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ÉLECTRICITÉ ET ÉLECTROMAGNÉTISME

Ecole : ESTI
Niveau : Licence 1
Semestre : S2
UE : Physique
EC : Magnétostatique et Régimes variables
Chapitre 1 : Le Champ magnétique
Année : 2019- 2020
Enseignant : M. Makha NDAO
Contact : makha.ndao@uam.edu.sn

03/ 07/ 2020 1


PLAN DU COURS 1/ 4
I. MAGNETOSTATIQUE 1. 2. 4. Propriétés de symétrie du champ magnétique

1. Le champ magnétique 1. 3. Calcul du champ dans quelques cas simples

1. 1. Introduction 1. 3. 1. Fil rectiligne infini

1. 1. 1. Bref aperçu historique 1. 3. 2. Spire circulaire (sur l’axe)

1. 1. 2. Nature des effets magnétiques 1. 3. 3. Solénoïde infini (sur l’axe)

1. 2. Expressions du champ magnétique

1. 2. 1. Champ créé par une charge en mouvement

1. 2. 2. Champ créé par un ensemble de charges en

mouvement

1. 2. 3. Champ créé par un circuit électrique (formule

de Biot et Savart)
2
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
1. 1. Introduction champ magnétique, ce que nous ferons également ici.

Dans tout ce chapitre, nous allons nous intéresser au 1. 1. 1. Bref aperçu historique
cas de champs magnétiques créés par des circuits
Le champ magnétique tire son nom actuel, à partir de la
filiformes, de géométrie simple, fixes, et parcourus par
pierre de magnétite, trouvée à proximité de la ville de
des courants permanents (charges électriques en
Magnesia (Turquie). Les aimants sont connus depuis
mouvement mais l’intensité du courant électrique ne
l’Antiquité, sous le nom de magnétite, grâce à cette pierre.
dépend pas du temps) ; les champs ainsi créés ne
• Il y’a plus de 1000 ans, les chinois utilisaient déjà les
dépendent pas du temps et on qualifie généralement ce
propriétés des aimants. Ils réalisaient les premières
domaine de la physique de magnétostatique (par
boussoles à partir d’une aiguille de magnétite posée sur
analogie avec l’électrostatique qui s’intéresse aux
de la paille flottante sur de contenue dans un récipient
champs électriques, dits électrostatiques, créés par des
gradué.
charges ponctuelles supposées immobiles) ; cependant,
par simplification de langage, on n’emploie que très peu • Au 𝑋𝑉𝐼𝐼𝐼è𝑚𝑒 siècle, à partir de témoignages de marins,
le terme de champ magnétostatique au profit de celui de 3
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
➢ les boussoles étaient perturbées par les orages ambiguïté sur le lien entre le courant électrique et le
champ magnétique. Son expérience constituait à faire
➢ toutes les composantes métalliques des navires
passer un courant sur un fil conducteur au dessus d’une
s’aimantaient quand la foudre frappée leurs navires.
boussole. L’aiguille de la boussole est, effectivement,
Franklin en déduisit « la possibilité d’une communauté
déviée, en présence d’un courant.
de nature entre les phénomènes électriques et
Par ailleurs, il observa :
magnétiques ». C’est ainsi qu’en 1752, il découvre la
nature électrique de la foudre. ➢ la déviation change de sens en inversant le sens du

𝟏
courant,
• 1785, Coulomb montre la variation en de ces deux
𝒓𝟐
➢ La force à la base de la déviation de l’aiguille n ’est pas
forces (électrique et magnétique).
radiale,
Cependant, c’est au 𝑋𝐼𝑋è𝑚𝑒 siècle, qu’apparaisse une
• 1920 , les physiciens Biot et Savart étudient
théorie complète, la théorie de l’électromagnétisme.
quantitativement les interactions entre aimants et
• 1920, Oersted à partir d’une expérience leva toute
4
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
courants. En fonction de sa distance à un courant • Plusieurs physiciens très connus (Oersted, Ampère,
rectiligne, ils mesurèrent la durée des oscillations d’une Arago, Faraday, Foucault, Henry, Lenz, Maxwell, Weber,
aiguille aimantée. Ils trouvèrent que la force agissant sur Helmholtz, Hertz, Lorentz…) ont contribué à
un pôle varie en raison inverse de la distance et est l’élaboration de la théorie électromagnétique. Cette
dirigée perpendiculairement à la direction reliant ce pôle théorie commence en 1820 mais c’est en 1873 que
au conducteur. Maxwell la met en équations (équations de Maxwell).

• Laplace déduisit, de ces expérience, la loi actuelle de • En 1905 la théorie de Maxwell trouva d’explication
Biot et Savart. satisfaisante, dans le cadre de la théorie de la relativité
d’Einstein.
• En 1821, Davy prouve, si un courant dévie un aimant,
alors un aimant peut aussi faire dévier un courant. Il Dans ce cours de magnétostatique, nous traiterons de la
utilise une expérience où il montra qu’un arc de cercle question suivante : comment produire un champ
électrique était dévié dans l’entrefer d’un gros aimant. magnétique à partir de courants permanents et non l’effet
inverse.
5
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
1. 1. 2. Nature des effets magnétiques On peut considérer l’exemple ci-dessus comme ce qui se
passe effectivement dans le référentiel propre de 𝒒𝟏 . Dans
Dans cette partie, nous nous intéressons aux particules
un référentiel fixe, 𝒒𝟏 est animée d’une vitesse 𝒗𝟏 . Quelle
chargées en mouvement, contrairement à ce qui se
serait alors l’action de 𝒒𝟏 sur une particule 𝒒𝟐 animée
passe en Electrostatique.
d’une vitesse 𝒗𝟐 ?
Si nous considérons deux 𝒒𝟏 et 𝒒𝟐 placés au points 𝑴𝟏
et 𝑴𝟐 , en l ’absence de mouvement, la charge 𝑞1 crée 𝑬𝟏 (𝒕 − 𝒅𝒕)
𝑬𝟏 (𝒕)
en 𝑴𝟐 un champs 𝑬𝟏 (𝑴𝟐 ) et 𝒒𝟐 subit la force donnée
𝒓 𝒗𝟐 𝒅𝒕
par la loi de Coulomb 𝑭𝟏𝟐 = 𝒒𝟐 𝑬𝟏 (𝑴𝟐 ). 𝒖𝟏𝟐 𝒗𝟐 𝒒𝟐

Cette force entraine une modification de la quantité de


𝒄𝒅𝒕
∆𝒑𝟐 mouvement de la charge 𝒒𝟐 , pendant un temps ∆𝒕 𝒗𝟏 𝒅𝒕 𝒗𝟏
𝒅𝒑𝟐 ∆𝒑𝟐
car 𝑭𝟏𝟐 = = . 𝒒𝟏
𝒅𝒕 ∆𝒕

𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟏 ∶
6
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
Avec le mouvement des particule, il faudra corriger la loi par 𝒒𝟏 .
de Coulomb basée juste sur les particules fixes ou en 𝒗
Autrement dit, la force magnétique est une correction en 𝒄𝟐
équilibre.
à la force de Coulomb. Cette force magnétique dépend de
Ce qui veut dire que Les effets électriques ne peuvent se
la vitesse, ce qui implique que le champ magnétique
résumer au champ électrostatique.
dépend du référentiel.
Nous constatons qu’une force supplémentaire apparait.
1. 2. Expressions du champ magnétique
La force totale qu’exerce 𝒒𝟏 sur 𝒒𝟐 est donnée par
1. 2. 1. Champ magnétique créé par une charge en
l’expression suivante (qu’on admettra) :
mouvement
𝒒𝟏 𝒒𝟐 𝒗𝟐 𝒗𝟏
𝑭𝟏𝟐 = 𝒖 + ∧ ∧ 𝒖𝟏𝟐
𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓𝟐 𝟏𝟐 𝒄 𝒄 Soit la figure ci-dessus, le champ magnétique créé en un
point 𝑴 par une particule de charge 𝒒 située en un point 𝑷
Dans cette expression, le premier terme désigne le
et animée d’une vitesse 𝒗 dans un référentiel galiléen est
champ électrostatique et le deuxième terme s’interprète
comme une contribution d’un champ magnétique crée 7
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE

𝝁𝟎 𝒒𝒗∧𝑷𝑴 𝝁𝟎 𝒒𝒗∧𝒖𝒓 capacité du vide à « laisser passer » le champ


𝑩 𝑴 = = (𝟏. 𝟏)
𝟒𝝅 𝑷𝑴 𝟑 𝟒𝝅 𝑷𝑴𝟐
magnétique. Elle s’exprime dans le système d’unités
international 𝑴𝑺𝑲𝑨 (mètre, seconde, kilogramme,
𝑣Ԧ
𝑃 ampère) est :
𝑞
𝑟 𝝁𝟎 = 𝟒𝝅𝟏𝟎−𝟕 𝑯. 𝒎−𝟏 (𝐻𝑒𝑛𝑟𝑦 𝑝𝑎𝑟 𝑚è𝑡𝑟𝑒)

𝑀 Remarque :
𝐵(𝑀)
𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟐 ∶
• La valeur de 𝝁𝟎 est exacte et est liée à la définition de
L’unité du champ magnétique dans le système l’ampère.
international (𝑺𝑰) est le 𝑻𝒆𝒔𝒍𝒂 (𝑻) . Cependant, le
• Nous avons vu précédemment que les phénomènes
𝑮𝒂𝒖𝒔𝒔 (𝑮) est une autre unité, dans le système 𝑪𝑮𝑺
électriques et magnétiques étaient intimement reliés.
(centimètre, gramme, seconde), qui est très utilisée.
Comme la vitesse de propagation est constante et égale
Avec 𝟏 𝑮𝒂𝒖𝒔𝒔 = 𝟏𝟎−𝟒 𝑻𝒆𝒔𝒍𝒂 à la valeur de la vitesse de lumière alors il y’a un lien

La constante 𝝁𝟎 est la perméabilité du vide qui décrit la 8


CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
secret entre l’électricité, le magnétisme et la lumière. Ce ❑ Deux propriétés importantes du champ magnétique
qui plongeait les physiciens dans la plus grande
• Comme le champ électrostatique, le principe de
perplexité. Ainsi, ils posèrent, donc,
superposition s’applique, aussi, au champ magnétique.

𝝁𝟎 𝜺𝟎 𝒄𝟐 = 𝟏 (𝟏. 𝟐) Le champ magnétique total crée par deux particules de


charges 𝒒𝟏 et 𝒒𝟐 est égal à la somme des champs crées
De cette équation, on en déduit la permittivité du vide
par chaque particule.
(caractéristique décrivant sa capacité à affaiblir les
forces électrostatiques) 𝜺𝟎 . • Le champ magnétique est appelé un pseudo- vecteur,
du fait du produit vectoriel.
𝟏 𝟏𝟎−𝟗
𝜺𝟎 = 𝝁 𝟐 = 𝑭. 𝒎−𝟏 (Farad par mètre)
𝟎𝒄 𝟑𝟔𝝅
❑ Quelques ordres de grandeurs du champ
Ce résultat est la valeur approchée provenant de notre magnétique
connaissance approchée de la valeur de la vitesse de la
• Un aimant courant 𝑩 ≈ 𝟏𝟎 𝒎𝑻
lumière.
• Un électroaimant ordinaire 𝑩 ≈ 𝒎𝑻
9
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
• Une bobine supraconductrice ≈ 𝟐𝟎 𝑻𝒆𝒔𝒍𝒂 points 𝑷𝒊 et de vitesse 𝒗𝒊 . En vertu du principe de
superposition, le champ magnétique créé en un point 𝑴
• Une bobine résistive 𝑩 ≈ 𝟑𝟎 à 𝟏𝟎𝟎𝟎 𝑻𝒆𝒔𝒍𝒂.
est la somme vectorielle des champs créés par chaque
• Champ magnétique interstellaire moyen : 𝑩 ≈ 𝝁𝑮
particule et vaut :
• Champ magnétique dans une tache solaire 𝑩 ≈ 𝒌𝑮 ≈
𝟎, 𝟏 𝑻𝒆𝒔𝒍𝒂 𝑵
𝝁𝟎 𝒒𝒊 𝒗𝒊 ∧ 𝑷𝒊 𝑴
𝑩 𝑴 = ෍ 𝟑 (𝟏. 𝟑)
• Champ magnétique terrestre : 𝑩⊥ ≈ 𝟎, 𝟒𝑮 , 𝟒𝝅 𝑷𝑴
𝒊=𝟏 𝒊

𝑩𝒉𝒐𝒓𝒊𝒛𝒐𝒏𝒕𝒂𝒍 ≈ 𝟎, 𝟑𝑮
Si le nombre de particules est très grand dans un volume
• Champ magnétique d’une étoile à neutrons 𝑩 ≈
𝑽 donné et qu’on s’intéresse à des échelles spatiales bien
𝟏𝟎𝟖 𝑻𝒆𝒔𝒍𝒂
plus grandes que la distance entre ces particules, il est
1. 2. 2. Champ magnétique créé par un ensemble de
avantageux d’utiliser une description continue. Il faut donc
charges en mouvement
définir des distributions continues comme nous l’avons fait
Considérons 𝑵 particules de charges 𝒒𝒊 situés en des 10
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
en électrostatique. Cependant, ces distributions sont En toute généralité, considérons 𝜶 espèces différentes de
continues de quoi ? particules (ex : électrons, ions), chacune animée d’une
vitesse 𝒗𝜶 , de charge 𝒒𝜶 et d’une densité numérique 𝒏𝜶 .
Le passage à la limite continue consiste à assimiler tout
𝟑 On peut alors écrire 𝒅𝒒𝒗 = σ𝜶 𝒏𝜶 𝒒𝜶 𝒗𝜶 𝒅𝟑 𝑽, où la somme
volume élémentaire 𝒅 𝑽 , situé autour d’un point 𝑷′
porte sur le nombre d’espèces différentes et non sur le
quelconque de la distribution de charges en mouvement,
nombre de particules. On reconnaît ainsi l’expression
à une charge 𝒅𝒒 animée d’une vitesse moyenne 𝒗. Le
générale du vecteur densité locale de courant
champ magnétique résultant s’écrit alors :
𝒋Ԧ = σ𝜶 𝒏𝜶 𝒒𝜶 𝒗𝜶 .

L’expression du champ magnétique créé par une


𝝁𝟎 𝒅𝒒𝒗(𝑷′) ∧ 𝑷′ 𝑴 distribution volumique de charges quelconque est donc
𝑩 𝑴 = ඳ 𝟑
𝟒𝝅 𝑷′ 𝑴
𝑽 𝝁𝟎 𝒋Ԧ(𝑷′)∧𝑷′ 𝑴 𝟑
𝑩 𝑴 = ‫𝑽׮‬ 𝟑 𝒅 𝑽 (𝟏. 𝟒)
𝟒𝝅 ′
𝑷𝑴
où l’intégrale porte sur le volume 𝑽 total embrassé par
ces charges. 11
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
Ce résultat est général et valable quelle que soit la forme
𝒅𝟐 𝑺
du conducteur. On peut l’appliquer, par exemple, à
l’intérieur d’un métal de volume 𝑽 quelconque.

1. 2. 3. Champ créé par un circuit électrique (formule


de Biot et Savart)
𝑷
Dans le cas particulier d’un circuit filiforme fermé,
parcouru par un courant permanent 𝑰 , la formule
précédente va nous fournir la loi de Biot et Savart.
𝑺𝒆𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝒇𝒊𝒍
𝑴
𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟒 ∶
𝑩(𝑴)
Dans ce cas, le volume élémentaire s’écrit 𝒅𝟑 𝑽 = 𝒅𝟐 𝑺𝒅𝒍
où 𝒅𝟐 𝑺 est un élément de surface transverse situé en 𝑷′ et
𝑰 𝑷
𝒅𝒍 un élément de longueur du fil.
𝑪
𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟑 ∶ 𝒅𝑶𝑷 12
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
Or, on considère toujours des cas où le point 𝑴 est situé
à une distance telle du fil qu’on peut considérer celui-ci 𝝁𝟎 ‫𝒋 𝐧𝐨𝐢𝐭𝐜𝐞𝐬׭‬Ԧ(𝑷′). 𝒅𝟐 𝑺 𝒅𝒍 ∧ 𝑷𝑴
= ඼ 𝟑
comme très mince. 𝟒𝝅 𝑷𝑴
𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒊𝒕
Plus précisément, le vecteur vitesse (ou densité de
courant) a la même orientation sur toute la section du fil
𝝁𝟎 𝑰𝒅𝒍 ∧ 𝑷𝑴 𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷 ∧ 𝑷𝑴
= ඼ = ඼
(Ԧ𝒋 parallèle à 𝒅𝒍 et à 𝒅𝟐 𝑺 ). Ainsi, on écrit 𝟒𝝅 𝟑 𝟒𝝅 𝟑
𝑷𝑴 𝑷𝑴
𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒊𝒕 𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒊𝒕

𝝁𝟎 𝒋Ԧ(𝑷′) ∧ 𝑷′ 𝑴 Avec 𝑷′ 𝑴 ≫ 𝑷𝑷′ (𝑷′ 𝑴 ≈ 𝑷𝑴) et 𝑷 le centre de la section.


𝑩 𝑴 = ර 𝒅𝒍 ඵ 𝟑 𝒅𝟐 𝑺
𝟒𝝅 𝑷′ 𝑴
𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒊𝒕 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 Par ailleurs, nous avons utilisé le fait que la normale à la
section ainsi que 𝒅𝒍 étaient orientés dans le sens du
𝝁𝟎 ‫𝒋 𝐧𝐨𝐢𝐭𝐜𝐞𝐬׭‬Ԧ(𝑷′)𝒅𝟐 𝑺 𝒅𝒍 ∧ 𝑷𝑴
= ඼ 𝟑
courant 𝒋Ԧ𝒅𝟐 𝑺𝒅𝒍 = 𝑗Ԧ. 𝒅𝟐 𝑺 𝒅𝒍
𝟒𝝅 𝑷𝑴
𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒊𝒕

13
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
❑ Formule de Biot et Savart : le champ magnétique que le courant était dû au déplacement de particules dans
créé par un circuit parcouru par un courant permanent un conducteur.
𝑰, en un point 𝑴 quelconque de l’espace, est :
❑ Règles mnémotechniques

Dans l’utilisation de la formule de Biot et Savart, il faut


𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑷∧𝑷𝑴
𝑩(𝑴) = ඼ 𝟑 (𝟏. 𝟓) faire attention au fait que le champ magnétique créé par
𝟒𝝅 𝑷𝑴
𝒄𝒊𝒓𝒄𝒖𝒊𝒕
un circuit fermé est la somme vectorielle de tous les 𝒅𝑩,
engendrés par un élément de circuit , dont le sens est
où 𝑷 est un point quelconque le long du circuit et
donné par celui du courant 𝑰,
𝒅𝑷 = 𝒅𝑶𝑷.

La formule de Biot et Savart a été établie 𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑷 ∧ 𝑷𝑴


𝒅𝑩 =
𝟒𝝅 𝑷𝑴 𝟑
expérimentalement en 𝟏𝟖𝟐𝟎 et fournit un lien explicite
entre un champ magnétique et le courant. Cependant, ce
Or, chaque 𝒅𝑩 est défini par un produit vectoriel. Il faut
n’est que plus tard (𝟏𝟖𝟖𝟎) que les physiciens ont réalisé
donc faire extrêmement attention à l’orientation des
14
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
circuits. Voici quelques règles mnémotechniques : sources de courant en possèdent également. Ainsi, si l’on
connaît les propriétés de symétrie de la densité de
• Règle des trois doigts de la main droite
courant, on pourra connaître celles du champ magnétique.
• Règle du bonhomme d’Ampère
❑ Vecteurs et pseudo-vecteurs
• Règle du tire-bouchon
Un vecteur polaire, ou vrai vecteur, est un vecteur dont
• Règle des pôles magnétiques
la direction, le module et le sens sont parfaitement
1. 2. 4. Propriétés de symétrie du champ magnétique déterminés. Exemples : vitesse d’une particule, champ

Ces propriétés sont fondamentales car elles permettent électrostatique, densité de courant.
de simplifier considérablement le calcul du champ Un vecteur axial, ou pseudo-vecteur, est un vecteur
magnétique. Du fait que le champ soit un effet créé par dont le sens est défini à partir d’une convention
un courant, il contient des informations sur les causes d’orientation d’espace et dépend donc de cette
qui lui ont donné origine. Cette trivialité se traduit par la convention. Exemples : le vecteur rotation instantanée, le
présence de certaines symétries et invariances si les champ magnétique, la normale à une surface.
15
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
Cette différence provient du produit vectoriel : le sens du Orienter l’espace revient à associer à un axe orienté un
produit vectoriel dépend de la convention d’orientation sens de rotation dans un plan perpendiculaire à cet axe.
de l’espace. Le produit vectoriel de deux vrais Le sens conventionnellement choisi est déterminé par la
vecteurs (respectivement pseudo-vecteurs) est un règle du tire-bouchon de Maxwell ou la règle du
pseudo-vecteur (resp. vrai vecteur), tandis que celui bonhomme d’Ampère (pour le champ magnétique mais
d’un vrai vecteur par un pseudo-vecteur est un aussi pour le vecteur rotation instantanée).
pseudo-vecteur.
❑ Transformations géométriques d’un vecteur ou
d’un pseudo-vecteur
𝒄
𝒂 Vecteurs et pseudo-vecteurs se transforment de la même
𝒂′
manière dans une rotation ou une translation. Il n’en est
𝒃 𝒃′ 𝒄′ pas de même dans la symétrie par rapport à un plan ou à
un point. Dans ces transformations,
𝒄=𝒂∧𝒃
𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟓 ∶Transformation par rapport à un plan de • un vecteur est transformé en son symétrique,
symétrie 16
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
• un pseudo-vecteur est transformé en l’opposé du 𝑩 𝑩
𝑩
symétrique.

𝑬 𝑬
𝑬

𝑩′ 𝑩′ 𝑩′

𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟕: Transformation d’un pseudo-vecteur


par symétrie par rapport à un plan

𝑬′ 𝑬′
𝑬′ Soit 𝑨′ (𝑴′ ) le vecteur obtenu par symétrie par rapport à
𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟔 ∶ Transformation d’un vecteur par un plan 𝑺 à partir de 𝑨(𝑴). D’après la figure ci-dessus, on
symétrie par rapport à un plan
voit que

1) si 𝑨(𝑴) est un vrai vecteur


17
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
• 𝑨′ 𝑴′ = 𝑨(𝑴) si 𝑨(𝑴) est engendré par les mêmes les éléments de symétrie des causes doivent se retrouver
vecteurs de base que 𝑺 ; dans les effets produits. »

• 𝑨′ (𝑴′ ) = −𝑨(𝑴) si 𝑨(𝑴) est perpendiculaire à 𝑺. Dans un espace homogène et isotrope, si l’on fait subir
une transformation géométrique à un système physique
2) au contraire, si 𝑨(𝑴) est un pseudo-vecteur
(ex : ensemble de particules, distribution de charges et/ou
• 𝑨′ 𝑴′ = 𝑨(𝑴) si 𝑨(𝑴) est perpendiculaire à 𝑺 ; de courants) susceptible de créer certains effets (forces,
champs), alors ces effets subissent les mêmes
′ ′
• 𝑨 (𝑴 ) = −𝑨(𝑴) si 𝑨(𝑴) est engendré par les mêmes
transformations.
vecteurs de base que 𝑺.
Si un système physique 𝑺 possède un certain degré de
Ces deux règles de transformation vont nous permettre
symétrie, on pourra alors déduire les effets créés par ce
de déterminer des règles de symétrie utiles.
système en un point à partir des effets en un autre point.
❑ Principe de Curie
❑ Règles de symétrie
« Lorsque certaines causes produisent certains effets,
18
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
• Invariance par translation : si 𝑺 est invariant dans rotation autour d’un point fixe 𝑶, alors ses effets exprimés
toute translation parallèle à un axe 𝑶𝒛, les effets ne en coordonnées sphériques (𝒓, 𝜽, 𝝋) ne dépendent que de
dépendent pas de 𝒛. la distance au centre 𝒓.

• Symétrie axiale : si 𝑺 est invariant dans toute rotation • Plan de symétrie 𝜫 : si 𝑺 admet un plan de symétrie
𝜽 autour d’un axe 𝑶𝒛, alors ses effets exprimés en 𝜫, alors en tout point de ce plan,
coordonnées cylindriques (𝝆, 𝜽, 𝒛) ne dépendent pas
➢ un effet à caractère vectoriel est contenu dans le plan
de 𝜽.
➢ un effet à caractère pseudo-vectoriel lui est
• Symétrie cylindrique : si 𝑺 est invariant par
perpendiculaire.
translation le long de l’axe 𝑶𝒛 et rotation autour de ce
• Plan d’antisymétrie 𝜫′ : si, par symétrie par rapport à
même axe, alors ses effets exprimés en coordonnées
un plan 𝜫′, 𝑺 est transformé en −𝑺, alors en tout point
cylindriques (𝝆, 𝜽, 𝒛) ne dépendent que de la distance
de ce plan,
à l’axe 𝝆.
➢ un effet à caractère vectoriel est perpendiculaire au
• Symétrie sphérique : si 𝑺 est invariant dans toute
plan 19
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
➢ un effet à caractère pseudo-vectoriel est contenu b)
dans ce plan.
+ ++ +
+
Exemples de plans d’antisymétrie ++++++++++
+
𝒋Ԧ ++ + + + + +
a)
− −− − − −−
−− − − −−
−− − − −−

𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟗 ∶
Voici quelques règles simples et très utiles, directement
issues de la liste ci-dessus :

• Si 𝒋Ԧ est invariant par rotation autour d’un axe, 𝑩 l’est


aussi.

• Si 𝒋Ԧ est poloïdal (porté par 𝒖𝝆 et/ou 𝒖𝒛 ), alors 𝑩 est


𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟖 ∶ 20
toroïdal (porté par 𝒖𝜽 ).
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
• Si 𝒋Ԧ est toroïdal, alors 𝑩 est poloïdal. 𝒋Ԧ(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝒋(𝝆) 𝒖𝒛 ,

• Si le système de courants possède un plan de Le champ magnétique est toroïdal


symétrie, alors 𝒋Ԧ est contenu dans ce plan et donc 𝑩 𝑩(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝑩(𝝆) 𝒖𝜽

lui est perpendiculaire. Calculer le champ crée en un point 𝑴 situé à une distance

1. 3. Calcul du champ dans quelques cas simples 𝒂 du fil par un élément 𝒅𝑶𝑷 vu sous un angle 𝜶. La loi
Biot et Savart donne :
1. 3. 1. Fil rectiligne infini

Soit un fil rectiligne, infini, parcouru par un courant 𝑰 𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷 ∧ 𝑷𝑴


𝒅𝑩 = 𝟑
permanent. La densité de courant possède une symétrie 𝟒𝝅 𝑷𝑴
cylindrique. Parce qu’elle est invariante par translation
Où 𝑷𝑴 = 𝑷𝑶 + 𝑶𝑴 . Comme, par raison de symétrie,
selon l’axe 𝒛 ainsi par rotation autour de cet axe. Les
seule la composante selon 𝒖𝜽 qui est non nulle. Donc, on
coordonnées cylindriques sont donc, le système de
coordonnées le plus simple pour effectuer les calculs. La a : 𝑩 = ධ 𝒅𝑩. 𝒖𝜽 = ‫ 𝜽𝑩𝒅 ׬‬, avec
densité de courant étant poloïdale, donc, on a : 21
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
𝒂
𝒅𝑶𝑷 𝒅𝑶𝑷 = 𝒄𝒐𝒔𝟐 𝜶 𝒅𝜶 et on obtient alors,

𝑷 𝝅ൗ
𝟐
𝝁𝟎 𝑰 𝒄𝒐𝒔𝜶 𝝁𝟎 𝑰
𝑩 = න𝒅𝑩𝜽 = න 𝒅𝜶 =
𝟒𝝅 𝒂 𝟐𝝅𝒂
−𝝅ൗ𝟐
𝜶
𝑶 𝑴
𝒂 1. 3. 2. Spire circulaire (sur l’axe)

𝑰 Soit une spire circulaire de rayon 𝑹, parcourue par un


𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟏𝟎 ∶ Fil rectiligne
courant permanent 𝑰. On ne s’intéresse ici qu’au champ
𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷 ∧ 𝑷𝑴 . 𝒖𝜽 magnétique sur l’axe 𝒛 de la spire.
𝒅𝑩𝜽 = 𝟑
𝟒𝝅 𝑷𝑴
La densité de courant étant toroïdale et invariante par

𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷. 𝑷𝑴𝒄𝒐𝒔𝜶 𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷𝒄𝒐𝒔𝜶 rotation autour de l’axe 𝒛, c’est-à-dire


= 𝟑 𝒖 𝒛 ∧ 𝒖 𝝆 . 𝒖 𝜽 =
𝟒𝝅 𝑷𝑴 𝟒𝝅 𝑷𝑴 𝟐
𝒋Ԧ(𝝆, 𝜽, 𝒛) = 𝒋(𝝆, 𝒛) 𝒖𝜽 ,
Or 𝑶𝑷 = 𝑷𝑴𝒔𝒊𝒏𝜶 = 𝒂𝒕𝒂𝒏𝜶 , d’où 22
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
s’annule et il ne reste qu’une composante selon 𝒛.

𝒅𝑩 En projetant la loi de Biot et Savart sur 𝒛 on obtient


𝑴

𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷𝒔𝒊𝒏𝜶 𝝁𝟎 𝑰 𝒅𝑶𝑷𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶 𝝁𝟎 𝑰
𝒅𝑩𝒛 = 𝟐 = 𝟐 = 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶𝒅𝜽
𝜶 𝟒𝝅 𝑷𝑴 𝟒𝝅 𝑹 𝟒𝝅𝑹

𝟐𝝅
𝑶 𝝁𝟎 𝑰 𝝁𝟎 𝑰
𝑩𝒛 = ර 𝒅𝑩𝒛 = 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶 න 𝒅𝜽 = 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶
𝑹 𝟒𝝅𝑹 𝟐𝑹
𝑰 𝒅𝑶𝑷
𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒 𝟎
𝑷
𝝁𝟎 𝑰 𝑹𝟐
𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟏𝟏 ∶ Une spire circulaire = 𝟑ൗ
𝟐 𝑹𝟐 + 𝒛𝟐 𝟐
le champ magnétique sera poloïdal
1. 3. 3. Solénoïde infini (sur l’axe)
𝑩 𝝆, 𝜽, 𝒛 = 𝑩𝝆 𝝆, 𝒛 𝒖𝝆 + 𝑩𝒛 (𝝆, 𝒛) 𝒖𝒛
Un solénoïde est constitué d’un enroulement d’un fil
Cependant, sur l’axe 𝒛, la composante radiale du champ conducteur autour d’un cylindre. On suppose que23ce fil
CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
est suffisamment mince pour pouvoir modéliser ce 𝝁𝟎 𝑵𝑰𝒅𝒛
𝒅𝑩 = 𝒔𝒊𝒏𝟑 𝜶
solénoïde comme une juxtaposition de spires coaxiales, 𝟐𝑹
avec 𝑵 spires par unité de longueur. Chaque spire est 𝑹
où la position 𝒛 est reliée à l’angle par 𝒕𝒂𝒏𝜶 = 𝒛 . Si on
alors parcourue par un courant permanent 𝑰.
prend la différentielle de cette expression, on obtient
Comme pour la spire simple vue plus haut, les propriétés
𝑹
de symétrie du courant montrent que le champ 𝒅𝒛 = 𝒅𝜶
𝒔𝒊𝒏𝟐 𝜶
magnétique du solénoïde, qui est la somme vectorielle
Attention au signe de 𝒅𝒛 qui doit être cohérent avec notre
du champ créé par chaque spire, est suivant 𝒛
convention de signe. Ici, 𝒅𝒛 > 𝟎 pour un 𝒅𝜶 > 𝟎 . Le
uniquement.
champ magnétique total s’écrit donc
Autour d’un point 𝑷 situé en 𝒛 , sur une épaisseur
𝜶𝟐 𝜶𝟐
𝒅𝑶𝑷 = 𝒅𝒛, il y a 𝑵𝒅𝒛 spires. Ces spires créent donc un 𝝁𝟎 𝑵𝑰 𝝁𝟎 𝑵𝑰
𝑩 = න 𝒅𝑩 = න 𝒔𝒊𝒏𝜶 𝒅𝜶 = 𝒄𝒐𝒔𝜶𝟏 − 𝒄𝒐𝒔𝜶𝟐
champ en un point 𝑴 quelconque de l’axe 𝟐 𝟐
𝜶𝟏 𝜶𝟏

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CHAP 1- LE CHAMP MAGNETIQUE
Pour un solénoïde infini, on a 𝜶𝟏 → 0 et 𝜶𝟐 → π , d’où un
champ sur l’axe 𝑩 = 𝝁𝟎 𝑵𝑰

𝒅𝒛

𝑹
𝑰 𝑶 𝑷 𝑴
𝜶 𝒅𝑩 𝒛 FIN !!!

x x x

𝑭𝒊𝒈𝒖𝒓𝒆 𝟏. 𝟏𝟐 ∶ Un solénoïde infini

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