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Azira/Benmouhoub/Chami Chapitre II : Structure électronique de l’atome

am
Introduction
Les découvertes des électrons, protons et neutrons ont amené les chimistes à chercher
des relations entre les structures des atomes et leur comportement chimique.

Ch
Lewis a suggéré que les électrons devraient être rangés en couches qui se succèdent à
partir du noyau.
Cette hypothèse a soulevé des questions : où sont localisés les électrons ? Possèdent-ils

ub
des énergies différentes ? Comment Lewis en est-il arrivé à cette hypothèse.
Ces problématiques ont inspiré de nombreuses recherches expérimentales et théoriques
depuis le début du XXème siècle. Elles se poursuivent de nos jours. Ce chapitre abordera

ho
la disposition des électrons dans les atomes.

I. RAPPEL DE NOTIONS FONDAMENTALES


ou
I- 1. Les radiations électromagnétiques
L’attribution du mouvement ondulatoire à la
nm

lumière a été faite par les physiciens du XIXème


siècle. En 1864, Maxwell publie une théorie
mathématique remarquable pour décrire tout type
de radiations comme étant une association de deux
Be

champs magnétique et électrique perpendiculaire


oscillants à la manière de vagues (se déplaçant
dans l’espace suivant un mouvement ondulatoire).
ira

C’est pourquoi toutes les radiations, comme la


lumière, les microondes, les signaux radio et
Az

télévision, les rayons X sont appelés radiations électromagnétiques.

I- 2. Les propriétés des ondes


La distance séparant deux sommets ou deux creux
successifs est appelée longueur d’onde de la radiation λ.
Elle est exprimée en mètres, nanomètres…
Elle est caractérisée par :
 une fréquence ν (nombres de vibrations par
secondes) unité s-1 (Hz).
 une vitesse de propagation: la vitesse de la lumière
et de toutes les radiations électromagnétiques dans le vide est constante et est égale à
3.108 m/s.

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La longueur d’onde et la fréquence sont inversement proportionnelles et unies par la
relation suivante : λ = C/ν.

Ch
I- 3. Spectre électromagnétique
Le spectre électromagnétique représente la répartition des ondes électromagnétiques en
fonction de leur longueur d'onde, de leur fréquence ou bien encore de leur énergie (figure
ci-dessous).

ub
ho
ou
La lumière visible ne représente qu’une infime portion des radiations
nm

électromagnétiques. Son spectre c'est-à-dire la suite d’images juxtaposées faisant un


continuum de couleurs correspondant à sa décomposition par un prisme s’étend de 400
(violet) à 750 nm (rouge). Il comprend le violet, l’indigo, le bleu, le vert, le jaune, l’orange
et le rouge
Be

Nous distinguons deux sortes de spectres :


- Spectre continu : spectre dans lequel toutes les fréquences ou toutes les longueurs
d’onde des radiations électromagnétiques forment un tout ininterrompu de couleurs.
ira

Exemple : spectre de la lumière blanche comme celui produit par une ampoule ou par le
soleil.
Az

- Spectre de raies (spectre discontinu) : spectre sous forme de raies, comportant un


nombre limité de fréquences ou de longueurs d’onde.
Exemple: spectre d’émission des atomes.

I- 4. Equation de Planck
La mécanique classique seule reste impuissante à rendre compte des phénomènes à
l’échelle atomique.
La théorie des quanta a été formulée pour expliquer divers phénomènes notamment
l’effet photoélectrique et l’interprétation du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène.
Elle repose sur l’idée que l’énergie ne peut être échangée entre la matière et le
rayonnement de manière continue. Les échanges ne peuvent avoir lieu que par multiple
entiers d’une quantité minimale d’énergie appelée quantum.

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Remarque : il ne peut exister d’échange d’énergie entre la matière et le rayonnement par
quantités inférieurs à un quantum.

Ch
En effet, Planck énonce que l’énergie d’un système vibratoire est proportionnelle à la
fréquence de la vibration :
E = h.ν
E : énergie en Joule

ub
h= constante de Planck=6.626068 10-34J.s
ν : fréquence en s-1ou Hertz

ho
Ceci constitue la première pierre de la théorie des quanta c’est la quantification de
l’énergie : seules certaines vibrations sont permises dans l’atome.
De son coté, Albert Einstein quantifie le rayonnement et introduit le quanta de lumière
ou
qui sera appelé photon.
Un photon ≡ Un paquet d’énergie ≡ Quantum
nm

II. EFFET PHOTOELECTRIQUE


En 1905, Albert Einstein met à profit les idées de quantification de l’énergie émise par
Planck et réussit à expliquer l’effet photoélectrique (découvert par Hertz en 1885) au
Be

cours duquel un métal exposé à la lumière éjecte des électrons.


Dans une ampoule en verre dans laquelle règne un vide (pas de gaz). On place deux
électrodes dont l’une est une plaque métallique.
ira

Faisceaux lumineux

Cathode
Anode
Az

e-

_ +
Ampoule en verre

m.A

 Si l’ampoule est placée à l’obscurité (en absence de lumière), aucun courant ne


traverse le milliampèremètre (m.A).
 On envoie une lumière monochromatique, de fréquence ν croissante, sur la plaque
métallique reliée au milliampèremètre. L’aiguille du milliampèremètre commence à dévier
au-delà d'une fréquence ν0, signe de présence d'électricité.

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Donc il y a passage d’un courant dans le circuit dû aux électrons éjectés de la plaque
avec une certaine énergie cinétique qui dépend de la longueur d’onde de la lumière
incidente.

Ch
Remarque : pour mesurer l’énergie cinétique des électrons, il suffit d’appliquer un
potentiel retardateur U0 (potentiel d’arrêt) entre les deux électrodes. A une certaine
tension U0, on observe qu’il n’y a pas passage de courant.

ub
1
e.U0 = me v 2 U0 : potentiel retardateur (ou potentiel d’arrêt)
2

ho
 La lumière est donc capable de conduire un métal à émettre des électrons, le
phénomène est appelé :" effet photoélectrique".
ou
- Les électrons sont émis par la cathode que si la fréquence (ν) est au moins égale à la
fréquence seuil (ν0) : ν = ν0.

- Si ν<ν0 : il n ya pas d’extraction d’électron donc pas d’effet photoélectrique.


nm

Conclusion
 L’énergie incidente = énergie d’extraction + énergie cinétique
Eincident = E0 + Ec
Be

1
h.ν = h.ν0 + mev2 .
2
hν : énergie incidente ou énergie du photon.
ira

hν0 : énergie d’extraction des électrons ou énergie du seuil photoélectrique ou travail


d’extraction W0.
1
m e v 2 : énergie cinétique de l’électron.
Az

2
N.B : la fréquence seuil ν0 dépend de la nature du métal.

 Le photon porteur d’énergie hν frappe un métal : une partie de cette énergie est
utilisée pour extraire 1’électron et l’autre partie communique une énergie cinétique à ce
dernier.

Ec

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Remarque
Dans cette expérience, il a été mis en évidence l’aspect corpusculaire de la lumière.
On découvre ainsi que la lumière n’était pas seulement une onde, mais avait également

Ch
les propriétés de multiples particules (photons).

III. SPECTRE D’EMISSION DE L’ATOME D’HYDROGENE


Lorsqu’on applique une tension élevée à des atomes à l’état gazeux soumis à une très

ub
faible pression, ils absorbent de l’énergie et sont dits excités. Les atomes excités peuvent
restituer cette énergie supplémentaire sous forme de radiations électromagnétiques

ho
notamment de lumière visible. Les atomes excités n’émettent pas toutes les longueurs
d’onde.
La décomposition par un prisme de la lumière émise ne laisse apparaitre qu’un certain
ou
nombre limité de raies colorées, séparées par des zones sombres où aucune lumière n’est
détectée. On a alors affaire à un spectre de raies discontinu appelé aussi spectre
d’émission atomique.
nm

Le spectre de l’hydrogène est obtenu en produisant une décharge électrique dans un


tube contenant de l’hydrogène sous faible pression. Le gaz contenu entre les deux
électrodes s’illumine et émet une lumière.
Be

Filtre
Rayonnement λ1 =410nm(violet)
ira

λ2 =434 nm (indigo)
λ3 =486 nm (bleu)
λ4= 656 nm (rouge)
Az

Hydrogène
Prisme Plaque photographique
_ +
Haute tension
5000-10000Volts

La plaque photographique montre un spectre de raies discontinu et chaque raie


correspond à une fréquence ν et donc à une longueur d’onde λ caractéristique de
l’hydrogène.
Expliquer la présence de fréquences bien spécifiques d’un élément et trouver une
fonction mathématique pouvant les relier entre elles a été la préoccupation majeure des
scientifiques de la fin du XIX siècle.

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Balmer et un peu plus tard Rydberg ont trouvé que les longueurs d’onde des raies rouge,
verte et bleu émises par l’hydrogène satisfaisaient l’équation :
1 1 1

Ch
= RH [ 2 – 2]
λ 2 𝑛
n : nombre entier >2 RH = constante de Rydberg = 1,097.107 m-1

IV. MODELE DE BOHR – POSTULATS DE BOHR

ub
Bohr a été le premier à faire le lien entre les spectres d’émission atomique et les idées
quantiques de Planck et Einstein. Il a élaboré un modèle qui lui a permis de calculer

ho
théoriquement les radiations émises par l’hydrogène. Il a réalisé l’exploit de relier le
monde invisible de l’atome au monde visible : les raies lumineuses.

1er Postulat
ou
L’électron décrit autour du noyau des orbites circulaires stationnaires (d’énergies
constantes). Ces orbites ne peuvent prendre que certaines valeurs déterminées appelées
nm

niveaux d’énergie (n).

2ème Postulat
Le moment cinétique de l’électron est quantifié, il ne peut prendre comme valeur que des
Be

h
multiples entiers de la quantité où h est la constante de Planck.

      
Moment cinétique de l' électron : Μ  p  r  mv  r  m.v.r sinθ avec θ  90 car p ⊥r .

h
ira

Μ  m.v.r  n  n .

p : vecteur quantité de mouvement
Az

m : masse de l’électron.
v : vitesse de l’électron.
r : rayon de l’orbite.
h : constante de Planck, h = 6,62.10-34J.s.

3ème Postulat
Un atome n’émet ou n’absorbe de l’énergie que lorsqu’un électron passe d’une orbite
stationnaire à une autre.

∆E = Ef - Ei= h.ν

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a- Rayon de l’atome d’hydrogène

Nous allons à partir de ces hypothèses calculer le rayon de l'atome d'hydrogène dans son

Ch
état fondamental. Le système que nous étudions est constitué d'un noyau portant une
charge élémentaire positive autour duquel gravite, sur une orbite circulaire de rayon r,
un électron de charge élémentaire négative.

ub
ho
On trouve la relation suivante :
ou
n2h2
rn =
4π 2 .m.K.e2
nm

r : rayon de l’orbite (distance électron-noyau).


h : constante de Planck, h = 6,62.10-34 J.s.
K= 9.109 dans le système MKSA.
m : masse de l’électron.
Be

e : charge de l’électron.

 Pour n = 1, qui définit l’orbite de plus basse énergie (état fondamental), on peut
ira

calculer la valeur du rayon correspondant :


Soit r1 = a0 = 5,2918.10-11 m = 0,53 Ǻ. où a0 est appelé le rayon de l’atome de Bohr.

On en déduit que la relation précédente peut s’écrire comme suit : rn = a0 .n2


Az

b- Energie totale de l’électron dans l’atome d’hydrogène


Lorsque l’atome d’Hydrogène est stable, l’électron se trouve au niveau n=1, on dit que
l’atome est à l’état fondamental. Les niveaux pour lesquels n >1, correspondent aux états
excités de l’atome.
2π 2 .m.K 2 e 4
En  -
n2h2
En : énergie totale de l’électron. h : constante de Planck, h= 6,62.10-34 J.s.
K= 9.109 dans le système MKSA. m : masse de l’électron.
e : charge de l’électron.

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2π 2 .m.K 2 e 4
* Pour n=1, E 1 = - , E1 = -13,6 eV = E0.
h2
D’une manière générale, on peut écrire :

Ch
𝟏𝟑.𝟔
𝐄𝐧(𝐞𝐕) = − n : entier = 1,2,3,………,∞
𝒏𝟐

c- interprétation du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène


D’après le troisième postulat de Bohr, on n’obtient des raies que lorsque l’électron passe

ub
d’une orbite à une autre orbite. Le passage d’un électron d’une orbite à une autre est
appelée une transition. Celle ci s’accompagne de l’émission ou de l’absorption d’énergie

ho
égale à la différence d’énergie des deux orbites.
n2 n2

n1 n1<n2
ou n1
Emission ΔE < 0 Absorption ΔE >0

- absorption lumineuse : le passage de l’électron d’une orbite stable (n1) à une orbite
nm

moins stable (n2), nécessite l’absorption d’ énergie.


- émission lumineuse : le retour de l’électron d’un état instable (n2) vers un état stable
(n1) est accompagné d’émission d’énergie.
Be

13,6 13,6 1 1
ΔE = Ef – Ei = – – (− ) = – 13,6 ( − )
𝑛𝑓2 𝑛𝑖2 𝑛2𝑓 𝑛𝑖2

Le spectre d’émission da l’atome d’hydrogène observé est formé de groupes de raies


ira

lumineuses. Chaque groupe de raies (transitions des couches supérieures vers un même
niveau n) est appelé "une série", chaque série porte le nom du chercheur qui la
découverte.
Az

Domaine spectral Nom de la série Niveaux d’énergie

Ultra-violet (UV) Lyman nf= 1 (K) ni ≥ 2


Visible Balmer nf= 2 (L) ni ≥ 3
Infra rouge (IR) proche Paschen nf= 3 (M) ni ≥ 4
Infra rouge (IR) Brackett nf= 4 (N) ni ≥ 5
Infra rouge (IR) lointain Pfund nf= 5 (O) ni ≥ 6

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- Le diagramme ci-dessous représente les différentes raies du spectre d’émission de
l’atome d’hydrogène.
E (eV)

Ch
Raies limites

0 ∞

ub
ho
E7 n=7
E6 n=6
E5 n=5
E4
ou Série de Pfund
n=4
Série de Brackett
E3 n=3
Série de Paschen
nm

E2 n=2
Série de Balmer
Be

E1 n=1
Série de Lyman
Diagramme énergétique du spectre d’émission de l’atome d’Hydrogène.

Pour chaque série nous avons :


ira

1ère raie : (n+1 n) raie limite (∞ n)


1ère raie de Lyman (Kα) 2ème raie de Lyman (Kβ) 3ème raie de Lyman (Kγ)
Az

1ère raie de Balmer (Lα) 2ème raie de Balmer (Lβ) 3ème raie de Balmer (Lγ)

 Relation de Rhydberg-Balmer

L’étude du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène montre que les valeurs de ces
fréquences obéissent à une loi empirique (relation mathématique déduite de
l’expérience), la relation de Rhydberg-Balmer :
ν 1 1 1
ν   R H ( 2 - 2 ), n 2  n1 .
c λ n1 n 2

RH : constante de Rhydberg. RH = 1,09678.107m-1.


n1 et n2 : niveaux d’énergie. n1 et n2 sont des nombres entiers.

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Conclusions
 Si n =1, l’atome d’hydrogène est dans son état le plus stable, énergie minimale. C’est
l’état fondamental de l’atome.

Ch
 Si n ≥ 2, l’électron occupe un niveau d’énergie supérieur. L’atome est dans un état
excité (instable).
 Plus n augmente, plus rn augmente et moins l’électron est lié au noyau. A la limite, si

ub
n →∞, l’électron est sorti de l’atome. Ce dernier est alors ionisé.
 Si n augmente, les niveaux énergétiques se rapprochent de plus en plus.
 L’énergie d’ionisation Ei de l’atome d’hydrogène est l’énergie minimale qu’il faut lui

ho
fournir pour arracher l’électron à partir de l’état fondamental.
On voit que : Ei= ∆E = Ef– Ei= E∞ - E1 = 0 - (- 13,6/12) = +13,6 eV.
ou
V. INSUFFISANCE DU MODELE DE BOHR
Bien que remarquable la théorie de Bohr n’est applicable qu’aux entités possédant un
nm

seul électron (H ou He+). De plus l’idée que l’électron se déplace sur des orbites
circulaires fixes autour du noyau ne faisait pas l’unanimité.
En introduisant le concept de la quantification de l’énergie pour décrire l’électron dans
l’atome il a paré la voie à d’autres interprétations théoriques plus complètes.
Be
ira
Az

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