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On réalise l’expérience suivante : deux plaques de métal sont placées face à face dans une enceinte
sous vide. On a la possibilité d’envoyer de la lumière (ou plus généralement un rayonnement
électromagnétique) sur l’une des surfaces et les deux plaques sont connectées à un générateur de
tension et on utilise un galvanomètre qui est un ampèremètre permettant de détecter de très faibles
courants. Un schéma est représenté ci-dessous. Le générateur porte l’une des plaques métallique à
un potentiel négatif (celle qui sera éclairée) et l’autre à un potentiel positif afin d’attirer les électrons.
On constate que :
➢ Si l’on n’éclaire pas la plaque, le courant mesuré est à peu près nul, au bruit près.
➢ Lorsque l’on éclaire la plaque en lumière blanche, un courant apparait.
Jusque-là, rien n’était surprenant pour les physiciens : les électrons absorbent l’énergie de la lumière
incidente et lorsqu’ils ont atteint une énergie suffisante (appelée travail d’extraction), ils peuvent
s’échapper de la plaque éclairée et être récupérée par l’autre plaque métallique.
Pour aller plus loin, on éclaire en lumière monochromatique pour voir l’influence de la couleur et on
fait varier l’intensité lumineuse. On fait les observations suivantes :
➢ Lorsque la fréquence utilisée est trop faible (ou la longueur d’onde trop élevée), on observe le
même signal qu’en absence de lumière, une intensité nulle, et ce quel que soit l’intensité
lumineuse.
➢ Lorsque la fréquence est supérieure à une fréquence seuil 𝜈0 (qui dépend du matériau), une
intensité (électrique) est mesurée par le galvanomètre et est d’autant plus grande que
l’intensité lumineuse incidente est importante.
Benkerroum Houssam 2 Année scolaire: 2022 - 2023
CPGE Moulay Youssef Rabat Mécanique quantique: Introduction
Physique MPSI 1 à la physique quantique
La présence d’une fréquence seuil en deçà de laquelle l’intensité électrique mesurée par le
galvanomètre est nulle n’est pas explicable à l’époque avec l’électromagnétisme tel qu’il est connu.
En effet, on s’attendrait à, quel que soit la couleur de la lumière, pouvoir extraire les électrons en
augmentant simplement l’intensité lumineuse.
L’interprétation est proposée par Einstein de 1905 et jouera un rôle important dans l’attribution de
son prix Nobel en 1921 : la lumière est constituée de grains de lumières que l’on appelle photons et
qui ont une énergie qui dépend de la fréquence lumineuse : 𝐸 = ℎ𝜈. Augmenter l’intensité
lumineuse (à couleur fixée) correspond donc simplement à augmenter le nombre de grains
incidents. Ainsi lorsqu’un grain a une énergie suffisante et qu’il rentre en collision avec un électron,
1
il peut arriver à l’extraire et à lui conférer une vitesse telle que : ℎ𝜈 = ℎ𝜈0 + 2 𝑚𝑣² où 𝜈 est la
fréquence de la radiation incidente, 𝜈0 la fréquence en dessous de laquelle on n’observe pas de
courant et 𝑣 la vitesse conférée à l’électron. En revanche, si la fréquence lumineuse est trop faible,
aucun photon n’a d’énergie suffisante pour extraire un électron.
Relations de Planck-Einstein : La lumière est constituée de particules de masse nulle nommées
photons qui se déplacent à la vitesse de la lumière. On peut associer à ces particules une énergie et
une impulsion qui dépendent de la fréquence 𝜈 du rayonnement ou de son vecteur d’onde :
𝐸 = ℎ𝜈 ⃗⃗
𝑝⃗ = ℏ𝑘
(c) La diffusion Compton (ou effet Compton) :
Le phénomène qui finit de convaincre la communauté scientifique de l’existence de particules
associées au rayonnement électromagnétique est la diffusion Compton découverte par Arthur
Compton en 1922.
La diffusion d’un rayonnement est le phénomène selon lequel un échantillon de matière, recevant
un rayonnement incident, renvoie dans tout l’espace un rayonnement de même nature appelé onde
diffusée.
Classiquement on explique la diffusion des ondes électromagnétiques par le fait que les électrons
contenus dans la matière sont mis en mouvement sous l’action du champ électromagnétique de
l’onde incidente. L’onde diffusée est créée par les électrons en mouvement qui oscillent à la
fréquence de l’onde incidente. L’onde diffusée a donc la même fréquence que l’onde incidente.
En envoyant des rayons X de longueur d’onde 𝜆 = 0,071𝑛𝑚 sur une cible de carbone, Arthur
Compton observa un rayonnement diffusé de longueur d’onde différente de la longueur d’onde
incidente, en contradiction avec la théorie classique. Il put interpréter les résultats expérimentaux en
faisant hypothèse d’une collision entre les électrons contenus dans l’échantillon et des particules
ℎ𝑐
arrivant avec le rayonnement incident particules dotées de l’énergie 𝐸 = 𝜆 et de quantité de
ℎ
mouvement 𝑝 = 𝜆.
Cette expérience permis d’observer que des particules pouvaient avoir un comportement
ondulatoire.
3. Application : Le microscope électronique :
La limitation principale de la microscopie optique est due à la diffraction de la lumière sur les
échantillon de taille de l’ordre de la longueur d’onde (𝜆 = 600𝑛𝑚). L’utilisation d’électron permet
de passer cette barrière de la centaine de nanomètre : un électron à une longueur d’onde de De
Broglie de l’ordre du nanomètre, ce qui permet de former des images d’objets beaucoup plus petits
et/ou d’avoir plus de détails qu’en microscopie optique.
Exemple :
∫ 𝑑𝑃 = ∫ |𝜓(𝑀, 𝑡)|2 𝑑𝜏 = 1
𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒
Pour un problème à une dimension, selon un axe (𝑂𝑥), où l’état de la particule est décrit par la
fonction d’onde 𝜓(𝑥, 𝑡), la probabilité de trouver la particule entre 𝑥 et 𝑥 + 𝑑𝑥 à l’instant 𝑡 est
𝑑𝑃 = |𝜓(𝑥, 𝑡)|2 𝑑𝑥.
Ainsi : La probabilité de trouver la particule sur un intervalle [𝑎, 𝑏] est donc égale à l’intégrale de
|𝜓(𝑥, 𝑡)|2 sur cet intervalle :
Benkerroum Houssam 6 Année scolaire: 2022 - 2023
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Physique MPSI 1 à la physique quantique
𝑏
𝑃(𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏) = ∫ |𝜓(𝑥, 𝑡)|2 𝑑𝑥
𝑎
La fonction d’onde est a priori complexe, et solution de l’équation de Schrödinger qui s’écrit à une
seule dimension pour une particule évoluant selon (𝑂𝑥) :
𝜕𝜓(𝑥, 𝑡)) ℏ2 𝜕²𝜓(𝑥, 𝑡)
𝑖ℏ =− + 𝑉(𝑥)𝜓(𝑥, 𝑡)
𝜕𝑡 2𝑚 𝜕𝑥 2
L’équation de Schrödinger fait intervenir la constante de Planck réduite ℏ, Cette équation est du
premier ordre par rapport à la variable temporelle. Ainsi, si la fonction d’onde est complètement
connue à un instant initial 𝑡0 , elle le sera à tout instant ultérieur. L’état de la particule quantique
pourra alors être complètement déterminé à tout instant à partir d’un état initial connu.
5. Interprétation probabiliste des phénomènes d’interférences :
Expériences des fentes de Young classique et quantique : L’expérience classique des fentes de Young
fut réalisée en 1801. Elle consiste à faire passer de la lumière à travers deux fentes percées dans une
paroi rigide et d’en observer le résultat sur un écran placé à une certaine distance. On observe alors
des interférences sur l’écran.
Lorsque les deux fentes sont ouvertes, la probabilité de détecter une particule en un point
𝑥 du détecteur est reliée à la fonction d’onde 𝜓(𝑥, 𝑡) par la relation 𝑃(𝑥) = |𝜓(𝑥, 𝑡)|2 avec :
𝜓(𝑥, 𝑡) = 𝜓1 (𝑥, 𝑡) + 𝜓2 (𝑥, 𝑡). Où 𝜓𝑖 (𝑥, 𝑡) la fonction d’onde lorsque seule la fente i est ouverte.
Remarques :
L’inégalité est bien entendu aussi valable dans les directions 𝑦 et 𝑧.
Cette inégalité interdit donc qu’une particule soit parfaitement immobile à une position fixée.
En effet, si une particule est localisée à une position fixée exactement, alors ∆𝑥 = 0 et si la
particule est parfaitement immobile, alors ∆𝑝𝑥 = 0. Dans ce cas, on ne vérifiera pas l’inégalité
d’Heisenberg.
Ce que l’on a appelé « incertitude » est plus précisément l’écart-type de la distribution de
probabilité. ∆𝑥 2 = 〈𝑥 2 〉 − 〈𝑥〉²
III. Quantification de l’énergie :
1. Modèle de Bohr :
Le terme "quantique" est lié à la quantification des grandeurs qui apparait aux échelles
microscopique, c’est-à-dire que certaines grandeurs ne peuvent prendre que des valeurs discrètes.
Cette quantification a été notamment été observée au niveau des spectres de raies des atomes : la
lumière émise ne contient que certaines longueurs d’onde.
Pour rendre compte de cela, le physicien Niels Bohr a proposé un modèle semi-classique pour
l’atome d’hydrogène :
Partie classique du modèle : le proton est immobile (car beaucoup plus lourd que l’électron)
et l’électron décrit une orbite circulaire autour de lui, à la manière des planètes autour du
soleil; on remarque que c’est une force centrale conservative, d’où on pourra réutiliser les
résultats vus dans le chapitre correspondant.
Partie quantique du modèle : on rajoute l’hypothèse que le moment cinétique de l’électron est
quantifié : 𝐿 = 𝑛ℏ où 𝑛 ∈ ℕ∗ un entier. Cette hypothèse qui semble sortir "de nulle part" est
justifiée par les prédictions qu’elle permet de faire.
Système : {électron} L'électron est soumis à une seule forme qui est la force de Coulomb :
−𝑒²
𝑓⃗ = 𝑢
⃗⃗
4𝜋𝜀0 𝑟² 𝑟
Benkerroum Houssam 8 Année scolaire: 2022 - 2023
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Physique MPSI 1 à la physique quantique
On applique le principe fondamentale de la
dynamique à l'électron dans le référentiel 𝑅, lié au
proton, supposé galiléen.
𝑣² −𝑒²
𝑚𝑒 𝑎⃗ = 𝑓⃗ ⟹ −𝑚𝑒 𝑢 ⃗⃗𝑟 = 𝑢
⃗⃗
𝑟 4𝜋𝜀0 𝑟² 𝑟
L’énergie potentielle de l’électron :
𝑑𝐸 −𝑒²
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸𝑝 = − 𝑝 𝑢
𝑓⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗𝑟 ⟹ 𝐸𝑝 =
𝑑𝑟 4𝜋𝜀0 𝑟
L’énergie cinétique de l’électron :
1 1 𝑒² 𝑒²
𝐸𝑐 = 𝑚𝑒 𝑣 2 = 𝑚 ( )=
2 2 4𝜋𝜀0 𝑟 8𝜋𝜀0 𝑟
Le moment cinétique de l’électron : 𝐿 =𝑂𝑀 ⃗
⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗∧ 𝑚𝑣⃗ = 𝑚𝑟𝑣𝑢
⃗⃗𝑧 , Bohr postule que le moment cinétique est
quantifié : 𝑚𝑒 𝑟𝑣 = 𝑛ℏ, d’où :
1 2
𝑒² 1 2
𝑚𝑒 𝑟 2 𝑒² 1 𝑚𝑒2 𝑣 2 𝑟 2 𝑒² 1 𝐿2 𝑒²
𝑚𝑒 𝑣 = ⟹ 𝑚𝑒 𝑣 × = ⟹ = ⟹ =
2 8𝜋𝜀0 𝑟 2 𝑚𝑒 𝑟 2 8𝜋𝜀0 𝑟 2 𝑚𝑒 𝑟 2 8𝜋𝜀0 𝑟 2 𝑚𝑒 𝑟 2 8𝜋𝜀0 𝑟
Ainsi :
𝑛²ℏ² 𝑒² 𝑛²ℏ² 𝑒² 𝑛2 ℎ² 𝑒² 𝑛2 ℎ² 𝑒²
2
= ⟹ = ⟹ = ⟹ =
2𝑚𝑒 𝑟𝑛 8𝜋𝜀0 𝑟𝑛 𝑚𝑒 𝑟𝑛 4𝜋𝜀0 𝑚𝑒 4𝜋²𝑟𝑛 4𝜋𝜀0 𝑚𝑒 𝜋𝑟𝑛 𝜀0
D’où :
𝑛2 ℎ²𝜀0 ℎ²𝜀0 2
𝑟𝑛 = = 𝑛
𝑚𝑒 𝜋𝑒² 𝑚𝑒 𝜋𝑒²
ℎ²𝜀0
En posant 𝑎0 = 𝑟𝑛=1 = 𝑚 = 52,9𝑝𝑚 on trouve que le rayon d’une orbite
𝑒 𝜋𝑒²
s’écrit : 𝑟𝑛 = 𝑎0 𝑛2 , ainsi l’électron se trouve dans des orbites privilégiés. On
peut en déduire l’énergie mécanique de l’atome en fonction de 𝑛 :
𝑒² −𝑒² −𝑒² −𝑒² 𝐸0
𝐸𝑚 = 𝐸𝑐 + 𝐸𝑝 = + = = 2
=
8𝜋𝜀0 𝑟 4𝜋𝜀0 𝑟 8𝜋𝜀0 𝑟 8𝜋𝜀0 𝑎0 𝑛 𝑛²
Le modèle permet donc de retrouver la quantification des niveaux d’énergies
de l’atome d’hydrogène que vous avez vue en chimie (et qui avait été
mesurée expérimentalement grâce aux raies d’émissions de lampes à
hydrogène).
2. Particule confinée :
On considère ici une particule confinée, c’est-à-dire que l’on maintient dans une
certaine zone de l’espace (entre 𝑥 = 0 et 𝑥 = 𝐿 ici). La probabilité de trouver la
particule en dehors de cette zone est donc nulle :
𝑥 ∉ [0, 𝐿] ⟹ |𝜓(𝑥, 𝑡)|2 = 0 ⟹ 𝜓(𝑥, 𝑡) = 0
On admet ici que 𝜓(𝑥, 𝑡) est une fonction continue ce qui implique :
𝜓(𝑥 = 0, 𝑡) = 0
{
𝜓(𝑥 = 𝐿, 𝑡) = 0
Ce type de situation est analogue à ce que l’on avait obtenu dans le cas d’ondes stationnaires pour
une corde vibrante fixée au deux bouts. Pour la corde vibrante, on avait obtenu diverses solutions :
𝑛𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑐𝑡
Par analogie, on s’attend donc à une fonction d’onde de la forme : 𝜓(𝑥, 𝑡) = 𝜓0 𝑠𝑖𝑛 ( ) 𝑠𝑖𝑛 ( ) et
𝐿 𝐿
la longueur d’onde associée à la particule peut prendre les valeurs 𝜆𝑛 telles que :
𝜆𝑛 𝐿
𝑛 = 𝐿 ⟹ 𝜆𝑛 = 𝑛
2 2
ℎ 𝑛ℎ
D’après la relation de de Broglie, l’impulsion associée est 𝑝 = 𝜆 = . L’énergie cinétique est donc :
𝑛 2𝐿
1 𝑝² ℎ²
𝐸𝐶 = 𝑚𝑣 2 = = 𝑛²
2 2𝑚 8𝑚𝐿²
L’énergie est donc quantifiée et l’écart entre les niveaux est de plus en plus grand. La quantification
est lié au fait que la particule est confinée : ce sont les conditions aux limites qui ont induit la
quantification.