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Par : K.Saadouni
Chapitre 1:Notions fondamentales sur la lumière
I- Bref historique
L’optique est l’étude de la lumière, c’est à dire des ondes électromagnétiques dans la
gamme de fréquences 3,8 1014 – 7,7 1014 Hz (en longueurs d’onde dans le vide : 780–390 nm).
L’optique géométrique est une description de la propagation de la lumière en terme de lois
géométriques qui s’appuient sur la notion de rayons lumineux (propagation rectiligne dans un
milieu homogène, lois de Snell-Descartes au changement de milieu, principe de Fermat 3, faisceaux
lumineux, surfaces d’onde,...).
L'étude des phénomènes lumineux remonte à l'antiquité. Euclide : introduit la notion de
rayon lumineux bien qu’il pense que ceux-ci seraient émis par l’oeil. Ptolémée établit les lois de la
réflexion et ébauche les lois de la réfraction. Cependant, il a fallu attendre le XIème siècle de notre
ère pour qu'un scientifique arabe, Alhazen montre que la lumière n'est pas issue de l'oeil mais qu'il
existe des sources de lumière. En Europe, il faut attendre la fin du XVIème siècle avec Galilée (1600)
qui construit les premières lunettes et les premiers microscopes. Descartes et Snell posent (1620) les
lois régissant les phénomènes de réflexion et réfraction (déjà pratiquement établies par Kepler aux
alentours de 1600), mais c'est le mathématicien Fermat qui propose le principe du moindre temps
permettant de démontrer ces relations.
Huygens à la fin du XVIIème siècle, suggère une théorie ondulatoire de la lumière, confirmée
par les travaux de Fresnel au XIXème siècle sur les interférences et la diffraction (le phénomène de
diffraction était connu depuis les travaux de Grimaldi aux alentours de1650). Fin XVII début XVIII
Newton énonce une théorie corpusculaire de la lumière, qui n’est pourtant étayée par aucune de ses
expériences sur la lumière. Cette théorie prévaudra pendant un siècle compte tenu de sa notoriété.
La théorie ondulatoire va revenir au XIXème siècle avec Fresnel, Euler Bernoulli, Lagrange,
Hamilton, ...C'est Maxwell et Faraday qui montrent à la fin du XIXème siècle que la lumière est une
onde électromagnétique se propageant dans le vide à la vitesse c.
En 1887, Hertz découvre l'effet photoélectrique. Cet effet ne peut s'expliquer par la théorie
électromagnétique et est interprété par Einstein en 1905. La lumière est alors décrite comme formée
de particules 'photons' interagissant individuellement avec les électrons des atomes.
C'est de Broglie en 1924 qui concilie les deux approches en proposant la dualité entre les
deux aspects de la lumière, onde et particule.
Entre 1945 et 1950 Feynman développent la théorie de l’électrodynamique quantique qui
permet une interprétation cohérente des phénomènes ondulatoires et corpusculaires.
3. Le laser
Laser : Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation.
Les lasers les plus utilisés actuellement sont :
– parmi les lasers à gaz : le laser hélium-néon, le laser au gaz carbonique, le laser à argon, le laser à
azote ;
– parmi les lasers à liquide : le laser à colorants ;
– parmi les lasers à solide : le laser au néodyme, le laser à rubis, le laser à semi-conducteurs (diode
laser).
Propriétés du faisceau laser
Le laser permet d’obtenir un faisceau de lumière cohérente, très
intense, quasi-monochromatique et très directive :
– lumière cohérente
– très intense : il y a risque lorsqu’on reçoit un faisceau laser
directement dans les yeux ;
– quasi-monochromatique : la largeur ∆ν de la raie laser (voir figure)
est de l’ordre du MHz dans le visible (∆ν/ν0 =10−8) ;
– très directive : la divergence d’un faisceau laser est de l’ordre de
10−5 radiant.
Le laser He-Ne
Le laser He-Ne émet une radiation visible rouge, de longueur d’onde λ = 632,8 nm. C’est un laser à
gaz composé d’une cavité remplie d’environ 85% d’hélium et de 15% de néon (figure). Cette cavité
est constituée d’un tube cylindrique en verre placé entre deux lames métallisées concaves dont
l’une, réfléchissant à 95% seulement, permet au faisceau de sortir. Le gaz contenu dans ce tube peut
être excité par des électrodes.
4. Principe de Fermat
a) Énoncé :
Pour aller d’un point à un autre la lumière suit, parmi tous les trajets possibles, celui dont le
temps de parcours est extrémal.
Forme plus générale :
B
On définit le chemin optique LAB de A à B : L AB = ∫ n( s )ds ; où ds est un élément de AB
A
parcouru pendant le temps dt par la lumière. L’indice du milieu, n(s), peut varier le long du
parcours. Le trajet suivit par la lumière est celui correspondant au chemin optique extrémal.
b) Conséquences
-Principe de propagation rectiligne de la lumière.
Dans un milieu homogène (n = Cte) la lumière se propage en ligne droite. Le trajet suivi par
la lumière constitue un rayon lumineux ; ex : rayon laser. Un faisceau lumineux est limité par deux
rayons lumineux (les autres rayons se trouvant entre les deux). Un faisceau peut être divergent,
convergent ou parallèle. Une source à grande distance (soleil, lampadaire dans la rue) donnera un
faisceau cylindrique de rayons parallèles.
Les propriétés énergétiques sont décrites par la quantité I assimilée à l'intensité lumineuse. On
utilisera soit la représentation réelle (RR):
[
1 T
]
E ( M , t ) = E 0 cos( wt − ϕ ( M )) ; I ( M ) = E 2 ( M , t ) = ∫ E ( M , t ) dt
t T 0
2
5. Principe de Fermat:
Le chemin réel suivi par la lumière entre deux
points A et B est celui pour lequel le chemin
optique L AB = ( AB) est extrémal (en général
minimal) : soit d L AB = 0
L AB = ( AB ) = ( AI 1 ) + ( I 1 I 2 ) + ( I 2 I 3 ) + ... + ( I j B )
= n1 AI 1 + n 2 I 1 I 2 + n3 I 2 I 3 + ... + n j I j B
Soit dL = n dl = ∫ n( M ) dl
AB
Exemple d'application du principe de Fermat: Loi Snell-Decartes (voir TD)
6. Loi de Malus:
Les surfaces normales aux rayons lumineux s'appellent des
surfaces d'ondes. Le chemin optique qui sépare deux surfaces
d'ondes est le même pour tous les rayons.
Les chemins optiques entre Σ1 et Σ2 sont les même pour tous les
rayons:
( A1 AA2 ) = ( B1 BB2 ) = (C1CC 2 )
⇒ n1 A1 A + n2 AA2 = n1 B1 B + n 2 BB2 = n1 C1C + n 2 CC 2
7. Notion d'interférences:
Position du problème
Nous voulons donc comprendre dans quelles conditions le phénomène d’interférence entre deux
ondes optiques peut être perçu. Pour cela réalisons l’expérience suivante : prenons une source de
lumière et injectons la dans un appareil qui présente la propriété de pouvoir transporter la lumière
suivant deux voies différentes. Ce type d’appareil s’appelle dans le jargon des opticiens un
interféromètre à deux voies.
Orientons les deux sorties de l’appareil de
telle sorte que la lumière issue de chaque
voie se superpose à l’autre. Plaçons dans
le volume où les champs se superposent un
détecteur au point et demandons-nous
quelle est l’intensité détectée en et à
l’instant t? Pour la calculer on doit se
rappeler que le champ électrique est une
grandeur vectorielle.
Soient deux ondes planes progressives
monochromatiques de champs E 1 et E 2
polarisées perpendiculairement au plan de la figure. Les rayons de ces deux ondes se rencontrent
sur l'écran. Il existe deux plans Σ1┴ k 1 et Σ2┴ k 2 tels que:
ϕ1 (Σ1 ) = 2mπ et ϕ 2 (Σ 2 ) = 2nπ (n, m des entiers)
Prenons comme origine des phases les plans Σ1 et Σ2.
Ondes 1 et 2 à un point M:
2
E1 ( M , t ) = E10 cos( wt − k1 r1 ) = E10 cos( wt − ϕ1 ( M )) et I 1 ( M ) = E10 2
2
E 2 ( M , t ) = E 20 cos( wt − k 2 r2 ) = E 20 cos( wt − ϕ 2 ( M )) et I 2 ( M ) = E 20 2
L'onde qui résulte de la superposition de E 1 et E 2 est :
E (M , t ) = E 1 (M , t ) + E 2 (M , t )
2 2
et I ( M ) = E 2 ( M , t ) = E1 ( M , t ) + E 2 ( M , t ) + 2.E1 ( M , t ) ⋅ E 2 ( M , t )
t t
Lorsque M varie sur l'écran, ∆ϕ (M ) varie la distribution de l'intensité sur l'écran varie.
I(M) est maximal si
∆ϕ ( M ) = 2mπ ⇒ I max = ( E10 + E 20 ) 2 / 2
I(M) est minimal si
∆ϕ ( M ) = (2m + 1)π ⇒ I min = ( E10 − E 20 ) 2 / 2
Conditions d'interférence:
1. E1 ( M , t ) ne doit pas être perpendiculaire à E 2 ( M , t ) (sinon le terme d'interférence est nul).
2. Il faut que les deux ondes aillent une même pulsation w1 = w2 = w
3. Le terme ∆ϕ ( M ) = ϕ1 ( M ) − ϕ 2 ( M ) doit être constant par rapport au temps.
Ondes cohérentes:
Deux ondes sont cohérentes si w1 = w2 = w et ∆ϕ ( M ) = ϕ1 ( M ) − ϕ 2 ( M ) est une constante dans le
temps. Deux ondes cohérentes peuvent donc interférer.
Deux ondes planes progressives monochromatiques (OPPM) sont cohérentes.
8. Cohérences temporelle:
Lors de la composition de plusieurs ondes, nous pouvons toujours considérer qu'il y a interférence.
Toutefois, nous appelons "conditions d'interférences" des conditions d'observation de ces
interférences (conditions pour que le résultat de leur composition soit suffisamment stable pour être
observé). Il est d'usage de parler de visibilité ce qui restreint à la seule observation par l'œil
(humain). La fréquence temps d'échantillonnage est de.10s-1. Sachant que la lumière visible à une
10
fréquence de f ≅ 1014 s −1 , la fréquence doit donc être stabilisée par la source pendant: 14 = 10 −13 ,
10
ce qui matériellement est impossible sauf à ce que la source soit la même. Nous en déduisons que
pour des interférences soient visibles à l'œil, les sources doivent être synchrones à mieux que
10 −13 ce qui en pratique amène à ne considérer que des sources absolument synchronisées sur une
source unique. Dans le modèle précédent, nous avons par ailleurs négligée qu'une onde réelle est
limitée dans le temps. Un photon est représenté par un paquet d'onde limité. Soit T sa durée, il aura
une longueur l c = c ⋅ T dans le vide ou dans l'air que nous appelons "longueur de cohérence
temporelle".
Un rayonnement donné est donc une superposition d'une succession de trains d'ondes dont la
longueur moyenne est l c , les trains d'ondes successifs n'ont pas de relation de phases entre eux: ils
ne peuvent pas interférer.
Chapitre 3- Interférences à deux ondes par division du front
d'onde
On donnera ici simplement la méthode classique permettant d’aborder les calculs avec certains
interféromètres. Toute la difficulté réside dans le calcul exact du retard optique introduit par le
montage interférométrique étudié. Ce retard optique est la somme du retard optique géométrique
δgéom. et du retard optique physique δphys.
Le retard optique géométrique est le produit de la distance par l’indice optique du milieu. Le retard
optique physique est lié à tous les phénomènes physiques qui entraînent un déphasage sur les ondes
optiques. Citons deux exemples :
1. la réflexion sur un dioptre
2. le passage de part et d’autre d’un point de focalisation
1. Interféromètre d'Young:
Différents schémas de l’interféromètre d’Young sont représentés sur la figure suivante
Ils ne diffèrent que par la présence d’une ou deux lentilles. D’une manière générale, un
interféromètre d’Young - qui est un interféromètre à division des fronts d’onde - est constitué de
deux sections très petites réalisées dans un écran opaque. La lumière de la source S traverse alors
l’écran par l’intermédiaire de ces deux sections et est diffractée derrière l’écran. Les deux sections
de passage peuvent être des trous ou des
fentes, le plus important étant qu’elles aient
une taille comparable à la longueur d’onde de
la source.
Deux petits trous percés dans l'écran E' à
égale distance. En optique géométrique, on
obtiendrait deux taches centrées sur l'écran E.
Selon le principe de Huygens, chaque
ouverture se comporte comme une source
secondaire qui émet des ondes sphériques.
L'onde issue de S s'écrit en un point P(SP=r): E ( P, t ) = E 0 cos( wt − k .r )
En S1 (SS1=r10) ⇒ E1 ( S1 , t ) = E 0 cos( wt − k .r10 )
En S2 (SS2=r20) ⇒ E 2 ( S 2 , t ) = E 0 cos( wt − k .r20 )
∆L = L2 − L1 = δ : différence de marche
2πδ
k ( L2 − L1 ) = ∆ϕ = avec ∆ϕ : différence de phase
k 2π
k = : le nombre d ' onde
k
L2 − L1 = δ = (r20 + r2 ) − (r10 + r1 ) = (r20 − r10 ) + (r2 − r1 )
Dans le cas où les deux sources S1 et S2 sont équidistantes à S, r10 = r20 et on trouve δ = (r2 − r1 )
2πδ
⇒ I ( M ) = I 0 {1 + cos(kδ )} = I 0 1 + cos( ) = I 0 {1 + cos(∆ϕ )} = I 0 {1 + cos(2π p )}
λ
δ
Avec p = désigne l'état de l'interférence (ordre d'interférence)
λ
Ainsi, la recherche de l'intensité se réduit à la recherche de la différence de marche : δ = r2 − r1
Si ∆ϕ = 2mπ (c − à − d : δ = mλ ) ⇒ I ( M ) = I max (= 2 I 0 ) , on a une frange brillante.
1
Si ∆ϕ = 2(m + 1)π (c − à − d : δ = (m + )λ ⇒ I ( M ) = I min (= 0) , on a une frange sombre.
2
Le rayon incident SI donne naissance aux rayons réfléchis R1, R2, R3 et transmis T1, T2, T3. Les
coefficients de réflexion et de transmission s'écrivent:
n 2 − n1 2.n1 2.n 2
r21 = = − r12 = r ; t12 = , t 21 = , on pose t12 ⋅ t 21 = τ
n 2 + n1 n 2 + n1 n 2 + n1
Supposons que l'amplitude de l'onde incidente E i 0 = 1 . Les amplitudes des rayons Ri et Ti sont
données sur le tableau suivant (dans le cas où n1=1 et n2=1.5):
R1 R2 R3 T1 T2 T3
r r τ rτ 3 τ rτ 2
rτ 4
0.2 0.192 0.0077 0.96 0.04 0.0015
L'amplitude du troisième rayon est négligeable devant les deux premiers. On peut parler
d'interférences à deux ondes.
Remarque:
• Sur le tableau on peut constater que les rayons R1 et R2 ont des amplitudes
approximativement égales. On peut écrire avec une bonne approximation :
2πδ
I = I 0 [1 + cos(∆ϕ )] = I 0 1 + cos( ) . Ce-ci revient à dire qu'on peut observer un
λ
contraste assez net entre les franges brillantes et sombres.
• On utilise une lentille convergente pour faire converger les deux rayons parallèles sur le
plan focal et observer l'interférence.
T 0 2 µ 0ν
On pose t c = T = 1 − R = 1 − r 2
1− n
r1→n = r1n = = r ; et t n→1 = t n1 = t1 et t1→n = t1n = t 2
1+ n
La différence de marche géométrique entre deux rayons transmis successifs est :
2πδ
⇒ δ G = δ = 2 e cos(i ) et ϕG = ϕ =
λ
Remarque:
Les déphasages supplémentaires qu'introduisent les réflexions restent inclus dans les signes des
coefficients de réflexion.
Prenons comme origine des phases celle du premier rayon transmis. Supposons que le champ du
premier rayon transmis est de la forme: t1t 2 E 0 exp[ j ( wt − ψ 0 )] = t1t 2 E 0 C
Les champs des rayons transmis sont :
t1t 2 E 0 C ; t1t 2 E 0 C (r 2 e iϕ ) ; t1t 2 E 0 C (r 2 e iϕ ) 2 ;....; ; t1t 2 E 0 C (r 2 e iϕ ) n
Les amplitudes complexes s'écrivent
t1t 2 E 0 ; t1t 2 E 0 (r 2 e iϕ ) ; t1t 2 E 0 (r 2 e iϕ ) 2 ;....; ; t1t 2 E 0 (r 2 e iϕ ) n
L'amplitude de l'onde transmise résultante en un point M est:
+∞
{ }
A = t1t 2 E 0 ; 1 + r 2 e iϕ ; + (r 2 e iϕ ) 2 + .... + (r 2 e iϕ ) n = ∑ t1t 2 E 0 (r 2 e iϕ ) n ;
n
2 iϕ
C'est une progression géométrique de raison r e et de module inférieur à 1:
tt E
A = 1 2 2 0iϕ
1− r e
(t1t 2 E 0 )2
L'intensité transmise est : I = AA* =
1 + r 4 − 2 r 2 cos(ϕ )
t1 → t1c = T = 1 − R ; t 2 → t 2c = T = 1 − R ; r 2 = R et I 0 = E 02
L'intensité transmise s'écrit donc :
IT = I 0
(1 − R )2
1 + R 2 − 2 R cos(ϕ )
On a cos(ϕ ) = 1 − 2 sin 2 (ϕ / 2)
⇒ IT = I0
(1 − R)
2
(1 − R 2 ) + 4 R(sin(ϕ / 2) )
2
4R
On pose M =
1− R2
1
⇒ IT = I 0
1 + M (sin(ϕ / 2) )
2
sin(ϕ / 2) = 0 ⇒ ϕ = 2mπ ou δ = mλ
Franges Brillantes:
⇒ I T max = I 0
1
sin(ϕ / 2) = ±1 ⇒ ϕ = 2(m + 1)π ou δ = (m + )λ
2
Franges sombres:
I0
⇒ I T min =
1+ M
Si on connaît les valeurs de M, on peut déterminer le pouvoir de réflexion et l'indice du milieu.
4R M + 2 ± 2 M +1
M = 2
⇒ solutions : R1, 2 =
1− R M
M + 2 − 2 M +1
or R < 1 ⇒ R=
M
Chapitre 6 - Phénomène de Diffraction
En Optique géométrique, on cherche dans quelles conditions l’image d’un objet ponctuel est aussi
ponctuelle que possible. Cependant, nous avons noté que cette recherche était vaine ou limitée, le
phénomène de diffraction élargissant l’image. Lorsqu’on essaie de diminuer l’étendue d’un faisceau
lumineux, avec des diaphragmes par exemple, la répartition sur un écran d’observation n’est pas
celle que l’on pourrait déduire de l’optique géométrique. Le nouveau phénomène qui apparaît,
s’appele : la diffraction, et a de nombreuses manifestations courantes.
Le phénomène de diffraction intervient dans des domaines de la physique autres que l’optique.
Nous pensons aux ondes électromagnétiques radioélectriques et à la diffraction des électrons sur les
cristaux.
I. Illustration du phénomène :
1. Principe de Huygens
La lumière se propage de proche en proche. Chaque point d’une surface d’onde Σ0 peut être
considéré comme une source secondaire qui émet des ondelettes sphériques dont l’amplitude est
proportionnelle à cet élément. La position de la surface d’onde Σ à un instant ultérieur est
l’enveloppe des surfaces d’onde sphériques provenant des sources secondaires.
2. Principe de Huygens-Fresnel
Chaque point M d’une surface d’onde Σ atteinte par la lumière peut être considéré comme une
source secondaire émettant une onde sphérique. Toutes les sources secondaires sont cohérentes
(leurs phases et leurs amplitudes sont définies par l’onde primaire) ; on peut donc sommer leurs
amplitudes.
L’amplitude complexe de la vibration lumineuse en un point P est la somme des amplitudes
complexes produites par toutes sources secondaires. On dit que toutes les vibration interfèrent pour
former la vibration au point P considéré.
r 2 = ( X − x) 2 + (Y − y ) 2 + z 2 ; R2 = X 2 + Y 2 + z2
1/ 2
x 2 + y 2 2 xX + 2 yY
r = ( R + x + y − 2 xX − 2 yY ) = R1 +
2 2 2 12
−
R2 R2
L’approximation de Fraunhofer suppose que R est suffisamment grand comparé aux autres
dimensions de sorte que :
• Le coefficient Q est pratiquement constant.
• Dans le développement de r on n retient que les termes linéaires en x et y.
• Interférence de rayons parallèles à l’infini.
xX + yY xX + yY X Y
r ≈ R 1 − 2 =R− = R−( x+ y )
R R R R
X Y
Posons = α et =β ⇒ r ≈ R − (α x + β y )
R R
X Y
u ⋅ O1 M = x + y = O1 H = δ est la différence de marche des rayons parallèles issus de O1 et M.
R R
Remplaçons r par son expression approchée :
exp(−ikr ) exp[− ik ( R − (α x + β y ))]
A( P ) = ∫∫ A( M ) Q dS ⇒ A( P ) = ∫∫ A( M ) Q dS
S r S R − (α x + β y )
Au dénominateur est uniquement au dénominateur, on néglige (α x + β y ) devant R. Dans
l’exponentielle, le terme cos (α x + β y ) a son importance.
exp[− ikR ] exp[− ikR ]
A( P ) = Q ∫∫ A( M ) exp[ik (α x + β y )] dS =Q ∫∫S A( M ) exp[ik O1 H ]dS =
R S R
4. Intensité Lumineuse
L’intensité lumineuse est proportionnelle au carré de l’amplitude :
2
I ( P ) = A( P ) A* ( P ) ou bien I ( P ) = A( P )
Si l’observation se fait dans le plan focal d’une lentille de distance focale f on écrit :
X X Y Y
α = = et β = =
R f R f
Si la source est un laser dont le faisceau peut être considéré comme parallèle, la lentille ne sera pas
nécessaire, on remplace R par D où D = OO1 est la distance Ouverture-Ecran.
X X Y Y
(
R = X 2 +Y 2 + z2 ) 1/ 2
≈ z = D ⇒α = =
R D
et β = =
R D
sin(kα l / 2) sin(kβ h / 2)
Soit A1 ( P ) = l he ik α a
kα l / 2 kβ h / 2
1 : si − a − l / 2 < x1 < − a + l 2 et − h / 2 < y1 < + h / 2
Fente F2 ⇒ A2 ( M 2 ) =
0 : sin on
Amplitude correspondante :
− a +l / 2 h/2
[ik (α x2 + β y2 ) ]
A2 ( P) = ∫∫ A2 ( M ) e dx2 dy 2 = ∫ ikαx2
e dx2 ∫
ikβy2
e dy 2
S2 − a −l / 2 −h / 2
Elle est identique à celle calculée pour la même fente centrée en x = 0. La figure de diffraction est
insensible à une translation de la fente dans son plan.
b) Bifente
Chaque fente a la largeur a, et la distance entre les fentes est d
En prenant pour origine des phases la phase de l’onde diffractée par O’, celle diffractée par O’’ est
en retard de ∆ϕ. L’amplitude diffractée à l’infini par les deux fentes est donc :
Comme d > a les franges d’interférence sont plus serrées que celles de la diffraction.
Ceci correspond aux fentes d’Young. On comprend ici le rôle joué par la largeur a des fentes : plus
elles sont fines, plus on observe un grand nombre de franges.
c) Réseau de fentes
Il s’agit de calculer la figure de diffraction produite par plusieurs fentes fines parallèles de largeur a
et distantes de d les unes des autres. Soit N le nombre de fentes.
On retrouve un calcul déjà effectué pour les interférences à N sources :
Si le nombre de fentes N est grand, la figure consistera en une série de franges brillantes étroites
correspondant aux maxima principaux de la figure d’interférence (partie I)
Equidistance : d sinθ = n λ ; soit, sinθ = nλ0/d
Les intensités de ces maxima étant modulés par la figure de diffraction d’une fente (D)
D = 0 si asinθ =pλ avec p ≠ 0.