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Cours magnétostatique

Cycle préparatoire
SOMMAIRE

Chapitre I : Magnétostatique du Vide – Le champ magnétique

Chapitre II : Propriétés générales du champ magnétique - Etude de quelques


distributions particulières de courants

ANNEXES
CHAPITRE I

MAGNETOSTATIQUE DU VIDE
LE CHAMP MAGNETIQUE

1 - INTRODUCTION-NOTIONS DE FORCE MAGNETIQUE ET DE CHAMP


MAGNETIQUE.
1-1. Historique. Magnétisme, aimants et électromagnétisme.
1-2. Champ magnétique et forces magnétiques.

2 - FORCE MAGNETIQUE ENTRE DEUX CHARGES EN MOUVEMENT.

3 - CHAMP MAGNETIQUE CREE PAR DES COURANTS.


3-1. Champ magnétique créé par une distribution de courant en volume.
3-2. Champ magnétique créé par une distribution de courant en surface.
3-3. Champ magnétique créé par un élément de courant filiforme. Loi de Biot et
Savart.
3-4. Unités.

4 - PROPRIETES DE SYMETRIE ET D’INVARIANCE DU CHAMP MAGNETIQUE


LIEES A LA SYMETRIE ET AUX INVARIANCES DE LA DISTRIBUTION DE
COURANTS.
4-1. Distribution de courants possédant un plan de symétrie.
4-2. Distribution de courants possédant un plan d’antisymétrie.
4-3. Invariances.
CHAPITRE I

MAGNETOSTATIQUE DU VIDE
LE CHAMP MAGNETIQUE

1 - INTRODUCTION-NOTIONS DE FORCE MAGNETIQUE ET DE


CHAMP MAGNETIQUE

1-1. Historique. Magnétisme, aimants et électromagnétisme

Dès l'antiquité, les propriétés de la magnétite qui attire la limaille de fer, avaient été
constatées et signalées par Thalès de Milet (IVème siècle av. J.C.) ainsi qu’en Chine dès le
IIIème siècle avant J.C. où ces minéraux étaient nommés « tzhu shih » où « pierres-qui-
s’aiment » (aimants). Pline l'Ancien (Ier siècle) savait que cette propriété pouvait être
communiquée par influence à un morceau de fer.

Pendant plusieurs siècles cependant rien ne fut ajouté à la connaissance de ces phénomènes.
C'est la propagation en Occident, au XIIème siècle, de l'invention de la boussole, faite par les
chinois environ deux siècles plus tôt, qui suscita un nouvel intérêt pour ces phénomènes. On
attribue la redécouverte en Occident de la déclinaison magnétique (déviation de l’aiguille
d’une boussole par rapport au Nord géographique) à Christophe Colomb (1492). Des notions
fondamentales pour la description des propriétés des aimants furent apportées par Pierre de
Maricourt (1269), qui découvre le concept de pôles et la nature dipolaire des aimants. Les
progrès décisifs sont apportés par William Gilbert dans son ouvrage De Magnete (1600).
Gilbert y établit une nette distinction entre les propriétés attractives des aimants et les forces
d’interaction électrostatiques. Il décrit les propriétés des aimants, les phénomènes de
magnétisation, ainsi que le magnétisme terrestre.

La description quantitative des forces magnétiques ne débuta cependant qu'à la fin du


XVIIIème siècle avec les travaux de Charles-Augustin Coulomb (1777), qui reconnut qu'il
n'existe pas de pôles magnétiques libres, que l'aimantation d'un corps est définie par son
moment magnétique et que celui-ci résulte probablement des moments individuels de toutes
ses molécules. C'est Poisson qui, dans son Mémoire sur la théorie du magnétisme (1824) posa
les bases de la théorie du magnétisme. Ses travaux l'amenèrent à définir l'état d'un corps
magnétique par son aimantation, grandeur vectorielle pouvant varier en tout point et mesurant
le moment magnétique par unité de volume. Il put calculer également en tout point extérieur
d'un volume aimanté défini par la distribution de son aimantation ce que nous appelons
maintenant le champ magnétique. Ces premières notions sur le magnétisme, issues des études
de la matière aimantée, se développèrent indépendamment, après les observations de Gilbert,
des études sur les phénomènes électriques.

Le lien entre magnétisme et électricité fut établi en 1820 par l'expérience fondamentale
d'Oersted qui mit en évidence l'action exercée par un fil parcouru par un courant sur l'aiguille
aimantée d'une boussole dirigée parallèlement à ce fil. La même année, Biot et Savart
étudièrent, en mesurant la période d'oscillation d'une aiguille aimantée en fonction de sa
distance à un fil parcouru par un courant, les forces d'interaction entre aimants et courants.
C'est à partir de ces expériences que Laplace déduisit ce que l'on appelle maintenant la loi de
Biot et Savart. A partir de cette même date, André-Marie Ampère publia une série de travaux
dont l'aboutissement fut son mémoire de 1827 "Théorie mathématique des phénomènes
électrodynamiques, uniquement déduite de l'expérience" dans lequel il décrit et analyse les
interactions entre circuits parcourus par des courants électriques et émet l'hypothèse du
magnétisme dû à des courants moléculaires, hypothèse que nous reprendrons dans notre cours
sur les milieux magnétiques, même si elle ne présente qu'un caractère phénoménologique.
L’expression théorique des lois de la magnétostatique était donc établie dès le début du
XIXème siècle. Ce sont ces lois que nous exposons ici à l’aide d’un formalisme plus moderne.

Au cours du XIXème siècle, les connaissances sur les milieux magnétiques se précisent
progressivement mais ce n'est qu'en 1895 que Pierre Curie établit la distinction entre
diamagnétisme et paramagnétisme et met en évidence le passage du ferromagnétisme au
paramagnétisme par élévation de température. En 1906, Pierre Weiss développe la théorie du
ferromagnétisme.

Par la suite, la théorie quantique permet une avancée déterminante dans la description des
propriétés magnétiques de la matière. En 1928, Werner Heisenberg démontre que l'origine des
interactions ferromagnétiques se trouve dans les échanges électroniques inter-atomiques. En
1932, John Hasbrouck Van Vleck établit la théorie quantique du paramagnétisme et du
diamagnétisme. En 1930, Félix Bloch découvre les domaines des matériaux ferromagnétiques
et décrit la structure des parois de ces domaines. Enfin Louis Néel établit et explique les
notions d'antiferromagnétisme (1932) et de ferrimagnétisme (1947).

1-2. Champ magnétique et forces magnétiques

De nombreuses expériences autres que celle d'Oersted montrèrent l’équivalence des aimants
et des courants tant pour les actions créées que pour les actions subies. On peut en effet
réaliser diverses expériences qui montrent l’action d’un aimant :
- sur un autre aimant,
- sur un circuit parcouru par un courant,
- sur un faisceau de particules chargées,

On peut également réaliser des expériences mettant en évidence le même type d’action si
l’aimant est remplacé par un circuit parcouru par un courant.

Ces expériences se placent dans le cadre général suivant :

- La présence d'un aimant ou d'un courant électrique modifie les propriétés de l’espace qui
l’entoure. Dans cet espace règne un champ magnétique.

- Toute charge électrique en mouvement crée un champ magnétique.

Ainsi :

- On a pu montrer expérimentalement que des charges électriques immobiles sur un disque


isolant créent un champ magnétique quand on fait tourner rapidement l’isolant (expérience de
Rowland),
- Un faisceau de particules chargées se déplaçant dans un accélérateur de particules crée un
champ magnétique,
- Ce sont les électrons qui se déplacent dans un fil conducteur qui créent le champ magnétique
d’un courant,
- L’électron qui tourne autour du noyau (atome de Bohr) se comporte comme une petite spire
et crée un champ magnétique propre à l’atome; c’est à partir de ce modèle qu’on peut
expliquer le champ magnétique des aimants (théorie des courants moléculaires d'Ampère).

Ainsi que nous venons de le voir dans le bref historique précédent, la notion de champ
magnétique s’est développée à partir des interactions entre aimants ou entre circuits
électriques, et non pas à partir des actions sur les particules chargées en mouvement, la notion
de particule chargée étant apparue plus tardivement. C’est pourtant ces expressions de la force
sur particules en mouvement que nous utiliserons comme postulat de départ du magnétisme.

La présence d’un champ magnétique B se traduit par l’existence, sur une particule de charge
q animée de la vitesse v , d’une force perpendiculaire à la direction de v , dite force de
Lorentz, s’exprimant sous la forme :

F  qv  B

Ainsi, dans le cas le plus général, en présence d’un champ dit ‘champ électromagnétique ( E ,
B )’, la force s’exerçant sur une particule chargée sera :


F q EvB 
Remarque :
Soit un référentiel galiléen (R) dans lequel une particule possédant une vitesse v, est soumise
à un champ électromagnétique uniforme ( E , B ). Soit un autre référentiel (R’) animé d’une
vitesse de translation V par rapport à (R). Dans (R’), la vitesse de la particule est v'  v  V .
En relativité Galiléenne, la valeur de la charge et de la force subie par cette charge ne
dépendent pas du référentiel considéré. Si ( E ' , B' ).est le champ électromagnétique dans le
référentiel (R’), on doit donc avoir :

  
F  q E  v  B  q E'  v  V  B'  
Soit :
E'  E V  B
B'  B

L’expression du champ électromagnétique dépend donc du référentiel considéré et on conçoit


l’importance de la notion de champ électromagnétique puisque champ électrique et champ
magnétique ne sont pas des grandeurs qui se transforment de façon indépendante.

Ces expressions de transformation ne sont cependant qu’approchées. Il serait nécessaire de


prendre en compte les effets relativistes pour une formulation exacte.
2 - FORCE MAGNETIQUE ENTRE DEUX CHARGES EN MOUVEMENT

Dans le cours d’électrostatique, nous avons, à partir de l’expression de la force s’exerçant


entre deux particules chargées immobiles (loi de Coulomb), défini le champ électrostatique
créé par une charge ponctuelle q immobile.

Examinons maintenant le cas de deux charges


q2 v
en mouvement, l’une q1 animée de la vitesse v1 F 1 2

l’autre q2 animée de la vitesse v2 , séparées par r M2


M1 u
une distance M1 M 2  r , M1 et M2 étant la
position actuelle des charges (Figure 1). q1 v1
Figure 1
Nous postulerons que la partie magnétique F 1 2 de la force exercée par la charge q1 sur la
 0 q1 v1  r
charge q2 s’écrit : F 1 2  q2 v 2  ( )
4 r3
 0 est une constante dimensionnée ayant pour valeur 4.10-7H/m, appelée perméabilité
magnétique du vide.

Nous verrons ultérieurement que les constantes  0 et  0 sont liées par la relation :

 0  0 c 2 1

où c est la vitesse des ondes électromagnétiques dans le vide.


La loi donnant la force F 1 2 n’est pas une loi expérimentale comme la loi de Coulomb. Elle
résulte d’une interprétation des formes intégrales des lois de l’électromagnétisme, mais nous
l’utiliserons comme postulat de base. A partir de cette loi, on peut dire que la charge en
mouvement q1 crée au point M2 où se trouve la charge q2, un champ magnétique B1 tel que :
0 q1 v1  r
B1 
4 r3
et que la force magnétique subie par la charge q2 est : F 1 2  q2 v 2  B1

Ainsi toute charge q animée d’une vitesse v crée un champ magnétique B donné par :

 μ qv  r
B 0
4π r 3

Comme nous l’avons signalé au paragraphe précédent, l’expression de B est en fait une
expression approchée, valable uniquement si la vitesse v des charges est très inférieure à la
vitesse de la lumière, ce qui est le cas dans le cadre de l’électrocinétique classique (v~10 -10c).
Pour des vitesses élevées, les effets relativistes doivent être pris en compte.
Remarque : Du fait de sa définition sous la forme d’un produit vectoriel, B est ce que l’on
appelle un vecteur axial ou « pseudo-vecteur » (voir annexe). Cette remarque prendra toute
son importance lorsque nous étudierons les propriétés de symétrie de B .

3 - CHAMP MAGNETIQUE CREE PAR DES COURANTS

3-1. Champ magnétique créé par une distribution de courant en volume

Considérons un conducteur massif qui, en tout point P, est le siège d’une densité locale de
courant volumique j . Cette densité locale de courant correspond au déplacement local de n
porteurs de charge par unité de volume se déplaçant à la vitesse v et l’on peut écrire (voir
cours de 1ère Année) :
j  nqv   m v
où  m est la densité volumique de charges mobiles dans le conducteur. (Rappelons que, le
conducteur étant électriquement neutre, la densité moyenne globale de charge volumique  est
nulle).

D’après le postulat précédent, ces charges mobiles créeront un champ magnétique B et la


contribution dB à ce champ magnétique des charges mobiles contenues dans un petit élément
de volume d du conducteur sera :
 dq v  r
dB  0
4 r3
En posant dq   m d et PM  r  r u (Figure 2), on peut écrire :
0  m v  r  jr
dB  d  0 d
4 r 3
4 r 3
Le champ magnétique total B créé au point M par dB
la distribution de courant en volume sera donc :
 jr r M
B  0  3 d j
4 ( ) r d
Si u est l’unitaire de PM, orienté de P vers M, P u
alors : Figure 2
0 ju
B
4 

( ) r2
d

3-2. Champ magnétique créé par une distribution de courant en surface


3-2-1. Notion de courant de surface
Dans certains cas particuliers, les courants de volume sont distribués dans une zone
d'épaisseur très faible à la surface des conducteurs. On peut dans ce cas ne pas s'intéresser à la
description détaillée des grandeurs électriques et magnétiques dans ce volume de faible
épaisseur et l'assimiler à une surface. On parlera alors en ce qui concerne les courants, de
courant de surface ou courant surfacique.

n
k
k
d
d

Figure 3a Figure 3b

Les lignes de courant surfaciques sont contenues dans la surface et parallèles en tout point aux
trajectoires des porteurs. On définit la densité surfacique de courant k par analogie avec j :
on considère un élément de longueur d (à la place de dS) perpendiculaire à la ligne de
courant (Figure 3a) et contenu dans le plan tangent à la nappe surfacique. La charge qui
traverse alors dpendant le temps dt est :
d2Q = n q v d dt
En posant k  nq v , l’intensité surfacique s’écrit :
di = k d.
Si d n’est pas perpendiculaire à la ligne de courant, on se place dans le plan () tangent à la
surface et, en introduisant le vecteur unitaire n de la normale à dsitué dans ce plan tangent,
on définit par analogie avec les courants volumiques (Figure 3b) :
 
di  k .dλ n
Le courant total transporté par la surface (nappe de courant) sera obtenu en sommant les
intensités élémentaires di le long d'une courbe traversée par toutes les lignes de courant
surfaciques.

I   k . n d
(C )

3-2-2. Expression du champ magnétique créé par un courant de surface

D'après ce qui précède, considérons un élément de surface dS de la nappe de courant, définie


par (Figure 4) :
dB
k
d k r M
n
() n d
dS
d P dS u
d

Figure 4
dS  d  d  d n.d

d étant un élément de courbe tracé sur la surface conductrice et d  vdt le chemin


parcouru par une charge mobile pendant l’instant dt.

La quantité de charge dq, animée d'une vitesse v , contenue sur cet élément de surface dS
parcouru par une densité de courant k s’écrit :
dq = di.dt = k d  ndt
et le champ magnétique élémentaire :

0 k r
B
4 
(S )
r3
dS

Avec les mêmes notations que précédemment, on écrira :

0 k u
B
4 
(S )
r2
dS

3-3. Champ magnétique créé par un élément de courant filiforme. Loi de Biot et Savart

On veut calculer le champ magnétique B créé en un point M par un circuit (C) parcouru par
un courant I placé dans le vide ou dans l’air (Figure 5). Pour cela on divise le circuit en
éléments de courant d  .

Cet élément est parcouru par les charges mobiles pendant le temps dt, tel que d  vdt , et
contient la quantité de charge mobile dq = I dt, si I est l’intensité du courant qui parcourt le
circuit. ( v est dans le sens conventionnel de I, ainsi l’élément d  est orienté dans le sens du
courant).
On aura donc :
0 Idt v  r 0 I d  r
dB  
4 r 3 4 r 3
En désignant par u l’unitaire de PM orienté de (C)
l’élément de courant vers le point où l’on calcule le
champ, la contribution dB de l’élément d au champ
P
magnétique total B s’écrit : d 

0 I d  u u
dB 
4 r 2
(Loi de Biot et Savart)
I
.M
Figure 5
- dB est un vecteur axial (produit vectoriel). Il est orthogonal à d  et à PM . Son sens est tel
que le trièdre ( d, PM , dB ) est direct.
 dsin
- La norme de dB est égale à : dB  0 I
4 r2
et on écrira pour un circuit (C) :

0 I d  u
B
4 
(C ) r2

3-4. Unités et ordres de grandeurs

Dans le système SI, l’unité de champ magnétique est le Tesla (T). Cette unité représentant des
champs magnétiques élevés, une unité encore utilisée est le Gauss = 10-4 T.

Ainsi par exemple, le champ magnétique terrestre est de l’ordre de 20 à 30T (0,3 Gauss).
Dans les entrefers des très grosses dynamos ou alternateurs on peut rencontrer des champs de
3 à 4 teslas (valeurs les plus grandes) et le champ magnétique utilisé dans l’accélérateur de
particules du CERN est de l’ordre de 16T.

4 – PROPRIETES DE SYMETRIE ET D’INVARIANCE DU CHAMP MAGNETIQUE


LIEES A LA SYMETRIE ET AUX INVARIANCES DE LA DISTRIBUTION DE
COURANTS

4-1. Distribution de courants possédant un plan de symétrie

On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan de symétrie physique () : Si P et P’ sont deux points du conducteur symétriques par
rapport à (), la densité de courant j ' en P’ est symétrique de la densité de courant j en P
(Figure 6).

B ( M)
Bn (M) Bt (M) B n ( M' )
M’
M ()
B t ( M' )
B ( M' )

j d  
j' d'  sym j d
P’
P

Figure 6

La discussion générale (voir annexe 1 page 153) sur les propriétés de symétrie du vecteur
axial (ou pseudo-vecteur) B nous conduit immédiatement aux propriétés suivantes :
B ( M ')   sym B ( M ) 
 

Si l’on considère les composantes de B telles que Bn soit normale au plan de symétrie () et
Bt soit parallèle à ce plan, on a donc :
Bn(M’) = Bn(M)
Bt(M’) = - Bt(M)

Si le point M est contenu dans le plan (), alors Bt = 0.

Le champ magnétique en tout point du plan de symétrie () de la distribution de courant est
perpendiculaire à ce plan.

4-2. Distribution de courants possédant un plan d’antisymétrie

On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan d’antisymétrie () : si P et P’ sont deux points du circuit symétriques par rapport à
 
(), la densité de courant j ' en P’est antisymétrique de la densité de courant j en P. On montre
alors (voir annexe) les propriétés suivantes :

B ( M ')  sym B ( M ) 
 

Si l’on considère les composantes Bn et Bt, on a donc :

Bn(M’) = - Bn(M)
Bt(M’) = Bt(M)

Si le point M est contenu dans le plan (), alors Bn = 0.

Le champ magnétique en tout point du plan d’antisymétrie () de la distribution de courant


est contenu dans ce plan.
4–3. Invariances

Si la distribution de courants possède certaines propriétés d’invariance spatiale, le champ B


possédera ces mêmes propriétés.

Ainsi, dans le cas où une distribution de courants est invariante par translation le long d’un
axe, B ne dépend pas de la coordonnée qui mesure le déplacement le long de cet axe. De
même, si une distribution de courants est invariante par rotation autour d’un axe, B ne
dépendra pas de l’angle qui mesure la rotation autour de cet axe.
CHAPITRE II

PROPRIETES GENERALES DU CHAMP MAGNETIQUE

ETUDE DE QUELQUES DISTRIBUTIONS


PARTICULIERES DE COURANTS

1 - PROPRIETES DE CIRCULATION DE B . THEOREME d’AMPERE.


1-1. Forme intégrale du théorème d’Ampère.
1-2. Forme locale.

2 - CONSERVATION DU FLUX DU CHAMP MAGNETIQUE.


POTENTIEL VECTEUR.
2-1. Relation locale.
2-2. Relation intégrale. Flux magnétique.
2-3. Potentiel vecteur du champ magnétique.

3 - RELATIONS DE PASSAGE.
3-1. Propriété de circulation de B . Discontinuité de la composante tangentielle
de B .
3-2. Propriété de flux de B . Continuité de la composante normale de B .
3-3. Remarque.
3-4. Equations de passage pour le potentiel vecteur.

4 - LOIS GENERALES DE LA MAGNETOSTATIQUE DU VIDE.

5 -EXEMPLES DE DETERMINATIONS DE CHAMPS MAGNETIQUES.


5-1. Intégration de la loi de Biot et Savart.
5-2. Utilisation du théorème d’Ampère.
5-3. Loi d'Ampère et équations de passage : cas d'un solénoïde très long.

6 - BOUCLE ELEMENTAIRE DE COURANT.


6-1. Définition
6-2. Champ magnétique créé par une boucle de courant.
CHAPITRE II

PROPRIETES GENERALES DU CHAMP MAGNETIQUE

ETUDE DE QUELQUES DISTRIBUTIONS


PARTICULIERES DE COURANTS

1 - PROPRIETES DE CIRCULATION DE B THEOREME D’AMPERE

1-1. Forme intégrale du théorème d’Ampère

Ce théorème se démontre à partir de la loi de Biot et Savart dont il est une conséquence. La
démonstration est complexe et n’est pas traitée ici. Il s’agit d’exprimer la circulation le long
d’un contour fermé du champ magnétique produit par des circuits parcourus par des courants
constants.

On choisit un sens de parcours positif sur le contour () (Figure 1) ce qui permet, grâce à la
règle du tire-bouchon de définir une face négative (ou face Sud) et une face positive (ou face
Nord) et ainsi une normale orientée n à toute surface s’appuyant sur le contour (G), n
traversant cette surface en allant de la face négative vers la face positive.

Si on considère un ensemble de divers


circuits (C1), (C2), ... le champ total en
un point de l’espace est la somme B  B1  B 2  B3
vectorielle des champs créés I2
séparément par chacun des circuits :
d
B  Bj I1 n I3
j

La circulation de B le long du contour


orienté  est la somme des circulations
des champs composants : Figure 1

 B  d    B
() j ( )
j  d

On peut alors montrer que la contribution de chacun des circuits soit  B


j ( )
j  d est nulle si

le circuit n’enlace pas le contour, et est égale à 0 Ij si le circuit j enlace le contour, Ij étant
comptée algébriquement avec la convention suivante : Ij est compté positivement si le courant
sort par la face positive du contour, négativement dans le cas contraire.
Ainsi, dans le cas représenté ci dessus :

B
( )
1  d    0 I 1 ; B
()
2  d  0 ; B
( )
3  d   0 I 3 .

Ce qui conduit à :  B  d   I
()
0 3  I1 
Ce résultat, dans le cas général s’énonce ainsi :

Théorème d’Ampère

La circulation du champ magnétique le long d’un contour fermé est proportionnelle à la


somme algébrique des intensités des courants enlacés par ce contour.
 

( )
B  dλ  μ 0 I enlacés
algébrique
Lorsque les courants sont distribués en volume (conducteur massif, faisceau de particules)
avec une densité de courant j , cette propriété s’écrit :

 B  d    j  dS
( )
0
(S )

Tel que nous venons de l’énoncer, ce théorème concerne la magnétostatique du vide. Il est
encore valable dans la matière, à condition que celle-ci ne soit pas (ou peu) magnétique ; c’est
le cas du cuivre ou de l’aluminium par exemple mais pas du fer qui est aimantable. Nous
étudierons plus loin (Chapitre IV) les milieux magnétiques.

1-2. Forme locale du théorème d’Ampère

Le théorème de Stokes nous permet d’écrire :


 B  d   rot B  dS   0  j  dS
() (S ) (S )

(S) est une surface ouverte quelconque s’appuyant sur le contour fermé (); dS est orientée
par rapport au sens positif de circulation sur le contour à l’aide de la règle du tire-bouchon
(Figure 2).

L’égalité précédente devant être vérifiée quelle que soit la dS


surface (S) choisie, elle doit donc être vérifiée pour tout
élément dS de la surface. On doit donc avoir en tout point
de l’espace :

Forme locale du Théorème d’Ampère : (S)


()

rotB   0 j Figure 2
2 - CONSERVATION DU FLUX DU CHAMP MAGNETIQUE. POTENTIEL
VECTEUR

2-1. Relation locale

Considérons une distribution volumique de courant, définie par la densité de courant j ( P ) en


tout point P d’un volume (), repéré par rapport à une origine fixe O de l’espace par le vecteur
OP  r ' (Figure 3).
dB

M
r  r'
j d u
r
P
r'
O
Figure 3

Le champ magnétique B produit par cette distribution de courant en un point M de l’espace


défini par OM  r , s’écrit, en exprimant les grandeurs par rapport à l’origine O :
 j ( r ')  (r  r' )
4 
B (r )  0
3
d
 ( ) r  r'

On montre (voir annexe 2 page 159) que la divergence du vecteur B est nulle.

div B = 0

En conséquence, le champ magnétique est à flux conservatif.

2-2. Relation intégrale. Flux magnétique

2-2-1. Définition

On appelle flux magnétique à travers une surface orientée le dS


flux du champ magnétique à travers cette surface. B

Considérons une surface (S) s'appuyant sur un contour


orienté (), la normale dS à tout élément dS étant orientée
par rapport au sens de parcours sur () (Figure 4). (S)
( )
Figure 4
Le flux magnétique sera défini par :
   B  dS
(S )

Si la surface (S) est fermée, le flux sortant sera défini en orientant le vecteur dS à l'extérieur
du volume délimité par la surface S.

Unité: l’unité de flux magnétique est le weber (Wb) ; il est défini à partir des phénomènes
d’induction électromagnétique (voir Chapitre V).
Le tesla, unité de champ magnétique, est défini à partir du weber. Si l'on considère une
surface plane placée normalement aux lignes de champ dans un champ magnétique uniforme,
on a alors :  = B S.
Pour  = 1 Wb et S = 1 m2, alors B = 1 tesla (T) encore appelé weber/ m2.

2-2-2. Conservation du flux magnétique

La forme locale div B = 0 conduit immédiatement à la propriété de conservation du flux de B ,


soit, (S) étant une surface fermée :

 B  dS  0
(S )

Conséquences :
- Le flux de B est constant à travers toute section d'un tube de champ.
- Le flux de B à travers une surface s'appuyant sur un contour () est le même quelle que soit
la surface orientée s'appuyant sur ce contour ; on peut donc parler de flux de B à travers le
contour ().

2-3. Potentiel vecteur du champ magnétique.

2-3-1. Définition et propriétés locales

Comme pour tout champ de vecteur à flux conservatif (voir Annexe 3, p 183), on peut définir
pour B un potentiel vecteur A tel que :

B  rot A

Le potentiel vecteur A n'est défini qu'au gradient d'une fonction scalaire quelconque près
(voir Annexe 3 p 161). Il est nécessaire, pour pouvoir définir A de poser une autre condition
sur ses propriétés, appelée condition de jauge. Nous utiliserons la condition de jauge de
Coulomb :

div A  0
Ce faisant, le vecteur A reste encore indéterminé à un vecteur constant K près puisque la
divergence d’un vecteur constant est nulle. En pratique, dans le cas où les courants ne
 
s’étendent pas jusqu'à l’infini, on peut poser (par analogie avec l’électrostatique) A  0 à
  
l’infini, soit : K  0 . On définit ainsi le potentiel vecteur absolu A .
 
De la forme locale du théorème d’Ampère rot B   0 j , on déduit : rot rot A   0 j .
   
Or, rot rot A  grad div A  ΔA , ΔA étant le laplacien vectoriel de A .
Comme div A = 0, on en déduit :

ΔA   μ0 j

Cette équation est l’équation de Poisson de la magnétostatique. Elle est à rapprocher de



l'équation de Poisson V  en électrostatique.
0

2-3-2. Expression intégrale de A

L'équation de Poisson nous permet de définir la forme mathématique de A . On aura par


exemple, si Ax, Ay, Az sont les composantes de A en coordonnées cartésiennes, et  ,  ,  les
vecteurs unitaires portés par les axes (Ox), (Oy), et (Oz) :
A   Ax   Ay   Az
où Ax , Ay , Az sont les laplaciens scalaires de chacune des composantes. Ainsi
 2 Ax  2 Ax  2 Ax
Ax   2  2 .
x 2 y z
Par ailleurs :
j   j x   j y   jz

On obtient donc les trois relations :


 Ax  0 j x
 A  j
 y 0 y

 Az  0 j z
On peut ainsi aboutir à une expression de A en comparant les propriétés mathématiques des
scalaires que sont ses composantes, avec celles du potentiel scalaire V de l'électrostatique. Le

scalaire V satisfait à l'équation de Poisson V  , de forme analogue à l’équation satisfaite
0
1
par les composantes de A , où remplace  0 et où le scalaire  remplace le scalaire que
0
constitue la composante de j sur l'axe considéré.

V, Ax, Ay, Az sont donc des fonctions scalaires de même type.

Le potentiel V créé en un point M de l'espace par une distribution de charges  ( P ) distribuées


dans un volume ( (Figure 5a) s'exprime par :
1  d
V 
4  0 ( ) r
.

Il s'ensuit que les composantes du potentiel vecteur A du champ magnétique créé en un point
M de l'espace par une distribution en volume de courants j ( P ) (Figure 5b) seront :
0 j x d M M
4 ( )
Ax 
r
 j y d  r j r
Ay  0 
4 ( ) r d d
 j z d P P
Az  0 
4 ( ) r
a) b)
Figure 5
Ce qui conduit au potentiel vecteur absolu :

0 j
A
4 
 r
( )
d

Nous avons vu, dans le paragraphe 3, l'équivalence de l'expression k dS dans le cas de


courants de surface ou de l'expression I d  dans le cas de courants filiformes avec l'expression
j d correspondant aux courants de volume.

Dans le cas de courants de surface, A sera donc défini par :

0 k
A
4  r dS
(S)

et dans le cas de courants filiformes par :

0 I
A
4 
(C )
r
d

2-3-3. Autre propriété importante du potentiel vecteur magnétique

Soit un contour fermé orienté () et une surface (S) s’appuyant sur ce contour. En appliquant
le théorème de Stockes, on obtient :

 A  d   rot A  dS   B  dS  
( ) (S) (S )

Le flux  de B à travers la surface (S) est égal à la circulation de son potentiel vecteur le
long de la courbe qui limite cette surface.

2-4. Propriétés de symétrie et d’invariance du potentiel vecteur liées à la symétrie et aux


invariances de la distribution de courants
2-4.1. Distribution de courants possédant un plan de symétrie

On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan de symétrie physique () : P et P’ sont deux points du conducteur symétriques par
rapport à (), la densité de courant j ' en P’ est symétrique de la densité de courant j en P
(Figure 6).

A étant par définition un vecteur polaire (définition de A à partir de j qui est une grandeur
physique dont le sens est indépendant du référentiel choisi), il s’ensuit immédiatement (voir
annexe 1) :
A( M ') = sym ( A(M ) )

A(M )
A t (M ' )
A(M ' )
An (M ) At (M ) M’
M () A n (M ' )

j d  
j' d'  sym j d
P’
P

Figure 6

Si l’on considère les composantes de A telles que An soit normale au plan de symétrie () et
At soit parallèle à ce plan, on a donc :

An(M’) = -An(M)
At(M’) = At(M)

Si le point M est contenu dans le plan (), alors An = 0.

En tout point du plan de symétrie () de la distribution de courant, le potentiel vecteur du


champ magnétique créé par ces courants est contenu dans ().

2-4-2. Distribution de courants possédant un plan d’antisymétrie

On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan d’antisymétrie () : P et P’ sont deux points du circuit symétriques par rapport à (),
la densité de courant j ' en P’ est antisymétrique de la densité de courant j en P.

Si M et M’ sont deux points symétriques par rapport à (), alors (voir annexe I) :

A( M ') = - sym ( A(M ) )


Si l’on considère les composantes de A telles que An soit normale au plan de symétrie () et
At soit parallèle à ce plan, on a donc :

An(M’) = An(M)
At(M’) = - At(M)

Si le point M est contenu dans le plan (), alors At = 0.

Le potentiel vecteur du champ magnétique en tout point du plan d’antisymétrie () de la


distribution de courant est perpendiculaire à ce plan.
2-4-3 Invariances

Si la distribution de courants possède certaines propriétés d’invariance spatiale, le champ A


possédera ces mêmes propriétés.

Ainsi, dans le cas où une distribution de courants est invariante par translation le long d’un
axe, A ne dépend pas de la coordonnée qui mesure le déplacement le long de cet axe. De
même, si une distribution de courants est invariante par rotation autour d’un axe, A ne
dépendra pas de l’angle qui mesure la rotation autour de cet axe.

3 - RELATIONS DE PASSAGE

On considère deux régions de l’espace (1) et (2) séparées par une surface (S) (Figure 7).
(1) et (2) sont des régions vides ou non aimantables, c’est-à-dire des milieux dans lesquels
les lois de la magnétostatique du vide s’appliquent. Dans chacune des régions (1) et (2)
circulent des courants en volume et des courants peuvent également circuler en surface sur
(S). Les densités de courant sont j 1 dans (1), j 2 dans (2) et k sur (S).

2
B2 B1
n12 D2 u k
M2 (S)
A2
M D1
A D
M1
A1 n12
1
Figure 7

Soit M un point de la surface ; n12 est le vecteur unitaire de la normale à (S) orientée de la
région (1) vers la région (2).
En M1 le champ magnétique est B1 . En M2 le champ est B 2 .

3-1. Propriété de circulation de B . Discontinuité de la composante tangentielle de B


En posant dans chaque milieu :
B t composante de B dans le plan tangent à (S)
B n composante de B selon la normale n
soit : B  Bt  B n
On montre (voir annexe 4 page 163) que :
   
(Bt 2  Bt1 )(S)  μ0(k  n12 )

Relation qui peut encore s’exprimer par :


      
n12  (Bt 2  Bt1 )(S)  μ0 n12  (k  n12 )  μ0 k
Soit, puisque n  B n  0
   
n12  (B2  B1 )(S)  μ0 k(S) (1)

Cette relation exprime la discontinuité de la composante tangentielle de B à la traversée


d’une surface parcourue par un courant de densité surfacique k . L’indice (S) spécifie que
cette relation s’applique uniquement à la traversée de la surface

3-2. Propriété du flux de B . Continuité de la composante normale de B

Appliquons la loi de conservation du flux magnétique à la surface fermée engendrée par la



rotation du rectangle A1D1D2A2 autour de n 12 ; cette surface fermée est un cylindre (). Le
flux sortant par la surface latérale de () peut être négligé (la surface () est un infiniment
petit du 2ème ordre au moins).

Figure 8

L’aire commune aux deux sections droites du cylindre étant dS, on a donc :
   
B2 .n12 dS  B1.(  n12 )dS  0

Il vient donc :
 
 
n12 . B2  B1 (S)  0 (2)

ou encore :
Bn2(S) = Bn1(S)
Ces deux relations expriment la continuité de la composante normale de B à la traversée
d’une surface parcourue par un courant. L’indice (S) spécifie que cette relation s’applique
uniquement à la traversée de la surface.

3-3 Remarque

Nous avons montré en électrostatique (voir cours de 1ère Année) que les vecteurs champ
électrique E 1 et E 2 au voisinage de la surface de séparation de deux milieux peuvent être de
norme différente (du fait de la discontinuité de la composante normale due à la charge
superficielle ) mais restent coplanaires avec la normale locale n 12 à la surface. Il n’en est
pas de même en magnétostatique.
  
Du fait de la discontinuité en direction de la composante tangentielle de B , les plans B1,n12

 

et B2 ,n12 sont différents.
Les relations (1) et (2) peuvent se regrouper sous la forme :
   
(B2  B1 )(S)  μ0 k(S)  n12

Cette relation est illustrée par la figure 9

B1

Plan tangent en B2
P à (S)
n
milieu 2 k
0 k  n
P

(S)
milieu 1
Figure 9

3-4. Equations de passage pour le potentiel vecteur

Nous avons remarqué l’analogie d’écriture entre l’expression des scalaires, composantes du
potentiel vecteur A , et celle du potentiel scalaire V du champ électrostatique (par exemple :
 j k 1  d  dS
Ax  0 [  x d   x dS ] comparé à V  [    ] ).
4 ( ) r (S )
r 4  0 ( ) r (S )
r
Nous avons démontré en électrostatique que V est continu à la traversée d’une surface
chargée.

Il s’ensuit que A est continu à la traversée d’une surface parcourue par un courant.

A1( S )  A 2 ( S )
4 - LOIS GENERALES DE LA MAGNETOSTATIQUE DU VIDE
Le tableau suivant résume les diverses expressions possibles des propriétés de flux et de
circulation du champ magnétique dans le vide.

Propriété Formulation intégrale Formulation Relation de passage


locale

Flux
 B  dS  0 div B = 0 n .B
12 2

 B1 (S)  0
(S )

Circulation B
 
 .dλ  μ0  I enlacés rot B   0 j n  B
12 2 

B1 (S)  μ k(S)
0

(Γ)
    A1( S )  A 2 ( S )
 B.dλ  μ0  j .dS B  rot A
(Γ) (S)  
ΔA   μ 0 j

5 - EXEMPLES DE DETERMINATIONS DE CHAMPS MAGNETIQUES

L’utilisation des propriétés de symétrie et d’invariance des champs déduites de l’observation


des symétries et invariances de la distribution de courants constitue un outil très puissant pour
la simplification des calculs permettant de déterminer un champ magnétique ou son potentiel
vecteur. En effet, la méthode générale de détermination d’un champ consiste à projeter sur un
système d’axes le vecteur champ élémentaire dB par exemple et à calculer par intégration ses
trois composantes. Ainsi, on aura, pour une distribution en volume de courants, en
coordonnées cartésiennes
 
B x   d B x  0 
 
j  r u x
d
 ( )
4  r3

B   dB 
0 jr

   
j  r u y
4   r 3
d   B y   d B y  0 
4  r 3
d
( )  ( )

 B z  d B z  0  
j  r uz
  
4  r3
d
 ( )

Dans ces expressions, j et r peuvent être des fonctions des coordonnées d’espace, les u i
étant les vecteurs unitaires portés par les axes de coordonnées. La connaissance préalable de
la direction i du champ résultant permettra de simplifier ce calcul fastidieux. Il suffira en effet
de projeter chaque champ élémentaire sur cette direction et de sommer ces contributions. On
aura alors :

d B  dB  i  0
 
 j r i
d
4 r3
0 
B  B i   
 
j  r i 
d   i
4  ( ) r 3

On conçoit donc l’intérêt de la détermination, par des considérations de symétrie, de la
direction du champ résultant.
Enfin nous verrons que ces considérations de symétrie et d’invariance permettent un calcul
rapide du champ par l’utilisation du théorème d’Ampère.

5-1. Intégration de la loi de Biot et Savart

5-1-1 Champ créé par un fil rectiligne infini

Soit un fil rectiligne parcouru par un courant I. On veut caractériser B et A en un point M


situé à la distance r du fil, tel que HM  r u . On supposera que la longueur du fil est
suffisamment grande devant r pour que l’on puisse considérer le fil comme infini (Figure
10a).On appelle v le vecteur unitaire porté par le fil ayant le sens de I.

Symétries et invariances :

- Le plan (1) passant par le point M et le fil est un plan de symétrie pour la distribution de
courant.
- Le plan (2) passant par M et perpendiculaire au fil est un plan d’antisymétrie pour la
distribution de courant.
B est donc perpendiculaire à (1) et contenu dans (2).
A est donc contenu dans (1) et perpendiculaire à (2).

Par ailleurs, le système est invariant vis à vis de toute translation parallèle au fil et de toute
rotation ayant pour axe la direction du fil. La seule variable dont dépendent A et B est donc
la distance r au fil.

On a donc :
A  A( r ) v et B  B( r ) v  u

On remarquera la puissance de ces raisonnements qui permettent de déterminer de façon


précise la direction et le type de variation des champs.

Le système n’étant pas un système de courants localisés (fil infini), on ne calculera pas A
(voir paragraphe 2-3-1).

d
w y+dy
I A I
B d
M y
r dB
u u 
H v H v r M
a) b)
Figure 10

Calcul de B :
La contribution dB au champ magnétique total créé en M par un élément d de fil s’écrit
(Figure 10b) :
 d  w  0 d sin(  / 2   ) u  v
dB  0 I  I
4 y2 4 y2
y d
Avec d  , il vient :
cos 
 0 cos d
dB  I uv
4 r

Soit, r étant une constante :




 I 2
B 0
4r  cos

 d u  v

2
Soit :
0 I
B uv
2r

5-1-2. Champ sur l’axe d’une bobine plate

On considère une bobine circulaire formée de n spires de même rayon R, d'axe (Ox), et
parcourues par un courant I (Figure 11).

Symétrie :
Tout plan passant par l'axe (Ox) est plan d'antisymétrie pour la distribution de courants. Le
champ magnétique appartenant à tous ces plans, il est donc porté par l’axe (Ox).
BBv

On remarquera de plus que le plan contenant la spire est plan de symétrie pour la distribution
de courants, donc, si l'on pose x  OM , on aura :
B ( x)  B ( x)
Calcul de B
Le champ magnétique élémentaire dB
produit par un élément d  de la bobine est :
 nI d  u
dB  0
4 MP 2
- d  et MP  r u étant orthogonaux, la
composante dBx de dB sur cet axe a pour
valeur,
 0 n I d
dB x  sin 
4 MP 2

Figure 11
d'où :
 0 nI 2 R R
B 
Spire
d B x
4 MP 2
sin  avec MP
sin 
Soit, si v est un vecteur unitaire porté par l'axe (Ox) et orienté par rapport au sens du courant
dans la spire à l’aide de la règle du tire-bouchon,

 nI 0 n I R3
B  0 sin 3  v Ou, avec x  OM B v
2R 2R R 2
 x2 
3/ 2

La figure 12 donne la variation de B avec x, pour x>0

B
0 n I
2R Sud Nord

x
R/2
Figure 12 Figure 13

Si on se place hors de l’axe, on ne peut pas calculer de façon simple l’intensité du champ.
Mais, par exemple, une étude expérimentale permet de montrer que les lignes de champ ont
l’allure donnée par la figure 13.

Par analogie avec les aimants, on appelle face sud la face par laquelle pénètrent les lignes de
champ et face nord celle par laquelle elles sortent. Ces faces sont déterminées par la règle du
tire-bouchon : le tire-bouchon tournant dans le sens du courant, il entre par la face sud du
circuit.

Application : les bobines d’Helmholtz qui produisent un champ uniforme et qui sont utilisées
entre autres pour compenser le champ magnétique terrestre dans les expériences de précision.

5-2. Utilisation du théorème d’Ampère

Champ magnétique créé par un solénoïde torique


Une telle distribution de courant est constituée
par une distribution de courant porté par un
tore d’axe de révolution () (Figure 14). Les
lignes de courant sont toutes dans des sections
droites d’axe () et la distribution de courant
est invariante pour toute rotation autour de
l’axe ().

Figure 14

On peut reproduire dans la pratique une telle distribution théorique en bobinant un fil fin
parcouru par un courant I suivant une hélice de pas très faible (spires jointives). Le circuit sera
alors caractérisé par le nombre total N de ses spires.

Symétries et invariances
- Le plan passant () par le point P de l’espace ou l’on veut déterminer le champ et l’axe ()
est plan de symétrie (figure 18a).
- Il y a invariance par rotation autour de l’axe ().

De ces deux constatations on peut donc déduire que le champ magnétique est donc
perpendiculaire à (), que les lignes de champ sont des cercles d'axe () et que B , dans un
système de coordonnées cylindriques (r, , z) dont l'axe (Oz) est porté par (), ne dépend pas
de . Si v est le vecteur unitaire porté par () et u celui porté par la droite OP, dirigé de O
vers P (figure 10 a), on a donc :
B  B(r, z) v  u

Calcul du champ
Les lignes de champ étant des cercles () de rayon r centrés sur (), on utilise le théorème
d'Ampère en calculant la circulation de B le long de la ligne de la ligne de champ () passant
par le point considéré (figure 18b).

B
()
(r ,z)  d  B ( r , z ) 2r

seul  variant lors de la circulation sur ().


a b
Figure 15

Deux cas se présentent alors :

i) Le point P est extérieur au tore : la somme algébrique des intensités qui traverse le cercle
délimité par () est alors nulle, même si le plan de () coupe le tore car il est alors traversé
par la même intensité dans les deux sens contraires. On a donc :

B extérieur  0

ii) Le point P est intérieur au tore: Le cercle limité par (), orienté dans le sens positif selon
le schéma de la figure 15b, est alors traversé de sa face - vers sa face +, N fois par le même
courant I. La loi d'Ampère donne :

B ( r , z ) 2r   0 N I

B ne dépend donc pas formellement de z (z intervient uniquement par le fait de P est intérieur
ou extérieur au tore), et on peut donc écrire :

0 N I
B int  vu
2r

5-3. Loi d'Ampère et équations de passage : cas d'un solénoïde très long

On considère un solénoïde très long d'axe (Ox) tel que l'on puisse, du point de vue de la
topographie du champ, le considérer comme infini. Il est caractérisé par n, nombre de spires
par unité de longueur. L'intensité du courant qui parcourt les spires est I (Figure 16).
I
M
D C

v u r2 A B r1
O H x

Figure 16

Cette distribution de courant est donc équivalente à celle d'une nappe cylindrique de courant
de densité de surface k = nI. Si u est un vecteur unitaire porté par l'axe (Ox), M un point de la
HM
nappe se projetant en H sur (Ox) et v le vecteur unitaire v  , on choisira le sens de u
HM
tel que :
k  nI u  v

Symétries et invariances :

- Tout plan perpendiculaire à l'axe (Ox) est plan de symétrie de la distribution de courant : B
en tout point de l'espace est donc parallèle à (Ox).
- Le système est invariant pour toute rotation autour de (Ox) et toute translation parallèlement
à (Ox) : dans un système de coordonnées cylindriques (r, , x), B ne peut donc être
éventuellement fonction que de r.
B  B ( r) u

Calcul de B :
On remarquera que la distribution considérée est équivalente à celle d'un solénoïde torique
dont le rayon est infini. On peut donc écrire immédiatement pour tout point P situé à
l'extérieur du solénoïde :
B extérieur  0

On considère maintenant un contour rectangulaire () ABCDA situé à l'intérieur du


solénoïde, tel que les côtés AB et CD soient parallèles à (Ox) et situés respectivement aux
distances r1 et r2 de (Ox) (Figure 16). La circulation de B le long de (), orienté comme
indiqué sur la figure 16 s'écrit :

 B  d  B ( r1)  
 AB  B ( r 2)  CD  B ( r1)  B ( r 2)  AB  0
()

car aucun courant ne traverse le circuit. On a donc :


B ( r1)  B ( r 2 )

Le champ magnétique est donc uniforme à l'intérieur du solénoïde.


B int érieur  K u
Pour trouver la valeur de K utilisons l'équation de passage à travers la nappe de courant
sinusoïdale :
B extérieur  B int érieur   0 k  v
Soit :
 
B int érieur   0 nI u  v  v   0 nI u

B int érieur   0 nI u

6 - BOUCLE ELEMENTAIRE DE COURANT

Nous verrons dans le chapitre consacré à l'étude des milieux magnétiques, que l'on peut
considérer ces matériaux comme étant le siège de courants fermés sur eux-mêmes, constituant
des boucles de courant de très petite dimension. L'étude des propriétés magnétiques de telles
distributions de courant est donc d'un intérêt particulier pour la description des propriétés
magnétiques de la matière aimantée. De ce point de vue, les boucles de courant ont, en
magnétostatique, un intérêt comparable à celui des dipôles en électrostatique. C’est pourquoi
les boucles de courant sont aussi appelées « dipôles magnétiques ».

6-1. Définition

On appelle boucle de courant un circuit filiforme (C) fermé dont les dimensions sont très
petites devant la distance r à laquelle se trouve un point P où on calcule ses effets
magnétiques.

Supposons tout d'abord ce circuit contenu dans un plan () (Figure 17a).
Le sens du courant permet de distinguer une face nord et une face sud et on oriente la normale
n au plan () contenant la boucle de la face sud vers la face nord. S étant l’aire limitée par la
boucle.

On définit le moment magnétique m de la boucle par :

m  I Sn  I S m s’exprime en Am 2 .

Généralisation :

Pour un circuit (C) non nécessairement contenu dans un plan, on peut généraliser la définition
précédente. (S) étant une surface quelconque s'appuyant sur le circuit (C) et orientée à l'aide
de la règle du tire-bouchon par rapport au sens de parcours du courant sur (C), (Figure 17b),
on écrira :

m  I  ndS  I S
(S )
a b
Figure 17

6-2. Champ magnétique créé par une boucle de courant

6-2-1. Calcul de B

Ce calcul se fera par l'intermédiaire du calcul du potentiel vecteur. Le point P où l’on calcule
MP
le champ, est tel que MP = r. On pose : u  et on suppose r très grand devant les
r
dimensions de la boucle.

Calcul du potentiel vecteur


On considère un petit élément d  MM ' pris sur la boucle. Cet élément apporte la
 0 I d
contribution dA  au potentiel vecteur en P.
4 MP
 I d
Soit : A 0 
4 (C ) r

Le calcul de cette intégrale est donné en annexe 5 page 165 et conduit à l’expression du
potentiel vecteur créé par une boucle de courant en un point P situé à une distance r très
supérieure aux dimensions de la boucle :

0 1
A m  grad p  
4 r

Champ magnétique
Le champ magnétique se déduit du z0
Br
potentiel vecteur par B  rot A .
ur
Considérons un système de  P
A
u
coordonnées sphériques  u r , u  , u   u
  m r B
O
dans un repère fixe (O, x0, y0, z0) y0
(Figure 18).  P0
x0
Figure 18

Les composantes de A sont :


 
 
 
 0 m sin 
2
 ( ) 
   
A 0 4 r  0 m cos  
2
 r  1
   [  0]  
   r sin   2 r 3 
A  0
A  Soit : B 
   
    0 m sin  
 m sin  ( )
 A  0   1 4  r  0 m sin  

 4  r 2   r [0  r
]
4 r 3 
 
 
 0 
 

 
B est dans le plan m, u et ses composantes radiale et orthoradiale sont :

 0 m cos
Br 
2 r 3
 m sin 
B  0
4 r 3

6-2-2. Comparaison avec le dipôle électrostatique

Le tableau suivant donne la comparaison des expressions des potentiels et des champs dans le
cas du dipôle électrostatique et dans le cas de la boucle de courant (appelée encore dipôle
magnétique)

Dipôle électrostatique Boucle de courant


(Dipôle magnétique)

P
E
A
. P

u  
u
O p O m

1 p .u 0 m  u
V A
4  0 r 2 4 r2
1 2 p cosθ  0 2 m cos
Er  Br 
4  0 r3 4 r3
1 p sinθ  0 m sin
E  B 
4 0 r 3 4 r 3
ANNEXE 1

SYMETRIE DES GRANDEURS VECTORIELLES

1 – DEFINITIONS

Un vecteur lié V  AB est un segment de droite caractérisé par (Figure 1) :


- son origine (A) et son extrémité (B),
- sa direction, qui est celle de la droite (, passant par les deux points A et B,
- son sens, de A vers B,
- sa norme, notée AB qui est la longueur du segment de droite AB.

Un pointeur est un vecteur lié, dont on spécifie l'origine A (ou point d'application) du vecteur.
 
V , on le note : (A, V ). L’ensemble des vecteurs équipollents entre eux et de même support
forme une classe particulière appelée vecteur glissant ou glisseur.

Un vecteur libre est caractérisé par :


- son support (droite ), (
- son sens, V
- sa norme,
sans préciser l'origine sur la droite , et définit donc A
l’ensemble des vecteurs équipollents entre eux.
Figure 1

2 – VECTEURS POLAIRES ET VECTEURS AXIAUX

2- 1. Grandeurs vectorielles polaires ou vecteurs vrais).

Définition : Les grandeurs « polaires » présentent un sens d’orientation le long d’un support
ou d’une direction.

Représentation : On représente une grandeur polaire par un segment de droite orienté dont le
support (ou la direction) et le sens dont ceux qui sont attachés à la grandeur et dont la
longueur est proportionnelle à la norme g (mesure) de cette grandeur.

Exemples :
- Vecteur translation T  MM '  PP' ,
- Résultante F des forces appliquées à un point matériel M,
- Vecteur vitesse v ou vecteur accélération a de ce point,
- Champ électrostatique E créé par une charge ponctuelle q .

On remarquera que le sens des vecteurs représentant ces grandeurs est physiquement défini
et ne dépend pas d’une quelconque convention d’orientation de l’espace.
2-2. Grandeurs vectorielles axiales.

Définition : Les grandeurs « axiales » présentent un sens d’orientation autour d’un support.

Représentation :

On pourrait donc représenter cette grandeur de la façon suivante : on dessine un segment de


droite dont le support  est celui qui est attaché à la grandeur, dont la longueur est
proportionnelle à la mesure g de la norme de la grandeur axiale et dont le milieu est le centre
d’un petit cercle orienté appartenant au plan médiateur du segment et qui indique le sens de
rotation attaché à la grandeur (Figure 2a). Si cette grandeur axiale est attachée à un point M
on placera M au milieu du segment représentatif ; si le point M est indifférent sur , la
grandeur sera un « glisseur axial ».




M

Sens de
rotation
Figure 2a Figure 2b

On peut ainsi définir un « glisseur rotation » attaché à la rotation d’un solide autour d’un axe
fixe . Si, à la date t, on connaît le sens de rotation et la vitesse angulaire en valeur absolue
 , on pourra définir un « glisseur rotation instantanée » (Figure 2b) :
- dont le support est 
- dont le sens correspond au sens de rotation,
- dont la norme est fournie par  .

En fait la représentation d’une telle rotation se fait en associant un pseudo- vecteur (ou
vecteur axial) à cette grandeur. De même qu’il existe deux sens de rotation autour d’un axe, il
existe deux sens de glissement le long de cet axe.

GM
M M M
M
GM

Figure 3

On peut donc réaliser une bijection entre l’ensemble des deux sens de rotation et l’ensemble
des deux sens de translation, grâce à une convention. Cette convention est celle qui sert à
définir un trièdre direct (ou « convention du tire-bouchon »). Cela permet donc d’associer à
une grandeur axiale, symbolisée comme on l’a vu en a), un vecteur G ayant même support,
même norme, mais dont le sens est arbitrairement fourni par la règle du tire-bouchon. Ainsi,
sur la figure 3, à une grandeur axiale attachée au point M, on fait correspondre le « pointeur »
G M d’origine M. L’arbitraire dans la fixation du sens du vecteur G associé à la grandeur
axiale laisse prévoir un comportement particulier vis à vis des symétries. C’est pourquoi on
dit que G est un « pseudo-vecteur ».

Un vecteur axial (ou pseudo-vecteur) est un vecteur dont le sens est défini à partir d’une
convention d’orientation de l’espace et qui dépend donc de cette convention (ici par exemple
la règle dite « du tire-bouchon »).

Exemples :
- Le « glisseur rotation instantanée » d’un solide autour d’un axe  : cet exemple
précédemment décrit sera figuré par le glisseur  de la figure 4 ;  est défini à partir des
rv
« pointeurs » v et HM  r par la relation   (Figure 5a).
r2

 

Sens de Sens de
rotation rotation
Figure 4

 
H
O F
v
M M

a) b)
Figure 5

- Le couple de rotation  d’une force F exercée en un point M par rapport à un point O.


Celui-ci sera défini par   OM  F , le sens de  étant associé au sens du mouvement de
rotation autour de O qu’imprime la force appliquée au point M (Figure 5b).
 qv  r
- Le champ magnétique B créé par une charge q ayant une vitesse v : B  0 (voir
4 r 3
chapitre I)
3 – SYMETRIE DES GRANDEURS VECTORIELLES POLAIRES ET AXIALES

3-1. Principe de Curie

On doit au physicien Pierre Curie un principe que nous pouvons énoncer de la façon
suivante :

Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de symétrie des causes
doivent se retrouver dans les effets produits.

Ainsi, si une distribution de charges possède un plan de symétrie (), ce plan sera également
un élément de symétrie du champ électrostatique créé par ces charges.

3-2. Grandeur vectorielle polaire

a) Symétrie

Les grandeurs « polaires » présentant un sens d’orientation le long d’un support ou d’une
direction, ces grandeurs se comporteront comme un bi-point vis à vis des symétries par
rapport à un plan ou à un point.

Ainsi, la figure 6 montre que, si A est un vecteur polaire, M et M’ deux points symétriques
par rapport à un plan (), plan de symétrie du système :
(1) : A' (M’) = A(M) si A(M) est parallèle à () ;
(2) : A' (M’) = - A(M) si A(M) est perpendiculaire à ()
(3) : Ces règles s’appliquent aux composantes de A dans le cas général.

A A A
M M M A A
M M M A
(1) (2) (3)  (1) (2) (3)

M’ M’ M’ A' A'
M’ M’ M’
A' A' A'
A'
Figure 7
Figure 6

b) Antisymétrie. (Figure 7)

De même que précédemment :


Si () est plan d’antisymétrie du système :
(1) : A' (M’) = - A(M) si A(M) est parallèle à () ;
(2) : A' (M’) = - A(M) si A(M) est perpendiculaire à ()
(3) : Ces règles s’appliquent aux composantes de A dans le cas général
3-3. Grandeur vectorielle axiale

 '



Figure 8

Exemple : Soit deux solides (S) et (S’) tournant autour de deux axes fixes () et (’) en restant
constamment symétriques par rapport à un plan fixe (. Si les symboles retenus initialement
(représentation a)) sont effectivement symétriques par rapport à (, il n’en est plus de même
pour les vecteurs axiaux associés  et  ' que leur définition (voir ci-dessus) rend
antisymétriques par rapport à ( (Figure 8).

On remarquera que dans les positions particulières où l’axe de rotation () est parallèle au
plan () de symétrie, le pseudo-vecteur  ' est antiparallèle à  , alors que si () est
perpendiculaire à (),    ' (Figures 9a et b).

 '
 '

 

Figure 9a) Figure 9b)

Sans développer toutes les conséquences de cette observation, nous ferons simplement
remarquer que les grandeurs axiales que nous avons citées (moment, vitesse de rotation) sont
définies par un produit vectoriel.

Le comportement des grandeurs axiales se déduit donc des propriétés du produit vectoriel qui
les définit. On peut facilement démontrer :
a) que, considérant un couple de vecteurs ( a , b ) (la « cause ») et le couple symétrique ( a' , b ' )
par rapport à un plan (), les vecteurs c  a  b et c'  a '  b' sont anti-symétriques par
rapport à () (Figure 10a). c ou c ' représentent la grandeur axiale résultante (« effet »).
b) que, considérant un couple de vecteurs ( a , b ) et le couple anti-symétrique ( a' , b ' ) par
rapport à un plan (), les vecteurs c  a  b et c'  a '  b' sont symétriques par rapport à ()
(Figure 10b).

() ()
c'
b b
a a
b'
c c
a' a' b'
c'

Figure 10a Figure 10b

De ces observations précédentes, il est possible de tirer les règles suivantes :

a) Symétrie (Figure 11)


Si C est un vecteur axial, M et M’ deux
points symétriques par rapport à un plan de C
C
symétrie () : M M M C
(1) : C (M’) = - C (M) si C (M) est parallèle à () ; (1) (2) (3)
(2) : C (M’) = C (M) si C (M) est perpendiculaire ) 
à () C' C'
(3) : Ces règles s’appliquent aux composantes M’ M’ C' M’
de C dans le cas général. Figure 11

b) Antisymétrie. (Figure 12)


Si C est un vecteur axial, M et M’ deux C C C
points symétriques par rapport à un M M M
plan d’antisymétrie () : (1) (2) (3)

(1) : C (M’) = C (M) si C (M) est parallèle à
() ; M’ M’ M’
C'
(2) : C (M’)= - C (M) si C (M) est perpendiculaire C'
C'
à ().
(3) : Ces règles s’appliquent aux composantes
Figure 12
de C dans le cas général.
ANNEXE 2

CALCUL DE LA DIVERGENCE DE B

 
 j ( r ')  ( r  r ' ) 
div B '( r )  div  0
4  3
d 
 
( ) r  r' 
 
La sommation se faisant dans le volume (), c’est-à-dire sur r ' , les opérations de divergence
(par rapport à r ) peuvent être effectuées sous le signe somme, soit :
 
  j ( r ')  ( r  r ' ) 
4 
div B '( r )  0
div  3
d 
( )  r  r' 
 

Or, on montre, en analyse vectorielle, que :


div(a  b)  b  rot a  a rotb

En remarquant que :
 
r  r'  1 
3
 grad  
r  r'  r  r' 
 

On peut écrire :
    
 j ( r ')  (r  r ' )  r  r'    1 
div  3  3
rot j ( r ')  j ( r ') rot grad 
 
 r  r'  r  r'   r  r ' 
    

Comme j n’est pas fonction de r , rot j  0 .


Par ailleurs, le rotationnel d’un gradient étant toujours nul, on en déduit :

div B = 0
ANNEXE 3

CHAMP DE VECTEURS A FLUX CONSERVATIF


POTENTIEL VECTEUR

1 - Champs à flux conservatif

Définition : On dit qu’un champ est à flux conservatif sur un ouvert U si son flux à travers
toute surface fermée orientée incluse dans U est nul.

Théorème : Si un champ de classe C1 (les dérivées partielles de ses composantes existent et


sont continues) est à flux conservatif, sa divergence est nulle.
Exemple : Le champ magnétique créé par un fil conducteur rectiligne (suivant l’axe z), de
section négligeable et parcouru par un courant I, est donné par :
 
 μ0 I   ye x  xe y   μ I
B (en coordonnées cylindriques B  0 eθ )
2π  x 2  y 2  2πr
 

Ce champ est à flux conservatif, on peut vérifier que : div B  0 .

Remarque 1 : La réciproque de ce théorème est fausse : Tout champ à divergence nulle n’est
pas forcément à flux conservatif. La condition supplémentaire nécessaire est que l’ouvert sur
lequel on travaille soit « asphérique » (voir cours OMSI).
Vous connaissez très bien un exemple illustrant la remarque ci-dessus qui pourrait passer pour
une subtilité mathématique sans importance : le théorème de Gauss. En effet le champ

électrique E créé dans le vide par une charge ponctuelle est à divergence nulle en tout point
de l’espace privé de la charge elle-même. Toutefois son flux à travers une surface fermée de
q
forme quelconque « entourant » la charge est égal à . L’espace entier (R3 ) privé d’un
ε0

point (la charge ponctuelle) n’est pas asphérique ; le champ E n’est pas à flux conservatif.

Remarque 2 : Le champ B à divergence nulle décrit ci-dessus est également un champ à
rotationnel nul sur tout l’espace privé du fil ( (R3 ) privé de l’axe des z). Toutefois, de façon
similaire à la remarque précédente, nous ne pouvons pas en conclure que ce champ est à
circulation conservative. La condition supplémentaire nécessaire est que l’ouvert sur lequel on
travaille soit « simplement connexe » (voir cours OMSI). Cette notion mathématique est

directement reliée au théorème d’Ampère (la circulation de B le long d’un contour
« entourant » le fil n’est pas nulle). L’espace entier (R3 ) privé d’une droite (ici l’axe des z

correspondant au fil conducteur) n’est pas simplement connexe ; le champ B n’est pas à

circulation conservative. Il n’est donc pas (contrairement à E ) un champ de gradient,
autrement dit il ne dérive pas d’un potentiel scalaire. Nous verrons au paragraphe suivant
qu’il « dérive d’un potentiel vecteur ».
1 - Potentiel vecteur
  
Définition : Soit v un champ de vecteurs. On dit que v dérive du potentiel vecteur A s’il
  
existe un champ de vecteur A de classe C1 tel que v  rot A .
De même que le potentiel scalaire dont dérive un champ à circulation conservative est
toujours défini à une constante près (notion de « plancher de potentiel » en physique
déterminé par des conditions imposées arbitrairement), le potentiel vecteur dont dérive un
champ à flux conservatif n’est pas unique. Il est défini à un gradient près. Autrement dit le
   
champ vectoriel A' tel que A '  A  grad f , f étant une fonction scalaire quelconque des

coordonnées, est également un potentiel vecteur de v .
En se souvenant que le rotationnel d’un gradient est nul (si un champ est un champ de
gradient sa circulation est conservative et donc son rotationnel est nul) et en utilisant la
linéarité du rotationnel, la démonstration de cette propriété importante en physique tient en
une ligne :
 
 
    
ro tA'  rot A  gradf  rotA  rot gra df   rotA

Si l’on désire définir le potentiel vecteur de façon absolue, il faut poser des conditions
supplémentaires que l’on appelle « conditions de jauge » en physique. Nous étudierons en

particulier cette année la jauge de Coulomb div A  0 qui conduit à l’équivalent de l’équation
de Poisson pour la magnétostatique et la jauge de Lorentz qui permet de simplifier les
équations aux potentiels électromagnétiques (partie ONDES du cours).
ANNEXE 4

RELATIONS DE PASSAGE VERIFIEES PAR B

On considère deux régions de l’espace (1) et (2) séparées par une surface (S). (1) et (2)
sont des régions vides ou non aimantables, c’est-à-dire des milieux dans lesquels les lois de la
magnétostatique du vide s’appliquent. Dans chacune des régions (1) et (2) circulent des
courants en volume et des courants peuvent également circuler en surface sur (S). Les densités
de courant sont j 1 dans (1), j 2 dans (2) et k sur (S).

2
B2 B1 D2 u
k
M2 (S)
A2
M D1
n A D
M1
A1 n

1
Soit M un point de la surface ; n est le vecteur unitaire de la normale à (S) orientée de (1)
vers (2). On considère un contour rectangulaire A1D1D2A2 dont le centre de symétrie est M,
A1D1 et A2D2 étant parallèles au plan tangent à la surface ; A1D1 et A2D2 sont des infiniment
petits du premier ordre, A1A2 et D1D2 étant des infiniment petits au moins du deuxième ordre.
La direction de la normale coupe A1D1 en M1 où le champ magnétique est B1 et A2D2 en M2
où le champ est B 2

1. Propriété de circulation de B . Discontinuité de la composante tangentielle de B

En appliquant le théorème d’Ampère au contour D1A1 A2D2, on obtient :


dC  B1  D1 A1  B 2  A2 D2   0 di

La circulation sur A1 A2 et D1D2 pouvant être négligée, di est l'intensité de courant traversant
le contour rectangulaire D1A1 A2D2.
En posant dans chaque milieu :
B t composante de B dans le plan tangent à (S)
B n composante de B selon la normale n
soit : B  Bt  B n
il vient, puisque A2 D2   A1 D1 :

 
 


 

dC  Bt2  Bn2  Bt1  Bn1  A2 D2  Bt2  Bt1  A2 D2 
di peut par ailleurs être réduit à la seule contribution des courants surfaciques : A1 A2 étant un
infiniment petit d'ordre aussi élevé que l'on veut, la surface délimitée par le contour
rectangulaire A1D1D2A2 peut être rendue aussi petite que l'on veut et le flux des courants de
volume négligeable. Soit :
di  k  u A2 D2 ,
u étant l’unitaire de la normale au plan du contour (Figure 7).
Comme n  A2 D2 est colinéaire et de même sens que u et a pour norme A2D2
di  k  (n A2 D2 )

ou encore, en utilisant la propriété du produit mixte :


 
di  k  n  A2 D2 , soit :

 

0 
 B t 2  B t1   A D   k  n  A D
  2 2 2 2

Cette relation devant être vraie quel que soit le vecteur A2 D2 choisi, on doit avoir :
   
(Bt 2  Bt1 )(S)  μ 0(k  n12 )

Relation qui peut encore s’exprimer par :


      
n12  (Bt 2  Bt1 )(S)  μ 0 n12  (k  n12 )  μ 0 k
Soit, puisque n  B n  0

   
n  (B2  B1 )(S)  μ k (1)
12 0 (S)

Cette relation exprime la discontinuité de la composante tangentielle de B à la traversée



d’une surface parcourue par un courant de densité surfacique k . L’indice (S) spécifie que
cette relation s’applique uniquement à la traversée de la surface
ANNEXE 5

POTENTIEL VECTEUR MAGNETIQUE CREE PAR UNE


BOUCLE DE COURANT

Le calcul du champ magnétique créé par une boucle de courant se fait par l'intermédiaire du
calcul du potentiel vecteur. Le point P où l’on calcule le champ, est tel que MP = r. On pose :
MP
u et on suppose r très grand devant les dimensions de la boucle.
r

Calcul du potentiel vecteur


On considère un petit élément d  MM ' pris sur la boucle. Cet élément apporte la
 0 I d
contribution dA  au potentiel vecteur en P.
4 MP
 I d
Soit : A 0 
4 (C ) r
Soit K un champ de vecteurs uniforme ( K quelconque).

On peut écrire :
0 I d  K  0 I K 
Q   dS
A K 
4 (C ) r  4
 rot
 r 
(S )  
(S) étant une surface s’appuyant sur (C), Q un point de cette surface et r = QP
 
Compte tenu de la relation rot ma  mrot a  gradm  a ,
on a :
K  1 1
rot Q    rot Q K  grad Q    K
 r  r r
 
K étant un vecteur constant, rot Q K  0

1 1
Par ailleurs : grad P     grad Q  
r r
   
Soit, en utilisant les propriétés du produit mixte ( a  b  c  c  a  b ) :
0 I  1    I   1 
A K  
4 
(S)
 grad P    K   dS   0
 r  4 
(S )
 dS  grad P     K
  r 
Cette relation doit être valable quel que soit le vecteur K Donc :
 I   1 
A   0   dS  grad P   
4 ( S )   r 
Par ailleurs, dans l'approximation de la boucle de courant, r reste sensiblement constant pour
un point P donné quand on se déplace sur la boucle.
Soit
  1    1 
  dS  grad P       dS   grad P  
(S )   r    ( S ) 
 r
   1 
D'où : A   0  I  dS   grad P  
4  ( S ) 
 r

Et
0 1
A m  grad P  
4 r

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