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Cours d’Electricité Générale de L2 GEI

Introduction

La théorie des circuits électriques et la théorie d’électromagnétisme sont les deux théories
fondamentales sur lesquelles reposent toutes les branches de l'ingénierie électrique. De
nombreuses branches de l'électrotechnique, telles que la puissance, les machines électriques, le
contrôle, l'électronique, la télécommunication et l'instrumentation, sont basées sur la théorie des
circuits électriques. Par conséquent, le cours d’analyse des circuits est le cours le plus important
pour un étudiant en génie électrique, et constitue toujours un excellent point de départ pour un
étudiant débutant dans l'enseignement du génie électrique.

Un circuit ou réseau électrique est une interconnexion d’éléments électriques reliés entre eux
en circuit fermé de manière qu’un courant puisse circuler en continu. Les circuits électriques
sont utilisés dans de nombreux systèmes électriques pour accomplir différentes tâches.
L’objectif de ce cours n’est pas l’étude des diverses utilisations et applications des circuits mais
bien l’analyse des circuits électriques.

L’analyse et la conception des circuits sont des outils clés pour un ingénieur électricien. La
raison principale de l’étude de comment analyser les circuits est la volonté de vouloir concevoir
un circuit ou d’essayer de comprendre comment un circuit est conçu. L’analyse des circuits
concerne donc l’étude méthodique d’un circuit donné visant à obtenir le module et le sens d’une
ou plusieurs variables du circuit qui peuvent être les tensions ou les courants. Le processus
d’analyse commence par l’énoncé du problème et comprend généralement un modèle de circuit
donné.

Ce cours permettra donc à l’étudiant d’acquérir les notions essentielles pour :

 Décrire et de faire une représentation des circuits électriques ;


 Décrire et étudier le comportement des circuits électriques à courant continu,
à courants alternatifs et en régime périodique non sinusoïdal ;
 Décrire et étudier les circuits électriques en régime permanent et en régime
transitoire.

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Chapitre 1 : Notions de base

1.1.Circuit électrique :

Un circuit ou réseau électrique est une interconnexion d’éléments électriques reliés entre eux
de manière qu’un courant puisse circuler en continu.. Les ingénieurs utilisent les circuits
électriques pour résoudre des problèmes qui sont très importants pour la nouvelle société
moderne. Les circuits électriques sont particulièrement utilisés dans :

 La production, la transmission et la consommation de l'énergie électrique et l'énergie.


 Le codage, le décodage, le stockage, la récupération, la transmission et le traitement de
l'information.

1.2. Charge, tension, courant et puissance

1.2.1. Charge électrique

Les atomes sont les éléments constitutifs de base de la matière. Ils sont constitués d’un noyau
et des électrons qui gravitent autour de ce dernier. Le noyau contient à son tour des protons et
des neutrons. Les électrons sont chargés négativement, les protons positivement tandis que les
neutron n’ont pas de charge électrique et sont donc électriquement neutre. La quantité de charge
sur le proton est donnée par :

e  1.60217662 1019 C

Ici, l'unité de charge est en coulombs  C  .

e  1.60217662 1019 C

La charge est quantifiée comme le multiple entier de e . Ainsi donc, le fait que le nombre de
protons est égal au nombre de neutrons, fait que l’atome est électriquement neutre.

Une caractéristique unique de la charge électrique ou de l’électricité est le fait qu’elle est
mobile, c’est-à-dire qu’elle peut être transférée d’un endroit à l’autre, où elle peut être convertie
en une autre forme d’énergie.

1.2.2. Le courant électrique

Quand un fil conducteur (composé d’atomes) est relié à une source de force électromotrice, les
charges sont obligées de se déplacer. Les charges positives se déplacent dans une direction alors

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que les charges négatives se déplacent dans la direction opposée. Ce déplacement de charges
crée le courant électrique.

Par convention le sens du courant est donné par le mouvement des charges positives. Cette
convention a été présentée par le chercheur et inventeur américain Benjamin Franklin (1706 –
1790), et continue à être utilisée jusqu’à ce jour.

Définition : Le courant électrique est le taux de variation de la charge, mesuré en ampères


(A).

Figure 1: Circulation des charges négatives et le sens conventionnel du courant

Mathématiquement, la relation entre le courant i , la charge électrique q et le temps t est donnée


comme suit :

dq
i (1.1)
dt

Où le courant i est mesuré en ampères (A) et 1 ampère  1 coulomb seconde :

La charge électrique transférée entre le moment t0 et t est obtenue par l’intégration de


l’équation (1.1). On obtient alors :

t
Q  i dt
t
(1.2)

Selon la nature de courant, on distingue deux types de courants à savoir :

 Le courant continu : qui est indépendant du temps


 Le courant variable : qui varie dans le temps. Un exemple bien connu d’un courant
variable est le courant sinusoïdal ou courant alternatif.

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Figure 2: formes de courants a)courant continu b) courant variable (alternatif sinusoïdal)

1.2.3 Champ électrique

Selon la loi de Coulomb, la valeur de la force entre deux corps M 1 et M 2 chargés est

proportionnelle aux charges Q et q (respectivement charge de M 1 et de M 2 ) et inversement


proportionnelle au carré de la distance qui les sépare, c'est-à-dire,

1 Qq
F (1.3)
4 r 2

Avec  est la permittivité du milieu. La permittivité du vide  0 , est donnée par :

1
7 
0  F m   8.8541878176 1012  F m  (1.4)
4 c 10
2

Ici, c est la vitesse de la lumière dans le vide, donnée par :

c  299,792, 458  m s   3 108  m s  (1.5)

L'unité de mesure de la permittivité est le farad par mètre  F m  . La direction de la force

coïncide avec la ligne reliant les deux corps. Si les charges ont la même polarité, les deux corps
se repoussent. D’un autre côté, si les deux corps ont des charges opposées, ils s’attirent l’un
vers l’autre.

Si une charge Test positive de valeur q est placée à proximité d’une charge ponctuelle positive
de magnitude Q , la charge Test recevra une force répulsive. Le module de cette force est
inversement proportionnel au carré de la distance entre la charge ponctuelle et la charge Test.
La présence de la charge ponctuelle crée un champ autour d’elle, où les particules chargées

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subissent une force. C’est ce qu’on appelle un champ électrique qui est défini comme la force
exercée sur une charge Test q lorsque la charge q diminue jusqu’à zéro. C’est à dire :

F
E  lim
q 0 q
V m 

Le champ électrique E est une force par unité de charge. Il s’agit d’une grandeur vectorielle
dont la direction est la même que celle de la force. La figure 3 montre les champs électriques
pour une charge ponctuelle positive et pour des plaques parallèles chargées.

Figure 3: Champ électrique a)pour une charge ponctuelle positive b) pour une plaque
parallèle chargée

Si un objet de charge q est placé en présence d’un champ électrique E, il subira une force
définie par :

F  qE (1.6)

1.2.4. Tension électrique

La présence d'un champ électrique dans une région de l'espace entraîne une modification de
l'état électrique en tout point M . Cette modification peut être quantifiée par une grandeur

scalaire appelée potentiel électrique, notée v  M  . Ainsi, entre deux points quelconques A et

B , il existe une différence de potentiel v  A   v  B  , définie de la manière suivante :

A
v  A  v  B     E dl (1.7)
B

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En d'autres termes, la différence de potentiel entre deux points correspond à la circulation du


champ électrique entre ces deux points. En électricité, on utilise plus volontiers le terme de

tension électrique notée u AB pour désigner la différence de potentiel :

u AB  v  A   v  B  (1.8)

Remarque : On démontre que la tension entre A et B ne dépend que de la position de ces


deux points dans l'espace et en aucune manière du chemin suivi pour exprimer la circulation.

La tension constitue la première grandeur électrique permettant d'appréhender le comportement


électrique d'un circuit. Le potentiel électrique, donc la tension électrique, s'exprime en Volt (V).

On peut définir la différence de potentiel u AB entre deux points A et B d’un circuit électrique
comme l’énergie (ou le travail) nécessaire pour déplacer une charge électrique unitaire du point
A au point B . Mathématiquement ceci s’exprime par l’équation :

dw
u AB (1.9)
dq

Où w est l’énergie, exprimée en joules J  et q est la quantité de charges électriques,

exprimée en coulombs  C  . 1 volt  1 joule / coulomb  1 newton.mètre / coulomb

Définition : La tension (ou la différence de potentiel) est l’énergie nécessaire pour déplacer
une charge électrique unitaire à travers un élément de circuit, mesurée en volts (V).

1.2.5. Puissance et énergie électrique

Le courant électrique et la différence de potentiel sont les deux variables de base d’un circuit
électrique. Cependant, elles ne sont pas suffisantes pour définir complètement le circuit. Pour
des raisons pratiques, on a besoin de connaitre la puissance qu’un circuit ou un dispositif
électrique peut gérer d’autant plus que la puissance électrique est l’une des caractéristiques
qu’on trouve inscrites sur tous les appareils. De par l’expérience, on sait qu’une ampoule de
100 watts donne plus de lumière qu’une ampoule de 40 watts. En plus, le payement des factures
se fait en fonction de l’énergie électrique consommée pendant une certaine période de temps.
Ainsi la puissance et l’énergie électrique sont des paramètres très importants dans l’analyse des
circuits électriques.

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En faisant le lien entre puissance-énergie en physique, on peut dire que la puissance est la
vitesse avec laquelle on consomme de l’énergie, mesurée en watts (W).

Nous pouvons écrire mathématiquement cette relation comme suit :

dw
p (1.10)
dt

Où p est la puissance électrique en watts W  , w est l’énergie en joules  J  et t est le temps

en secondes  s  . En faisant un changement des variables, on a :

dw dw dq
p  (1.11)
dt dq dt

En remplaçant les expressions (1.1) et (1.9) par leurs équivalents dans (1.11) on a :

p t   v t  i t  (1.12)

La puissance électrique p  t  dans l’équation (1.12) est une quantité variable dans le temps et

est appelée puissance instantanée ou puissance momentanée. Ainsi, la puissance absorbée ou


fournie par un élément de circuit est égale au produit entre la différence de potentiel (tension)
aux bornes de l’élément et le courant électrique à travers ce dernier. Selon le signe de la
puissance, on peut déterminer si un dipôle est un récepteur ou générateur. Pour y arriver, on
définit la convention de signes (récepteur ou générateur)

1.3.Elément de circuits électriques

Pour établir le modèle d’un système électrique, on le découpe en plusieurs parties. Chaque
partie sera représentée par un modèle qui est composé de plusieurs éléments de base. Pour
définir les éléments de circuits électriques, on utilise les notions de paires de bornes. Ainsi donc,
selon le nombre des paires de pôle, on distingue les dipôles, les quadripôles et les multi-pôles.
Toutefois, dans le cadre de ce cours, nous nous limiterons à l’étude des dipôles et des
quadripôles.

1.4.Dipôle électrique, polarité, convention des sens et modes de fonctionnement des dipôles
électriques
1.4.1. Dipôle électrique

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On appelle dipôle électrique un dispositif électrique quelconque qui présente deux bornes (A et
B) permettant de le relier à un circuit extérieur. En général, on les symbolise par un rectangle
muni de deux bornes, comme le montre la figure 4 ; le courant électrique qui entre par l’une
des bornes sort par l’autre borne. Les dipôles électriques constitués par un seul élément sont
dits « simples »), et les dipôles électriques constitués par plusieurs éléments sont dits «
composés ». On distingue les dipôles électriques actifs et les dipôles électriques passifs.

Figure 4: Symbole d'un Dipôle électrique

1.4.2. Dipôles électriques simples actifs


Les dipôles électriques actifs sont des dipôles capables de fournir la puissance électrique : ce
sont les sources de tension, qui imposent la tension à leurs bornes. Elles sont caractérisées par

leur force électromotrice (f.é.m.) notée eG indépendante du courant qui les traverse.
En général, les sources présentent des dispersions internes qui sont modélisées par une «
résistance ». Les sources de tension sont alors modélisées par une f.é.m. en série avec une «
résistance interne », comme le montre la figure 5. Les sources de tension qui ne présentent
aucune dispersion interne sont dites « idéales » ou « parfaites ».

Figure 5: Dipôle actif réel

1.4.3. Dipôles électriques simples passifs

Les dipôles électriques simples passifs sont : la résistance, l’inductance, et la capacité. Ils
sont caractérisés par un paramètre : R pour une résistance, L pour une inductance et C pour

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un condensateur. La figure 6 montre leurs symboles. Ils consomment toujours de l’énergie


électrique qui est soit dissipée (pour les résistances) soit stockée (dans un champ magnétique
pour les inductances, dans un champ électrique pour les condensateurs).

Si les paramètres R, L et C des dipôles électrocinétiques passifs sont indépendants de la tension


à leurs bornes et du courant qui les traverse, alors ces dipôles sont dits « linéaires ». Un dipôle
électrocinétique élémentaire passif dont le paramètre R, L ou C dépend soit de la tension à ses
bornes soit de l’intensité qui le traverse est dit « non linéaire ».

Figure 6: Symboles des dipôles électriques simples passifs

Dans un dipôle électrique, la borne positive est celle par laquelle le courant :

 entre, pour un récepteur (figure 6a) ;


 sort, pour un générateur (figure 6b).

Par conséquent, la borne négative est l’autre borne.

Figure 7: Polarité des dipôles électriques : sens du courant et de la tension à leurs bornes
La tension électrique ayant le sens des potentiels croissants, la chute de tension aux bornes d’un
dipôle électrique est orientée de la borne négative vers la borne positive.

1.4.4. Conventions récepteur et générateur

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Les caractéristiques d’un dipôle peuvent être tracées en orientant les flèches associées à la
tension et au courant en sens inverse ou en les orientant dans le même sens. Ce choix doit
toujours être clairement précisé, afin d’éviter toute ambigüité.

 En convention récepteur, les deux flèches sont opposées.


 En convention générateur, les deux flèches sont de même sens.
1.4.5. Modes de fonctionnement des dipôles électriques

Dans un circuit électrique, l’étude des échanges de puissance entre les dipôles électriques
simples passifs et actifs montre que les dipôles passifs et certains dipôles actifs consomment la
puissance électrique, alors que d’autres dipôles actifs en fournissent : on dit que les premiers se
comportent en récepteurs (fonctionnent en mode récepteur) et les seconds en générateurs
(fonctionnent en mode générateur). Avec la convention des sens aux bornes d’un
dipôle électrique, le signe de sa puissance électrique sert à dire si cette puissance est consommée
ou fournie. Les modes de fonctionnement des dipôles électriques sont récapitulés dans le
tableau ci-après :

Tableau 1: Modes de fonctionnement des dipôles électriques

1.5.Les quadripôles

Il s’agit des éléments accessibles électriquement par quatre bornes. De ces quatre bornes, deux
constituent les bornes d’entrée et deux autres les bornes de sortie. Ils sont souvent utilisés pour
assurer le couplage entre deux circuits électriques. Bon nombre de composants et circuits
électriques et électroniques sont modélisés sous forme de quadripôles. On peut citer à titre
d’exemple les transformateurs, les transistors, des amplificateurs, etc. Ce concept sera beaucoup
plus développé dans un des chapitres du cours.

1.6.Caractéristiques des dipôles de base (simples)


1.6.1. Les dipôles passifs
1.6.1.1.Résistance électrique

La capacité d’un matériau à s’opposer (résister) à l’écoulement de la charge électrique s’appelle


Résistance. La résistance est un composant qui régule le passage de courant. Si sa valeur est

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grande, l’intensité du courant qui la traverse est petite. Et si cette valeur est petite, l’intensité de
courant à travers la résistance est élevée. La valeur de la résistance est déterminée par la
résistivité de matériaux utilisés pour sa fabrication. Les résistances de faible puissance peuvent
être fabriquées à partir d’un matériau de composition de carbone constitué de graphite finement
granulé et mélangé à l’argile. Pour les puissances élevées, on peut utiliser les résistances à fil.

Considérons un conducteur de longueur l et de section S dans lequel circule un courant


électrique d’intensité i , comme l’illustre la figure 8. On suppose que la densité des électrons
qui se déplacent à travers la section S est uniforme. La tension entre les deux bouts du
conducteur est égale à v .

La densité de courant J est définie comme l’intensité par unité de surface de la section :

i
J (1.13)
S

L’unité de densité de courant est A m2

Figure 8: Courant électrique dans un conducteur cylindrique

Le champ électrique E dans le conducteur est uniforme et suit la direction du conducteur :

v
E (1.14)
l

La densité de courant est proportionnelle au champ électrique :

J E (1.15)

Où  est la conductivité (en 1m1 ) du conducteur.

Entre la tension v et le courant i , on peut établir la relation suivante :

J i  l 
v  E l  l  l    i (1.16)
 S S 

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La quantité R  l est définie comme la résistance du conducteur. L’unité de la résistance est


S
Ohm    . On peut aussi exprimer la résistance R comme :

l
R   (1.17)
s

Où  est la résistivité du conducteur (en .m ).

Lorsqu’un conducteur métallique est traversé par un courant d’intensité constante, il s’échauffe
et sa résistance R varie avec sa température  . La résistance de ce conducteur en fonction de

la température R   peut être approximée par la suite de Taylor ci-après :

R    R0  a1.  a2 .     a3 .      an .     R0  R  


2 3 n
(1.18)

Où R0 est la valeur de la résistance à la température  0 , et     0 est son échauffement


dû à la variation de sa température. En général, on fait l’approximation linéaire suivante :

 a 
R    R0 1  1 .   R0 1   .  (1.19)
 R 
 0 

Où  est le coefficient de température du matériau du conducteur.


On distingue les résistances à coefficient de température Positifs et les résistances à coefficients
de température négatifs.

Figure 9: Variation de la résistance en fonction de la température

1.6.1.2.Le condensateur

Considérons la structure de la figure 10 qui est constitué de deux plaques conductrices parallèles
de surface A et séparée par un isolant d’épaisseur d . Les deux plaques sont chargées à  q et

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q . Ce système est appelé condensateur électrique qui emmagasine des charges électriques de
signes opposés sur les deux électrodes.

Figure 10: champ électrique entre deux plaques conductrices chargées d’un condensateur

Le champ électrique E est créé dans l’isolant entre les deux plaques conductrices. On suppose
que le milieu isolant est isotope et que les lignes de force sont perpendiculaires à la surface des
plaques. Le champ électrique entre les deux plaques peut être calculé par le théorème de Gauss :

q
E (1.20)
A

Où  est la permittivité de l’isolant.

La tension électrique entre les deux plaques est donnée par :

q q q
v  Ed  d  (1.21)
A A C
 
 d 

La quantité C   A est définie comme la capacité (capacité d’emmagasiner les charges


d
électriques) du condensateur. La capacité est une fonction des dimensions du condensateur et

de la permittivité de l’isolant. Son unité est le Farad  F  .

A partir de la relation (1.21) on peut écrire :

q  Cv (1.22)

En dérivant les deux membres de l’équation (1.22), on obtient :

dq dv dC
C v (1.23)
dt dt dt

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On peut remarquer que dq est le courant i qui circule à travers le condensateur. Ce courant
dt
dépend ainsi du taux de variation de la tension à ses bornes et également du taux de variation
de la capacité.

dv dC
i C v (1.24)
dt dt

Si la capacité du condensateur ne varie pas avec le temps, on aura :

dv
i C (1.25)
dt

A partir de cette relation, on peut calculer la tension aux bornes du condensateur comme :

t
1
v   idt (1.26)
C 

Ou encore :

t t t
1 0 1 1
v  idt   idt  v  t0    idt (1.27)
C  C t0 C t0

On constate que le condensateur emmagasine des charges électriques. Cette accumulation de


charges crée un champ électrique entre les deux plaques. On dit que le condensateur accumule
de l’énergie électrique sous forme d’un champ électrostatique.

L’énergie accumulée dans un condensateur peut être calculée en intégrant la puissance :

t t t t
dv 1 1 1
w   vidt   vC  C  vdv  Cv 2  Cv 2  t   Cv 2    (1.28)
 
dt 
2 
2 2

Si v     0 , on aura :

1 2
w Cv  t  (1.29)
2

1.6.1.3.Inductance

Considérons un conducteur droit dans lequel circule un courant i comme illustré sur la figure
11. Le courant i crée un champ magnétique autour du conducteur. Les lignes de force sont des
cercles concentriques dont le centre est le conducteur.

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L’intensité du champ magnétique H à un point P qui se trouve à une distance r du conducteur


est calculée par la loi d’Ampère :

i
H (1.30)
2 r

L’unité de l’intensité de champ magnétique est l’ampère par mètre ( A m ).

La densité de flux magnétique B est reliée à l’intensité du champ magnétique H par la relation :

B  H (1.31)

L’unité de B est le Tesla T  ou Weber m2 Wb m2  . La quantité  est la permittivité

magnétique du milieu où le champ magnétique existe. L’unité de  est le Henri m  H m  . La

perméabilité magnétique de l’air est très proche de celle du vide 0  4 10 H m .


7

Figure 11: champ magnétique crée par un courant électrique circulant dans un conducteur
droit.

Le flux magnétique à travers une surface S est l’intégrale de B sur cette surface :

   B.dS (1.32)
S

L’unité de flux magnétique est le Weber Wb 

Considérons une bobine de N tours de fil conducteur dans lequel circule un courant i . Le champ
magnétique créé par cette bobine est représenté par des lignes de force telles que montré sur la
figure 12. Le flux magnétique créé par le courant i est  . D’après la loi de Faraday, ce flux

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magnétique induira dans chaque tour de fil une tension égale à d . Par conséquent, la tension
dt
totale induite dans N tours est égale à :

d
vN (1.33)
dt

On suppose que chaque ligne de flux traverse tous les N tours de la bobine. Donc ce flux total
traversant la bobine est égale à N . Ce flux total est proportionnel au courant i :

N  Li (1.34)

Où L est définie comme l’inductance de la bobine. L’unité d’inductance est le Henry  H  .

Figure 12: Champ magnétique créé par un courant électrique circulant dans une bobine.
A partir des relations (1.33) et (1.34) on peut écrire :

d d di dL
v  N    Li   L  i (1.35)
dt dt dt dt

Si l’inductance ne varie pas dans le temps, on aura :

di
vL (1.36)
dt

A partir de cette relation, on peut calculer le courant dans la bobine comme :

t
1
i  vdt
L 
(1.37)

Ou encore :

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t t t
1 0 1 1
i  vdt  L t vdt  i  t0   L t vdt
L 
(1.38)
0 0

Où i  t0  est le courant dans la bobine à l’instant t0 .

On constate que le courant électrique circulant dans une bobine crée un champ magnétique. On
dit que la bobine accumule de l’énergie électrique sous forme d’un champ magnétique.

L’énergie accumulée dans une bobine peut être calculé en intégrant la puissance :

t t t t
di 1 1 1
w   vidt   iL dt  L  idi  Li 2  Li 2  t   Cv 2    (1.39)
 
dt 
2 
2 2

Si i     0 , alors on aura :

1 2
w Li  i  (1.40)
2

1.6.2. Les éléments actifs

Les sources d’alimentation, les piles ou les batteries, les amplificateurs opérationnels, etc. sont
les éléments actifs. Toutefois, les sources de tension ou de courant représentent les éléments
actifs les plus importants. Parmi les sources, on distingue aussi les sources dépendantes et les
sources indépendantes.

1.6.2.1.Sources indépendantes

Ce sont des éléments actifs qui assurent à leurs bornes une d.d.p ou un courant bien précis qui
en plus est complètement indépendant(e) des autres éléments du circuit.

a. Source de tension idéale

Elément dont la tension aux bornes est égal à une fonction spécifique vs indépendamment du
courant qui le traverse.

b. Source de courant idéale

Elément fournissant un courant égal à une fonction spécifique is indépendamment de la tension


à ses bornes.

A noter que is et vs peuvent être des constantes ou des fonctions du temps.

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Figure 13 Source indépendantes idéales

1.6.2.2.Sources commandées

Ce sont des sources de tension et des sources de courant dont la valeur dépend d’une tension
ou d’un courant dans une autre partie du circuit. Contrairement aux sources de tensions
indépendantes, les sources de tension dépendante n’ont pas la capacité de transformer une forme
d’énergie en énergie électrique. Les tensions ou les courants des sources commandées
dépendent uniquement de la tension ou du courant de commande. Les sources dépendantes sont
généralement utilisées pour modéliser les composants électroniques intégrés. Selon que la
source dépendante est une source de tension ou de courant, et selon que la grandeur de
commande est une tension ou un courant, on distingue quatre types de source commandées qui
sont définies sur la figure 14.

Figure 14: Les quatre types de sources commandées

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Chapitre 2 : Les circuits électriques en Courant


continu
Introduction

En courant continu, les inductances se comportent comme des courts circuits et les
condensateurs comme des circuits ouverts (interruptions). Seules les résistances ohmiques sont
prises en considération. Les dipôles actifs sont les sources de tension constantes et des sources
de courant constants. C’est ainsi que ce chapitre est consacré aux circuits dits résistifs soumis
à un courant continu. Les différentes lois, méthodes et les différents théorèmes utilisés pour
l’analyse de ces circuits en courant continu sont abordés.

2.1.Lois des circuits en courant continu

2.1.1. Loi d’Ohm

La relation tension-courant aux bornes d’une résistance est donnée par :

V  RI (1.41)

La relation (1.41) montre que la tension aux bornes d’une résistance est proportionnelle au
courant qui traverse cette résistance. La constance de proportionnalité de cette équation linéaire
est la résistance R . Cette équation peut encore être écrite comme suit :

V
R (1.42)
I

2.1.2. Loi de Joule

La puissance absorbée par la résistance est obtenue par le produit du courant et de la tension.
Nous avons ainsi :

P  VI  IV W  (1.43)

La substitution de V par RI de l’équation (1.41) dans l’équation (1.43) donne :

P  RI  I  RI 2 W  (1.44)

La substitution de I par V R dans l’équation (1.44) donne :

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V2
P W  (1.45)
R

Dans une résistance pure, l’énergie électrique consommée est convertie en chaleur : c’est l’effet
joule. La puissance ainsi perdue est appelée pertes joule.

En général, la puissance totale délivrée est égale à la puissance totale absorbée. Cela est appelé
conservation de la puissance.

L’énergie dépensée dans une résistance pendant un temps T en seconde est donnée par :

V2
W  PT  IVT  I RT  T
2
Ws  (1.50)
R

 Définitions

Court-circuit : On appelle court-circuit l’élément du circuit dont la résistance vaut zéro.

v  Ri  0 (1.51)

Circuit-ouvert : on appelle circuit ouvert un élément du circuit dont la résistance est proche de
l’infini.

v
i  lim (1.52)
R  R

2.1.3. Les sources réelles indépendantes en courant continu statique

Ce sont des dipôles électriques générateurs, qui en courant continu dissipent l’énergie électrique
par effet Joule lorsqu’ils débitent dans un récepteur. Ces pertes internes sont modélisées par
une résistance. La relation tension-courant aux bornes d’une source réelle indépendante est
donnée par la loi d’Ohm généralisée :

a. Pour une source de tension

Une résistance interne RG en série avec la f.é.m. est responsable d’une chute de tension u
lorsque cette source débite une intensité du courant électrique I .

U  EG  RG I (1.53)

La figure 15 illustre la caractéristique statique d’une source de tension réelle.

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Figure 15: Caractéristique statique d'une source de tension continue réelle


Les traits interrompus, représentent la caractéristique d’une source de tension parfaite.

b. Pour une source de courant

Une résistance interne RG en parallèle avec la c.é.m est responsable de la baisse de courant
lorsque cette source débite une intensité du courant électrique I . La relation tension courant est
définie par la relation :

U
I  IG  (1.54)
RG

Figure 16: Caractéristique statique d'une source de courant réelle

2.2.4. Loi de Joubert

La puissance d’une source de tension présentant une tension constante U à ses bornes et qui
débite un courant d’intensité I est :

P  U  I   EG  RG I   I  EG  I  RG  I 2 (1.55)

La composante RG  I
2
définit les pertes internes de la source de tension tandis que la

composante EG  I représente la puissance disponible de la source d’énergie primaire.

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2.2.5. Groupement des sources de tension continue

a. Groupement en série

La résistance et la f.é.m. équivalentes d’une association série des sources de tension sont
déterminées comme suit :

Figure 17: Association en série des sources de tension continue


n
Réq   Rk
k 1
(1.55)
n
Eéq   EGk
k 1

b. Groupement en parallèle

La résistance et la f.é.m équivalentes d’une association parallèle des sources de tension


continues sont déterminées comme suit :

Figure 18: Groupement en parallèle des sources de tension continues

n
1 1

Réq k 1 Rk
n
EGk
Eéq  Réq  
k 1 Rk

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2.2.Analyse des circuits électriques en courant continu.

Rappelons qu’un circuit est une interconnexion des éléments, qui peuvent être des sources de
de tension, de sources de courant, des résistances, des condensateurs, des inductances, des
transformateurs, des amplificateurs opérationnels, etc.

2.2.1. Quelques définitions


 Un nœud est un point dans un circuit où deux ou plusieurs éléments sont connectés.
 Un nœud simple est un nœud qui connecte au plus deux éléments.
 Une Branche : est une portion du circuit cohérent entre deux nœuds.
 Une Maille : est un circuit fermé commençant par un nœud, en passant par un ensemble
d’autres nœuds, et revenant vers le nœud de départ sans passer deux fois par un même
nœud.

Une maille est dite indépendante si elle contient au moins une branche qui ne fait partie
d'aucune autre boucle indépendante. Les boucles ou mailles indépendantes donnent lieu à des
ensembles d'équations indépendantes.

Un réseau avec B branches, N nœuds, et M mailles indépendantes va satisfaire le théorème


fondamental de la topologie des réseaux suivant:

B  M  N 1

2.2.2. Lois de Kirchhoff

La loi d’Ohm seule n’est pas suffisante pour analyser les circuits. Cependant, son association
aux deux lois de Kirchhoff, permet d’avoir des outils puissants pour analyser une variété des
circuits électriques. Les lois de Kirchhoff furent introduites en 1847 par le physicien Allemand
Gustav Robert Kirchhoff. Ces lois sont formellement connues comme loi de Kirchhoff de
courant et loi de Kirchhoff de tension. Elles sont basées sur la loi de conservation de charge
qui stipule que la somme algébrique des charges dans un système ne peut pas changer.

2.2.2.1.Loi de Kirchhoff de courant

Cette loi stipule qu’à un nœud, la somme algébrique des courants est égale à zéro.
Mathématiquement, cela implique :

i
n 1
n 0

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Où N est le nombre des branches connectées au nœud et in est le nième courant arrivant (ou
sortant) du nœud. Par cette loi, le courant entrant dans un nœud est vu comme positive et le
courant sortant du nœud est vu comme négatif.

En d’autre termes, cette loi peut se définir comme « en un nœud, la somme des courants
arrivant à ce nœud est égale à la somme des courants qui en sortent ».

Figure 19: loi des nœuds


De la figure 19, on déduit la relation :

i1  i2  i3  0 (1.56)

2.2.3. Loi de Kirchhoff de tension

La seconde loi de Kirchhoff est basée sur le principe de conservation de l’énergie. Elle stipule
que : La somme algébrique des tensions dans une maille (boucle), est égale à zéro. Elle
s’exprime mathématiquement comme suit :

v
m 1
m 0 (1.57)

Où M est le nombre de tensions dans une boucle(ou nombre des branches dans un nœud) et vm
est la m-ième tension.

Les tensions orientées dans le sens de parcourt de la maille sont comptées positives et celles
orientées dans le sens contraire au sens de parcourt sont comptées négatives.

Figure 20: Loi de maille

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 Maille M1 : u1  u2  eG  0

 Maille M2 : u2  u3  ui  0
2.2.4. Association en série et en parallèle des résistances.

Il est plus fréquent d’avoir la nécessité de combiner en série ou en parallèle des résistances.
C’est pourquoi on retrouve plus fréquemment ces configurations dans les circuits à analyser.
Etant donné qu’un circuit avec moins de résistances est facile à analyser qu’un circuit avec plus
de résistances, la recherche des résistances équivalentes lorsque les résistances sont connectées
en série ou en parallèle est d’une grande utilité.

2.2.4.1. Association en série et division de tension

Considérons le circuit de la figure 21 suivante constituée de deux résistances en série. Ces deux
résistances sont traversées par un même courant.

Figure 21: Pont diviseur de tension


En appliquant les lois d’ohm et de Kirchhoff à ce circuit on a :

U   R1  R2  .I  Req .I (1.58)

La résistance équivalente de ce circuit est alors :

Réq  R1  R2 (1.59)

De manière générale, la résistance équivalente de n’importe quel nombre de résistances


connectées en série est égale à la somme des résistances individuelles.

Pour N résistances en série, on a :

N
Réq  R1  R2   RN   Rn (1.60)
n 1

Si R1  R2   RN  R , on aura :

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Réq  NR (1.61)

La tension aux bornes de chaque résistance est :

R1 R2
U1  U et U 2  U (1.62)
R1  R2 R1  R2

Notons que la tension U est divisée entre les résistances dans la proportion directe de leurs
résistances. Plus la résistance est grande, plus la chute de tension est importante. C’est ce qu’on
appelle principe de la division de tension et le circuit illustré par la figure 21 est appelé diviseur

de tension. De manière générale, si un diviseur de tension a N résistances  R1 , R2 , , RN  en


série avec une source de tension U , la nième résistance aura comme chute de tension de :

Rn
Un  U (1.63)
R1  R1   RN

2.2.4.2.Association en parallèle et division de courant

Considérons un circuit avec deux résistances comme le montre le circuit suivant :

Figure 22: Diviseur de courant


Les deux résistances sont soumises à une même tension. En appliquant la loi d’Ohm on a :

En appliquant les lois des d’Ohm et des Kirchhoff on a :

 1 1  U
I    U  (1.64)
 R1 R2  Req

Où Req est la résistance équivalente du circuit. On a donc :

1 1 1
  (1.65)
Req R1 R2

Et donc pour le cas de deux résistances en parallèle on a :

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R1 R2
Req  (1.66)
R1  R2

Et donc, « la résistance équivalente de deux résistances en parallèle est égale au produit de


leurs résistances divisé par leur somme ».

Généralement, pour un circuit avec N résistances en parallèle, la résistance équivalente est


donnée par:

1 1 1 1
    (1.67)
Req R1 R2 RN

Il est important de noter que la résistance équivalente est toujours inferieure à la plus petite

résistance de l’association. Si R1  R2   RN  R , alors :

R
Req  (1.68)
N

Il est souvent plus pratique d’utiliser la conductance plutôt que la résistance lorsqu’on traite les
résistances en parallèle. On a donc :

N
Géq  G1  G2   g N   Gn (1.69)
n 1

1
Où Gn 
Rn

On peut donc en conclure que :

La conductance équivalente de résistances connectées en parallèle est la somme de leurs


conductances individuelles.

Connaissant le courant total arrivant au nœud a de la figure 22, les courants dans chacun des
résistances se calculent comme suit :

R2 R1
I1  I et I 2  I (1.70)
R1  R2 R1  R2

Ce qui peut encore s’exprimer sous la forme :

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Req Req
I1  I et I2  I (1.71)
R1 R2
Ces relations montrent que le courant est partagé par les résistances en proportion inverse de
leurs résistances. Cela est connu comme principe de la division de courant et le circuit de la
figure 22 est connu comme diviseur de courant.

2.2.4.3.Transformation Etoile-triangle et triangle-Etoile.

Cette transformation encore appelée théorème de Kennely est utilisée pour transformer une
portion de circuit linéaire, d’une structure en  (ou structure en  ) vers une structure en T
(ou structure en Y ) et vice versa de manière que du point de vue électrique, elles soient
équivalentes.

Une source de tension connectée tour-à-tour à deux bornes homologues de ces deux structures,
la troisième borne restant non connectée, « voit » la même « résistance électrique ». Il s’agit
des situations rencontrées souvent dans l’analyse des circuits où les résistances ne sont ni en
parallèle ni en série.

Figure 23: Deux formes d'un même réseau a) Y ou T b)  ou 


La figure 23 illustre ces cas.

a. Transformation   Y

R12 Y   R1  R3 (1.72)

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R12     Rb  Ra  Rc  (1.73)

Comme R12 Y   R12    , on a :

Rb Rc Rc Ra Ra Rb
R1  R2  R3  (1.74)
Ra  Rb  Rc Ra  Rb  Rc Ra  Rb  Rc

Il découle de ces résultats que : chaque résistance dans le réseau Y est le produit des résistances
dans les deux branches adjacentes  , divisé la somme par des trois résistances  .

b. Transformation Y  

R1 R2  R2 R3  R3 R1 R R  R2 R3  R3 R1 R R  R2 R3  R3 R1
Ra  ; Rb  1 2 ; Rc  1 2 (1.75)
R1 R2 R3

Il découle de ces résultats que : chaque résistance dans le réseau  est la somme de tous les
produits possibles des résistances pris deux à deux, divisée par la résistance opposée du réseau
Y . Les réseaux Y et  sont dits équilibrés lorsque :

R1  R2  R3  RY , Ra  Rb  Rc  R (1.76)

Sous ces conditions, la formule de conversion devient :

RY 
R
ou R  3RY (1.77)
3

2.3.Méthodes d’Analyse

Apres avoir compris les lois fondamentales de la théorie des circuits (lois d’ohm et lois de
Kirchhoff), on est maintenant capable de les appliquer pour développer deux techniques
puissantes d’analyse des circuits électriques. L’analyse nodale qui est basée sur l’application
systématique de la loi des courants de Kirchhoff, et l’analyse des mailles, qui est basée sur
l’application systématique de la loi des tensions de Kirchhoff. Ces deux techniques sont très
importantes dans l’analyse des circuits électriques linéaires car elles permettent d’analyser
n’importe quel circuit linéaire par l’obtention des équations qui peuvent être résolues pour
obtenir les valeurs de courant et de tension dans chaque branche du circuit.

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2.3.1. Méthode des courants de maille

La méthode d’analyse de courant des mailles fournit une autre procédure générale pour analyser
les circuits, en utilisant les courants de maille comme variables du circuit. L'utilisation des
courants de maille au lieu des courants des branches comme variables du circuit est plus
pratique et réduit le nombre d'équations à résoudre simultanément. Les étapes pour faire
l’analyse par la méthode des mailles sont les suivantes :

1. Assigner les courants aux M mailles ;


2. Appliquer la loi de Kirchhoff de tension dans chaque maille. Utiliser la loi d’ohm pour
exprimer les tensions des mailles en fonction des courants des mailles ;
3. Résoudre les M équations simultanées résultantes pour obtenir les courants de maille.

Pour illustrer l’application de ces étapes, considérons le circuit à deux mailles suivant :

Figure 24: Application loi des mailles

 En première étape, on assigne les courants i1 et i2 aux deux mailles


 En deuxième étape, on applique la loi de Kirchhoff de tension dans chaque maille. On
obtient :

 Pour la première maille, on a : V1  R1i1  R3  i1  i2   0

 Pour la deuxième maille, on a : R2i2  V2  R3  i2  i1   0

Ce qui donne encore :

 R1  R3  i1  R3i2  V1
(1.78)
 R3i1   R2  R3  i2  V2

La troisième étape consiste à la résolution des équations simultanées. On peut mettre ce système
d’équation sous la forme matricielle suivante :

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 R1  R3  R3   i1   V1 
 R  (1.79)
 3 R2  R3  i2   V2 

La résolution de cette équation par les méthodes appropriées permet d’obtenir les courants des

mailles i1 et i2

2.3.2. Méthode des potentiels des nœuds

Dans l’analyse des potentiels des nœuds, on s’intéresse à trouver les tensions des nœuds. Si les
tensions de tous les nœuds sont connues, la tension de chaque branche peut être déterminée en
faisant la différence entre les potentiels de deux nœuds auxquels elle est connectée. Une fois la
tension aux bornes de la branche trouvée, le courant qui la traverse peut être trouvé par la loi
d'Ohm. Si une source de tension est connectée entre un nœud et la terre, la tension du nœud est
déjà connue et on n’a pas besoin de trouver le potentiel à ce nœud.

Les étapes d’analyse d’un circuit par la méthode des potentiels des nœuds sont les suivantes :

1. Sélectionner un nœud comme nœud de référence. Affecter des tensions v1 , v2 , , vn1


aux autres n  1 nœuds. Ces tensions sont référencées par rapport au nœud de référence.
2. Appliquez la loi de Kirchhoff des courants à chacun des nœuds non référencés. Utilisez
la loi d'Ohm pour exprimer les courants de branche en termes de tensions de nœuds.
3. Résoudre les équations simultanées résultantes pour obtenir les tensions de nœud
inconnues.

Pour illustrer ces étapes, considérons le circuit de la figure 25 suivant :

Figure 25: Exemple d’illustration de la loi des potentiels des nœuds

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La première étape consiste à choisir un nœud comme nœud de référence. Ce nœud de référence
est communément appelé terre puisqu'il est supposé avoir un potentiel nul. On peut identifier
ce nœud de référence par l’un des trois symboles de la figure 26.

Figure 26: Symboles communs pour indiquer un nœud de référence, (a) masse commune, (b)
terre, (c) masse du châssis.

On prend donc le nœud 0 comme nœud de référence. Ensuite, nous affectons les tensions aux
autres nœuds. On a donc la figure suivante :

Figure 27: Application loi de potentiels des nœuds

En deuxième étape, on applique la loi de Kirchhoff des courants à chaque nœud diffèrent du
nœud de référence. On a ainsi :

 Noeud1 :

I1  I 2  i1  i2 (1.80)

 Nœud 2

I 2  i2  i3 (1.81)

En appliquant la loi d’Ohm, remplaçons les courants i1 , i2 et i3 par leurs expressions en terme
de tension. On peut appliquer la formule suivante :

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vhaut  vbas
i (1.82)
R

Car le courant circule du potentiel le plus haut vers le potentiel le plus bas.

On obtient alors :

v1  0
i1   G1v1
R1
v1  v2
i2   G2  v1  v2  (1.83)
R2
v2  0
i3   G3v2
R3

Substituant les équations (1.83) dans (1.80) et (1.80), on a :

I1  I 2  G1v1  G2  v1  v2 
(1.84)
I 2  G2  v1  v2   G3v2

La troisième étape consiste à la résolution des équations simultanées résultantes pour obtenir
les tensions des nœuds inconnues. On peut mettre ce système d’équation sous la forme
matricielle suivante :

G1  G2 G2   v1   I1  I 2 
 G  (1.85)
 2 G2  G3  v2   I 2 

Une méthode appropriée permet de trouver la solution de cette équation.

2.4.Les théorèmes d’analyse des circuits

L’avantage de l’utilisation des lois de Kirchhoff est que les calculs se font sans changer la
configuration originale du circuit. Cependant, lorsque les circuits deviennent grands et
complexes, l’utilisation de ces lois donne lieu à des calculs complexes. C’est pour trouver
solution à ce problème que les ingénieurs ont développés au fils du temps certains théorèmes
pour simplifier l’analyse des circuits. Il s’agit plus particulièrement des théorèmes de
superposition, de Thévenin et de Norton. Rappelons qu’un circuit est dit linéaire lorsque sa
sortie est linéairement liée (ou directement proportionnelle) à son entrée.

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2.4.1. Théorème de superposition

Comme vu dans les sections précédentes, si un circuit comporte deux ou plusieurs sources
indépendantes, une façon de déterminer la valeur d'une variable spécifique (tension ou courant)
est d'utiliser l'analyse par potentiel des nœuds ou l’analyse par les courants de maille. Une autre
méthode consiste à déterminer la contribution de chaque source indépendante à la variable, puis
à les additionner. Cette dernière approche est connue sous le nom de superposition.

Le principe de superposition stipule que la tension aux bornes (ou le courant à travers) d’un
élément d'un circuit linéaire est la somme algébrique des tensions (ou courants) à travers cet
élément dues à chaque source indépendante agissant seule.

Le principe de superposition aide à l’analyse d’un circuit linéaire avec plus d'une source
indépendante, en calculant séparément la contribution de chaque source indépendante.
Cependant, pour appliquer le principe de superposition, on doit garder deux choses à l'esprit :

 On considère une seule source indépendante à la fois alors que toutes les autres sources
indépendantes sont éteintes. Cela implique que nous remplaçons chaque source
indépendante de tension par un court-circuit(ou 0V), et chaque source indépendante de
courant par un circuit ouvert(ou 0 A). Cela permet d’avoir un circuit plus simple et plus
facile à gérer.
 Les sources dépendantes sont laissées intactes car elles sont contrôlées par les variables
du circuit.

Ainsi donc, les étapes pour l’utilisation du principe de superposition sont les suivantes :

a. Éteindre toutes les sources indépendantes sauf une. Trouver la sortie (tension ou
courant) due à cette source active en utilisant les techniques couvertes dans les sections
précédentes de ce chapitre.
b. Répétez l'étape 1 pour chacune des sources indépendantes.
c. Trouvez la contribution totale en additionnant algébriquement toutes les contributions
dues aux sources indépendantes.
2.4.2. Transformation des sources

Nous avons remarqué que la combinaison série-parallèle et la transformation en étoile-triangle


aident à simplifier les circuits. La transformation de la source est un autre outil qui permet de
simplifier les circuits. Il est basé sur le principe d’équivalence qui stipule que deux circuits sont

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équivalents si leurs caractéristiques V-I sont identiques. Ainsi donc, en analyse des circuits, une
source de tension en série avec une résistance est équivalente à une source de courant en
parallèle avec une résistance, ou vice versa. La figure 28 illustre ce principe.

Figure 28: transformation des sources indépendantes

Une transformation de source est le processus qui consiste à remplacer une source de tension

vs en série avec une résistance R par une source de courant is en parallèle avec une
résistance R , ou vice versa.

Par conséquent, la transformation de la source exige que :

vs  Ris et is 
vs
(1.86)
R

Il est important de noter que la transformation des sources s'applique également aux sources
dépendantes, à condition de manipuler soigneusement la variable dépendante.

Figure 29: Transformation des sources dépendantes

2.4.3. Théorème de Thévenin

Dans la pratique, il arrive souvent qu'un élément particulier d'un circuit soit variable
(généralement appelé la charge) alors que d'autres éléments sont fixes. Par exemple, une prise
de courant domestique peut être connectée à différents appareils constituant une charge
variable. Chaque fois que l'élément variable est changé, le circuit entier doit être analysé à
nouveau. Pour éviter ce problème, le théorème de Thévenin fournit une technique par laquelle
la partie fixe du circuit est remplacée par un circuit équivalent.

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Figure 30: Remplacement d'un circuit linéaire à deux bornes par son équivalent de Thévenin
: (a) circuit original, (b) circuit équivalent de Thévenin.

Le théorème de Thévenin stipule qu'un circuit linéaire à deux bornes peut être remplacé par

un circuit équivalent constitué d'une source de tension VTh en série avec une résistance RTh

, où VTh est la tension en circuit ouvert aux bornes a et b , et RTh est la résistance équivalente

vue des bornes a et b lorsque toutes les sources indépendantes sont éteintes.

Figure 31: Théorème de Thévenin: a)circuit équivalent de Thévenin b) courant de court-


circuit

Soit Voc la tension entre les bornes a et b du circuit équivalent de Thévenin. Cette tension est
appelée tension en circuit ouvert car les bornes a et b sont ouvertes (avec une résistance infinie

entre a et b ). Aucun courant ne circule dans la résistance équivalente de Thévenin RTh . Ainsi,

Voc  VTh (1.87)

Si les bornes a et b sont court-circuitées, comme le montre la figure 31b, le courant traversant
le court-circuit est donné par :

VTh Voc
I cc   (1.88)
RTh RTh

Si on résout cette équation par RTh on a :

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Voc
RTh  (1.89)
I sc

Cette équation peut être utilisée pour trouver la résistance équivalente de Thévenin RTh à partir
du circuit original.

2.4.3.1.Calcul de la tension équivalente de Thévenin

La tension de Thévenin est trouvée en déterminant la tension entre les bornes a et b du circuit
lorsque la charge est déconnectée. En d’autres termes c’est la tension entre les bornes a et b à

circuit ouvert. Cette tension en circuit ouvert Voc peut être trouvée en utilisant des méthodes
d'analyse de circuit telles que la règle du diviseur de tension, la règle du diviseur de courant, le
principe de superposition, l'analyse par le potentiel des nœuds et l'analyse par les courants des
mailles.

2.4.3.2.Calcul de la résistance équivalente de Thévenin

Soit un circuit des bornes a et b . La résistance équivalente de Thévenin RTh vu deux bornes a
et b peut être calculée en utilisant l'une des trois méthodes suivantes :

 Méthode 1

Désactiver toutes les sources indépendantes en court-circuitant les sources de tension et en


ouvrant les sources de courant. Trouvez la résistance équivalente en regardant dans le circuit
depuis les bornes a et b .

Cette résistance équivalente est la résistance équivalente de Thévenin RTh . Cette méthode peut
être utilisée si le circuit ne contient pas de sources dépendantes.

 Méthode 2

Relier les bornes a et b par un fil (court-circuit). Trouvez le courant de court-circuit I sc en


utilisant des méthodes d'analyse de circuit telles que l'analyse par les potentiels des nœuds et

l'analyse par les courants des mailles. La résistance équivalente de Thévenin RTh est donnée
par :

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Voc
RTh  (1.90)
I sc

 Méthode 3

Désactiver toutes les sources indépendantes en ouvrant les sources de courant et en court-
circuitant les sources de tension. Appliquez une tension d'essai de 1 V (ou toute autre valeur)
entre les bornes a et b , la borne a étant connectée à la borne positive de la tension d'essai.
Mesurez le courant qui sort de la borne positive de la source de tension d'essai. La résistance

équivalente RTh de Thévenin est donnée par le rapport entre la tension d'essai et le courant
sortant de la borne positive de la source de tension d'essai. Un courant d'essai peut être utilisé à
la place de la tension d'essai. Appliquez un courant d'essai entre les bornes a et b après avoir
désactivé les sources indépendantes, et mesurez la tension aux bornes a et b de la source de

courant d'essai. La résistance équivalente RTh de Thévenin est le rapport entre la tension aux
bornes a et b , et le courant d'essai.

2.4.4. Théorème de Norton

Le théorème de Norton stipule qu'un circuit linéaire à deux bornes peut être remplacé par un

circuit équivalent constitué d'une source de courant I N en parallèle à une résistance RN , où I N

est le courant de court-circuit à travers les bornes et RN est la résistance d'entrée ou équivalente
aux bornes lorsque les sources indépendantes sont éteintes.

La résistance RN est trouvée de la même manière que la résistance RTh . En fait, d'après ce que
nous savons de la transformation de la source, les résistances de Thévenin et de Norton sont
égales.

RTh  RN (1.91)

Le courant de Norton est trouvé, en déterminant le courant de court-circuit qui circule de la


borne a à la borne b lorsque ces dernières sont court-circuitées. Il est évident que :

I cc  I N (1.92)

Le schéma est alors le suivant :

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Figure 32: Détermination du courant de Norton

Les sources dépendantes et indépendantes sont traitées de la même manière que dans le
théorème de Thévenin. On peut donc observer la relation étroite entre les théorèmes de Norton
et de Thévenin définie par :

VTh
RTh  RN et I N  (1.93)
RTh

C’est pour cette raison que la transformation des sources est appelée transformation
Thévenin-Norton.

2.4.5. Transfert maximum de puissance

Dans de nombreuses situations pratiques, un circuit est conçu pour fournir de la puissance à une
charge. Il existe des applications dans des domaines tels que les télécommunications où il est
souhaitable de maximiser la puissance fournie à une charge. Nous allons maintenant aborder le
problème de fourniture de la puissance maximale à une charge lorsque les pertes internes du
système sont connues. Il convient de noter que si la puissance fournie n’est pas maximale, cela
entraînera des pertes internes importantes.

Figure 33: Circuit utilisé pour le transfert maximum de puissance

L'équivalent de Thévenin est utile pour trouver la puissance maximale qu'un circuit linéaire
peut fournir à une charge. Nous supposons que nous pouvons ajuster la résistance de la charge.
Si l'on remplace l'ensemble du circuit par son équivalent de Thévenin à l'exception de la charge,
comme le montre la figure 33, la puissance délivrée à la charge est de :

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2
 VTh 
p  i RL  
2
 RL (1.94)
 RTh  RL 

Pour un circuit donné, VTh et RTh sont fixés. En faisant varier la résistance de la charge, la
puissance fournie à la charge varie comme le montre la figure 34 suivante :

Figure 34: Puissance délivrée à la charge en fonction de la charge RL

Nous remarquons à partir de la figure 34 que la puissance est faible pour les petites ou grandes

valeurs de RL mais qu'elle est maximale pour une certaine valeur de RL entre 0 et  . On peut

maintenant montrer que cette puissance transférée est maximale lorsque RL est égal à RTh . Ceci
est connu sous le nom de théorème de puissance maximale qui stipule que :

La puissance maximale est transférée à la charge lorsque la résistance de la charge est égale

à la résistance de Thévenin vue de la charge  RL  RTh  .

Pour prouver le théorème de transfert de puissance maximale, différencions p dans l'équation

(1.94) par rapport à RL et égalisons le résultat à zéro. On obtient :

2  RTh  RL   2 RL  RTh  RL 
dp  2

 VTh  
 RTh  RL 
4
dRL  
(1.95)
 R  R  2R 
 VTh2  Th L
3 
L
0
  RTh  RL  

Ce qui implique que :

0   RTh  RL  2 RL   RTh  RL (1.96)

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Ce qui donne :

RL  RTh (1.97)

La puissance maximale transférée est obtenue en substituant la relation (1.97) dans la relation
(1.94). On a alors ;

VTh2
pmax  (1.98)
4 RTh

Théorème de Millman

Ce théorème donne une généralisation du théorème de superposition. Cette autre façon


d’écrire la loi des nœuds qui permet de calculer la différence de potentiel entre un nœud
N et le nœud de référence des potentiels.

Soit M un nœud du circuit choisi comme référence de potentiel VM  0 . Supposons n branches


connectées à un nœud N. Chaque branche constitue un dipôle vu entre le nœud N et celui de
référence M, ce qui permet de remplacer la branche réelle par son modèle
équivalent de Thévenin.

Figure 35: Principe du théorème de Millman

Si nous effectuons un court-circuit entre le nœud N et le nœud de référence, le courant


de court-circuit (courant de Norton) est égal à la somme des courants fourni par chaque
source. Le théorème de Millman stipule que la tension mesurée au nœud N est donc
égale au produit de la résistance équivalente par la somme de courants fournis
par chaque source (courant de Norton) la source de courant, soit :

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EG i i
E1G1  E2G2  E3G3
VN  i 1

n
G1  G2  G3   Gn
G
i 1
i

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CHAPITRE 3 : LES CIRCUITS ELECTRIQUES EN COURANT


ALTERNATIF

3.1.Introduction

L'électricité est produite par des générateurs dans des centrales électriques, puis distribuée par
un vaste réseau de lignes de transmission vers les utilisateurs (industries, ménages, bureaux,
centres commerciaux,…). Dans la plus part des cas, cela se fait en courant alternatif étant donné
ses avantages sur le courant continu (facilité de transmission, cout faible,…). C’est pourquoi, il
est impossible de faire le cours d’analyse des circuits sans aborder cette notion de courant
alternatif.

3.2.Forme d’onde

Lorsque les valeurs des quantités qui varient avec le temps t sont reportées sur une base de
temps, le graphique résultant est appelé forme d'onde. La figure 36 présente quelques formes
d'ondes typiques. Les formes d'onde (a) et (b) sont des formes d'onde unidirectionnelles, car,
bien qu'elles varient considérablement avec le temps, elles s'écoulent dans une seule direction
(c'est-à-dire qu'elles ne traversent pas l'axe du temps et ne deviennent pas négatives). Les formes
d'ondes (c) à (g) sont appelées formes d'onde alternées car leurs quantités changent
continuellement de direction (c'est-à-dire qu'elles sont alternativement positives et négatives).

Figure 36: Formes d'ondes

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3.3.Grandeur électrique périodique

Lorsqu’un phénomène physique varie dans le temps, les grandeurs qui le décrivent sont des
fonctions du temps. En général, elles sont notées par une lettre minuscule, suivie des
parenthèses contenant la variable indépendante « t » : ainsi, une tension électrique variable est
notée u(t), et l’intensité d’un courant électrique variable est notée i(t).

3.3.1. Oscillation périodiques

Dans la plage de temps -∞ < t < +∞ , lorsque les valeurs d’une grandeur qui décrit un phénomène
physique variable dans le temps se répètent continuellement après le même laps de temps T ,
identiques à elles-mêmes, on dit que ce phénomène est périodique ou oscillatoire, de période

T . Les grandeurs qui décrivent un tel phénomène sont des oscillations périodiques. Si x  t  est
une oscillation périodique de période T , on a :

x  t   x  t  kT  (3.1)

Où k , est un entier naturelle et T la période.

Figure 37: Forme d'onde d'une oscillation périodique

La période T est l’intervalle de temps le plus court, après lequel le diagramme des temps
se répète. Elle peut encore être définie comme le temps nécessaire pour qu'une quantité
alternative accomplisse un cycle.

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La fréquence : Le nombre de cycles accomplis par une quantité alternative en une seconde est
appelé fréquence f de l'alimentation, et est mesuré en hertz ( Hz ). C’est encore l’inverse de
la période. On a donc :

1
f  (3.2)
T

Une oscillation périodique x  t  est entièrement définie, si et seulement si ses valeurs

instantanées sont données pour au moins une période. Dans chaque période, elle prend une

valeur maximale xmax et une valeur minimale xmin ; la différence entre les deux valeurs est
désignée par « amplitude crête-à-crête » de x  t  d’expression :

x pp  xmax  xmin (3.3)

La valeur absolue maximale de x  t  est désignée par « valeur de crête », notée comme suit :

 xmax , pour xmax  xmin


xˆ   (3.4)
 xmin , pour xmax  xmin

Dans plusieurs applications techniques, les valeurs instantanées et l’évolution temporelle d’un
courant ou d’une tension électriques périodiques ne sont pas relevantes, mais seul l’effet produit
par ce courant ou cette tension périodique est d’un intérêt. Pour décrire cet effet, on utilise des
valeurs moyennes.

3.3.2. Valeurs moyennes des oscillations électriques périodiques

Une valeur moyenne d’une oscillation périodique est la valeur constante qui produit le même
effet que l’oscillation pendant une période T . Pour déterminer cette valeur moyenne, on
ramène l’effet que produit l’oscillation périodique durant une période T , à l’effet que produirait
la valeur moyenne dans le même temps T .

Suivant l’effet du courant électrique, on distingue les valeurs moyennes arithmétiques ou


valeurs continues, et les valeurs moyennes quadratiques ou valeurs efficaces.

3.3.2.1.Valeur continue d’une grandeur électrique périodique (Oscillation alternative)

Partant de l’expérience de l’effet chimique d’un courant électrique, on peut définir la valeur
moyenne d’une grandeur électrique périodique comme suit :

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T
1
x  t  dt
T 0
X moy  (3.5)

Une oscillation périodique de valeur moyenne nulle (valeur continue) est une oscillation
alternative.

Une oscillation périodique x(t) dont la « valeur continue » n’est pas nulle peut être

décomposée en une grandeur continue xmoy , à laquelle se superpose une oscillation alternative

x~ (t ) .

x  t   x(t )  x~  t   X moy  x~  t  (3.6)

3.3.2.2.Valeur efficace d’une grandeur électrique

La valeur efficace d’une grandeur électrique peut être obtenue comme suit :

T
1 2
x  t  dt
T 0
X eff  (3.7)

3.3.3. Rapports caractéristiques des oscillations périodiques

A l’aide des valeurs moyennes des oscillations périodiques, on définit les rapports
caractéristiques suivantes :


 Facteur de crête : Cx 
X eff
X eff
 Facteur de forme : Fx 
x t 

X eff2  X moy
2

 Son taux d’ondulation si elle devrait être constante :  ond  %   . Il


X moy
quantifie la déformation ou l’ondulation de x(t) par rapport à un signal constant de

valeur X moy .

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 Son taux de distorsion harmonique si elle devrait être sinusoïdale :




X 2
eff , k
 h %  k 2
 100 . Il quantifie la déformation ou la somme des harmoniques
X eff ,1

supérieurs de x  t  par rapport à l’harmonique fondamental.

 Le taux de distorsion de l’harmonique de rang k contenu dans x  t  , qui est sinusoïdal :

X eff ,k
 h %   100 ; Il quantifie cet harmonique supérieur par rapport à l’harmonique
X eff ,1

fondamental de valeur efficace X eff ,1 .

3.4.Oscillations sinusoïdales

Les sinusoïdes nous intéressent pour un certain nombre de raisons. Premièrement à cause de la
nature qui elle-même est de caractéristique sinusoïdale. Une variation sinusoïdale s’observe
dans le mouvement d'un pendule, la vibration d'une corde, les ondulations à la surface de l'océan
et la réponse naturelle des systèmes du second ordre sous-amortis, etc. Deuxièmement parce
qu’un signal sinusoïdal est facile à générer et à transmettre. C'est la forme de tension générée
dans le monde entier et alimente les ménages, les usines, les laboratoires, etc. Bref, C’est la
forme dominante de signal dans les industries des communications et de l'énergie électrique.
Troisièmement, grâce à l'analyse de Fourier, tout signal périodique pratique peut être représenté
par une somme de sinusoïdes. Enfin, une sinusoïde est facile à manipuler mathématiquement
car la dérivée et ainsi que l'intégrale d'une sinusoïde sont elles-mêmes des sinusoïdes.

3.4.1. Représentation des oscillations sinusoïdales par une fonction du temps

Une grandeur périodique sinusoïdale est de la forme:

x  t   xˆ  sin t   sx  ou de la forme x  t   xˆ  cos t  cx  (3.8)

Elle peut être représentée graphiquement comme suit :

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Figure 38: Représentation dans le domaine temporel d'une grandeur sinusoïdale

Sa valeur de crête x̂ est désignée par « amplitude ». En raison de la symétrie de la fonction


sinusoïdale, on a :

x̂  xmax   xmin (3.9)

Son argument   t   x  est désigné par « angle de phase ».

Pour t  0 (instant initial), l’angle de phase est x : on le désigne par « angle de phase à l’origine

». Ses valeurs sont choisies dans la plage   x   . Il est donné opportunément soit par

rapport au maximum positif ( cx pour la forme cosinus) le plus proche de l’axe des ordonnées,

soit par rapport au passage à zéro ( sx pour la forme sinus) vers les valeurs positives le plus
proche de l’origine des temps. Il est positif lorsque la flèche qui repère soit le maximum positif
le plus proche de l’axe des ordonnées, soit le passage à zéro vers les valeurs positives le plus
proche de l’origine des temps, est orientée dans le sens des t positifs comme dans la figure
38. Il est par contre négatif lorsque la flèche est orientée dans le sens des t négatifs.

La grandeur  désignée par fréquence angulaire ou pulsation, est définie par :

2
  2 f (3.10)
T

Ainsi donc, une grandeur sinusoïdale est entièrement définie et de façon unique si on connait
ses grandeurs caractéristiques suivantes :

 L’amplitude x̂
 La fréquence f ou la pulsation 
 La phase à l’origine x

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Dans la suite de ce cours, la notation cosinus sera plus privilégiée pour décrire les oscillations
sinusoïdales car elle offre des avantages formels, et nous allons noter sa phase à l’origine

 x  cx :

x  t   xˆ  cos t   x  (3.11)

Si le choix de x est libre, il serait opportun de choisir  x  0 : on dit que x  t  est « l’oscillation
à phase à l’origine nulle ».

3.4.2. Déphasage des Oscillations sinusoïdales : Avance et retard de phase.

Soient deux oscillations sinusoïdales de même fréquence définies par x1  t   xˆ1  cos t   x1 

et x2  t   xˆ2  cos t   x 2  . La différence de leurs angles de phases est désignée par

déphasage. Ainsi, le déphasage de x2  t  par rapport à x1  t  est :

 x 2,x1  t   x 2   t   x1    x 2   x1 (3.12)

 Si x 2,x1  0 , on dit que x2 est en avance de phase sur x1

 Si x 2,x1  0 , on dit que x2 est en retard de phase sur x1

 Si x 2,x1  0 , on dit que les deux oscillation sinusoïdales sont en phase.

3.4.3. Valeurs moyennes d’une grandeur sinusoïdale


3.4.3.1.Valeur continue

La valeur continue de la grandeur sinusoïdale x  t  de période T est :

t1 T
1
x  xˆ cos t   x  dt  0 (3.13)
T t1

3.4.3.2.Valeur efficace d’une grandeur sinusoïdale

La valeur efficace d’une grandeur sinusoïdale x  t  est :

t0 T t0 T t0  T t0  T
1 xˆ 2 xˆ 2 xˆ 2 xˆ
  xˆ cos t   x   dt    cos t   x   dt    cos  2t  2 x  dt 
2 2
X eff  dt 
T t0
T t0
2T t0
2T t0 2

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Pour une tension u  t  et un courant i  t  sinusoïdaux, les relations entre valeur de crête et valeur

efficace sont :

uˆ  2U eff et iˆ  2 I eff (3.14)

3.4.4. Représentation d’un signal sinusoïdal

Nous avons présenté dans les paragraphes précédents, la représentation dans le domaine
temporelle. Bien que cette représentation soit la plus courante, elle présente l’inconvénient
d’être difficilement utilisable pour les calculs des circuits d’autant plus qu’elle permet un
nombre limité d’opération mais aussi le calcul est fastueux. C’est ainsi que plusieurs autres
types de représentations avaient été développées pour pallier à ces problèmes. Il s’agit
particulièrement de la représentation de Fresnel et de la représentation dans le le plan complexe.

3.4.4.1.Représentation de Fresnel

Dans la représentation vectorielle ou cinématique, appelée aussi représentation de Fresnel, le

signal s  t   sˆ cos t    est considéré comme la projection, sur l’axe Ox d’un repère

orthonormé d’un vecteur S , de module ŝ ( Sm ), tournant dans le sens trigonométrique à la

vitesse angulaire  , et confondu avec l’axe Ox aux instants t:

Figure 39: Représentation de Fresnel pour cos  positif

La situation du vecteur à l’origine des temps définit la phase à l’origine. La phase


instantanée est l’angle que fait le vecteur à un instant quelconque avec l’axe Ox ce
qui donne dans le cas de la figure 39 une phase instantanée égale à : t   .

 Somme de deux vecteurs de même pulsation

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Considérons deux tensions sinusoïdales u1  t  et u2  t  de même fréquence, de phases à

l’origine u1 et u2 respectivement. Si ces tensions sont représentées par leurs vecteurs de

Fresnel respectifs U1 et U 2 , alors ces derniers forment dans le plan de Fresnel un angle de

déphasage mutuel u    u1  u2 qui reste inchangé au cours de leur rotation. Par

conséquent le vecteur résultant de leur somme U  U1  U 2 dont le module reste constant peut

être construit, comme le montre la figure 40. Au lieu de déterminer u  t   u1  t   u2  t 

analytiquement, on construit vectoriellement U  U1  U 2 , et le polygone obtenu est désigné par


« diagramme vectoriel de Fresnel » des tensions.

Figure 40: somme de deux grandeurs sinusoïdales dans le plan de Fresnel

On obtient de ce diagramme vectoriel de Fresnel par mesure, la valeur efficace de u  t  telle

que U  U et sa phase à l’origine u =angle (Axe de référence, U ).Par décomposition des

vecteurs de Fresnel de U1 et de U 2 dans un système d’axes orthogonaux dont l’axe des x est
confondu avec l’axe de référence, on obtient :

U U1 cos u1  U 2 cos u 2   U1 sin u1  U 2 sin u 2 


2 2
et (3.15)

 U1 sin u1  U 2 sin u 2  Uy 


u  artg    artg   (3.16)
 U1 cos u1  U 2 cos u 2   Ux 

L’addition de grandeurs sinusoïdales à l’aide du diagramme vectoriel de Fresnel a l’avantage


de la clarté, mais nécessite une précision de traçage. Cet inconvénient peut être évité pour les
calculs, si chaque vecteur de Fresnel est décrit par une expression mathématique, ce qui est
possible grâce à l’utilisation des nombres complexes.

3.4.4.2.Représentation par le symbole complexe

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Le plan de Fresnel sera transféré dans le plan complexe, de manière que l’axe de référence soit
confondu avec l’axe des réels. Dans le plan complexe, les vecteurs de Fresnel seront alors
désignés par « phaseurs », et l’extrémité d’un phaseur tournant sera repérée à un instant
quelconque t par un nombre complexe encore désigné par « symbole complexe ». Le
diagramme vectoriel de Fresnel devient dans le plan complexe le « diagramme des phaseurs ».

Dans le plan complexe, le vecteur de Fresnel U associé à la tension u  t  devient un phaseur noté

U . Comme le module de U est la valeur efficace de u t  , on désigne U par « symbole

complexe des valeurs efficaces » de u  t  .

Nous voulons rendre plausible la relation qui existe entre un phaseur tournant et son symbole
complexe des valeurs efficaces, à l’exemple de la tension dont le phaseur des valeurs efficaces
U est représenté dans le plan complexe de la figure 41. A l’instant t = 0, la partie réelle et la

partie imaginaire du phaseur des valeurs efficaces de la tension u  t  sont :

Re U   U  cos u et Im U   U  sin u (3.17)

Figure 41: Représentation dans le plan complexe d'une grandeur sinusoïdale


Dans le plan complexe, le phaseur des valeurs efficaces de u(t) est :

U  U  cos u  jU  sin u (3.18)

A l’aide de la formule d’Euler, ce phaseur est exprimée plus simplement sous les formes
suivantes :

U  U  e ju  U u (3.19)

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La fonction du temps de la tension u  t   uˆ cos t  u  peut être obtenue comme partie réelle

de l’expression complexe suivante :

u  t   uˆ  e
j t u 
 uˆ  e jt  e ju  2U  e jt  e ju  2U  e jt (3.20)

qui est encore désignée par « symbole complexe complet » de u  t  . Lorsque plusieurs tensions

de même fréquence représentées par leurs symboles complexes complets sont superposées, le
terme e jt dans l’expression de chaque tension ne changeant pas est mis en facteur. Toute
opération de superposition se limite à superposer les symboles complexes U . En général, dans
l’analyse des circuits électriques linéaires en régime sinusoïdal à fréquence fixe, on
peut se contenter de représenter les tensions et les courants par leurs symboles complexes des
valeurs efficaces.

Remarque : Sachant que u  t   uˆ  e


j t u 
 uˆ  e jt  e ju  uˆ  e jt , on peut utiliser également le
ju
symbole complexe des amplitudes de la tension uˆ  uˆ  e . Il en est de même pour le courant

électrique dont on peut utiliser le symbole complexe des amplitudes iˆ  iˆ  e


ju
.

Au regard de l’identité d’Euler, il y a trois notations équivalentes pour un symbole complexe :

 La forme polaire : U  U u (3.21)

 La forme cartésienne : U  U  cos u  jU  sin u (3.22)

 La forme exponentielle complexe : U  U  e ju (3.23)

Les formes polaire et exponentielle complexes sont appropriées pour les multiplications et les
divisions, alors que la forme cartésienne est appropriée pour l’addition et la soustraction de
nombres complexes. Les formules de conversion de la forme polaire à la forme cartésienne et
vice-versa sont données ci-après :

U 
 U  U Re
2
 U Im
2
et u  artg  Im  , pour la conversion cartésienne  polaire ; (3.24)
 U Re 

 U Re  U  cos u et U Im  U  sin u , pour la conversion Polaire  cartésien. (3.25)

3.4.5. Calcul de puissance en courant alternatif monophasé

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Nous avons vu dans le premier chapitre que la puissance instantanée dans un élément est le
produit de la tension instantanée à ses bornes par le courant instantané qui le traverse. On a
donc:

p t   u t  i t  (3.36)

Sachant que pour un courant alternatif sinusoïdal, la tension instantanée est donnée

par u  t   2 U cos t  u  et le courant instantané par i  t   2 I cos t  i  , la relation

(3.36) devient :

p  t   2U  I  cos t  u   cos t  i  (3.37)

En utilisant les transformations trigonométriques, on obtient :

p  t   U  I cos u  i   U  I  cos  2t  u  i  (3.38)

Cette expression montre que la puissance instantanée a deux parties. La première est constante
ou indépendante du temps. Sa valeur dépend du déphasage entre la tension et le courant et
s’appelle puissance active d’expression :

P  U  I cos u  i  (3.39)

Cette puissance s’exprime en Watt

La seconde partie est une puissance fluctuante qui est une fonction sinusoïdale de fréquence

2 Elle est notée p  t  et a pour expression :

p  t   U  I  cos  2t  u  i  (3.40)

3.4.5.1.Puissance apparente

La puissance fluctuante p  t  a pour amplitude :

S U I (3.41)

que l’on désigne par puissance apparente dont l’unité est le Voltampère (VA)

3.4.5.2.Facteur de puissance

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Des relations (3.40) et (3.41), nous constatons que la puissance active est proportionnelle à la
puissance apparente et que le coefficient de proportionnalité est appelé facteur de puissance. Il
est défini par le rapport :

P
  cos  (3.42)
S

Il s’agit en fait du cosinus du déphasage entre la tension et le courant aux bornes du dipôle en
étude.

3.4.5.3.Puissance réactive et facteur réactif

De l’expression du déphasage, on peut déduire que : u    i . En substituant cette


expression dans l’expression de la puissance instantanée, on a :

p  t   P  S  cos  2t  u  i   P  S cos  2t  2i    (3.43)

Apres des transformations trigonométriques, on obtient :

p  t   P  S cos   cos  2t  2i   S sin   sin  2t  2i  (3.44)

Ce qui donne encore :

p  t   S cos  1  cos  2t  2i    S sin   sin  2t  2i  (3.45)

Le premier terme de cette expression, soit :

Pa  S cos  1  cos  2t  2i   (3.46)

Est une oscillation d’amplitude S cos  qui est la puissance active. Sa valeur continue (Valeur
moyenne) est P  S cos  . On désigne alors ce terme par puissance active.

Figure 42: Puissance instantanée d'un signal sinusoïdale

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Le second terme de la puissance instantanée d’expression :

Pr  t    S sin   sin  2t  2i   S sin   sin  2t  2i  90  (3.47)

Est une oscillation d’amplitude S sin  et de valeur continue zéro. La quantité définie par :

Q  S sin  (3.48)

est désignée par « puissance réactive » et a pour unité le « Volt Ampère réactif »(VAr ).

Le terme pr  t  est l’oscillation de la puissance réactive. Par analogie au facteur de puissance,

le terme sin  est désigné par « facteur réactif ».

3.4.5.4.Puissance complexe

La puissance fluctuante peut être exprimée en fonction des puissances active et réactive comme
suit :

p  t   P  cos  2t  2i   Q  sin  2t  2i  (3.48)

En transformant le sinus en cosinus, on obtient :

p  t   P  cos  2t  2i   Q  cos  2t  2i  90  (3.49)

Aux deux composantes sinusoïdales de p  t  peuvent être associés deux phaseurs en quadrature,

le phaseur de la puissance active associée à P  cos  2t  2i  , et le phaseur de la puissance

réactive associé à Q  cos  2t  2i  90  , qui tournent à la même vitesse angulaire 2

(figure….).

Figure 43Representation de la puissance fluctuante dans le plan complexe

Leur phaseur résultant a pour module P 2  Q 2 qui correspond à la puissance apparente S. En

supposant le plan complexe plutôt tournant à la vitesse -2ω, le diagramme des phaseurs est fixe.

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Si le phaseur de la puissance active coïncide avec un axe de référence (figure 43b) que nous
considérons comme l’axe des réels du plan complexe, alors le phaseur associé à l’oscillation de
la puissance réactive coïncide avec l’axe des imaginaires : la puissance active P est la partie
réelle et la puissance réactive Q la partie imaginaire d’une grandeur complexe notée :

S  P  jQ  S  (3.50)

et désignée par « puissance complexe ». Dans le plan complexe, les différentes notions de
puissances sont résumées dans un symbole complexe unique, la puissance complexe S . Dans
le triangle des puissances issu du diagramme de la figure 4.3b, la puissance apparente est
l’hypoténuse, le côté adjacent est P et le côté opposé Q. Les puissances active et réactive sont
liées par la relation :

Q  P  tan  (3.51)

La puissance complexe peut être exprimée à l’aide du symbole complexe des valeurs efficaces

de la tension U u et du conjugué du symbole complexe des valeurs efficaces du courant

I   i :
*

S  U  I  ZI 2
*
(3.52)

3.4.5.5.Théorème de Boucherot

La puissance active fournie à un dipôle est égale à la somme des puissances actives consommées
par les différents éléments qui constituent le dipôle. La puissance réactive échangée avec un
dipôle est égale à la somme des puissances réactives échangées par les différents éléments qui
constituent le dipôle.

Or, tout dipôle est constitué d’une association en série (et) ou en parallèle d’un certain nombre
d’éléments.

3.4.6. Notion d’impédance et d’admittance

Si la tension d'entrée d'une résistance, d'un condensateur, d'une inductance ou d'une


combinaison de ceux-ci est une sinusoïde, le courant qui la traverse est également une sinusoïde
de même fréquence que la tension d'entrée. Mais l'amplitude et la phase du courant peuvent être
différentes.

3.4.6.1.Loi d’Ohm intégrale

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Par analogie au courant continu où le rapport de la tension et du courant aux bornes d’un dipôle
électrique passif est sa résistance électrique, en courant alternatif sinusoïdal le rapport des
symboles complexes de la tension et du courant aux bornes d’un dipôle électrique passif linéaire
est sa « résistance en alternatif sinusoïdal » notée Z , définie par :

U
Z (3.53)
I

On déduit de la relation (3.58) que :

U  Z I (3.54)

qui représente la loi d’Ohm intégrale en courant alternatif sinusoïdal. La quantité Z est encore
désignée par « impédance complexe », symbolisée comme le montre la figure 44a. A l’aide de
la forme exponentielle des symboles complexes de la tension et du courant aux bornes du dipôle
électrique passif, l’impédance complexe est exprimée comme suit :

U  e ju U j u i 


Z ji
 e  Z  e j  Z  cos u  jZ  sin u (3.55)
I e I

Figure 44: Impédance complexe


Elle peut être représentée dans le plan complexe par le diagramme des phaseurs de la figure
44b. Son module désigné par « impédance » du dipôle électrique passif est :

U
Z (3.56)
I

Son argument  représente le déphasage entre u  t  et i  t  . L’impédance complexe d’un dipôle


électrique passif linéaire peut être écrite sous la forme cartésienne, comme suit :

Z    R    jX   (3.57)

Où R   est la résistance et X   est la réactance du dipôle électrique.

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Le rapport du courant par la tension est appelé admittance. Il s’agit de l’inverse de l’impédance.
De la relation (3.54) on déduit :

I 1 I  e ji
Y    Y  e j  Y  cos   jY  sin  (3.58)
U Z U  e ju

L’admittance notée par Y est en général une quantité complexe. La partie réelle est définie
comme Conductance et la partie imaginaire comme Susceptance. On peut donc écrire :

Y    G    jB   (3.59)

L’unité de l’admittance est le siemens.

Le tableau 2, présente les principales relations de passage entre l’impédance et l’admittance :

Tableau 2: relations de passage entre l’impédance et l’admittance

3.4.7. Réponses des dipôles élémentaires parfaits

Contrairement au régime statique, les condensateurs et les bobines se comportent


comme des impédances ou des admittances, dont les valeurs varient en fonction de
la fréquence.

a. La Résistance

La loi d’Ohm en régime sinusoïdal s’écrit toujours de la même façon et ce, quel que
soit l’instant t considéré.

u t   R  i t  (3.60)

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En remplaçant u  t  et i  t  par leurs expressions, on a :

uˆ  cos t  u   R  iˆ  cos t  i  (3.61)

Cette égalité est vérifiée à chaque instant, si et seulement si :

û  R  iˆ et u  i (3.62)

Figure 45:Relation tension courant et digramme du phaseur pour une restance pure

La tension et le courant sont en phase. Le déphase entre la tension et le courant est donc nulle

dans une résistance (   u  i  0 ). La valeur efficace de la tension est donc donnée par:

U  RI (3.63)

L’impédance se réduit à une résistance et l’admittance à une conductance. On a donc :

Z  R et Y  G (3.64)

b. L’inductance

La relation qui lie la tension u(t) au bornes d’une inductance au courant i(t) qui la traverse est donnée
par :

di
u t   L (3.65)
dt

Remplaçant u  t  et i  t  par leurs expressions dans la relation (3.65), on a :

d ˆ
uˆ  cos t  u   L i  cos t  i     Liˆ  sin t  i  (3.66)
dt 

Ce qui donne :

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   
uˆ  cos t  u    Liˆ cos  t  i    (3.67)
  2 

Cette égalité est vérifiée à tout instant, si et seulement si :


û   Liˆ et u  i  (3.68)
2

On remarque que dans une inductance, la tension est en avance de phase de  par rapport au
2
courant. On a donc :


  u  i   (3.69)
2

La valeur efficace de la tension aux bornes d’une bobine est :

U   LI (3.70)

L’impédance complexe et l’admittance complexe d’une inductance pure sont toutes deux des
nombres imaginaires purs d’expression :

1 1 1
Z  Z   90  j L et Y    90   j (3.71)
Z L L

Sa réactance est positive et sa Susceptance négatives. Leurs expressions sont :

X L   L et BL  
1
(3.72)
L

Figure 46:Relation tension courant et digramme du phaseur pour une inductance pure

c. Le Condensateur

Nous pouvons appliquer comme pour la bobine le raisonnement sur les expressions
en complexes, mais nous allons utiliser le régime harmonique :

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du
i t   C (3.73)
dt

Remplaçant u  t  et i  t  par leurs expressions dans la relation (3.73), on a :

d
iˆ  cos t  i   C uˆ  cos t  u    Liˆ  sin t  u  (3.74)
dt

Soit :

   
iˆ  cos t  i   Cuˆ cos  t  u    (3.75)
  2 

Cette égalité est vérifiée à tout instant, si et seulement si :


iˆ   Luˆ et u  i  (3.76)
2


On remarque que dans une inductance, la tension est en retard de phase de par rapport au
2
courant. Autrement dit, la tension est déphasée de -90o sur le courant. On a donc :


  u  i   (3.77)
2

La valeur efficace de la tension aux bornes d’une bobine est :

I  CU (3.78)

L’impédance complexe et l’admittance complexe d’une inductance pure sont toutes deux des
nombres imaginaires purs d’expression :

1
Z
1
  90   j
1
et Y  C  90  jC (3.79)
C C Z

Sa réactance est positive et sa Susceptance négative. Leurs expressions sont :

XC  
1
et BC  C (3.80)
C

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Figure 47:Relation tension courant et digramme du phaseur pour un condensateur pure

3.4.8. Modèle des sources électriques sinusoïdales : Loi d’Ohm généralisée

Une source de tension sinusoïdale est caractérisée par une f.é.m. sinusoïdale de symbole

complexe des valeurs efficaces EG et éventuellement une impédance complexe interne Zi

responsable d’une chute de tension interne lorsque la source débite un courant I, comme le
montre la figure ….a. La tension à ses bornes est donnée par la loi d’Ohm généralisée :

U  EG  Z i I (3.81)

Figure 48: source de tension et de courant réelles en courant alternatif


Une source de courant sinusoïdal est caractérisée par un c.é.m sinusoïdal de symbole complexe

des valeurs efficaces IG et une impédance complexe interne Z i responsable d’une baisse de

courant interne lorsque la source débite à ses bornes un courant I donné par la loi d’Ohm
généralisée :

1
I  IG  U (3.82)
Zi

3.4.9. Association des dipôles

Nous pouvons procéder comme pour l’association des résistances. En effet, dans le domaine
des fréquences, la relation : U  Z  I est formellement identique à la loi d’Ohm. Par
conséquent, les impédances complexes s’associent comme les résistances :

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 Association des impédances en série : Z eq  Z 1  Z 2   Zn (3.83)

 Association des impédances en parallèle : 1  1  1   1 (3.84)


Z eq Z1 Z2 Zn

De même, en utilisant les admittances, on a :

 Association des impédances en série : 1  1  1   1 (3.85)


Y eq Y1 Y2 Yn

 Association des impédances en parallèle : Y eq  Y 1  Y 2  Yn (3.86)

3.4.10. Association de dipôles parfaits en série

Prenons par exemple l’association en série des trois éléments de bases qui sont une
résistance, une inductance et un condensateur. Le même courant i(t) circule dans les
trois éléments, la tension u(t) devient :

U  U R  U L  U C avec U  RI ; U L  j LI et U C   j
1
I (3.87)
C
R

Figure 49: Groupement RLC en série


Cette relation devient alors :

 1 
U   R  j L  j I  Z I
C 
(3.88)

L’impédance complexe de l’association devient alors :

 1 
Z eq  Z R  Z L  Z C  R  j   L   R  jX
C 
(3.89)

L’angle de phase de l’association RLC série est donné par :

 1 
  L  C 
  artg   (3.90)
 R 
 

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Cet angle est compris entre 90 et 90 . Le circuit peut donc avoir un comportement résistif
(X=0), inductif (X>0) ou capacitif (X<0).

Figure 50: Diagramme de phase de l'impédance


Application : Modèle longitudinal à impédance constante des lignes électriques monophasées,
avec condensateur pour la compensation de l’énergie réactive en vue de la réduction de leur
longueur électrique.

3.4.11. Association de dipôles parfaits en parallèle

Étudions maintenant la mise en parallèle d’une résistance, d’une inductance et d’un


condensateur.

Figure 51: Groupement RLC parallèle


Par application de la loi des nœuds, on a :

1 1
I  I R  I L  I C avec I R  U ; IL   j U et I C  jC (3.91)
R L

Ce qui donne donc :

1  1 
I    j  C  U  YU
 L  
(3.92)
R 

Y étant l’admittance complexe du dipôle RLC parallèle. Il s’agit de la somme des admittances
individuelles de chaque élément. D’où on peut écrire :

1  1 
Y eq  Y R  Y L  Y C   j  C   G  jB
 L 
(3.93)
R 

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L’angle de phase de l’association RLC série est donné par :

  1  B
  artg  R    L     artg   (3.94)
  C   G

Cet angle est compris entre 90 et 90 . Le circuit peut donc avoir un comportement résistif
(B=0), inductif (B<0) ou capacitif (B>0).

Application : Modèle à admittance constante des réseaux électriques monophasés, avec un


condensateur transversal pour la compensation de l’énergie réactive en vue du relèvement de
leur facteur de puissance.

3.4.12. Méthodes d’étude

Toutes les règles et théorèmes donnés pour les réseaux en régime statique restent
valables à condition de raisonner dans le domaine complexe. Nous pouvons citer le
diviseur de tension ou de courant ou encore les théorèmes de Thévenin ou de Norton.

3.4.13. Correction du facteur de puissance

La plupart des charges domestiques (telles que les machines à laver, les climatiseurs et les
réfrigérateurs) et des charges industrielles (telles que les moteurs à induction) sont inductives
et fonctionnent avec un facteur de puissance faible. Bien que la nature inductive de la charge
ne puisse pas être modifiée, nous pouvons augmenter son facteur de puissance.

Le processus consistant à augmenter le facteur de puissance sans modifier la tension ou le


courant de la charge d'origine est connu sous le nom de correction du facteur de puissance.

Comme la plupart des charges sont inductives, comme le montre la figure 52(a), le facteur de
puissance d'une charge est amélioré ou corrigé par l'installation délibérée d'un condensateur en
parallèle avec la charge, comme le montre la figure 52(b).

Figure 52: Correction du facteur de puissance par condensateur

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Nous pouvons envisager la correction du facteur de puissance sous un autre angle. Considérons
le triangle de puissance de la figure 53. Si la charge inductive d'origine a une puissance

apparente S1 , alors :

P  S1 cos1 et Q1  S1 sin 1  P tan 1 (3.95)

Figure 53 : Diagramme du phaseur pour correction du facteur de puissance

Si l'on souhaite augmenter le facteur de puissance de cos 1 à cos 2 sans modifier la puissance

réelle (c'est-à-dire P  S2 cos 2 ), alors la nouvelle puissance réactive est de :

Q2  P tan 2 (3.96)

La réduction de la puissance réactive est causée par le condensateur shunt ; c'est-à-dire,

QC  Q1  Q2  P  tan 1  tan  2  (3.97)

Mais à partir de l'équation QC  U


2
X C  CU 2 ,la valeur de la capacité shunt nécessaire C est
déterminée comme suit :

QC P  tan 1  tan  2 
C  (3.98)
U 2
U 2

Notez que la puissance réelle P dissipée par la charge n'est pas affectée par la correction du
facteur de puissance car la puissance moyenne due à la capacité est nulle.

Bien que la situation la plus courante dans la pratique soit celle d'une charge inductive, il est
également possible que la charge soit capacitive, c'est-à-dire que la charge fonctionne à un
facteur de puissance supérieur (la charge fonctionne à un facteur de puissance capacitif). Dans

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ce cas, une inductance doit être connectée à la charge pour corriger le facteur de puissance. Le
site l'inductance shunt L nécessaire peut être calculée à partir de la formule suivante :

U2 U2 U2
QL   et L  (3.99)
X L L QL

3.4.14. Phénomène d’induction mutuelle : Inductance mutuelle

On considère deux circuits électriques comportant deux bobines B1 et B2 voisines dans l’air.
Un courant électrique variable traversant un des circuits crée un flux magnétique qui, s’il
traverse l’autre circuit, y induit une f.é.m. : c’est le phénomène d’induction mutuelle, et la f.é.m
induite est la f.é.m. d’induction mutuelle.

Dans un premier temps, B2 est en circuit ouvert  i2  t   0  et B1 alimentée est traversée par un

courant variable i1  t  , comme le montre la figure 54.

Figure 54: Induction mutuelle: B1 alimentée et B2 non alimentée

La bobine alimentée B1 crée un flux magnétique 11  t  dont une partie  21  t  traverse la

bobine B2 ; or comme dans l’auto-induction, c’est le flux  21 embrassé par la bobine B2 qui
est déterminant pour la f.é.m induite dans B2, qui a pour expression :

d  21
e21   (3.100)
dt

Elle est encore désignée par f.é.m. d’induction mutuelle ; elle est induite dans B2 par le flux

provenant du circuit traversé par le courant i1  t  .

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Dans un second temps, considérons les mêmes bobines B1 et B2 ayant gardé la même

disposition, la bobine B1 est en circuit ouvert  i2  t   0  et B2 alimentée est traversée par un

courant variable i1  t  , comme le montre la figure 55. L’électroaimant B2 crée un flux  22  t 

dont une partie 12  t  est embrassée par la bobine B1 ; or c’est encore le flux 12 embrassé
par la bobine B1 qui est déterminant pour la f.é.m. induite dans B1, qui a alors pour
expression :

d 12
e21   (3.101)
dt

Elle est encore désignée par f.é.m. d’induction mutuelle ; elle est induite dans B1 par le flux

provenant du circuit traversé par le courant i1  t  .

Figure 55:Induction mutuelle: B2 alimentée et B1 non alimentée


Dans un troisième temps, considérons les deux bobines B1 et B2 ayant les mêmes dispositions

dans l’air, alimentées simultanément par les courants variables i1  t  et i2  t  respectivement,

comme le montre la figure 56.

Figure 56: Induction mutuelle: B1et B2 alimentées

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Les deux électroaimants B1 et B2 créent simultanément les flux 11  t  et  22  t 

respectivement. Une partie du flux magnétique 11  t  de B1 enlace B2, et une partie du flux

magnétique  22  t  de B2 enlace B1, donc le flux embrassé par chacune des bobines B1 et B2

comporte son flux propre et une partie du flux de l’autre bobine.

Désignons par 1  t  le flux total embrassé par la bobine B1, et par  2  t  le flux total

embrassé par la bobine B2. Dans la CSR, les f.é.ms induites dans les deux bobines B1 et B2 par
les flux totaux qu’ils embrassent sont alors données par :

 d 1
 e1  t   
 dt
 (3.102)
e  t     2
d


2
dt

Elles sont dues simultanément à l’auto-induction et à l’induction mutuelle. Une difficulté qui
pourrait se présenter pour la détermination de ces f.é.m. induites totales dans deux bobines
couplées magnétiquement, c’est la séparation du flux total embrassé par une bobine en flux
propre et flux mutuel embrassés. La séparation n’est possible que lorsque les bobines sont
couplées magnétiquement par un milieu linéaire (non saturable). Dans le cas des bobines B1
et B2 disposées dans l’air, étant donné que ce dernier est amagnétique, donc non saturable

(courbe d’aimantation B  f  H  linéaire), on peut superposer le flux magnétique propre et le

flux magnétique mutuel, qui traversent ces bobines en un flux résultant ; inversement, on peut
décomposer le flux magnétique résultant en flux propre et flux mutuel. Or le flux magnétique
mutuel peut soit renforcer soit affaiblir le flux magnétique propre ; de ce fait, les flux
totaux embrassés par les deux bobines magnétiquement couplées B1 et B2 dans l’air sont :

1  t   11  t   12  t 


 (3.103)
 2  t    22  t    21  t 

Une autre difficulté qui va se présenter pour la détermination des f.é.m. induites totales dans les
bobines B1 et B2, c’est le calcul pratique des f.é.m. d’induction mutuelle en passant par les flux

mutuels 12 et  21 embrassés par B1 et B2 respectivement, qui est fastidieux. Pour contourner
cette difficulté, comme dans le cas de la f.é.m. d’auto-induction, on associe aux flux mutuels
embrassés, les « mutuelles inductances », définies par :

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12 
L12  et L21  21 (3.104)
I2 I1

Dans un milieu linéaire, L12 et L21 ont la même valeur :

L12  L21  M  k L1L2 (3.105)

Où k  1 le coefficient de couplage

Avec la mutuelle inductance, en courants variables, les flux mutuels s’expriment comme suit :

12  t   M  i2  t 
 (3.106)
 21  t   M  i1  t 

Les f.é.m. d’induction mutuelle induites dans les bobines B1 et B2 respectivement peuvent alors
être exprimées à l’aide de la mutuelle inductance comme suit :

di2
e1  t   M (Induite dans B1) (3.107)
dt

di1
e2  t   M (Induite dans B2) (3.108)
dt

Pour résoudre le problème de la non connaissance du signe de la f.é.m d’induction mutuelle


pour le calcul des f.é.m induites totales dans des bobines couplées magnétiquement, il faut

connaître dans B1 le sens de 12  t  par rapport à celui de 1  t  , et dans B2 le sens de  21  t 

par rapport à celui de  2  t  , et affecter à ces flux mutuels le signe qui convient. Pour le faire,

nous allons adopter la CSR aux bornes des bobines ; le signe du flux mutuel dans une bobine
ne peut être déterminé que si l’on fixe au préalable un sens conventionnel pour le flux dans
cette bobine.

Figure 57: Sens conventionnel du flux dans une bobine

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Dans une bobine, le sens de la f.é.m dépend du sens d’enroulement de la bobine. Le sens
conventionnel du flux est donné par le sens du flux propre de cette bobine ; dans une bobine
enroulée à droite comme dans la figure 57 en (a) et (b), nous fixons le sens positif du flux
contraire à celui de la chute de tension à ses bornes, et dans une bobine enroulée à gauche
comme dans la figure 57 en (c) et (d), nous le fixons identique à celui de la chute de tension à
ses bornes. Avec la CSR adoptée, un courant électrique positif (circulant dans le sens de
l’enroulement) dans une bobine y engendre un flux magnétique positif.

Dans un système de deux bobines B1 et B2 couplées magnétiquement, pour déterminer le signe


de la mutuelle inductance, si on choisit pour chacune des bobines un sens conventionnel du flux
de cette bobine comme dans la figure 58a, alors un courant positif dans l’une des bobines

engendre un flux qui est compté positif dans l’autre bobine ( 12  t  a même sens que 1  t 

dans B1, de même que  21  t  et  2  t  dans B2) : on dit que le couplage magnétique de B1

et B2 est positif, la mutuelle inductance L12 est positive ( L12  0 ). Si par contre on choisit le
sens conventionnel pour les flux comme dans la figure 58b, alors un courant positif dans une

bobine engendre un flux qui est compté négatif dans l’autre bobine ( 12  t  a un sens contraire

à celui de 1  t  dans B1, de même que  21  t  et  2  t  dans B2) : on dit que le couplage

magnétique de B1 et B2 est négatif, la mutuelle inductance L12 est négative ( L12  0 ). Avec
l’affectation d’un signe au flux mutuel, la mutuelle inductance M peut donc être négative.

Figure 58: Sens inductance mutuelle


Dans le cas des bobines B1 et B2 disposées dans l’air, étant donné que l’air n’est pas un milieu

saturable (courbe d’aimantation B  f  H  linéaire), on peut superposer les flux magnétiques

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qui traversent ces bobines en un flux résultant. Ayant affecté un signe au coefficient de mutuelle
induction M, la détermination des flux totaux embrassés par les deux bobines magnétiquement
couplées B1 et B2 dans un milieu linéaire (non saturable) peut se faire par une somme
algébrique comme suit :

1  t   11  t   12  t   L1  i1  t   M  i2  t 


 (3.109)
 2  t    22  t    21  t   L2  i2  t   M  i1  t 

On peut renoncer à la représentation graphique fastidieuse du sens d’enroulement des bobines,


en les supposant toutes enroulées à droite, et en les représentant alors par des symboles
graphiques simples, sur lesquels le sens conventionnel du flux doit être indiqué opportunément
par des points : une des deux extrémités de chaque symbole de la bobine est marquée d’un
point, comme dans la figure 59. Ces points repèrent les extrémités ayant la même polarité
instantanée. Le couplage magnétique entre deux bobines est indiqué par une double flèche. Pour
déterminer le signe de la mutuelle inductance, il suffit d’appliquer la règle des points suivante:

Lorsque les deux courants entrent ou sortent simultanément chacun par l’extrémité
pointée d’une des bobines couplées magnétiquement, M est positive (figure 1.18a,b). Par
contre, lorsque l’un des courants entre par l’extrémité pointée d’une bobine et l’autre
courant sort par extrémité pointée de l’autre bobine, M est négative (figure 1.18c).

Figure 59: Inductance mutuelle avec des bobines marquées par des points
Pour avoir le signe des flux mutuels, la représentation schématique à la fois du couplage
magnétique et du sens de bobinage des enroulements est fastidieuse. Pour simplifier la
représentation, les bobines sont marquées des points qui repèrent les extrémités ayant la même
polarité instantanée, comme le montre la figure 60. La polarité instantanée de l’extrémité par
laquelle le courant entre dans la bobine inductrice (B1) est positive et un point sera placé à cette
extrémité. La f.é.m d’induction mutuelle dans la bobine induite (B2) est positive à l’extrémité
par laquelle le courant la quitte, et un point sera placé à cette extrémité.

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Figure 60: Marquage de la polarité instantanée des bobines


Le marquage de la polarité instantanée des bobines rend ainsi superflue la représentation du
couplage. Pour déterminer le signe des f.é.ms d’induction mutuelle (termes en M) dans les
équations aux tensions, il suffit d’appliquer la règle des points.

Règle des points : Lorsque les deux courants entrent ou sortent par les extrémités pointées
d’une paire de bobines couplées magnétiquement, les flux mutuels et les flux propres
s’additionnent (mêmes signes). Par contre, lorsque l’un des courants entre par une extrémité
pointée et l’autre courant sort par l’autre extrémité pointée, les flux mutuels et les flux
propres se soustraient (signes contraires).

3.4.15. Résonance dans les circuits électriques

Pour certaines valeurs des paramètres R, L et C d’un circuit électrique, et pour une pulsation

donnée r , le cas particulier X eq  0 ou Beq  0 peut se présenter ; l’impédance ou l’admittance

du circuit est alors minimale : c’est la « résonance ». L’impédance complexe Z et l’admittance


complexe Y de ce circuit électrique sont alors réelles.

Une fréquence f r à laquelle un circuit électrique entre en résonance est désignée par «
fréquence de résonance ». Un circuit électrique ayant au moins une fréquence de résonance est
désigné par « circuit oscillant » ; il comporte au moins deux accumulateurs d’énergie de types
différents (une inductance et un condensateur).

a. Résonance série

Un cas particulier de circuit oscillant se présente lorsque R, L et C sont connectés en série :


c’est le « circuit oscillant série ». Si un circuit série entre en résonance, on parle de « résonance
série » ; son impédance complexe :

 1 
Z  R  j  s L  R (3.110)
 s C 

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La pulsation de la résonance ωs série est donnée par :

1 1
s L   0 soit s  (3.111)
s C LC

Figure 61: Résonnance série

La figure 61a montre le diagramme des phaseurs des tensions et la figure 61b celui de
l’impédance complexe d’un circuit résonant série. La résonance série est caractérisée par :

 une impédance minimale ( Z  R ) ;


 une tension U aux bornes du circuit en phase avec le courant I qui traverse ce circuit;

 les tensions U L et U C aux bornes de L et C respectivement opposées et de même


valeur efficace. Leur valeur efficace peut dépasser celle de U : il y a risque de
surtension.
b. Résonance parallèle

Un autre cas de circuit oscillant se présente lorsque R , L et C sont connectés en parallèle :


le « circuit oscillant parallèle ». Si un circuit parallèle entre en résonance, on parle de «
résonance parallèle » ; l’admittance complexe :

 1 
Y  G  j   pC    G (3.112)
  L
 p 

La pulsation de la résonance parallèle  p est donnée par :

1 1
 pC   0 soit  p  (3.113)
p L LC

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Figure 62: Résonnance parallèle


La figure 62a montre le diagramme des phaseurs des courants et la figure 62b celui de
l’admittance complexe d’un circuit résonant parallèle. La résonance parallèle est caractérisée
par :

 une admittance minimale ( Y  G ) ;


 un courant total I en phase avec la tension U aux bornes du circuit ;
 les courants
 I L et I C à travers respectivement L et C opposés et de même valeur efficace ; Leur
valeur efficace peut dépasser celle de I : il y a risque de surintensité.

Chapitre 4 : SYSTEMES ELECTRIQUES TRIPHASES

4.1.Introduction

Dans le chapitre précèdent, nous n’avons traité que des circuits monophasés. Un système
électrique en courant alternatif monophasé consiste en un générateur relié à une charge par une
paire de fils (une ligne de transmission avec le fil phase et le fil neutre). Les circuits ou systèmes
dans lesquels les sources de courant alternatif fonctionnent à la même fréquence mais avec des
phases différentes sont dits polyphasés. De ces systèmes polyphasés, les plus utilisés sont les
biphasées et les triphasés. Contrairement à un système monophasé, un système biphasé est
produit par un générateur constitué de deux bobines placées perpendiculairement l'une par
rapport à l'autre, de sorte que la tension générée par l'une soit décalée par rapport à l'autre de
90o. De même, un système triphasé est produit par un générateur constitué de trois sources ayant
la même amplitude et la même fréquence mais déphasées les unes par rapport aux autres de

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120o. Le système triphasé est de loin le système polyphasé le plus répandu et le plus
économique. Ainsi donc, ce chapitre est consacré essentiellement sur le système triphasé.

4.2.Intérêt d’utilisation du système triphasé

Les systèmes triphasés sont importants pour au moins trois raisons.

 Premièrement, presque toute l'énergie électrique est produite et distribuée en triphasé, à


la fréquence de fonctionnement de 50 Hz dans toutes les parties du monde excepté aux
états unies ou la fréquence est de 60Hz. Lorsque des entrées monophasées ou biphasées
sont nécessaires, elles sont prises sur le système triphasé plutôt que d'être générées
indépendamment. Même lorsque plus de trois phases sont nécessaires, elles peuvent être
fournies en manipulant les trois phases fournies.
 Deuxièmement, la puissance instantanée dans un système triphasé peut être constante
(non oscillante), comme nous le verrons à la section sur le calcul de la puissance. Il en
résulte une transmission de puissance uniforme et moins de vibrations des machines
triphasées.
 Troisièmement, pour une même quantité de puissance, le système triphasé est plus
économique que le monophasé. La quantité de fil nécessaire pour un système triphasé
est inférieure à celle requise pour un système monophasé équivalent.

Figure 63: Système triphasé

4.3.Définitions

Trois grandeurs physiques sinusoïdales de même nature dont les diagrammes des temps sont :

x1  t   xˆ1  cos 1t   x1 


x2  t   xˆ2  cos 2t   x 2  (3.1)
x3  t   xˆ3  cos 3t   x 3 

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forment un système triphasé, si et seulement si :

 elles ont la même pulsation : c’est à dire   1  2  3


 et elles sont déphasées mutuellement de 120

Leurs diagrammes des temps sont alors définis par :

x1  t   xˆ1  cos 1t   x1 


x2  t   xˆ2  cos 2t   x1  120  (3.2)
x3  t   xˆ3  cos 3t   x1  240 

Si leurs amplitudes sont différentes, alors le système triphasé qu’ils forment est dit déséquilibré.
La figure 64a illustre la forme d’onde d’un système triphasé déséquilibré. Mais si leurs

amplitudes sont identiques c’est à dire xˆ1  xˆ2  xˆ3 , on dit que le système triphasé formé est
équilibré. La forme d’onde d’un système triphasé équilibré est illustrée sur la figure 64b. La

phase à l’origine x1  90 . Les diagrammes de temps d’un système triphasé équilibré sont
donnés par :

x1  t   xˆ  cos t   x1 
x2  t   xˆ  cos t   x1  120  (3.3)
x1  t   xˆ  cos t   x1  240 

Figure 64: formes d'ondes des systèmes triphasés. a) système déséquilibré b) système
équilibré
Les symboles complexes des trois grandeurs physiques (sinusoïdales) triphasées sont définis
par :

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X 1  X  e j x1
j  x1 120 
X 2  X e (3.4)
j  x1  240 
X 2  X e
Ces trois grandeurs ayant la même fréquence, seules les amplitudes et les phases à l’origine
sont relevantes pour les calculs. Leur représentation dans le plan complexe à l’aide des
symboles complexes permet de tracer le diagramme de leurs phaseurs, comme le montre la
figure 65.

Figure 65: Diagramme des phaseurs d'un système triphasé


Remarque : La somme des trois grandeurs formant un système triphasé équilibré est toujours
nulle. Si la somme de trois grandeurs formant un système triphasé est nulle, ce système n’est
pas forcément équilibré.

4.4.Ligne électrique triphasée

Une ligne triphasée comporte soit quatre fils dont un fil neutre (N) et trois fils de phase (L1,
L2, L3), comme le montre la figure 66 soit uniquement 3 fils de phase. Le fonctionnement de
la ligne triphasée est défini par :

 les tensions étoilées ou tensions simples V 1 , V 2 ,et V 3 , qui sont les différences des
potentiels entre les fils de phase et le fil neutre ;

 les tensions composées U 12 , U 23 et U 31 , qui sont les différences des potentiel entre
deux fils de phases ;
 les courants de ligne I 1 , I 2 et I 3 , qui sont les courants dans les fils de phase, et
éventuellement le courant dans le fil neutre I N .

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Figure 66: Ligne triphasée


Les tensions composées sont obtenues à partir des tensions simples comme suit :

U 12  V 1  V 2 ; U 23  V 2  V 3 et U 31  V 3  V 1 (3.5)

Si la charge triphasée connectée à la ligne est déséquilibrée, les courants de ligne I 1 , I 2 et I 3


sont déséquilibrés, et on dit que la ligne est en régime de fonctionnement déséquilibré.

4.4.1. Ligne en régime équilibré de fonctionnement

Une ligne triphasée fonctionne en régime équilibré, lorsque le système des tensions simples

( V 1 , V 2 , et V 3 ) et le système des courants de ligne ( I , I 2 et


1 I 3 ) sont triphasés équilibrés.

Figure 67: Diagramme des phaseurs des tensions simples et des tensions composées
En régime équilibré de fonctionnement, les tensions simples sont exprimées par leurs symboles
complexes comme suit :

V 1  V  e jv1
j v 2 120 
V 2 V e (3.6)
j v 3  240 
V 3 V e

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A ce système de tensions simples, correspond le système de tensions composées :

j v1  30 
U 12  U  e
j v 2 90 
U 22  U  e (3.7)
j v 3 150 
U 31  U  e

qui est également triphasé équilibré. La figure 67 montre les diagrammes des phaseurs des
tensions simples et des tensions composées. Les valeurs efficaces des tensions étoilées et
composées sont liées par la relation :

U  2V  cos  30   3  V (3.8)

Le diagramme des phaseurs des courants d’une ligne triphasée en régime de fonctionnement
équilibré est donne par la figure 68 et leurs valeurs efficaces sont :

I1  I 2  I3  I (3.7)

En supposant que la charge connectée à cette ligne est inductive, chaque courant de ligne est
déphasé d’un même angle  sur la tension étoilée correspondante du fil de ligne. Les phaseurs
des courants de ligne sont alors:

j v1  
I1  I  e
j v1  120 
I 2  I e (3.8)
j v1  120 
I3  I e

La somme de ces courants I 1 , I 2 et I 3 est nulle et par conséquent, dans une ligne triphasée à
quatre fils en fonctionnement équilibré, aucun courant ne circule dans le fil neutre ( I N  0 ).

Figure 68: Diagramme des phaseurs des courants d’une ligne triphasée
N.B. : Les conducteurs d’une ligne réelle présentent des imperfections qui sont modélisées
par des impédances complexes longitudinales identiques.

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4.5.Source de tension triphasée

Une source de tension monophasée est un dipôle actif dans lequel un état oscillatoire prévaut.
Elle peut être modélisée par son modèle de Thévenin comme une f.é.m. en série avec une
impédance interne. Une association de trois sources de tension monophasées de même
caractéristiques en terme de module de f.é.m., d’impédance interne et de fréquence et dont les
déphasages mutuels sont de 120 , permet de réaliser une source triphasée. On désigne chaque
élément monophasé de cette source par phase.

Figure 69: source de tension triphasée

L’état de fonctionnement de la source triphasée sera décrit par :

' ' '


 les tensions par élément ou tensions simples V 1 ,V 2 et V 3

 les intensités dans les éléments, ou intensités de phase J 1 , J 2 , et J 3 .

Comme les f.é.m. E1 , E 2 et E 3 forment un système triphasé équilibré, on a :

E1  E 2  E 3  0 (3.9)

La tension d’un élément k de la source triphasée est donnée par la relation :

V k  Ek  Z G  J k
'
(3.10)

Si la ligne reliée à la source triphasée n’est pas en régime de fonctionnement équilibré, alors le

système triphasé  J 1, J 2 , J 3  n’est pas équilibré. Par conséquent les systèmes triphasés

V ,V ,V 3 et V 1 , V 2 , V 3  ne sont pas équilibrés. En charge, les tensions simples varient. En



' ' '
1 2

pratique, on souhaiterait avoir à la sortie d’une source triphasée un système de tensions

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indépendantes de la charge : on suppose alors que la source triphasée est rigide en tensions - en
charge, on néglige la baisse des tensions simples, et qu’elle impose à la ligne. Les systèmes

triphasés des tensions par élément V 1' ,V '2 ,V 3'  et des tensions étoilées V 1 , V 2 ,V 3  sont alors

supposés équilibrés et indépendants de la charge.

En triphasé, il y a deux modes de couplage des trois éléments monophasés ou phases des
systèmes électriques :

 le couplage étoile symbolisé par Y ou y : les trois phases sont reliées par leurs bornes
neutres ;
 le couplage triangle symbolisé par ∆, D ou d : les trois phases sont reliées de manière à
former une boucle.
4.5.1. Couplage étoile d’une source triphasée

En couplage étoile, les courants de ligne sont liés aux courants de phase par :

J1  I1 , J 2  I 2 , J3  I3 (3.11)

a. Fil neutre non relié au nœud de la source

Les éléments de la source sont connectés comme dans la figure 70. Le fil neutre N n’est

pas relié au nœud O de la source, qui est alors à un potentiel V 0 quelconque par rapport au
fil neutre N.

Figure 70: Source triphasée couplé en étoile avec nœud non relié au neutre
Les tensions par élément et les tensions étoilées sont liées par :

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V 1  V 1 V 0 ; V 2  V 2 V 0 ; V 3  V 3 V 0
' ' '
(3.12)

La loi des nœuds appliquée au nœud O impose :

J1  J 2  J 3  0 (3.13)

Toutefois, les courants  J 1, J 2 , J 3  ne forment un système triphasé équilibré que si la

charge est équilibrée. Les f.é.m. formant un système triphasé équilibré, on a :

E1  E 2  E 3  0  V 1  V 2  V 3  Z G  J 1  J 2  J 3   3V 0 (3.14)

On a ainsi :

3V 0  V 1  V 2  V 3 (3.15)

Si la ligne reliée à cette source est en régime de fonctionnement équilibré, alors le système

triphasé V 1 , V 2 ,V 3  est équilibré ; avec V 1  V 2  V 3  0 , on a V 0  0 et le nœud O est au


potentiel du fil neutre.

b. Fil neutre relié au nœud de la source

Les éléments de la source sont connectés comme l’indique la figure 71. La ligne neutre N est

reliée au point O de la source : V 0  0 , le nœud O est au potentiel du fil neutre N.

Figure 71: Source triphasée couplé en étoile avec nœud relié au neutre
Les tensions étoilées sont liés aux tensions par élément par :

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V1 V1 ; V 2 V 2 ; V3 V3
' ' '
(3.16)

Les courants traversant les éléments de la source sont :

E1  V 1 E2 V 2 E3 V 3
J1  ; J2  ; J3  (3.17)
ZG ZG ZG

La loi des nœuds appliquée au nœud O fournit :

I N   J1  J 2  J 3  (3.18)

Si la ligne reliée à cette source est en régime de fonctionnement équilibré, alors le système

triphasé V 1 , V 2 ,V 3  est équilibré, et par conséquent  J 1 , J 2 , J 3  ; avec I N  J1  J 2  J 3  0 ,


les montages étoile de la source avec et sans fil neutre relié sont équivalents. Le fil neutre peut
être déconnecté sans que l’équilibre du système soit perturbé.

4.5.2. Couplage triangle d’une source triphasée

Les éléments de la source sont connectés comme dans la figure 72, de façon à former un contour
polygonal fermé : le triangle. Dans ce couplage, le point neutre O inaccessible est fictif.

Figure 72: Source triphasée couplée en triangle


Les tensions étoilées et les tensions par élément sont liées par :

V 1  V 2  U 12  V 1 ; V 2  V 3  U 23  V '2 ; V 3  V 1  U 31  V 3'
'
(3.19)

Les courants dans les éléments de la source sont exprimés par :

E1  U 12 E 2  U 23 E 3  U 31
J1  ; J1  ; J1  (3.20)
ZG ZG ZG

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Ils sont liés aux courants de ligne par les relations :

I1  J1  J 3 ; I 2  J 2  J1 ; I3  J3  J2 (3.21)

Si la ligne reliée à cette source triphasée n’est pas en régime de fonctionnement équilibré, alors

le système triphasé U 12 , U 23 , U 31  n’est pas équilibré. Par conséquent, les systèmes triphasés

 J 1, J 2 , J 3  et  I 1 , I 2 , I 3  ne sont pas équilibrés, bien que I 1  I 2  I 3  0 .

4.5.3. Source couplée en triangle, en régime équilibré de fonctionnement :

Les valeurs efficaces des tensions par élément ou des tensions composées, et des tensions
étoilées sont liées par :

U  3 V  V ' (3.22)

Les courants dans les éléments de la source et les courants de ligne forment également un

système triphasé équilibré. Leurs valeurs efficaces sont liées par la relation : I  3J .

Figure 73: Diagramme des phaseurs des tensions et des courants dans une source triphasée
équilibrée couplée en triangle
La figure 73 montre le diagramme des phaseurs des tensions et des courants dans une source
triphasée équilibrée couplée en triangle, où la charge est supposée inductive. Les courants de
ligne sont supposés en retard de phase de  sur les tensions étoilées correspondantes :

I 1  I  e j ; I 2  I  e j 120 ; I 3  I  e j 120 (3.23)

Les courants dans les éléments sont donnés par :

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I  j  30 I  j  90 I  j  150


J1  e ; J2  e ; J3  e (3.24)
3 3 3

On constate que:

angle  I 1 , J 1   30 ; angle  I 2 , J 2   30 ; angle  I 3 , J 3   30 (3.25)

angle  I 1 ,V 1    ; angle  I 2 , V 2    ; angle  I 3 ,V 3    (3.26)

 entre le courant J i et la tension simple V 1 qu’entre


'
On retrouve le même déphasage I i et

V 1 , avec i  1, 2,3 .

Théorème : Dans un système triphasé équilibré couplé en triangle ou en étoile et relié à une
ligne triphasée équilibrée, le déphasage  entre l’intensité du courant traversant un élément et
la tension aux bornes de cet élément est identique au déphasage entre l’intensité du courant dans
un fil de ligne et la tension simple relative à ce même fil.

4.6.Récepteurs électriques triphasés

Un récepteur triphasé est un ensemble de trois dipôles passifs couplés soit en étoile soit en
triangle et relié à la source triphasée par une ligne triphasée. La figure 74 montre deux charges
triphasées dont l’une est couplée en étoile et l’autre en triangle. Le nœud K de la charge couplée
en étoile peut être relié ou non au fil neutre de la ligne.

Figure 74: Couplage des récepteurs triphasés(en étoile et en triangle)


4.6.1. Récepteurs triphasés équilibrés

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Un récepteur triphasé est équilibré lorsque les trois dipôles passifs qui le constituent sont
identiques :

Z1  Z 2  Z 3  Z (3.27)

Les grandeurs caractérisant le fonctionnement du récepteur et de la ligne triphasés équilibrés


dépendent du mode de couplage de ce récepteur.

4.6.1.1.Couplage étoile
a. Nœud du récepteur non relié au fil neutre de la ligne

Les courants à travers les éléments du récepteur sont :

' ' '


V V V
J1  1  I1 ; J 2  2  I 2 ; J 3  3  I 3 (3.28)
Z Z Z

Les tensions par élément et les tensions étoilées sont liées par :

V 1  V 1 V K ; V 2  V 2 V K ; V 3  V 3  V K
' ' '
(3.29)

La loi des nœuds en K est donnée par :

V 1  V 2  V 3 V 1  V 2  V 3  3V K
' ' '
J1  J 2  J 3   0 (3.30)
Z Z

Comme V 1 , V 2 ,V 3  est un système triphasé équilibré V 1  V 2  V 3  0  , le potentiel du nœud

K est :

VK 0 (3.31)

Le nœud K est au potentiel du fil neutre ; les tensions des éléments sont données par :

V 1  V 1 ; V 2  V 2 ; V 3'  V 3
' '
(3.32)

Le système V 1' ,V '2 ,V 3'  et par conséquent  J 1 , J 2 , J 3  sont des systèmes triphasés équilibrés :

U
V1'  V2'  V3'  V '  ; J1  J 2  J 3  J  I (3.33)
3

La valeur efficace des courants de ligne peut être déterminée comme suit :

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V U
IJ  (3.34)
Z 3Z

b. Nœud du récepteur relié au fil neutre de la ligne

Les courants à travers les éléments sont :

' ' '


V V V
J1  1 ; J 2  2 ; J 3  3 (3.35)
Z Z Z

Ils sont liés aux courants de ligne par :

J1  I1 ; J 2  I 2 ; J3  I3 (3.36)

Le nœud K étant relié au fil neutre N, on a :

V 1  V 1 ; V 2  V 2 ; V 3'  V 3
' '
(3.37)

Comme V 1 , V 2 ,V 3  est un système triphasé équilibré, V 1' ,V '2 ,V 3'  l’est également.

La loi des nœuds en K fournit :

V1 V 2 V 3
I1  I 2  I 3  0 (3.38)
Z

Il s’en suit que  J 1 , J 2 , J 3  est un système triphasé équilibré.

La relation entre les valeurs efficaces des tensions par élément et des tensions composées est :

U
V1'  V2'  V3'  V '  (3.39)
3

La relation entre les valeurs efficaces des courants de phase et de ligne est :

J1  J 2  J 3  J  I (3.40)

La valeur efficace des courants de ligne peut être déterminée comme suit :

V U
IJ  (3.41)
Z 3Z

4.6.1.2.Couplage triangle

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Les courants à travers les éléments sont :

' ' '


V U V U V U
J 1  1  12 ; J 2  2  23 ; J 3  3  31 (3.42)
Z Z Z Z Z Z

Ils sont liés aux courants de ligne par les relations :

J1  J 3  I1 ; J 2  J1  I 2 ; J3  J2  I3 (3.43)

Les relations entre les tensions par élément et les tensions entre phases sont :

V 1  U 12 ; V 2  U 23 ; V 3  U 31
' ' '
(3.44)

Il s’en suit que  J 1 , J 2 , J 3  est un système triphasé équilibré, car U 12 , U 23 , U 31  est un système

triphasé équilibré. Il en résulte que les courants de ligne forment aussi un système triphasé
équilibré.

La relation entre les valeurs efficaces des tensions par élément et des tensions composées est :

V1'  V2'  V3'  V '  U (3.45)

La relation entre les valeurs efficaces des courants de phase et de ligne est :

I1  I 2  I 3  I  3  J (3.46)

On peut calculer la valeur efficace commune des courants de ligne à partir de la loi d’Ohm en
alternatif sinusoïdal avec une tension simple et l’impédance d’un élément de la charge :

U
I  3J  3 (3.47)
Z

La détermination du courant dans la ligne d’une charge triphasée équilibrée se ramène à celle
d’un seul élément. Si on désire obtenir les phaseurs des courants dans les différents éléments,
il suffit de soustraire des phases des tensions aux bornes de ces éléments, l’angle de leur
impédance complexe.

4.6.1.3.Transformation entre les couplages étoile et triangle

C’est un cas particulier de la transformation ∆-Υ. Elle consiste à déterminer à partir d’un
couplage de la charge triphasé équilibrée, l’autre couplage équivalent de la même charge, la
puissance apparente étant conservée :

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U U U 3
S  3U  SY  3  (3.48)
Z 3 ZY

On en déduit l’équation de transformation :

Z   3ZY (3.49)

4.6.1.4.Circuit équivalent monophasé d’un système triphasé équilibré

Dans chacune des trois phases d’un système triphasé (source, ligne, récepteur) équilibré en
fonctionnement équilibré, les mêmes états oscillatoires prévalent, sauf qu’ils sont déphasés
mutuellement de 120 . Ce n’est pas la peine de manipuler tout le système triphasé, l’analyse
d’une seule phase suffit pour déterminer la grandeur cherchée. Les deux autres peuvent être
obtenues en déphasant la grandeur obtenue de 120 . La simplification du système peut être
obtenue à partir du circuit monophasé équivalent, qui représente une phase du système triphasé
d’origine, avec une phase à l’origine nulle attribuée à la tension simple (entre un fil et le neutre
réel ou fictif). Une charge triphasée équilibrée couplée en triangle doit être remplacée par une
charge équivalente couplée en étoile.

4.6.2. Récepteurs triphasés déséquilibrés

Un récepteur triphasé est déséquilibré, lorsqu’un élément au moins est différent des deux autres
ou manque. Les systèmes triphasés des intensités dans les éléments d’une part, et des tensions
aux bornes des éléments d’autre part, ne sont pas équilibrés. Toutefois, on suppose que la ligne
triphasée qui alimente le récepteur est rigide en tensions - en charge, on néglige la baisse des
tensions étoilées et composées qu’elle impose aux bornes de la charge : les

systèmes triphasés des tensions étoilées V 1 , V 2 ,V 3  et composées U 12 , U 23 , U 31  sont alors

supposés équilibrés.

4.6.2.1.Récepteur couplé en étoile


a. Nœud K du récepteur non relié au fil neutre N de la ligne

Le nœud K n’étant pas relié au fil de neutre N, aucun courant ne circule dans ce fil

 I 1  I 2  I 3  0  , et le nœud K est à un potentiel quelconque V K  0  par rapport au fil de


neutre N. Les courants à travers les éléments sont :

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' ' '


V V V
I 1  1  Y 1 V 1 ; I 2  2  Y 2 V 2 ; I 3  3  Y 3 V 3
' ' '
(3.50)
Z1 Z2 Z3

En appliquant la loi des nœuds au nœud K, on obtient :

I 1  I 2  I 3  Y 1 V 1  Y 2 V 2  Y 3 V 3  0
' ' '
(3.51)

En introduisant dans cette expression les tensions des éléments V 1  V 1  V K , V 2  V 2  V K et


' '

V 3  V 3  V K , on détermine le potentiel V K du nœud K comme suit :


'

Y 1 V 1  Y 2 V 2  Y 3 V 3
' ' '
VK  (3.52)
Y1  Y 2  Y 3

Ce potentiel va servir à calculer les tensions des éléments, puis les courants à travers ces
éléments.

b. Nœud K du récepteur relié au fil neutre N de la ligne

La charge triphasée déséquilibrée est reliée à la source par une ligne triphasée à quatre fils. Le

nœud K de la charge est au potentiel du nœud O de la source V K  0  . Les tensions par élément:

V 1  V 1 ; V 2  V 2 ; V 3'  V 3
' '
(3.53)

forment un système triphasé équilibré. Les courants à travers les éléments qui sont encore les
courants de ligne sont :

V1 V2 V3
I1  ; I2  ; I3  (3.54)
Z Z Z

Le fil neutre N étant relié, un courant peut y circuler, dont l’intensité est donnée par :

I N  I1  I 2  I 3 (3.55)

4.6.2.2.Récepteur couplé en triangle

Une charge triphasée couplée en triangle ne peut être connectée qu’à une ligne à trois fils. Les
tensions des éléments forment un système triphasé équilibré. Par contre les courants qui
traversent les éléments :

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' ' '


V U V U V U
J 1  1  12 ; J 2  2  23 ; J 1  3  31 (3.56)
Z1 Z1 Z2 Z2 Z3 Z3

forment un système triphasé déséquilibré. Il en est de même pour les intensités de ligne
déterminées comme suit :

I1  J1  J 3 ; I 2  J 2  J1 ; I3  J3  J2 (3.57)

4.7.Puissance électrique en triphasé


4.7.1. Notions de puissances d’un système triphasé équilibré

Les puissances instantanées délivrées à trois éléments identiques d’angle  par les trois phases
d’une source triphasée sont :

p1  t   V '  J cos   V '  J cos  2t   


p2  t   V '  J cos   V '  J cos  2t    240  (3.58)
p3  t   V '  J cos   V '  J cos  2t    480 

La puissance instantanée totale délivrée est :

PT  t   3V '  J cos   V '  J cos  2t     V '  J cos  2t  240     V '  J cos  2t  480   
(3.59)

Le premier terme de cette puissance est la puissance active :

P  3V '  J cos  (3.60)

et le second terme fonction du temps est la puissance fluctuante :

p  t   V '  J cos  2t     V '  J cos  2t  240     V '  J cos  2t  480     0 (3.61)

à tout instant t. La puissance instantanée totale délivrée est alors :

PT  t   3V '  J cos  (3.62)

Théorème : Lorsqu’un récepteur triphasé équilibré est connecté à une ligne triphasée, cette
dernière transmet une puissance instantanée constante.

La puissance active sera écrite à l’aide de la tension composée et du courant de ligne :

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U
En couplage étoile : avec V  V  et J  I , on obtient P  3 U  I cos 
'

3
I
 En couplage triangle : avec V '  U et J  , on obtient P  3 U  I cos 
3

L’expression de la puissance active est indépendante du mode de couplage de la charge. Les


puissances apparente et réactive peuvent être déduites de la puissance active :

S  3 U  I et Q  3 U  I sin  (3.63)

On a alors en régime sinusoïdal triphasé :

P  S cos  et Q  S sin  (3.64)

4.7.2. Puissance complexe en triphasé

La puissance complexe d’un récepteur triphasé relié à une source triphasée par une ligne
triphasée est définie par :

S  V1  J1 V 2  J 2 V 3  J 3
' * ' * ' *
(3.65)

4.7.2.1.Couplage étoile avec nœud K non relié au neutre N de la ligne

Les tensions simples sont données par :

V 1  V 1  V K ; V 2  V 2  V K ; V 3'  V 3  V K
' '
(3.66)

Les courants qui traversent les éléments sont :

J1  I1 ; J 2  I 2 ; J3  I3 (3.67)

La puissance complexe est définie par :

* ' * ' *
 * * *

S  V 1  I1 V 2  I 2 V 3  I 3 V K I1  I 2  I 3  V 1  I1 V 2  I 2 V 3  I 3
' ' * ' * ' *
(3.68)

Le fil neutre N n’étant pas relié au nœud K du récepteur, à partir de I 1  I 2  I 3  0 , on peut


tirer :

I 2  I 1  I 3
* * *
(3.69)

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et remplacer dans l’expression ci-dessus de la puissance complexe, qui devient plus


simplement:

S  U 12  I 1  U 32  I 3
* *
(3.70)

4.7.2.2.Couplage étoile avec nœud K relié au neutre N de la ligne

Les tensions simples sont données par :

V 1  V 1 ; V 2  V 2 ; V 3'  V 3
' '
(3.71)

Les courants qui traversent les éléments sont :

J1  I1 ; J 2  I 2 ; J3  I3 (3.72)

La puissance complexe est définie par :

S  V 1  I1 V 2  I 2 V 3  I 3
* * *
(3.73)

4.7.2.3.Couplage triangle

Les tensions par élément sont :

V 1  U 12 ; V 2  U 23 ; V 3  U 31
' ' '
(3.74)

Les courants qui traversent les éléments sont :

J1  J 3  I1 ; J 2  J1  I 2 ; J3  J2  I3 (3.75)

La puissance complexe est définie par :

S  U 12  J 1  U 23  J 2  U 31  J 3
* * *
(3.76)

Avec I 2   I 1  I 3 , on obtient :
* * *

S  U 12  I 1  U 32  I 3
* *
(3.77)

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Chapitre 5 : LES QUADRIPOLES ELECTRIQUES

5.1. Introduction.

Très souvent, on étudie les quadripôles pour au moins deux raisons. Premièrement à cause du
rôle fondamental qu’ils jouent en télécommunications, dans les systèmes de contrôle, dans les
systèmes d'alimentation et dans l'électronique. Par exemple, ils sont utilisés en électronique
pour modéliser les transistors et faciliter la conception en cascade. Deuxièmement, parce que
la connaissance de leurs paramètres permet de le traiter comme des "boîtes noires" lorsqu'ils
sont intégrés dans un réseau plus large.

5.2. Définition

Un quadripôle est un circuit accessible électriquement par 4 bornes parmi lesquelles deux
bornes d’entrée et deux bornes de sortie. La figure 75 montre le symbole d’un quadripôle. Les

grandeurs I1 et V1 représentent respectivement les courant et la tension d’entrée tandis que I 2

et V2 le courant et la tension de sortie.

Figure 75: symbole d'un quadripôle

5.3.Equations caractéristiques

D’une manière générale, un quadripôle est défini par deux équations caractéristiques qui
dérivent complètement de son fonctionnement.

 f  I1 , I 2 ,V1 ,V2   0
 (5.1)
 f  I1 , I 2 ,V1 ,V2   0

Pour l’étude des quadripôles nous supposons les conditions suivantes :

 Les circuits du quadripôle sont linéaires ;


 Les conditions initiales aux bornes des capacités et des inductances sont nulles ;

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 Les circuits internes du quadripôle ne comportent que des sources linéairement


indépendantes ;

Pour des raisons de simplification et de facilité de résolution, le problème de quadripôle est


souvent posé sous forme matricielle.

5.4.Matrices représentatives des quadripôles

Pour les quadripôles ne contenant que des dipôles linéaires et des sources linéairement
dépendantes, les quatre grandeurs fondamentales V1, V2, I1, I2 sont liées par des équations
linéaires. Plusieurs représentations matricielles sont possibles et le choix de l’une d’elle
dépend du problème étudié.

5.4.1. Matrice impédance

Cette matrice permet d’exprimer les tensions en fonction des courants. Les éléments de la
matrice ont la dimension d’impédance.

Figure 76: schéma équivalent d’un quadripôle en paramètre Z


La figure montre le schéma équivalent d’un quadripôle en paramètre Z. On a donc :

V1  Z11 I1  Z12 I 2


 (5.2)
V2  Z 21 I1  Z 22 I 2

Ce qui donne en notation matricielle :

V1   Z11 Z12   I1  I 


V    Z     Z   1  (5.3)
 2   21 Z 22   I 2  I2 

Z  est la matrice impédance du quadripôle dont les éléments sont obtenus en circuit ouvert

( I1  0 ou I 2  0 ). On a donc :

V1
 Z11  comme impédance d’entrée lorsque la sortie est en circuit ouvert.
I1 I2 0

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V1
 Z12  comme impédance de transfert inverse lorsque l’entrée est en circuit
I2 I1  0

ouvert.

V2
 Z 21  comme impédance de transfert direct lorsque la sortie est en circuit ouvert
I1 I2 0

V2
 Z 22  comme impédance de sortie lorsque l’entrée est en circuit ouvert.
I2 I1  0

5.4.2. Matrice admittance

Cette matrice permet d’exprimer les courants en fonctions des tensions. Les éléments de la
matrice ont la dimension d’admittance.

Figure 77: schéma équivalent d’un quadripôle en paramètre Y


La figure 77 montre le schéma équivalent d’un quadripôle en paramètre Y. On a donc :

 I1  Y11V1  Y12V2
 (5.4)
 I 2  Y21V1  Y22V2

Ce qui donne en notation matricielle :

 I1  Y11 Y12  V1  V 


 I   Y     Y   1  (5.5)
 2   21 Y22  V2  V2 

Y  est la matrice admittance du quadripôle dont les éléments sont obtenus en circuit court-

circuitant l’entrée ou la sortie ( V1  0 ou V2  0 ). On a donc :

I1
 Y11  comme admittance d’entrée lorsque la sortie est en court-circuit.
V1 V 0
2

I1
 Y12  comme admittance de transfert inverse lorsque l’entrée est en court-circuit.
V2 V 0
1

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I2
 Y21  comme admittance de transfert direct lorsque la sortie est en court-circuit.
V1 V 0
2

I2
 Y22  comme impédance de sortie lorsque l’entrée est en court-circuit.
V2 V 0
1

5.4.3. Matrice hybride

L’intérêt de cette représentation apparait lors de l’étude des transistors. En électronique, les
tripôles comme le transistor sont fréquemment transformés en quadripôle en choisissant l’une
des bornes comme référence.

Figure 78: le schéma équivalent d’un quadripôle en paramètres h .

La figure montre le schéma équivalent d’un quadripôle en paramètre h . On a donc :

V1  h11 I1  h12V2


 (5.6)
 I 2  h21 I1  h22V2

Ce qui donne en notation matricielle :

V1   h11 h12   I1  I 


 I   h      h  1  (5.7)
 2   21 h22  V2  V2 

h11 , h12 , h21 et h22 sont les paramètres hybrides de la matrice  h  , avec :

V1
 h11  comme impédance d’entrée lorsque la sortie est en court-circuit.
I1 V 0
2

V1
 h12  comme rapport de transfert inverse lorsque l’entrée est en circuit ouvert.
V2 I1  0

I2
 h21  comme amplification en courant lorsque la sortie est en court-circuit.
I1 V 0
2

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I2
 h22  comme admittance de sortie lorsque l’entrée est en circuit ouvert.
V2 I1  0

Des fois on utilise la matrice hybride inverse dont les équations sont :

 I1  g11V1  g12 I 2
 (5.8)
V2  g 21V1  g 22 I 2

Ce qui donne en notation matricielle :

 I1   g11 g12  V1  V 


V    g     g 1 (5.9)
 2   21 g 22   I 2  I2 

Son schéma équivalent est donné par la figure ….

Figure 79: Schéma équivalent paramètres hybrides inverses

5.4.4. Matrice de transfert ou matrice de chaine

Cette matrice permet d’exprimer les grandeurs de sortie en fonction des grandeurs d’entrée ou
vice versa.

V1  AV2  BI 2
 (5.10)
 I1  CV1  DI 2

Ce qui donne en notation matricielle :

V1   A B   V2  V 
 I   C     T   2  (5.11)
 1  D   I 2  I 2 

A, B, C et D sont les paramètres hybrides de la matrice T  , avec :

V1
 A comme rapport de tension avec la sortie est en circuit ouvert.
V2 I 2 0

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V1
 B comme impédance de transfert inverse avec la sortie en court-circuit.
I 2 V 0
2

I1
 C comme admittance de transfert avec la sortie en circuit ouvert.
V2 V2  0

I1
 D comme rapport de courant négatif avec la sortie court-circuit.
I2 V2  0

5.5.Association des quadripôles

Les quadripôles peuvent être associés de diverses manières (en série, en parallèle ou en
cascade). Selon le type d’association nous utilisons à chaque fois la matrice la plus appropriée.

5.5.1. Association en série

Dans ce cas, la tension d’entrée (de sortie) du quadripôle résultant (figure 80) est la somme des
tensions d’entrée (de sortie) des quadripôles associés en série :

V1  V1'  V1'' et V2  V2'  V2'' (5.12)

Les courants sont identiques :

I1  I1'  I1" et I 2  I 2'  I 2" (5.13)

Figure 80: Mise en série de deux quadripôles

La matrice  Z  du quadripôle équivalent à la mise en série de Q' et Q" est donné par :

 Z    Z '    Z "  (5.14)

5.5.2. Association en parallèle des quadripôles

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Dans ce cas, le courant d’entrée (de sortie) du quadripôle résultant (figure 81) est la somme des
courants d’entrée (de sortie) des quadripôles associés en parallèle :

I1  I1'  I1" et I 2  I 2'  I 2" (5.15)

Les tensions sont identiques :

V1  V1'  V1'' et V2  V2'  V2'' (5.16)

Figure 81: Association en parallèle de deux quadripôles

La matrice Y  du quadripôle équivalent à la mise en parallèle de Q' et Q" est donnée par :

Y   Y '   Y "  (5.17)

5.5.3. Association en cascade

Dans ce cas, la tension de sortie du premier quadripôle et la tension d’entrée du deuxième


quadripôle (figure 82).

V1  V1' , V2'  V1" et V2  V2" (5.18)

Figure 82: Association en cascade des quadripôles

La matrice T  du quadripôle équivalent à la mise en parallèle de Q' et Q" est donné par :

T   T '   T "  (5.19)

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5.6.Quadripôles en charge

Les quadripôles sont utilisés pour réaliser une fonction particulière ; amplification, filtrage,
adaptation d’impédance,… De ce fait, ils sont chargés soit par une impédance, soit par un court-
circuit électrique.

5.6.1. Caractéristiques fondamentales d’un quadripôle en charge et attaqué par une


source de tension

Pour caractériser un quadripôle, on connecte un dipôle source E , R 


g g aux deux bornes

d’entrée. Aux deux bornes de sortie, on branche un dipôle de charge noté zU (figure 83)

Figure 83: Quadripôle chargé et attaqué par une source de tension réelle

Si par exemple on définit le quadripôle Q par ses paramètres Z , les équations qui permettent
de déterminer l’état du réseau sont :

V1  Z11I1  Z12 I 2 (5.20)

V2  Z21I1  Z 22 I 2 (5.21)

EG  V1  Rg I1 (5.22)

V2  ZU I 2 (5.23)

5.6.2. Grandeurs fondamentales

Il est possible pour un quadripôle de définir les grandeurs caractéristiques : impédances


d’entrée et de sortie, les gains en tension, courant et puissance.

5.6.2.1.Impédance d’entrée

L’impédance d’entrée est l’impédance « vue » par la source qui attaque le quadripôle à vide ou
en charge.

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Figure 84: Impédance d'entrée d'un quadripôle

Si l’on utilise les paramètres Z (les équations (5.20),(5.21) et (5.23)), on a :

Z12 Z 21
Z e  Z11  (5.24)
Z 22  ZU

5.6.2.2.Impédance de sortie

Vis à vis de la charge, le quadripôle se comporte comme un dipôle équivalent au générateur de


Thévenin.

Figure 85: Impédance de sortie Z s d’un quadripôle.(a) Représentation de la sortie du


quadripôle par son équivalent de Thévenin. (b) Schéma utilisé pour le calcul de Z s .

V2
L’impédance de sortie est donnée par : Z s 
I2 Eg  0

Si on utilise les paramètres Z (les équations (5.20),(5.21) et (5.22)),on a :

V2 Z Z
Zs   Z 22  12 21 (5.25)
I2 Z11  Z g

5.6.2.3.Gain en tension

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Le gain en tension est défini par le rapport de la tension de la sortie V2 du quadripôle par la
tension d’entrée :

V2
AV  (5.26)
V1

Si le quadripôle est défini par les paramètres Z et par l’utilisation des équations
(5.20),(5.21),(5.22) et (5.23), il en résulte :

V2 Z 21ZU
AV   (5.27)
V1 Z11  Z 22  ZU   Z12 Z 21

5.6.2.4.Gain en courant

Le gain en courant est défini par le rapport du courant de sortie I 2 du quadripôle par le courant
d’entrée :

I2
AV  (5.28)
I1

Si le quadripôle est défini par les paramètres Z et par l’utilisation des équations (5.21) et (5.24),
il résulte :

Z 21
AV  (5.29)
Z 22  Z

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