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Cours d’électricité

en régime alternatif

UE PHY 207
L1 - Année 2023-2024
1 Régime transitoire : quand le temps intervient
1.1 Introduction
Les lois de Kirchoff permettent d’établir un système d’équations linéaires pour décrire la tension et
l’intensité en régime continu ou lentement variable (nous allons détailler plus loin ARQS : Approximation des
Régimes Quasi Stationnaires).
Pour l’instant, on n’a considéré que l’association de générateurs et de résistances. Dans de tels circuits,
la tension aux bornes de la résistance prend "instantanément" sa valeur finale.
On distingue deux effets en particulier : l’effet capacitif des condensateurs, qui est un retard à
l’établissement d’une tension, et l’effet inductif des bobines, qui est un retard à l’établissement d’un courant.
L’évolution de la tension u(t) ou du courant i(t) d’un circuit contenant condensateurs ou bobines pourra
être décrit par des équations différentielles linéaires du premier ordre. S’il contient condensateurs et bobines,
on aura des équations différentielles du second ordre.
Ces équations différentielles resteront valables quel que soit la tension du générateur. Seule leur
solution changera :
— en régime libre (tension du générateur nulle ou constante - DC), on observe un régime transitoire
jusqu’à atteindre des valeurs constantes de U et I. La solution exacte dépend des conditions initiales.
— en régime sinusoïdal forcé (tension du générateur sinusoïdale - AC), une fois le régime transitoire
écoulé, on atteint le régime permanent où u et i sont également des grandeurs sinusoïdales. La solution exacte
dépend de la fréquence du générateur.

1.2 Conventions de représentation


La tension aux bornes d'un élément est représentée par une flèche à côté de l'élément, pointant vers la
zone de potentiel élevé (= zone de charge relative positive = zone de faible densité en électrons).
Le courant est représenté par une flèche tracée sur les fils.
Pour un élément passif (ne fournissant pas d'énergie), le courant descend les potentiels, et la flèche du
courant pointe en sens contraire de la flèche de tension. Le courant circule donc en sens contraire des électrons
(comme si le courant représentait un mouvement de charges positives qui se déplaçaient dans le conducteur).

Pour un élément actif (fournissant de l'énergie), le courant remonte les potentiels, et la flèche du
courant pointe dans le même sens que la flèche de tension.

1.3 La résistance
La résistance est un dipôle simple passif qui impose une relation linéaire à tout moment entre la tension
uR(t) et le courant i(t) qui le traverse :
𝑢! (𝑡) = 𝑅 ∙ 𝑖(𝑡)

1
1.4 Effet capacitif : le condensateur
1.4.1 Description
Un Condensateur (ou capacité, par abus de langage) est constitué de deux armatures conductrices en
regard. Ces armatures peuvent avoir diverses formes et tailles, et elles sont séparées par un isolant ou par un
matériau diélectrique.

Lorsqu’un courant (des charges) arrive sur une armature, il ne peut pas passer sur l’autre armature à
cause de l’isolant, mais les charges peuvent s’accumuler sur l’armature. Il apparaît alors une tension électrique
aux bornes du condensateur mais aucun courant ne le traverse, à cause de la couche isolante entre les plaques.
Par effet électrostatique, les charges de même signe de l’autre armature sont repoussées, et le condensateur
porte à tout moment deux quantités de charges opposées sur ses deux armatures (la charge globale est nulle).
Le schéma conventionnel est le suivant :

A tout instant, la quantité de charge q(t) portée par une armature du condensateur et la tension u(t) à
ses bornes sont proportionnelles.
q(t) = C × uC(t)
La constante de proportionnalité est la « capacité » C du condensateur, ayant pour unité de mesure
le Farad (F). Cette accumulation n’est pas instantanée : la tension u(t) varie au cours du temps jusqu’à atteindre
la tension imposée à ses bornes u = E.

1.4.2 Relation caractéristique entre tension et intensité


L’accumulation de charges aux bornes du condensateur est la conséquence d’un déplacement de
charges dans le circuit, c’est-à-dire une intensité électrique variable au cours du temps. Par définition, l’intensité
est reliée au déplacement de charge par la relation
"#
𝑖(𝑡) =
"$
d’où :
𝑑(𝐶𝑢% ) 𝑑𝑢%
𝑖(𝑡) = =𝐶
𝑑𝑡 𝑑𝑡

Cas d’une tension constante : si la tension aux bornes du condensateur atteint une valeur constante u = E, alors
le courant s’annule
𝑑𝐸
𝑖(𝑡) = 𝐶 =0
𝑑𝑡
et le condensateur se comporte comme un coupe-circuit (circuit ouvert).

2
1.4.3 Énergie stockée dans le condensateur
"ℰ
Par définition de la puissance électrique, 𝑃(𝑡) = 𝑢(𝑡) ∙ 𝑖(𝑡) et 𝑃(𝑡) = "$ où ℰ(𝑡) est l’énergie
instantanée stockée dans le condensateur. En reprenant la relation i(t) en fonction de uC(t) aux bornes du
condensateur on obtient :
𝑑𝑢% 𝑑 1
𝑃(𝑡) = 𝑢% (𝑡) ∙ 𝑖(𝑡) = 𝑢% (𝑡) ∙ 𝐶 = / 𝐶𝑢%' (𝑡)2
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2
Par identification, on en déduit l’énergie instantanée emmagasinée par le condensateur :
1
ℰ(𝑡) = 𝐶𝑢%' (𝑡)
2
Ainsi, le condensateur permet de stocker de l’énergie sous forme électrique. Comme l’énergie est une grandeur
continue, on en déduit que la tension est une grandeur continue aux bornes du condensateur.

1.5 Effet inductif : la bobine


1.5.1 Description
Une bobine (ou solénoïde, ou inductance, ou self) est constituée de l’enroulement d’un fil conducteur
autour d'un noyau isolant ou en matériau ferromagnétique.

Lorsque la bobine est soumise à un courant électrique I0, il apparaît un champ magnétique suffisamment
intense pour s’opposer aux variations d’intensité, par un phénomène d’induction électromagnétique (voir L2 -
électromagnétisme). En étudiant l’auto-induction du champ magnétique créé par la bobine sur elle-même, on
peut montrer que la relation entre la tension aux bornes d’une bobine idéale et le courant qui la traverse s’écrit :
𝑑𝑖(𝑡)
𝑢( (𝑡) = 𝐿 ∙
𝑑𝑡
L est l’inductance de la bobine, qui s’exprime en Henry : H.
Le schéma conventionnel est le suivant :

")($)
La relation précédente indique que si le courant est croissant ( "$
≥ 0), la tension aux bornes de la bobine est
positive, et inversement.
L’intensité i(t) varie au cours du temps jusqu’à atteindre l’intensité imposée i = I0.
Cas d’un courant constant : si l’intensité qui traverse la bobine atteint une valeur constante i = I0, alors la tension
")($) ",!
à ses bornes s’annule 𝑢( (𝑡) = 𝐿 ∙ "$
=𝐿∙ "$
= 0 et la bobine se comporte comme un court-circuit (circuit
fermé).

3
1.5.2 Énergie stockée dans la bobine
"ℰ
Par définition de la puissance électrique, 𝑃(𝑡) = 𝑢( (𝑡) ∙ 𝑖(𝑡) et 𝑃(𝑡) = où ℰ(𝑡) est l’énergie
"$
instantanée stockée dans la bobine. En reprenant la relation i(t) en fonction de u(t) aux bornes de la bobine on
obtient :
𝑑𝑖(𝑡) 𝑑 1
𝑃(𝑡) = 𝑢( (𝑡) ∙ 𝑖(𝑡) = 𝐿 ∙ 𝑖(𝑡) = / 𝐿𝑖 ' (𝑡)2
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2
Par identification, on en déduit l’énergie instantanée emmagasinée par la bobine :
1
ℰ(𝑡) = 𝐿𝑖 ' (𝑡)
2
Ainsi, la bobine permet de stocker de l’énergie sous forme magnétique. Comme l’énergie est une
grandeur continue, on en déduit que l’intensité est une grandeur continue dans la bobine.

1.6 Mise en équation d’un circuit à une seule maille


1.6.1 Méthode
On obtient l’équation différentielle linéaire du circuit en appliquant la loi des mailles et les relations
caractéristiques des dipôles (bobines, condensateurs, résistances). L’équation différentielle finale, ne doit porter
que sur une seule variable, par exemple l’intensité i(t) ou la tension aux bornes d’un dipôle u(t). Ensuite :
1. On cherchera toujours à écrire l’équation différentielle sous forme canonique, c’est-à-dire avec un
coefficient 1 devant la plus grande dérivée.
2. L’équation différentielle obtenue reste valable quel que soit la tension E du générateur :
nulle/constante (DC) ou sinusoïdale (AC).
L’ordre du circuit est défini par l’ordre de l’équation différentielle qui le décrit. Ainsi :
— si le circuit comprend des bobines ou des condensateurs, on obtient une équation différentielle du
premier ordre : circuit du premier ordre.
— s’il comprend des bobines et des condensateurs, on obtient une équation différentielle du deuxième
ordre : circuit du deuxième ordre.

1.6.2 Application : circuit RL


On considère le circuit suivant, où le générateur est de tension e(t) quelconque. On définit les tensions
sur le schéma en respectant les conventions récepteur et générateur.

")($)
En appliquant la loi des mailles et avec les relations caractéristiques : 𝑢( (𝑡) = 𝐿 ∙ "$
et 𝑢! (𝑡) = 𝑅 ∙
𝑖(𝑡) on obtient l’équation différentielle sur l’intensité i(t) :
𝑢( (𝑡) + 𝑢! (𝑡) = 𝑒(𝑡)
𝑑𝑖(𝑡)
𝐿∙ + 𝑅 ∙ 𝑖(𝑡) = 𝑒(𝑡)
𝑑𝑡

4
𝑑𝑖(𝑡) 𝑅 𝑒(𝑡)
+ ∙ 𝑖(𝑡) =
𝑑𝑡 𝐿 𝐿
")($) - ($)
En dérivant la loi des mailles et en remplaçant = " on peut aussi obtenir l’équation différentielle
"$ (
sur la tension uL(t) aux bornes de la bobine :
𝑑𝑢( (𝑡) 𝑑𝑢! (𝑡) 𝑑𝑒(𝑡)
+ =
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑢( (𝑡) 𝑅 𝑑𝑒(𝑡)
+ 𝑢( (𝑡) =
𝑑𝑡 𝐿 𝑑𝑡
Remarques :
1. si la tension e(t) du générateur est constante, alors sa dérivée est nulle (second membre nul).
!
2. par analyse dimensionnelle est homogène à l’inverse d’un temps. On définit le temps
(
(
caractéristique τ = !.
On obtient donc une équation différentielle du premier ordre sous la forme canonique :
1
𝑥̇ + 𝑥 = 𝐵
𝜏
(
où x peut être la tension de la bobine ou l’intensité́ dans le circuit et où on a défini τ = ..
!

1.6.3 Application : circuit RC


De même, on considère le circuit suivant, où le générateur est de tension e(t) quelconque. On définit
les tensions sur le schéma en respectant les conventions récepteur et générateur.

"# "-# ($)


En appliquant la loi des mailles et les relations caractéristiques : 𝑞(𝑡) = 𝐶 ∙ 𝑢% (𝑡) donc 𝑖(𝑡) = "$ = 𝐶 ∙ "$
et 𝑢! (𝑡) = 𝑅 ∙ 𝑖(𝑡) on obtient l’équation différentielle sur la tension uc(t) aux bornes du condensateur :
𝑢% (𝑡) + 𝑢! (𝑡) = 𝑒(𝑡)
𝑢% (𝑡) + 𝑅 ∙ 𝑖(𝑡) = 𝑒(𝑡)
𝑑𝑢% (𝑡)
𝑢% (𝑡) + 𝑅𝐶 ∙ = 𝑒(𝑡)
𝑑𝑡
ou sous forme canonique :
𝑑𝑢% (𝑡) 1 𝑒(𝑡)
+ 𝑢% (𝑡) =
𝑑𝑡 𝑅𝐶 𝑅𝐶
En dérivant la loi des mailles on peut aussi obtenir l’équation différentielle sur l’intensité i(t) :
𝑑𝑢% (𝑡) 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑒(𝑡)
+𝑅∙ =
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
1 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑒(𝑡)
𝑖(𝑡) + 𝑅 =
𝐶 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖(𝑡) 1 1 𝑑𝑒(𝑡)
+ 𝑖(𝑡) =
𝑑𝑡 𝑅𝐶 𝑅 𝑑𝑡

5
Remarques :
1. si la tension e(t) du générateur est constante, alors sa dérivée est nulle (second membre nul).
.
2. par analyse dimensionnelle est homogène à l’inverse d’un temps. On définit le temps
!%
caractéristique τ = RC.
Comme pour la bobine, on obtient donc une équation différentielle du premier ordre sous sa forme canonique
1
𝑥̇ + 𝑥 = 𝐵
𝜏
où x peut être soit la tension de au bornes du condensateur soit l’intensité dans le circuit et où on a défini :
τ = 𝑅𝐶

1.6.4 Application : circuit RLC


De même, on considère le circuit suivant, où le générateur est de tension e(t) quelconque. On définit
les tensions sur le schéma en respectant les conventions récepteur et générateur.
En appliquant la loi des mailles et avec les relations caractéristiques du condensateur, de la bobine et
de la résistance, on obtient l’équation différentielle sur la tension uc(t) aux bornes du condensateur :

𝑢( (𝑡) + 𝑢% (𝑡) + 𝑢! (𝑡) = 𝑒(𝑡)


𝑑𝑖(𝑡) 𝑞(𝑡)
𝐿 + + 𝑅 ∙ 𝑖(𝑡) = 𝑒(𝑡)
𝑑𝑡 𝐶
"#($)
Si on dérive une fois en tenant compte que 𝑖(𝑡) = "$
on obtient une équation différentielle de second
ordre :
𝑑' 𝑖(𝑡) 𝑖(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑒(𝑡)
𝐿 '
+ +𝑅∙ =
𝑑𝑡 𝐶 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Et sous forme canonique :
𝑑' 𝑖(𝑡) 𝑅 𝑑𝑖(𝑡) 1 1 𝑑𝑒(𝑡)
'
+ ∙ + ∙ 𝑖(𝑡) =
𝑑𝑡 𝐿 𝑑𝑡 𝐿𝐶 𝐿 𝑑𝑡

Remarques :
1. si la tension e(t) du générateur est constante, alors ses dérivées sont nulles (second membre nul).
.
2. par analyse dimensionnelle (% est homogène à l’inverse d’un temps carré. On va voir plus tard dans le cours,
.
que c’est la pulsation propre 𝜔/' = (%

6
0! (
On définit aussi une autre grandeur, le facteur de qualité Q, un nombre sans dimensions : 𝑄 =
!
La forme canonique de cette équation différentielle de second ordre sous sa forme canonique sera :
𝜔!
𝑥̈ + 𝑥̇ + 𝜔!" 𝑥 = 𝐵
𝑄
où x peut être soit la tension de aux bornes de la bobine, soit celle aux bornes du condensateur soit l’intensité
dans le circuit

1.7 Résolution en régime transitoire


1.7.1 Définition et méthode de résolution
Nous avons obtenu des équations différentielles linéaires décrivant le fonctionnement du circuit
indépendamment de la forme de la tension du générateur.
Si le générateur impose une tension constante, alors au moment de la mise en marche ou de l’arrêt du
générateur, le circuit va réagir jusqu’à atteindre un nouvel état d’équilibre. C’est le régime transitoire.

Méthode de résolution

La résolution d’une équation différentielle linéaire se fait en 4 étapes :


1. Écrire la solution générale de l’équation homogène xH(t)
2. Déterminer la solution particulière constante xp (car les coefficients de l’équation sont ici constants)
3. La solution exacte d’écrit x(t) = xH(t) + xP. Il reste une inconnue (2 pour une équation du second ordre)
4. Déterminer l’inconnue avec la condition initiale (2 inconnues et 2 conditions pour une équation du 2e
ordre). Les conditions initiales viennent toujours des propriétés de C et L :
à La tension aux bornes d’un condensateur est toujours continue
à L’intensité dans la bobine est toujours continue.

1.7.2 Exemple de résolution pour le circuit RL


Le circuit est décrit par l’équation :
")($) . 2($)
"$
+ 1 ∙ 𝑖(𝑡) = (
(
où 𝜏 = ! et 𝑒(𝑡3 ) = 𝐸 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
On applique la méthode de résolution décrite précédemment :
1. L’équation homogène s’écrit :
𝑑𝑖(𝑡) 1
+ ∙ 𝑖(𝑡) = 0
𝑑𝑡 𝜏
$
La solution générale de cette équation est 𝑖4 (𝑡) = 𝜆 exp(− ) 1
")($)
2. On cherche une solution particulière constante, d’où i (t)= ip et = 0 et l’équation devient :
"$
𝐸
𝑖5 (𝑡) =
𝑅
3. La solution complète s’écrit donc :
𝐸 𝑡
𝑖(𝑡) = 𝑖5 (𝑡) + 𝑖4 (𝑡) = + 𝜆 exp /− 2
𝑅 𝜏
où seule λ est une inconnue.
4. On détermine λ en prenant la condition initiale qui dépend des conditions d’utilisation du circuit.
Par exemple, si le circuit est initialement ouvert, alors l’intensité dans le circuit est nulle. Si on ferme le
circuit à t = 0, alors par continuité de l’intensité dans la bobine, on a i(t = 0) = 0. Finalement :

7
𝐸
𝑖(𝑡 = 0) = + 𝜆 = 0
𝑅
𝐸
𝜆=−
𝑅
Et en remplaçant 𝜆 dans la solution complète on obtient :
𝐸 𝑡
𝑖(𝑡) = /1 − exp /− 22
𝑅 𝜏

Si on souhaite retrouver la tension aux bornes de la bobine, on reprend la relation caractéristique, d’où
par dérivation de l’expression :
𝑑𝑖(𝑡) 𝐸1 𝑡 𝑡
𝑢( (𝑡) = 𝐿 =𝐿 exp /− 2 = 𝐸 exp /− 2
𝑑𝑡 𝑅𝜏 𝜏 𝜏
Par simulation, on obtient l’évolution suivante pour uL(t) (gauche, bleue) et i(t)(droite, rouge). On
observe bien un retard à l’établissement de l’intensité. De plus, l’intensité dans la bobine est une grandeur
continue (la tension est discontinue).

1.7.3 Durée du régime transitoire


$
Pour le circuit RL, on a montré que 𝑢( (𝑡) = 𝐸 exp G− 1H
. Ainsi :
— au bout d’un temps t = τ, on a uL(t = τ) = Ee−1 = 0.37E, soit 37% de la tension initiale
— au bout d’un temps t = 3τ, on a uL(t = 3τ) = Ee−3 = 0.05E, soit 5% de la tension initiale
— au bout d’un temps t = 5τ, on a uL(t = 5τ) = Ee−5 = 0.007E, soit < 1% de la tension initiale
On considère qu’au bout de 3τ, le régime transitoire est terminé et le régime permanent est atteint
(avec une précision de 5%).

1.7.4 Allures des courbes pour le circuit RC


De même on obtient l’évolution suivante pour uC (gauche, noire) et i (droite, rouge). On observe bien un
retard à l’établissement de la tension. De plus, la tension aux bornes du condensateur est une grandeur continue
(l’intensité est discontinue).

8
A retenir :
Pour tous les circuits du premier ordre, les grandeurs physiques (u et i) sont solutions d’une équation
différentielle linéaire du 1er ordre. Les solutions sont des courbes exponentielles de temps caractéristique τ,
avec pour un circuit RL et τ = RC pour un circuit RC.

1.7.5 Allures des courbes pour le circuit RLC


Ici l’équation différentielle est du 2e ordre. La forme exacte de la solution dépendra des paramètres du
circuit, en particulier la valeur du facteur de qualité Q. Par exemple on obtient les courbes suivantes de la tension
aux bornes du condensateur pour une résistance faible (gauche en bleu, régime dit pseudo-périodique) ou
élevée (droite en bleu, régime dit apériodique), pour les mêmes valeurs de C et L.

La résolution mathématique sera faite en cours de mécanique (MEC204).


Dans la suite, le générateur fournit des tensions sinusoïdales. Les équations obtenues ici restent
valables, mais leurs solutions changent.

9
2 Vers le régime AC : Introduction
2.1 Pourquoi étudier le courant alternatif ?
A l’exception des centrales photovoltaïques, l’électricité produite dans le monde est fournie par des
générateurs rotatifs.
Le principe de fonctionnement d’un générateur rotatif consiste à faire tourner (varier) un champ
magnétique devant une bobine (ou l’inverse), ce qui induit une tension alternative aux bornes de la bobine :
uL(t) = UL cos (wt)

Moteur à explosion Turbine à vapeur Générateur Diesel Turbines à eau


L’objet de ce cours consiste à étudier l’électricité en Courant Alternatif (AC en anglais : Alternative
Current), par opposition au Courant Continu (DC en anglais : Direct Current) étudié précédemment.

2.2 Approximation du régime quasi-stationnaire


Dans les circuits que nous allons étudier, le courant et la tension varient lentement par rapport au temps
d’établissement du courant d’un bout à l’autre du circuit. C’est l’Approximation du Régime Quasi-Stationnaire
(ARQS).
Si l’ARQS est vérifiée, le courant i(t) est le même en tout point d’une branche d’un circuit. Les Lois de
Kirchhoff et la Loi d’Ohm restent valides en AC :
• ∑ u(t) = 0 autour d’une maille.
• ∑ i(t) = 0 en un nœud.
• u(t) = R i(t) pour une résistance.
• u(t) = E(t) – rg i(t) pour un générateur.
Remarquons que l’ARQS reste valable pour des signaux jusqu’à des fréquence assez élevées : en effet,
l’onde de tension (et de courant) s’établit dans un circuit à la vitesse c ≈ 3.108 m/s (vitesse de propagation de
l’information). Pour un circuit de taille  ≈ 1 m, le courant s’établit dans tout le circuit en un temps : t = /c =
3,3.10-9 s.
En comparant ce temps caractéristique t d’établissement du courant, à la période T d’un signal de
fréquence ƒ, on voit que l’ARQS est valide pour des fréquences ƒ telles que :
1 1
= 𝑓 ≪ = 3 106 𝐻𝑧 = 300 𝑀𝐻𝑧
𝑇 𝜏
On voit que l’ARQS sera vérifiée dans la plupart des situations courantes, notamment en situation de TP

10
où les générateurs dépassent rarement 10 MHz.

2.3 Grandeurs sinusoïdales


En électricité, la plupart des signaux sont sinusoïdaux, ou peuvent être décomposés en signaux élémen-
taires sinusoïdaux (cf. TP n°4 : Décomposition de Fourier). Par exemple, une tension sinusoïdale s'écrit :
u(t) = U cos (wt + j)
On définit plusieurs grandeurs sinusoïdales qu’on utilisera en ce qui suit
• U (en Volt) est l’amplitude du signal (U ≥ 0),
• ƒ est la fréquence du signal (qui s’exprime en Hz = s-1),
• T est la période du signal (en s),
• 𝜔 est la pulsation (en rad.s-1) , c’est-à-dire la vitesse de changement de la phase instantanée : si
"7
𝜙(𝑡) = 𝜔𝑡 + 𝜑, alors = 𝜔
"$
• Au bout d’une période la phase a avancé de 2𝜋, donc 𝜔𝑡 + 2𝜋 = 𝜔(𝑡 + 𝑇) d’où 𝜔𝑇 = 2𝜋
'9
et 𝜔 = = 2𝜋 ∙ ƒ
:
• j est la phase du signal par rapport à l'origine du temps : à l'instant t = 0, on a u(t=0) = U cos j.

On utilise aussi deux valeurs mesurées à l’oscilloscope (ou multimètre pour la deuxième):
• La valeur crête à crête de la tension : UCC=2*Amplitude=2 U
=>5?)$-"2 A
• La valeur efficace : 𝑈eff = =
√' √'

2.4 Déphasages
• Lorsque deux signaux atteignent leurs extrema en même temps et passent par zéro en même temps,
on dit qu’ils sont en phase.
• Lorsqu’un signal atteint son maximum au moment où l’autre atteint son minimum, on dit que ces
signaux sont en opposition de phase.

11
• Lorsque deux signaux sont décalés d’un quart de période, on dit qu’ils sont en quadrature de phase.
Cette quadrature peut être « avance » ou « retard ».

3 Composants élémentaires en régime sinusoïdal


L'impédance électrique d’un dipôle, généralement notée Z, représente l'aptitude d'un composant à freiner le
passage du courant lorsqu'on lui impose une certaine différence de potentiel.
Pour un élément d'impédance Z, la relation entre la tension et le courant s'écrit :
u=Zi

3.1 Résistance
Une résistance n'introduit pas de déphasage entre le courant et la tension (tous deux passent en même
temps par leurs extrema, et passent en même temps par zéro).

Si la tension est sinusoïdale : u(t) = U cos (wt) alors i(t) = I cos (wt) avec U = RI . Les amplitudes U
et I sont proportionnelles. Et on voit qu’il n’y a pas de déphasage entre u(t) et i(t) :

12
Déphasage nul entre le courant et la tension dans une résistance.

3.2 Bobine
")($)
La relation caractéristique qui relie le courant et la tension au bornes d’une bobine est : uL(t) = L "$
. Si le
courant est sinusoïdal : i(t) = I cos (wt)
")($)
alors en dérivant, on a : uL(t) = L "$
= -Lw I sin (wt)
que l’on peut écrire : uL(t) = U cos (wt + π/2) avec : UL= LwI.
On voit que la dérivée fait apparaître un déphasage de π/2 entre la tension aux bornes de l’inductance et le
courant la traversant. La tension est en avance de π/2 par rapport au courant (autrement dit, le courant est en
quadrature retard par rapport à la tension). Lorsque i(t) atteint son maximum, la tension u(t) passe par zéro en
décroissant.

La tension aux bornes d’une bobine est en avance par rapport au courant qui la traverse.

3.3 Condensateur
En régime alternatif la charge accumulées sur les armatures d’un condensateur va varier en fonction du temps
et la tension aux bornes du condensateur sera proportionnelle à cette charge :
q(t) = C × uC(t) et
"-# ($)
i(t) = C "$

En particulier, si on a une tension sinusoïdale : 𝑢% (𝑡) = 𝑈% 𝑐𝑜𝑠(w𝑡)


alors i(t) = -CwUC sin(wt)
que l’on peut écrire : i(t) = I cos ( wt + π/2)

13
avec : I = CwUC ou UC= I/Cw.

La tension dans un condensateur est en retard par rapport au courant.

On voit que la dérivée fait apparaître un déphasage de π/2 entre le courant ‘traversant’ le condensateur et la
tension à ses bornes. Le courant est en avance de π/2 par rapport à la tension (autrement dit, le courant est en
quadrature avance par rapport à la tension). Lorsque i(t) atteint son maximum, la tension uC(t) passe par zéro
en croissant.

3.3.1 Application : circuit RLC


Revenons maintenant au circuit RLC et réécrivons la loi de mailles, en tenant compte le générateur est
de tension 𝑒(𝑡) = 𝐸 cos (𝜔𝑡 + 𝜑) ayant une amplitude 𝐸 et pulsation 𝜔 connues. On considérera la référence
de temps le courant traversant le circuit 𝑖(𝑡) = 𝐼 cos (𝜔𝑡). Il est d’’amplitude inconnue ainsi que le déphasage
de la tension du générateur/ rapport au courant 𝜑.

En appliquant la loi des mailles et avec les relations caractéristiques du condensateur, de la bobine et
de la résistance en régime sinusoïdal, on obtient :
𝑒(𝑡) = 𝑢( (𝑡) + 𝑢% (𝑡) + 𝑢! (𝑡)
𝐼
𝐸 cos (𝜔𝑡 + 𝜑) = −𝐿w 𝐼 sin(w 𝑡) + sin(w 𝑡) + 𝑅𝐼 cos (w 𝑡)
𝐶w
Pour résoudre ce type d’équation, nous allons utiliser le formalisme complexe.

4 Formalisme complexe
4.1 Rappel sur les complexes : conventions de notation
Dans ce cours, les nombres complexes seront représentés par une lettre soulignée : z (cette convention
est assez courante, mais elle n’est pas universelle). Considérons le nombre complexe de partie réelle x et de
partie imaginaire y :
z = x + jy, où x et y sont des réels : x = Re(z) et y = Im(z).

14
Le complexe conjugué de z est noté z* et il s’écrit : z* = x - jy.

A NOTER : « j » est le nombre imaginaire pur : j2 = -1 (on n’utilise pas la notation « i » pour éviter la confusion
avec l’intensité d’un courant).

Si rrrrrr⃑
𝑶𝑨 = 𝒙 u⃑ + 𝒚 w⃑ on définit l’affixe du vecteur rrrrrr⃑ DDDDDD⃗ = x + jy
𝑶𝑨 par 𝒛𝑶𝑨 (définition vue en MAT101) .

La longueur du vecteur rrrrr⃑


𝑂𝐴, sera le module du nombre complexe
rrrrr⃑{ = |𝑧| = }x ' + y ' .
{𝑂𝐴
L' angle que ce vecteur fait avec l’axe réel est l’argument du nombre complexe :
𝑦
𝐴𝑟𝑔.𝑧0 = 𝜃 = tan#$
𝑥
Et le nombre complexe peut s’écrire en coordonnées polaires comme
𝑧 = #𝑧# ∙ e!"
Le complexe conjugué de z s’écrit alors en cordonnées polaires : 𝑧 ∗ = |𝑧| ∙ eGHI = 𝑥 − 𝑗𝑦.

Rappel : la notation exponentielle permet de simplifier de nombreux calculs. Elle permet notamment d’exprimer
les fonctions trigonométriques :
.
e JK = cosθ + j sinθ cosθ = ' (e JK + e GJK )
• GJK d’où : ƒ .
e = cosθ − j sinθ sinθ = (e JK − e GJK )
'J

'
𝑒 %∙"' = 𝑒 %∙! = 1 𝑒 %∙ " = 𝑗

' 1
𝑒 %∙' = −1 𝑒 #%∙ " = −𝑗 =
𝑗

4.2 Somme de nombres complexes : Représentation graphique, conventions


Nous allons souvent avoir besoin de faire la somme de plusieurs nombres complexes (par exemple
tensions, impédances, courants). Chacune de ces grandeurs, comme on le verra par la suite, sera représentée
pas un nombre complexe 𝑧 caractérisée intégralement pas son module |𝑧| et argument 𝜃 : 𝑧 = |𝑧| ∙ eHI .

15
Soit 3 nombres complexes, caractérisés par leurs modules respectifs |𝑧|) et argument 𝜃) , 𝑖 = 1 … 3.
Dans le plan complexe, on peut représenter la somme de nombres complexes ztotal= z1+z2+z3 comme la somme
des vecteurs associés à z1 , z2 et z3 . Elle peut ainsi être retrouvée de manière graphique, chacun des vecteurs
ayant une longueur donnée par leur module et un angle avec l’abscisse donnée par leur argument. Bien que
ce sont des vecteurs, par souci de
simplification nous allons garder
seulement la notation soulignée, de
nombres complexes.
Pour la résultante on lira
directement le module et son argument sur
le graphique. A noter que dans l’exemple,
plus bas 𝜃$L$M? < 0 car la flèche est dans le
sens opposé au sens trigonométrique (le
vecteur est en dessous de l’abscisse)

4.3 Quotients et produits


Le rapport des nombres complexes :
𝑧. |𝑧. | ∙ 𝑒 HI$ |𝑧. |
𝑧= = = ∙ 𝑒 H(I$ GI% )
𝑧' |𝑧' | ∙ 𝑒 HI% |𝑧' |
NO$ N
On voit donc que le module du rapport est le rapport des modules |𝑧| =
NO% N

et l’argument du rapport est la différence des arguments : 𝐴𝑟𝑔™𝑧š = 𝜃 = 𝜃. − 𝜃' = 𝐴𝑟𝑔™𝑧. š − 𝐴𝑟𝑔™𝑧' š
De la même manière pour le produit de deux nombres complexes :
𝑧 = 𝑧. ∙ 𝑧' = |𝑧. | ∙ 𝑒 HI$ ∙ |𝑧' | ∙ 𝑒 HI% = |𝑧. | ∙ |𝑧' | ∙ 𝑒 H(I$ 3I% )
On voit donc que le module du produit est le produit des modules |𝑧| = |𝑧. | ∙ |𝑧' |
et l’argument du produit est la somme des arguments : 𝐴𝑟𝑔™𝑧š = 𝜃 = 𝜃. + 𝜃' = 𝐴𝑟𝑔™𝑧. š + 𝐴𝑟𝑔™𝑧' š
' '
Exemple : 𝑧. ∙ 𝑧. ∗ = |𝑧. | ∙ 𝑒 HI$ ∙ |𝑧. | ∙ 𝑒 GHI$ = |𝑧. | 𝑒 H(I$GI$) = |𝑧. | , on retrouve que le produit d’un
nombre complexe et son conjugué est égale au module au carré.

4.4 Fonctions sinusoïdales


L'utilisation de grandeurs sinusoïdales permet l'emploi du formalisme complexe, ce qui simplifie les
expressions. En effet, par exemple, la tension sinusoïdale u(t) :
𝑢(𝑡) = 𝑈𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡 + 𝜑)
est égale à la partie réelle de la grandeur 𝑈 exp(𝑗𝜔𝑡):
𝑢(𝑡) = 𝑅𝑒[𝑈𝑒𝑥𝑝[𝑗(𝜔𝑡 + 𝜑)]]
Par convention, on écrira simplement (sans noter Re[...]) la tension complexe :
𝑢(𝑡) = 𝑈 exp[𝑗(𝜔𝑡 + 𝜑)]
en se souvenant que la grandeur physique à laquelle on s'intéresse est la partie réelle du nombre complexe

16
considéré. Les valeurs qu’on retrouvera par mesure en TP seront justement l’amplitude de cette tension, donc
son module 𝑈 = |𝑢(𝑡)| et sa phase, donnée par l’argument de 𝜑 = 𝐴𝑟𝑔(𝑢(𝑡))

4.5 Impédance complexe


On a vu que sous l'effet d'une tension u(t), un composant “résiste” au passage du courant par
l’intermédiaire son impédance. Et bien, les impédances peuvent également être représentées par des nombres
complexes : ainsi la grandeur Z comporte 2 caractéristiques :
• Le module de Z, que l’on notera Z, qui conditionne l'amplitude I du courant pour une tension d'amplitude
U donnée.
• L'argument de Z, qui conditionne le déphasage de i(t) par rapport à u(t). En effet, on verra plus loin que
certains composants introduisent un déphasage entre le courant et la tension.
Ainsi
𝑍 = |𝑍| ∙ exp(𝑗𝜃) = 𝑥 + 𝑗𝑦
où le module de Z est :
|𝑍| = }x ' + y ' = 𝑍 (mesurée en Ohm)
et l’argument :
(
𝐴𝑟𝑔.𝑍0 = 𝜃 = tan#$ ) (dégrées ou radians)

5 Impédances complexes des composants usuels


5.1 Impédance d’une résistance
Une résistance possède une impédance ZR = R qui est purement réelle : une résistance n'introduit pas de
déphasage entre le courant qui la traverse et la tension à ses bornes (tous deux passent en même temps par
leurs extrema, et passent en même temps par zéro).
La Loi d’Ohm est valable en alternatif, et on peut écrire :
uR(t) = R i(t)
Soit : 𝑈! exp(𝑗𝜔𝑡) = 𝑅𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡)
et pour les amplitudes: UR=RI

En représentation sur le plan complexe UR et I sont alignés à l’abscisse. De même l’impédance R est aussi réelle
donc alignée sur l’abscisse.

17
5.2 Impédance d’une bobine d’induction
On a vu que la relation entre la tension aux bornes d’une bobine idéale et le courant qui la traverse
PQ(R)
s’écrit : 𝑢( (𝑡) = 𝐿 PR

Si le courant s’écrit : 𝑖(𝑡) = 𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡)


PQ(R)
alors en dérivant : 𝑢( (𝑡) = 𝐿 = 𝑗𝜔𝐿 ∙ 𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡) = 𝑗𝜔𝐿 ∙ 𝑖(𝑡)
PR
On identifie alors l’impédance complexe d’une bobine :
𝑢( (𝑡)
𝑍( = = 𝑗𝜔𝐿
𝑖(𝑡)
Le module de l’impédance complexe (qui régit le rapport des amplitudes tension/courant) est 𝑍 = 𝜔𝐿 .
A noter que sa valeur est proportionnelle à la fréquence f !
Cette dépendance du module de l’impédance avec la fréquence est une caractéristique nouvelle : une
telle dépendance n’existait pas pour une résistance.
L’argument (qui détermine le déphasage entre la tension et le courant aux bornes de la bobines) est de
-
9 %∙
'
(car j=𝑒 . ) indépendant de la fréquence. Donc la tension aux bornes d’une bobine sera toujours en avance
par rapport au courant.
9
En représentation sur le plan complexe UL a une avance de ' sur I .
L’impédance 𝑍( = 𝑗 ∙ 𝜔𝐿 est purement imaginaire, orientée dans le sens positif sur l’axe imaginaire.

18
Remarque : Une bobine réelle comporte toujours une petite composante résistive r (parfois négligeable)
modélisée en série avec l’inductance L. L’impédance complète s’écrit : 𝑍( = 𝑟 + 𝑗𝜔𝐿

En général, pour écrire l’impédance d’un circuit constitué de plusieurs composants, on essayera de
« regrouper » la partie résistive r de la bobine réelle avec les autres résistances présentes dans le circuit.

5.3 Impédance d’un condensateur


On a vu que la relation entre la tension aux bornes d’un condensateur et le courant qui le traverse
PS(R) P-# (R)
s’écrit : i(t) = PR = C PR

Si le courant s’écrit : 𝑖(𝑡) = 𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡)


. . .
alors en intégrant : 𝑢% (𝑡) = % ∫ 𝑖(𝑡)𝑑𝑡 = H0% 𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡) = H0% 𝑖(𝑡)
On identifie alors l’impédance complexe d’un condensateur :
𝑢% (𝑡) 1
𝑍% = =
𝑖(𝑡) 𝑗𝜔𝐶
.
Le module de l’impédance complexe (qui régit le rapport des amplitudes tension/courant) est 𝑍% = 0%
et il est inversement proportionnel à la fréquence f ! Cette dépendance de l’amplitude (ou de l’impédance) avec
la fréquence est l’inverse de celle que nous avions mise en évidence dans une bobine
L’argument (qui détermine le déphasage entre la tension et le courant aux bornes de la bobines) est de
-
9 $
− ' (car
%
= −𝑗 = 𝑒 #%∙ . ) indépendant de la fréquence. Donc la tension aux bornes d’un condensateur sera
toujours en retard par rapport au courant.
9
En représentation sur le plan complexe UC a retard de ' par rapport à I .
. .
L’impédance 𝑍% = = −𝑗 ∙ est purement imaginaire, orientée dans le sens négatif sur l’axe
H0% 0%
imaginaire.

Remarque : Un condensateur réel possède toujours une composante résistive R (résistance de fuite) que

19
l’on représente en parallèle sur C. Ceci explique qu’un condensateur réel se décharge tout seul s’il n’est branché
à rien. L’impédance complète ZC s’obtient à partir de : 1/ZC = 1/R + jCw

En général, cette composante résistive R est très grande (MΩ ou GΩ) et le plus souvent on la néglige.

5.4 Modélisations à haute et à basse fréquences


On vient de voir que pour une bobine |ZL| = Lw est proportionnel à la fréquence. Et pour un condensa-
teur |ZC| = 1/Cw est inversement proportionnel à la fréquence.
Autrement dit, une inductance à basse fréquence se comporte comme un court-circuit, alors qu’à haute
fréquence elle se comporte comme un circuit ouvert.
Et inversement : à haute fréquence un condensateur se comporte comme un court-circuit, alors qu’à
basse fréquence il se comporte comme un circuit ouvert.
On peut modéliser une inductance et un condensateur dans les cas limites de la façon suivante :

On utilise parfois le terme de « coupe-circuit » pour parler de circuit ouvert, et celui de « fil continu »
pour parler de court-circuit.
Attention, cette modélisation ne rend compte que des modules des impédances et ne fait pas apparaître
les déphasages (qBobine = π/2 et qCondensateur = -π/2) entre le courant et la tension.

5.5 Expression du courant en fonction de la tension


Si l’on connaît l’impédance 𝑍 = |𝑍| ∙ exp(𝑗𝜃) d’un composant (ou d’un circuit), on peut écrire
directement la relation entre la tension à ses bornes et le courant qui le traverse (on pourrait appeler cette
relation la « Loi d’Ohm généralisée ») :
𝑢(𝑡) = 𝑍 ∙ 𝑖(𝑡)
Choisissons par exemple l’origine du temps telle que : 𝑖(𝑡) = 𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡) et écrivons l’expression
générale de la tension sous la forme : 𝑢(𝑡) = 𝑈 exp(𝑗𝜔𝑡 + 𝜑) .
A partir de l’expression 𝑢(𝑡) = 𝑍 ∙ 𝑖(𝑡), on va exprimer l’amplitude U et le déphasage 𝜑 en fonction de
l’impédance Z :
𝑢(𝑡) = 𝑈𝑒𝑥𝑝[𝑗(𝜔𝑡 + 𝜑)] = [|𝑍| exp(𝑗𝜃)] ∙ 𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡) = |𝑍| ∙ 𝐼 ∙ exp(𝑗(𝜔𝑡 + 𝜃))
En identifiant les modules et les phases, on voit que :

20
U = |Z| I
et 𝜔𝑡 + 𝜑 = 𝜔𝑡 + 𝜃
soit : 𝜑 = 𝜃 (à 2π près)
L’expression globale est donc :
𝑢(𝑡) = |𝑍| ∙ 𝐼 ∙ exp(𝑗(𝜔𝑡 + 𝜃))
En résumé : un composant (ou un circuit) d’impédance : 𝑍 = |𝑍| exp(𝑗𝜃) (où q peut être > 0 ou < 0) :
• impose un rapport |Z| entre l’amplitude de la tension et l’amplitude du courant :
𝑈
= |𝑍|
𝐼
• et impose un déphasage q entre le courant et la tension.
Si : 𝑖(𝑡) = 𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡)
alors : 𝑢(𝑡) = 𝑈 exp(𝑗(𝜔𝑡 + 𝜃))
- Si 0 < q < π alors le courant est en retard sur la tension.
- Si -π < q < 0 alors le courant est en avance sur la tension.

5.6 Représentation Fresnel des tensions sinusoïdales dans le plan complexe


Une variable complexe dépendante du temps comme la tension 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑒𝑥𝑝[𝑗(𝜔𝑡 + 𝜑)]ou le courant 𝑖(𝑡) =
𝐼 exp(𝑗𝜔𝑡) pourront être représenté dans le plan complexe.
Voici un exemple de représentation, de deux tensions : 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑒𝑥𝑝[𝑗(𝜔𝑡 + 𝜑)] et 𝑢! (𝑡) = 𝑈! exp(𝑗𝜔𝑡) à
deux instants t1 et t2.

Leur amplitude (la longueur du vecteur) restera constante, mais leur direction variant en fonction du temps, car
ils tournent autour de l’origine à une vitesse angulaire 𝜔. Cependant l’angle entre les deux vecteurs tournants,
c’est-à-dire le déphasage, restera toujours inchangé.
Pour simplifier, on représentera seulement les déphasages
(c’est-à-dire équivalent à un temps t = 0). Dans ce dernier
schéma de représentation, le vecteur 𝑈! , nombre complexe
de module 𝑈! et d’argument 0 et le vecteur 𝑈 ayant un angle
𝜑. A noter que les vecteurs ne sont plus dépendants du temps
(car ils ne tournent plus)

On appelle ceci une représentation Fresnel.

21
5.7 Loi des mailles et Loi des noeuds
Pour un circuit comportant plusieurs éléments, la loi des mailles (somme des tensions = 0 le long d'un
circuit fermé) se traduit dans un diagramme de Fresnel des tensions, par la nullité de la somme vectorielle des
tensions.
Sur cet exemple (4 dipôles quelconques), la loi des mailles : 𝑢1 + 𝑢2 + 𝑢3 + 𝑢4 = 0 se traduit par la
nullité (à tout instant) de la somme des vecteurs de Fresnel (complexes) :
u
rrrr⃗. + u
rrrr⃗' + u rrrr⃗U = r0⃗
rrrr⃗T + u
équivalent dans le plan complexe à : 𝑢. + 𝑢' + 𝑢T + 𝑢U = 0

Cette dernière représentation contient l'information sur les amplitudes des tensions (modules des
vecteurs), ainsi que sur les déphasages respectifs entre elles (orientation des vecteurs).
De la même façon, la loi des noeuds (somme des courants = 0 en un noeud) se traduit dans un
diagramme de Fresnel des courants, par la nullité (à tout instant) de la somme vectorielle des courants :

Sur cet exemple, la loi des nœuds : i1 + i2 + i3 + i4 = 0 se traduit par la nullité de la somme des vecteurs
de Fresnel :
i1 + i2 + i3 + i4 = 0

On peut donc utiliser la représentation de Fresnel pour les tensions et/ou pour les courants (et on
représente souvent ces grandeurs sur un même graphe), mais on n’oubliera pas qu’il s’agit de vecteurs de nature
différente (il n’aurait par exemple aucun sens de construire un vecteur somme : u + i !).

22


6 Application à un circuit RLC série
6.1 Impédance complexe du circuit RLC
On considère un circuit constitué en série, d’une résistance, d’une bobine idéale et d’un condensateur
parfait. L’ensemble est alimenté par un générateur fournissant une tension sinusoïdale e(t) d’amplitude E et de
pulsation w. Les tensions aux bornes des différents dipôles du circuit seront sinusoïdales, à la pulsation w, et
avec des déphasages divers par rapport à e(t).

On écrit la Loi des mailles : e(t) = uR(t) + uL(t) + uC(t)


L’impédance globale Z des 3 composants en série est la somme des 3 impédances :
e(t) = ZCircuit total i(t)
= (ZR + ZL + ZC) i(t)
= (R + jwL + 1/jwC) i(t)
On écrit l’impédance totale sous forme Z = x + jy :
.
Z = R + j GωL − H
VW

On peut écrire cette impédance sous la forme : Z = |Z| ejq


- Le module |Z| permet alors de déterminer le courant : I = E/|Z|.
. '
Il s’écrit : |Z| = ¦R' + GωL − VWH

- L’argument q permet de déterminer la phase de i(t) par rapport à e(t).


$
VXG
L’argument q est défini par : tan q = Y
&'

6.2 Pulsation propre du circuit RLC


. '
On voit que |Z| = ¦R' + GωL − VWH passe par un minimum pour w L= 1/wC c’est à dire pour :
#
w = w0 =
√%&
Si l’on se souvient que l'impédance représente l'aptitude d’un composant ou d’un circuit à freiner le passage du
courant, alors on voit sans calcul que le courant sera maximal pour w = w0.
La pulsation w0 est la pulsation propre du circuit RLC. Si w = w0 alors |Z| = R et Im = Em/R (le courant est maximal).
Toujours pour la pulsation propre : w = w0, déterminons la phase de i(t) par rapport à e(t) : on voit directement
.
que si w = w0 = alors tan q = 0 et donc q = 0.
√XW

23
Si l’origine du temps est telle que : i(t) = Im exp j(wt), alors : e(t) = Em exp j(wt + 0).
Conclusion : lorsque la pulsation du générateur est égale à la pulsation propre du circuit : w = w0, alors :
• le courant i(t) présente une amplitude maximale,
• le courant i(t) est en phase avec la tension du générateur e(t).

6.3 Limites basse et haute fréquences


Si le circuit est alimenté à basse fréquence : w << w0 on a alors :

. ' 1
|Z| = ¦R' + GωL − VWH ≈ ωC

A basse fréquence, l’impédance qui domine dans le circuit RLC est celle du condensateur (si w ® 0, la résistance
et la bobine ont une impédance négligeable devant 1/wC).
$
VXG 1
Et de même, tan q = Y
&'
≈ − ωRC qui tend vers -¥ lorsque w tend vers 0. Soit q ® -π/2.
A basse fréquence, le circuit RLC série a un comportement capacitif (condensateur).
Si maintenant le circuit est alimenté à haute fréquence : w >> w0 on a alors :
. '
|Z| = ¦R' + GωL − H ≈wL
VW

A haute fréquence, l’impédance qui domine dans le circuit est celle de la bobine (si w ® ¥ alors w L® ¥ : la
résistance et le condensateur ont une impédance négligeable devant Lw).
$
VXG ωL
De même, tan q = &'
≈ qui tend vers +¥ lorsque w tend vers l’infini. Soit q ® +π/2.
Y R
A haute fréquence, le circuit RLC série a un comportement inductif (bobine).

6.4 Représentations de Fresnel


Supposons que l’on choisisse une origine du temps telle que : i(t) = I exp j(wt). On peut alors représenter i(t) par
un vecteur horizontal (en vert ci-dessous, à t = 0).
On représente ensuite les 3 tensions (vecteurs) ru⃗Y , ru⃗X et ru⃗W en respectant les déphasages respectifs des tensions
aux bornes de R, L et C par rapport à i(t) (le courant est identique dans les 3 composants, puisqu’ils sont en
série).
On sait que uR est en phase avec i, uC est en quadrature retard sur i, et uL est en quadrature avance sur i.
En mettant bout à bout ces 3 vecteurs, on construit la somme des tensions : re⃗ = ru⃗Y + u r⃗W .
r⃗X + u
Si l’on représente trois diagrammes de Fresnel correspondant à trois fréquences différentes, avec une amplitude
de la tension e(t) constante (c’est à dire |er⃗| constante), on voit que l’amplitude du courant i(t) est maximale
pour w = w0.

24
On peut alors dire qu’à tension fixée, le courant i(t) (ou son amplitude : | i |) est maximal lorsque |u
r⃗Y |
#
est maximal, c’est à dire : |u r⃗W |, ce qui entraine : LwIm = Im/Cw. Soit : w = w0 =
r⃗X | = |u .
√%&
Sur les trois diagrammes, l’amplitude du courant i(t) est représenté proportionnelle à |uR| puisque l’on
a |i(t)| = |uR| / R. €
On voit également les limites basse et haute fréquences du circuit :
• Si w ® 0 on a un comportement capacitif.
• Si w ® ¥ on a un comportement inductif.

6.5 Résonance : facteur de qualité


La résonance en courant correspond à l’excitation du circuit à sa fréquence propre (ƒ0 = w0/2π). Cette
résonance est caractérisée par un facteur de qualité Q que l’on peut définir de plusieurs façons :
,Z ƒZ
Première définition : Q=
∆,
= /0
où BP = ƒ2 - ƒ1 est la largeur de la résonance, définie par :
1[\]
I(ƒ1) = I(ƒ2) = I1,2 =
√2
où Imax est l’amplitude du courant lorsque w = w0 (courant max).
Le facteur de qualité Q est donc une mesure de « l’étroitesse » de la courbe de résonance. Il dépend
notamment de la résistance R du circuit, ce qui est illustré sur le schéma suivant par les segments de couleur,
1[\]
de largeur BP = ƒ2 - ƒ1 pour I1,2 = .
√2

0.1

R = 100 Ω

0.08

0.06
Intensité

R = 200 Ω
0.04

0.02

R = 500 Ω

R = 1000 Ω

0
4 5
10 100 1000 10 10
Fréquence

Courbes de l’intensité dans un circuit RLC série, avec : L = 0,05 H ; C = 0,5 µF et R variable (cf. figure). La fréquence est en
échelle Log.

On peut relier entre-elles les expressions de ƒ1 ,ƒ2 et les caractéristiques du circuit. Pour cela, on écrit :
I1 = I2 = Imax/ 2 = E/(R 2 ) d’où l’on déduit que |Z1| = |Z2| = 2 R. Soit : |Z1 ou 2|2 = 2R2
. '
On cherche alors les solutions 𝜔. et 𝜔' de l’équation en 𝜔 : |Z|2= R' + GωL − VWH = 2𝑅'
. ' .
d’où GLω − WVH = 𝑅' , c’est à dire : GωL − VWH = ±𝑅 .

€ € € 25
En multipliant par ωC on obtient : ω' LC ∓ 𝜔𝑅𝐶 − 1 = 0 qui sont en fait 2 équations de second degré (en
fonction selon le ∓ ). Le déterminant est positif et identique pour les deux équations, ∆= (𝑅𝐶)' + 4𝐿𝐶 >
(𝑅𝐶)' c’est-à-dire : √∆> 𝑅𝐶
Les solutions seront :
!%±√∆
• pour l’équation ω' LC − 𝜔𝑅𝐶 − 1 = 0 : 𝜔M,_ = '(%
' G!%±√∆
• pour l’équation ω LC + 𝜔𝑅𝐶 − 1 = 0 : 𝜔b," = '(%
Si on garde seulement les solutions positives on trouve :
G!%3√∆ !%3√∆
𝜔. = '(%
= 𝜔b et 𝜔' = '(%
= 𝜔M
. G!%3√∆ . !%3√∆
𝑓. = '9 et 𝑓' = '9
'(% '(%
Avec cela on peut alors exprimer :
! !
𝜔' − 𝜔. = (
et 𝐵𝑃 = 𝑓' − 𝑓. = '9(
Et finalement :
1 ∆ − (𝑅𝐶)' 1 1
𝑓. 𝑓' = = ' = 𝑓/'
4𝜋 4(𝐿𝐶 )
' ' 4𝜋 𝐿𝐶
Les pulsations w1 et w2 (ou les fréquences ƒ1 et ƒ2) sont inversement proportionnelles l’une à l’autre.
Finalement, le facteur de qualité Q peut donc s’écrire de différentes façons :
0! c! 0! ( . . (
Q=0 = = = = ¦
% G0$ c% Gc$ ! 0! !% ! %

0.1
R = 100 Ω

0.08

0.06
Intensité (A)

R = 200 Ω

0.04

R = 500 Ω
0.02

R = 1000 Ω

0
0 1000 2000 3000 4000 5000
Fréquence (Hz)

Les mêmes courbes que les précédentes, mais en échelle Linéaire.

On retiendra que le facteur de qualité Q est d’autant plus grand que l’amortissement (c’est à dire la résistance
R) est faible.

26
6.6 Facteur de surtension aux bornes du condensateur
On exprime la tension UC0 aux bornes du condensateur lorsque l’on est à la résonance ƒ0 :
d e .
UC0 = V()* =!∙V
% ! !%

3fZ #
On remarque que : = 5&6 est égal à Q.
4 Z
Le rapport S = UC/UGéné est appelé facteur de surtension aux
bornes du Condensateur. A la résonance, S = UC0/E est égal au facteur
de qualité du circuit Q.
(NB : le facteur de surtension S = UC/UGénérateur passe par un
maximum plus grand que Q pour une pulsation qui n’est pas exactement
égale à w0. Voir exercice de T.D.)
Exemple : Pour la courbe de résonance rouge du paragraphe
7.7, on a : L = 0,05 H ; C = 0,5 µF et R = 100 Ω, d’où :
. X . /,/h i
Q= ¦ = ¦/,h../+, k = 3,16
Y W .// g

Si la tension appliquée par le générateur est de 10 V et que la


#
fréquence est ƒ0 = ≈ 1006 Hz, alors la tension aux bornes du
27√%&
Condensateur sera de 31,6 V. Le diagramme de Fresnel correspondant
est représenté sur le dessin ci-dessus. Bien entendu, on a le même
facteur de surtension aux bornes de la bobine, puisqu’à la résonance on
a |uL| = |uC|.

6.7 Evolution des diverses grandeurs


On pourra étudier l’évolution des diverses grandeurs du circuit à partir des simulations suivantes :
http://www.sciences.univ-nantes.fr/sites/genevieve_tulloue/Elec/Alternatif/transfert2RLC.html (Animation
extrêmement bien faite)
On retrouve certaines observations :
#
• A la pulsation propre du circuit : w = w0 = on voit que :
√%&
° L’impédance globale Z passe par un minimum
° L’amplitude I du courant passe par un maximum
° et le déphasage q = 0 : le courant et la tension sont en phase ® Comportement résistif.
• Dans la limite des basses fréquences : w ® 0 on a :
°I®0
° déphasage q ® -π/2 : i est en quadrature avance sur u ® Comportement capacitif.
• Dans la limite des hautes fréquences : w ® ¥ on a :
° I® 0
° déphasage q ® +π/2 : i est en quadrature retard sur u ® Comportement inductif.

27
7 Les filtres
7.1 Définitions - Fonction de transfert
Un filtre est un circuit qui met en forme une grandeur électrique (courant ou tension). Nous nous
intéressons ici aux quadripôles (ou quadrupôles), qui sont des filtres présentant deux fils d’entrée et deux fils
de sortie permettant un transfert d'énergie entre un générateur et un récepteur.

Dans ce cours, nous limiterons notre approche aux quadripôles linéaires (lorsque l’on double le signal
d’entrée, le signal de sortie devient deux fois plus grand).
Les filtres électroniques peuvent utiliser des composants actifs (amplificateurs), des résistances
(impédance ne dépendant pas de la fréquence), et/ou des réactances comme des condensateurs ou des bobines
(impédances qui dépendent de la fréquence) qui emmagasinent de l'énergie pour la restituer ultérieurement.
Un quadripôle possède une fonction de transfert H(w) qui relie la tension de sortie à la tension d’entrée :
l
H(w) = l-
.

H(w) est une grandeur complexe :


• Le déphasage entre la sortie uS et l’entrée uE est q = Arg (H(w)).
• Le module |H(w)| de la fonction de transfert relie les valeurs efficaces du signal de sortie et du signal
d'entrée :
|uS| = |H(w)| |uE|
Le module |H(w)| est appelé « gain » de la fonction de transfert. Par convention, le gain en tension Gu
se mesure en Décibels (dB) et il est défini par :
Gu = 20 log10 |H(w)|
- Lorsque |H(w)| = 1 on a : Gu = 0 dB.
- Lorsque |H(w)| = 1/√2 on a : Gu = -3 dB.
- Lorsque |H(w)| = 1/10 on a : Gu = -20 dB.
Soulignons que |H(w)| et Gu représentent la même grandeur, mais dans des échelles différentes.
Remarque 1 : le gain en puissance d’un circuit est défini par :
Gp = 10 log10 (PS/PE)
où PS est la puissance en sortie du circuit, et PE est la puissance en entrée. On verra plus loin que la
puissance est proportionnelle au carré de la tension, ce qui permet de retrouver la définition du gain en tension :
Gp = 10 log10 (PS/PE) = 10 log10 (u'm /u'n ) = 20 log10 (|uS|/|uE|) = Gu
Remarque 2 : le décibel est également utilisée en acoustique : c’est une échelle de mesure qui est basée
sur notre sensation physiologique du bruit. Le décibel sonore exprime le quotient des fluctuations de pression
acoustique P (en Pascal) par rapport à une valeur de référence P0 qui correspond au seuil de perception de
l’oreille humaine. Le niveau d’un son en décibels est égal à :
20 log10 (P/P0) où P0 = 2.10-5 Pa

28
7.1.1 Filtre idéal
Un filtre idéal est un quadripôle dont la fonction de transfert permet :
- de transmettre sans déphasage et sans déformation, les composantes sinusoïdales d’un signal dans un
domaine fréquentiel constituant sa « bande passante » (BP).
- d’éliminer les composantes sinusoïdales situées dans sa (ou ses) « bande(s) coupée(s) », c’est à dire à
l’extérieur de sa bande passante.
Les fréquences situées aux frontières entre une bande passante et une bande coupée sont appelées
« fréquences de coupure » et notées wC.
Remarque : par abus de langage, on parle souvent de « fréquence » au lieu de pulsation, ce qui ne porte
pas à confusion puisque ces deux grandeurs sont simplement égales à 2π près : w = 2πƒ.

Filtre idéal passe-bas Filtre idéal passe-haut


Bande passante : [0, wC] Bande passante : [wC, ¥[

Filtre idéal passe-bande Filtre idéal coupe-bande


Bande passante : [wC1,wC2] Bande passante : [0, wC1] et [wC2, ¥[

Exemple : voici un signal constitué de la somme de plusieurs sinusoïdes pures, filtré par un filtre passe-
bande idéal :

29
Composition spectrale Filtre idéal Signal filtré
du signal d’entrée passe-bande
(C’est exactement ce que l’on fera dans le TP n°4).

7.1.2 Filtre réel


En pratique, un filtre n’est jamais idéal : plusieurs paramètres peuvent être ‘imparfaits’ : • le module de
la fonction de transfert dans la BP peut être inférieur à 1, • le déphasage dans la BP n’est pas tout à fait nul, et
• les profils des courbes des fonctions de transfert sont moins raides :

Filtre idéal Filtre réel


Pour un filtre réel, on définit la fréquence de coupure wC par la condition suivante sur le gain :
i()*
|H(wC)| =
√'
8opq
où Hmax est la valeur maximale du module de la fonction de transfert. On a donc : |uS| = |uE|
√2
Si la valeur maximale du module de la fonction de transfert est égale à 1 (ce qui sera le cas pour la plupart des
filtres que nous allons étudier), on aura alors :
. Nl. N
|H(wC)| = et |uS| =
√' √'

La définition de la fréquence de coupure s’applique aussi aux filtres passe-bande. On a alors deux fréquences de
coupure : wC1 et wC2 qui sont définies par :
#
|H(wC1)| = |H(wC2)| = (si Hmax = 1)
√2
Remarque : La courbe |H(w)| d’un filtre passe-bande (ci-dessous) rappelle la courbe de la tension (ou du
courant) aux bornes de la résistance d’un circuit RLC série. La différence ∆w = w2 - w1 qui représentait la largeur
de la résonance, correspond à la bande passante. On reprendra cet exemple plus loin.

30
7.1.3 Diagramme de Bode
On a défini le gain en tension d’un filtre comme : Gu = 20 log10 |H(w)|. Le diagramme de Bode du filtre
correspond au graphe :
Gu = 20 log10 |H(w)| = ƒ(log10 w)
Dans un diagramme de Bode, on trace donc le logarithme du module de la fonction de transfert (c’est à dire Gu)
en fonction du logarithme de la fréquence (on verra comment au paragraphe suivant).
Le tracé du log d’une grandeur en fonction du log d’une variable : log10(Y) = ƒ(log10 (X)) permet :
- de visualiser le comportement de la fonction sur de grandes étendues des paramètres X et Y.
- de visualiser les éventuelles lois de puissances Y = Xn qui se traduisent par des droites dans une
représentation log-log.
Exemple : on a représenté ci-dessous la résonance en intensité d’un circuit RLC série dans une représentation
linéaire :

0.1

R = 100 Ω
0.08

0.06
Intensité (A)

0.04

0.02

0
4 4 4 4 5
0 2 10 4 10 6 10 8 10 1 10
Fréquence (Hz)

Cette courbe est difficilement exploitable : on a par exemple du mal à déterminer sur ce graphe la valeur
du courant pour w = 10 w0, ou bien à déterminer la fréquence correspondant à un courant I = Imax/√2...
En traçant la même courbe en échelles log-log, on obtient le graphe suivant, à partir duquel il est
beaucoup plus facile de déterminer des points particuliers :

31
0.1

R = 100 Ω

Intensité (A) 0.01

0.001

0.0001
4 5
10 100 1000 10 10
Fréquence (Hz)

7.1.4 Echelles logarithmiques


Par construction, dans une échelle log, une même distance entre 2 points correspond à un même facteur
multiplicatif :

En inversant cette observation, on peut déterminer la valeur d’un point sur un graphe. Si l’on veut par
exemple déterminer la fréquence ƒ correspondant au point rouge de la figure suivante :

on mesure la distance x (en cm par exemple), puis on mesure la distance d (en cm également) qui
correspond à une décade (facteur multiplicatif x 10). Le log de la fréquence ƒ correspond alors au rapport x/d,
augmenté de la valeur du point d’origine (ici : 2) :
log(ƒ) = 2 + (x/d)
Soit : ƒ = 10 [2 + (x/d)]

32
Sur l’exemple ci dessus, on mesure : x = 2,7 cm et d = 6,3 cm d’où ƒ ≈ 270 Hz.
Avec une échelle log-log, on peut également mettre en évidence des lois de puissances : on a représenté
ci dessous trois lois de puissance en échelles log :

- courbe rouge : Y = k X2 soit log10(Y) = k’ + 2 log10(X) : lorsque X est multiplié par 10, le log de Y augmente
de 2, ce qui signifie que Y est multiplié par 102 = 100.
- courbe verte : Y = k X soit log10(Y) = k’ + log10(X) : lorsque X est multiplié par 10, le log de Y augmente
de 1, ce qui signifie que Y est multiplié par 101 = 10.
- courbe violette : Y = k X1/3 soit log10(Y) = k’ + (1/3) log10(X) : lorsque X est multiplié par 1000, le log de Y
augmente de 1, ce qui signifie que Y est multiplié par 10.
Une échelle log-log, permet ainsi décrire le comportement d’une fonction sur des étendues
extrêmement larges.

7.1.5 Application aux tracés de gains de filtres


Pour représenter le gain d’un filtre en fonction de la fréquence, on pourrait tracer |H| en fonction de w
en échelles linéaires. Mais on préfère une représentation en échelles logarithmiques où l’on trace Gu en fonction
de log10 (w). Pour cela, on peut en pratique :
• soit utiliser une échelle linéaire et tracer Gu en fonction de log10 (w).
• soit utiliser une échelle log-log (mais dans ce cas, il faut tracer |H| en ordonnée et w en abscisse. Et
on obtient alors un graphe homothétique à Gu = ƒ(log10 (w)).
• soit utiliser une échelle lin-log (placer Gu sur l’axe lin en ordonnée et w sur l’axe log en en abscisse).
Rappelons qu’un tracé en échelles lin-lin ou lin-log ou log-log ne change pas la physique, mais seulement
la représentation d’une fonction.

7.1.6 Filtres en L

Comme leur forme le suggère, les filtres « en L » sont constitués de deux dipôles : Z1 et Z2 connectés
comme sur le schéma ci-dessus.

33
Pour déterminer la fonction de transfert H(w) d’un tel filtre, il faut exprimer uS en fonction de uE. Pour
simplifier, on suppose que ce filtre alimente une charge d’impédance Zext très grande devant Z2 : |Zext| >> |Z2|.

On a alors iS ≈ 0, ce qui permet d’écrire : uS = u2 = Z2 (iE - iS) ≈ Z2 iE


D’autre part, on a : uE = u1 + u2 = (Z1 + Z2) iE
l r% Q.
Soit : H(w) = l- = r
. $ 3r% Q.

9s
La fonction de transfert H(w) s’écrit donc simplement : H(w) =
9t :9s
Pour déterminer la dépendance complète de uS par rapport à uE, il faudra calculer le module et
l’argument de H(w), et c’est ce que nous allons faire dans quelques cas particuliers.

7.2 Filtre passe-bas


7.2.1 Fonction de transfert
On s’intéresse au filtre en L où Z1 et Z2 sont respectivement une résistance et un condensateur :

On a donc : Z1 = R et Z2 = 1/jCw. D’où :


r% ./JWV . .
H(w) = r = Y3(./JWV) = .3JYWV = .3J(V/V ) où l’on définit : w1 = 1/RC.
$ 3r% $

7.2.2 Gain
#
On peut alors écrire le gain : |H(w)| =
;#:(6/6t )s
Sans faire une étude complète de la fonction |H(w)|, on voit que pour w ® 0 on a |H(w)| ® 1 et pour
w ® ¥ on a |H(w)| ® 0
La fréquence de coupure wC correspond à |H(wC)| = 1/√2, c’est à dire : wC/w1 = 1 soit wC = w1 = 1/RC.
Ce filtre RC est un filtre passe-bas dont la fréquence (ou plutôt pulsation) de coupure vaut : w1 = 1/RC.
Autrement dit, la bande passante à -3 dB est [0, w1].
La variation du gain avec la fréquence est qualitativement la suivante :

34
7.2.3 Diagramme de Bode
Le diagramme de Bode correspond à la même courbe que celle qui précède (|H| = ƒ(w)), mais tracée
dans des échelles logarithmiques : on trace Gu = 20 log10 |H(w)| en fonction de log10 w.
On vient de voir que pour le filtre passe-bas, on a :
.
|H(w)| =
v.3(V/V$ )%
./'
. V '
D’où : Gu = 20 log10 |H(w)| = 20 log./ / %
2 = 20 ¯log./ (1) − log./ /1 + GV H 2 °
v.3(V/V$ ) $

. V ' V '
= −20 × log./ /1 + G H 2 = −10 log./ /1 + G H 2
' V V$ $

• Pour les basses fréquences w << w1, donc (w/w1) << 1 et on a : Gu ≈ -10 log10(1) = 0 2

A basse fréquence, l’asymptote est une droite horizontale à 0 dB.


• Pour les hautes fréquences w >> w1, donc (w/w1)2 >> 1 et on a :
V '
Gu ≈ −10 log./ GV H ≈ −20[log./ (ω) − log./ (ω. )] ≈ 20 log./ (ω. ) − 20 log./ (ω) = cte −
$
20 log./ (ω)
A haute fréquence, l’asymptote est une droite dont la pente est négative et vaut : -20 dB/décade
(lorsque w est multipliée par 10, Gu diminue de 20 dB).
0

-3 dB
-5

-10

Asymptote à
-20 dB par décade
-15
G (dB)
u

-20

-25

-30

Diagramme de Bode d'un filtre RC passe-bas,


avec : L = 0,05 H ; C = 0,5 µF ; R = 100 Ω.
-35 4 5
10 100 1000 ƒ = 3183 Hz 10 10
o
Fréquence (Hz)

. .
• On vérifie que pour w = w1, on a : Gu = 20 log./ = 20 log./ = -3 dB
v.3(V/V$ )% √'

w1 est bien la fréquence de coupure à -3 dB.


• Finalement, le diagramme de Bode a l’allure représentée ci-dessus.

35
7.2.4 Déphasage
Étudions maintenant le déphasage entre uS et uE. Supposons que : uE = UE exp(jwt)
On écrit alors : uS = H(w) uE c’est à dire : Arg (uS) = Arg (H(w)) + Arg (uE)
Autrement dit, on aura : uS = US exp j(wt + q) où : q = Arg (H(w))
Étudions la dépendance de q en fonction de la fréquence :
. .GJ(V/V$ )
On a : H(w) = .3J(V/V ) = .3(V/V %
$ $)

On a donc : q = Arc tan [−(ω/ω. )/1] = -Arc tan (ω/ω. ).


On voit que pour w ® 0 on a q ® 0 et pour w ® ¥ on a q ® -π/2.
Pour w = wC = w1 = 1/RC on a : q = -Arc tan (1) = -π/4 = -45°.
A basse fréquence (par rapport à la fréquence de coupure), on retrouve bien le critère des filtres parfaits,
puisque le déphasage entre uS et uE est nul. Pour des fréquences plus élevées, le déphasage croît (négativement),
passe par -π/4 à la fréquence de coupure, et tend vers -π/2 aux fréquences élevées.

7.2.5 Analyse qualitative


On peut retrouver les résultats des calculs qui précèdent en analysant qualitativement ce filtre : on se
souvient qu’à basse fréquence un condensateur se comporte comme un circuit ouvert et qu’à haute fréquence
il se comporte comme un court-circuit (voir paragraphe 5.4) :

Filtre passe-bas à basse fréquence : Filtre passe-bas à haute fréquence : uS ≈ 0


si iS ≈ 0 alors iE ≈ iS ≈ 0 et uS = uE

7.3 Filtre passe-haut


7.3.1 Fonction de transfert
On s’intéresse maintenant à un filtre en L dans lequel les dipôles Z1 et Z2 sont respectivement une
résistance et une inductance. Nous allons suivre le même raisonnement que pour l’étude du filtre RC.

36
On a donc : Z1 = R et Z2 = jLw. D’où :
r% JXV . .
H(w) = r = Y3JXV = .3(Y/JXV) = .GJ(V où l’on définit : w2 = R/L.
$ 3r% % /V)

7.3.2 Gain
#
On peut alors écrire le gain : |H(w)| =
;#:(6s /6)s
Sans faire une étude complète de la fonction |H(w)|, on voit que pour w ® 0 on a |H(w)| ® 0 et pour
w ® ¥ on a |H(w)| ® 1.
#
La fréquence de coupure wC correspond à |H(wC)| = , c’est à dire : w2 / wC = 1 soit wC = w2 = R/L.
√2
La variation du gain avec la fréquence est la suivante :

C’est un filtre passe-haut dont la fréquence (ou pulsation) de coupure vaut : w2 = R/L. Autrement dit, la
bande passante à -3 dB est [w2, ¥[.

7.3.3 Diagramme de Bode


#
Pour ce filtre passe-haut, on a : |H(w)| =
;#:(6s /6)s
1 . V ' V '
D’où : Gu = 20 log./ = 20 ²log./ (1) − log./ /1 + G %H 2³ = −10 log./ /1 + G %H 2
' V V
w1+(ω /ω)2
2

• Pour les basses fréquences w << w2, donc (w2/w)2 >> 1 et on a :


V '
Gu ≈ −10 log./ G V%H = −20 [log./ (ω' ) − log./ (ω)] = cte + 20 log./ (ω)
A basse fréquence, l’asymptote est une droite dont la pente est positive et vaut : +20 dB/décade
(lorsque w est multipliée par 10, Gu augmente de 20 dB).
• Pour les hautes fréquences w >> w2, donc (w2/w)2 << 1 et on a : Gu ≈ −10 log./ (1) = 0
A haute fréquence, l’asymptote est une droite horizontale à 0 dB.
# #
• On vérifie que pour w = w2, on a : Gu = 20 log10 s
= 20 log10 = -3 dB
;#:(6s /6) √2
w2 est bien la fréquence de coupure à -3 dB.
• Finalement, le diagramme de Bode a l’allure représentée ci-dessous.

37
0

-3 dB

-5

-10

Asymptote à
+20 dB par décade
-15
Gu (dB)

-20

-25

-30

-35 4 5
10 100 ƒo = 318 Hz 1000 10 10

Fréquence (Hz)

Diagramme de Bode d’un filtre RL passe-haut, avec : L = 0,05 H et R = 100 Ω.

7.3.4 Déphasage
Étudions maintenant le déphasage entre uS et uE. Supposons que : uE = UE exp(jwt)
On aura alors : uS = US exp j(wt + q) où : q = Arg (H(w))
Étudions la dépendance de q avec la fréquence :
. .3J(V% /V)
On a : H(w) = =
.GJ(V% /V) .3(V% /V)%

On a donc : q = Arc tan [(ω' /ω)/1] = Arc tan (w2/w).


On voit que pour w ® 0 on a q ® π/2 et pour w ® ¥ on a q ® 0.
Pour w = wC = w2 = R/L on a : q = Arc tan (1) = π/4 = 45°.
A haute fréquence (par rapport à la fréquence de coupure), on retrouve bien le critère des filtres parfaits,
puisque le déphasage entre uS et uE est nul. Pour des fréquences plus faibles, le déphasage croît, passe par π/4
à la fréquence de coupure, et tend vers π/2 aux basses fréquences.

7.3.5 Analyse qualitative


On peut retrouver les résultats des calculs qui précèdent en analysant qualitativement ce filtre : on se
souvient qu’à basse fréquence une bobine se comporte comme un court-circuit et qu’à haute fréquence elle se
comporte comme un circuit ouvert :

38
Filtre passe-haut à basse fréquence : uS ≈ 0 Filtre passe-haut à haute fréquence :
si iS ≈ 0 alors iE ≈ iS ≈ 0 et uS = uE

7.4 Filtre passe bande


7.4.1 Fonction de transfert
On considère un circuit RLC série qui peut être vu comme un filtre en L : dans ce filtre, Z1 est constituée
d’un condensateur et d’une inductance en série, et Z2 est une résistance.

On a donc : Z1 = jLw + 1/jCw et Z2 = R.


9s
La fonction de transfert s’écrit : H(w) = soit :
9t :9s
Y Y .
H(w) = $ = $ = 0& $
Y3JXV3 Y3JyXVG z .3Jy G z
/'& '& 1 1'&

#
On rappelle que la pulsation propre du circuit s’écrit : w0 = et le facteur de qualité :
√%&
XV! . . X
Q= Y
= YWV = Y ¦W
!

On peut alors écrire la fonction de transfert sous la forme :


.
H(w) = & &!
.3J{y G z
&! &

7.4.2 Gain
.
Le gain s’écrit : |H(w)| = %
w.3{%y & G&! z
&! &

On voit que pour w ® 0 on a |H(w)| ® 0 et pour w ® ¥ on a également |H(w)| ® 0. Entre ces deux
valeurs, |H(w)| passe par un maximum lorsque la racine passe par un minimum, c’est à dire si :
V V!
GV − V
H=0 soit : w = w0
!

Pour w = w0 on a |H(w)| = 1, ce qui s’explique directement par la représentation de Fresnel : à la


résonance, l’impédance totale du circuit se réduit à Z = R. La tension d’entrée (tension appliquée au circuit) est
égale à la tension aux bornes de la résistance R, c’est à dire la tension de sortie uS :
uS = uR = H(w0)uE = uE

39
#
Les fréquences de coupure wC1 et wC2 correspondent à |H(w)| = , c’est à dire :
√2
. .
|H(w)| = %
=
√'
w.3y0&G $ z
1 1'&

XV . X . Y .
Soit : G Y − YWVH = ± 1 Þ ω' − YW = ± w Þ ω' ± X ω − XW = 0
Y
Y .
• La première équation : ω' + X ω − XW = 0 a pour solutions :

1 R R ' 4
ω = ´− ± µ/ 2 + ¶
2 L L LC

Seule la solution positive (w > 0) a un sens physique. On l’écrit :

R R ' 1
ωW. = − + µ/ 2 +
2L 2L LC
Y .
• La seconde équation : ω' − X ω − XW = 0 a pour solutions :

1 R R ' 4
ω = ´ ± µ/ 2 + ¶
2 L L LC

Seule la solution positive (w > 0) a un sens physique. On l’écrit :

R R ' 1
ωW' = + µ/ 2 +
2L 2L LC

On remarque que l’on a bien ∆w = wC2 - wC1 = R/L comme on l’avait vu dans l’étude du circuit RLC. La
variation du gain avec la fréquence est la suivante :

C’est un filtre passe-bande dont les fréquences (ou pulsations) de coupure valent :

R R ' 1
ωW.,W' = ± + µ/ 2 +
2L 2L LC
Autrement dit, la bande passante à -3 dB est [wC1, wC2].

7.4.3 Diagramme de Bode


#
Pour ce filtre passe-bande, on a : |H(w)| =
| |Z s
@#:As B C D
|Z |

40
. . V V! '
D’où : Gu = 20 log10 %
= 20 /log./ (1) − ' log./ ²1 + Q' GV − V
H ³2
w.3{% y & G&!z !
&! &

V V! '
Et finalement : Gu = −10 log./ ²1 + Q' GV − V
H ³
!
.
• Pour les basses fréquences : w << w0 = on a :
√XW
V! ' V!
Gu ≈ −10 log./ G−Q H = −20 log./ ·−Q · = −20 [log./ (Qω/ ) − log./ (ω)] = cte + 20 log./ (ω)
V V
A basse fréquence, l’asymptote est une droite dont la pente est positive et vaut : +20 dB/décade
(lorsque w est multipliée par 10, le gain Gu augmente de 20 dB).
.
• Pour les hautes fréquences : w >> w0 = on a :
√XW
V ' V V
Gu ≈ −10 log./ GQ H = −20 log./ ·Q · = −20 ¸log./ (ω) − log./ G !H¹ = cte − 20 log./ (ω)
V! V! {

A haute fréquence, l’asymptote est une droite dont la pente est négative et vaut : -20 dB/décade
(lorsque w est multipliée par 10, le gain Gu diminue de 20 dB).

-3 dB R = 800 Ω : Q = 0,395

Bandes passantes suivant


les différents facteurs de Qualité R = 400 Ω : Q = 0,79
-10

R = 200 Ω : Q = 1,58

-20
R = 100 Ω : Q = 3,16
Gu (dB)

-30
R = 50 Ω : Q = 6,32
Asymptote à Asymptote à
+20 dB par décade -20 dB par décade

-40

-50

-60 4 5
10 100 ƒo =1000
1006 Hz 10 10
Fréquence (Hz)

Diagramme de Bode d’un filtre RLC,


avec : L = 0,05 H ; C = 0,5 µF ; et R variable : R = 50 ; 100 ; 200 ; 400 ; 800 Ω.
• On vérifie que pour w = w0, on a : Gu = −10 log./ [1 + Q' (1 − 1)' ] = - 10 log10 (1) = 0 dB
Y Y ' . .
• Et pour w = ωW.,W' = ± + ¦G H + , on avait obtenu : |H(w)| =
'X 'X XW √'
.
Soit : Gu = 20 log10G H = -3 dB
√'
• Finalement, le diagramme de Bode a l’allure représentée sur la figure précédente.
On voit que la bande passante est d’autant plus étroite (le filtre est d’autant plus sélectif) que le facteur
de Qualité Q est élevé.

41
7.4.4 Déphasage
Etudions maintenant le déphasage entre uS et uE. Supposons que : uE = UE exp(jwt)
On aura alors : uS = US exp j(wt + q)
Où : q = Arg (H(w))
Etudions la dépendance de q avec la fréquence :
On repart de l’expression :
.
H(w) = 0& $
.3Jy G z
1 1'&

XV . XV .
On a donc : q = Arc tan (0)-Arc tan ¸G Y − YWVH⁄1¹ = - Arc tan G Y − YWVH
%6 #
• On voit que pour w ® 0 on a ' − ) ® -¥ et q ® +π/2
5 5&6
%6 #
• et pour w ® ¥ on a ' − ) ® +¥ et q ® -π/2.
5 5&6
#
• Pour w = w0 = on a : q = Arc tan (0) = 0 : au milieu de la Bande Passante, le déphasage entre uS et
√%&
uE est nul.
%6 #
• Enfin, pour wC1 ou wC2, on se souvient que ' − ) = ± 1 et on a donc :
5 5&6
q1,2 = -Arc tan (± 1) = ± π/4 = ± 45°.
La dépendance globale de q avec la fréquence est donc la suivante :

7.4.5 Analyse qualitative


On peut retrouver les résultats des calculs qui précèdent en analysant qualitativement ce filtre : on se
souvient qu’à basse fréquence un condensateur se comporte comme un circuit ouvert et qu’à haute fréquence
une bobine se comporte comme un circuit ouvert (voir paragraphe 5.4) :

Basse fréquence : uS ≈ 0 Haute fréquence : uS ≈ 0

A basse comme à haute fréquence, le circuit est « coupé », et la tension us tend vers zéro.

42
A la fréquence de résonance w = w0, les tensions de la bobine et du condensateur sont à tout instant opposées,
et la tension uC + uL = 0. D’où : uE = uS.On retrouve bien les caractéristiques d’un filtre passe-bande.

Fréquence de résonance w = w0

8 Puissances
8.1 Puissance instantanée
La puissance instantanée (fournie ou absorbée) par un dipôle (générateur ou récepteur) s’écrit :
P(t) = u(t) x i(t)
Il s’agit ici du produit de la tension réelle et du courant réel :
P(t) = Re[u(t)] x Re[i(t)]
Comme on sait que : Re[a] x Re[b] ≠ Re[a.b], il faut extraire les parties réelles de u et de i avant de faire
le produit.
Intéressons-nous à un dipôle quelconque d’impédance Z = |Z| exp (jq) parcouru par un courant i(t), et
aux bornes duquel on a une tension u(t).
On choisit l’origine du temps telle que le courant s’écrive : i(t) = I cos wt. La tension s’écrit alors :
u(t) = U cos (wt + q) avec U = |Z|×I.
On écrit alors :
P(t) = u(t).i(t) = U cos (wt + q) x I cos wt = UI [cos (wt + q) x cos (wt)]
3E
= [cos (wt + q + wt) + cos (wt + q - wt)]
2
3E
Et finalement : P(t) = [cos (2wt + q) + cos (q)]
2
Comme la tension et le courant, la puissance instantanée varie avec le temps, et elle dépend des
caractéristiques Z0 et q du dipôle.

43
On peut voir dans la simulation LTSpice ci-dessus que la puissance instantanée (courbe en rouge) oscille
aussi, mais avec une fréquence deux fois plus grande.

8.2 Puissance moyenne (ou active)


La puissance moyenne (ou puissance active) <P> correspond à la puissance consommée ou fournie
pendant une période. Elle s’écrit :
. }
<P(t)>T = <P> = } ∫/ P(t)dt
~d } ~d •Q€('VR3K) }
= ∫ [cos(2ωt + θ) + cos (θ)]dt = '} /¸ ¹ + [t cos(θ)]}/ 2
'} / 'V /
~d . '•
= '} ¸'V Gsin »2 × }
T + θ½ − sin{0 + θ}H + (T − 0) cos θ¹
~d
Soit : <P> = '
cos θ
• Le terme cos q est le facteur de puissance du dipôle.
• La puissance est une grandeur homogène à M.L2.T-3 (M = Masse, L = Longueur, T = Temps). L’unité de
la puissance dans le système SI est le Watt : 1 W = 1 Volt x Ampère = 1 kg.m2.s-3.
. .
Pour l’exemple plus haut 𝜃 = arctan G H = arctan G H = arctan(0.01591) = 0.9° et cos 𝜃 =
0!% '9h/∗.//∗./+2
A,
0.999 et la puissance moyenne est positive et presque égale '

44
Par contre pour la même fréquence et une valeur 1000 fois plus faible du condensateur (1µF) la puissance
instantanée oscille entre des valeurs positives et négatives. Sa valeur moyenne est très faible (presque zéro) car
. .
𝜃 = arctan G H = arctan G H = arctan(15.91) = 86.4° donc cos 𝜃 = 0.06 et la puissance
0!% '9h/∗.//∗./+,
A,
active est une très faible part de .
'

8.3 Puissance apparente et puissance réactive


Le terme S = UI/2 est la « puissance apparente ». En régime alternatif, la puissance apparente S est le
produit de la valeur efficace de la tension électrique aux bornes du dipôle par la valeur efficace du courant
électrique qui le traverse.
En effet, comme Ieff = I/√2 et Ueff = U/√2, on a : S = UI/2 = UeffIeff.
La puissance apparente est la puissance maximale qui pourrait être dissipée dans le dipôle si son
impédance Z était purement réelle. Elle se mesure en VA (Volt.Ampères) pour la distinguer de la puissance
active.
~d
Enfin, on définit la puissance réactive : Q = '
sin θ.

45
Pour un dipôle purement réactif (bobine idéale ou condensateur parfait) la puissance réactive peut être
vue comme la puissance échangée au cours d’une période entre le composant et le reste du circuit. La puissance
réactive se mesure en VAr (Volt.Ampères réactifs) pour la distinguer de la puissance active et de la puissance
apparente (on n’additionnera jamais des puissances actives avec des puissances réactives ou des puissances
apparentes).
On peut représenter les différentes puissances dans un diagramme de Fresnel :

Et on remarque que S2 = P2 + Q2.


On verra qu’un circuit qui présente une puissance réactive trop élevée peut entraîner des courants
importants dans le réseau électrique, ce qui s’accompagne de pertes thermiques et de surcharges dans les
transformateurs de distribution. Il convient alors de compenser cette puissance réactive en augmentant le
facteur de puissance.

8.4 Puissance active dans les composants R, L et C


1) Pour une résistance :
On sait que le déphasage q entre la tension et le courant est nul : ZR = R exp (jx0) = R. La puissance active
s’écrit :
~d Yd%
<PR> = cos 0 Soit <PR> =
' '

Si l’on exprime la puissance active en fonction de la valeur efficace du courant : Ieff = I/√2, on obtient
l’expression connue :
'
<PR> = RI‚ƒƒ
En courant alternatif, la puissance moyenne dissipée par effet Joule dans une résistance est égale à la
puissance que l’on dissiperait si l’on alimentait cette résistance avec un courant continu égal à la valeur efficace
du courant alternatif.
2) Pour un condensateur parfait :
L’impédance s’écrit : ZC = 1/jCw = (1/Cw) exp (-jπ/2) : le déphasage entre la tension et le courant est égal
à : q = -π/2. La puissance active s’écrit donc :
~d •
<PC> = '
cos G− ' H = 0

La puissance active d’un condensateur est nulle. Autrement dit, le condensateur fournit autant de
puissance (lorsqu’il se décharge) qu’il n’en absorbe (lorsqu’il se charge). Par contre, la puissance réactive d’un
condensateur est grande : QC = (UI/2) sin q = - UI/2 = - UeffIeff.
3) Pour une inductance idéale :
L’impédance s’écrit : ZL = jLw = Lw exp (jπ/2) : le déphasage entre la tension et le courant est égal à π/2.
La puissance active s’écrit :
~d •
<PL> = '
cos G' H = 0

La puissance active d’une bobine d’induction est nulle. Autrement dit, la bobine fournit autant de
puissance (lorsque le courant diminue), qu’elle n’en absorbe (lorsque le courant augmente). Par contre, la
puissance réactive d’une inductance est grande : QL = (UI/2) sin q = UI/2 = UeffIeff.

46
4) Nomenclature des dipôles :
• Un dipôle actif est un dipôle qui fournit de l’énergie au circuit extérieur : générateur, pile, ...
• Un dipôle passif est un dipôle qui reçoit de l’énergie de l’extérieur. Parmi les dipôles passifs, on
distingue :
- les dipôles réactifs, qui permettent l’accumulation temporaire de l’énergie électrique. Exemples : les
condensateurs et les inductances sont des dipôles passifs purement réactifs.
- les dipôles non réactifs, qui ne permettent pas l’accumulation temporaire d’énergie. Exemple : les
résistances sont des dipôles passifs non réactifs.

8.5 Facteur de puissance et consommation électrique


Les distributeurs d'électricité facturent à l’usager la puissance active consommée. Si le facteur de
puissance d'une installation domestique ou industrielle est faible (si l’installation est capacitive ou inductive),
l'intensité électrique qui circule dans le réseau peut être grande mais la puissance moyenne (active) consommée
est faible.
Exemple : on branche un condensateur C = 100µF sur le secteur (tension Ueff = 220 V). Le courant est :
Ieff = Ueff / |Z| = Ueff x Cw
A.N. : Ieff = 220 V x 100×10-3 F x 2π x 50 Hz = 6,9 A
Ce courant circule dans les lignes EDF et provoque des déperditions par effet Joule. Mais l’usager ne
consomme et ne paie rien, parce que la puissance active du condensateur est nulle...
(NB : ne pas essayer de réaliser cette expérience : un condensateur présente généralement une tension
limite d’utilisation, ou tension de ‘claquage’, souvent inférieure à 220 V. Au-delà de cette tension de claquage, il
se forme un arc électrique à travers l’isolant et le condensateur est détruit avec risque d’explosion).
En pratique, une installation électrique réelle ne possède jamais un facteur de puissance
rigoureusement nul, mais celui-ci peut être jugé « trop faible » par EDF. Ceci est le cas notamment si l’installation
comporte des moteurs électriques. Une telle installation provoquera de la dissipation thermique par effet Joule
dans les fils d’alimentation (en amont de l’installation). Mais cette puissance ne sera pas payée par l’usager.
C’est la raison pour laquelle les distributeurs d'électricité exigent des usagers un facteur de puissance
suffisamment élevé (cos q > 0,8 à 0,93 suivant les sources). Voici quelques exemples de valeurs caractéristiques :
- Moteur asynchrone : cos q ≈ 0,8
- Lampe fluorescente non compensée : cos q ≈ 0,5
- Four à induction : cos q ≈ 0,85
- Poste de soudure à l’arc : cos q ≈ 0,5

47
Table des matières
1 REGIME TRANSITOIRE : QUAND LE TEMPS INTERVIENT .............................................................................. 1
1.1 INTRODUCTION .............................................................................................................................................................................1
1.2 CONVENTIONS DE REPRESENTATION ........................................................................................................................................1
1.3 LA RESISTANCE .............................................................................................................................................................................1
1.4 EFFET CAPACITIF : LE CONDENSATEUR .....................................................................................................................................2
1.4.1 Description ............................................................................................................................................................................... 2
1.4.2 Relation caractéristique entre tension et intensité ................................................................................................ 2
1.4.3 Énergie stockée dans le condensateur.......................................................................................................................... 3
1.5 EFFET INDUCTIF : LA BOBINE .....................................................................................................................................................3
1.5.1 Description ............................................................................................................................................................................... 3
1.5.2 Énergie stockée dans la bobine ....................................................................................................................................... 4
1.6 MISE EN EQUATION D’UN CIRCUIT A UNE SEULE MAILLE ........................................................................................................4
1.6.1 Méthode ..................................................................................................................................................................................... 4
1.6.2 Application : circuit RL........................................................................................................................................................ 4
1.6.3 Application : circuit RC ....................................................................................................................................................... 5
1.6.4 Application : circuit RLC ..................................................................................................................................................... 6
1.7 RESOLUTION EN REGIME TRANSITOIRE ....................................................................................................................................7
1.7.1 Définition et méthode de résolution .............................................................................................................................. 7
1.7.2 Exemple de résolution pour le circuit RL .................................................................................................................... 7
1.7.3 Durée du régime transitoire ............................................................................................................................................. 8
1.7.4 Allures des courbes pour le circuit RC .......................................................................................................................... 8
1.7.5 Allures des courbes pour le circuit RLC........................................................................................................................ 9
2 VERS LE REGIME AC : INTRODUCTION .............................................................................................................. 10
2.1 POURQUOI ETUDIER LE COURANT ALTERNATIF ?................................................................................................................. 10
2.2 APPROXIMATION DU REGIME QUASI-STATIONNAIRE ........................................................................................................... 10
2.3 GRANDEURS SINUSOÏDALES ..................................................................................................................................................... 11
2.4 DEPHASAGES .............................................................................................................................................................................. 11
3 COMPOSANTS ELEMENTAIRES EN REGIME SINUSOÏDAL ........................................................................... 12
3.1 RESISTANCE ............................................................................................................................................................................... 12
3.2 BOBINE........................................................................................................................................................................................ 13
3.3 CONDENSATEUR ........................................................................................................................................................................ 13
3.3.1 Application : circuit RLC ................................................................................................................................................... 14
4 FORMALISME COMPLEXE ...................................................................................................................................... 14
4.1 RAPPEL SUR LES COMPLEXES : CONVENTIONS DE NOTATION ............................................................................................. 14
4.2 SOMME DE NOMBRES COMPLEXES : REPRESENTATION GRAPHIQUE, CONVENTIONS ...................................................... 15
4.3 QUOTIENTS ET PRODUITS......................................................................................................................................................... 16
4.4 FONCTIONS SINUSOÏDALES....................................................................................................................................................... 16
4.5 IMPEDANCE COMPLEXE ............................................................................................................................................................ 17
5 IMPEDANCES COMPLEXES DES COMPOSANTS USUELS ............................................................................... 17
5.1 IMPEDANCE D’UNE RESISTANCE .............................................................................................................................................. 17
5.2 IMPEDANCE D’UNE BOBINE D’INDUCTION ............................................................................................................................. 18
5.3 IMPEDANCE D’UN CONDENSATEUR ......................................................................................................................................... 19
5.4 MODELISATIONS A HAUTE ET A BASSE FREQUENCES ........................................................................................................... 20
5.5 EXPRESSION DU COURANT EN FONCTION DE LA TENSION ................................................................................................... 20
5.6 REPRESENTATION FRESNEL DES TENSIONS SINUSOÏDALES DANS LE PLAN COMPLEXE .................................................. 21
5.7 LOI DES MAILLES ET LOI DES NOEUDS .................................................................................................................................... 22
6 APPLICATION A UN CIRCUIT RLC SERIE ........................................................................................................... 23
6.1 IMPEDANCE COMPLEXE DU CIRCUIT RLC .............................................................................................................................. 23
6.2 PULSATION PROPRE DU CIRCUIT RLC .................................................................................................................................... 23
6.3 LIMITES BASSE ET HAUTE FREQUENCES................................................................................................................................. 24
6.4 REPRESENTATIONS DE FRESNEL ............................................................................................................................................ 24

48
6.5 RESONANCE : FACTEUR DE QUALITE ...................................................................................................................................... 25
6.6 FACTEUR DE SURTENSION AUX BORNES DU CONDENSATEUR ............................................................................................. 27
6.7 EVOLUTION DES DIVERSES GRANDEURS................................................................................................................................. 27
7 LES FILTRES ............................................................................................................................................................... 28
7.1 DEFINITIONS - FONCTION DE TRANSFERT ............................................................................................................................. 28
7.1.1 Filtre idéal............................................................................................................................................................................... 29
7.1.2 Filtre réel ................................................................................................................................................................................. 30
7.1.3 Diagramme de Bode ........................................................................................................................................................... 31
7.1.4 Echelles logarithmiques.................................................................................................................................................... 32
7.1.5 Application aux tracés de gains de filtres ................................................................................................................. 33
7.1.6 Filtres en L .............................................................................................................................................................................. 33
7.2 FILTRE PASSE-BAS ..................................................................................................................................................................... 34
7.2.1 Fonction de transfert ......................................................................................................................................................... 34
7.2.2 Gain ............................................................................................................................................................................................ 34
7.2.3 Diagramme de Bode ........................................................................................................................................................... 35
7.2.4 Déphasage .............................................................................................................................................................................. 36
7.2.5 Analyse qualitative ............................................................................................................................................................. 36
7.3 FILTRE PASSE-HAUT ................................................................................................................................................................. 36
7.3.1 Fonction de transfert ......................................................................................................................................................... 36
7.3.2 Gain ............................................................................................................................................................................................ 37
7.3.3 Diagramme de Bode ........................................................................................................................................................... 37
7.3.4 Déphasage .............................................................................................................................................................................. 38
7.3.5 Analyse qualitative ............................................................................................................................................................. 38
7.4 FILTRE PASSE BANDE ................................................................................................................................................................ 39
7.4.1 Fonction de transfert ......................................................................................................................................................... 39
7.4.2 Gain ............................................................................................................................................................................................ 39
7.4.3 Diagramme de Bode ........................................................................................................................................................... 40
7.4.4 Déphasage .............................................................................................................................................................................. 42
7.4.5 Analyse qualitative ............................................................................................................................................................. 42
8 PUISSANCES ............................................................................................................................................................... 43
8.1 PUISSANCE INSTANTANEE ........................................................................................................................................................ 43
8.2 PUISSANCE MOYENNE (OU ACTIVE) ........................................................................................................................................ 44
8.3 PUISSANCE APPARENTE ET PUISSANCE REACTIVE ................................................................................................................ 45
8.4 PUISSANCE ACTIVE DANS LES COMPOSANTS R, L ET C ........................................................................................................ 46
8.5 FACTEUR DE PUISSANCE ET CONSOMMATION ELECTRIQUE ................................................................................................ 47

49

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