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ELECTROTECHNIQUE

Chargé du cours M. Ognadon ASSOGBA


Institut Polytechnique de Saint-Louis

CPI 2 - 2020-2021

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PLAN
Chapitre 1: Electromagnétisme : Ferromagnétisme

Chapitre 2: Bobine à noyau de fer

Chapitre 3: Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Chapitre 4: Machine à courant continu : Fonctionnement et structure interne


Chapitre 5: Machines asynchrones triphasées et machines synchrones

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Chapitre 1. Électromagnétisme  Ferromagnétisme

I. EXCITATION MAGNÉTIQUE
1. Phénomènes physiques
Un mouvement ordonné de charges électriques (courant électrique i) crée
dans l'espace qui l'entoure un champ d'excitation magnétique. Cette
circulation de charges constitue une source d'excitation magnétique. En
tout point de l'espace, le champ d'excitation magnétique est décrit par un
vecteur (direction, sens et intensité) appelé vecteur excitation magnétique

− →

H . C'est l'ensemble des vecteurs H qui constitue le champ d'excitation
magnétique (champ de vecteurs).
De la limaille de fer (détecteur), saupoudrée au voisinage de la source,
permet de visualiser (spectre magnétique) le champ d'excitation
magnétique.

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2. Sources d'excitation magnétique
Orbitale électronique
L'électron gravitant autour d'un noyau atomique est une source
d'excitation magnétique. Le champ magnétique créé est extrêmement
faible, mais cumulé à des milliards de milliards d'autres champs aux
directions voisines, il permet d'obtenir un aimant.

Aimants
Un aimant est constitué d'une pièce d'acier qui a conservé la mémoire
d'un traitement magnétique antérieur. Les eets magnétiques des
aimants sont dus à l'orientation d'une majorité des orbitales
électroniques des atomes les constituant suivant une direction
privilégiée.

Figure: Champ d'excitation magnétique d'un aimant droit


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Propriétés des aimants :
Un aimant attire les objets ferromagnétiques placés à proximité de ses
pôles.
Placé dans le champ magnétique terrestre, un aimant droit s'oriente
spontanément dans la direction nord-sud. Par convention, l'extrémité
de l'aimant tournée vers le nord géographique s'appelle pôle nord et
l'extrémité de l'aimant tournée vers le sud géographique s'appelle pôle
sud.
Les eets magnétiques d'un aimant sont localisés à proximité de ses
pôles.
Il est impossible d'isoler un pôle nord ou un pôle sud : la cassure d'un
aimant ne provoque pas la séparation de ses pôles mais l'apparition de
deux aimants.
Deux pôles d'aimants de même type se repoussent ; s'ils sont de types
contraires, ils s'attirent.
Remarque : Notre globe terrestre, peut être considéré comme un
gigantesque aimant, à deux pôles, nord et sud.
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Solénoïde
Un solénoïde, parcouru par un courant i, constitue une source d'excitation
magnétique. Le solénoïde donne un champ analogue à celui d'un aimant
droit.

Figure: Champ d'excitation magnétique d'un solénoïde



Calcul de H : Théorème d'Ampère
Les lignes de champ magnétique, orientées conventionnellement du Nord
vers le Sud sont des lignes fermées. La loi de Biot et Savart permet→

de
déterminer le sens et la direction du vecteur excitation magnétique H
Le théorème→ d'ampère permet de calculer l'intensité du vecteur excitation

magnétique H , le long d'une de ces lignes, lorsque des symétries existent.

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a. Circulation du vecteur excitation magnétique

− →

On appelle circulation élémentaire de H sur le parcours dl le produit
scalaire→:−
− →
dC = H . dl

− R→− →

La circulation de H le long d'un contour fermé Γ est donc : C = H . dl
Énoncé du théorème d'Ampère


La circulation du vecteur excitation magnétique H le long d'un contour Γ
fermé et orienté est égale à la somme algébrique des intensités des courants
qui traversent la surface s'appuyant sur Γ. On compte positivement
l'intensité d'un courant traversant par la face sud, et négativement
l'intensité d'un courant traversant par la face nord. Formulations
mathématiques :

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Remarque :
Le théorème d'Ampère montre que le champ excitation magnétique est
indépendant du milieu, et qu'il s'exprime en A/m.
Règles d'orientation du vecteur excitation magnétique.
Parmi toutes celles existantes, on en présente deux utiles.
 Règle de la main droite: On serre avec la main droite le l, le pouce
indiquant→

le sens du courant i, alors l'enroulement des doigts indique le
sens de H
 Règle des trois doigts de la main droite. Le pouce →
sur le l indique le sens

du →
courant i, l'index indique le point où on cherche H et le majeur le sens

de H . Cette dernière règle vient de la loi de Biot et Savart.
Question :
Déterminer l'excitation magnétique dans un tore de N spires de rayon r

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3. Induction magnétique
D'une façon générale, le champ excitation magnétique modie les
propriétés du milieu dans lequel il agit. Il induit un champ


induction
magnétique. Ainsi, au vecteur →

excitation magnétique H correspond le
vecteur


induction magnétique B tel que :


B = µ. H


où B s'exprime en teslas (T) µ est la perméabilité magnétique absolue du
milieu et s'exprime en H/m
4. Milieux amagnétiques
 Dans le vide, les vecteurs excitation magnétique et induction magnétique
sont


proportionnels


et colinéaires :
B = µo . H où µo = 4Π10−7 H/m est la perméabilité absolue du vide
 Lorsque les milieux sont peu perturbés par l'excitation magnétique, on dit
qu'ils sont amagnétiques (air, eau, homme, cuivre, acier inox, aluminium,
bois, etc.).
La perméabilité est alors voisine de la perméabilité absolue du vide. Les
vecteurs excitation magnétique et induction magnétique sont quasiment
proportionnels et colinéaires.
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5. Milieux ferromagnétiques
À contrario, lorsque les milieux sont fortement modiés par l'excitation
magnétique, on dit qu'ils sont ferromagnétiques, même s'ils ne contiennent
pas de fer (fer doux, acier, nickel, chrome, ferrites, cobalt, etc.). Dans ces
milieux, le champ induction magnétique dépend de l'intensité de
l'excitation magnétique et du passé magnétique du milieu.
Remarque:
Dans un milieu ferromagnétique, les vecteurs excitation magnétique et
induction magnétique ne sont pas proportionnels. Pour une faible intensité
H de l'excitation magnétique, l'intensité B de l'induction magnétique est
sensiblement proportionnelle à H. Au-delà, l'intensité B n'est pas
proportionnelle à H. Et pour une forte intensité de H, B n'augmente
pratiquement plus : le milieu est saturé

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Figure: Courbe de première aimantation

Perméabilité dynamique
Pour de petites variations de H autour d'un point donné on peut dénir
une perméabilité magnétique dynamique :
dB
µDyn = dH

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5.2 Cycle d'hystérésis d'un matériau ferromagnétique
Lorsqu'un matériau magnétique a été soumis plusieurs fois à un champ
magnétique intense et changeant de sens périodiquement, sa courbe
d'aimantation se stabilise en un cycle appelé cycle d'hystérésis

Figure: Cycle d'hystérésis

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Saturation d'un matériau ferromagnétique
Dès que l'intensité H de l'excitation magnétique dépasse HSat (intensité de
saturation) en valeur absolue, l'intensité B de l'induction magnétique ne
croît plus : le matériau est saturé.
Induction rémanente
Si on supprime le champ magnétique (H = 0), il subsiste une induction
magnétique non nulle, appelée induction rémanente (Br). Cette propriété
est utilisée pour fabriquer les aimants permanents et les supports
d'enregistrements magnétiques (Eet mémoire).
Désaimantation d'un matériau ferromagnétique
Pour annuler l'induction rémanente, il faut appliquer une excitation
opposée, dite excitation coercitive (HC). Mais sa suppression, ré-aimante le
matériau dans l'autre sens. La seule solution consiste à parcourir plusieurs
fois le cycle d'hystérésis, en diminuant progressivement l'intensité H,
jusqu'à l'annuler (tête d'eacement des magnétoscopes et magnétophones).

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Remarque :
Les matériaux magnétiques doux (le fer par exemple) possèdent des cycles
d'hystérésis étroits : la désaimantation s'eectue assez facilement. Tandis
que les matériaux magnétiques durs (l'acier par exemple) possèdent des
cycles d'hystérésis larges : la désaimantation nécessite de fortes excitations
magnétiques. C'est pourquoi les aimants sont réalisés avec des matériaux
magnétiques durs.
5.3 Pertes magnétiques
 Le parcours du cycle d'hystérésis se traduit par des pertes énergétiques,
(aimantation dans un sens puis dans l'autre).
 Il faut souligner également des pertes ferromagnétiques dues au
déplacement des électrons de conduction des matériaux, qui décrivent des
cercles (Courants de Foucault).
 Ces pertes PFer provoquent un échauement du matériau, proportionnel
au carré de la fréquence du courant d'excitation. En première
approximation, on peut représenter ces pertes par une résistance ctive RF
dissipant la même puissance thermique.
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6. Flux d'induction magnétique
6.1 Orientation d'une surface S →

On représente une surface


par un vecteur S dont le module est l'aire de la
surface. Ce vecteur S est normal à la surface. Son sens (conventionnel)
est déterminé à l'aide d'une courbe fermée et orientée dessinée autour de
l'origine du vecteur représentant la surface.

6.2 Flux à travers une surface :


Dénitions
Le ux est une grandeur algébrique qui traduit la traversée d'un champ à
travers la surface S. Son calcul nécessite l'orientation de S
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6.3 Circuit magnétique parfait : C.M.P.
C'est un circuit où toutes les lignes d'induction sont connées dans le
matériau, on dit que le circuit est sans fuite magnétique. Il a néanmoins
des pertes magnétiques fer PFer.



Figure: Dénitions du ux du vecteur B à travers la surface S

Remarque : Le ux d'induction magnétique est conservatif dans un C.M.P.


Autrement dit, le ux sortant à travers la surface latérale est nul.

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7. RÉLUCTANCE R D'UN C.M.P.
Loi d'Hopkinson
Soit un C.M.P. enlacé par N spires parcourues par un courant i, cette
source d'excitation magnétique crée une induction magnétique. L'intensité
H du vecteur excitation magnétique le long d'une ligne de champ fermée
(théorème d'Ampère) est :Hl = Ni . Cette excitation magnétique crée une
induction magnétique dans le C.M.P. d'intensité : B = mH. Le ux
magnétique à travers une section du circuit magnétique s'écrit:
ϕ = BS = µHS = µNiS l d'où: Ni = µ1 Sl ϕ
C'est la relation d'Hopkinson, qui s'écrit :
ε = Rϕ avec ε = Ni et R = µ1 Sl
ε s'appelle la force magnétomotrice et s'exprime en ampères (A), ϕ est le
ux magnétique et s'exprime en webers (Wb), et R s'appelle la réluctance
et s'exprime en inverse d'henrys (H−1 ).

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Analogie avec la loi d'Ohm

Question :
Soit le circuit magnétique. 1. Dessiner son schéma analogue équivalent
puis, exprimer la réluctance équivalente à l'ensemble du circuit magnétique.
2. En déduire l'expression de la force magnétomotrice

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8. Flux d'auto-induction
8.1 Phénomène physique
Si un circuit électrique, parcouru par un courant i, induit dans le milieu qui
l'entoure une induction magnétique, alors le ux magnétique créé se
reboucle dans le circuit électrique lui-même. On dit que l'on a un ux
magnétique d'auto-induction ou de self-induction. Si le circuit comporte N
spires de surface S, la surface totale, eectivement traversée par le ux est
STotale = NS
8.2 Inductance : dénition
Le ux total est fonction du courant i et des caractéristiques géométrique
et magnétique (µ) du circuit. Cette grandeur caractéristique du circuit et
de son milieu magnétique s'appelle : inductance ou inductance propre ou
auto-inductance ou self-inductance.
ϕTotal = Li où ϕTotal est le ux total à travers STotale et s'exprime en
Webers (Wb) et L est l'inductance et s'exprime en Henrys (H).

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Ni = Rϕ
2
et ϕTotal = Li ; ce qui conduit à:
L = NR
Question :
Soit un tore comportant N spires, de section S et de rayon moyen rMoy .
Exprimer son inductance et sa réluctance en fonction du nombre de spires
N,de sa surface S, de la perméabilité µ et du rayon rMoy

FIN Chapitre 1

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Chapitre2 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à
noyau de fer (BNF)

Introduction
L'électrotechnique est l'application des lois de la physique à la production,
au traitement, au transport et à l'utilisation de l'énergie électrique. Les
applications industrielles mettent en oeuvre l'énergie électrique sous forme
sinusoïdale. Vus les niveaux de puissance, les tensions et courants sont
importants. Les études générales sur les matériaux ferromagnétiques ont
montré des comportements non linéaires alors qu'ils sont exploités jusqu'à
la saturation : il faut décrire les comportements issus de ce phénomène.

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1. Dénition de la bobine à noyau de fer
Un bobinage associé à un circuit magnétique (matériau ferromagnétique)
constitue une bobine à noyau de fer (BNF). Cet élément est
essentiellement alimenté en régime sinusoïdal et la réponse des grandeurs
électriques et magnétiques est fortement liée au comportement saturé ou
non du matériau. Son symbole est représenté à la gure ci-dessous

2. Le comportement en régime sinusoïdal


Les circuits magnétiques ont été jusqu'à maintenant étudiés dans le cadre
de l'approximation linéaire d'Hopkinson : les circuit magnétiques sont
parfaits, c'est à dire linéaires (perméabilité relative r constant) et exempts
de fuites magnétiques (tout le ux créé par les enroulements apparaît dans
le circuit magnétique). Dans les applications industrielles, l'approximation
linéaire n'est plus de mise car l'exploitation des matériaux ne se cantonne
pas aux inductions faibles, là où la linéarité est garantie. L'exploration des
zones saturées permet de décrire plus justement les phénomènes observés.
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3. La bobine en approximation linéaire
Les phénomènes linéaires seront dans un premier temps analysés
indépendamment les uns des autres et ensuite regroupés pour dénir le
modèle linéaire de la bobine en approximation linéaire.
3.1. Résistance de l'enroulement
La résistance propre r du conducteur de l'enroulement de longueur l, de
section s et constitué d'un matériau de résistivité ρ est :
r = ρ sl
Coecient d'auto-induction (Inductance L)
Dans la zone linéaire du matériau, la perméabilité magnétique relative µr
est constante donc l'induction magnétique B a pour expression :
B = µo µr H
µo est la perméabilitédu vide, H est le champ magnétique ou excitation.
La réluctance R du circuit magnétique est dénie par :
1 l
R= µo µr s
où: s  la section droite du circuit magnétique, l  la longueur moyenne de
la ligne de champ dans le matériau ferromagnétique.
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Le ux φ dans le circuit magnétique est relié au courant i traversant
l'enroulement par la relation d'Hopkinson :
Ni = φR
où: N  le nombre de spires de l'enroulement. Le ux total φT à travers
toutes les spires est alors :
φT = Nφ = NBS . Ce qui conduit à: φT = NR i
2

Le coecient de proportionnalité entre ux et courant est le coecient


d'autoinduction L.
N2
L= R
Inductance de fuite
Toutes les lignes de champ créées par l'enroulement n'apparaissent pas
dans le circuit magnétique. Pour des raisons essentiellement de fabrication,
certaines d'entre-elles se rebouclent dans l'air proche des spires.
On distingue le ux φ(t) dans le matériau du ux de fuite φf (t) s'en
échappant

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Figure: Les fuites dans la bobine.

L'enroulement embrasse le ux φe (t) telle que φe (t) = φ(t) + φf (t)


En appliquant la loi de Faraday, on obtient la tension u (t) aux bornes de
N phi(t)
l'enroulement par la relation: u(t) = Ndφdte (t) = .dt + Ndφdtf (t)

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Le premier terme correspond à l'inductance propre de l'enroulement. Le
second correspond à une inductance équivalente attachée au milieu de
propagation du ux (l'air) parcourue par le courant i : c'est l'inductance de
fuite lf . Ainsi on peut réécrire la tension u(t) par :
u(t) = L di(t)
dt + lf
di(t)
dt
Mise en équation et modèle
La bobine laisse apparaître la résistance r de l'enroulement, son inductance
propre L et l'inductance lf qui traduit les fuites magnétiques. La mise en
équation complète s'eectue en écrivant la tension aux bornes de
l'enroulement :
u(t) = ri(t) + L di(t)
dt + lf
di(t)
dt
De cette relation, on déduit le modèle électrique équivalent de la bobine à
noyau de fer en régime linéaire présenté à la gure ci-dessous

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4. Comportement de la bobine linéaire en régime sinusoïdal
Dans les applications technologiques (industrielles ou domestiques), les
bobinages sont souvent alimentés par une tension sinusoïdale. La liaison
entre le ux et la tension est déterminée par la loi de Faraday. La relation
d'Hopkinson permet d'exprimer le lien entre le ux et le courant.
L'élimination du ux fournit la relation entre la tension et le courant en
régime sinusoïdal.
4.1. Mise en équation
L'expression la plus générale de la tension u(t) est :
u(t) = ri(t) + N dφdte (t)
En isolant l'inductance de fuite on obtient la relation
u(t) = ri(t) + N dφ(t)
dt + lf
di(t)
dt
En conclusion : la tension et le courant ne sont pas reliés directement.
Pour pouvoir exprimer directement le ux, on réalise l'hypothèse de Kapp.

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4.2 Comportement simplié : le modèle de Kapp
Si l'eet des fuites magnétiques lf di(t)
dt et de la résistance de l'enroulement
r i(t) inuencent peu la tension u(t) vis à vis du terme prépondérant
dt , on réalise l'hypothèse de Kapp :
N dφ(t)
dt et lf dt  N dt
ri(t)  N dφ(t) di(t) dφ(t)

4.3 Relation entre le ux (ou l'induction) et la tension


L'enroulement
√ est alimenté par la tension sinusoïdale
u(t) = U 2 cos ωt
où : U: la tension ecace et ω = 2Πf la pulsation
D'après l'hypothèse de Kapp :

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En considérant la démagnétisation initiale on obtient :

L'identication des amplitudes fournit la relation de Boucherot :

où:
U  la tension ecace,
S  la section droite du circuit magnétique,
N - le nombre de spire de l'enroulement,
f  la fréquence de la tension,
BMax  l'induction magnétique maximale.

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Dans l'hypothèse de Kapp, la tension et le ux sont des grandeurs
sinusoïdales. Cette hypothèse est d'autant plus intéressante que la tension
u est imposée à la bobine, si bien que le ux découle directement de la
tension : on travaille à ux forcé.
4.4 Relation entre le ux et le courant
Avec la relation d'Hopkinson et φf (t)  φ(t) on peut écrire:
Ni(t) = Rφ(t)
Le circuit est initialement démagnétisé (φ(0) = 0) et avec la relation
R il√vient donc:
2
N
L=
U 2
i(t) = Lω sin ωt
On retrouve la dénition de l'impédance de l'inductance en régime
sinusoïdal :
Z = Lω

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5. Comportement non linéaire
5.1. Inuence de la saturation
Dans les applications industrielles, les grandeurs sinusoïdales tensions et
courants ont des amplitudes élevées. Par conséquent, la saturation est vite
atteinte. On ne peut plus tenir compte de la linéarité du matériau (µr n'est
pas constant). La réluctance et l'inductance ne peuvent plus êtres dénies.
De plus, le parcours répétitif du cycle d'hystérésis nécessite de tenir compte
des inuences énergétiques.
Cette nouvelle donne incite à reconsidérer l'étude des circuits magnétiques
en régime saturé.
5.2. Illustration du comportement temporel des diérentes
grandeurs
Comment passer de la tension au courant si les comportements ne sont pas
linéaires ?
Le schéma de la Figure suivante montre le cheminement qui permet de
tracer l'allure du courant

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Figure: Le tracé point par point du courant dans une bobine à noyau de fer en
régime saturé.

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Le courant dans la bobine est périodique mais non sinusoïdal. Il est
d'autant plus  déformé  que le circuit magnétique est saturé. La
distorsion du signal est marquée par le taux d'harmoniques. Si la
déformation est faible, une approximation au premier harmonique est
envisageable. On ne travaille alors qu'avec le courant fondamental.
Dans le cas général, il faut envisager l'inuence de toutes les harmoniques.
Dans ces conditions, on recherche une représentation sinusoïdale du
courant qui transporte la même puissance que le courant réel. Cette
équivalence est obtenue en travaillant avec la puissance.
6. Considérations énergétiques dans la bobine à noyau de fer
6.1. Densité d'énergie
Un élément de volume est soumis →à un champ d'excitation . Il est alors le

siège d'une induction magnétique B . On dénit la densité d'énergie :

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6.2. Illustration : expression de l'énergie dans le cas du modèle
linéaire
Pour les matériaux linéaires, on dénit la réluctance R = µo1µr sl
et l'inductance L = NR 2

On obtient l'énergie par :

1 2
W = 2µo µr S φ l
Donc l'énergie vaut :
W = 12 Rφ2 = 12 Li 2
6.3. Les pertes dans les bobines à noyau de fer
Avant d'entamer une analyse énergétique plus ne, il est important de
préciser l'origine des diérentes pertes qui apparaissent dans le circuit
magnétique d'une bobine.
6.3.1. Pertes par courants de Foucault
Les matériaux ferromagnétiques ont souvent des propriétés conductrices
pour le courant électrique : en présence d'un ux variable, la fem induite
crée les courants de Foucault qui circulent dans le matériau.
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L'eet Joule dissipe l'énergie sous forme de chaleur, ce sont les pertes par
courants de Foucault.
Evaluation des pertes par courants de Foucault
Les pertes par courants de Foucault sont de la forme (résultat non
démontré)

6.3.2. Pertes par hystérésis


Sous l'eet des champs d'induction et d'excitation, les forces de Laplace
créent des contraintes internes au matériau qui mettent en mouvement les
domaines de Weiss. Leur frottement les uns contre les autres favorise
l'échauement du matériau : ce sont les pertes par hystérésis.
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Evaluation des pertes par hystérésis
Les pertes proviennent de la diérence entre l'énergie emmagasinée durant
la croissance de H et celle restituée lors de la décroissance. Pour un
parcours complet du cycle, l'énergie est proportionnelle à son aire et au
volume du matériau. Ces pertes sont d'autant plus importantes que le
nombre de cycles par seconde est élevé. Une tension évoluant à la
fréquence f, crée des grandeurs magnétiques évoluant à cette fréquence. En
règle générale, ces pertes sont globalisées et exprimées par :

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6.3.3. Globalisation des pertes : pertes fer
Les pertes fer constituent l'ensemble des pertes dans le matériau :

La mesure de ces pertes ne peut être que globale. Néanmoins, on peut


séparer PH et PF en mesurant les pertes fer, à BM constant, pour deux
valeurs de la fréquence.
Les proportionnalités proposées sont empiriques et assez approximatives. A
l'usage des techniciens, les fabricants fournissent des diagrammes de pertes
spéciques q (en W/kg) relevés expérimentalement à fréquence constante
(50 Hz généralement) pour diérentes valeurs de BM

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Figure: Diagramme des pertes spéciques.

Quand on ne dispose pas de ces courbes, on admet qu'elles ont une forme
parabolique q = K .Bm2 . La valeur de K sera calculée à partir de la qualité
des tôles annoncées par le fabricant. Il s'agit de la valeur des pertes fer en
W/kg pour une induction maximale BM de 1T à une fréquence f de 50 Hz.
La qualité des tôles ordinaires est de 1,5 à 1 W/kg, celle des tôles à
cristaux orientés de 0,6 à 0,4 W/kg.
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7. Détermination du modèle électrique équivalent de la bobine
saturée
La mise en place du modèle équivalent de la bobine à noyau de fer saturée
tend à considérer la tension, le ux et le courant sinusoïdaux, eectuer
l'approximation de Kapp et tenir compte du comportement énergétique par
les puissances mises en jeu.

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7.1. Etablissement du schéma équivalent
Détermination de la puissance apparente : S = U.Ir (produit des valeurs
ecaces). Puisque les valeurs ecaces des courants sont identiques :
S = U.Ie
La mesure de la puissance active fournie les pertes fer : P = Pfer . La
puissance active Pfer est consommée par une résistance Rf soumise à la
tension u(t) et parcourue par le courant actif iP comme le montre la gure
suivante

Figure: Schéma équivalent d'une bobine à noyau de fer (approximation de Kapp)

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La puissance réactive consommée traduit le déphasage entre le courant ie
et la tension : elle est matérialisée par une inductance Lf soumise à la
tension u(t) parcourue par le courant réactif iQ :

7.2. Représentation de Fresnel


La représentation n'est possible que pour des grandeurs sinusoïdales, donc
pour la bobine équivalente. Puisque les grandeurs tension, courant, ux,
induction et champ d'excitation sont sinusoïdales, toutes les écritures
peuvent utiliser la représentation complexe : Ces diérentes informations
permettent de tracer le diagramme de Fresnel de la obine équivalente dans
l'approximation de Kapp

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Figure: Le diagramme de Fresnel relatif à la bobine à noyau de fer en
approximation sinusoïdale

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7.3. Schéma équivalent complet
L'objectif nal consiste à adjoindre au modèle issu de l'approximation de
Kapp et l'assimilation du courant à un équivalent sinusoïdal, la résistance r
de l'enroulement et l'inductance lf de fuite

Figure: schéma équivalent complet.

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Exercice d'application 1
On considère le tored e la gure ci-dessous dont les caractéristiques sont:
Nombre de spires N,
Longueur moyenne de la bre l,
Perméabilité magnétique absolue µr ,
Section droite du tore: S,
La résistance du l(bobinage) sera négligée
Le bobinage de N spires est supposé sans fuite c'est-à-dire tout le ux créé
par celui-ci passe dans le matériau ferromagnétique.
La largeur de l'entrefer e est très faible par rapport à l.
1. Placer la borne de polarité avec l'orientation de la normale aus spires →
−n
choisie
2. Exprimer l'induction magnétique B(t) dans le tore en fonction du
courant i(t) dans le bobinage et des paramètres du circuit magnétique.On
suppose que ce champ induction magnétique est uniforme dans le tore
3. Exprimer le ux φ(t) dans le tore en fonction du courant i(t) dans le
bobinage et des paramètres du circuit magnétique.
4. En déduire l'inductance propre L du dipole bobinage
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5. Si i(t) = Imax sin(ωt), exprimer u(t)
6. Déterminer la relation qui la tension ecace U au champ induction
maximal Bmax et à la fréquence en régime alernatif sinusoîdal
7. Si i(t)=Io= Constante déterrminer u(t)
8. Si u(t)=Uo=Constante et i(0)=constante, déterminer i(t)

Figure: schéma équivalent complet.

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Exercice
Une bobine comporte un noyau ferromagnétique en forme de tore, de
section 24 cm2 . Le coecient de foisonnement des tôles est de 0,95.
Sachant que la bobine est alimentée par une tension de valeur ecace 220
V et de fréquence 50 Hz, on demande :
1) Le nombre de spires pour une induction maximale de 1,2 T.
2) L'intensité du courant absorbé. A cet eet, on sait que la qualité des
tôles est de 1,6 W/kg à 50 Hz, pour une induction maximale de 1,0 T ; de
plus le matériau n'est pas saturé, sa perméabilité relative étant égale à
1800 ; enn la longueur moyenne du noyau est de 1,2 m et la densité des
tôles est de 7,5 tonnes/m3 .
3) Les éléments RF et Xµ du circuit équivalent (Figure).
4) La puissance réactive consommée par la bobine.
5) La nouvelle puissance réactive consommée avec un entrefer de 1 mm.

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Chapitre 3. Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Dans la lignée des applications industrielles, le transformateur s'inscrit en


suite logique de la bobine à noyau de fer. Cette machine statique comporte
deux enroulements, le primaire et le secondaire, montés sur un circuit
magnétique chargé de canaliser le ux d'induction. Son rôle est
l'adaptation de la tension et du courant pour s'ouvrir vers un nouveau
réseau de distribution de l'énergie électrique.
1. Généralités sur les transformateurs
1.1. Présentation du transformateur
Le transformateur est une machine électrique statique permettant de
transférer l'énergie électrique en adaptant les niveaux de tension (de nature
sinusoïdale) et de courant entre deux réseaux de même fréquence.

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Le transformateur est constitué de deux parties électriques isolées,
l'enroulement primaire et le secondaire, lié magnétiquement par un circuit
magnétique(voir gure).

Figure: Constitution du transformateur.

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1.2. Notations utilisées
On adopte diérentes notations suivant les parties du transformateur que
l'on décrit :
primaire : indice 1 ;
secondaire : indice 2 ;
grandeurs à vide : indice 0 ;
grandeurs nominales : indice n ;
grandeurs en court-circuit : indice cc.
C'est le courant primaire qui impose le sens positif du ux dans le circuit
magnétique. Le marquage des tensions et des courants traduit le sens de
transfert de l'énergie.

Figure: Le primaire se comporte comme un récepteur vis à vis de la source


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Figure: Le secondaire se comporte comme un générateur vis à vis de la charge

1.3. Symbolisation
Les trois gures suivantes représentent les symboles des transformateurs les
plus souvent rencontrés.

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2. Fonctionnement du transformateur à vide
Le transformateur comporte deux enroulements de résistances r1 et r2
comportant N1 ou N2 spires (voir gure). Le primaire reçoit la tension
u1 (t) et absorbe le courant i10 (t). Le secondaire délivre la tension u20 (t) et
un courant i20 (t) nul puisqu'il est à vide.
Le ux φ1(t) créé par l'enroulement primaire se décompose en un ux de
fuite φ1f (t) au primaire auquel s'ajoute le ux commun φco (t) dans le
circuit magnétique.

Figure: Les notations autour du transformateur à vide.


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2.1. Mise en équation
Mise en équation des tensions
Le comportement du primaire est celui d'une bobine à noyau de fer.

Considérations sur les courants


D'après les déterminations établies sur le courant dans le chapitre 2  les
circuits magnétiques en régime sinusoïdal : bobine à noyau de fer , le
courant au primaire n'est pas sinusoïdal. Pour y remédier, on eectue
l'hypothèse de sinusoïdalité du courant primaire. En conséquence et
d'après le théorème d'Ampère, le champ d'excitation, le champ d'induction
et donc le ux sont des grandeurs sinusoïdales.
Dans ces conditions, on peut utiliser leur notation complexe :

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Mise en équations en grandeurs complexes

La force contre électromotrice est le terme

Equation des ux

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2.2. Etablissement du schéma équivalent
On retrouve le comportement d'une bobine à noyau de fer. Le schéma
équivalent est identique à la diérence de l'insertion d'un transformateur
parfait en parallèle avec les éléments de magnétisation et des pertes fer.

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2.3. Représentation dans le plan de Fresnel
Pour réaliser le diagramme de Fresnel de la Figure suivante, on trace E10
en référence

Figure: Le diagramme de Fresnel du transformateur à vide.

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2.4. Bilan des puissances
Puisque c'est un élément de transfert d'énergie, l'étude du transformateur
nécessite d'eectuer un bilan des puissances mises en jeu dans le but de
déterminer le rendement. A vide, le transformateur absorbe une puissance
active P10 et une puissance réactive Q10 . Pour eectuer le bilan des
puissances, on utilise le théorème de Boucherot.

On peut aussi écrire :P10 = U1 I10 cosϕ10 où cosϕ10 est le facteur de


puissance à vide.
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3. Fonctionnement du transformateur en charge
3.1. Mise en place
La présence d'un courant dans le bobinage secondaire a pour eet
l'existence d'un ux de fuite émanant de cet enroulement et nécessite la
prise en compte de la résistance du secondaire.

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3.2. Mise en équation
Mise en équations des ux

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3.3. Etablissement du schéma équivalent
Au schéma équivalent à vide vient s'ajouter l'inuence des éléments du
secondaire. On dénit alors le schéma équivalent complet du
transformateur en charge.

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Les relations précédentes sont transcrites dans le diagramme de Fresnel de
la gure suivante.

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3.4. Bilan des puissances
Pour terminer, on peut envisager le bilan de toutes les puissances, actives
ou réactives, qui apparaissent dans le transformateur

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4. Comportement simplié dans l'hypothèse de Kapp
Les tensions primaire et secondaire à vide sont proportionnelles : elles sont
dans le rapport de transformation. En ce qui concerne les courants iµ on
obtient : N1 i1 − N2 i2 = N1 iµ . Or, les transformateurs sont réalisés de
manière à ce que le courant à vide (donc N1 iµ) soit le plus faible possible.
L'hypothèse de Kapp permet de négliger ce courant vis à vis de i1 si bien
que i1 et i2 sont dans le rapport de transformation.
4.1. Mise en équation

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4.2. Etablissement du schéma équivalent simplié
4.2.1. Ramené au secondaire
Dans ces conditions, on assimile tous les défauts à un circuit RL au
secondaire du transformateur.

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Cette relation se traduit par le schéma équivalent de la Figure suivante:

Figure: Le schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire

4.2.2. Ramené au primaire


Dans ces conditions, on assimile tous les défauts à un circuit RL au
primaire du transformateur.

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Cette relation se traduit par le schéma équivalent de la Figure suivante:

Figure: Le schéma équivalent ramené au primaire du transformateur.

4.2.3. Prise en compte des pertes fer et de la puissance


magnétisante
On associe le schéma relatif aux pertes à celui ramené au secondaire ce qui
conduit au schéma de la Figure suivante:
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Figure: Le schéma équivalent ramené au secondaire avec prise en compte des
pertes fer.

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5. Exploitation du schéma équivalent dans l'hypothèse de Kapp
Détermination de la chute de tension ∆U2
Le triangle de Kapp représente les défauts du transformateur. Ses
dimensions sont faibles par rapport au module de U2. Dans ces conditions
U2 et U20 sont déphasées d'un angle θ proche de zéro

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Dans un contexte industriel, les grandeurs sont données relativement à la
tension à vide :

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6. Rendement du transformateur
Le transformateur est un élément essentiel de la chaîne de distribution de
l'énergie électrique pour des réseaux de très grande puissance. Dans la
recherche d'une optimisation des coûts, il est nécessaire de connaître le
rendement du transformateur. Le rendement d'un appareil est le rapport de
la puissance restituée à la puissance fournie à l'appareil.

Ainsi on peut réécrire le rendement du transformateur selon la relation:

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7.Procédé expérimental de détermination du schéma équivalent
7.1. Deux essais : à vide et en court-circuit
7.1.1. Essai à vide sous tension nominale
Dans un essai à vide, les courants, et par conséquent les pertes Joule, sont
faibles. On mesure les tensions primaire et secondaire à l'aide de voltmètres
supposés parfaits (impédance innie), le courant primaire (ampèremètre
d'impédance nulle) et la puissance absorbée au primaire

Figure: Essai à vide d'un transformateur.

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On se place au régime nominal pour relever les grandeurs suivantes :

7.1.1.1. Détermination du rapport de transformation m


Puisque le transformateur est à vide, la chute de tension dans r1 et lf1 est
très faible par rapport à E1 (l'essentiel de la tension primaire). La tension
E2 est mesurée. On a alors :

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7.1.1.2. Détermination des pertes fer matérialisées par la résistance

Quel que soit le modèle utilisé, les pertes mesurées à vide représentent les
pertes fer du transformateur. Ces dernières ne dépendent que de la
fréquence et de la tension primaire, constantes en utilisation industrielle.

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7.1.1.3. Détermination de la réactance magnétisante Xµ

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7.1.2. Essai en court-circuit à courant secondaire nominal sous
tension réduite
Dans un essai avec secondaire en court circuit, il faut limiter la tension
primaire pour se placer au régime nominal de courant au secondaire. Dans
ces conditions, les tensions sont faibles.
Pour amener le courant secondaire à la valeur nominale, la tension primaire
est réglée avec un autotransformateur. On mesure la tension primaire à
l'aide d'un voltmètre supposé parfait (impédance innie), les courants
primaire et secondaires (ampèremètres d'impédance nulle) et la puissance
absorbée au primaire.

Figure: Essai en court-circuit d'un transformateur.


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7.1.2.1. Détermination de la résistance ramenée au secondaire R2

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Puisque l'on se place au régime nominal de courant, les pertes mesurées en
court circuit sont les pertes Joule nominales, appelées aussi pertes cuivre
car elles concernent uniquement la dissipation de puissance dans les
conducteurs électriques.
7.1.2.2. Détermination de la réactance ramenée au secondaire X2
Vu du secondaire, le transformateur se réduit à la représentation de la
Figure suivante. On en déduit la réactance ramenée au secondaire :

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7.2. Exploitation des résultats expérimentaux (U10 = U1n et I2cc
= I2n)
La connaissance des éléments du modèle du transformateur permettent
d'établir quelques paramètres de fonctionnement qui facilitent l'exploitation
de l'appareil en milieu industriel.
7.2.1. Prédétermination de la chute de tension en charge (I2 = I2n)
Dans le dimensionnement d'un transformateur, la tension à vide est
l'élément déterminant pour dimensionner le circuit magnétique. Mais la
réalité industrielle nécessite de connaître la tension en charge, donc de
connaître la chute de tension ∆ U2.
Le schéma équivalent de la Figure précédente (secondaire du
transformateur en court-circuit) conduit au diagramme de Fresnel de la
Figure suivante. Le triangle de Kapp est celui obtenu en court-circuit.
L'exploitation de ce diagramme permet la détermination de ∆U2

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Figure: Le diagramme de Fresnel au secondaire.

En utilisant ces deux résultats :

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En conclusion la chute de tension que l'on observe en charge peut être
déterminée par la connaissance de la charge (ϕ2), des éléments R2 et X2
déterminés lors de l'essai en court-circuit et de la phase ϕcc obtenue par ce
même essai. Dans un contexte industriel, les grandeurs relatives sont
utilisées

On dénit aussi la tension primaire de court-circuit par :

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7.2.2. Prédétermination du rendement (I2 = I2n)
En reprenant l'expression du rendement, nous pouvons écrire:

On aura donc:

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8. Les diérents types de transformateurs
- Transformateur de mesure : transformateur utilisé pour adapter la gamme
et assurer l'isolation par rapport au dispositif mesuré d'un voltmètre ou
d'un ampèremètre.
- Transformateur de courant : transformateur de mesure abaisseur de
courant (donc élévateur de tension), soit : m > 1. On l'utilise notamment
pour mesurer l'intensité d'un courant fort. Le primaire peut alors se réduire
à une seule spire ! Ce type de transformateur s'utilise avec secondaire en
court-circuit (dans le cas contraire, la tension apparaissant au secondaire
pourrait être très élevée).
- Transformateur d'impédance : transformateur utilisé pour adapter
l'impédance de deux circuits. Exemple : sortie d'un amplicateur basse
fréquence (audio) dont la charge est un haut-parleur d'impédance
normalisée égale 8W à 1000Hz.

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-Transformateur d'impulsions : transformateur utilisé pour la commande
(isolée) de gachette des thyristors et des triacs. Il est important de
respecter le sens de branchement des bobinages, puisque l'impulsion de
courant que le transformateur transmet est orientée dans le sens de
conduction des semiconducteurs.
- Transformateur d'isolement : transformateur tel que m = 1. Utilisé pour
assurer une isolation galvanique entre circuits, ou encore adapter le régime
de neutre (schéma de mise à la terre) aux besoins de l'installation. Exemple
: IT TN-S
- Transformateur à écran : transformateur d'isolement incluant un écran
électrostatique (utilisation : CEM).
- Transformateur de sécurité : transformateur à écran à isolation renforcée
(utilisation : CEM et sécurité électrique).
- Transformateur à point milieu : transformateur dont le primaire ou le
secondaire possède une borne de connexion supplémentaire au milieu de
l'enroulement. Permet un schéma symétrique.

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- Autotransformateur : transformateur simplié à un seul enroulement. Ne
permet pas l'isolation galvanique, mais autorise un réglage n de la tension
secondaire par déplacement du curseur servant de connexion de sortie sur
l'enroulement.

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CONCLUSION
Ce chapitre a fait l'objet du transformateur monophasé en régime
sinusoïdale. La démarche expérimentale consiste à mesurer la puissance à
vide, c'est à dire les pertes fer, et la puissance en court-circuit, c'est à dire
les pertes cuivre. Ces deux seuls essais, simples à mettre en oeuvre susent
à déterminer la tension secondaire en charge et le rendement du
transformateur. A partir des principes donnés dans ce chapitre, une étude
du transformateur triphasé pourra être envisagée.
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