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TP 1 – POLARISATION DE LA LUMIERE

Ce TP a pour objectif de comprendre le fonctionnement et l’utilisation d’un polariseur. On utilisera pour cela
un montage comprenant une photodiode, qui est un capteur très utilisé dans l’industrie (par exemple pour fabriquer
les capteurs CCD d’appareils photo numériques).
Consigne de sécurité : NE JAMAIS DIRIGER UN LASER VERS SES YEUX OU VERS UNE AUTRE PERSONNE !!!

I) PRINCIPE DU POLARISEUR
I.1) Production d’une lumière polarisée :
Nous avons déjà vu qu’une onde électromagnétique arrivant en incidence normale sur un conducteur parfait
est totalement réfléchie par celui-ci. Il en est de même pour une onde polarisée rectilignement arrivant sur une grille
conductrice dont les fils sont parallèles à la direction de polarisation du champ, l’écartement des fils étant petit par
rapport à la longueur d’onde de l'onde incidente.
En effet, le parallélisme des fils et du champ E incident permet la création de courants dans ces fils, courants
qui engendrent l’onde réfléchie. L’écartement des fils est en outre trop faible pour permettre la propagation d’ondes
entre les fils (comme pour un guide d’ondes).
En revanche, si le champ incident est polarisé orthogonalement à la direction des fils, aucun courant n’est
engendré, et la propagation « entre » les fils est possible avec un champ orthogonal : l’onde incidente est
entièrement transmise.
Question 1 : Représenter le champ électrique après passage dans le polariseur sur les schémas suivants :

Par conséquent, pour une onde incidente de polarisation quelconque, le champ E incident peut toujours être
décomposé en une composante parallèle aux fils et une composante orthogonale : la composante parallèle est
réfléchie, la composante normale est transmise.
Question 2 : Représenter le champ électrique après passage dans le polariseur sur les schémas suivants :

Après la grille, on obtient donc une onde polarisée rectilignement, de direction de polarisation orthogonale
aux fils de la grille : cette grille constitue un polariseur rectiligne.
Les considérations précédentes s’étendent évidemment aux ondes dont le domaine de fréquences est celui
de l’optique : pour ces ondes l’écartement des fils de la grille devra être petit devant λ, c’est à dire devant des
distances de l’ordre du μm. En optique, les polariseurs optiques sont en fait constitués de milieux transparents,
appelées polaroïds, comportant des longues chaînes moléculaires créées par étirement et rendues conductrices, qui
se comportent comme les fils de la grille métallique.
Ces milieux transmettent alors totalement une onde polarisée rectilignement suivant une direction
spécifique et pas du tout suivant la direction orthogonale : c’est ce qu’on appelle le dichroïsme.

I.2) Analyse d’une lumière polarisée :


Une grille du même type que le polariseur pourra servir de détection d’une lumière polarisée. En effet, si on
place une deuxième grille du même type que le polariseur derrière celui-ci, celle-ci « laisse passer » l’onde polarisée
si ses fils sont orthogonaux à la direction de polarisation ( donc en fait parallèles à ceux du polariseur ) et la réfléchit
totalement si ses fils sont parallèles à la direction de polarisation ( donc en fait orthogonaux à ceux du polariseur ).
Cette deuxième grille est alors appelée analyseur.
Question 3 : Représenter le champ électrique après passage dans le polariseur et l’analyseur sur les schémas
suivants :

Quand on peut observer avec un analyseur « l’extinction » complète d’une onde, c’est que celle-ci était
polarisée rectilignement. Dans l’expérience précédente, la configuration des 2 grilles permettant l’extinction est dite
polariseur et analyseurs croisés.

I.3) Loi de Malus


Imaginons enfin que les deux directions des fils du polariseur et de l’analyseur fassent entre elles un angle α.
Le polariseur a "fabriqué" une onde rectiligne de direction y, dont on note le champ électrique ⃑ = ⃗. Le
champ ⃑ de cette onde doit à nouveau être décomposé suivant les axes X et Y. Seule la composante =
cos ( ) est transmise. L’onde finale est polarisée suivant Y, de module cos ( ).
Question 4 : Représenter le champ électrique après passage dans le polariseur et l’analyseur sur le schéma
suivant :

L’intensité lumineuse en sortie du polariseur et de l’analyseur, donnée par le module du vecteur de Poynting
varie alors en cos²α avec l’angle α :
= cos²( ) : Loi de Malus
II) MESURE EXPERIMENTALE DE LA LOI DE MALUS
I.1) Utilisation d’une photodiode polarisée en inverse :
Dans un premier temps nous allons réaliser un circuit électrique utilisant une photodiode et délivrant une
tension proportionnelle à l’intensité lumineuse reçue par celle-ci. Le circuit est présenté ci-dessous.

E = 5V

R = 200 kOhms

La photodiode est un dipôle photosensible qui laisse passer un courant dont l'intensité est proportionnelle
à l’intensité lumineuse qu'elle reçoit, lorsqu'elle est « polarisée en inverse », comme dans le montage précédent.
On a donc :
=
Où K est une constante. Toutefois cette loi n’est plus valide si l’intensité lumineuse est trop importante : le
courant ne peut pas dépasser une valeur maximale . On dit alors que la diode est saturée. On veillera dans la
suite à ne pas se trouver dans cette situation.
Ainsi, dans le montage schématisé ci-dessus, la tension U est proportionnelle à :

A vous de jouer : Commencer par réaliser le circuit, en prenant soin d’orienter la diode dans le bon sens. Il faut donc
commencer par déterminer dans quel sens est polarisée la photodiode. Pour cela, utiliser un multimètre en mode
ohmmètre : mesurer une première fois la résistance de la photodiode, puis échanger ses bornes et mesurer de
nouveau sa résistance.
On contrôlera que le montage fonctionne en plaçant sa main devant la photodiode, puis en l’approchant de
la lampe de bureau.

I.2) Mesure de la loi de Malus :


On se propose maintenant de réaliser une expérience permettant la vérification expérimentale de la loi de
Malus. Le montage est présenté ci-dessous (LE LASER DOIT ETRE DIRIGE VERS UN MUR, PAS VERS LA PAILLASSE D’EN
FACE) :

Réalisation du montage : On utilise ici le banc d’optique fourni.


Commencer par placer la diode laser sur un support élévateur (lui-même posé sur le banc d’optique), et
aligner la photodiode avec le faisceau laser à l’aide de la potence et de la pince fournie.
Placer ensuite le polariseur, avec l’axe réglé sur 0°. On s’assurera que la photodiode n’est pas saturée : une
légère rotation de l’axe du polariseur (10°), doit provoquer un changement de la valeur de la tension lue à
l’Ohmmètre.
A ce stade, appeler le professeur pour vérifier le montage.
Mesures :
Une fois le polariseur et l’analyseur placés entre la diode laser et la photodiode, faire varier l’angle α de l’axe
de l’analyseur de 0 à 180° par pas de 10° (l’axe du polariseur reste réglé sur 0° au cours le l’expérience).
Pour chaque valeur de α, noter la valeur de U lue sur le Voltmètre. Faire un tableau apparaissant dans votre
rapport.
Utiliser ensuite un logiciel de traitement de données (LatisPro ou Regesi) pour tracer la courbe U(α), et
modéliser la courbe obtenue à l’aide de la formule de la loi de Malus.

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