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REUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

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Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
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DEPARTMENT DE GENIE CIVIL DEPARTMENT OF CIVIL, ARCHITECTURAL
DEPARTMENT OF CIVIL ENGINEERING AND ENVIRONMENTAL ENGINEERING
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ÉTUDE DE LA STABILITÉ DES TALUS EN ZONE DU


LITTORAL : CAS DE L’ENTRÉE EST DE LA VILLE DE
DOUALA

Mémoire de fin d’études soutenu en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur de


Conception en Génie-Civil
Option: Géotechnique

Présenté par :
DINDA KAMGUENG TEDDY TRÉSOR
Matricule : 16T21186

Supervisé par :
Pr. MBESSA Michel

Année Académique : 2020-2021


DÉDICACE

DÉDICACE

À
Ma maman, Mme DINDA NOMBOSSE Angeline pour son soutien
inconditionnel.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
i
Mémoire de master en ingénierie rédigé par DINDA KAMGUENG Teddy Tresor
REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS
Ce mémoire est le fruit des efforts non pas d’une personne, mais des efforts combinés
de plusieurs personnes qui ont contribué directement ou indirectement à sa réussite. C'est donc
avec une immense gratitude que j'adresse mes sincères remerciements aux personnes suivantes
:

 Le Président du jury, pour avoir consacré du temps à présider cette soutenance ;


 L’Examinateur de cette soutenance, pour sa disponibilité pour examiner ce travail,
ainsi que ses remarques faites après avoir parcouru ce travail ;
 Pr MBESSA Michel, mon encadreur et Chef de Département de Génie civil à
l’ENSTP, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils qui ont
contribué à alimenter ma réflexion ;
 Le Professeur NKENG George ELAMBO, Directeur de l’ENSTP, pour tout le
travail qu’il effectue au quotidien pour rendre possibles notre formation et
l’encadrement qu’il nous apporte ;
 Dr BWEMBA Charles, le directeur adjoint de l’ENSTP, pour son aide et ses
conseils à l’école ;
 Le Pr Carmelo MAJORANA pour le travail qu’il effectue pour rendre possible la
coopération avec l’université de Padoue ;
 Le Dr. Eng Guillaume Hervé POH’SIE, pour ses conseils et son encadrement
durant tout ce travail et durant ma formation ;
 Tout le personnel enseignant et non enseignant de L’ENSTP Yaoundé et de
l’Université de Padoue pour le haut standing des cours, et la bonne gestion de notre
formation ;
 Ma maman. Mme. DINDA NOMBOSSE Angeline, pour son amour
inconditionnel, son soutien sous toutes les formes, et sans qui cette formation
n’aurait pas été possible.
 Ma famille, pour leur amour, leur conseil et leur soutien sans faille ;
 Mes camarades de classe et amis de la 7e promotion de l’ENSTP en particulier
EBA ONDOUA Salome Diane, qui ont été une source de motivation et de soutien,
et pour tous les bons souvenirs faits au cours de ces 5 années.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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Mémoire de master en ingénierie rédigé par DINDA KAMGUENG Teddy Tresor
LISTES DES SYMBOLES

LISTE DES SYMBOLES

𝒄 Cohésion
𝒄′ Cohésion effective
𝒆 Indice de vide
𝑬 Module de Young
𝑮 Module de cisaillement
𝒌𝟎 Coefficient de pression de la terre au repos
𝒗 Coefficient de Poisson
𝒛 Profondeur du sol
𝜸 Poids unitaire d’un sol homogène
𝜸𝒅𝒓𝒚 Poids unitaire sec d’un sol homogène
𝜸𝒘 Poids unitaire de l’eau
𝝈′𝒐 Pression effective au centre des strates
𝝈𝒗 Contrainte verticale totale
𝝈′𝒉 Contrainte horizontale effective
𝝈′𝒗 Contrainte verticale effective
𝝋 Angle de frottement du sol
𝝋′ Angle de frottement effectif du sol
𝜏𝑓 Résistance au cisaillement
𝜏 Contrainte de cisaillement ou contrainte de cisaillement mobilisée
𝝍 Angle de dilatation
𝒖𝒘 Pression d’eau interstitielle
M-P Morgenstern-Price

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LISTES DES ABRÉVIATIONS

LISTE DES ABRÉVIATIONS

𝐀𝐒𝐓𝐌 American Society for Testing and Materials


AASHTO American Association of State Highway and Transportation Officials
FHWA Federal Highway Administration
LCPC Laboratoire Centrale des Ponts et Chaussées
SETRA Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements
𝐔𝐒𝐂𝐒 Système unifié de classification des sols
𝐅𝐄𝐀 Finite element approach
𝐅𝐄𝐌 Méthode des éléments finis
FES Finite element computed stresses based method
LEM Limit equilibrium method
SRM Strength reduction method
FS Facteur de sécurité
LE Limit equilibrium
𝐋𝐋 Limite de liquidité
𝐋𝐏 Limite de plasticité
𝐈𝐋 Indice de liquidité
𝐈𝐏 Indice de plasticité

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RÉSUMÉ

RÉSUMÉ

L'objectif principal de cette étude était d'étudier la stabilité des talus à l'entrée Est de la
ville de Douala précisément à pk10+650. Pour cela, une reconnaissance générale du site par des
recherches documentaires, ainsi qu'une visite du site ont été menées afin de mieux comprendre
le problème. Suivi d'une collecte géotechnique et géométrique de données relatives au projet.
À partir de ces données, un modèle numérique de terrain a été créé pour effectuer une analyse
de stabilité numérique à l'aide de deux méthodes ; la méthode d’équilibre limite avec SLOPE/W
et la méthode basée sur les contraintes calculées par élément fini avec SLOPE/W et SIGMA/W.
De cette méthodologie, il ressort que bien que les valeurs du facteur de sécurité soient
différentes, les analyses par équilibre limite et par élément fini ont démontré de façon unanime
l'instabilité du talus avec les facteurs de sécurité respectifs de 1,12 et 0,95. Par la suite l’analyse
avec renforcement du talus a dévoilé que deux mesures correctives directement appliquées sur
la zone critique ont amélioré la stabilité du talus avec des facteurs de sécurité de 1,29 pour la
stabilisation par pieux et 1,38 pour stabilisation par géosynthtétiques. Les facteurs de sécurité
après stabilisation étaient supérieurs à 1,25 ce qui est la valeur minimum de stabilité de pente
selon l'Eurocode 7, le talus est par conséquent stable après renforcement. Au terme du travail
une comparaison des deux méthodes a été faite, il en est ressorti que pour une analyse de la
stabilité des talus la méthode basée sur les contraintes calculées par éléments finis donnait un
facteur de sécurité plus réaliste dû à sa prise en considération des contraintes réelles appliquées
au talus.

Mots clés : talus, stabilité des talus, méthode d’équilibre limite, méthode des éléments finis,
facteur de sécurité.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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ABSTRACT

ABSTRACT

The main objective of this study was to study the stability of the slopes at the eastern
entrance of the city of Douala, precisely at pk10+650. For this, a general recognition of the site
by documentary research, as well as a visit of the site were carried out to better understand the
problem. Followed by a geotechnical and geometric collection of data related to the project.
From this data, a digital terrain model was created to perform a numerical stability analysis
using two methods; the limit equilibrium method with SLOPE/W and the stress-based method
calculated by finite element with SLOPE/W and SIGMA/W. From this methodology, it appears
that although the safety factor values are different, the limit equilibrium and finite element
analyses unanimously demonstrated the instability of the slope with the respective safety factors
of 1.12 and 0.95. Subsequently, the analysis with reinforcement of the slope revealed that two
corrective measures applied directly on the critical zone improved the stability of the slope with
factors of safety of 1.29 for pile stabilization and 1.38 for geosynthetic stabilization. The safety
factors after stabilization were higher than 1.25 which is the minimum value of slope stability
according to Eurocode 7, the slope is therefore stable after reinforcement. At the end of the
work a comparison of the two methods was made, it appeared that for an analysis of the stability
of the slopes the method based on the stresses calculated by finite elements gave a more realistic
safety factor due to its consideration of the real stresses applied to the slope.

Key words: slope, slope stability, limit equilibrium method, finite element method, safety
factor.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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LISTES DES FIGURES

LISTES DES FIGURES

Figure 1.1. Diagramme de phase du sol (Budhu, 2010) ............................................................ 4


Figure 1.2. Limites d’Atterberg, teneur en eau naturelle et indice de liquidité (Robitaille &
Tremblay, 1997) ......................................................................................................................... 9
Figure 1.3. Triangles de corrélation entre texture du sol et perméabilité (Daudin, 2019)....... 14
Figure 1.4. Système de classification de base des sols de l'USDA et tableau en français (Daudin,
2019) ......................................................................................................................................... 18
Figure 1.5. Schéma de chute (Highland & Bobrowsky, 2008) ................................................ 23
Figure 1.6. Schéma de renversement (Highland & Bobrowsky, 2008) ................................... 23
Figure 1.7. Schéma de glissement rotationnel translationnel (Wyoming State, 2017)............ 24
Figure 1.8. Glissement propagé (Novotný, 2013; Highland & Bobrowsky, 2008) ................ 24
Figure 1.9. Coulée de boue (Highland & Bobrowsky, 2008). ................................................. 25
Figure 1.10. Schéma d’un glissement complexe (Varnes, 1978) ............................................ 25
Figure 1.11. Tracé en plan 3D d’une route (Dr.Eng, 2020)..................................................... 29
Figure 1.12. Profil en long d’un tronçon de route ................................................................... 29
Figure 1.13. Profil en travers courant d’une route (François & TERRASSE, 2017) .............. 30
Figure 1.14. Structure d’une chaussée ..................................................................................... 31
Figure 1.15. Structure chaussée souple (SETRA & LCPC, 1994) .......................................... 32
Figure 1.16. Structure de chaussée bitumineuse épaisse (SETRA & LCPC, 1994) ............... 33
Figure 1.17. Structure chaussée semi-rigide (SETRA & LCPC, 1994) .................................. 33
Figure 1.18. Structure chaussée mixte (SETRA & LCPC, 1994) ........................................... 34
Figure 1.19. Structure de chaussée Inverse (SETRA & LCPC, 1994) ................................... 34
Figure 1.20. Renforcement de talus par géosynthetiques (ACE Solutions in Geotechnical
Engineering, 2020) ................................................................................................................... 36
Figure 1.21. Modification du profil d’une pente (Achparaki et al., 2012) .............................. 38
Figure 1.22. Pente en moellons et mur de soutènement à Lenggong, Perak (Mizal-Azzmi et al.,
2011) ......................................................................................................................................... 40
Figure 1.23. Force motrice induite par la masse de sols glissants au-dessus de la surface de
glissement (Ito et al. 1979) ....................................................................................................... 41
Figure 2.1. Représentation typique d'une surface de glissement circulaire subdivisée en
tranches verticales et forces agissant sur elle (Becker et al., 2015).......................................... 44

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LISTES DES FIGURES

Figure 2.2. Détermination des contraintes normales et tangentielles dans un nœud sur une
surface de glissement planaire .................................................................................................. 48
Figure 2.3. Modes de déformation possibles le long d'une surface de glissement potentiel ... 49
Figure 2.4. Modèle de comportement élastique parfaitement plastique .................................. 55
Figure 2.5. Surcontrainte due à une modification de la structure granulaire du sol ................ 57
Figure 2.6. Méthode de Leshchinsky d'analyse de stabilité de pente renforcée par
géosynthétique (Kim et al., 2019) ............................................................................................ 59
Figure 3.1. Localisation de la zone de projet (Document du projet) ....................................... 62
Figure 3.2. Carte géologique de la ville Douala (Koah Na Lebogo et al., 2021) .................... 63
Figure 3.3. Coupe géologique du bassin sédimentaire de Douala (Bertil, 2019) .................... 63
Figure 3.4. Tableau de précipitation de la ville de Douala (NOUBISSI et al., 2017) ............. 64
Figure 3.5. Carte topographique de la ville de Douala (Wirmvem et al., 2017) ..................... 65
Figure 3.6. Localisation des talus de l’étude ........................................................................... 67
Figure 3.7. Vue de face des talus ............................................................................................. 68
Figure 3.8. Géométrie des talus à étudier (document du projet) ............................................. 69
Figure 3.9. Stratigraphie des talus de l’étude (Document du projet). ...................................... 70
Figure 3.10. Facteur de sécurité globale .................................................................................. 71
Figure 3.11. Résultats d’analyse de la tranche 58 avec la méthode d’équilibre limite............ 72
Figure 3.12. Facteur de sécurité de la partie supérieure du talus ............................................. 72
Figure 3.13. Résultats d’analyse de la partie inférieure du talus ............................................. 73
Figure 3.14. Géométrie du projet ............................................................................................. 74
Figure 3.15. Maillage du talus ................................................................................................. 74
Figure 3.16. Contraintes totales verticales appliquées au talus aux conditions d’équilibre .... 75
Figure 3.17. Contraintes totales horizontales appliquées au talus aux conditions d’équilibre 75
Figure 3.18. Contraintes cisaillement max aux conditions d’équilibre ................................... 76
Figure 3.19. Contraintes totales au nœud 1547 aux conditions initiales ................................ 76
Figure 3.20. Contraintes totales au nœud 2781 aux conditions initiales ................................. 77
Figure 3.21. Contraintes totales à l’élément 3803 du point de Gauss 1 .................................. 77
Figure 3.22. Contraintes totales appliquées au talus après redistribution des contraintes ...... 78
Figure 3.23. Contraintes de cisaillement max appliquées au talus après redistribution des
contraintes ................................................................................................................................. 78
Figure 3.24. Contraintes totales au nœud 1547 après redistribution des contraintes ............. 79
Figure 3.25. Contraintes totales au nœud 1874 après redistribution des contraintes .............. 79

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LISTES DES FIGURES

Figure 3.26. Déformations au nœud 2781 ............................................................................... 80


Figure 3.27. Déformations au nœud 1547 ............................................................................... 80
Figure 3.28. Allure du talus déformé sous l’action des contraintes avec le temps ................. 81
Figure 3.29. Déformation permanente du talus ....................................................................... 81
Figure 3.30. États de contraintes et déformations au nœud 1587. ........................................... 82
Figure 3.31. Facteur de sécurité de la tranche N°53 avec la méthode de stabilité basée sur les
contraintes d’éléments finis ...................................................................................................... 83
Figure 3.32. Facteur de sécurité de la partie supérieure du talus avec considération des
contraintes d’élément fini ......................................................................................................... 84
Figure 3.33. Facteur de sécurité de la partie inférieure du talus avec considération des
contraintes d’élément fini ......................................................................................................... 84
Figure 3.34. Zone de limite élastique du talus ......................................................................... 85
Figure 3.35. Facteur de sécurité après stabilisation par pieux ................................................. 86
Figure 3.36. Facteur de sécurité après renforcement du talus par géosynthetique .................. 87
Figure 3.37. Résistance en cisaillement vs Cisaillement mobilise avec LEM ........................ 88
Figure 3.38. Résistance en cisaillement vs Cisaillement mobilise avec la méthode basée sur les
contraintes d’éléments finis. ..................................................................................................... 88
Figure 3.39. Courbe de variation du facteur de sécurité des méthodes d’analyse utilisées ..... 89

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LISTES DES TABLEAUX

LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1.1. Types de sols en fonction de l'indice de leur plasticité (Roy & Kumar Bhalla,
2017) ......................................................................................................................................... 10
Tableau 1.2. Relation entre le module d'élasticité et le ratio CBR selon différents auteurs
(Wesołowski & Kowalewska, 2020) ........................................................................................ 11
Tableau 1.3. Système de classification USCS-ASTM (Wisconsin Department of
Transportation, 2022) ............................................................................................................... 16
Tableau 1.4. Tableau de classification des sols AASHTOO (Dr.Hadji, 2020) ....................... 17
Tableau 1.5. Type de mouvement de terrain selon Varnes révisé par (Hungr et al., 2014) .... 22
Tableau 1.6. Facteur de sécurité et signification de l'état de la pente de Bowles (Durville &
Seve, 1996) ............................................................................................................................... 28
Tableau 2.1. Résumé des méthodes d'équilibre limite 2D pour l'analyse de la stabilité des
pentes (Duncan & Wright, 2005). ............................................................................................ 46
Tableau 2.2. Paramètres du modèle de Mohr-Coulomb (Brinkgreve, 2002) .......................... 49
Tableau 2.3. Facteurs partiels dans l'approche de conception (Eurocode 7) .......................... 51
Tableau 2.4. Symboles utilisés pour chaque type de conditions limites (GEO-SLOPE, 2012)
.................................................................................................................................................. 56
Tableau 3.1. Paramètres géotechnique des sols du site ........................................................... 70
Tableau 3.2. Paramètres d’entrée des géosynthetiques ........................................................... 86

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TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIÈRES

DÉDICACE ................................................................................................................................. i

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................ii

LISTE DES SYMBOLES .........................................................................................................iii

LISTE DES ABRÉVIATIONS ................................................................................................. iv

RÉSUMÉ .................................................................................................................................... v

LISTES DES FIGURES ...........................................................................................................vii

LISTES DES TABLEAUX ........................................................................................................ x

TABLE DES MATIÈRES ......................................................................................................... xi

INTRODUCTION GÉNÉRALE ................................................................................................ 2

CHAPITRE 1: REVUE DE LA LITTÉRATURE ................................................................. 3

Introduction ........................................................................................................................ 3

1.1. Le sol ........................................................................................................................... 3

1.1.1. Les constituants du sol .......................................................................................... 3

1.1.2. La formation des sols............................................................................................ 4

1.1.2.1. Les facteurs de formation des sols ................................................................. 4

1.1.2.2. Les processus de formation des sols .............................................................. 6

1.1.3. Les propriétés des sols .......................................................................................... 7

1.1.3.1. Les propriétés physiques ............................................................................... 7

1.1.3.2. Les propriétés géotechniques ........................................................................ 9

1.1.3.3. Les propriétés mécaniques........................................................................... 11

1.1.4. Typologie des sols .............................................................................................. 14

1.1.4.1. Selon leur texture ......................................................................................... 14

1.1.4.2. Selon leur origine......................................................................................... 15

1.1.5. Classification des sols......................................................................................... 16

1.1.5.1. Système de classification ASTM-USCS ..................................................... 16

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TABLE DES MATIERES

1.1.5.2. Système de classification des sols AASHTO .............................................. 17

1.1.5.3. Système de classification USDA ................................................................. 18

1.1.6. Comportement et stabilité des sols ..................................................................... 18

1.1.6.1. Comportement des sols................................................................................ 18

1.1.6.2. Stabilités des sols ......................................................................................... 21

1.1.7. Analyse de la stabilité des pentes ....................................................................... 27

1.1.8. Utilisation des sols .............................................................................................. 28

1.2. La route ...................................................................................................................... 28

1.2.1. Caractéristiques géométriques ............................................................................ 28

1.2.1.1. Le Tracé en plan .......................................................................................... 28

1.2.1.2. Le profil en long .......................................................................................... 29

1.2.1.3. Le profil en travers ...................................................................................... 30

1.2.2. La chaussée ......................................................................................................... 31

1.2.2.1. Structure de la chaussée............................................................................... 31

1.2.2.2. Typologies des chaussées ............................................................................ 32

1.3. Techniques de stabilisation........................................................................................ 35

1.3.1. Les stabilisations mécaniques ............................................................................. 35

1.3.1.1. Le mélange de sols ...................................................................................... 35

1.3.1.2. Le compactage ............................................................................................. 35

1.3.1.3. La stabilisation des géosynthetiques ........................................................... 36

1.3.2. Stabilisation chimique ........................................................................................ 37

1.3.2.1. Stabilisation au ciment ................................................................................ 37

1.3.2.2. Stabilisation à la chaux ................................................................................ 37

1.3.2.3. Stabilisation aux cendres volantes ............................................................... 38

1.3.3. Autres techniques de stabilisation ...................................................................... 38

1.3.3.1. La modification des géométries ................................................................... 38

1.3.3.2. Les systèmes de drainages ........................................................................... 39

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TABLE DES MATIERES

1.3.3.3. Les structures de soutènement ..................................................................... 39

1.3.3.4. Le clouage de sol ......................................................................................... 40

1.3.3.5. Le renforcement par pieux ........................................................................... 40

CHAPITRE 2: MÉTHODOLOGIE ..................................................................................... 42

Introduction .......................................................................................................................... 42

2.1. Reconnaissance générale du site................................................................................ 42

2.2. Visite du site .............................................................................................................. 42

2.3. Collecte de données ................................................................................................... 43

2.3.1. Données géométriques ........................................................................................ 43

2.3.2. Données géotechniques ...................................................................................... 43

2.4. Méthodes d’analyse de la stabilité ............................................................................. 43

2.4.1. Méthode d’équilibre limite (LEM) ..................................................................... 43

2.4.1.1. Procédure à corps libre unique .................................................................... 44

2.4.1.2. Méthode des tranches .................................................................................. 44

2.4.2. Méthode d'analyse de la stabilité basée sur des contraintes par éléments finis .. 48

2.5. Facteur de sécurité minimal pour la vérification de la stabilité du talus ................... 51

2.6. Analyse numérique avec SIGMA/W et SLOPE/W ................................................... 51

2.6.1. Analyse de stabilité du talus avec SLOPE/W ..................................................... 52

2.6.2. Analyse avec SIGMA/W .................................................................................... 54

2.6.2.1. Géométrie et maillage .................................................................................. 54

2.6.2.2. Modèle de matériaux ................................................................................... 54

2.6.2.3. Conditions aux limites ................................................................................. 55

2.6.2.4. Analyse In-Situ pour détermination des contraintes du aux poids du talus. 56

2.6.2.5. Analyse de redistribution des contraintes .................................................... 56

2.6.2.6. Analyse de la stabilité avec contraintes finies dans SLOPE/W................... 57

2.7. Stabilisation des pentes.............................................................................................. 57

2.7.1. Renforcement par pieux...................................................................................... 58

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2.7.2. Renforcement par géosynthetiques ..................................................................... 58

Conclusion ............................................................................................................................ 59

CHAPITRE 3: PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATIONS RÉSULTATS .................... 61

3.1. Reconnaissance générale du site................................................................................ 61

3.1.1. Paramètres physiques ......................................................................................... 61

3.1.1.1. Localisation géographique du site ............................................................... 61

3.1.1.2. Géologie du site ........................................................................................... 62

3.1.1.3. Climat .......................................................................................................... 64

3.1.1.4. Relief ........................................................................................................... 64

3.1.1.5. Hydrographie ............................................................................................... 65

3.1.2. Paramètres socio-économiques........................................................................... 65

3.1.2.1. Démographie ............................................................................................... 66

3.1.2.2. Coutumes ..................................................................................................... 66

3.1.2.3. Activités économiques................................................................................. 66

3.2. Présentation du site .................................................................................................... 67

3.3. Présentation des données du projet ............................................................................ 69

3.3.1. Données géométriques ........................................................................................ 69

3.3.2. Données géotechniques ...................................................................................... 69

3.3.2.1. La stratigraphie du sol ................................................................................. 69

3.3.2.2. Caractéristiques géotechniques des couches de sol ..................................... 70

3.4. Résultats de l’analyse de stabilité numérique ............................................................ 70

3.4.1. Résultats de l’analyse de stabilité numérique avec SLOPE/W .......................... 70

3.4.1.1. Résultats de l’analyse de stabilité ................................................................ 71

3.4.2. Résultat de l’analyse de la stabilité du talus avec SIGMA/W ............................ 73

3.4.2.1. Géométrie du talus ....................................................................................... 73

3.4.2.2. Maillage du talus ......................................................................................... 74

3.4.2.3. Résultats de l’analyse in-situ ....................................................................... 75

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TABLE DES MATIERES

3.4.2.4. Résultats de l’analyse de redistribution des contraintes .............................. 77

3.4.2.5. Résultats de l’analyse de stabilité du talus avec introduction des contraintes


d’éléments finis dans SLOPE/W .............................................................................. 82

3.5. Stabilisation des talus ................................................................................................ 85

3.5.1. Stabilisation par pieux ........................................................................................ 85

3.5.2. Stabilisation par géosynthtetiques ...................................................................... 86

3.6. Comparaison des 2 méthodes .................................................................................... 87

Conclusion ............................................................................................................................ 89

CONCLUSION GÉNÉRALE .................................................................................................. 91

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 93

ANNEXES ............................................................................................................................... 97

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'instabilité des talus demeure problématique dans la conception, l'entretien et la


remise en état de la plupart des infrastructures routières au Cameroun. Ainsi, alors que le
Cameroun s'efforce de devenir une nation émergente en 2035, de nombreux travaux de
construction et de réhabilitation de routes ont lieu sur son territoire. Toutes ces activités sont
à l'origine de problèmes d'instabilité de pentes naturelles ou artificielles qui se manifestent le
long de leur géométrie, entraînant la perte de résistance au cisaillement du sol et des ruptures
de talus. Les activités sismiques, humaines et météorologiques constituent aussi des menaces
importantes pour la stabilité à court et à long terme des talus.

Aux vues de tous ces paramètres, l'objectif de l'étude de la stabilité des pentes est de
contribuer à la conception sûre de talus, de remblai, de déterminer l'adéquation de la pente
existante, de l'efficacité de l'assainissement proposé par la pente, de calculer la résistance au
cisaillement d'une pente susceptible d’être défaillante et enfin de concevoir et d'aménager la
pente. La stabilité d'une pente est basée sur l'interaction entre deux types de forces, les forces
motrices et les forces résistantes. Les forces motrices comprennent les actions de la gravité,
l'angle de la pente, l'eau, etc. Les forces de résistance agissent à l'opposé des forces motrices
et dépendent de la résistance au cisaillement des pentes qui est elle-même fonction de la
cohésion et de la friction naturelle. Le facteur de sécurité est le rapport entre les forces de
résistance et les forces motrices, il permet de déterminer si une pente est stable ou non. Selon
l’Eurocode 7 si ce rapport est inférieur ou égal à 1,25, la pente est instable et s'il est supérieur
à 1,25 la pente est stable.

Pour obtenir ce facteur de sécurité une analyse numérique de stabilité sera effectuée
avec SLOPE/W basé sur la méthode de l'équilibre limite et SIGMA/W basé sur la méthode
des éléments finis, tous deux modules du logiciel Geostudio. La méthode d’élément fini
utilisée pour cette étude est nommée méthode de stabilité basée sur la contrainte des éléments
finis, c’est une méthode d’analyse reposant sur la détermination des contraintes/déformations
appliquées au terrain avec la méthode des éléments finis, ces contraintes sont par la suite
utilisées dans une analyse par équilibre limite pour déterminer le facteur de sécurité le plus
réaliste.

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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

CHAPITRE 1: REVUE DE LA LITTÉRATURE

Introduction

Les pentes sont répandues dans la nature en raison de causes géologiques ou d'activités
humaines. Ces pentes sont soumises à plusieurs agents qui tendent à modifier leur topographie,
conduisant à un éventuel mécanisme de rupture connu sous le nom de glissement de terrain.
Cette rupture de pente, qu’elle soit naturelle ou artificielle, révèle un manque de connaissances
nécessaires à l'étude et à la conception des pentes, afin d'assurer leur stabilité. Ceci n'est pas
sans conséquence. L’instabilité générée engendre des dommages aux infrastructures et des
pertes en vies humaines, ces risques sont d’autant plus importants lorsqu’on parle de talus. En
effet le talus faisant partie intégrante de la route, une rupture est d’autant plus catastrophique
pour les usagers de la route. Les pentes étant constituées principalement de sols, il est donc
nécessaire d'étudier ces sols, c'est-à-dire leurs propriétés, leur classification, leur
comportement, etc. Ce pour mieux comprendre les facteurs qui conduisent à la rupture des
pentes et des talus en particulier, suivi des approches en matière de stabilité de pente, et pour
terminer les techniques de stabilisation des sols appropriés selon le type de sol.

1.1. Le sol

À la lumière de son origine et de sa fonction, le sol peut être défini comme un mélange
de fragments de roche brisés et altérés et de matière organique en décomposition, qui recouvre
la terre d’une fine couche et fournit un soutien mécanique et une subsistance aux plantes. Pour
une meilleure analyse de sa stabilité, une compréhension préliminaire des constituants du sol,
de sa formation, de ses propriétés, de sa classification et de ses utilisations est nécessaire.

1.1.1. Les constituants du sol

Le sol est constitué essentiellement de particules solides, avec des espaces ou des vides
entre elles, dont l’assemblage en contact est généralement appelé matrice du sol ou squelette
du sol. En mécanique des sols, on suppose que les vides sont en général occupés en partie par
l'eau et en partit par l'air. Cela signifie qu'un élément du sol (les particules solides plus la ou
les substances dans les vides qu'elles renferment) peut-être de composition à deux phases ou
à trois phases (Powrie, 2004).

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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

Selon Craig & Knappett (2012), dans un sol complètement sec il y’a deux phases, à
savoir les particules de sol solides et l'air interstitiel. Un sol entièrement saturé est également
à deux phases, étant composé de particules de sol solides et d'eau interstitielle. Cependant, un
sol partiellement saturé est triphasé, soit composé de particules de sol solides, d'eau
interstitielle et d'air interstitiel. Les constituants d'un sol peuvent être représentés par un
diagramme de phases comme l’illustre la figure 1.1.

Figure 1.1. Diagramme de phase du sol (Budhu, 2010)

1.1.2. La formation des sols

La formation des sols est un processus à long terme qui fait référence à l'évolution des
sols et de leurs propriétés. Il faut plusieurs millions d'années pour former une fine couche de
sol. Comme le sol est un mélange complexe de divers composants, sa formation est également
complexe, mais peut être décomposée en une combinaison des processus par lesquels les sols
se forment et des facteurs qui influencent la formation des sols.

1.1.2.1. Les facteurs de formation des sols

Plusieurs facteurs contrôlent ou influencent les processus impliqués dans la production


du type de sol à partir des roches mères. De toute évidence, le type de roche (composition et
texture) est en tête du groupe de facteurs en termes d'importance. Ceci est suivi de près par les
conditions du site telles que la disponibilité de l'eau, le climat, la topographie, etc.

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a) La roche mère

Les minéraux du sol sont la base du sol. Ils sont produits à partir de roches mères par
le processus d'altération et d'autres processus de désintégration naturelle. L'eau, le vent, le
changement de température, la force de gravitation, la réaction chimique, l'intervention d'un
organisme vivant et les différences de pression, tout fonctionne comme une force unie pour
décomposer le matériau d'origine. Le type de roche mère et l'état dans lequel elle s'est
effondrée influencent profondément la propriété du sol.

b) Le climat

La température joue un rôle essentiel dans la formation du sol. La température et


l'humidité affectent le taux d'altération et de décomposition organique. Il affecte également
l'activité biologique. Le taux plus élevé de chaleur et d'humidité accélère l'action microbienne,
d'autre part avec un climat plus froid et plus sec, ces processus peuvent être ralentis. Les
précipitations dissolvent certains des matériaux du sol et en maintiennent d'autres en
suspension. L'eau transporte ou lixivie ces matériaux à travers le sol. Au fil du temps, ce
processus peut modifier le sol affectant sa fertilité. (Tripathy & Raha, 2019).

c) La végétation

La quantité et le type de produits résultant de la décomposition de la végétation sont


des facteurs importants d'altération. Là où la végétation est absente ou rapidement oxydée, la
production d'acides organiques est minime ou absente, ce qui signifie que nous n'aurons pas
d'acides organiques provenant de cette source comme agents d'altération du matériau
d’origine.
d) La topographie

La topographie désigne la configuration du terrain qui comprend la forme, la longueur


et le degré de pente. Il peut s'agir de l'inclinaison relative de la pente ou de la planéité de la
plaine. C'est l'orientation générale du terrain par rapport aux rayons du soleil et l'aspect du
terrain qui détermine le type de végétation et indique le type de précipitations qu'il reçoit. Ces
facteurs modifient la façon dont le sol se forme. Il impacte également directement le drainage
de l'eau. (Tripathy & Raha, 2019).

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e) Le temps

Les sols se développent très lentement, les sols jeunes conservent bon nombre des
caractéristiques du matériau parental. Au fil du temps, ils acquièrent d'autres caractéristiques
résultant de l'ajout de matière organique et de l'activité des organismes. La caractéristique la
plus importante du sol est qu'il passe par un certain nombre d'étapes au cours de son
développement, ce qui donne un profil profond avec de nombreux horizons bien différenciés.
C'est là que le temps joue son rôle. Le profil du sol change continuellement avec le temps.

1.1.2.2. Les processus de formation des sols

La source fondamentale de la formation du sol est la roche. La formation rocheuse par


sa genèse aboutit au processus de formation des sols. Le processus de transition de la roche
au sol se déroule en deux principales étapes à savoir :

a) L’altération physique et chimique de la roche mère

La roche mère qui affleure est soumise aux actions climatiques, mais aussi à l’action
des plantes dites pionnières qui se développent pour acquérir plus d’espace. Les racines de ces
dernières s'immiscent dans les moindres interstices qu'elles rencontrent et de ce fait participent
au fractionnement des roches. L'action de l'eau est aussi responsable d'un phénomène nommé
lessivage au cours duquel les éléments chimiques solubles sont enfouis plus profondément.
L'argile, calcite et quartz se séparent au cours de ce stade. Ces derniers s'altèrent ensuite sous
l'effet des infiltrations d'eau de pluie. L'altération physique implique une réduction de la taille
sans aucun changement dans la composition d'origine de la roche mère. L'altération chimique
provoque à la fois des réductions de taille et une altération chimique de la roche mère d'origine
(Budhu, 2010).

b) Transport et dépôts des particules

L’altération physique et chimique des roches conduit à la formation de composés plus


ou moins solubles qui vont pouvoir se déplacer. Des fragments de roche brisés sont déplacés
par l'écoulement de l'eau, le glacier et parfois par le vent, et ils finissent par se déposer à une
certaine distance de l'emplacement d'origine (dépôt). Au cours du processus de transport, les
particules subissent en outre des attaques physiques et chimiques, et elles deviennent plus
petites et plus rondes. Les sols qui restent sur le site d'altération sont appelés sols résiduels.
Ces sols conservent de nombreux éléments qui composent la roche mère. La composition de
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ces sols dépend du milieu dans lequel ils ont été transportés et est souvent différente de la
roche mère (Budhu & Adiyaman, 2010).

1.1.3. Les propriétés des sols

Trois groupes de propriétés du sol peuvent être distingués dans l'ingénierie à savoir,
les propriétés physiques, les propriétés mécaniques et les propriétés géotechniques.

1.1.3.1. Les propriétés physiques

Les propriétés physiques des sols sont : la masse volumique, le poids volumique, la
teneur en eau, l’indice de vides, le volume spécifique, la porosité, la gravité spécifique, le
degré de saturation, la densité sèche et la teneur en eau, etc.

a) La texture

Le sol est composé de particules de tailles différentes. La texture du sol correspond à


la taille de la particule qui compose le sol et dépend de la proportion de sable, de limon, de
particules de la taille de l'argile et de matière organique dans le sol. Les particules de sable
sont les plus grosses et les particules d'argile les plus petites.

b) Couleur du sol

La couleur est l'une des caractéristiques les plus évidentes du sol et elle peut indiquer
certains des processus en cours. La couleur peut être une indication de la fertilité du sol, de sa
teneur en humus et de la présence de certains produits chimiques.
c) La masse volumique

La masse volumique (𝜌) représente le rapport entre la masse totale d’un échantillon
de sol (𝑀) et son volume total (𝑉𝑇 ) tel qu’illustré par l’équation (1.1).

𝑀
𝜌= (1. 1)
𝑉𝑇
d) Le poids volumique

Le poids volumique (𝛾) est une force unitaire exprimée par le rapport entre le poids
de l’échantillon de sol ( 𝑊) et son volume total (𝑉𝑇 ) tel qu’illustré par l’équation (1.2).
𝑊
𝛾= (1. 2)
𝑉𝑇

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e) Le taux de vide (𝒆) et la porosité (𝒏)

L'indice de vide (𝑒) est le rapport du volume de l'espace vide (𝑉𝑣) au volume des
solides (𝑉𝑠) tel qu’illustré par l'équation (1.3).
𝑉𝑣
𝑒= (1. 3)
𝑉𝑠
La porosité est le rapport du volume des vides (𝑉𝑣) au volume total du sol (𝑉) tel
qu’illustré par l'équation (1.4).
𝑉𝑣 𝑒
𝑛= = (1. 4)
𝑉 1+𝑒
f) La densité apparente

La densité apparente (𝜌𝑑 ) d'un sol est la masse séchée au four (𝑀𝑠 ) par unité de
volume (𝑉) du sol dans son ensemble, y compris l'espace poreux. Elle est donnée par
l’équation (1.5).
𝑀𝑠
𝜌𝑑 = (1. 5)
𝑉

La densité apparente tient compte à la fois des solides et de l'espace poreux.


g) La teneur en eau (𝛚)

La teneur en eau ω (%) d'un sol est le rapport de la masse d'eau, (𝑀𝑤 ) à la masse de
grains solides ou de sols sec (𝑀𝑠 ). Elle est exprimée par l'équation (1.6).

𝑀𝑤
𝜔= ∗ 100 (1. 6)
𝑀𝑠

h) Le degré de saturation

Le degré de saturation (𝑆𝑟 ) est le pourcentage de l'espace vide qui est occupé par l'eau.
C'est le rapport entre le volume d'eau (𝑉𝑤 ) et le volume des vides de l'échantillon de sol
(équation 1.7). Les vides d'un sol peuvent être remplis d'air, d'eau ou des deux. Si seul l'air est
présent (𝑆𝑟 =0), le sol est dit sec, alors que si seule l'eau est présente (𝑆𝑟 =1), le sol est saturé.
Lorsque l'air et l'eau sont présents, le sol est dit partiellement saturé.

𝑉𝑤
𝑆𝑟 (%) = ∗ 100 (1. 7)
𝑉𝑣

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1.1.3.2. Les propriétés géotechniques

Au cours de l'étude des sols, certains tests relativement simples, appelés tests
d'identification des sols, sont souvent effectués pour déterminer les propriétés géotechniques
du sol qui peuvent permettre sa classification. Ces propriétés comprennent celles-ci dessous.

a) La consistance

La consistance d'un sol est largement influencée par la teneur en eau du sol. Une
diminution progressive de la teneur en eau d'un sol fait passer le sol de l'état liquide à un état
plastique, de l'état plastique à un état semi-solide, et enfin à l'état solide. Les teneurs en eau
lors de ces changements d'état sont différentes pour différents sols. Les teneurs qui
correspondent à ces changements d'état sont appelées les limites d'Atterberg. Les teneurs en
eau correspondant au passage d'un état à l'autre sont appelées limite de liquidité, limite
plastique et limite de retrait (Kaniraj, 1988).

La limite de liquidité (𝑤𝐿 ) d'un sol est la teneur en eau, exprimée en pourcentage du
poids du sol séché au four, à la frontière entre les états de consistance liquide et plastique du
sol, le sol a une résistance au cisaillement négligeable. La limite plastique (𝑤𝑃 ) d’un sol est la
teneur en eau, exprimée en pourcentage du poids de sol séché au four, à la frontière entre les
états de consistance plastique et semi-solide du sol. La limite de retrait (𝑤𝑠 ) est la teneur
maximale en eau exprimée en pourcentage du poids séché au four à laquelle toute réduction
supplémentaire de la teneur en eau n'entraînera pas de diminution du volume de la masse de
sols, la masse de sols étant initialement préparés à partir de sol remanié. La figure 1.2 illustre
les différentes limites d'Atterberg.

Figure 1.2. Limites d’Atterberg, teneur en eau naturelle et indice de liquidité (Robitaille &
Tremblay, 1997)

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Ces limites permettent de déterminer l’indice de plasticité 𝐼𝑝 et l’indice de liquidité 𝐼𝐿 ,


comme illustré dans les équations (1.8) et (1.9).

𝐼𝑝 = 𝑤𝐿 − 𝑤𝑃 (1. 8)

𝑤 − 𝑤𝑃
𝐼𝐿 = (1. 9)
𝐼𝑝

À partir de leur plasticité, les sols peuvent être classés comme présentés dans le tableau
1.1.
Tableau 1.1. Types de sols en fonction de l'indice de leur plasticité (Roy & Kumar Bhalla,
2017)

Indice de plasticité (%) Type de Sol Degré de plasticité Degré de cohésivité

0 Sable Non-plastique Non cohésif


Moins de 7 Limon Faible plasticité Partiellement cohésif
Argile Moyennement
7 – 17 Cohésif
limoneuse plastique
Plus de 17 Argile Forte plasticité Cohésif

b) La granulométrie

La gamme de distribution granulométrique des sols naturels est énorme et doit par
conséquent être déterminée avec la plus grande précision. L’analyse granulométrique a pour
but de déterminer les proportions de grains de différentes tailles dans le sol. Elle s’effectue
par tamisage (Norme NF P 94-056) pour les grains de diamètre supérieur à 80 µm et
sédimentométrie (Norme NF P 94-057) pour les grains de diamètre inférieur à 80 µm. Les
résultats sont exprimés sous forme d’une courbe appelée courbe granulométrique, qui donne
le pourcentage cumulé d’éléments de dimension inférieur à chaque diamètre. Étant
respectivement les diamètres correspondant à 60%, 30% et 10% d’éléments de dimension
inférieure. Deux paramètres sont utilisés pour caractériser l’allure de la courbe
granulométrique d’un matériau notamment le coefficient d’uniformité 𝐶𝑈 et le facteur de
courbure 𝐶𝐶 . Ils sont respectivement déterminés par les équations (1.10) et (1.11).

𝐷60
𝐶𝑈 = (1. 10)
𝐷10

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(𝐷30 )2
𝐶𝐶 = (1. 11)
𝐷30 ∗ 𝐷60
c) Valeur au Bleu de Méthylène

La valeur du bleu de méthylène est une mesure quantitative de l'adsorption du colorant


bleu de méthylène à la surface des minéraux argileux. Elle est obtenue par le test de coloration
au bleu de méthylène qui permet de déterminer la capacité d'adsorption des ions du sol, en
vérifiant la quantité de bleu de méthylène nécessaire pour couvrir toute la surface des
particules argileuses du sol. Elle est indicative de la teneur en argile d'un échantillon de sol.

1.1.3.3. Les propriétés mécaniques

Les propriétés mécaniques d'un matériau reflètent sa réponse à une charge appliquée.
Parmi les propriétés mécaniques importantes des sols figurent le California Bearing Ratio, la
résistance à la compression, la résistance au cisaillement et la densité sèche maximale.

a) Rapport de portance californien (CBR)

La valeur CBR est le rapport entre la charge nécessaire pour obtenir une certaine
profondeur de pénétration dans un échantillon de sol compacté à une teneur en humidité et
une densité sèche donnée, et la charge nécessaire pour obtenir la même profondeur de
pénétration sur un échantillon standard de pierre concassée (Aschille, 2008). L'essai CBR
mesure indirectement la résistance du sol en pénétrant un échantillon de sol avec une charge
uniforme sur une distance prédéfinie. Les valeurs CBR fournissent des informations sur la
rigidité et la résistance d'un sol. À partir des valeurs CBR, le module de Young peut être
déterminé tel qu’illustre dans le tableau 1.2.

Tableau 1.2. Relation entre le module d'élasticité et le ratio CBR selon différents auteurs
(Wesołowski & Kowalewska, 2020)

Auteur Équation
AASHTO E = 10,34⋅CBR [MPa]
Corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis E = 37,3⋅CBR0,711 [MPa]
Laboratoire danois des routes E = 10⋅CBR0,73 [MPa]

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b) Résistance à la compression

La résistance à la compression du sol peut être définie comme sa capacité à supporter


des charges de compression avant la rupture. Il s'agit de la contrainte de compression
maximale que, sous une charge appliquée progressivement, un échantillon de sol donné peut
supporter sans se fracturer. Elle est égale à la force au point de rupture divisée par la surface
de la section transversale. Les sols cohésifs ont tendance à avoir une résistance à la
compression non confinée élevée (Bell, 2006).

c) Résistance au cisaillement

La résistance au cisaillement (𝜏𝑓 ) d'une masse de sols est la résistance interne par unité
de surface que la masse de sols peut offrir pour résister à la rupture et au glissement le long
de tout plan en son sein. Le sol tire sa résistance au cisaillement de deux sources, la cohésion
(c) entre les particules et la résistance au frottement des particules, caractérisée par l'angle de
frottement (ϕ). Elle peut être mesurée par l'essai de cisaillement direct, l'essai de cisaillement
à la palette ou l'essai triaxial. Il est important de calculer la résistance au cisaillement afin
d'analyser de nombreux problèmes de sol, tels que la capacité portante, la stabilité des pentes,
la pression latérale des terres, etc. Une grande déformation se produit lorsque la contrainte de
cisaillement appliquée dépasse la résistance au cisaillement interne (K.Arora, 2011).
Le critère de Mohr-Coulomb est largement utilisé pour définir la rupture dans les applications
géotechniques. Le critère de Mohr-Coulomb suppose que la rupture est contrôlée par la
contrainte de cisaillement maximale et que cette contrainte de rupture dépend de la contrainte
normale. L'équation de résistance au cisaillement de Mohr-Coulomb d'un sol saturé présentée
par Terzaghi ( 1981) est donnée par l'équation (1.12).

𝜏 𝑓 = c′ + (𝜎 𝑓 − 𝑢 𝑤 ) tan 𝜙′ (1. 12)

Où, 𝜏𝑓 est la contrainte de cisaillement à la rupture, 𝑐′ est la cohésion effective, (𝜎 𝑓 −


𝑢 𝑤 ) est la contrainte effective sur à la rupture. Le cas le plus critique pour un sol est le cas de
saturation totale.

d) La cohésion

La cohésion est la composante de la résistance au cisaillement d'un sol qui est


indépendante de la friction entre les particules. C'est la force qui lie ensemble les particules
similaires dans la structure d'un sol. Cette force existe sans aucune contrainte de compression,
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et est généralement mesurée sur la base de la théorie de Mohr-Coulomb. Dans le plan de


contrainte du graphique contrainte de cisaillement - contrainte normale effective, la cohésion
du sol est l'interception sur l'axe de cisaillement de la ligne de résistance au cisaillement de
Mohr-Coulomb. Les sols présentant de bonnes propriétés de cohésion ont généralement une
teneur élevée en argile. Ces sols ont généralement des grains fins, ne s'effritent pas et sont
plastiques lorsqu'ils sont humides. Les sols cohésifs sont difficiles à désagréger lorsqu'ils sont
secs. La cohésion du sol dépend fortement de la consistance, du tassement et de l'état de
saturation, et peut être déterminée en laboratoire par l'essai de cisaillement direct (K.Arora,
2011).

e) La perméabilité

La quantité, la distribution et le mouvement de l'eau dans le sol ont un rôle important


sur les propriétés et le comportement du sol. En géotechnique, l'ingénieur doit connaître les
principes d'écoulement des fluides ainsi que les propriétés de perméabilité du sol, pour estimer
la quantité d'infiltration des eaux souterraines et analyser la stabilité des pentes ou des
structures de soutènement soumises aux forces d'infiltration. L'écoulement de l'eau à travers
les sols est exprimé par la loi empirique de Darcy qui stipule que la vitesse d'écoulement (𝑣)
est directement proportionnelle au gradient hydraulique (𝑖). Cette loi est exprimée par
l'équation (1.13). Cette équation peut être développée pour obtenir le débit d'écoulement à
travers une zone de sol (𝐴). L'équation du débit (𝑄) est donnée par l'équation (1.14).

𝑣 = 𝑘𝑖 (1. 13)

𝑄 = 𝑘𝑖𝐴 (1. 14)

Où 𝑘 est le coefficient de proportionnalité appelé coefficient de conductivité ou


perméabilité hydraulique.

Le coefficient de perméabilité est généralement supposé être une constante lors de


l'analyse de l'écoulement à travers un sol saturé. Cependant, le coefficient de perméabilité
pour un sol non saturé peut varier considérablement en fonction de l'état de contrainte du sol.
La perméabilité d’un sol est fonction de sa classe telle qu’illustrée par la figure 1.3.

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Figure 1.3. Triangles de corrélation entre texture du sol et perméabilité (Daudin, 2019)

1.1.4. Typologie des sols

Il existe, étant donné leurs différents facteurs et mécanismes de formation, une


diversité de sols présents dans la nature. Deux critères, la texture et l’origine des constituants
permettent de les différencier.

1.1.4.1. Selon leur texture

La texture fait référence à l'apparence ou à la sensation d'un sol. Du point de vue de


la texture, les sols peuvent être divisés en sols à gros grains et sols à grains fins (Budhu,
2010).

a) Sols à gros grains

Les sols à gros grains sont granuleux et durs au toucher. La grossièreté des sols est
déterminée à partir de la connaissance de la distribution de la taille des particules. Les sols à
gros grains ont une bonne capacité de charge ainsi qu'une bonne qualité de drainage. On
n'observe pas de changements volumétriques dans les conditions d'humidité. Ils sont
généralement de forme angulaire ou subangulaire. Les particules dont la taille est supérieure
à 4,75 mm sont appelées graviers et celles qui sont inférieures à 4,75 mm jusqu'à 75 microns
sont appelées sable (Sitek, 2018).

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b) Sols à grain fin

Les sols à grain fin sont lisses au toucher. Pour caractériser les sols à grain fin, nous
avons besoin de plus d'informations sur les types de minéraux présents et leur contenu. La
réponse des sols à grain fin aux charges, appelée comportement mécanique, dépend du type
de minéraux prédominants présents. Les particules dont la taille est comprise entre 75 microns
et 2 microns sont appelées limon, et celles dont la taille est inférieure à 2 microns sont appelées
argile. La capacité de charge des sols à grain fin est faible par rapport à celle des sols à grain
grossier. Leurs particules étant très petites, ils retiennent l'eau et ont donc une très faible
perméabilité. Leur résistance est fortement influencée par la teneur en eau (Budhu, 2010).

1.1.4.2. Selon leur origine

Sur la base de l'origine de leurs constituants, les sols peuvent être divisés en deux
grands groupes dont les sols résiduels et les sols transportés (Terzaghi, 1981).

a) Les sols résiduels

Selon Purushothama Raj (1999), les sols résiduels sont ceux formés à partir de l’altération des
roches ou de l’accumulation de matières organiques, restant pratiquement à l’endroit
d’origine, avec peu ou pas de mouvement des particules de sol. Comme l’action de l’altération
diminue avec la profondeur, les sols résiduels les plus profonds conservent la concentration
des minéraux et l’orientation des grains de la roche mère. Ces sols présentent généralement
une large gamme de tailles, de formes et de compositions de particules en fonction du degré
et du type d’altération de la roche mère.

b) Les sols transportés

Ce sont des sols, nommés selon leur mode de transport, qui se trouvent à des endroits
très éloignés de leur lieu de formation. Par exemple, les sols alluviaux sont ceux qui ont été
transportés par l'eau courante. Les sols marins sont ceux déposés dans l'eau de mer. Les sols
transportés et déposés par les vents sont des sols éoliens. Ceux qui se sont accumulés
principalement sous l'action de la force gravitationnelle, comme dans les glissements de
terrain, sont des sols colluviaux. Beaucoup de ces sols sont meubles et mous à une profondeur
de plusieurs centaines de mètres. Par conséquent, les difficultés avec les fondations et autres
types de construction y sont généralement associées (Murthy, 2002).

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1.1.5. Classification des sols

La classification des sols fournit une méthode d'identification des sols, basée sur la
taille des particules, qui présenteraient probablement des propriétés techniques similaires, et
qui sont les mieux adaptées à une application donnée. Le système de classification des sols de
l'AASHTO, le système unifié de classification des sols (USCS) révisé par l'ASTM et le
système USDA sont les systèmes de classification les plus couramment utilisés. Ces systèmes
sont présentés dans les lignes ci-dessous.

1.1.5.1. Système de classification ASTM-USCS

L'USCS utilise des symboles pour les groupes granulométriques. Ces symboles et leurs
représentations sont G = gravier, S = sable, M = limon et C = argile (tableau 1.3). Ceux-ci
sont combinés avec d'autres symboles exprimant les caractéristiques de gradation - W pour
bien gradué et P pour mal gradué - et les caractéristiques de plasticité - H pour haut et L pour
bas, et un symbole O, indiquant la présence de matière organique. Une classification typique
de CL signifie un sol argileux à faible plasticité, tandis que SP signifie un sable mal calibré.
L'ASTM-USCS améliore l'USCS en tenant compte des sols mixtes. Les sols sont classés par
symboles de groupe et noms de groupe.

Tableau 1.3. Système de classification USCS-ASTM (Wisconsin Department of


Transportation, 2022)

Principales divisions Symboles Noms typiques


Sol à gros Graviers Gravier Graviers et mélanges gravier-sable bien
GW
grains 50% ou plus de propre calibrés, peu ou pas de fines
Plus de 50 la fraction Graviers et mélanges gravier-sable mal
GP
% retenus grossière calibrés, peu ou pas de fines.
sur le retenue sur le Gravier Graviers limoneux, gravier, mélange de
GM
tamis de tamis 4.75 mm avec fin gravier-sable-limoneux
0,075 (No Graviers argileux, mélange de gravier-sable-
GC
200) mm argile
Sables Sable Sables et sables graveleux bien calibrés, peu ou
SW
50% ou plus de propre pas de fines
la fraction Sables et sables graveleux maux calibrés, peu
SP
grossière ou pas de fines
retenue sur le Sable SM Sables silteux, mélanges sable-silt
tamis 4.75 mm avec fin
SC Sables argileux, mélanges sable-argile
Sols à Limons et argiles Limons inorganiques, sables très fins, roche
ML
grain fin quatre, sables fins limoneux ou argileux

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Plus de Limite de liquidité à 50% ou Argiles inorganiques de plasticité faible à


50% moins moyenne, argile
CL
passent au graveleuse/sableuse/siliceuse/propre
tamis de Limons organiques et argiles limoneuses
OL
0,075 (No organiques de faible plasticité
200) mm Limons et argiles Limons inorganiques, sables ou limons fins
MH
Limite de liquidité micacés et diatomées, limons élastiques
supérieure à 50 % Argile inorganique ou argile grasse à haute
CH
plasticité
OH Argile organique de plasticité moyenne à élever
PT Tourbe, boue et autres sols hautement
Sols hautement organiques
organiques

1.1.5.2. Système de classification des sols AASHTO

Le système de classification des sols de l'AASHTO est utilisé pour déterminer


l'adéquation des sols aux travaux de terrassement, aux remblais et aux matériaux d'assise de
la route. Selon l'AASHTO, les sols granulaires sont des sols, dont 35 %, ou moins passent au
tamis N° 200 (0,075 mm) et les sols limoneux argileux sont des sols dont plus de 35% sont
plus fins que le tamis n°200 comme illustré dans le tableau 1.4.

Tableau 1.4. Tableau de classification des sols AASHTOO (Dr.Hadji, 2020)

Classification Matériaux granulaires 35% ou moins passent au tamis Matériaux argile-limon + 35%
générale H200 passent au tamis H200
Classification A-1 A-3 A-2 A-7
A-1-a A-1-b A-2-4 A-2-5 A-2-6 A-2-7 A-4 A-5 A-6 A-7-5
par groupes
A-7-6
Tamisage %
qui passe
2.00 mm
0.425 mm 50max ----- ----- ----- ----- ----- ----- ----- ----- ----- -----
30max 50max 51min ----- ----- ----- ----- ----- ----- ----- -----
0.075 mm
15max 25max 10max 35max 35max 35max 35max 36min 36min 36min 36min
Fraction qui
passe Tamis
N40
Limite liquide
Indice de ----- ----- 40max 41max 40max 41min 40max 41min 40max 41min
plasticité 6 max N.P 10max 10max 11min 11min 10max 10max 11min 11min
Type de Fragment, Sable Graves et sables, argileux-limoneux Sols limoneux Sols argileux
matériau roche, grave, fin
sable
Qualité Excellent a bon Régulier a mauvais

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1.1.5.3. Système de classification USDA

Le système USDA a été développé à des fins agricoles. Il a quelques applications


techniques en ce sens qu'il fournit une méthode relativement simple pour la classification
générale des sols sur le terrain. Cependant, "limon", bien que descriptif, n'est pas un terme
technique et doit être évité lors de l'examen des propriétés techniques d'un sol. La figure 1.4
illustre le système de classification de base des sols de l'USDA.

Figure 1.4. Système de classification de base des sols de l'USDA et tableau en français
(Daudin, 2019)
1.1.6. Comportement et stabilité des sols

Le comportement des sols joue un rôle important pour leur stabilité, c'est pour cette
raison que les différents comportements des sols sont présentés ci-dessous.

1.1.6.1. Comportement des sols

Une distinction est faite entre le comportement à court terme et à long terme du sol, le
comportement des sols sous de faibles taux de chargement (la déformation élastique), et le
comportement des sols sous la grande déformation, c'est-à-dire le comportement des sols dans
l'état d'écoulement plastique ou en état de rupture.

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a) Comportement à court terme

Un sol saturé soumis à des efforts subit une variation de volume. L'eau est
incompressible, donc cette variation s'accélère s'il y a mouvement d'eau (entrée ou sortie).
Dans le cas d'un sol fin saturé, la perméabilité est très faible, l'écoulement de l'eau est très lent
et la variation de volume se traduit par une suppression (exportation d'eau) ou sous pression
(apport d'eau) dans l'eau interstitielle. Par conséquent, le comportement à court terme des sols
est le comportement par lequel un temps insuffisant est donné à l'eau pour évacuer le sol et le
sol se déforme à volume constant. Ce comportement est appelé comportement non drainé
(analyse des contraintes totales).

b) Comportement à long terme

Dans les sols à grains grossiers, la perméabilité est élevée et le mouvement de l'eau
dans l'espace poreux est rapide. À long terme, lorsque le temps est suffisamment long (en fin
de consolidation primaire), l'eau est évacuée du sol et le comportement ainsi que la résistance
du sol sont gouvernés par le squelette du sol (analyse des contraintes effectives).

c) Comportement sous faibles de taux chargement

Ici, il est question de présenter la variation de la contrainte dans un sol due au poids
propre du sol, due aux surcharges et enfin nous parlerons du tassement et de la consolidation
du sol.

i. Contraintes dues au poids propre des sols

Le poids du sol augmente avec la profondeur, répartie sur une surface horizontale
unitaire à une profondeur donnée, cela correspond à la pression ou contrainte due au poids
propre du sol. Pour un sol de poids unitaire (𝛾) en kN/m3, et à une profondeur (z) en m, la
contrainte verticale est donnée par l'équation (1.15).

𝜎𝑣 = 𝛾. 𝑧 (1. 15)

Dans le cas des sols secs, le poids unitaire sec (𝛾d) est utilisé pour le calcul de la
contrainte vertical. Dans le cas d’une stratigraphie à plusieurs couches de poids unitaire
différent et de hauteur différente , la contrainte verticale est donnée par l’équation (1.16).

𝜎𝑣 = 𝛴𝛾𝑑,𝑖 . 𝑧 (1. 16)

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Dans le cas d'un sol saturé, le sol est soumis à un poids équivalent au poids propre de l'eau
multiplié par son propre volume. Ainsi, la contrainte totale sera supportée par un squelette
solide et de l'eau. Selon la loi de Terzaghi, la contrainte totale est donnée par l'équation (1.17).

𝜎𝑣 = 𝜎′𝑣 + 𝑢 (1. 17)

Où, u est la pression interstitielle, 𝜎v ’ est la contrainte verticale effective du sol.

ii. Contraintes dues à une surcharge ou dues à charges externes

Les dépôts de sol sont normalement stables, à moins que des circonstances naturelles
particulières ou une charge artificielle ne contribuent à augmenter la contrainte effective, mais
divers types de charges externes induisent également des contraintes (𝛥𝜎) dans le sol. Ce sont
des charges ponctuelles, des charges uniformément réparties sur des surfaces rectangulaires
et circulaires, des charges en forme de remplissage de longueur supposée infinie. Dans ce cas
d'une surcharge uniformément répartie sur une surface et quelle que soit la profondeur z. la
contrainte induite par la surcharge (𝑞) est donnée par l'équation (1.18).

𝛥𝜎 = 𝑞 (1. 18)

Où, 𝛥𝜎 est l’incrément de contrainte.

iii. Les tassements

Sous l'effet d'une charge donnée (fondation, remblai, etc.), le sol se déforme. On sait
que dans la plupart des cas, la surface du sol est horizontale et les charges sont verticales, les
déformations et par conséquent les déplacements seront dans le même sens. On les appelle
des tassements, pour un sol. Les tassements résultent principalement de sa compressibilité
(diminution de volume) qui est due à la compression du squelette solide, à l'évacuation de
l'eau contenue dans les vides. Dans le cas des sols grossiers saurés ou non, le tassement est
immédiat. Pour les sols fins saturés, sous l’action d’une charge, l’eau libre ne peut s'écouler
immédiatement et supporte toutes les contraintes appliquées lors de la phase de construction
d’un ouvrage, on aura le tassement immédiat. La transmission des contraintes sur le squelette
solide se fait progressivement lors du drainage de l'eau et la pression de l'eau interstitielle
diminue. Ce flux s'arrête lorsque la variation de pression interstitielle s'annule, on obtient donc
le tassement à long terme ou le tassement final de consolidation primaire.

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iv. Comportement sous grandes déformations

Lorsqu'un sol se rompt , il y a un glissement entre les particules solides, d'où le terme
de résistance au cisaillement. Tout sol a une résistance au cisaillement qui est due au
frottement intergranulaire et aux forces d'attraction entre les particules dans le cas des sols
fins dus à la dureté des grains et à l'état de la surface de contact. En fonction du drainage du
sol on distinguera pour chacun trois types d'essais qui sont les essais non solidifiés drainés,
non solidifiés-non drainés et consolidés-drainés.

1.1.6.2. Stabilités des sols

Éternelle. Immuable. Ainsi nous apparait la terre. Pourtant, elle est en mouvement
perpétuel et en constante mutation. Le mouvement des plaques à la surface du globe terrestre
témoigne de son activité incessante, création et disparition de chaines montagneuses, érosion
des massifs, séismes, éruptions volcaniques, glissements de terrain, tout cela dans un cycle
inexorable. Les mouvements de terrain regroupent plusieurs phénomènes que les spécialistes
répartissent en deux familles, à savoir, les mouvements lents et les mouvements rapides.
L’intérêt est ici porté sur les glissements de terrain.

a) Glissement de terrain

Un glissement de terrain est le mouvement descendant d'une masse de roche ou de


sols, qui se produit lorsque l'équilibre entre la force de gravité et les forces de cohésion ou de
frottement du sol est rompu.

b) Classification des glissements des terrains

Le schéma de classification des glissements de terrain le plus largement utilisé,


proposé par Varnes (1978) et mis à jour par Cruden & Varnes (2011), divise les mouvements
de pente selon trois types de matériaux sources (roche, débris, terre), et six types de
mouvements (chute, renversement, glissade, propagation, flux, complexe). Cette classification
a été reprise par Hungr (2014) tel qu’illustré dans le tableau 1.5.

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Tableau 1.5. Type de mouvement de terrain selon Varnes révisé par (Hungr et al., 2014)

c) Types de glissement de terrain


Il existe une large variété de glissement de terrain, ils sont présentés dans les lignes
suivantes.

i. La chute
Décollement de terre ou de roche d'une pente abrupte (figure 1.5). Les descentes se
font principalement dans les airs en chute libre. Après l'impact avec le sol, la masse peut
rouler, rebondir ou glisser le long de la pente en fonction de l'énergie et de la constitution de
la pente. Le mouvement est très rapide à extrêmement rapide.

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Figure 1.5. Schéma de chute (Highland & Bobrowsky, 2008)

ii. Le renversement
Rotation vers l'avant d'un volume de sol ou de roche, autour de certains points de pivot
sous l'action de la gravité et des forces exercées par les unités ou fluides adjacents dans les
fissures tel qu’illustré par la figure 1.6.

Figure 1.6. Schéma de renversement (Highland & Bobrowsky, 2008)

iii. Le glissement
Mouvement vers le pied de pente d'une masse de sols ou de roche, qui se produit
principalement le long d'une surface ou dans une bande relativement étroite (bande de
cisaillement) où les contraintes de cisaillement se localisent. La masse isolée par la bande de

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cisaillement a un mouvement presque rigide avec une faible déformation de distorsion. Le


mouvement peut être une rotation (figure 1.7) ou une translation ou une combinaison des deux.

Figure 1.7. Schéma de glissement rotationnel translationnel (Wyoming State, 2017)


iv. L’expansion

Mouvement d'une masse de sols durs ou de roche dû à l'extrusion et au déplacement


latéral d'une couche inférieure de moindre résistance. Dans ce cas, il n'y a pas de surface de
glissement évidente, mais la couche inférieure se comporte comme un matériau visqueux. Les
causes sont la liquéfaction d'un sol granulaire saturé ou la perte de cohésion d'un sol dur
cohésif. La partie supérieure, plus rigide, se brise en plusieurs blocs qui semblent flotter au-
dessus de la matière consistante inférieure tel qu’illustré par la figure 1.8.

Figure 1.8. Schéma de glissement propagé (Novotný, 2013; Highland & Bobrowsky, 2008)

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v. L’écoulement

Détachement d'une masse de sols ou de roche avec un mouvement ultérieur similaire


à celui d'un fluide visqueux. Il y a plusieurs surfaces de glissement temporaires et la masse ne
présente pas un déplacement uniforme, mais le taux de déplacement varie à l'intérieur de la
masse. Généralement, la masse peut parcourir un long chemin avant de s'arrêter et il est
possible d'individualiser 3 zones : le bassin de déplétion, le chenal intermédiaire et la queue
d'arrêt. La figure 1.9 illustre ce phénomène.

Figure 1.9. schéma de coulée de boue (Highland & Bobrowsky, 2008).

vi. Les phénomènes complexes

Une combinaison de deux ou plusieurs autres types, de manière qu'une partie de la


masse détachée se meuve en accord avec un type et une autre partie en accord avec un autre
type. Très fréquent, c'est le cas des glissements rota translationnel tournant dans un
écoulement. La figure 1.10 illustre ce phénomène.

Figure 1.10. Schéma d’un glissement complexe (Varnes, 1978)

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d) Facteurs déclenchant un glissement de terrain

Pour qu'un glissement de terrain soit réparé, la première chose que doit connaître
l'ingénieur est la cause du glissement de terrain. Cela évite une mentalité de « solution
unique » qui, à long terme, peut s'avérer inefficace ou très coûteuse. Les glissements de terrain
ou les mouvements de masse résultent à la fois d'influences internes et externes (Varnes,
1978). Cependant, il convient de souligner qu'il existe généralement une cause dominante.
Différents types de mouvements de masse reflètent qu'il existe une diversité de facteurs
causals. En se référant à la classification de Terzaghi, les deux types de facteurs causals sont :

i. Facteurs externes ou exogènes déclenchant un glissement de terrain


Les facteurs externes déclenchant un glissement de terrain sont énoncés ci-dessous.

- L'enlèvement d'un support latéral ou sous-jacent à la suite d'un cours d'eau ou d'une
route creusée à partir d'une pente légèrement stable peut souvent entraîner un
glissement de terrain.
- Le chargement ou surcharge du bord supérieur de la pente suite à une construction, à
un enfouissement ou à d'autres facteurs.
- Le changement de relief relatif (différences locales d'altitude) ou de pente. Plus la
pente est raide, plus grandes sont les chances de son échec. Une augmentation de la
pente ou du gradient d'une pente conduit à une augmentation de la contrainte de
cisaillement sur le plan de rupture potentiel et à une diminution de la contrainte
normale. Une telle augmentation du gradient de pente peut être due à l'affouillement
du pied de la pente par l'érosion fluviale ou par l'excavation.
- Le soulèvement du terrain associé à la tectonique des plaques implique directement le
mouvement du sol. Les grands tremblements de terre peuvent induire un soulèvement
rocheux et peuvent également éroder les montagnes et entraîner des glissements de
terrain. Les vibrations résultant des tremblements de terre diminuent les forces
résistantes dans les pentes favorisant ainsi les forces motrices

ii. Facteurs internes ou endogènes déclenchant un glissement de terrain.


Ces facteurs sont ceux relatifs aux caractéristiques physiques des grains et à leur
disposition et interaction au sein du glissement.
- Les intempéries provoquent une désintégration qui affaiblit le sol et diminue sa
résistance au cisaillement.

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- Les racines des plantes ont tendance à maintenir les sols ensemble, même pendant un
certain temps après la mort de la plante jusqu'à ce qu'elle se décompose. Ils peuvent
représenter jusqu'à 90 % de la stabilité de certains sols. Par conséquent, la
déforestation peut éventuellement conduire à une instabilité sur les pentes dénudées.
- L'infiltration d'eau peut conduire à la saturation du sol. Cela peut être dû à un drainage
mal organisé sur une pente modifiée par la déforestation ou l'urbanisation. La
saturation augmente la pression de l'eau interstitielle et augmente la densité et le poids
de la couche de surface, exerçant ainsi une force positive qui peut entraîner la rupture
de la pente.

1.1.7. Analyse de la stabilité des pentes

L'analyse de la stabilité des pentes est une méthode statique ou dynamique, analytique
ou numérique pour, évaluer la stabilité de tout type de pente. Dans ce but, le concept de facteur
de sécurité de sécurité est l’élément clé. Pour évaluer si une pente est stable ou non, le concept
de facteur de sécurité/Safety Factor (𝐹𝑆) a été établi. La définition la plus utilisée du facteur
de sécurité pour une pente est le rapport entre la résistance maximale au cisaillement du sol et
la contrainte de cisaillement requise pour l'équilibre (Becker, 2015), comme l’illustre
l’équation 1.20.
𝜏 𝑚𝑎𝑥
𝐹𝑆 = (1. 20)
𝜏

D’autres définitions existent, tel que présenté dans les équations (1.21) et (1.22) ;

𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠
 Sur la base de l'équilibre des forces, 𝐹𝑆 = (1.21)
𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑑′𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑟𝑒𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠
 Basé sur l'équilibre des moments, 𝐹𝑆 = (1.22)
𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑′𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠

Théoriquement, la pente est stable lorsque 𝑭𝑺 > 1, instable lorsque 𝑭𝑺 ˂ 1 et en


condition critique lorsque 𝑭𝑺 = 1. Parce qu’il y a beaucoup de facteurs qui doivent être inclus
lors du calcul du facteur de sécurité et qu'ils n'ont pas été pris en compte ou ont été simplement
supposés, les valeurs calculées de 𝑭𝑺 dans la pratique ne sont pas précisés, en raison de
l'incertitude des variables. Par conséquent, le facteur de sécurité doit être plus grand que ces
valeurs pour être sûr (Becker, 2015). Sur la base de plusieurs glissements de terrain, le tableau
1.6 présente les valeurs du 𝑭𝑺 les plus utilisés pour caractériser un glissement de terrain.

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Tableau 1.6. Facteur de sécurité et signification de l'état de la pente de Bowles (Durville &
Seve, 1996)

Facteur de sécurité État de la pente Signification


𝐹𝑆 < 1.07 Survenue habituelle d'un effondrement de pente Labile

1.07 < 𝐹𝑆 <1.25 Un effondrement de pente s'est déjà produit Critique

𝐹𝑆 > 1.25 Les effondrements de talus sont rares Stable

1.1.8.Utilisation des sols

Les sols font partie de notre environnement quotidien, ils occupent donc différentes
fonctions. Ils sont notamment utilisés dans l’environnement, en agriculture et en génie civil.

1.2. La route

La route est une voie ou un passage aménagé au sol, qui permet la circulation des biens
et des hommes entre deux points A et B. On distingue sur le plan structurel deux types de
routes à savoir, les routes non revêtues (routes en terre) et les routes revêtues. Sa conception
nécessite le respect méticuleux de ses caractéristiques, tant sur le plan géométrique que
structurelle (structure de la chaussée).

1.2.1. Caractéristiques géométriques

Les caractéristiques géométriques d’une route sont illustrées par le profil en travers, le
profil en long et le tracé en plan. Combinés, ils fournissent une disposition tridimensionnelle
pour une chaussée. Elles seront présentées dans les volets ci-dessous,

1.2.1.1. Le Tracé en plan

Le tracé en plan est la projection sur un plan horizontal de l’axe de la chaussée. C’est
une succession de droites, d’arcs de cercle et de courbes de raccordement. La figure 1.11
illustre un Tracé en plan.

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Figure 1.11. Tracé en plan 3D d’une route (Dr.Eng, 2020)

1.2.1.2. Le profil en long

Le profil en long d’une route est une ligne continue obtenue par l’exécution d’une
coupe longitudinale fictive. Donc il exprime la variation de l’altitude de l’axe routier en
fonction de l’abscisse curviligne. Le but principal du profil en long est d’assurer pour le
conducteur une continuité dans l’espace de la route afin de lui permettre de prévoir l’évolution
du tracé et une bonne perception des points singuliers. Le profil en long est toujours composé
d’éléments de lignes droites raccordés par des paraboles tel qu’illustré par la figure 1.12.

Figure 1.12. Profil en long d’un tronçon de route

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1.2.1.3. Le profil en travers

Le profil en travers est une coupe transversale menée selon un plan vertical
perpendiculaire à l’axe de la route projetée. Un projet routier comporte le dessin d’un grand
nombre de profils en travers, pour éviter de rapporter sur chacune de leurs dimensions, on
établit tout d’abord un profil unique appelé « profil en travers type » contenant toutes les
dimensions et tous les détails constructifs (largeurs des voies, chaussées et autres bandes,
pentes des surfaces et talus, dimensions des couches de la superstructure, système
d’évacuation des eaux, etc.…), ensuite un profil en travers courant.
a) Le profil en travers type

Les tracés routiers ont chacun leur profil en travers type. C’est un modèle qui sert de guide
pour le tracé des profils en travers courants.

b) Le profil en travers courant

C’est le profil en travers des différents profils rencontrés sur le tracé en plan et les
profils en long. Le nombre dépend aussi bien de la longueur du tracé et des distances inter
profils. La figure 1.13 illustre un profil en travers courant.

Talus

Figure 1.13. Profil en travers courant d’une route (François & TERRASSE, 2017)

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1.2.2. La chaussée

La chaussée a pour fonction principale d’assurer la circulation des usagers dans de


bonnes conditions de sécurité et de confort en assurant la répartition des sollicitations
mécaniques avec des déformations admissibles au niveau des sols supports. Sa structure, ainsi
que les différents types de chaussée seront présentés ci-dessous.
1.2.2.1. Structure de la chaussée

Les corps de chaussées sont généralement constitués des couches suivantes mises en
œuvre sur le sol support, tel qu’illustré par la figure 1.14.

Figure 1.14. Structure d’une chaussée routière (Somé, 2012)

La couche de forme est la couche de transition, elle assure la protection du sol, pendant la
phase de chantier et permet la circulation des engins.

La couche d’assise est formée de la couche de fondation surmontée par la couche de base.
Elle assure la résistance mécanique de la chaussée en répartissant les pressions dues au trafic
sur la plate-forme avec des déformations inférieures aux limites admissibles.

La couche de surface est formée de la couche de roulement et généralement d’une couche de


liaison permettant l’accrochage aux couches d’assise. Elle doit garantir le confort et la sécurité
des usagers grâce à l’uni, l’adhérence et l’évacuation des eaux de ruissellement. Elle maintient
l’intégrité de la structure et protège les autres couches des infiltrations d’eau par son
étanchéité.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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Mémoire de master en ingénierie rédigé par DINDA KAMGUENG Teddy Tresor
CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

1.2.2.2. Typologies des chaussées

Il existe en fonction de la nature de la couche de roulement (comportant un revêtement


ou non) deux grandes familles de chaussées : les chaussées revêtues et les chaussées non
revêtues.
a) Les chaussées revêtues

Une chaussée revêtue est une chaussée dont la couche de roulement comporte un
revêtement permettant ainsi une circulation rapide des véhicules de tous genres. Elle est
constituée d’une succession de couches (au moins deux) reposant sur le sol naturel ou
terrassée, après interposition éventuelle d’une couche de forme si le sol est de qualité médiocre
pour recevoir directement les couches de chaussées. Suivant le mode de fonctionnement
mécanique, on en distingue 6 grands types de chaussées revêtues à savoir ;

i. Les chaussées souples

Elles comportent une couverture bitumineuse relativement mince, reposant sur une ou
plusieurs couches de matériaux granulaires non traités. C’est une structure de chaussée dans
laquelle l’ensemble des couches liées qui la constituent sont traitées aux liants hydrocarbonés.
L’épaisseur globale de la chaussée est généralement comprise entre 30 et 70 cm. Elles sont
flexibles du fait de l’absence de cohésion dans les couches d’assise et de la faible épaisseur
de la couche de roulement. La figure1.15 illustre une structure de chaussée souple.

Figure 1.15. Structure chaussée souple (SETRA & LCPC, 1994)

ii. Les chaussées bitumineuses épaisses

Elles se composent d'une couche de surface bitumineuse sur une assise en matériaux
traités aux liants hydrocarbonés. Les matériaux bitumineux atténuent fortement les contraintes
verticales transmises au sol support. L’endommagement par fatigue est généralement
postérieur aux dégradations de surface. La qualité des interfaces entre les couches est

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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

importante pour ce type de structures. La figure1.16 illustre une structure de chaussée


bitumineuse épaisse.

Figure 1.16. Structure de chaussée bitumineuse épaisse (SETRA & LCPC, 1994)
iii. Les chaussées semi-rigides ou à assise traitée aux liants hydrauliques

Elles comprennent une couche de surface bitumineuse sur une assise en matériaux
traités aux liants hydrauliques. La couche hydraulique diffuse et atténue les contraintes
verticales transmises au sol. Les couches bitumineuses permettent d’assurer les qualités d’uni
et de continuité. La couche hydraulique est sujette aux fissurations de retrait qui favorisent la
pénétration d’eau. La figure1.17 illustre une structure de chaussée semi-rigide.

Figure 1.17. Structure chaussée semi-rigide (SETRA & LCPC, 1994)

iv. Les chaussées à structures mixtes

Elles comportent une couche de surface et une couche de base en matériaux


bitumineux sur une couche de fondation en matériaux traités aux liants hydrauliques qui
diffuse et atténue du fait de sa raideur élevée, les efforts transmis au sol support. C’est un
support de faible déformabilité pour les couches supérieures de matériaux bitumineux. La
faiblesse de ces structures tient dans la sensibilité des interfaces aux dilatations différentielles,
les couches peuvent alors se décoller et les couches supérieures supporter des contraintes qui
produisent leur destruction. La figure 1.18 illustre une structure de chaussée mixte.

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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

Figure 1.18. Structure chaussée mixte (SETRA & LCPC, 1994)

v. Les chaussées rigides ou en béton de ciment

La couche de béton de ciment, qui sert aussi de couche de roulement, repose soit sur
une couche de fondation en matériaux traités aux liants hydrauliques ou en béton maigre, soit
sur une couche drainante en matériaux granulaires, soit sur une couche d'enrobé reposant elle-
même sur une couche de forme traitée aux liants hydrauliques. Les efforts sont repris en
flexion par la couche de béton et les pressions sur le sol sont par conséquent très faibles. La
fissuration de retrait et de prise est contrôlée soit par la réalisation de joints transversaux, soit
par des armatures continues longitudinales à la fibre neutre, destinées à répartir par adhérence
les déformations de retrait en créant de nombreuses fissures fines.

vi. Les structures inverses

Elles se composent d'une couche de surface et d'une couche de base en matériaux


bitumineux, sur une couche en grave non traitée de faible épaisseur, reposant elle-même sur
une couche de forme traitée aux liants hydrauliques qui joue également le rôle de couche de
fondation. La figure1.19 illustre une structure de chaussée Inverse.

Figure 1.19. Structure de chaussée Inverse (SETRA & LCPC, 1994)

b) Les chaussées non revêtues

Les chaussées non revêtues encore appelées les chaussées en terre sont caractérisées
par l’absence d’un revêtement en surface. Elles sont constituées d’une couche supérieure dite

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couche de roulement en matériaux sélectionnés, et une couche dite d’amélioration tenant lieu
de couche de fondation. Dans de nombreux cas, il n’existe en fait qu’une seule couche
constituant la chaussée. Ces chaussées sont dites souples si les matériaux n’ont subi aucun
traitement (traitement aux liants hydraulique et bitumineux).

1.3. Techniques de stabilisation

La stabilisation des sols peut être décrite comme un processus qui incorpore diverses
méthodes utilisées pour améliorer la résistance et la stabilité d'une masse de sols donnée ainsi
que d'autres propriétés techniques et physiques. Elle est généralement employée lorsque le sol
disponible ne convient pas à l'utilisation prévue.

1.3.1. Les stabilisations mécaniques

La stabilisation mécanique peut être définie comme le processus d'amélioration des


caractéristiques de stabilité et de résistance au cisaillement du sol sans en modifier les
propriétés chimiques. Il est courant d'utiliser à la fois des moyens mécaniques et chimiques
pour réaliser une stabilisation spécifique. Quelques méthodes sont présentées ci-dessous.

1.3.1.1. Le mélange de sols

Cette méthode de stabilisation consiste à mélanger au moins deux ou plusieurs types


de sols naturels afin de modifier leur granulométrie et d'améliorer ainsi leurs propriétés. Ce
procédé tente de combiner les propriétés techniques des constituants du mélange de sols. Il
vise à réduire le taux de vide en remplissant l'espace entre les propriétés des sols granulaires
les plus gros avec des particules de sol plus fines par la combinaison de sols possédant des
tailles granulaires différentes, suivi d'un compactage complet. Il vise également à améliorer
les paramètres de résistance du sol tels que la cohésion et l'angle de frottement interne. Les
liants, quant à eux, composés principalement d'argiles et de limons, apportent cohésion,
plasticité et imperméabilité au sol (K.Arora, 2011).

1.3.1.2. Le compactage

Le compactage désigne le processus par lequel les particules du sol sont plus
étroitement compactées en raison d'une réduction du volume de l'espace vide, résultant de
l'application momentanée de charges telles que le roulement, le bourrage ou la vibration. Elle
implique l'expulsion de l'air des vides sans que la teneur en eau soit modifiée de manière

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significative, ce qui augmente le degré de saturation. Il permet aussi de réduire la tendance


aux changements de la teneur en humidité du sol. La méthode de compactage utilisée dépend
du type de sol, y compris sa granulométrie et sa teneur en humidité au moment du compactage,
de la quantité totale de matériau, de l'épaisseur de la couche et de la vitesse à laquelle elle doit
être compactée, ainsi que de la géométrie des travaux de terrassement proposés. Cependant, à
mesure que l'on approche de la saturation, les effets de la pression de l'eau interstitielle
contrecarrent l'efficacité de l'effort de compactage.

1.3.1.3. La stabilisation des géosynthetiques

Un géosynthétique a été défini par la société américaine pour les essais et le matériel
(ASTM), comme un produit plan fabriqué à partir de matériaux polymères utilisés avec le sol,
la roche, la terre ou d'autres matériaux liés à l'ingénierie géotechnique comme partie intégrante
d'une structure ou d'un système de projet construit par l'homme. Le rôle des géosynthétiques
dans le renforcement est d’ajouter les propriétés de résistance à la traction au sol pour produire
un matériau, qui a à la fois les caractéristiques de résistance à la traction et celles de résistance
à la compression. Le renforcement est le résultat du transfert des contraintes de traction du sol
vers le géosynthétique à l’aide du frottement développé entre les deux. Le géosynthétique
travaille donc comme élément de traction qui supporte les efforts dans son plan, et travaille
aussi comme membrane qui reprend, en plus des efforts dans son plan, les efforts normaux.
Le renforcement d’un talus de déblai par géosynthetiques est illustré par la figure 1.20.

Figure 1.20. Renforcement de talus par géosynthetiques (ACE Solutions in Geotechnical


Engineering, 2020)

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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

1.3.2. Stabilisation chimique

La stabilisation chimique est une méthode qui consiste à améliorer les propriétés
techniques du sol en y ajoutant des substances chimiques. Ces substances peuvent être des
agents cimentaires, des modificateurs, des agents d'imperméabilisation, des agents de
rétention d'eau, des agents de retardement de l'eau et plusieurs autres produits chimiques
divers. Parmi les produits chimiques couramment utilisés pour la stabilisation, des sols
figurent le ciment, la chaux, les cendres volantes pulvérisées.

1.3.2.1. Stabilisation au ciment

L'une des méthodes courantes de stabilisation chimique consiste à mélanger le sol avec
du ciment pour former un produit appelé sol-ciment(Croft, 1967). Le sol-ciment peut être
défini comme un mélange de sols et de quantités mesurées de ciment Portland et d'eau, et
compacté à la densité souhaitée. La stabilisation du sol au ciment est la liaison des particules
du sol causée par l'hydratation des particules de ciment qui se transforment en cristaux qui
peuvent s'emboîter les uns dans les autres, ce qui donne une résistance à la compression élevée.
Pour assurer un bon contact entre les particules de sol et le ciment, et donc pour une
stabilisation efficace du sol-ciment, il est nécessaire de mélanger le ciment et le sol avec une
certaine distribution granulométrique. Le sol-ciment devient un matériau dur et durable à
mesure que le ciment s'hydrate et développe sa résistance. Ainsi, le poids unitaire du sol est
augmenté. En raison du durcissement du ciment, la résistance au cisaillement et la capacité
portante sont également augmentées. Le ciment aide à diminuer la limite de liquidité, ce qui
réduit principalement l'indice de plasticité (Kezdi, 2016).

1.3.2.2. Stabilisation à la chaux

La chaux est une méthode peu coûteuse de stabilisation des sols. La tactique
d'amélioration des sols au cours de laquelle la chaux est ajoutée au sol pour en renforcer les
propriétés est connue sous le nom de stabilisation à la chaux. La stabilisation à la chaux décrit
une augmentation de la résistance apportée par la capacité d'échange d'actions plutôt que par
l'effet cimentant de la réaction pouzzolanique. Après stabilisation, les sols argileux par
exemple deviennent plus secs et moins sensibles aux changements de teneur en eau (Yakub et
al., 2020).

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1.3.2.3. Stabilisation aux cendres volantes

La stabilisation aux cendres volantes gagne en importance ces derniers temps, car elle
est largement disponible. Cette méthode est peu coûteuse et prend moins de temps que toute
autre méthode. Les cendres volantes sont un sous-produit des installations de production
d'électricité et d’incinération au charbon dans de nombreux pays ; il a peu de propriétés de
cémentation par rapport à la chaux et au ciment. La plupart des cendres volantes appartiennent
à des liants secondaires ; ces liants ne peuvent produire à eux seuls l'effet recherché.
Cependant, en présence d'une petite quantité d'activateur, il peut réagir chimiquement pour
former un composé de cimentation qui contribue à améliorer la résistance du sol mou.
(McLaren & White, 2003).

1.3.3. Autres techniques de stabilisation

Dans ce volet les techniques de stabilisation sont centrées sur la stabilisation des pentes
et des talus en particulier.

1.3.3.1. La modification des géométries

La pente du talus et la présence des sols de mauvaises caractéristiques sont les


principaux facteurs dans la mobilisation du glissement de terrain. La modification
géométrique et morphologique s’impose en premier lieu, elle peut être envisagée par plusieurs
méthodes selon la nature du problème. Parmi ces méthodes on compte la butée de pied,
l’allégement en tête, la purge, le reprofilage, et enfin la substitution totale ou partielle de
l’ensemble des matériaux glissant ou susceptibles de glisser. La figure 1.21 illustre le
reprofilage de talus.

Figure 1.21. Modification du profil d’une pente (Achparaki et al., 2012)

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1.3.3.2. Les systèmes de drainages

Comme on le sait tous, l’eau est à l'origine de la majorité des glissements de terrain.
Par conséquent, l'abaissement du niveau des eaux souterraines et la réduction de la pression
des pores sont des moyens logiques d'améliorer la stabilité. En outre, l'implantation d'un
dispositif de drainage est souvent moins coûteuse que les autres méthodes de stabilisation. En
conséquence, le drainage est souvent une méthode, qui est soit utilisée seule ou conjointement
avec d'autres méthodes. Le drainage assure la stabilité de la pente pour deux raisons : il réduit
la pression interstitielle dans le sol, et ainsi d’augmenter la résistance de cisaillement du
terrain, il réduit les forces motrices de la pression de l'eau dans les fissures. Les types de
drainages les plus couramment utilisés sont la collecte et canalisation des eaux de surface,
Massifs drainants, Tranchées drainantes, Drains subhorizontaux, Drains verticaux, puits et
galeries drainantes.

1.3.3.3. Les structures de soutènement

Cette méthode est généralement plus coûteuse. Cependant, en raison de sa flexibilité


dans un site contraint, c'est toujours la méthode la plus couramment adoptée. Le principe de
cette méthode est d'utiliser une structure de retenue pour résister aux forces descendantes de
la masse de sols. Les structures de retenue comprennent, les murs de soutènement gravitaires,
les murs en porte-à-faux, les pieux forés contigus, les cassions et les palplanches métalliques,
des ancrages au sol ou d'autres systèmes d'ancrage peuvent être utilisés avec les structures de
retenue si les forces d'entraînement sont importantes, cette méthode implique également une
protection rigide protection rigide de la surface du talus, comme le béton projeté, la
maçonnerie et les empierrements. Ils permettent également de réduire l'infiltration des eaux
de pluie et d'empêcher l'érosion des matériaux formant la pente (Mizal-Azzmi et al., 2011).
La figure 1.22 illustre des murs gravitaires.

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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

Figure 1.22. Pente en moellons et mur de soutènement à Lenggong, Perak (Mizal-Azzmi et


al., 2011)
1.3.3.4. Le clouage de sol

Le clouage du sol est une technique de renforcement in situ du haut vers le bas, utilisé
pour améliorer la stabilité des pentes, des excavations, des remblais ferroviaires ou routiers,
des tunnels et des murs de soutènement, par l'insertion d'éléments passifs minces et
rapprochés, appelés clous. Les clous de sol sont généralement constitués de barres d'acier ou
de barres d'acier entourées d'un ciment de coulis, de polymères renforcés de fibres de carbone
et de polymères renforcés de fibres de verre, sont principalement capables de résister à des
contraintes de traction. Les sols granulaires font partie des sols appropriés pour cette
technique, mais ils doivent être des sables et des graviers denses et naturellement cimentés au-
dessus de la nappe phréatique, et non des matériaux meubles. Il est très pratique pour les sols
sans cohésion, car la longueur et l'espacement des clous sont conçus pour traiter tous les modes
de rupture potentielle (planaire/circulaire, plus profond/ moins profond), et son revêtement
agit comme une protection de surface pour éviter le mouvement des particules.

1.3.3.5.Le renforcement par pieux

Selon Cai & Ugai (2000), les pieux sont un moyen efficace de stabiliser les pentes
avec une surface profonde. L'interaction entre les pieux stabilisateurs est très complexe et
dépend des propriétés du sol, du pieu et du niveau de force motrice induite par le sol, comme
le montre la Figure 1.23. Les pieux utilisés pour stabiliser les pentes seront soumis à des forces
latérales développées à partir du mouvement du sol environnant. Ito et al (1979) ont suggéré
que les pieux soumis à des forces latérales peuvent être divisés en « pieux passifs » et « pieux
actifs ». Le cas des pieux passifs est plus complexe que celui des pieux actifs en raison de
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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTERATURE

l'interaction entre les pieux et le sol qui génère les efforts latéraux. L'approche de conception
générale pour la stabilisation des pieux suit une procédure présentée par Viggiani (1981) dans
laquelle trois étapes principales sont suivies. Tout d'abord, évaluer la force de cisaillement
nécessaire pour augmenter la sécurité du facteur de la pente. Deuxièmement, évaluer la force
de cisaillement maximale fournie par chaque pieu. Troisièmement, sélectionner le nombre de
pieux et l'emplacement optimal.

Figure 1.23. Force motrice induite par la masse de sols glissants au-dessus de la surface de
glissement (Ito et al. 1979)

Conclusion

Dans ce chapitre, les définitions, la composition, la formation, les propriétés, la


typologie et les systèmes de classification des sols ont été abordés. Le comportement des sols
et le concept de résistance au cisaillement régissant la stabilité de la pente ont été discutés
pour une meilleure explication de la cause principale de rupture de pente. Cette rupture de
pente provoquant le mouvement vers le bas et vers l'extérieur du sol ou de la roche est appelée
un glissement de terrain. Un glissement de terrain se produit lorsque le facteur de sécurité
d'une pente est égal ou inférieur à 1,25 causé par le mécanisme de plusieurs facteurs
déclenchants. Pour une pente instable, il faudra utiliser une technique de stabilisation de pente.
Le chapitre suivant présentera le cas d'étude et la méthodologie de travail pour la modélisation
et l’analyse numérique du cas d'étude.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

CHAPITRE 2: MÉTHODOLOGIE

Introduction

Comme vu dans le chapitre précédent, l'analyse de la stabilité des pentes nécessite la


connaissance du type de matériau en place (ses propriétés), de la géométrie du talus, des
modes de rupture et des causes possibles, et de l'utilisation de méthodes d'analyse bien
établies afin de vérifier la stabilité et de proposer des solutions en cas d'instabilité des pentes
(des talus). En ce qui concerne ce chapitre, l’accent sera mis sur la méthodologie de travail,
c'est-à-dire l'ensemble des étapes ou des procédures à suivre pour atteindre l'objectif
principal de cette recherche, qui est d'étudier la stabilité des talus se situant le long du PK
10+650 de l’entrée Est de Douala sur la Route Nationale N°3, et de proposer des solutions
de stabilisation en cas de nécessité. Pour cette raison, la procédure commence par une
reconnaissance générale de la zone d'étude, suivie d'une visite d'observation du site. Par la
suite, une collecte de données sera effectuée pour réaliser la modélisation et l’étude de
stabilité du talus. La démarche de détermination du facteur de sécurité minimal pour la
comparaison sera ensuite présentée, suivie de la présentation de la méthode d'analyse
numérique. Les éventuelles solutions correctives à mettre en œuvre dans le modèle
numérique seront précisées en cas d’instabilité des talus.

2.1. Reconnaissance générale du site

La reconnaissance générale du site nécessitera une recherche documentaire dans le


but de définir les paramètres physiques généraux du site (localisation, climat, relief, géologie
et hydrologie) ainsi que caractéristiques sociales et économiques (démographie, agriculture)
afin d’avoir un premier aperçu de la zone d’étude et de son environnement.

2.2. Visite du site

Après avoir pris connaissance des caractéristiques physiques générales de la zone du


projet grâce à la recherche documentaire, une visite du site sera effectuée pour une meilleure
appréciation du problème. L'observation qui sera effectuée permettra de mieux comprendre
les potentielles causes d’instabilité.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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Mémoire de master en ingénierie rédigé par DINDA KAMGUENG Teddy Tresor
CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

2.3. Collecte de données

Pour cette étude, deux types de données seront nécessaires notamment les données
géométriques et les données géotechniques.

2.3.1. Données géométriques

Les données géométriques du projet sont principalement des dessins de plan 2D, qui
comprendront des informations telles que des sections transversales de la route (profil
transversal du talus). La stratigraphie sera obtenue sur la base des données géotechniques
sur les différentes sections du sol de la zone d’étude. Les données géométriques des sols
seront acquises à partir des rapports géométriques du projet.

2.3.2. Données géotechniques

En géotechnique, il existe une grande variété de tests qui peuvent être effectués sur
le sol avec pour but de déterminer ses caractéristiques et ainsi analyser son comportement.
Dans cette étude ces données géotechniques seront acquises directement auprès des
entreprises et institutions étatiques en charge du projet.

2.4. Méthodes d’analyse de la stabilité

Des analyses de stabilité sont effectuées pour évaluer le facteur de sécurité d'une
pente dans des conditions géologiques et physiques spécifiques. Pour qu’une pente soit
stable, les forces résistantes dans la pente doivent être suffisamment supérieures aux forces
à l’origine de la rupture (Becker, 2015). Pour ce faire, des analyses sont faites en cas de
suspicion d’instabilité soit, avec la méthode d’équilibre limite, soit par la méthode des
éléments finis ou encore plus récemment par une combinaison des deux méthodes appelée
« méthode d’analyse de stabilité par contrainte d’éléments finis ». La méthode d’analyse
utilisée pour étudier la stabilité des talus dans ce travail sera la méthode d’analyse de stabilité
par contrainte d’éléments finis.

2.4.1. Méthode d’équilibre limite

La méthode d'analyse par équilibre limite est une méthode bien établie et largement
utilisée par les ingénieurs géotechniciens. Cette méthode fournit principalement une
évaluation de la stabilité de la pente en fonction de son facteur de sécurité. Les méthodes

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

d'équilibre limite statique ont deux approches différentes notamment la procédure de corps
libre unique et la méthode des tranches.

2.4.1.1. Procédure à corps libre unique

Dans les procédures de corps libre unique, la masse entière du sol est considérée
comme étant en équilibre et un seul diagramme de corps libre est supposé pour cette masse.
Mais cette méthode impose des défis dans les calculs lorsqu'elle est utilisée dans le cas d'une
surface de glissement non circulaire ou en coin. Comme la plupart des glissements de terrain
observés dans le monde réel se produisent avec une surface de rupture non circulaire, cette
méthode n'était pas couramment utilisée. Elle ne sera donc pas utilisée dans cette analyse.

2.4.1.2. Méthode des tranches

Dans cette approche, la plupart des méthodes d’analyse de stabilité des pentes sont
statiquement indéterminées et des hypothèses sur la distribution des forces internes agissant
sur la pente sont nécessaires pour résoudre cette redondance. Les hypothèses diffèrent pour
chaque méthode d’équilibre limite. Le facteur de sécurité est trouvé par l’application de
l’équilibre de force et/ou de moment. Selon Duncan & Wright (2005), la méthode des
tranches est appropriée pour résoudre séparément les surfaces de glissement circulaires et
non circulaires. Dans cette méthode, toute la surface de glissement est divisée en plusieurs
tranches verticales et des équations d'équilibre sont appliquées à chaque tranche. Cette
méthode est illustrée par la figure 2.1.

Figure 2.1. Représentation typique d'une surface de glissement circulaire subdivisée en


tranches verticales et forces agissant sur elle (Becker, 2015)

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

La figure 2.1 représente une surface de glissement subdivisée en tranches. Une seule
tranche (appelée tranche 𝑖𝑡ℎ sur la figure 2.1) est représentée avec des forces agissant dessus.
À des fins d'illustration, les forces de coupe utilisées dans la méthode simplifiée de Bishop
sont présentées. Les efforts sur les tranches varient d'une méthode à l'autre. Dans la figure
2.1, 𝑊𝑖 représente le poids de la tranche 𝑖𝑡ℎ, 𝑆𝑖 est l'effort tranchant à la base de la tranche
𝑖𝑡ℎ, 𝑎𝑖 est le bras du moment, 𝛼𝑖 est l'inclinaison de la base de la tranche. Dans la figure de
tranche unique, 𝑁 représente la force normale agissant à la base de la tranche, 𝐸𝑖 et 𝐸𝑖+1
représentent les forces agissant sur les côtés des tranches (les contraintes de cisaillement
entre les tranches sont négligées dans la méthode de Bishop simplifiée). Ainsi, en utilisant
ces forces, les moments résistants et moteurs sont calculés et leur rapport donne la valeur du
facteur de sécurité.

Les forces de cisaillement entre les tranches dans la méthode GLE sont traitées avec
une équation proposée par Morgenstern et Price (1965). Cette équation est illustrée par
l’équation (2.1) la suivante :

𝑋 = 𝐸𝜆𝑓(𝑥) (2.1)

Où 𝑓(𝑥) est une fonction, λ est le pourcentage (sous forme décimale) de la fonction
utilisée, 𝐸 est la force normale entre les tranches, et 𝑋 est la force de cisaillement entre les
tranches.

L'hypothèse de force intertranches est l'une des principales caractéristiques qui


distinguent une méthode d'équilibre limite d'une autre (Griffiths & Lane, 1999). Les
méthodes d'équilibre limite sont résumées dans le tableau 2.1. La précision des méthodes de
calcul disponibles est basée sur la mesure dans laquelle elle peut satisfaire les conditions
d'équilibre et son hypothèse sur l'inclinaison des forces latérales sur chaque tranche. Selon
Duncan (2005), la précision des méthodes est également décrite dans le tableau 2.1.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

Tableau 2.1. Résumé des méthodes d'équilibre limite 2D pour l'analyse de la stabilité des
pentes (Duncan & Wright, 2005).

Équilibre Moment
Méthodes Précision et limites des forces d'équilibre
X Y
• Donne une très faible valeur de facteur
de sécurité en cas d’analyse de
Méthode ordinaire contraintes pour les pentes plates avec
des tranches des pressions interstitielles élevées. Non Non Oui
(Fellenius) • Précis en cas d'analyses de contraintes
totales avec glissement circulaire des
surfaces.
• Applicable à tous les types de surfaces
glissantes
Méthode suédoise
• Les valeurs du facteur de sécurité sont Oui Oui Non
modifiée (Corps
généralement plus élevées que les autres
d'Ingénieurs)
méthodes qui satisfont à toutes les
conditions d'équilibre.
• Précis uniquement lorsqu'il s'agit de
surfaces de glissement circulaires. Oui Non Oui
Méthode modifiée
• Les valeurs du facteur de sécurité
de Bishop
diffèrent de 3 % à 5 % de l'ordinaire
méthode des tranches.
• Résulte en des valeurs de sécurité des
Méthode simplifiée facteurs plus faibles que les autres
de Janbu méthodes satisfaisant toutes les
équations d'équilibre. Oui Oui Non
• Méthode précise satisfaisant toutes les
Méthode Spencer’s conditions d'équilibre. Oui Oui Oui
• Applicable à toute forme de surface de
rupture
Méthode
• Applicable à toute forme de surface de
généralisée de Oui Oui Non
rupture
Janbu
Méthode rigueur de
• Utilisé uniquement pour les surfaces de
Bishop Oui Oui Oui
glissement circulaires

• Applicable à toute forme de surface de Oui Oui Oui


Méthode Sarma
rupture
Méthode de
Morgenstern et • Applicable à toute forme de surface de Oui Oui Oui
Price rupture

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

La méthode d'équilibre général limite (GLE) est l'extension des méthodes de


Morgenstern – Price et Spencer, qui satisfait à la fois les conditions d'équilibre de force et
de moment (Fredlund et al., 1981). La méthode GLE consiste en toutes les méthodes
mentionnées ci-dessus. Selon Fredlund et al. (1981), cette formulation englobe les éléments
clés de toutes les méthodes d'équilibre limite, basées sur deux facteurs d'équations de
sécurité, et permet une gamme d'hypothèses de force normale de cisaillement inter tranche.
L'équation (2.2) donne le facteur de sécurité par rapport à l'équilibre du moment (𝐹𝑚), tandis
que l'équation (2.3) donne le facteur de sécurité par rapport à l'équilibre des forces
horizontales (𝐹𝑓).

tan 𝜙 𝑏
𝛴(𝑐 ′ ⋅ 𝛽 ⋅ 𝑅 + (𝑁 − 𝑢 ⋅ 𝛽 ⋅ tan 𝜙 ′ )𝑅 ⋅ tan 𝜙 ′ )
𝐹𝑚 = (2. 2)
∑𝑤𝑥 − ∑𝑁 ⋅ 𝑓 ± ∑𝐷𝑑

tan 𝜙 𝑏
𝛴(𝑐 ′ ⋅ 𝛽 ⋅ cos 𝛼 + (𝑁 − 𝑢 ⋅ 𝛽 ⋅ tan 𝜙 ′ ) tan 𝜙 ′ ⋅ cos 𝛼)
𝐹𝑓 = (2. 3)
∑𝑁 ⋅ sin 𝛼 − ∑𝐷 ⋅ sin 𝜔

Où,
𝑐′ = Cohésion effective

𝜙′ = Angle de friction effectif

𝑢 = Pression interstitielle

𝑁 = Force normale de base de tranche

𝑊 = Poids de la tranche

𝐷 = Charge ponctuelle concentrée

𝜙𝑏= angle définissant l'augmentation de résistance due à la pression interstitielle de


l'eau (succion matricielle)

𝛽, 𝑅, 𝑥, 𝑓, 𝑑, 𝜔 = Paramètres géométriques

𝛼 =Inclinaison

L'une des variables clés de ces deux équations est N, la normale à la base de chaque
tranche. Cette équation est obtenue par la somme des forces verticales, l'équilibre des forces
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

verticales est donc satisfait. Sous la forme de l'équation forme d'équation (2.4), la normale à
la base est définie comme suit :

(𝑐 ′ 𝛽 𝑠𝑖𝑛 𝛼 + 𝑢 𝛽𝑠𝑖𝑛 𝛼 tan 𝜙 ′ )


𝑤 + (𝑋𝑅 − 𝑋𝐿 ) −
𝑁= 𝐹 (2. 4)
sin 𝛼 tan 𝜙 ′
cos 𝛼 + 𝐹

Où F est 𝐹𝑚 lorsque N est substitué dans l'équation du facteur de sécurité du moment


et F est 𝐹𝑓 Lorsque N est substitué à dans l'équation du facteur de sécurité de la force. Il est
très important de souligner ici que la normale à la base de la tranche dépend du cisaillement
intercalaire 𝑋𝑅 et 𝑋𝐿 De part et d'autre d'une tranche. La normale à la base de la tranche est
donc différente pour les différentes méthodes, en fonction de la façon dont chaque méthode
traite les forces de cisaillement entre les tranches.

Sur la base de tous ces éléments, la méthode de Morgenstern-Price sera utilisée pour
l’analyse de stabilité des talus dans ce travail.

2.4.2. Méthode d'analyse de la stabilité basée sur des contraintes par éléments finis

Il a également fait valoir qu'une meilleure façon d'évaluer le d'évaluer FS à l'aide de


la méthode des éléments finis soit d'utiliser directement les contraintes calculées dans la
modélisation par élément fini dans une analyse par équilibre limite, cette approche est celle
utilisée pour notre étude. Avec cette approche la force normale de base et la force de
cisaillement de base peuvent facilement être obtenues dans les résultats des éléments finis.
Une fois que les forces de cisaillement mobilisées et résistantes sont disponibles pour chaque
tranche, les forces peuvent être intégrées sur la longueur de la surface de glissement tel
qu’illustré par la figure 2.2.

Figure 2.2. Détermination des contraintes normales et tangentielles dans un nœud sur une
surface de glissement planaire
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

D'autres modes de cisaillement comme la compression triaxiale ou l'extension (figure


2.3) peuvent également être facilement déterminés avec la méthode d’analyse de stabilité
par contrainte d’éléments finis ; elle permettra également d’estimer les déformations en
chaque point du talus, ainsi que sa déformation totale.

Figure 2.3. Modes de déformation possibles le long d'une surface de glissement potentiel

Pour l’analyse avec cette méthode, le sol sera traité comme un matériau
élastoplastique, adhérant aux critères de rupture de Mohr-Coulomb comme dans la présente
étude. Six paramètres du sol sont donc nécessaires pour effectuer l'analyse. Ils sont présentés
dans le tableau 2.2.

Tableau 2.2. Paramètres du modèle de Mohr-Coulomb (Brinkgreve, 2002)

Symboles Noms Unités


𝐸 Module de Young’s [𝑘𝑁/𝑚2 ]

𝑣 Coefficient de Poisson’s [−]

𝜑 Angle de friction [°]

𝑐 Cohésion [𝑘𝑁/𝑚2 ]

𝜓 Angle de dilatation [°]

Le modèle de sol défini, les contraintes obtenues par élément seront utilisés pour
calculer les facteurs de sécurité locaux au centre de la base de chaque tranche ainsi que le
facteur de sécurité global pour toute la surface de glissement.

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

Pour résumer cette méthode, les résultats de base obtenus à partir d'une analyse des
contraintes par élément fini sont 𝜎𝑥 ,𝜎𝑦, τ𝑥𝑦 , dans chaque élément. Les contraintes 𝜎𝑥, 𝜎𝑦, et
τ𝑥𝑦 étant connues dans chaque élément, à partir de ces informations, les contraintes
normales et de cisaillement mobilisé peuvent être calculées au point médian de la base de
chaque tranche. La procédure est la suivante :

- Les 𝜎𝑥, 𝜎𝑦, et τ𝑥𝑦 connus au point d'intégration numérique de Gauss dans
chaque élément sont projetés vers les nœuds et ensuite moyennées à chaque
nœud. Avec les 𝜎𝑥, 𝜎𝑦, et τ𝑥𝑦 aux nœuds, les mêmes contraintes peuvent être
calculées en tout autre point de l'élément.
- Pour chaque tranche, l'élément qui englobe la coordonnée x-y au point central
de la base de la tranche sera trouvé.
- Le calcul de 𝜎𝑥, 𝜎𝑦, et τ𝑥𝑦 sera fait au point central de la base de la tranche.
- L'inclinaison (α) de la base de la tranche est connue. À partir de la
discrétisation de l'équilibre limite.
- Le calcul de la contrainte normale et la contrainte de cisaillement à la base de
la tranche en utilisant les techniques ordinaires du cercle de Mohr sera
effectué.
- Le calcul de la résistance au cisaillement disponible pour la contrainte
normale calculée.
- Une multiplication de la résistance au cisaillement mobilisée et de la
résistance disponible par la longueur de la base de la tranche pour convertir
les contraintes en force.
- Répéter le processus pour chaque tranche successivement jusqu’à la nième
tranche. Ce qui nous permet déjà de déterminer le facteur de sécurité en
chaque tranche.

Le facteur de sécurité global est défini conformément à la méthode de stabilité des


pentes par élément fini décrit par Kulhaury (1969), et exprimé comme le rapport entre la
somme des résistances incrémentales au cisaillement 𝑠𝑟 , et la somme des forces de
cisaillement mobilisées 𝑠𝑚 , le long de la surface de glissement comme le montre l'équation
(2.5)ci-dessous.

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

𝛴𝑠𝑟
𝐹𝑆 = (2.5)
𝛴𝑠𝑚

2.5. Facteur de sécurité minimal pour la vérification de la stabilité du talus

Au Cameroun, les normes de référence et les directives utilisées pour l'analyse et la


vérification des problèmes géotechniques sont basés sur les Eurocodes (EC7) et les normes
françaises en vigueur. Cette norme ne prévoit pas d'inégalité à satisfaire pour vérifier la
stabilité globale ni de modèle de calcul donné. Cependant, pour vérifier si les pentes de cette
étude sont stables, une valeur du facteur de sécurité à atteindre peut-être obtenue en utilisant
les facteurs partiels d'actions, de résistances et de résistance des matériaux de l’approche de
conception 1 combinaison 2 (DA1.C2) qui est l'approche de conception la plus critique pour
la stabilité des pentes. Le tableau 2.3 présente les facteurs partiels de cette approche.

Tableau 2.3. Facteurs partiels dans l'approche de conception (Eurocode 7)


Actions Symboles Valeurs
Défavorable permanent 𝜸𝑮,𝒅𝒆𝒇 1,00

Permanent favorable 𝜸𝑮,𝒇𝒂𝒗 1,00

Variable défavorable 𝜸𝑸,𝒅𝒆𝒇 1,30

Variable favorable 𝜸𝑸,𝒇𝒂𝒗 0,00


Paramètres du sol Symboles Valeurs
Angle de frottement interne 𝜸𝝋 1,25
Cohésion effective 𝜸𝒄′ 1,25
Résistance au cisaillement non drainé 𝜸𝒄𝒖 1,40
Densité de poids 𝜸𝜸 1,00

Après calcul du facteur de sécurité en utilisant le DA1C2, selon L’EC7 si le facteur


de sécurité est supérieur à 1,25 la pente est stable, en revanche s’il est inférieur ou égal à
1,25 la pente est instable (voir annexe 1).

2.6. Analyse de stabilité numérique avec SIGMA/W et SLOPE/W

Une analyse numérique sera réalisée avec logiciel GeoStudio 2018. Le logiciel met
à disposition de l’utilisateur un large éventail de module pour différentes applications

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

géotechnique dont SLOPE/W et SIGMA/W qui seront utilisés lors de l’analyse. SIGMA/W
sera utilisé pour déterminer les contraintes et les déformations dans le talus par l’approche
des éléments finis, et SLOPE/W sera utilisé pour effectuer une analyse de la stabilité par la
méthode d’équilibre limite suivant le comportement réel du sol à partir des contraintes et
déformations du sol obtenues par analyse dans SIGMA/W. Au préalable une analyse par la
méthode d’équilibre limite est effectuée pour voir la différence de résultat entre les deux
méthodes.

2.6.1. Analyse de stabilité du talus avec SLOPE/W

La méthodologie pour l'analyse des pentes dans SLOPE/W qui sera exécutée selon les
étapes suivantes : une modélisation de la géométrie pour la description de la stratigraphie et
des formes des surfaces de glissement potentielles ; l’insertion des paramètres des sols, pour
modéliser et comprendre le comportement du sol, particulièrement la résistance du sol ; une
modélisation de la nappe phréatique (en cas d’existence sur le site) pour déterminer les
pressions de l'eau interstitielle à l'intérieur du modèle ; une recherche du facteur de sécurité
avec la méthode de Morgenstern-Price ; une modélisation et une analyse des renforcements
en cas d’instabilité du talus. Les renforcements potentiels comprendront le renforcement par
pieux et le renforcement par géosynthetique.

a) Géométrie

D’abord les coordonnées des points seront importées dans le logiciel et copiées dans
la fenêtre de la commande « définir point », ce qui nous donnera la géométrie du terrain. Les
régions quant à elles seront créées par interconnexion des points à l’aide de la commande
« définir région », les régions sont reliées les unes aux autres par des points pour former un
continuum représentant le terrain réel.

b) Discrétisation des tranches

SLOPE/W utilise une approche de largeur de tranche variable pour discrétiser la


masse de glissement. Cette approche est utilisée pour s'assurer qu'un type de sol unique est
présent au bas de la masse de glissement pour empêcher la rupture de la surface du sol au
sommet d'une tranche. La masse de glissement est divisée à partir du point où la surface de
glissement pénètre dans la surface du sol en plusieurs tranches déterminées par l'utilisateur.
Dans cette étude la masse de sols glissants sera divisée en 75 tranches.

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

c) Surface de glissement

La détermination de la position de la surface de glissement critique ayant le facteur


de sécurité le plus bas demeure l'une des questions clés d'une analyse de stabilité. La
recherche de la surface de glissement critique implique une procédure d'itération. Une
surface de glissement possible sera créée et le facteur de sécurité associé sera calculé. Cette
opération sera répétée pour de nombreuses surfaces de glissement possibles et, à la fin, la
surface de glissement présentant le plus faible facteur de sécurité est considérée comme la
surface de glissement critique. 2000 itérations seront fixées pour l’analyse. Il existe de
nombreuses méthodes pour définir la forme et les positions des surfaces de glissement à
savoir :

- La méthode de recherche des surfaces de glissement entièrement spécifiées.


- La méthode de recherche d'entrée et de sortie
- La méthode de recherche Grille et rayon pour les glissements circulaires avec
points de rayon uniques et multiples.
- La méthode de recherche des surfaces de glissement spécifiées en bloc.

Les surfaces de glissement seront déterminées dans cette analyse avec la méthode
« d’entrée et de sortie ». Cette méthode permettra de créer 2 plages, une plage d’entrée et
une plage de sortie sur laquelle seront fixés 15 incréments par plage, qui subiront 2000
itérations chacune, pour obtenir la surface de glissement critique.

d) Résistance des matériaux

Le modèle de matériaux utilisé dans ce travail est le modèle de Mohr-Coulomb.


L'équation (2.6) dérivée de ce modèle représente une ligne droite sur une résistance au
cisaillement en fonction de la normale.

𝜏 𝑓 = c′ + 𝜎 𝑓 ⋅ tan 𝜙′ (2.6)

e) Calcul du facteur de sécurité

Il existe plusieurs méthodes pour calculer le facteur de sécurité en utilisant la


méthode de l'équilibre limite. La méthode Morgenstern-Price sera utilisée pour cette analyse.

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

2.6.2. Analyse avec SIGMA/W

L’analyse par la méthode des éléments finis se fera suivant les étapes suivantes.
Premièrement une analyse de type In-situ sera réalisée pour déterminer les contraintes
appliquées aux talus à l’équilibre dû à son poids propre et à la gravité ; ensuite une analyse
de redistribution de contraintes sera effectuée pour déterminer les déformations permanentes
en cas d’existence de celles-ci. Toutes ces étapes seront présentées en détail dans les sections
suivantes.

2.6.2.1. Géométrie et maillage

Les méthodes numériques d'éléments finis sont basées sur le concept de subdivision
d'un continuum en petits éléments, décrivant le comportement ou les actions des éléments
individuels, puis reconnectant tous les morceaux pour représenter le comportement du
continuum dans son ensemble. Ce processus de subdivision d'un continuum en plusieurs
petits morceaux est connu sous le nom de maillage. Les morceaux sont connus comme des
éléments finis. La géométrie d'un modèle sera définie dans son intégralité avant de
considérer le maillage. La taille de la maille sera de 0,2 m pour plus de précisions. Le modèle
entier a été construit en utilisant divers éléments géométriques, à savoir, des points, des
lignes, des régions.

2.6.2.2. Modèle de matériaux

Dans cette analyse le modèle de déformation est plan, bidimensionnel avec une
épaisseur prédéfinie de 20 m. Le modèle utilisé pendant l’analyse est celui élastique plastique
de Mohr-Coulomb, il décrit une relation élastique, parfaitement plastique du sol. Une courbe
typique de contrainte/déformation pour ce modèle est présentée à la figure 2.4. Les
contraintes sont directement proportionnelles aux déformations jusqu'à ce que la limite
d'élasticité soit atteinte. Au-delà de la limite d'élasticité, la courbe contrainte-déformation est
parfaitement horizontale ce qui décrit un comportement plastique.

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

Figure 2.4. Modèle de comportement élastique parfaitement plastique

2.6.2.3. Conditions aux limites

Plusieurs types de conditions aux limites sont mis en œuvre pour prendre en charge
pratiquement tous les scénarios de modélisation charge-déformation. Dans SIGMA/W, les
conditions limites de déplacement, de force ou de ressort peuvent être appliquées aux nœuds,
le long des lignes. Dans tous les modèles de contrainte-déformation, il est essentiel de
"délimiter" le problème, ce qui sera fait dans le modèle numérique d’analyse. Des conditions
limites vont être appliquées au bord et en dessous du terrain pour y annuler tout déplacement
durant l’analyse du fait de leur rigidité dans la réalité. Le tableau 2.4 présente les différents
Symboles utilisés pour chaque type de conditions limites pour des déplacements dans
SIGMA/W.

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

Tableau 2.4. Symboles utilisés pour chaque type de conditions limites (GEO-SLOPE, 2012)
Symbole- Symbole-
Type Valeur Description
direction x direction y
(Aucun) ---- ---- ---- (Aucun)
Déplacement Positif (+) Droite Flèche creuse
Haut
Déplacement Négatif (-) Gauche Flèche creuse
Bas
Déplacement Zéro (0) Triangle creux

Force Positif (+) Droite Flèche pleine


Haut
Force Négatif (-) Aucun
Gauche
Force Zéro (0) ---- ---- Ressorts

Ressort Non applicable gauche ou Haut ou Aucun


droite bas
Ressort Zéro (0) ---- ---- Cercle creux
Rotation Zéro (0) ---- Flèche creuse

2.6.2.4. Analyse In-Situ pour détermination des contraintes due aux poids du talus

SIGMA/W possède un type d'analyse spécial appelée "In-situ" qui est formulé
spécifiquement pour établir les contraintes initiales. Ces contraintes initiales seront
uniquement le résultat de l’action de la gravité et représentent l'état d'équilibre du sol non
perturbé. Elles sont établies en appliquant le poids propre du sol au moyen d'une charge
corporelle. Le poids unitaire spécifié multiplié par le volume de l'élément crée une force
nodale descendante. La valeur du coefficient de Poisson contrôlera le développement des
contraintes horizontales (équation 2.6).
𝜎ℎ′ 𝑣′
𝑘0 = = (2.6)
𝜎𝑣′ 1 − 𝜈 ′

Où, 𝑘0 est le coefficient de pression des terres au repos, 𝜎ℎ′ est la contrainte effective
horizontale, 𝜎𝑣′ est la contrainte effective verticale.

2.6.2.5. Analyse de redistribution des contraintes

Il existe de nombreuses situations où l'état de contrainte actuel calculé est supérieur


à la résistance du sol, c'est-à-dire que le sol est surcontraint. Typiquement, cela se produit

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

dans une analyse linéaire élastique où les contraintes sont calculées sans tenir compte de la
résistance du sol. Alternativement, Cette perte de résistance peut être due à un changement
dans la structure des grains du sol (figure 2.5) ou à un changement dans la chimie du sol.

Figure 2.5. Surcontrainte due à une modification de la structure granulaire du sol

Cette analyse aura pour but de déterminer les contraintes et les déformations
appliquées aux nœuds dus à la surcontrainte. Cela se fait par le calcul d’un vecteur de charge
pour chaque élément qui représente la surcharge dans l'élément. Ce vecteur de charge est
souvent appelé charge déséquilibrée, une partie de la contrainte est déséquilibrée par la
résistance au cisaillement disponible. Le vecteur de charge déséquilibré est appliqué comme
dans toute analyse par élément fini ordinaire, ce qui crée des déformations et des
changements de contraintes. Pour cette analyse le nombre maximum d’itérations a été fixé à
1000.

2.6.2.6. Analyse de la stabilité avec contraintes finies dans SLOPE/W

Après avoir effectué toutes les analyses précédentes, les contraintes-déformations


seront déterminées, toutefois pour être incorporé dans le cadre des analyses par équilibre
limite, une analyse du type « contraintes SIGMA/W » doit d’abord être effectuée dans
SLOPE/W. Cette analyse aura pour analyse parente l’analyse de redistribution de contraintes
de cette façon les contraintes éléments finis seront introduits dans l’analyse par équilibre
limite. La méthode de Morgenstern-Price sera utilisée pour la suite des analyses par équilibre
limite avec une prise en compte total des contraintes finies dans les calculs.

2.7. Stabilisation des pentes

Le facteur de sécurité calculé doit être fixé à des niveaux suffisamment élevés pour
surmonter les erreurs d'analyse. C'est dans ce sens que le facteur de sécurité après
renforcement devra être supérieur à 1,25 comme le préconise l’EC7. Le chapitre 1 a
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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

développé plusieurs techniques utilisées pour stabilité des pentes. Dans le cadre de cette
recherche, en cas d’instabilité les pieux et les géosynthtétiques seront utilisés pour le
renforcement du talus.

2.7.1. Renforcement par pieux

Les pieux sont généralement utilisés pour la stabilisation des surfaces de rupture par
glissement profond. Les pieux utilisés pour stabiliser les pentes seront soumis à des forces
latérales développées par le mouvement du sol environnant. La conception générale des
pieux suit une procédure présentée par Viggiani (1981) dans laquelle trois étapes principales
sont suivies. Premièrement, l'évaluation de la force de cisaillement nécessaire pour
augmenter le facteur de sécurité de la pente (équation 2.7). Deuxièmement, l'évaluation de
la force de cisaillement maximal fournie par chaque pieu. Troisièmement, la sélection du
nombre de pieux et l'emplacement optimal le pieu doit (traverser la surface de glissement).

𝛥𝐹𝑅 = 𝐹𝑆 ⋅ ∑ 𝐹𝐷 − ∑ 𝐹𝑅 (2.7)

Où 𝐹𝑅 représentent les forces résistantes, 𝐹𝐷 les forces d'activation, 𝐹𝑆 le facteur de


sécurité, et Δ𝐹𝑅 la force de résistance au cisaillement ou la résistance limite du pieu.

2.7.2. Renforcement par géosynthétiques

Une approche de l'analyse de la stabilité des pentes raides renforcées par des
géosynthétiques sur des fondations solides a été présenté par Leshchinsky et Boedeker, pour
l'analyse de la stabilité des pentes raides renforcées par des géosynthétiques basée sur la
satisfaction des exigences d'équilibre limite. La figure 2.6 illustre une masse de sols
homogène sans pression interstitielle entre la pente et la surface de glissement. La surface
de glissement est souvent considérée comme une spirale logarithmique s'étendant entre la
crête et le pied. Pour que la capacité de l'armature réponde à la résistance à la traction de
conception requise, elle doit être encastrée au-delà de la surface de glissement. Pour atteindre
l'équilibre, la résistance à l'arrachement doit être égale à la résistance à la traction de
conception (équation 2.8) :

𝑡𝑗 = 2 ⋅ 𝑘 ⋅ 𝑡𝑔𝜑 ⋅ 𝜎 ⋅ 𝐿𝑒𝑗 (2.8)

t j = Résistance à l'arrachement par unité de largeur de la feuille géosynthétique (j)


en N/m.

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

k = Coefficient de frottement à l'interface sol-géosynthétique.


φ = Angle de friction interne du sol en dégrée.
σ = Contrainte normale moyenne en N/m2.
Lej = Longueur d'encastrement de la feuille géosynthétique (j) au-delà de la surface
de glissement en m.

Figure 2.6. Méthode de Leshchinsky d'analyse de stabilité de pente renforcée par


géosynthétique (Kim et al., 2019)

Conclusion

Parvenu au terme de ce chapitre, il a été question de développer une méthodologie de travail


afin de mener une étude de stabilité des talus, et de proposer des solutions techniques en cas
d'instabilité des talus le long du pk10+650 de L’Entrée Est de Douala. Pour ce faire, il a été
mis en évidence une reconnaissance générale du site suivi d'une visite de site. La visite sera
essentielle pour comprendre l'étendue du problème. Ensuite une collecte de données sera
réalisée, il s’agira de l’acquisition des données géotechniques et géométriques. À partir de
ces données, un modèle numérique de talus sera créé. En utilisant les facteurs partiels de
l'approche de conception 1 combinaison 2 de l'Eurocode 7 (EC7, DA1C2), un facteur de
sécurité 1,25 est la valeur minimale qui devra être dépassée dans les différentes analyses
numériques pour que le talus soit caractérisé comme stable. Par la suite, les différentes étapes
de modélisation et d'analyse de stabilité numérique avec et sans renforcement à l'aide des
modules SLOPE/W et SIGMA/W du logiciel GeoStudio, respectivement pour l’analyse par
équilibre limite et par élément fini seront décrites en détail. Enfin, les résultats d’analyse

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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

permettront de savoir si le talus est stable, sinon les techniques de stabilisation présentées
dans ce chapitre seront utilisées pour stabiliser le talus.

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

CHAPITRE 3: PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATIONS


RÉSULTATS

Introduction

Le projet de réhabilitation de l’Entrée Est de la ville de Douala a pour but le


prolongement de l’aménagement à 3x2 voies jusqu’au dernier giratoire avant la Dibamba.
L’envergure des travaux tend à avoir un impact important sur la stabilité des talus existants
déjà que la stratigraphie et la hauteur de ceux-ci laisse paraitre une instabilité. Pour cette
raison l'objectif principal de ce chapitre est la présentation des données obtenues lors de la
mise en œuvre de la méthodologie. Elle sera suivie d’une analyse numérique et des
interprétations basées sur les résultats obtenus. À cet effet, le site du projet sera présenté
dans un premier temps en donnant ses caractéristiques physiques et ses caractéristiques
socio-économiques. Ensuite, la description du site à travers la présentation des résultats
d'observation viendra compléter l'étude. Vient ensuite la présentation du projet sous l'angle
géotechnique, géométrique et topographique, ainsi que des caractéristiques des matériaux
utilisés pour les analyses numériques. Le chapitre se clôture par la présentation des différents
résultats d’analyses numériques de stabilité effectuée avec les facteurs de sécurité obtenus
qui déterminent si le talus est stable ou non. Les résultats de ces analyses seront ensuite
interprétés et des techniques de stabilisation proposées.

3.1. Reconnaissance générale du site

La présentation du site hébergeant l'étude de cas de cette recherche sera structurée


autour de deux aspects principaux, à savoir les caractéristiques physiques et les
caractéristiques socio-économiques.

3.1.1. Paramètres physiques

Cette section concerne la position géographique du projet, ainsi que les


caractéristiques physiques de la zone d’étude.

3.1.1.1. Localisation géographique du site

Douala est la ville la plus grande du Cameroun. Elle est située dans la région côtière
du Cameroun, et abrite le plus grand port maritime et aéroport d'Afrique centrale, ainsi que
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

le centre économique du pays. 4.061536 (4° 3' 41.5296 "N), et 9.786072 (9° 47' 9.8592" E)
sont les coordonnées de latitude et de longitude, respectivement. La zone de recherche du
projet est la pénétrante Est de la ville de Douala, entre le carrefour Boko (pk9+925) jusqu’au
Pont sur la Dibamba (pk18+825). La figure 3.1 illustre sa localisation géographique.

Figure 3.1. Localisation de la zone de projet (Document du projet)

3.1.1.2. Géologie du site

Le bassin côtier de Douala est composé principalement de grès et de calcaires marin


crétacé dont l'épaisseur varie de 1000 à 2000 mètres. Ils sont recouverts par une série de
sable marin du Plio-Quaternaire et d'argile et de limon estuariens. Les figures 3.2 et 3.3
illustrent respectivement la carte géologique de la ville de Douala et la géologie en coupe du
bassin de Douala.

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.2. Carte géologique de la ville Douala (Koah Na Lebogo et al., 2021)

Figure 3.3. Coupe géologique du bassin sédimentaire de Douala (Bertil, 2019)

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

3.1.1.3. Climat

Le climat de Douala est du type équatorial, il se caractérise par des températures à


peu près constantes de l’ordre de 25 à 26°C, elles sont peu variables dans l’espace et dans le
temps, mais diminuent sensiblement en altitude. Le mois le plus chaud est février, avec des
températures maximales supérieures à 26-27°C, et le mois le moins chaud est juillet, avec
des températures minimales avoisinant 24-25°C. L’humidité de l’air est en moyenne de 97%
(max) à 73% (min) et en accroissement graduel dans le sens nord-sud en altitude. Les mois
les plus humides sont les mois de juillet et d’aout. Les mois les moins humides sont les mois
de janvier et février. Les apports saisonniers en matière de précipitation les plus importants
sont centrés sur la période de juillet à septembre, mais la saison des pluies s’étalent
généralement de mars à octobre. Ci-dessous les répartitions sont illustrées par la figure 3.4.

Figure 3.4. Tableau de précipitation de la ville de Douala (NOUBISSI et al., 2017)

3.1.1.4. Relief

La ville de Douala est située sur un plateau sablonneux. Son altitude varie de 0m à
environ 22 m au-dessus du niveau moyen de la mer et en moyenne pourrait être de 13m au-
dessus du niveau moyen de la mer. Elle présente une morphologie dont le relief évolue des
côtes vers l'intérieur du territoire et devient de plus en plus accidenté à mesure que l'on
s'éloigne du rivage/ ce relief est constitué d'un ensemble de vallées à fond plat pour la plupart.
La région côtière est caractérisée par une courte façade maritime dans l'arc et formée par une
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

succession de plaines sédimentaires, de rivières et de fleuves qui se jettent dans l'océan


Atlantique. La figure 3.5 illustre la topographie de la ville de Douala.

Figure 3.5. Carte topographique de la ville de Douala (Wirmvem et al., 2017)

3.1.1.5. Hydrographie

La zone du projet étudié est située dans l’arrondissement de Douala 3e, département
du Wouri, région du littoral. Il est drainé, à travers deux effluents en l’Ebo et l’Ekem, la zone
de collines à l’ouest de la Sanaga. Il est constitué de plusieurs cours d’eau qui constituent
des affluents en rive droite de la Dibamba. À son embouchure, le fleuve Dibamba forme une
marée et se jette dans l’estuaire du Wouri travers les forêts de mangroves qui s’étendent au
sud de Douala. Le site du projet, objet de la présente étude, se trouve sous l’influence du
régime climatique côtier.

3.1.2. Paramètres socio-économiques

Les paramètres sociaux économiques de la ville de Douala à savoir la démographie,


les coutumes, les activités économiques sont présentées ci-dessous.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

3.1.2.1. Démographie

La ville de Douala est la ville la plus peuplée et la plus grande du Cameroun. Elle
couvre une superficie de 210 km2 et compte une population d'environ 3,536 millions de
personnes(UN-Habitat, 2019), ce qui lui confère une densité de population d'environ 16838
personnes par km2. Selon les statistiques, le taux de croissance de la population en 2019 est
de 3,63%, ce qui est inférieur au record des années précédentes, indiquant que la croissance
de la population baisse.

3.1.2.2. Coutumes

Les Douala sont un peuple d’Afrique centrale vivant au Cameroun, dans la région du
littoral autour de la ville de Douala, la capitale économique du pays. Ils font partie du groupe
Sawa, des populations qui parlent une langue bantoue, le Douala. Les Douala sont divises
en quatre cantons à savoir, Akwa, Bèlè-Bèlè, Bell et Deido. Chaque année, le peuple Douala
se réunit à l‘occasion de l’évènement culturel le plus important, le Ngondo. Le Ngondo est
la fête traditionnelle et rituelle du Peuple Sawa, peuple côtier camerounais issu de l’une des
quatre aires culturelles du Cameroun, cet événement donne lieu à une fête cosmopolite
rassemblant l’ensemble des cultures à Douala, autour de valeurs d’inclusion sociale et de
non-discriminations de genre, d’âge, d’origine ou encore de statut social.

3.1.2.3. Activités économiques

Douala est une ville dont les ressources pétrolières sont modestes en Afrique, mais
dont les conditions agricoles sont excellentes, et qui possède donc l'une des meilleures
économies d'Afrique. Cependant, elle est également confrontée à certains problèmes, comme
d'autres pays sous-développés, tels qu'une forte dépendance vis-à-vis de la fonction publique
et des inondations et tempêtes qui affectent le développement des affaires. En tant que
capitale économique du Cameroun, elle accueille environ 50 % des grandes entreprises du
pays, ce qui en fait un site d'attraction pour les investisseurs nationaux et étrangers.
Contrairement aux populations rurales du Cameroun qui cultivent leur nourriture, les
habitants de Douala sont principalement dépendants des denrées alimentaires importées des
villages voisins.

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

3.2. Présentation du site

La visite du site du projet a commencé par une visite de la base vie des entreprises
Magil et Razel, située au quartier Yassa. La zone d’étude est située entre le pk10+600 et le
pk10+700 soit sur une longueur de 200 m comme illustré sur la figure 3.6. La figure 3.7
illustre quand a-t-elle des vues de face des talus.

Talus de
l’étude

Figure 3.6. Localisation des talus de l’étude

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.7. Vue de face des talus

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

3.3. Présentation des données du projet

Les données recueillies auprès de l'entreprise chargée des travaux de construction


sont de deux types, des données géotechniques et des données géométriques.

3.3.1. Données géométriques

Les paramètres géométriques proviennent des documents de l’entreprise, d’image


satellitaire, ainsi que d’image prise par drone. Toutes ces informations sont présentées dans
les annexes, elles ont permis d’avoir tous les paramètres géométriques des talus de l’étude.
Le talus de l’étude est d’une hauteur de 11,28 m très raide, comportant une risberme de 4m
de long tel qu’illustré par la figure 3.8.

Figure 3.8. Géométrie des talus à étudier (document du projet)

3.3.2. Données géotechniques

Le profil du PK 10+650 a été choisi pour l'analyse, car c’est dans cette zone que se
trouvent les talus de grandes hauteurs avec des pentes très raides se trouvent. Dans les lignes
suivantes, les données géotechniques du sol sont présentées.

3.3.2.1. La stratigraphie du sol

La stratigraphie rencontrée sur le site est présentée dans la figure 3.9. Ces
informations permettront une modélisation réaliste pour l’analyse de stabilité numérique.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.9. Stratigraphie des talus de l’étude (Document du projet).

3.3.2.2. Caractéristiques géotechniques des couches de sol

Cette partie concerne les paramètres géotechniques nécessaires à la modélisation et


à l'analyse de stabilité, ils sont présentés dans le tableau 3.1.

Tableau 3.1. Paramètres géotechniques des sols du site

Paramètres géotechniques
Matériaux
γdry γsat c’ φ E v IP
Sable argileux rougeâtre 19,60 20,43 3 31 11000 0,3 16,6
Sable argileux jaunâtre 19,10 20,62 7 29 10000 0,3 27,3
Argile sableuse bariolée 19,00 21,57 12 22 5000 0,35 32,5

3.4. Résultats de l’analyse de stabilité numérique

Des analyses ont été effectuées avec les modules SIGMA/W et SLOPE/W. en effet
comme présenté dans la méthodologie, le module SIGMA/W de Geostudio a permis de
déterminer les contraintes et déformations appliquées à tous les éléments constitutifs du
maillage du modèle numérique du talus de cette étude, et le module SLOPE/W a permis
quant à lui de déterminer les facteurs de sécurité avec LEM en incorporant les contraintes
d’éléments finis déterminés par SIGMA/W. Avant l’analyse par la méthode des éléments
finis une analyse avec la méthode d’équilibre limite a été faite au préalable avec SLOPE/W.

3.4.1. Résultats de l’analyse de stabilité numérique avec SLOPE/W

La présente analyse avec SLOPE/W avait pour but d’étudier la stabilité du talus par
la méthode d’équilibre limite. Cette analyse a fourni les résultats suivants.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

3.4.1.1. Résultats de l’analyse de stabilité

Cette analyse a été réalisée avec la méthode de Morgenstern-Price comme méthode


de recherche de la surface de glissement critique et du facteur de sécurité. L’analyse a été
réalisée de façon globale et locale sur le talus.

a) Résultat de l’analyse de stabilité globale

Cette analyse avait pour but de déterminer le facteur de sécurité pour toute l’étendue
du talus. Il en a résulté que le talus est instable avec 𝑭𝑺 = 1,12 < 1.25 tel qu’illustré sur la
figure 3.10.

Figure 3.10. Facteur de sécurité globale


La tranche 58 a été choisie de façon arbitraire pour connaitre toutes les informations
disponibles sur une tranche après analyse, la figure 3.11 illustre ces résultats.

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.11. Résultats d’analyse de la tranche 58 avec la méthode d’équilibre limite

b) Résultats de l’analyse locale

L’analyse locale s’est faite en deux étapes. Une analyse locale de la partie supérieure
du talus a tout d’abord été effectuée, suivie d’une analyse de la partie inférieure du talus.

i. Résultat de l’analyse de stabilité de la partie supérieure


Après analyse, il est constaté que la partie supérieure du talus est instable avec 𝑭𝑺 =
1,06 < 1.25 tel qu’illustré sur la figure 3.12.

Figure 3.12. Facteur de sécurité de la partie supérieure du talus

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

ii. Résultat de l’analyse stabilité de la partie inférieure

La partie inférieure est instable avec 𝑭𝑺 = 0,91 < 1,25 comme illustré sur la figure
3.13 par conséquent le talus est instable.

Figure 3.13. Résultats d’analyse de la partie inférieure du talus

Au terme de l’analyse par la méthode d’équilibre il en ressort une instabilité du talus


général, par conséquent il existe des risques humains et matériels, le talus devra être stabilisé.
Comme présenté dans la méthodologie une étude avec la méthode basée sur les contraintes
finies a été faite ci-dessous.

3.4.2. Résultat de l’analyse de la stabilité du talus avec SIGMA/W

L’analyse du talus réalisée avec SIGMA/W avait pour but de déterminer les
contraintes et les déformations par l’approche des éléments finis appliqué aux talus. Les
lignes suivantes présentent la méthodologie utilisée pour l’analyse.

3.4.2.1. Géométrie du talus

La géométrie du talus a été modélisée tel qu’illustré par la figure 3.14.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.14. Géométrie du projet dans SIGMA/W


3.4.2.2. Maillage du talus

Le talus après maillage avec conditions aux limites est illustré par la figure 3.15. La
taille de la maille était définie à 0,2m soit un total global de 5098 nœuds et 4191 éléments
constituants le maillage du talus.

Figure 3.15. Maillage du talus

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Le maillage étant le cœur d'une analyse d'éléments finis, une fois terminée, les
analyses ont suivi.

3.4.2.3. Résultats de l’analyse in-situ

Cette analyse a été réalisée pour déterminer les contraintes initiales dues à l’action
de la gravité, et représentant ainsi l’état d’équilibre du talus non perturbé. Les figures 3.16,
3.17 et 3.18 illustrent respectivement les contraintes totales verticales, les contraintes totales
horizontales et les contraintes de cisaillement max s’exerçant sur le talus aux conditions
d’équilibre dû à son poids.

Figure 3.16. Contraintes totales verticales appliquées au talus aux conditions d’équilibre

Figure 3.17. Contraintes totales horizontales appliquées au talus aux conditions d’équilibre

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.18. Contraintes cisaillement max aux conditions d’équilibre

Les contraintes initiales ayant été déterminés, à partir de l’onglet « dessiner cercle de
Mohr » dans la fenêtre résultats de l’analyse » il est possible de dessiner des cercles de Mohr
décrivant l’état de contrainte/déformation initiale en un nœud sélectionné sur le talus. Les
nœuds 1547 et 2781 ont choisi été respectivement sur la partie supérieure et la partie
inférieure du talus pour avoir les contraintes leur étant appliquées à l’état d’équilibrées tel
qu’illustré sur les figures 3.19 et 3.20.

Figure 3.19. Contraintes totales au nœud 1547 aux conditions initiales

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.20. Contraintes totales au nœud 2781 aux conditions initiales

Outre les nœuds, il est également possible de terminer les contraintes en un point de
Gauss d’une région tel qu’illustré par la figure 3.21.

Figure 3.21. Contraintes totales à l’élément 3803 du point de Gauss 1

3.4.2.4. Résultats de l’analyse de redistribution des contraintes

Le but de cette analyse était d’estimer les déformations permanentes. Cela fait, il a
été remarqué des changements de contraintes tel qu’illustré par les figures 3.22 et 3.23.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.22. Contraintes totales appliquées au talus après redistribution des contraintes

Figure 3.23. Contraintes de cisaillement max appliquées au talus après redistribution des
contraintes

Les contraintes appliquées aux pentes ont changé, ainsi que les contraintes aux
nœuds, comme le montrent les figures 3.24 et 3.25.

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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.24. Contraintes totales au nœud 1547 après redistribution des contraintes

Figure 3.25. Contraintes totales au nœud 1874 après redistribution des contraintes

Le but de cette analyse était de déterminer les déplacements et les déformations, par
conséquent les déformations grâce à partir des sur contraintes exercées aux nœuds, c’est le
cas des déformations aux nœuds 2781 et 1547 tel qu’illustrent les figures 3.26 et 3.27.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.26. Déformations au nœud 2781

Figure 3.27. Déformations au nœud 1547

À partir des états contrainte/déformation de chaque élément du maillage après


redistribution des contraintes, une allure des déformations est donnée par les vecteurs
déplacements ainsi que les positons des nœuds 1574 et 2781 tel qu’illustré par la figure 3.28.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Nœud 1547

Nœud 2781

Figure 3.28. Allure du talus déformé sous l’action des contraintes avec le temps

Le déplacement global conduisant à la déformation maximale du talus a été


déterminé, il est de 0,54198m tel qu’illustré par la figure 3.29.

Figure 3.29. Déformation permanente du talus


Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

À partir de cette information, une instabilité du talus peut déjà être supposée,
cependant cette information n’est pas suffisante pour juger de la stabilité du talus. Pour cette
raison, les contraintes et déformations réelles du talus déterminé par les deux analyses par
élément fini, faites ci-dessus, ont combiné dans les analyses suivantes à l’aide du module
SLOPE/W pour déterminer le facteur de sécurité le plus critique le plus réaliste.

3.4.2.5. Résultats de l’analyse de stabilité du talus avec introduction des contraintes


d’éléments finis dans SLOPE/W

Cette analyse a consisté à intégrer l’analyse par redistribution de contraintes comme


analyse parente dans SLOPE/W, puis, au lieu des méthodes d’analyse standard tel que, la
méthode de Spencer, de Bishop, etc., le facteur de sécurité a déterminé avec la méthode du
type « Contrainte SIGMA », elle a permis de déterminer les forces réelles appliquées aux
tranches sur la surface de rupture sans hypothèse, cela a été possible uniquement grâce aux
contraintes ayant été déterminées par analyse finie qui ont été introduites dans le cadre de
l’analyse par équilibre limite.

i. Résultat de l’analyse de stabilité globale

Le talus est instable avec 𝑭𝑺 = 0,96 < 1,25tel qu’illustré par la figure 3.30.

Figure 3.30. États de contraintes et déformations au nœud 1587.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

En effet, contrairement aux analyses par équilibre limite, on constate ici la prise en
compte des contraintes d’éléments finis déterminés avec SIGMA/W, ce qui permet d’avoir
les forces réelles appliquées sur chaque tranche. La tranche 53 de la surface de glissement a
été choisie pour voir si les contraintes avaient réellement été prises en compte pendant
l’analyse (figure 3.31).

Figure 3.31. Facteur de sécurité de la tranche N°53 avec la méthode de stabilité basée sur
les contraintes d’éléments finis
La figure 3.31 met clairement en évidence les valeurs de 𝜎𝑥 ,𝜎𝑦, et τ𝑥𝑦 . Par
conséquent les forces appliquées à la tranche sont fonction des contraintes réelles du sol.

ii. Résultats des analyses de stabilité locales du talus

Ces analyses locales ont été réalisées avec la même approche que l’analyse globale.

(1) Résultat de l’analyse de stabilité de la partie supérieure


Le facteur de sécurité FS= 0,82 < 1,25 (figure 3.32). La partie supérieure du talus est
également instable.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.32. Facteur de sécurité de la partie supérieure du talus avec considération des
contraintes d’élément fini

(2) Résultat de l’analyse de stabilité de la partie inférieure


Partie inférieure du talus également instable, FS= 0,81 < 1,25 (figure 3.33).

Figure 3.33. Facteur de sécurité de la partie inférieure du talus avec considération des
contraintes d’élément fini
La méthode basée sur les contraintes calculées par élément fini après une analyse
globale et locale du talus a démontré que le talus est instable. Les zones de limite plastique

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

du talus ont également pu être déterminées dans cette analyse, elles sont de couleur verte
comme l’illustre la figure 3.34.

Figure 3.34. Zone de limite élastique du talus

3.5. Analyse de stabilisation des talus

Pour l’analyse de la stabilité des talus avec renforcement, l’analyse précédente (de
type « contrainte SIGMA/W ») a été prise comme analyse parente pour l’analyse de stabilité
visant à déterminer le facteur de sécurité par la méthode de Morgenstern-Price.

3.5.1. Résultats de la technique de stabilisation par pieux

Le pieu a été modélisé dans SLOPE/W en entrant la résistance limite calculée


(résistance au cisaillement) du pieu, l'espacement entre les pieux et la longueur du pieu. Les
contraintes d’éléments finis ont été maintenues. D'après le rapport des résultats obtenus, la
valeur des forces de résistance (𝐹𝑅) est de 485,44615 𝑘𝑁 de et celle des forces d'activation
(𝐹𝐷) est de 468,36858𝑘𝑁. Par conséquent en utilisant l'équation (2.6) Δ𝐹𝑅 = 28 031.09
kN ≈ 30 000 kN et en fixant le facteur de réduction de cisaillement à 1,5. Pour l'étude de cas,
deux rangées de pieux ont été utilisées avec un espacement de 2 m et une profondeur
optimale de 8 m. Après analyse, il a été constaté une grande augmentation de la stabilité du
talus avec FS= 1,29 > 1,25 tel qu’illustré par la figure 3.35. La stabilisation par pieux c’est
montre efficace pour stabiliser le talus.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.35. Facteur de sécurité après stabilisation par pieux


3.5.2. Résultats de la technique de stabilisation par géosynthtetiques

Le procédé d’analyse est le même que celui de stabilisation par pieux, à la différence
que le renforcement a été fait par ancrage de géosynthétiques. Le tableau 3.2 illustre les
paramètres d’entrée des géosynthtétiques.

Tableau 3.2. Paramètres d’entrée des géosynthetiques

Paramètres Valeurs
Résistance à l’arrachement 500 kPa
Résistance à la traction de traction 250 kN
Facteur de réduction au cisaillement 1,5
Facteur de réduction à la traction 1,5

Avant de lancer l’analyse, les paramètres d’entrée des géosynthetiques doivent être
introduits. Pour cette stabilisation deux types de géosynthetique ont été utilisés, il existe une
seule différence entre eux, leur longueur. Des géosynthetiques de longueur 4m ont été
utilisés pour le renforcement de la partie supérieure du talus et, ceux de longueur 8m pour la
partie inférieure du talus. Cette différence de longueur est pour se rassurer que chaque
géosynthetique traverse la surface de glissement pour un renforcement optimal (figure 3.36),
étant donné la variation de la profondeur de la surface de glissement.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.36. Facteur de sécurité après renforcement du talus par géosynthetique

Après analyse FS= 1,36 > 1,25, le renforcement par géosynthétiques à augmenter la
stabilité du talus et l’a rendu stable.

3.6. Comparaison des 2 méthodes

Parvenu au terme de cette analyse, il est mis en évidence la différence de


comportement des sollicitations à chaque tranche pour la méthode d’équilibre limite et pour
la méthode basée sur les éléments finis. Les graphes de résistance au cisaillement contre le
cisaillement mobilisé qui ont été tracés expriment cette différence de comportement expliqué
au chapitre 2, cela est illustré par les figures 3.37 et 3.38.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.37. Résistance en cisaillement vs Cisaillement mobilise avec LEM

Figure 3.38. Résistance en cisaillement vs Cisaillement mobilise avec la méthode basée


sur les contraintes d’éléments finis.

Ces graphes montrent que le facteur de sécurité pour chaque tranche est constant pour
la méthode des équilibres limites, et qu’il varie pour chaque tranche sur la surface de
glissement pour la méthode basée sur les contraintes calculées par élément fini tel qu’illustré
par la figure 3.39.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Figure 3.39. Courbe de variation du facteur de sécurité des méthodes d’analyse utilisées

Cette différence est due aux forces appliquées aux tranches la méthode d’équilibre
fait des hypothèses pour les forces inter tranches, mais la méthode basée sur les contraintes
calculées par élément fini utilise les contraintes calculées pour directement déterminer ces
forces comme vu précédemment. La méthode par combinaison des contraintes finies et du
cadre d’équilibre réalise une analyse de stabilité réaliste prenant en considération tous les
paramètres d’une analyse de stabilité de pente.

Conclusion

L'objectif principal du chapitre était la mise en œuvre de la méthodologie, la visualisation


des données recueillies et le traitement des données pour obtenir les informations nécessaires
pour l’analyse. Après la présentation du site dans ses aspects physiques, économiques et
sociaux, une présentation technique du site a suivi pour permettre de mieux comprendre le
problème d'instabilité et les causes possibles de l'instabilité. Après la collecte des données
géotechniques et géométriques nécessaires à la modélisation numérique, les analyses
numériques via la méthode des équilibres limites et la méthode basée sur les contraintes
calculées par élément fini ont montré l’instabilité globale et locale du talus. Un facteur de
sécurité globale de 1,12 a été obtenu pour la méthode des équilibres limites, tandis qu’un
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CHAPITRE 3 PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

facteur de sécurité de 0,95 a été obtenu pour la méthode basée sur les contraintes éléments
finies. Par conséquent les techniques de stabilisation par pieux et par géosynthetiques ont
été utilisées. Un facteur de sécurité de 1,29 a été obtenu pour les pieux et 1,36 pour les
géosynthetiques, les deux facteurs de sécurité étant supérieure à 1,25 le facteur minimal pour
qu’une pente soit stable selon l’EC7. Le talus est donc stable par renforcement les deux
techniques. Une variation du facteur de sécurité par tranche le long de la surface de
glissement a été constatée pour la méthode d’analyse basée sur les contraintes d’éléments
finis, tandis qu’une constance du facteur de sécurité a été constatée pour la méthode
d’équilibre limite, ainsi qu’une surévaluation du facteur de sécurité par la méthode
d’équilibre limite. Cela prouve que pour une analyse plus fiable et réaliste la méthode
d’analyse basée sur les contraintes finies est mieux adaptée que la méthode d’équilibre limite
pour une étude de stabilité.

Étude de la stabilité des talus en zone du littoral : cas de la pénétrante Est de la ville de Douala.
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Mémoire de master en ingénierie rédigé par DINDA KAMGUENG Teddy Tresor
CONCLUSION GÉNÉRALE

CONCLUSION GÉNÉRALE
L'objectif principal de ce mémoire était d’étudier la stabilité des talus à l’entrée Est de la ville
de Douala, le long du pk10+650. Pour atteindre cet objectif, une recherche documentaire a
d'abord été menée pour mettre en évidence les propriétés physiques, mécaniques et
hydrauliques des sols, ainsi que leur comportement mécanique à partir du modèle de Mohr
Coulomb. Par la suite, les facteurs influençant la stabilité des sols et les modes de défaillance
les plus courants ont été discutés, car une bonne compréhension de ceux-ci permet de réaliser
une bonne analyse de stabilité. Ensuite, sur la base des données recueillies dans le cadre du
projet de "Réhabilitation de la pénétrante Est de Douala phase 2" une modélisation et une
analyse de stabilité numérique du talus ont été réalisées avec les modules SIGMA/W et
SLOPE/W du logiciel GeoStudio 2018. L’analyse avec la méthode des équilibres limites avec
SLOPE/W a d’abord été effectuée, celle-ci a mis en évidence l’instabilité du talus avec un
facteur de sécurité globale de 1,12. L’analyse de stabilité avec la méthode basée sur les
contraintes calculées par élément fini a ensuite été effectuée, en procédant par un calcul des
contraintes d’éléments finis ainsi qu’une détermination des déformations avec SIGMA/W, ces
contraintes ont ensuite été introduites dans SLOPE/W afin de combiner les contraintes
d’éléments finis et l’analyse par équilibre limite ce qui a permis d’avoir un facteur de sécurité
de 0,95. Après analyse de la stabilité du talus avec les deux méthodes, il en est ressorti que
celui-ci est instable. Le talus a donc été analysé après renforcement avec les techniques de
stabilisation par pieux et par géosynthtétiques.

Les résultats de l'analyse de stabilité avec renforcement ont produit un facteur de sécurité de
1,29 pour les pieux et de 1,38 pour les géosynthétiques. Les deux techniques de stabilisation
ayant un facteur supérieur à 1,25, c'est-à-dire le facteur EC7 minimum pour qu'une pente soit
stable. En conséquence, cette pente est devenue stable.

Après étude de la stabilité du talus et résolution du problème d’instabilité, il a été mis en


évidence que la méthode basée sur les contraintes calculées par élément fini permet de réaliser
une étude de stabilité plus réaliste, car elle ne fait aucune hypothèse de calcul contrairement à
la méthode d’équilibre limite ; elle permet de déterminer tous les paramètres nécessaires à
l’analyse et les introduit dans un cadre d’équilibre limite pour bénéficier de l’analyse avec ces
paramètres directement sur la surface de glissement critique, contrairement aux méthodes
d’éléments finis conventionnels qui ne prennent pas en compte la surface de glissement critique
pour l’analyse des stabilités des pentes.

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Toutefois des limitations ont été rencontrées pendant l'étude. En raison du défaut de
mesure, les paramètres élastiques du sol ont été estimés sur la base de la revue de la littérature.
Les résultats des pentes renforcées n'ont pas été appliquées sur le site pour juger de leur
efficacité. L’effet des précipitations n’a pas été pris en compte dans l’étude.

En perspective, effectuer une étude de stabilité en tenant compte de l'intensité des


précipitations et évaluer leur effet sur la stabilité du talus. Comparer les résultats obtenus par le
modèle avec le comportement in-situ du talus, particulièrement après renforcement du talus,
faire une analyse en 3D et comparée à celle faite en 2D.

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ANNEXES

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Annexe 1 : détermination du facteur de sécurité minimum selon Eurocode 7

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Annexe 2 : Coupe transversale de la route avec géométrie des talus

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Annexe 4 : Coupes lithologiques des talus

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Annexe 5 : Résultats de quelques essais géotechniques

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