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Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Faculté de génie électrique

Département d’automatique 2ème Année Licence Parcours Automatique


Matière : Electronique fondamentale 1 Année 2016-2017

Chapitre I : Régime continu et théorèmes fondamentaux

1. Généralités :

1.1. Définitions et principes fondamentaux :

D’une manière générale, tout circuit électrique peut se


représenter sous la forme d’un générateur d’énergie alimentant un
récepteur chargé de transformer l’énergie électrique reçue en une
autre forme exploitable, les deux dispositifs étant reliés par des
conducteurs.

Tout circuit électrique est le siège d’un transfert de charges entre


ces deux éléments (figure 1.1). Il est couramment admis de
représenter ce transfert par un flux d’électrons que l’on modélise
par un courant électrique traversant les conducteurs. Figure 1.1

Ce courant électrique « exprimé en ampères » représente la quantité de charges 𝑞 « en coulombs »


traversant une section donnée du conducteur par unité de temps. Les électrons possédant une charge
négative, la logique veut que le courant 𝑖 soit représenté en sens contraire du flux d’électrons. Dans
un circuit composé d’une seule boucle, le même courant circule à chaque instant dans tout le circuit.

Générateurs et récepteurs simples possèdent en général deux bornes. Ce sont des dipôles
électriques. Les dipôles générateurs sont dits actifs, ceux qui ne font que consommer de l’énergie
sont des dipôles passifs.

1.2. Le régime continu

Lorsqu’un circuit est alimenté par un générateur qui délivre une tension constante, on dit qu’il
fonctionne en régime continu. Les régimes continus font partie des régimes dits permanents ou
établis. Dans un circuit fonctionnant en régime continu, toutes les tensions et tous les courants dans
le circuit sont en général continus.

En régime continu, un élément inductif (une bobine) n’a aucun effet. Son équation de
fonctionnement montre que, parcourue par un courant constant quelconque, une bobine présente
toujours une différence de potentiel nulle à ses bornes :

𝑑𝑖
𝑢 (𝑡 ) = 𝐿 ⇒ 𝑢(𝑡) = 0 𝑠𝑖 𝑖 = 𝐶 𝑡𝑒
𝑑𝑡

Un condensateur, en régime continu, n’est parcouru par aucun courant :

1
𝑢(𝑡) = ∫ 𝑖(𝑡) 𝑑𝑡 ⇒ 𝑖(𝑡) = 0 𝑠𝑖 𝑢(𝑡) = 𝐶 𝑡𝑒
𝐶

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2. Les différents types de générateurs :
2.1. Le générateur de tension parfait :

Le dipôle actif le plus simple est le générateur de tension continue


parfait qui délivre une tension 𝐸 constante « en volts » et l’impose
au dipôle récepteur qui présente donc à ses bornes la même
tension 𝐸. Le courant qui apparaît alors dans le circuit dépend de 𝐸
et de la nature du récepteur. Cette tension 𝐸 est la différence de
potentiel 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 . La flèche symbolisant cette différence de
potentiel est dirigée vers le potentiel le plus élevé.

Comme les électrons sont attirés par le point 𝐴, correspondant au


potentiel le plus élevé, le courant sera naturellement orienté, au sortir Figure 2.1
du générateur, par une flèche dirigée dans l’autre sens.

Pour un circuit alimenté par un générateur de tension, on considère en général que sa borne 𝐵
constitue la référence de tension pour l’ensemble du circuit et se trouve donc au potentiel 0𝑉 « on dit
aussi à la masse ». Sa borne 𝐴 se trouve donc au potentiel 𝑉𝐴 = 𝐸.

On assimile donc toute différence de potentiel entre un point 𝑋 quelconque et cette référence, au
potentiel du point 𝑋.

2.2. Le générateur de courant continu parfait :

Outre le générateur de tension parfait, un circuit peut être


alimenté par un générateur de courant parfait (figure 2.2).
Ce dernier impose un courant 𝐼 au dipôle récepteur. La tension
qui apparaît alors aux bornes du dipôle récepteur dépend de 𝐼 et de
la nature du récepteur.
Les générateurs de courant sont en général des dispositifs
complexes utilisés dans des cas bien particuliers.
Figure 2.2
2.3. Le générateur de tension réel :

Dans la réalité, un générateur de tension n’est jamais


parfait. La tension qu’il délivre diminue plus ou moins selon
l’intensité du courant qu’on lui soutire. Ce phénomène est
dû à la superposition de diverses chutes de potentiel internes
qui ne peuvent plus être négligées lorsque le générateur est
parcouru par un courant intense.
On considère alors qu’un modèle plus proche de la réalité
consiste à associer une résistance en série avec un générateur
de tension parfait, ou une résistance en parallèle avec un
générateur de courant parfait. Ces résistances sont appelées
résistances internes des générateurs (figure 2.3). Figure 2.3

Si 𝐼 est le courant qui circule dans le circuit, on a : 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝐸 − 𝑟𝐼.

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2.4. Le générateur de courant réel :

De la même manière, un générateur de courant réel sera modélisé


par la mise en parallèle d’un générateur de courant parfait et d’une
résistance dite interne (figure 2.4).

Dans ce cas, le courant qui alimente le récepteur est plus faible que
le courant délivré par le générateur parfait et dépend de la tension qui
s’installe aux bornes du récepteur.

Figure 2.4
3. La masse :

Quand on parle de tension, il s'agit d'une différence de potentiel entre deux points d'un circuit. Ainsi,
dans la figure ci-dessous, on a :

𝑉1 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵
𝑉2 = 𝑉𝐵 – 𝑉𝐶
𝑉3 = 𝑉𝐶 − 𝑉𝐷
𝑈 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐷

En électronique, on a l'habitude de considérer un point du circuit comme référence de tension


« tension zéro » qu’on appelé la masse. Les tensions au différent point du circuit seront calculées par
rapport à ce point. En général, on prend pour masse la borne négative de l'alimentation. Ainsi sur la
figure ci-dessous, c'est le point 𝐷 qui constitue la masse, on a donc 𝑉𝐷 = 0 et on a :

 Tension au point 𝐴 = 𝑉𝐴 – 𝑉𝐷 = 𝑉𝐴
 Tension au point 𝐵 = 𝑉𝐵 – 𝑉𝐷 = 𝑉𝐵
 Tension au point 𝐶 = 𝑉𝐶 – 𝑉𝐷 = 𝑉𝐶
 ...

Figure 3.1

4. Les dipôles passifs linéaires usuels :

4.1. Les lois de fonctionnement élémentaires :

Trois dipôles passifs sont couramment utilisés dans les circuits électroniques. Ils ont la particularité
de posséder un fonctionnement qui s’exprime sous la forme d’une équation différentielle simple,
linéaire, à coefficients constants. L’équation de fonctionnement d’un dipôle lie la tension à ses bornes
et le courant qui le traverse. En supposant que, dans le cas le plus général, ces deux grandeurs sont
variables dans le temps, les lois de fonctionnement des trois dipôles passifs usuels sont présentées sur
la figure 4.1.

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4.2. Associations de dipôles :

 Dipôles en séries :

On considère l’association série de 𝑛 dipôle linéaire,


lorsqu’ils sont situés sur une même branche, c-à-d qu’ils
sont parcourus par le même courant d’intensité 𝑖(𝑡). La
tension 𝑣(𝑡) totale aux bornes de l’association vaut :
𝑛 Figure 4.2
𝑣(𝑡) = ∑ 𝑣𝑖
𝑖=1

a) Si chaque dipôle 𝐷𝑖 correspond à une résistance 𝑅𝑖 , on obtient :


𝑛 𝑛

𝑣(𝑡) = ∑ 𝑅𝑖 𝑖(𝑡) = 𝑅𝑒𝑞𝑢 𝑖(𝑡) , 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝑅𝑒𝑞𝑢 = ∑ 𝑅𝑖


𝑖=1 𝑖=1

b) Si chaque dipôles 𝐷𝑖 correspond à une capacité 𝐶𝑖 « initialement déchargé : 𝑣(𝑡0 ) = 0 »,


on obtient :
𝑛 𝑛
1 1 1 1
𝑣(𝑡) = ∑ ∫ 𝑖(𝜏) 𝑑𝜏 = ∫ 𝑖(𝜏) 𝑑𝜏 , 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ =∑
𝐶𝑖 𝐶𝑒𝑞𝑢 𝐶𝑒𝑞𝑢 𝐶𝑖
𝑖=1 𝑖=1

c) Si chaque dipôle 𝐷𝑖 correspond à une inductance 𝐿𝑖 , on obtient :


𝑛 𝑛
𝑑𝑖 𝑑𝑖
𝑣(𝑡) = ∑ 𝐿𝑖 = 𝐿𝑒𝑞𝑢 , 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝐿𝑒𝑞𝑢 = ∑ 𝐿𝑖
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑖=1 𝑖=1

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 Dipôles en parallèles :

On considère l’association parallèle de 𝑛 dipôle linéaire, lorsqu’ils ont à


leurs bornes la même tension 𝑣(𝑡). L’intensité 𝑖(𝑡) totale du courant
traversant l’association vaut :
𝑛 𝑛
1
𝑖(𝑡) = ∑ 𝑖𝑖 (𝑡) = ∑ 𝑣(𝑡)
𝐷𝑖
𝑖=1 𝑖=1

a) Si chaque dipôle 𝐷𝑖 correspond à une résistance 𝑅𝑖 , on obtient : Figure 4.3

𝑛 𝑛 𝑛

𝑖(𝑡) = ∑ 𝐺𝑖 𝑣(𝑡) = 𝐺𝑒𝑞𝑢 𝑣(𝑡), 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝐺𝑒𝑞𝑢 = ∑ 𝐺𝑖 = −1


𝑅𝑒𝑞𝑢 = ∑ 𝑅𝑖−1
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1

b) Si chaque dipôles 𝐷𝑖 correspond à une capacité 𝐶𝑖 « initialement déchargé : 𝑣(𝑡0 ) = 0 »,


on obtient :
𝑛 𝑛
𝑑𝑣 𝑑𝑣
𝑖(𝑡) = ∑ 𝐶𝑖 = 𝐶𝑒𝑞𝑢 , 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝐶𝑒𝑞𝑢 = ∑ 𝐶𝑖
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑖=1 𝑖=1

c) Si chaque dipôle 𝐷𝑖 correspond à une inductance 𝐿𝑖 , on obtient :


𝑛 𝑛
1 1
𝑖(𝑡) = ∑ ∫ 𝑣(𝜏) 𝑑𝜏 = ∫ 𝑣(𝜏) 𝑑𝜏 , 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝐿𝑒𝑞𝑢 = ∑ 𝐿−1
−1
𝑖
𝐿𝑖 𝐿𝑒𝑞𝑢
𝑖=1 𝑖=1

5. Les ponts diviseurs :


5.1. Le pont diviseur de tension :
Ce théorème est utilisé pour calculer des tensions aux bornes des résistances placées en série
« figure 5.1 ». Soit 𝑛 résistances placées en série et alimentées par une tension 𝐸

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La tension aux bornes de la i-ème résistance s’écrit :

𝑅𝑖
𝑉𝑖 (𝑡) = 𝑛 𝐸
∑𝑘=1 𝑅𝑘

5.2. Le pont diviseur de courant :

Ce théorème s’applique aux branches qui contiennent des résistances en parallèle comme il est
montré dans la figure 5.2

Le courant 𝐼𝑖 traversant la résistance 𝑅𝑖 placées en parallèle avec les résistances 𝑅1 , 𝑅2 , … 𝑅𝑛 , est


donné par :
1
𝑅𝑖
𝐼𝑖 (𝑡) = 𝐼
𝑛 1
∑𝑘=1
𝑅𝑘
Ou 𝐼 est le courant alimentant le circuit parallèle constitué par les 𝑛 résistances

6. Les lois de Kirchhoff en régime continu :

Réseau électrique : toute association simple ou complexe de dipôles interconnectés, alimentée par un
générateur.
Branche : partie dipolaire d’un réseau parcourue par un même courant.
Nœud d’un réseau : tout point du réseau commun à plus de deux branches.
Maille d’un réseau : tout chemin constituant une boucle et formé de plusieurs branches.

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Sur le circuit, l’association de 𝑅1 , 𝑅2 , 𝑅3 , 𝑅4 et 𝑅5 formant le dipôle 𝐴𝐶 constitue un réseau
électrique alimenté par le générateur de tension 𝐸. 𝐴, 𝐵, 𝐶 et 𝐷 sont les noeuds de ce réseau. Le schéma
montre trois mailles.

6.1. La loi des nœuds :


La somme des courants se dirigeant vers un nœud est égale à la somme des courants qui sortent de
ce nœud.
𝐼0 = 𝐼1 + 𝐼2 𝑒𝑡 𝐼2 = 𝐼3 + 𝐼4
6.2. La loi des mailles
La somme algébrique des différences de potentiel le long d’une maille, obtenue en parcourant la
maille dans un sens donné, est nulle. Les différences de potentiel orientées dans le même sens que le
sens de parcours de la maille sont comptées positivement. Les différences de potentiel orientées dans
le sens opposé au sens de parcours de la maille sont comptées négativement.
Ainsi, dans l’exemple de la figure 5.1 :
Maille 1 : 𝐸 − 𝐸1 = 0
Maille 2 : 𝐸1 − 𝐸2 − 𝐸4 = 0
Maille 3 : 𝐸4 − 𝐸3 − 𝐸5 = 0

7. Théorème de superposition :
La tension entre deux points 𝐴 et 𝐵 « ou bien le courant dans la branche 𝐴𝐵 » d’un circuit linéaire
comportant plusieurs générateurs est égale à la somme des tensions « courants » obtenues entre ces
deux points lorsque source agit seule.

Figure 7.1
𝑈 = 𝑈 ′ + 𝑈 ′′ 𝑒𝑡 𝐼 = 𝐼 ′ + 𝐼 ′′

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8. Théorème de Thévenin :

Un circuit linéaire placé entre deux point 𝐴 et 𝐵, peut être remplacée par un générateur équivalent
de Thévenin 𝐸𝑇ℎ en série avec une résistance interne de Thévenin 𝑅𝑇ℎ .

Figure 8.1

 𝑬𝑻𝒉 est égale à la tension à vide « Charge déconnectée » mesurée entre les deux points A et B.

 𝑹𝑻𝒉 est la résistance vue entre les deux bornes A et B lorsque les sources indépendantes sont
passivées « la source de tension est court-circuitée et la source de courant est enlevée.

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Exemple :

Figure 8.2

9. Théorème de Norton :

Un circuit linéaire placé entre deux point 𝐴 et 𝐵, peut être remplacée par un générateur courant 𝐼𝑁
en parallèle avec une résistance interne 𝑅𝑁 .

Figure 9.1

 𝑰𝑵 est le courant entre 𝐴 et 𝐵 dans un court-circuit.


 𝑹𝑵 est calculée de la même manière que la résistance Thénenin.

9|Page
Exemple :

Figure 9.2

10.Théorème de Kennely : Équivalence triangle-étoile

Le théorème de Kennelly, ou transformation triangle-étoile, est une technique mathématique qui


permet de simplifier l’étude de certains réseaux électriques.

 Transformation triangle vers étoiles :  Transformation étoile vers triangle


𝑅𝑎𝑏 𝑅𝑎𝑐 𝑅𝑎𝑡 𝑅𝑏𝑡 + 𝑅𝑏𝑡 𝑅𝑐𝑡 + 𝑅𝑐𝑡 𝑅𝑎𝑡
𝑅𝑎𝑡 = 𝑅𝑎𝑏 =
𝑅𝑎𝑏 + 𝑅𝑏𝑐 + 𝑅𝑎𝑐 𝑅𝑐𝑡
𝑅𝑎𝑏 𝑅𝑏𝑐 𝑅𝑎𝑡 𝑅𝑏𝑡 + 𝑅𝑏𝑡 𝑅𝑐𝑡 + 𝑅𝑐𝑡 𝑅𝑎𝑡
𝑅𝑏𝑡 = 𝑅𝑏𝑐 =
𝑅𝑎𝑏 + 𝑅𝑏𝑐 + 𝑅𝑎𝑐 𝑅𝑎𝑡
𝑅𝑎𝑐 𝑅𝑏𝑐 𝑅𝑎𝑡 𝑅𝑏𝑡 + 𝑅𝑏𝑡 𝑅𝑐𝑡 + 𝑅𝑐𝑡 𝑅𝑎𝑡
𝑅𝑐𝑡 = 𝑅𝑎𝑐 =
𝑅𝑎𝑏 + 𝑅𝑏𝑐 + 𝑅𝑎𝑐 𝑅𝑏𝑡

10 | P a g e

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