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Programme d'électricité 1

CT 22h TD 14h
Prérequis
Cours de Mécanique du point (Système de coordonnées, Calculs vectoriels, opérateurs différentiels).
Objectifs généraux
A l’issue des enseignements, les étudiants devraient être capables de :
1. Comprendre les lois de l’électrostatique et de l’électrocinétique (courant continu)
2. Appliquer les lois de l’électrostatique et de l’électrocinétique (courant continu)

Objectifs spécifiques
1.1 Enoncer la loi de Coulomb ;
1.2 Définir une ligne de champ électrostatique
1.3 Définir l'énergie potentielle électrostatique
1.4 Enoncer le théorème de Gauss;
1.5 Enoncer les équations locales de l’électrostatique
1.6 Définir un condensateur
1.7 Enoncer les lois de l’électrocinétique (courant continu)
2.1 Appliquer la loi de Coulomb pour la résolution de cas pratiques
2.2 Déterminer les caractéristiques du champ électrostatique créé par une ou plusieurs charge(s)
ponctuelle(s)
2.3 Déterminer les caractéristiques du champ électrostatique créé par et une distribution continue de
charges ;
2.4 Calculer le potentiel électrostatique créé par une ou plusieurs charge(s) ponctuelle(s)
2.5 Calculer le potentiel électrostatique créé par une distribution continue de charges ;
2.6 Calculer l'énergie potentielle d'interaction d'un système de charges
2.7 Appliquer le théorème de Gauss pour la résolution de cas pratiques (fil rectiligne, plan, sphère et
cylindre)
2.8 Calculer la capacité de condensateurs (plan, sphérique et cylindrique)
2.9 Appliquer les lois de l’électrocinétique aux circuits linéaires en courant continu

Contenu
- Champ et potentiel électrostatiques: Charge électrique, Distribution de charges, Etude des interactions
électriques entre corps chargés, des lois qui les régissent et les applications associées, Champ
électrostatique, Théorème de Gauss, Potentiel électrostatique, Energie électrostatique
- Conducteurs en équilibre : Systèmes de conducteurs en équilibre, Conducteur en équilibre électrostatique,
Influence électrostatique, condensateurs
- Circuits linéaires en courant continu: Lois d’association des dipôles. Résolution de problèmes d’un réseau
linéaire
Table des matières
Electrostatique :
Chapitre 1 : Champ électrostatique
Chapitre 2 : Potentiel électrostatique
Chapitre 3 : Théorème de Gauss
Chapitre 4 : Conducteurs électriques et condensateurs
Electrocinétique :
Chapitre 5 : Lois générales de l’électrocinétique dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires
Chapitre 6 : Méthodes de résolution des circuits en courant continu

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Bibliographie et webographie
1) La physique en Fac Électrostatique et Électrocinétique Cours et exercices corrigés, É. Amzallag, J.
Cipriani, J. Ben Aïm, N. Piccioli, Dunod, Paris 2006
2) Mini mamuel Electromagnétisme, Electrostatique magnétostatique Cours et exercices corrigés, M.
Henry, A. Kassiba, Dunod, Paris 2009
3) Physique Tout-en-un 1ère année Cours et exercices corrigés, 3è édition, Marie-Noëlle Sanz, Anne-
Emmanuelle Badel, François Clausset, Dunod, Paris, 2002, 2003, 2008
4) CAPES de Sciences physiques, Tome 1-Physique Cours et exercices, 3è édition, N. Billy, J. Desbois, M.
A. Duval, M. Elias, P. Monceau, A. Plaszczynski, M. Toulmonde, Belin, Paris 2004
5) http://www.physagreg.fr/electromagnetisme-11-champ-electrostatique.php
6)https://mafiadoc.com/cours-delectromagnetisme-em12-potentiel-et-energie-
electrostatique_5a31c80e1723ddaff235fd02.html
7)http://docplayer.fr/60665759-Cours-d-electromagnetisme-em14-conducteurs-en-equilibre-
electrostatique-condensateurs.html

Introduction

L’interaction électromagnétique est une des quatre interactions fondamentales : ces interactions
régissent à elles seules tous les phénomènes physiques de l’univers.
Les trois autres interactions connues sont la gravitation (qui se manifeste surtout avec des corps
massiques), l’interaction forte (celle qui assure la cohésion des noyaux des atomes) et l’interaction faible
(qui permet notamment les réactions nucléaires).
L’électromagnétisme consiste en l’étude des phénomènes qui font intervenir des charges en mouvement
(courants électriques, antenne radio, conductimétrie, courants de Foucault,...). On se restreint, pour
l’instant, aux phénomènes indépendants du temps ce qui permet de séparer l’étude des effets magnétiques
et électriques.
Ce cours aborde l’électrostatique, c’est-à-dire l’étude du champ électrique produit par des charges
immobiles et l’électrocinétique qui est l’étude du mouvement des porteurs de charge libres qui se
déplacent sous l’action d’un champ électrostatique et donnent ainsi naissance à un courant électrique.

Pr Issa ZERBO
Professeur Titulaire en Physique des semi-conducteurs/Energie Photovoltaïque
Département de Physique/UFR-SEA/ Université Ouaga I Pr. Joseph KI-ZERBO

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Chapitre 1: Champ électrostatique
Rappel des objectifs spécifiques :
OS1 : Enoncer la loi de Coulomb ;
OS2 : Appliquer la loi de Coulomb pour la résolution de cas pratiques
OS3 : Déterminer les caractéristiques du champ électrostatique créé par une ou plusieurs charge (s)
ponctuelle (s);
OS4 : Déterminer les caractéristiques du champ électrostatique créé par une distribution continue de
charges
OS5: Définir une ligne de champ électrostatique

Introduction
L’électrostatique traite de l’interaction des charges électriques au repos placées dans le vide. Le champ
électrique est appelé champ électrostatique s’il est invariant dans le temps.

I. Loi de Coulomb
1) Charges électriques
Dans tout phénomène physique intervient un «objet» dont la structure confère certaines propriétés à
l’espace qui l’entoure. Dans le cas de la gravitation, l’objet est constitué par une masse. En électrostatique,
l’objet est une charge, mesurée en coulomb (C) dans le système international.
Ainsi, la charge électrique que l’on note ‘‘q’’ est une grandeur qui rend compte des interactions
électromagnétiques entre particules aussi bien que la masse ‘‘m’’ rend compte des interactions
gravitationnelles.
La charge électrique d’un corps représente la quantité d’électricité portée par ce corps. Cette charge est
un multiple de la charge élémentaire.
q = n ⋅ e avec q en coulomb (C) et e = 1.6 ⋅ 10 −19 C
Pour un électron q = -e et pour un proton q = +e

a. Charges ponctuelles
C’est un corps électrisé de dimensions assez petites de telle sorte qu’il peut être assimilé à un point dans
l’espace. Dans le cas contraire on a une distribution continue de charges.
b. Distribution continue de charges
• Distribution volumique de charges
On considère un volume τ qui contient toute la charge q.
Un élément de volume dτ contient une portion de la charge
q notée dq.
La densité volumique de charge ρ représente la charge par
unité de volume soit ρ (M ) =
dq
⇒ q = ∫ ρdτ . La

τ
densité volumique ρ s’exprime en C.m . -3

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• Distribution surfacique de charges
Soit une surface S qui porte une charge q. dS un élément
de cette surface porte la charge dq.
La densité surfacique de charge notée σ et définie par

l’expression σ (M ) =
dq
⇒ q = ∫ σdS représente la
dS
S
charge par unité de surface. La densité surfacique σ
s’exprime en C.m-2.

• Distribution linéique de charges


Considérons une ligne L qui porte la charge q. dl une portion de la ligne porte la charge dq.
La densité linéique ou linéaire de charge notée λ et définie par
λ (M ) =
dq
⇒ q = ∫ λdl représente la charge par unité de longueur.
dl
L
La densité linéique λ s’exprime en C.m-1.

2) Loi de coulomb, interaction électrostatique


Soit deux charges q1 et q2 placées dans le vide respectivement aux points A1 et A2. Pour un observateur
au repos, la charge q1 exerce sur q2 une force F1/ 2 appliquée au point A2, portée par la droite (A1 A2) et
inversement proportionnelle au carrée de la distance qui les sépare.
De même q2 exerce sur q1 une force F2 / 1 appliquée au point A1.
Cette force est attractive si les charges sont de signe contraire et répulsive si elles sont de même signe.

L’expression vectorielle de la loi de Coulomb s’écrit :


q1q2
F1/ 2 = k u (1.1)
r2
avec F1/ 2 force exercée par la charge 1 sur la charge 2 en Newton (N)
1
k= = 9.10 9 S .I : constante de Coulomb,
4πε 0
ε 0 = 8,85.10 −12 S.I : permittivité électrique du vide
q1, q2 : charges électriques en Coulomb (C)
r:: distances entre les deux charges en mètre (m)
A1 A2
u= vecteur unitaire qui permet de donner la direction de la force d’interaction.
A1 A2

Figure 1.1 : Attraction ou répulsion des charges selon leur signe

Le principe des actions réciproques permet d’écrire: F1 / 2 = − F2 / 1

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Le module de la force électrique est donné par l’expression :
q1 q2 1 q1 q2
F1/ 2 = F2 / 1 = k =
r2 4πε 0 r2
Remarque : la loi de coulomb est une loi empirique et c’est le principe fondamental de l’électrostatique.

II. Champ électrostatique crée par une charge ponctuelle


La seule présence d’une charge électrique q1 dans une région de l’espace suffit à rayonner un champ
électrostatique dont l’intensité dépend de cette charge.
Si la charge q1 est située en A, elle rayonne en un point M situé à une distance r, le champ
1 q1
E (M ) = u (1.2)
4πε 0 AM 2
E : champ électrostatique exprimée en volt par mètre (V.m-1)
AM
u= vecteur unitaire qui donne la direction du champ électrostatique
AM

Figure 1.2 : Signe de la charge et sens du champ électrostatique

Si la charge source est positive, le champ électrostatique est centrifuge.


Si la charge source est négative, le champ électrostatique est centripète.

Ainsi, si une charge q2 est située en M, elle subit la force électrostatique :


1 q1 q2
F1/ 2 = u ou F1/ 2 = q2 E ( M ) (1.3)
4πε 0 AM 2
Remarque :
Le champ et la force électrostatiques sont des grandeurs vectorielles définies par quatre caractéristiques :
le point d’application ; la direction ; le sens et le module ou intensité.

III. Champ électrostatique crée par un ensemble de charges ponctuelles


(distribution discrète de charges)
Le principe de superposition dit que le champ électrostatique crée en un point M de l’espace par un
ensemble de n charges ponctuelles qi placées respectivement aux points Pi est la somme vectorielle des
champs électrostatiques crées par chacune des charges au point M :
n n
qi
∑E ∑ PM
1
E (M ) = = ui avec ui = Pi M (1.4)
4πε 0
i 2
i =1 i =1 i Pi M

IV. Champ électrostatique crées par une distribution continue de charges


Pour une distribution continue de charges, un petit élément (dτ , dS , dl ) portant la charge dq crée en un
point M un champ électrostatique élémentaire dE .

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1 dq

E = dE =
4πε 0 ∫ r² u
L’intégrale doit être étendue à tout l’espace occupé par la charge.

a. Distribution volumique de charges


1 ρdτ
E = ∫ dE =
4πε 0 ∫ PM ²
.u (1.5)
τ

Figure 1.3 : Distribution volumique de charges


b. Distribution surfacique de charges
1 σdS
E = ∫ dE =
4πε 0 ∫ PM ²
.u (1.6)
S

Figure 1.4 : Distribution surfacique de charges


c. Distribution linéique de charges
1 λdl
E = ∫ dE =
4πε 0 ∫ PM ²
.u (1.7)
L

Figure 1.5 : Distribution linéique de charges

V. Lignes de champ électrostatique


De manière générale, la représentation d’un champ vectoriel fait appel à la notion de ligne de champ.
La présence d’un champ électrostatique est difficile à visualiser. Grâce aux lignes de champ, on a une idée
de la cartographie du champ électrostatique dans une région de l’espace.
Un ligne de champ est une ligne orientée dans le sens du champ électrostatique, en chaque point de celle-
ci, le champ électrostatique est tangent.

Figure 1.6 : Lignes de champ

La valeur du champ électrostatique peut varier le long d’une ligne de champ, les lignes de champ ne
permettent donc que de connaitre la direction du champ.
Cependant, dans une région vide de charge, plus les lignes de champ sont serrées, plus le champ
électrostatique est intense.

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Figure 1.7 : Lignes de champ pour deux distributions de charges
On observe que le champ est radial et centrifuge si la charge est positive. Evidemment, si l’on inverse le
signe de la charge, les lignes de champ sont radiales et orientées vers la charge.
Le système formé par les deux charges ponctuelles de signe opposé, q et –q, s’appelle un doublet
électrostatique. La cartographie du champ montre que les lignes de champ partent de la charge positive
pour converger vers la charge négative sans jamais se refermer.
VI. Symétries et invariances
La connaissance des symétries et invariances que présentent les sources permet de déduire certaines
caractéristiques du champ résultant.
Le calcul analytique des champs électrostatiques créés par des distributions de charges n’est pas toujours
aisé et le recours à des considérations de symétrie peut s’avérer incontournable. En effet la cartographie des
lignes de champ reflète la géométrie de la distribution de charges au sein du système. Au préalable à toute
détermination de grandeurs électriques il convient de procéder à une analyse de la symétrie du système de
charges. Cette approche permet de prévoir la symétrie des champs électrostatiques créés par le système
c’est-à-dire de prévoir que E ne dépend pas explicitement de certaines coordonnées du point M et qu’une
ou deux composantes de E dans une base appropriée sont nulles.
Comme le paragraphe précédent le montre, il ne semble pas évident de calculer des champs
électrostatiques. En effet, selon la distribution continue de charges qui est à l’origine du champ, apparait
dans le calcul du champ électrostatique des intégrales doubles ou triples.
De plus le champ électrostatique en un point de l’espace possède plusieurs composantes et dépend de
plusieurs paramètres :
- En coordonnées cartésiennes : E ( M ) = E x ( x, y,z ) ex + E y ( x, y,z ) e y + E z ( x, y,z ) ez
- En coordonnées cylindriques : E ( M ) = Er ( r ,θ ,z ) er + Eθ ( r ,θ , z ) eθ + E z ( r ,θ ,z ) ez
- En coordonnées sphériques : E ( M ) = Er ( r ,θ ,φ ) er + Eθ ( r ,θ ,φ ) eθ + Eφ ( r ,θ ,φ ) eφ
La considération des symétries et invariances d’une distribution va permettre de simplifier cette expression
de E ( M ) et donc de simplifier le calcul d’intégrales.
1) Invariances
Les invariances permettent d’éliminer des coordonnées dont dépend le champ électrostatique en un
point M.
Il y a invariance lorsque la vue de la distribution est identique en un point M et un point M’ (M’obtenu par
translation ou rotation depuis M), ou bien si le champ électrostatique calculé en M et en M’est identique.
Exemples :

1.1 Invariance par translation selon un axe


Si une distribution admet un axe suivant lequel une translation ne change rien physiquement à celle-ci (on

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voit depuis un point M et depuis un point M’, image par translation de M, la même distribution), alors le
champ électrostatique ne doit pas non plus subir de changement.
Si cet axe est Oz (système de cordonnées cartésiennes ou polaires), alors les composantes du champ
électrostatique ne dépendront pas de la cordonnée z :
E ( M ) = Ex ( x, y )ex + E y ( x, y )ey + Ez ( x, y )ez ou E ( M ) = Er (r ,θ )er + Eθ (r ,θ )eθ + Ez (r ,θ )ez

1.2 Invariance par rotation autour d’un axe


Si la distribution admet un axe suivant lequel une rotation ne change rien physiquement à celle-ci, alors le
champ électrostatique ne doit pas non plus subir de changement.
Il ne dépendra pas de l’angle de rotation autour de cet axe, les composantes du champ électrostatique ne
dépendront pas de la coordonnées θ (système de coordonnées cylindriques ou sphériques)
E ( M ) = Er (r , z )er + Eθ (r , z )eθ + Ez (r , z )ez ou E ( M ) = Er (r , φ )er + Eθ (r , φ )eθ + Eφ (r , φ )eφ

Figure 1.8 : Invariance par translation Figure 1.9 : Invariance par rotation
Cas de la sphère
Dans une distribution sphérique, il y a invariance par rotations autour du point O, centre de la sphère, on
s’affranchit des coordonnées θ et φ .
Mais cette distribution n’est pas invariante par translation suivant r, car on ne voit pas la même distribution
en se déplaçant suivant un rayon : si on prend un point M à l’intérieur de la sphère, il est entouré de charges
alors qu’un point M’ situé sur le même rayon mais en périphérie de la sphère ne voit que des charges en
dessous de lui.
En dehors de la sphère, le champ électrostatique dépendant de la distance aux charges, celui-ci ne serait pas
le même à proximité de la sphère et très loin d’elle.

2) Symétries et antisymétries
Les symétries et antisymétries permettent d’éliminer des composantes du champ électrostatique.
En effet, un principe appelé principe de Curie dit que les symétries des causes (que sont les charges,
sources de l’électrostatique) doivent se retrouver dans les effets (que sont le champ et le potentiel
électrostatiques): la symétrie de la distribution de charge se retrouvera dans l’expression du champ
électrostatique.

2.1 Plan de symétrie


Cas général
Si la distribution admet un plan de symétrie π alors le champ appartient nécessairement à ce plan.
En effet, l’élément infinitésimal de la distribution situé en P qui porte la charge dq créé en M le champ
dE p et son symétrique par rapport à π, situé en P’ qui porte aussi la charge dq créé en M le champ dE p ' .
La somme de dE p et dE p ' donne le vecteur dE contenu dans π.

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Exemple du fil infini
Le plan π1 est un plan de symétrie pour la distribution (le fil), le champ dE doit être contenu dans ce plan :
il ne peut donc pas avoir de composante selon ez
Le plan π2 est lui aussi un plan de symétrie pour la distribution, le champ dE doit être contenu dans ce
plan : il ne peut donc pas avoir de composantes selon eθ .
Donc le champ dE n’a qu’une seule composante suivant er et s’écrit : dE ( M ) = dEr ( M )er

Figure 1.10 : Plan de symétrie et champ Figure 1.12 : ¨Plan de symétrie du fil infini
2.2 Plan d’antisymétrie
Cas général
Si la distribution admet un plan de symétrie π’ alors le champ est nécessairement orthogonal à ce
plan.
En effet, l’élément infinitésimal de la distribution situé en P qui porte la charge dq créé en M le champ
dE p , son symétrique par rapport à π’ , situé en P’ porte lui, la charge –dq, il créé en M le champ dE p ' .
La somme de dE p et dE p ' , donne un vecteur dE orthogonal au plan π’.
Exemple du condensateur
Le plan π’ est un plan d’antisymétrie pour le condensateur car les charges portées par ses deux plaques sont
opposées. Ainsi, l’addition des champs élémentaires créés par une portion de surface de chaque plaque,
donne un champ perpendiculaire à π .
Si on utilise des coordonnées cartésiennes, on élimine avec cette antisymétrie les composantes suivant ex et
ez . Le champ s’écrit : dE ( M ) = dEx ( M )ex

Figure 1.12 : Plan d’antisymétrie et champ Figure 1.13 : ¨Antisymétrie et condensateur

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VII. Calcul du champ électrostatique par la méthode intégrale : exemple du
fil infini
Nous utilisons la première méthode qui permet de calculer le champ électrostatique créé par une
distribution continue de charge. Ce n’est pas la plus simple, mais nous pouvons mener le calcul à son terme
grâce à la détermination préalable des symétries et invariances.
1. Symétries et invariances : le fil infini est la distribution continue la plus simple que l’on peut
rencontrer. On se place dans un repère cylindrique (er , eθ , ez ) .
- Pour ce qui est des invariances, le fil étant infini, la distribution est invariante si l’on se translate le long
du fil. Le fil étant dirigé suivant Oz, la coordonnée z est éliminée.
Aussi, la distribution est inchangée par rotation autour du fil, la coordonnée θ est éliminée.
Ainsi : E ( M ) = Er (r )er + Eθ (r )eθ + Ez (r )ez
- Pour ce qui est des symétries (confère VI.2.1), le fil admet deux plans de symétrie, ce qui élimine les
composantes suivant eθ et suivant ez .
Ainsi : E ( M ) = Er ( M )er
Nous venons de simplifier considérablement l’expression de notre champ électrostatique.
2. Champ élémentaire : nous découpons à présent le fil en de multiples segments élémentaires portant
chacun la charge dq = λ dl , et cherchons le champ élémentaire créé par chaque portion :
Le fil étant toujours dirigé suivant Oz, on a dl = dz et dq = λ dz . La portion dz créé le champ :
dq PM λ dz
dE ( M ) = u or R=PM et u = donc dE ( M ) ⋅ er = PM ⋅ er (*)
4πε 0 R 2
PM 4πε 0 PM 3

Figure 1.14 : Paramétrage du fil

Dans la configuration de la figure 1.14, trois paramètres ( R, z , α ) jouent le même rôle, celui de situer le
point P par rapport à l’origine du repère : nous allons en garder un seul, l’angle α .
PM ⋅ er représente la projection de PM sur l’axe dirigé par er , donc : PM ⋅ er = r
r r
On a aussi : cos(α ) = ⇔R= et : z = r tan(α ) soit dz = r.d [ tan(α ) ] , dz = . 1 + tan 2 (α )  dα et
R cos(α )
r
λ dα
r cos 2 (α ) λ cos(α )dα
finalement dz = dα et l’équation (*) devient : dE ( M ) ⋅ er = r=
cos (α )
2
r 3
4πε 0 r
4πε 0
cos (α )
3

3. Intégration : il suffit à présent de sommer de façon continue tous les champs élémentaires créés par les
éléments infinitésimaux dl du fil infini. Les bornes d’intégration concerneront α puisque c’est le
paramètre que nous avons choisi de garder.

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Afin de considérer un fil infini, nous devons intégrer α de –π ̸ 2 à π ̸ 2. Mais comme la situation est
symétrique de part et d’autre du point O, nous pouvons intégrer entre 0 et π ̸ 2 et multiplier le champ par 2.
Ce qui donne :
π π

λ cos(α )dα 2
λ cos(α )dα 2
λ cos(α )dα λ π
λ
Er (r ) = ∫fil 4πε 0 r = ∫π = 2∫ soit Er (r ) = 2 [sin(α )]02 et Er (r ) =
4πε 0 r 0
4πε 0 r 4πε 0 r 2πε 0 r

2

λ
Le champ électrostatique créé par un fil infini s’écrit : E ( M ) = er
2πε 0 r
VIII. Applications
1. a. Enoncer la loi de Coulomb.
b. Application : deux charges positives ponctuelles q1 = 10-8 C et q2 = 2.10-8 C sont fixes et maintenues
à une distance d = 1 m. A quelle distance x de q1 faut-il placer une charge négative q3 pour qu'elle soit en
équilibre sous l'action des forces exercées par q1 et q2 ?
2. a. Donner les caractéristiques du champ électrostatique créé en un M distant de O d’une charge
ponctuelle Q (Q<0) placée en O.
b. application : Soient quatre charges qA, qB , qC et qD placées aux sommets d’un rectangle de longueur
2a et de largeur a (a = 50 cm). Déterminer le champ électrostatique créé par cette distribution au point O
(O est le point de concours des diagonales) dans les cas suivant :
Cas 1 : qA = qB = qC =qD = 10-9 C
Cas 2 : qA = qC = 2. 10-9 C et qB = qD = -10-9 C.

Consignes de travail
Pour la question 1.b, il est conseillé de faire un schéma et d'appliquer la loi de Coulomb
Pour la question 2.b, il est conseillé de faire un schéma et de déterminer le champ électrostatique créé au
point O sur chacune des deux diagonales

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Chapitre 2: Potentiel électrostatique
Rappel des objectifs spécifiques :
OS1 : Calculer le potentiel électrostatique créé par une ou plusieurs charge(s) ponctuelle(s)
OS2 : Calculer le potentiel électrostatique créé par une distribution continue de charges ;
OS3 : Définir l'énergie potentielle électrostatique
OS4 : Calculer l'énergie potentielle d'interaction d'un système de charges

Introduction
Nous allons définir dans ce chapitre une grandeur scalaire intimement lié au champ électrostatique: le
potentiel électrostatique. Cette grandeur permet de caractériser le champ électrostatique et est parfois plus
simple à exploiter. De plus, ce potentiel sera relié, par l’intermédiaire du travail de la force de Coulomb, à
l’énergie potentielle électrostatique ce qui lui donnera toute sa signification physique.
I. Circulation du champ électrostatique
1) Définition
On appelle circulation du champ électrostatique E entre A et B la grandeur :
B
C AB = ∫A
E ⋅ dl (2.1)

Figure 2.1 : Circulation du champ électrostatique le long d’un chemin


2) Conservation de la circulation du champ électrostatique
La grandeur définie précédemment ne dépend que des positions des points A et B, la circulation du champ
E est donc indépendante du chemin suivi: on dit que la circulation du champ E est conservative.
C’est un principe et comme tout principe, il ne se démontre pas.
Ceci implique que :

∫ E ⋅ dl = 0 (2.2)

La circulation du champ E le long d’une courbe fermée est nulle.


II. Potentiel électrostatique
1) Définition
Vue que la circulation du champ E ne dépend pas du chemin suivi, on peut définir une grandeur scalaire V
telle que :
B
∫ E ⋅ dl = V ( A ) − V ( B ) (2.3)
A
Cette grandeur V est appelée potentiel électrostatique et s’exprime en Volt.

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2) Propriétés
- L’équation (2.3) de définition du potentiel électrostatique faisant intervenir une intégrale, le potentiel
électrique est définie à une constante près (constante d’intégration).
On fixera arbitrairement l’origine des potentiels (cela ne modifiera en rien le champ électrostatique).
- Puisque le champ électrostatique vérifie le principe de superposition, le potentiel électrostatique est
additif : le potentiel créé par la réunion de deux systèmes de charges est la somme des potentiels créés par
chaque système.
3) Remarques
- La différence de potentiel n’est autre que la tension que l’on connaît en électricité.
- Pour fixer les idées sur la circulation du champ électrique qui donne naissance au potentiel, on peut faire
une analogie avec la mécanique :
Si on considère que le champ électrique est analogue à une force conservative comme le poids P , la
circulation de E est analogue au travail de la force P . Le travail du poids est égal à la différence d’énergie
potentielle comme la circulation de E est égale à la différence de potentiel électrostatique.

III. Exemples de potentiel électrostatique


1) Calcul du potentiel créé par une charge ponctuelle à partir du champ
électrostatique
On montre que le potentiel électrostatique crée par une charge q en un point M de l'espace est

V (M ) =
q
+ cste (2.4)
4πε 0 r
où la constante est choisie en fonction de l’origine des potentiels .
Si on considère que le potentiel est nul à l’infini, la constante est nulle et on a:
q
V (M ) =
4πε 0 r
2) Généralisation aux distributions de charges classiques
A partir de l’expression précédente (équation 2.4), on peut donner les expressions des potentiels
électrostatiques créés en M par d’autres distributions classiques:
-Pour une distribution de N charges ponctuelles placées en Pi (Principe de superposition)
N N
qi
∑V = 4πε ∑ P M
1
V (M ) = i
i =1 0 i =1 i

1 λ dl
- Pour une distribution linéique de charges : V ( M ) = 4πε ∫ PM + Cste
0 L

1 σ dS
- Pour une distribution surfacique de charges : V ( M ) = 4πε ∫ PM + Cste
0 S

1 ρ dτ
- Pour une distribution volumique de charges : V ( M ) = 4πε ∫τ PM + Cste
0

IV. Relation entre le champ et le potentiel électrostatiques


On montre que le champ électrostatique est un champ de gradient :

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E = − grad (V ) (2.5)
Cette relation est appelé relation locale entre le champ et le potentiel.
Elle est vérifiée en chaque point de l’espace ou le champ et le potentiel électrostatiques peuvent être
définis. Elle permet également de déterminer le potentiel lorsque le champ électrostatique est connu et
réciproquement.

En coordonnées cartésiennes (x, y, z) En coordonnées cylindriques (r, θ, z)


∂V ∂V ∂V ∂V ∂V ∂V
Ex = − ; Ey = − ; Ez = − Er = − ; Eθ = − ; Ez = −
∂x ∂y ∂z ∂r r ∂θ ∂z

Remarque :

1. le champ électrostatique dérive d’un potentiel électrostatique


2. le champ électrostatique est orienté dans le sens des potentiels décroissants
∆V U
3. le champ électrostatique s’exprime également en V/m : E = =
∆x d
4. La seule présence d’une charge ponctuelle q en un point A permet de définir deux propriétés en un point
M de l’espace environnant:
- une propriété vectorielle, le champ électrostatique.
- une propriété scalaire, le potentiel électrostatique (défini à une constante près).
- et une relation entre les deux propriétés.

V. Surfaces équipotentielles
1) Définition
Une surface équipotentielle est définie par l’ensemble des points où la valeur du potentiel électrostatique
est la même.
2) Lignes de champ et surfaces équipotentielles
1. Les surfaces équipotentielles sont en tous points orthogonales aux lignes de champ.
2. Le long d’une ligne de champ, le champ E est dirigé suivants les potentiels décroissants
.

Figure 2.2 : Lignes de champ et surfaces équipotentielles

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VI. Énergie potentielle électrostatique
1) Energie électrostatique d’une charge ponctuelle dans un champ électrostatique
Une charge q placée dans un champ électrostatique en un point M oû le potentiel est V(M) , possède
l’énergie électrostatique ou énergie potentielle électrique :
EP ( M ) = qV ( M ) (2.6)
2) Énergie potentielle d’interaction d’un système de charges ponctuelles
L’énergie potentielle d’interaction est l’énergie qu’il faut fournir à un système de deux charges ponctuelles
situées initialement à l’infini pour les rapprocher à une distance r12 l’une de l’autre.
Considérons tout d’abord le cas de deux charges ponctuelles q1 et q2 en interaction dans le vide, à la
distance r12 l’une de l’autre. On peut considérer que la charge q1 est plongée dans le potentiel
électrostatique créé par q2.
q1q2
EP = q1V2 ( 1) =
4πε 0 r12
Considérons maintenant le cas de N charges ponctuelles qi en interaction dans le vide, à la distance rij l’une
de l’autre.
qi q j

1
EP =
De manière générale on écrit : 4πε 0 i≠ j
rij (2.7)

Remarque : Travail et énergie potentielle d’interaction


Lorsqu’un opérateur déplace une charge d’un point I (initial) vers un point F (final), les vitesses initiale et
finale étant nulles, le théorème de l’énergie cinétique s’écrit :
( ) ( )
E c ( finale ) − E c (initiale ) = W Fapp = W IF Félect + Wop = 0 soit

Wop = −W IF (Félect ) = E P ( finale ) − E P (initiale ) (2.8)

VII. Dipôle électrostatique


1) Définition
• On appelle dipôle électrostatique un système de deux
charges ponctuelles de signe contraire et égal en valeur
absolue (- q au point A et + q au point B). Les charges
sont situées à une distance a l’une de l’autre. La
distance a est très petite par rapport à la distance r à
laquelle on étudie le champ et le potentiel
électrostatiques crées par les deux charges.

• On appelle moment électrique dipolaire le vecteur p = qAB = qau

L’unité du moment dipolaire est le coulomb-mètre (C.m) mais on utilise une autre unité plus petite qui est
1
le Debye (D) 1D = .10 −29 C .m
3
2) Potentiel crée à grande distance par un dipôle électrostatique

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Le potentiel électrostatique crée par le dipôle au point M est donné par le principe de superposition :
V (M ) = V A (M ) + V B (M ) = −
q q
+
4πε 0 rA 4πε 0 rB
 1 1  q  rA − rB 
V (M ) =
q
 −  =  
4πε 0  rB rA  4πε 0  rB .rA 
Il faut maintenant exprimer le potentiel en fonction de la distance OM = r et de l'angle θ. Pour cela, il faut
donc exprimer rA et rB en fonction r et de l'angle θ.
On projete orthogonalement le point A sur la droite (OM) et on obtient le point H2. La projection
orthogonale du point B sur la droite (OM) donne le point H1.
Comme OM ≫ a (AB=a), on assimile les triangles BMH1 et AMH2 à des triangles isocèles.
On a donc: H1M = BM = rB et H2M = AM = rA

Calcul de rA : rA = H2M = H2O +OM = H2O + r


soit OH 2 = cos(θ ) et H 2 M = r + cos(θ ) soit rA = r + cos(θ )
a a
cos (θ ) =
OH 2 OH 2 a
=
OA a2 2 2 2
Calcul de rB : OM = OH1 + H1M ou H1M = OM – OH soit rB = H1M = r - OH1

cos(θ ) =
OH 1 OH 1
cos (θ ) et rB = r − OH 1 = r − cos(θ )
=
a a
, ⇒ OH 1 =
OB a 2 2 2
Calcul de (rA – rB)
   
rA − rB =  r + cos(θ ) −  r − cos(θ ) = a cos(θ ) ; rA − rB = a cos (θ )
a a
 2   2 
Calcul de rA rB
2
    a 
rA ⋅ rB =  r + cos(θ ) ⋅  r − cos (θ ) = r 2 −  cos (θ )
a a
 2   2  2 
Or: a << r ⇒ a 2 << r 2 et ∀θ , cos (θ ) ≤ 1 ⇒ cos 2 (θ ) ≤ 1

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a2
On déduit donc que : cos(θ )2 ≤ r 2 soit que rA .rB ≈ r 2
4

 rA − rB   a cos (θ )  qa cos(θ )
Finalement : V (M ) =
q q
  =   =
4πε 0  rB .rA  4πε 0  r 2
 4πε 0 r 2
qa cos(θ ) p cos(θ )
V (M ) = ou encore V (M ) = avec p = qa
4πε 0 r ² 4πε 0 r ²
3) Champ électrostatique crée à grande distance par un dipôle électrostatique
On utilise la relation locale entre le champ et le potentiel E = − grad (V ) en coordonnées polaires. Dans
l’expression du potentiel ci-dessus, les deux variables sont : r et θ.
• Composante radiale Er :
∂V p cos (θ ) ∂  1  p cos (θ )  2 r  2 p cos (θ ) 2 p cos (θ )
Er = − =−   = −  −  = ; Er =
∂r 4πε 0 ∂r  r 2  4πε 0  r 4  4πε 0 r 3 4πε 0 r 3
• Composante orthoradiale Eθ :
1 ∂V
Eθ = − =−
p ∂
(cos(θ )) = − p 3 (− sin(θ )) = p sin(θ3) ; Eθ = p sin(θ3)
r ∂θ 4πε 0 r ∂θ
3
4πε 0 r 4πε 0 r 4πε 0 r
• Expression du champ :
E = Er er + Eθ eθ .

4 cos ²(θ ) + sin ² (θ ) ou 1 + 3 cos 2 (θ )


p p
E = E =
4πε 0 r 3 4πε 0 r 3

• Calculons l’angle β = Er ; E : ( )
Eθ sin (θ )
tg (β ) = soit tg (β ) = tg (θ )
1
=
E r 2 cos(θ ) 2

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VIII. Applications
1. Déduire le potentiel électrostatique crée par un fil infini portant une densité linéique de charges λ>0 en
un point M situé à la distance h du fil (chapitre 1 § 6)
2. Soient quatre charges identiques q placées aux sommets d’un carré (ABCD), de centre O et de côté 2a.
a. Calculer le potentiel électrostatique crée par le système des quatre charges au point O (O est le point de
concours des diagonales).
b. Calculer l’énergie potentielle électrostatique associée au système de quatre charges.

Consignes de travail
1. Utiliser la relation locale entre le champ et le potentiel
2. a. Utiliser le principe de superposition
b. Utiliser l’équation (2.7) en remplaçant les indices i et j par les lettres A, B, C et D. Lorsque i = A alors j
prend alors les valeurs B, C, D. Lorsque i = B alors j prend les valeurs C, D mais pas la valeur A.

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Chapitre 3: Théorème de Gauss
Rappel des objectifs spécifiques :
OS1 : Enoncer le théorème de Gauss
OS2 : Enoncer les équations locales de l’électrostatique
OS3 : Appliquer le théorème de Gauss pour la résolution de cas pratiques (fil rectiligne, plan, sphère et
cylindre)

Introduction
Ce chapitre sera consacré au théorème de Gauss qui permet un calcul plus aisé du champ électrostatique à
condition que les symétries de la distribution soient suffisantes.
I. Eléments d’analyse vectorielle
1) Flux d’un champ de vecteur à travers une surface
1.1. Définition
Soit une surface quelconque S et dS un élément de cette surface. n est un vecteur unitaire normale à
l’élément de surface. Le vecteur élément de surface s’écrit : dS = ndS .
Le flux élémentaire ( dφ ) du champ de vecteurs V à travers dS est défini
par : dφ = V ⋅ dS = V ⋅ ndS

• Le flux (φ ) du champ de vecteurs V est:


φ = V ⋅ dS = V ⋅ ndS = V cos (θ ) dS (3.1)
∫ ∫ ∫
S S S

Pour une surface fermée (sphère, ellipsoïde, …) on a: φ = V .ndS ∫


S
Lorsque la surface (S) est fermée, le vecteur unitaire est orienté de l’intérieur vers l’extérieur.

1.2 Théorème de Green-Ostrogradsky


Ce théorème peut être considérer comme une définition de la divergence d’un champ de vecteur.
Selon le théorème de Green-Ostrogradsky, le flux total de tout vecteur A à travers une surface S
entourant le volume τ est égal à la divergence du vecteur A dans le volume τ:

τ étant un volume limité par une surface fermée S on a :


φ= ∫ A ⋅ dS = ∫τ div ( A)dτ
S
(3.2)

⇒ dφ = div (A )dτ
La divergence donne la différence entre le flux sortant et le flux
entrant :
• Si div(A ) ≻ 0 alors les lignes de champ s’écartent ou « divergent »
• Si div(A ) ≺ 0 alors les lignes de champ « convergent »
()
Si div A = 0 alors les lignes de champ sont parallèles; on dit aussi qu'il y a conservation du flux du champ
de vecteur A .

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2) Circulation d’un champ de vecteur
2.1 Définition
Soit A un vecteur mobile et dl un élément de longueur.
On définit la circulation C du vecteur Sur un contour fermé, la circulation du
A le long de la courbe (AB) par : vecteur A s’écrit :
B
C= ∫ A
A ⋅ dl (3.3) C= ∫ A ⋅ dl
A→ A

2.2.2 Théorème de Stokes


La circulation d’un vecteur le long d’un contour fermé(C) limitant une
surface (S) est égal au flux de son rotationnel à travers cette surface.

S étant une surface ouverte s’appuyant sur le contour fermé (C) et


limité par lui on peut écrire:
C= ∫ A ⋅ dl = ∫ rot ( A) .ndS (3.4)
C S

( )
⇒ dC = rot A ⋅ ndS

Si rot( A ) ≠ 0 le champ vectoriel possède une composante tournante.


Le théorème de stokes peut être considérer comme une relation de
définition du rotationnel d’un champ de vecteur.

II. Théorème de Gauss


Ce théorème permettra un calcul plus aisé à condition que les symétries de la distribution soient suffisantes.
1) Enoncé
Le flux du vecteur champ électrostatique E à travers une surface fermée S est égal au quotient par ε0 de la
somme des charges électriques situées à l’intérieur de la surface S.
Qint
φ= ∫
S
E ⋅ next dS =
ε 0 (3.5)
Remarque :
La surface S est une surface purement géométrique appelé surface de Gauss. Son choix se fait
arbitrairement mais de façon judicieuse ce qui permet un calcul facile et rapide du champ électrostatique en
tout point de l’espace. La surface passera par le point où l’on souhaite calculer l’expression du champ
électrostatique.
On choisit :
• une surface sphérique si le système chargé présente une symétrie sphérique
• une surface cylindrique si le système chargé présente une symétrie cylindrique ou s’il est filiforme

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2) Equations locales de l’électrostatique
2.1 Forme différentielle du théorème de Gauss
Soit une surface fermée S entourant une distribution continue de charge de densité ρ en un point
quelconque. Soit τ le volume limité par cette surface S.

Le flux du champ E à travers cette surface est : φ = ∫ E ⋅ ndS .


S

Le théorème de Green-Ostrogradsky permet d’écrire : ∫ E ⋅ ndS = ∫τ div ( E )dτ


S

Si Qint est la charge totale intérieure au volume τ avec la densité ρ on a : Qint = ∫ ρdτ
τ
Qint
Le théorème de Gauss φ = ∫ E ⋅ ndS = ∫τ ( )
1
S
ε0 dévient div E dτ =
ε0 ∫τ ρ dτ soit
ρ
( )
div E =
ε 0 (3.6)
Cette relation signifie que les charges électriques sont les sources du champ électrostatique.
( )
Si ρ ≻ 0 ⇒ div E ≻ 0 les lignes de champ « divergent », par contre si ρ ≺ 0 ⇒ div E ≺ 0 et les lignes de ( )
champ « convergent ».
2.2 Forme différentielle de la circulation du champ électrostatique
La circulation du champ électrostatique le long d’un contour fermé quelconque est nulle:

∫ E ⋅ dl = 0 .
(c)

Le théorème de Stokes permet d’écrire ∫ E ⋅ dl =∫ rot ( E ) ⋅ ndS


(C )
or ∫
(C )
E ⋅ dl =0 soit
∫ rot ( E ) ⋅ ndS = 0
S

( )
rot E = 0 (3.7)
Cette relation signifie que les lignes de champ électrostatique ne se referment pas sur elles même.
2.3 Equation de Poisson
Exprimons en termes de potentiel le théorème de Gauss en coordonnée cartésiennes, soit:
ρ ∂E ∂E y ∂Ez ρ
div E = ( )ε0
⇒ x +
∂x ∂y
+
∂z
=
ε0
Or selon la relation locale entre champ et potentiel on a :
∂V ∂V ∂V
E = − grad (V ) soit : E x = − ; Ey = − ; Ez = −
∂x ∂y ∂z
∂E x ∂  ∂V  ∂²V ∂E y ∂  ∂V  ∂²V ∂E z ∂  ∂V  ∂² V
=  −  =− ; =  −  =− ; = −  =−
∂x ∂x  ∂x  ∂x² ∂y ∂y  ∂y  ∂y² ∂z ∂z  ∂z  ∂z²
ρ
La relation div E =( ) ε0
devient −
∂² V ∂² V ∂² V
− −
∂x² ∂y² ∂z² ε 0
=
ρ
ou
∂² V ∂² V ∂² V
+ +
∂x² ∂y² ∂z²
=−
ρ
ε0
soit

ρ
∆V = − (3.8) quel que soit le système de coordonnées.
ε0
Les charges électriques sont les sources du potentiel électrostatique.

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Remarque:
En l’absence de charge ρ = 0 on a:
• div ( E ) = 0 c’est l’équation d’isotropie, même propriété du milieu en toute direction en un point
• ∆V = 0 c’est l’équation de Laplace

III. Application du théorème de Gauss


1) Fil rectiligne infinie portant une densité linéique λ > 0
Calculer le champ électrostatique en un point M situé à la distance r du fil
Résolution
1. On commence toujours par simplifier l’expression du champ électrostatique en éliminant les
coordonnées et composantes grâce aux symétries et invariances. Nous avons déjà fait ceci, on a toujours :
E ( M ) = Er (r )er
2. Pour pouvoir appliquer ce théorème, il faut choisir une surface de Gauss appropriée. Nous allons
prendre un cylindre de rayon r et de hauteur h centré sur le fil (qui présente d’ailleurs les mêmes
invariances que la distribution). Le cylindre de Gauss passe par le point M au niveau duquel on veut
calculer le champ électrostatique.

Remarque : Un cylindre a trois surfaces : deux surfaces de base et une surface latérale.
3. On doit maintenant calculer le flux du champ électrostatique à travers la surface de Gauss :

Le flux du champ E à travers la surface de Gauss est le flux à travers les 3 surfaces du cylindre :

φ= ∫ E ⋅n
S
ext dS = ∫ E ⋅n
S1
ext1 dS1 + ∫ E ⋅n
S2
ext 2 dS 2 + ∫ E ⋅n
S3
ext3 dS3

nSb1 ⊥ E ⇒ E ⋅ next1 = 0 nSb2 ⊥ E ⇒ E ⋅ next 2 = 0


next3 / / E ⇒ E ⋅ next3 = E
φ = φ3 = ∫ E ⋅ next dS = ∫ EdS
S3 S

E étant un vecteur constant, on a :


φ = φ3 = Er (r ) ∫ dS = Er (r )2π rh
S3

4. Il faut également calculer la charge contenue à l’intérieur du volume délimité par la surface de Gauss :
Le fil porte la densité linéique de charge λ , le cylindre est de hauteur h donc la charge contenue dans
celui-ci est Qint = λ.h
5. Enfin, nous appliquons le théorème de Gauss :
Q λ .h
φ = ∫ E.next dS = int ⇔ Er (r ).2π rh =
S
ε0 ε0
Finalement :
λ λ
Er ( r ) = et E ( M ) = er
2π rε 0 2π rε 0
On retrouve le même résultat que par la méthode intégrale.

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2) Plan uniformément chargé de densité surfacique σ >0
• Nature de la surface de Gauss
Cylindre de hauteur h et de rayon r.

• Calcul du flux du champ E à travers


la surface de Gauss
φ = ∫ E .n dS
S
= ∫ E .n1 dS b1 + ∫ E .n 2 dS b 2 + ∫ E .n SL dS L
Sb1 Sb 2 SL
Pour des raisons de symétrie, le champ est
porté par l’axe du cylindre, d’où :
E ⊥ nSL ⇒ ∫ E .nSL dS L = 0 et
SL

φ= ∫ E .n1dSb1 + ∫ E.n2 dSb2 = ∫ E .dSb1 + ∫ E .dSb2 E étant un vecteur constant, on à :


S b1 S b2 S b1 Sb2

φ = E ∫ dS b1 + E ∫ dS b2 = E .Sb1 + E .S b2 or S b1 = S b 2 = S b donc
S b1 Sb2
φ = E .S b + E .S b = 2 E .S b
• Charges intérieures à la surface de Gauss
Q
σ = int ⇒ Qint = σ .S b
Sb
• Application du théorème de Gauss
Q σ .S b σ
φ = int ⇒ 2 E .S b = soit E =
ε0 ε0 2ε 0

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Chapitre 4: Conducteurs électriques et condensateurs
Rappel des objectifs spécifiques :
OS1 : Définir un condensateur
OS2 : Calculer la capacité de condensateurs (plan, sphérique et cylindrique)

Introduction
Dans ce chapitre nous définirons la notion de conducteurs à l’équilibre électrostatique et d’influence
électrostatique. Ce qui nous permettra de parler des condensateurs qui sont des composants électriques
importants.
I. Conducteur
Un conducteur est un corps qui possède des particules chargées pouvant se déplacer librement et ainsi
conduire le courant électrique :
– Les métaux sont conducteurs car ils possèdent des électrons libres.
– Les électrolytes sont conducteurs car ils possèdent des ions.
II. Propriétés des conducteurs isolés ou en équilibre électrostatique
1) Conducteur isolé ou en équilibre électrostatique
Un conducteur est en équilibre électrostatique si les charges libres de ce conducteur sont en moyenne au
repos. Cela aura pour conséquence qu’en tout point intérieur au conducteur, le champ électrique à
l’intérieur du conducteur est nul soit Eint = 0
En effet, le conducteur étant en équilibre, on : Fint = 0 ,

or Fint = qEint = 0 ⇒ Eint = 0 car q ≠ 0 .


2) Conducteur et potentiel électrostatique
Quand le conducteur est à l’équilibre (plus de mouvement de charges), le champ à l’intérieur de celui-ci est
nul.
Et d’après ce que l’on a vu en électrostatique précédemment : E = − grad (V ) donc V = cste.
Le potentiel est uniforme au sein du conducteur, on dit aussi que le conducteur est un volume
équipotentiel.
3) Répartition des charges
Si le champ à l’intérieur d’un conducteur à l’équilibre est nul, on peut montrer que la densité volumique de
ρint
( )
charge dans le conducteur est nul : ρ int = 0 .car div Eint =
ε0
=0

ρ int = 0 ⇒ : Il y a autant de charges positives que de charges négatives à l’intérieur du conducteur.


Conclusion : Il ne peut y avoir de charges libres à l’intérieur d’un conducteur en équilibre et le champ
électrique à l’intérieur y est toujours nul.

Si le conducteur a été préalablement chargé alors les charges n’ont pu se répartir qu’à la surface du
conducteur. On définit donc une densité surfacique de charge σ.

4) Phénomène d’influence de deux conducteurs chargés


4.1 Influence partielle

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Soit un conducteur C2 isolé, initialement neutre et un conducteur C1 isolé et chargé positivement avec une
densité surfacique σ1 > 0. Le conducteur C2 se trouve placé dans le champ électrostatique crée par le
conducteur C1.

Les charges électriques vont se mouvoir dans le conducteur C2: les charges négatives (électrons libres)
sont attirées par le champ tandis que les charges positives (ions positifs) sont repoussées.
Il apparaît sur la surface de C2:
une densité de charge σ2 < 0 sur la partie faisant face à C1
une densité σ2 > 0 sur la partie opposée.
Les densités sont de signes contraires pour assurer la neutralité de C2.
L’action de C1 sur C2 s’appelle influence électrostatique et elle conduit à une modification de la
répartition des charges sur la surface de C2.

4.2 Influence totale


Il y a influence totale lorsque le conducteur C2 entoure
complètement le conducteur C1.
Les charges globales portées par les deux surfaces en
regard sont égales et opposées : QS 1 = −QS 2
Condition de neutralité électrique de C2 : QS 2 = −QS 3
Soit que : QS 1 = −QS 2 = QS 3

En résumé on peut dire que :


- Dans la partie massive de C1: E 1 = 0 - Apparition de la charge + Q1 sur la
- La surface S1 de C1 porte la charge Q1 > 0 surface externe S3 pour assurer la
neutralité de C2.
et crée un champ E 2
- La surface interne S2 de C2 porte la
- A l’extérieur de C2, le champ E ext est
charge -Q1
celui créé par la seule charge Q1 portée
- Dans la partie massive de C2: E 1 = 0
par la surface externe de C2.

Remarque :
Si on relie la surface extérieure du conducteur C2
à la Terre par un fil conducteur, toutes les charges
positives qui s’y trouvent s’écoulent vers la Terre.

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III. Condensateurs
1) Définition
On appelle condensateur l’ensemble de deux conducteurs placés dans des conditions d’influence totale.
Les deux conducteurs C1 et C2 constituent les armatures du condensateur. C1 est l’armature interne et C2
l’armature externe.
2) Capacité d’un condensateur
La charge Q d’un condensateur est celle portée par l’armature interne. Si V1 est le potentiel de l’armature
interne et V2 celui de l’armature externe, la capacité du condensateur est donnée par la relation suivante:
Q
C= (4.1)
V1 − V2
La capacité d’un condensateur dépend de la géométrie des armatures.
La capacité se mesure en farads (F) mais cette unité est beaucoup trop grande pour les emplois usuels; on
utilise surtout des sous - multiples:
le microfarad (µF):1 µF = 10-6 F, le nanofarad (nF): 1nF =10-9 F et le picofarad (pF): 1pF = 10-12 F.

On symbolise le condensateur de la façon suivante :


La capacité d’un condensateur caractérise l’aptitude du
condensateur à accumuler des charges électriques sur les
armatures lorsqu’il est soumis à une tension (V1-V2).

3) Capacité d’un condensateur plan

Un condensateur plan est constitué de deux


conducteurs plans parallèles de même surface S et
séparés par une distance (e).
On a montré que le champ électrostatique crée par un
σ
plan a pour module E = .
2ε 0
• Expression de Q
σ
- Première plaque : Densité σ ; E1 = u
2ε 0
σ
- Deuxième plaque : Densité − σ ; E2 = u
2ε 0
σ
Le principe de superposition permet d’écrire : E = E1 + E2 = u
ε0
σ Q
Le champ électrostatique entre les armatures est uniforme et à pour module E = avec σ = .
ε0 S
σ Q
E= et σ = ⇒ Q = ε0 ⋅ S ⋅ E
ε0 S
• Expression de V1 –V2
D’après la relation locale entre le champ et le potentiel E = − grad (V ) , on a :
V2 x2
dV
E=− (une dimension) soit donc : ∫ dV = −E ∫ dx ⇒ V1 − V2 = e ⋅ E (x2 – x1= e)
dx
V1 x1

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La capacité du condensateur plan est donc :
Q ε SE S S
C= = 0 = ε0 C = ε0 (4.2)
V1 − V2 eE e e
Remarque:
Lorsqu’on introduit entre les armatures, par substitution du vide, un diélectrique (mica, céramique,
verre,…) de constante diélectrique ε r on multiplie la capacité à vide du condensateur par un facteur ε r .
S S
ε = ε r ε 0 avec ε r > 1 on a: C = ε = ε r ε 0 = ε r C0
e e
ε 0 est la permittivité électrique du vide et ε r est la permittivité relative du diélectrique.

IV. Association de condensateurs


1) Association en série
• Charge Q des armatures
Considérons le montage ci-contre constitué de
deux condensateurs C1 et C2 montés en série.
On a : I = I 1 = I 2 et U AB = U 1 + U 2
La définition de la quantité d’électricité permet
d’écrire :
It = I1t = I 2 t ou encore Q = Q1 = Q2

Toutes les charges des armatures sont identiques en valeur absolue.

• Capacité équivalente

Q Q
U AB = U1 + U 2 = + ⇒ U AB = Q + Q (1) Q = CéqU AB ⇒ U = Q (2)
C1 C2 C1 C2 AB
Céq

Q Q Q 1 1 1
U AB = U AB (Équation (1) = (2)) ⇔ + = ⇒ = +
C1 C 2 C éq C éq C1 C 2

Généralisation :
n
1 1
Pour n condensateurs en série on a : =∑ (4.3)
C éq i =1 C i

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2) Association en parallèle
• Charge du condensateur
Pour le montage ci-contre les deux condensateurs C1 et C2
montés en parallèles.
On a : U AB = U1 = U 2 et I = I1 + I 2
La définition de la quantité d’électricité permet d’écrire :
I = I 1 + I 2 ⇔ It = I1t + I 2 t ⇔
Q = Q1 + Q2 (1)

• Capacité équivalente

Q = C éq ⋅ U AB (2)
Q = Q1 + Q2 = C1 ⋅ U AB + C2 ⋅U AB (1)
Les équations (1) et (2) étant identiques on a : C éq = C1 + C 2
Généralisation :
n
Pour n condensateurs en parallèle on a : C éq = ∑ Ci (4.4)
i =1

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Chapitre 5: Lois générales de l’électrocinétique dans
l’approximation des régimes quasi-stationnaires
Rappel des objectifs spécifiques :
OS1 : Enoncer les lois de l’électrocinétique (courant continu)
OS2 : Appliquer les lois de l’électrocinétique aux circuits linéaires en courant continu

Introduction
L’électrocinétique est l’étude du mouvement des porteurs de charge libres ou particules chargées qui se
déplacent dans la matière sous l’action d’un champ électrique et donnent ainsi naissance à un courant
électrique.
Ce chapitre sera l’occasion de définir les bases de l’électrocinétique, de revoir les grandeurs physiques
comme la tension et le courant, ainsi que les lois qui les concernent dans un circuit quelconque.
I. Courant électrique
1) Intensité du courant électrique
On appelle courant électrique, tout déplacement ordonné de particules chargées.
Soient S la surface de base d’un conducteur filiforme et dq la charge électrique qui traverse cette section
pendant l’instant dt :

Figure 5.1 Intensité du courant électrique

On appelle intensité du courant électrique traversant la surface S à l’instant t, la grandeur algébrique


dq (t )
i (t ) = . (5.1)
dt
L’intensité du courant électrique se définit comme un débit de charges à travers une surface. Il s’exprime
en coulomb par seconde (C/s) ou en ampère (A).
L’intensité du courant électrique tout comme la charge électrique est une grandeur algébrique pouvant être
positive ou négative. Si elle est constante au cours du temps, on dira que le courant est continu.
2) Densité de courant
Soit un tube de courant élémentaire s’appuyant sur une surface dS centrée au point M. Soit di l’intensité du
courant qui traverse dS.

Figure 5.2 Densité de courant électrique

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On montre que di = j ⋅ n dS avec j qui est le vecteur densité de courant (A.m-2) et n qui est le vecteur
normal à l’élément de surface.
L’intensité à travers une surface quelconque s’écrit i = ∫ di = ∫ j ⋅ n dS
S S

L’intensité du courant électrique à travers une surface S est le flux du vecteur densité de courant à travers
S.

II. Tension et potentiel


1) Définitions
Au repos, les charges électriques d’un conducteur son en mouvement continu sous l’effet de l’agitation
thermique. Cependant, ce mouvement ne se traduit pas par un déplacement global susceptible de générer
un courant électrique.
Pour mettre ces charges en mouvement dans une direction donnée, il est nécessaire d’appliquer un champ
électrique aux bornes du conducteur. Ce champ électrique nécessaire pour mettre les électrons en
mouvement dans la direction souhaitée peut être obtenu par application d’une différence de potentiel
(d.d.p) sur le conducteur. C’est cette différence de potentiel qui est appelée la tension électrique. On la note
U et elle s’exprime en Volt. Ainsi la tension UAB entre deux points A et B d’un conducteur est égale à la
différence de potentiel entre ces deux points A et B : U AB = V A − V B

Figure 5.3 Représentation de la tension


On indique toujours une tension sur un schéma par une flèche dont le sens est très important. En effet, il
s’agit du choix de l’orientation de la tension soit U1 = VB – VA soit U2 = VA − VB.
Ce choix, comme celui de l’orientation de l’intensité, est parfaitement arbitraire mais permet de déterminer
le point dont le potentiel est le plus élevé. Ainsi si U2 > 0 alors le point A a un potentiel plus élevé que le
point B.
2) Masse ou référence de potentiel
La tension électrique peut être mesurée expérimentalement grâce à un voltmètre ou un oscilloscope par
contre aucun appareil ne permet d’accéder à la mesure du potentiel en un point donné. Le potentiel est un
état électrique dont la valeur en un point est définie à une constante près.
Pour fixer cette constante, on choisit arbitrairement une référence de potentiel nul, qu’on appelle la masse.
Ainsi si on choisit par exemple comme masse une borne de l’oscilloscope, ce dernier donne la tension entre
ses deux bornes.
Pour des raisons de sécurité, on relie la carcasse des appareils à la Terre. Souvent la Terre est également
reliée à une borne de l’appareil : la masse est alors prise à la Terre.

Figure 5.4 Symboles de la masse et de la Terre

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III. Régimes continus ou variables-approximation des régimes quasi-
stationnaires (ARQS)
1) Régime continu ou variable
On dit qu’on est en régime continu lorsque toutes les grandeurs sont indépendantes du temps; ce sera
notamment le cas des intensités et des tensions.
A contrario, on parle de régime variable quand les grandeurs dépendent du temps. Le caractère variable
peut avoir plusieurs origines possibles pouvant se combiner:
• modification des conditions extérieures faisant passer d’un régime continu à un autre: on parlera alors de
régime transitoire,
• conditions extérieures variables par exemple de type sinusoïdales ou créneau: on parlera alors de régime
forcé,
2) Approximation des régimes quasi-stationnaires ou ARQS
Quel que soit le régime (continu ou variable), l’intensité du courant est la même en tout point d’une
branche d’un circuit.
IV. Dipôles
1) Définition
On appelle dipôle électrocinétique ou tout simplement dipôle tout système relié à un circuit électrique
extérieur par deux bornes.
Quand on insère ce dipôle dans un circuit, une intensité électrique traverse en général ce dipôle et une
tension s’installe à ses bornes.

Figure 5.5 Définition d’un dipôle

2) Caractéristique d’un dipôle


Lorsque l’on souhaite tracer la caractéristique d’un dipôle, on s’intéresse à la fonction u=f(i)
(caractéristique tension-courant). Si cette fonction est une droite, on parle de dipôle linéaire.

3) Dipôle actif ou passif


Un dipôle passif est un dipôle qui convertit toute l’énergie électrique qu’il reçoit en énergie thermique
(conducteur ohmique, diode, ...).
Sa caractéristique passera forcément par l’origine du repère.
Un dipôle actif fournit à l’extérieur de l’énergie thermique et une autre forme d’énergie:
– un générateur fournira de l’énergie thermique et de l’énergie électrique;
– un récepteur comme un moteur fournit de l’énergie thermique et de l’énergie mécanique à partir
d’énergie électrique.
La caractéristique de ces dipôles ne passe pas par l’origine du repère.

V. Conventions récepteur et générateur


Il existe deux possibilités d’orientations relatives de la tension et de l’intensité au niveau d’un dipôle: de
même sens ou de sens opposé.
Ces deux orientations relatives conduisent à deux conventions possibles:
• la convention récepteur où l’intensité I et la tension U sont choisies de sens opposé,

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• la convention générateur où l’intensité I et la tension U sont choisies de même sens.

Figure 5.6.a Convention récepteur Figure 5.6.b Convention générateur

VI. Conducteurs ohmiques


1) Caractéristique
Ce dipôle est schématisé en convention récepteur par le schéma de la figure 5.7.a.
Un conducteur ohmique est un dipôle qui vérifie la loi d’Ohm en convention récepteur :
U = RI (5.2)
R est appelé résistance, elle est positive et s’exprime en ohms, de symbole Ω. On peut également définir la
conductance G comme l’inverse de la résistance : G = 1/R. G s’exprime en Ω− 1 ou en siemens, de symbole
S. En convention récepteur, la loi d’Ohm s’écrit aussi :
I = GU
On peut représenter cette relation en traçant l’intensité I traversant la résistance en fonction de la tension à
ses bornes (on dit qu’on trace la caractéristique courant-tension de la résistance) :

Figure 5.7.a Symbole d’une résistance Figure 5.7.b Caractéristique courant-tension


2) Effet Joule
On appelle effet Joule la dissipation de l’énergie électrique reçue par énergie thermique dans un dipôle.
Le conducteur ohmique dissipe sous forme de chaleur la puissance:
U2
P = R ⋅ I 2 ou P = (5.3)
R
3) Association de conducteurs ohmiques
3.1 Association en série
Soient N conducteurs ohmiques associés en série. Les résistances sont notées Ri.

Figure 5. 8. b Résistance
Figure 5.8.a Association en série résistances équivalente

En série, une même intensité traverse toutes les résistances et Il existe une résistance unique Réq
la tension aux bornes de l’ensemble est la somme des tensions telle qu’en la remplaçant entre A et
aux bornes de chaque résistance. On a donc : B et en maintenant la même
intensité I on ait la même tension

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U = U 1 + U 2 + U 3 + ... + U N = R1 I + R2 I + R3 I + ... + RN I Soit U: U = RI
(**)
U = ( R1 + R2 + R3 + ... + RN ) I
(*)

Par indentification des relations (*) et (**) on obtient :


N

∑R
N

∑G
R eq = R1 + R 2 + R3 + ..R N = 1 1 1 1 1 1
i = + + + .. = (5.4)
soit G eq G1 G 2 G 3 GN
i =1 i =1 i

3.2 Diviseur de tension


La structure de base du diviseur de tension par le montage de la figure 5.9: on soumet l’association en série
de deux résistances à une tension Ve et on cherche la tension aux bornes de l’un d’entre eux.

Figure 5.9 Diviseur de tension


Les expressions des tensions en fonction du courant parcourant les résistances sont :
V1 = R1 I

V2 = R2 I

Ve = ( R1 + R2 ) I
En faisant le rapport des expressions, on trouve :
R1 R2
V1 = Ve et V 2 = Ve
R1 + R 2 R1 + R 2
Les tensions V1 et V2 sont des fractions de la tension totale Ve, ce qui explique la dénomination «diviseur
de tension » donnée à ce circuit.
3.3 Association en parallèle
Soient N résistances associés en parallèle. Les résistances sont notées Ri.

Figure 5.10.a Association en parallèle de résistances Figure 5.10.b Résistance équivalente

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En dérivation, la tension aux bornes de toutes les résistances est la Il existe une résistance unique
même et l’intensité entrant ou sortant de l’association parallèle est la Réq telle qu’en la remplaçant
somme des intensités qui traversent chaque résistance. On a donc : entre A et B et en maintenant la
I = I1 + I 2 + I 3 + ... + I N = G1U + G2U + G3U + ... + GN U même intensité I on ait la
I = ( G1 + G2 + G3 + ... + GN ) U
même tension U :
soit (*)
I = GU
(**)

Par indentification des relations (*) et (**) on obtient :


N N

∑R
1 1 1 1 1 1
Geq = G1 + G2 + G3 + ... + G N = ∑G
i =1
i
soit
= + +
Req R1 R2 R3
+ ... +
RN
=
i =1 i
(5.5)

3.4 Diviseur de courant


La structure de base du diviseur de courant est donnée par le montage de la figure 5.11: on soumet
l’association en parallèle de deux résistances à un courant d’intensité totale i et on cherche l’intensité
parcourant l’un d’entre eux.

Figure 5.11 Diviseur de courant


En utilisant les conductances G1 =1/R1 et G2 =1/R2, on peut écrire les relations suivantes :
 I1 = G1V

 I 2 = G2V

 I = ( G1 + G2 ) V
G1 G2
En faisant le rapport des expressions, on trouve : I1 = I et I2 = I
G1 + G2 G1 + G2
En utilisant les résistances on a :
 U R2
 I1 = =
R1 R1 + R2
.I
R1 .R2 
U = Req ⋅ I = .I or 
R1 + R2 I =
U
=
R1
.I
 2 R2 R1 + R2
R2 R1
I1 = .I I2 = .I
R1 + R2 R1 + R2
Les intensités I1 et I2 sont des fractions de l’intensité totale I, ce qui explique la dénomination «diviseur de
courant » donnée à ce circuit.
3.5 Transformation de Kennely ou transformation triangle-étoile
On considère le triangle formé des résistances R12, R13, R23. On peut remplacer le montage triangle par un

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montage en étoile constitué de 3 résistances r1, r2 et r3 branchées également entre les point A1, A2, A3 de
telle sorte que les 2 montages soient équivalents.

Figure 5.12 Transformation triangle-étoile


R12 .R13 R12 .R23 R13 .R23
r1 = ; r2 = ; r3 = (5.6)
R12 + R13 + R23 R12 + R13 + R23 R12 + R13 + R23

VII. Générateurs de tension et de courant-Modèles de Thévenin et de


Norton
1) Générateur idéal de tension
Un générateur idéal de tension est un générateur qui délivre une tension constante quel que soit l’intensité
débitée.
La tension délivrée est appelée force électromotrice (f.é.m.), elle est notée E et s’exprime en Volt (V)
Sa représentation en convention générateur et sa caractéristique sont les suivantes :

Figure 5.13 Symbole et caractéristique d’un générateur idéal de tension

2) Générateur idéal de courant


Un générateur idéal de courant est un générateur qui délivre une intensité constante quel que soit la tension
à ses bornes.
Le courant délivré est appelé courant de court-circuit ou courant de Norton. Il est noté IN et s’exprime en
Ampère (A).
Son symbole en convention générateur et sa caractéristique sont représentés sur la figure 5.14.

Figure 5.14 Symbole et caractéristique d’un générateur idéal de courant

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3) Modèle de Thévenin
Définition : tout générateur réel peut être modélisé par un générateur idéal de tension de f. é. m E en série
avec une résistance r appelée résistance interne du générateur et exprimée en Ohm (Ω).
Sa caractéristique a pour équation :
U = E − rI (5.7)

Figure 5.15 Modèle de Thévenin d’un générateur réel

4) Modèle de Norton
Définition : tout générateur réel peut être modélisé par un générateur idéal de courant I0 en parallèle avec
une résistance r appelée résistance interne du générateur et exprimée en Ohm (Ω).
On peut aussi introduire g, conductance interne du générateur exprimée en Siemens (S).
Sa caractéristique a pour équation :
U
I = I N − gU = I N − (5.8)
r

Figure 5.16 Modèle de Norton d’un générateur réel

5) Transformation Thévenin-Norton
L’équation de la caractéristique d’un générateur réel de tension peut également mettre sous la forme:
E 1
I= − U
r r
E 1
Cela correspond à la relation : I = I N − gU avec I N = et g = .
r r
On obtient ainsi l’équivalence des deux modélisations de Thévenin et de Norton :
Modèle de Norton Modèle de Thévenin
Conductance g Résistance r
E Force électromotrice E = rI N
Courant de Norton I N =
r
E 1 U = E − rI
I= − U = I N − gU
r r
Les modèles de Thévenin et de Norton sont équivalents, on peut passer de l’un à l’autre à l’aide de la
relation : E = rI N

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VIII. Récepteurs actifs
Un récepteur actif est un dipôle actif qui absorbe de l’énergie électrique et la restitue sous une autre forme
d’énergie (chimique, mécanique…)
Il existe deux types de récepteurs actifs:
- les récepteurs polarisés dont on connaît les bornes (batterie en charge par exemple).
- les récepteurs non polarisés pour lesquels le sens de la polarisation est imposé par le sens du courant
(cuve à électrolyse, moteur..).
Dans le second cas, le choix du sens du courant dans la branche contenant le récepteur impose la polarité.
A partir de la caractéristique I-V du récepteur on peut
écrire U = E + ∆U avec ∆U = r ⋅ I soit que
' '

U = E + r ⋅ I (5.9)
' '

avec E’ la force contre électromotrice du récepteur et


s’exprime en (V), r’ la résistance interne du récepteur en
(Ω).

Le modèle équivalent de Thévenin (ou modèle série) d’un récepteur actif est le suivant :

IX. Applications
Le dipôle de la figure ci-dessous est alimenté sous une tension de 120 V. Calculer :
1) Sa résistance
2) L’intensité du courant qui traverse chaque résistance.
Données : R1= 3 Ω, R2= 6 Ω, R3= 17 Ω, R4= 20 Ω, R5= 4 Ω, R6= 18 Ω, R7= 36 Ω

Consignes de travail
1. Calculer la résistance équivalente entre les points N et B et faire un schéma du circuit électrique (figure
1). Calculer ensuite la résistance équivalente entre les points M' et B et faire un schéma du circuit électrique
(figure 2). Calculer la résistance équivalente entre les points M et B puis celle entre les points A et M. Et
enfin la résistance équivalente entre les points A et B et faire un schéma du circuit électrique (figure 3).
2. Calculer la loi d’Ohm au dipôle de la figure 3 et calculer l’intensité du courant principal. Appliquer la
loi du diviseur de courant pour calculer les courants I1 et I2. Ensuite appliquer la loi du diviseur de courant
pour calculer les courants I3 et I4. Enfin appliquer la loi du diviseur de courant pour calculer les courants I5,
I6 et I7.

Cours d’Electricité 1 L1S1- ST/ UO2, Pr I. ZERBO, Page 37


Chapitre 6 : Méthodes de résolution des circuits en courant continu
Rappel des objectifs spécifiques:
OS1 : Enoncer les lois de l’électrocinétique (courant continu)
OS2 : Appliquer les lois de l’électrocinétique aux circuits linéaires en courant continu

Introduction
Ce chapitre sera l’occasion de définir les lois de l’électrocinétique qui permettent de déterminer les
tensions et les courants dans un circuit quelconque.
I. Lois de Kirchhoff
1) Terminologie des circuits
• Un dipôle est un élément de circuit relié au reste du circuit par deux bornes.
• Une branche est un ensemble de dipôles reliés par des fils de connexion et disposés en série
c’est-à-dire que chaque borne d’un dipôle n’est reliée qu’à un seul autre dipôle. L’ensemble
des éléments d’un circuit électrique est appelé un réseau.
• Un nœud est un point où se rejoignent au moins deux branches.
• Une maille est un ensemble de branches se refermant sur elles-mêmes.
Sur la figure 6.1, on a représenté une portion de circuit. Les fils dont une extrémité est libre sur le
schéma sont en fait reliés à une partie du réseau non représentée.
• AB, BC, CD, DE, EA, BF, FG, GH et HC sont des branches.
• A, B, C, D, E, F, G et H sont des nœuds.
• ABCDEA, BFGHCB et ABFGHCDEA sont des mailles

Figure 6.1 Partie d’un circuit électrique


2) Loi des nœuds
Dans l’A.R.Q.S., l’intensité est la même en tout point d’une branche du circuit. Cela signifie qu’il
n’y a pas d’accumulation de charges en un point du circuit.
La loi des nœuds traduit alors le fait qu’en un nœud il ne peut y avoir accumulation de courant.

Figure 6.2 Nœud d’un circuit

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- La somme algébrique des courants qui convergent en un nœud est nulle.
I1+ I4 - I2 - I3 - I5=0
n
Généralisation au cas où n branches arrivent sur le nœud N: ∑ε I
k =1
k k =0 (6.1)

avec εk = 1 si l’intensité Ik est orientée vers le nœud N et εk = −1 si l’intensité Ik est orientée depuis
le nœud N.
- La somme des courants qui arrivent à un nœud est égale à la somme des courants qui en partent.
I1+ I4 = I2 + I3 + I5 soit ∑ I entrant = ∑ I sor tan t
3) Loi des mailles
3.1 Loi des mailles
La somme algébrique des tensions le long d’une maille comportant n branches est nulle :
n

∑ε U
k =1
k k =0
(6.2)
avec εk = 1 si la tension Uk est dans le sens positif choisi et εk = −1 si la tension Uk est dans le sens
opposé au sens positif choisi.

Figure 6.3 Maille à cinq branches


En pratique, on choisit un sens positif représenté par la flèche en pointillés et on obtient la relation
suivante: U1 − U2 − U3 + U4 + U5 = 0

Application 1
Calculer les courants I1, I2 et I3 ainsi que la tension UAB aux bornes de la résistance R du circuit ci-
dessous. On donne : E1= 6 V ; E2=12 V ; r1= 1 Ω ; r2= 2 Ω et R= 10 Ω

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Résolution

1) En fonction de l’orientation du courant dans chaque branche, représentons la tension aux bornes
des différents dipôles en utilisant les conventions générateur et récepteur.

2) Application des lois de Kirchhoff


Loi des nœuds : nœud A I 3 = I1 + I 2
Loi des mailles : Maille 1 ABCA E1 − RI 3 − r1 I 1 = 0 ou I 1 + 10 I 3 = 6
Maille 2 DBCD E1 − E 2 − r1 I 1 + r2 I 2 = 0 ou I1 − 2I 2 = −6
 I 3 = I 1 + I 2 (1)

On obtient un système d’équations :  I 1 + 10.I 3 = 6 (2)
 I − 2.I = −6 (3)
 1 3

3) Résolution du système d’équations


 I 3 = I 1 + I 2 (1)
 11.I 1 + 10.I 2 = 6
 I 1 + 10.I 3 = 6 (2) En remplaçant I3 dans les équations (2) et (3), on a : 
 I − 2.I = −6 (3)  I 1 − 2 I 2 = −6
 1 3

4) Solutions du système d’équation : I1 = −1.5A , I 2 = 2.25A et I 3 = 0.75A U AB = R ⋅ I 3 = 7.5V


Remarque : le signe négatif (-) de I1 signifie que sur cette branche le sens réel du courant est
contraire à celui imposé sur le schéma. Sur cette branche, le générateur 1 (E1) se comporte comme
un récepteur.

3.2 Autre formulation de la loi des mailles


Pour une branche quelconque, on a : V A − VB = ∑ Ri ⋅ I i − ∑ εEi (loi d’Ohm généralisée) avec ε
ayant le signe de la borne par laquelle on sort du dipôle si celui-ci est polarisé.
Pour une maille on : ∑ Ri ⋅ I i = ∑ εEi avec comme convention :
les RI sont comptés positivement si le sens de parcours de la maille et le courant dans la branche
sont identique et négativement dans le cas contraire.
ε = +1 si on sort du générateur ou du récepteur par la borne positive,
ε = -1 si on sort par la borne négative.

Résolution de l’application 1

1) On choisit arbitrairement deux mailles sur les trois mailles que possède le circuit.

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On oriente arbitrairement les deux mailles
2) Application des lois de Kirchhoff
Loi des nœuds : nœud A I 3 = I1 + I 2
Loi des mailles : Maille 1 ABCA RI 3 + r1I1 = E1 ou I 1 + 10 I 3 = 6
Maille 2 DBCD r1I1 − r2 I 2 = E1 − E2 ou I1 − 2I 2 = −6
On obtient le même système d’équations que précédemment ainsi que les mêmes solutions.

II. Théorème de superposition


Il découle directement des propriétés de linéarité. Ce théorème s’applique donc aux réseaux qui
comportent plusieurs générateurs.
1) Enoncé
Dans un réseau linéaire alimenté par plusieurs sources indépendantes, l’intensité du courant
circulant dans une branche (respectivement la tension entre 2 points) est la somme algébrique des
intensités des courants (respectivement des tensions) dues à chaque source dans cette branche, les
autres sources autonomes étant rendues passive.

Remarque : Passiver une source revient à la remplacer par sa résistance interne. Autrement dit,
ceci revient à court-circuiter les sources de tension et à ouvrir les sources de courant.

2) Application 2
Calculer l’intensité du courant qui circule entre A et B dans la résistance R de l’application 1.
Résolution
Le circuit de l’exercice d’application 1 peut être transformé selon le schéma ci-dessous.

En appliquant la loi du diviseur de tension aux circuits 1 et 2, on peut calculer la tension V par le
théorème de superposition.

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R / / r2 5/3 15 R / / r1 10 / 11 15
V1 = .E1 = .6 = V V2 = .E2 = .12 = V
( R / / r2) + r1 ( )
5 / 3 + 1 4 ( R / / r1 ) + r2 (10 / 11) + 2 4
V = V1 + V2 = 15/2 = 7,5 V
V 7.5
La loi d’Ohm permet de calculer l’intensité du courant: I = = = 0.75 A
R 10
Remarque :
(R // r2) et (R // r1) désignent respectivement la résistance équivalente de R et r2 et R et r1.
III. Théorème de Millman
On considère un nœud A d’un circuit auquel aboutissent k branches et vers lequel convergent tous
les courants Ik des k branches. Les potentiels Vi des extrémités des branches sont tous définis par
rapport à un même potentiel de référence Vréf. Ri est la résistance de la branche i et Gi sa
conductance. On veut calculer le potentiel au point A en fonction des Ri et Vi.

Figure 1.24 Loi des nœuds en termes de potentiels

k
Vk − V A
La loi des nœuds au point A s’écrit : ∑I
i =1
i = I1 + I 2 + ... + I k = 0 or Ik =
Rk
soit

V1 − VA V2 − VA V − VA
encore + + ... + k =0 .
R1 R2 Rk
A partir de l’équation précédente on peut écrire que :

k
V1 V2 V3 V Vi
+
R R2 R3
+ + .... + k
Rk
∑R
i =1
VA = 1 ou VA = k
i
(6.3)
1 1 1 1 1
+ +
R1 R2 R3
+ .... +
Rk ∑
i =1 Ri

Remarque :
Le théorème de Millman n’est qu’une façon particulière d’exprimer la loi des nœuds.
Lorsque le circuit comporte des générateurs de tension et de courant, le théorème de Millman
s’écrit :

Cours d’Electricité 1 L1S1- ST/ UO2, Pr I. ZERBO, Page 42


k

∑R +I
Ei
Ni
i =1 i
VA = k (6.4)

1
i =1
Ri

Application 3
Calculer les courants I1, I2 et I3 ainsi que la tension UAB aux bornes de la résistance R du circuit cde
l’application 1. On donne : E1= 6 V ; E2=12 V ; r1= 1 Ω ; r2= 2 Ω et R= 10 Ω

Résolution

1) Calcul du potentiel au point A


On prend le point B comme origine des potentiels (VB = Vref). On a donc : E1 = 6 V ; E2 = 12 V et
VB=0.:

Le potentiel du point A se calcule en appliquant le théorème de Millman


E1 E 2 0
+ + 6 12 0
r1 r2 R + +
VA = A.N : VA = 1 2 10 = 7.5V
1 1 1 1 1 1
+ + + +
1 2 10
r1 r2 R
2) Calcul de la tension UAB : U AB =VA −VB =7.5V
3) Calcul des courants I1, I2 et I3 à partir de la loi d’Ohm
En tenant compte de l’orientation du courant dans chaque branche, on représente la tension aux
bornes des différents dipôles en utilisant les conventions générateur et récepteur.

U AB 7,5
Pour la branche contenant R : U AB = V A − V B = R.I 3 = 7.5V ⇒ I 3 = = = 0,75 A
R 10
E1 − U AB 6 − 7,5
Pour la branche contenant E1 : U AB = E1 − r1 I 1 ⇒ I 1 = = = −1,5 A
r1 1
E 2 − U AB 12 − 7,5
Pour la branche contenant E2 : U AB = E 2 − r2 I 2 ⇒ I 2 = = = 2,25 A
r2 2

Cours d’Electricité 1 L1S1- ST/ UO2, Pr I. ZERBO, Page 43


I 1 = −1.5 A , I 2 = 2.25 A et I 3 = 0.75 A U AB = R ⋅ I 3 = 7.5V

IV. Théorème de Thevenin


1) Enoncé
Un réseau linéaire, vu entre deux bornes A et B, peut être remplacé par un générateur de tension de
f.é.m ET et de résistance interne RT.

- ET est la tension mesurée à vide entre A et B


- RT est la résistance mesurée entre A et B quand D est retiré du circuit et que tous les
générateurs du réseau sont remplacés par leurs résistances internes (les f.é.m. sont
remplacées par des courts-circuits et les sources de courant sont enlevées et toute branche qui
en contenait une reste ouverte)

2) Application 4
Calculer l’intensité du courant qui circule entre A et B dans la résistance R de l’application 1.
Résolution
Le circuit de l’exercice de l’application 1 peut être transformé selon le schéma ci-dessous.

1) Calcul de la tension de Thévenin

Pour calculer la tension de Thévenin on peut utiliser l’une des trois méthodes ci-dessous
1.1 Loi de Kirchhoff
La loi d’additivité des tensions donne : ET = E2 + r2 ⋅ i
E1 − E 2
Appliquons la loi des mailles au circuit série : (r2 + r1 ) ⋅ i = E1 − E2 soit i = .
r1 + r2

Cours d’Electricité 1 L1S1- ST/ UO2, Pr I. ZERBO, Page 44


 E − E2  E2 ⋅ r1 + E1 ⋅ r2
ET = E2 + r2 ⋅  1  = A.N : ET = 8V
 r1 + r2  r1 + r2
1.2 Théorème de Millman
Le théorème de Millman appliqué au point A en prenant le point B comme référence des potentiels
E1 E2
+
r1 r2 r2 E1 + r1 E2 12 + 12
donne VA = 1 1 = r + r A.N VA = = 8V soit ET = U AB = V A − VB = 8V
+ 1 2 3
r1 r2
1.3 Théorème de superposition
En appliquant la loi du diviseur de tension aux circuits 1 et 2, on peut calculer la tension de
Thévenin par le théorème de superposition.

r2 r1 r E +r E
ET 1 = E1 et ET 2 = E2 soit ET = ET 1 + ET 2 = 2 1 1 2
r2 + r1 r2 + r1 r1 + r2
2) Calcul de la résistance de Thévenin

r1 ⋅ r2 2
Les deux résistances sont montées en parallèle donc RT = AN : RT = Ω
r1 + r2 3
3) Générateur de Thévenin

En appliquant la loi des mailles au générateur de Thévénin, on peut calculer le courant qui traverse
la résistance R on obtient : I = ET A.N : I = 0.75A
RT + R
V. Théorème de Norton
1) Enoncé
Un réseau linéaire, vu entre deux bornes A et B, peut être remplacé par une source de courant

Cours d’Electricité 1 L1S1- ST/ UO2, Pr I. ZERBO, Page 45


d’intensité IN et de résistance interne RN.

• IN est le courant de court-circuit entre A et B


• RN est la résistance mesurée entre A et B lorsque le dipôle D est retiré du circuit et que
tous les générateurs du réseau sont passivés (remplacés par leurs résistances internes).

2) Application 5
Calculer l’intensité I du courant qui circule entre A et B dans la résistance R de l’application 1.

1) Calcul du courant de Norton

Sur chaque branche nous pouvons déterminer le courant de Norton IN1 et IN2.
E1 E2 E1 r1 + E2 r2
I N = I N 1 + I N 2 et I N = + soit I N = A.N : I N = I1 + I 2 = 12A
r1 r2 r1 r2
2) Calcul de la résistance de Norton

r1 ⋅ r2 2
Les deux résistances sont montées en parallèle donc RN = AN : RN = Ω
r1 + r2 3
3) Générateur de Norton

RN
En appliquant la loi du diviseur de courant au circuit équivalent on obtient : I = IN
RN + R
A.N : I = 0.75A

Cours d’Electricité 1 L1S1- ST/ UO2, Pr I. ZERBO, Page 46


Remarque
- Le théorème de Norton est la transformation duale du théorème de Thevénin.
- La connaissance d’un modèle équivalent permet la déduction immédiate du modèle dual car RN =
RT et ET = RT ⋅ I N .

La source de tension (ET, RT) est remplacée par une source de courant (IN, RN).
E E
I N = T = T = ET ⋅GN
RT RN

VI. Applications
Le montage de la figure ci-dessous comporte deux générateurs parfaits E1 = 10V, E2 = 5V et trois
résistances R1 = 1kΩ, R2 = 1kΩ et Ru = 1kΩ.
1) En appliquant le théorème de Millmann, déterminer VS et IS
2) En appliquant le théorème de Norton, déterminer VS et IS
3) En appliquant le théorème de Thévenin, déterminer VS et IS
4) En appliquant le théorème de superposition, déterminer VS et IS

Consignes de travail
Cet exercice est une application directe du cours. Le schéma du circuit n’est pas différent de celui utilisé
dans les applications de ce chapitre. On pourra le redessiner et le mettre dans la même configuration que le
schéma des applications de ce chapitre.

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