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PROJET MECANIQUE - ELECTROMAGNETISME

COURS CESI D’ELECTROMAGNETISME


MIS A JOUR 24/02/2021

Liste des objectifs d’apprentissage de ce cours :

- Savoir utiliser le Théorème de Gauss pour décrire et exprimer le champ


électrique et le potentiel créés par une distribution de charges quelconque
- Savoir utiliser le Théorème d’Ampère pour décrire et exprimer le champ
magnétique créé par un courant circulant dans des circuits rectilignes ou
circulaires
- Savoir décrire et exprimer la force subie par une charge isolée ou par des charges
en mouvement uniforme sous l’action d’un champ électromagnétique
- Savoir exprimer le champ magnétique produit par un champ électrique variable
et réciproquement
- Savoir utiliser les équations de Maxwell pour étudier la propagation d’une onde
EM
- Savoir utiliser le modèle du dipôle oscillant pour décrire le fonctionnement d’une
antenne.

D’après le cours de :

Philippe Ageorges
Alain Vervoitte
Mickaël Février

ecole-ingenieurs.cesi.fr
PROJET MECANIQUE - ELECTROMAGNETISME
COURS CESI D’ELECTROMAGNETISME

SOMMAIRE
1 CHAPITRE 1 : ELECTROSTATIQUE 3
1.1 La charge électrique 3
1.2 La loi de Coulomb 4
1.3 Champ électrique crée par une charge ponctuelle 8
1.4 Champ électrique crée par un ensemble de charges 9
1.5 Circulation de 𝑬 : le potentiel électrique 12
1.6 Conséquences des symétries et invariances sur le champ électrostatique 19
1.7 Le flux d’un vecteur 22
1.8 Flux de 𝑬. Theorème de Gauss 23
1.9 Exercices 31
1.10 Correction des exercices 33
2 CHAPITRE 2 : MAGNETOSTATIQUE 42
2.1 Introduction 42
2.2 Champ magnétique crée par une charge en mouvement 43
2.3 Conséquences des symétries et invariances 44
2.4 Champ magnétique crée par un courant– Biot et Savart 46
2.5 Propriétés du champ magnétique : circulation et théorème d’Ampère 48
2.6 Forces magnétiques : Force de Lorentz et Force de Laplace 49
2.7 Exercices corrigés 52
3 CHAPITRE 3 : LES EQUATIONS DE L’ELECTROMAGNETISME 59
3.1 Prolégomènes 59
3.2 Induction : loi de Faraday- Courants de Foucault 59
3.3 Equations locales 65
3.4 Equations de Maxwell 69
3.5 Equation de d’Alembert 72
3.6 Exercices 73
3.7 Correction des exercices 75
4 CHAPITRE 4 : PROPAGATION DE L’ONDE ELECTROMAGNETIQUE 80
4.1 Introduction 80
4.2 Propagation dans le vide et résolution des équations de Maxwell 80
4.3 Conditions aux limites entre deux milieux 88
4.4 Le modèle de base : le dipôle oscillant 90
4.5 Les différents modèles d’antennes 97
4.6 Exercices 103
4.7 Correction des exercices 104

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1 CHAPITRE 1 : ELECTROSTATIQUE

1.1 La charge électrique


 Tous les corps frottés attirent les corps légers. Les forces mises en jeu sont attribuées
à l’électrisation, c’est-à-dire à l’apparition d’électricité à la surface du corps frotté.

 On distingue deux types de matériaux : les isolants pour lesquels le phénomène


d’électrisation n’est que local, et les conducteurs pour lesquels il y a un phénomène
global d’électrisation.

 En 1881, J. Thomson a montré qu’il existait des particules élémentaires chargées


communes à tous les corps : c’est l’électron. C’est la plus petite quantité d’électricité
qu’on ait pu mettre en évidence.

 Les particules peuvent être séparées en deux classes conventionnelles : les charges
positives et négatives.

 En 1910, Millikan a montré que la charge électrique d’un système ne peut varier que
par multiples entiers d’un charge élémentaire de valeur :

e = 1.6022  10-19 C

 La charge d’un système quelconque est donc :

Q=Ze avec Z un entier

 La charge totale d’un système isolé ne change jamais. C’est-à-dire la somme


algébrique des charges positives et négatives présentes à un instant quelconque reste
toujours constante. Dans un état non électrisé, un corps contient autant de charges
positives que négative.

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 Il est intéressant de voir que les porteurs stables


usuels de ces deux types de charge aient des masses
différentes :
𝐹
Q’ - l’électron sa charge est : qe- = -e = - 1.6022  10-19 C
sa masse est : me- = 0.911  10-30 kg

r
- Le proton sa charge est : qp+ = +e = + 1.6022 
-19
10 C

Q sa masse est : mp+ = 1.672  10-27 kg


⃗⃗⃗
𝐹′
 Depuis les années 60, on a postulé l’existence de
quarks dont la charge est une fraction de e. Cependant, ils
n’ont pas été observés à l’état libre, mais la théorie les
prédit.

1.2 La loi de Coulomb

 L’interaction électrostatique obéit à des lois quantitatives simples interprétées par


Coulomb en 1785. Elle est de même forme que l’interaction gravitationnelle .

Définition : deux charges électriques stationnaires s’attirent ou se repoussent


mutuellement. Donc considérons deux charges Q et Q’, la force exercée par Q sur Q’ est
d’après Coulomb : une force centrale, c’est-à-dire portée par l’axe qui relie les charges,
d’intensité proportionnelle au produit de la valeur des charges et inversement
proportionnelle au carré de la distance qui les sépare.

Si 𝑢
⃗ est un vecteur unitaire de l’axe qui passe par les charges on peut écrire :

1 𝑄𝑄 ′
𝐹= 𝑢

4𝜋𝜀0 𝑟 2

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Unités : F en Newton (N), Q et Q’ sont en Coulomb (C), et la distance r en (m)


o est la permittivité du vide et sa valeur est :
o  8.854  10 -12
On a l’habitude de poser :
1
= 9 × 109
4𝜋𝜀0
 Cette loi a été vérifiée expérimentalement pour des distances supérieures à 10 -14 m
et des distances inférieures à quelques kilomètres.

 A la même distance, un proton et un électron, deux protons, deux électrons, s’attirent


ou se repoussent avec la même intensité

 Exemple : Atome d’ Hydrogène = 1 proton + 1 électron à une distance égale « en


moyenne » à 0.5x10-10m
Fgrav= 4x10-47 N << Fél = 8x10-8 N
Gravitation est négligeable sur le plan atomique
La matière ordinaire tend à rester neutre
Les forces électriques dominent la chimie
 Les interactions électriques n’expliquent pas pourquoi les atomes et molécules
sont stables. Cela est traité par la Mécanique QUANTIQUE

Unité pratique : En pratique on ne sait pas manipuler une charge de 1C. Deux charges de
1C à 1 km se repousseraient avec une force de près de 1 tonne force, le microcoulomb
apparaît comme une unité plus raisonnable en électrostatique (pas en électrocinétique,
où 1C/s = 1 ampère)


Le champ électrique 𝑬

Nous allons introduire le concept de champ électrique, bien utile pour modéliser les
interactions entre les charges électriques.
Le dessin ci-dessous représente le champ électrique créé par une charge ponctuelle :

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+𝑞0
+𝑄

Soit Q une charge source et qo une charge test

 La présence de charges dans un espace crée des conditions telles qu’une charge isolée
placée dans cet espace sera soumise à une force électrique.
 Chaque point de l’espace peut être caractérisé par un vecteur 𝐸⃗ où une charge 𝑞0 subit
l’action d’une force 𝐹 (due à l’interaction électrique avec Q). Cette force est proportionnelle
à 𝑞0 .

𝐹 = 𝑞0 𝐸⃗

 Donc le champ électrique créé est :


𝐹
𝐸⃗ =
𝑞𝑂

𝐸⃗ (𝑥, 𝑦, 𝑧) est un champ vectoriel


Unité du champ électrique : en V.m-1

produit interagit
Charge Charge
Champ électrique
Source test

A retenir : en pratique les informations échangées entre deux appareils électriques, reliés
par un système WiFi par exemple, se font par l’intermédiaire du champ électrique (on
verra qu’il faut y ajouter un second vecteur, mais qui ne change rien) et non pas par des
charges électriques.

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Analogie mécanique :

Imaginons une membrane élastique sur laquelle on vient poser une masse M (analogie
avec Q), puis une masse m (analogie avec 𝑞0 ). Quelqu’un qui, ne voyant pas la membrane,
et constaterait une attraction pourrait l’interpréter comme une action à distance, alors
qu’en fait une masse “ressent” la courbure que l’autre impose à la membrane. De même
pour on dira qu’une charge électrique qo placée dans le champ des charges Q voit une
déformation locale de l’espace que mesure justement le vecteur 𝐸⃗ (𝑥, 𝑦, 𝑧). Les propriétés
locales de l’espace sont modifiées par la charge Q et on s’en aperçoit en y mettant une
charge 𝑞0 .

m
M

La charge 𝑞0 interagit avec Q et risque de la déplacer et de modifier le champ: On définit


le champ électrique par :
𝐹
𝐸⃗ = lim
𝑞° →0 𝑞0

Remarque : Le champ électrique n’a de sens qu’en maintenant immobiles les autres
charges.

Analogie contextuelle :
Pour donner une autre image, on peut dire que le champ électrique 𝐸⃗ n’est pas une force,
mais une sollicitation de l’espace dans un volume donné, et que dès qu’une particule
chargée 𝑞0 traverse ce volume, elle est soumise à une force 𝐹 = 𝑞0 𝐸⃗

Pour finir ce paragraphe quelques définitions :


 Lignes de champ
 On appelle ligne de champ toute courbe tangente en chacun de ses points au vecteur
champ électrostatique en ce point.
 La densité (surfacique) des lignes est proportionnelle à l’intensité du champ

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 Les lignes de champs ne se croisent jamais puisqu’en chaque point la direction du


champ est unique.
 Les lignes vont des charges positives aux charges négatives

Lignes de champ électrique pour :


(a) une charge négative isolée
(b) deux charges isolées de signes
opposés
(c) deux charges isolées de mêmes
signes. Les lignes de champ partent
de la charge positive

 Equation des Lignes de champ :

En écrivant que sur une ligne de champ 𝐸⃗ (𝑥, 𝑦, 𝑧) est tangent à la ligne, c’est-à-dire
𝐸⃗ ∧ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 0où ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 représente un vecteur déplacement infinitésimal, on obtient en
coordonnées cartésiennes :

dx d y dz
 
Ex E y Ez

et en coordonnées cylindriques:
d  d d z
 
E E Ez

1.3 Champ électrique crée par une charge


ponctuelle

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Considérons en un point M une charge q en interaction coulombienne avec une charge qi


⃗ 𝑖 le vecteur unitaire de l’axe ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
située au point M . D’après la loi de Coulomb et avec 𝑈 𝑀𝑖𝑀on
i
a:

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


⃗⃗⃗𝑖 (𝑀) = 𝐹𝑀𝑖 𝑀 =
𝐸
1 𝑞𝑖

2 𝑈𝑖 =
1 𝑞𝑖 𝑀𝑖 𝑀
⃗⃗⃗𝑖
car 𝑈 =
𝑀𝑖 𝑀
𝑞 4𝜋𝜀0 𝑀𝑖 𝑀 4𝜋𝜀0 𝑀𝑖 𝑀2 𝑀𝑖 𝑀 𝑀𝑖 𝑀

On a alors le champ électrostatique (on parle aussi de champ électrique) créé en M par
la charge qi située en Mi :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑀𝑖 𝑀 1 𝑞𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝑖 𝑀
⃗⃗⃗𝑖 (𝑀) =
𝐸 =
𝑞 4𝜋𝜀0 𝑀𝑖 𝑀2 𝑀𝑖 𝑀

-1
L’unité SI du champ électrostatique est le volt par mètre (V.m ).

1.4 Champ électrique crée par un ensemble de


charges

 Principe de superposition : Le principe de superposition est utilisé pour déterminer la


force exercée par un ensemble de N charges (q1….qN) placées à des distances r1….rN
d’une charge q.
 Soit un système de charges ponctuelles qi fixées aux points Mi. Plaçons en un point M
quelconque une charge q0 les qi restant immobiles. Soit 𝑢 ⃗ 𝑖0 le vecteur unitaire de
l’axe MiM.

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La charge q0 se trouve soumise à une force qui


est la somme vectorielle des 𝐹𝑖0

q i q0
F = Fi 0 = K ui 0
i i ri 20
q
soit F = q0  K i2 ui 0 =q0E
i ri 0

Remarque: Il ne s’agit pas que d’une simple addition vectorielle, mais du fait non banal
que ni 𝐹10 ni 𝐹20 ni 𝐹30 ne sont affectées par la présence des autres charges.
Le vecteur champ électrique 𝐸⃗ crée par un ensemble de charges est identique à la somme
des champs individuels crée par chacune des charges. Il est caractéristique de la
distribution de charges 𝑞𝑖 , indépendamment de 𝑞0 . C’est un vecteur fonction du point M.
Supprimons l’indice zéro, en notant simplement 𝑟𝑖 = 𝑀𝑖 𝑀 et

𝑀𝑀
⃗𝑖 = 𝑖
𝑢
𝑟𝑖
le champ 𝐸⃗ créé par un ensemble de charges 𝑞𝑖 est :
3
1 𝑞𝑖
𝐸⃗ = ∑ ( 2) 𝑢
⃗𝑖
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖
𝑖=1

Pour calculer la force qui s’exerce sur une charge 𝑞0 il suffit de connaître le champ
électrique dans cette région.

Exemples de champs crées par des distributions de charges

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- +

Deux conducteurs filiformes C et C’ parallèles, situés à une distance d l’un de l’autre,


portant respectivement les densités linéaires -et +, les lignes de champs sont les
courbes fléchées.
Obtenues avec l’applet :
http://www.sciences.univ-
nantes.fr/sites/genevieve_tulloue/Elec/Champs/lignes_champE.html#manip

4 protons
3 électrons

Calcul du champ électrique d’une distribution continue de charges

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𝑑𝑞 = 𝜌(𝑟⃗⃗⃗′ )𝑑𝑉′

𝑑𝑉′ élément de volume infinitésimal

𝜌(𝑟⃗⃗⃗′ ) densité de charge

La distribution crée au point P le champ :

1 𝜌(𝑟⃗⃗⃗′ )
𝐸⃗ (𝑟) = ∫ 𝑢
⃗ . 𝑑𝑉′
4𝜋𝜀0 𝑟 2 𝑟
𝑟
où 𝑢
⃗ 𝑟 = 𝑟 est un vecteur unitaire.

Selon la distribution: ∫ … 𝑑𝑉′ sera soit une intégrale de volume, soit une intégrale de
surface, soit une intégrale curviligne. Il est souvent possible de simplifier le calcul de
l’intégrale lorsque la distribution présente des éléments de symétrie.

1.5 Circulation de ⃗𝑬 : le potentiel électrique


But: Montrer que le champ dérive d’une énergie potentielle.

Reprenons notre distribution de charges. Soit 𝑊𝐴𝐵 le travail de la force électrique 𝑞0 𝐸⃗


lorsque la charge 𝑞0 𝐸⃗ se déplace du point A au point B le long d’un chemin donné:
𝐵 𝐵
⃗⃗⃗ = 𝑞0 ∫ 𝐸⃗ ⋅ 𝑑𝑙
𝑊𝐴𝐵 = ∫ 𝐹 ⋅ 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗
𝐴 𝐴

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Du principe de superposition des champs 𝐸⃗𝑖 résulte l’addition scalaire de leurs

circulations :
𝑁

𝐸⃗ ⋅ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = (∑ 𝐸⃗𝑖 ) ⋅ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙
𝑖=1

⃗⃗⃗ = 𝐸𝑖 𝑢
Ecrivons la circulation élémentaire de 𝐸⃗𝑖 , soit 𝐸⃗𝑖 ⋅ 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗
⃗ 𝑖 ⋅ 𝑑𝑙

avec :
1 𝑞𝑖
𝐸⃗𝑖 = 𝑢

4𝜋𝜀0 𝑟𝑖 2 𝑖

Il y a deux façons de calculer le produit scalaire 𝑢 ⃗⃗⃗


⃗ 𝑖 ⋅ 𝑑𝑙

On peut différencier ⃗⃗⃗ ⃗ 𝑖 ) = 𝑟𝑖 𝑑𝑢


𝑑𝑙 = 𝑑𝑟𝑖 = 𝑑(𝑟𝑖 𝑢 ⃗𝑖+ 𝑢
⃗ 𝑖 𝑑𝑟𝑖

Puis multiplier scalairement par 𝑢


⃗𝑖 .

⃗ 𝑖 |2 = 1 et que par conséquent 𝑢


Compte tenu que |𝑢 ⃗ 𝑖 ⋅ 𝑑𝑢
⃗𝑖 =0

on obtient 𝑢 ⃗⃗⃗ = 𝑑𝑟𝑖


⃗ 𝑖 ⋅ 𝑑𝑙

Autre façon (géométrique):

Au premier ordre la différentielle 𝑑𝑟𝑖 de la


distance 𝑟𝑖 se confond avec l’accroissement
de la distance 𝑟𝑖 qui est égale à la projection
⃗⃗⃗ sur l’axe 𝑢
de 𝑑𝑙 ⃗ 𝑖 c’est-à-dire 𝑢 ⃗⃗⃗
⃗ 𝑖 ⋅ 𝑑𝑙

La circulation élémentaire de 𝐸⃗𝑖 apparaît donc comme la différentielle d’une fonction de

𝑟𝑖 :
1 𝑞𝑖 𝑞𝑖 𝑑𝑟𝑖 𝑞𝑖 1
𝐸⃗𝑖 ⋅ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 2
⃗ 𝑖 ⋅ ⃗⃗⃗
𝑢 𝑑𝑙 = 2
=− 𝑑( )
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖 4𝜋𝜀0 𝑟𝑖 4𝜋𝜀0 𝑟𝑖

La circulation de A à B apparaît comme la variation d’une fonction de 𝑟𝑖 , résultat


indépendant du trajet AB:

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𝐵
𝑞𝑖 𝐵
∫ 𝐸⃗𝑖 ⋅ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = − [ ]
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖 𝐴
𝐴

 Appelons 𝑉𝑖 la fonction de 𝑟𝑖 qui apparaît entre crochets :


1 𝑞𝑖
𝑉𝑖 =
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖

Et V(P) la fonction scalaire du point P obtenue en additionnant tous les Vi :


V(P) s’appelle le potentiel électrique de la distribution 𝑞𝑖

𝑁
1 𝑞𝑖
𝑉(𝑃) = ∑
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖
𝑖=1

Propriétés
1. WAB ne dépend pas du chemin emprunté par la charge
2. WAB ne dépend que des points de départ (A) et d’arrivée (B)
3. Le potentiel V n’est pas défini aux points Mi
4. V tend vers +∞ (resp −∞) lorsqu’on s’approche d’une charge qi positive
(resp négative)
5. Par conséquent, la circulation du champ entre A et B est égale à différence de
potentiel (VA – VB) et non (VB – VA), c’est-à-dire :

∫ 𝐸⃗ ⋅ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵
𝐴

6. Choix d’ un point particulier comme ‘origine’ du potentiel: Si toutes les


charges qi sont à distance finie, V tend vers zéro lorsqu’on s’éloigne à l’infini
dans n’importe quelle direction (tous les ri +∞ ). On peut dire que la
« surface de l’infini » est une équipotentielle V = 0.
7. V(x, y, z) = champ scalaire = potentiel électrique au point (x, y, z)

unité de V J
V  Volt (V )
C

8. V(P) intervient directement dans l’expression du travail WAB et se rattache


physiquement à l’énergie potentielle d’où le nom de potentiel.

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Exemple : Calculer le potentiel d’une charge ponctuelle de 1µC à une distance de 1m

Réponse :
1 𝑞 10−6
𝑉 = 4𝜋𝜀 = 9 × 109 × = 9000 V
0 𝑟 1

Energie potentielle d’une charge q

Définition
Le travail fourni par l’extérieur sur une charge 𝑞 pour la déplacer sous un champ
électrique de A vers B représente par définition la variation d’énergie potentielle de la
charge q entre les points A et B :
𝐵
⃗⃗⃗ = −𝑞[ 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 ] = 𝑞(𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 )
∆𝑈 = [𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑑𝑒 − 𝑞𝐸⃗ ] = −𝑊𝐴𝐵 = − ∫ 𝑞𝐸⃗ ⋅ 𝑑𝑙
𝐴

On sait que l’énergie potentielle est définie à une constante près. Le niveau zéro est fixé
arbitrairement en prenant U(0) = 0 en un point origine, d’où une fonction 𝑈(𝑃) :
𝑈(𝑃) = −𝑊𝑂𝑃 = 𝑞[ 𝑉𝑃 − 𝑉𝑂 ]

Si toutes les charges sont à distances finies alors il est d’usage de choisir 𝑂 à l’infini.
Comme 𝑉(∞) = 0 on a simplement:
𝑈(𝑃) = 𝑞𝑉(𝑃)
A retenir : 𝑞𝑉(𝑃)= énergie qu’il faut fournir pour transporter la charge 𝑞 d’un point
infiniment éloigné (V=0) jusqu’au point 𝑃, parmi les charges 𝑞𝑖 , étant entendu que la
charge 𝑞 est au repos au départ et à l’arrivée

Un mouvement a priori quelconque de la charge 𝑞 peut résulter de l’action combinée de


la force électrostatique 𝐹 = 𝑞𝐸⃗ et d’une force extérieure appliquée. On peut déplacer 𝑞
très lentement de A à B en opposant à 𝐹 une contrainte 𝑓 = −𝑞𝐸⃗ . Dans ces conditions le
travail fourni par l’extérieur i.e. le travail de 𝑓 représente par définition la variation
d’énergie potentielle de la charge 𝑞 :
∆𝑈 est le travail de −𝑞𝐸⃗ = −𝑊𝐴𝐵 = −𝑞[circulation de 𝐸⃗ ] de A B = 𝑞[ 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 ]

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Mouvement d’une particule libre :


Attention au signe algébrique de la charge. Une charge positive libre, lâchée de A sans
vitesse initiale, se met en mouvement vers les régions où nécessairement 𝑈(𝐵) < 𝑈(𝐴),
et donc tend à se déplacer vers les plus faibles potentiels 𝑉.
Un électron tend à gagner les régions de potentiel élevé positif.

technique de calcul du champ électrique


Soit f(P) une fonction scalaire, soit n’importe quelle grandeur fonction du point P
Par exemple:
- La température T(P) et la pression p variables d’un point à l’autre dans un fluide
- Le potentiel électrique V(P) , une densité de charge, ou une masse volumique
𝜌(𝑃)
Si on a choisi un repère 𝑂𝑥𝑦𝑧 la fonction 𝑓(𝑃) est décrite par 𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧). Le voisinage du
point P(𝑥, 𝑦, 𝑧) est défini par un vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑃

En chaque point 𝑃, trois nombres, les trois dérivées partielles de 𝑓 au point 𝑃, suffisent
pour calculer la variation 𝑑𝑓 ∶
𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
= 𝑑𝑥 + 𝑑𝑦 + 𝑑𝑧
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

On peut mettre cette variation 𝑑𝑓 sous la forme d’un produit scalaire :


𝑑𝑓 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓 ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑃
où le gradient est par définition un vecteur attaché à chaque point P, et ayant comme
composantes:
𝜕𝑓
𝜕𝑥
𝜕𝑓
𝜕𝑦
𝜕𝑓
( 𝜕𝑧 )

et le vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑃 un déplacement élémentaire de composantes :
𝑑𝑥
(𝑑𝑦)
𝑑𝑧

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Reprenons l’expression différentielle locale du potentiel :


𝑞 1
𝐸⃗ ⋅ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = − 𝑑 ( ) = −𝑑(𝑉)
4𝜋𝜀0 𝑟
Avec :
1 𝑞
𝑉=
4𝜋𝜀0 𝑟

En identifiant l’expression différentielle du potentiel et le produit scalaire qui fait


intervenir le gradient:
𝑑(𝑉) = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉 ⋅ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙

Il vient
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉
𝐸⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑

D’où une technique pour calculer le champ 𝐸⃗ d’une distribution: au lieu de faire la somme
vectorielle on calcule le potentiel qui est une somme de scalaire et on dérive
conformément à la formule du gradient.
⃗ (prononcer « nabla ») permet de définir un champ
L’opérateur gradient qui s’écrit aussi ∇
de vecteurs associé au champ scalaire 𝑓.

⃗∇ peut être considéré comme un vecteur de coordonnées


𝜕 𝜕 𝜕
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Soit encore :
𝜕
𝜕𝑥
𝜕
⃗∇≝
𝜕𝑦
𝜕
( 𝜕𝑧 )

On peut alors écrire formellement :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓 = ⃗∇𝑓
qui se lit « nabla f »

Surfaces équipotentielles

MIS A JOUR 24/02/2021 p.17


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te
Pour donner une idée de la carte du champ f on trace les surfaces f = C (isothermes,
équipotentielles, etc.)
te
Le vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓 est normal en P à la surface f = C qui passe par P.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑓 ≠ 0
En effet en un point où 𝑔𝑟𝑎𝑑 on a:
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑓 ⋅ 𝑑𝑃
𝑑𝑓 = 0 ⇔ 𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗ = 0 ⇔ 𝑣𝑒𝑐𝑡𝑜𝑟𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑔𝑟𝑎𝑑
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑓 ⊥ 𝑑𝑃
⃗⃗⃗⃗⃗

f >f(P)

De ce côté f<f(P)
te
Surface f= C =f(P)

Les points de l’espace qui sont au même potentiel électrique forment une
surface équipotentielle
Déplacer une charge sur cette surface ne nécessite aucun travail
En tout point de la surface le champ électrique est nécessairement
perpendiculaire à la surface.

Surface équipotentielle d’une


charge ponctuelle

Surfaces équipotentielles près des


charges ponctuelles d’un dipôle

MIS A JOUR 24/02/2021 p.18


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1.6 Conséquences des symétries et invariances sur


le champ électrostatique
Plan de symétrie

(𝜋 + ) est un plan de symétrie pour les charges si la distribution de charges D peut être
décomposée en éléments K et K’ deux à deux symétriques tels que 𝑑𝑝 = 𝑑𝑞 ′ .

Plan d’antisymétrie

(𝜋 − ) est un plan d’antisymétrie pour les charges si la distribution de charges D peut être
décomposée en éléments K et K’ deux à deux symétriques tels que 𝑑𝑝 = −𝑑𝑞 ′ .

Relation entre le champ en 𝑴 et le champ en 𝑴’

MIS A JOUR 24/02/2021 p.19


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Il s’en suit les propriétés suivantes:


Si 𝑴 appartient au plan de symétrie pour les charges, alors ⃗𝑬(𝑴) appartient au plan de
symétrie.

Si 𝑴 appartient au plan d’antisymétrie pour les charges, alors ⃗𝑬(𝑴) est orthogonal au
plan d’antisymétrie.

Exemple: Un cylindre infini uniformément chargé

MIS A JOUR 24/02/2021 p.20


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Invariance par rotation

Définition

⃗ 𝒛 , si la distribution est
Il y a invariance de la distribution par rotation autour d’un axe 𝒖
identique à elle-même par rotation autour de cet axe.

En coordonnées cylindriques d’axe vertical 𝑢


⃗ 𝑧 , la distribution ne dépend donc pas de 𝜽.

Définition

Il y a invariance de la distribution par rotation autour d’un point O, si la distribution est


identique à elle-même par une rotation quelconque (angle et axe) autour de O.

En coordonnées sphériques, la distribution est alors indépendante de 𝜃 et de .

Propriété du champ

Le champ électrostatique créé par une distribution invariante par rotation possède la
même invariance.

Invariance par translation

Définition

⃗ 𝒛 , si la distribution ne
Il y a invariance de la distribution par translation selon un axe 𝒖
dépend pas de la coordonnée z suivant cet axe.
Les invariances par translation ne concernent que les distributions infinies.

Propriété du champ

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Le champ 𝐸⃗ créé par une distribution invariante par translation possède la même
invariance.

Exemple: Un cylindre infini uniformément chargé

1.7 Le flux d’un vecteur


Champ de vecteurs 𝒋

On rappelle qu’une surface « finie » peut être


découpée en une multitude de surfaces élémentaires.
Chaque surface élémentaire est infiniment petite et
peut être assimilée à son plan tangent. Par
conséquent, toutes les surfaces élémentaires sont des
plans.

Une surface élémentaire est dite orientée lorsque


l’on choisit conventionnellement d’orienter son
vecteur normal.

L’écriture suivante n’a de signification précise que si l’on a au préalable orienté le vecteur
⃗ sur un schéma : 𝑑𝑆
𝐧 ⃗⃗⃗⃗ = 𝑑𝑆𝑛⃗ où dS est l’aire élémentaire.

Orienter une surface finie revient à orienter la surface en tout point : en un point M de la
surface, on oriente le vecteur normal au plan tangent à la surface. Il est évident que la
convention d’orientation doit être la même en tout point de la surface !!

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On rappelle qu’une surface fermée est une surface délimitant un volume. De telles
surfaces sont toujours conventionnellement orientées vers l’extérieur.

Flux d’un Champ de vecteurs

Le flux de⃗𝑗 à travers S ou sortant du volume est défini par :


0
𝜙𝑉𝑆 = ∯ 𝑗. 𝑛⃗ . 𝑑𝑆
𝑆

Additivité des flux

Partageons le volume 𝜗 en deux. Soit 𝜙1 , 𝜙2 et 𝜙 ,les


flux sortant respectivement du volume 1, du volume
2, et du volume 𝜗 = 𝜗1 + 𝜗2

Les flux sortant respectivement de 1 et de 2 à travers


la paroi commune, qui sont comptés dans 𝜙1 𝑒𝑡 𝜙2 ,
sont opposés. Par conséquent nous pouvons écrire:
𝜙 = 𝜙1 + 𝜙2
L’additivité des flux est une propriété importante qui va nous servir pour la suite.

1.8 Flux de ⃗𝑬. Theorème de Gauss


Reprenons l’expression du champ électrique 𝐸⃗ (𝑃) d’une distribution de charges
ponctuelles qi aux points Mi .

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En utilisant la formule de Coulomb et le principe de superposition on obtient :

N
1 qi
E  ui
i 1 4 0 ri 2

On souhaite calculer le flux, on va donc définir S une surface fermée qui ne passe pas par
aucun des points Mi évitant ainsi les problèmes de singularité quand ri 0 :

Le flux  du vecteur 𝐸⃗ à travers S est alors bien déterminé:


0 0 𝑁 0
1 𝑞𝑖 1 𝑞𝑖
𝜙 = ∯ 𝐸⃗ . 𝑛⃗. 𝑑𝑆 = ∯ ∑ 2
⃗ 𝑖 . 𝑛⃗. 𝑑𝑆 = ∑ ∯
𝑈 ⃗ ⃗ . 𝑑𝑆
2 𝑈𝑖 . 𝑛
𝑆 𝑆 4𝜋𝜀0 𝑟𝑖 𝑆 4𝜋𝜀0 𝑟𝑖
𝑖=1 𝑖

avec

MIS A JOUR 24/02/2021 p.24


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0
1 𝑞𝑖
𝜙𝑖 = ∑ ∯ 𝑈⃗ . 𝑛⃗ . 𝑑𝑆
𝑆 4𝜋𝜀0 𝑟𝑖2 𝑖
𝑖

Où i est le flux à travers S du champ 𝐸⃗𝑖 correspondant à la seule charge qi.

Flux d’une charge ponctuelle

Dans le calcul dei on peut sortir le pré facteur constant de l’intégrale:

𝑞𝑖 𝑢
⃗𝑖
𝜙𝑖 = ⃗⃗⃗⃗
∯ 2 ⋅ 𝑑𝑆
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖

Le symbole ∯ 𝟎est réservé à une surface fermée 𝓢 orientée par convention de l’intérieur
vers l’extérieur.
⃗𝑖
𝑢
Maintenant nous avons à calculer le flux de à travers une surface fermée 𝒮.
𝑟𝑖 2

Nous admettrons les résultats, suivant que 𝒮 entoure ou n’entoure pas l’origine O:

𝑢⃗𝑖
 Si 𝒮 n'entoure pas l’origine O alors le flux de est nul.
𝑟𝑖 2
𝑢⃗𝑖
 Si 𝒮 entoure l’origine O alors le flux de 𝑟𝑖 2
est défini, sa valeur est indépendante de 𝒮 et
vaut 4𝜋.

Le choix de la surface fermée 𝑺 est donc très importante.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.25


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Théorème de Gauss

Il résulte finalement que le flux de 𝐸⃗ à travers 𝒮 ou sortant du volume 𝜗 limité par 𝒮


est donné par le Théorème de Gauss :

1
𝛷𝜗𝒮 = ∯ 𝐸⃗ ⋅ 𝑛⃗. 𝑑𝑆 = [∑ 𝑞𝑖 𝑖𝑛𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 à 𝒮 ]
𝒮 𝜀0

Méthode du théorème de Gauss

1. Repérer les symétries (ou antisymétries) planes de la distribution de charge,


source du champ, pour déterminer la direction du champ électrique au point M.
Ces plans doivent contenir le point M.

2. Repérer les invariances de la distribution de charge, source du champ, pour


déterminer la dépendance du champ par rapport aux coordonnées du point M. Il
faut définir au préalable un système de coordonnées approprié aux symétries
de la distribution de charge.

3. Définir une « surface de Gauss », passant par le point M, et sur laquelle le champ
électrique est uniforme (si possible).

4. Appliquer alors le théorème de Gauss. Grâce aux étapes précédentes, le calcul


du flux (intégrale double) est généralement très simple si la distribution de
charge est « hautement symétrique ».

Exemple d’application du théorème de Gauss dans le cas d’une charge ponctuelle:

MIS A JOUR 24/02/2021 p.26


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L’opérateur divergence 𝒅𝒊𝒗

Soit 𝑗 un vecteur, le coefficient appelé « divergence de 𝑗 », est un scalaire:

𝜕𝑗𝑥 𝜕𝑗𝑦 𝜕𝑗𝑧


𝑑𝑖𝑣 𝑗 = ( + + )
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕
𝜕𝑥
𝜕 𝜕𝑗𝑥 𝜕𝑗𝑦 𝜕𝑗𝑧
En utilisant l’opérateur nabla 𝛻⃗ ≝ 𝜕𝑦
𝛻⃗ ⋅ 𝑗 = + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕
( 𝜕𝑧 )

Théorème de la divergence (encore nommé Green-Ostrogradki)

Ce théorème est très utile en électrodynamique. Nous allons calculer le flux à travers un
cube infinitésimal:

Flux élémentaire qui sort de la surface dydz :


𝑑𝜑 = 𝑗(𝑥 + 𝑑𝑥)𝑑𝑦𝑑𝑧 − 𝑗(𝑥)𝑑𝑦𝑑𝑧

Au premier ordre : j ( x  dx )  j ( x )  j dx
x
Il suffit de répéter l’opération pour les deux autres
directions y et z:

 j j j 
d      dxdydz
 x y z 

V  x  y  z 

Le flux 𝑑𝜑 d’un vecteur 𝑗 sortant d’un volume élémentaire 𝑑𝑉 autour d’un point P est
proportionnel à 𝑑𝑉:
𝑑𝜑 = (𝑑𝑖𝑣 𝑗 )𝑑𝑉

On retiendra le résultat essentiel : le flux à travers n’importe quelle surface fermée est nul
si le champ est uniforme.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.27


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Le coefficient de proportionnalité est appelé “divergence de 𝑗 ”, c’est un scalaire

 j j j 
div j   x  y  z 
 x y z 

Commentaires à propos des formules précédentes:

1 L’expression de div n’est simple qu’en coordonnées cartésiennes


2 Pour une justification du mot divergence voir le calcul de 𝑑𝑖𝑣 (−𝑟)
3 Le résultat est valable pour n’importe quel volume dV quel que soit sa forme

De l’additivité des flux il résulte que :

Théorème de la divergence (ou nommé Green-Ostrogradki ):

∯ 𝑗 ⋅ 𝑛⃗. 𝑑𝑆 = ∭(𝑑𝑖𝑣 𝑗 )𝑑𝒱


𝒮
𝒱
Le flux de 𝑗 à travers 𝒮 est égal à l’intégrale de 𝑑𝑖𝑣 𝑗 définie dans tout le volume 𝒱 intérieur à 𝒮.

Forme locale de la loi de Gauss

Dans le cas d’une distribution continue répartie en volume avec une densité de charge 𝜌(𝑥, 𝑦, 𝑧)
on écrira que le flux sortant d’un volume quelconque 𝒱 est:
1
𝛷= ∭ 𝜌(𝑥, 𝑦, 𝑧) 𝑑𝒱
𝜀0
𝒱
Pour un volume élémentaire dV qui contient la charge 𝜌(𝑥, 𝑦, 𝑧) 𝑑𝒱 on écrira, compte tenu de la
définition de la divergence :
𝜌𝑑𝒱
𝑑𝛷 = (𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ )𝑑𝒱 =
𝜀0
𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ =
𝜀0
(𝒱 étant quelconque)

Cette propriété du champ électrique est vraie quel que soit 𝜌


𝜕
𝜕𝑥
𝜕
On pourra trouver l’opérateur divergence écrit avec le symbole nabla ⃗∇≝ 𝜕𝑦
𝜕
( 𝜕𝑧 )
Ce qui permet de réécrire 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ sous la forme :
𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = ∇
⃗ ⋅ 𝐸⃗ =
𝜀0

MIS A JOUR 24/02/2021 p.28


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𝐸𝑥

qui se lit « nabla scalaire E » avec 𝐸 {𝐸𝑦
𝐸𝑧
soit :
𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐸𝑧
𝛻⃗ ⋅ 𝐸⃗ = + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

C’est le théorème de Gauss sous forme locale, qui permet de calculer 𝜌 point par point en
fonction des dérivées partielles des fonctions 𝐸𝑥 , 𝐸𝑦 , 𝐸𝑧 de 𝑥, 𝑦, 𝑧.

Loi de conservation de la charge

Pour illustrer le théorème de la divergence d’une autre façon


prenons l’exemple du flux du vecteur densité de courant.
Dans le cas général d’une distribution de charge quelconque 𝜌(𝑟)
animée d’une vitesse moyenne 𝑣(𝑟), la charge passant, par unité
de temps et par unité de surface, à travers une surface
infinitésimale, ds, vaut :
𝜌(𝑟)𝑣 (𝑟) ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = 𝑗 ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆

Où 𝑗 ≝ 𝜌(𝑟)𝑣 (𝑟) = « densité de courant » électrique

𝑗 a les dimensions d’un courant par unité de surface:


[j]=C.m-3 . m/s = C/s/m2 = A/m2

Le flux de 𝑗 à travers toute surface fermée S = variation de la quantité de charge à


l’intérieur du volume défini par S :

𝑑𝑄
⃗⃗⃗⃗ = −
∯ 𝑗 ⋅ 𝑑𝑆
𝒮 𝑑𝑡

D’après le théorème de la divergence on a le membre de gauche qui devient

∯ 𝑗 ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = ∭(𝑑𝑖𝑣 𝑗 )𝑑𝒱
𝒮
𝒱

Et le membre de droite qui n’est autre que :

MIS A JOUR 24/02/2021 p.29


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𝑑
− ∭ 𝜌. 𝑑𝒱
𝑑𝑡
𝒱

A la limite en rendant 𝒮 infinitésimale on obtient la loi de conservation locale:


𝑑
(𝑑𝑖𝑣 𝑗 )𝑑𝒱 = − (𝜌. 𝑑𝒱)
𝑑𝑡

𝜕𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝑗 = −
𝜕𝑡

Flux du vecteur densité de courant: application à la loi des nœuds

En régime statique,  ou Q, sont indépendants du temps


Pour des courants électriques continus :
𝜕𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝑗 = − ≡0
𝜕𝑡

⟹ ∯ 𝑗 ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 à 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑒𝑟𝑠 𝒮 = 0
𝒮

Si on trace autour du nœud A une surface fermée, le « flux


sortant » du vecteur 𝑗 à travers cette surface est nul en régime
permanent: c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’accumulation de charges
dans la région de A.

Il arrive en A I3 +I2+I1 coulombs par seconde par les branches 1,


2, et 3, et il en repart I4 +I5

Il faut donc que : I3 +I2+I1 = I4 +I5

⟹ ∑ 𝐼𝑖 = 0
𝑖

MIS A JOUR 24/02/2021 p.30


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1.9 Exercices

Exercice 1 : Théorème de Gauss


Calculer le champ électrique en tout point de l’espace produit par une ligne infinie uniformément
chargée

Exercice 2 : Théorème de la divergence et surface de Gauss



𝑢
Que vaut, suivant le cas de figure, le flux de à travers une surface fermée 𝒮 ?
𝑟2

Examiner les cas selon que 𝒮 entoure ou n'entoure pas l’origine O

Utiliser le théorème de la divergence

Exercice 3 : Application du théorème de Gauss

Calculer la discontinuité du champ électrique au passage d’une surface chargée


positivement. 1

Exercice 4 : Théorème de Gauss

A l’aide du théorème de la divergence et du théorème de Gauss, montrer que le champ


électrique produit par un plan infini uniformément chargé, d’épaisseur a s’écrit :
𝜎 𝜌𝑥
𝐸(𝑥) = − +
2𝜀0 𝜀0

Exercice 5 : Modèle de l’atome de Thomson.

Un atome de lithium (Z=3) est constitué de 3 électrons, considérés comme des charges
ponctuelles, et d’un noyau, dont la charge positive, d’après ce modèle, est uniformément
répartie dans une sphère de rayon R (1.5 Å) qui est donc le rayon de l’atome.

1 Cet exercice donne lieu à un commentaire approfondi sur une propriété fondamentale du champ électrique.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.31


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Soit 𝐸⃗ le champ du noyau ; il est radial et son intensité à l’intérieur de la sphère, est celle
d’une distribution homogène de symétrie sphérique. ‖𝐸⃗ ‖ est une fonction de r donnée
par
3𝑒 𝑟
𝐸(𝑟) =
4𝜋𝜀0 𝑅 3
3𝑒
qu’on écrira 𝐸 = 𝑘𝑟 avec 𝑘 = 4𝜋𝜀 3
0𝑅

On place les 3 électrons aux sommets d’un triangle équilatéral de côté d.


𝑅
Montrer que leur distance au centre du noyau est égale à
√3

MIS A JOUR 24/02/2021 p.32


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1.10 Correction des exercices

Correction exercice 1

Par symétrie le fil est invariant par réflexion dans un plan ⊥ donc 𝐸⃗ est dans ce plan.
D’autre part la distribution est invariante par toute opération de symétrie dans un plan
passant par le fil. Donc la seule possibilité est que le champ soit radial. Il est porté par une
direction perpendiculaire au fil, de vecteur unitaire 𝑢 ⃗ 𝑅 ; sa magnitude est calculée à l’aide
du théorème de Gauss :
Pour cela imaginons une surface de Gauss en forme de boîte cylindrique de longueur h parallèle
au fil et dont les deux extrémités sont
fermées et perpendiculaires au fil.
La charge totale emmagasinée est h
Le flux sortant aux deux extrémités est
nul car 𝐸⃗ est ⊥ à la surface 𝐴 ⃗⃗⃗⃗1 et 𝐴
⃗⃗⃗⃗3 . Le
flux sortant par la face cylindrique est
2𝜋 × 𝑅 × ℎ × 𝐸
Le théorème de Gauss conduit à :
𝜆ℎ
2𝜋 × 𝑅 × ℎ × 𝐸 =
𝜀0
Ce qui donne au final :
𝜆
𝐸⃗ = 𝑢

2𝜋𝜀0 𝑅 𝑅

Correction exercice 2

a) Cas où S n’entoure pas le point origine où se trouve la charge. On va montrer que



𝒖
𝑑𝑖𝑣 =0
𝒓𝟐


𝒖
On sait que le vecteur 𝒓 𝟐 a pour coordonnées :
𝑥
𝑟3
𝑦
( 𝑟3 )
𝑧
𝑟3

3⁄
Avec 𝑟 = √(𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) on a : 𝑟 3 = (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2

Il vient :

MIS A JOUR 24/02/2021 p.33


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𝑢
⃗ 𝜕𝑢𝑥 𝜕𝑢𝑦 𝜕𝑢𝑧 𝜕 𝑥 𝜕 𝑦 𝜕 𝑧
𝑑𝑖𝑣 2
= + + = ( 3) + ( 3) + ( 3)
𝑟 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝑟 𝜕𝑦 𝑟 𝜕𝑧 𝑟

Calculons la dérivée et explicitons son numérateur :1

𝑢

𝑛𝑢𝑚é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑑𝑖𝑣
𝑟2
3⁄ 1⁄
= (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2 − 3𝑥 2 (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2
3⁄ 1⁄
+ (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2 − 3𝑦 2 (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2
3⁄ 1⁄
+ (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2 − 3𝑧 2 (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2

Après regroupement on a finalement:

3⁄ 1⁄
𝑢
⃗ 3(𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2 − 3(𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ) 2 ⋅ (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 )
𝑑𝑖𝑣 2 = =0
𝑟 (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 )3

q0


𝑢
Donc si 𝒮 n'entoure pas l’origine O alors le flux de est nul
𝑟2

1 La taille des caractères est intentionnellement augmentée pour montrer les regroupements d’expressions algébriques

MIS A JOUR 24/02/2021 p.34


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b) Cas où la charge est à l’intérieur :

On trace une sphère 𝛴 centrée sur O, et de rayon R qui soit toute entière à l’intérieur de
𝒮.

Le volume 𝒱 limité par 𝒮 se


trouve partagé par 𝛴 en
deux volumes 1 et 2.

Volume 𝒱1 intérieur à la
«s surface sphérique 𝛴 à
𝑛⃗ urf travers laquelle le flux est
𝜙1
O Volume 𝒱2 compris entre 𝛴
h et 𝒮 s’appuyant sur une
surface à travers laquelle le
flux est 𝜙2 .

On peut écrire d’après l’additivité des flux :



𝒖
le flux total de 𝒓 𝟐 à travers la surface fermée 𝒮, est : 𝜙 = 𝜙1 + 𝜙2

On peut dire que 𝜙2 = 0 (théorème de la divergence appliqué au volume compris entre


𝛴 et 𝒮 qui ne contient aucune charge)

𝑢
Reste à traiter le cas de 𝜙1 flux de 𝑟 2 à travers 𝛴.

Calculons le flux à partir de sa définition mathématique en exprimant l’élément


⃗⃗⃗⃗ en coordonnées sphériques 𝑟, 𝜃, 𝜑 :
différentiel 𝑑𝑆
2𝜋
𝜋

𝒖 1
𝛷1 𝒮𝜗 ⃗⃗⃗⃗
= ∯ 𝟐 ⋅ 𝑑𝑆 = ∫ ∫ 2 ⋅ 𝑟 2 ⋅ sin 𝜃 ⋅ 𝑑𝜃 ⋅ 𝑑 𝜑
𝒮𝒓 0 𝑟
0

𝜑 ∈ [0, 2𝜋]

𝜃 ∈ [0, 𝜋]

Après intégration on a : 𝛷1 𝒮𝜗 = 2𝜋 × [− cos 𝜃]𝜋0 = (−2𝜋)(−2) = 4𝜋


𝒖
Donc le flux total de 𝒓 𝟐 à travers la surface fermée 𝒮 vaut 4𝜋

MIS A JOUR 24/02/2021 p.35


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Correction exercice 3

Au voisinage d’une surface l’observateur voit un plan infini uniformément chargé avec
une densité superficielle , positive. Cette distribution est invariante dans toute
translation parallèle au plan. On en conclut que 𝐸⃗ (𝑃) reste constant lorsqu’on se déplace
parallèlement au plan chargé.

D’autre part toute normale au plan est un axe de symétrie. Si P’ est l’image du point P , il
en résulte que 𝐸⃗ (𝑃) est dirigé suivant P’P et on a vectoriellement 𝐸⃗ (𝑃′ ) = −𝐸⃗ (𝑃 ) et
dans ce repère le vecteur ⃗⃗𝑛⃗ , est orienté à gauche, donc

⃗⃗⃗ , = −𝑛⃗
𝑛

Prenons un axe Ox normal au plan ; les lignes de champ sont toutes parallèles à Ox et
s’éloignent du plan de part et d’autre ( >0)

𝒮 𝛴 𝒱

Dessinons une surface de Gauss fermée constituée par un cylindre parallèle à Ox, donc un
tube de force, limité en P et P’ par deux sections droites de même aire S. la charge totale
intérieure est bien définie et vaut S ; le flux est donc bien défini. Le flux à travers la paroi
latérale est nul, puisque 𝐸⃗ est partout tangent, donc 𝐸⃗ ⋅ 𝑛⃗ = 0 . Le flux ne sort donc qu’aux
deux faces, où 𝐸⃗ est normal et uniforme. Le module de 𝐸⃗ est tel que 𝜙 = 𝜙𝑔𝑎𝑢𝑐ℎ𝑒 +
𝜙𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 avec :

𝜙𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 = 𝐸⃗ (𝑃 ) ⋅ 𝑆 𝑛⃗ = 𝐸 ⋅ 𝑆

MIS A JOUR 24/02/2021 p.36


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𝜙𝑔𝑎𝑢𝑐ℎ𝑒 = 𝐸⃗ (𝑃′ ) ⋅ 𝑆 ⃗⃗𝑛⃗ , = −𝐸⃗ ⋅ (−𝑆) = 𝐸 ⋅ 𝑆

Donc le flux a pour expression :

𝜙 = 𝜙𝑔𝑎𝑢𝑐ℎ𝑒 + 𝜙𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 = 2 × 𝐸 ⋅ 𝑆

Par ailleurs le théorème de Gauss donne :


1
𝛷𝜗𝒮 = [∑ 𝑞𝑖 𝑖𝑛𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 à 𝒮 ]
𝜀0

Ici la somme des charges intérieures à 𝒮 est égal à la densité surfacique de charge 𝜎
multipliée par la surface 𝑆 découpée par la boîte de Gauss (« pill-box ») :

1
𝛷𝜗𝒮 = [𝜎𝑆]
𝜀0
1
Par suite : 2 × 𝐸 ⋅ 𝑆 = 𝜀 [𝜎𝑆] ; d’où :
0
𝜎
𝐸=
2𝜀0

Demandons-nous quelle est la signification physique d’un tel résultat ?

Du point de vue des lois de l’électrostatique, près d’une surface un champ électrique
𝐸⃗ qui serait normal à cette surface subit une discontinuité égale à :
𝜎 𝜎 𝜎
− (− )=
2𝜀0 2𝜀0 𝜀0

⃗𝑬

P’

⃗⃗⃗ ,
𝒏 ⃗
𝒏
Plan
infini
Boîte
avec
cylind
une
rique
(surfa

MIS A JOUR 24/02/2021 p.37


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Commentaire sur une propriété fondamentale du champ électrique :

Imaginons maintenant un vecteur 𝐸⃗ quelconque, que l’on peut toujours écrire comme la
somme vectorielle d’une composante 𝐸⃗ perpendiculaire à la surface, et d’une

composante 𝐸⃗ ∥ parallèle à cette surface, ayant la propriété de se déplacer en glissant
jusqu’à ce qu’il rencontre une surface , comme sur la figure ci-dessous :

𝜎
𝐸⃗ −
2𝜀0
𝜎
2𝜀0
x
O
𝜎
𝜀0

Que se passe-t-il lorsque le champ électrique « traverse » la surface ? Nous admettrons


sans le démontrer que la composante parallèle 𝐸⃗ est inchangée. A partir des résultats

précédents nous pouvons dire que la composante perpendiculaire subit une discontinuité
telle que :
(𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡) (𝑎𝑝𝑟è𝑠) 𝜎
𝐸⃗ − 𝐸⃗ = 𝑛⃗
⊥ ⊥ 𝜀0

⃗⃗⃗⃗′ voit sa nouvelle composante


Cela signifie que le nouveau vecteur champ électrique 𝐸
(𝑎𝑝𝑟è𝑠) 𝜎
perpendiculaire 𝐸⃗ = ⃗⃗⃗⃗
𝐸⊥′ diminuer en module de la quantité 𝜀
⊥ 0

comme indiqué sur la figure. Donc si on reconstruit le nouveau vecteur ⃗⃗⃗⃗𝐸′ = 𝐸 ⃗⃗⃗⃗⊥′ + ⃗⃗⃗
𝐸′ ∥
on voit que son module est plus petit et qu’il ne fait plus le même angle avec la surface .
Pour mieux visualiser les choses traçons une ligne droite comme une sorte de « guide
pour l’œil »1.

1Cette droite ne sert pas seulement de guide pour l’œil mais elle est aussi physiquement rattachée à la notion de
propagation comme on le verra dans la suite du cours

MIS A JOUR 24/02/2021 p.38


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Construisons ce segment imaginaire de façon à ce qu’il soit toujours perpendiculaire au


vecteur champ électrique 𝐸⃗ . Nous pouvons voir que cette droite change de pente à la
traversée d’un milieu contenant des charges superficielles.

Ce résultat ne vous fait-il pas penser à l’expérience de la réfraction d’un rayon lumineux ?

Il y a bien-sûr un lien, que nous avons démontré à partir du théorème de Gauss et des
propriétés du champ électrique.

Correction Exercice 4
Représentation vue en coupe du plan chargé d’épaisseur a

⃗⃗⃗⃗
𝐸 ′⃗⃗⃗⃗
𝐸′
 a⊥
0d+
+
+ +x+
+ + +
+ ++
+
⃗ + 𝐸⃗ ⊥
𝐸⃗ +∥𝐸
+
++ +
+
+
+
+
+
+
+

⃗⃗⃗⃗⃗ produit par l’élément de


Appliquons le théorème de Gauss à l’élément infinitésimal de champ 𝑑𝐸
plan d’épaisseur dx :
1
𝑑2 𝛷𝜗𝒮 = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐸 ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = 𝜌(𝑥) 𝑑𝑥𝑑𝑆
𝜀0
𝑥 1 𝑥
On a : ∫0 𝑑𝐸(𝑥) = 𝜀 ∫0 𝜌(𝑥)𝑑𝑥 et comme 𝜌 est constant :
0
𝜌
𝐸(𝑥) − 𝐸(0) = 𝑥
𝜀0

−𝜎
On a montré précédemment que 𝐸(0) = 2𝜀 donc :
0

−𝜎 𝜌
𝐸(𝑥) = + 𝑥
2𝜀0 𝜀0

MIS A JOUR 24/02/2021 p.39


PROJET MECANIQUE - ELECTROMAGNETISME
COURS CESI D’ELECTROMAGNETISME

Correction exercice 5

Chacun des trois électrons (ponctuels)1 est


attiré vers le centre du noyau avec une
force (−𝑒)𝐸⃗ qui serait une position
A
d’équilibre (𝐸⃗ = 0) s’il n’y avait la
B
+ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 répulsion mutuelle des 3 électrons qui les
O empêche de s’agglutiner au centre.
Ecrivons que les 3 électrons sont en
+ + équilibre électrostatique en ABC.

C L’électron en A est soumis à des forces


+ de répulsion de la part des deux autres
électrons, et aussi à une force
d’attraction de la part du noyau.

On peut écrire vectoriellement à l’équilibre :


(−𝑒)𝐸⃗ + (𝑓𝐶𝐴 + 𝑓𝐵𝐴 ) = 0

Les forces 𝑓𝐶𝐴 et 𝑓𝐵𝐴 sont connues : il s’agit de forces Coulombiennes.

Quant au champ électrique 𝐸⃗ créé par une distribution sphérique homogène, il est radial
et son intensité est une fonction de r ; E(r) possède une symétrie sphérique. Ce champ 𝐸⃗
est de la forme (cf. énoncé) : 𝐸⃗ = (𝑘𝑟)𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗ avec ‖𝑂𝐴
⃗ 𝑅 = 𝑘𝑂𝐴 ⃗⃗⃗⃗⃗ ‖ = 𝑟

En utilisant la loi de Coulomb pour les forces répulsives, et la formule donnée pour
l’expression du champ électrique on a :

1 2 1
⃗⃗⃗⃗⃗ +
(−𝑒)𝑘𝑂𝐴 𝑒 (𝑢 ⃗ 𝐵𝐴 ) = 0
⃗ +𝑢
4𝜋𝜀0 𝑑 2 𝐶𝐴

Où 𝑢
⃗ 𝐵𝐴 , 𝑢
⃗ 𝐶𝐴 et 𝑢
⃗ 𝑅 sont des vecteurs unitaires.

Par projection des forces on a : (l’angle entre 𝑢


⃗ 𝐶𝐴 et la direction correspondant au vecteur
⃗⃗⃗⃗⃗ fait 30°)
𝑂𝐴

𝑒2 1
𝑒𝐸 = √3
4𝜋𝜀0 𝑑 2

1La dimension de l’électron est sans fondement en physique quantique. Lorsqu’on parle du « rayon classique » on
prend 10-15m

MIS A JOUR 24/02/2021 p.40


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Relation entre d et r dans le triangle équilatéral ABC :

Dans le triangle 𝐶𝑂𝐻 il est facile de voir que 𝐶𝐻 = 𝐶𝑂 cos 30°, soit :

𝑑 𝑟√3
= 𝑟 cos 30° =
2 2

𝑑 = 𝑟√3

En remplaçant 𝑑 et 𝐸(𝑟) dans la formule trouvée plus haut on obtient 𝑟 pour lequel il y a
équilibre, soit l’égalité suivante :

3𝑒 2 𝑟 𝑒 2 √3
=
4𝜋𝜀0 𝑅 3 4𝜋𝜀0 𝑑 2

Ce qui conduit à après simplification :


√3 3
𝑅 =𝑟
3𝑑 2
D’où :
√3 3
2𝑅 =𝑟
3(𝑟√3)

On trouve finalement :
𝑅3
𝑟3 =
3√3
3
Soit en remarquant que 3√3 = (√3) :
𝑅
𝑟=
√3

Ce résultat montre effectivement que les électrons sont à l’intérieur du noyau. 1

1Cette conclusion n’a de sens que dans la limite de ce modèle (1897) bien évidemment.
Cette construction n’a pas résisté aux expériences de Rutherford (1911) qui à l’aide de
particules  (7500 fois plus lourdes qu’un électron), a montré que les trajectoires déviées
par le noyau n’étaient pas compatibles avec l’idée d’un noyau étendu. Rutherford a plaidé
en faveur d’un noyau ponctuel +Ze dont le champ peut être très fort et dont la masse
peut être comparable à celle des particules  (penser au choc de boules de billard).

MIS A JOUR 24/02/2021 p.41


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2 CHAPITRE 2 : MAGNETOSTATIQUE

2.1 Introduction
Soient deux particules q1 et q2 situées à un instant t aux points M1 et M2. En l’absence
de mouvement, la particule q1 créé au point M2 un champ électrostatique E1 (M 2) et la
particule q2 subit une force dont l’expression est donnée par la loi de Coulomb


V1

r
𝒒𝟏
E1 (t  dt )
𝐶𝑑𝑡 
V2 E1 (t )
𝒒𝟐

Dans un référentiel fixe, q1 est animée d’une vitesse 𝑣1 . Quelle serait alors l’action de q1
sur une particule q2 animée d’une vitesse 𝑣2 ?
Soit dt le temps qu’il faut à l’information (le champ électrostatique créé par q1) pour se
propager de q1 vers q2. Pendant ce temps, q1 parcourt une distance 𝑣1 𝑑𝑡 et q2 parcourt
la distance 𝑣2 𝑑𝑡. Autrement dit, lorsque q2 ressent les effets électrostatiques dûs à q1,
ceux-ci ne sont plus radiaux : le champ 𝐸⃗1 (t − dt) « ressenti » par q2 est dirigé vers
l’ancienne position de q1 et dépend de la distance Cdt et non pas de la distance r.

Pour tenir compte de l’effet du mouvement sur le comportement des charges en


présence d’un champ électrique, un nouveau champ a été introduit. Pour le différencier
du champ électrique on lui a donné le nom de champ magnétique.

Dans cette seconde partie du cours nous étudierons les propriétés de ce champ
magnétique dans des conditions où il ne dépend pas explicitement du facteur temps 𝑡,
d’où le titre de magnétostatique ; l’adjectif statique ne s’appliquant pas aux charges elles-
mêmes puisqu’elles sont ici en mouvement.
Nous verrons que les sources de ce champ sont soit les courants électriques, soit la
matière aimantée (magnétite1).

1 La magnétite est un minéral ferromagnétique. Cet oxyde de fer peut être trouvé naturellement sous forme de cristaux au sein de
roches éruptives (et donc magmatiques) ou métamorphiques. Elle a été utilisée en Chine dans la fabrication de boussoles dès le IVe
siècle avant J.-C. Elle permet en effet d’orienter vers le nord les aiguilles sur lesquelles elle est attachée IVe siècle avant J.-C. Elle permet
en effet d’orienter vers le nord les aiguilles sur lesquelles elle est attachée

MIS A JOUR 24/02/2021 p.42


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2.2 Champ magnétique crée par une charge en


mouvement
Le champ magnétique créé en un point M par une particule de charge q située en un point
P et animée d’une vitesse 𝑣 est :
  
µ0 q v  r
Bx, y, z  
4 r
3

L’unité du champ magnétique dans le système international est le Tesla (T). Une autre
unité appartenant au système CGS, le Gauss (G), est également très souvent utilisée :
1 Gauss = 10-4 Tesla.
Le facteur μ0 est la perméabilité du vide : il décrit la capacité du vide à «laisser passer »
le champ magnétique. Sa valeur dans le système d’unités international MKSA est
4 107 H.m1

Rappel sur le produit vectoriel

Attention le produit vectoriel est orienté :


𝑢
⃗ ∧𝑣 ≠𝑣∧𝑢 ⃗
mais
𝑢
⃗ ∧ 𝑣 = −[𝑣 ∧ 𝑢 ⃗]

MIS A JOUR 24/02/2021 p.43


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2.3 Conséquences des symétries et invariances

Plan de symétrie

(𝜋 + ) est un plan de symétrie pour les courants si la distribution de courants D peut être
décomposée en éléments 𝐾 et 𝐾’ deux à deux symétriques tels que ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ ).
𝑑𝐶 ′ = 𝑠𝑦𝑚 (𝑑𝐶
L’élément de courant vaut ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐶 = 𝐼𝑑𝑙 .

Plan d’antisymétrie

(𝜋 − ) est un plan d’antisymétrie pour les courants si la distribution de courants D peut être
décomposée en éléments 𝐾 et 𝐾’ deux à deux symétriques tels que ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝐶 ′ = −𝑠𝑦𝑚 (𝑑𝐶⃗⃗⃗⃗⃗ ).

Relation entre le champ en 𝑴 et le champ en 𝑴’

MIS A JOUR 24/02/2021 p.44


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Remarque : 𝐵 ⃗ est défini à partir d’un produit vectoriel. C’est donc un pseudo-vecteur ou
vecteur axial. Les plans de symétrie pour les sources sont donc des plans d’antisymétrie
⃗.
pour 𝐵
Il s’en suit les propriétés suivantes:

⃗⃗ (𝑴) est orthogonal au


Si 𝑴 appartient au plan de symétrie pour les courants, alors 𝑩
plan de symétrie.

Si 𝑴 appartient au plan d’antisymétrie pour les courants, alors ⃗𝑩


⃗ (𝑴) appartient au plan
d’antisymétrie.

Invariances

Une distribution de courant peut être invariante par translation selon un axe, ou par
rotation autour d’un axe.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.45


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Propriété du champ

⃗ créé par une distribution invariante par translation ou rotation possède la


Le champ 𝐵
même invariance.

Exemple: Un cylindre infini uniformément chargé

2.4 Champ magnétique crée par un courant– Biot


et Savart

A partir de l’expression du champ crée par un ensemble de charges 𝑑𝑞 animées d’une


vitesse moyenne 𝑣 on peut réécrire la relation précédente sous forme:

  
µ0 d q v  r
d Bx, y, z    3
4 r q
1

⃗⃗⃗⃗
𝒅𝒍
⃗ =
𝒗
𝒅𝒕

MIS A JOUR 24/02/2021 p.46


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 
 µ dq dl  r
d B x, y, z   0
4 dt r 3

 
 µ0 dl  r
d B x, y, z   I  3
4 r

On travaillera plus souvent avec l’expression locale de la loi de Biot et Savart du champ
magnétique élémentaire produit par un élément infinitésimal de courant:1

𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 ∧ 𝑟
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵 =
4𝜋𝑟 3

µo = perméabilité magnétique du vide = 1.256 10-6 H/m

Pour connaître le champ magnétique total il suffira d’intégrer sur la distribution de


courant et on obtient la formule connue sous le nom de loi de Biot et Savart :

𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 ∧ 𝑟
⃗ =∮
𝐵
𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡 4𝜋 𝑟3
Remarques:
Le champ magnétique élémentaire diminue en 1/r2
Le champ magnétique obéit au principe de superposition.
Rappel de l’expression du champ électrique élémentaire produit par une charge dq:

1 𝑑𝑞
𝑑𝐸⃗ (𝑟) = 𝑢

4𝜋𝜀0 𝑟 2 𝑟
La loi de Biot Savart apparaît comme l’équivalent magnétique de la loi de Coulomb à la
différence près qu’en régime stationnaire un élément infinitésimal de courant ne peut
exister seul sans violer la conservation de la charge.

Sens du champ magnétique créé par un circuit parcouru par un courant

𝑟
1
le terme en 𝑟 3 au dénominateur provient de la normalisation du vecteur unitaire 𝑢
⃗ =𝑟
porté par la direction QP.
⃗⃗⃗⃗⃗ ‖ = 𝑟 et une loi en 12
On a bien ‖𝑄𝑃 𝑟

MIS A JOUR 24/02/2021 p.47


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Règle des doigts de la main droite: Quand le pouce de la main


droite se dirige dans la direction du courant conventionnel, les
doigts se courbent autour du fil dans la direction du champ
magnétique.

2.5 Propriétés du champ magnétique : circulation


et théorème d’Ampère
Une propriété importante du champ magnétique, découverte par Ampère et démontrée
⃗ le
à partir de Biot et Savart pour un cas particulier, concerne la circulation du vecteur 𝐵
long d’une courbe fermée.
Nous pouvons démontrer à l’aide de la loi de Biot et Savart et nous l’admettrons ici (1)
que le champ 𝐵 ⃗ crée par un fil infini en un point M(r,θ,z) s’écrit:

o I
B u
2 r
Un déplacement élémentaire le
long de cette courbe s’écrit:

dl  dr ur  rd u  dz u z
⃗ sur la courbe
La circulation de 𝐵
fermée 𝛤 vaut alors:

  d
 B  dl   o  I  2
d
Si la courbe fermée quelconque n’enlace pas le fil:  2
0
Si la courbe fermée enlace le fil  d  2

 
donc:   dl  o  I

B

MIS A JOUR 24/02/2021 p.48


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Théorème d’Ampère : généralisé à partir de l’expérience du fil infini en


régime statique (i.e. 𝑗(𝑀)ou 𝐼 indépendant du temps) :

Surface Courant électrique traversant


Courbe fermée la surface SΓ
définie par Γ
quelconque

Nous admettrons que ce résultat est général. Le théorème d’Ampère est l’équivalent
magnétique du théorème de Gauss. Les courants électriques sont les sources du champ
magnétique.

2.6 Forces magnétiques : Force de Lorentz et


Force de Laplace
Une charge électrique au repos q0 est soumise à une force Coulombienne
𝐹 = 𝑞0 𝐸⃗
L’endroit où se trouve la charge q0 est caractérisé par le champ électrique 𝐸⃗ . Le champ
électrique 𝐸⃗ est créé par la présence d’autres charges électriques. Cette force ne dépend
que de la position de la charge q0
Nous allons voir que les forces magnétiques concernent des charges en mouvement.

Force de Lorentz

Force magnétique sur une charge


électrique q en mouvement :


𝐹𝑚𝑎𝑔 = 𝑞 ⋅ 𝑣 ∧ 𝐵

L’endroit où se trouve la charge


⃗ (𝑥, 𝑦, 𝑧).
est caractérisé par un « champ magnétique » 𝐵

MIS A JOUR 24/02/2021 p.49


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Ce champ magnétique est créé par d’autres charges en mouvement 1

Exercices : 1) Laquelle des trois situations correspond à un champ magnétique dirigé vers
la gauche ?2
a) b) c)

2) Un électron tourne sur une trajectoire circulaire dans un champ magnétique uniforme.
Quelle situation est impossible ?3
a) b)

Force de Laplace
Il s’agit de la force magnétique agissant sur un fil parcouru par un courant électrique I

1
Les aurores boréales sont la conséquence du piégeage des particules cosmiques par les
forces de Lorentz

2 a)

MIS A JOUR 24/02/2021 p.50


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hypothèse:  et N sont uniformes, avec N =


nombre de charges mobiles par unité de
volume.

La densité de charges peut s’écrire :𝜌 = 𝑞 ⋅


𝑁 et 𝑗 = 𝜌 ⋅ 𝑣 = 𝑞 ⋅ 𝑁 ⋅ 𝑣

𝑁𝑑𝑉 représente la totalité des charges contenues


dans le volume infinitésimal 𝑑𝑉

La force magnétique agissant sur le volume 𝑑𝑉 s’écrit alors :

⃗ = 𝑑𝑉 ⋅ 𝑗 ∧ 𝐵
𝑑𝐹 = 𝑑𝑉 𝑁 𝐹𝑚𝑎𝑔 = 𝑑𝑉 𝑁𝑞 ⋅ 𝑣 ∧ 𝐵 ⃗


Soit en explicitant 𝑑𝑉 = 𝑆 ⋅ 𝑑𝑙: on a 𝑑𝐹 = 𝑑𝑙 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝑗 ∧ 𝐵
Où l’on reconnaît ‖𝑆 ⋅ 𝑗‖ = 𝐼
On a alors :


𝑑𝐹 = 𝑑𝑙 ⋅ 𝐼 ⋅ 𝑛⃗ ∧ 𝐵
où 𝑛⃗ est un vecteur unitaire parallèle au fil.

C’est cette formule qui est souvent utilisée. On exprime aussi la force de Laplace
par unité de longueur de circuit :

𝑑𝐹

= 𝐼 ⋅ 𝑛⃗ ∧ 𝐵
𝑑𝑙

Pour intégrer la force totale il faut connaître la


topologie du fil.

Force totale agissant sur le fil:


𝐹 = 𝐼 ∮ 𝑑𝑙 ∧ 𝐵

L’exemple le plus connu de l’application technologique des forces de Laplace est le


moteur électrique1. Ci-dessous un schéma de principe montrant les différents vecteurs en
présence.

1
http://www.walter-fendt.de/ph14f/lorentzforce_f.htm

MIS A JOUR 24/02/2021 p.51


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Le courant électrique
circule dans le sens des
aiguilles d’une montre (du
plus vers le moins). Vous
pouvez reconnaître les
lignes du champ
magnétique, dirigées du
pôle nord (en haut) vers le
pôle sud (en bas).
Les flèches noires
représentent la force de
Laplace qui est exercée sur
un circuit parcouru par un
courant et placé dans un
champ magnétique. Le
rotor tourne dans le sens
anti-horaire

La force de Laplace est orthogonale à la direction de l'intensité du courant et à celle du


champ magnétique.
L'orientation de cette force résulte de l'application de la règle des trois doigts (valable
pour la main droite uniquement):
Pouce: Sens du courant (quand on a les deux autres celui-ci est automatique)

Champ magnétique (penser à induction)


Index:

Force de Laplace (penser au doigt le plus grand donc majeur)


Majeur:

2.7 Exercices corrigés


fil rectiligne
On considère un fil rectiligne, infini, parcouru par un courant I permanent. Calculer le
champ magnétique en un point à une distance d du fil. On remarquera que la densité
de courant possède une invariance par translation selon l’axe z ainsi que par rotation
autour de cet axe. Elle possède donc une symétrie cylindrique. Les calculs seront donc
plus simples dans le système de coordonnées cylindriques.

http://www.walter-fendt.de/ph14f/electricmotor_f.htm

MIS A JOUR 24/02/2021 p.52


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Corrigé :
⃗ perpendiculaire à la feuille, dirigé vers l’arrière
Sens : tire-bouchon donne 𝐵


r  PM

dl  dOP

En remarquant que la densité de courant ne dépend pas de l’angle, c’est-à-dire:


 
j (  , , z )  j (  )u z
 
le champ magnétique est toroïdal: B(  , , z )  B(  )u
Calculons le champ créé en un point M situé à une distance a du fil par un élément
dOP vu sous un angle α . La loi de Biot et Savart donne

 o I dl  r
dB 
4 r 3
Par raison de symétrie, seule la composante selon 𝑢𝜃 est non nulle, on ne s’intéresse qu’à celle-
ci, c’est à dire

MIS A JOUR 24/02/2021 p.53


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 
B   dB  u   dB

   
 I dl  r  u
dB  o
4 r3

o I dz r cos
dB 
4 r3

Grâce à la formule du produit vectoriel : ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ ‖ × ‖𝑟‖ × sin 𝛽) ⃗⃗⃗⃗


𝑑𝑙 ∧ 𝑟 = (‖𝑑𝑙 𝑢𝜃 et comme on
𝜋
⃗⃗⃗
peut voir que : 𝛽 = ( 2 + 𝛼) , nous pouvons alors écrire avec ‖𝑑𝑙 ‖ = 𝑑𝑧 :

o I dz cos 
dB 
4 r2

a
z  r sin  z  a tan dz  d
cos 2 

En remplaçant l’expression de dz dans l’équation précédente et sachant que:


a  r cos
Il vient :
o I a d cos2  o I cos 
dB  cos dB  d
4 cos2  a2 4 a

En intégrant sur tout le fil : o I 2


B
4 a  cos  d

2

𝜇0 𝐼
𝐵=
2𝜋𝑎

⃗⃗⃗ ∧ 𝑟) ⋅ ⃗⃗⃗⃗
On vérifiera que le calcul direct du produit mixte (𝑑𝑙 𝑢𝜃 en coordonnées
cartésiennes donne le même résultat :

0 𝑟 cos 𝛼 cos 𝜃 −𝑟 cos 𝛼 sin 𝜃 𝑑𝑧 − sin 𝜃


⃗⃗⃗
𝑑𝑙 ( 0 ) ⋀ 𝑟 ( 𝑟 cos 𝛼 sin 𝜃 ) = ( 𝑟 cos 𝛼 cos 𝜃 𝑑𝑧 ) 𝑢𝜃 ( cos 𝜃 )
⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑧 −𝑧 0 0

⃗⃗⃗ ∧ 𝑟) ⋅ ⃗⃗⃗⃗
(𝑑𝑙 𝑢𝜃 = 𝑟 cos 𝛼 𝑑𝑧

MIS A JOUR 24/02/2021 p.54


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Spire circulaire de rayon R, parcourue par un courant I.

Repérer les éléments de symétrie et écrire ⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝐵 sous la forme vectorielle:
⃗⃗⃗⃗⃗ (𝜌, 𝑧) = 𝑑𝐵⊥ (𝜌, 𝑧) ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵 𝑢⊥ + 𝑑𝐵𝑧 (𝜌, 𝑧)𝑢
⃗⃗⃗⃗𝑧
⃗⃗⃗⃗⃗ ⊥ = 𝑑𝐵⊥ (𝜌, 𝑧) ⃗⃗⃗⃗
avec 𝑑𝐵 𝑢⊥ composante perpendiculaire à z et 𝑑𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑧 = 𝑑𝐵𝑧 (𝜌, 𝑧)𝑢
⃗⃗⃗⃗𝑧
composante parallèle à z. On montrera que l’on peut s’intéresser ici uniquement à la
composante 𝐵𝑧 du champ magnétique que l’on projettera sur l’axe z de la spire.

Indication : On utilisera la loi de Biot et Savart 1:

⃗⃗⃗⃗⃗ ∧ 𝑟
𝜇0 𝐼 𝑑𝑂𝑃
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵 =
4𝜋𝑟 3
⃗⃗⃗⃗⃗ un élément de fil au point P parcouru par un courant I, 𝑟 le vecteur entre le
Avec 𝑑𝑂𝑃
point P et le point M où l’on observe le champ magnétique 𝑑𝐵⃗⃗⃗⃗⃗ .

𝑟
1
le terme en 𝑟 3 au dénominateur provient de la normalisation du vecteur unitaire 𝑢 ⃗ =𝑟
porté par la direction PM.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ‖ = 𝑟 et une loi en 12
On a bien ‖𝑃𝑀 𝑟
Les ouvrages en anglais pourront proposer cette formule:
𝜇0 𝐼
𝑑𝑩 = 𝑑𝒍 × 𝒓̂
4𝜋𝑟 2
dans laquelle la notation vectorielle usuelle (lettre accentuée avec une flèche), est
remplacée par des caractères gras sans flèche, l’élément de circuit est noté 𝑑𝒍, ce qui
revient à écrire formellement ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑂𝑃 = 𝑑𝒍, le vecteur unitaire est symbolisé par 𝒓̂, (avec un
petit chapeau au-dessus), tandis que le produit vectoriel connu aussi sous le nom de « ET
logique » ∧ est remplacé par le symbole × ; comme on a affaire à des vecteurs, il n’y a
pas d’ambiguïté.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.55


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Correction
Nous pouvons prédire sans aucun calcul que le champ magnétique de cette source (cf
dessin ci-dessous à gauche) doit ressembler au graphique ci-dessous (à droite) :

𝛤 soit:

En effet le champ doit avoir une symétrie de rotation autour de l’axe z et les lignes de
champ doivent être symétriques par rapport au plan de la spire, le plan xy. Très près du
conducteur, le champ doit
ressembler à celui régnant
près d’un long fil rectiligne,
puisque les autres parties
S
C c semblent très éloignées de la
o o s spire et jouent donc un rôle
u au second ordre.

d Th Au final seule la somme des


éor composantes sur l’axe z des
Champ magnétique créé par la contributions élémentaires
spire de courant représenté ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵 sera à prendre en compte
dans un plan contenant l’axe de (le champ total n’ayant pas de
symétrie composante perpendiculaire
à z)
Chaque élément de longueur ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝑂𝑃 de l’anneau fournit une contribution ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗
perpendiculaire à 𝑟. Il suffit de considérer la composante z de 𝑑𝐵 puisque nous avons vu
que le champ total que l’on veut calculer doit être porté par l’axe z
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ‖ = 𝑑𝑙 on a:
Donc en posant ‖𝑑𝑂𝑃
𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 𝑅
𝑑𝐵𝑧 = 2
cos 𝜃 =
4𝜋𝑟 4𝜋𝑟 2 𝑟

MIS A JOUR 24/02/2021 p.56


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̂
En intégrant sur toute la spire et en remarquant que 𝑑𝑙 = 𝑅 𝑑𝛼 avec 𝛼 = 𝑂𝑥, 𝑂𝑃 nous
obtenons :
𝛼=2𝜋 2𝜋 2𝜋
𝜇0 𝐼 𝑅 2 𝜇0 𝐼 𝑅 2
𝐵𝑧 = ∫ 𝑑𝐵𝑧 = ∫ 𝑑𝛼 = ∫ 𝑑𝛼
4𝜋𝑟 3 4𝜋𝑟 3
𝛼=0 0 0

Soit :
𝜇0 𝐼 𝑅 2 𝜇0 𝐼 𝑅 2
𝐵(𝑧) = = 3
2𝑟 3
2( 𝑅 2 + 𝑧 2 )2

Champ magnétique produit par un solénoïde

⃗ ∥ à l’axe du solénoïde
Par symétrie: en tout point de l’espace 𝐵
(loin du bord)
On peut montrer que pour un solénoïde
suffisamment long on a Bext = 0.

Champ à l’intérieur du solénoïde :


 
 Bdl  l  Bint  o  I  n  l

 Bint  o  I  n



Origine du champ d’un aimant permanent

MIS A JOUR 24/02/2021 p.57


PROJET MECANIQUE - ELECTROMAGNETISME
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Illustration montrant les lignes de champ


produites par un aimant permanent rectiligne.

L’aimant est caractérisé par deux pôles « Nord et


Sud »

Illustration montrant les lignes de champ


produites par une boucle de courant.
L’analogie avec les courants électriques trouve son
fondement dans le fait que les aimants sont constitués
de « boucles de courants » microscopiques. Toute
charge électrique en mouvement représente un
courant et donc produit un champ magnétique.

Astuce pour trouver rapidement le sens du champ magnétique d’une spire de courant:

Les lettres pour chaque pôle Nord et Sud ont le sens du courant, comme indiqué sur le
dessin, et le champ magnétique est alors orienté de telle façon qu’il sort de N et rentre
dans S.

Remarque : le pôle nord terrestre


indiqué 𝒩 est en fait un pôle sud M

magnétique noté 𝑺 !! L’aiguille d’une P


boussole est constituée d’un petit
aimant mobile sur un axe qui indique P

bien un pôle « Sud » au sens


magnétique.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.58


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3 CHAPITRE 3 : LES EQUATIONS DE


L’ELECTROMAGNETISME

3.1 Prolégomènes
Au chapitre précédent nous nous sommes intéressés à la création d’un champ
magnétique à partir d’un courant permanent1.
Faraday en 1831 s’est posé la question inverse: comment produire un courant à partir d’un
champ magnétique?

Historically, the study of radio waves required a new concept of what the medium of
propagation might be and scientists in the 19th century, grappling with this difficult
question, laid the groundwork for our current understanding of what are now called
champs. While investigating the new phenomena of electricity and its possible relation to
the older known phenomenon of magnetism, the electro-magnetic effect was discovered
in which a current flowing in a wire produced a magnetic field around the wire; also that
changing magnetic fields would produce electric fields that could cause a current to flow,
that is:

A changing Electric field will create a Magnetic field, and a changing Magnetic field
creates an Electric field.

3.2 Induction : loi de Faraday- Courants de


Foucault
loi de Faraday

On peut faire l’expérience avec deux circuits électriques. On peut aussi utiliser un aimant
permanent.

1 Expérience d'Oersted, en 1820

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Prenons un aimant permanent et plaçons-le à


proximité d’une boucle constituée d’un fil conducteur
relié à un ampèremètre. Lorsque l’aimant est immobile
il n’y a pas de courant mesurable dans le fil. Les lignes
de champ partent du N (rouge) et retournent vers S
(blanc)
Par contre, lorsqu’on déplace l’aimant, on voit
apparaître un courant dont le signe varie selon qu’on
s’approche ou qu’on s’éloigne de l’aimant.
Quand le flux du champ magnétique à travers un circuit fermé change brusquement, il
apparaît un courant électrique. Le courant induit augmente avec la vitesse de
déplacement de l’aimant
Le courant induit dans le circuit est proportionnel au taux
de variation du flux magnétique à travers le circuit. Un
courant électrique circule parce qu’un travail 𝑊 est
n effectué par un champ électrique induit sur les charges
spire électriques mobiles :
s
𝑊= ∮ 𝑞0 𝐸⃗ ⋅ 𝑑𝑙
𝐶𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡

Le travail effectué sur une charge unité ayant fait un tour d’un circuit fermé traversé par
un flux magnétique 𝜙 variable, donne naissance à une force électromotrice1 d’induction
𝑒 telle que quantitativement on a :
𝜕𝜙
𝑒 = ∮ 𝐸⃗𝑀𝑜𝑡 ⋅ 𝑑𝑙 = −
𝐶 𝜕𝑡

Travail effectué sur une charge unité Taux de variation du flux du champ
ayant fait un tour = « force magnétique à travers toute surface
électromotrice » induite définie par C

Remarque : en régime établi, le champ dérivant d’un potentiel, on aurait :

∮ 𝑞0 𝐸⃗ ⋅ 𝑑𝑙 = 0
𝐶𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡

1 Le terme traditionnel de force est incorrect ; on utilisera la forme générale abrégée f.é.m. qui correspond à une
différence de potentiel ou d.d.p. en régime stationnaire

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Par principe de contre-réaction, le courant induit s'oppose par son propre effet de force
électromotrice, à la variation de flux qui lui a donné naissance.

Le signe moins de la loi de Faraday rappelle la loi de Lenz dont on donne une Illustration
ci-dessous :

Courants de Foucault

Limitation des courants de Foucault 1

Les courants de Foucault sont des courants électriques qui naissent de la variation d'un
champ magnétique au sein d'une masse conductrice. La masse conductrice est alors

1 http://www.magnetosynergie.com/Pages-Fr/Aimants/FR-Aimants-03.htm

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échauffée par effet Joule. Les courants de Foucault, conformément à l’auto-induction,


créent un champ magnétique 𝐵 ⃗ qui s'oppose à la variation du champ extérieur.

Dans l’exemple suivant on veut


limiter les courants de Foucault

Les courants de Foucault


peuvent être nuisibles,
provoquant des échauffements
des tôles des machines
électriques à courant alternatif
sinusoïdal et les
transformateurs.

On remédie à ces effets en construisant des noyaux au moyen d'empilement de tôles


minces séparées par un vernis isolant.

Ces tôles sont rivetées ensemble, et sont isolées électriquement entre-elles. Les courants
induits sont ainsi de plus faible intensité.

Pour limiter les courants de Foucault et les pertes par effet Joule qui en découlent, les
noyaux des transformateurs sont constitués de tôles isolées entre-elles, comme le montre
l'exemple ci-dessous :

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Plaque à induction, soudure par induction1,2

Le chauffage par induction est une application


directe de deux lois physiques, la loi de Lenz et
l'effet Joule. Toute substance conductrice de
l'électricité plongée dans un champ magnétique
variable (créée par une bobine inductrice ou
inducteur) est le siège de courants électriques
induits ou courant de Foucault. Ces courants
dissipent de la chaleur par effet Joule dans la
substance où ils ont pris naissance.

Afin de transmettre la plus grande partie de l'énergie à la pièce à traiter, plusieurs


paramètres sont à prendre en considération : la disposition respective des inducteurs et
des pièces (couplage, longueurs respectives), la fréquence d'alimentation et l'effet de
peau qui caractérisent la répartition des courants induits dans la pièce

Contrôle non destructif3

Le contrôle non destructif (CND) vise à


caractériser l'état d'une pièce ou d'un
matériau (mesure de paramètres
physiques, détection et
dimensionnement de défauts, etc.) sans
porter atteinte à son intégrité. C’est de
ce fait un outil pour la sûreté de
fonctionnement des systèmes
industriels. Le principe du CND par
courants de Foucault consiste à exciter
la zone examinée d’un milieu
électroconducteur avec un champ
électromagnétique basse fréquence et à

1 http://www.udppc.asso.fr/auvergne/spip.php?article48

2 http://www.fivesgroup.com/FivesCeles/FR/Pages/FivesCeles.aspx

3 LABORATOIRE DE GENIE ELECTRIQUE DE PARIS


http://www.lgep.supelec.fr/uploads/bilan-lgep/bilan-lgep.pdf

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recueillir avec un capteur la réponse du milieu à cette excitation. La caractérisation de la


zone inspectée nécessite alors la résolution d'un problème inverse afin de reconstituer
les paramètres recherchés à partir de la réponse du capteur. Une application typique du
CND consiste à détecter et caractériser des défauts fins (fissures), débouchant ou non en
surface. La détection et la caractérisation de tels défauts est souvent délicate et implique
l’étude et la réalisation de capteurs adaptés (sensibilité, résolution spatiale).

Système de freinage1

⃗ Vitesse tangentielle
𝑉

⃗ Champ magnétique
𝐵
cause

Contre-réaction 𝑗 Courant de Foucault


effet
𝐹 Force de Laplace

Lorsque la partie supérieure de


la roue entre dans le champ, les
courants de Foucault sont de
sens anti-horaire et la force de
Laplace sur ces courants induits
s’oppose à la pénétration de la
roue dans le champ entre les
mâchoires de l’aimant.

Ci-dessous une photo qui montre l’emplacement du ralentisseur électrique sur un essieu
de train. Remarque : en anglais courant de Foucault se dit « eddy current ».

1 http://turner-engineering.com/gallery/Day2/Eddy_current_brake_and_disk_brake

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3.3 Equations locales

Equation de Faraday
La loi de Faraday peut se mettre sous forme d’une équation différentielle (encore
appelée forme locale) :

𝜕
∮ 𝐸⃗ ⋅ 𝑑𝑙 = ∬ 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ ⋅ 𝑑𝑆 = − ∬ 𝐵 ⃗ ⋅ 𝑑𝑆
𝐶 𝑆𝐶 𝜕𝑡 𝑆𝐶

Stokes Faraday

Par passage à la limite pour une surface SC infinitésimale on a :


𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = −
𝑟𝑜𝑡
𝜕𝑡

En d’autres termes la variation du champ magnétique crée un champ électrique1.


Dans le cas d’un circuit mobile dans un champ fixe, la force électromotrice est attribuée
à la Force de Lorentz et non à la présence d’un champ électrique induit.

En régime dynamique :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉
𝑟𝑜𝑡 𝐸⃗ ≠ 0 ⟺ 𝐸⃗ ≠ −𝑔𝑟𝑎𝑑
⃗⃗⃗⃗⃗⃗

En régime statique on a :

∮ 𝑞0 𝐸⃗ ⋅ 𝑑𝑙 = 0 ⟹ 𝐼 = 0
𝐶𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡

1Pour donner de l’énergie à des particules chargées, on sait que le travail des forces magnétiques
est nul. Comment faire?
En fait les particules tirent avantage des variations temporelles de ⃗𝑩
⃗ qui en vertu de Maxwell font
apparaître des champs électriques ⃗𝑬 qui eux permettent de communiquer de l’énergie.

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Equation de conservation du flux du champ magnétique

L’expérience montre que le flux du champ magnétique à travers toute surface fermée est
nul:

 
  ds  0
B
surface
fermée

quelle que soit la surface et la source du champ magnétique!

D’après le théorème de la divergence, la forme différentielle s’écrit :


⃗ = 0 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑒𝑟𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙′𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒
𝑑𝑖𝑣 𝐵

Cette loi est en accord avec l’expérience même en régime dynamique.


Cette loi indique qu’il n’existe pas d’équivalent magnétique de la charge électrique.
Tout au long d’un tube de flux le flux est conservé.Les exemples les plus célèbres de tube
de flux rencontrés dans la nature sont les taches solaires1

Loi de conservation de l’électricité

1
http://www.spacew.com/astroalert.html
Etre patient car le site contient beaucoup d’images animées

MIS A JOUR 24/02/2021 p.66


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En préambule aux équations de Maxwell qui permettent de décrire les


interactions entre le champ électrique et le champ magnétique en tout point de l’espace,
nous allons illustrer la loi de conservation des charges électriques en mouvement, et
montrer que sans Maxwell on aboutirait à une contradiction.

Par analogie prenons le cas de l’écoulement


d’un gaz créé par une réaction chimique
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 dans un volume V. La masse M(t) de gaz qui
S1
se trouve dans V varie au cours du temps,
d’une part parce que du gaz s’échappe de V
S3 S
à travers S (exemple de l’hydrogène qui
t traverse les bulles de savon), ce que traduit
⃗⃗⃗
𝐵 le flux et aussi parce que de la masse de
gaz est créée dans V, ce qui est représenté
ici par m’.
S2

Ecrivons l’équation du bilan général de matière :

[Ce qu’il y a en plus dans V] = [ce qui vient de l’extérieur] + [ce qui est créé dans V ]

𝑑𝑀 = −Φ + 𝑚′
𝑑𝑡

Augmentation de la masse - flux sortant de S dans un Taux de création de masse


dans V sens algébrique (ou + flux dans Ven kg/s
rentrant)

Plaçons-nous dans un petit volume infinitésimal dV entourant un point P dans lequel il n’y
a pas de création de matière m’=0 1. L’équation bilan ci-dessus se réécrit :

𝑑𝑚
+ 𝑑𝛷 = 0
𝑑𝑡

Dans ce volume dV la masse 𝑑𝑚 vaut alors 𝑚 = 𝜌 𝑑𝑉 où 𝜌 est la densité de masse au


point P.

1 Imaginez que le ballon se dégonfle jusqu’à ne plus contenir que le volume dV

MIS A JOUR 24/02/2021 p.67


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La variation de 𝜌 avec le temps au point P fixé (x,y,z fixés, t variable) intervient sous la
forme d’une différentielle de t :
𝑑𝑚 𝜕𝜌
= 𝑑𝑉
𝑑𝑡 𝜕𝑡
L’équation bilan devient :
𝜕𝜌
𝑑𝑉 + 𝑑𝛷 = 0
𝜕𝑡

Il ne reste plus qu’à exprimer 𝑑𝛷 sous la forme1 (𝑑𝑖𝑣 𝑗 )𝑑𝒱 où 𝑗 ≝ 𝜌(𝑟)𝑣(𝑟) représente
le vecteur « densité de courant ».
Ce qui conduit à la loi de conservation générale :
𝜕𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝑗 = −
𝜕𝑡

Appliquée à l’électricité, la loi de conservation n’exprime pas autre chose que la


conservation de la charge électrique. En effet, rappelons que nous utilisons l’analogie
« densité de quantité de mouvement »
𝑗 ≝ 𝜌𝑚 (𝑟)𝑣(𝑟)
et la « densité de courant » électrique
𝑗 ≝ 𝜌é𝑙 (𝑟)𝑣(𝑟)
avec dans tous les cas l’équation de conservation
𝑑𝑀
⃗⃗⃗⃗ = −
∯ 𝑗 ⋅ 𝑑𝑆
𝒮 𝑑𝑡
dans le cas d’écoulement de matière, et
𝑑𝑄
∯ 𝑗 ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = −
𝒮 𝑑𝑡
dans le cas électrique.

Essayons maintenant de retrouver cette loi à partir de la Loi d’Ampère : (issue de la


magnétostatique) :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗ = 𝜇0 𝑗

Prenons la divergence membre à membre de cette équation :

⃗ ) = 𝑑𝑖𝑣(𝜇0 𝑗)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
𝑑𝑖𝑣 (𝑟𝑜𝑡

⃗ ) est toujours égal à 0 quel que soit le vecteur 𝐵


⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
Or mathématiquement 𝑑𝑖𝑣 (𝑟𝑜𝑡 ⃗

Ce qui pose un problème. On a en effet d’un côté l’équation de continuité :


𝜕𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝑗 = −
𝜕𝑡

1 Cf. §1.5 Théorème de la divergence

MIS A JOUR 24/02/2021 p.68


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en contradiction avec 𝑑𝑖𝑣(𝜇0 𝑗) = 𝜇0 𝑑𝑖𝑣(𝑗) = 0 i.e. :

𝑑𝑖𝑣𝑗 = 0

3.4 Equations de Maxwell

De la démonstration précédente il découle deux conséquences :


⃗ = 𝜇0 𝑗 n’est pas valable en régime dynamique, c’est-à-dire lorsque
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
1) l’équation 𝑟𝑜𝑡
𝜕𝜌
≠0
𝜕𝑡

2) la loi d’Ampère est incomplète. « Il manque quelque chose ».

Hmmm, something is
 missing….

C’est le physicien James Maxwell (1831-1879) qui le premier a eu l’idée d’introduire un


second terme dans la loi d’Ampère.

𝜕𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗ = 𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖 0
𝜕𝑡
Courant de déplacement:
Afin de rattacher la dernière équation de Maxwell - Ampère à des grandeurs électriques
connues, nous pouvons voir que cette équation permet de retrouver la loi de
conservation de la charge en régime dynamique :

𝜕𝐸⃗
𝑑𝑖𝑣 ( 𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖0 )=0
𝜕𝑡

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𝜕𝐸⃗
Le terme additionnel 𝜖0 𝜕𝑡 a les dimensions de la densité d’un courant que nous
appellerons courant de déplacement pour le différentier du courant de conduction qui est
associé à 𝑗.

𝜕𝐸⃗
On a le courant de déplacement : 𝑗𝑑 = 𝜖0 𝜕𝑡

et le courant de conduction : 𝑗𝑐

La loi des nœuds reste valable à condition d’inclure 𝑗𝑑

Illustration physique du courant de déplacement

Soit un condensateur idéal formé de deux plaques de surface S chargées +Q et –Q


éloignées d'une distance d dans le vide. Nous avons montré précédemment que le
champ est nul à l'intérieur d'un conducteur parfait ; il peut cependant y avoir une
𝑸
densité de charges surfaciquesdonc ici  ± 𝑺
𝜎
Si nous appliquons le théorème de Coulomb, en première approximation 𝐸⃗ = − 𝜀 𝑢 ⃗
0
entre les plaques et 𝐸⃗ = 0 ailleurs.

Relions maintenant (disons pour t>0 ) les deux plaques par un conducteur de faible
résistance r

Le courant se met à « s’écouler » pour équilibrer les charges entre les deux plaques,
générant au passage un courant I

En première approximation si la densité de courant J= jn est supposée uniforme et


normale à la surface

MIS A JOUR 24/02/2021 p.70


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𝐼 = ∬ 𝐽. 𝑑𝑆 = ∬ 𝑗𝑛. 𝑑𝑆 = 𝑗𝑆

Or:
𝑑𝑄 𝑑(𝜎𝑆) 𝑑𝜎 𝑑𝐸
𝐼= = =𝑆 = 𝑆𝜀0
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡

donc en rapprochant les deux équations précédentes S disparaît et il reste

𝑑𝐸
𝑗 = 𝜀0
𝑑𝑡
On peut arguer que par continuité du courant, entre les plaques où règne le vide et où
donc manifestement il ne peut y avoir de courant on va retrouver la même équation qui
est exactement celle que nous avons établie pour le courant de déplacement.
Remarquons que le vecteur 𝐸⃗ diminue au cours du temps (décharge du condensateur)
𝜕𝐸⃗
donc que le courant de déplacement 𝜀0 est de signe opposé à 𝐸⃗ , de même sens que
𝜕𝑡
le courant conventionnel de conduction 𝐼.

Cet exemple est loin d'être une preuve mais peut contribuer à se convaincre de l'existence
de ce courant de déplacement; il sera d'autant plus intense que la résistance r est petite
et donc la décharge du condensateur rapide.

Il est temps de rassembler les quatre équations de l’électromagnétisme sous la


forme d’équations différentielles auxquelles le champ électrique 𝐸⃗ ainsi que le
champ magnétique 𝐵 ⃗ doivent obéir en toute circonstance, pour tout milieu,
comme l’a écrit Maxwell :

« electromagnetic interaction occurs in any circuit path, even in a dielectic or


space »1

𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 𝐺𝑎𝑢𝑠𝑠
𝜀0


𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = −
𝑟𝑜𝑡 𝐹𝑎𝑟𝑎𝑑𝑎𝑦 (𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛)
𝜕𝑡

1An Introduction to the Electromagnetic Wave - F.A. Wilson - Bernard Babani Publishing
LTD.

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⃗ = 0 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑒𝑟𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒


𝑑𝑖𝑣 𝐵

𝜕𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗ = 𝜇 0 𝑗 + 𝜇0 𝜖 0 𝑀𝑎𝑥𝑤𝑒𝑙𝑙 − 𝐴𝑚𝑝è𝑟𝑒
𝜕𝑡

Ces équations montrent que 𝐸⃗ et 𝐵 ⃗ sont couplés, donc à partir de maintenant on


parle de champ électromagnétique1.
Les variables densité de charge et densité de courant 𝜌(𝑟, 𝑡) et 𝑗(𝑟, 𝑡) apparaissent
comme les sources de ce champ électromagnétique.

3.5 Equation de d’Alembert

Lorsque les sources 𝜌(𝑟, 𝑡) et 𝑗(𝑟, 𝑡) du champ champ électromagnétique sont en


dehors de la région considérée, les équations de Maxwell dans le vide peuvent se
réécrire simplement en posant 𝜌(𝑟, 𝑡) = 0 et 𝑗(𝑟, 𝑡) = 0

Les Equations de Maxwell deviennent localement :

𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 0 (1)

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = − 𝜕𝐵
𝑟𝑜𝑡 (2)
𝜕𝑡
𝑑𝑖𝑣 𝐵 ⃗ = 0 (3)
𝜕𝐸⃗
𝑟𝑜𝑡 ⃗ = 𝜇0 𝜖 0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵 (4)
𝜕𝑡

En utilisant la formule mathématique:

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 ) = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑟𝑜𝑡 (𝑟𝑜𝑡 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑑𝑖𝑣 𝐴) − ∆𝐴

appliquée à l’équation (2) resp. (4), on obtient les nouvelles équations suivantes, qui après
réarrangement peuvent se mettre sous la forme :

1 𝜕 2 𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (2) ⇒
𝑟𝑜𝑡 − ∆𝐸⃗ = 0
𝑐 2 𝜕𝑡 2

1 EM en abrégé

MIS A JOUR 24/02/2021 p.72


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1 𝜕 2𝐵 ⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 (4) ⇒ ⃗ =0
− ∆𝐵
𝑐 2 𝜕𝑡 2
Comme l’a démontré Maxwell en 1861 (1), les constantes 𝜇0 et 𝜖0 sont reliées à la
vitesse de la lumière, telle que :
1
𝑐=
√𝜇0 𝜖0
et valant
𝑐 = 3 × 108 𝑚/𝑠
dans le vide.

On appelle aussi ces équations les Equations de d’Alembert, ainsi écrites de façon plus
1 𝜕2
compactes à l’aide de l’opérateur de D’Alembert noté  = 𝑐 2 𝜕𝑡 2 − ∆

𝐸⃗ = 0

et

⃗ =0
𝐵

3.6 Exercices

1 Retrouver la compatibilité entre la loi de Maxwell-Ampère et la loi de


conservation de la charge électrique (encore appelée équation de continuité)

2 Ecrire les équations de Maxwell dans le cas statique

3 Ecrire la force électromotrice qui donne naissance à un courant dans un circuit


mobile dans un champ magnétostatique

4 Calculer le champ magnétique à l’intérieur d’un condensateur de forme


symétrique autour d’un axe, en train de se décharger. Le courant I qui s’écoule
le long du câble produit un champ magnétique B autour du câble et aussi à

1 A l’époque on savait déjà mesurer la vitesse de la lumière avec 5% d’erreur grâce à


l’expérience de Fizeau

MIS A JOUR 24/02/2021 p.73


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l’intérieur du condensateur. Ci-dessous sont représentés le courant de


conduction (flèches blanches) et le courant de déplacement (flèches noires)

Modèle :

Jam
es
Les
Illu Hm

Aide : on se servira de la loi intégrale :


𝜕𝐸⃗
⃗ ⋅ 𝑑𝑙 = ∬
∮𝐵 (𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖0 ) ⋅ 𝑑𝑆
𝐶 𝑆𝐶 𝜕𝑡

MIS A JOUR 24/02/2021 p.74


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3.7 Correction des exercices

Correction Ex1

Reprenons la divergence membre à membre de l’équation de Maxwell-Ampère :


𝜕𝐸⃗
𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖 0 = 𝑟𝑜𝑡 ⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
𝜕𝑡
Il vient :
𝜕𝐸⃗
𝑑𝑖𝑣 ( 𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖0 )=0
𝜕𝑡
⃗ ) est toujours nul quel que soit ⃗⃗⃗𝐵 .
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
car 𝑑𝑖𝑣(𝑟𝑜𝑡

On applique maintenant l’opérateur divergence aux deux termes à l’intérieur des


parenthèses :
𝜕𝐸⃗ 𝜕𝐸⃗
𝑑𝑖𝑣 ( 𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖0 ) = 𝑑𝑖𝑣(𝜇0 𝑗 ) + 𝑑𝑖𝑣( 𝜇0 𝜖0 )
𝜕𝑡 𝜕𝑡
On peut sortir les constantes 𝜇0 𝜖0 qui ne dépendent pas des coordonnées d’espace :
𝜕𝐸⃗
Et on obtient : 𝜇0 𝑑𝑖𝑣(𝑗 ) + 𝜇0 𝜖0 𝑑𝑖𝑣 ( 𝜕𝑡 ) = 0
En se souvenant qu’on peut permuter l’ordre de dérivation temporelle avec celui des
𝜕
⃗⃗⃗⃗ ) = 0
dérivations spatiales, on a : 𝜇0 𝑑𝑖𝑣(𝑗 ) + 𝜇0 𝜖0 𝑑𝑖𝑣(𝐸𝜕𝑡
𝜌
On applique ensuite le théorème de Gauss 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 𝜀0
𝜕 𝜌 𝜕𝜌
Cela conduit à : 𝜇0 𝑑𝑖𝑣(𝑗 ) + 𝜇0 𝜖0 𝜕𝑡 𝜀 = 𝜇0 𝑑𝑖𝑣(𝑗 ) + 𝜇0 = 0 que l’on peut bien
0 𝜕𝑡
évidemment simplifier par 𝜇0 pour obtenir la fameuse équation dite de conservation :
𝜕𝜌
𝑑𝑖𝑣(𝑗 ) + =0
𝜕𝑡

Donc la conservation de la charge est une conséquence de l’équation de Maxwell-


Ampère

Solution Ex 2
⃗ sont indépendants du temps 𝑡
𝜌 , 𝑗 et 𝐵
Equations de l’électrostatique :

MIS A JOUR 24/02/2021 p.75


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𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 𝐺𝑎𝑢𝑠𝑠
𝜀0

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = 0 𝐸⃗ dérive d’un potentiel


𝑟𝑜𝑡

Equations de la magnétostatique :

⃗ = 0 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑒𝑟𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒


𝑑𝑖𝑣 𝐵

⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗ = 𝜇0 𝑗 𝐴𝑚𝑝è𝑟𝑒
Conclusion : 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ sont deux entités indépendantes

Correction Ex 3

Circuit en mouvement dans un champ fixe.

I P

Le segment 𝑀𝑀′ = 𝑎 animé d’une vitesse 𝑣, traverse un champ magnétique statique



uniforme 𝐵
Pendant le temps 𝑑𝑡 la tige de métal balaye une surface d’aire 𝑑𝑆 = 𝑎 𝑣 𝑑𝑡 et le flux
⃗ à travers
magnétique coupé 𝑑𝜙 est donné par l’expression littérale du flux du vecteur 𝐵
une surface 𝑑𝑆 :
𝑑𝜙 = 𝐵 ⃗ ⋅ 𝑑𝑆 = 𝐵. 𝑎. 𝑣 𝑑𝑡

D’où la force électromagnétique induite :

MIS A JOUR 24/02/2021 p.76


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𝑑𝜙
𝑒=− = −𝐵𝑎𝑣
𝑑𝑡

On vérifie également que le courant induit est de sens tel que la force de Laplace
engendrée est opposée au sens du déplacement de la tige MM’.

Il existe une autre façon de procéder : les charges dans la tige mobile subissent la force
de Lorentz :
⃗ ∥ = 𝑞𝐸⃗𝑀𝑜𝑡
𝐹𝐿𝑜𝑟 = 𝑞𝑣 𝐵 𝑢

La charge q ayant parcouru le circuit dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, le
travail fourni par la force de Lorentz sur cette charge, est donc :

∮ 𝐸⃗𝑀𝑜𝑡 ⋅ 𝑑𝑙 = − 𝐸𝑀𝑜𝑡 ⋅ 𝑎 = −𝑣 𝐵 𝑎 = 𝑒
𝐶

Le sens d’intégration est celui du circuit orienté de M vers M’, le champ électromoteur
𝐸⃗𝑀𝑜𝑡 est de sens opposé à 𝑑𝑙 .
Le signe moins provient du fait que 𝐸⃗𝑀𝑜𝑡 et 𝑑𝑙 sont opposés. D’autre part le endroit où il
y a du champ électromoteur c’est bien dans la tige de métal MM’.

C’est donc bien l’existence d’un champ magnétique qui permet l’apparition d’un courant.
Cela signifie que la force de Lorentz doit être responsable de l’apparition d’une f.é.m. 𝑒

Analogie avec la loi d’ohm en mode générateur :

r
A l’intérieur du générateur on a :
𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 = 𝑟𝐼 − 𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑒 > 0 𝐼 > 0
Ou M I
b
𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑒 − 𝑟𝐼 S M

A l’extérieur on a :
𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑅𝐼

MIS A JOUR 24/02/2021 p.77


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Convention générateur

Correction Ex 4
𝜕𝐸⃗
⃗ ⋅ 𝑑𝑙 = ∬
∮𝐵 (𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖0 ) ⋅ 𝑑𝑆
𝐶 𝑆𝐶 𝜕𝑡

A l’intérieur le courant de conduction 𝑗 = 0


La loi intégrale appliquée à un chemin circulaire C passant par le point P donne :
⃗ ⋅ 𝑑𝑙 = 2𝜋𝑟𝐵
∮𝐵
𝐶

Pour connaître le courant total compris dans ce chemin il faut trouver le champ en P
en calculant le champ électrique induit 𝐸⃗ .
Pour cela l’intégrale sur SC s’écrit:
𝜕𝐸⃗
∬ 𝜇0 𝜖 0 ⋅ 𝑑𝑆
𝜕𝑡
𝜎 𝜎 𝑄
Or nous savons que 𝐸⃗ = 𝑢
⃗ donc 𝐸 = 𝜀 = 𝑆𝜀 donc :
𝜀0 0 0

𝜕𝐸 1 𝜕𝑄 1 𝐼 1 𝐼 1 𝐼
= = 𝐼= = 2
=
𝜕𝑡 𝑆𝜀0 𝜕𝑡 𝑆𝜀0 𝜀0 𝑆 𝜀0 𝜋𝑏 𝜀0 𝜋𝑏 2

Au final l’intégrale sur la surface SC qui s’appuie sur C devient :


𝜕𝐸⃗ 𝐼 𝐼 𝐼
∬ 𝜇0 𝜖 0 ⋅ 𝑑𝑆 = ∬ 𝜇0 2 ⋅ 𝑑𝑆 = 𝜇0 2 𝜋𝑟 2 = 𝜇0 2 𝑟 2
𝜕𝑡 𝜋𝑏 𝜋𝑏 𝑏

En égalant les deux intégrales on a :


𝐼 2
2𝜋𝑟𝐵 = 𝜇0 𝑟
𝑏2
Soit :
𝐼𝑟
𝐵(𝑟) = 𝜇0
2𝜋𝑏 2

MIS A JOUR 24/02/2021 p.78


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-
+
R
B A

Au passage on vérifie que le champ est continu. On a en effet la formule du champ


𝐼𝑟
magnétique à l’intérieur du condensateur : 𝐵(𝑟) = 𝜇0 2𝜋𝑏2 qui donne
𝐼𝑏 𝐼
𝐵𝑟=𝑏 = 𝜇0 = 𝜇 0
2𝜋𝑏 2 2𝜋𝑏
tandis que celle trouvée au §2.6.1 conduit à:
𝜇0 𝐼
𝐵𝑎=𝑏 =
2𝜋𝑏

MIS A JOUR 24/02/2021 p.79


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4 CHAPITRE 4 : PROPAGATION DE L’ONDE


ELECTROMAGNETIQUE

4.1 Introduction
Au chapitre précédent nous avons énoncé les équations de Maxwell qui régissent les
propriétés du champ électromagnétique en tout point de l’espace.
Dans ce chapitre, nous allons établir les solutions de ces équations, dans les conditions où
il n’y a pas de charges ni de courants, et nous allons démontrer l’existence d’ondes
électromagnétiques caractérisées par les oscillations du champ électromagnétique.
Enfin nous verrons comment sont créées ces ondes électromagnétiques et quels sont
leurs modes de propagation dans l’espace.

4.2 Propagation dans le vide et résolution des


équations de Maxwell
Rappel : le champ électrique 𝐸⃗ ainsi que le champ magnétique 𝐵 ⃗ doivent obéir en toute
circonstance, pour tout milieu aux équations différentielles suivantes :

𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ =
𝜀0
𝜕𝐵⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = −
𝑟𝑜𝑡
𝜕𝑡
𝑑𝑖𝑣 𝐵⃗ = 0
𝜕𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗ = 𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜖 0
𝜕𝑡
𝐸⃗ et 𝐵
⃗ sont couplés, donc on parle dorénavant de champ électromagnétique.
𝜌(𝑟, 𝑡) et 𝑗(𝑟, 𝑡) sont les sources connues du champ électromagnétique

Lorsque les sources 𝜌(𝑟, 𝑡) et 𝑗(𝑟, 𝑡) du champ électromagnétique sont en dehors de la


région considérée, les équations de Maxwell dans le vide peuvent se réécrire simplement
en posant 𝜌(𝑟, 𝑡) = 0 et 𝑗(𝑟, 𝑡) = 0 et deviennent :
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 0 (1)

𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = −
𝑟𝑜𝑡 (2)
𝜕𝑡
⃗ = 0
𝑑𝑖𝑣 𝐵 (3)

𝑟𝑜𝑡 ⃗ = 𝜇0 𝜖0 𝜕𝐸
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵 (4)
𝜕𝑡

MIS A JOUR 24/02/2021 p.80


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En les combinant entre elles nous avons vu au chapitre 3 qu’elles se ramenaient à deux
équations:
1 𝜕 2 𝐸⃗
− ∆𝐸⃗ = 0
𝑐 2 𝜕𝑡 2

1 𝜕 2𝐵 ⃗
⃗ =0
− ∆𝐵
𝑐 2 𝜕𝑡 2

qu’on appelle aussi Equations de d’Alembert. Elles sont conformes à des équations de
1
propagation d’ondes, la vitesse de propagation de l’onde étant définie par : 𝑐 =
√ 𝜇0 𝜖0
où 𝑐 = 3 × 108 𝑚/𝑠 représente la vitesse de la lumière dans le vide.

Posons nous la question : Pourquoi appelle-t-on ces équations des Equations d’ondes ?

Prenons l’exemple à une dimension de la corde vibrante. Au repos, à l’équilibre statique,


la corde est en équilibre suivant l’axe. Modélisons une portion de corde de longueur 𝑑𝑧.

⃗⃗⃗
𝑇2 P
⃗⃗⃗
𝑇0


I
r
b
𝜓(𝑧) ⃗⃗⃗ 
𝑇0 𝑧
⃗⃗⃗
𝑇1

Hors d’équilibre le segment de corde de longueur 𝑑𝑧 n’est plus droit et présente une
légère courbure, et sa longueur n’est plus égale à 𝑑𝑧. De même la tension n’est plus ⃗⃗⃗
𝑇0
puisque le segment a une longueur supérieure à sa longueur initiale 𝑑𝑧.
Par projection sur les axes 𝑧 et 𝑥 on obtient :

MIS A JOUR 24/02/2021 p.81


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−𝑇 cos 𝜃1
𝑇1 ( 1
⃗⃗⃗ )
−𝑇1 sin 𝜃1

𝑇 cos 𝜃2
𝑇2 ( 2
⃗⃗⃗ )
𝑇2 sin 𝜃2

Ecrivons la somme des forces qui s’exercent sur l’élément de corde 𝑑𝑧 :

∑ 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑥 = 𝐹(𝑥) = 𝑇2 sin 𝜃2 − 𝑇1 sin 𝜃1

qu’on peut réécrire :


𝐹(𝑥) = 𝑇2 tan 𝜃2 cos 𝜃2 − 𝑇1 tan 𝜃1 cos 𝜃1

Pour les petits déplacements il n’y a pas de force qui dépende de 𝑥 en fonction de 𝑧, on
peut donc faire l’approximation suivante :

𝑇2 cos 𝜃2 = 𝑇1 cos 𝜃1 = 𝑇0

Par ailleurs si 𝜓(𝑧) représente la position moyenne instantanée du bout de corde 𝑑𝑧, on
a par définition de la tangente à une courbe 𝜓(𝑧) les égalités suivantes:
𝜕𝜓
tan 𝜃2 = ( )
𝜕𝑧 𝑧=𝑧2
et
𝜕𝜓
tan 𝜃1 = ( )
𝜕𝑧 𝑧=𝑧1
Ce qui permet de réécrire :
𝜕𝜓 𝜕𝜓
𝐹(𝑥) = 𝑇0 ⋅ [( ) −( ) ]
𝜕𝑧 𝑧=𝑧2 𝜕𝑧 𝑧=𝑧1

Parenthèse mathématique : On peut remarquer que le terme entre crochets du membre


de droite de cette équation est le produit de la dérivée seconde de la fonction 𝜓(𝑧) par
rapport à 𝑧 , par la quantité 𝑑𝑧 :
𝜕𝜓 𝜕𝜓 𝜕 2𝜓
[( ) −( ) ] = [ 2 ⋅ 𝑑𝑧]
𝜕𝑧 𝑧=𝑧2 𝜕𝑧 𝑧=𝑧1 𝜕𝑧

MIS A JOUR 24/02/2021 p.82


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En effet, suivant la définition mathématique de la dérivée d’une fonction 𝑦(𝑥) on a:


𝜕𝑦 𝑦1 − 𝑦2
= lim
𝜕𝑥 𝑥1 →𝑥2 𝑥1 − 𝑥2

où 𝑦1 , respectivement 𝑦2 , est la valeur de la fonction 𝑦 au point 𝑥1 resp. 𝑥2 . Si nous


𝜕𝑦
remplaçons 𝑦1 dans le membre de droite par (𝜕𝑥 ) qui est en soi une nouvelle fonction
1
de 𝑥 inconnue, alors nous obtenons formellement pour le terme sous la limite:

𝜕𝑦 𝜕𝑦
( ) −( )
𝜕𝑥 1 𝜕𝑥 2
𝑥1 − 𝑥2
𝜕 𝜕𝑦 𝜕2 𝑦
ainsi que: ( ) soit pour le membre de gauche. En remarquant que (𝑥1 − 𝑥2 )
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥 2
n’est autre que 𝑑𝑥, on a bien:
𝜕𝑦 𝜕𝑦
2 ( ) −( )
𝜕 𝑦 𝜕𝑥 1 𝜕𝑥 2
2
=
𝜕𝑥 𝑑𝑥
soit in fine :
𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝜕 2𝑦
( ) − ( ) = 2 ⋅ 𝑑𝑥
𝜕𝑥 1 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥

On retrouve bien l’expression ci-dessus pour l’expression de la force 𝐹(𝑥) qui s’exerce sur
l’élément de corde vibrante en remplaçant 𝑑𝑥 par 𝑑𝑧 et 𝑦 par 𝜓 ordonnée du point 𝑧.

Revenons à notre problème de mécanique. Appliquons la 2ème loi de Newton1 à


l’élément de masse 𝛿𝑚:
𝜕 2𝜓
𝐹(𝑥) = 𝛿𝑚 ⋅ 𝛾 = 𝛿𝑚 ⋅ 2
𝜕𝑡
𝜕2 𝜓
Pour exprimer 𝐹(𝑥) en fonction de 𝜕𝑡 2 , il suffit de remarquer que si 𝜓(𝑧, 𝑡) est la
position de la corde vibrante au point 𝑧 à l’instant 𝑡, alors la dérivée première:
𝜕𝜓
𝜕𝑡

représente la vitesse du point, et la dérivée seconde:


𝜕 2𝜓
=𝛾
𝜕𝑡 2

représente l’accélération à laquelle le petit bout de corde 𝑑𝑧 est soumis.

1
Dans un référentiel galiléen, la somme vectorielle des forces appliquées à un objet ponctuel est
égale au produit de la masse de l’objet par son vecteur accélération.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.83


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En remarquant que l’élément de corde 𝑑𝑧 a une masse 𝛿𝑚 = 𝜌 𝑑𝑧, où 𝜌 est la masse


volumique de la corde, on peut écrire en égalisant les deux expressions de 𝐹(𝑥) :
𝜕 2𝜓 𝜕 2𝜓
𝑇0 2 𝑑𝑧 = 𝜌 𝑑𝑧
𝜕𝑧 𝜕𝑡 2
c’est-à-dire après simplification:
𝜕 2𝜓 𝜌 𝜕 2𝜓
=
𝜕𝑧 2 𝑇0 𝜕𝑡 2

1 𝜌
Si l’on pose 𝑐 2 = 𝑇 , on obtient finalement l’équation différentielle à laquelle la corde
0
doit obéir :
𝜕 2𝜓 1 𝜕 2𝜓
=
𝜕𝑧 2 𝑐 2 𝜕𝑡 2

On a bien une équation de propagation d’ondes à une dimension. En effet, à une


dimension, l’équation de d’Alembert
1 𝜕 2 𝐸⃗
− ∆𝐸⃗ = 0
𝑐 2 𝜕𝑡 2
prend la forme simplifiée :
1 𝜕 2𝐸 𝜕 2𝐸
− =0
𝑐 2 𝜕𝑡 2 𝜕𝑧 2
soit encore :
𝜕 2𝐸 1 𝜕 2𝐸
=
𝜕𝑧 2 𝑐 2 𝜕𝑡 2

Solutions analytiques de l’équation d’ondes :

Cherchons maintenant une solution générale à l’équation à une dimension pour fixer les
idées :
𝜕 2𝐸 1 𝜕 2𝐸
=
𝜕𝑥 2 𝑐 2 𝜕𝑡 2

ou encore « D’Alembertien de 𝐸 égale zéro » :


𝜕 2𝐸 1 𝜕 2𝐸
− 2 2 =0
𝜕𝑥 2 𝑐 𝜕𝑡

En utilisant l’identité remarquable 𝑎2 − 𝑏 2 = (𝑎 + 𝑏)(𝑎 − 𝑏) nous pouvons réécrire


formellement le D’Alembertien sous la forme :
2 2
𝜕 1 𝜕 𝜕 1𝜕 𝜕 1𝜕
2
− 2 2=( + )( − )
𝜕𝑥 𝑐 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝑐 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝑐 𝜕𝑡

Montrons que toute fonction générale 𝑓(𝑥, 𝑡) pouvant se mettre sous la forme :

MIS A JOUR 24/02/2021 p.84


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𝑥 𝑥
𝑓(𝑥, 𝑡) = ℎ (𝑡 + ) + 𝑔(𝑡 − )
𝑐 𝑐

est une solution de l’équation de propagation.


𝑥
La fonction 𝑔(𝑡 − 𝑐 ) représente une ONDE se déplaçant vers les x > 0 avec la vitesse c

𝑥
La fonction ℎ (𝑡 + 𝑐 ) représente une ONDE se déplaçant vers les x < 0 avec la vitesse c

𝜕 1𝜕 𝑥
Faisons agir l’opérateur (𝜕𝑥 + 𝑐 𝜕𝑡) sur la fonction 𝑔(𝑡 − 𝑐 )
Il vient:
𝑥
𝜕 1𝜕 𝑥 𝜕 𝑥 1 𝜕 𝜕 (𝑡 − 𝑐 ) 𝑥
( + ) 𝑔 (𝑡 − ) = 𝑔 (𝑡 − ) + 𝑔 (𝑡 − )
𝜕𝑥 𝑐 𝜕𝑡 𝑐 𝜕𝑥 𝑐 𝑐 𝜕𝑡 𝜕 (𝑡 − 𝑥) 𝑐
𝑐
𝑥 𝑥
𝜕 𝜕 (𝑡 − 𝑐 ) 𝑥 1 𝜕 𝜕 ( 𝑡 − 𝑐) 𝑥
= 𝑥 𝑔 (𝑡 − ) + 𝑥 𝑔 (𝑡 − )
𝜕𝑥 𝜕 (𝑡 − ) 𝑐 𝑐 𝜕𝑡 𝜕 (𝑡 − ) 𝑐
𝑐 𝑐
1 1
= − 𝑔′ + 𝑔′ = 0
𝑐 𝑐
𝜕 1𝜕 𝑥
De la même façon si on fait agir (𝜕𝑥 − 𝑐 𝜕𝑡) sur ℎ (𝑡 + 𝑐 ) on aura :
𝑥
𝜕 1𝜕 𝑥 𝜕 𝑥 1 𝜕 𝜕 (𝑡 + 𝑐 ) 𝑥
( − ) ℎ (𝑡 + ) = ℎ (𝑡 + ) − 𝑥 ℎ (𝑡 + )
𝜕𝑥 𝑐 𝜕𝑡 𝑐 𝜕𝑥 𝑐 𝑐 𝜕𝑡 𝜕 (𝑡 + ) 𝑐
𝑐
𝑥 𝑥
𝜕 𝜕 (𝑡 + 𝑐 ) 𝑥 1 𝜕 𝜕 ( 𝑡 + 𝑐) 𝑥
= 𝑥 ℎ (𝑡 + ) − 𝑥 ℎ (𝑡 + )
𝜕𝑥 𝜕 (𝑡 + ) 𝑐 𝑐 𝜕𝑡 𝜕 (𝑡 + ) 𝑐
𝑐 𝑐
1 1
= + 𝑐 ℎ′ − 𝑐 ℎ′ = 0

𝑥
A quoi ressemble physiquement la fonction 𝑔(𝑡 − 𝑐 ) ?
𝑥 𝑥′ 𝑥 𝑥′
Soit deux points de l’espace-temps 𝑡 − 𝑐 et 𝑡 ′ − tels que 𝑡 − 𝑐 = 𝑡 ′ − alors on
𝑐 𝑐
𝑥 𝑥′
aura nécessairement : 𝑔 (𝑡 − 𝑐 ) = 𝑔 (𝑡 ′ − ) qui correspond à la propagation d’une
𝑐
onde de vitesse 𝑐 .
𝑥 𝑥′ 𝑥 ′ −𝑥
L’égalité 𝑡 − 𝑐 = 𝑡 ′ − 𝑐 donne la solution : 𝑡 ′ − 𝑡 = 𝑐
L’intensité de l’onde au point d’abscisse 𝑥 à l’instant 𝑡 sera la même que celle du point
𝑥 ′ à l’instant 𝑡 ′ , l’onde ayant voyagé à la vitesse 𝑐.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.85


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Un autre point de vue consiste à dire que le temps 𝑡 doit augmenter, parce qu’il en va
ainsi dans le monde physique ; ainsi soit 𝑡 ′ = 𝑡 + 𝛿𝑡 un instant très proche de 𝑡 , faisons
la supposition 𝛿𝑡 très petit devant 𝑡. Qu’en est-il pour la variable d’espace 𝑥 ? Si l’on
regarde ce qui se passe à 𝑥 ′ = 𝑥 + 𝛿𝑥 on aura :

𝑥 𝑥 + 𝛿𝑥 𝑥 𝛿𝑥 𝑥
𝑔 (𝑡 ′ − ) = 𝑔 (𝑡 + 𝛿𝑡 − ) = 𝑔 (𝑡 + 𝛿𝑡 − − ) = 𝑔 (𝑡 + 𝛿𝑡 − − 𝛿𝑡)
𝑐 𝑐 𝑐 𝑐 𝑐
𝑥
= 𝑔 (𝑡 − )
𝑐
𝑥
En d’autres termes l’information contenue dans 𝑔 (𝑡 − 𝑐 ) a voyagé vers 𝑥 ′ à la vitesse
𝑐.
Par la suite, le champ électromagnétique se propage des sources vers l’espace à la
vitesse 𝑐, au fur et à mesure que le temps s’écoule.
𝑥 𝑥
Pour illustrer la fonction générale 𝑓(𝑥, 𝑡) = ℎ (𝑡 + 𝑐 ) + 𝑔(𝑡 − 𝑐 ) on dira que c’est un
champ scalaire d’une multitude de fonctions particulières de 𝑥 et de 𝑡, dont par exemple
𝑥
𝑔 (𝑡 − 𝑐 ) représente une onde qui se propage vers les 𝑥 > 0.

Ci-dessous sont représentées la fonction sinusoïdale sin 2𝜋𝑓𝑡 avec 𝑓 = 50𝐻𝑧 et la


𝜋 𝜋
fonction déphasée de − 3 . Tout se passe comme si l’onde décalée de 3 était identique à
𝜆
une onde décalée de 6 dans l’espace.

1,5

𝜋
1
sin 2𝜋𝑓𝑡 sin(2𝜋𝑓𝑡 − 3 )

0,5

0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07
-0,5

-1

-1,5

MIS A JOUR 24/02/2021 p.86


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L’analogie des équations différentielles mécaniques et électromagnétiques permet la


transposition des résultats aux oscillations temporelles et spatiales des champs
électromagnétiques 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ . Le schéma ci-dessous montre (dessin du haut) les oscillations
de l’onde mécanique qui se propagent le long de la corde, et (en bas) les oscillations de 𝐸⃗
⃗⃗ .
et de 𝐵

Onde mécanique
𝛹(𝑧)
𝑧
Direction de
propagation de l’onde
mécanique

Onde électromagnétique
𝐸⃗
o Direction de propagation de
l’onde électromagnétique

𝐵
o

Longueur d’ondes :

La relation entre les périodicités temporelle et spatiale d’une telle onde peut être
exprimée de la façon suivante: soit l’instant t choisi tel que l’onde passe par un
maximum, à l’instant t + T l’onde a retrouvé la même valeur, dans le même temps le pic
a voyagé d’une distance 𝜆 , donc si T est la période temporelle qui correspond à la
longueur d’onde spatiale 𝜆, la vitesse de propagation 𝑐 sera donnée par la relation : 𝑐 =
𝜆
.
𝑇
Pour trouver la relation entre la période T et la fréquence angulaire 𝜔 pour un
𝑥 𝑥
mouvement harmonique en sin 𝜔(𝑡 − 𝑐 ) il suffit d’écrire que sin 𝜔(𝑡 − 𝑐 ) = sin 𝜔 (𝑡 +
𝑥 𝑥 𝑥 2𝜋
𝑇 − 𝑐 ) d’où 𝜔(𝑡 − 𝑐 )= 𝜔 (𝑡 + 𝑇 − 𝑐 ) + 2𝜋 ⟹ 𝜔𝑇 = 2𝜋 soit ⟹ 𝜔 = (𝜔 en rad.s-1 )
𝑇
1
et 𝑇 = 𝑓 fréquence (en Hertz).

En d’autres termes, la fréquence temporelle est imposée par les oscillations de la source
des ondes (le pincement de la corde dans le cas des cordes vibrantes, la pulsation du
courant électrique qui alimente l’antenne dans le cas des ondes EM) ; tandis que la
longueur d’ondes dépend du milieu physique dans lequel se propage l’onde.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.87


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Dans le cas d’une onde EM qui voyage dans le vide on a


1
𝑐=
√𝜇0 𝜖0

𝑇
Dans le cas d’une corde vibrante on a : 𝑣 = √ 𝜌0

On aura toujours
𝑐
𝜆 = 𝑐𝑇 =
𝑓

On peut visualiser la relation entre la fréquence temporelle et la longueur d’ondes à l’aide


du petit plug-in à l’adresse suivante : http://phet.colorado.edu/en/simulation/wave-on-a-
string
Objectif: faire varier la tension (curseur vers high) pour voir la longueur d’ondes
augmenter, en gardant la même fréquence d’oscillation

Polarisation :

Sachant qu’un champ électrique peut accélérer des électrons, il est utile de connaître la
direction de ce champ pour rendre l’effet optimal. La direction du champ d’une onde
EM est connue sous le terme polarisation.
Pour éviter toute ambiguïté, par convention on prendra la direction du champ
électrique, sachant que le champ magnétique oscille à la même fréquence à 90 ° de la
direction du champ électrique. Nous reviendrons sur l’état de polarisation d’une onde
EM au paragraphe 4.7 après avoir abordé le concept d’antenne rayonnante.

4.3 Conditions aux limites entre deux milieux

Généralement la plupart des ondes EM émises (par une antenne WiFi par exemple)
voyagent librement dans l’espace. Mais il arrive qu’elles rencontrent des obstacles sous
forme de matière condensée (paroi métallique, verre, être vivant, etc..). Dès lors, à
l’interface entre deux milieux, des phénomènes apparaissent comme les changements de
direction des ondes lumineuses qui se réfractent à la surface d’une étendue d’eau.
Les équations de Maxwell permettent d’obtenir ce que l’on nomme relations de
continuité.
Pour cela représentons un cube de matière traversé par une onde EM.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.88


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On notera ici par l’indice 1 le


milieu z- et 2 celui en z+. Les
𝐸⃗1 indices 𝑁 et 𝑇 correspondent
x
𝑛⃗12 aux composantes normales et
z tangentielles du champ à la
𝑦 n surface. La quantité 𝜎 est la
⃗1
𝐵
électro 2 densité de charges surfacique.
1 ⃗ 12 est la normale à la
Le vecteur 𝑛
surface dirigée du milieu 1 vers
le 2.

Le vecteur 𝑗𝑆 représente la densité surfacique de courant.

Ces relations de passage du champ électromagnétique sont :


1) La composante normale 𝐸⃗𝑁 de 𝐸⃗ peut présenter une discontinuité en présence
de charges superficielles 𝜎 :

𝜖2 𝐸⃗𝑁2 − 𝜖1 𝐸⃗𝑁1 = 𝜎 ⋅ 𝑛
⃗ 12

2) Quelle que soit la situation, la composante du champ électrique 𝐸⃗𝑇 parallèle à


la surface est continue :
𝐸⃗𝑇2 − 𝐸⃗𝑇1 = 0

⃗𝑁:
3) De même pour la composante perpendiculaire du champ magnétique 𝐵
⃗ 𝑁2 − 𝐵
𝐵 ⃗ 𝑁1 = 0

4) La composante tangentielle 𝐵 ⃗ 𝑇 de 𝐵 ⃗ peut présenter une discontinuité en


présence de courants superficiels 𝑗𝑆 :
1 1
𝐵⃗ 𝑇2 − 𝐵 ⃗ = 𝑗𝑆 ∧ 𝑛⃗ 12
𝜇2 𝜇1 𝑇1

Ces équations permettent entre autre de retrouver les lois de Snell-Descartes sur
la réfraction de la lumière.

« Effet de peau »

MIS A JOUR 24/02/2021 p.89


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COURS CESI D’ELECTROMAGNETISME

Lorsqu’une OEM pénètre dans un conducteur métallique, l’intensité du courant diminue


exponentiellement avec la profondeur. Le courant a tendance à s’écouler davantage près
de la surface (la « peau » du métal conducteur) quand la fréquence augmente. La
conséquence est une augmentation de la résistance série 𝑅 du conducteur.

Exemple: le courant industriel occupe 1 cm, alors que les microondes ne pénètrent pas
plus de quelques microns, ce qui est rédhibitoire pour transporter de l’énergie dans des
lignes de type coaxial ou bifilaire.
Cet effet explique pourquoi les antennes sont faites de tubes creux (comme une antenne
télescopique qui se replie sur elle-même)

4.4 Le modèle de base : le dipôle oscillant

Approche expérimentale

Un dipôle est une distribution de charges opposées +q et –q plaçées en deux points


A et B tels que la distance 𝐴𝐵 = 𝑙.
Les caractéristiques du dipôle sont groupées dans le produit charge × distance 𝑝 =
𝑞𝑙 , qu’on appelle le moment électrique du dipôle ou moment dipolaire. On peut le
représenter par un vecteur 𝑃⃗ tel que par convention le
⃗⃗⃗⃗⃗ est orienté de la charge négative vers la
vecteur 𝑃⃗ = 𝑞𝐴𝐵
charge positive, et ‖𝑃⃗‖ = 𝑝 = 𝑞𝑙.
Manipulons les lignes de champs d’une telle configuration
de charges avec cette applet 1 .
Les lignes de champ électrique sont des ellipses aplaties
vers le centre du dipôle et qui partent de la charge positive
vers la charge négative.
Les équipotentielles sont les lignes orthogonales aux lignes
de champ.

Que se passe-t-il si les charges se mettent à osciller d’un mouvement harmonique ?

http://www.sciences.univ-nantes.fr/sites/genevieve_tulloue/Elec/Champs/lignes_champE.html#manip

MIS A JOUR 24/02/2021 p.90


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COURS CESI D’ELECTROMAGNETISME

Champ électrostatique d’un dipôle oscillant

En mode diaporama l’animation montre la courbure


variable avec le temps des lignes de champ électrique

Champ électromagnétique d’un dipôle oscillant

Cette représentation permet de visualiser les champs


électromagnétiques qui sont par nature invisibles
Les ondes électromagnétiques sont en fait des objets 3D
ayant plutôt des formes de boomerang

Analogie avec la formation de bulles de savon

Ligne de champ à Ligne de champ l’instant d’après Boucle un instant plus


un instant initial 𝑡 se refermant sur elle-même et tard
créant une boucle

Il existe une analogie directe avec les lignes de champ d’un condensateur et les lignes
de champ de déplacement. Ce modèle permet de faire le lien avec la continuité des
champs électromagnétiques (Cf paragraphe 4.3).

MIS A JOUR 24/02/2021 p.91


PROJET MECANIQUE - ELECTROMAGNETISME
COURS CESI D’ELECTROMAGNETISME

Imaginons un condensateur plan, qui est chargé par un courant I variable. Les deux plans
chargés sont connectés par le champ électrique 𝐸⃗ .
En vertu des lois de Maxwell un champ magnétique 𝐵 ⃗ entoure le circuit ainsi que le
condensateur.

𝐸⃗


𝐵

Si nous imaginons les faces de ce condensateur plan pouvant s’incliner l’une par rapport
à l’autre, et s’ouvrir comme un laptop, les lignes de champ électrique vont suivre en se
courbant légèrement, le condensateur restant un condensateur. Plus les armatures
s’éloignent et plus les lignes de champ vont devoir couvrir une distance de plus en plus
grande, jusqu’à se reboucler en franchissant l’espace vide ambiant.

Modèle mathématique simplifié du dipôle

Nous savons déjà calculer le champ électrique d’un dipôle statique. Nous savons qu’un
champ électrique est créé dans tout l’espace, et que les lignes de champ se rebouclent
sur le dipôle.
Que se passe-t-il si les charges électriques subissent une accélération1 ? Raisonnons sur
une seule charge 𝑄.

Dans le cas d’une charge Q


fixe dans le temps et
𝐶ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑄L
Li 𝑃 l’espace, nous savons que le
gn 𝑄
i Distance d 𝐸(𝑃) = module du champ au point P
4𝜋𝜀0 𝑑 2
provenant de la charge Q
est :
𝑄
Cas d’une charge stationnaire 𝐸(𝑃) =
4𝜋𝜀0 𝑑 2

1Nous avons déjà rencontré cette situation dans le chapitre 2 pour introduire la notion de champ magnétique produit
par une charge électrique en mouvement.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.92


PROJET MECANIQUE - ELECTROMAGNETISME
COURS CESI D’ELECTROMAGNETISME

Lorsque la charge 𝑄 est en


Charge distance mouvement, nous ne pouvons
accélérée d 𝑃 pas déterminer le module du
Q Ch
arg 𝑑 champ électrique au point 𝑃
distance 𝑄 𝑎 (𝑡 − 𝑐 ) au même moment mais
≈d 𝐸(𝑃) =
𝜋𝜀0 𝑑2 𝑑 seulement à un temps
précédent à cause du retard
Cas d’une charge en qui provient du délai qu’il faut
mouvement à la sollicitation de 𝑄 pour
arriver en 𝑃.

Supposons que la distance 𝑑 soit grande devant le mouvement de la charge 𝑄, ce qui n’est
pas inconcevable puisque les électrons se déplacent sur des distances de l’ordre de
distances interatomiques, alors que nous observons les effets du rayonnement EM sur
des mètres voire des kilomètres. Le retard de l’onde est alors presque le même pour
toutes les charges ayant la même position de départ que 𝑄. C’est ce qui est indiqué sur la
figure ci-dessus, à un instant (𝑡 + 𝑑𝑡) la position de la charge 𝑄 est presque à la distance
𝑑.

Cette hypothèse simplificatrice permet de calculer l’expression du champ électrique


provenant d’une charge électrique en mouvement sous la forme :
𝑑
𝑄 𝑎 (𝑡 − 𝑐 )
𝐸(𝑃, 𝑡) = ×
4𝜋𝜀0 𝑐 2 𝑑
𝑑
où 𝑎 (𝑡 − 𝑐 ) est la composante perpendiculaire à 𝑑 de l’accélération de la charge 𝑄 à
𝑑
l’instant précédent (𝑡 − 𝑐 ).

On peut résumer les résultats précédents en énumérant les propriétés fondamentales


d’une onde EM :

- toute charge (donc un électron) accélérée produit une onde EM

- l’intensité du champ EM varie comme l’inverse de la distance et non comme le carré de


celle-ci

- l’onde se déplace à la vitesse de la lumière (3 × 108 𝑚/𝑠 dans le vide mais moins dans
un matériau) et n’a pas besoin d’un support matériel pour voyager.

Maintenant que nous avons vu que c’est l’accélération qui produit un rayonnement EM
nous pouvons imposer une accélération harmonique simple à notre charge. Cependant il

MIS A JOUR 24/02/2021 p.93


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est facile de voir qu’un seul électron valant 1.6 10−19 Coulombs produira un champ
extrêmement faible. D’où l’idée d’en accélérer plusieurs millions, ce qui est possible grâce
au courant électrique et au principe de superposition des champs.

Comment réaliser l’accélération simultanée dans une direction up puis dans la direction
opposée down? En utilisant un dipôle rayonnant, construit à l’aide d’un oscillateur et d’un
conducteur métallique séparé en deux brins.

Antenne dipolaire de transmission


Construisons une antenne dipolaire à partir d’une une ligne de transmission constituée
de deux conducteurs dont aucun n’entoure l’autre. On peut constater, en appliquant un
signal alternatif à une extrémité de la ligne, que celui-ci se propage le long de la ligne avec
une vitesse finie.

|𝐼|
V
|𝐼|
Ce signal est le courant
retour dans la ligne, pas le
courant réfléchi qui est déjà
compris dans le train d’ondes
stationnaires

Si l’on laisse la ligne ouverte, ce qui provoque une onde réfléchie, on observe un
phénomène d’ondes stationnaires avec des nœuds et des ventres de courant.

Imaginons maintenant qu’on puisse courber les extrémités de la ligne, formant ainsi un
dipôle oscillant. À cause du changement de géométrie il y a un brusque changement
d’impédance au point de rebroussement où le courant est toujours continu.

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On peut remarquer que l’amplitude des nœuds et des ventres de courant change: quand
on raccorde une antenne sur la ligne on modifie l’intensité des courants et des tensions
car le coefficient de réflexion de la ligne est perturbé

Rayonnement d’une antenne dipolaire (1)1


Un dipôle oscillant de type demi-onde est apparu et il est alimenté au point central.

Ligne de champ Ligne de champ


d’après se Boucle un
à un instant
refermant sur instant plus tard
initial t elle-même

Le dipôle laisse “fuir” une partie de l’énergie électromagnétique dans l’espace


environnant, créant ainsi une perte de signal réfléchi dans la ligne : d’où une
modification des tensions et des courants dans la ligne.

Rayonnement d’une antenne dipolaire (2)2

1 Studies of this phenomenon led to the startling discovery that high-frequency alternating electrical currents in wires
would produce "energy" waves that could travel through the air without the need for wires. It was soon understood
that these waves were of an electromagnetic (EM) nature; that is, they consisted of time-varying electric and magnetic
fields. For many years, early scientists struggled to extend their understanding of ordinary waves in solids, liquids, and
gases to that of the "wireless" EM waves. The big question was: what was the elastic medium that supported the
disturbance known as EM waves? Finally, they conceived of a medium that they called "ether" (no relation to the
anesthetic!), which was thought to be an extremely low-density gaseous substance that permeated all of space and
allowed the propagation of EM waves. The idea of a substantive ethereal medium was eventually shown to be
erroneous and was replaced by concept of "vector fields" - that is, the potential for a directional force (electrical,
magnetic, gravitational, nuclear) to arise at a point in space as the result of the presence of a physical object. As this
abstraction of a "potential force at every point" is difficult for many, it will be easier for our purposes to imagine all of
space as being permeated by an invisible 3-D grid of "field-lines" consisting of invisible lines that intersect at every point
in space.
2Most radiators emit (radiate) stronger radiation in one direction than in another. A radiator such as this is referred to
as anisotronic. Sometimes it is used also as a reference antenna, as the isotropic radiator.
A half-wave antenna (referred to as a dipole, Hertz, or doublet) consists of two lengths of wire rod, or tubing, each 1/4
wavelength long at a certain frequency. It is the basic unit from which many complex antennas are constructed. For a
dipole, the current is maximum at the center and minimum at the ends. Voltage is minimum at the center and maximum
at the ends.
Energy may also be fed to the half-wave antenna by dividing the antenna at its center and connecting the transmission
line from the final transmitter output stage to the two center ends of the halved antenna. Since the antenna is now

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Le champ électrique est dans le plan horizontal de l’antenne. Le courant est représenté
sur la figure de droite ci-dessous.

I est minimum aux extrémités

I est maximum au
centre

Animation des lignes de champ


électrique d’une antenne demi- Animation des électrons dans une
onde| antenne demi-onde

A chaque cycle de l’oscillateur les électrons sont accélérés alternativement up et down, dans des
directions opposées. Comme l’intensité de l’onde EM est proportionnelle à l’accélération il est
clair que plus la fréquence d’oscillation sera élevée, plus grande sera l’onde EM.

Diagramme de Rayonnement d’une antenne dipolaire (1)

Définition : le diagramme de rayonnement représente la répartition de l’énergie émise


dans l’espace par un dispositif comme une antenne, un laser, une diode
électroluminescente.
Vue de dessus

Noter que rien ne sort des dipôles

Energie rayonnée par une


antenne demi-onde dans le
plan de l’antenne

being fed at the center (a point of low voltage and high current), this type of feed is known as the center-feed or current-
feed method. The point of feed is important in determining the type of transmission line to be used.

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Diagramme de Rayonnement d’une antenne dipolaire (2)

Vue en élévation dans le plan perpendiculaire à


l’antenne

4.5 Les différents modèles d’antennes

Antenne Yagi-Uda

Antenne Yagi-Uda 2 éléments

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Antenne rayonnante
Driver
Reflecteur

Antenne Yagi-Uda
3 éléments

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Antenne parabolique

Le principe est de concentrer l’énergie au foyer de l’antenne

Antenne de poursuite au sol

Antenne de surveillance
mobile autour d’un axe

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Antenne à réseau de phase

Antenne à réseau de phase

1. Constituée d’une multitude de minis


antennes dipolaires
2. Aucun mouvement. Le balayage est
purement électronique
3. L’antenne est divisée en 4 quadrants
permettant de calculer la distance et la
position de la cible

Antenne de poursuite embarquée

A noté que le faisceau n’est jamais un


« pinceau de lumière »
rigoureusement rectiligne, mais
diverge un peu du fait des petites
irrégularités manufacturières de la Facteur de forme (beam waist)
parabole

Les radars utilisent des antennes directives avec des largeurs de faisceau
très étroites, pour concentrer la puissance émise (Pt) dans une direction
particulière. Le gain (G0) d’une antenne est le ratio de l’accroissement de
puissance dans un angle solide donné par rapport à la puissance émise par
une antenne parfaitement isotrope.
Le facteur de forme dépend de la longueur d’onde et du diamètre de
l’antenne.
 = 3 cm and D = 30 cm :  = 7°

MIS A JOUR 24/02/2021 p.100


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 = 3 cm and D = 20 cm :  = 10.5°
 = 3 cm and D = 10 cm :  = 21°
 = 3 mm and D = 10 cm :  = 2,1°
Le facteur de gain est inversement proportionnel à la longueur d’ondes
Ae
G 0  4 2

la polarisation

Étant donné un milieu homogène et isotrope dans lequel se propage une onde
électromagnétique en direction de l’axe 𝑧 , dont le vecteur champ électrique (en rouge)
⃗⃗
est parallèle à la direction 𝑥 , alors on dit que l’onde est polarisée suivant 𝑥

La polarisation d’une onde électromagnétique est déterminée par la direction du


vecteur champ électrique vue par un observateur.
Ci-dessous on a une onde polarisée horizontalement car le champ de vecteurs 𝐸⃗ est
parallèle au plan horizontal de l’antenne
Pour un
observateur placé
debout face à
l’antenne, il voit
l’onde polarisée
rectiligne et
parallèle au sol

MIS A JOUR 24/02/2021 p.101


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Puissance rayonnée

Un champ électromagnétique contient et transporte de l’énergie. On montre que la


densité de puissance électromagnétique1 𝑃𝑟 exprimée en 𝑊 ⋅ 𝑚−2 rayonnée par un
⃗ ⃗
⃗⃗ = 𝐸 ∧𝐵
⃗⃗ défini par la relation Π
dipôle à travers une surface est égal au flux du vecteur Π 𝜇0
à travers cette surface.
Comme on a une structure d’onde plane on a :
⃗⃗⃗ ∧ 𝐸⃗
𝑢
𝐵⃗ = 𝑟
𝑐
𝑢𝑟 étant un vecteur unitaire de propagation.
⃗⃗⃗⃗

𝐸2
Par suite : 𝑃𝑟 = 𝜇 en watts par mètre carré
0𝑐

Grâce à la relation définissant l’impédance du vide : 𝑍0 = 𝜇0 𝑐 comme on le démontre


en 4.9.2. on peut écrire :
𝐸2 𝐸2
𝑃𝑟 = = = 𝐻 2 𝑍0
𝜇0 𝑐 𝑍0

Dans le cas d’un dipôle rayonnant on montre que l’expression du champ EM est de la
forme :
sin 𝜃𝑃0 𝜔2
𝐸=
4𝜋𝜀0 𝑟𝑐 2

donc en injectant 𝐸 dans 𝑃𝑟 il vient :


𝜇0 sin2 𝜃𝑃0 2 𝜔4
𝑃𝑟 =
16𝜋 2 𝑐𝑟 2

Donc en intégrant sur toute la sphère de rayon 𝑟 on obtient la puissance totale 𝑃𝑇


𝑃𝑇 = ∬ 𝑃𝑟 𝑑𝑆
avec 𝑑𝑆 = 𝑟 2 sin 𝜃𝑑𝜃𝑑𝜑

Au final on peut calculer l’intégrale ci-dessus et montrer que :


𝜇0 𝑃0 2 𝜔4
𝑃𝑇 =
12𝜋 𝑐

On peut souligner la propriété remarquable suivante: 𝑃𝑇 est indépendante de la


distance d’observation 𝑟. D’où la possibilité de propager des signaux sur de grandes
distances. Cette propriété découle de la loi de variation des champs électriques et

1 Power flux density en anglais

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magnétiques en 1⁄𝑟 , ce qui n’est pas le cas du dipôle électrostatique pour lequel le
champ décroît en 1⁄𝑟 3 !!!

4.6 Exercices

Ex 1 ondes stationnaires
(a) montrer que la fonction 𝑦(𝑥, 𝑡)définie par : 𝑦(𝑥, 𝑡) = 𝐴 sin(𝑘𝑥) sin(𝜔𝑡)
𝜕2 𝑦 1 𝜕2 𝑦
est solution de l’équation d’ondes 2
− = 0 à condition
𝜕𝑥 𝑐 2 𝜕𝑡 2
𝜔
que 𝑘 =
𝑐

(b) montrer que 𝑦(𝑥, 𝑡) est la somme de 2 trains d’ondes progressives


similaires déphasée de 𝜋 radians voyageant dans des sens opposés.

Ex 2 Impédance du vide
On se propose de montrer dans cet exercice que l’espace libre de charges possède
une impédance, qui n’impose aucun déphasage sur l’onde qui voyage.
Sachant que la dimension du champ électrique E est en volt/mètre, on cherchera
à exprimer le champ magnétique du vide qu’on appellera H en ampères /mètre.
Par suite, en appliquant la loi d’Ohm, on montrera que le rapport E/H a les
dimensions d’une impédance, que l’on calculera.

MIS A JOUR 24/02/2021 p.103


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4.7 Correction des exercices

Ex 1 ondes stationnaires
𝜕2 𝑦 1 𝜕2 𝑦 𝜔2
(a) l’injection de 𝑦(𝑥, 𝑡) dans 2
− = 0 conduit à −𝑘 2 + =0
𝜕𝑥 𝑐 2 𝜕𝑡 2 𝑐2

La grandeur physique 𝑘 est ce que l’on appelle le nombre d’onde. à une dimension
2𝜋𝑓 2𝜋
vaut 𝑘 = 𝑐 = 𝜆 avec 𝑓 fréquence des oscillations (périodicité temporelle), et 𝜆
la longueur d’ondes (périodicité spatiale).
⃗ =
A plusieurs dimensions 𝑘 devient un vecteur d’ondes en notation vectorielle : 𝑘
𝑘𝑥
{𝑘𝑦
𝑘𝑧

𝑥
(b) prenons 𝑦1 = 𝑎 sin [2𝜋𝑓 (𝑡 − 𝑐 )] onde voyageant vers les x croissants, et 𝑦2 =
𝑥
𝑎 sin [2𝜋𝑓 (𝑡 + 𝑐 ) + 𝜃] onde voyageant vers les x décroissants, avec 𝜃 = 𝜋. En
appliquant la formule de trigonométrie
sin(𝑎 + 𝑏) = sin 𝑎 cos 𝑏 + sin 𝑏 cos 𝑎
il est facile de montrer que 𝑦1 + 𝑦2 = 2𝑎 ⋅ sin(𝑘𝑥) ⋅ sin(𝜔𝑡)

Ex 2 Impédance du vide
En reprenant la formule de Biot et Savart, on peut écrire l’équation aux dimensions
suivante :
[𝐻] [𝐴]
[𝐵 𝑒𝑛 𝑇𝑒𝑠𝑙𝑎] = ×
[𝑚] [𝑚]
Autrement dit, si on pose l’équivalence :
⃗ = 𝜇𝐻
𝐵 ⃗

on fait apparaître grâce à l’équation aux dimensions, l’idée que B est bien en Tesla,
tandis que H est homogène à des Ampère par mètre.
⃗ et 𝐻
La distinction entre 𝐵 ⃗ n’est pas que sémantique. D’un côté 𝐻 ⃗ représente un
vecteur d’excitation magnétique, indépendant de la matière, ce que l’on impose à
la matière. De l’autre, 𝐵⃗ est le champ total induit par la présence de matière
réagissant à un champ initial, ce que l’on mesure.

En anglais pour nommer 𝐻 ⃗ on dit « magnetic field » . Pour 𝐵


⃗ on parle de « magnetic
flux density » ou encore « induction ».

MIS A JOUR 24/02/2021 p.104


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A partir des équations de Maxwell on montre que les champs 𝐵 ⃗ (𝑃, 𝑡) et 𝐸⃗ (𝑃, 𝑡)ont
la forme :
𝑑
𝑄 𝑎 (𝑡 − 𝑐 )
‖𝐸⃗ (𝑃, 𝑡)‖ = ×
4𝜋𝜀0 𝑐 2 𝑑
𝑑
𝜇0 𝑄 𝑎 (𝑡 − 𝑐 )
‖𝐵⃗ (𝑃, 𝑡)‖ = ×
4𝜋 𝑑𝑐

Il est facile de voir que :


𝐸 1
=
𝐻 𝜀0 𝑐
Soit compte tenu de l’identité
1
𝑐=
√𝜇0 𝜖0
On a finalement :
𝐸 𝜇0
=√
𝐻 𝜖0

La dimension du champ électrique d’une onde EM (𝐸) s’exprime en volts par


mètres, et celle de l’excitation magnétique (𝐻) , qui est associée à un flux de
courant, est en ampères par mètre. Donc en vertu de la loi d’Ohm, leur ratio a la
dimension d’une impédance.
En conséquence l’impédance de l’espace libre, vue par une onde électromagnétique
qui y voyage, est :

𝐸 𝜇0
𝑍0 = =√
𝐻 𝜖0

où 𝜇0 est la perméabilité du vide, et 𝜖0 la permittivité du vide.

On en déduit l’impédance intrinsèque (appartenant naturellement) de l’espace


vide :
𝑍0 = 377Ω 𝑜𝑢 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖 120𝜋 Ω

1. Impédance du vide

MIS A JOUR 24/02/2021 p.105


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Constantes physiques

Vitesse de la lumière c = 2,99792458.108 m.s−1


Charge élémentaire e = 1,60219.10−19 C
Nombre d’Avogadro 𝒩𝐴 = 6,02204 .1023 mol−1
Constante gravitationnelle G = 6,672 .10−11 N.m2.kg−2
Constante des gaz parfaits R = 8,3144 J.K−1.mol−1
Constante de Faraday F = 96 484 C.mol−1
Constante de Boltzmann kB = 1,38066 .10−23 J.K−1
Constante de Planck h = 6,62617 .10−34 J.s
Masse de l’électron me = 9,10953 .10−31 kg
Masse du neutron mn = 1,675 .10−27 kg
Masse du proton mp = 1,673 .10−27 kg
Permittivité du vide 𝜀0 = 8,85419 .10−12 F.m−1
Perméabilité du vide 𝜇0 = 4π10−7 H.m−1

MIS A JOUR 24/02/2021 p.106


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Bibliographie
L’auteur a emprunté certains travaux aux auteurs suivants:
- le cours de Monsieur Yvan SIMON, Electricité -Du Cours aux Applications, Armand
Colin, 1973;
- le cours de Monsieur Ferreira
http://ipag.osug.fr/~ferreira/enseignement/magneto_complet.pdf Avril 2012;
- le cours de Monsieur Heiser, Laboratoire PHASE, CNRS/ULP, 3/11/1999
- le cours de Monsieur Philippe Ageorges EI CESI Nanterre - Oxford
- Berkeley Cours de physique volume 2 - Edward M. Purcell - Claude Guthmann -
Pierre Lallemand - Librairie Armand Colin 1973.
- An Introduction to the Electromagnetic Wave - F.A. Wilson - Bernard Babani
Publishing LTD. 1993 - ISBN n° 10 : 0859343154; ISBN n° 13: 9780859343152.

webographie

- http://www.radartutorial.eu/06.antennas/an07.en.html Consulté le 06/2013


- http://www-antenna.ee.titech.ac.jp/~hira/hobby/edu/em/halfdip/halfdip.html
Consulté le 06/2013
- Allen Lu Advance: Beauty of Dipole Antenna Consulté le 06/2013
- Découverte de l’électron Consulté le 06/2013
- http://www.walter-fendt.de/ph14f/ Consulté le 06/2013
- http://ressources.univ-
lemans.fr/AccesLibre/UM/Pedago/physique/02/electri/guiderec.html Consulté le
06/2013
- http://www.falstad.com/mathphysics.html Consulté le 06/2013

MIS A JOUR 24/02/2021 p.107

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