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UNITE D’ENSEIGNEMENT PHY-112 : INTITULE :

ELECTROCINETIQUE

NIVEAU I, SEMESTRE I

ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE :

Cours Magistral et travaux dirigés: Dr ASSEMBE Stéphane Patrick

Dr NGOH Jean Daniel

Dr OWONO AMOUGOU Olivier

Les objectifs généraux du cours :

Ce cours rassemble les éléments essentiels de l'électrocinétique et de la magnétostatique


enseignés dans le domaine de la physique générale. Il est structuré en cinq chapitres de cours et un
groupe d'exercices couvrant l'ensemble des concepts abordés tout au long du cours : lois de Kirchhoff,
loi d’Ohm, loi, des mailles, loi des nœuds, loi de Joule, lois de Kennelly. Il permettra à l’étudiant
d’identifier le courant et la tension pour un dipôle et de tracer ses caractéristiques courant - tension.
Ce cours présente également les notions de champ magnétique, flux magnétique et de
magnétostatique des circuits.

L’étudiant découvre en quelques pages, l'essentiel du cours où les connaissances


indispensables sont présentées, de manière claire et précise. Il est ensuite confronté à une grande
variété d’exercices : des simples applications du cours aux exercices plus élaborés, en passant par des
thèmes très classiques.

Les objectifs spécifiques

1. d’écrire l’expression du courant et celle de la densité du courant en régime continu dans un fil
conducteur. Ensuite, de donner les lois et théorèmes de l’électrocinétique (loi d’Ohm, loi des nœuds,
loi des mailles, loi de Joule, lois de Kirchhoff, loi de Pouillet, Théorème de Kennelly, théorème de
superposition) pour un réseau linéaire. Enfin, de schématiser les circuits équivalents en donnant les
expressions des résistances équivalentes.

2. d’analyse des réseaux linéaires en termes de courant et de tension en appliquant les théorèmes
généraux sur des circuits électriques en courant continu. Ensuite, de discuter le signe et l’effet de
l’intensité de courant sur les différents dipôles formant les réseaux.
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3. De donner les expressions des courants et tensions en régime transitoire (régimes : apériodique,
critique et pseudopériodique) pour les circuits LC, RC et LRC. Ensuite, d’écrire les impédances
complexes pour chaque branche pour un réseau linéaire. Enfin, de choisir le théorème adéquat pour
simplifier et schématiser les circuits équivalents et identifier le courant et la tension pour un dipôle.
De procéder à un bilan énergétique.

GUIDE D’ÉTUDE ET FICHE DESCRIPTIVE

Le but de cette unité d’enseignement est de se familiariser aux concepts de base de l’électrocinétique
et de la magnétostatique.

Le cours se divise en cinq chapitres :

- Le 1er Chapitre traitera : Des dipôles électrocinétiques. Spécifiquement, il sera question


d’aborder d’une part, les lois générales dans le cadre de l’approximation quasi stationnaire et
d’autre part de présenter les dipôles électrocinétiques.
- Le second chapitre présentera : Les réseaux électriques linéaires en régime permanent,
particulièrement il s’agira d’étudier les lois de Kirchhoff permettant la simplification des
circuits et d’énoncer quelques théorèmes tels que le théorème de Kennelly, le théorème de
superposition.
- En troisième chapitre, on s’intéressera à : L’analyse des circuits en régime transitoire,
principalement, il s’agira d’analyser les régimes transitoires des circuits RC, RL, RLC et de
faire des bilans énergétiques correspondant.

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CHAPITRE 1 : DIPÔLES ÉLECTROCINÉTIQUES

Objectifs : A la fin de ce cours, l’étudiant devra être capable de :


- Enoncer les lois générales dans le cadre de l’approximation quasi stationnaire
- Présenter les dipôles électrocinétiques.
1- LOIS GENERALES DANS LE CADRE DE L’APPROXIMATION QUASI
STATIONNAIRE
L’électrocinétique est l’étude des courants électriques, c'est - à- dire l’étude des charges
électriques en mouvement dans des milieux matériels appelés conducteurs. Autrement dit, c’est
l’étude des circuits et réseaux électriques. Dans ce qui suit, nous allons nous intéresser aux causes
qui provoquent le mouvement de charges, ainsi que les causes qui s’opposent à leur mouvement.
1.1. Approximation des régimes quasi stationnaires
Soit un générateur fonctionnant en régime variable et qui impose dans un circuit une onde de
courant ou de tension se propageant à une vitesse proche de la célérité c de la lumière. En admettant
que la longueur typique des fils du circuit est L, la durée ∆t de propagation de l’intensité ou de la
tension dans le circuit sera : ∆𝑡 = 𝐿/𝑐 (1)
Si les temps caractéristiques intervenant dans l’étude du circuit sont grands, on a
∆t négligeable. Les temps caractéristiques sont la période T, temps de montée du signal. En imposant
∆𝑡 < 𝑇/10, il faut que 𝐿 = 𝑐∆𝑡 < 𝑐𝑇/10 (c’est-à-dire 30000 m pour un signal de fréquence 1 kHz).
Cette condition est souvent réalisée pour les circuits usuels : le régime correspondant à cette
approximation est le régime quasi-stationnaire.
1.2.Courant électrique
1.2.1. Définition
Le courant électrique est un déplacement collectif et organisé des porteurs de charges
(électrons ou ions). Cet écoulement de charges peut se produire dans le vide (faisceau
d’électrons dans les tubes cathodiques....), ou dans la matière conductrice ( les électrons dans
les métaux, ou les ions dans les électrolytes).
Un courant électrique apparait dans un conducteur quand une différence de potentiel
est établie entre les bornes de ce dernier.
1.2.2. Intensité du courant électrique
Considérons un fil conducteur orienté suivant un sens positif arbitraire, et dq la charge
élémentaire algébrique qui traverse pendant la durée dt dans le sens positif une section du conducteur,
𝑑𝑞
l’intensité i(t) du courant électrique dans le conducteur est définie par : 𝑖(𝑡) = 𝑑𝑡
(2)

Où : I est l’intensité du courant, q : la charge électrique et t: le temps.

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Il s’agit donc d’un nombre décrivant le débit de charge électrique à travers une surface
donnée, notamment la section d’un fil électrique.
Dans le système international d’unités, l’intensité du courant se mesure en ampères, une
unité de base dont le symbole normalisé est A. Un ampère correspond à un débit de charge d’un
coulomb par seconde. (A) ∶ 1 A = 1 C/s.
1.2.3. Sens du courant
Le courant électrique circule dans le sens décroissant des potentiels, c'est-à-dire dans le sens
du champ électrique. Ainsi, le sens choisi conventionnellement est contraire au sens des charges
négatives L’intensité se mesure à l’aide d’un ampèremètre qui doit être branché en série dans le
circuit.

Figure 1: sens conventionnel du courant électrique


1.3.Loi d’Ohm
La différence de potentiel ou tension V (en volts) aux bornes d'une résistance R (en ohms) est
proportionnelle à l'intensité du courant électrique I (en Ampères) qui la traverse. Elle est donnée par :
V = R.I (3)
Cette relation entre l’intensité du courant, la tension et la résistance est connue sous le nom
de la loi d’Ohm. La résistance se mesure en ohms (Ω)
La loi d’Ohm montre que pour une différence de potentiel déterminée, on peut mettre dans le
circuit un nombre de résistances, en vue de limiter l’intensité du courant électrique qui traverse
l’appareil alimenté électriquement.

Figure 2: Schéma illustratif de la loi d’Ohm


1.4.Densité de courant
Défini comme étant un écoulement de charges dans le vide ou à travers un milieu
matériel conducteur, on peut exprimer l’intensité du courant électrique en fonction de la vitesse des
charges mobiles (libres).
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On considère un conducteur de section dS. Soit n le nombre de charges 𝑞 mobiles, se
déplaçant à la vitesse constante 𝑣⃗, et contenues dans un volume V.
En un temps très court dt les charges progressent d’une distance : ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 𝑣⃗𝑑𝑡
Pendant la même durée dt, la charge dQ contenue dans le volume élémentaire dV du
conducteur est donc : 𝑑𝑄 = 𝑛𝑞𝑑𝑉
⃗⃗⃗⃗ . ⃗⃗⃗⃗⃗
Puisque : 𝑑𝑉 = 𝑑𝑙 𝑑𝑆
⃗⃗⃗⃗⃗
On a : 𝑑𝑄 = 𝑛𝑞𝑣⃗𝑑𝑡𝑑𝑆

Figure 3: Densité de courant


1.4.1. Définition
Le vecteur densité de courant noté 𝑗⃗ caractérise le mouvement d’ensemble des porteurs de
charges dans un circuit. Il s’agit d’un vecteur décrivant le courant électrique à l’échelle locale. Sa
direction indique celle du déplacement des porteurs de charge (mais son sens peut être opposé pour
des porteurs négatifs) et sa norme correspond à l’intensité du courant par unité de surface. Elle est
relié au courant électrique par : 𝑗⃗ = 𝑛𝑞𝑣⃗ (4)
⃗⃗⃗⃗⃗
On obtient donc : 𝑑𝑄 = 𝑗⃗𝑑𝑡𝑑𝑆 (5)
Dans le cas d’un cristal composé d’ions au repos et d’électrons libres mobiles, on a : 𝑗⃗ = −𝑛𝑒𝑣⃗ (6)
On remarque ici que le vecteur densité de courant 𝑗⃗ est de sens contraire au sens du
mouvement réel des électrons, c'est - à - dire que le sens du courant est le même que celui du
vecteur 𝑗⃗.
Connaissant la densité volumique des charges mobiles, le vecteur densité de courant est donné
⃗⃗
par la relation : 𝑗⃗ = 𝜌𝑚 𝑉 (7)
⃗⃗ la vitesse moyenne des porteurs de charges en m.s -1, 𝜌𝑚 , la densité volumique de charges
avec 𝑉
mobile en C.m-3 et 𝑗⃗ en A.m-2.
Dans un circuit orienté, si la densité 𝑗⃗ du courant est uniforme, l’intensité I du courant
traversant une section plane S vaut : 𝐼 = 𝑗⃗. 𝑛⃗⃗𝑆 (8)
où I est en (A), j la densité de courant en (𝐴. 𝑚−2 ), 𝑛⃗⃗ le vecteur normal à la section orientée et S la
section du courant en 𝑚2 .

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Si 𝑆⃗ représente le vecteur surface de la section transversale du conducteur, et qui est colinéaire
au vecteur 𝑗⃗, l’intensité du courant est donc la grandeur scalaire :
N.B : Le vecteur densité de courant a toujours le même sens que le courant réel dans le circuit.
Dans un circuit, la densité de courant totale 𝑗⃗ est la somme des densités de courant
⃗⃗𝑘 .
correspondant à chaque type de porteurs de charges : 𝑗⃗ = ∑𝑘 𝑗⃗𝑘 = ∑𝑘 𝜌𝑘 . 𝑉 (9)

Figure 4: Sens de déplacement des charges


1.4.2. Relation entre le champ électrique et la densité de courant électrique
On considère une portion AB = l, d’un conducteur, traversé par un courant électrique
d’intensité I. Le passage d’un courant électrique implique obligatoirement l’existence d’une
différence de potentiel entre les points A et B. Nous savons comment calculer la différence de
𝐵
potentiel appliquée entre deux points : 𝑉 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = ∫𝐴 𝐸⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 (10)
Si le conducteur est un fil de section S, le champ électrostatique est uniforme sur toute la
portion AB. Puisque 𝑉 = 𝐸. 𝑙
On a : 𝑉 = 𝑅. 𝐼 = 𝐸. 𝑙 ⇒ 𝑅. 𝐽. 𝑆 = 𝐸. 𝑙
𝑙
Ainsi, on obtient une nouvelle expression de la densité de courant : 𝐽 = 𝑆.𝑅 . 𝐸 (11)
𝑙
On pose :𝜎 = 𝑆.𝑅 = 𝑐𝑡𝑒 (conductivité électrique du matériau, en Ω−1 . m−1).

Et là on obtient : 𝑗⃗ = 𝜎. 𝐸⃗⃗ (12)


L’inverse de la conductivité s’appelle résistivité électrique du conducteur (ou résistance
1 𝑙
spécifique). Son unité est l’ohm. Mètre (Ω. m) et son expression : 𝜌 = = (13)
𝜎 𝑆.𝑅

1.5.Loi des nœuds


La loi des nœuds reste valable lorsque la tension ou l’intensité est lentement variable au cours
du temps, c’est-à-dire pour des fréquences inférieures à 100 kHz. Cette loi traduit la conservation de
la charge électrique en régime stationnaire.
On a donc en O ∑ 𝜀𝑘 𝐼𝑘 = 0 (1ère loi de Kirchhoff), avec 𝜀𝑘 =+1 pour tout courant circulant
dans un Conducteur orienté vers le nœud et 𝜀𝑘 = −1 dans le cas contraire.

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Exemple pour le cas ci-contre, on a: 𝐼1 − 𝐼2 − 𝐼3 + 𝐼4 + 𝐼5 − 𝐼6 = 0
1.6.Loi des mailles
Considérons la maille suivante :

La loi des mailles exprime que la somme algébrique des tensions


le long d’une maille orienté est nulle. On a ∑ 𝜀𝑘 𝑈𝑘 = 0 (2ère loi
de Kirchhoff)
Avec 𝜀𝑘 = +1 si la tension Uk est orientée dans le même
sens que le sens que le sens de parcours de la maille. 𝜀𝑘 = −1
dans le sens contraire.
Dans le cas de la figure ci-contre, on a : U1- U2- U3+ U4+ U5=0

2- DIPOLE ELECTROCINETIQUE
2.1. Definition
Un dipôle est un dispositif possédant deux bornes permettant de le raccorder à d’autres
composantes dans un circuit.

2.2. Conventions d’orientation

Lorsque le sens conventionnel de I est choisi, il existe deux possibilités pour définir la tension aux
bornes du dipôle.

La puissance électrique reçue par le dipôle AB s’écrit en convention récepteur 𝑝(𝑡) = 𝑈(𝑡)𝐼(𝑡). Si
IAB et U(t) > 0 alors 𝑝(𝑡) > 0, d’où le dipôle est alors récepteur d’énergie.
En convention générateur, si IAB et 𝑈(𝑡) > 0 alors 𝑝(𝑡) = 𝐼(𝑡)(𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 ) < 0, le dipôle cède de
l’énergie électrique au reste du circuit. Le dipôle est alors générateur.

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2.3. Caractéristique statique courant-tension d’un dipôle
La caractéristique statique courant-tension d’un dipôle est la représentation graphique de la
relation 𝐼 = 𝑓(𝑈) liant l’intensité du courant I traversant le dipôle et la tension U à ses bornes en
régime continu.
Un dipôle est dit linéaire si la tension U appliquée à ses bornes et l’intensité I qui le traverse
sont liées par une relation affine (la caractéristique est donc une droite) ou plus généralement en
régime variable si la tension u(t) et l’intensité i(t) sont reliées par une équation différentielle linéaire
à coefficients constants.
Lorsque le dipôle est passif, la caractéristique passe par l’origine O. Dans le cas contraire le
dipôle est dit actif.
2.4. Dipôles passifs linéaires
2.4.1. Le résistor
Dans le résistor il y a proportionnalité entre la tension à ses bornes et l’intensité qui le traverse.
En convention récepteur, la relation entre la tension et le courant est donnée par la loi d’Ohm V=RI.

La caractéristique est une droite dont la pente est la résistance R du conducteur mesuré en ohm. On
en déduit la puissance électrique reçue par un résistor et dissipée par effet joule
𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡). 𝑖(𝑡) = 𝑅𝑖 2
2.4.2. Le condensateur
C’est un dipôle constitué de deux armatures métalliques séparées par un isolant qui est
représenté par le symbole :

La relation qui lie la charge du condensateur et la tension à ses bornes en convention récepteur est la
suivante : 𝑞 = 𝐶𝑢.
En convention récepteur, l’intensité est reliée à la charge par la relation
𝑑𝑞 𝑑𝑢
𝑖= = 𝑐 𝑑𝑡 . L’énergie emmagasinée dans un condensateur s’écrit :
𝑑𝑡
𝑑𝑢 1
𝜀 = ∫ 𝑝(𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑢𝑖𝑑𝑡 = ∫ 𝑢𝑐 𝑑𝑡 𝑑𝑡 = 2 𝑐𝑢 2

2.4.3. La bobine
C’est un dipôle constitué de fil bobine, sa représentation est la suivante
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En convention récepteur, la relation qui lie la variation de l’intensité qui traverse la bobine à la tension
𝑑𝑖
à ses bornes est la suivante : 𝑢 = 𝐿 𝑑𝑡.
𝑑𝑖 1
L’énergie emmagasinée par la bobine se traduit par : 𝜀 = ∫ 𝑝(𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑢𝑖𝑑𝑡 = ∫ 𝐿 𝑑𝑡 𝑑𝑡 = 2 𝐿𝑖 2

2.5. Dipôles actifs linéaires, les générateurs


Les dipôles actifs linéaires sont étudiés en convention générateur
2.5.1. Source idéale de tension ou source de tension idéale
Une source de tension idéale impose la tension à ses bornes, quel que soit le courant la
traversant, ce dernier étant imposé à la source par le circuit extérieur. La fém E représente la source
idéale de tension de la source. Sa représentation symbolique est la suivante et sa caractéristique sont
données ci-dessous :

Représentation symbolique Caractéristique de la source de tension idéale


2.5.2. Source idéale de courant ou source de courant idéale
Une source de courant idéale impose le courant la traversant, quelle que soit la tension à ses
bornes, cette dernière étant imposée à la source par le circuit extérieur. Le courant électromoteur
(c.e.m) I0 représente la source idéale de courant. Sa représentation symbolique et sa caractéristique
sont données ci-dessous :

Représentation symbolique Caractéristique de la source de courant idéale


2.5.3. Dipôle actif linéaire
Un dipôle actif linéaire a sa caractéristique qui est représenté par une droite d’équation :
𝑈 𝐼
+ = 1, où E représente la tension en circuit ouvert et I0 le courant de court-circuit du dipôle.
𝐸 𝐼0

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Un dipôle actif linéaire peut être modélisé par l’une ou l’autre des associations suivantes :
• La source de tension ou modèle de Thévenin dans lequel E représente la force électromotrice
du dipôle actif et r représente sa résistance interne.

𝐸
• La source de courant ou modèle de Norton dans lequel le courant électromoteur vaut 𝐼0 = et
𝑟
1
la conductance interne 𝑔 = 𝑟. L’intensité qui traverse le dipôle générateur vaut
𝑈
𝐼 = 𝐼0 − 𝑟 = 𝐼0 − 𝑔𝑈

Remarques
(1) Une source idéale de tension n’admet pas de représentation de Norton équivalente.
(2) Une source idéale de courant n’admet pas de représentation de Thévenin équivalente
2.6. Association de dipôles
2.6.1. Association des résistors
- La résistance du dipôle équivalent à l’association en série de n résistors de résistance R k (k=1,
…, n) est telle que 𝑅𝑒𝑞 = ∑𝑛𝑘=1 𝑅𝑘
- La résistance du dipôle équivalent à l’association en parallèle de n résistances Rk (k=1, …, n)
1 1
est telle que 𝑅 = ∑𝑛𝑘=1 𝑅
𝑒𝑞 𝑘

2.6.2. Association de dipôles actifs


• Pour une association de dipôles actifs en série, il est judicieux d’utiliser les représentations de
Thévenin pour chaque dipôle.

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Le dipôle équivalent à une association de n générateurs en série est un générateur ayant pour f.é.m la
tension Eeq égale à la somme algébrique des f.é.m de chaque générateur. Sa résistance interne est R eq,
somme des résistances internes de chaque générateur.
𝐸𝑒𝑞 = ∑𝑛𝑘=1 𝐸𝑘 et 𝑅𝑒𝑞 = ∑𝑛𝑘=1 𝑅𝑘
• Dans le cas d’une association des dipôles en parallèle, il est judicieux d’utiliser les représentations de
Norton pour chaque dipôle.
Le dipôle équivalent à l’association de n générateurs est un générateur de courant électromoteur
égal à la somme algébrique des courants électromoteurs de chaque générateur, et de conductance la
somme des conductances de chaque générateur.
𝐼𝑒𝑞 = ∑𝑛𝑘=1 𝐼𝑘 et 𝐺𝑒𝑞 = ∑𝑛𝑘=1 𝐺𝑘

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CHAPITRE 2 : RESEAUX ELECTRIQUES LINEAIRES EN REGIME
PERMANENT

Objectifs : A la fin de ce cours, l’étudiant devra être capable de :


- Étudier les lois de Kirchhoff permettant la simplification des circuits et
- Énoncer quelques théorèmes tels que le théorème de Kennelly, le théorème de superposition.

1. QUELQUES DEFINITIONS
Un réseau électrique est un ensemble de dipôles reliés entre eux par des fils conducteurs
parfaits (c’est-à-dire de résistance nulle).
Le réseau est dit linéaire si tous les dipôles qui le constituent sont linéaires (c’est-à-dire si leur
caractéristique est une droite).
Un nœud est un point du circuit où sont connectés plus de deux conducteurs ou dipôles ; le
courant peut s’y diviser. Il constitue l’extrémité d’une branche.
Une maille est constituée d’un ensemble de branches formant un circuit fermé et ne passant
qu’une fois par un nœud donné.
2. ETUDE PAR LES LOIS DE KIRCHOFF
L’étude d’un circuit électrique peut-être menée à partir des lois de Kirchhoff c’est-à-dire les lois des
nœuds et les lois de mailles.
2.1. Circuit à une maille : loi de Pouillet
Soit le circuit à une maille suivant :

∑𝑘 𝜀𝑘𝐸𝑘
L’intensité qui circule dans la maille unique vaut 𝑖 = ∑𝑘′ 𝑅𝑘′

𝜀𝑘 = +1 si la f.é.m, Ek est orientée dans le même sens que le


courant i.
𝜀𝑘 = −1 dans le cas contraire.
𝐸1 −𝐸2+𝐸3
Dans ce cas ci-contre 𝑖 = 𝑅
1+𝑅2+𝑅3+𝑅
4

2.2.Outils usuels permettant la simplification de l’étude des circuits


2.2.1. Pont diviseur de tension
C’est un ensemble constitué par deux résistors en série. Cette association est alimentée par
une source de tension U.

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𝑅2
La tension du résistor n°2 vaut 𝑈2 = 𝑅 𝑈
1+𝑅2

Il s’agit d’une application directe de la mise en série de deux résistances : 𝑈 = 𝑅1 𝐼 + 𝑅2 𝐼, d’où 𝐼 =


𝑈 𝑅2
. Or 𝑈2 = 𝑅2 𝐼 = 𝑅 𝑈.
𝑅1+𝑅2 1+𝑅2

Remarque : la relation de diviseur de tension n’est utilisable qui si le courant est le même dans R 1 et
R2.
De manière générale, la tension aux bornes d’une résistance placée dans un circuit série comportant
𝑅𝑖
n résistances, alimentées par une source de tension U est donnée par : 𝑈𝑖 = 𝑅 𝑈
1+𝑅2 +⋯..+𝑅𝑛

2.2.2. Pont diviseur de courant


Un pont diviseur de courant est constitué de deux résistors associés en parallèle. Cette association est
alimentée par une source de courant i. L’intensité qui traverse la résistance R2 vaut
𝑅1 𝐺2
𝑖2 = 𝑅 𝑖 =𝐺 𝑖
1 +𝑅2 1 +𝐺2

𝑅1 𝑅2 𝑅1
Car : 𝑈2 = 𝑅2 𝐼2 = (𝑅1 //𝑅2 ) = 𝐼 ⇔ 𝐼2 = 𝐼
𝑅1+𝑅2 𝑅1 +𝑅2

De manière Générale, le courant traversant une résistance 𝑅𝑖 placée dans un circuit parallèle
comportant n résistance alimentées par une source idéale de courant I est :
𝐺𝑖
𝐼𝑖 = 𝐼
𝐺1 + 𝐺2 + ⋯ . +𝐺𝑛

2.2.3. Loi de nœuds en termes de potentiels

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Soit un nœud N d’un réseau auquel sont reliées les résistances R k (k=1, …, n), on a :

𝑉
∑𝑘 𝑘
𝑅𝑘
𝑉𝑁 = 1 , en introduisant les
∑𝑘
𝑅𝑘
1 ∑𝑘 𝐺𝑘𝑉𝑘
conductances𝐺𝑘 = 𝑅 , 𝑉𝑁 = ∑𝑘 𝐺𝑘
(i)
𝑘
La relation (i) est le théorème de Millman

3. THEOREME DE KENNELLY OU TRANSFORMATION TRIANGLE-ETOILE ET


ETOILE-TRIANGLE
Le théorème de Kennelly permet de remplacer un montage dont les dipôles sont associés en triangle
par un montage dont les dipôles sont associés en étoile et réciproquement.
Considérons les montages ABC suivants :

Les deux montages sont équivalents si les intensités qui les traversent sont identiques et si les tensions
entre les points A, B et C présentent les mêmes valeurs. Ces relations seront exprimées en fonction
des résistances ou en fonction des conductances pour obtenir des relations simples.
Les lois des nœuds et des mailles appliquées à chaque montage donnent :
UAC+UCB+UBA=0 et iA+iB+iC=0, en plus, il suffit que les relations liant iA et iC à UAB soient les mêmes
dans les deux montages. Ceux-ci sont alors équivalents :
𝑈𝐴𝐵 = 𝑅𝐴 𝑖𝐴 − 𝑅𝐵 𝑖𝐵
Dans le montage étoile on a les tensions qui s’expriment par { et iB= -iC-iA
𝑈𝐶𝐵 = 𝑅𝐶 𝑖𝐶 − 𝑅𝐵 𝑖𝐵
𝑖𝐴 = 𝐺𝐴𝐶 𝑈𝐴𝐶 + 𝐺𝐴𝐵 𝑈𝐴𝐵
Dans le montage triangle les intensités s’expriment par {
𝑖𝐶 = 𝐺𝐴𝐶 𝑈𝐶𝐴 + 𝐺𝐵𝐶 𝑈𝐶𝐵
et UAC= UAB-UCB=-UCA
ce qui nous donne les deux systèmes suivants :

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𝑈𝐴𝐵 = (𝑅𝐴 + 𝑅𝐵 )𝑖𝐴 + 𝑅𝐵 𝑖𝐶 𝑖 = (𝐺𝐴𝐶 +𝐺𝐴𝐵 )𝑈𝐴𝐵 − 𝐺𝐴𝐶 𝑈𝐶𝐵
(1){ et (2) { 𝐴
𝑈𝐶𝐵 = 𝑅𝐵 𝑖𝐴 + (𝑅𝐵 +𝑅𝐶 )𝑖𝐶 𝑖𝐶 = −𝐺𝐴𝐵 𝑈𝐴𝐵 + (𝐺𝐴𝐶 + 𝐺𝐵𝐶 )𝑈𝐶𝐵
❖ Passage triangle-étoile
A partir du système (2) en exprimant les tensions UAB et UCB , on obtient :
𝐺𝐴𝐶 + 𝐺𝐵𝐶 𝐺𝐴𝐶
𝑈𝐴𝐵 = 𝑖𝐴 + 𝑖
𝐺𝐴𝐵 𝐺𝐴𝐶 + 𝐺𝐴𝐵 𝐺𝐵𝐶 + 𝐺𝐴𝐶 𝐺𝐵𝐶 𝐺𝐴𝐵 𝐺𝐴𝐶 + 𝐺𝐴𝐵 𝐺𝐵𝐶 + 𝐺𝐴𝐶 𝐺𝐵𝐶 𝐶

Cette expression de la tension UAB comparée à celle obtenue dans le système (1) permet d’identifier
la résistance RB à l’expression suivante :
1
𝐺𝐴𝐶 𝑅𝐴𝐶
𝑅𝐵 = 𝐺 = 1 1 1
𝐴𝐵 𝐺𝐴𝐶 +𝐺𝐴𝐵 𝐺𝐵𝐶 +𝐺𝐴𝐶 𝐺𝐵𝐶 + +
𝑅𝐴𝐵 𝑅𝐴𝐶 𝑅𝐴𝐵 𝑅𝐵𝐶 𝑅𝐴𝐶 𝑅𝐵𝐶

𝑅𝐴𝐵 𝑅𝐵𝐶
D’où 𝑅𝐵 = 𝑅
𝐴𝐵 +𝑅𝐴𝐶 +𝑅𝐵𝐶

Les deux autres résistances s’obtiennent par permutation circulaire des indices, soit alors :
𝑅𝐴𝐵 𝑅𝐴𝐶 𝑅𝐴𝐶 𝑅𝐵𝐶
𝑅𝐴 = 𝑅 ; 𝑅𝐶 = 𝑅
𝐴𝐵 +𝑅𝐴𝐶 +𝑅𝐵𝐶 𝐴𝐵 +𝑅𝐴𝐶 +𝑅𝐵𝐶

NB : En général, le résultat suivant nous permet de déterminer la résistance Ri au nœud i du montage


𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑎𝑛𝑐ℎé𝑒𝑠 𝑎𝑢 𝑛𝑒𝑢𝑑 𝑖 𝑑𝑢 𝑡𝑟𝑖𝑎𝑛𝑔𝑙𝑒
étoile 𝑅𝑖 =
𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑡𝑟𝑖𝑎𝑛𝑔𝑙𝑒

❖ Passage étoile-triangle
𝑅𝐵 +𝑅𝐶 𝑅𝐵
A partir du système (1) exprimons iA et iC : 𝑖𝐴 = 𝑅 𝑈𝐴𝐵 − 𝑅 𝑈𝐶𝐵
𝐴 𝑅𝐵 +𝑅𝐴 𝑅𝐶 +𝑅𝐵 𝑅𝐶 𝐴 𝑅𝐵 +𝑅𝐴 𝑅𝐶 +𝑅𝐵 𝑅𝐶

Cette expression de iA comparée à celle obtenue dans le système (2) permet d’identifier la
conductance GAC à l’expression suivante :
1
𝑅𝐵 𝐺𝐵
𝐺𝐴𝐶 = =
𝑅𝐴 𝑅𝐵 + 𝑅𝐴 𝑅𝐶 + 𝑅𝐵 𝑅𝐶 1 1 1
+ +
𝐺𝐴 𝐺𝐵 𝐺𝐴 𝐺𝐶 𝐺𝐵 𝐺𝐶
𝐺𝐴 𝐺𝐶
D’où 𝐺𝐴𝐶 = 𝐺
𝐴 +𝐺𝐵 +𝐺𝐶

Les deux autres conductances s’obtiennent par permutation circulaire des indices
𝐺𝐴 𝐺𝐵 𝐺𝐵 𝐺𝐶
𝐺𝐴𝐵 = 𝐺 𝐺𝐵𝐶 = 𝐺
𝐴 +𝐺𝐵 +𝐺𝐶 𝐴 +𝐺𝐵 +𝐺𝐶

NB : En général, le résultat suivant nous permet de déterminer la conductance Gij entre les nœuds i
et j du montage triangle par :
𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑎𝑏𝑜𝑢𝑡𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑎𝑢𝑥 𝑛𝑒𝑢𝑑𝑠 𝑖 𝑒𝑡 𝑗 𝑑𝑒 𝑙′é𝑡𝑜𝑖𝑙𝑒
𝐺𝑖,𝑗 =
𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙′é𝑡𝑜𝑖𝑙𝑒

4. THEOREME DE SUPERPOSITION

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4.1. Extinction d’une source électromotrice indépendante
On dit qu’on éteint une source électromotrice indépendante si on la remplace par sa résistance interne.
Eteindre une source de tension indépendante consiste donc à annuler sa f.é.m. c’est-à-dire à la
remplacer par un fil. Eteindre une source de courant indépendante consiste donc à annuler son courant
électromoteur c’est-à-dire le remplacer par un coupe-circuit

Remarque : Eteindre une source électromotrice revient sur un schéma, à enlever le cercle de son
symbole.

4.2. Théorème de superposition

Dans un réseau linéaire comportant des résistances et des sources linéaires indépendantes, l’intensité
du courant dans une branche est égale à la somme algébrique des intensités produites dans cette
branche par chacune des sources considérées isolément, les autres sources du circuit étant éteintes.

Ce théorème est aussi valable pour toute tension aux bornes d’un dipôle, puisque cette tension est
reliée à l’intensité du courant par une relation affine.

4.3. Conseils d’analyse d’un réseau électrique


(1) Recenser sur un schéma clair toutes les variables intervenant dans le problème
(2) Essayer de simplifier autant que possible le schéma du réseau en exploitant les équivalences
des représentations de Thevenin et de Norton pour les dipôles actifs afin de pouvoir les
associer de manière judicieuse
(3) Ecrire autant d’équations qu’il y a d’inconnues (ni plus, ni moins) en veillant à n’écrire que
des lois des mailles linéairement indépendantes c’est-à-dire qu’il faut choisir un ensemble de
mailles faisant intervenir toutes les branches sans en oublier aucune.
(4) Ne pas oublier les impédances des branches reliées à la masse si la loi des nœuds en termes
de potentiels est exploitée.

Exemple d’application
P a g e 16 | 29
En appliquant le théorème de superposition, déterminer l’intensité du courant circulant dans la
résistance R.

Solution :

On éteint la source de tension E (il suffit d’enlever le rond sur le schéma, le dipôle correspondant au
générateur devient alors un fil) ; remplaçons de plus la source de courant (I0, 2R) par son modèle
équivalent de Thevenin ; le circuit proposé se ramène à :

La tension UAC1 aux bornes de la résistance R s’obtient par la relation du pont diviseur, soit
3
𝑅 4𝑅𝐼0 𝑈𝐴𝐶1 4𝐼0
2
𝑈𝐴𝐶1 = 3 2𝑅𝐼0 = , soit 𝐼1 = =
𝑅+5𝑅 17 𝑅 17
2

Eteignons la source de courant I0 (il suffit d’enlever le rond dans le schéma ; le dipôle correspondant
à la source correspond alors à un court-circuit) ; le circuit proposé se ramène ainsi à :

2R A 3R
I2
2R
E
R

C
5𝑅
Entre A et C apparait une association (R, 5R) en parallèle, dont la résistance équivalence à , le
6

circuit est équivalent à : La tension UAC2 aux bornes de la résistance R s’obtient


2R A encore par la formule du pont diviseur de tension,
5
𝑅 5
6
UAC2 soit : 𝑈𝐴𝐶2 = 5 𝐸 = 17 𝐸. C’est la tension
𝑅+2𝑅
6
E 5R/6 commune aux deux résistances (R, 5R) qui ontPété
a g e 17 | 29
associées en parallèle
C
𝑈𝐴𝐶2 5𝐸
Le courant traversant R est alors 𝐼2 = = 17𝑅
𝑅

Appliquons le théorème de superposition.


4𝐼0 5𝐸
Lorsque les deux sources agissent, I traversant R vaut : 𝐼 = 𝐼1 + 𝐼2 = + 17𝑅
17

P a g e 18 | 29
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES CIRCUITS EN REGIME
TRANSITOIRE

Objectifs : A la fin de ce chapitre, l’étudiant devra être capable :


- D’analyser des circuits en régime transitoire, principalement, les régimes transitoires des
circuits RC, RL, RLC
- De faire des bilans énergétiques correspondant au circuit ci-contre.

1. OUTILS MATHEMATIQUES
Dans un réseau linéaire, la tension aux bornes de chaque dipôle est reliée à l’intensité du courant
le traversant par une relation affine ou par une équation différentielle linéaire à coefficients constants.
L’évolution de toute grandeur électrique x(t) du circuit est décrite par une équation différentielle
linéaire à coefficients constants. La résolution de ces équations différentielles introduit des constantes
d’intégration que l’on détermine grâce aux conditions initiales dont la recherche s’appuie sur les
hypothèses de continuité suivantes : la tension u(t) aux bornes d’un condensateur ainsi que sa charge
électrique q(t) sont les grandeurs continues -L’intensité i(t) du courant traversant une bobine est une
grandeur continue.

Un circuit du 1er ordre est un circuit décrit par un seul paramètre physique, sa constante de
temps 𝜏. Elle represente le temps caractéristique pour que le système, soumis à un échelon de tension
ou de courant appliqué à partir de la date t=0, atteigne le régime permanent continu imposé par cet
échelon. En pratique un tel circuit ne comprend que des résistances, des grandeurs de tension ou de
courant et une bobine ou un condensateur. Les grandeurs électriques satisfont à une équation
différentielle de type :
𝑑𝑦 𝑦 𝑦(∞)
+ = où 𝜏 est le même pour toutes les grandeurs électriques du circuit.
𝑑𝑡 𝜏 𝜏

La solution de cette équation différentielle est la somme de :


- La solution générale de l’équation différentielle sans 2 nd membre (équation différentielle
𝑑𝑦 𝑦
homogène) + 𝜏 = 0.
𝑑𝑡

NB : Toutes les grandeurs électriques satisfont à la même équation différentielle homogène.


- La solution particulière avec deuxième membre, obtenu en annulant la dérivée par rapport au temps ;
il s’agit donc de la solution en régime permanent continu, soit y(∞) ; cette solution particulière est
propre à chaque grandeur physique étudiée.

P a g e 19 | 29
La constante d’intégration apparaissant dans la solution homogène s’obtient à l’aide de la condition
initiale du système étudié soit y(0+), qui repose sur des considérations physiques (continuité de la
tension aux bornes d’un condensateur ou de courant dans une bobine).
La solution de l’équation différentielle de 1er ordre ci-dessus peut donc se mettre sous la forme :
𝑡
𝑦(𝑡) = 𝑦(∞) + (𝑦(0+ ) − 𝑦(∞))exp (− 𝜏).

Un circuit du 2nd ordre est régi par une équation différentielle normalisée de la forme
𝑦 ′′ + 2𝑚𝜔0 𝑦 ′ + 𝜔02 𝑦 = 𝜔02 𝑦(∞) où m est le coefficient d’amortissement du circuit (il fait forcement
intervenir l’élément dissipatif qui est la résistance d’un circuit) et 𝜔0 sa pulsation propre.
Les coefficients sont des paramètres physiques caractéristiques du circuit, ils sont donc communs à
toutes les grandeurs électriques de ce circuit. Toutes les grandeurs obéissent à la même équation
différentielle. Seul le régime permanent continu y(∞) diffère d’une variable à l’autre. La solution de
l’équation différentielle est la somme de la solution générale de l’équation différentielle homogène
et d’une solution particulière de l’équation différentielle complète. La résolution de l’équation
différentielle conduit à envisager deux comportements différents pour le circuit, liés au signe du
discriminant de l’équation caractéristique associée r2+2m𝜔0r + 𝜔02=0
- Le régime apériodique m>1
𝑦(𝑡) = 𝑦(∞) + exp(−𝑚𝜔0 𝑡) [𝛾 cosh(Ω𝑡) + 𝜇 sinh(Ω𝑡)] avec Ω=𝜔° √𝑚2 − 1
- Le régime pseudopériodique
𝑦(𝑡) = 𝑦(∞) + exp(−𝑚𝜔0 𝑡) [𝛾 cos(𝜔𝑡) + 𝜇 sin(𝜔𝑡)] avec 𝜔 =𝜔° √1 − 𝑚2
- Le cas particulier théorique m=1, appelé régime critique, s’interprète physiquement comme
un régime de transition (la condition m=1 n’est pas réalisable de façon durable à cause des fluctuations
des caractéristiques des composantes). D’une façon générale une égalité au sens strict n’a pas de
01 𝑇
réalité physique. Le temps typique d’amortissement est défini par : 𝜏 = 𝑚𝜔 = 2𝜋𝑚 .
0

2. REGIME TRANSITOIRE D’UN CIRCUIT RC


2.1. Réponse libre d’un circuit RC

Considérons le circuit ci-contre dans lequel le


condensateur est initialement chargé sous une tension
E. A l’instant t=0, l’interrupteur est fermé, la tension
u(t) passe brusquement de la valeur E à 0.
.
Evolution de la tension uc(t) aux bornes du condensateur
𝑑𝑢𝑐 1
𝑑𝑡
+ 𝐶 𝑢𝑐 = 0 où 𝜏 = 𝑅𝐶 est la constante de temps du circuit. Compte tenu des conditions initiales

et de la continuité de la tension aux bornes du condensateur la tension vaut :𝑢𝑐 (𝑡 = 0) = 𝐸, la


P a g e 20 | 29
−𝑡
résolution de l’équation différentielle conduit à 𝑢𝑐 (𝑡) = 𝐸𝑒 𝜏 . La tangente à l’origine coupe l’axe des
abscisses à l’instant 𝑡 = 𝜏

Evolution de l’intensité i(t) du courant


−𝑡
𝑑𝑢𝑐 𝐸
L’intensité i(t) du courant se déduit de la relation 𝑖 = 𝐶 ce qui conduit à 𝑖(𝑡) = − 𝑅 𝑒 𝜏
𝑑𝑡

Le condensateur assure la continuité de la tension à ses bornes, mais pas celle de l’intensité du
courant.

2-2 Réponse d’un circuit RC à un échelon de tension. Réponse indicielle

Le condensateur est initialement déchargé. On applique


aux bornes du circuit un échelon de tension d’amplitude
E, u(t) passe brusquement de 0 à E à l’instant t=0

L’évolution de la tension aux bornes du condensateur pour t>0 est obtenu en appliquant la loi des
𝑑𝑢𝑐 1 𝐸
mailles qui conduit à l’équation différentielle + 𝜏 𝑢𝑐 = avec 𝜏 = 𝑅𝐶
𝑑𝑡 𝜏

La solution de cette équation est la suivante compte tenu des conditions initiales et de la continuité
−𝑡
de la tension aux bornes du condensateur du condensateur 𝑢𝑐 (𝑡) = 𝐸(1 − 𝑒 𝜏 )
La tangente à l’origine coupe l’asymptote uc=E à l’abscisse 𝑡 = 𝜏

P a g e 21 | 29
Le temps de montée du signal est la durée t M au cours de laquelle la tension passe de 10% à 90% de
−𝑡
sa valeur finale d’équilibre. Le calcul de tM se fait à partir de l’équation uc(t) = 𝐸 (1 − 𝑒 𝜏 ) et

conduit à : 𝑡𝑀 = 𝑡2 − 𝑡1 = 2,2𝜏.
Le temps de réponse à x% est une durée au bout de laquelle la tension uc ne diffère que de x% de sa
valeur finale d’équilibre. En général on détermine le temps de réponse à 5% : 𝑡𝑅5% . Le calcul de 𝑡𝑅5%
−𝑡
à partir de uc(t) = 𝐸 (1 − 𝑒 𝜏 ) conduit à 𝑡𝑅5% = 3𝜏.
−𝑡
𝑑𝑢𝑐 𝐸
L’évolution de l’intensité du courant à partir de l’expression de l’intensité 𝑖 = 𝑐 = 𝑒 𝜏 est la
𝑑𝑡 𝑅

suivante :

2-3 Bilan énergétique


La puissance instantanée reçue par un dipôle orienté en convention récepteur s’écrit :
𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡)𝑖(𝑡).
Pour un dipôle orienté en convention générateur, la puissance 𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡)𝑖(𝑡) représente la
puissance cédée par celui-ci. Pour le circuit RC étudié, en multipliant les deux membres de la loi des
mailles par idt, nous obtenons : 𝐸 = 𝑅𝑖 + 𝑢𝑐 entraine 𝐸𝑖𝑑𝑡 = 𝑅𝑖 2 𝑑𝑡 + 𝑢𝑐 𝑖𝑑𝑡
𝑡 𝑡 𝑡

∫ 𝐸𝑖𝑑𝑡 ′ = ∫ 𝑅𝑖 2 𝑑𝑡 ′ + ∫ 𝑢𝑐 𝑖𝑑𝑡′
0 0 0

(1) (2) (3)


(1) représente l’énergie fournie par le générateur au circuit (le générateur est orienté en convention
récepteur).

P a g e 22 | 29
(2) représente l’énergie électrique reçue par le résistor. Cette énergie est ensuite dissipée sous forme
de chaleur par effet joule.
(3) représente l’énergie emmagasinée par le condensateur.
L’égalité ci-dessus traduit la conservation de l’énergie. Enfin de charge du condensateur, c’est-à-dire

t tendant vers l’infini le générateur à fourni l’énergie ∫0 𝐸𝑖𝑑𝑡 ′ =CE2, le condensateur a emmagasiné
∞ 1
l’énergie Ec=∫0 𝑢𝑐 𝑖𝑑𝑡 = 2 𝑐𝐸 2 . Le résistor a reçu l’énergie électrique (dissipée ensuite par effet
∞ 1
joule) 𝐸𝑅 = ∫0 𝑢𝑅 𝑖𝑑𝑡 = 2 𝑐𝐸 2. L’énergie fournie par le générateur a été pour moitié, emmagasinée

par le condensateur et, pour moitié, dissipée par effet joule dans le résistor et ce, indépendamment de
la valeur de la résistance R ou de la capacité c.

3. REGIME TRANSITOIRE D’UN CIRCUIT RL SERIE

3.1. Réponse libre d’un circuit RL série


𝐸
Le régime permanent est supposé établi. 𝑖 = 𝐼0 = 𝑅. K est placé en 2 à l’instant 𝑡 = 0. Donc

pour t>0, u(t)=0

L’évolution de l’intensité i(t) du courant est obtenu pour t>0, la loi des mailles conduit à
𝑑𝑖 1 𝐿
l’équation différentielle 𝑑𝑡 + 𝜏 𝑖 = 0 où 𝜏 = 𝑅 est la constante de temps du circuit RL. Compte

tenu des conditions initiales et de la continuité de l’intensité du courant dans la bobine, la


−𝑡
𝐸
solution de l’équation différentielle est𝑖 = 𝑅 𝑒 𝜏 . La tangente à l’origine coupe l’axe des temps
−𝑡
𝑑𝑖
à l’abscisse 𝑡 = 𝜏. La tension aux bornes de la bobine est 𝑢𝐿 = 𝐿 = −𝐸𝑒 𝜏
𝑑𝑡

i(t) 𝑢(𝑡)
𝜏 𝑡
E/R

𝑡 −𝐸
𝜏
P a g e 23 | 29
3.2. Réponse d’un circuit RL à un échelon de tension. Réponse indicielle
A l’instant t=0, l’interrupteur est fermé, ce qui revient à appliquer un échelon de tension
d’amplitude E aux bornes du circuit.

𝑑𝑖 1 𝐸 𝐿
Pour t>0, la loi des mailles conduit à l’équation différentielle𝑑𝑡 + 𝜏 𝑖 = 𝐿 avec 𝜏 = 𝑅

Compte tenu des conditions initiales et de la continuité du courant dans la bobine on a la solution
−𝑡
𝐸 𝐿
de l’équation différentielle 𝑖(𝑡) = (1 − 𝑒 𝜏 ) avec 𝜏 =
𝑅 𝑅

L’évolution du courant est donnée par la courbe suivante :

−𝑡
𝑑𝑖
La tension aux bornes de la bobine est donnée par 𝑢𝐿 = 𝐿 = 𝐸𝑒 𝜏 . L’évolution de la tension
𝑑𝑡

aux bornes de la bobine est représentée ci-dessus.


3.3. Bilan énergétique
𝑑𝑖
D’après la loi des mailles on a 𝐸 = 𝑅𝑖 + 𝐿 𝑑𝑡 (1)

𝑡 𝑡 𝑡
En multipliant par idt (1) on a donc 𝐸𝑖𝑑𝑡 = 𝑅𝑖 2 + 𝑙𝑖𝑑𝑖 soit ∫0 𝐸𝑖𝑑𝑡 = ∫0 𝑅𝑖 2 𝑑𝑡 + ∫0 𝐿𝑖𝑑𝑖

𝑡 𝑡 1
D’où ∫0 𝐸𝑖𝑑𝑡 = ∫0 𝑅𝑖 2 𝑑𝑡 + 2 𝐿𝑖 2

P a g e 24 | 29
(I) (II) (III)

(I) représente l’énergie fournie par le générateur (orienté en convention générateur)

(II) représente l’énergie représente l’énergie dissipée par effet Joule dans le résistor

(III) représente l’énergie emmagasinée par la bobine

4. RÉGIME TRANSITOIRE D’UN CIRCUIT RLC


Considérons un circuit RLC série comme l’indique le schéma suivant :

La détermination de uc(t) aux bornes du condensateur


permet d’accéder facilement aux autres grandeurs du
𝑑𝑞 𝑑𝑢𝑐
circuit par les relations :𝑞(𝑡) = 𝐿 𝑑𝑡 = 𝑐 𝑑𝑡
.

𝑑𝑖 𝑑 2 𝑢𝑐
𝑢𝐿 (𝑡) = 𝐿 = 𝑙𝑐 ,𝑢 𝑑𝑢
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2 𝑅=𝑅𝑖=𝑅 𝑑𝑡𝑐

La loi des mailles appliquées au circuit conduit à l’équation différentielle :


𝑑 2 𝑢𝑐 𝑅 𝑑𝑢𝑐 1 1 1
+ + 𝑢𝑐 = 𝑢(𝑡) ; La pulsation propre du circuit vaut 𝜔0 =
𝑑𝑡 2 𝐶 𝑑𝑡 𝐿𝐶 𝐿𝐶 √𝐿𝐶

𝑅 𝐶
Le coefficient d’amortissement du circuit vaut 𝑚 = 2 √𝐿 . Avec ces notations, l’équation

𝑑 2 𝑢𝑐 𝑑𝑢𝑐
différentielle s’écrit : + 2𝑚𝜔0 + 𝜔0 2 𝑢𝑐 = 𝜔0 2 𝑢(𝑡)
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡

1 1 𝐿 𝐿𝜔0 1
Le facteur de qualité du circuit RLC série est défini par :𝑄 = 2𝑚 = 𝑅 √𝐶 = = 𝑅𝐶𝜔
𝑅 0

𝑑 2 𝑢𝑐 𝜔0 𝑑𝑢𝑐
L’équation différentielle s’écrit encore + + 𝜔0 2 𝑢𝑐 = 𝜔0 2 𝑢(𝑡)
𝑑𝑡 2 𝑄 𝑑𝑡

4.1. Réponse libre d’un circuit RLC


Le condensateur est initialement chargé sous la tension E. L’interrupteur est fermé à l’instant t=0

Donc pour t>0, u(t)=0, l’équation différentielle


𝑑2 𝑢 𝑑𝑢𝑐
s’écrit : 𝑑𝑡 2𝑥 + 2𝑚𝜔0 + 𝜔02 𝑢𝑐 = 0. L’équation
𝑑𝑡
caractéristique associée à l’équation différentielle est :

𝑟 2 + 2𝑚𝜔0 𝑟 + 𝜔02 = 0. Le discriminant réduit est : ∆′ = (𝑚𝜔0 )2 − 𝜔02 = (𝑚2 − 1)𝜔02


Trois cas sont à envisager suivant le signe de ∆′
a) Régime apériodique, m>1
Dans ce cas le discriminant est positif, ∆′ > 0. L’équation caractéristique admetdeux racines
réelles : 𝑟1 = −𝑚𝜔0 + √𝜔02 (𝑚2 − 1) = −𝜔0 (𝑚 − √𝑚2 − 1

P a g e 25 | 29
𝑟2 = −𝑚𝜔0 − √𝜔02 (𝑚2 − 1) = −𝜔0 (𝑚 + √𝑚2 − 1

La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :𝑢𝑐 (𝑡) = 𝐴𝑒 𝑟1𝑡 + 𝐵𝑒 𝑟2𝑡


2 −1)𝑡 2 −1)𝑡 2 −1𝑡 2 −1𝑡
𝑢𝑐 (𝑡) = 𝐴𝑒 −𝜔0(𝑚−√𝑚 + 𝐵𝑒 −𝜔0(𝑚+√𝑚 = 𝑒 −𝑚𝜔0𝑡 (𝐴𝑒 𝜔0√𝑚 + 𝐵𝑒 −𝜔0√𝑚 )
Les conditions de continuité de la tension 𝑢𝑐 (𝑡) et de l’intensité i(t) permettent de déterminer
les constantes A et B. Puisque m>1, les solutions r1 et r2 sont deux réels négatifs. La tension
𝑢𝑐 (𝑡) tend vers 0 de manière monotone lorsque t augmente.

b) Régime critique, m=1


Dans ce cas le discriminant est nul ∆′=0. L’équation caractéristique admet une racine double :
𝑟0 = −𝑚𝜔0, comme m=1, 𝑟0 = −𝜔0
La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :𝑢𝑐 (𝑡) = 𝑒 −𝜔0𝑡 (A+Bt). Les conditions
de continuité de la tension 𝑢𝑐 et de l’intensité i(t) permettent de déterminer les constantes A
et B. La pulsation propre 𝜔0 étant un réel positif, uc(t) tend vers 0 de façon monotone lorsque
t augmente. 𝑢𝑐 (𝑡) tend vers 0 plus rapidement que pour le régime apériodique.

c) Régime pseudopériodique, m<0


Dans ce cas le discriminant est négatif, ∆′ < 0. L’équation caractéristique admet deux racines
complexes conjuguées :
𝑟1 = −𝑚𝜔0 + 𝑗𝜔0 √1 − 𝑚2 et 𝑟2 = −𝑚𝜔0 − 𝑗𝜔0 √1 − 𝑚2
La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :
𝑢𝑐 (𝑡) = 𝑒 −𝑚𝜔0𝑡 [𝐴𝑐𝑜𝑠(𝜔0 √1 − 𝑚2 ) + 𝐵𝑠𝑖𝑛(𝜔0 √1 − 𝑚2 )]
ou encore

𝑢𝑐 (𝑡) = 𝑒 −𝑚𝜔0𝑡 [𝐴′𝑐𝑜𝑠 (𝜔0 √1 − 𝑚2 𝑡 + 𝜑)

P a g e 26 | 29
La pseudo-pulsation du circuit vaut 𝜔 = 𝜔0 √1 − 𝑚2 . La solution de l’équation
différentielle s’écrit ainsi : 𝑢𝑐 (𝑡) = 𝑒 −𝑚𝜔0𝑡 [𝐴𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 + 𝐵𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡] ou encore 𝑢𝑐 (𝑡) =
𝐴′𝑒 −𝑚𝜔0𝑡 cos (𝜔𝑡 + 𝜑)
Les conditions de continuité de la tension uc(t) et de l’intensité i(t) permettent de déterminer
les constantes A, B ou A’ et 𝜑.
La tension uc(t) se présente sous la forme d’une tension pseudo-sinusoïdale, de pseudo-
pulsation ω dont l’amplitude est modulée par le facteur 𝑒 −𝑚𝜔0𝑡 . Le coefficient −𝑚𝜔0 est la
partie réelle des racines de l’équation caractéristique.
Si 0<m<1, la partie réelle −𝑚𝜔0 des racines est négative. Il en résulte dans ce cas que
l’enveloppe exponentielle 𝑒 −𝑚𝜔0𝑡 décroit au cours du temps. Dans ces conditions, le régime
libre est un régime transitoire c’est-à-dire qui s’attenu et tend à disparaitre. Le temps
1
d’amortissement est 𝜏 = , la pseudo-période des oscillations amorties est 𝑇=
𝑚𝜔0
2𝜋 2𝜋
=
𝜔 𝜔0 √1−𝑚 2

4.2. Réponse d’un circuit RLC à un échelon de tension. Réponse indicielle

Le condensateur est initialement déchargé et l’interrupteur est fermé à l’instant t=0. La tension u(t)
correspond à un échelon de tension. On a uc(t) aux bornes du condensateur qui vérifie l’équation
𝑑 2 𝑢𝑐 𝑑𝑢𝑐
différentielle + 2𝑚𝜔0 + 𝜔02 𝑢𝑐 = 𝜔02 𝐸
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡

La solution particulière de l’équation avec second membre est une fonction de même forme
mathématique que le second membre c’est-à-dire une constante 𝑢𝑐𝑜 = 𝑐𝑡𝑒 = 𝐸.

P a g e 27 | 29
La solution générale de l’équation homogène associée a été étudiée précédemment et correspond à la
réponse libre du circuit RLC série. Les cas à distinguer sont :

- m>1, le régime apériodique (I)


- m=1, le régime est critique (II)
- m<1, le régime est pseudopériodique (III)

L’allure des courbes représentant les variations de uc(t) suivant la valeur de m est donnée par

4.3. Bilan énergétique


L’équation différentielle du circuit faisant intervenir les courants nous donne :
𝑑𝑖 𝑞
𝐸=𝐿 + 𝑅𝑖 + (1)
𝑑𝑡 𝐶
𝑞
(1)*i(t) entraine 𝐸𝑖𝑑𝑡 = 𝑅𝑖 2 𝑑𝑡 + 𝐿𝑖𝑑𝑖 + 𝐶 𝑖𝑑𝑡. Comme idt=dq, ona :
1 𝑞2
𝐸𝑖𝑑𝑡 = 𝑅𝑖 2 𝑑𝑡 + 𝑑(2L𝑖 2 + 𝑑(2𝐶)

En intégrant entre l’instant initiale et un instant t quelconque, on obtient :


𝑡 𝑡 𝑡 𝑡
1 𝑞2
∫ 𝐸𝑖𝑑𝑡 = ∫ 𝑅𝑖 𝑑𝑡 + ∫ 𝑑( L𝑖 2 ) + ∫ 𝑑( )
2
2 2𝐶
𝑂 0 0 0

(I) (II) (III) (IV)


(I) représente l’énergie qui est fournie par le générateur
(II) représente l’énergie dissipée par effet joule dans le résistor
(III) représente l’énergie emmagasinée par la bobine
(IV) représente l’énergie emmagasinée par le conducteur.
Cette relation traduit encore la conservation de l’énergie.

P a g e 28 | 29
P a g e 29 | 29

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