Cours d’électrocinétique 2AP1-ENSATé

Royaume du Maroc
Université Abdelmalek Essaâdi
École National des Sciences Appliquées de Tétouan

COURS DE PHYSIQUES II
ÉLECTROCINÉTIQUE

Deux Années Préparatoires

2023 - 2024

Réalisation :

Pr.Mohamed CHARIF

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 Cours d’électrocinétique 2AP1-ENSATé

Sommaire
 Chapitre-1- Courant Électrique dans les Milieux Conducteurs

 Chapitre-2- Réseaux électriques linéaires en régime permanent

 Chapitre-3- Régime Transitoire

 Chapitre -4- Régime Alternatif Sinusoïdal

 TD (série -1)

 TD (série 2)

 TD (série 3)

 TD (Série 4)

 TD (Série 5)

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Chapitre-1- Courant Électrique dans les

Milieux Conducteurs

1. Introduction
 L'électrocinétique :
C’est une partie de l’électricité qui étudie le courant électrique dans les circuits
électriques.

Électricité

Électrostatique Électromagnétisme Électrocinétique

■Charges au repos ■Charges en mouvement ■Charges en mouvement

■ conducteurs ■ Câbles et espace libre ■ Câbles blindés (cuivre)
■ Isolants

E E et B I et V

 Approximation des régimes quasi-stationnaire (ARQS)

Le cade de l’étude de l’électrocinétique est le régime quasi stationnaire, on
l’appelle aussi régime quasi-permanant (ARQP). Cette approximation consiste à
𝒍
négliger la durée de propagation du signal électrique 𝝉𝒑 = vis à vis d’un temps
𝒄

caractéristique d’évolution des grandeurs physiques.

Dans le cas d’un signal sinusoïdal de période T et de fréquence 𝑓, l’ARQS est

valable si :

1
𝜏𝑝 ≪ 𝑇 =
𝑓

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La dimension du circuit 𝑙 doit vérifier :

𝑐
𝑙 = 𝑐𝜏𝑝 ≪ 𝑐𝑇 = =𝜆
𝑓

𝑐 = 3.108 𝑚𝑠 −1 Étant la vitesse de la lumière dans le vide et 𝜆 est la longueur

d’onde.

Pour un circuit de dimension 𝑙 = 3 𝑚 alimenté par un générateur de fréquence

𝑓 = 10000 Hz , l’ARQS est validée car :

𝑙 1
𝜏𝑝 = = 10−8 𝑠 ≪ 𝑇 = = 10−4 𝑠
𝑐 𝑓

Dans l’approximation ARQS, l’intensité du courant est la même en tout point

d’une branche de circuit.

 Régime permanent ou stationnaire

On dit qu’on est en régime continu ou permanent (dite aussi stationnaire) si les
courants et les potentiels électriques sont indépendants du temps.

2. Les porteurs de charge dans les conducteurs

En physique, un conducteur est un matériau permettant des échanges d'énergie
entre deux systèmes. Ce matériau contient des porteurs de charge libres
susceptibles de se mettre en mouvement ordonné sous l'action d'une force
extérieure.

On distingue plusieurs types de conducteurs :

 Les métaux sont des solides cristallins. Chaque atome métallique peut
perdre facilement un ou plusieurs électrons. Ce sont des électrons libres qui
circulent d’atome en atome, Les métaux sont tous de bons conducteurs
électriques, exemple :( Aluminium, cuivre, l’or.)

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 Solutions aqueuses ou les électrolytes : sont des composés chimiques qui,

une fois dissous dans l'eau, libèrent des ions. La libération de ces ions fait en
sorte que cette solution devient conductrice d’électricité exemple (NACL).
 Les semi-conducteurs sont des matériaux utilisés en électronique et dont la
conduction varie fortement avec la température ou avec la présence
d’impureté. Dans un semi-conducteur, il existe deux types de porteurs de
charge (les électrons, de charge−𝑒, et les trous de charge+𝑒).
 Les gaz ionisés sont des gaz comportant des particules neutres (atomes,
molécules) et des particules chargées (électrons, ions). Lorsque la proportion
de particules chargées est grande, on parle de plasma. Un plasma est donc un
gaz très ionisé, ou totalement ionisé.

3. Courant électrique
3.1. Définition
Considérons un tronçon de fil conducteur de section d𝑺 et de longueur d𝒍 qui
contient 𝒏 particules de charge 𝒒 animées par une vitesse v⃗

Le mouvement collectif des porteurs de charges dans un conducteur crée un

courant électrique d’intensité 𝑖 telle que :

𝑑𝑞
𝑖=
𝑑𝑡
𝑑𝑞: La quantité de charge traversant la surface élémentaire 𝑑𝑠 pendant 𝑑𝑡.

𝑞 s’exprime en Coulomb (C)et, 𝑡 en secondes (s) et 𝑖 en ampères (A)

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Par convention, le sens du courant 𝑖 est celui du vecteur qv

⃗ .

 Si 𝑞 < 0 , c’est le cas des électrons et des anions, le sens de courant est
opposé à celui des électrons et des anions.
 Si 𝑞 > 0 , le sens de courant est celui des porteurs de charges (cation
et trou).

Remarque :

 En régime continu, l’intensité 𝑖 du courant est constante dans le temps.

D’après la définition de l’intensité, une section quelconque du circuit est
traversée par la charge algébrique 𝑄 = 𝐼. Δ𝑡 pendant la durée Δ𝑡.
 L’intensité se mesure à l’aide d’un ampèremètre qui doit être branché en
série dans le circuit.

 Ordre de grandeur
 Led : 10 mA
 Ampoule à incandescence : 1A
 Radiateur : 10 A
 Moteur de locomotive : 1 kA

 Application : Charge d’une batterie

Pour recharger une batterie, un chargeur délivre un courant d’intensité 𝐼 = 5𝐴
sous une tension de 12 V et fonctionne pendant 10 heures.

a) Quelle quantité d’électricité circule dans les fils d’alimentation de la batterie

lors de cette charge ?

b) Les porteurs de charge sont les électrons. Combien d’électrons ont circulé
pendant cette charge ?

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Solution :

a) L’intensité du courant 𝐼 = 5𝐴 est constante. La durée de la charge est Δ𝑡 =

10ℎ = 3,6104 𝑠. La quantité d’électricité circulant dans les fils d’alimentation

vaut donc :

𝑄 = 𝐼. Δ𝑡 = 5𝑥3.6. 104 = 1.8. 105 𝐶

b) La valeur absolue de la charge d’un électron est 𝑒 = 1,6. 10−19 𝐶 , il a donc

circulé dans les fils N électrons tels que :
𝑄
𝑄 = 𝑁𝑒, d’où 𝑁 = = 1,1. 1024 électrons.
𝑒

3.2. Vecteur densité de courant

L’intensité du courant 𝑑𝑖 qui traverse une section 𝒅𝑺 du conducteur est égale à

la quantité de charge 𝑑 2 𝑞 qui traverse la section pendant le temps 𝑑𝑡.
On peut donc écrire :

𝑑2𝑞
𝑑𝑖 =
𝑑𝑡

𝑑 2 𝑞 = nombre de charges par unite de volume × charge × volume

Donc :

𝑑 2 𝑞 = 𝑛𝑞 × 𝜈𝑑𝑡. ⃗⃗⃗⃗
dS

D'où :

𝑑2𝑞
𝑑𝑖 = = 𝑛𝑞𝜈. ⃗⃗⃗⃗
dS
𝑑𝑡
D'où :

⃗ . ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐼 = ∫ ∫ 𝑑𝑖 = ∫ ∫ 𝑛𝑞𝜈 dS
(S) (S)

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On introduit alors la notion de vecteur densité de courant :

𝑗 = 𝑛𝑞𝜈 = 𝜌𝑚 𝑣

𝜌𝑚 = 𝑛𝑞 est la densité volumique de charges mobiles ayant la vitesse 𝑣

𝑗 s’exprime en 𝐴. 𝑚−2

Le courant est donc égal au flux du vecteur densité de courant :

𝐼 = ∬ 𝐽. ⃗⃗⃗⃗⃗
dS

Remarque :

On sait que :

𝑗 = 𝑛𝑞𝑣 .

 Dans les métaux, les porteurs de charge électriques sont les électrons, alors :

𝐽 = 𝑛𝑒 𝑞𝑒 𝑣𝑒 avec 𝑞𝑒 = −𝑒

 Pour le cas des électrolytes, les porteurs de charge sont les ions (anion et
cation), alors :

𝐽 = 𝑛𝑎 𝑞𝑎 𝑣𝑎 + 𝑛𝑐 𝑞𝑐 𝑣𝑐
En générale, dans un circuit, la densité de courant totale est la somme des densités
de courant correspondant à chaque type de porteurs différent de charges et de
vitesse différente.
𝑁

𝐽 = ∑ 𝑛𝑘 𝑞𝑘 𝑣𝑘
𝑘=1

3.3. Loi des nœuds

La loi des nœuds stipule que la somme des intensités des courants qui arrivent à
un nœud est égale à la somme des intensités des courants qui en ressortent.

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∑ 𝐼𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑛𝑡 = ∑ 𝐼𝑠𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡

Cette loi est dite aussi 1ére loi de Kirchhoff.

Cette loi peut s’exprimer comme suit :

∑ 𝜀𝑘 𝐼𝑘 = 0
𝑘

ε = +1 si le courant 𝐼𝑘 est entrant

Avec { k
εk = −1 si le courant 𝐼𝑘 est sortant

Remarque :

Un nœud est une connexion, qui relie au moins trois fils de connexion.
La loi des nœuds exprime la conservation de la charge.
Exemple :

Au nœud N : on a

𝑰𝟏 + 𝑰𝟑 − 𝑰𝟐 − 𝑰𝟒 − 𝑰𝟓 = 0

4. Tension électrique
4.1. Définition
La tension électrique est une différence de potentiel électrique qui met en
mouvement les porteurs de charge. On notera 𝑈𝐴𝐵 est la différence de potentiel
entre deux points A et B :

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𝑈𝐴𝐵 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 .

La connaissance du champ électrique en tout point d'une région de l'espace

permet de calculer la tension entre deux points de cette région par un calcul
intégral :
𝐵 𝐵
∫ 𝐸⃗ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙. = − ∫ 𝑑𝑉 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑈𝐴𝐵
𝐴 𝐴

En conséquence, si le champ électrique possède une norme constante E le long

d'une ligne de champ, la tension existante entre deux points de cette ligne de
champ distants de d vaut 𝑈 = 𝐸. 𝑑.

 Ordre de grandeur :
 Piles du commerce : 1,5 V ; 4,5 V ; 9 V
 Batteries d’accumulateurs : 6 V ; 12 V ; 24 V
 Réseau de distribution ONE : 127 V ; 230 V ; 380 V
 Tension d’alimentation du TGV : 25 kV

Pour mesurer la tension, on utilise un voltmètre branché en parallèle.

4.2. Loi des mailles

Une maille est un chemin fermé, passant par différents points d'un circuit
électrique.

Une branche est un ensemble de dipôles montés en série entre deux nœuds

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 Loi des mailles :

La loi des mailles dit que la somme algébrique des tensions dans une maille est
nulle :

∑ 𝜀𝑘 𝑈𝑘 = 0
𝑘

ε = +1 si la tension Uk est orientée dans le sens positif.

{ k
εk = −1 si la tension Uk est orientée dans le sens négatif

La loi des mailles est dite aussi 2éme loi de Kirchhoff.

Pour appliquer la loi des mailles, il faut respecter les règles suivantes :

 On choisit un sens de parcours arbitraire de la maille et un point de départ.

 On affecte du signe + les tensions dont la flèche indique le même sens.
 On affecte du signe - les tensions dont la flèche indique le sens contraire.
 La somme algébrique des tensions dans la maille est nulle

Exemple :
On a pour cette maille, après avoir choisi un sens positif pour les tensions, on
trouve :

𝑈1 + 𝑈2 + 𝑈3 − 𝑈4 − 𝑈5 = 0.

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5. Loi d’Ohm microscopique

Soit un conducteur ohmique d’extrémité A et B dans lequel on applique une

différence de potentiel 𝑈𝐴𝐵 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 tel que 𝑉𝐴 >𝑉𝐵 , ce porteur de charge est

donc, soumis à :

 Une force de Coulomb 𝐹𝑒 = 𝑞𝐸⃗

 Une force de frottement 𝐹𝑟 = −𝑘𝑣 , avec k>0 coefficient de frottement. En
effet, lors de son déplacement, l’électron subira des chocs avec les autres
particules (Ions, atomes,…). Ceci se traduit par l’existence d’une force
résistante 𝐹𝑟 de frottement qui s’oppose à la force 𝐹𝑒 .

On applique la loi de Newton sur la particule chargée :

𝑛
𝑑𝑣
𝑚 = ∑ 𝐹𝑖
𝑑𝑡
𝑖=1

𝑑𝑣
𝑚 = 𝑞𝐸⃗ − 𝑘𝑣
𝑑𝑡
⃗
𝑑𝑣
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ , ce qui donne
En régime stationnaire : 𝑣 = 𝑐𝑡𝑒 = ⃗0
𝑑𝑡

𝑞𝐸⃗ − 𝑘𝑣 = 0

𝑞𝐸⃗
𝑣=
𝑘
𝑞
𝑣 = 𝜇𝐸⃗ Où 𝜇 = est la mobilité de porteurs de charge.
𝑘

Comme : 𝐽 = 𝑛𝑞𝑣 on peut l’écrire sous la forme : 𝐽 = 𝑛𝑞𝜇𝐸⃗ = 𝜎𝐸⃗ : c’est la loi
d'OHM microscopique

Le coefficient 𝜎 = 𝑛𝑞𝜇 représente la conductivité électrique du milieu.

𝐴 𝑆
 𝜎 se mesure en = Ω−1 . m−1 =
𝑉.𝑚 𝑚

 L’inverse de 𝜎 (𝜌 = 1/𝜎) est la résistivité du milieu, elle se mesurée en Ω.𝑚.

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𝑠
 𝜎 est une grandeur locale positive, 𝜎𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒 = 58 106 (𝐶𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟) et
𝑚
𝑠
𝜎𝑣𝑒𝑟𝑟𝑒 = 10−11 (isolant)
𝑚

6. Loi d’Ohm macroscopique

Considérons maintenant une portion AB d’un conducteur de longueur L parcouru
par un courant I. Le champ à l'intérieur du fil est uniforme 𝐸⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑐𝑡𝑒.

D'après la loi d'Ohm microscopique, on a 𝐽 = 𝜎𝐸⃗

⃗⃗⃗⃗ = ∫ ∫ 𝜎𝐸⃗ . 𝑑𝑆
Et 𝑖 = ∫ ∫(𝑆) 𝑗 . 𝑑𝑆 ⃗⃗⃗⃗
(𝑆)

D'où : 𝑖 = 𝜎𝑆𝐸

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉
D’autre part : 𝐸⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑

Ce qui donne 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑈𝐴𝐵 = 𝐸. 𝐿

𝑈𝐴𝐵
Ona : 𝑖 = 𝜎𝑆𝐸 = 𝜎𝑆
𝐿

L
Alors 𝑈𝐴𝐵 = 𝑖
𝜎𝑆

𝐿 𝜌𝐿
On pose 𝑅 = = : la résistance électrique du fil , son unité est Ω.
𝜎𝑆 𝑆

1
𝜌 est la résistivité du conducteur 𝜌 =
𝜎

Finalement :

𝑈𝐴𝐵 = 𝑅 𝑖

C’est Loi d’ohm macroscopique (loi d’ohm simple).

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On définit aussi la conductance 𝐺 = en siemens (S= ) , alors
𝑅 Ω

𝑖 = 𝐺 𝑈𝐴𝐵

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