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SOMMAIRE
ANNEXES
CHAPITRE I
MAGNETOSTATIQUE DU VIDE
LE CHAMP MAGNETIQUE
MAGNETOSTATIQUE DU VIDE
LE CHAMP MAGNETIQUE
Dès l'antiquité, les propriétés de la magnétite qui attire la limaille de fer, avaient été
constatées et signalées par Thalès de Milet (IVème siècle av. J.C.) ainsi qu’en Chine dès le
IIIème siècle avant J.C. où ces minéraux étaient nommés « tzhu shih » où « pierres-qui-
s’aiment » (aimants). Pline l'Ancien (Ier siècle) savait que cette propriété pouvait être
communiquée par influence à un morceau de fer.
Pendant plusieurs siècles cependant rien ne fut ajouté à la connaissance de ces phénomènes.
C'est la propagation en Occident, au XIIème siècle, de l'invention de la boussole, faite par les
chinois environ deux siècles plus tôt, qui suscita un nouvel intérêt pour ces phénomènes. On
attribue la redécouverte en Occident de la déclinaison magnétique (déviation de l’aiguille
d’une boussole par rapport au Nord géographique) à Christophe Colomb (1492). Des notions
fondamentales pour la description des propriétés des aimants furent apportées par Pierre de
Maricourt (1269), qui découvre le concept de pôles et la nature dipolaire des aimants. Les
progrès décisifs sont apportés par William Gilbert dans son ouvrage De Magnete (1600).
Gilbert y établit une nette distinction entre les propriétés attractives des aimants et les forces
d’interaction électrostatiques. Il décrit les propriétés des aimants, les phénomènes de
magnétisation, ainsi que le magnétisme terrestre.
Le lien entre magnétisme et électricité fut établi en 1820 par l'expérience fondamentale
d'Oersted qui mit en évidence l'action exercée par un fil parcouru par un courant sur l'aiguille
aimantée d'une boussole dirigée parallèlement à ce fil. La même année, Biot et Savart
étudièrent, en mesurant la période d'oscillation d'une aiguille aimantée en fonction de sa
distance à un fil parcouru par un courant, les forces d'interaction entre aimants et courants.
C'est à partir de ces expériences que Laplace déduisit ce que l'on appelle maintenant la loi de
Biot et Savart. A partir de cette même date, André-Marie Ampère publia une série de travaux
dont l'aboutissement fut son mémoire de 1827 "Théorie mathématique des phénomènes
électrodynamiques, uniquement déduite de l'expérience" dans lequel il décrit et analyse les
interactions entre circuits parcourus par des courants électriques et émet l'hypothèse du
magnétisme dû à des courants moléculaires, hypothèse que nous reprendrons dans notre cours
sur les milieux magnétiques, même si elle ne présente qu'un caractère phénoménologique.
L’expression théorique des lois de la magnétostatique était donc établie dès le début du
XIXème siècle. Ce sont ces lois que nous exposons ici à l’aide d’un formalisme plus moderne.
Au cours du XIXème siècle, les connaissances sur les milieux magnétiques se précisent
progressivement mais ce n'est qu'en 1895 que Pierre Curie établit la distinction entre
diamagnétisme et paramagnétisme et met en évidence le passage du ferromagnétisme au
paramagnétisme par élévation de température. En 1906, Pierre Weiss développe la théorie du
ferromagnétisme.
Par la suite, la théorie quantique permet une avancée déterminante dans la description des
propriétés magnétiques de la matière. En 1928, Werner Heisenberg démontre que l'origine des
interactions ferromagnétiques se trouve dans les échanges électroniques inter-atomiques. En
1932, John Hasbrouck Van Vleck établit la théorie quantique du paramagnétisme et du
diamagnétisme. En 1930, Félix Bloch découvre les domaines des matériaux ferromagnétiques
et décrit la structure des parois de ces domaines. Enfin Louis Néel établit et explique les
notions d'antiferromagnétisme (1932) et de ferrimagnétisme (1947).
De nombreuses expériences autres que celle d'Oersted montrèrent l’équivalence des aimants
et des courants tant pour les actions créées que pour les actions subies. On peut en effet
réaliser diverses expériences qui montrent l’action d’un aimant :
- sur un autre aimant,
- sur un circuit parcouru par un courant,
- sur un faisceau de particules chargées,
On peut également réaliser des expériences mettant en évidence le même type d’action si
l’aimant est remplacé par un circuit parcouru par un courant.
- La présence d'un aimant ou d'un courant électrique modifie les propriétés de l’espace qui
l’entoure. Dans cet espace règne un champ magnétique.
Ainsi :
Ainsi que nous venons de le voir dans le bref historique précédent, la notion de champ
magnétique s’est développée à partir des interactions entre aimants ou entre circuits
électriques, et non pas à partir des actions sur les particules chargées en mouvement, la notion
de particule chargée étant apparue plus tardivement. C’est pourtant ces expressions de la force
sur particules en mouvement que nous utiliserons comme postulat de départ du magnétisme.
La présence d’un champ magnétique B se traduit par l’existence, sur une particule de charge
q animée de la vitesse v , d’une force perpendiculaire à la direction de v , dite force de
Lorentz, s’exprimant sous la forme :
F qv B
Ainsi, dans le cas le plus général, en présence d’un champ dit ‘champ électromagnétique ( E ,
B )’, la force s’exerçant sur une particule chargée sera :
F q EvB
Remarque :
Soit un référentiel galiléen (R) dans lequel une particule possédant une vitesse v, est soumise
à un champ électromagnétique uniforme ( E , B ). Soit un autre référentiel (R’) animé d’une
vitesse de translation V par rapport à (R). Dans (R’), la vitesse de la particule est v' v V .
En relativité Galiléenne, la valeur de la charge et de la force subie par cette charge ne
dépendent pas du référentiel considéré. Si ( E ' , B' ).est le champ électromagnétique dans le
référentiel (R’), on doit donc avoir :
F q E v B q E' v V B'
Soit :
E' E V B
B' B
Nous verrons ultérieurement que les constantes 0 et 0 sont liées par la relation :
0 0 c 2 1
μ qv r
B 0
4π r 3
Comme nous l’avons signalé au paragraphe précédent, l’expression de B est en fait une
expression approchée, valable uniquement si la vitesse v des charges est très inférieure à la
vitesse de la lumière, ce qui est le cas dans le cadre de l’électrocinétique classique (v~10 -10c).
Pour des vitesses élevées, les effets relativistes doivent être pris en compte.
Remarque : Du fait de sa définition sous la forme d’un produit vectoriel, B est ce que l’on
appelle un vecteur axial ou « pseudo-vecteur » (voir annexe). Cette remarque prendra toute
son importance lorsque nous étudierons les propriétés de symétrie de B .
Considérons un conducteur massif qui, en tout point P, est le siège d’une densité locale de
courant volumique j . Cette densité locale de courant correspond au déplacement local de n
porteurs de charge par unité de volume se déplaçant à la vitesse v et l’on peut écrire (voir
cours de 1ère Année) :
j nqv m v
où m est la densité volumique de charges mobiles dans le conducteur. (Rappelons que, le
conducteur étant électriquement neutre, la densité moyenne globale de charge volumique est
nulle).
n
k
k
d
d
Figure 3a Figure 3b
Les lignes de courant surfaciques sont contenues dans la surface et parallèles en tout point aux
trajectoires des porteurs. On définit la densité surfacique de courant k par analogie avec j :
on considère un élément de longueur d (à la place de dS) perpendiculaire à la ligne de
courant (Figure 3a) et contenu dans le plan tangent à la nappe surfacique. La charge qui
traverse alors dpendant le temps dt est :
d2Q = n q v d dt
En posant k nq v , l’intensité surfacique s’écrit :
di = k d.
Si d n’est pas perpendiculaire à la ligne de courant, on se place dans le plan () tangent à la
surface et, en introduisant le vecteur unitaire n de la normale à dsitué dans ce plan tangent,
on définit par analogie avec les courants volumiques (Figure 3b) :
di k .dλ n
Le courant total transporté par la surface (nappe de courant) sera obtenu en sommant les
intensités élémentaires di le long d'une courbe traversée par toutes les lignes de courant
surfaciques.
I k . n d
(C )
Figure 4
dS d d d n.d
La quantité de charge dq, animée d'une vitesse v , contenue sur cet élément de surface dS
parcouru par une densité de courant k s’écrit :
dq = di.dt = k d ndt
et le champ magnétique élémentaire :
0 k r
B
4
(S )
r3
dS
0 k u
B
4
(S )
r2
dS
3-3. Champ magnétique créé par un élément de courant filiforme. Loi de Biot et Savart
On veut calculer le champ magnétique B créé en un point M par un circuit (C) parcouru par
un courant I placé dans le vide ou dans l’air (Figure 5). Pour cela on divise le circuit en
éléments de courant d .
Cet élément est parcouru par les charges mobiles pendant le temps dt, tel que d vdt , et
contient la quantité de charge mobile dq = I dt, si I est l’intensité du courant qui parcourt le
circuit. ( v est dans le sens conventionnel de I, ainsi l’élément d est orienté dans le sens du
courant).
On aura donc :
0 Idt v r 0 I d r
dB
4 r 3 4 r 3
En désignant par u l’unitaire de PM orienté de (C)
l’élément de courant vers le point où l’on calcule le
champ, la contribution dB de l’élément d au champ
P
magnétique total B s’écrit : d
0 I d u u
dB
4 r 2
(Loi de Biot et Savart)
I
.M
Figure 5
- dB est un vecteur axial (produit vectoriel). Il est orthogonal à d et à PM . Son sens est tel
que le trièdre ( d, PM , dB ) est direct.
dsin
- La norme de dB est égale à : dB 0 I
4 r2
et on écrira pour un circuit (C) :
0 I d u
B
4
(C ) r2
Dans le système SI, l’unité de champ magnétique est le Tesla (T). Cette unité représentant des
champs magnétiques élevés, une unité encore utilisée est le Gauss = 10-4 T.
Ainsi par exemple, le champ magnétique terrestre est de l’ordre de 20 à 30T (0,3 Gauss).
Dans les entrefers des très grosses dynamos ou alternateurs on peut rencontrer des champs de
3 à 4 teslas (valeurs les plus grandes) et le champ magnétique utilisé dans l’accélérateur de
particules du CERN est de l’ordre de 16T.
On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan de symétrie physique () : Si P et P’ sont deux points du conducteur symétriques par
rapport à (), la densité de courant j ' en P’ est symétrique de la densité de courant j en P
(Figure 6).
B ( M)
Bn (M) Bt (M) B n ( M' )
M’
M ()
B t ( M' )
B ( M' )
j d
j' d' sym j d
P’
P
Figure 6
La discussion générale (voir annexe 1 page 153) sur les propriétés de symétrie du vecteur
axial (ou pseudo-vecteur) B nous conduit immédiatement aux propriétés suivantes :
B ( M ') sym B ( M )
Si l’on considère les composantes de B telles que Bn soit normale au plan de symétrie () et
Bt soit parallèle à ce plan, on a donc :
Bn(M’) = Bn(M)
Bt(M’) = - Bt(M)
Le champ magnétique en tout point du plan de symétrie () de la distribution de courant est
perpendiculaire à ce plan.
On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan d’antisymétrie () : si P et P’ sont deux points du circuit symétriques par rapport à
(), la densité de courant j ' en P’est antisymétrique de la densité de courant j en P. On montre
alors (voir annexe) les propriétés suivantes :
B ( M ') sym B ( M )
Bn(M’) = - Bn(M)
Bt(M’) = Bt(M)
Ainsi, dans le cas où une distribution de courants est invariante par translation le long d’un
axe, B ne dépend pas de la coordonnée qui mesure le déplacement le long de cet axe. De
même, si une distribution de courants est invariante par rotation autour d’un axe, B ne
dépendra pas de l’angle qui mesure la rotation autour de cet axe.
CHAPITRE II
3 - RELATIONS DE PASSAGE.
3-1. Propriété de circulation de B . Discontinuité de la composante tangentielle
de B .
3-2. Propriété de flux de B . Continuité de la composante normale de B .
3-3. Remarque.
3-4. Equations de passage pour le potentiel vecteur.
Ce théorème se démontre à partir de la loi de Biot et Savart dont il est une conséquence. La
démonstration est complexe et n’est pas traitée ici. Il s’agit d’exprimer la circulation le long
d’un contour fermé du champ magnétique produit par des circuits parcourus par des courants
constants.
On choisit un sens de parcours positif sur le contour () (Figure 1) ce qui permet, grâce à la
règle du tire-bouchon de définir une face négative (ou face Sud) et une face positive (ou face
Nord) et ainsi une normale orientée n à toute surface s’appuyant sur le contour (G), n
traversant cette surface en allant de la face négative vers la face positive.
B d B
() j ( )
j d
le circuit n’enlace pas le contour, et est égale à 0 Ij si le circuit j enlace le contour, Ij étant
comptée algébriquement avec la convention suivante : Ij est compté positivement si le courant
sort par la face positive du contour, négativement dans le cas contraire.
Ainsi, dans le cas représenté ci dessus :
B
( )
1 d 0 I 1 ; B
()
2 d 0 ; B
( )
3 d 0 I 3 .
Ce qui conduit à : B d I
()
0 3 I1
Ce résultat, dans le cas général s’énonce ainsi :
Théorème d’Ampère
B d j dS
( )
0
(S )
Tel que nous venons de l’énoncer, ce théorème concerne la magnétostatique du vide. Il est
encore valable dans la matière, à condition que celle-ci ne soit pas (ou peu) magnétique ; c’est
le cas du cuivre ou de l’aluminium par exemple mais pas du fer qui est aimantable. Nous
étudierons plus loin (Chapitre IV) les milieux magnétiques.
(S) est une surface ouverte quelconque s’appuyant sur le contour fermé (); dS est orientée
par rapport au sens positif de circulation sur le contour à l’aide de la règle du tire-bouchon
(Figure 2).
rotB 0 j Figure 2
2 - CONSERVATION DU FLUX DU CHAMP MAGNETIQUE. POTENTIEL
VECTEUR
M
r r'
j d u
r
P
r'
O
Figure 3
On montre (voir annexe 2 page 159) que la divergence du vecteur B est nulle.
div B = 0
2-2-1. Définition
Si la surface (S) est fermée, le flux sortant sera défini en orientant le vecteur dS à l'extérieur
du volume délimité par la surface S.
Unité: l’unité de flux magnétique est le weber (Wb) ; il est défini à partir des phénomènes
d’induction électromagnétique (voir Chapitre V).
Le tesla, unité de champ magnétique, est défini à partir du weber. Si l'on considère une
surface plane placée normalement aux lignes de champ dans un champ magnétique uniforme,
on a alors : = B S.
Pour = 1 Wb et S = 1 m2, alors B = 1 tesla (T) encore appelé weber/ m2.
B dS 0
(S )
Conséquences :
- Le flux de B est constant à travers toute section d'un tube de champ.
- Le flux de B à travers une surface s'appuyant sur un contour () est le même quelle que soit
la surface orientée s'appuyant sur ce contour ; on peut donc parler de flux de B à travers le
contour ().
Comme pour tout champ de vecteur à flux conservatif (voir Annexe 3, p 183), on peut définir
pour B un potentiel vecteur A tel que :
B rot A
Le potentiel vecteur A n'est défini qu'au gradient d'une fonction scalaire quelconque près
(voir Annexe 3 p 161). Il est nécessaire, pour pouvoir définir A de poser une autre condition
sur ses propriétés, appelée condition de jauge. Nous utiliserons la condition de jauge de
Coulomb :
div A 0
Ce faisant, le vecteur A reste encore indéterminé à un vecteur constant K près puisque la
divergence d’un vecteur constant est nulle. En pratique, dans le cas où les courants ne
s’étendent pas jusqu'à l’infini, on peut poser (par analogie avec l’électrostatique) A 0 à
l’infini, soit : K 0 . On définit ainsi le potentiel vecteur absolu A .
De la forme locale du théorème d’Ampère rot B 0 j , on déduit : rot rot A 0 j .
Or, rot rot A grad div A ΔA , ΔA étant le laplacien vectoriel de A .
Comme div A = 0, on en déduit :
ΔA μ0 j
Az 0 j z
On peut ainsi aboutir à une expression de A en comparant les propriétés mathématiques des
scalaires que sont ses composantes, avec celles du potentiel scalaire V de l'électrostatique. Le
scalaire V satisfait à l'équation de Poisson V , de forme analogue à l’équation satisfaite
0
1
par les composantes de A , où remplace 0 et où le scalaire remplace le scalaire que
0
constitue la composante de j sur l'axe considéré.
Il s'ensuit que les composantes du potentiel vecteur A du champ magnétique créé en un point
M de l'espace par une distribution en volume de courants j ( P ) (Figure 5b) seront :
0 j x d M M
4 ( )
Ax
r
j y d r j r
Ay 0
4 ( ) r d d
j z d P P
Az 0
4 ( ) r
a) b)
Figure 5
Ce qui conduit au potentiel vecteur absolu :
0 j
A
4
r
( )
d
0 k
A
4 r dS
(S)
0 I
A
4
(C )
r
d
Soit un contour fermé orienté () et une surface (S) s’appuyant sur ce contour. En appliquant
le théorème de Stockes, on obtient :
A d rot A dS B dS
( ) (S) (S )
Le flux de B à travers la surface (S) est égal à la circulation de son potentiel vecteur le
long de la courbe qui limite cette surface.
On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan de symétrie physique () : P et P’ sont deux points du conducteur symétriques par
rapport à (), la densité de courant j ' en P’ est symétrique de la densité de courant j en P
(Figure 6).
A étant par définition un vecteur polaire (définition de A à partir de j qui est une grandeur
physique dont le sens est indépendant du référentiel choisi), il s’ensuit immédiatement (voir
annexe 1) :
A( M ') = sym ( A(M ) )
A(M )
A t (M ' )
A(M ' )
An (M ) At (M ) M’
M () A n (M ' )
j d
j' d' sym j d
P’
P
Figure 6
Si l’on considère les composantes de A telles que An soit normale au plan de symétrie () et
At soit parallèle à ce plan, on a donc :
An(M’) = -An(M)
At(M’) = At(M)
On se place dans le cas où la distribution de courants qui crée le champ magnétique présente
un plan d’antisymétrie () : P et P’ sont deux points du circuit symétriques par rapport à (),
la densité de courant j ' en P’ est antisymétrique de la densité de courant j en P.
Si M et M’ sont deux points symétriques par rapport à (), alors (voir annexe I) :
An(M’) = An(M)
At(M’) = - At(M)
Ainsi, dans le cas où une distribution de courants est invariante par translation le long d’un
axe, A ne dépend pas de la coordonnée qui mesure le déplacement le long de cet axe. De
même, si une distribution de courants est invariante par rotation autour d’un axe, A ne
dépendra pas de l’angle qui mesure la rotation autour de cet axe.
3 - RELATIONS DE PASSAGE
On considère deux régions de l’espace (1) et (2) séparées par une surface (S) (Figure 7).
(1) et (2) sont des régions vides ou non aimantables, c’est-à-dire des milieux dans lesquels
les lois de la magnétostatique du vide s’appliquent. Dans chacune des régions (1) et (2)
circulent des courants en volume et des courants peuvent également circuler en surface sur
(S). Les densités de courant sont j 1 dans (1), j 2 dans (2) et k sur (S).
2
B2 B1
n12 D2 u k
M2 (S)
A2
M D1
A D
M1
A1 n12
1
Figure 7
Soit M un point de la surface ; n12 est le vecteur unitaire de la normale à (S) orientée de la
région (1) vers la région (2).
En M1 le champ magnétique est B1 . En M2 le champ est B 2 .
Figure 8
L’aire commune aux deux sections droites du cylindre étant dS, on a donc :
B2 .n12 dS B1.( n12 )dS 0
Il vient donc :
n12 . B2 B1 (S) 0 (2)
ou encore :
Bn2(S) = Bn1(S)
Ces deux relations expriment la continuité de la composante normale de B à la traversée
d’une surface parcourue par un courant. L’indice (S) spécifie que cette relation s’applique
uniquement à la traversée de la surface.
3-3 Remarque
Nous avons montré en électrostatique (voir cours de 1ère Année) que les vecteurs champ
électrique E 1 et E 2 au voisinage de la surface de séparation de deux milieux peuvent être de
norme différente (du fait de la discontinuité de la composante normale due à la charge
superficielle ) mais restent coplanaires avec la normale locale n 12 à la surface. Il n’en est
pas de même en magnétostatique.
Du fait de la discontinuité en direction de la composante tangentielle de B , les plans B1,n12
et B2 ,n12 sont différents.
Les relations (1) et (2) peuvent se regrouper sous la forme :
(B2 B1 )(S) μ0 k(S) n12
B1
Plan tangent en B2
P à (S)
n
milieu 2 k
0 k n
P
(S)
milieu 1
Figure 9
Nous avons remarqué l’analogie d’écriture entre l’expression des scalaires, composantes du
potentiel vecteur A , et celle du potentiel scalaire V du champ électrostatique (par exemple :
j k 1 d dS
Ax 0 [ x d x dS ] comparé à V [ ] ).
4 ( ) r (S )
r 4 0 ( ) r (S )
r
Nous avons démontré en électrostatique que V est continu à la traversée d’une surface
chargée.
Il s’ensuit que A est continu à la traversée d’une surface parcourue par un courant.
A1( S ) A 2 ( S )
4 - LOIS GENERALES DE LA MAGNETOSTATIQUE DU VIDE
Le tableau suivant résume les diverses expressions possibles des propriétés de flux et de
circulation du champ magnétique dans le vide.
Flux
B dS 0 div B = 0 n .B
12 2
B1 (S) 0
(S )
Circulation B
.dλ μ0 I enlacés rot B 0 j n B
12 2
B1 (S) μ k(S)
0
(Γ)
A1( S ) A 2 ( S )
B.dλ μ0 j .dS B rot A
(Γ) (S)
ΔA μ 0 j
B dB
0 jr
j r u y
4 r 3
d B y d B y 0
4 r 3
d
( ) ( )
B z d B z 0
j r uz
4 r3
d
( )
Dans ces expressions, j et r peuvent être des fonctions des coordonnées d’espace, les u i
étant les vecteurs unitaires portés par les axes de coordonnées. La connaissance préalable de
la direction i du champ résultant permettra de simplifier ce calcul fastidieux. Il suffira en effet
de projeter chaque champ élémentaire sur cette direction et de sommer ces contributions. On
aura alors :
d B dB i 0
j r i
d
4 r3
0
B B i
j r i
d i
4 ( ) r 3
On conçoit donc l’intérêt de la détermination, par des considérations de symétrie, de la
direction du champ résultant.
Enfin nous verrons que ces considérations de symétrie et d’invariance permettent un calcul
rapide du champ par l’utilisation du théorème d’Ampère.
Symétries et invariances :
- Le plan (1) passant par le point M et le fil est un plan de symétrie pour la distribution de
courant.
- Le plan (2) passant par M et perpendiculaire au fil est un plan d’antisymétrie pour la
distribution de courant.
B est donc perpendiculaire à (1) et contenu dans (2).
A est donc contenu dans (1) et perpendiculaire à (2).
Par ailleurs, le système est invariant vis à vis de toute translation parallèle au fil et de toute
rotation ayant pour axe la direction du fil. La seule variable dont dépendent A et B est donc
la distance r au fil.
On a donc :
A A( r ) v et B B( r ) v u
Le système n’étant pas un système de courants localisés (fil infini), on ne calculera pas A
(voir paragraphe 2-3-1).
d
w y+dy
I A I
B d
M y
r dB
u u
H v H v r M
a) b)
Figure 10
Calcul de B :
La contribution dB au champ magnétique total créé en M par un élément d de fil s’écrit
(Figure 10b) :
d w 0 d sin( / 2 ) u v
dB 0 I I
4 y2 4 y2
y d
Avec d , il vient :
cos
0 cos d
dB I uv
4 r
On considère une bobine circulaire formée de n spires de même rayon R, d'axe (Ox), et
parcourues par un courant I (Figure 11).
Symétrie :
Tout plan passant par l'axe (Ox) est plan d'antisymétrie pour la distribution de courants. Le
champ magnétique appartenant à tous ces plans, il est donc porté par l’axe (Ox).
BBv
On remarquera de plus que le plan contenant la spire est plan de symétrie pour la distribution
de courants, donc, si l'on pose x OM , on aura :
B ( x) B ( x)
Calcul de B
Le champ magnétique élémentaire dB
produit par un élément d de la bobine est :
nI d u
dB 0
4 MP 2
- d et MP r u étant orthogonaux, la
composante dBx de dB sur cet axe a pour
valeur,
0 n I d
dB x sin
4 MP 2
Figure 11
d'où :
0 nI 2 R R
B
Spire
d B x
4 MP 2
sin avec MP
sin
Soit, si v est un vecteur unitaire porté par l'axe (Ox) et orienté par rapport au sens du courant
dans la spire à l’aide de la règle du tire-bouchon,
nI 0 n I R3
B 0 sin 3 v Ou, avec x OM B v
2R 2R R 2
x2
3/ 2
B
0 n I
2R Sud Nord
x
R/2
Figure 12 Figure 13
Si on se place hors de l’axe, on ne peut pas calculer de façon simple l’intensité du champ.
Mais, par exemple, une étude expérimentale permet de montrer que les lignes de champ ont
l’allure donnée par la figure 13.
Par analogie avec les aimants, on appelle face sud la face par laquelle pénètrent les lignes de
champ et face nord celle par laquelle elles sortent. Ces faces sont déterminées par la règle du
tire-bouchon : le tire-bouchon tournant dans le sens du courant, il entre par la face sud du
circuit.
Application : les bobines d’Helmholtz qui produisent un champ uniforme et qui sont utilisées
entre autres pour compenser le champ magnétique terrestre dans les expériences de précision.
Figure 14
On peut reproduire dans la pratique une telle distribution théorique en bobinant un fil fin
parcouru par un courant I suivant une hélice de pas très faible (spires jointives). Le circuit sera
alors caractérisé par le nombre total N de ses spires.
Symétries et invariances
- Le plan passant () par le point P de l’espace ou l’on veut déterminer le champ et l’axe ()
est plan de symétrie (figure 18a).
- Il y a invariance par rotation autour de l’axe ().
De ces deux constatations on peut donc déduire que le champ magnétique est donc
perpendiculaire à (), que les lignes de champ sont des cercles d'axe () et que B , dans un
système de coordonnées cylindriques (r, , z) dont l'axe (Oz) est porté par (), ne dépend pas
de . Si v est le vecteur unitaire porté par () et u celui porté par la droite OP, dirigé de O
vers P (figure 10 a), on a donc :
B B(r, z) v u
Calcul du champ
Les lignes de champ étant des cercles () de rayon r centrés sur (), on utilise le théorème
d'Ampère en calculant la circulation de B le long de la ligne de la ligne de champ () passant
par le point considéré (figure 18b).
B
()
(r ,z) d B ( r , z ) 2r
i) Le point P est extérieur au tore : la somme algébrique des intensités qui traverse le cercle
délimité par () est alors nulle, même si le plan de () coupe le tore car il est alors traversé
par la même intensité dans les deux sens contraires. On a donc :
B extérieur 0
ii) Le point P est intérieur au tore: Le cercle limité par (), orienté dans le sens positif selon
le schéma de la figure 15b, est alors traversé de sa face - vers sa face +, N fois par le même
courant I. La loi d'Ampère donne :
B ( r , z ) 2r 0 N I
B ne dépend donc pas formellement de z (z intervient uniquement par le fait de P est intérieur
ou extérieur au tore), et on peut donc écrire :
0 N I
B int vu
2r
5-3. Loi d'Ampère et équations de passage : cas d'un solénoïde très long
On considère un solénoïde très long d'axe (Ox) tel que l'on puisse, du point de vue de la
topographie du champ, le considérer comme infini. Il est caractérisé par n, nombre de spires
par unité de longueur. L'intensité du courant qui parcourt les spires est I (Figure 16).
I
M
D C
v u r2 A B r1
O H x
Figure 16
Cette distribution de courant est donc équivalente à celle d'une nappe cylindrique de courant
de densité de surface k = nI. Si u est un vecteur unitaire porté par l'axe (Ox), M un point de la
HM
nappe se projetant en H sur (Ox) et v le vecteur unitaire v , on choisira le sens de u
HM
tel que :
k nI u v
Symétries et invariances :
- Tout plan perpendiculaire à l'axe (Ox) est plan de symétrie de la distribution de courant : B
en tout point de l'espace est donc parallèle à (Ox).
- Le système est invariant pour toute rotation autour de (Ox) et toute translation parallèlement
à (Ox) : dans un système de coordonnées cylindriques (r, , x), B ne peut donc être
éventuellement fonction que de r.
B B ( r) u
Calcul de B :
On remarquera que la distribution considérée est équivalente à celle d'un solénoïde torique
dont le rayon est infini. On peut donc écrire immédiatement pour tout point P situé à
l'extérieur du solénoïde :
B extérieur 0
B d B ( r1)
AB B ( r 2) CD B ( r1) B ( r 2) AB 0
()
B int érieur 0 nI u
Nous verrons dans le chapitre consacré à l'étude des milieux magnétiques, que l'on peut
considérer ces matériaux comme étant le siège de courants fermés sur eux-mêmes, constituant
des boucles de courant de très petite dimension. L'étude des propriétés magnétiques de telles
distributions de courant est donc d'un intérêt particulier pour la description des propriétés
magnétiques de la matière aimantée. De ce point de vue, les boucles de courant ont, en
magnétostatique, un intérêt comparable à celui des dipôles en électrostatique. C’est pourquoi
les boucles de courant sont aussi appelées « dipôles magnétiques ».
6-1. Définition
On appelle boucle de courant un circuit filiforme (C) fermé dont les dimensions sont très
petites devant la distance r à laquelle se trouve un point P où on calcule ses effets
magnétiques.
Supposons tout d'abord ce circuit contenu dans un plan () (Figure 17a).
Le sens du courant permet de distinguer une face nord et une face sud et on oriente la normale
n au plan () contenant la boucle de la face sud vers la face nord. S étant l’aire limitée par la
boucle.
m I Sn I S m s’exprime en Am 2 .
Généralisation :
Pour un circuit (C) non nécessairement contenu dans un plan, on peut généraliser la définition
précédente. (S) étant une surface quelconque s'appuyant sur le circuit (C) et orientée à l'aide
de la règle du tire-bouchon par rapport au sens de parcours du courant sur (C), (Figure 17b),
on écrira :
m I ndS I S
(S )
a b
Figure 17
6-2-1. Calcul de B
Ce calcul se fera par l'intermédiaire du calcul du potentiel vecteur. Le point P où l’on calcule
MP
le champ, est tel que MP = r. On pose : u et on suppose r très grand devant les
r
dimensions de la boucle.
Le calcul de cette intégrale est donné en annexe 5 page 165 et conduit à l’expression du
potentiel vecteur créé par une boucle de courant en un point P situé à une distance r très
supérieure aux dimensions de la boucle :
0 1
A m grad p
4 r
Champ magnétique
Le champ magnétique se déduit du z0
Br
potentiel vecteur par B rot A .
ur
Considérons un système de P
A
u
coordonnées sphériques u r , u , u u
m r B
O
dans un repère fixe (O, x0, y0, z0) y0
(Figure 18). P0
x0
Figure 18
B est dans le plan m, u et ses composantes radiale et orthoradiale sont :
0 m cos
Br
2 r 3
m sin
B 0
4 r 3
Le tableau suivant donne la comparaison des expressions des potentiels et des champs dans le
cas du dipôle électrostatique et dans le cas de la boucle de courant (appelée encore dipôle
magnétique)
P
E
A
. P
u
u
O p O m
1 p .u 0 m u
V A
4 0 r 2 4 r2
1 2 p cosθ 0 2 m cos
Er Br
4 0 r3 4 r3
1 p sinθ 0 m sin
E B
4 0 r 3 4 r 3
ANNEXE 1
1 – DEFINITIONS
Un pointeur est un vecteur lié, dont on spécifie l'origine A (ou point d'application) du vecteur.
V , on le note : (A, V ). L’ensemble des vecteurs équipollents entre eux et de même support
forme une classe particulière appelée vecteur glissant ou glisseur.
Définition : Les grandeurs « polaires » présentent un sens d’orientation le long d’un support
ou d’une direction.
Représentation : On représente une grandeur polaire par un segment de droite orienté dont le
support (ou la direction) et le sens dont ceux qui sont attachés à la grandeur et dont la
longueur est proportionnelle à la norme g (mesure) de cette grandeur.
Exemples :
- Vecteur translation T MM ' PP' ,
- Résultante F des forces appliquées à un point matériel M,
- Vecteur vitesse v ou vecteur accélération a de ce point,
- Champ électrostatique E créé par une charge ponctuelle q .
On remarquera que le sens des vecteurs représentant ces grandeurs est physiquement défini
et ne dépend pas d’une quelconque convention d’orientation de l’espace.
2-2. Grandeurs vectorielles axiales.
Définition : Les grandeurs « axiales » présentent un sens d’orientation autour d’un support.
Représentation :
M
Sens de
rotation
Figure 2a Figure 2b
On peut ainsi définir un « glisseur rotation » attaché à la rotation d’un solide autour d’un axe
fixe . Si, à la date t, on connaît le sens de rotation et la vitesse angulaire en valeur absolue
, on pourra définir un « glisseur rotation instantanée » (Figure 2b) :
- dont le support est
- dont le sens correspond au sens de rotation,
- dont la norme est fournie par .
En fait la représentation d’une telle rotation se fait en associant un pseudo- vecteur (ou
vecteur axial) à cette grandeur. De même qu’il existe deux sens de rotation autour d’un axe, il
existe deux sens de glissement le long de cet axe.
GM
M M M
M
GM
Figure 3
On peut donc réaliser une bijection entre l’ensemble des deux sens de rotation et l’ensemble
des deux sens de translation, grâce à une convention. Cette convention est celle qui sert à
définir un trièdre direct (ou « convention du tire-bouchon »). Cela permet donc d’associer à
une grandeur axiale, symbolisée comme on l’a vu en a), un vecteur G ayant même support,
même norme, mais dont le sens est arbitrairement fourni par la règle du tire-bouchon. Ainsi,
sur la figure 3, à une grandeur axiale attachée au point M, on fait correspondre le « pointeur »
G M d’origine M. L’arbitraire dans la fixation du sens du vecteur G associé à la grandeur
axiale laisse prévoir un comportement particulier vis à vis des symétries. C’est pourquoi on
dit que G est un « pseudo-vecteur ».
Un vecteur axial (ou pseudo-vecteur) est un vecteur dont le sens est défini à partir d’une
convention d’orientation de l’espace et qui dépend donc de cette convention (ici par exemple
la règle dite « du tire-bouchon »).
Exemples :
- Le « glisseur rotation instantanée » d’un solide autour d’un axe : cet exemple
précédemment décrit sera figuré par le glisseur de la figure 4 ; est défini à partir des
rv
« pointeurs » v et HM r par la relation (Figure 5a).
r2
Sens de Sens de
rotation rotation
Figure 4
H
O F
v
M M
a) b)
Figure 5
On doit au physicien Pierre Curie un principe que nous pouvons énoncer de la façon
suivante :
Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de symétrie des causes
doivent se retrouver dans les effets produits.
Ainsi, si une distribution de charges possède un plan de symétrie (), ce plan sera également
un élément de symétrie du champ électrostatique créé par ces charges.
a) Symétrie
Les grandeurs « polaires » présentant un sens d’orientation le long d’un support ou d’une
direction, ces grandeurs se comporteront comme un bi-point vis à vis des symétries par
rapport à un plan ou à un point.
Ainsi, la figure 6 montre que, si A est un vecteur polaire, M et M’ deux points symétriques
par rapport à un plan (), plan de symétrie du système :
(1) : A' (M’) = A(M) si A(M) est parallèle à () ;
(2) : A' (M’) = - A(M) si A(M) est perpendiculaire à ()
(3) : Ces règles s’appliquent aux composantes de A dans le cas général.
A A A
M M M A A
M M M A
(1) (2) (3) (1) (2) (3)
M’ M’ M’ A' A'
M’ M’ M’
A' A' A'
A'
Figure 7
Figure 6
b) Antisymétrie. (Figure 7)
'
Figure 8
Exemple : Soit deux solides (S) et (S’) tournant autour de deux axes fixes () et (’) en restant
constamment symétriques par rapport à un plan fixe (. Si les symboles retenus initialement
(représentation a)) sont effectivement symétriques par rapport à (, il n’en est plus de même
pour les vecteurs axiaux associés et ' que leur définition (voir ci-dessus) rend
antisymétriques par rapport à ( (Figure 8).
On remarquera que dans les positions particulières où l’axe de rotation () est parallèle au
plan () de symétrie, le pseudo-vecteur ' est antiparallèle à , alors que si () est
perpendiculaire à (), ' (Figures 9a et b).
'
'
Sans développer toutes les conséquences de cette observation, nous ferons simplement
remarquer que les grandeurs axiales que nous avons citées (moment, vitesse de rotation) sont
définies par un produit vectoriel.
Le comportement des grandeurs axiales se déduit donc des propriétés du produit vectoriel qui
les définit. On peut facilement démontrer :
a) que, considérant un couple de vecteurs ( a , b ) (la « cause ») et le couple symétrique ( a' , b ' )
par rapport à un plan (), les vecteurs c a b et c' a ' b' sont anti-symétriques par
rapport à () (Figure 10a). c ou c ' représentent la grandeur axiale résultante (« effet »).
b) que, considérant un couple de vecteurs ( a , b ) et le couple anti-symétrique ( a' , b ' ) par
rapport à un plan (), les vecteurs c a b et c' a ' b' sont symétriques par rapport à ()
(Figure 10b).
() ()
c'
b b
a a
b'
c c
a' a' b'
c'
CALCUL DE LA DIVERGENCE DE B
j ( r ') ( r r ' )
div B '( r ) div 0
4 3
d
( ) r r'
La sommation se faisant dans le volume (), c’est-à-dire sur r ' , les opérations de divergence
(par rapport à r ) peuvent être effectuées sous le signe somme, soit :
j ( r ') ( r r ' )
4
div B '( r ) 0
div 3
d
( ) r r'
En remarquant que :
r r' 1
3
grad
r r' r r'
On peut écrire :
j ( r ') (r r ' ) r r' 1
div 3 3
rot j ( r ') j ( r ') rot grad
r r' r r' r r '
div B = 0
ANNEXE 3
Définition : On dit qu’un champ est à flux conservatif sur un ouvert U si son flux à travers
toute surface fermée orientée incluse dans U est nul.
Remarque 1 : La réciproque de ce théorème est fausse : Tout champ à divergence nulle n’est
pas forcément à flux conservatif. La condition supplémentaire nécessaire est que l’ouvert sur
lequel on travaille soit « asphérique » (voir cours OMSI).
Vous connaissez très bien un exemple illustrant la remarque ci-dessus qui pourrait passer pour
une subtilité mathématique sans importance : le théorème de Gauss. En effet le champ
électrique E créé dans le vide par une charge ponctuelle est à divergence nulle en tout point
de l’espace privé de la charge elle-même. Toutefois son flux à travers une surface fermée de
q
forme quelconque « entourant » la charge est égal à . L’espace entier (R3 ) privé d’un
ε0
point (la charge ponctuelle) n’est pas asphérique ; le champ E n’est pas à flux conservatif.
Remarque 2 : Le champ B à divergence nulle décrit ci-dessus est également un champ à
rotationnel nul sur tout l’espace privé du fil ( (R3 ) privé de l’axe des z). Toutefois, de façon
similaire à la remarque précédente, nous ne pouvons pas en conclure que ce champ est à
circulation conservative. La condition supplémentaire nécessaire est que l’ouvert sur lequel on
travaille soit « simplement connexe » (voir cours OMSI). Cette notion mathématique est
directement reliée au théorème d’Ampère (la circulation de B le long d’un contour
« entourant » le fil n’est pas nulle). L’espace entier (R3 ) privé d’une droite (ici l’axe des z
correspondant au fil conducteur) n’est pas simplement connexe ; le champ B n’est pas à
circulation conservative. Il n’est donc pas (contrairement à E ) un champ de gradient,
autrement dit il ne dérive pas d’un potentiel scalaire. Nous verrons au paragraphe suivant
qu’il « dérive d’un potentiel vecteur ».
1 - Potentiel vecteur
Définition : Soit v un champ de vecteurs. On dit que v dérive du potentiel vecteur A s’il
existe un champ de vecteur A de classe C1 tel que v rot A .
De même que le potentiel scalaire dont dérive un champ à circulation conservative est
toujours défini à une constante près (notion de « plancher de potentiel » en physique
déterminé par des conditions imposées arbitrairement), le potentiel vecteur dont dérive un
champ à flux conservatif n’est pas unique. Il est défini à un gradient près. Autrement dit le
champ vectoriel A' tel que A ' A grad f , f étant une fonction scalaire quelconque des
coordonnées, est également un potentiel vecteur de v .
En se souvenant que le rotationnel d’un gradient est nul (si un champ est un champ de
gradient sa circulation est conservative et donc son rotationnel est nul) et en utilisant la
linéarité du rotationnel, la démonstration de cette propriété importante en physique tient en
une ligne :
ro tA' rot A gradf rotA rot gra df rotA
Si l’on désire définir le potentiel vecteur de façon absolue, il faut poser des conditions
supplémentaires que l’on appelle « conditions de jauge » en physique. Nous étudierons en
particulier cette année la jauge de Coulomb div A 0 qui conduit à l’équivalent de l’équation
de Poisson pour la magnétostatique et la jauge de Lorentz qui permet de simplifier les
équations aux potentiels électromagnétiques (partie ONDES du cours).
ANNEXE 4
On considère deux régions de l’espace (1) et (2) séparées par une surface (S). (1) et (2)
sont des régions vides ou non aimantables, c’est-à-dire des milieux dans lesquels les lois de la
magnétostatique du vide s’appliquent. Dans chacune des régions (1) et (2) circulent des
courants en volume et des courants peuvent également circuler en surface sur (S). Les densités
de courant sont j 1 dans (1), j 2 dans (2) et k sur (S).
2
B2 B1 D2 u
k
M2 (S)
A2
M D1
n A D
M1
A1 n
1
Soit M un point de la surface ; n est le vecteur unitaire de la normale à (S) orientée de (1)
vers (2). On considère un contour rectangulaire A1D1D2A2 dont le centre de symétrie est M,
A1D1 et A2D2 étant parallèles au plan tangent à la surface ; A1D1 et A2D2 sont des infiniment
petits du premier ordre, A1A2 et D1D2 étant des infiniment petits au moins du deuxième ordre.
La direction de la normale coupe A1D1 en M1 où le champ magnétique est B1 et A2D2 en M2
où le champ est B 2
La circulation sur A1 A2 et D1D2 pouvant être négligée, di est l'intensité de courant traversant
le contour rectangulaire D1A1 A2D2.
En posant dans chaque milieu :
B t composante de B dans le plan tangent à (S)
B n composante de B selon la normale n
soit : B Bt B n
il vient, puisque A2 D2 A1 D1 :
dC Bt2 Bn2 Bt1 Bn1 A2 D2 Bt2 Bt1 A2 D2
di peut par ailleurs être réduit à la seule contribution des courants surfaciques : A1 A2 étant un
infiniment petit d'ordre aussi élevé que l'on veut, la surface délimitée par le contour
rectangulaire A1D1D2A2 peut être rendue aussi petite que l'on veut et le flux des courants de
volume négligeable. Soit :
di k u A2 D2 ,
u étant l’unitaire de la normale au plan du contour (Figure 7).
Comme n A2 D2 est colinéaire et de même sens que u et a pour norme A2D2
di k (n A2 D2 )
0
B t 2 B t1 A D k n A D
2 2 2 2
Cette relation devant être vraie quel que soit le vecteur A2 D2 choisi, on doit avoir :
(Bt 2 Bt1 )(S) μ 0(k n12 )
n (B2 B1 )(S) μ k (1)
12 0 (S)
Le calcul du champ magnétique créé par une boucle de courant se fait par l'intermédiaire du
calcul du potentiel vecteur. Le point P où l’on calcule le champ, est tel que MP = r. On pose :
MP
u et on suppose r très grand devant les dimensions de la boucle.
r
On peut écrire :
0 I d K 0 I K
Q dS
A K
4 (C ) r 4
rot
r
(S )
(S) étant une surface s’appuyant sur (C), Q un point de cette surface et r = QP
Compte tenu de la relation rot ma mrot a gradm a ,
on a :
K 1 1
rot Q rot Q K grad Q K
r r r
K étant un vecteur constant, rot Q K 0
1 1
Par ailleurs : grad P grad Q
r r
Soit, en utilisant les propriétés du produit mixte ( a b c c a b ) :
0 I 1 I 1
A K
4
(S)
grad P K dS 0
r 4
(S )
dS grad P K
r
Cette relation doit être valable quel que soit le vecteur K Donc :
I 1
A 0 dS grad P
4 ( S ) r
Par ailleurs, dans l'approximation de la boucle de courant, r reste sensiblement constant pour
un point P donné quand on se déplace sur la boucle.
Soit
1 1
dS grad P dS grad P
(S ) r ( S )
r
1
D'où : A 0 I dS grad P
4 ( S )
r
Et
0 1
A m grad P
4 r