudre et de limailles de fer
donne du sulfure de fer, c’est à dire :
Fer + Soufre ==> sulfure de fer (le sens de la flèche détermine le sens de la réaction)
ou avec les symboles et formulations chimiques :
Fe + S ==> FeS
ͳ d’autres réactions :
H2 + S ==> H2S
2 H2 + O2 ==> 2 H2O
3 Fe + 4 H2O ==> Fe3O4 + 4 H2
Cette dernière réaction se produit en particulier dans un incendie lorsque l’on projette de l’eau avec les lances sur des
charpentes métalliques chauffées au rouge.
Le dégagement de dihydrogène provenant de la décomposition de l’eau augmente évidemment le risque d’explosion.
C’est ce type de réaction de décomposition de l’eau par le métal qui interdit l’utilisation de l’eau dans le cas de feux de
métaux.
2 Na + 2 H2O ==> 2 Na OH + H2
(sodium) (soude)
Dans ce cas, la réaction entre l’eau et le sodium étant très vive, le dégagement d’hydrogène est beaucoup plus violent et
donc plus dangereux, il y a explosion.
Des réactions plus complexes peuvent être écrites, par exemple la carbonisation du sucre.
C6H12O6 ==> 6 C + 6 H2O
(sucre) (Carbone sous forme (vapeur)
de charbon)
Il est à noter que la combustion d’un matériau nécessite un apport d’oxygène. La dégradation complète d’un matériau
composé de carbone, d’oxygène, d’hydrogène et d’azote aboutit à la formation de CO2 (dioxyde de carbone), d’H2O et d’N2
(le diazote de l’air).
REMARQUE : attention à ne pas confondre la notation avec les chiffres en indice désignant le nombre d’atomes d’un
même type qu’il y a dans une molécule et la notation de type 3 Fe, 2 Na et 6 C désignant le nombre d’atomes et de molécules
que l’on prend pour faire une réaction.
Exemple : 3 Fe + 4 H2 O ==> Fe3 O4 + 4 H2
Il faut 3 atomes de fer et 4 molécules d’eau contenant chacune 2 atomes d’hydrogène et 1 atome d’oxygène pour obtenir
1 molécule d’oxyde de fer contenant 3 atomes de fer et 4 atomes d’oxygène ainsi que 4 molécules de dihydrogène contenant
chacune 2 atomes d’hydrogène.
D’une manière générale, nous pouvons dire qu’écrire une réaction chimique revient :
ͳ à écrire les composés de départ et ceux obtenus après réaction ;
ͳ à équilibrer la réaction, opération qui consiste à conserver le même nombre d’atomes de part et d’autre de la flèche
(loi de conservation de la matière), ainsi que la même quantité de charges électriques.
D’après Lavoisier1 : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

1 Chimiste français (1743-1794).

20 BSP 740.2 - T2 - Chimie


4. CLASSIFICATION PÉRIODIQUE DES ÉLÉMENTS
Depuis longtemps, les chimistes ont cherché à ordonner leurs connaissances et à classer les éléments de manière logique.
Plusieurs types de classification furent proposés par divers auteurs sans grand succès.
En 1869, un chimiste russe, Dimitri MENDELEIEV (1834-1907) proposa une classification basée sur les similitudes des propriétés
que présentaient certains éléments. Cette classification est ordonnée selon le nombre croissant de protons de l’élément. 3
Dans ce tableau, chaque élément sera représenté de la manière suivante :

4
Nombre de charge Z A masse molaire atomique
(nombre de protons dans le noyau) en g/mol
X 5
nom complet de l'élément nom Symbole chimique de l'élément

6
Exemples :
1 1,0 8 16,0 7
H O
hydrogène oxygène
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 21
LES LOIS DES COMBINAISONS 3
1. DÉFINITIONS
1.1 La mole
Définition pratique : Une mole est la quantité d’atomes contenus dans 12 grammes de carbone 12C. Une mole d’entités
(atomes, molécules, électrons, etc.) est la quantité de matière formée par N entités, où N est le nombre d’Avogadro à savoir :
N = 6,02.1023.

Symbole de la mole mol

1.2 La masse molaire atomique


La masse molaire atomique d’un élément est la masse d’une mole d’atomes de cet élément, c’est à dire la masse de 6,02.1023
atomes de cet élément.

1.3 La masse molaire moléculaire


La masse molaire moléculaire est la masse d’une mole de molécules. Celle-ci se calcule en faisant la somme des masses
molaires atomiques des atomes constituant la molécule.
Exemples :

L’eau
formule H2O ==> M(H2O) = M(H2) + M(O)
masse molaire atomique de l’hydrogène 1 g/mol
masse molaire atomique de l’oxygène 16 g/mol
masse molaire moléculaire de l’eau 2 x 1 + 1 x 16 = 18 g/mol

Le gaz carbonique
formule CO2
masse molaire atomique du carbone 12 g/mol
masse molaire atomique de l’oxygène 16 g/mol
masse molaire moléculaire du dioxyde de carbone 1 x 12 + 2 x 16 = 44 g/mol

1.4 Le volume molaire


Le volume molaire est le volume occupé par une mole de molécules de gaz.
AVOGADRO1 (1776-1856) a montré que le volume molaire est le même pour tous les gaz, dans les mêmes conditions de
température et de pression :
ͳ 22,4 l à 0°C et à 1,013 bar (conditions normales) ;
ͳ 24 l à 20°C et à 1,013 bar (valeurs usuelles) ;
ͳ 24,5 l à 25°C et à 1 bar (valeurs standards) ;

1 Chimiste italien.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 23


ͳ et ce, pour n’importe quel gaz envisagé.
Exemple : 1 mole de CO2 :
- pèse 44 g ;
- occupe un volume de 24 l.
Ce résultat d’AVOGADRO permet d’établir une relation fondamentale entre la masse molaire et la densité d’un gaz par
rapport à l’air.
La densité d’un gaz par rapport à l’air est le rapport de la masse d’un volume de gaz à la masse du même volume d’air, pris
dans des conditions identiques de température et de pression :
m gaz
d=
m air
En choisissant comme volume de gaz le volume molaire, la masse de gaz est alors sa masse molaire. La masse de l’air est
calculée avec la masse volumique de l’air :
ͳ à 0°C et 1,013 bar celle-ci vaut 1,293 g/l ;
ͳ à 20°C et à 1,013 bar, celle-ci vaut 1,21 g/l.

M gaz M gaz M gaz


d= = ==> d= où M est la masse molaire du gaz
22,4 x 1,293 24 x 1,21 29
(cette densité ne dépend plus de la température)

Il est à noter que la densité n’a pas d’unité, du fait qu’elle exprime un rapport de 2 mêmes grandeurs (ici la masse) entre le
gaz considéré et un gaz de référence (par convention, le gaz de référence est l’air).
Application :
ͳ Dioxyde de carbone MCO2 = 44 g/mol,

donc d = 44 = 1,51
29
Le dioxyde de carbone est plus lourd que l’air (dCO2 > 1) quand il est froid. Il faut donc aérer les pièces en partie basse,
notamment celles ou fonctionne un appareil à combustion de type chauffe-eau par exemple.
ͳ d gaz > 1 ==> gaz plus lourd que l’air ;
ͳ d gaz = 1 ==> gaz de même densité que l’air ;
ͳ d gaz < 1 ==> gaz plus léger que l’air.

2. LOI DES COMBINAISONS


2.1 Lois pondérales
2.11 Loi de LAVOISIER2 ou de conservation des masses (1775)
La masse totale des corps (ou produits) formés au cours d’une réaction chimique est égale à celle des corps qui ont réagi (ou
réactifs). C’est sur cette loi que se fonde le calcul de la masse molaire moléculaire égale à la somme des masses molaires
atomiques des éléments constituant cette molécule.
Exemple : oxyde de mercure HgO
MHgO = MHg + MO
216 = 200 + 16

2.12 Loi de PROUST3 ou des proportions définies


Lorsque 2 ou plusieurs éléments s’unissent pour former un composé caractérisé par ses propriétés physiques et chimiques,
ils le font toujours dans un rapport de masses invariable que l’on détermine à partir de l’équation de la réaction chimique.
2 Chimiste français (1743-1794).
3 Chimiste français (1754-1826)

24 BSP 740.2 - T2 - Chimie


Exemple : pour former de l’eau, il faut toujours une masse 8 fois plus grande d’oxygène que d’hydrogène.
En effet, l’équation de la réaction s’écrit :
2 H2 + O2 ==> 2 H2O
En raisonnant en terme de moles, cette équation signifie qu’il faut prendre 2 moles de dihydrogène et 1 mole de dioxygène
pour former 2 moles d’eau :
ͳ masse molaire moléculaire du dihydrogène : MH2 = 2 x 1 = 2 g par mole ;
3
ͳ masse molaire moléculaire du dioxygène : MO2 = 16 x 2 = 32 g par mole ;
ͳ masse molaire moléculaire de l’eau : MH2O = 2 x 1 + 16 = 18 g par mole. 4
On a donc :
ͳ masse de 2 moles de H2 = 2 x 2 = 4 g ;
ͳ masse de 1 mole de O2 = 2 x 16 = 32 g ;
5
ͳ masse de 2 moles d’H2O = (16 + 2) x 2 = 36 g.
Conclusion : la masse d’oxygène est bien 8 fois plus grande que celle de l’hydrogène et c’est la seule proportion possible 6
pour cette réaction.
On peut remarquer aussi que la loi de LAVOISIER est vérifiée. En effet 4 g + 32 g = 36 g
7
2.2 Lois volumétriques
2.21 Loi d’AVOGADRO-AMPERE4 8
Dans des conditions identiques de température et de pression, un même nombre de molécules gazeuses occupe le même
volume V. 9
Exemple : l’eau H2O s’obtient par : ½ O2 + H2 ==> H2O
Nbre de mol 1/2 1 1
Volume ½ x 24 l 24 l 24 10
Il est à rappeler qu’une mole de gaz occupe un volume de 24 litres à pression atmosphérique.
Cette équation bilan signifie que 1 mole de H2, donc 24 litres de H2, réagit sur 12 litres de O2 pour former 1 mole de H2O 11
donc 24 litres de vapeur d’eau dans les conditions normales.
En appliquant cette loi, on déduit d’une équation chimique les proportions en volumes des gaz qui réagissent ou qui se forment.
12
13
14
15
Néon HCl H2O
(gaz monoatomique) (gaz diatomique) (gaz triatomique)
16
2.22 Loi de GAY-LUSSAC 5

Les volumes des gaz qui entrent dans une combinaison, mesurés dans les mêmes conditions de température et de pression,
sont entre eux dans les rapports simples déterminés par l’équation chimique. Si le composé formé est gazeux, son volume
17
est aussi dans un rapport simple avec ceux des composants.
Exemples : 18
ͳ 1 volume + 1 volume ==> 2 volumes
1 vol. de dihydrogène + 1 vol. de dichlore ==> 2 vol. de gaz chlorhydrique
4 Physicien français (1775-1836) 19
5 Physicien français (1778-1850)

BSP 740.2 - T2 - Chimie 25


H2 + Cl2 ==> 2 HCl (acide chlorhydrique)

ͳ 1 volume + 1 volume ==> 1 volume


1 vol. de dihydrogène + 1 vol. de soufre gazeux ==> 1 vol. de sulfure d’hydrogène
H2 + Sg ==> H2S
REMARQUE : « g » signifie à l’état gazeux
ͳ 1 volume + 2 volumes ==> 2 volumes
1 vol. de dioxygène + 2 vol. de dihydrogène ==> 2 vol de vapeur d’eau
O2 + 2 H2 ==> 2 H2O

ͳ 1 volume + 3 volumes ==> 2 volumes


1 vol. de diazote + 3 vol. de dihydrogène ==> 2 vol. d’ammoniac
N2 + 3 H2 ==> 2 NH3

26 BSP 740.2 - T2 - Chimie


3
4

PARTIE 2 5
6
7
8

COMPOSÉS 9
10

LES PLUS 11
12

RÉPANDUS
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 27
L’AIR 1
1. EXISTENCE DE L’AIR
L’air est mis en évidence par les vents, les courants d’air, la résistance éprouvée par un corps en mouvement dès que la
vitesse devient suffisamment grande.

1.1 Expérience de Lavoisier


La nature de l’air a été mise en évidence en 1774 par LAVOISIER. L’expérience peut se résumer ainsi :

1.11 On verse du mercure dans une cornue (fig. 1) dont le tube adducteur aboutit dans un tube à dégagement (ou
éprouvette)

plein d’air reposant dans du mercure. HgO

Tube à
dégagement Tube
adducteur

Fig. 1 Fig. 2

Chauffé pendant 6 jours, on fait les constatations suivantes :


ͳ le mercure de la cornue se recouvre de pellicules rouges orangées ;
ͳ le mercure monte dans le tube à dégagement : une partie du gaz contenu dans l’appareil a disparu. On continue de
chauffer pendant un temps égal au premier, aucun phénomène nouveau ne se produit.

1.12 On recueille le gaz dans une cloche, et on constate que ce gaz n’est ni comburant, ni combustible, que sa densité
est un peu inférieure à celle de l’air : c’est de l’azote.

1.13 On recueille les pellicules rouges orangées, on les chauffe dans une cornue (fig.2) dont le tube adducteur aboutit
sous une éprouvette pleine d’eau : du mercure apparaît dans la cornue, tandis qu’un gaz se dégage dans l’éprouvette. Ce
gaz ranime la flamme d’une allumette ne présentant plus qu’un point en ignition. Il n’est pas combustible, il est un peu
plus lourd que l’air : c’est de l’oxygène.

Les pellicules étaient une combinaison d’oxygène et de mercure, appelée monoxyde de mercure.
2 Hg + O2 ==> 2 HgO (cristaux rouges orangés).
Le volume de l’oxygène dégagé représente précisément le volume de gaz disparu dans la 1re partie de l’expérience. Dans la
2e expérience la réaction s’inverse :
2 HgO ==> 2Hg + O2
Conclusion : L’air est un mélange de plusieurs gaz, les 2 principaux sont le dioxygène O2 et le diazote N2.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 29


1.2 Analyse de l'air
ͳ En volume : En réalisant une expérience similaire avec du phosphore, à la place du mercure, on montre que dans 100 cm3
d’air, on trouve :
79 cm3 d’azote et 21 cm3 d’oxygène
ͳ En masse : Une autre expérience, qui consiste à faire absorber l’oxygène de l’air par du cuivre chauffé, permet de
trouver les chiffres suivants :
78,87 % d’azote et 21,13 % d’oxygène en masse
ͳ Teneur de l’air en différents gaz : (pourcentages en volume)

Constituant Pourcentage Constituant Pourcentage


Azote 78,03 Krypton < 0,01
Oxygène 20,99 Hydrogène < 0,01
Argon 0,93 Xénon < 0,01
Dioxyde de carbone 0,03 Ozone < 0,01
Néon < 0,02 Ammoniac < 0,01
Hélium < 0,01 Iode < 0,01
L’air atmosphérique contient toujours de l’eau, des particules solides (poussières, micro-organismes) et des polluants
(hydrocarbures, composés sulfurés, oxydes de l’azote, etc.).Il est à noter que l’hélium, le néon, l’argon, le krypton et le xénon
sont appelés « gaz rares » ou « gaz inertes ».Ils constituent environ 1 % de la composition de l’air.

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ l’air est un gaz incolore et inodore ;
ͳ la capacité thermique massique de l’air est la quantité de chaleur nécessaire à apporter pour élever de 1° C
la température d’1 kg d’air à pression constante. Celle-ci est égale à : 1005 J/ (kg.°C) ;
ͳ la pression atmosphérique est due au poids de l’air : un litre d’air sec à 20° C, sous la pression normale, pèse 1,21 g ;
ͳ l’air liquide passe à l’état gazeux de - 192° C à - 183° C (la température ne reste pas constante car c’est un mélange).

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
L’air est un élément indispensable ; l’oxygène de l’air sert à la respiration. La pression de l’oxygène au niveau des alvéoles
pulmonaires est environ égale à 1/8 de la pression atmosphérique :
ͳ si cette pression diminue (haute altitude), l’organisme présente des troubles : c’est l’hypoxie ;
ͳ si cette pression augmente (de 4 à 5 fois), on observe l’apparition de phénomènes d’hyperoxie.

4. UTILISATION
4.1 Air conditionné
Le conditionnement de l’air consiste en un ensemble de traitements de l’air confiné dans un espace clos, visant au contrôle et
à la régulation de facteurs d’ambiance tels que température, humidité, pourcentage en oxygène, pureté et mouvement de l’air.
Les buts essentiels du conditionnement de l’air sont le chauffage, le refroidissement, le contrôle du degré hygrométrique et
le renouvellement de l’air.
On distingue :
ͳ le conditionnement de l’air industriel qui s’applique à des établissements où certaines exigences de fabrication (textile,
mécanique de précision) ou d’exploitation (centre mécanographique, calculatrices électroniques) sont imposées ;
ͳ la climatisation qui établit les conditions de température, humidité et pureté de l’air destinées à assurer le confort
des particuliers (salles de spectacles, habitations).

30 BSP 740.2 - T2 - Chimie


4.2 Air liquide
La liquéfaction de l’air est obtenue par un refroidissement énergique, combiné à une détente brusque du gaz préalablement
comprimé.
En plus de ses emplois en laboratoire où il permet d’obtenir et de maintenir des températures très basses, l’air liquide est
produit pour l’obtention d’oxygène, d’azote et d’argon par distillation fractionnée. 3
L’air liquide est transparent, pratiquement incolore (légèrement bleuté si sa teneur en oxygène est forte). Sa masse
volumique à l’équilibre (20,99 % d’oxygène) est de 860 kg/m3 (intermédiaire entre celui de l’oxygène liquide 1 146 kg/m3 et
celui de l’azote liquide 808 kg/m3). 4
4.3 Air comprimé
L’air, soumis à une pression supérieure à celle de l’atmosphère, a de nombreuses applications :
5
ͳ construction (vérins pneumatiques : marteaux piqueurs, vibrateurs à béton, matériels de projection et d’injection de
ciments et enduits, appareils de décapage au sable) ;
ͳ appareils de ventilation ;
6
ͳ appareils respiratoires ;
ͳ compresseurs ; 7
ͳ roulettes de dentistes ;
ͳ matériel de désincarcération (scie CENGAR, burin découpeur, pince Homard).
8
5. RISQUES DE L’AIR COMPRIMÉ
5.1 Incendie et explosion
9
Au cours d’un incendie, les récipients d’air comprimé peuvent éclater et activer ainsi la combustion.
À la température de 175° C, l’air comprimé mis en présence d’un corps gras peut être cause d’explosion.
10
L’air liquide est très riche en oxygène (comburant) et présente donc un danger d’activation d’incendie (mais sans le danger
d’éclatement du récipient). 11
5.2 Sur l'organisme
Le travail en air comprimé, sous l’eau, présente le risque dit de « maladie des caissons ». 12
6. RECOMMANDATIONS 13
Les réservoirs d’air comprimé sont timbrés par le service des mines et éprouvés tous les 10 ans (appareils fixes) ou tous les
5 ans (appareils mobiles).
Les compresseurs sont vérifiés périodiquement (jamais plus de 3 ans entre 2 vérifications). 14
Une vanne d’arrêt, placée à l’extérieur des locaux, doit assurer le barrage des canalisations d’air, en cas d’incendie.
L’installation doit comporter des dispositifs de sécurité (surpression, purgeurs automatiques, clapets anti-retour). 15
Porter une attention toute particulière aux lubrifiants (l’huile de graissage qui s’infiltre dans les réservoirs d’air comprimé
forme des dépôts sources d’incendie et d’explosion).
16
7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT
En cas d’incendie, les réservoirs d’air comprimé doivent être arrosés constamment afin d’éviter les explosions par surpression 17
sous l’effet d’une élévation de température, une bouteille gonflée à 200 bars à 15° C, soumise à une température de 160° C,
atteint une pression interne de 300 bars (pression d’épreuve); une température de 375° C lui ferait atteindre la pression
interne de 450 bars (proche de la pression d’éclatement de la bouteille).
18
Tout incident, en milieu subaquatique, nécessite l’intervention d’un médecin.
Tout incident sur une canalisation d’air comprimé (en égout notamment) doit être signalé au service spécialisé.
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 31
8. EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1 : Connaissant la composition en volume de l’air et sachant qu’un litre d’oxygène pèse 1,33 g, quelle est la masse
d’oxygène contenue dans 150 g d’air dans les conditions normales de température (20° C) et de pression ?
Solution : 1 L d’air pèse 1,21 g, il contient 0,21 L d’oxygène, c’est-à-dire 1,33 x 0,21 = 0,28 g.
Donc 1,21 g d’air renferme 0,28 g d’oxygène.
1 g d’air renferme 0,28 g d’oxygène
1,21
150 g d’air renferme donc : 0.28 x 150 = 34,7 g d’oxygène
1,21
Exercice 2 : Quel volume d’oxygène peut-on obtenir par la calcination de 5 g d’oxyde de mercure ?
Quelle est la masse de mercure formé pendant cette calcination ?
Solution : 2 HgO ==> 2 Hg + O2
Il faut résonner en terme de moles :
- masse molaire atomique de Hg : MHg = 200 g/mol
- masse molaire moléculaire de HgO : MHgO = 200 + 16 = 216 g/mol
- nombre de mole de HgO contenue dans 5 g : nHgO = 5 mole
216
ͳ Sachant 5
que 2 moles de HgO donnent 1 mole d’O2, 216 mole de HgO donne :

5 mole d’O2, donc :
216 x 2
- de moles d’O2 formées : nO2 = 5
216 x 2
- volume d’O2 formé : VO2 = 24 x 5 ͌ 0,28 L
216 x 2
ͳ Sachant que 2 moles de HgO donnent 2 moles de Hg, 5 moles de HgO
216
donnent 5 x 2 moles de Hg, donc :
216 x 2
- nombre de moles de Hg formées : mHg = 5
216
- masse de mercure formée : mHg = 200 x 5 = 4.63 g
216

32 BSP 740.2 - T2 - Chimie


L’EAU 2
1. CARACTÉRISTIQUES
1.1 Définition
Ce mot désigne, dans le langage courant, le composé chimique pur H2O résultant de la combinaison de 2 éléments :
hydrogène et oxygène. Le même mot désigne également les eaux naturelles, souterraines (sources), de surface (rivières et
lacs), et marines (mers).

1.2 Répartition de l'eau sur la terre


Volume % par rapport au volume d’eau total
Localisation
en million de km3 du globe terrestre
Océans 1 370 93,83
Glaciers et pôles 29 2
Croûte terrestre profonde 56 3,83
Nappes souterraines 4 0,27
Lacs 0,75 5,1.10-2
Sol superficiel 0,065 4,4.10-3
Atmosphère 0,014 9,6.10-4
Cours d’eau 0,0 012 8,2.10-5
Ce qui représente un volume total d’environ 1 460 millions de km3 (1,46 x 1 018 m3).
Le cycle naturel, qui met en jeu 500 000 km3 d’eau par an, peut être représenté schématiquement comme suit :
nuages
précipitations

évaporation des
continents

évaporation des
mers et océans nappes
souterraines

fleuves et rivières

mers et océans

BSP 740.2 - T2 - Chimie 33


1.3 Les différentes catégories d'eau
1.31 Eaux naturelles
L’eau existe sous 3 états :
ͳ gazeux (dans l’atmosphère, nuages) ;
ͳ liquide (cours d’eau) ;
ͳ solide (glace, neige).
Les eaux naturelles contiennent un grand nombre de matières dissoutes :
ͳ des gaz (gaz carboniques, oxygène, azote) ;
ͳ des matières minérales calcaires, sel de mer, (chlorure de sodium : NaCl), divers sels métalliques provenant
éventuellement de la pollution industrielle, etc.) ;
ͳ des matières organiques (algues microscopiques, déchets organiques, microbes, déchets industriels : mazout,
pétrole, etc.).

1.32 Eau potable


L’eau destinée à l’alimentation des grandes villes subit, en plus d’une filtration dans des bassins spéciaux comportant des
bancs de sable, graviers et cailloux, une stérilisation effectuée soit par :
ͳ ozone (O3) ;
ͳ antiseptiques (eau de Javel, chlorure de chaux) ;
ͳ rayons ultraviolets (appelés aussi lumière noire).
En France, l’eau potable doit répondre aux instructions édictées par le ministre de la santé et aux normes européennes
adoptées par la Communauté le 15 juillet 1980. Elles précisent que : « Toute eau livrée à la consommation humaine, doit être
potable. Elle remplit cette condition lorsqu’elle n’est pas susceptible de porter atteinte à la santé de ceux qui la consomment ».
Pour les eaux minérales, les instructions sont édictées par l’AFNOR.
La « qualité » d’une eau est déterminée par l’analyse bactériologique (l’absence de colibacilles est impérative).

1.33 Eau pure ou eau distillée


C’est l’eau débarrassée de tous les polluants (gazeux, organiques, minéraux) ainsi que des sels minéraux.
Elle est obtenue par distillation (à 100° C à la pression atmosphérique).

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
2.1 Densité
L’eau présente une particularité : sa densité est maximale à la température de 4° C (au lieu d’être maximale au point de
fusion de l’eau à 0° C).
ͳ par définition; la densité de l’eau est 1 à 4° C ;
ͳ de 0° C à 4° C, le volume de l’eau diminue (la densité augmente) ;
ͳ de 4° C à 100° C le volume de l’eau augmente, se dilate, (la densité diminue) ;
densité ͳ l’eau se dilate en se solidifiant à 0° C.

0,99 987

0,918

température
4° C 100° C
glace 0° C eau liquide vapeur

34 BSP 740.2 - T2 - Chimie


2.2 Capacité thermique massique
Pour 1 g d’eau à 15° C, la quantité de chaleur nécessaire à une élévation de un degré est de 1 calorie (définition de la calorie),
c’est à dire 4,1 855 kilojoules. La capacité thermique massique est donc d’environ 4,19 kJ/(kg.° C) (valeur particulièrement
élevée par rapport aux autres liquides). La capacité thermique massique varie légèrement avec la température.

2.3 Enthalpie de vaporisation 3


C’est la quantité de chaleur nécessaire pour vaporiser 1 g d’un liquide donné, donc ici 1 g d’eau. Noter que la température
reste constante au cours du changement d’état d’un corps pur, la chaleur absorbée servant uniquement au passage d’un 4
état à l’autre et pas à l’élévation de température.
Les enthalpies de vaporisation ont toujours des valeurs considérables. Ainsi, sous la pression atmosphérique normale,
l'enthalpie de vaporisation de l’eau pure vaut 2 260 kJ/kg, la température se fixant alors à 100° C. 5
L’extinction fait appel à 2 phénomènes : l’eau projetée sur un feu absorbe de la chaleur et donc refroidit le milieu :

H2O liquide
Q1
==> H2O liquide
Q2
==> H2O vapeur
6
20° C 100° C 100° C
ͳ Quantité de chaleur absorbée pour augmenter la température d’un corps sans changement d’état :
Q = C x m x (θ2 - θ1)
7
C
m
capacité thermique massique
masse
θ2
θ1
température finale
température initiale
8


donc pour passer de 20°C à 100°C pour 1 kg d’eau
Q1 = 4,19 x 1 x (100 - 20) = 335,2 kJ
9
kJ kJ/kg °C °C
ͳ Quantité de chaleur nécessaire à la vaporisation de l’eau liquide à la température constante de 100° C en vapeur 10
d’eau, sans changement de température
Q2 = 2 260 kJ
11
soit au total : Q = Q1 + Q2 = 335,2 + 2 260 = 2 595,2 kJ absorbés par 1 kg d’eau pour, d’une part élever sa température à 100° C
et d’autre part, pour être vaporisée.

2.4 Pouvoir dissolvant


12
L’eau est un des meilleurs solvants. Cette propriété est particulièrement intéressante lors des feux libérant des gaz toxiques
(1 L d’eau dissout 600 L de gaz ammoniac, ou 500 L de gaz chlorhydrique formant des solutions corrosives et agressives dont 13
il faut se méfier dans certains cas). L’eau dissout également le chlore, gaz toxique.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 14
oxygène
3.1 Composition de l'eau hydrogène
15
ͳ la décomposition de l’eau se fait au moyen d’une électrolyse. 2 volumes
d’hydrogène et un volume d’oxygène sont formés : 2 H2O ==> 2 H2 + O2.
ͳ la synthèse, l’opération inverse, s’effectue en mélangeant 2 volumes 16
d’hydrogène et un volume d’oxygène dans une éprouvette, le mélange
est mis en présence d’une flamme vive, provoquant une détonation et on
constate une apparition d’eau liquide sur les parois : 2 H2 + O2 ==> 2 H2O. cathode anode 17
L’eau est formée par l’union de 2 volumes d’hydrogène avec 1 volume d’oxygène.
La molécule d’eau a pour formule H2O.
Fig. 1
18
3.2 Propriétés
L’eau est un corps très stable qui se dissocie en hydrogène et en oxygène entre 1 000° C et 1 800° C. 19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 35
Seuls peuvent la décomposer les corps qui ont une grande affinité pour l’hydrogène ou l’oxygène :
ͳ le carbone la décompose « au rouge » avec formation d’oxyde de carbone,
C + H2O ==> CO + H2 (CO est appelé monoxyde de carbone) ;
ͳ le fluor la décompose à froid avec formation de gaz fluorhydrique,
2 F2 + 2 H2O ==> 4 HF + O2 (avec le chlore
et le brome, la réaction est réversible et donne du vapeur four
H2
gaz d’acide chlorhydrique ou bromhydrique selon le
cas) ; hydrogène
H2
ͳ le sodium, le potassium, le calcium décomposent métal
l’eau à froid avec un important dégagement
d’hydrogène qui s ’enflamme spontanément ou eau en ébullitoin
explose dans le cas du sodium ou du potassium.
2 Na + 2 H2O ==> 2 NaOH + H2
soude
2 K + 2 H2O ==> 2 KOH + H2
potasse
Ca + 2 H2O ==> Ca(OH)2 + H2 T
chaux Métal + H2O ==> oxyde + H2

ͳ d’autres métaux décomposent la vapeur d’eau à température plus ou moins élevée, selon la même réaction. (Fer,
Zinc, Aluminium).

Métal Température minimale de réaction : T


Sodium
à froid
Potassium
(température ambiante)
Calcium
Magnésium 70° C
Zinc 100° C
Phosphore 600° C
Fer 600° C à 700° C
Carbone 700° C

3.3 Exercices
Exercice 1 : Calculer le volume à 20°C et sous une pression de 1,013 bars des gaz obtenus en décomposant 72 g d’eau par le
courant électrique (électrolyse).

Solution : 2 H2O ==> 2 H2 + O2


2 x 18 g ==> 2 x 24 L 24 L
72 g 2 x 24 x 72 = 96 L 24 x 72 = 48 L
2 x 18 2 x 18
Volume d’hydrogène 96 L
Volume d’oxygène 48 L
Exercice 2 : Un mélange d’hydrogène et d’oxygène détone dans un eudiomètre1 de 100 cm3. Après l’explosion, il reste 19 cm3
d’oxygène. Quels étaient les volumes d’oxygène et d’hydrogène introduits dans l’appareil ?
Solution : H2 + ½ O 2 ==> H2O
La réaction a porté sur 100 - 19 = 81 cm3 d’un mélange en proportions stoéchiométriques. On entend par stoéchiométrie
les proportions de chaque élément données par l’équation chimique de la réaction que l’on considère.
Ici, les proportions sont : 2/3 du volume d’hydrogène et un tiers du volume d’oxygène, il y avait donc :
81 x 31 = 27 cm3 d’oxygène auxquels il ne faut pas oublier d’ajouter les 19 cm3 qui sont resté à la fin de la
réaction soit au total :
27 + 19 = 46 cm3 d’O2 et 81 x 32 = 54 cm3 d’hydrogène.

1 Instrument servant à l’analyse volumétrique des mélanges gazeux ou à la mesure des variations de volume dans les réactions chimiques entre gaz.

36 BSP 740.2 - T2 - Chimie


4. TRAITEMENT DES EAUX
Quand l’eau d’un réseau de distribution attaque les conduites, elle est acide et agressive, il faut donc la neutraliser (avec un
agent basique).
Quand elle contient trop de sels minéraux (calcium, magnésium et bicarbonates), elle est dure et dans ce cas, il convient de
l’adoucir (car elle empêche alors les savons de mousser et entartre les canalisations d’eau chaude) ; quand elle est trouble,
il faut la filtrer.
3
Les traitements applicables aux eaux peuvent être groupés en 3 catégories :
ͳ les traitements physiques (saveur, odeur, élimination de gaz dissous) ; 4
ͳ les traitements chimiques (dureté, acidité) ;
ͳ les traitements de stérilisation (destruction des germes pathogènes). 5
Les principaux procédés de traitement des eaux sont :
ͳ décantation : elle a pour but de permettre le dépôt des particules en suspension dans l’eau ;
ͳ filtration : qui consiste à faire traverser à l’eau un milieu poreux : la matière filtrante, qui retient la plus grande
6
quantité possible de particules en suspension ;
ͳ stérilisation : destinée à détruire les micro-organismes pour protéger l’organisme humain, peut être réalisée à partir
de plusieurs méthodes faisant appel aux agents stérilisateurs suivants :
7
▪ le chlore : efficace à faible dose, détruit les matières organiques ;
▪ l’ozone : qui détruit en particulier les phénols, fait disparaître les goûts, odeurs et colorations. C’est également un 8
puissant bactéricide ;
ͳ les rayons ultraviolets : produits par exemple par des lampes à mercure basse pression, agissent moins rapidement.
9
Traitements chimiques, par emploi de :
ͳ chaux et de détergents: neutralisation et décontamination des eaux radioactives, en particulier ;
ͳ Sels de fer ou d’aluminium : pour améliorer la décantation. 10
Traitements biologiques : il s’agit, dans une première phase, de provoquer le développement des bactéries qui retiennent
la pollution organique et s’en nourrissent, puis dans une seconde phase, de séparer (en général par décantation) les boues
ainsi développées.
11
5. L’EAU AGENT D’EXTINCTION 12
5.1 Généralités
De tous les agents extincteurs connus et utilisés, l’eau est l’agent :
13
ͳ le moins coûteux ;
ͳ le plus facile à mettre en œuvre ; 14
ͳ le plus efficace ;
ͳ particulièrement disponible (réseaux BI-PI, points d’aspiration, fleuves, piscines, etc.).
15
5.2 Propriétés d'extinction - mode d'action
5.21 Extinction par refroidissement 16
Un des buts recherchés dans l’extinction, est l’abaissement rapide de la température du combustible et des gaz de
combustion dégagés. 17
La capacité thermique massique de l’eau et l'enthalpie de vaporisation de l’eau étant très grandes, l’eau projetée sur un
foyer capte une grande quantité d’énergie pour élever sa température et se vaporiser. Cette énergie n’est alors plus utilisée
pour élever la température du milieu, pour rayonner ou chauffer l’air ambiant (convection) limitant ainsi les différents 18
modes de propagation du feu.

19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 37
5.22 Extinction par étouffement
La vapeur d’eau formée agit comme un gaz inerte, ce qui ralentit considérablement l’apport en comburant (oxygène de l’air)
et donc ralentit la combustion.

5.23 Extinction par effet de souffle et de choc


Cet effet est obtenu par la force des jets projetés sur un foyer.
Les jets pleins (jets bâton) assurent une longue portée (pour l’extinction de feux dont l’approche est difficile en raison du
rayonnement), dans ce cas, le souffle et le choc sont maximums.
Les jets diffusés apportent un effet de souffle et de choc plus réduit du fait de la petite masse des gouttes d’eau ; en
revanche, la division du jet en fines gouttelettes augmente les échanges de chaleur et par conséquent, l’eau s’échauffe et se
vaporise plus rapidement, le refroidissement et l’étouffement sont donc plus efficaces que dans le cas du jet plein.

5.24 Extinction par mouillage


À condition d’incorporer des produits qui, solubles dans l’eau, ont la propriété d’abaisser sa tension superficielle : la goutte,
constituée par un tel mélange perd sa forme sphérique au contact d’un corps, elle s’étale et mouille le combustible. La
surface de contact est plus grande et donc l’évaporation plus rapide. Le refroidissement du combustible est alors plus
efficace.
Goutte d'eau sur un combustible
Remarques (pour culture générale) :
ͳ la tension superficielle est une force localisée sur
toute la surface du volume d’eau considéré, ce qui
tend à vouloir diminuer la surface de ce volume
d’où la forme sphérique de la goutte ;
ͳ les agents mouillants sont dits agents tensioactifs.
sans agent mouillant avec agent mouillant
5.3 Efficacité
5.31 Feux de classe A :
(feux dits secs : charbon, papier, tissus, coton, etc.), l’eau pulvérisée est plus efficace que le jet plein puisque le refroidissement
est plus important.
Le seul inconvénient est la faible portée du jet qui interdit l’atteinte à distance du foyer. Mais le rideau de « brouillard »
derrière lequel avance le porte-lance diminue l’effet de rayonnement, permettant ainsi de se rapprocher. Néanmoins, la
température de combustion demeurant parfois trop élevée, l’eau pulvérisée s’évapore avant d’avoir touché la base des
flammes. Seul le jet plein est alors valable.
Actuellement, les diffuseurs montés sur les lances permettent par simple manipulation du robinet d’obtenir à volonté un
jet plein ou pulvérisé. Ainsi l’attaque d’un foyer important par un jet plein peut être suivi par l’emploi du jet pulvérisé afin
d’obtenir un meilleur refroidissement et une extinction totale.

5.32 Feux de classe B :


(feux dits gras : hydrocarbures, alcools, huiles, graisses, résines, goudrons, etc.), l’efficacité de l’eau pulvérisée est réelle sur
les produits dits « lourds ».
Le refroidissement est suffisant pour abaisser la température à la surface du liquide. D’autre part, au moment de la projection
de l’eau pulvérisée, il se produit à la surface de l’hydrocarbure une sorte d’émulsion qui réduit considérablement la surface
de vaporisation de celui-ci et facilite ainsi l’extinction.

5.33 Feux électriques :


L’intérêt du jet pulvérisé apparaît primordial dans l’attaque de ce type de foyer (circuits électriques sous tension); en effet,
le jet pulvérisé est constitué d’une multitude de gouttelettes séparées les unes des autres par une couche d’air, d’où une
conductivité électrique réduite même sous des tensions relativement élevées.

NÉANMOINS, LORS DES EXTINCTIONS, ON DEVRA TOUJOURS SE MÉFIER DE L’EAU DE RUISSELLEMENT EN PRÉSENCE DE
CIRCUITS ÉLECTRIQUES SOUS TENSION.

38 BSP 740.2 - T2 - Chimie


5.34 Feux de métaux
En aucun cas il ne faut utiliser l’eau pour éteindre un feu de métaux. En effet, l’eau se décompose en hydrogène et oxygène
au contact du métal :
ͳ dans le cas d’une température élevée : Certains carters de moteurs automobiles sont en alliage léger (fer, zinc,
aluminium, magnésium, titane, etc.) et l’extinction par l’eau présente donc un risque important ; 3
ͳ dans le cas d’une température ambiante : (valable pour des métaux de type sodium, potassium, calcium, etc.)
L’hydrogène dégagé par le contact de l’eau avec les métaux peut exploser ou augmenter l’activité du feu.
4
5.4 Amélioration des effets de l'eau par des additifs
Les effets de l’eau, en particulier l’eau pulvérisée, peuvent être augmentés par additifs.
5
5.41 Principaux additifs
5.411 Les mouillants : 6
Ils augmentent le pouvoir d’étalement et de pénétration de l’eau.
Leur rôle est d’augmenter la surface de contact entre l’eau et le combustible, d’où un meilleur échange calorifique engendrant
un refroidissement plus important du combustible.
7
Il existe plusieurs catégories de produits « mouillants » :
ͳ les huiles «estérifiées » et sulfonées (additionnées de solvants organiques) ; 8
ͳ les alcools sulfonés ;
ͳ les dérivés des crésols. 9
La plupart d’entre-eux sont des sous produits de l’industrie du pétrole. Il n’existe cependant pas de mouillants polyvalents,
aussi, afin d’améliorer l’efficacité de l’eau, a-t-on songé à d’autres additifs.

5.412 Les émulsifiants :


10
Additionnés à l’eau et brassés avec de l’air, ils produisent de la mousse qui agit par étouffement et par refroidissement.

5.413 Les épaississants :


11
Rendent l’eau plus visqueuse afin qu’elle puisse adhérer aux surfaces même verticales, et former en séchant, une « croûte »
isolant le matériau de l’air ambiant, à la manière d’un produit ignifuge. 12
Parmi les agents épaississants employés, on peur noter :
ͳ la bentonite, argile ayant des propriétés « dégraissantes » utilisée pour l’extinction des feux de forêts, ni toxique,
ni corrosive, et qui ralentit l’évaporation de l’eau déversée au sol et forme une boue visqueuse qui se fixe sur les
13
branchages ;
ͳ les alginates (extraits d’algues marines) ; 14
ͳ les sels d’ammonium et de potassium.
Les principaux avantages de ces épaississants sont :
ͳ économie d’eau d’extinction ;
15
ͳ réduction du ruissellement (donc des dégâts) ;
ͳ pour les feux de forêts, création de « coupures humides » arrêtant ou ralentissant la progression du feu. 16
5.414 Les opacifiants :

Visent à améliorer l’absorption du rayonnement thermique par l’eau d’extinction, en incorporant des poudres métalliques 17
notamment de l’aluminium. Mais l’emploi de tels additifs comporte des inconvénients :
ͳ la difficulté de maintenir les particules opacifiantes en suspension dans l’eau (même à l’aide de substances
tensioactives appropriées). 18
ͳ les dégâts provoqués par la solution extinctrice (comportement semblable à celui d’une peinture).
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 39
5.415 Moyens divers :

ͳ les combinaisons de poudre (bicarbonate de potassium) et d’eau qui donnent de bons résultats sur les feux de
liquides inflammables ;
ͳ l’eau « légère » (mousse perfluorocarbonée) qui, en formant une mince pellicule à la surface du liquide combustible,
empêche toute évaporation (donc toute reprise de feu des vapeurs inflammables qui subsistent à la surface).

5.42 Inconvénients :
5.421 La corrosion :

Certains additifs dégradent à la longue les pièces métalliques et même les matières plastiques (principaux composants de
nos matériels).

5.422 La conductibilité électrique :

La conduction de l’eau additionnée de produits est sérieusement augmentée et rendra l’emploi des appareils, même à eau
pulvérisée, relativement dangereux en présence de courants électriques (eaux de ruissellement en particulier).

5.423 La toxicité:

Celles des produits est quasiment nulle. Toutefois, une réaction épidermique est à craindre pour certains mouillants.

40 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE BOIS 3
1. TECHNOLOGIE DU BOIS
Le bois est utilisé à la fois comme matériau (construction des bâtiments, travaux publics, construction navale, ferroviaire et
aéronautique) et comme matière première industrielle (fabrication de pâtes cellulosiques et de divers produits chimiques
ou industriels).

1.1 Industrie de transformation


ͳ industrie de placage : production de feuilles minces destinées à servir de revêtements, de décoration, ou à des
emplois divers (portes, menuiserie) ;
ͳ industrie du contre-plaqué qui fabrique un matériau constitué par plusieurs feuilles de placage superposées et
collées ;
ͳ industrie mécanique : produisant des éléments de menuiserie (portes, fenêtres, parquets, constructions
préfabriquées, emballages divers, etc.) ;
ͳ industrie de l’ameublement : produisant des meubles, sièges, ébénisterie, etc. ;
ͳ industrie de traitement : qui consiste à injecter des produits (antiseptiques, fongicides, insecticides) destinés à
protéger les bois (bois de construction, traverses de chemin de fer, etc.) ou des produits synthétiques (résines) pour
améliorer les caractéristiques mécaniques ;
ͳ industrie des panneaux de fibres et des panneaux de particules (isolation thermique et phonique, construction,
ameublement) ;
ͳ industrie du papier.

1.2 Composition chimique


Essentiellement constitué de cellulose (40 % à 50 %) et de lignine (20 % à 30 %), le bois contient, de plus, différents composés
parmi lesquels des sucres, des alcaloïdes, des résines, des matières colorantes.
La distillation du bois (chauffage du bois à l’abri de l’air), à une température de 500° C, permet d’obtenir de l’acide acétique,
de l’alcool méthylique, de l’acétone, etc., le résidu final ou charbon de bois est utilisable comme combustible.

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
2.1 Densité
Variable suivant les essences et dépendante du taux d’humidité, elle est comprise entre 0,4 et 0,18 pour les bois commerciaux
couramment utilisés (certains bois tropicaux très durs comme l’ébène ont des densités supérieures d’environ 1,2 à 1,3).

2.2 Propriétés isolantes


En raison de sa structure cellulaire, le bois est un mauvais conducteur de chaleur : certains matériaux dérivés (panneaux de
fibres) sont utilisés comme isolants thermiques.
Au point de vue phonique, le bois peut servir à l’isolation des murs et des sols (les panneaux perforés sont utilisés dans les
studios d’enregistrement).

BSP 740.2 - T2 - Chimie 41


2.3 Propriétés mécaniques
Lorsque le bois est utilisé comme matériau de construction, on procède à des « essais d’utilisation » (résistance à la flexion,
au choc, au flambage1) auxquels sont affectés des coefficients de sécurité. Le tableau ci-dessous donne les valeurs de
différentes contraintes de sécurité en bar à admettre dans les calculs de charpentes et d’ossatures pour le chêne et le sapin.
Contraintes de sécurité (en bar)

Densité Compression Traction Cisaillement


Flexion
Axiale Transversale axiale longitudinal

Charpente à grandes portées et chêne 0,80 110 30 130 15 120


hautes résistances sapin 0,50 100 15 120 12 110
chêne 0,75 100 30 120 15 110
Charpentes lamellées collées
sapin 0,45 90 15 110 12 100
Charpentes et ossatures chêne ? 80 30 90 12 85
courantes sapin ? 70 15 80 10 75

3. COMPORTEMENT DU BOIS AU FEU


3.1 Combustibilité
Excellents combustibles, les bois ont un pouvoir calorifique de 10 000 à 17 000 kJ/kg. Mais les conditions dans lesquelles ils
brûlent dépendent de certains facteurs :
ͳ de l’emploi qui en est fait (une feuille de placage ne brûle pas de la même façon si elle est utilisée isolée, ou si elle
est collée sur un support épais) ;
ͳ de son état : l’inflammabilité et la vitesse de propagation dépendent de la surface du bois et de sa rugosité ;
ͳ de l’essence du bois : les bois durs et de forte densité sont moins inflammables que les bois tendres et légers ;
ͳ de l’humidité.

3.2 Combustion du bois


La combustion du bois est progressive et se fait en deux étapes :
ͳ combustion des gaz dégagés (surtout à partir de 275° C) avec production de longues flammes ;
ͳ combustion par incandescence du résidu solide de charbon (au-delà de 450° C).
Cependant, le bois est mauvais conducteur de la chaleur, celle-ci est dissipée en grande partie par rayonnement et pénètre
mal en profondeur. Il y a donc carbonisation en surface qui protège l’intérieur de la pièce.
Le bois brûle donc rapidement en surface, puis plus lentement, ou même s’éteint.
Ceci explique qu’une charpente en bois de forte épaisseur résiste remarquablement au feu et ne se déforme pas
(contrairement aux charpentes métalliques, très conductrices de chaleur, qui atteignent donc rapidement une température
telle que les propriétés mécaniques deviennent très faibles et la structure s’écroule rapidement et brutalement).
En outre, les structures en bois peuvent être arrosées sans danger.
D’autre part, on estime que la vitesse de propagation de la combustion du bois est de l’ordre de 0,7 mm/min : on peut alors
calculer qu’une épaisseur de bois de 40 mm résiste au feu une heure environ.

3.3 Ignification du bois


L’ignifugation est une opération qui a pour but de diminuer l’inflammabilité des matériaux.

3.31 Ignifugation par enrobage


3.311 Amiante

Enrobage par un composé de fibres d’amiante et d’un liant. Le problème qui se pose est le pouvoir cancérigène de l’amiante.

1 Action ou manière de se déformer sous l’action de la chaleur.

42 BSP 740.2 - T2 - Chimie


3.312 Plâtre

Il a l’avantage de se transformer chimiquement sous l’action de la chaleur : par vaporisation de l’eau de constitution, l’élévation
de température du bois est retardée. Il améliore ainsi considérablement la stabilité au feu des éléments de construction.

Comportement au feu Tenue au feu


Poteau de chêne 15 x 15 x 230 cm chargé à 10 tonnes 3
10 t

4
- sans enrobage 52 min
- 1 cm de plâtre appliqué sur un grillage
- 2 cm de plâtre
1 h 21 min
1 h 58 min
5
Poutrelle métallique HN 100 chargée à 10 tonnes
- sans enrobage 9 min 6
- enrobage plein sur treillis
. 1 cm de plâtre 1 h 04 min
. 2 cm de plâtre 1 h 30 min
7
Poteau béton 15 x 15 x 230 cm chargé à 10 tonnes
- sans enrobage 1 h 48 min 8
- 1 cm de plâtre 2 h 47 min
- 2 cm de plâtre 3 h 18 min

3.313 Béton
9
Enrobage obtenu par un mortier de ciment et de sable dont la résistance au feu se situe à 450° C environ.
10
3.32 Ignifugation à cœur
ͳ par imprégnation (sous vide et sous forte pression) au moyen de solutions ignifuges ;
11
ͳ par trempage (moins efficace) dans des solutions salines (phosphates, borates, sulfates d’ammonium).

3.33 Ignifugation de surface 12


Procédé simple et peu onéreux qui consiste à badigeonner ou enduire des pièces à l’aide de vernis, ou de peintures
(intumescentes en particulier).
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 43
L’OXYGÈNE 4
1. CARACTÉRISTIQUES
Symbole de l’élément O
Numéro atomique 8
Formule de la molécule O2 - (L’élément oxygène existe également sous la forme O3 : ozone)
Masse molaire atomique 16 g/mol
Masse molaire moléculaire 32 g/mol
Constituant de l’air 20,99 %

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ gaz incolore, inodore et sans saveur ;
ͳ peu soluble dans l’eau (50 cm3 dans 1 litre d’eau à 0° C) ;
ͳ densité / air : 1,1.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ l’oxygène forme directement ou indirectement des composés avec tous les corps simples (sauf le fluor et les métaux
précieux : le platine, l’or, etc.) ;
ͳ la combinaison d’un corps avec l’oxygène est une oxydation que l’on appelle communément
combustion : la combustion est vive lorsqu’elle s’accompagne d’une flamme ou d’une incandescence.
Une combustion est toujours plus vive dans l’oxygène pur que dans l’air où l’oxygène est dilué ;
Exemple : le sodium réagit vivement sur l’oxygène (sur l’eau également) en produisant une flamme jaune. Pour cette
raison, le sodium est conservé dans des flacons remplis d’huile de vaseline ;
ͳ certain corps peuvent subir dans l’air une combustion, sans flamme ni incandescence : il s’agit alors d’une combustion
lente ;
ͳ Exemple : le fer s’oxyde lentement à l’air, sans augmentation notable de la température, pour former la rouille
(Fe2O3 hydraté). De plus, cette oxydation est accélérée si elle se produit avec un apport d’humidité ;
ͳ la respiration des être vivants est un phénomène d’oxydation lente des composés organiques (sucres, graisse, etc.)
du corps ;
ͳ Le carbone se retrouve sous forme de dioxyde de carbone et l’hydrogène sous forme d’eau :
y z y
C x H y O z + (x + − ) O 2 → xCO 2 + H 2 O
4 2 2
l’anhydride carbonique formé dans les tissus est alors ramené par le sang aux poumons où il est libéré dans l’atmosphère.

4. UTILISATION
ͳ oxycoupage des métaux et soudure autogène (chalumeaux oxyacétylèniques et oxhydriques) ;
ͳ industrie (métallurgie et pétrochimie) ;
ͳ oxygénothérapie ;
ͳ appareils respiratoires.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 45


5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
L’oxygène mélangé à 5 % d’hydrogène, explose à la flamme ou à l’étincelle. Les bouteilles d’oxygène peuvent exploser à la
suite d’un choc ou d’une élévation de température.

5.2 Sur l'organisation


L’oxygène ne peut être liquéfié qu’à très basse température (- 183° C). Le liquide obtenu, de couleur bleu pâle, provoque de
graves brûlures sur l’épiderme (brûlure par le froid).
L’oxygène pur et à la pression atmosphérique, peut être dangereux sur une longue durée : il faut donc qu’il soit mélangé à
un gaz inerte (à peu près dans la proportion où il se trouve dans l’air).
L’oxygène pur, à la pression de 3 ou 4 bars provoque des convulsions.
En conclusion, l’O2 est un toxique pour l’organisme si ce gaz est présent en trop grande quantité. Il ne faut pas oublier qu’une
oxydation est une combustion, d’où par exemple, les pouvoirs oxydants destructeurs de l’ozone (O3).

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage et manipulation
L’oxygène est stocké dans des bouteilles d’acier comportant une valve et un capuchon de protection. Afin d’éviter les risques
d’explosion (ou l’activation de la combustion dans un incendie) il faut :
ͳ interdire de fumer près des postes de distribution ;
ͳ fixer les bouteilles ou les manipuler avec précaution pour prévenir tout choc ou chute possible ;
ͳ mettre les bouteilles à l’abri du soleil ou d’une source quelconque de chaleur, dans un local séparé, au rez-de-
chaussée (pour faciliter l’évacuation) ;
ͳ ne pas graisser les appareils utilisant de l’oxygène pur.

7. PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


7.1 En cas de fuite
ͳ tenter de la colmater ;
ͳ évacuer la bouteille à l’air libre (pour le colmatage, employer une bande adhésive, du mastic, etc.).

7.2 En cas d'incendie à proximité d'un stockage d'oxygène


ͳ fermer les vannes des installations ;
ͳ évacuer les bouteilles qui sont accessibles (avec précaution et en évitant les chocs) ,
ͳ refroidir, par aspersion, celles qui sont exposées ;
ͳ ne jamais démonter le robinet d’une bouteille.

46 BSP 740.2 - T2 - Chimie


L’HYDROGÈNE 5
1. CARACTÉRISTIQUES
Symbole de l’élément H
Numéro atomique 1
Formule de la molécule H2
Masse molaire atomique 1 g/mol
Masse molaire moléculaire 2 g/mol

L’HYDROGÈNE EST UN PRODUIT INDUSTRIEL OBTENU À PARTIR DE L’EAU.


L’hydrogène est le moins dense de tout les gaz : c’est donc lui qui passe le plus facilement et rapidement à travers une paroi
poreuse ou une petite ouverture (attention aux fuites !).

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ gaz incolore, inodore et sans saveur, très léger (14,5 fois plus léger que l’air) ;
ͳ très peu soluble dans l’eau (0,02 cm3 dans 1 litre d’eau à 0° C) ;
ͳ très difficile à liquéfier (- 252° C sous 1 bar) ;
ͳ densité / air : 0,07.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ l’hydrogène entre pour 1/8 en masse dans la constitution de l’eau. En brûlant dans l’oxygène, l’hydrogène donne de
l’eau selon la réaction : 2 H2 + O2 ==> 2 H2O ;
ͳ l’hydrogène brûle aussi dans l’air et forme avec celui-ci des mélanges détonants. La chaleur dégagée par la combustion
de l’hydrogène est utilisée dans des chalumeaux industriels ce qui permet de souder des métaux à haute température
sans danger d’oxydation (à 4 000° C) ;
ͳ limite inférieure à l’explosion dans l’air : 4 % ;
ͳ limite supérieure à l’explosion dans l’air : 45 %.

4. UTILISATION
ͳ sert à gonfler les ballons sondes et les ballons d’enfants (il est de plus en plus souvent remplacé par l’hélium, non
explosif) ;
ͳ sert à alimenter les chalumeaux autogènes et oxhydriques ;
ͳ sert à réaliser de nombreuses synthèses industrielles (acide chlorhydrique, ammoniac, alcool méthylique, matières
plastiques, ...) ;
ͳ le 3e étage des fusées APOLLO était muni d’un réservoir à hydrogène liquide enfermé dans une enveloppe spéciale
en aluminium, de même que les réservoirs de la navette spatiale américaine.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 47


5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
En raison de sa densité, l’hydrogène (gazeux ou liquide) présente d’importants dangers de fuite, d’où le risque d’explosion.
La propagation de la flamme, en ambiance gazeuse, atteint une vitesse de 280 m/s, soit 1 008 km/h, (vitesse très élevée,
avoisinant les vitesses des phénomènes d’explosion).
En cas d’incendie, l’élévation de température peut provoquer l’éclatement des récipients.
D’autre part, l’eau est décomposée par le fer au rouge sombre (à 650° C) : 3 Fe + 4 H2O ==> Fe3O4 + 4 H2.
L’hydrogène dégagé augmente les risques d’explosion (cas du comportement au feu des structures métalliques non
protégées).

6. RECOMMANDATIONS bouchon

6.1 Stockage et manutention


double paroi
ͳ l’hydrogène gazeux est stocké sous pression à 150 bars ;
ͳ l’hydrogène liquide est conservé dans des récipients à vide d'air
double paroi (laissant un espace vide entre elles), non
totalement closes pour éviter les surpressions et les hydrogène liquide
risques d’éclatement ;
ͳ les locaux de stockage doivent être dotés de systèmes de détection particuliers, et ne contenir aucun foyer, aucune
flamme, aucun appareil pouvant donner lieu à la production d’étincelles électriques ou présentant des parties
susceptibles d’être portées à l’incandescence ; les conducteurs électriques doivent être installés de façon à éviter
toute possibilité de court-circuit ;
ͳ le personnel doit disposer de vêtements de protection : gants, lunettes (éventuellement masques respiratoires).

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE
7.1 En cas d'incendie
Il faut :

ͳ fermer les vannes des installations ;


ͳ évacuer les bouteilles qui sont accessibles ;
ͳ refroidir celles qui sont exposées.

Les agents extincteurs préconisés sont l’eau pulvérisée et le CO2.

7.2 Pour les personnels intervenants


Le personnel participant à l’extinction doit impérativement porter l’appareil respiratoire isolant.
En cas d’inhalation, faire appel d’urgence à un médecin (l’hydrogène n’est pas toxique, cependant l’inhalation de gaz chauds
peut être mortelle).

8. EXERCICE
Sur 20 g d’oxyde de cuivre CuO chauffé au rouge, on fait réagir de l’hydrogène (M(CuO) = 80 g/Mol).
ͳ quelle masse de cuivre obtient-on ?
ͳ quelle masse d’eau s’est- il formé ?
ͳ quel volume d’hydrogène a-t-on utilisé ?

48 BSP 740.2 - T2 - Chimie


SOLUTION :
CuO + H2 ==> H2O + Cu
80 g + 24 l 18 g + 64 g
20 g + 24 x 20 18 x 20 + 64 x 20
80 80 80
6,0 L 4,5 g 16 g
3
ͳ hydrogène utilisé : 6,0 L ;
ͳ cuivre formé : 16 g ; 4
ͳ eau formée : 4,5 g.

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BSP 740.2 - T2 - Chimie 49
LE MONOXYDE DE CARBONE 6
1. CARACTÉRISTIQUES
Formule de la molécule CO
Sources de formation :
ͳ travaux de coupage ou d’oxycoupage ;
ͳ utilisation de moteurs à explosion ;
ͳ utilisation d’appareils de chauffage (charbon, gaz, fuel).

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ gaz incolore et inodore, peu soluble dans l’eau (25 cm3 dans 1 litre d’eau à 15° C) ;
ͳ densité / air : 0,96.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
LA DISMUTATION1 DE L’OXYDE DE CARBONE, EN CARBONE ET ANHYDRIDE CARBONIQUE INTERVIENT ENTRE 400° C
ET 700° C.

2 CO ==> CO2 + C
Il brûle dans l’air ou l’oxygène, avec une flamme bleue et en dégageant de la chaleur de façon notable (c’est un combustible
industriel utilisé en particulier dans l’industrie sidérurgique).
ͳ Limite inférieure d’explosivité dans l’air : 12,5 %.
ͳ Limite supérieure d’explosivité dans l’air : 74,2 %.
2 CO + O2 ==> 2 CO2 + 2 x 285 kJ
Le stockage s’effectue dans des récipients en acier.

4. UTILISATION
Le monoxyde de carbone est principalement fabriqué par combustion partielle du carbone dans l’air (combustion incomplète
dans les poêles à charbon, etc.) pour former ce que l’on appelle du gaz à l’air.
2 C + O2 ==> 2 CO
La sidérurgie prépare le monoxyde de carbone par réaction du dioxyde de carbone sur le carbone à chaud,
CO2 + C ==> 2 CO
ou par réduction de l’eau par le carbone à 1 000°C pour former le gaz à l’eau.
C + H2O ==> CO + H2
Le monoxyde de carbone est donc rarement préparé pur.
Il est utilisé pour le raffinage du nickel et dans de nombreuses synthèses organiques industrielles (acides, alcools).
1 La dissociation n’apparaît qu’au-delà de 2 000°C.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 51


5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
C’est un gaz inflammable pouvant former des mélanges explosifs avec l’air et l’oxygène.
Les agents d’extinction préconisés sont : CO2, poudre et eau pulvérisée.

5.2 Sur l'organisme


C’est un poison extrêmement violent en raison de son affinité supérieure à celle de l’O2 pour l’hémoglobine du sang. La
conséquence est la formation de carboxyhémoglobine (le monoxyde de carbone prend la place de l’oxygène, empêchant le
transport de celui-ci par le sang, il y a donc asphyxie).
Ce gaz est d’autant plus dangereux qu’il est inodore et incolore, donc difficilement repérable.
L’intoxication se manifeste à plusieurs degrés :

Pourcentage de CO dans l’air Danger consécutifs à la présence de CO


0,01 % Maux de tête à la longue
0,05 % violents maux de tête, bourdonnements, vertiges
0,1 % syncope
0,2 % coma, mort
0,5 % mort foudroyante
La concentration maximale admise pour la VME (valeur moyenne d’exposition) : 50 ppm soit 55 mg/m3.
REMARQUE : l’affinité « hémoglobine / monoxyde de carbone » est une relation complexe.

6. RECOMMANDATIONS
ͳ instruire le personnel sur la conduite à tenir en cas d’accident ;
ͳ procéder au contrôle périodique de la teneur en CO des lieux de travail (tubes réactifs, etc.) ;
ͳ assurer une ventilation efficace des locaux.

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


En cas d’intoxication avec arrêt respiratoire, pratiquer d’urgence l’oxygénothérapie et faire appel à un médecin (caisson
hyperbare).
Dès qu’une présence de CO est décelée, faire évacuer les locaux, procéder à une ventilation efficace, proscrire toute source
de flamme ou d’étincelle pour éviter une explosion.

8. EXERCICE
Un chauffe-eau à gaz est installé dans une pièce de dimension L = 3 m, l = 2 m, h = 2,5 m. En cours d’utilisation, l’appareil
débite environ 100 L/min de gaz (méthane CH4).
Normalement, le gaz est brûlé selon la réaction :
CH4 + 2 O2 ==> CO2 + 2 H2O
Malheureusement, l’appareil est mal réglé et produit du monoxyde de carbone (environ 10 % par rapport au CO2).
L’appareil fonctionne pendant 7 min 30 s (le temps de faire couler un bain).
Quel est le risque encouru par l’utilisateur en sachant que l’aération, assez déficiente, ne permet d’éliminer que 80% des
gaz de combustion ?
Solution :
CH4 + 2 O2 ==> CO2 + 2 H2O
1 mole 2 moles ==> 1 mole 2 moles
24 L 24 L
La combustion de 24 L de méthane entraîne la formation de 24 L de gaz carbonique CO2 (dans les conditions normales).

52 BSP 740.2 - T2 - Chimie


L’appareil consomme 100 L/min de CH4 et produit 100 L/min de CO2.
Il se forme 10 % de CO, donc il se forme 10 L/min de CO.
L’appareil fonctionne 7,5 min et forme donc 10 x 7,5 = 75 L de CO.
On évacue 80 % du gaz, il en reste donc 20 % soit 75 x 0,2 = 15 L de CO qui se sont accumulés dans la pièce de volume
V = 3 x 2 x 2,5 = 15 m3. 3
15 x 100 = 0,1 % selon le § 5.2, la personne risque une syncope.
15 000
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BSP 740.2 - T2 - Chimie 53
3
4

PARTIE 3 5
6
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CHIMIE 9
10

MINÉRALE 11
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19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 55
LE CHLORE 1
1. CARACTÉRISTIQUES
Symbole de l’élément Cl
Numéro atomique 17
Formule de la molécule Cl2
Masse molaire atomique 35,5 g/mol
Masse molaire moléculaire 71 g/mol
La majeure partie du chlore utilisé dans l’industrie est obtenue par électrolyse du sel marin (chlorure de sodium).

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
À température ambiante et sous pression atmosphérique, c’est un gaz de couleur jaune-verdâtre, d’odeur caractéristique
et irritante, faiblement soluble dans l’eau (7,3 g/l à 20° C). C’est un gaz lourd qui s’étend donc en masse. Il faut penser à la
possibilité d’accumulation de gaz dans une cave.
La vaporisation du chlore liquide produit un volume de gaz considérable (310 L de gaz pour 1 kg de chlore).
Densité / air : 2,5.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
Très actif, il peut former avec l’eau de l’acide chlorhydrique et de l’acide hypochloreux :
Cl2 + H2O ==> HCl + HClO
Qui constituent un ensemble particulièrement oxydant et donc corrosif pour les structures métalliques.
Les mélanges de chlore avec l’hydrogène, l’acétylène et l’ammoniac peuvent exploser.
Le chlore liquide est stocké dans des récipients en acier (la pression d’épreuve : 20 bars, a été fixée en fonction de la tension
de vapeur à 50° C : 13 bars, un dépassement de cette température peut entraîner l’explosion des récipients).

4. UTILISATION
Matière première importante de l’industrie pour la préparation de produits minéraux et organiques (hypochlorites, acide,
PVC, produits vinyliques et chlorofluorés, etc.).
Utilisé en papeterie, dans l’industrie textile (décolorant), dans le traitement des eaux (antiseptique).
L’eau de Javel (hypochlorite de sodium : solution oxydante, désinfectante et décolorante) est obtenue par réaction du chlore
sur la soude (formation d’hypochlorite).
Le mélange avec un acide entraîne d’ailleurs sur l’eau de Javel la libération du chlore, ce qui est à la source de nombreux
accidents domestiques (ne jamais mélanger les produits ménagers de façon irréfléchie).

BSP 740.2 - T2 - Chimie 57


5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Le chlore est incombustible, mais en réagissant sur les matières organiques et minérales, il peut être à l’origine d’explosion
et provoquer ou aggraver des incendies.

5.2 Sur l'organisme


Le chlore est un gaz suffocant, sa concentration maximale admise, la VLE (valeur limite d’exposition) est de 1 ppm soit 3 mg/m3.
Inhalé à forte dose, il peut provoquer des intoxications aiguës mortelles (œdème du poumon)

Concentration en chlore Durée du séjour Effets


1 / 2 000 000 prolongée séjour incommode
1 / 250 000 prolongée travail impossible
1 / 20 000 30 minutes danger œdème
1 / 10 000 5 minutes intolérable
1 / 1 000 Courte mort par asphyxie
Les projections de chlore liquide sur la peau et les muqueuses provoquent des brûlures.

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
ͳ dans des récipients bien fermés (bouchon de sécurité) éloignés de toute source d’ignition ou de chaleur susceptible
de porter la température au-delà de 50° C, dans des locaux bien ventilés (ventilation mécanique) ;
ͳ un système de refroidissement par ruissellement d’eau (en cas d’incendie) est souhaitable.

6.2 Manipulation
Contrôler périodiquement la teneur en chlore des lieux de travail (appareils DRAEGER et MSA).
Prévoir des vêtements de protection pour le personnel et mettre en place des masques munis de cartouches filtrantes.

7. PRÉCAUTIONS A PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


7.1 En cas de fuite
ͳ éviter toute manipulation brutale ;
ͳ s’il s’agit d’un récipient mobile, amener la fuite en partie supérieure (la fuite de gaz a un débit moindre que la fuite
liquide) ;

Fuite de liquide puis vaporisation du chlore Fuite de gaz Cl2 beaucoup plus réduite

ͳ obturer, si cela est possible, la fuite avec une cheville en bois, du mastic ou une plaque de caoutchouc ;
ͳ ne pas utiliser l’eau pour réduire une fuite (l’attaque des métaux, même à froid, est dans ce cas activée) ;
ͳ neutraliser l’épandage au moyen d’une solution alcaline.

58 BSP 740.2 - T2 - Chimie


7.2 En cas d'incendie
ͳ évacuer le dépôt si possible ;
ͳ ne pénétrer dans la zone contaminée que porteur de l’appareil respiratoire isolant ;
ͳ établir un périmètre de sécurité.
3
7.3 Sur l'organisme
ͳ en cas d’inhalation, pratiquer l’oxygénothérapie et contacter d’urgence un médecin ; 4
ͳ en cas d’ingestion accidentelle d’eau de Javel : ne pas faire boire, ne pas faire vomir, contacter d’urgence un médecin ;
ͳ en cas de projections cutanées, laver immédiatement à grande eau et contacter également un médecin.
5
8. EXERCICES
6
8.1 Exercice 1
Une fausse manœuvre dans un laboratoire fait se renverser 20 g de dichlore liquide.
ͳ quelle est la quantité de chlore gazeux (en volume) formée ?
7
ͳ quel pourcentage de chlore dans l’air obtient-on, si l’on suppose que le gaz se mélange avec l’air ?
ͳ quel est le danger encouru ?
8
On donne les dimensions du laboratoire L = 4 m, l = 4 m, h = 3 m; la masse atomique du chlore est de 35,5 g/mol; le volume
molaire des gaz 24 l. 9
Solution :


ͳ Volume de gaz formé :
La masse molaire du gaz Cl2 est de 2 x MCl = 2 x 35,5 = 71 g/mol
10
Une mole de Cl2 occupe un volume gazeux de 24 litres
71 g 24 L 11
m = 20 g 24 x 20 = 6,76 L
71
ͳ Pourcentage de chlore dans la pièce :
12
V = 4 x 4 x 3 = 48 m3 = 48 000 L


% Cl2 = 6,76 x 100 = 0,014 % ≈1,4/10 000
48 000
13
L’atmosphère est donc rapidement intolérable et le séjour, même assez bref, peut provoquer la mort (voir tableau § 5.2).
Compte tenu de la densité assez élevée du gaz Cl2 (d = 2,5), le chlore forme plutôt une nappe près du sol d’où la nécessité
14
d’une ventilation en partie basse des pièces. L’atmosphère reste toutefois très dangereuse.

8.2 Exercice 2
15
L’eau alcaline neutralise le chlore. Il s’agit d’une solution de carbonate de sodium dans l’eau.
Quelle quantité de carbonate de sodium doit réagir avec les 20 g de Cl2 renversés ?
16
La solution de carbonate est à 10 g/L.
Quelle quantité, en volume d’eau, faut-il utiliser ? 17
La réaction est : Cl2 + Na2CO3 ==> CO2 + NaCl + NaClO
On donne les masse atomiques : 18
Cl = 35,5 g/mol Na = 23 g/mol C = 12 g/mol O = 16 g/mol

19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 59
Solution :
Une mole de dichlore (2 x 35,5 = 71 g/mol) réagit avec une mole de carbonate (2 x 23 + 1 x 12 + 3 x 16 = 106 g).
Cl2 Na2CO3
71 g/mol 106 g/mol
20 g 106 x 20 = 30 g
71
À 10 g/L, il faut donc utiliser environ 3 litres de solution (il vaut mieux utiliser un excès de solution).

60 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE GAZ AMMONIAC ET LA
SOLUTION AQUEUSE 2
1. CARACTÉRISTIQUES
L’ammoniac est un produit industriel préparé par synthèse directe à partir de l’azote de l’air et de l’hydrogène.

Formule de la molécule NH3

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ gaz incolore à odeur piquante, facilement liquéfiable à la température de - 33° C sous la pression atmosphérique ;
ͳ densité / air : 0,6 ;
ͳ très soluble dans l’eau (l’eau en dissout 800 fois son volume à 15° C).
(les solutions obtenues portent le nom d’ammoniaque)

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ vers 500° C, l’ammoniac se dissocie en dihydrogène et diazote.
2 NH3 ==> N 2 + 3 H2
ͳ le gaz ammoniac brûle dans l’air et peut exploser si les proportions sont convenables.
4 NH3 + 3 O2 ==> 2 N2 + 6 H2O
L’énergie dégagée par cette réaction est de 1 260 kJ :
ͳ limites d’explosibilité en volume % dans l’air :
▪ limite inférieure : 16,5 ;
▪ limite supérieure : 26,8 ;
ͳ certains corps homogènes (chlore, brome) réagissent violemment (risque d’explosion) en présence de ce gaz ;
ͳ l’ammoniaque est une base et sa réaction avec les acides produit des sels d’ammonium (engrais notamment) ;
ͳ la plupart des métaux ne sont pas attaqués, ce qui permet le stockage dans des récipients métalliques (généralement
en acier).

4. UTILISATION
ͳ fabrication d’acide nitrique ;
ͳ industrie des engrais (ex : le nitrate d’ammonium NH4NO3 obtenu par action de l’acide nitrique sur l’ammoniaque et
qui est aussi un explosif) ;
ͳ synthèse organique (à la base de fabrication de matières plastiques, caoutchoucs, fibres textiles artificielles,
carburants) ;
ͳ industrie du froid (l’ammoniac liquide est utilisé ici comme réfrigérant) ;
ͳ fabrication de produits insecticides.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 61


5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Le gaz ammoniac est relativement peu inflammable, mais risque de former des mélanges explosibles avec l’air.
Les feux d’ammoniac sont difficiles à éteindre. L’utilisation de l’eau en quantité est recommandée, car celle-ci dissout très
facilement l’ammoniac (gaz). Le CO2 et les poudres sont également efficaces.

5.2 Sur l'organisme


Le gaz ammoniac est très irritant, la concentration maximale admise pour la VME (valeur moyenne d’exposition) : 50 ppm
soit 36 mg/m3 et la VLE, (valeur limite d’exposition) : 25 ppm soit 18 mg/m3. Il agresse en particulier les muqueuses et
provoque des suffocations (œdème du poumon, vomissement, brûlures oculaires graves).
Les solutions ammoniacales en contact avec la peau entraînent des brûlures de gravité moyenne.

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
À l’abri des rayons solaires, de la chaleur et de produits susceptibles de réagir violemment avec lui, dans des locaux ventilés
ayant une installation électrique étanche.

6.2 Manipulation
ͳ mettre à la disposition du personnel des vêtements imperméables (gants, bottes et lunettes notamment) ;
ͳ ne pas manipuler les bouteilles violemment (éviter les chocs).

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


7.1 Fuite
Colmater immédiatement si possible, sinon diluer à grande eau.

7.2 Incendie
Refroidir massivement les récipients exposés.
Port de l’appareil respiratoire isolant obligatoire.

7.3 Sur l'organisme


En cas d’inhalation, pratiquer l’oxygénothérapie et contacter d’urgence un médecin.
En cas de projections oculaires et cutanées, laver immédiatement à grande eau et contacter également un médecin.

62 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE SOUFRE 3
1. CARACTÉRISTIQUES
Symbole de l’élément S
Numéro atomique 16

Formule de la molécule S8 (S8 à l’état solide mais dans les


vapeurs on trouve aussi S6, S4, S2)
Masse molaire atomique 32 g/mol
Masse molaire moléculaire 256 g/mol
Le soufre se trouve dans la nature mêlé avec de la terre.
En France, à LACQ, il est obtenu par combustion incomplète des impuretés sulfurées (H2S) contenues dans le gaz naturel.
Dans le commerce, il se présente soit sous forme de blocs cylindriques (soufre en canon) soit sous forme de poudre (fleur
de soufre).

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ le soufre présente 2 formes cristallines :
▪ l’une jaune-verdâtre est stable jusqu’à 95,5° C (obtenue par évaporation lente de la solution saturée dans le sulfure
de carbone),
▪ l’autre, jaune-ambré, transparente est stable à chaud, elle est obtenue en maintenant en creuset entre 95,5 et 119° C
(point de fusion) la première variété ;
ͳ ces 2 formes de soufre, en fondant, donnent le même liquide jaune clair, devenant rougeâtre au-delà de 160° C, et
visqueux. Vers 240° C, le liquide obtenu redevient fluide et passe au noir. À 444° C, le soufre bout en donnant des
vapeurs opaques et oranges instables ;

ͳ densité : 2,0 ;
͌
ͳ le soufre est insoluble dans l’eau, mais il l’est dans les solvants organiques (sulfure de carbone, benzène, toluène,
aniline, pyridine) ;
ͳ le soufre est mauvais conducteur de la chaleur et de l’électricité (il est isolant quand il est incorporé en grande
quantité à du caoutchouc pour former l’ébonite).

3. PROPRIÉTES CHIMIQUES
ͳ le soufre est très réactif et se combine avec presque tous les autres corps simples en dégageant une chaleur
importante (comme l’oxygène, ils sont de la même famille chimique et la même colonne de classification périodique):
▪ au-dessous de 100° C, l’eau se combine selon la réaction :
4 S + 3 H2O ==> 2 H2S + S2O3 + H2,
▪ le soufre brûle dans l’air ou l’oxygène avec une flamme bleue produisant du gaz sulfureux SO2 (produit important,
notamment pour la fabrication de l’acide sulfurique H2SO4) :
S + O2 ==> SO2 ;

BSP 740.2 - T2 - Chimie 63


ͳ le soufre s’unit à chaud avec de nombreux métaux pour former des sulfures métalliques. Ces sulfures, presque tous
insolubles dans l’eau, sont nombreux à l’état naturel (blende ZnS, pyrite FeS2, galène PbS, cinabre HgS, etc.). Ils
constituent souvent les minerais dont on extrait les métaux (Zinc, Fer, Plomb, Mercure, etc.).

4. UTILISATION
ͳ industrie chimique (allumettes, engrais, ciments, poudre noire, pièces d’artifice, colorants) ;
ͳ autres utilisations :
▪ imprégnation du papier, soufrage des vignes, vulcanisation du caoutchouc, désinfectant, détergents.

5. PRINCIPAUX COMPOSÉS
ͳ anhydride ou gaz sulfureux SO2 : toxique et suffocant, dangereux dans les brouillards où il se transforme en acide
sulfurique (seuil de toxicité : 3 mg/m3; mortel en 5 à 10 minutes pour 9 g/m3 ; concentration maximale admise pour la
VME, valeur moyenne d’exposition : 5 ppm soit 10 mg/m3 et la VLE, valeur limite d’exposition : 2 ppm soit 5 mg/m3).
ͳ anhydride sulfurique SO3 : liquide incolore, dangereux à manipuler, réagissant avec l’eau pour donner de l’acide
sulfurique (voir réaction chimique précédente), et se dissociant sous l’effet de la chaleur en anhydride sulfureux et
oxygène.
SO3 + H2O ==> H2SO4
SO3 ==> SO2 + ½ O2
ͳ sulfure de carbone CS2 : liquide particulièrement inflammable, explosible et toxique (névrite, maladies neuro-
digestives) d’odeur très forte ;
ͳ hydrogène sulfuré ou sulfure d’hydrogène H2S : gaz inflammable, explosible, et toxique (des concentrations de 0,1 %
provoquent des paralysies des centres d’oxygénation du cerveau), odeur caractéristique d’œuf pourri (c’est lorsque
l’odeur d’œuf pourri a disparu, sans intervention quelconque, que le gaz commence à être dangereux).

6. RISQUES
6.1 Incendie et explosion
Le soufre en fusion présente des risques d’explosion par les gaz dégagés (point d’inflammation 207° C).
Le principal danger présenté par le feu est la possibilité de formation de mélanges explosifs avec l’air, lorsqu’il se trouve sous
forme de poussière.

6.2 Sur l'organisme


À l’état de vapeur, la toxicité du soufre s’exerce surtout sur le système nerveux.

7. RECOMMANDATIONS
7.1 Stockage et manipulation
ͳ le soufre doit être conservé en réservoirs métalliques étanches ; les containers de soufre fondu doivent être en tôle
d’acier d’au moins 6 mm d’épaisseur, avec calorifugeage ;
ͳ les stocks doivent être à l’abri de toute chaleur excessive et éloignés des matières inflammables.

8. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


ͳ en cas d’incendie, l’extinction peut être obtenue avec l’eau ou la mousse (le personnel doit être muni d’appareil
respiratoire isolant) ;
ͳ en cas d’inhalation, recourir à l’oxygénothérapie et faire appel à un médecin.

64 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE PHOSPHORE 4
1. CARACTÉRISTIQUES
Symbole de l’élément P
Numéro atomique 15
Formule de la molécule P4
Masse molaire atomique 31 g/mol
Masse molaire moléculaire 124 g/mol
Le phosphore existe dans la nature à l’état de phosphate (gisement de phosphate tricalcique Ca3(PO4)2 également constituant
fondamental des os).

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
Le phosphore existe sous plusieurs formes.

2.1 Phosphore blanc


C’est la forme la plus répandue. C’est un solide blanc quand il est pur, plus généralement jaune ambré. Il est particulièrement
dangereux car spontanément inflammable à l’air vers 60° C et extrêmement toxique.
ͳ point de fusion : 44° C ;
ͳ densité : 1,8.

2.2 Phosphore rouge


C’est un mélange de polymère du phosphore qui se présente sous forme d’un solide rouge violacé et obtenu par chauffage
prolongé du phosphore blanc.
Il s’enflamme à l’air à 250° C.
Densité : 1,9 à 2,3.

2.3 Phosphore noir


Le phosphore noir est obtenu à partir du phosphore blanc par chauffage à pression élevée.
Il ne s’enflamme qu’à 400° C.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
Le phosphore blanc réagit vivement avec les oxydants :
ͳ il s’oxyde rapidement à l’air sec et s’enflamme spontanément à 60° C. La combustion devient éclatante dans l’oxygène
pur et donne de l’anhydride phosphorique.
P4 + 5 O2 ==> 2 P2O5
Cette réaction peut également se produire sous l’eau.
Le phosphore réagit vivement avec le chlore, les chlorates et les nitrates pour former des mélanges détonants.
Les mêmes réactions se font avec le phosphore rouge et le phosphore noir mais moins vivement.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 65


4. UTILISATION
ͳ fabrication de phosphates (engrais, détergents) et de pesticides ;
ͳ industrie de l’armement (pyrotechnie).

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
S’enflammant spontanément à l’air à température ordinaire, le phosphore réagit avec de nombreux composés, de manière
explosive.
Les agents d’extinction préconisés sont l’eau et le CO2.

5.2 Sur l'organisme


Le phosphore blanc est particulièrement toxique. L’absorption de plus de 1 g de phosphore blanc entraîne la mort 36 à
48 heures après l’ingestion.
Les vapeurs de phosphore en ignition sont irritantes pour l’organisme, et à faible concentration, celles-ci provoquent des
toux tenaces et des douleurs gastro-intestinales.
Les brûlures dues au phosphore sont toujours très graves.

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
Le phosphore blanc est également stocké sous l’eau. Les locaux doivent être ventilés, construits en matériaux incombustibles
et non chauffés.
Il est interdit de fumer dans les locaux de stockage.

6.2 Manipulation
Prévoir des effets de protection pour le personnel (gants, tabliers, bottes).
Prévoir des douches et des fontaines oculaires.

7. PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


ͳ en cas d’incendie, noyer à grande eau, en évitant de propager le sinistre par action des jets (le phosphore, vite
liquéfié, brûle sous l’eau) puis répandre du sable ou des produits inertes ;
ͳ en cas de contact cutané, laver immédiatement et de manière prolongée à l’eau, puis appliquer une solution de
sulfate de cuivre ;
ͳ en cas d’intoxication par inhalation, faire appel à un médecin.

66 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE SODIUM 5
1. CARACTÉRISTIQUES
Symbole de l’élément Na
Numéro atomique 11
Masse molaire atomique 23 g/mol
Le sodium est obtenu par électrolyse de la soude ou du chlorure de sodium fondu (sel marin ou sel gemme).

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ métal blanc mou ;
ͳ se volatilise au rouge vif ;
ͳ densité : 0,97 ;
ͳ point de fusion : 98° C.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ le sodium brûle dans l’oxygène avec une flamme jaune très caractéristique.
2 Na + ½ O2 ==> Na2O
ͳ ce métal réagit très violemment avec l’eau en dégageant de l’hydrogène (selon une réaction de type oxydo-réduction):
Na + H2O ==> NaOH + ½ H2
Ces 2 réactions obligent donc à conserver le sodium dans une huile ne contenant ni oxygène ni eau (huile minérale lourde).
Le sodium brûle également dans le chlore ou le brome, avec un fort dégagement de chaleur. La réaction est très vive
également avec les carbonates (carbonate de sodium par exemple Na2CO3).
Un mélange de sodium et d’anhydride carbonique solide explose au moindre choc, d’où l’interdiction absolue d’utiliser l’eau
ou le CO2 pour éteindre un feu de sodium.

4. UTILISATION
ͳ industrie métallurgique ;
ͳ fabrication de caoutchoucs synthétiques ;
ͳ employé comme déshydratant ;
ͳ circuit primaire de transmission de la chaleur dans les centrales nucléaires à surgénérateur (super phénix - réacteur
à neutrons rapides).

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Le sodium peut s’enflammer spontanément dans l’air humide. Ses caractéristiques chimiques excluent totalement l’utilisation
des extincteurs à eau, à mousse, à CO2.
Pour les feux localisés et de faible étendue, on peut employer du sable sec. Pour les feux plus importants, l’extinction,
toujours difficile, peut être obtenue en utilisant d’abord une matière inerte (soude sèche) destinée à refroidir le métal en
fusion, puis l’étouffer en le privant d’oxygène.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 67


5.2 Sur l'organisme
Les fumées sont très toxiques, le port de l’appareil respiratoire isolant est impératif.

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage et transport
En récipients métalliques, hermétiquement fermés, (le sodium est immergé dans une huile minérale lourde) stockés dans
des locaux ventilés, construits en matériaux incombustibles, et réservés exclusivement à cet usage.

6.2 Manipulation
ͳ ne jamais ouvrir de récipient à l’intérieur du local ;
ͳ ne jamais manipuler du sodium près d’une étendue d’eau.

7. PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


ͳ en cas d’incendie, respecter les principes d’emploi des produits extincteurs et prendre toutes dispositions pour
évacuer rapidement les occupants des locaux voisins ;
ͳ porter impérativement l’appareil respiratoire isolant ;
ͳ en cas d’inhalation de vapeurs toxiques, pratiquer l’oxygénothérapie et faire appel à un médecin.

8. EXERCICE
Quelle est la quantité (masse et volume) d’hydrogène dégagée lors de la réaction de 100 g de sodium sur un excès d’eau ?
L’hydrogène dégagé est enflammé dans l’air et provoque une explosion.
Quelle est la quantité de chaleur dégagée lors de la combustion ?
On donne les réactions :
Na + H2O ==> NaOH + 1/2 H2
H2 + 1/2 O2 ==> H2O
(Air )
Les masses atomiques :
Na = 23 g O = 16 g H=1g
La chaleur dégagée lors de la combustion d’une mole d’hydrogène : 238 kJ.
Solution :
Une mole de sodium donne une demi-mole d’hydrogène : (Remarque : par définition on devrait parler de “ dihydrogène ”,
or l’abus de langage veut que H2 soit appelé communément “hydrogène ” ).
Na + H2O ==> ½ H2 + NaOH
23 g ½ (2 x 1) g
100 g (2 x 1) x 100 = 4,35 g
2 x 23
La combustion d’une mole d’hydrogène dégage 238 kJ.
H2 + ½ O 2 ==> H2O + 238 kJ
2 g 238 kJ
4,35 g 4,35 x 238 = 517,65 kJ.
2
Si la totalité de l’hydrogène est brûlé en 10 s (temps raisonnable pour une explosion), on a une puissance développée :
517,65 x 103 = 51,8 Kw
10

68 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE MAGNÉSIUM 6
1. CARACTÉRISTIQUES
Symbole de l’élément Mg
Numéro atomique 12
Masse molaire atomique 24,3 g/mol

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ métal blanc d’argent, ductile, particulièrement léger ;
ͳ existe sous forme d’oxyde (magnésie), de carbonate (carbonate double de calcium et de magnésium ou dolomie),
de silicate ;
ͳ densité : 1,75 ;
ͳ point de fusion : 657° C.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ le magnésium présente une grande affinité pour l’oxygène. Il brûle dans l’air vers 670° C avec un éclat éblouissant
(photographie en lumière artificielle avec formation de magnésie – température de flamme 2 000° C)
Mg + ½ O2 ==> MgO
ͳ l’affinité du magnésium pour l’oxygène est telle qu’il réduit le monoxyde de carbone ou l’anhydride carbonique, dans
lesquels le magnésium continu à brûler
Mg + CO ==> MgO + C
2 Mg + CO2 ==> 2 MgO + C
ͳ le magnésium réduit également l’eau avec libération d’hydrogène. La réaction devient explosive vers 800° C.
Mg + H2O ==> MgO + H2

4. UTILISATION
ͳ industrie aéronautique (alliages ultra légers : magnalium, almélec) ;
ͳ industrie pharmaceutique (magnésie blanche) ;
ͳ industrie des ciments (silicate) ;
ͳ synthèses organiques (préparation des composés organomagnésiens) ;
ͳ industrie des poudres (photographie, feux d’artifices, bombes incendiaires).

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Le magnésium est dangereux principalement sous forme divisée (poudre ou copeaux).
Les poudres humides peuvent être le siège d’une combustion spontanée.
La poussière de magnésium, à la concentration de 20 g/m3, forme avec l’air un mélange explosif.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 69


5.2 Sur l'organisme
Le magnésium sous forme ionique est indispensable à la vie (processus de l’ossification, excitabilité neuro-musculaire) et les
sels de magnésium sont utilisés en médecine (aigreur d’estomac, antidote des acides, anticoagulant).
Cependant, les inhalations de vapeurs de ce métal, peuvent provoquer des intoxications se manifestant par la dépression
du système nerveux et du myocarde.
D’autre part, les projections de particules métalliques créent des lésions cutanées dont la guérison est très lente.

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
Dans un local spécial, construit en matériaux résistant au feu avec toiture légère et isolée.
La quantité du stockage (500 kg maximum) est limitée.

6.2 Manipulation
Les locaux contenant des poussières de magnésium exigent des installations de sûreté (chauffage par fluide uniquement,
installation électrique conforme).
Le personnel doit disposer d’appareils extincteurs à poudre spéciale et d’une réserve de sable sec (en récipients clos).

7. PRÉCAUTION À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


Les feux de magnésium sont redoutables : difficultés d’approche, risques d’explosion, extinction délicate.
Il ne faut employer ni de l’eau, ni la mousse, ni le CO2 ou les poudres au carbonate.
Certaines poudres spéciales donnent quelques résultats (mais uniquement sur des feux de faible étendue).
L’emploi de matières qui forment une couche imperméable à l’oxygène au-dessus du métal en fusion, comme le sable (silice)
et les silicates (talc), la magnésie et le graphite en poudre, est préconisé.

70 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LA FONCTION ACIDE EN CHIMIE
MINÉRALE 7
1. NOTION D’ION
1.1 Définition
Un ion est un atome ou molécule ayant gagné (alors chargé(e) négativement) ou perdu (alors chargé(e) positivement) un ou
plusieurs électrons. Sa charge peut donc être respectivement négative ou positive.

1.2 Exemples
1.21 l’acide chlorhydrique gaz
La dissolution du gaz acide chlorhydrique (HCl) dans l’eau, rend celle-ci conductrice du courant. Le courant est transporté
dans la solution par les ions, porteurs des charges électriques.
Cette solution contient les ions :
ͳ hydrogène : H+, c’est un atome d’hydrogène qui a perdu un électron. En réalité, il se fixe avec une molécule d’eau et
donne donc la molécule H3O+ (ion hydronium) ;

H H+ H2

ͳ chlorure : Cl-, c’est un atome de chlore qui a gagné un électron.

Molécule de
dichlore
CL2

Atome de Ion chlorure


chlore CL-
Z = 17

BSP 740.2 - T2 - Chimie 71


Les ions H+ et Cl- sont en nombre égaux afin d’assurer la neutralité électrique du milieu. Les charges sont équilibrées lorsqu’il
y a autant de charges positives et/ou négatives avant la réaction qu’après.
HCl ==> H+ + Cl-
Avant dissolution, on a une forme moléculaire, après dissolution, on observe une forme ionique (c’est la ionisation).

1.22 Soude
De même la soude (NaOH), dissoute dans l’eau, rend celle-ci conductrice du courant ; c’est à dire que dans l’eau, la soude
prend une forme ionique contenant des ions Na+ (sodium) et OH- (hydroxyde).
NaOH ==> Na+ + OH-

Atome de Ion Ion


sodium sodium hydroxyde
Z = 11 Na+ OH-

2. FONCTION ACIDE EN CHIMIE MINÉRALE


2.1 Définition
Les acides sont des composés capables de libérer des ions H+ (appelés également protons) en solution.
Ces ions sont responsables du caractère acide.
Ces atomes contenus dans la molécule peuvent être substitués par un ion métallique.
Il existe 2 groupes d’acides :

2.11 Les Hydracides


Les hydracides sont des acides formés par un ou plusieurs atomes d’hydrogène et un métalloïde (un métalloïde est un corps
simple non métallique ; exemples : l’oxygène, le soufre, le chlore, l’azote. Ils sont mauvais conducteurs de la chaleur et de
l’électricité).
Pour nommer un hydracide, on fait suivre le nom du métalloïde de la terminaison hydrique :
ͳ acide chlor-hydrique ==> H-Cl ;
ͳ acide fluor-hydrique ==> H-F.

2.12 Les Oxacides


Les oxacides sont des acides formés par un ou plusieurs atomes d’hydrogène, un métalloïde et de l’oxygène.
Pour les nommer :
ͳ s’il n’en existe qu’un, on se sert de la terminaison ique :
▪ acide carbonique H2CO3
ͳ s’il en existe 2, on désigne le moins oxygéné par la terminaison eux et le plus oxygéné par la terminaison ique :
▪ acide sulfureux H2SO3 2 H+ + SO32-
▪ acide sulfurique H2SO4 2 H+ + SO42-

72 BSP 740.2 - T2 - Chimie


ͳ on peut remarquer que la terminaison eux ou ique dépend du degré d’oxydation de la molécule ;
ͳ s’il en existe plus que 2, on les désigne en faisant précéder le nom de certains d’entre-eux par les préfixes hypo (sous)
ou per (sur) :
▪ acide hypochloreux HClO ==> H+ + ClO-
▪ acide chloreux
▪ acide chlorique
HClO2
HClO3
==>
==>
H+ + ClO2-
H+ + ClO3-
3
▪ acide perchlorique HClO4 ==> H+ + ClO4-
4
2.2 Les bases - définition
Les bases sont des corps capables de libérer des ions OH- (en solution) ou capable de capter des ions H+ (en solution).
Exemple : La soude
5
NaOH ==> Na+ + OH-
Ce sont en fait les ions OH- qui sont responsables du caractère basique. 6
3. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES ACIDES 7
3.1 Action des acides sur les bases
La solution d’acide chlorhydrique contient les ions : 8
HCl ==> (H+ + Cl-)
La solution de soude contient les ions : 9
NaOH ==> (Na+ + OH-)
On observe donc la réaction :
(H+ + Cl-) + (Na+ + OH-) ==> (Na+ + Cl-) + (H+ + OH-) 10
et (H+ + OH-) ==> H2O
On a donc globalement : 11
HCl + NaOH ==> NaCl + H2O
NaCl est le sel de cuisine bien connu mais on peut obtenir d’autres sels à partir d’autres acides ou d’autres bases :
2 HNO3 + Ca(OH)2 ==> Ca(NO3)2 + 2 H2O
12
Acide nitrique Chaux éteinte Nitrate de calcium
Le nitrate de calcium est le salpêtre des murs en pierre à plâtre. Ce sel était utilisé autrefois dans la fabrication de la poudre 13
noire (poudre à canon).
La réaction est résumée par :
acide + base ==> sel + eau
14
3.2 Action d'un acide sur un oxyde métallique (oxyde cuivrique CuO)
Les ions H+ et Cl- sont en solution :
15
HCl ==> H+ + Cl-
Les ions H+ attaquent l’oxyde pour donner les ions cuivriques et de l’eau : 16
2 (H+ + Cl-) + CuO ==> Cu2+ + 2 Cl- + H2O
L’ensemble Cu2+ + 2 Cl- forme le chlorure cuivrique : 17
Cu2+ + 2 Cl- ==> CuCl2
Globalement, la réaction est :
2 HCl + CuO ==> CuCl2 + H2O 18
Ce qui se résume par :
acide + oxyde ==> sel + eau 19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 73
3.3 Action des acides sur les sels
3.31 Acide chlorhydrique et nitrate de potassium
Les réaction de mises en solution sont les suivantes :
HCl ==> H+ + Cl-
KNO3 ==> K+ + NO3-
Le mélange d’ions obtenu est :
H+, Cl-, K+, NO3-
Le même mélange est obtenu en partant de l’acide nitrique et du chlorure de potassium :
HNO3 ==> H+ + NO3-
KCl ==> K+ + Cl-
Il n’y a donc pas de réaction entre un acide et un sel.

3.32 Acide chlorhydrique et sulfure de sodium


HCl ==> H+ + Cl-
Na2S ==> 2 Na+ + S2-
L’ion sulfure capte des H+ pour former l’hydrogène sulfuré H2S qui se dégage :
2 (H+ + Cl-) + (2 Na+ + S2-) ==> 2 (Na+ + Cl-) + H2S
Il y a réaction parce que l’un des produits formés est volatil (H2S est gazeux). Les sels d’acides volatils (sulfure par exemple)
sont décomposés par des acides moins volatils.

3.33 Acide chlorhydrique et nitrate d’argent


HCl ==> H+ + Cl-
AgNO3 ==> Ag+ + NO3-
Il y a formation d’un composé insoluble :
(H+ + Cl-) + (Ag+ + NO3-) ==> (H+ + NO3-) + AgCl
Il y a réaction parce que l’un des produits formés est insoluble (AgCl précipite sous forme d’un solide blanc).

3.4 Action de l'ion H+ sur un métal (zinc)


Les ions H+ de la solution acide (HCl ==> H+ + Cl-) réagissent sur le zinc.
2 (H+ + Cl-) + Zn ==> (Zn2+ + 2 Cl-) + H2
L’ensemble (Zn2+ + 2 Cl-) forme le chlorure de zinc :
(Zn2+ + 2 Cl-) ==> ZnCl2
On a donc globalement :
2 HCl + Zn ==> ZnCl2 + H2
résumé par :
acide + métal ==> sel + hydrogène
De la même façon, on a les réactions avec le fer ou en changeant d’acide (acide sulfurique par exemple) :
H2SO4 ==> 2 H+ + SO42-
(2 H+ + SO42-) + Fe ==> (Fe2+ + SO42-) + H2
globalement :
H2SO4 + Fe ==> FeSO4 + H2

74 BSP 740.2 - T2 - Chimie


3.5 Ce qu'il faut retenir
Acide + Base ==> Sel + Eau
Acide + Oxyde ==> Sel + Eau


Acide + Métal
Acide + Sel
==>
==>
Sel + Hydrogène
Acide volatil + Sel
3
ou
Acide + Sel insoluble
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 75
L’ACIDE CHLORHYDRIQUE 8
1. CARACTÉRISTIQUES
Écriture de la molécule HCl

2. PROPRIÉTES PHYSIQUES
ͳ l’acide chlorhydrique est une solution de chlorure d’hydrogène. À l’état gazeux, celui-ci est incolore, suffocant, à
saveur acide, plus lourd que l’air ;
ͳ le gaz chlorhydrique est soluble dans un certain nombre de solvants organiques et minéraux (acétone, alcool) mais
surtout dans l’eau (l’eau en dissout 500 fois son volume) avec un dégagement de chaleur important ;
ͳ au contact de l’air humide, il forme un brouillard épais et acide ;
ͳ densité : 1,27.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ à température élevée, le chlorure d’hydrogène peut se décomposer :
2 HCl ==> H2 + Cl2 ;
ͳ les solutions aqueuses d’acide chlorhydrique attaquent les métaux (sauf les métaux précieux) en libérant de
l’hydrogène, d’où des problèmes de stockage :
2 HCl + Fe ==> FeCl2 + H2
le stockage se fait dans des récipients en acier ébonité ou caoutchouté, ou en verre (protégé par une enveloppe
métallique spécialement conçue).

4. UTILISATION
ͳ fabrication d’engrais ;
ͳ industrie métallurgique (décapage des métaux) ;
ͳ industries des matières plastiques et des colorants ;
ͳ industrie pharmaceutique.

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Le gaz chlorhydrique est ininflammable et inexplosible ; toutefois, du fait de son action corrosive sur les métaux,
qui s’accompagne d’un dégagement d’hydrogène, il peut être à l’origine d’incendies et d’explosions (l’hydrogène est
particulièrement inflammable et forme avec l’air des mélanges explosibles : limites entre 4 et 75 % en volume).

5.2 Sur l'organisme


Les vapeurs d’acide, en faible concentration (7 mg/m3), irritent les muqueuses oculaires et respiratoires.
En solution (variable avec la concentration), l’acide provoque des brûlures graves sur la peau. Les séquelles oculaires sont
toujours très graves.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 77


6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
ͳ à l’abri de la lumière, de la chaleur et de substances inflammables, dans des locaux bien ventilés à sol cimenté, et
possédant une installation électrique du type étanche ;
ͳ des dispositifs permettant de neutraliser des fuites éventuelles seront prévus.

6.2 Manipulation
ͳ mettre à la disposition du personnel des vêtements de protection (lunettes, gants, bottes en caoutchouc) ;
ͳ prévoir l’installation de douches et de fontaines oculaires.

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


7.1 Écoulement ou fuite
ͳ ne pénétrer dans la zone contaminée que porteur de l’appareil respiratoire isolant ;
ͳ ne jamais essayer de diluer un acide, les quantités mise en jeux sont trop importante : un litre d’acide concentré
nécessite cent million de litres d’eau avant qu’il ne soit suffisamment dilué pour envisager son évacuation par les
égouts (selon les normes sanitaires).

7.2 Incendie
Refroidir les récipients exposés.

7.3 Action sur l'organisme


ͳ en cas de projections oculaires, laver immédiatement à grande eau (pendant 15 minutes au moins) ;
ͳ en cas de projections cutanées, procéder de même après s’être débarrassé des vêtements souillés s’il y a lieu ;
ͳ en cas d’inhalation, pratiquer l’oxygénothérapie et contacter d’urgence un médecin ;
ͳ en cas d’ingestion accidentelle, ne jamais faire boire ni faire vomir et contacter d’urgence un médecin.

78 BSP 740.2 - T2 - Chimie


L’ACIDE SULFURIQUE 9
1. CARACTÉRISTIQUES
Écriture de la molécule H2SO4
C’est un diacide car il est capable de libérer 2 ions H+.
Nom commun : vitriol.

2. PROPRIÉTES PHYSIQUES
Pur, il se présente sous la forme d’un liquide jaunâtre, inodore, à consistance sirupeuse.
À partir de 30° C, il émet des vapeurs blanches piquantes.
Densité : 1,8.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ le point d’ébullition se situe vers 290° C et l’acide se décompose en anhydride sulfurique et en eau (l’ébullition de
H2SO4 correspond à sa décomposition).
H2SO4 ==> SO3 + H2O
ͳ l’acide sulfurique réagit violemment (risque d’explosion) avec les métaux en poudre ;
ͳ si l’on verse de l’eau sur l’acide sulfurique concentré, il se forme de violentes projections d’acide. Ce phénomène est
dû à la très grande quantité de chaleur dégagée par la dilution de l’acide sulfurique et qui élève la température de
l’eau jusqu’à l’ébullition qui provoque des projections par l’éclatement des bulles ;

H2O H2SO4

concentré

H2SO4 H2O
concentré

NE JAMAIS DONNER D'EAU À UN ACIDE


ͳ ceci est valable pour tous les acides (HCl, HNO3, etc.) ;
ͳ les principaux métaux sont attaqués par l’acide sulfurique avec dégagement d’hydrogène (l’acide dilué est sans action
sur le plomb) ;
ͳ le stockage s’effectue généralement dans des récipients en acier ou en verre protégés à l’extérieur par une enveloppe
métallique ;
ͳ l’acide sulfurique est un déshydratant très puissant (un morceau de sucre, un morceau de bois, une toile de coton
sont transformés en charbon, par l’acide sulfurique concentré).
C6H12O6 + H2SO4 ==> 6 C + H2SO4 + 6 H2O
sucre acide sulfurique charbon acide sulfurique
concentré dilué

BSP 740.2 - T2 - Chimie 79


4. UTILISATION
ͳ fabrication d’engrais (superphosphates) ;
ͳ industrie des textiles artificiels ;
ͳ industrie du pétrole ;
ͳ fabrication de produits chimiques.

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Composé ininflammable et inexplosible, l’acide peut, en raison de son action corrosive sur les métaux, être à l’origine
d’incendies et d’explosions.
Ces risques subsistent en présence de matières organiques oxydables (textiles, peau, etc.).

5.2 Sur l'organisme


Les vapeurs, à faible concentration (1 mg/m3) provoquent des irritations respiratoires graves, pouvant aller jusqu’à l’œdème
du poumon. Les premiers symptômes sont observés dès la concentration de 0,35 mg/m3 en intoxication instantanée.
Les solutions, même diluées, provoquent des brûlures cutanées et des lésions oculaires avec séquelles (c’est essentiellement
le fort pouvoir déshydratant de l’acide sulfurique qui est dangereux).

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
À l’abri de la lumière et de toute source d’ignition, dans les locaux ventilés, à sol cimenté et aménagé en cuvette étanche ;
l’éclairage électrique doit être de type étanche.

6.2 Manipulation
ͳ interdire de fumer ;
ͳ fournir au personnel des vêtements de protection ;
ͳ pour diluer de l’acide concentré, ne jamais verser l’eau sur l’acide, mais verser l’acide sur l’eau ;
ͳ prévoir l’installation de douches, fontaines oculaires et postes d’eau à grand débit.

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


7.1 Fuite
ͳ ne pénétrer dans la zone dangereuse que porteur de l’appareil respiratoire isolant ;
ͳ répandre du sable, du gravier, des cendres (ne jamais utiliser de chiffons ou de sciure de bois : déshydratation et
risque d’incendie par échauffement).

7.2 Incendie
ͳ ne jamais projeter d’eau immédiatement. Recourir d’abord aux produits cités plus haut.

7.3 Sur l'organisme


ͳ laver immédiatement et à grande eau les projections cutanées ou oculaires ;
ͳ en cas d’inhalation, pratiquer l’oxygénothérapie, contacter d’urgence un médecin ;
ͳ en cas de projection cutanée ou oculaire, laver immédiatement à grande eau et contacter un médecin.

80 BSP 740.2 - T2 - Chimie


8. EXERCICES
8.1 Exercice 1
L’acide sulfurique est fabriqué par oxydation du soufre par l’oxygène en 2 étapes selon les réactions :
(1) S + O2 ==> SO2 3
(2) SO2 + 1 O2 ==> SO3
2
L’anhydride sulfurique SO3 est ensuite mis en contact avec de l’eau en fines gouttelettes pour former l’acide sulfurique :
4
SO3 + H2O ==> H2SO4
Une petite unité fabrique environ 65 t/jour d’acide sulfurique ; Combien faut-il de soufre pour fabriquer une telle quantité ? 5
Combien d’eau est-il nécessaire d’utiliser ?
Soit les masses molaires atomiques : S = 32 g
Solution :
O = 16 g H=1g
6
Une mole de soufre réagit pour former une mole d’acide sulfurique :
S ==> H2SO4 7
32 g ==> (2 x 1) + 32 + (4 x 16) = 98 g


32 x 65 x 10
98
6
(65 x 106 g = 65 t) 8
= 21,2 x 106 g ==> = 21,2 t/jour
De la même façon, il faut une mole d’eau pour former une mole d’acide :
9
H2O ==> H2SO4
(2 x 1) + 16 = 18 g 98 g 10
18 x 65 65 t
98
= 11,95 t/jour ==> 12 t
11
8.2 Exercice 2
12
Dans une unité de production d’acide sulfurique, une grande quantité d’acide concentré chaud se répand sur des structures
métalliques, dans un espace clos de dimensions approximatives 4 x 5 x 3 m.
L’acide attaque alors le fer des structures en dégageant du gaz SO2. 13
Quelle quantité de fer (en masse et volume) aura été attaquée quand l’atmosphère deviendra toxique (0,003 mg/l de SO2
dans l’air) ? Quand l’atmosphère deviendra-t-elle mortelle (9 mg/l de SO2 dans l’air) ?
On donne la réaction d’attaque :
14
6 H2SO4 + 2 Fe ==> 6 H2O + Fe2(SO4)3 + 3 SO2
Les masses atomiques :
15
Fe = 56 g S = 32 g O = 16 g H=1g
la masse volumique du fer : 16
ρ = 7,8 g/cm3
Solution : 17
L’ambiance deviendra toxique pour une concentration de 0,003 mg/l, il faut donc une quantité de SO2 dégagée :
0,003 x
mg/l
4 x 5 x 3 x
m3
1 000 = 180 mg
18

La dose mortelle sera atteinte avec 9 x 4 x 5 x 3 x 1 000 = 540 000 mg = 540 g
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 81
Pour former 3 moles de SO2, il faut attaquer 2 moles de fer.
6 H2SO4 + 2 Fe ==> 6 H2O + Fe2(SO4)3 + 3 SO2
2 x 56 3 x [32 + (2 x 16)] = 3 x 64 g
2 x 56 x 180 (180 mg) = 105 mg
3 x 64
Il suffit d’attaquer 105 mg de fer (soit environ 0,1 g) pour que l’atmosphère devienne toxique.
Pour une atmosphère mortelle, il faut :
2 x 56 x 540 correspondant à 540 g soit 315 g de fer
3 x 64
Ce qui correspond à un volume de fer de :
V = m = 315 = 40,3 cm3
p 7,8

82 BSP 740.2 - T2 - Chimie


L’ACIDE NITRIQUE 10
1. CARACTÉRISTIQUES
Formule de l’élément HNO3

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ l’acide nitrique concentré est un liquide incolore, corrosif, d’odeur suffocante caractéristique ;
ͳ émet des fumées blanches abondantes au contact de l’air humide (acide nitrique fumant = acide nitrique pur) ;
ͳ densité : 1,5.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
Sous l’influence de la lumière ou d’une élévation de température, l’acide se décompose :
4 HNO3 ==> 4 NO2 + O2 + 2 H2O
Acide nitrique Peroxyde d’azote
D’où le risque d’éclatement des conteneurs en cas d’incendie et d’intoxication.
L’acide nitrique ne donne pas de dégagement d’hydrogène à la cathode lors d’une électrolyse, mais il donne des vapeurs
nitreuses (mélanges de divers oxydes d’azote).
L’acide nitrique attaque pratiquement tous les métaux (sauf l’or et le platine). La réaction varie avec la nature du métal et la
concentration de l’acide, sans donner de dégagement d’azote.
Avec certains métaux comme le sodium ou le potassium, la réaction est violente et s’accompagne d’un dégagement d’azote.
Stockage : suivant les concentrations et les quantités, il s’effectue dans des récipients en acier inoxydable, en verre protégé
par une enveloppe métallique extérieure ou en aluminium (il se forme une couche d’oxyde d’aluminium inattaquable après
la première mise en contact avec l’acide nitrique fumant).
L’acide nitrique est un acide oxydant qui peut provoquer l’inflammation de certains matériaux combustibles (bois, coton,
papier, produits organiques, ...).

4. UTILISATION
ͳ fabrication d’engrais (première utilisation) ;
ͳ fabrication d’explosifs :
▪ avec le phénol ==> trinitrophénol (MÉLINITE),
▪ avec le toluène ==> trinitrotoluène (TNT),
▪ avec la glycérine ==> nitroglycérine (DYNAMITE) ;
ͳ industrie métallurgique (affinage, photogravure) ;
ͳ industrie textile (teintures et colorants) ;
ͳ industrie pharmaceutique.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 83


5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
L’acide nitrique est ininflammable et inexplosible mais, sous forme concentré, il peut enflammer spontanément certaines
matières organiques comme le bois ou l’essence de térébenthine.

5.2 Sur l'organisme


En solution, l’acide entraîne des lésions de la peau, des muqueuses et des yeux. Sous forme de vapeurs, des intoxications
aiguës sont à craindre à la suite d’inhalation (troubles respiratoires, larmoiement puis évolution possible vers l’œdème aigu
du poumon).

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
ͳ dans des récipients soigneusement fermés, à l’abri de la lumière et de la chaleur ;
ͳ les locaux de stockage doivent être bien ventilés, à sol cimenté, et dotés de dispositifs permettant de retenir et
neutraliser l’écoulement d’acide provenant de fuites éventuelles.

6.2 Manipulation
ͳ ventiler convenablement les locaux ;
ͳ mettre à la disposition du personnel des vêtements de protection (lunettes, gants, tabliers) ;
ͳ prévoir des douches et des fontaines oculaires.

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


7.1 Écoulement ou fuite
ͳ arrêter la fuite si on peut le faire sans risque ;
ͳ ne pénétrer dans la zone contaminée qu’équipé de l’appareil respiratoire isolant ;
ͳ laver les lieux à grande eau.

7.2 Incendie
En cas d’incendie provoqué par un écoulement accidentel, attaquer le sinistre en refroidissant les récipients s’ils sont
exposés ; porter l’appareil respiratoire isolant.

7.3 Action sur l'organisme


ͳ en cas d’accident par projections oculaires, laver immédiatement à grande eau pendant 15 minutes au moins ;
ͳ en cas d’accident par projections cutanées, se débarrasser s’il y a lieu des vêtements souillés, laver à grande eau ;
ͳ en cas d’inhalation, même bénigne, pratiquer l’oxygénothérapie en attendant l’arrivée du médecin.

84 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LA SOUDE CAUSTIQUE 11
1. CARACTÈRISTIQUES
Formule de la molécule NaOH (hydroxyde de sodium)

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ corps solide, blanc, translucide, très soluble dans l’eau (la dissolution s’accompagne d’un important dégagement de
chaleur pouvant aller jusqu’à l’ébullition de la solution) ;
ͳ les solutions aqueuses sont incolores et transparentes ;
ͳ densité : 2,1.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ la soude est très hygroscopique (capte l’eau atmosphérique) ;
ͳ la soude est utilisée en laboratoire pour éliminer le dioxyde de carbone :
NaOH + CO2 ==> NaHCO3
(gaz) (bicarbonate de sodium)

Air + CO2 Air épuré

Soude
NaOH

ͳ en présence d’eau, la soude réagit avec les nitroparaffines en donnant des sels explosibles ;
ͳ certains métaux (zinc, aluminium, et leurs alliages légers) sont attaqués par la soude et donnent un dégagement
d’hydrogène :
Al + NaOH + H2O ==> AlO2Na + 3/2 H2
Les récipients de stockage de la soude caustique sont donc en fer.

4. UTILISATION
ͳ industrie des textiles artificiels (rayonne, fibranne) ;
ͳ fabrication de cellophane ;
ͳ raffinage du pétrole (industrie des savons, détergents) ;
ͳ fabrication de produits chimiques (phosphates).

BSP 740.2 - T2 - Chimie 85


5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
La soude et ses solutions aqueuses ne sont pas inflammables.

5.2 Sur l'organisme


La soude caustique est un produit corrosif susceptible de provoquer des brûlures cutanées (dermites), des lésions oculaires
(avec séquelles graves) et digestives (stomalites).

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
Dans des récipients soigneusement fermés, dans des locaux aérés, à l’abri de l’humidité et des acides, formant cuvette
étanche.

6.2 Manipulation
ͳ prévoir des vêtements de protection pour le personnel ;
ͳ prévoir l’installation de douches et de fontaines oculaires.

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


Au point de vue médical :
ͳ en cas de projections sur l’épiderme, laver immédiatement à grande eau pendant 15 minutes au moins (se débarrasser
des vêtements souillés) ;
ͳ en cas de projections oculaires, laver également à grande eau ;
ͳ en cas d’ingestion, ne pas faire vomir, ne pas faire boire, contacter d’urgence un médecin ;
ͳ dans tous les cas, faire appel à un médecin.

8. EXERCICE
Quelle quantité de soude faut-il pour neutraliser la totalité des 65 t d’acide sulfurique?
Combien en faudrait-il si on utilisait du carbonate de sodium ?
Solution :
H2SO4 + 2 NaOH ==> Na2SO4 + 2 H2O
98 g 2 x (23 + 16 + 1) = 2 x 40 g
65 t/jour 2 x 40 x 65
98
= 53,06 t
= 53 t
H2SO4 + Na2CO3 ==> CO2 + Na2SO4 + H2O
98 g (23 x 2) + 12 + (3 x 16) = 106 g
65 t/jour 106 x 65 = 70,t
98

86 BSP 740.2 - T2 - Chimie


3
4

PARTIE 4 5
6
7
8

CHIMIE 9
10

ORGANIQUE 11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 87
LES GÉNÉRALITÉS 1
1. DÉFINITION
Pendant longtemps, la chimie organique a été l’étude de la composition, de la structure et des propriétés des substances
extraites des tissus animaux ou végétaux.
Depuis la synthèse de l’urée en 1828 par WÖHLER1,la chimie organique est devenue la science qui étudie et synthétise les
composés du carbone.
L’étude d’une molécule organique se fait en plusieurs étapes :
ͳ l’isolement et la purification de la substance ;
ͳ l’analyse qualitative qui consiste en la recherche des éléments constitutifs ;
ͳ l’analyse quantitative qui est la détermination des proportions respectives des éléments de la substance ;
ͳ l’analyse structurale permettant de déterminer la forme géométrique de la molécule, la disposition des atomes au
sein de celle-ci et l’emplacement des liaisons entre les atomes ;
ͳ l’étude n’est vraiment complète que lorsque l’on sait préparer et synthétiser la molécule à partir de molécules plus
petites, c’est tout l’art du chimiste.

2. MÉTHODE SIMPLE D’ANALYSE QUANTITATIVE


2.1 Principe
Cette méthode repose sur le fait que pratiquement, toute substance organique peut présenter une combustion complète
dans certaines conditions :
Une masse connue du produit à analyser est mélangée à de l’oxyde cuivrique CuO en poudre. Ce mélange est chauffé dans
un tube en verre et on recueille les produits de la combustion dans une série de tubes en U :
ͳ des tubes remplis de ponce sulfurique qui absorbe la vapeur d’eau ;
ͳ des tubes contiennent de la potasse qui absorbe le gaz carbonique ;
ͳ à la sortie, l’azote est recueilli dans une cuve à eau.

Four

H2

CuO + Composé
à analyser

H2SO4 KOH

1 Chimiste allemand (1800-1882).

BSP 740.2 - T2 - Chimie 89


On observe les réactions simples suivantes :
ͳ combustion :
CxHyOzNt + (y/2 + 2x - z) CuO ==> y/2 H2O + x CO2 + (y/2 + 2x - z) Cu + t/2 N2
ͳ absorption de l’eau par la ponce sulfurique :
H2 SO4 + H2O ==> (H2 SO4, H2 O)
ͳ absorption du dioxyde de carbone par la potasse :
2 KOH + CO2 ==> K2 CO3 + H2 O
La quantité de CO2 mesurée par l’augmentation de poids du tube de potasse donne la quantité de carbone de l’échantillon.
La quantité d’eau, estimée par l’augmentation de poids du tube de ponce sulfurique, donne la quantité d’hydrogène de
l’échantillon.
La quantité d’azote est mesurée directement par le volume de gaz accumulé dans la cuve à eau.
La quantité d’oxygène est mesurée par différence.
Le pourcentage de chacun des éléments (C, H, N, O) dans l’échantillon, est alors calculé.
Les résultats de l’analyse quantitative (détermination des proportions respectives des éléments dans la substance) ne
suffisent pas pour décrire complètement un corps pur. Il faut connaître, au moins d’une manière approchée, sa masse
molaire moléculaire. Alors, seulement, peut-être précisée la constitution de la molécule concernée (formule brute).
La mesure de la densité de vapeur du composé permet de connaître la masse molaire moléculaire par la relation M = 29 d. Cette
méthode n’est pas toujours possible car certains corps se décomposent avant d’obtenir la vapeur. Ainsi le sucre ordinaire
n’est pas vaporisable et la recherche de sa masse molaire moléculaire nécessite l’utilisation de méthodes plus complexes
(cryoscopie par exemple dans le cas du sucre : la cryométrie consiste à mesurer la différence de température existant entre
la température de congélation commençante d’un solvant et celle d’une solution du composé étudié dans le même solvant).

2.2 Exemplaires numériques


2.21 Cas du sucre ordinaire
L’analyse quantitative permet de déterminer les proportions en masse des éléments constitutifs du sucre ordinaire :
ͳ carbone : 42,10 % ;
ͳ hydrogène : 6,44 % ;
ͳ oxygène : 51,46 %.
La masse molaire déterminée par cryoscopie est de 342 g.
La formule du composé est de la forme :
CxHyOz
x, y et z sont des nombres entiers liés par la loi des proportions définies :
12 x = 1 y = 16 z = 12 x + 1 y + 16 z = 12 x + y + 16 z
42,10 6,44 51,46 42,10 + 6,44 + 51,46 100
12 x + y + 16 z donne la masse molaire, donc : 12 x + y + 16 z = 342
Soit l’écriture :
12 x = 342 d’où x = 11,99
42,10 100
1 y = 342 y = 22,02
6,44 100
16 z = 342 z = 10,99
51,46 100
x, y et z étant des nombres entiers, le sucre a pour formule brute : C12H22O11 (glucose).

90 BSP 740.2 - T2 - Chimie


2.22 Autre exemple
0,184 g d’un composé organique contenant exclusivement du carbone, de l’hydrogène et de l’oxygène, est brûlé dans un tube.
Les gaz provenant de la combustion passent dans un tube en U contenant de la ponce sulfurique, puis dans un barboteur
contenant de la potasse caustique.
L’opération terminée, on constate une augmentation du poids du tube en U de 0,217 g et une augmentation du poids du 3
barboteur à potasse de 0,351 g.
La densité de vapeur est de 1,6. Quelle est la formule la plus simple du corps analysé ?
Solution :
4
(x + y- z) O2 + CxHyOz ==> x CO2 + y H2O
4 2 5
La ponce sulfurique absorbe l’eau.
La potasse absorbe le gaz carbonique.
6
0,217 g d’eau contient 0,217 x 2 = 0,024 g d’hydrogène.
18

0,351 g de gaz carbonique contient 0,351 x 12 = 0,096 g de carbone.


44
7
La masse d’oxygène est donnée par différence :
0,184 - 0,024 - 0,096 = 0,064 g 8
Il est possible de calculer les pourcentages de chaque élément dans l’échantillon ou bien d’écrire directement :


12 x = y = 16 z =
0,096
12 x + y + 16 z
0,024 0,064 0,096 + 0,024 + 0,064
= 12 x + y + 16 z
0,184
9
La masse molaire M est donnée par :
10
M = 29 x d = 29 x 1,6 = 46,4
12 x = 46,4
0,096 0,184
x = 2,01
11
y = 46.4 y = 6,05
0,024 0,184
16 z = 46.4 z=1
12
0.064 0.184
Soit la formule brute :
C2H6O (c’est éthanol ou alcool éthylique : CH3–CH2–OH
13
ou l’éther méthylique CH3–O–CH3).
14
3. PRINCIPALES FONCTIONS ORGANIQUES
L’arrangement des atomes d’une molécule détermine ses propriétés chimiques. La fonction organique est le nom donné à
un groupement particulier d’une partie de la molécule :
15
ͳ lorsque la molécule n’est constituée que de carbone et d’hydrogène, c’est un hydrocarbure (voir les chapitres
suivants) ; 16
ͳ lorsque la molécule contient du carbone, de l’hydrogène et de l’oxygène, ce sont les fonctions :
▪ alcool (alcool éthylique par exemple qui est l’alcool des boissons) ;
17
▪ aldéhyde (tel que le formol, employé comme désinfectant et comme conservateur des tissus en laboratoire,
d’autres aldéhydes sont souvent utilisés en parfumerie) ;
▪ acide organique (le plus connu est l’acide acétique, que l’on trouve dans le vinaigre) ; 18
▪ cétone (la plus légère des cétones est l’acétone, utilisé fréquemment comme solvant) ;
▪ phénol (un des phénols, que tout le monde connaît, est l’acide salicylique dont l’un des dérivés est l’aspirine : acide
acétylsalicylique) ;
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 91
▪ éther (l’éther le plus connu est l’éther éthylique utilisé le siècle dernier comme désinfectant ou solvant) ;
ͳ lorsque la molécule ne comporte que carbone, hydrogène et azote, ce sont entre autres les fonctions :
▪ amine (une amine bien connue est l’aniline, très utilisée comme matière de base pour la synthèse des colorants
artificiels) ;
▪ nitrile (le premier des nitriles est l’acide cyanhydrique, les autres composés nitriles présentent généralement une
forte toxicité. Ce sont néanmoins des intermédiaires fréquemment utilisés en synthèse pharmaceutique) ;
ͳ lorsque les molécules présentent les quatre éléments : carbone, hydrogène, oxygène, azote, on peut avoir en
particulier les fonctions amides et amines (présentes en particulier dans les protéines et les enzymes qui assurent
les fonctions des organismes vivants).
Dans les grandes molécules de synthèse, plusieurs des fonctions sont présentes simultanément. Mais ces molécules sont
souvent fabriquées en quantités modestes n’entraînant généralement que des dangers localisés mais surtout spécifiques en
fonction des produits. Il n’est donc pas question de les étudier ici.
En revanche, les composés hydrocarbonés sont des produits industriels fabriqués en très grandes quantités et présentent
donc des dangers en conséquence.

92 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LA FONCTION HYDROCARBURE 2
1. DÉFINITION
Les hydrocarbures ou carbures d’hydrogène sont des molécules constituées uniquement de carbone et d’hydrogène.
Ils se présentent sous 3 formes physiques à la température ambiante :
ͳ gazeuse : méthane, butane, propane, “ éthylène ”, “ acétylène ”, etc. ;
ͳ liquide : benzène, hexane, octane, etc. ;
ͳ solide : paraffine, naphtaline.
En raison de leur composition chimique (carbone et hydrogène), les hydrocarbures sont combustibles et donnent en brûlant,
du dioxyde de carbone et de l’eau.

CxHy + (x + y ) O2 ==> x CO2 + y H2O


⁴ ²
Le carbone peut former 4 liaisons avec d’autres atomes (hydrogène, oxygène, azote, etc.) ; le carbone est de valence 4, il
établit toujours quatre liaisons. L’hydrogène est de valence 1, l’oxygène de valence 2, l’azote de valence 3, ils peuvent former
respectivement 1, 2 et 3 liaisons).

H H H H H

Méthane H C H Éthane H C C H Éthylène C C


(alcane) (alcane) (alcène)
H H H H H
(Chaque trait représente une liaison entre 2 atomes).

2. HYDROCARBURES SATURÉS OU ALCANES


La formule générale de ces composés est CnH2n+2 : chaque carbone est lié à 4 atomes.
La distribution des pétroles fournit un grand nombre de ces hydrocarbures :

Produits Utilisation
- gaz - chauffage, liquéfaction pour vente (butane
PRODUITS
- benzine - dissolvant
légers
- essences - chauffage, dégraissage, moteurs à explosion
- white-spirit - peinture, vernis
PRODUITS
- kérosène - éclairage, chauffage, moteurs
moyens
- gasoil - moteur type diesel
- huiles de garissage - mécanique et industrie
PRODUITS - huiles de vaseline - pharmacie
lourds - parraffine - isolants électriques, bougies
(résidu fuel-iol) - brai de pétrole - enduits, revêtements des routes
- coke de pétrole - charbons pour électricité

BSP 740.2 - T2 - Chimie 93


Principaux hydrocarbures saturés :
De C1 à C4 ce sont des corps gazeux :
H

Méthane CH4 H C H


H H H

Éthane C2H6 ==> CH3–CH3 ou H C C H


(formule brute) (formule semi-développée)
H H
(formule développée)
Propane C3H8 ==> CH3–CH2–CH3
Butane C4H10 ==> CH3–CH2–CH2–CH3
De C5 à C15 ce sont des liquides :
Pentane C5H12 ==> CH3–CH2–CH2–CH2–CH3
Or les hydrocarbures peuvent posséder des chaînes ramifiées, c’est à dire des groupes alkyles qui prennent la place d’un
hydrogène.
Les premiers groupes alkyles sont :
ͳ CH3 ==> méthyle
ͳ C2H5 ou –CH2–CH3 ==> éthyle
ͳ C3H7 ou –CH2–CH2–CH3 ==> propyle
Dans ce dernier cas (–C3H7), il existe 2 isomères, c’est à dire que pour la même formule brute, nous avons 2 formules semi-
développées possibles :
– C3H7 ==> –CH2–CH2–CH3
ou bien – C3H7 ==> –CH–CH3
CH3

3. NOMENCLATURE DES ALCANES À CHAÎNE RAMIFIÉE


La chaîne carbonée la plus longue est cherchée dans la molécule.
L’alcane sera nommé comme un dérivé de l’alcane correspondant à cette chaîne.
Le nom est donnée en fonction du nombre de carbone de la chaîne.
Les atomes de carbones de la chaîne sont numérotés.
Les groupes substituants sont recherchés et placés selon la numérotation.
Les groupes substituants sont alors indiqués dans l’ordre (par ordre alphabétique et avec suppression du “ e ” terminal) suivis
de leur numéro dans la chaîne. Le numéro le plus petit est attribué : la numérotation pouvant commencer indifféremment
à gauche ou à droite.
Exemple : 3 4 5
CH3 – CH – CH2 – CH – CH2 –CH3

2 CH2 6 CH2

1 CH3 7 CH2

8 CH3
La chaîne la plus longue compte 8 carbones, c’est un octane. De plus, il y a 2 groupes alkyles (les groupes soulignés):
1 méthyle et 1 éthyle. Ils sont placés dans l’ordre alphabétique (d’abord l’éthyle) et avec le numéro le plus petit. Le nom du
composé est donc “ 5-éthyl, 3-méthyl, octane ” car le premier groupe rencontré doit porter le plus petit numéro possible.

94 BSP 740.2 - T2 - Chimie


Il est à noter que l’on aurait pu numéroter la chaîne la plus longue dans l’autre sens. Cela n’aurait pas modifié le nombre de
carbones, mais les groupes alkyles auraient changés de numéro, la molécule se serait nommée alors “ 4-éthyl, 6-méthyl, octane ”.
Cela n’est pas conforme à la nomenclature décrite précédemment puisque 6-méthyl a un numéro supérieur à 3-méthyl.
La numérotation des alcanes est fondamentale car à partir d’une même formule brute, il existe plusieurs isomères.
Exemple :
3
À partir de la formule brute C5H12, on peut obtenir 3 isomères :
CH3–CH2–CH2–CH2–CH3 (pentane)
CH3–CH2–CH–CH3 (2-méthyl, butane) 4
CH3


CH3
CH3 – C – CH3 (diméthylpropane)
5
CH3
Hexane C6H14 ==> CH3–CH2–CH2–CH2–CH2–CH3 6
Au-delà de C15, ce sont des solides (paraffine : C16H34)

4. HYDROCARBURES ÉTHYLÉNIQUES OU ALCÈNES


7
Ce sont des composés de formule générale CnH2n. Au moins 1 carbone est lié à seulement 3 atomes et possède donc une
double liaison. Ils sont appelés “ Corps insaturés ” car cette double liaison peut se rompre pour se lier à un autre atome ou 8
groupe chimique.
Attention cependant : un composé de formule brute CnH2n n’est pas forcément un alcène.
L’éthène ou éthylène est le 1er terme de ces composés : C2H4 : CH2 = CH2
9
Propène C3H6 : CH2 = CH – CH3
Butène C4H8 comportant 2 isomère, le but-1-ène et le but-2-ène. 10
Les noms des alcènes sont analogues à ceux des hydrocarbures saturés correspondant (même nombre de carbones) mais la
terminaison est “ ène ” au lieu de “ ane ” (certains composés courants ont des noms différents de la nomenclature officielle
car leur utilisation est ancienne : l’éthylène est le nom courant ou commercial de l’éthène, l’acétylène est le nom courant 11
de l’éthyne et l’acétone est le nom commercial de la propanone). D’après la nomenclature, lorsque la plus longue chaîne
carbonée est numérotée, la double liaison a le plus petit numéro possible.
Exemple :
12
CH3–CH2–CH=CH–CH3
Ce composé est le pent-2-ène (et non “ pent-3-ène ”). 13
Les éthyléniques sont essentiellement utilisés pour obtenir des matières plastiques et des caoutchoucs artificiels (PVC,
polyéthylène, isoprène, etc.). Ces matières plastiques sont très utilisées en particulier dans le domaine de l’emballage :
bouteilles plastiques, sacs, feuilles et dans les constructions : tuyauteries en PVC. 14
5. HYDROCARBURES ACÉTHYLÉNIQUES OU ALCYNES 15
Ce sont des hydrocarbures de formule générale CnH2n-2. Au moins 1 carbone est lié à seulement 2 atomes : il y a triple liaison.
Attention, comme pour les alcènes, un composé de formule brute CnH2n-2 n’est pas nécessairement un alcyne (soit le
butadiène : formule brute C4H6, CH2 = CH–CH=CH2). 16
Le 1er terme est l’éthyne sont nom courant est l’acéthylène :
C2H2 ==> H–C–C–H 17
Viennent ensuite :
ͳ le propyne C3H4 ==> H–C–C–CH3
18
ͳ le butyne C4H6 ==> CH3–C–C–CH3 ==> but-2-yne
ou CH3–CH2–C–C–H ==> but-1-yne
Les noms sont analogues à ceux des hydrocarbures saturés correspondant : la terminaison est “ yne ” au lieu de “ ane ”. 19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 95
6. HYDROCARBURES AROMATIQUES
Beaucoup de ces hydrocarbures et de leurs dérivés, possèdent une odeur caractéristique d’où le nom de série aromatique
donné à l’ensemble de ces composés.
Tous renferment dans leur molécule une partie ayant la structure du benzène (très cancérigène).
L’industrie de la houille et l’étude du goudron ont permis d’isoler un grand nombre de dérivés du benzène et actuellement
on groupe dans les hydrocarbures aromatiques des composés presque tous extraits du goudron de houille à caractère
benzènique plus ou moins prononcé.
Ce sont souvent des composés toxiques cancérigènes.
Exemples d’hydrocarbure aromatiques:

Produits Formules Utilisation


Benzène C6H6 ͳ Dissolvant, dégraissage, préparation de vernis.
Toluène C7H8 ͳ Colorant, explosif (trinitrotoluène ou TNT), solvant (en remplacement
du benzène qui est plus toxique : cancérigène supposé).
Styrène C8H8 ͳ Polymérisation pour donner le polystyrène.

7. EXERCICES
7.1 Exercice 1
Le mélange détonnant de méthane et d’air à la composition optimale contient 9,1% de méthane ; justifier cette affirmation.
(composition de l’air : 20 % O2 et 80 % N2)
Solution :
CH4 + 2 O2 ==> CO2 + 2 H2O
Une mole de méthane réagit avec 2 moles d’oxygène.
24 L 2 x 24 L
2 x 24 L d’oxygène sont contenus dans : 2 x 24 x 100 l d’air
20
Le pourcentage de méthane dans l’air est alors : 24 x 100 = 9,09 ͌ 9,1 %
24 + x 24 x 100
2
20

7.2 Exercice 2
Une voiture consomme environ 9 l pour 100 km. Elle roule en moyenne 25 000 km par an et a une durée de vie de 5 ans.
Quel est le volume de gaz carbonique rejeté par un tel véhicule pour toute sa durée de fonctionnement ?
(l’essence est considérée ici comme de l’octane pur, C8H18 de densité 0,7)
solution :
C8H18 + 25 O2 ==> 8 CO2 + 9 H2O
2
(8 x 12) + 18 g 8 x 24 l
M = 114 g V = 192 l
Tout d’abord, quelle est la consommation en essence du véhicule ?

9 l pour 100 km 9 x 25 000 l/an


100

pendant 5 ans 9 x 25 000 x 5 L


100
La densité est de 0,7, on a donc une masse volumique de : 0,7 g/cm3 = 0,7 x 1 000 g/l = 700 g/l

96 BSP 740.2 - T2 - Chimie


Soit au bout de 5 ans : mC8H18 = 700 x 9 x 25 000 x 5 = 7,875 x 106 g
100

Puisque 114 g de C8H18 donne 192 L de CO2 (d’après l’équation bilan),le volume de CO2 rejeté par le véhicule
pendant sa durée de fonctionnement est donc de :



V = 7,875 x 106 x 192 � 13,26 x 106 L , soit un peu plus de 13 000 m3.
114 3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 97
LE BUTANE - LE PROPANE 3
1. CARACTÉRISTIQUES
Butane Propane
Formule brute C4H10 C3H8
Densité
- gazeux/air 2,07 1,523
- liquide/air 0,58 0,535
Limites d’explosibilité en % dans l’air
- inférieur 1,8 2,4
- supérieur 8,8 9,5
Ébullition 0° C - 40° C

2. PROPRIÉTES PHYSIQUES
Ces 2 hydrocarbures sont inodores à l’état naturel mais ils sont odorisés avant la distribution.
Ils ont la propriété d’être gazeux à la température ordinaire et sous pression atmosphérique mais ils se liquéfient à une
pression relativement faible.
Le butane et le propane sont donc transportés sous forme liquide soit par camions, wagons-citernes, bateaux-citernes ou
bouteilles métalliques.
À des températures inférieures à 0° C pour le butane et inférieures à - 40° C pour le propane, ces 2 produits restent en
phase liquide. Les bouteilles de butane sont placées à l’intérieur des bâtiments, celles de propane doivent être stockées à
l’extérieur.
À l’état gazeux, ils sont plus lourds que l’air :
ͳ 1 m3 d’air ==> = 1,22 kg
ͳ 1 m de butane
3
==> = 2,44 kg ==> (d = 2,07)
ͳ 1 m3 de propane ==> = 1,85 kg ==> (d = 1,52)
Donc, à l’air libre, ils ont tendance à s’accumuler dans les points bas (cave), d’où la nécessité d’aérer les pièces en partie
basse.
À l’état liquide, ils sont plus légers que l’eau (les réservoirs installés sur des terrains inondables doivent être ancrés).
Ils ne sont pas solubles dans l’eau.
Ils sont très fluides tant à l’état liquide que gazeux (2 fois plus que l’air ou le gaz de ville).

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
Le butane et le propane ne sont pas toxiques par eux-mêmes. Toutefois, si leur concentration dans l’air devient trop
importante, la quantité d’oxygène disponible diminue jusqu’à devenir insuffisante pour que la vie soit possible.
La combustion incomplète de ces 2 produits entraîne un danger de production d’oxyde de carbone (apport d’air insuffisant
sur des appareils mal réglés).

BSP 740.2 - T2 - Chimie 99


ͳ Combustion complète du butane :
C4H10 + 13/2 O2 ==> 4 CO2 + 5 H2O + chaleur
ͳ Combustion complète du propane :
C3H8 + 5 O2 ==> 3 CO2 + 4 H2O + chaleur
À noter la quantité importante d’oxygène, donc d’air, nécessaire à la combustion complète de ces deux gaz.
La combustion d’1 m3 de butane gazeux nécessite 30,9 m3 d’air, et 1 m3 de propane, 23,8 m3 d’air.
La ventilation des locaux où sont utilisés ces gaz doit être importante.
Le butane et le propane ont un pouvoir calorifique très élevé :
ͳ butane ==> 49,5 MJ/kg
ͳ propane ==> 50,3 MJ/kg 1 MJ = 106J
en comparaison : bois ==> 10 à 17 MJ/kg.
Ils n’ont aucune action corrosive sur les métaux donc n’attaquent pas les récipients qui les contiennent. Ils dissolvent des
produits tels que les graisses, huiles, vernis et provoquent un gonflement du caoutchouc naturel donc, les joints et les
tuyaux souples doivent être en matière synthétique adaptée.

4. UTILISATION
Butane : utilisé comme solvant, propulseur d’aérosol, réfrigérant, cuisson, chauffage, éclairage (camping), briquets à gaz,
certains moteurs de chariots de manutention.
Propane : solvant, réfrigérant, cuisson, soudure autogène et oxycoupage.

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
ͳ butane et propane forment avec l’air des mélanges explosifs ;
ͳ une augmentation de température supérieure à 50° C peut faire exploser les récipients ;
ͳ la densité de ces deux gaz étant supérieure à 1, ceux-ci ont tendance à occuper les points bas et à s’accumuler en nappe.

5.2 Sur l'organisme


Non toxique mais, en forte concentration, ils provoquent la mort par asphyxie.

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
Dans des locaux ventilés surtout en partie basse (ouvertures au ras du sol en cas de fuite éventuelle) à l’abri de toute source
d’ignition. Installation électrique de type étanche antidéflagrant.

6.2 Manipulation
ͳ les bouteilles doivent être utilisées debout ;
ͳ éviter l’échauffement d’une bouteille ;
ͳ en cas d’incident quelconque, fermer immédiatement le ou les robinets ouverts ;
ͳ ne jamais débrancher ou manipuler sans s’assurer qu’elle est fermée ;
ͳ fermer les robinets après chaque usage.
NOTA : par pure inconscience, il s’avère que des utilisateurs de bouteilles de propane ou de butane avant d’effectuer
l’échange de bouteille apparemment vide, vidangent par principe celle-ci en la retournant par exemple dans l’évier. Le cas
est certainement très rare mais a pourtant fait l’objet d’une intervention pour explosion (logement et colonne descendante
des eaux usées). Cette pratique est à proscrire formellement.

100 BSP 740.2 - T2 - Chimie


7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE ET CONDUITE À TENIR EN CAS D’ACCIDENT
7.1 Règles générales
La règle générale est de ne pas éteindre une fuite de gaz enflammée mais d’arrêter la fuite pratiquement par la fermeture
d’une vanne située en amont de la fuite (robinet pour une bouteille). Cf. BSP 118 extinction fuite de gaz.
3
Si la fuite est enflammée et si l’échappement du gaz ne peut être arrêté, limiter les dommages matériels et éviter l’extension
en protégeant les alentours du foyer à l’aide de jets diffusés.
N’éteindre une fuite de gaz qu’à la seule condition de pouvoir l’arrêter. 4
Sachant que le butane et le propane sont plus lourds que l’air en cas de fuite importante constituant une nappe gazeuse, la
tendance à se répandre dans les points bas oblige le directeur des secours à faire colmater les accès aux caves (soupiraux),
aux égouts (bouches) ou éventuellement à faire diriger la nappe à l’aide de jets diffusés. 5
7.2 Incident sur véhicule
6
7.21 Signalisation réglementaire sur les véhicules transporteurs
Sur tous les véhicules transporteurs de produits dangereux, doivent être apposés des plaques et panneaux signalant le(s)
produit(s) transporté(s).
7
Transport du butane et propane liquides :
ͳ les plaques étiquettes de danger en forme de losange (25 cm x 25 cm), avec le pictogramme du danger associé. Elles 8
sont apposées sur les côtés et à l’arrière du véhicule ;

9
10
11
Bouteille à gaz noire
sur fond vert
Flamme noire
sur fond rouge 12
ͳ disposés verticalement, perpendiculairement à l’axe du véhicule, l’un à l’avant l’autre à l’arrière, 2 panneaux de
couleur orange rétrofléchissants de dimension 40 cm x 30 cm et bordés d’un liseré noir de 15 mm.
13
23
1965
Orangé 14
Le code de danger se trouve en partie haute, le numéro d’identification de la matière dans la partie basse. Dans le cas
présent, 23 et dans la partie inférieure le numéro d’identification de la matière, le CODE ONU.
15
Butane et Propane commercial 1965
Butane normal non traité 1011
Propane pur non traité 1978 16
NOTA : à l’intérieur de la cabine doit se trouver le “ document de transport ” et les “ consignes écrites ” aussi nommées “
consignes de sécurités ” liées au produit, précisant d’une façon concise : 17
ͳ la nature du danger et les mesures préconisées pour y faire face ;
ͳ les dispositions à prendre et les soins à donner au cas où des personnes entreraient en contact avec le produit ;
ͳ les mesures à prendre en cas d’incendie et notamment les moyens d’extinction à ne pas employer ;
18
ͳ les mesures à prendre en cas de bris ou de détérioration des emballages, notamment lorsque les matières
dangereuses se sont répandues sur la route. 19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 101
7.22 Fuite non enflammée
7.221 Fuite de faible importance qui se dilue dans l’atmosphère.
ͳ interdire toute approche avec une flamme nue ;
ͳ localiser la fuite et obturer si possible (sur la robinetterie un simple resserrage des écrous peut suffire, une pièce de
bois peut aussi être introduite de force).
Si la fuite est liquide, un chiffon mouillé (susceptible de geler) peut être maintenu en place à l’aide d’une ligature.
Dans tous les cas, il faut juger de l’opportunité de demander la CRC et un camion citerne spécialisé dans le transport du
produit afin de pratiquer un transfert du produit ceci en liaison avec le CCOT, via le réseau TRANSAID, des personnes de la
profession et sous la protection de jets diffusés interposés entre les deux véhicules (lance spéciale dans le PEV).

7.222 Fuite importante avec formation de nappe gazeuse.

Il ne faut pas perdre de vue qu’une nappe gazeuse peut s’enflammer voire même exploser si les limites sont atteintes.
Il faut donc prendre des dispositions immédiates en fonction de l’environnement et de la direction du vent pour faire
supprimer tout feu nu ou production d’étincelles dans un rayon à définir suivant l’importance de la fuite.
Si cela est possible, le véhicule doit être mis à l’écart de la circulation ou des habitations.
Ne pas exposer inutilement le personnel et assurer la protection du personnel engagé (appareil respiratoire isolant et gants).
Procéder à l’arrosage du jet de gaz à l’aide de jets diffusés afin de diriger judicieusement la nappe de gaz et d’accélérer la
dispersion.

7.23 Fuite enflammée


7.231 Faible importance

Si la flamme ne présente aucune menace pour la citerne, il est préférable de l’éteindre et de procéder comme pour une fuite
de faible importance non enflammée.

7.23 Importante

2 cas sont à considérer :


Fuite sur la robinetterie :
ͳ assurer la protection des abords et de la citerne à l’aide de jets de lances ;
ͳ ne pas exposer inutilement le personnel ;
ͳ juger de l’opportunité d’éteindre la flamme (extincteur à poudre, de préférence CO2, ou jet de lance suivant
l’importance de la flamme) à la seule condition d’être certain que la ou les vannes puissent être fermées.
Il est à noter qu’un danger réside dans le givrage des vannes surtout pour le propane, auquel cas des difficultés s’opposeront
à la fermeture de la vanne. Un arrosage judicieux peut alors palier cet inconvénient.
En outre, en liaison avec le personnel de la profession, la reprise du produit peut être pratiquée par un engin spécialisé
si cela est possible (interposer alors un rideau d’eau entre les deux véhicules, interrompre la circulation), la présence de
l’officier de garde technique est alors fortement conseillée.
Fissure sur la citerne :
ͳ ne pas exposer inutilement le personnel ;
ͳ faire évacuer le voisinage ;
ͳ arroser le véhicule accidenté pour limiter l’échauffement ;
ͳ si cela est possible, mettre le véhicule à l’écart de la circulation ou des habitations en continuant l’arrosage ;
ͳ ne pas perdre de vue qu’un échauffement important peut entraîner un affaiblissement de la tôle et une surpression
pouvant entraîner l’explosion.
NOTA : pour les gros réservoirs particuliers, les mêmes règles peuvent être admises.

102 BSP 740.2 - T2 - Chimie


8. EXERCICE
La combustion complète de 1 m3 de butane gazeux nécessite 30,9 m3 d’air. Vérifier ce calcul (idem pour le propane 23,8 m3)
Données : l’air contient 21 % d’oxygène.
Solution :
C4H10 + 13 O2 ==> 4 CO2 + 5 H2O
3
2

24 l
2
==> 13 x 24 l 4
13 x 24 x 1000

1 000 l ==> 2 24
5
Ce volume d’oxygène est contenu dans :
13 x (24 x 1 000) x 100 = 30 950 l d’air
2 24 21 = 30,9 m3
6
C3H8 + 5 O2 ==> 3 CO2 + 4 H2O
24 L 5 x 24 l
7
1 000 L (5 x 24 x 1 000)
24
contenu dans (5 x 24 x 1 000) x 100 = 23 810 l d’air
24 21
= 23,8 m3 8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 103
L’ÉTHÈNE OU ÉTHYLÈNE 4
1. CARACTÉRISTIQUES
Formule de la molécule CH2 = CH2 soit C2H4

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
Premier terme de la série des alcènes (hydrocarbures éthyléniques), l’éthène est un gaz incolore, insipide, d’odeur douçâtre,
liquéfiable (ébullition à -103° C) et peu soluble dans l’eau.
Densité : 0,97.

3. PROPRIÉTES CHIMIQUES
ͳ Limite inférieure d’explosibilité : 2,7 % (dans l’air).
ͳ Limite supérieure d’explosibilité : 34 % (dans l’air).
L’éthène brûle dans l’air avec une flamme lumineuse et forme avec l’air des mélanges explosifs :
C2H4 + 3 O2 ==> 2 CO2 + 2 H2O
L’éthène se décompose en acétylène (éthyne) et hydrogène sous l’action de la chaleur et sous pression élevée.
C2H4 ==> C2H2 + H2
H H
C = C H-C≡C-H + H2
H H
Par polymérisation de l’éthène, on obtient le polyéthylène très utilisé dans l’emballage (sac plastique).
L’éthène réagit avec divers réactifs :
ͳ avec l’acide chlorhydrique, pour donner du chlorure d’éthyle.
ͳ avec l’oxygène, pour former l’oxyde d’éthylène utilisé pour la fabrication de certaines matières plastiques.
ͳ avec le benzène, pour aboutir à l’éthyl-benzène qui est à la base de la fabrication du styrène et du polystyrène
(polystyrène dur ou expansé pour l’isolation et l’emballage).

4. RISQUES
4.1 Incendie et explosion
Les vapeurs d’éthène sont inflammables dans l’air (concentration comprise entre 3,1 et 32 %, température d’auto
inflammation : environ 545° C).
Des mélanges explosifs (entre 2,7 et 34 %) peuvent se former dans l’air.
Les agents d’extinction préconisés sont le CO2, les mousses et les poudres chimiques. L’eau, sous forme pulvérisée peut
éventuellement être utilisée.
4.2 Sur l'organisme
Les vapeurs sont irritantes et agissent sur les voies respiratoires (concentration maximum tolérable 420 mg/m3).

BSP 740.2 - T2 - Chimie 105


L’ÉTHYNE OU ACÉTYLÈNE 5
1. CARACTÉRISTIQUES
Formule de la molécule CH CH soit C2H2

2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
Premier terme de la série des alcynes (hydrocarbures acétyléniques), l’éthyne est un gaz incolore, d’odeur caractéristique
désagréable (en raison de la présence d’impuretés sulfurées et phosphorées qui accompagnent le produit technique)
toxique et combustible.
Densité : 0,9.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ Limite inférieure d’explosivité : 2,9 %.
ͳ Limite supérieure d’explosivité : 65 %.
Il brûle avec une flamme très lumineuse qui, lorsqu’il y a excès d’air, ou d’oxygène (flamme oxyacétylénique) peut atteindre
des températures très élevées (jusqu’à 2 800° C).
C2H2 + 5/2 O2 ==> 2 CO2 + H2O.
À la différence d’autres gaz, il ne peut pas être liquéfié en bouteille car il devient instable sous des pressions élevées et
risque d’exploser au moindre choc.
L’éthyne donne lieu à un grand nombre de réactions :
ͳ l’addition d’hydrogène donne l’éthène ;
ͳ sur divers réactifs tels que l’eau (pour former l’éthanal ou aldéhyde acétique), l’acide chlorhydrique (formation du
chlorure de vinyle), l’acide éthanoïque ou acétique (formation de l’acétate de vinyle), l’acide cyanhydrique (donnant
le nitrite acrylique) permet d’obtenir les grands monomères utilisés pour la préparation de matières plastiques
industrielles (PVC, polyacétate de vinyle, fibre synthétique acrylique) ;
ͳ la réaction de l’éthyne sur lui-même conduit au vinylacétylène utilisé pour la préparation des caoutchoucs
synthétiques (néoprène) ;
ͳ la polymérisation thermique de l’éthyne conduit au benzène et autres hydrocarbures aromatiques.

4. RISQUES
4.1 Incendie et explosion
L’éthyne dissout sous pression dans l’acétone, est stocké dans des bouteilles d’acier. Soumises à l’action de la chaleur, celles-ci
peuvent exploser. Il en est de même en cas de choc, suivi d’une fêlure (risque de combustion spontanée et explosion au
contact de l’air).
En cas d’incendie, les agents d’extinction préconisés sont le CO2 et la poudre.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 107


4.2 Sur l'organisme
Les vapeurs d’éthyne sont toxiques. En cas d’inhalation accidentelle, recourir à l’oxygénothérapie.

5. EXERCICE
Dans une unité de production d’acétylène, un incident technique fait se répandre une grande quantité d’eau sur un stock de
1 tonne de carbure de calcium (CaC2).
Quelle est la quantité (en volume) d’acétylène susceptible de se former ?
L’irréparable a lieu, l’incendie se déclare. Quelle quantité d’air faut-il pour brûler totalement l’acétylène formé ?
Sont données les masses molaires atomiques :
Ca = 40 g/mol C = 2 g/mol O = 16 g/mol H = 1 g/mol
Solution :
Réaction de formation de l’acétylène :
C2Ca + 2 H2O ==> C2H2 + Ca(OH)2
64 g 24 L
106 g 24 x 106 = 0,375 x 106 L = 375 m3
64
Il peut se former 375 m3 de gaz éthyne
C2H2 + 5 O2 ==> 2 CO2 + H2O
2

1 mole d’éthyne brûle avec 5 moles d’oxygène.


2

24 L 5 x 24 L
2
375 m3 5 x 375 m3
2

Il faut 5 x 375 m3 d’oxygène qui sont contenus dans 5 x 375 x 100 m3 d’air
2 2 20

5 x 375 x 100 = 4 688 m3 d’air


2 20
Remarque : Un feu de carbure de calcium est à considérer comme un feu de métaux : pas d’eau, pas de mousse, pas de CO2,
pas de poudre au carbonate.
Il faut étouffer le feu avec du sable sec, de la silice ou de la magnésie sèche.

108 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE BENZENE 6
1. CARACTÉRISTIQUES

Formule de la molécule C6H6


H
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES H C H
ͳ liquide incolore, mobile, d’odeur caractéristique agréable (ce qui le rend C C
dangereux : très cancérigène) ; ou
C C
ͳ peu soluble dans l’eau mais miscible dans la plupart des solvants organiques
H C H
et dans les huiles ;
H
ͳ excellent solvant des graisses, cires, etc. ;
ͳ densité/air : 2,7.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ limite inférieure d’explosibilité en volume dans l’air : 1,4 % ;
ͳ limite supérieure d’explosibilité en volume dans l’air : 8 % ;
ͳ stable à température ordinaire ;
ͳ avec les acides, le benzène donne des réactions exothermiques (dégagement de chaleur) ;
ͳ l’acide nitrique concentré conduit à la formation de nitrobenzènes (produits explosifs) ;
ͳ le stockage peut s’effectuer dans des récipients en fer, en acier ou en verre (protégé par une enveloppe métallique).

4. UTILISATION
MATIÈRE PREMIÈRE DE LA SYNTHÈSE ORGANIQUE :
ͳ fabrication du phénol ;
ͳ fabrication de détergents ;
ͳ fabrication de dérivés chlorés (chlorobenzène) ;
ͳ fabrication de matières colorantes (aniline) ;
ͳ fabrication de matières plastiques (polystyrène).

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Le benzène est un liquide très inflammable (point éclair 11° C) pouvant former avec l’air des mélanges explosifs.
Les agents d’extinction préconisés sont la mousse, le CO2, les poudres chimiques.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 109


5.2 Sur l'organisme
Le benzène est le plus dangereux de tous les solvants. Les vapeurs (concentration maximale admise pour la VME, valeur
moyenne d’exposition : 5 ppm soit 16 mg/m3) inhalées engendrent des intoxications d’une extrême gravité agissant
essentiellement sur les cellules sanguines (risques d’anémies ou de leucopénies : diminution des globules blancs). C’est un
puissant agent cancérigène, notre organisme ne peut le détruire.

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage
Dans des locaux ventilés et à l’abri de toute source d’ignition, de chaleur et de produits oxydants, dont le sol imperméable
doit former une cuvette étanche de retenue.

6.2 Manipulation
ͳ n’utiliser le benzène qu’en appareils clos, remplacer si possible par du toluène ;
ͳ évacuer impérativement les vapeurs au fur et à mesure de leur production ;
ͳ procéder fréquemment à des contrôles d’atmosphère ;
ͳ mettre à la disposition du personnel des appareils à cartouche filtrante ou des appareils à adduction d’air et des
vêtements de protection.

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


ͳ les feux de benzène sont à traiter comme des feux d’hydrocarbures, donc, en cas d’incendie, l’utilisation de la mousse
est préconisée ;
ͳ le personnel participant à l’extinction doit porter l’appareil respiratoire isolant ;
ͳ en cas d’intoxication par inhalation, recourir aux méthodes de réanimation ;
ͳ en cas de projection oculaires ou cutanées, laver abondamment à l’eau ;
ͳ dans tous les cas, faire appel à un médecin.

110 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LE TRICHLORÉTHYLÈNE 7
1. CARACTÉRISTIQUES
Cl H
Formule de la molécule CHCL = CCL2

AUTRES APPELLATIONS : TRICHLORURE D’ÉTHYLÈNE - TRICHLORURE D’ACÉTYLÈNE C = C


NOMENCLATURE OFFICIELLE : TRICHLORO-ÉTHÈNE

Cl Cl
2. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
ͳ liquide incolore, très fluide, ininflammable, dont l’odeur rappelle celle du chloroforme, pratiquement insoluble dans
l’eau mais miscible avec la plupart des solvants organiques ;
ͳ densité de vapeur/air : 4,54.

3. PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
ͳ au contact d’une flamme, de matières incandescentes ou de surfaces métalliques portées au rouge, il se forme de
nombreux produits de décomposition (entre 400 et 800° C, on note la présence de phosgène COCl2, gaz extrêmement
toxique, dont la concentration maximale admise pour la VLE, valeur limite d’exposition, est : 0,4 mg/m3) ;
ͳ le trichloréthylène peut réagir sur la soude ou la potasse avec production de dichloracéthylène, spontanément
inflammable à l’air et susceptible de provoquer de violentes explosions ;
ͳ en présence d’aluminium (en poudre), il peut se décomposer brutalement avec fort dégagement de chaleur ;
ͳ sensible à l’action de la lumière (formation d’acide chlorhydrique), il doit être stocké dans des bouteilles en verre
foncé ou dans des récipients métalliques ;
ͳ température d’auto-inflammation : 410° C.

4. UTILISATION
IL EST INTERDIT À LA VENTE, IL CONTINU NÉANMOINS À ÊTRE UTILISÉ DANS :
ͳ le dégraissage des pièces métalliques et des fibres textiles ;
ͳ le nettoyage à sec des vêtements ;
ͳ la dissolution des vernis ;
ͳ la fabrication d’encres et de produits d’entretien.

5. RISQUES
5.1 Incendie et explosion
Dans les conditions normales d’utilisation, le trichloréthylène peut être considéré comme ininflammable et inexplosible mais,
au-delà d’une concentration de 12,5 % dans l’air et à des températures supérieures à 30° C, les vapeurs sont susceptibles
de s’enflammer.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 111


Le CO2 et les poudres peuvent être employés sur les feux de trichloréthylène (l’utilisation de neutralisants comme la soude,
la potasse ou un mélange de carbonate de sodium et de chaux est à proscrire).

5.2 Sur l'organisme


Les intoxications causées par ce gaz touchent principalement le système respiratoire. Elles se manifestent par des signes
d’ébriété avec excitation puis engourdissement (une inhalation prolongée peut entraîner un œdème aigu du poumon ainsi
qu’un risque de trouble du rythme cardiaque).

6. RECOMMANDATIONS
6.1 Stockage et manutention
ͳ à l’abri de la lumière et de la chaleur, dans des récipients étanches et à l’intérieur de locaux bien ventilés ;
ͳ procéder à de fréquents dosages d’atmosphère dans les locaux de travail (concentration maximale admise pour la VME,
valeur moyenne d’exposition : 75 ppm soit 405 mg/m3 et la VLE, valeur limite d’exposition : 200 ppm soit 1 080 mg/m3) ;
ͳ en raison des risques de décomposition et d’émission de produits toxiques, ne jamais chauffer le trichloréthylène
au-delà de 120° C.

7. PRÉCAUTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT


ͳ en cas d’incendie, ne pénétrer dans la zone polluée que porteur de l’appareil respiratoire isolant ;
ͳ en cas de projections (oculaires ou cutanées), laver abondamment à l’eau ;
ͳ en cas d’ingestion accidentelle, ne pas faire vomir la victime ;
ͳ en cas d’inhalation massive, recourir à l’oxygénothérapie et faire appel à un médecin.

112 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LES LIQUIDES INFLAMMABLES 8
1. DÉFINITIONS
1.1 Liquide inflammable
Est appelé liquide inflammable, tout liquide qui pur ou sous forme de solution, de mélange ou de suspension, émet à une
température supérieure ou égale à une température minimale dite “ point éclair ”, des vapeurs susceptibles de s’allumer
spontanément au contact d’une flamme.

1.2 Point éclair


C’est la température la plus basse à partir de laquelle un liquide émet des vapeurs susceptibles de s’allumer spontanément
en présence d’une flamme. Cette notion est très importante car elle donne une idée précise des risques d’incendie qui
existent lors des opérations de détention, de manipulation ou d’utilisation des liquides inflammables.

1.3 Limites d'inflammabilité


Elles définissent, à la température ambiante, les concentrations minimales et maximales d’un combustible dans un mélange
avec l’air ou l’oxygène, pour lesquelles ce mélange s’enflamme, lorsqu’il est soumis à une source extérieure d’inflammation
(étincelle, point chaud, etc.).

1.4 Température d'auto-inflammation


Il existe une valeur minimale de la température au-dessus de laquelle le mélange gazeux combustible peut s’enflammer
spontanément pour une concentration donnée et pour une valeur donnée de la pression.

2. CLASSIFICATION
Les liquides inflammables sont classés selon l’arrêté du 20 avril 1994, paru au journal officiel le 8 mai 1994 ; modifié par
l’arrêté du 7 janvier 1997, l’arrêté du 8 juin 1998 et l’arrêté du 28 août 1998.

2.1 Liquides extrêmement inflammables


LIQUIDES DONT LE POINT D’ÉCLAIR EST INFÉRIEUR À 0°C ET DONT LA TENSION DE VAPEUR À 35° C EST SUPÉRIEURE
À 1 BAR.

EXEMPLES :
ͳ éther éthylique => C4H10O
ͳ oxyde de propylène => C3H6O
ͳ méthyle butadiène => C5H8
ͳ aldéhyde acétique => C2H4O
Sont aussi classés dans cette catégorie les mélanges, solutions ou suspensions qui renferment au moins 30 % de ces liquides.

2.2 Liquides facilement inflammable


Sont classés dans cette catégorie les liquides dont le point éclair est inférieur à 21° C mais supérieur à 0° C.
Sont assimilés aux liquides facilement inflammables les alcools dont le titre est supérieur à 60° GL.

BSP 740.2 - T2 - Chimie 113


EXEMPLES : ESSENCE POUR MOTEUR
ͳ acétone ==> C3H6O
ͳ chlorure d’éthylène ==> C2H4Cl2
ͳ toluène ==> C7H8

2.3 Liquide inflammable


Sont classé dans cette catégorie, les liquides dont le point d’éclair est égal ou supérieur à 21° C et inférieur ou égal à 55° C.
EXEMPLES : KÉROSÈNE
ͳ acide acétique ==> C2H4O2
ͳ xylène ==> C8H10

3. RISQUES
L’émission plus ou moins importante de vapeurs des liquides inflammables peut, dans certaines limites de concentration,
être à l’origine d’explosions.
Ces risques d’explosion sont surtout fonction de la densité de vapeurs émises.
Les densités de vapeurs sont données par rapport à la densité de l’air qui est égale à 1.
Les densités de vapeurs de l’acétone (d = 3,0), du benzène (d = 2,7), du toluène (d = 3,2), etc. font que les vapeurs émises par
ces liquides inflammables sont plus lourdes que l’air et sont susceptibles de ramper, de stagner au ras du sol et de rencontrer
un point d’inflammation à des distances parfois très grandes.
C’est la généralité des liquides organiques inflammables et notamment des hydrocarbures. Cependant, les vapeurs émises
par certains liquides inflammables ont une densité de vapeur très peu différente de la densité de l’air (d = 1).

EXEMPLES :
ͳ alcool méthylique (d = 1,11) : utilisé principalement comme solvant (industrie des peintures et vernis) ;
ͳ aldéhyde formique (d = 1,075) : industrie des matières plastiques, des textiles, colorants, papiers, cuirs, etc. ;
ͳ acide cyanhydrique (d = 0,97) : employé dans l’industrie où il sert à la fabrication de nombreux produits.
Il y a alors un mélange intime des vapeurs émises à l’air ambiant.
La ventilation intensive de la zone éventuelle concernée sera nécessaire afin d’éviter l’atteinte de la limite inférieure
d’explosivité propre à chaque produit.

NOTA : CES DERNIÈRES GÉNÉRALITÉS S’APPLIQUENT AUSSI AUX GAZ ET HYDROCARBURES LIQUÉFIÉS (BUTANE,
PROPANE, ÉTHANE, MÉTHANE).

4. PRÉVENTION
LES MESURES DE SÉCURITÉ ESSENTIELLES À PRENDRE AVEC LES LIQUIDES INFLAMMABLES CONSISTENT À :

ͳ empêcher, par la ventilation, l’accumulation des vapeurs ;


ͳ lutter contre l’évaporation des liquides aussi bien dans les réservoirs qu’au cours des manipulations ;
ͳ supprimer toutes les causes d’inflammation.

5. AGENTS D’EXTINCTION
Les feux de classe B (liquides inflammables usuels) sont traités à l’aide d’eau, de mousses, de poudres, d’anhydride
carbonique et de produits halogénés.

5.1 L’eau
Le pouvoir d’extinction de l’eau sur les feux de liquides inflammables dépend de son état de dispersion : l’addition de
produits tensio-actifs (type fluorocarbone) provoque la formation d’un film isolant qui s’oppose à l’émission de vapeurs.

114 BSP 740.2 - T2 - Chimie


5.2 La mousse
Elle agit par refroidissement (présence d’eau) et par étouffement. Elle est obtenue en insufflant de l’air dans un mélange émulsifiant.
Les mousses classiques, à bas foisonnement (foisonnement = augmentation de volume) compris entre 5 et 10, donnent de
bons résultats sauf sur l’alcool, l’acétone et certains solvants qui la détruisent.
Les mousses à moyen foisonnement (150) ont l’avantage de n’utiliser que de faibles quantités d’émulsifiant et de posséder 3
une grande vitesse d’expansion (donc extinction plus rapide). Elles sont surtout efficaces sur les feux de nappes.
Les mousses à haut et très haut foisonnement (1 000) très légères, ne peuvent être employées efficacement en plein
air (elles sont emportées par le vent). La légèreté et la possibilité d’expansion de ce type de mousse permet de remplir 4
des volumes fermés (compartiments, laboratoires). Son emploi est recommandé pour les feux d’hydrocarbures liquéfiés
(méthane, butane, propane).
Afin d’améliorer les performances des mousses classiques, des études ont porté sur la recherche de nouveaux émulseurs 5
(émulseurs synthétiques et fluoroprotéiniques), et notamment ceux dits “ antialcool ” destinés à combattre les feux d’alcools
et de cétones (appelés feux de solvants polaires).
6
5.3 Les poudres
A base de bicarbonate de soude ou de potassium, ou fabriquées à partir de phosphates ammoniacaux, les poudres ont
des propriétés “ anti-oxygène ” et sont efficaces sur les feux d’hydrocarbures. Leur emploi est possible généralement en 7
présence d’installations électriques sous tension (mais elles créent des dégâts dans les appareillages électriques délicats).

5.4 L’anhydride carbonique 8


Gaz incombustible et incomburant qui, en se détendant, produit un mélange de neige (solide) et de gaz, qui agit par effet
de souffle, par étouffement et par refroidissement. Bien que non toxique, le CO2 est impropre à la respiration et le port de
l’appareil respiratoire isolant est indispensable pour pénétrer en atmosphère viciée par injection de gaz. 9
5.5 Les produits halogènes
Ce sont des produits obtenus par action d’un ou plusieurs halogènes (fluor, chlore, brome, iode) sur des hydrocarbures 10
(éthane, propane) et qui ont des propriétés “ anti-oxygène ”. Les plus connus sont le bromofluor et le tribromofluor. Ils
nécessitent, en raison de leur toxicité, des précautions d’emploi surtout en local clos.
11
6. DIVERS
6.1 Limite d'inflammabilité (de diverses vapeurs) dans l'air (%) 12
Combustible Limite Inf. Limite Sup. Température d’auto-inflammation en °C
Hydrogène
Ammoniac
4
15
75
28
580 à 590
648 à 654
13
Sulfure de carbone 1,25 44 95 à 105
Hydrogène sulfuré 4,3 45 255 à 265 14
Oxyde de carbone 12,5 74 648 à 654
Méthane
Éthane
5,3
3,0
15
12,5
650 à 750
520 à 630
15
Propane 2,2 9,5 463 à 469
Éthylène 3,1 32 542 à 547 16
Acétylène 2,9 65 400 à 410

6.2 Teinte des tuyauteries de raccordement 17


ͳ la teinte de fond est gris clair (non métallisé). La tuyauterie porte des anneaux ou bandes colorées correspondant au
gaz à identifier ;
ͳ les tuyauteries d’air comprimé (cas particulier) ont une teinte de fond vert clair et comportent des anneaux de
18
couleur rouge (indiquant un fluide sous pression).
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 115
6.3 Teintes d'identification des gaz industriels (Norme NF EN 1089-3)
Attention ! : des modifications sur la codification des couleurs sont en train d’être effectuées, nous trouverons donc en
circulation des bouteilles avec les anciens codes couleurs et des bouteilles avec la nouvelle codification. Il faut se méfier car
la transition risque d’être longue (jusqu’en 2006).

Ancien Nouveau
Acétylène Marron clair Inchangé
Anhydride carbonique Gris foncé Inchangé
Argon Jaune Vert clair
Azote Noir Inchangé
Éthylène Violet Rouge
Hélium Brun Inchangé
Hydrogène Rouge Inchangé
Oxygène Blanc Inchangé
Protoxyde d'azote Bleu foncé Inchangé
Air comprimé Noir bandes blanches Inchangé

6.4 Teintes d'identification de gaz à usage médical


(Norme NF EN 1089-3)

Anhydride carbonique Gris foncé


Azote Noir
Cyclopropane Orangé
Éthylène Violet
Hélium Brun
Oxygène Blanc
Protoxyde d'azote Bleu foncé
O2 + CO2 Blanc bandes grises
O2 + He Blanc bandes brunes
Air Noir bandes blanches
Le changement de couleur pour les gaz médicaux n’est pas encore réglementé. Les nouveaux codes à retenir sont :

Jaune toxique et/ou corrosif


Rouge inflammable
Bleu clair oxydant
Vert vif Inerte/asphyxiant

116 BSP 740.2 - T2 - Chimie


LES MATIÈRES PLASTIQUES 9
1. INTRODUCTION
1.1 Définition
Une matière plastique, au sens usuel, est un matériau obtenu par polymérisation d’un monomère, c’est-à-dire l’association
chimique d’un grand nombre de petites molécules identiques (monomère) pour former une très grosse molécule (polymère).

1.2 Différents modes de polymérisation


ͳ polyaddition : les monomères s’additionnent les uns aux autres, simplement ;
ͳ polycondensation : les monomères s’additionnent, mais il y a éjection de petites molécules à chaque liaison nouvelle
(molécule d’eau : H2O, d’ammoniac : NH3, d’alcool : CH3OH ou C3H5OH, etc.).

1.3 Différentes classes de polymères


CES 2 TYPES DE POLYMÉRISATION CONDUISENT À 2 GRANDES CLASSES DE POLYMÈRES :
ͳ la polymérisation par polyaddition conduit, le plus souvent, à des matériaux thermoplastiques : ce sont des composés
dont l’élasticité augmente quand la température augmente. Par refroidissement, le matériau reprend ses propriétés
initiales et l’opération peut être répétée. Ceci permet de travailler ces matières à chaud
ͳ la polymérisation par polycondensation amène, en général, à des matériaux dont la plasticité diminue quand la
température augmente. Mais la transformation subie par le matériau par élévation de température est irréversible.
C’est-à-dire qu’en refroidissant, le matériau ne revient pas à la souplesse initiale, le durcissement est définitif
(polymère thermodurcissable).

Thermodurcissable
Polycondensation

Monomère

Polyaddition Thermoplastique

Molécule de départ Type de polymérisation Type de polymère

1.4 Modes de transformaton des matières


Des propriétés précédentes, il résulte des modes de transformation particuliers pour chaque mode d’obtention des
matériaux :

1.41 Polymères thermoplastiques


Une fois le matériau obtenu, il suffit de le chauffer pour obtenir un ramollissement. On profite alors de cette souplesse pour
donner la forme souhaitée à la matière :

BSP 740.2 - T2 - Chimie 117


ͳ formage : la mise en forme se fait par soufflage, étirage ou aspiration (c’est le cas pour le polystyrène ou le PVC dont
on fait les bouteilles plastiques) ;
soufflage

aspiration formage démoulage

ͳ extrusion : la matière est malaxée et comprimée à l’aide d’une vis d’Archimède dans un profil qui donne la forme à
atteindre ;

ͳ calandrage : la matière est passée entre deux cylindres d’axes parallèles et est mise sous forme de film.

film
calandrage

Dans chaque cas, après la transformation, la pièce est refroidie afin de conserver sa forme.

1.42 Polymères thermodurcissables


La mise en forme se fait avec le monomère, la polymérisation se fait à chaud dans le moule.
À la sortie du moule, la pièce est dure et conservera ses propriétés en refroidissant.
Le moulage se fait par compression ou par injection.
Les matériaux stratifiés ou composites sont des polymères thermodurcissables auxquels on incorpore des fibres (fibres de
verre, de carbone, ou fibres synthétiques).
Utilisation très diverses : aéronautique, pièces de carrosserie automobile (pare-chocs, capot), skis, canne à pêche.

1.5 Additifs
Un certain nombre d’additifs permet d’améliorer les propriétés de ces matériaux :
ͳ les plastifiants permettent d’augmenter la souplesse de façon permanente ;
ͳ les solvants augmentent la souplesse de façon temporaire, leur évaporation provoque le retour aux propriétés
initiales ;
ͳ des charges minérales (carbonate de sodium en poudre, silice, fibre de verre) ou organiques (fibre de carbone,
synthétique, etc.) permettent de donner aux matériaux des propriétés mécaniques plus intéressantes (matériaux
composites) ;
ͳ colorants ;
ͳ stabilisants : évitent la dégradation rapide de la matière.

118 BSP 740.2 - T2 - Chimie


2. PROPRIÉTES PHYSICO-CHIMIQUES
2.1 Inertie chimique et résistance à la corrosion
La résistance des matières plastiques à la corrosion et aux agents chimiques varie énormément d’une résine à l’autre, selon
la nature des charges, des plastiques, des colorants ou des stabilisateurs qu’on leur incorpore pour leur procurer certaines
propriétés.
3
Les principales utilisations découlant de la résistance des matières plastiques aux agents chimiques sont les suivantes :
Revêtements : 4
Pour la protection de matériaux divers, sous la forme de feuilles ou de pellicules de protection :
ͳ ébonitage ou bakélisation ;
ͳ en caoutchouc naturel ou synthétique (néoprène) ;
5
ͳ en polychlorure de vinyle (résistance aux acides dilués, aux hydrocarbures et aux huiles) ;
ͳ peintures. 6
Fabrication de :
ͳ fibres de tissus à base de polyamides ou de vinyldène permettant la filtration de liquides corrosifs ;
ͳ plaques utilisées comme séparateurs dans les accumulateurs ;
7
ͳ vêtements de protection (blouses, bottes et gants) ;
ͳ emballages temporaires. 8
2.2 Propriétés optiques
Certaines matières plastiques sont transparentes et leur résistance aux chocs, thermiques ou mécaniques, est très supérieure 9
à celle des verres classiques.
Le polystyrène et les résines acryliques (méthacrylate de méthyle : Plexiglas, perspex, etc.) sont principalement utilisés pour
fabriquer :
10
ͳ des lentilles, prismes, polariseurs ;
ͳ des verres de sécurité (industrie automobile) ; 11
ͳ des capots et hublots (industrie aéronautique) ;
ͳ des écrans translucides (éclairage par fluorescence).
12
2.3 Pouvoir adhésif
L’ébénisterie, la menuiserie, l’industrie du bois contre-plaqué, utilisent largement les colles synthétiques (formol-urée ou
mélamine). Elles confèrent une excellente solidité aux placages et aux assemblages de menuiserie ou de charpente en 13
résistant aux intempéries et à l’action prolongée de l’eau.
Des résines comme l’araldite, servent à assembler les métaux. Les nouvelles colles cyanocrylates largement diffusées au
public sont des polymères thermodurcissables à durcissement (lors de la polymérisation) très rapide (quelques minutes,
14
voire quelques secondes).

2.4 Conductibiité thermique 15


Les polymères, en général, possèdent une faible conductibilité thermique, surtout sous forme de mousse (mousses
polyuréthanes ou PVC, souples ou rigides) ou sous forme expansée (polystyrène expansé). Cette propriété permet de
constituer des panneaux d’isolement thermique (et phonique). Le problème du sapeur-pompier peut être alors le feu
16
de ses mousses à très haut pouvoir calorifique. Elle sont souvent contenue dans des panneaux “ sandwich ” en acier et
difficilement attaquable, sinon en créant des exutoires ou trouées.
17
2.5 Conductibiité
Les résines thermodurcissables sont utilisées pour faire des isolants par moulage, injection ou extrusion (commutateurs, 18
coupe-circuit, appareillage électrique pour avions et automobiles, etc.).
Les résines thermoplastiques sont surtout utilisées en câblerie : le PVC plastifié convient aux moyennes et basses tensions,
les caoutchoucs synthétiques et les silicones sont employés comme isolants. 19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 119
2.6 Propriétés mécaniques
les matières plastiques ont, en général, des caractéristiques mécaniques plus faibles que celles des métaux, mais dans
certains cas, grâce à une densité plus faible, les cotes de résistance sont très voisines.
Les principales utilisations dérivant des qualités mécaniques sont :
ͳ les engrenages (par injection du Nylon par exemple) ;
ͳ les courroies (à base de polyamides ou d’acétate de polyvinyle) qui ont la propriété d’être antistatiques, ce qui
permet leur emploi dans les industries où les mélanges explosifs sont à craindre ;
ͳ les lubrifiants (à base de silicones) qui améliorent la stabilité, la viscosité et la résistance à la chaleur des huiles
ordinaires ;
ͳ les caoutchoucs synthétiques dans l’industrie du pneumatique, de revêtement de sols ou dans la fabrication des cuirs
artificiels ;
ͳ les fibres synthétiques entrant dans l’industrie du textile : polyamides (Nylon), PVC (polychlorure de vinyle ou rhonyl), etc.
Les matières plastiques atteignent de plus en plus la vie quotidienne (ameublement, peinture, automobile). Les chercheurs
tentent la réalisation de moteurs en polymère ; il existe déjà des pièces de carrosserie, tuyauterie, appareils ménagers,
jouets, peintures, etc.

3. COMPORTEMENT AU FEU DES POLYMÈRES


Pour tous les matériaux, les problèmes de lutte contre le feu sont liés à divers paramètres :
ͳ la facilité avec laquelle le matériau s’enflamme (inflammabilité) ;
ͳ la vitesse de propagation du feu ;
ͳ la chaleur dégagée pendant la combustion (pouvoir calorifique) ;
ͳ la densité et la toxicité des produits de combustion (fumées).

4. INFLAMMABILITÉ
La combustibilité des matières polymères est en général au moins aussi bonne que celle du bois.
Le point d’inflammation est généralement compris entre 300 et 700° C.
Une classification des matières en fonction de leur inflammabilité a été établie selon une échelle graduée de 1 à 10 allant
du plus inflammable (1) au moins inflammable (10) (échelle MPE : Modern Plastics Encyclopedy).
Une autre classification, plus récente, correspondant à celle préconisée par l’APSAD (Assemblée Plénière des Sociétés
Assurances-Dommages) peut également être donnée.

120 BSP 740.2 - T2 - Chimie


Classification Degré Température d’inflammation Température
APSAD MPE par apport extérieur d’auto-inflammation
- PVC non plastifié 7-5 390° C 455° C
M1 - Polycarbonate
(non - Aminoplaste 3
inflammable) - Résines fluorées
- Mousses phénoliques
7 420° C 425° C
4
M2 - Polyamides
(difficilement - Polyéthylène ignifugé
inflammable) - Mousses polyuréthannes ignifugées 5
4 310° C 415°C
- Acétate de polyvinyle
M3 - Polyéthylène 6
4 340°C 350°C
(moyennement - Polypropylène
inflammable) - Polystyrène
4 360°C 495°C 7
- ABS
- Acryliques
M4
- Polyesters 8
(inflammable)
- Mousses non ignifugées
Facteurs aggravants : 9
ͳ les mousses présentent un danger accru du fait de leur structure alvéolaire : la vitesse de propagation est alors
exceptionnellement rapide en raison de l’approvisionnement en air à la partie sinistrée offert par ce type de structure;
ͳ l’utilisation d’un agent gonflant (agent prorogène) permet d’obtenir des structures allégées (matières plastiques 10
microcellulaires). Cette technique peut présenter un danger supplémentaire en cas d’utilisation d’un agent prorogène
inflammable (du pentane par exemple) ;
ͳ le point de ramollissement des thermoplastiques se situe à des températures voisines de 100° C (sauf pour le téflon) ;
11
si bien que certaines matières plastiques ont la propriété de couler en gouttes enflammées sous l’effet de la chaleur,
augmentant ainsi dangereusement le risque de propagation de l’incendie (l’arrêté du 10 juillet 1965 prévoit des
essais dits “ de goutte ” pour les matières plastiques, permettant ainsi de faire intervenir cette caractéristique dans 12
le classement des matériaux par rapport aux risques d’incendie).
Additifs :
13
L’inflammabilité des matériaux varie avec la nature des additifs qui entrent dans la composition.
Les variations d’inflammabilité sont résumées dans le tableau :

Additif Variation d’inflammabilité


14
Charges minérales -
Charges organiques + 15
Plastifiants +
Solvants + 16
Constituants halogénés -
Ignifugeants -
17
18
19
BSP 740.2 - T2 - Chimie 121
4.1 Pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique des matières plastiques est supérieur à celui du bois :

Matériaux Pouvoir calorifique (MJ/kg)


Bois 10 à 17
Polystyrène 39,8
Polyéthylène 44,0
Polyamide 29,3
PVC 21,0
Polyuréthane 23,0
Bois de pin 18,9
Essence de pétrole 48,2

4.2 Fumées et gaz de combustion


La combustion des matières plastiques dégage généralement beaucoup de fumée le plus souvent épaisse et noire. Cette
fumée constitue une gêne pour localiser le foyer tout en engendrant des dégâts inévitables.
De très nombreux produits de combustion se forment et sont présents dans les fumées.
Il faut noter que la nature des gaz de combustion dépend de la constitution du matériau qui brûle (ainsi, du polyéthylène
constitué uniquement de carbone et d’hydrogène, ne saurait dégager du dioxyde de soufre (SO2), ou des vapeurs nitreuses
(NO, NO2)).
Le monoxyde de carbone est présent dans la plupart des gaz de pyrogénation (réactions chimiques à une élévation
importante de température). Toutefois, les quantités de ce gaz toxique dégagées par la combustion d’une matière plastique
sont généralement comparables à celles dégagées par la combustion du bois.
Pour les matières plastiques chlorées, la présence de phosgène (gaz très toxique et mortel) est exclue, mais de forts
dégagements de gaz chlorhydrique sont à craindre (ainsi le polychlorure de vinyle - PVC - donne la moitié de son poids de
gaz chlorhydrique. Dans le cas du PVC, cette quantité a été réduite à 10 % par addition d’un carbonate alcalin). Mais ce
dégagement de gaz a l’avantage de pouvoir être décelé très facilement (odeur piquante) avant que la concentration dans
l’air ne devienne dangereuse. L’agressivité de ce gaz est notable sur les métaux et le béton.
La situation est plus complexe pour les composés azotés. Les matériaux anciens comme le Celluloïd brûlent en émettant
des vapeurs nitreuses et du monoxyde de carbone. Des traces d’acide cyanhydrique ont été décelées, il faut noter que des
matières naturelles comme la soie ou la laine dégagent également ce gaz.
Il semble que, d’une façon générale, contrairement aux composés contenant du chlore, tout l’azote contenu dans le
polymère ne se transforme pas en acide cyanhydrique.
Le gaz de combustion d’un composé non azoté peut contenir des vapeurs nitreuses par suite de l’oxydation dans la flamme
de l’azote de l’air (réaction qui se produit également dans les moteurs de voiture).
Le plus souvent, la combustion des matières plastiques est partielle (manque d’oxygène) et les produits de combustion
renferment alors de nombreuses substances qui peuvent être toxiques, corrosives ou cancérigènes.

4.3 Extinction et prévention


D’une façon générale, l’emploi de l’eau, sous forme diffusée, est recommandée pour l’extinction de ce type de feu.
Cependant, l’intense dégagement de chaleur provoque une rapide évaporation de l’eau utilisée : les vapeurs se condensent
dans les zones moins chaudes mais proches du foyer pour former un brouillard qui accroît le manque de visibilité. De plus,
le refroidissement rend la combustion incomplète, ce qui augmente la densité et l’opacité des fumées de combustion.
Il faut noter que l’eau présente l’avantage de dissoudre certains gaz nocifs émis (HCl, etc.).
Les extincteurs usuels, s’ils sont utilisés dans les premières minutes qui suivent la découverte du foyer sont efficaces :
des essais effectués à l’aide de poudre polyvalente sur les feux de mousse de polyuréthane, de fibres synthétiques et de
caoutchouc, ont donné de bons résultats.
Cependant, la vitesse de propagation, l’intensité de la chaleur dégagée et la densité des fumées émises, rendent l’approche
du foyer difficile. C’est pourquoi une installation de protection incendie, surtout dans les locaux de fabrication comportant
un système de détection sensible (détecteurs de fumée par ionisation) et extinction automatique (sprinklers), semble
s’imposer.

122 BSP 740.2 - T2 - Chimie


Dans le domaine de la prévention, quelques mesures simples peuvent être préconisées :
ͳ réaliser en matériaux incombustibles les constructions abritant les fabrications et les doter d’exutoires de fumées ;
ͳ évacuer les déchets, aspirer les poussières, copeaux et sciures ;
ͳ supprimer tout mode de chauffage classique (seul un chauffage à vapeur ou eau chaude est admissible) ;
ͳ interdire strictement de fumer ;
ͳ réduire au strict minimum le stockage des solvants inflammables et des matières alvéolaires ;
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ͳ compartimenter le stockage des matières premières ;
ͳ installer un éclairage électrique de sécurité. 4
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Achevé d’imprimer en 2019 sur les presses de
L’IMPRIMERIE DE LA BRIGADE de SAPEURS-POMPIERS de PARIS
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75 017 PARIS

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