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PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

Chapitre 7
Circuit électrique dans l’approximation des régimes quasi–stationnaires
C’est encore heureux que les circuits
de formule 1 soient à sens unique.
Bibliographie Philippe Geluck, Entrechats
bCap Prépa Physique MPSI–PCSI–PTSI, Pérez, 2013 ! Chapitre 5

Le gros des travaux en électrostatique durant le XVIIème siècle visaient à mettre au point des machines permettant de produire des
charges électriques. L’enjeu qui suivi (et qui en est toujours un aujourd’hui) était de pouvoir stocker cette électricité produite par
exemple à l’aide de condensateur. Le premier condensateur (la bouteille de Leyde) vit le jour en 1745 grâce à Pieter van Musschenbroek
qui travaillait dans la ville de Leyde.
N* Pieter van Musschenbroek 1692–1761 : physicien, médecin et astrologue hollandais

C’est en 1800 que Volta parvint à réaliser la première “pile électrique" en empilant des disques de cuivre et de zinc séparé par des
membranes perméables imbibées d’acide. Cette découverte conduit au développement de l’utilisation de l’électricité dite continue car le
courant électrique débit était constant. C’est ensuite entre les années 1820 et 1840 que les lois de l’électrocinétique virent le jour.
N* Alessandro Volta 1745–1827 : physicien italien

I Grandeurs électriques

1.1 Charges électriques et courant électrique


19
La première particule chargée à laquelle on pense est l’électron, qui à une charge quantifiée ayant pour valeur e= 1, 6.10 C. En
toute généralité la matière est composée de protons (chargés +e), de neutrons (charge nulle) et d’électrons (charge e). De la matière
chargée électriquement comprendra un nombre inégal de protons et d’électrons, par exemple des ions.

b Charge élémentaire
C’est la charge électrique d’un proton, toute charge électrique est un multiple de cette valeur, la charge électrique est donc quantifiée.
19
e = 1, 6.10 C.

b Courant électrique
Déplacement d’ensemble de particules chargés

Les charges électriques participant à la conduction électrique peuvent être de différente nature :
Conducteur métallique : un métal contient des électrons libres (faiblement liés au réseau que forment les atomes), soumis à un champ
électrique ils peuvent librement se déplacer et conduire l’électricité. Dans le cuivre il y a 1029 électrons libre par m3 .
Solution électrolytique : les ions présents dans une solution permettent de conduire l’électricité, comme par exemple dans les piles que
vous avez probablement étudié en 1èreS.
Semi–conducteur : matériau comportant peu d’électrons libres, ce qui leur donne des propriétés de conductions un peu particulière.
Les diodes sont par exemple fabriquées à partir de semi–conducteur.

b Intensité du courant électrique


L’intensité du courant i est définie comme le débit des charges à travers la section du conducteur S, c’est la charge algébrique q
traversant la surface S pendant l’intervalle de temps t

q
i= .
t
Elle s’exprime en ampère 1A=1C/s.

• •
i>0 i<0
q>0 • S q>0 • S
• •

Figure 1 – Intensité positive Figure 2 – Intensité négative

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1.2 Potentiel et tension


b Potentiel électrique
Le potential électrique en un point A correspond à l’énergie potentielle électrostatique que posséderait une charge électrique située en
ce point Ep (A) = eVA . Énergie potentielle (mesurée en joules) d’une particule chargée en ce point divisée par la charge (mesurée en
coulombs) de la particule.

b Référence de potentiel ou masse


Dans un circuit l’origine des potentiels est choisi arbitrairement, elle s’appelle la masse. Les potentiels des autres points du circuit
sont repérés par rapport à cette référence. Une masse est repérée sur les schéma par le symbole

On entend souvent dire que les appareils sont relié à la Terre, ici la Terre est considéré comme un conducteur de potentiel constant. La
Terre peut être choisie comme masse, les installations électriques le sont toutes aujourd’hui pour des raisons de sécurité. Si un courant
passe accidentellement dans la carcasse d’un appareil il est évacué vers la Terre et non pas vers un potentiel utilisateur en contact avec
l’appareil.
b Masses d’un circuit
Toutes les masses d’un circuit doivent être reliées entre elles.

b Tension ou différence de potentiel


La tension est une grandeur algébrique et additive, mesurée entre deux points A et B. Une tension est toujours mesurée entre deux
points d’un circuit et correspond à la différence de potentiel entre ces deux points

UAB = VA VB ;

tension mesurée entre A et B dont les potentiels sont VA et VB . La tension s’exprime en volt V.
Une tension UAB est indiquée sur les schéma par une flèche allant de B vers A. Cette orientation est arbitraire, si la tension est positive
cela signifie que le potentiel en A est supérieur à celui en B.
Remarque : On ne peut mesurer un potentiel mais seulement des tensions avec un voltmètre.
1.3 Ordres de grandeur
b Intensités b Tensions
Électronique mA Alimentation d’un appareil nomade 10V
Appareils ménagers A (fusible plaque de cuisson 16A) Réseau domestique 220V
Soudure à l’arc 10A Métro parisien 750V
Ligne haute tension 500A TGV 25kV
Alimentation trains kA Claude François 100000V
Conducteur supraconducteur du LHC 20kA Lignes haute tension 150 à 500kV
Foudre 50kA Tension nuage/sol durant un orage GV

II Lois de l’électrocinétique
2.1 Approximation des Régimes Quasi Stationnaires (ARQS)
Le courant électrique et le potentiel se propagent dans un conducteur à la vitesse de la lumière c ⇠ 3.108 m/s. A priori ces grandeurs
dépendent donc du point M du circuit considéré à l’instant t. Nous avons déjà vu comment écrire une grandeur se propageant dans le
chapitre traitant des signaux et des ondes ✓ ◆
PM
i(P, t) = i M, t .
c
Le terme P M/c représente le retard dû à la propagation entre M et P , ainsi le signal en P à l’instant t est le même que le signal en
M à l’instant t P M/c. Ainsi en toute généralité le courant n’est pas le même en tout point d’un fil, ce qui complique drastiquement
l’étude d’un circuit électrique.

M⇥

M⇥ ⇥P
M⇥ ⇥P

⇥P Figure 5 – ARQS vérifié

Figure 3 – Circuit de longueur M P


Figure 4 – ARQS non vérifié

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b ARQS
Soit d la dimension caractéristique du circuit et T le temps caractéristique d’évolution des grandeurs électriques (par exemple la
blank
période du signal). Le terme de retard est négligeable si
d
T .
c
Dans ce cas on peut considéré que le courant est le même en tout point du conducteur. Le circuit fonctionne alors dans l’approximation
des régimes quasi stationnaires (ARQS).

Remarque : Attention c’est bien le courant électrique qui se déplace à la vitesse de la lumière et non pas les charges électriques ! De la
même façon que le son se propage à 340m/s dans l’air mais ce ne sont pas les molécules composant l’air qui se déplacent à cette vitesse.

Dans toute la suite les circuits électriques seront supposés dans l’ARQS.
2.2 Lois de Kirchhoff
N* Gustav Kirchhoff 1824–1887 : physicien allemand

2.2.1 Loi des noeuds


b Conservation de la charge
La charge électrique est une grandeur conservative, i.e. la charge d’un système ne peut changée sans un apport extérieur. Il ne peut
y avoir apparition ou disparition spontanée de charge.
La charge est une propriété intrinsèque des particules fondamentales, sa conservation est un aspect
essentiel à la base de la physique moderne. Dans le cadre de l’ARQS il n’y a pas d’accumulation de
charges en un point d’un conducteur, ainsi le nombre de charges Q1 entrant à travers S1 dans un
morceau de conducteur est égal au nombre de charge Q2 sortant à travers S2 de ce même conducteur
en un temps t.
Q1 Q2 dQ1 dQ2
= ! = ) I1 = I2 .
t t t!0 dt dt
b Intensité en régime permanent
En régime permanent, l’intensité du courant électrique se conserve à travers toute section d’un conducteur.

Autour du noeud, le nombre de charges Q1 entrant à travers S1 dans un morceau de conducteur est
égal au nombre de charge Q2 sortant à travers S2 plus le nombre de charge Q3 sortant à travers
S3 de ce même conducteur en un temps t.

Q1 Q2 Q3 dQ1 dQ2 dQ3


= + ! = + ) I1 = I 2 + I3 .
t t t t!0 dt dt dt
b Noeud b Loi des noeuds
On appelle noeud un point ou plusieurs branche d’un circuit élec- En un noeud N regroupant p branches parcourues par des courants
trique se rencontrent Ik , les intensités vérifient la relation
p
X
I2 ✏ k Ik = 0 ;
I1 I3 k=1

N avec ✏k = +1 si le courant est orienté vers N et ✏k = 1 si le
I4 courant s’éloigne de N .

TD 08 App2

2.2.2 Loi des mailles


b Maille La tension UAB est définie comme la différence de potentiel entre
Une maille est une boucle fermée d’un circuit électrique les points A et B. On peut donc exprimer la tension UAA (qui est
nulle par définition) en passant de l’autre coté de la boucle. Il s’agit
UAB d’utiliser une relation similaire à la relation de Chasles
B
D1 •
UAA = 0 = VA VA = (VA VB ) + (VB VA )
= (VA VB ) + (VB VC ) + (VC VA )
A• D2 UBC = UAB + UBC + UCA .

D3 • b Loi des mailles


C Le long d’une maille orientée (choix arbitraire) comportant p di-
UCA pôles, les tensions vérifient la relation

Remarque : L’orientation de la maille est à choisir initialement, ceci p


X
change le signe devant chacun des terme de l’égalité et on obtient ✏ k Uk = 0 ,
donc le même résultat. k=1

avec ✏k = +1 si la tension est orientée dans le sens positif et


TD 08 App1
✏k = 1 si la tension est orientée dans le sens négatif.

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III Puissance électrique


3.1 Conventions de notation
b Convention récepteur
Un dipôle est orienté suivant la convention récepteur lorsque la tension à ses bornes et l’intensité le parcourant sont opposées

I = IAB A B
• •

U = UAB

Figure 6 – Dipôle orienté en convention récepteur

b Convention générateur
Un dipôle est orienté suivant la convention générateur lorsque la tension à ses bornes et l’intensité le parcourant sont dans le même
sens

I = IAB A B
• •

U = UAB

Figure 7 – Dipôle orienté en convention générateur

3.2 Définition de la puissance


3.2.1 Convention récepteur
b Puissance reçue en convention récepteur
La puissance Pr reçue “algébriquement" par le dipôle AB orienté suivant la convention récepteur est

Pr = UAB IAB = U I exprimé en W .

En convention récepteur cette puissance est


positive si le dipôle reçoit de l’énergie électrique de l’extérieur et peut la convertir sous une autre forme, le dipôle est dit récepteur ;
négative si le dipôle cède de l’énergie électrique à l’extérieur, le dipôle est dit générateur.

Remarque : Un dipôle orienté suivant la convention récepteur peut être générateur ! ! !


Remarque : Exemple de récepteur, une résistance chauffante libérant de l’énergie thermique par effet Joule, un moteur électrique créant
un mouvement de rotation... Exemple de générateur, une pile électrochimique, un alternateur...
Remarque : En convention récepteur, la puissance cédée algébriquement par le dipôle AB est Pc = UAB IAB = U I.
3.2.2 Convention générateur
b Puissance cédée en convention générateur
La puissance Pc cédée “algébriquement" par le dipôle AB orienté suivant la convention générateur est

Pc = UAB IAB = U I exprimé en W .

En convention générateur cette puissance est


positive si le dipôle cède de l’énergie électrique à l’extérieur, le dipôle est dit générateur ;
négative si le dipôle reçoit de l’énergie électrique de l’extérieur, le dipôle est dit récepteur.

Remarque : Un dipôle orienté suivant la convention générateur peut être récepteur ! ! !


Remarque : En convention générateur, la puissance reçue algébriquement par le dipôle AB est Pr = UAB IAB = U I.
3.2.3 Bilan
b Convention générateur/récepteur
Le choix de la convention d’orientation d’un dipôle est arbitraire, mais il faut être attentif aux signes qui en découle notamment
pour les puissances.
Il faudra bien préciser la convention utilisée pour chaque dipôle dès le début de l’étude d’un circuit électrique en représentation
courant et tension.
Il faudra bien préciser si les puissances calculer sont les puissances reçues ou cédées.

b Ordres de Grandeur
Téléphone portable W
Centrale nucléaire GW
Ampoule électrique classique 50W
De Lorean 1.21 gigawatts ! 1.21 gigawatts. Great Scott !
Ordinateur, télévision 100W
Parc électrique français 100GW
Four électrique kW

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3.2.4 Énergie
b Énergie ou variation d’énergie ?
La puissance est une quantité intimement liée à l’énergie, vous avez vu au lycée que l’on peut relier l’énergie et la puissance par
E = P t avec E en Joule (J), P en Watt (W) et t en seconde. Cette expression est un cas particulier où la puissance est constante
au cours du temps, dans le cas d’une puissance évoluant dans la temps nous devons passer par le calcul d’une intégrale. On défini une
variation d’énergie entre deux instant 0 et t par
Z t
E(t) = E(t) E(0) = P(t0 )dt0 ;
0

alors que l’énergie est une fonction du temps obtenue par une primitive
Z
E(t) = P(t)dt .

IV Dipôles linéaires usuelles


b Dipôle linéaire
Un dipôle est dit linéaire lorsqu’il existe
soit une relation affine entre l’intensité le parcourant i et la tension à ses bornes u
soit une équation différentielle linéaire à coefficients constants reliant i et u

Remarque : Les relations entre les tensions u et intensités i des dipôles sont des modèles. C’est à dire un outils mathématique servant à
décrire de façon approchée la réalité physique tout en restant “simple" d’utilisation. Un modèle n’est en rien une réalité physique mais
une transposition dans un “langage" que nous pouvons manier pour décrire les phénomènes et prédire le comportement de différents
systèmes.
4.1 Résistance
N* Georg Ohm 1789–1854 : physicien allemand

b Loi d’Ohm
Une résistance est un conducteur vérifiant la loi d’Ohm
u = ±Ri ;

avec un signe positif en convention récepteur et négatif en convention générateur. On note R 0 la valeur de la résistance expérimée
en Ohm (⌦).

Remarque : La loi d’Ohm peut se retrouver en étudiant le transport d’électrons dans un réseau cristallin métallique, ainsi la résistance
électrique peut être reliée aux propriétés microscopiques du solide utiliser pour construire la résistance !

i
R

Figure 8 – Résistance en convention récepteur

Figure 9 – Résistances
Par définition une résistance ne peut que recevoir de l’énergie électrique, elle ne peut pas en céder ou en stocker pour la céder plus tard.
C’est ceci qui justifie le choix de signe dans la relation u = ±Ri.

b Puissance reçue en convention récepteur


La puissance reçue par une résistance s’exprime

u2 (t)
P(t) = u(t)i(t) = Ri2 (t) = 0.
R
Cette puissance reçue est libérée sous forme d’énergie thermique, c’est l’effet Joule.

Remarque : Si nous avions choisi comme relation u = Ri en convention récepteur nous aurions obtenu une puissance reçue négative,
impossible par définition d’une résistance.

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b Énergie dissipée par une résistance


blank
L’énergie reçue par une résistance sur l’intervalle de temps [0, t] est une variation d’énergie qui s’écrit
Z t
ER (t) = P(t0 )dt0 0.
0

La puissance reçue provoque une augmentation dans l’énergie dans le dipôle qui ne peut la stocker. Cette énergie doit donc être évacuée,
ce qui provoque un échauffement de la résistance.
Remarque : Au niveau microscopique ce sont les électrons qui cède de l’énergie au réseau cristallin sous forme d’énergie cinétique, ce
qui crée une agitation microscopique du réseau cristallin. L’agitation microscopique est reliée à la définition de la température, ainsi la
température du conducteur augmente et cette énergie thermique est évacuée par conduction/rayonnement dans le milieu ambiant. C’est
le principe de fonctionnement d’une bouilloire ou d’un radiateur électrique par exemple.

b Ordres de grandeur
Fil de cuivre (1m de long, 1mm de diamètre) 0,02⌦ Bouilloire électrique 30⌦
Ligne à haute tension (1km) 0,03⌦ Corps humain 1 à 100k⌦
Lampe à incandescence 1k⌦ Câble coaxial 50⌦

b Résistivité
⇢l
La résistivité ⇢ est une caractéristique intrinsèque d’un matériaux et est lié à la résistance par R = avec l la longueur et S la
S
section du conducteur fabriqué à partir du matériaux de résistivité ⇢.
7 2
Remarque : ⇢metal ⇠ 1 ⇥ 10 ⌦ m, ⇢semi–conducteur ⇠ 1 ⇥ 10 à 1 ⇥ 105 ⌦ m, ⇢eau ⇠ 1 ⇥ 105 ⌦ m, ⇢verre ⇠ 1 ⇥ 1017 ⌦ m

4.2 Condensateur

b Condensateur
Un condensateur est constitué de deux surfaces conductrices appelée armatures,
qui s’entourent ou se font face et séparées par un isolant (matériau diélectrique).
Soumis à une différence de potentiel on voit apparaître des charges +q et q
sur les armatures.

b Modèle du condensateur parfait


Aucune charge ne traverse l’isolant, ainsi la charge +q est proportionnelle à la tension u entre les deux armatures telle que

q = Cu .

Le coefficient de proportionnalité C > 0 est appelée la capacité du condensateur et s’exprime en Farad (F).

i +q q i +q q

u u

Figure 10 – Condensateur en convention récepteur Figure 11 – Condensateur en convention générateur


Figure 12 – Condensateurs
En convention récepteur si la charge +q augmente (et donc q diminue) alors le courant est positif. Le courant est défini comme un
dq
nombre de charges électriques traversant une surface de conducteur i = .
dt
b Relation courant/tension du condensateur parfait
Pour un condensateur parfait en convention récepteur,
du
i=C .
dt

Remarque : En régime continu, la tension est constante et donc l’intensité est nulle. En régime continu, un condensateur se comporte
comme un interrupteur ouvert.
Remarque : La tension aux borne d’une condensateur u est une fonction dérivable, elle est donc continue au cours du temps.

b Puissance reçue en convention récepteur


La puissance reçue par un condensateur orienté en convention récepteur s’écrit
✓ ◆
du d 1
P = ui = Cu = Cu2 .
dt dt 2

La puissance reçue peut être positive ou négative, ainsi un condensateur peut se comporter comme un récepteur ou un générateur. On
peut également en déduire l’expression de l’énergie emmagasinée dans un condensateur.

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b Énergie emmagasinée par un condensateur


blank
On appelle énergie emmagasinée par un condensateur de capacité C la quantité
Z t
1 1
Ee = P(t0 )dt0 = Cu(t)2 Cu(0)2 .
0 2 2

Remarque : Il s’agit d’une énergie potentielle car elle peut être récupérée sous forme électrique, de la même façon que l’énergie potentielle
1
d’un ressort kx2 peut être récupérée sous forme cinétique.
2
b Ordres de grandeur
Électronique pF, nF, µF Électrotechnique µF, mF, F Câble coaxial 50 à 100pF

b Condensateur réel
Le condensateur parfait n’est qu’un modèle idéalisé. En réalité on rencontre
R
des condensateurs réels dont le matériaux isolant n’est pas parfait, il existe une
résistance de fuite de grande valeur permettant au courant de circuler d’une
armature à l’autre. Dans la suite, sauf mention contraire, nous ne rencontrerons C
que des condensateurs parfaits.

4.3 Bobine

b Bobine
Une bobine est un enroulement de fils siège d’un phénomène d’induction.

b Relation courant/tension d’une bobine parfaite


En convention récepteur, le comportement électrocinétique d’une bobine par-
faite est caractérisé par la relation

di
u=L ;
dt
Figure 13 – Bobines
avec le facteur L appelé inductance de la bobine s’exprimant en Henry (H).
Remarque : En régime continu l’intensité est constante, ainsi la tension aux borne i
d’une bobine est nulle, dans ce cas une bobine parfaite se comporte comme un fil.
Remarque : L’intensité parcourant une bobine i est une fonction dérivable, elle est u
donc continue au cours du temps.
Figure 14 – Bobine en convention récepteur
b Puissance reçue en convention récepteur
La puissance reçue par une bobine orientée en convention récepteur s’écrit
✓ ◆
di d 1 2
P = ui = L i = Li .
dt dt 2

La puissance reçue peut être positive ou négative, ainsi une bobine peut se comporter comme un récepteur ou un générateur. On peut
également en déduire l’expression de l’énergie emmagasinée dans un condensateur.

b Énergie emmagasinée par une bobine


On appelle énergie emmagasinée une bobine d’inductance L la quantité
Z t
1 1
Em (t) = P(t0 )dt0 = Li(t)2 Li(0)2 .
0 2 2

b Ordres de grandeur
Électronique 100µH à 10mH
Effet inductif dans un câble coaxial
Électrotechnique

b Bobine réelle
La bobine parfaite n’est qu’un modèle idéalisé. En réalité on rencontre des
bobines réels dont le matériau peut présenter une résistance non nulle (oui un fil L
n’a pas une résistance exactement nulle), il existe une faible résistance. Dans la
suite, sauf mention contraire, nous ne rencontrerons que des bobines parfaitse. R

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V Association de dipôles

b Branche
Portion d’un circuit entre deux noeuds consécutifs.

b Dipôles en série
Deux dipôles sont dits en série si ils sont dans une même branche.

b Dipôles en parallèle
Deux dipôles sont dits en série si ils sont reliés par deux noeuds.

TD08 App5

5.1 Résistances en série


u
i
i Req
R1 R2 RN
u
u1 u2 uN

Figure 15 – Résistances en série et résistance équivalente

Déterminer Req à l’aide de la définition de la tension et de la loi d’Ohm pour deux résistances en série.

Soit N résistances en série. La tension totale aux bornes de ce dispositif peut s’écrire comme la somme des tension aux bornes de chaque
résistance
N
X
u= uk .
k=1

Or une resistance vérifie la relation uk = Rk ik . L’intensité parcourant des résistances en série est identique dans chaque résistance par
hypothèse car sinon on observerait des accumulations de charges. Ainsi la tension globale peut s’écrire
N N
!
X X
u= Rk i = Rk i = Req i .
k=1 k=1

b Association de résistances en série


La résistance équivalente à l’association de n résistances Rk en série est la somme de chacune des résistance,
Xn
Req = Rk .
k=1

5.2 Résistances en parallèle

Déterminer Req à l’aide de la loi des noeuds et de la loi d’Ohm pour deux résistances en parallèle.

Chaque branche est parcourue par une intensité différente ik qui sont reliée à l’intensité arrivant dans le dispositif grâce à la loi de
noeuds par N
X
i= ik .
k=1

Utilisons à nouveau la relation courant/tension pour une résistance ik = uk /Rk = uk Gk avec Gk = 1/Rk la conductance. De plus on
peut appliquer la loi des mailles dans chacune des mailles du circuit, ce qui conduit à l’égalité des tensions aux bornes de chacune des
résistance. Ainsi !
N
X N
X
i= Gk u = Gk u = Geq u .
k=1 k=1

b Association de résistances en parallèles


La conductance équivalente à des résistances en parallèles est la somme de chacune de conductance,
N
X X 1 N
1
Geq = Gk soit = .
Req Rk
k=1 k=1

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5.3 Ponts diviseurs


5.3.1 Diviseur de tension
u
i
R1 R2
u1 u2

Figure 16 – Diviseur de tension

b Pont diviseur de tension


Soit deux résistances en série soumises à une tension u. L’intensité parcourant une branche est constante, ainsi la tension au borne
de la résistance R1 est

u u1 R1
i= = =) u1 = u.
Req R1 R1 + R2

Remarque : Un tel dispositif permet donc d’abaisser la tension, il est couramment utilisé en électronique.

TD 08 App6

5.3.2 Diviseur de courant


i1
R1 b Pont diviseur de courant
Soit deux résistances en parallèle alimentées par une intensité i. La
i tension dans chacune des résistance est la même (loi des mailles),
ainsi l’intensité traversant la résistance R1 est

i i1 G1 R2
R2 u= = =) i1 = i= i.
i2 Geq G1 G1 + G2 R1 + R2
u Remarque : Un tel dispositif permet donc d’abaisser l’intensité, il est
couramment utilisé en électronique.
Figure 17 – Diviseur de courant

TD 08 App7

5.4 Loi des noeuds en terme de potentiels (LNTP)

Ce théorème sera utile plus tard, il faut être au point sur les notions de potentiels et différences de potentiels pour bien le manier.
Application de la loi des noeuds au point A i1 + i2 + i3 = 0. Puis utilisons la V2
loi d’Ohm pour chacune des résistance, on orientera les résistance en convention •
récepteur,
U1 U2 V 1 VA V 2 VA i2
0= + + i3 = + + i3
R1 R2 R1 R2
R2
ce qui conduit à l’expression suivante pour le potentiel au point A
P2 P2 R1
k=1 Vk /Rk + i3 Vk G k + i 3 i1 i4
VA = P2 = k=1
P2 . • •
k=1 1/Rk k=1 Gk V1 VA

Remarque : L’expression du potentiel est indépendant du choix de convention d’orientation des dipôles.

b LNTP
Soit n branches portants des dipoles de conductances Gk et m branches par lesquelles arrivent des intensité Ik reliées en un noeud A.
Alors le potentiel en A s’exprime
Pn Pm
k=1 VP
k Gk + k0 =1 Ik
0
VA = n .
k=1 G k

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VI Modélisation linéaire d’une source


6.1 Sources idéales
b Source idéale de tension E
Une source idéale de tension est un dipôle capable d’imposer une tension à ses i
bornes indépendamment de l’intensité débitée. On appelle force électromotrice
la quantité E telle que u = E 8i.
u
Remarque : La tension d’un tel générateur est parfaitement connu mais pas son
intensité, elle dépend du circuit auquel il est branché.
Figure 18 – Schéma d’une source idéale de tension
b Source idéale de courant I0
Une source idéale de courant est un dipôle capable de débiter une intensité
constante indépendamment de la tension à ses bornes. On appelle courant élec-
tromoteur la quantité I0 telle que i = I0 8u. u
Remarque : Le courant débité par un tel générateur est parfaitement connu mais
la tension dépend du circuit auquel il est branché. Figure 19 – Schéma d’une source idéale de courant
6.2 Sources réelles
b Source réelle de tension
On modélise une source réelle de tension par l’association série d’une source idéale de tension et d’une résistance R (dite résistance
interne). Un tel générateur peut imposer une tension de valeur

u=E Ri ;

avec E la force électromotrice et R la résistance interne du générateur. Si R = 0 on retrouve le cas idéal.

Remarque : La force électromotrice E est la tension “à vide" de la source réelle, i.e. la tension lorsque l’intensité débitée est nulle.
u

E E

pente R i
R

u
E/R i

Figure 20 – Source réelle de tension


b Source réelle de courant
On modélise une source réelle de courant par l’association parallèle d’une source idéale de courant et d’une conductance G (dite
conductance interne). Un tel générateur peut imposer une intensité de valeur

i = I0 u/R ;

avec I0 le courant électromoteur et G la conductance interne du générateur. Si G = 0 on retrouve le cas idéal.

Remarque : Le courant électromoteur I0 est le courant de court–circuit de la source réelle, i.e. le courant lorsque la tension aux bornes
de la source est
u
u
RI0
R
pente R

i I0
I0 i

Figure 21 – Source réelle de courant


6.3 Équivalence des sources linéaires réelles
Une source réelle est dite linéaire si il existe une relation affine entre la tension à ses bornes et le courant qu’elle débite, c’est le cas pour
une source réelle de tension ou de courant. De plus nous avons constaté dans la partie précédente que les caractéristiques des modèles de
la source linéaire de tension et de courant sont équivalents. Ainsi, tout circuit linéaire peut être décrite par un modèle de source linéaire
réelle de tension ou par un modèle de source linéaire réelle de courant.

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b Théorème de Thévenin
Tout circuit linéaire est équivalent à une source idéale de fem E en série avec une résistance RT , sa caractéristique est donc

u=E RT i .

Une association de sources réelles linéaires pourra être décrite par une relation affine, elle admet donc une représentation de Thévenin.

N* Léon Charles Thévenin 1857–1926 : ingénieur en télégraphie français

b Théorème de Norton
Tout circuit linéaire est équivalent à une source idéale de cem ⌘ en parallèle avec une résistance RN , sa caractéristique est donc

u = RN ⌘ RN i .

Une association de sources réelles linéaires pourra être décrite par une relation affine, elle admet donc une représentation de Norton.

N* Edward Lawry Norton 1898–1983 : ingénieur et électricien étasunien

b Équivalence Thévenin/Norton
Les représentation de Thévenin et de Norton sont équivalentes si et seulement si E = RN ⌘ et RN = RT .

Remarque : On peut passer d’un modèle à l’autre pour simplifier un circuit.

TD 09 App1 et 4

VII Point de fonctionnement


7.1 Caractéristique d’un dipôle
b Caractéristique courant/tension
On appelle caractéristique courant/tension d’un dipôle la courbe représentant les variations du courant i le traversant en fonction de
la tension u à ses bornes. Lors du fonctionnement du dipôle, le point M donnant u et i est appelé le point de fonctionnement.
i i

En convention récepteur, la puissance reçue générateur récepteur récepteur générateur


est positive si et seulement si le produit ui
est positif, tandis qu’en convention généra- u u
teur c’est la puissance cédée qui est positive
si et seulement si le produit ui est positif.
récepteur générateur générateur récepteur
Une caractéristique est associée à un choix
de convention !

Figure 22 – Convention récepteur Pr = ui Figure 23 – Convention générateur Pc = ui


u

Le principe de la construction expérimentale de la caractéristique d’un dipôle est simple. On V


impose une tension aux bornes du dipôle à l’aide d’un générateur de tension et pour différentes
valeurs de tension imposée on mesure la tension u aux bornes du dipôle à l’aide d’un voltmètre et i
le courant i traversant ce dipôle à l’aide d’un ampèremètre. Enfin, on représente graphiquement A
la courbe u(i) ou i(u).

Un voltmètre se branche en parallèle, un ampèremètre se branche en série. E

b Dipôle symétrique
Un dipôle est dit symétrique lorsque ses bornes jouent le même rôle, sa caractéristique est alors symétrique par rapport à l’origine.

La résistance est l’exemple typique de dipôle symétrique, son sens de branchement dans un circuit n’a aucune importance.

b Dipôle polarisé
Un dipôle est dit polarisé lorsque ses bornes ne jouent pas le même rôle, sa caractéristique est alors asymétrique par rapport à l’origine.

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Exemples : La diode est un dipôle polarisé, elle est fabriquée à base de matériaux semi–conducteur (dit polarisés) et ne permet la
circulation du courant que dans un sens. Certains condensateurs sont polarisés, il faut faire attention au sens de branchement pour ne
pas les détruire. Une alimentation est également un dipôle polarisé car ses bornes ne sont pas équivalentes.
i i i
I0

u u u
U0

Figure 24 – Carac. résistance (dip. sym.) Figure 25 – Carac. diode (dip. pol.) Figure 26 – Carac. alimentation (dip. pol.)

TD 09 App2

7.2 Exemple de dipôle : Diode


b Diode
Dipôle qui ne laisse passer le courant électrique que dans un sens. La plupart des diodes sont
réalisées par la jonction de deux semi-conducteurs : l’un dopé P (matériau appauvri en électron)
l’autre dopé N (matériau enrichi en électron). Les régimes de fonctionnement ne sont pas contrôlables
directement, mais dépendent de la tension VAK aux bornes de la diode et de l’intensité du courant
IF la traversant
si VAK < Vseuil alors la diode est bloquée et IF = 0 ;
si VAK > Vseuil alors la diode est passante et IF 6= 0.

Figure 27 – Caractéristique réelle d’une diode Figure 28 – Caractéristique idéale d’une diode
3
Exemple : Vseuil,Ge ' 0.3 V, Vseuil,Si ' 0.7 V, Vbr entre 10 et 1 ⇥ 10 V.
Exemple : Diode zener (diode avec une tension de breakdown de 1.2 V).
7.3 Point de fonctionnement
u

Considérons un circuit quelconque dont la caractéristique en fonction


récepteur est une fonction u = f (i). Ce circuit est relié à une alimen-
tation possédant une représentation équivalente de Thévenin et donc
une caractéristique de la forme u = E RT i. On appelle point de
fonctionnement du circuit le couple (u, i) valeurs de la tension aux
bornes du circuit et de l’intensité le traversant. On peut déterminer
• M = (u, i)
ce point graphiquement connaissant la caractéristique du circuit et
de l’alimentation.

TD 09 App3 i

Figure 29 – Point de fonctionnement d’un dipôle

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