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Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

CHAPITRE
.1
ELECTROSTATIQUE.

La science de l’électricité est basée sur de simples observations des phénomènes de la


nature. Il existe une analogie entre les forces gravitationnelles (newtoniennes) et les forces
électriques (coulombiennes), qu'exercent, l'une sur l'autre, deux charges électriques. Les
premières hypothèses relatives à ce type de forces ont été déduites des travaux d'Isaac
NEWTON (physicien, mathématicien et astronome anglais, 1642-1727), qui décrit à la fin
de ses "Principia", la gravitation comme une cause qui agit sur le soleil et les planètes "en
proportion de la quantité de matière solide qu'ils contiennent et qui se propage sur des
distances considérables, en décroissant toujours comme l'inverse du carré des distances".

Les premiers travaux sur les forces électriques ont permis d'observer que l'intensité de
celles-ci est proportionnelle à l'inverse du carré de la distance qui sépare les charges
électriques. Cependant, plusieurs différences fondamentales existent entre les forces
électriques et les forces gravitationnelles. En effet, il n'existe qu'une espèce d'interaction
gravitationnelle qui a pour résultat une attraction universelle entre deux masses
quelconques. Bien au contraire, il existe deux espèces d'interactions électriques dues aux
signes positif ou négatif que peut avoir une charge électrique.

Daniel BERNOULLI (Physicien belge, 1700-1782, un des fondateurs de l'hydrodynamique)


essaya, en 1780, de mesurer les variations des forces é1ectriques en fonction de la distance.
Le dispositif expérimental qu’il a utilisé était sommaire et l'on ignore les véritables
conclusions auxquelles il a abouti.

Joseph PRIESTLEY, (Physicien Chimiste anglais qui a découvert l'oxygène, 1733-1804)


avait observé qu'un corps placé à l'intérieur d'une enceinte électrique ne subissait aucune

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force électrique même lorsqu'il est placé à proximité de la paroi de la cavité. Cependant,
contrairement à ce qu'il avait conclu, l’absence de forces électriques est due à la manière
avec laquelle se répartissaient les charges électriques sur la surface du métal.

Ce n’est qu’en 1769 que John ROBINSON (1739-1805) montra expérimentalement que
l’intensité des forces électriques de répulsion est inversement proportionnelle au carré de
la distance qui sépare les charges électriques. En 1775, Henry CAVENDISH (physicien
chimiste anglais né en France, 1731-1810) découvrit que les variations des forces
électriques attractives sont du même type que les forces newtoniennes. Ce résultat fut
explicitement démontré en 1785 par Charles COULOMB (physicien français, 1736-1806).

I. FORCE ELECTRIQUE ET LOI DE COULOMB.

L’une des lois les plus anciennes de l’électricité est la loi de Coulomb. Celui-ci mit au point
un dispositif très sensible capable de mesurer des forces entre de petites billes de moelle de
sureau. Il vérifia alors, avec précision, la loi de variation des forces électriques en fonction
des charges des billes et des distances qui les séparent les unes des autres. Il établit
l'expression de la force 𝐹 ⃗ qu'exerce une charge q1 sur une charge q2 séparées d'une
distance 𝐴𝐵⃗ (figure 1.1). Elle s'exprime ainsi sous la forme vectorielle :
𝑞 .𝑞 𝑞 .𝑞 𝐴𝐵⃗
𝐹 ⃗=𝑘 . . 𝐴𝐵⃗ = 𝑘 . . 𝑢 ⃗⃗ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑢 ⃗⃗ =
𝐴𝐵⃗ 𝐴𝐵⃗ 𝐴𝐵⃗

F
B q2

U AB
A q1
Figure 1.1 :Force électrique exercée par une charge électrique
q1 sur une autre charge électrique q2 (cas où les charges sont
de même signe)

Si on convient qu’une force répulsive est positive et qu'une force attractive est négative,
alors la constante ke est positive. Sa valeur dépend des unités utilisées pour exprimer les
différentes grandeurs intervenant dans l'expression de la force. Elle est caractéristique du
milieu dans lequel sont placées les charges électriques. Elle est de la forme :
1
𝑘 =
4𝜋𝜀
où  est la permittivité du milieu, exprimée en C2/N.m2 dans le système MKSA (La force
étant donnée en Newton, la distance exprimée en mètre et les charges en Coulomb).
𝜀=𝜀 𝜀
où  est la permittivité du vide (C2/N.m2) et r la permittivité relative du
milieu ou constante diélectrique (sans unité).

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II. CHAMP ET POTENTIEL ELECTRIQUES.


II.1.CHAMP ELECTRIQUE CREE PAR UNE CHARGE ELECTRIQUE PONCTUELLE.
La loi de Coulomb peut être mise sous la forme établie par James Clerk MAXWELL
(Physicien britannique, 1831-1879). Cette forme est basée sur le fait que la force électrique
qui s’exerce sur une particule électriquement chargée est toujours proportionnelle à la
charge de la particule. Le facteur de proportionnalité est appelé champ électrique, noté𝐸⃗ ,
numériquement égale à la force qui s’exerce sur une charge positive égale à l’unité. Il est
déduit de l’expression ci-dessous :
𝐹⃗ = 𝐸⃗ . 𝑞

Il apparaît donc que le champ électrique dépend de la charge électrique qui crée la force et
des coordonnées de celle-ci. Il dépend également de la position de la particule sur laquelle il
agit mais pas de la valeur de sa charge électrique. Le champ électrique 𝐸⃗ est une quantité
vectorielle. Lorsqu’il est créé par une charge ponctuelle q placée en un point P de l’espace,
dans un milieu de permittivité  sa valeur en un point M, est donnée par :
1 𝑞
𝐸⃗ = . . 𝑃𝑀⃗
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗
L’unité de champ électrique est le Newton/Coulomb (N/C) ou plus usuellement le Volt/mètre
(V/m). L’introduction de la notion de champ électrique constitua un progrès conceptuel
important. En effet, le champ électrique est une grandeur physique et non un simple
artifice mathématique permettant le calcul des forces électriques.

II.2. EXPRESSION DU CHAMP ELECTRIQUE CREE PAR UN ENSEMBLE DE CHARGES .


 CAS D'UNE DISTRIBUTION DISCRETE DE CHARGES ELECTRIQUES PONCTUELLES .
Le champ électrique 𝐸 ⃗créé par un ensemble de N charges électriques ponctuelles qi
(figure 1.2), est la somme vectorielle des champs électriques 𝐸⃗créés par chacune des
charges :

P1 q1 P 2 q2

P3 q3
P5 q5

M P 4 q4
P6 q6

Figure 1.2: Champ électrique créé par un ensemble de


charges électriques ponctuelles.

𝐸⃗ = 𝐸⃗

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 CAS D'UNE DISTRIBUTION CONTINUE DE CHARGES ELECTRIQUES .


Lorsque la charge électrique est répartie selon une ligne, une surface ou un volume,
chaque élément différentiel de charge dq produit au point de mesure M, un champ
électrique élémentaire 𝑑𝐸⃗ donné par (Figure 1.3):
1 𝑑𝑞
𝑑𝐸⃗ = . . 𝑃𝑀⃗
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗
M


dE
P
dl
dq=dl

Figure 1.3 : Champ électrique élémentaire créé par une portion


élémentaire d'une répartition linéaire et continue de charge.
Dans le cas d'une répartition linéique 𝑑𝑞 = 𝜆. 𝑑𝑙 (𝜆 représente la densité linéique de
charge). Le champ électrique créé en un point M, par un fil de longueur L, est donné
par :
𝜆 𝑑𝑙
𝐸⃗ = . . 𝑃𝑀⃗
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗

Dans le cas d'une répartition surfacique, 𝑑𝑞 = 𝜎. 𝑑𝑆 (𝜎 représente la densité


surfacique de charge). Le champ électrique créé en un point M, par une surface S, est
donné par :
𝜎 𝑑𝑆
𝐸⃗ = . . 𝑃𝑀⃗
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗

Dans le cas d'une répartition volumique 𝑑𝑞 = 𝜌. 𝑑𝑉 (𝜌 représente la densité


volumique de charge). Le champ électrique créé en un point M, par un volume V, est
donné par :
𝜌 𝑑𝑉
𝐸⃗ = . . 𝑃𝑀⃗
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗

II.3. FLUX DU CHAMP ELECTRIQUE. THEOREME DE GAUSS.


Une surface 𝑆, matérielle ou fictive, peut être décomposée en surfaces élémentaires
𝑑𝑆 assimilables à des plans. Chaque élément 𝑑𝑆 est représenté par un vecteur
𝑑𝑆⃗ perpendiculaire au plan de 𝑑𝑆⃗ et de module 𝑑𝑆. La surface 𝑆 est alors donnée par :

𝑆= 𝑑𝑆⃗

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Le flux 𝑑𝜙 du vecteur champ électrique 𝐸⃗ à travers une surface élémentaire 𝑑𝑆 est un


produit scalaire défini par :
𝑑𝜙 = 𝐸⃗ . 𝑑𝑆⃗

Le flux total  à travers la surface S est donné par :

𝜙= 𝐸⃗ . 𝑑𝑆⃗

II.4. THEOREME DE GAUSS.


Soit une charge électrique q et une surface fermée 𝑆. La charge électrique q crée en tout
point de l'espace un champ électrique 𝐸⃗ . Le flux 𝜙 de ce vecteur champ électrique 𝐸⃗ à
travers la surface 𝑆 est donné par:

1 𝑞 𝑞 𝑐𝑜𝑠(𝜃). 𝑑𝑆 𝑞
𝜙= 𝐸⃗ . 𝑑𝑆⃗ =
. . 𝑐𝑜𝑠(𝜃) . 𝑑𝑆 = = 𝑑𝛺
4𝜋𝜀 𝑅 4𝜋𝜀 𝑅 4𝜋𝜀
𝑑𝛺 est l'angle solide sous lequel 𝑑𝑆 est vue par la charge 𝑞.

Si 𝑞 est à l'intérieur de la surface 𝑆, 𝛺 = 4𝜋, alors:


𝑞
𝜙=
𝜀
Si 𝑞 est sur la surface 𝑆, 𝛺 = 2𝜋, alors:
𝑞
𝜙=
2𝜀

Si 𝑞 est à l'extérieur de la surface 𝑆, le flux est nul car la charge q observe, sous le même
angle 𝛺, deux surfaces élémentaires 𝑑𝑆 et 𝑑𝑆′telles que 𝐸. 𝑑𝑆 = −𝐸. 𝑑𝑆′, d'où :
𝜙=0

Théorème de GAUSS:Le flux 𝜙 à travers une surface fermée 𝑆, d'un champ électrique 𝐸⃗ créé
par un ensemble de charges électriques est donné par :
1 𝑞
𝜙= . 𝑞 +
𝜀 2
∑ 𝑞 =somme des charges à l’intérieur de 𝑆.
∑ =somme des charges sur 𝑆.

Le théorème de Gauss permet de calculer le champ électrique produit par des distributions
de charges ayant certaines symétries géométriques. En effet, ce calcul est possible grâce à
l'égalité suivante :
1 𝑞
𝐸⃗ . 𝑑𝑆⃗ = . 𝑞 +
𝜀 2

Cependant, le choix de la surface fermée 𝑆 doit être judicieux de manière à ce que 𝐸⃗ ne


dépende pas de 𝑆. La surface 𝑆 doit passer par le point de mesure. En tout point de 𝑆, le
champ électrique 𝐸⃗ doit être soit nul, soit constant et parallèle à 𝑑𝑆⃗, soit perpendiculaire
à 𝑑𝑆⃗.

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II.5. POTENTIEL DU CHAMP ELECTRIQUE.


Le potentiel du vecteur champ électrique appelé potentiel électrique et noté V, représente la
caractéristique énergétique du champ électrique.

 TRAVAIL NECESSAIRE POUR DEPLACER UNE CHARGE ELECTRIQUE PONCTUELLE


Placée dans un champ électrique 𝐸⃗ , une charge électrique ponctuelle 𝑞 est soumise à
l'action d'une force 𝐹⃗ définie par :
𝐹⃗ = 𝑞. 𝐸⃗
Lorsque 𝑞 se déplace sur une distance 𝑑𝑙, le travail élémentaire 𝑑𝑊 de 𝐹⃗ est donné
par :
𝑑𝑊 = 𝐹⃗ . 𝑑𝑙⃗ ⇒ 𝑑𝑊 = 𝐹⃗ . 𝑑𝑙⃗ . 𝑐𝑜𝑠 𝐹⃗ , 𝑑𝑙⃗
Le travail total 𝑊 accompli lors d'un déplacement fini de la charge électrique 𝑞 d'un
point 𝑁 à un point 𝑀, est donné par :

𝑊= 𝐹⃗ . 𝑑𝑙⃗ . 𝑐𝑜𝑠 𝐹⃗ , 𝑑𝑙⃗ = 𝑞. 𝐸. 𝑐𝑜𝑠 𝐸⃗ , 𝑑𝑙⃗ . 𝑑𝑙

Si le champ électrique est créé par une charge ponctuelle 𝑞′ placée en un point 𝑃,
alors :
𝑞𝑞′ 1 1
𝑊= . −
4𝜋𝜀 𝑃𝑁⃗ 𝑃𝑀⃗
Le travail des forces électriques de répulsion des charges de même signe est positif
lorsqu'elles s'éloignent les unes des autres et négatif lorsqu'elles se rapprochent.
Celui des forces électriques d'attraction des charges de signes contraires est positif
lorsqu'elles se rapprochent les unes des autres, il est négatif lorsqu'elles s'éloignent.
Il est à noter que le travail ne dépend que des positions initiale et finale du
déplacement. Il est égal à la décroissance de l'énergie potentielle 𝐸 :
𝑊 = −𝛥𝐸 = 𝐸 −𝐸

 POTENTIEL ELECTRIQUE .
Le potentiel du vecteur champ électrique ou potentiel électrique en un point 𝑀 est
une grandeur scalaire, notée 𝑉, numériquement égale à l'énergie potentielle 𝐸 d'une
charge positive unité placée en ce point. Ce qui signifie que le potentiel électrique 𝑉
est numériquement égal au travail nécessaire pour ramener une charge positive
unité de l'infini au point 𝑀.

𝑉= 𝐸⃗ . 𝑑𝑙⃗

Le potentiel électrique est exprimé en volts (V) dans le Système International (SI).

Lorsque le champ électrique est créé par une charge électrique ponctuelle 𝑞 placée en
un point 𝑃, le potentiel électrique au point 𝑀 est donné par :
1 𝑞
𝑉= .
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗
Dans le cas d'un ensemble de 𝑁 charges électriques ponctuelles 𝑞 placées
respectivement en 𝑃 , le potentiel électrique total 𝑉 est égal à la somme algébrique
des potentiels créés par chacune des charges :

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1 𝑞
𝑉= .
𝑃 𝑀⃗ 4𝜋𝜀
Dans le cas d'une répartition volumique de charge, le potentiel V au point M devient:
1 𝜌. 𝑑𝑉
𝑉= .
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗

 RELATION ENTRE CHAMP ET POTENTIEL ELECTRIQUES.


Soient 𝑉 une fonction des variables spatiales x, y et z. Le gradient de 𝑉, noté 𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ (𝑉),
est défini par :
𝜕𝑉 𝜕𝑉 𝜕𝑉
𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ (𝑉) = . 𝚤⃗ + . 𝚥⃗ + . 𝑘⃗
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
En coordonnées cylindriques, le gradient du potentiel électrique 𝑉 devient :
𝜕𝑉 1 𝜕𝑉 𝜕𝑉
𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ (𝑉) = . 𝑢⃗ − .𝑢⃗ + . 𝑘⃗
𝜕𝑟 𝑟 𝜕𝜃 𝜕𝑧
Par ailleurs,
𝑑𝑉 = −𝐸⃗ . 𝑑𝑙⃗ = −𝐸⃗ . 𝑑𝑥. 𝚤⃗ + 𝑑𝑦. 𝚥⃗ + 𝑑𝑧. 𝑘⃗
𝐸⃗ = 𝐸 . 𝚤⃗ + 𝐸 . 𝚥⃗ + 𝐸 . 𝑘⃗  
𝑑𝑉 = − 𝐸 . 𝑑𝑥 + 𝐸 . 𝑑𝑦 + 𝐸 . 𝑑𝑧
De plus,
𝜕𝑉 𝜕𝑉 𝜕𝑉
𝑑𝑉 =
. 𝑑𝑥 + . 𝑑𝑦 + . 𝑑𝑧
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
L'identification terme à terme aboutit à :
𝜕𝑉 𝜕𝑉 𝜕𝑉
𝐸 =− ,𝐸 = − ,𝐸 = −
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
D’où
𝐸⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑⃗ (𝑉)
Le vecteur champ électrique dérive donc d'un potentiel. Il est dirigé des potentiels
élevés vers les potentiels les plus faibles.

III- Dipôle électrique.

Un dipôle électrique (figure 1.4) est formé par deux charges électriques −𝑞 et +𝑞, de même
valeur absolue, mais de signes contraires, placées respectivement en 𝑁 et 𝑃. Le milieu du
segment 𝑃𝑁⃗ est appelé centre du dipôle et la distance 𝑙 = 𝑃𝑁⃗ , longueur du dipôle. Le
moment dipolaire du dipôle électrique est le vecteur 𝜇⃗ d'origine O, dirigé de la charge
négative vers la charge positive et de module 𝑞. 𝑙.

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V<0 V=0 V>0

r- r r+
-q +q


N O P
Figure 1.4 : Potentiel électrique créé par un dipôle électrique.

En un point 𝑀(𝑥, 𝑦) de l'espace, le potentiel électrique créé par ce dipôle électrique est la
somme algébrique des potentiels créés en ce point, par chacune des charges −𝑞 et +𝑞:
1 𝑞 𝑞 𝑞 𝑁𝑀⃗ − 𝑃𝑀⃗
𝑉= − ⇒𝑉 =
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗ 𝑁𝑀⃗ 4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗ . 𝑁𝑀⃗

Lorsque le point 𝑀 est suffisamment éloigné du dipôle, le calcul du potentiel V est simplifié
par les approximations suivantes :
𝑁𝑀⃗ − 𝑃𝑀⃗ ≈ 𝑙. 𝑐𝑜𝑠(𝜃) 
𝑁𝑀⃗ ≈ 𝑃𝑀⃗ ≈ 𝑟

Le potentiel électrique peut alors être mis sous la forme :


𝑞 𝑙. 𝑐𝑜𝑠(𝜃) 1 𝜇. 𝑐𝑜𝑠(𝜃)
𝑉= . = .
4𝜋𝜀 𝑟 4𝜋𝜀 𝑟

Cette expression du potentiel signifie que celui-ci ne dépend que de la distance 𝑟 séparant le
point de mesure 𝑀 du centre du dipôle et de la projection du moment dipolaire sur l'axe 𝑂𝑀⃗.
Il est à noter que cette projection peut être positive ou négative, selon la valeur de 𝜃
(positive pour− ≤ 𝜃 ≤ et négative pour ≤ 𝜃 ≤ ). Il est positif dans le demi-espace
contenant la charge positive, négatif dans celui contenant la charge négative et nul sur le
plan perpendiculaire au dipôle et passant par son centre.

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CHAPITRE
.2
MAGNETISME ET ONDES ELECTROMAGNETIQUES.
Lorsqu'une charge électrique est en mouvement, elle crée autour d'elle un environnement
magnétisé. C'est le physicien danois Hans C. ŒRSTED (1770-1851), professeur à
l'université de Copenhague, qui mit en évidence, en 1819, cette propriété des courants
électriques. Les résultats D'ŒRSTED, publiés en 1920, constituèrent une base aux travaux
réalisés par des chercheurs tels que Pierre LAPLACE (1749-1827) et André M. AMPERE
(1775-1836). Ces deux savants français sont à l'origine de la théorie de l'interaction
magnétique entre les courants électriques. Cependant, la relation entre champ magnétique
et charges en mouvement ne fut établie qu'à la fin du dix-neuvième siècle, grâce aux
travaux réalisés par le chercheur américain H. A. ROWLAND (1848-1901). L'expérience
d'ŒRSTED consiste à placer un fil rectiligne conducteur dans la direction de l'aimantation
terrestre et à placer à proximité de celui-ci un barreau aimanté, qui s'oriente
automatiquement dans la direction du champ magnétique terrestre (figure 14).

I- EXCITATION MAGNÉTIQUE. THEOREME D’AMPERE.


En absence de courant électrique traversant le fil, le conducteur et le barreau aimanté
restent parallèles. En présence d'un courant électrique, le barreau aimanté tourne d'un
angle  par rapport au fil. Lorsque le courant électrique est stoppé, le fil et le barreau
redeviennent parallèles. Cette observation permet de conclure que le courant électrique
crée dans l'espace qui l'entoure, un champ magnétique qui apparaît et cesse avec lui.
AMPERE, BIOT et SAVART étudièrent, au dix huitième siècle, les propriétés du
magnétisme créé par les courants électriques. Les lois qu'ils ont établies constituent la base
de l'électromagnétisme. Ces lois ont été établies à partir de l'étude d'un conducteur AB
parcouru par un courant électrique continu I (Figure 2.1).

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
Barreau aimanté

Champ
magnétique
terrestre

Fil conducteur
Absence Présence
de courant électrique de courant électrique

Figure 2.1 : Expérience d'OERSTEDT

Un élément différentiel 𝑑𝑙 crée, en un point P situé à une distance 𝑅, un vecteur différentiel


appelé excitation magnétique, noté 𝑑𝐻⃗ et donné par :
1 𝐼. 𝑑𝑙⃗ ∧ 𝑅⃗
𝑑𝐻⃗ = .
4𝜋 𝑅⃗

Le vecteur 𝑅⃗ est dirigé de 𝑑𝑙 vers le point P. L'excitation magnétique 𝑑𝐻⃗ est exprimée en
Ampère/mètre. Elle est perpendiculaire au plan formé par 𝑑𝑙⃗ et 𝑅⃗ . Cette relation traduit
mathématiquement la loi de BIOT et SAVART. L'excitation magnétique totale𝐻⃗ , créée par
le conducteur AB, au point P est égale à :

1 𝐼. 𝑑𝑙⃗ ∧ 𝑅⃗
𝐻⃗ = .
4𝜋 𝑅⃗

I dl R

dH

Figure 2.2: Excitation magnétique créée par un courant électrique.

L'intégrale curviligne de la composante tangentielle de l'excitation magnétique H , le long


d'un contour fermé, est donnée par : ∮ 𝐻⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝐼, où 𝐼 est le courant encerclé par le contour
fermé L.

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Cette égalité constitue le théorème d'Ampère qui permet le calcul de l'excitation


magnétique H, en tout point du contour fermé. C'est une utilisation tout à fait identique à
celle du théorème de GAUSS pour le calcul du vecteur champ électrique. Cependant, il ne
peut être utilisé que si les deux conditions ci-dessous sont satisfaites :
- L'excitation magnétique 𝐻⃗ doit être soit tangentielle, soit perpendiculaire au
contour considéré.
- L'excitation magnétique 𝐻⃗ doit être constante en tout point du contour où elle
lui est tangentielle.

II- DENSITE DE FLUX MAGNETIQUE.


L'excitation magnétique 𝐻⃗ ne dépend que du courant électrique : elle est indépendante des
caractéristiques et des propriétés physiques du milieu. Un champ de forces lui est donc
associé pour en tenir compte. Ce champ de forces, noté 𝐵⃗, est appelé densité de flux
magnétique, ou plus communément champ magnétique, par analogie avec le champ
électrique. Il est donné par : 𝐵⃗ = 𝜇𝐻⃗ , où 𝜇 est la perméabilité du milieu, elle est exprimée en
henry/mètre (H/m).

Le champ magnétique est exprimé en Tesla (T), en hommage à l'ingénieur américain,


d'origine yougoslave, Nicholas TESLA (1856-1943), 1T=1N/(A.m). La perméabilité du vide
est notée 𝜇 , elle est égale à 410-7 H/m.

Toutes les lois établies pour l'excitation magnétique sont alors extrapolées au champ
magnétique. Ainsi, un courant électrique crée en un point M d'un milieu de perméabilité
magnétique , un champ magnétique 𝐵⃗ donné par l’expression ci-dessous.
𝜇 𝐼. 𝑑𝑙⃗ ∧ 𝑅⃗
𝐵⃗ = .
4𝜋 𝑅⃗

Lorsque le courant électrique est placé dans un milieu de perméabilité magnétique le
théorème d'ampère devient: ∮ 𝐵⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝐼.

II.1. CHAMP MAGNETIQUE CREE PAR UN COURANT ELECTRIQUE RECTILIGNE.


Soit un fil conducteur rectiligne infini parcouru par un courant électrique I. Ce fil
conducteur crée en tout point de l'espace une induction magnétique qui peut être calculée
grâce à la loi de Biot-Savart-Laplace. En effet, une portion élémentaire dl du conducteur
crée en un point M de l'espace situé à une distance a du fil, un champ magnétique

élémentaire dB (figure 2.3) donné par :
𝜇 𝐼. 𝑑𝑙⃗ ∧ 𝑅⃗
𝑑𝐵⃗ = .
4𝜋 𝑅⃗
De ce fait, l'intégrale de 𝑑𝐵⃗ sur la totalité (infinie) de la longueur du fil rectiligne aboutit à
l'expression de l'induction magnétique créée en un point de l'espace, situé à une distance a
du fil :
𝜇. 𝐼 𝐼
𝐵⃗ = . 𝑢⃗ 𝐻⃗ = . 𝑢⃗
2𝜋𝑎 2𝜋𝑎

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Le vecteur champ magnétique total est tangent au cercle d'axe le fil et de rayon a. Ces
mêmes résultats peuvent être obtenus directement par le théorème d'Ampère.

dl

R
a
B

I
Figure 2.3 : Induction magnétique créée par un
courant électrique rectiligne.

II.2. CHAMP MAGNETIQUE CREE PAR UN COURANT ELECTRIQUE CIRCULAIRE.


Une spire circulaire de rayon R traversée par un courant électrique I crée en tout point de
son axe situé à une distance h du centre, un champ magnétique parallèle à celui-ci (figure
2.4) et dont le module est donné par :
𝜇. 𝐼. 𝑎
𝐵=
2(𝑎 + ℎ )

Au centre de la spire le champ magnétique vaut :


𝜇. 𝐼
𝐵=
2𝑎

dB

R h
C I
a
I dl
Figure 2.4: Champ magnétique créé par
un courant circulaire.

III. FLUX MAGNETIQUE.

Le flux du champ magnétique (ou flux magnétique) à travers une surface S dans un champ
magnétique est donné par :

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𝛷 = 𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗

L’unité de flux magnétique est le weber (Wb) en hommage au physicien allemand Wilhelm
E. WEBER (1804-1891) : 𝑊𝑏 = 1𝑇. 𝑚² = 𝑚. 𝑘𝑔/𝑠. 𝐶

Le flux du champ magnétique à travers une surface fermée, est toujours nul. Il en découle
l’équation suivante : ∮ 𝐵⃗ . 𝑑𝑆⃗ = 0, qui constitue le théorème de Gauss pour le champ
magnétique.

IV. ACTION D'UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UNE CHARGE ELECTRIQUE EN MOUVEMENT .
Un champ magnétique n'agit pas sur les charges électriques au repos. Bien au contraire,
lorsqu'une charge électrique (positive ou négative) se déplace dans un champ magnétique,
elle est soumise à l'action d'une force due à l'existence de celui-ci. Cette force magnétique
est perpendiculaire au mouvement de la charge électrique et proportionnelle à l'intensité du
champ magnétique 𝐵⃗ , à la charge électrique 𝑞 et à sa vitesse 𝑣⃗.

La force magnétique 𝐹 ⃗ à laquelle est soumise une charge électrique q se déplaçant avec
une vitesse v à l'intérieur d'un champ magnétique 𝐵⃗ est donnée par : 𝐹 ⃗ = 𝑞 𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗
Le module de la force magnétique est alors donné par : 𝐹 ⃗ = 𝑞 . 𝑣. 𝐵. 𝑠𝑖𝑛 𝑣⃗, 𝐵⃗

De ce fait, on observe que la force magnétique est nulle lorsque le champ magnétique est
dans le même sens que le mouvement de la charge électrique et qu'elle est maximale
lorsque ces deux vecteurs sont perpendiculaires. Dans tous les cas, la force magnétique et la
vitesse v sont perpendiculaires. Par conséquent, l'accélération due à la force magnétique est
perpendiculaire au mouvement. L'action de la force magnétique sur la vitesse de la charge
électrique a pour effet de changer la direction de celle-ci sans en modifier son module. Ce
qui signifie que la trajectoire décrite par une charge électrique en mouvement, soumise à
l'action d'un champ magnétique, est circulaire. Le rayon r du cercle décrit par la charge
électrique est obtenu en égalant l'expression de la force centripète d'un mouvement
circulaire et celle de la force magnétique, ce qui aboutit à:
𝑚. 𝑣² 𝑚𝑣
= 𝑞𝑣𝐵 ⇒ 𝑟 =
𝑟 𝑞𝐵

Lorsque la charge électrique est soumise simultanément à un champ électrique 𝐸⃗ et à un


champ magnétique𝐵⃗, la force électromagnétique qui s'exerce sur elle est donnée par
: 𝐹 ⃗ = 𝑞 𝐸⃗ + 𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗ .

V. ACTION D'UN CHAMP MAGNETIQUE SUR LE NOYAU ATOMIQUE.


Le noyau atomique est constitué de charges positives appelées protons et de neutrons. Le
noyau atomique, assimilé à un aimant microscopique du fait de la rotation de sa charge
électrique sur elle même, est caractérisé par son moment cinétique de spin I, auquel est
associé un moment magnétique nucléaire 𝜇, donné par :

𝛾. 𝐼. ℎ
𝜇=
2𝜋
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ℎ = 6,652. 10 𝐽. 𝑠, est la constante de Planck, 𝛾 est appelé rapport gyromagnétique du


noyau, 𝛾⁄2𝜋 est exprimé en MHz/Tesla : 𝛾⁄2𝜋 = 42,6 𝑀𝐻𝑧⁄𝑇 pour le proton, 𝛾⁄2𝜋 =
17,3 𝑀𝐻𝑧⁄𝑇 pour le Phosphore 31)

Au moment cinétique de spin nucléaire correspond un nombre quantique de spin I. Selon le


type de noyau, celui-ci peut être nul, entier ou demi-entier (tableau 2).

Tableau 2: Valeurs du nombre quantique de spin en fonction des nombres de masse A et atomique Z.
A Z I Exemples
Pair Pair 0 C, O,...
Pair impair entier (1,2,3,....) H, N
impair impair demi-entier H, P

Lorsqu'un noyau atomique est soumis à l'action d'un champ magnétique 𝐵⃗, le moment
magnétique  devient le siège de deux types de phénomènes : Il s'oriente par rapport à 𝐵⃗ et
Il acquiert un mouvement de précession autour de l'axe qui porte 𝐵⃗ (figure 2.5).



Bo

Figure 2.5 : Mouvement de précession du


moment magnétique de spin soumis à un champ magnétique B o
.

Le moment magnétique de spin  peut s'orienter selon différentes directions dites


autorisées. L'orientation la plus probable est celle qui lui confère l'énergie d'interaction
minimale avec B o . En effet, le noyau acquiert une énergie d'interaction E=-Bo lorsqu'il est
soumis à l'action du champ magnétique B o . Il peut occuper l'un des 2I+1 niveaux d'énergie.
h
E   .mI .Bo
2

Les valeurs possibles mI =-I, -I+1, ......, I-1, I du nombre quantique mI caractérisent ces
orientations. Dans le cas particulier du proton (noyau d'hydrogène) I=1/2, deux orientations
sont possibles. La première est dite parallèle et la seconde antiparallèle. Le noyau occupera
alors l'un des deux niveaux d'énergie E1 ou E2.

14
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

II-L’ONDE ELECTROMAGNETIQUE.
La terre est soumise à différents types de radiations, généralement invisibles à l’œil nu,
elles nous parviennent pour une grande partie d’entre elles de l'espace extraterrestre.
Toutes ces radiations, visibles ou invisibles, parcourent de grandes distances avant
d'arriver jusqu'à nous. Les rayons de lumière émis par le soleil par exemple, mettent un
peu plus de huit minutes pour parcourir les 150 millions de kilomètres qui les séparent de
la terre. Des radiations sont également produites de façon naturelle à la surface de la terre.
Elles proviennent principalement des roches radioactives contenues dans le sol, telles que
l'uranium qui est un métal qui émet des radiations dans les couches de l'écorce terrestre.
Au fil des années, l'Homme a appris à fabriquer ses propres sources de rayonnements (RX
et radioactivité artificielle) pour faire, par exemple, de l'imagerie médicale (radiodiagnostic)
ou encore pour traiter certaines maladies (radiothérapie). Pour mieux comprendre l'action
de ces rayonnements, sur l'environnement et la matière, ainsi que leur utilisation, il est
indispensable d'en connaître la nature et les propriétés physiques.

Ce chapitre est consacré à un type particulier de radiations : Les rayonnements


électromagnétiques, qui peuvent être définis comme étant un moyen de transporter de
l'énergie d'un point à un autre, sans transporter de la matière. Ils se déplacent, à la vitesse
de la lumière dans le vide, généralement en ligne droite.

II.1. DEFINITION DU RAYONNEMENT ELECTROMAGNETIQUE.


La théorie électromagnétique est l'œuvre de James clerk MAXWELL (1831-1879). Dans
sa théorie, issue de l'unification des phénomènes électriques et magnétiques, il avait prédit,
en 1884, l'existence d'ondes électromagnétiques se propageant à la vitesse de la lumière et
dont la lumière elle-même fait partie. Toutes ses prédictions furent confirmées par
Heinrich HERTZ (1855-1894), lorsqu'il découvrit les ondes électromagnétiques. La théorie
électromagnétique de MAXWELL a été complétée au fil des années. En 1900, par exemple,
Max PLANCK (1858-1947), affirmait que l'énergie rayonnante des corps chauds se fait par
paquets d'ondes ou quanta (pluriel de quantum) appelés également photons. Malgré toutes
les difficultés auxquelles elle fut confrontée, cette théorie n'a pas été supplantée. De
nombreux savants, tels que Louis de BROGLIE, Erwin SCHRÖDINGER ou Max BORN
ont établi la complémentarité de l'ancienne et des nouvelles théories électromagnétiques.

Les points les plus importants de cette théorie, sont les résultats obtenus par MAXWELL,
sur les champs électriques et magnétiques induits, qui l'amenèrent à conclure que toute
variation de ces derniers, produite par la fluctuation d'un courant électrique, devait être
accompagnée d'une propagation d'énergie sous forme d'ondes électromagnétiques. Les
ondes électromagnétiques peuvent être émises par la simple oscillation d'un dipôle
électrique. Elles sont donc émises par la matière.

Enfin, un rayonnement électromagnétique est défini comme étant la résultante de la


superposition d'un champ magnétique B et d'un champ électrique E, sinusoïdaux de même
période, perpendiculaires en tout point et se propageant dans la même direction (Figure
2.6). La propagation de l'onde électromagnétique, ainsi formée, se fait perpendiculairement
au plan défini par E et B : Il s'agit d'une onde plane.
Dans le vide, cette propagation, en première approximation rectiligne, se fait à vitesse
constante, quelle que soit l’onde considérée (célérité C3 108m/s). Un rayonnement

15
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

constitué d’ondes de même fréquence est dit monochromatique et poly chromatique dans le
cas contraire. La fréquence d’une onde électromagnétique ne change pas quelque soit le
milieu traversé. Cependant, sa vitesse v dépend de la nature de celui-ci et de la longueur de
d’onde de la radiation. Le rapport des vitesses de l’onde dans le milieu et dans le vide est
appelé indice optique 𝑛 = :

E
Figure 2.6 : Représentation d'une onde électromagnétique.

II.2. L’ONDE PLANE ET SES CARACTERISTIQUES.

Un rayonnement électromagnétique est caractérisé par son énergie, sa période, sa


fréquence et/ou sa longueur d'onde. Toutes ces grandeurs sont équivalentes, car elles se
déduisent les unes des autres. En général, la fréquence est la caractéristique la plus
utilisée. Elle est notée  et exprimée en Hertz. La période T, inverse de la fréquence, est
exprimée en secondes. La longueur d'onde , exprimée en mètres, est le produit de la
vitesse de la lumière et de la période T.
𝐸 = ℎ𝜐, ℎ = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑙𝑎𝑛𝑐𝑘 = 6,62 10 𝐽. 𝑠, 𝜐 𝑒𝑛 𝐻𝑧, 𝐸 𝑒𝑛 𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒, 𝑇 = = , 𝑇 𝑒𝑛 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑠,
𝑐. ℎ 𝑐 10 𝑚
𝜆 = 𝑐. 𝑇 = = , 𝑐 = 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑙𝑢𝑚𝑖è𝑒 = 3. , 𝑇 𝑒𝑛 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑠, 𝑒𝑛 𝑚è𝑡𝑟𝑒𝑠
𝐸 𝜐 𝑠
𝐸 = ℎ𝜐, ℎ = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑙𝑎𝑛𝑐𝑘 = 6,62 10 𝐽. 𝑠, 𝜐 𝑒𝑛 𝐻𝑧, 𝐸 𝑒𝑛 𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒, 𝑇 = = , 𝑇 𝑒𝑛 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑠,
ℎ𝑐
𝐸=
𝜆
Le rayonnement électromagnétique peut être considéré comme étant formé
d'accumulations petites et discrètes d'énergies appelées photons ou quanta. Chaque photon
est caractérisé par l'énergie E qu'il transporte. En pratique, les hautes énergies sont
exprimées en électron-Volt (eV). Elles sont de la forme :
ℎ𝑐 12400
𝐸[𝐽] = , 𝐸[𝑒𝑉] =
𝜆 𝜆Å
La vitesse du photon, qui n’existe qu’en mouvement, étant égale dans la vide à la vitesse c
de la lumière, «sa masse au repos ne peut être que nulle». De ce fait, par simple analogie
aux particules, son énergie au repos est nulle et ses énergies totale et cinétique sont égales.
Au photon peut donc correspondre une masse m, d'origine exclusivement dynamique :

𝑚=
𝜆𝑐
Cette notion de masse pour les photons, introduite par A. PROCA en 1936 à la suite de
calculs d'électrodynamique quantique, permet d’expliquer les déviations de la lumière par
les champs gravitationnels et leur interaction avec des systèmes de l’ordre de grandeur
d’une molécule ou d’un atome (exemple : l’effet photoélectrique). Néanmoins, cet aspect

16
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

corpusculaire des ondes électromagnétiques ne présente un intérêt que pour les photons
très énergétiques (RX et R ). La quantité de mouvement 𝑝 d'une onde électromagnétique
est de la forme :

𝑝 = 𝑚𝑐 =
𝜆
Ces deux descriptions des ondes électromagnétiques appelées théorie ondulatoire et théorie
corpusculaire, ne sont pas contradictoires. En fait, le phénomène est très complexe et l’on
utilise l’une ou l’autre des théories selon ce qui est étudié. L’unification de ces deux théories
est à l’origine de la mécanique quantique.

II.3. LE SPECTRE ELECTROMAGNETIQUE.


Les rayonnements électromagnétiques ne diffèrent pas fondamentalement les uns des
autres. Ils ne se distinguent que par leurs fréquences, par leurs modes de production et par
leurs interactions avec la matière. L'ensemble des ondes électromagnétiques constitue le
spectre électromagnétique, qui couvre des fréquences allant de 10 à 1025 Hz. Les
rayonnements électromagnétiques peuvent être classés de différentes manières. La plus
usuelle et surtout la plus commode, est la classification en fonction de la longueur d'onde
(Figure 2.7).

FREQUENCE Hz LONGUEUR D’ONDE (Å) ENERGIE (eV)


1024 3.10-6 4.10-10

102é
Rayons 

1020

RX
1018

1016 Ultra-violet

1014 VISIBLE

1012 Infra-Rouge 3.106 4.102

1010

108

106 Radiofréquences

104

1012 3.1016 4.1012

Figure 2.7 : Le spectre électromagnétique.

17
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

III- ETUDE DU CAS PARTIULIER DES RX


Les rayons X (RX) sont des ondes électromagnétiques qui prennent naissance à chaque fois
que des particules chargées (électrons en général), animées d'une vitesse suffisante,
viennent heurter de la matière. Leur production est la conséquence directe des
perturbations profondes subies par la structure de l'atome bombardé. L'émission de RX
peut se produire spontanément dans la nature. Les rayons X sont, par définition, tous les
photons produits à l'extérieur du noyau atomique. Ils ont été découverts en 1895 par
Wilhem Röntgen. Il prit la même année la première radiographie : celle de l’une des mains
de son épouse.

III.1. Production des RX.


En traversant la cible, les électrons accélérés sont ralentis par les atomes de celle-ci.
L'énergie cinétique perdue se manifeste sous diverses formes. En particulier une fraction
importante de celle-ci est convertie en chaleur et le reste est rayonné en dehors de la cible
sous forme de photons X.

En réalité, ces électrons subissent deux types d'interactions dans la cible :


 Collisions avec les électrons du milieu
 Freinage par les noyaux du milieu
L'étude spectrale de l'émission de RX montre que le spectre énergétique est formé par la
superposition d'un spectre de raies caractéristiques de la cible et d'un spectre continu,
parfaitement limité du côté des grandes énergies (Figure 2.8).

d
dE SPECTRE
CARACTERISTIQUE

SPECTRE
CONTINU

E
Figure 2.8 : Spectre d’émission des RX.

1- Le spectre caractéristique.
Les électrons du faisceau accéléré entrent en collision avec les électrons de la cible lorsqu'ils
traversent celle-ci. Ce qui aboutit à l'ionisation des atomes du milieu irradié. Cette
ionisation ne peut se produire que dans le cas où l'énergie des électrons incidents est
supérieure à l'énergie de liaison de l'électron atomique. Ainsi est créé un ion à l'état excité.
Le retour à l'état fondamental, s'accompagne de l'émission d'un ou de plusieurs photons de
fluorescence X, dont l'énergie est égale à l'énergie d'ionisation. Les raies X ainsi émises, ne
dépendent donc que de la structure énergétique des atomes de la cible : Elles sont
caractéristiques du milieu traversé, elles constituent un spectre discret appelé spectre
caractéristique.

18
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

2- Le spectre continu.
Les électrons incidents sont attirés par les noyaux du milieu, il en résulte une force
coulombienne d'attraction qui produit une accélération centripète. Les trajectoires des
électrons s'incurvent (Figure 2.9).

Milieu cible

Electron incident

RX

Noyau
Electron
dévié

Figure 2.9 : Schématisation du freinage des électrons incidents.

Ce qui a pour conséquence le freinage de ces derniers. La diminution de l'accélération des


électrons entraîne une décroissance de leur vitesse, donc de leur énergie cinétique. Cette
perte d'énergie cinétique se traduit par l'émission d'un rayonnement électromagnétique X.
L'énergie perdue varie de façon quasiment continue, on dit qu'on a affaire à une radiation
de freinage ou bremsthralung. La théorie du spectre continu ne sera pas davantage
développée, car elle fait appel à des connaissances de mécanique quantique qui sortent du
présent contexte.

III.2. Les tubes à rayons X.


En pratique médicale, les RX sont généralement produits par des tubes à vide de Coolidge.
En radiothérapie, ils peuvent être également produits par des accélérateurs de particules.
Les tubes à RX sont constitués généralement, par une enceinte en verre dans laquelle, un
vide poussé a été établi, afin d'éviter aux électrons d'interagir avec d'éventuels gaz.

L'émission des électrons est obtenue par effet thermoélectronique en chauffant un filament
à une température suffisante. Ces électrons quittent le filament sous l'effet d'un champ
électrique intense qui les accélère jusqu'à la cible (Figure 2.10).

HAUTE TENSION

Filament Anode

e
Cathode

Gaine en verre
plombé
RX

Alimentation Figure 2.10 : Schéma simplifié d'un tube à R.X.


filament

19
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

Le champ électrique, à l'intérieur du tube, est obtenu à l'aide d'une différence de potentiel
U entre le filament et la cible. Sa valeur est généralement comprise entre 30 et 100kV pour
les tubes utilisés en radiologie conventionnelle. Le filament et la cible constituent
respectivement la cathode et l'anode du tube.

L'enceinte en verre est recouverte d'un blindage en plomb, percé d'une fenêtre d'où
émergent les RX perpendiculairement au faisceau d'électrons.

1- L'alimentation électrique du tube à RX.


La différence de potentiel nécessaire pour alimenter le tube à RX est obtenue grâce à un
montage classique de transformateurs et de redresseurs. La gamme de tensions est obtenue
en faisant varier le nombre de spires du secondaire du transformateur. La tension aux
bornes de celui-ci est appliquée au tube à RX. Le courant électrique étant alternatif, les
électrons ne sont attirés vers la cible que pendant une demi-période. Un système approprié
de redressement doit donc être associé au dispositif électrique.

Le chauffage du filament est assuré par un transformateur abaisseur de tension. Il est


nécessaire de faire la distinction entre le courant de chauffage du filament et le courant du
circuit haute tension. En effet, la valeur du premier est importante puisqu'elle détermine la
valeur du flux d'électrons.

Le circuit électrique est constitué de deux parties :


 Un bloc de haute tension, isolé et entouré d'une gaine métallique mise à la terre pour
éviter les risques d'électrisation et/ou d'électrocution.
 Un pupitre de commande où se trouvent les potentiomètres de réglage et de contrôle
de la tension et des intensités des courants.

2- La cible
La cible est généralement en Tungstène en raison du numéro atomique (74) et du point de
fusion (3370°C) élevés de ce matériau. Les RX sont émis dans toutes les directions de façon
quasiment isotrope, mais subissent une auto absorption dans la cible elle-même. Le
faisceau de RX qui émerge du tube est perpendiculaire à celui des électrons issus du
filament.

La surface apparente de l'émission des RX (foyer optique) joue un grand rôle dans la netteté
de l'image radiologique. Ce foyer dépend essentiellement de l'inclinaison de l'anode par
rapport aux électrons incidents qui ne doit pas être inférieure à 20°, pour diminuer au
maximum les dimensions apparentes de la source.

La plupart des interactions qui se produisent dans la cible sont du type électron-électron.
Elles aboutissent à une intense production de chaleur qui risque d'altérer la surface de la
cible. Un dispositif est donc nécessaire pour le refroidissement de l'anode. Le principe de
l'anode tournante est un artifice technique qui permet de faire répartir la chaleur tout le
long de la piste de l'anode (Figure 2.11). Dans le cas des hautes énergies, un système de
circulation d'huile est nécessaire pour le refroidissement

20
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

Figure 2.11 : Schéma simplifié d'une anode tournante.

La plupart des interactions qui se produisent dans la cible sont du type électron-électron.
Elles aboutissent à une intense production de chaleur qui risque d'altérer la surface de la
cible. Un dispositif est donc nécessaire pour le refroidissement de l'anode. Le principe de
l'anode tournante est un artifice technique qui permet de faire répartir la chaleur tout le
long de la piste de l'anode (Figure 2.11). Dans le cas des hautes énergies, un système de
circulation d'huile est nécessaire pour le refroidissement

3-Energie et tension
Les électrons accélérés sous une différence de potentiel U acquièrent une énergie cinétique
Ec=e.U (e étant la charge de l'électron). Ec est donc l'énergie maximale que peuvent avoir
les RX émis. Dans le cas d'une cible épaisse, le spectre énergétique théorique a pour
équation l’expression ci-contre :
𝑑Φ
= 𝐾. 𝐹. 𝑍. (𝐸 − 𝐸)𝑑𝐸
𝑑𝐸
𝑑Φ est le flux énergétique des photons du rayonnement de freinage dont l'énergie est
comprise entre 𝐸 et 𝐸 + 𝑑𝐸, 𝐾 est une constante. 𝐹 est le nombre d'électrons qui frappent la
cible à chaque instant. Il est supposé constant puisque le courant de chauffage du filament
est continu. Le flux énergétique global est :
𝑑Φ 1
𝛷= 𝑑𝐸 = 𝐾. 𝐹. 𝑍. (𝐸 − 𝐸)𝑑𝐸 ⇒ Φ = 𝐾. 𝐹. 𝑍. 𝐸
𝑑𝐸 2
Le flux énergétique 𝛷 est exprimé en Watt, il a la même dimension qu'une puissance. Par ailleurs,
la puissance électrique nécessaire pour communiquer à F électrons par seconde, une énergie
cinétique 𝐸 est 𝑃 = 𝐹. 𝐸 . Le rendement 𝑟 de l'émission par rayonnement de freinage est de la
forme :

𝛷 1
𝑟= = 𝐾. 𝑍. 𝐸
𝑃 2
Le rendement croît avec le numéro atomique de la cible et avec la différence de potentiel
entre la cathode et l'anode du tube. Cette relation n'est cependant valable que pour des
tensions inférieures à 100kV. L'énergie émise, par rayonnement de freinage, pendant un
intervalle de temps t est :
1
𝑊 = 𝛷∆𝑡 = 𝐾. 𝐹. 𝑍. 𝐸2𝑐 ∆𝑡 1 𝐼 1
2
⇒𝑊= 𝐾. . 𝑍. 𝑈2 𝑒2 . ∆𝑡 = 𝐾. 𝐼. 𝑍. 𝑈2 𝑒. ∆𝑡
𝐸𝑐 = 𝑒𝑈 2 𝑒 2
𝐼 = 𝐹. 𝑒

𝑒 est la valeur absolue de la charge électrique de l'électron, 𝑈 la tension accélératrice et 𝐼 le courant


de chauffage du filament.

21
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

1E
Exercices. Electricité.

Exercice 1 : Quatre charges électriques q1, q2, q3 et q4 sont placées respectivement sur les quatre
sommets d’un carré ABCD [A(0,0), B(0,a), C(a,a) et D(a,0)], dans un milieu de permittivité
électrique 
1. Déterminer le champ et le potentiel électriques au point M(a/2, a/2), lorsque toutes les
charges sont égales à +q.
2. Déterminer le champ et le potentiel électriques au point M(a/2, a/2), lorsque toutes les
charges sont égales à -q.
3. Déterminer le champ et le potentiel électriques au point M(a/2, a/2), lorsque toutes les
charges sont égales à q1=q2=+q et q3=q4=-q.
4. Déterminer le champ et le potentiel électriques au point M(a/2, a/2), lorsque toutes les
charges sont égales à q1=q3=+q etq2=q4=-q.
Solution :
Les champs électriques créés au point M par chacune des
charges électriques sont donnés par :
1 𝑞 1 𝑞 B C
𝐸⃗ = . . 𝐴𝑀⃗, 𝐸 ⃗ = . . 𝐵𝑀⃗ q2 q3
4𝜋𝜀 𝐴𝑀⃗ 4𝜋𝜀 𝐵𝑀⃗
1 𝑞 1 𝑞
𝐸⃗ = . . 𝐶𝑀⃗, 𝐸⃗ = . . 𝐷𝑀⃗
4𝜋𝜀 𝐶𝑀⃗ 4𝜋𝜀 𝐷𝑀⃗ q1 q4
A D
Les potentiels électriques créés au point M par chacune des
charges électriques sont donnés par :
1 𝑞 1 𝑞 1 𝑞 1 𝑞
𝑉 = . , 𝑉 = . , 𝑉 = . , 𝑉 = .
4𝜋𝜀 𝐴𝑀⃗ 4𝜋𝜀 𝐵𝑀⃗ 4𝜋𝜀 𝐶𝑀⃗ 4𝜋𝜀 𝐷𝑀⃗
Par ailleurs,
𝐴𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝐴⃗ = 𝑎𝚤⃗ + 𝑎𝚥⃗ = 𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗), 𝐵𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝐵⃗ = 𝑎𝚤⃗ − 𝑎𝚥⃗ = 𝑎(𝚤⃗ − 𝚥⃗)
𝐶𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝐶⃗ = −𝑎𝚤⃗ − 𝑎𝚥⃗ = −𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗), 𝐷𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝐷⃗ = −𝑎𝚤⃗ + 𝑎𝚥⃗ = −𝑎(𝚤⃗ − 𝚥⃗)
𝐴𝑀⃗ = 𝐵𝑀⃗ = 𝐶𝑀⃗ = 𝐷𝑀⃗ = 𝑎√2
De ce fait, le champ électrique total 𝐸 ⃗ créé au point M, somme des quatre champs 𝐸⃗, 𝐸 ⃗, 𝐸 ⃗, 𝐸 ⃗, et le
potentiel électrique total 𝑉 somme des potentiels 𝑉 , 𝑉 , 𝑉 , 𝑉 sont donnés par :
1 𝑎
𝐸 ⃗ = 𝐸⃗ + 𝐸 ⃗ + 𝐸 ⃗ + 𝐸 ⃗ = . . 𝑞 𝚤⃗ + 𝐽⃗ + 𝑞 (𝚤⃗ − 𝚥⃗) − 𝑞 (𝚤⃗ + 𝚥⃗) − 𝑞 (𝚤⃗ − 𝚥⃗)
4𝜋𝜀 𝑎√2
1
𝐸⃗ = . [(𝑞 + 𝑞 −𝑞 − 𝑞 )𝚤⃗ + (𝑞 − 𝑞 −𝑞 + 𝑞 )𝚥⃗]
8𝜋𝜀𝑎 √2
1
𝑉 = 𝑉 + 𝑉 +𝑉 + 𝑉 = . [𝑞 + 𝑞 + 𝑞 + 𝑞 ]
4𝑎√2𝜋𝜀

22
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

a- Cas où q1=q2= q3=q4=+q.


1 1 𝑞
𝐸⃗ = . [(0)𝚤⃗ + (0)𝚥⃗] = 0⃗, 𝑉 = . [4𝑞] =
8𝜋𝜀𝑎 √2 4𝑎√2𝜋𝜀 𝑎√2𝜋𝜀

b- Cas où q1=q2= q3=q4=-q.


1 1 𝑞
𝐸⃗ = . [(0)𝚤⃗ + (0)𝚥⃗] = 0⃗, 𝑉 = . [−4𝑞] = −
8𝜋𝜀𝑎 √2 4𝑎√2𝜋𝜀 𝑎√2𝜋𝜀

c- Cas où q1=q2=+q etq3=q4=-q.


1 𝑞 1
𝐸⃗ = . [(+4𝑞)𝚤⃗ + (0)𝚥⃗] = 𝚤⃗, 𝑉 = . [0] = 0
8𝜋𝜀𝑎 √2 2𝜋𝜀𝑎 4𝑎√2𝜋𝜀

d- Cas où q1=q4=+q et q2=q3=-q.


1 𝑞 1
𝐸⃗ = . [(0)𝚤⃗ + (+4𝑞)𝚥⃗] = 𝚥⃗, 𝑉 = . [0] = 0
8𝜋𝜀𝑎 √2 2𝜋𝜀𝑎 4𝑎√2𝜋𝜀

Exercice 2 : On considère un milieu de permittivité électrique  dans lequel deux charges
électriques q1=+q et q2=-q sont placées respectivement aux points P(0,0) et N(2a,2a) d’un repère

orthonormé (O, i , j ).
1- Calculer le champ et le potentiel électriques créés par ces deux charges électriques au
point M de coordonnées (a,a).
2- Déterminer la position spatiale de la charge q3=+3q pour que le champ électrique s’annule
au point M. Calculer alors le potentiel électrique en ce point.
3- Quelle charge q4, doit-on placer au point L de coordonnées (3a,3a) pour que le champ
électrique s’annule au point M (la charge q3 ayant été enlevé). Calculer dans ce cas, le
potentiel électrique en ce point.
Données : o=8,854.10-12C²/N.m², q=1,6.10-19C, a=10-6m.

Solution :
1- Le champ électrique créé par les deux charges électriques q1=+q et q2=-q au point M de
coordonnées (a,a), est donné par la somme vectorielle des deux champs électriques créés
par les charges électriques q1 et q2 :
1 𝑞
⎧ 𝐸⃗ = . . 𝑃𝑀⃗
⎪ 4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗
  ⇒ 𝐸⃗ = 1 . 𝑞
. 𝑃𝑀⃗ +
𝑞
. 𝑁𝑀⃗
⎨𝐸 ⃗ = 1 . 𝑞 . 𝑁𝑀⃗ 4𝜋𝜀 𝑃𝑀 ⃗ 𝑁𝑀 ⃗
⎪ 4𝜋𝜀 𝑁𝑀⃗

𝑃𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝑃⃗ = (𝑎𝚤⃗ + 𝑎𝚥⃗) − (𝑂𝚤⃗ + 𝑂𝚥⃗) = 𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗), 𝑃𝑀⃗ = 𝑎√2
𝑁𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝑁⃗ = (𝑎𝚤⃗ + 𝑎𝚥⃗) − (2𝑎𝚤⃗ + 2𝑎𝚥⃗) = −𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗), 𝑁𝑀⃗ = 𝑎√2

1 𝑞 𝑞 1 +𝑞 −𝑞
𝐸⃗ = . . 𝑃𝑀⃗ + . 𝑁𝑀⃗ = . . 𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗) − . 𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗)
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗ 𝑁𝑀⃗ 8𝜋𝜀 𝑎√2 𝑎√2

1 +2𝑞 𝑞 1,6. 10
𝐸⃗ = . . 𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗) ⇒ 𝐸 ⃗ = = = 719𝑉/𝑚
8𝜋𝜀 𝑎√2 8𝜋𝜀 𝑎 8 × 3,14 × 8,854. 10 10

23
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

Le potentiel électrique créé par les deux charges électriques q1=+q et q2=-q au point M de
coordonnées (a,a), est donné par la somme algébrique les potentiels électriques créés
respectivement par les charges électriques q1 et q2 :
1 𝑞
⎧𝑉 = .
⎪ 4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗
 ⇒𝑉 = 1 . 𝑞
+
𝑞
=
1 +𝑞 − 𝑞
. =0
⎨𝑉 = 1 𝑞 4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗ 𝑁𝑀⃗ 8𝜋𝜀 𝑎√2
⎪ .
⎩ 4𝜋𝜀 𝑁𝑀⃗

2- La position spatiale de la charge q3=+3q pour laquelle le champ électrique s’annule au


point M, est calculée en considérant que le champ électrique créé par cette charge, annule
celui créé par les deux charges précédentes. De ce fait,
1 +2𝑞
𝐸 ⃗ = −𝐸 ⃗ = − . . 𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗)
8𝜋𝜀 𝑎√2
Par ailleurs,
1 +3𝑞
𝐸⃗ = . . 𝐾𝑀⃗
8𝜋𝜀 𝐾𝑀⃗  
𝐾𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝐾⃗ = (𝑎𝚤⃗ + 𝑎𝚥⃗) − (𝑥𝚤⃗ + 𝑦𝚥⃗) = (𝑎 − 𝑥)𝚤⃗ + (𝑎 − 𝑦)𝚥⃗, 𝐾𝑀⃗ = (𝑎 − 𝑥) + (𝑎 − 𝑦)

En considérant les deux expressions de 𝐸 ⃗, on obtient :


1 +2𝑞 1 +3𝑞
. . 𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗) = . . (𝑎 − 𝑥)𝚤⃗ + (𝑎 − 𝑦)𝚥⃗
8𝜋𝜀 𝑎√2 8𝜋𝜀
(𝑎 − 𝑥) + (𝑎 − 𝑦)
1 +3(𝑎 − 𝑥)
⎧ =
⎪𝑎 √2 (𝑎 − 𝑥) + (𝑎 − 𝑦)
⇒  ⇒𝑥 = 𝑦
⎨ 1 +3(𝑎 − 𝑦)
=
⎪𝑎 √2
⎩ (𝑎 − 𝑥) + (𝑎 − 𝑦)
Alors,
1 +3(𝑎 − 𝑥)
=
𝑎 √2 2(𝑎 − 𝑥)
L’égalité précédente n’a de sens que si x>a, car le terme [-(a-x)] doit être positif. Aussi,
3(𝑎 − 𝑥) 3 1 3
⇒ = ⇒ = ⇒ 2(𝑎 − 𝑥) = 3𝑎
2√2(𝑎 − 𝑥) 𝑎 2(𝑎 − 𝑥)
2(𝑎 − 𝑥)
𝑎 − 4𝑎𝑥 + 2𝑥 = 0
Cette équation admet deux solutions dont l’une ne satisfait pas à la condition x>a. De ce
fait,
𝑥 = 𝑦 = 𝑎 1 + √3 = 2,732. 10 𝑚
Le potentiel électrique total au point M(a,a), sera égal au potentiel électrique créé par la
seule charge q3 car le potentiel électrique créé par les deux premières charges est nul en ce
point. Aussi,
1 𝑞 1 3𝑞 3 × 1,6. 10
𝑉 =𝑉 = . = . = = 8,8. 10 𝑉
4𝜋𝜀 𝐾𝑀⃗ 8𝜋𝜀 𝑎√6 8 × 3,14 × 8,854. 10 10 × √6

3- La valeur de la charge électrique q4, placée au point L de coordonnées (3a,3a) qui


annulerait le champ électrique au point M (la charge q3 ayant été enlevée) est calculée en

24
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

considérant que le champ électrique créé par cette charge annule celui créé par les deux
charges précédentes. De ce fait,
1 𝑞
𝐸 ⃗ = −𝐸 ⃗ = − . . (𝚤⃗ + 𝚥⃗)
8𝜋𝜀 √2𝑎
Par ailleurs,
1 𝑞
⎧ 𝐸⃗ = . . 𝐿𝑀⃗
8𝜋𝜀 𝐿𝑀 ⃗  
⎨ ⃗ ⃗ ⃗ ⃗
⎩𝐿𝑀 = 𝑂𝑀 − 0𝐿 = (𝑎𝚤⃗ + 𝑎𝚥⃗) − (3𝑎𝚤⃗ + 3𝑎𝚥⃗) = −2𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗) ⇒ 𝐿𝑀 = 2𝑎√2
En considérant les deux expressions de𝐸 ⃗, on obtient :
1 𝑞 1 𝑞 𝑞 𝑞
− . . (𝚤⃗ + 𝚥⃗) = − . . 2𝑎(𝚤⃗ + 𝚥⃗) ⇒ =
⇒ 𝑞 = 8𝑞 = 12,8. 10 𝐶
8𝜋𝜀 √2𝑎 8𝜋𝜀 2√2𝑎 √2 8√2
Le potentiel électrique total au point M(a,a), sera égal au potentiel électrique créé par la
seule charge q4 car le potentiel électrique créé par les deux premières charges est nul en ce
point. Aussi,
1 𝑞 1 8𝑞 1,6. 10
𝑉 =𝑉 = . = . = = 4. 10 𝑉
4𝜋𝜀 𝐿𝑀⃗ 8𝜋𝜀 𝑎√2 3,14 × 8,854. 10 10 × √2

Exercice 3 : On considère un fil rectiligne infini de densité linéique de charge C/m, placé

sur l’axe des ordonnées d’un repère orthonormé (O, i , j ).
1- Calculer le champ électrique créé par ce fil, en un point M de l’espace situé à une distance
a de celui-ci
2- On place quatre molécules (au repos à l’instant t=0) à une distance a du fil. La molécule
M1 a pour charge q (q>0) et pour masse m, M2 a pour charge 2q et pour masse m,M3 a pour
chargeq et pour masse 2m et M4 a pour charge -q et pour masse 2m. Calculer les forces
électriques exercées par ce fil chargé, sur ces molécules.
3- Dessiner sur une figure, les forces électriques auxquelles seront soumises ces molécules.
4- On place les molécules suffisamment loin du fil électrique pour considérer le champ
électrique constant. Quelle est dans ce cas la nature du mouvement des molécules?
5- Calculer pour chaque molécule qui se dirige vers le fil, l’accélération à laquelle elle est
soumise.
6- Calculer en fonction de q, m, E et le temps t, la vitesse des molécules M1, M2 et M3.
7- Calculer les vitesses respectives des molécules M1M2 et M3 à l’instant t=5s.
8- Calculer les distances parcourues en 15 min, par les molécules M1, M2 et M3.

Données :o=8,854.10-12m-3 kg-1s4 A2, q=1,6.10-19C, a=10-6m, m=10-10g.

Solution :
1-
La portion élémentaire 𝑑𝑦 (infiniment petite) du fil située
au point P(0,y), crée au point M(a,0), un champ

électrique élémentaire 𝑑𝐸⃗ donné par :


𝜆 𝑑𝑦
𝑑𝐸⃗ = . 𝑃𝑀⃗
4𝜋𝜀 𝑃𝑀⃗

𝑃𝑀⃗ = 𝑂𝑀⃗ − 0𝑃⃗ = (𝑎𝚤⃗ + 0𝚥⃗) − (0𝚤⃗ + 𝑦𝚥⃗) = (𝑎𝚤⃗ − 𝑦𝚥⃗)

⇒ 𝐿𝑀⃗ = 𝑎 +𝑦

D’où,
𝜆 (𝑎𝚤⃗ − 𝑦𝚥⃗) 25
𝑑𝐸⃗ = . 𝑑𝑦
4𝜋𝜀
𝑎 +𝑦
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

dy P

y R


j
 a
O i M

En considérant le champ électrique créé par le fil entier, on obtient :

𝜆 (𝑎𝚤⃗ − 𝑦𝚥⃗) 𝜆 𝑎 𝜆 𝑦
𝐸⃗ = 𝑑𝐸⃗ = . 𝑑𝑦 = . 𝑑𝑦 𝚤⃗ − . 𝑑𝑦 𝚥⃗
4𝜋𝜀 4𝜋𝜀 4𝜋𝜀
𝑎 +𝑦 𝑎 +𝑦 𝑎 +𝑦
est une fonction impaire, son intégrale entre deux bornes symétriques, est donc

nulle.
De ce fait,

𝜆 𝑎
𝐸⃗ = . 𝑑𝑦 𝚤⃗
4𝜋𝜀
𝑎 +𝑦
En posant,
𝑎
⎧ ⎧ 𝑅 = 𝑐𝑜𝑠(𝛼)
⎪𝑅 = 𝑦 + 𝑎 ⎪ 𝑎 𝑎 𝑎. 𝑑𝛼 𝑐𝑜𝑠(𝛼)
𝑦 ⇒ 𝑦 = 𝛼. 𝑡𝑛(𝛼)   ⇒ . 𝑑𝑦 = . = 𝑑𝛼
⎨ 𝑡𝑛(𝛼) = 𝑎 ⎨ 𝑎. 𝑑𝛼 𝑐𝑜𝑠 (𝛼) 𝑎
⎪ ⎪𝑑𝑦 = 𝑎 +𝑦 ( )
⎩ ⎩ 𝑐𝑜𝑠 (𝛼)

On obtient,
𝜋
𝜋
𝜆 2 𝑐𝑜𝑠(𝛼) 𝜆   𝜆
𝐸⃗ = . 𝑑𝛼. 𝚤⃗ = . 𝑠𝑖𝑛(𝛼)] 𝜋2 𝚤⃗ = . 𝚤⃗
4𝜋𝜀 𝜋 𝑎 4𝜋𝜀𝑎 2 2𝜋𝜀𝑎
2
1,6. 10
⇒ 𝐸⃗ = = 2,8𝑉/𝑚
2 × 3,14 × 8,854. 10 ×1

2- Les forces électriques exercées par le fil sur les molécules M1, M2, M3 et M4 sont
respectivement
𝜆𝑞 𝜆𝑞 𝜆𝑞 𝜆𝑞
𝐹⃗ = . 𝚤⃗, 𝐹⃗ = . 𝚤⃗, 𝐹⃗ = . 𝚤⃗, 𝐹⃗ = − . 𝚤⃗
2𝜋𝜀𝑎 𝜋𝜀𝑎 2𝜋𝜀𝑎 2𝜋𝜀𝑎

𝐹⃗ = 4,48 . 10 𝑁, 𝐹⃗ = 8,96 . 10 𝑁, 𝐹⃗ = 4,48 . 10 𝑁, 𝐹⃗ = 4,48 . 10 𝑁

3-

26
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

𝑀 𝐹⃗

𝑀 𝐹⃗ 𝜆
𝐸⃗ = . 𝚤⃗
4𝜋𝜀

𝑀 𝐹⃗

𝐹⃗ 𝑀

4- Le champ électrique étant constant, les forces auxquelles sont soumises les molécules sont
donc constantes. De ce fait, les accélérations des molécules sont constantes et les
mouvements sont uniformément accélérés.

5-
𝜆 1,6 . 10 . 1,6 . 10
𝐹⃗ = 𝑞. 𝐸⃗ = 𝑞. 𝛾 ⃗ ⇒ 𝛾 = = = 4,6 . 10 𝑚/𝑠
2𝜋𝜀. 𝑎. 𝑚 2 . 3,14 . 8,854 . 10 . 1 . 10
⃗ ⃗
𝐹 = 2𝑞. 𝐸 = 𝑚. 𝛾 ⃗ ⇒ 𝛾 = 2𝛾 = 9,2 . 10 𝑚/𝑠
1
𝐹⃗ = 𝑞. 𝐸⃗ = 2𝑚. 𝛾 ⃗ ⇒ 𝛾 = 𝛾 = 2,3 . 10 𝑚/𝑠
2

6- Les vitesses des molécules 𝑀 , 𝑀 et 𝑀 .en fonction de 𝑞, 𝑚, 𝐸 et le temps 𝑡, sont :


𝑞 2𝑞 𝑞
𝑣 = 𝛾 . 𝑡 = 𝐸. 𝑡 ; 𝑣 = 𝛾 . 𝑡 = 𝐸. 𝑡 ; 𝑣 = 𝛾 . 𝑡 = 𝐸. 𝑡
𝑚 𝑚 2𝑚

7- A l’instant 𝑡 = 5𝑠, les vitesses des molécules 𝑀 , 𝑀 et 𝑀 sont :


𝑣 (5) = 4,6 . 10 . 5 = 2,3 10 𝑚/𝑠 ; 𝑣 (5) = 4,6 . 10 𝑚/𝑠 ; 𝑣 (5) = 1,15 . 10 𝑚/𝑠

8- Les distances parcourues par les molécules M1, M2 et M3, en quinze minutes, sont :

1 1
𝑥 (𝑡) = 𝛾 . 𝑡 ⇒ 𝑥 (900) = 4,6 . 10 . 900 = 18,6 𝑐𝑚
2 2
𝑥 (900) = 37,2 𝑐𝑚 ; 𝑥 (900) = 9,3 𝑐𝑚

Application :
Le phénomène physique étudié dans cet exercice, est à la base de l'électrophorèse qui est une
technique connue depuis plus de 80 ans, permettant la séparation des constituants d'un mélange
protéique sous l'action d'un champ électrique. Elle utilise le caractère amphotère des protéines
dû à la présence des radicaux aminé et carboxylique dans la molécule. A pH supérieur à leur pHi
moyen (pH en général compris entre 8,2 et 8,6), les protéines sont toutes chargées négativement
et se comportent comme des anions. Sous l'action d'un champ électrique, elles vont migrer vers
l'anode. Leur vitesse de migration dépend de la charge électrique globale de la molécule, de la
taille des particules (à charge égale une molécule plus petite migrera plus vite), de la force
ionique du milieu et de la porosité du support. Les supports à pH alcalin ont des charges
électronégatives créant un potentiel de surface et entraînent la formation d'une couche
électropositive dans le solvant. Sous l'action du champ électrique, ces charges positives se
déplacent en sens inverse de celui des protéines, gênant le déplacement des protéines de faible
mobilité. De plus, le courant électrique crée un échauffement et une perte de liquide par

27
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

évaporation ; il s'ensuit l'apparition de courant liquidien perturbant la migration. Les particules


incluses dans le gel ont tendance à diffuser des zones les plus concentrées vers les moins
concentrées, perturbant la migration. La mobilité électrophorétique est égale à v/E.La
séparation et l'identification de protéines par électrophorèse de liquides biologiques est utilisée en
immunologie. Elle permet notamment de confirmer le diagnostic de certaines atteintes du système
immunitaire, en particulier celles concernant l'immunité humorale.

Exercice 4 : On considère un fil conducteur infini de densité linéique de charge 1,6.10-12


C/m. Ce fil conducteur est placé dans un milieu de permittivité 1,1.
1- Faire un schéma et dessiner le vecteur champ électrique. Calculer sa valeur à un
mètre du fil conducteur.
2- Une charge électrique q=3,2.10-19 est placée à deux mètres du fil, calculer le champ
électrique auquel elle est soumise.
3- Tracer sur le schéma, la force à laquelle est soumise cette charge électrique. Calculer
sa valeur.
4- Cette charge électrique qui se déplace à une vitesse v parallèle au fil électrique, est
soumise à un champ magnétique B perpendiculaire au plan formé par le fil
conducteur et le champ électrique. Il est dirigé de l’avant vers l’arrière. Tracer sur un
schéma, la force magnétique exercée sur cette charge et donner son expression.
5- Calculer la vitesse que doit avoir la charge électrique, soumise au champ électrique E
et au champ magnétique B, pour qu’elle puisse se déplacer en ligne droite,
parallèlement au fil ?

Solution :
1-

E i
>0

1- La charge électrique q est située à deux mètres du fil conducteur, la charge électrique
q est donc soumise à un champ électrique E donné par :
𝜆
𝜆 𝐸 =
𝐸⃗ = 𝚤⃗ ⇒ 2𝜋𝜀 ⇒ 𝐸 = 𝐸 = 1,25 . 10 𝑉/𝑚
2𝜋𝑎𝜀 𝜆 2
𝐸=
4𝜋𝜀

2- La force électrique à laquelle est soumise la charge électrique q est représentée sur le
schéma ci-dessous.

28
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

𝑞𝜆
𝐹⃗ = 𝑞𝐸⃗ = 𝚤⃗ ⇒ 𝐹⃗ = 3,2 . 10 . 2,5 . 10 = 8 . 10 𝑁
2𝜋𝑎𝜀


Fe E i
>0
q>0

3- Cette charge se déplace à une vitesse v dans un champ magnétique B , elle est donc
soumise à une force magnétique donnée par :
𝐹 ⃗ = 𝑞. 𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗ = 𝑞. 𝑣. 𝐵. 𝑐𝑜𝑠 𝑣⃗, 𝐵⃗

Le champ magnétique étant perpendiculaire au plan formé par la vitesse 𝑣⃗ (parallèle


au fil électrique) et le champ électrique, alors 𝑐𝑜𝑠 𝑣⃗, 𝐵⃗ = 0, de ce fait,
𝐹 ⃗ = 𝑞. 𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗ = 𝑞. 𝑣. 𝐵 . 𝚤⃗

Bo

Fe E q>0 Fm i
>0
v

4- La vitesse que doit avoir la charge électrique pour qu’elle puisse se déplacer en ligne
droite, parallèlement au fil, est déduite du fait que les forces électrique et
magnétique doivent s’annuler mutuellement. En d’autres termes,
𝐸𝑜
𝐹 ⃗ + 𝐹⃗ = 0⃗ ⇒ 𝑞. 𝑣. 𝐵 = 𝑞. 𝐸 ⇒ 𝑣 =
2𝐵𝑜

Exercice 5.
Soit un échantillon biologique constitué de cinq types différents de molécules.
𝑀 , 𝑀 , 𝑀 , 𝑀 𝑒𝑡 𝑀 . La molécule 𝑀 a pour masse 𝑚 et porte une charge négative 𝑞 . Ces
molécules sont placées à l’entrée d’une enceinte formée de deux plaques parallèles distantes
de 𝑑 = 5𝑚𝑚 et percées en leurs milieux respectifs (fentes 𝑓 et 𝑓 ). La plaque 2 est portée à
un potentiel positif par rapport à la première plaque (figure ci-dessous).
.

29
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

𝑓
∆𝑉 = 150𝑉 𝐸⃗
𝑓

1- Calculer le champ électrique créé à l’intérieur de l’enceinte par la différence de


potentiel.
2- calculer la vitesse des molécules à la sortie de l’enceinte.

3- A la sortie de la fente 2, les molécules pénètrent dans une enceinte dans laquelle règne
un champ magnétique perpendiculaire à leur trajectoire. Calculer la force à laquelle
seront soumises ces molécules et quelle est l’allure de leurs trajectoires.

4- L’enceinte de la question précédente est percée d’une fente 𝑓 dans l’axe des fentes 𝑓 et
𝑓 . On applique un champ électrique de manière à ce que force électrique et force
magnétique s’annulent mutuellement. Caractériser le vecteur champ électrique.

5- A la sortie de la fente 𝑓 , les molécules se retrouvent dans une troisième enceinte dans
la laquelle règne un champ magnétique 𝐵⃗. Calculer la vitesse d’entrée des molécules
dans ce compartiment et la force magnétique à laquelle elles sont soumises. Quelle est
la nature de leur mouvement.

Solution.
1- Calculer le champ électrique créé à l’intérieur de l’enceinte par la différence de
potentiel.
∆𝑉 150
𝐸⃗ = = = 0,5 𝑀𝑉/𝑚
𝑑 5 . 10

2- Calculer la vitesse des molécules à la sortie de l’enceinte.

Les molécules sont soumises à une force électrique donnée par :


𝐹⃗ = 𝑞 𝐸⃗ = 𝑚 . 𝑎⃗
Qui leur confère une accélération :
𝑞 𝐸⃗
𝑎⃗ =
𝑚
La vitesse est obtenue à partir de l’expression suivante :
𝑞 𝐸⃗
𝑣 − 𝑣 = 2‖𝑎⃗‖. (𝑥 − 𝑥 ) = 2‖𝑎⃗‖. 𝑑 = 2 𝑑
𝑚
𝑞 𝐸⃗ 𝑞 𝑞
⇒𝑣= 2 𝑑= 2 . 0,5 . 10 . 5 . 10 . = 70,7
𝑚 𝑚 𝑚

30
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

La vitesse des molécules dépendra donc du rapport 𝑞 ⁄𝑚 . De ce fait, plus ce rapport est
élevé et plus la vitesse sera grande. Les molécules les plus chargées et les moins lourdes
seront les plus rapides.

3- A la sortie de la fente 2, les molécules pénètrent dans une enceinte dans laquelle
règne un champ magnétique perpendiculaire à leur trajectoire. Calculer la force à
laquelle seront soumises ces molécules et quelle est l’allure de leurs trajectoires.

𝑓
∆𝑉 = 150𝑉 𝐸⃗
𝑓

𝒗⃗

La force magnétique à laquelle sont soumises les molécules est donnée par :
𝐹 ⃗ = 𝑞 . 𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗ ⇒ 𝐹 = 𝑞 . 𝑣⃗. 𝐵
Cette force sera perpendiculaire à la trajectoire initiale des molécules et donc les déviera de
celle-ci.

4- L’enceinte de la question précédente est percée d’une fente 𝑓 dans l’axe des fentes 𝑓
et 𝑓 . On applique un champ électrique de manière à ce que force électrique et force
magnétique s’annulent mutuellement. Caractériser le vecteur champ électrique.

𝐹⃗ = −𝐹 ⃗ ⇒ 𝑞 . 𝐸⃗ = −𝑞 . 𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗ ⇒ 𝐸⃗ = −𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗

Le champ électrique doit donc avoir une direction perpendiculaire au plan formé par les
vecteurs vitesse et champ magnétique, un sens inverse à celui de la force magnétique et un
module donné par :

31
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

𝐸⃗ = −𝑣⃗ ∧ 𝐵⃗ = 𝑣⃗𝐵 ⇒ 𝐸 = 𝑣⃗. 𝐵

Ce résultat signifie que seules les molécules ayant une vitesse 𝑣 = 𝐸 ⁄𝐵 ne seront pas
déviées de leurs trajectoires initiales.

En d’autres termes :
𝑞𝐸 𝐸
𝑣⃗ = 2 𝑑=
𝑚 𝐵
Ce qui signifie que pour une valeur donnée du champ électrique 𝐸 , seules les molécules
ayant un même rapport 𝑞 ⁄𝑚 sortiront par la fente 𝑓 .

𝑞 𝐸
=
𝑚 2 .𝐵 .𝐸 .𝑑
5- A la sortie de la fente 𝑓 , les molécules se retrouvent dans une troisième enceinte
dans la laquelle règne un champ magnétique 𝐵⃗. Calculer la vitesse d’entrée des
molécules dans ce compartiment et la force magnétique à laquelle elles sont
soumises. Quelle est la nature de leur mouvement.

𝑓
∆𝑉 = 150𝑉 𝐸⃗
𝑓

𝒗⃗

32
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

CALCULS EN ELECTROPHYSIOLOGIE.
L’électrophysiologie a pour but l’étude des phénomènes physiologiques qui se traduisent par une
activité électrique. Elle permet ainsi, d’amener à la compréhension ou à la description du phénomène
physiopathologique à partir de l’enregistrement de son activité électrique. L’électrophysiologie
cellulaire consiste donc en l’étude des propriétés électriques des cellules

PRINCIPE GENERAL DE LA MESURE DU POTENTIEL ELECTRIQUE.

POINTen
La mesure du potentiel électrique B un Electrode A Electrode B
point A est impossible en pratique. Il est POINT A POINT B
par contre facile de mesurer la différence
Electrode B (d.d.p) qui existe entre deux
de potentiel Galvanomètre
points A et B, en utilisant le montage
décrit par le schéma de la figure ci-
dessous. L'intensité I du courant dans le
circuit électrique, mesurée à l'aide du Courant I
galvanomètre, est proportionnelle à la
différence de potentiel entre les points A
et B. En effet, la valeur de la résistance
Résistance élevée R
étant connue avec précision, la différence Valeur précise
de potentiel VA-VB est égale au produit
R.I.
Ce qui signifie que lorsque les deux points A et B sont au même potentiel, l'intensité I du courant
est nulle. Par ailleurs, la valeur de la résistance R doit être suffisamment élevée pour que le
déplacement des charges électriques au cours de la mesure ne modifie pas les potentiels en A et B.
Le type d'électrodes choisies doit permettre d'éviter une accumulation de charges électriques au
sein et/ou au voisinage de celles-ci. Ce qui impose aux électrodes d’être impolarisables. En
électrophysiologie, les électrodes utilisées sont souvent constituées par un métal placé au contact
d'une solution aqueuse saturée par l’un de ses sels. L'électrode Ag/AgCl/solution de NaCl ou KCl est
la plus utilisée. Pour mesurer, le potentiel d'un point A, on place l'une des électrodes en ce point et
l'autre électrode en un point B dont le potentiel est connu (généralement nul).

L'enregistrement du potentiel peut être monopolaire ou bipolaire. Dans le premier cas, la première
électrode est placée en un point A où le potentiel est affecté par le déplacement des charges
électriques ; la seconde électrode est placée en un point B où le potentiel est invariable. Les
variations de la différence de potentiel entre les points A et B ne dépendent alors que des variations
du potentiel en A. Dans le second cas, la deuxième électrode est placée en un point B où le potentiel
varie au cours du déplacement des charges.

DEFINITION ET ETUDE D’UN FEUILLET ELECTRIQUE.


Dans le cas d'un ensemble de charges électriques, et particulièrement lorsque la somme des charges
positives Q+ égale, en valeur absolue, celle des charges négatives Q-, le système se comporte comme
un dipôle de charge Q et -Q placée respectivement dans les centres de charges positives et
négatives. Son moment dipolaire est la somme vectorielle des moments dipolaires de tous les dipôles
élémentaires contenus dans cette distribution de charges. Lorsque les charges électriques se
déplacent dans un milieu conducteur, la valeur instantanée du potentiel électrique en un point M
fixe de l'espace, est liée à la distribution de ces charges à l'instant considéré. Un ensemble constitué
par deux milieux conducteurs séparés par un isolant mince d'épaisseur e, est appelé feuillet
électrique, lorsque les charges positives et négatives sont réparties respectivement de part et
d'autre sur les faces externes de ce feuillet, de manière uniforme, avec la même densité surfacique
.

33
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

Un petit élément de ce feuillet, de surface dS, -


- +
possède un moment dipolaire e..dS
- +
perpendiculaire au feuillet, orienté de la face
chargée négativement vers celle chargée - +
positivement. Le produit  est appelé - +
puissance du feuillet. Le potentiel électrique, créé - + .dS d
par un feuillet en un point M de l'espace, est la - +
somme algébrique des potentiels créés en ce point - +
par chacun des dipôles élémentaires de ce feuillet. - +
Cette somme algébrique aboutit à : - +
- +
𝑉 = 𝑘. 𝜇. 𝛺
+
où est l'angle solide sous lequel le feuillet est vu par le point M. V est positif si le point M est du
côté de la face positive, négatif dans le cas contraire. Dans le cas d'un feuillet de surface fermée
dont la face intérieure est chargée négativement, un point M de l'espace extérieur au feuillet verrait
une partie du feuillet sous sa face positive et l'autre sous sa face négative. Ces deux parties créent,
au point M, des potentiels égaux mais de signes contraires. Ce qui signifie que le potentiel
électrique à l'extérieur d'un feuillet électrique fermé est nul.

PROPRIETES ELECTRIQUES DE LA CELLULE.


Une cellule vivante au repos (absence d'excitation) est caractérisée par l'existence d'une différence
de potentiel constante entre les milieux intracellulaire et extracellulaire. Cette différence de
potentiel, fixe pour un même type de cellules, est appelée potentiel de repos de la cellule. Lorsque la
cellule est soumise à une excitation (stimulus électrique) dont l'intensité est supérieure à une valeur
seuil (excitation supraliminaire), une modification des potentiels intra et extra-cellulaires est
observée. Cette modification a pour conséquence des variations de la différence de potentiel entre
les deux milieux, intra et extracellulaire. Ces variations sont appelées potentiel d'action de la cellule
ou encore potentiel d'excitation.
Pour mettre en évidence le potentiel de repos d'une cellule vivante, on place une micro–électrode à
l'intérieur de la cellule et une autre à l'extérieur de celle-ci. Une différence de potentiel est alors
enregistrée entre les bornes des deux électrodes. De plus, le potentiel extracellulaire est positif et le
potentiel intracellulaire négatif. La valeur de cette différence de potentiel reste constante tant que
la cellule n'est pas soumise à une excitation. Le potentiel de repos varie d'un type de cellules à un
autre comme le montrent les valeurs du tableau ci-dessous. Il est à noter que la mort cellulaire se
traduit par la disparition du potentiel de repos.

Type de cellules Globules rouges Cell. Nerveuses Cell. Cardiaques Cell.


musculaires
Potentiel de repos -100/-70 mV -60 Mv -90/-60 mV -80 mV

L'analyse électrique des milieux extra et intracellulaires montre que le potentiel extracellulaire est
nul et que le potentiel intracellulaire est négatif. En effet, le milieu extracellulaire est constitué
principalement d'ions Na+ et Cl-, présents à la même concentration, ce qui signifie que la charge
globale est nulle. Par ailleurs, le milieu intracellulaire contient aussi des ions positifs (K+) et des
ions négatifs (phosphates et acides aminés ionisés négativement au pH intracellulaire). Cependant,
la concentration en ions négatifs est supérieure à celle des ions positifs. De ce fait, l'intérieur de la
cellule possède une charge globale négative à l'origine du potentiel de repos.

34
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

Il est à noter qu'en fait il existe un mouvement continuel et lent d'ions positifs et d'ions négatifs à
travers la membrane cellulaire au repos. La cinétique de ce mouvement est telle que l'on peut
admettre l'approximation statique.

Le milieu extracellulaire est très conducteur, par contre le volume conducteur intracellulaire est
limité à la surface interne de la membrane cellulaire sur laquelle se répartit de manière uniforme
l'excès de charges négatives. Sur la face externe de la membrane cellulaire, des charges électriques
positives (essentiellement Na+) sont réparties uniformément avec la même densité surfacique de
charge. Ainsi, l'état électrique de la cellule au repos peut être représenté par un feuillet
d'épaisseur e (épaisseur de la membrane cellulaire) dont la surface interne est chargée
négativement et la surface externe positivement.

Le calcul du champ électrique à l'intérieur de la membrane cellulaire montre que la valeur de celui-
ci est élevée. Ce résultat signifie que la résistance électrique de la membrane est très élevée, ce qui
n'est pas le cas des milieux intra et extracellulaire.

MISE EN EVIDENCE ET ORIGINE DU POTENTIEL


D’ACTION.
OSCILLOSCOPE
Le potentiel d'action d'une cellule vivante peut
être défini comme étant la réponse de cette
ELECTRONIQUE
cellule à une excitation électrique externe. La ASSOCIEE
mise en évidence du potentiel d'action est basée
sur l'excitation de la cellule par un stimulus INTERRUPTEUR
ELECTRODE DE
REFERENCE
électrique (figure ci-contre). Ce stimulus est MILIEU ELECTRODE
appliqué à l'aide d'un circuit électrique constitué EXTRACELLULAIRE EXPLORATRICE
d'un générateur de courant, d'une résistance et MILIEU
de deux électrodes, qui permet d'appliquer, entre INTRACELLULAIRE

la surface externe de la cellule et le milieu GENERATEUR


intra-cellulaire, une différence de potentiel
constante pendant un intervalle de temps assez CELLULE
court. La mesure des variations de la différence
de potentiel entre les milieux intra et extra-
cellulaire, pendant et après le stimulus, permet
d'accéder au potentiel d'action de la cellule.
La réponse d’une cellule nerveuse à un stimulus est composée de quatre phases (figure ci-dessous):

Différence de potentiel

20
temps
0
Phase II Phase III

-65
-80 Phase I Phase IV

Stimulus

35
Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

Phase I :
Appelée pré-potentiel, cette phase correspond au début de l'application du stimulus. Elle est
caractérisée par une variation lente et de faible amplitude de la différence de potentiel entre les
milieux intra et extracellulaires. Elle est due à une augmentation modérée et passive de la
perméabilité de la membrane aux ions Na+, ce qui entraîne un début de dépolarisation de la
membrane cellulaire.

Phase II:
Cette phase, de courte durée, est caractérisée par une variation rapide de la différence de potentiel
et par un changement de signe de celle-ci. Elle peut atteindre 20mV pour une cellule nerveuse. Elle
est due à une augmentation brusque de la perméabilité de la membrane aux ions Na+. Cette
augmentation d’un facteur de l’ordre de 1000 peut être schématisée par un orifice qui s’ouvre
spontanément au point excité, permettant un afflux d’ions Na+ à l’intérieur de la cellule. Ce qui
entraîne un changement de signe de la charge intracellulaire et une variation brusque de la
différence de potentiel qui devient positive.

Phase III
Cette phase correspond à une diminution rapide de la différence de potentiel qui redevient
négative : c’est la repolarisation de la cellule. Cette repolarisation se fait par une augmentation de
la perméabilité de la membrane de la cellule aux ions K+ et la réduction de la perméabilité aux ions
Na+.

Phase IV :
Appelée post-potentiel, cette phase correspond au retour à l'état de repos de la cellule. Elle est
caractérisée par une variation lente de la différence de potentiel qui retrouve la valeur du potentiel
de repos. Elle est le fait de mouvements d’ions plus longs et plus complexes à travers la membrane
cellulaire qui ramènent progressivement la cellule à l’état électrique de repos.

MECANISMES DE PROPAGATION DU POTENTIEL D’ACTION.


Les variations de potentiel consécutives à un stimulus sont le fait de mouvements rapides d’ions.
Les trajectoires parcourues par ces ions positifs constituent les lignes de courant. Elles partent d’un
point voisin B de la membrane pour aboutir au point excité A. L’ensemble des lignes de courant
s’appuyant sur un contour fermé est appelé tube de courant. Le courant d’action peut être calculé
grâce à la loi d’Ohm, il est égal au rapport de la différence de potentiel et de la résistance électrique
du tube considéré.

Le potentiel d’action se propage sans déformation de part et d’autre du point excité. Sa vitesse de
propagation a une valeur fixe qui dépend du type de cellules (1 à 100 m/s pour les cellules
nerveuses).

L’existence d’un potentiel d’action au siège de l’excitation est une propriété physiologique de la
membrane cellulaire. La propagation bidirectionnelle du potentiel d’action s’explique par un
mécanisme physique qui se superpose au mécanisme physiologique. En effet, l’apparition d’un
potentiel d’action au point d’excitation crée une dépolarisation des points situés de part et d’autre
dans son voisinage. Cette dépolarisation de la membrane cellulaire entraîne l’apparition de
potentiels d’action en ces points. Ces potentiels d’action entraînent à leur tour une dépolarisation de
points plus éloignés. Ainsi, se propage le potentiel d’action de proche en proche le long de la fibre
cellulaire, de part et d’autre du point d’excitation. Il est à noter cependant que ce mode de
propagation n’existe pas aux niveaux des fibres nerveuses myélinisées, ou la membrane cellulaire
est entourée d’une gaine de myéline isolante qui oppose une barrière infranchissable aux ions. Dans
ce cas, le potentiel d’action passe d’un nœud de Ranvier à un autre. Les nœuds de Ranvier sont des

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Physique à l’usage des étudiants de médecine dentaire. Partie 1. Electricité.

points d’interruption périodique de la gaine myéline où la membrane est au contact du milieu


extracellulaire.

POTENTIEL ELECTRIQUE D’UNE CELLULE MYOCARDIQUE.


Le schéma de la figure ci-dessous donne l’allure générale de la réponse d’une cellule myocardique à
un stimulus. Comme pour une cellule nerveuse, le potentiel d’action se traduit par des variations du
potentiel entre les milieux intra et extracellulaire, et forment ainsi une onde monophasique. Par
ailleurs, ce potentiel d’action se propage d’un point à un autre tout en conservant son allure. De ce
fait, il restera le même en deux points quelconques de la cellule, avec cependant un retard temporel.
Retard
temporel
Potentiel
Cellule 1
Cellule 2
Potentiel V1
Potentiel V2

Temps

V=V1- V2

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