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Cours de mécanique quantique

CPGE Filière MP fatimahaddani7@gmail.com


3-23-2020
1

Introduction
La mécanique quantique, une nouvelle forme de physique inventée par les physiciens du 𝑋𝑋 𝑒
siècle, qui a changé notre compréhension du monde qui nous entoure. Par sa puissance
analytique et prédictive et par un formalisme parfaitement cohérent, la mécanique quantique
a permis de révolutionner d’innombrables secteurs de la technologie ( télécommunications,
médecine, électronique, informatique…).
Ce cours est une introduction au monde quantique. Nous présentons les postulats de la
mécanique quantique, en soulignant les aspects historiques et le vaste champ d'applications de
la physique quantique. Le formalisme de la physique ondulatoire a été utilisé pour se
familiariser avec les nouveaux concepts afin d’aborder des problèmes de physique d’une
grande importance pratique

gaz d'atomes ultra-froids – de rubidium et de potassium – à une température

inférieure à un dixième de milliardième de kelvin au-dessus du zéro absolu (NASA 2017)

Antenne de moustique par microscope électronique à balayage (MEB).

Stephan Borensztajn CNRS


2

I. La naissance de la physique quantique


La mécanique quantique est une « nouvelle » forme de physique fondée au
début du XXe siècle, suite à des faits expérimentaux qui s’accumulaient sans
pouvoir être interprétés globalement :
1. Le rayonnement du « corps noir »:

Figure I.1- Loi de Planck et spectre du corps noir pour différentes Température

Planck (1900): Explique le rayonnement du corps noir en faisant l’hypothèse que des
oscillateurs mécaniques chargés, de fréquence ν, ne peuvent émettre ou absorber l’énergie
lumineuse que par quantités discrètes :

𝜀𝑛 = 𝑛ℎ𝜈
𝑜ù ℎ (𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝐻𝑖𝑙𝑓𝑒 𝑒𝑛 𝑎𝑙𝑙𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑) 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑙𝑎𝑛𝑐𝑘
ℎ = 6,62 . 10−34 𝐽. 𝑠.

Figure I.2- Formule de Planck

Le fait que l’énergie ne peut s’échanger entre la matière et le rayonnement


que par paquets d’énergie de valeur hv empêche la catastrophe ultraviolette
(voir CNC 2017 PH2 MP partie 2.1)
3

2. Spectre de raie d'émission de la lumière par les atomes


Bohr (1913) : proposa un modèle « semi-classique » de l’atome d’hydrogène, dans ce modèle
l’électron se trouve sur une orbite circulaire « autorisée » de rayon 𝑟𝑛 son moment cinétique

orbital 𝐿 est quantifié par 𝐿 = 𝑛ℏ 𝑜ù ℏ = 2𝜋 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑟é𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑎𝑛𝑐𝑘 (voir
concours centrale PC phys2 2018 Q8 à Q10)

Figure I.3- Spectre de l’atome d’hydrogène et modèle de Bohr

L’électron qui ne peut pas émettre de la lumière lorsqu’il est sur une orbite autorisée
(hypothèse qui viole les lois de l’électromagnétisme classique : rayonnement synchrotron)
peut émettre ou absorber de la lumière lorsqu’il passe à une autre orbite c.à.d. à un autre
état d’énergie :
𝐸𝑛 − 𝐸𝑚 = ℎ𝜈𝑛𝑚

Quantification de l’énergie qui a permet d’interpréter les spectres émis ou absorbés par la
matière.
3. Effet photoélectrique
Einstein (1905) introduit l’hypothèse selon laquelle un champ électromagnétique de fréquence
ν est quantifié sous la forme de grains discrets (le quantum de rayonnement baptisé « photon »
par le chimiste Gilbert Lewis en 1926) qui portent chacun une énergie 𝜀 = ℎ𝑓
Cette hypothèse va permettre d’expliquer très simplement l’effet photoélectrique observé par
Hertz en 1887. Cet effet consiste en l’émission d’électrons par des métaux convenablement
éclairés par une irradiation lumineuse. La cellule photoélectrique est une ampoule où règne un
vide poussé, à l’intérieur de laquelle il y a une cathode et une anode métalliques.

Figure I.4- schéma de principe de


l’expérience de l’effet photoélectrique
4

on constate que :
- Quelle que soit la valeur du potentiel 𝑉, l’intensité du courant détectée est nulle si la
fréquence du rayonnement incident, 𝑓 est inférieure à une certaine valeur 𝑓0 et ce quelle que
soit la puissance du rayonnement incident.

ℎ𝑓0 = 𝜙 où 𝛷 est le travail d’extraction de l’électron du métal.


- Pour une fréquence donnée 𝑓 > 𝑓0 , il existe une valeur du potentiel 𝑉, dont la valeur
absolue est notée 𝑉𝑎𝑟𝑟ê𝑡, pour laquelle le courant détecté s’annule et ce quelle que soit la
puissance de l’onde incidente.
1
𝑉𝑎𝑟𝑟ê𝑡 = 𝐸𝐶 𝑀𝐴𝑋 = 𝑚𝑣 2 𝑚𝑎𝑥
2

En utilisant la relation d’Einstein :

ℎ𝑓 = 𝐸𝐶 𝑀𝐴𝑋 + 𝜙
où 𝐸𝐶 𝑀𝐴𝑋 est l’énergie maximale d’un photo-électron et où Φ est le travail d’extraction du
métal.
On peut mesurer la valeur expérimentale de constante de Planck :
ℎ(𝑓 − 𝑓0 ) = 𝑉𝑎𝑟𝑟ê𝑡

Figure I.5- Potentiel d’arrêt en fonction de la fréquence

Voir énoncé https://www.concours-centrale-supelec. d'oral du concours Centrale Supélec MP, effet photoélectrique et
interprétation par Einstein de cet effet et corrigé https://youtu.be/bLu4qqJKWq4

Voir aussi https://youtu.be/6mNR-ZTqhFQ

Et CNC 2017 PH2 MP partie 2.2

4. Effet Compton
L’effet Compton a été découvert par celui-ci en 1923, le prix Nobel lui a été attribué pour
cette découverte en 1927. Il consiste à envoyer un faisceau de rayons X ou de rayons γ de
fréquence 𝜈 sur une cible très mince. On observe les rayons diffusés dans une direction faisant
l'angle φ avec la direction du faisceau incident. On constate que la longueur d'onde λ' des
photons diffusés est supérieure à λ et que cette longueur d'onde est fonction de l'angle
5

d'observation. Ce phénomène, qui est l'effet Compton, résulte de l'interaction entre le photon
incident et un électron. Le photon cède de l'énergie à l'électron et le photon diffusé a une
longueur d'onde plus grande. L'énergie d'un électron lié de la cible est de quelques eV. Cette
énergie est négligeable devant celle du photon incident et on peut considérer que la vitesse
initiale de l'électron est nulle.

Figure I.6- Diffusion Compton

La conservation de l’énergie et de la quantité du mouvement au cours de l’interaction permet


d’établie une relation entre λ et λ’ :

𝜆′ − 𝜆 = (1 − 𝑐𝑜𝑠(𝜑))
𝑚𝑒 𝑐
(Voir :C N C – 2017 – MP : partie 2.3 L’effet Compton : la confirmation du photon)

II. Dualité onde-particule pour la lumière et la matière.


1. Le photon d’Einstein (1905)
La lumière présente une dualité des propriétés qui peuvent être à la fois ondulatoires
(expériences des fentes d’Young) et corpusculaires (effet photoélectrique, effet compton..)
⃗ , le quantum de rayonnement (baptisé
Pour une lumière de pulsation 𝜔 et de vecteur d’onde 𝑘
« photon » par Lewis en 1926) a une énergie et une impulsion ( l’équivalent de quantité du
mouvement en mécanique classique):
𝟐𝝅
𝜀 = ℏ𝜔 𝑒𝑡 ⃗
𝑝 = ℏ𝑘 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜔 = 2𝜋𝞶 𝒆𝒕 ⃗‖=
‖𝒌
𝝀
2. Dualité pour les particules matérielles. L’hypothèse de Louis de Broglie (1923)
A toute particule matérielle de masse 𝑚 et d’impulsion 𝑝 = 𝑚𝑣 , on peut associer une
onde de vecteur d’onde

𝑝 2𝜋ℏ ℎ
⃗ =
𝑘 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑 ′ 𝑜𝑛𝑑𝑒 𝜆 = =
ℏ 𝑝 𝑝
6

Ordre de grandeurs :
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜆 = 1 Å
é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠 ∶ 𝑣 = 7.3 106 𝑚/𝑠 𝐸 = 150 𝑒𝑉
𝑛𝑒𝑢𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠 ∶ 𝑣 = 4000 𝑚/𝑠 𝐸 = 0.1 𝑒𝑉

𝑬𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆: Les ondes de matière et leurs interférences


L’expérience fondamentale qui prouve le comportement ondulatoire des particules, prévu
par Louis de Broglie en 1923, date de 1927. Elle est due à Davisson et Germer, qui mirent
en évidence la diffraction d’un faisceau d’électrons par un cristal de nickel. Pour analyser
les phénomènes quantiques fondamentaux que cette expérience met en relief, nous nous
référerons à une expérience plus simple conceptuellement, mais plus délicate à réaliser :
les interférences d’un faisceau de particules dans un dispositif de fentes d’Young.

Figure1- Expérience d’interférences avec des fentes d’Young : une onde


monochromatique de longueur d’onde λ arrive sous incidence normale sur une plaque
percée de deux fentes linéaires distantes de a. L’éclairement I(x) d’un écran à une distance
𝐷 ≫ 𝑎 fait apparaitre une figure d’interférences avec un interfrange 𝑖 = 𝜆𝐷/𝑎.

Des atomes d’Hélium sont émis par une enceinte de gaz de température T contrôlée. Ils
sont alors collimatés par une première fente et passe à travers deux fentes de Young pour
pouvoir interférer. Les atomes sont détectés par un dispositif à travers une dernière fente
que l’on déplace latéralement, et qui produit un signal électrique, proportionnel au
7

nombre d’atomes qui passent dans cette fente. Les résultats de l’expérience sont pour
deux températures d’enceinte sont rapportés sur la figure 2

Figure 2- résultats des expériences pour deux Températures différentes et pour 𝐷 =


64𝑐𝑚 𝑒𝑡 𝑎 = 8 𝜇𝑚
1. Estimer la longueur d’onde de De Broglie des atomes qui ont créés les figures
d’interférences pour les deux températures 𝑇1 𝑒𝑡 𝑇2 . Combien de temps environ a duré
l’enregistrement du signal pour les deux expériences ?
2. Les atomes d’Hélium comprennent chacun quatre nucléons. Un nucléon possède une
masse 𝑚𝑢 = 1,6. 10−27 𝑘𝑔. En déduire les vitesses des atomes pour les deux
expériences.
3. Les vitesses des atomes sont dues à l’agitation thermique de l’enceinte de départ.
Estimer les températures𝑇1 𝑒𝑡 𝑇2 . Dans l’article original on peut lire que𝑇1 =
275 𝐾 𝑒𝑡 𝑇2 = 83 𝐾. Commenter
4. Quels facteurs limite la visibilité des interférences.
III. Fonction d’onde
1. Fonction d’onde et interprétation probabiliste
La description complète de l’état d’une particule de masse m dans l’espace à l’instant t se fait
au moyen d’une fonction d’onde complexe 𝜓(𝑟, 𝑡).La probabilité de trouver la particule à
l’instant t dans un volume d3r entourant le point r est :
𝑑3 𝑃(𝑟) = |𝜓(𝑟, 𝑡)|2 𝑑 3 𝑟

-La fonction d’onde est une amplitude de probabilité trouver la particule au point r .

- fonction d’onde « normée » : ∫ |𝜓(𝑟, 𝑡)|2 𝑑 3 𝑟 = 1

2. Principe de superposition
𝑇𝑜𝑢𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑖𝑛𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑’𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑒𝑠𝑡 é𝑔𝑎𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡
𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑’𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒.
8

Cela permet de rendre compte des phénomènes d’interférences. Si 𝜓1 𝑒𝑡 𝜓2 sont deux


fonctions d’onde possibles, correspondant aux lois de probabilité
𝑃1 = | 𝜓1 |2 𝑒𝑡 𝑃2 = | 𝜓2 |2 , alors 𝜓 = 𝜓1 + 𝜓2 est également une fonction d’onde possible,
correspondant à la loi :
∗ ∗
𝑃 = 𝑃1 + 𝑃2 + 𝜓
⏟1 𝜓2 + 𝜓2 𝜓1
𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠

3. Relations d’incertitude de Heisenberg


3.1. Valeurs moyennes et écarts-type
Valeurs moyennes pour
2 3
𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 〈𝑥〉 = ∫ 𝑥|𝜓(𝑟, 𝑡)| 𝑑 ⃗𝑟 et 𝑙’𝑖𝑚𝑝𝑢𝑙𝑠𝑖𝑜𝑛 〈𝑝𝑥 〉 = ∫ 𝑝𝑥 |𝜓(𝑟, 𝑡)|2 𝑑 3 𝑟

1 1
écarts-type ∆𝑥 = (〈𝑥 2 〉 − 〈𝑥〉2 )2 et ∆𝑝𝑥 = (〈𝑝𝑥 2 〉 − 〈𝑝𝑥 〉2 )2

3.2. Principe d’indétermination de Heisenberg


𝑞𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑’𝑜𝑛𝑑𝑒, 𝑜𝑛 𝑎 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛é𝑔𝑎𝑙𝑖𝑡é𝑠
ℏ ℏ ℏ
∆𝑥 ∆𝑝𝑥 ≥ , ∆𝑦 ∆𝑝𝑦 ≥ , ∆𝑧 ∆𝑝𝑧 ≥
2 2 2
Ces inégalités sont des propriétés intrinsèques de la description quantique de tout système.
Elles n’ont rien à voir avec une quelconque incertitude de la mesure elle-même, ou avec la
précision des instruments de mesure. Elles signifient qu’une « particule » ne peut pas être
conçue comme simultanément localisée en position et en impulsion. Le point de départ de la
mécanique classique, où l’état de la particule est décrit par la donnée simultanée de sa
position et de son impulsion, est en contradiction avec les relations d’incertitude.
Pour l’expérience des interférences soit :
-on peut faire une expérience où on sait par quelle fente passe la particule,
-on peut faire une expérience où on voit des interférences,
mais on ne peut pas faire les deux à la fois !
4. Ondes de De Broglie
L’idée la plus simple consiste à supposer que des particules monocinétiques, de vitesse v et
d’impulsion 𝑝 = 𝑚𝑣, libres dans l’espace, sont d´ecrites par une fonction d’onde voisine
d’une onde plane monochromatique de la forme :

𝜓(𝑟, 𝑡) = 𝜓0 𝑒 −𝑖(𝜔𝑡−𝑘⃗.𝑟)

𝐸 𝑝 𝑚𝑣
𝜓0 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒, 𝜔 = ⃗ =
𝑒𝑡 𝑘 =
ℏ ℏ ℏ
(𝐸𝑡−𝑝 ⃗)
⃗⃗ .𝑟
−𝑖
𝜓(𝑟, 𝑡) = 𝜓0 𝑒 ℏ
9

𝑂ù 𝐸 𝑙 ′ é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑒:
𝑝2
𝐸= 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 (𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠)
2𝑚
𝑝2
𝐸= +𝑉 𝐿𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑙𝑎𝑐é𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑉
2𝑚
𝐸 = (é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑐𝑖𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 + é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒)

IV. L’équation de Schrödinger (1925)


1. Ondes planes de De Broglie
(𝐸𝑡−𝑝 ⃗)
⃗⃗ .𝑟
𝑖
Pour l’onde plane progressive ( ondes de De Broglie) 𝜓(𝑟 , 𝑡) = 𝜓0 𝑒 ℏ on a :
𝜕𝜓 𝑖 𝑖 𝑝2 𝜕𝜓 𝑝2
= − 𝐸𝜓 = − ( + 𝑉) 𝜓 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑖ℏ =( + 𝑉) 𝜓
𝜕𝑡 ℏ ℏ 2𝑚 𝜕𝑡 2𝑚

−𝑝2
Et Le Laplacien de 𝜓 ∆𝜓 = 2 𝜓

Par identification des deux expressions on peut déduire que les ondes de de Broglie sont
solutions de l’équation d’onde appelée équation de Schrödinger :

−ℏ2 𝜕𝜓
∆𝜓 + 𝑉𝜓 = 𝑖ℏ
2𝑚 𝜕𝑡

2. Énoncé
On considère le mouvement d’une particule quantique de masse m, dans un référentiel R. La
particule est en interaction avec d’autres systèmes physiques, ce que l’on traduit par une
énergie potentielle, notée V(M, t) (par abus de langage, cette énergie potentielle sera aussi
appelée potentiel).
Si on postule en outre l’homogénéité et l’isotropie de l’espace, ainsi que le caractère
homogène du temps , alors l’équation d’évolution de la fonction d’onde est nécessairement
l’équation de Schrödinger:

−ℏ2 𝜕𝜓(𝑀, 𝑡)
∆𝜓(𝑀, 𝑡) + 𝑉(𝑀, 𝑡)𝜓(𝑀, 𝑡) = 𝑖ℏ
2𝑚 𝜕𝑡
𝜕𝜓
̂ 𝜓 = 𝑖ℏ
𝐻
𝜕𝑡
−ℏ2
̂=
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐻 ∆ + 𝑉 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙é ℎ𝑎𝑚𝑖𝑙𝑡𝑜𝑛𝑖𝑒𝑛
2𝑚
Conformément au programme, nous nous limiterons à l’étude de problèmes unidimensionnels
(nous choisissons de travailler avec la coordonnée d’espace x) où l’énergie potentielle de la
10

particule quantique est indépendante du temps. Dans ces conditions, l’équation de


Schrödinger prend la forme suivante :
2
−ℏ2 𝜕 𝜓(𝑥, 𝑡) 𝜕𝜓(𝑥, 𝑡)
+ 𝑉(𝑥)𝜓(𝑥, 𝑡) = 𝑖ℏ
2𝑚 𝜕𝑥 2 𝜕𝑡

3. Courant de probabilité

Pour un état quantique d’une particule de masse m non localisée, d’impulsion 𝑝 = ℏ𝑘 ⃗ , décrite
par une fonction d’onde 𝜓(𝑥, 𝑡), le vecteur densité du courent de probabilité est :


2 ℏ𝑘
𝐽(𝑥, 𝑡) = |𝜓(𝑥, 𝑡)|
𝑚
4. États stationnaires de l’équation de Schrödinger.
4.1. Séparation des variables dans l’équation de Schrödinger.
Les états stationnaires sont ceux dont la fonction d’onde est à variables séparées :

𝜓(𝑥, 𝑡) = 𝑔(𝑡). 𝜑(𝑥)


En injectant cette forme dans l’équation de Schrödinger on trouve :
2
−ℏ2 𝑑 𝜑(𝑥) 𝑖ℏ 𝑑𝑔(𝑡)
+ 𝑉(𝑥)𝜑(𝑥) =
2𝑚 𝜕𝑥 2 𝑔(𝑡) 𝑑𝑡

Les deux membres de cette équation sont des fonctions de deux variables indépendantes, donc
ils sont égaux à une même constante notée E
La partie temporelle de la fonction d’état stationnaire est solution de l’équation
différentielle :
𝑑𝑔(𝑡) 𝐸
+𝑖 𝑔(𝑡) = 0
𝑑𝑡 ℏ
𝐸
D’où 𝑔(𝑡) = 𝑔(0)𝑒 −𝑖 ℏ 𝑡

Finalement les états stationnaires possèdent des fonctions d’onde de la forme :


𝐸
𝜓(𝑥, 𝑡) = 𝜑(𝑥)𝑒 −𝑖 ℏ 𝑡

𝜓 est un vecteur propre de l’Hamiltonien associé à la valeur propre E qui est l’énergie de la
particule :
11

̂ 𝜓 = 𝐸𝜓
𝐻
2 ℏ𝑘

Le vecteur densité du courant de probabilité 𝐽(𝑥) = |𝜑(𝑥)| est indépendant du temps.
𝑚

4.2. L’oscillateur harmonique quantique


On appelle oscillateur harmonique un système constitué par une particule de masse m
élastiquement liée un centre , par une force de rappel proportionnelle à sa distance 𝑥 au
1
centre, donc son énergie totale 𝑉(𝑥) = 2 𝑚𝜔2 𝑥 2

−ℏ2 𝑑 2 1
̂=
𝐻 + 𝑚𝜔2 𝑥 2
2𝑚 𝑑𝑥 2 2
̂ Nous travaillons avec les variables sans dimensions
Pour déterminer les valeurs propres de 𝐻
𝜀 𝑒𝑡 𝑦 définies par :

𝐸 𝑥 ℏ
𝜀= 𝑒𝑡 𝑦= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎 = √
ℏ𝜔 𝑎 𝑚𝜔

On pose 𝜙(𝑦) = 𝜑(𝑥)/√𝑎


1 𝑑2
𝜙(𝑦) est solution de l’équation différentielle 2 (𝑦 2 − 𝑑𝑦 2 ) 𝜙(𝑦) = 𝜀 𝜙(𝑦)

dont les solutions de carré sommable normalisées sont les fonctions de Hermite :
𝑦2

𝜙𝑛 (𝑦) = 𝐶𝑛 𝑒 2 𝐻𝑛 (𝑦)
−1/2
𝐶𝑛 = (√𝜋2𝑛 𝑛!) 𝑒𝑡 𝐻𝑛 (𝑦) est un polynôme de degré n, qui ne comporte que des
puissances paires (resp. impaires) de y si n est pair (resp. impair) :
2 𝑑𝑛 2
𝐻𝑛 (𝑦) = (−1)𝑛 𝑒 𝑦 𝑛
(𝑒 −𝑦 )
𝑑𝑦
Les valeurs propres correspondantes sont 𝜀𝑛 = 𝑛 + 1/2 n entier positif ou nul .

𝜋 −1/4 𝑥2

𝜑𝑛 (𝑥) = 𝐻𝑛 (𝑥/𝑎)𝑒 2𝑎2
√2𝑛 𝑛! 𝑎
Pour 𝑛 = 0
𝜋 −1/4 𝑥2

𝜑0 (𝑥) = 𝑒 2𝑎2
√𝑎
ℏ𝜔
L’énergie minimale 𝐸0 = ≠ 0, appelée énergie de point zéro, est essentielle pour satisfaire
2
les relations d’incertitude de Heisenberg.
Voir Mines Physique 2 MP 2017 : l'oscillateur harmonique quantique (partie 3)
https://youtu.be/rFG6xngmzZw
12

V. États stationnaires d’une particule dans des potentiels constants par


morceaux
Plaçons-nous dans une région de l’espace où le potentiel est constant (𝑉 (𝑥) = 𝑉 ) ;
l’équation de Schrödinger indépendante du temps a la forme simple :
2
−ℏ2 𝑑 𝜑(𝑥)
+ (𝑉 − 𝐸)𝜑(𝑥) = 0
2𝑚 𝜕𝑥 2
1. Marche de potentiel
0 𝑠𝑖 𝑥<0
𝑉(𝑥) = {
𝑉0 𝑠𝑖 𝑥>0

Figure V.1- Marche de potentiel

1.1. Premier cas : 𝑬 < 𝑽𝟎

On pose 𝑘 = √2𝑚𝐸/ℏ 𝑒𝑡 𝑘 ′ = √2𝑚(𝑉0 − 𝐸)/ℏ


La forme générale de la solution de l’´équation Schrödinger est :

𝛼1 𝑒 𝑖𝑘𝑥 + 𝛽1 𝑒 −𝑖𝑘𝑥 𝑠𝑖 𝑥 < 0


𝜑(𝑥) = {
𝛽2 𝑒 −𝑘′𝑥 𝑠𝑖 𝑥 > 0

Pour 𝑥 < 0 (région I), la fonction d’onde propre apparaît, sous forme de la superposition
d’une onde plane progressive dans le sens des x croissant (onde incidente) et d’une onde plane
progressive dans le sens des x décroissant (onde réfléchie).
Pour x > 0 (région II), nous n’avons gardé que l’exponentielle décroissante pour s’assurer que
la fonction d’onde ne diverge pas lorsque x tend vers l’infini.
𝑑𝜑(𝑥)
Les conditions de continuité de 𝜑(𝑥) et en x=0 donnent :
𝑑𝑥

𝛼1 + 𝛽1 = 𝛽2
{
𝑖𝑘(𝛼1 − 𝛽1 ) = −𝑘′𝛽2
𝑘−𝑖𝑘′ 2𝑘
On en déduit : 𝛽1 = 𝛼1 𝑘+𝑖𝑘′ 𝑒𝑡 𝛽2 = 𝛼1 𝑘+𝑖𝑘′
13

𝑘−𝑖𝑘′ 𝑘−𝑖𝑘′
On note en particulier que |𝑘+𝑖𝑘′| = 1, ce qui signifie que 𝑘+𝑖𝑘′ = 𝑒 −𝑖𝜃
𝐸
−𝑖 𝑡
𝛼1 𝑒 ℏ (𝑒𝑖𝑘𝑥 + 𝑒−𝑖(𝑘𝑥+𝜃) ) 𝑠𝑖 𝑥 < 0
𝜓(𝑥, 𝑡) = { 2𝑘 𝐸
𝛼1 𝑒 −𝑖 ℏ 𝑡 𝑒−𝑘′𝑥 𝑠𝑖 𝑥 > 0
𝑘 + 𝑖𝑘′
La densité de probabilité de présence
2|𝛼1 |2 (1 + 𝑐𝑜𝑠(2𝑘𝑥 + 𝜃)) 𝑠𝑖 𝑥<0
𝑃(𝑥) = { 4𝑘 2 𝐸
−𝑖ℏ𝑡 −𝑘′𝑥
|𝛼1 |2 𝑒 𝑒 𝑠𝑖 𝑥>0
𝑘 2 +𝑘′2

Figure V.2- Représentation de la densité de probabilité de présence d’une particule quantique en fonction de x.

l’onde réfléchie a même intensité que l’onde incidente : il y a réflexion totale de l’onde, ce qui
est à rapprocher du résultat classique. On notera cependant que la fonction d’onde est non
nulle à l’intérieur de la marche de potentiel : elle y est exponentiellement décroissante et la

distance de pénétration moyenne est proportionnelle à ce que l’on rapprochera de
√2𝑚(𝑉0 −𝐸)
l’effet de peau en électromagnétisme.
1.2. Deuxième cas : 𝑬 > 𝑽𝟎

On pose 𝑘1 = √2𝑚𝐸/ℏ 𝑒𝑡 𝑘2 = √2𝑚(𝐸 − 𝑉0 )/ℏ


La forme générale de la solution de l’´équation Schrödinger est :

𝛼1 𝑒 𝑖𝑘1 𝑥 + 𝛽1 𝑒 −𝑖𝑘1𝑥 𝑠𝑖 𝑥 < 0


𝜑(𝑥) = {
𝛽2 𝑒 𝑖𝑘2 𝑥 𝑠𝑖 𝑥 > 0
Pour 𝑥 < 0 (région I), la fonction d’onde propre apparaît, sous forme de la superposition
d’une onde plane progressive dans le sens des x croissant (onde incidente) et d’une onde plane
progressive dans le sens des x décroissant (onde réfléchie).
Pour x > 0 (région II), nous n’avons gardé que l’onde plane progressive dans le sens des x
croissant (onde transmise).
𝑑𝜑(𝑥)
Les conditions de continuité de 𝜑(𝑥) et en x=0 donnent :
𝑑𝑥

𝛼1 + 𝛽1 = 𝛽2
{
𝑘1 (𝛼1 − 𝛽1 ) = 𝑘2 𝛽2
14

𝑘 −𝑘 2𝑘1
On en déduit : 𝛽1 = 𝛼1 𝑘1+𝑘2 𝑒𝑡 𝛽2 = 𝛼1 𝑘
1 2 1 +𝑘2

On note en particulier que |𝛽1 |, n’est jamais nul Cela est contraire `a la mécanique classique
où la particule passe toujours à droite si son énergie est supérieure à 𝑉0
𝐸 𝑘1 − 𝑘2
−𝑖 𝑡
𝛼1 𝑒 ℏ (𝑒𝑖𝑘1𝑥 + 𝑒−𝑖(𝑘1 𝑥) ) 𝑠𝑖 𝑥<0
𝑘1 + 𝑘2
𝜓(𝑥, 𝑡) = 2𝑘1 𝐸
𝛼1 𝑒 −𝑖 ℏ 𝑡 𝑒−𝑘2′𝑥 𝑠𝑖 𝑥>0
{ 𝑘1 + 𝑘2

calculons les courants de probabilité 𝐽𝑖 , 𝐽𝑟 𝑒𝑡 𝐽𝑡 associ´es respectivement aux ondes


incidente, réfléchie et transmise. On obtient :
⃗1
ℏ𝑘 𝑘1 − 𝑘2 2 ℏ𝑘
⃗1 2𝑘1 2 ℏ𝑘⃗2
𝐽𝑖 = |𝛼1 |2 , 𝐽𝑟 = −|𝛼1 |2 ( ) 𝑒𝑡 𝐽𝑡 = |𝛼1 |2 ( )
𝑚 𝑘1 + 𝑘2 𝑚 𝑘1 + 𝑘2 𝑚
On définit ainsi des coefficients de réflexion R et de transmission T :

‖𝐽𝑟 ‖ 𝑘1 − 𝑘2 2 ‖𝐽𝑡 ‖ 4𝑘1 𝑘2


𝑅= = ( ) 𝑒𝑡 𝑇 = = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑅 + 𝑇 = 1.
‖𝐽⃗𝑖 ‖ 𝑘1 + 𝑘2 ‖𝐽⃗𝑖 ‖ (𝑘1 + 𝑘2 )2

La densité de probabilité de présence

|𝛼1 |2 (1 + 𝑅 + 2√𝑅𝑐𝑜𝑠(2𝑘1 𝑥)) 𝑠𝑖 𝑥 < 0


4
𝑃(𝑥) = |𝛼1 |2 2 𝑠𝑖 𝑥 > 0
𝑉
(1 + √1 − 𝐸0 )
{

Figure V.3- Représentation de la densité de probabilité de présence d’une particule

quantique en fonction de x.

2. Puits de potentiel carrés


2.1.Etats liés dans un potentiel carré
Considérons un puits carré, de profondeur 𝑉 0 et de largeur 2𝑎 (figure V.4 (a) ).
15

0 𝑠𝑖 |𝑥| < 𝑎
𝑉(𝑥) = {
𝑉0 𝑠𝑖 |𝑥| > 𝑎
Les potentiels carrés constituent une excellente approximation de plusieurs systèmes
physiques concrets de grand intérêt, on peut :
- 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 à 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑡𝑒 𝑝𝑜𝑟𝑡é𝑒 entres les neutrons et les protons d’un noyau
- 𝐸𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑠𝑒𝑚𝑖 − 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 qui constitue un puits de potentiel
à l’échelle du pas du réseau cristallin (Figure V.4- (b))
- 𝑍𝑜𝑛𝑒 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑑’𝑢𝑛𝑒 𝑑𝑖𝑜𝑑𝑒 𝑙𝑎𝑠𝑒𝑟 est constituée d’une succession de puits quantiques
qu’on appelle des multi-puits quantiques (MQW pour multi-quantum well)

Figure V.5- (a) forme du puits de potentiel ; (b) Sandwich de AlGaAs –Ga As – AlGaAs. La partie centrale en Ga As a une
largeur de 6 nm. Sur l’axe vertical est portée la concentration en aluminium. Le relief correspond à la variation du potentiel
“vu” par un électron de conduction(potentiel électrostatique moyenne sur une période spatiale du réseau cristallin).
Photographie due à Abbas Ourmazd, ATT Bell Labs.

Nous nous intéresserons aux états liés, c’est-à-dire d’énergie positive inferieure 𝑉0 , 0 < 𝐸 <
𝑉0, ceux qui en mécanique classique correspondent à une particule confinée dans le puits. E
est donc l’énergie cinétique à l’intérieur du puits.
Les solutions de l’équation de Schrödinger indépendante du temps
2 𝑑 2 𝜑(𝑥)
−ℏ
+ (𝑉 − 𝐸)𝜑(𝑥) = 0
2𝑚 𝜕𝑥 2
dans les régions 𝐼 ′ (𝑥 < −𝑎) , 𝐼𝐼(−𝑎 < 𝑥 < 𝑎) 𝑒𝑡 𝐼 (𝑥 > 𝑎) sont:
- Région 𝐼 ′ (𝑥 < −𝑎): 𝜑(𝑥) = 𝛼𝑒 𝐾𝑥
- Région 𝐼 (−𝑎 < 𝑥 < 𝑎): 𝜑(𝑥) = 𝛽𝑒 𝑖𝑘𝑥 + 𝛾𝑒 −𝑖𝑘𝑥
- Région 𝐼 (𝑥 > 𝑎): 𝜑(𝑥) = 𝛿𝑒 −𝐾𝑥

√2𝑚(𝑉0 −𝐸) √2𝑚𝐸


Avec 𝐾= 𝑒𝑡 𝑘=
ℏ ℏ

Pour obtenir des fonctions d’ondes normalisables, nous écartons les solutions
exponentiellement croissantes en I ou exponentiellement décroissantes en I’.
16

- Continuité de la fonction d’onde en −a et +a :


𝛼𝑒 −𝐾𝑎 = 𝛽𝑒 −𝑖𝑘𝑥−𝑎 + 𝛾𝑒 𝑖𝑘𝑎
{
𝛽𝑒 𝑖𝑘𝑎 + 𝛾𝑒 −𝑖𝑘𝑎 = 𝛿𝑒 −𝐾𝑎
- Continuité de la dérivée de la fonction d’onde en −a et +a :
𝐾𝛼𝑒 −𝐾𝑎 = 𝑖𝑘 (𝛽𝑒 −𝑖𝑘𝑥−𝑎 − 𝛾𝑒 𝑖𝑘𝑎 )
{
𝑖𝑘( 𝛽𝑒 𝑖𝑘𝑎 − 𝛾𝑒 −𝑖𝑘𝑎 ) = −𝐾𝛿𝑒 −𝐾𝑎

Ces quatre relations donnent deux types de solutions :


- Solutions paires : 𝛼 = 𝛿 𝑒𝑡 𝛽 = 𝛾: 𝑘𝑡𝑎𝑛 𝑘𝑎 = 𝐾
- Solutions impaires : 𝛼 = −𝛿 𝑒𝑡 𝛽 = −𝛾: 𝑘 𝑐𝑜𝑡𝑎𝑛( 𝑘𝑎) = − 𝐾

2.2. Les « états stationnaires » du puits carré infini


Dans le cas d’une la particule est confinée dans la région ou le potentiel est nul limitée par
des régions qui constituent une barrière impénétrable 𝑉0 → +∞ (Figure )
0 𝑠𝑖 0 < 𝑥 < 𝐿
𝑉(𝑥) = {
+∞ 𝑠𝑖 𝑥 < 0 𝑜ù 𝑥 > 𝐿

Figure V.6- limite du puits carré infini.

La fonction d’onde dans la régions II est :


√2𝑚𝐸
𝜑(𝑥) = 𝛼𝑒 𝑖𝑘𝑥 + 𝛽𝑒 −𝑖𝑘𝑥 𝑝𝑜𝑢𝑟 0 < 𝑥 < 𝐿 avec 𝑘 = ℏ

Seule fonction d’onde est continue en 𝑥 = 0 𝑒𝑡 𝑥 = 𝐿 𝜑(0) = 𝜑(𝐿) = 0 Cependant sa


𝑑2 𝜑(𝑥)
dérivée est discontinue puisque → ∞ 𝑠𝑖 𝑉 → ∞ D’après l’équation de Schrödinger.
𝜕𝑥 2

Les fonctions propres de l’hamiltonien qui satisfont ces conditions aux limites et à la
condition de normalisation sont :

2 𝑥
𝜑𝑛 (𝑥) = √ 𝑠𝑖𝑛 (𝑛𝜋 )
𝐿 𝐿

√2𝑚𝐸 𝑛𝜋
𝑘= =
ℏ 𝐿
17

Les niveaux d’énergie sont


quantifiés
(Figure V.7 ) :
ℏ2 𝜋 2 2
𝐸𝑛 = 𝑛
2𝑚

Figure V.7- Quantification de l’énergie dans un puits de potentiel infini

Application : Boîtes quantiques


Une boîte quantique, appelée parfois îlot, ou point quantique (quantum dot en anglais) est un
système (métallique ou semi-conducteur) dans lequel les particules (électrons, trous, excitons)
sont confinés dans les trois directions et dont, typiquement, les dimensions sont de l’ordre du
nanomètre.
En biomédical, les boîtes quantiques présentent de nombreux avantages comparés aux
marqueurs traditionnels, en raison de leur luminescence et de leur stabilité.

Figure V.8- Photoluminescence de solutions colloïdales de nanocristaux 𝐶𝑑𝑆𝑒/𝑍𝑛𝑆 de

plusieurs tailles. Les particules les plus petites (1,7 𝑛𝑚) émettent dans le bleu, les plus

grandes (5 𝑛𝑚) dans le rouge D.V. Talapin (2010).


18

3. Barrière de potentiel et effet tunnel


Considérons un faisceau de particules quantiques incidentes, d’énergie E, provenant de
𝑥 → −∞ et se dirigeant vers une barrière de potentiel, qui n’est autre qu’une marche de
potentiel d’extension limitée. On modélise celle-ci en considérant que chaque particule
quantique est soumise à un champ de force qui dérive du potentiel suivant :
𝑉 𝑠𝑖 0 < 𝑥 < 𝑎
𝑉(𝑥) = { 0
0 𝑠𝑖 𝑥 < 0 𝑜𝑢 𝑥 > 𝑎

Figure V.9- Barrière de potentiel de hauteur finie.

On s’intéresse à étudier la probabilité de présence de la particule de l’autre côté de la


barrière.
𝐴1 𝑒 𝑖𝑘𝑥 + 𝐵1 𝑒 −𝑖𝑘𝑥 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑥 < 0
𝜑(𝑥) = {𝐴2 𝑒 𝐾𝑥 + 𝐵2 𝑒 −𝐾𝑥 𝑝𝑜𝑢𝑟 0 < 𝑥 < 𝑎
𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝑥 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑥>𝑎
√2𝑚(𝑉0 −𝐸) √2𝑚𝐸
Avec 𝐾= 𝑒𝑡 𝑘=
ℏ ℏ

- Continuité de la fonction d’onde en 𝑥 = 0 𝑒𝑡𝑥 = 𝑎 ∶


𝐴1 + 𝐵1 = 𝐴2 + 𝐵2
{
𝐴2 𝑒 𝐾𝑎 + 𝐵2 𝑒 −𝐾𝑎 = 𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝑎
- Continuité de la dérivée de la fonction d’onde en −a et +a :
𝑖𝑘(𝐴1 − 𝐵1 ) = 𝐾(𝐴2 − 𝐵2 )
{
𝐾(𝐴2 𝑒 𝐾𝑎 − 𝐵2 𝑒 −𝐾𝑎 ) = 𝑖𝑘𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝑎
De cela, on déduit :
4𝑖𝑘𝐾𝑒 𝑖𝑘𝑎
𝐴3 =
(𝑘 + 𝑖𝐾)2 𝑒 𝐾𝑎 − (𝑘 − 𝑖𝐾)2 𝑒 −𝐾𝑎
Le coefficient de transmission 𝑇 est non nul, contrairement au cas classique :
|𝐴3 |2 1
𝑇= =
|𝐴1 |2 𝑉02
1+ 𝑠ℎ2 (𝐾𝑎)
4𝐸(𝑉0 − 𝐸)
Dans le cas où 𝐾𝑎 ≫ 1, qui nous intéressera, on a simplement :
19

16𝐸(𝑉0 − 𝐸) −2𝐾𝑎 √2𝑚(𝑉0 − 𝐸)


𝑇≈ 𝑒 𝐴𝑣𝑒𝑐 𝐾 =
ℏ2 ℏ
Le coefficient de transmission varie exponentiellement avec la hauteur 𝑉0 et la largeur 𝑎 de la
27
barrière, il est très faible pour les objets macroscopiques (de l’ordre de 10−10 !), cependant il
est à l’origine d’un effet véritablement quantique 𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙é 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑡𝑢𝑛𝑛𝑒𝑙.
L’effet tunnel joue un rôle fondamental en physique. Il est par exemple responsable de la
d´désintégration α des noyaux lourds qui, classiquement, devraient être stables. En 1986, le
prix Nobel fut attribué à G. Binnig and H. Rohrer, inventeurs du microscope à effet tunnel
(Figure V.10 ).

Figure V.10- Schéma de principe d’un microscope à effet tunnel

Dans cet appareil, on déplace une pointe très fine près de la surface d’un échantillon
conducteur. Les électrons peuvent passer par effet tunnel de la pointe à l’échantillon, et cela
produit un courant macroscopique qui permet d’effectuer une cartographie de haute précision
de la surface de l’échantillon. La variation extrêmement rapide de la fonction exponentielle
𝑒 −2𝐾𝑎 a dans le coefficient 𝑇 proportionnel au courant, provoque une variation extrêmement
vite avec la distance, permet d’obtenir une résolution de l’ordre de 0,01 nm.
𝑎 = 5 𝐴𝑛𝑔𝑠𝑡𝑟ö𝑚𝑠 : 𝑇~6. 10−3
Pour 𝑉0 − 𝐸 = 1𝑒𝑉, {
𝑎 = 6 𝐴𝑛𝑔𝑠𝑡𝑟ö𝑚𝑠 : 𝑇~2. 10−3
En étendant cette technique, on peut également manipuler des atomes ou des molécules
déposés sur la surface d’un cristal.
20

VI. États non stationnaires d’une particule


1. Combinaison linéaire de deux états stationnaires .
Considérons une particule décrite par une fonction d’onde 𝜓(𝑥, 𝑡) combinaison linéaire de
deux états stationnaires d’un puits quantique infiniment profond :

2 𝑥 −𝑖𝐸1 𝑡 2 𝑥 −𝑖𝐸2 𝑡
𝜓(𝑥, 𝑡) = 𝛼1 √ 𝑠𝑖𝑛 (𝜋 ) 𝑒 ℏ + 𝛼2 √ 𝑠𝑖𝑛 (2𝜋 ) 𝑒 ℏ (0 < 𝑥 < 𝐿)
𝐿 𝐿 𝐿 𝐿

On rappelle que :
ℏ2 𝜋 2 2
𝐸𝑛 = 𝑛
2𝑚

Condition de normalisation :
𝐿 2
∫0 |𝜓(𝑥, 𝑡)| 𝑑𝑥 = 1 ∀ 𝑡 𝛼12 + 𝛼22 = 1
1
On prend par exemple 𝛼1 = 𝛼3 =
√2

1 𝑥 𝐸1 1 𝑥 𝐸2
𝜓(𝑥, 𝑡) = √ 𝑠𝑖𝑛 (𝜋 ) 𝑒 −𝑖 ℏ 𝑡 + √ 𝑠𝑖𝑛 (2𝜋 ) 𝑒 −𝑖 ℏ 𝑡 (0 < 𝑥 < 𝐿)
𝐿 𝐿 𝐿 𝐿

On peut alors calculer la densité de probabilité de présence

1 𝑥2 𝑥2 𝑥 𝑥 𝐸2 − 𝐸1
𝑃(𝑥) = (𝑠𝑖𝑛 (𝜋 ) + 𝑠𝑖𝑛 (2𝜋 ) + 2𝑠𝑖𝑛 (𝜋 ) 𝑠𝑖𝑛 (2𝜋 ) 𝑐𝑜𝑠 ( 𝑡))
𝐿 𝐿 𝐿 𝐿 𝐿 ℏ
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La densité de probabilité de présence dépend explicitement du temps, ce qui montre qu’une


superposition de deux états stationnaires peut engendrer un état non stationnaire, c.-à-d. il y a
évolution au cours du temps de l’état de la particule.
La densité de probabilité de présence oscille périodiquement dans le temps à la fréquence :
𝐸2 − 𝐸1
𝜈=

2. Fonction d’onde non stationnaire
L’équation de Schrödinger étant linéaire, donc un état non stationnaire peut être décrit par une
fonction d’onde sous forme d’une superposition d’états stationnaires :

𝐸𝑛
𝜓(𝑥, 𝑡) = ∑ 𝐶𝑛 𝜑𝑛 (𝑥)𝑒−𝑖 ℏ 𝑡
𝑛=1

Conclusion
Les technologies s’appuyant sur les propriétés les plus extraordinaires du monde quantique
telle la superposition, la non-localité, l’intrication, seront de plus en plus nombreuses. Les
connaissances en mécanique quantique sont devenues nécessaires pour les futurs ingénieurs
afin de comprendre le fonctionnement de ces dispositifs.
Rappelons enfin que la construction de la mécanique quantique doit beaucoup à la
collaboration active des mathématiciens : les mathématiques sont le langage de la physique.

"Extracting Coherence information from Random Circuits via 'Sparkle Purity Benchmarking'"

is presented by Quantum Research Scientist Julian Kelly for the APS March Meeting 2020.

https://youtu.be/KLKEgXUBlM0
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CONGRES SOLVAY DE 1927

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