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Dr I.

AYADI MPGIRE3S HYDRAULIQUE URBAINE

Université de Gabes
Institut Supérieur des Sciences et Techniques des Eaux de Gabes
(ISSTEG)

Cours

HYDRAULIQUE URBAINE
Partie 1

Dr. Imen AYADI

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Dr I. AYADI MPGIRE3S HYDRAULIQUE URBAINE

Chapitre 1
RESSOURCES EN EAU

I- Ressources en eau sur la planète


La terre dispose d'une quantité d'eau estimée à 1400 millions de km3 soit environ 400 fois le
volume de la mer méditerranée.

L'eau recouvre les 3/4 de la surface de la terre; les 97,2% de cette eau sont salées alors que les
2,8% soit 39,2 millions de km3 sont douces. Compte tenu des eaux douces immobilisées dans
les glaces des pôles seulement 14 millions de km 3 soit 1% seulement sont exploitables par
l'homme. Ces eaux douces se présentent sous forme de lac, de rivières et des nappes
souterraines. Cette faible quantité d'eau douce doit satisfaire les besoins domestiques,
agricoles, industriels et touristiques.

II- Ressources en eau en Tunisie


Les apports pluviométriques en Tunisie sont très variables dans le temps et l'espace. La
moyenne enregistrée des précipitations annuelles est de 37 millions de m 3 avec un maximum
de 1500 mm à l'extrême Nord de la Tunisie et 200mm au Sud.

Le potentiel d'eau mobilisable est d'environ 4,66 millions de m 3 soit 13% dont 1,96 millions
de m3 en eau souterraine et 2,7% millions de m3 en eau de surface.

La dotation d'eau par habitant est d'environ 460 m3/an. Cette dotation est faible pour cela il
faut bien gérer cette quantité afin de faire face aux différents besoins des tunisiens.

III- Eaux souterraines


Ce sont les eaux qu'on soustrait du sous-sol par des puits et des forages ou qui émergent
directement à travers des sources.

En général, ces eaux sont propres à la consommation moyennant une simple désinfection ou
stérilisation.

a) Les nappes d'eau

Les différents sols sont tous capables de se laisser traverser par les eaux d'infiltration, la
perméabilité est la propriété qu'a une roche de se laisser traverser par l'eau à travers ses
fissures ou ses pores.

a-1- Terrains imperméables: ils font obstacles à la circulation de l'eau dans le sol pratiquement
; seulement l'argile pure est comprimé et imperméable.

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La porosité peut atteindre 50% mais les vides sont tellement petits que l'eau ne peut pas
circuler.

Les roches dures et compactes devraient être imperméables mais elles sont toujours fissurées.

a-2- Terrains perméables: ces terrains sont classés en deux types:

 Terrains perméables en grand qui sont les roches et les calcaires fissurés et certains
grés
 Terrains perméables en petit qui sont les sables, la terre végétale..

a-3- Les nappes libres: ce sont les nappes dont les eaux ne sont pas maintenues sous pression
par un toit moins perméables que la formation qui le contient.

La nappe phréatique est celle qui repose sur la première couche imperméable. Une attention
particulière est donnée à la quantité de ces eaux.

a-4- Les nappes captives: il s'agit d'une nappe maintenue sous pression par un toit moins
perméable que la formation qui la contient. Ce toit peut être percé par un ouvrage ( puits ou
forage) par où les eaux peuvent jaillir au dessus du sol, elle est alors dite artésienne.

b) Les sources

Les sources sont les emplacements où les eaux souterraines débouchent naturellement à l'air
libre, les débits sont en général fluctuants avec la pluviométrie.

c) Les puits

Les puits sont réalisés par le captage des eaux de la nappe phréatique et peu profondes. Ce
sont des ouvrages circulaires de diamètre variant de 2 à 7m et de profondeurs allant jusqu'à
50m.

d) Les forages

Les eaux profondes (au-delà de 50m) sont captées par des forages réalisés par des foreuses.

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Chapitre 2
DEMANDE EN EAU

I- Généralités:
L'estimation ou la connaissance de la demande en eau (les besoins en eau) revêtent une
grande importance pour le diagnostic des réseaux et équipements existants ou pour le
dimensionnement et la projection d'infrastructures future.

II- Enquête sur les besoins en eau:


Afin d'établir les besoins actuels et futurs d'un quartier ou d'une localité, une enquête doit être
établie; elle portera sur les points suivants:

- La structure et les perspectives économiques de la région


- La population à partir des recensements réalisés (1966, 1975, 1984, 1994, 2004)
- L'habitat: type d'habitation, nombre de logements, dénombrement des habitations
actuelles, projection du plan d'aménagement, nombre d'habitant par logement
- Les activités économiques: tissu urbain, équipements sociaux et collectifs (hôpitaux,
lycées, espacements..)

III- Gestion des volumes


Un système d'AEP d'une localité comprend la production d'eau et sa distribution:

- Au niveau des abonnés = volume consommé et facturé Vc


- Au niveau du réseau de distribution = volume distribué Vd
- Au niveau du point d'eau = volume produit Vp

En raison des puits d'eau en cours de route, ces volumes sont différents et sont classés ainsi:
Vp›Vd›Vc

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1- Volumes consommés:

Ces volumes représentent les indications de comptage sur les branchements : ce sont les
volumes facturés.

a) Usages des consommations

- Consommation domestique branché et non branché: cette consommation représente


les volumes desservies pour les abonnés domestiques et les bornes fontaines
- Consommation collectif: ce sont les consommations d'eau dans les hôpitaux; les
établissements scolaires; les administrations; les cafés ..
- Consommation industrielle
- Consommation touristique

b) Taux de desserte – Taux de branchement

- Taux de desserte

C'est le taux qui représente le pourcentage de population qui s'approvisionne en eau à partir
d'un réseau public

Le taux de desserte en Tunisie, en 2005 est de 100% en milieu urbain et 88,5% en milieu
rural.

Application:

Déterminer le taux de desserte globale si la population totale est de 10,1 millions d'habitants
dont 3,5 millions sont ruraux.

Population desserte = population urbaine x100% + population rurale x 88,5%

Population desserte =6,6 x 100% + 3,5 x 88,5% = 6,6 + 3,09= 9,69millions

- Taux de branchement

C'est le taux qui représente le pourcentage de la population desservie qui bénéficie d'un
branchement domestique.

En 2005, le taux de branchement en Tunisie est de 80,6% (98,8% en milieu urbain et 40,9%
en milieu rural)

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c) Consommation spécifiques (en Tunisie en 2005)

Pour les domestiques branchés


Pour l'ensemble de la Tunisie 78 l/j/hab branché
Pour le Grand Tunis 88 l/j/hab branché
Pour les autres 74 l/j/hab branché

Pour les domestiques non branchés 67 l/j/hab non branché

Pour les collectifs, la consommation varie en fonction du degré d'équipements de la localité


Pour l'ensemble de la Tunisie 14,6 l/j/hab branché
Pour le Grand Tunis 20 l/j/hab branché
Pour les autres 12 l/j/hab branché

Pour les industriels, la consommation 10 l/j/hab


spécifique (en fonction du type d'industrie)

2- Volume distribué

Ces volumes sont comptés à la sortie des réservoirs.

Volume distribué = volume consommé + pertes dans le réseau de distribution

3- Volume produit

Ces volumes sont comptabilisés au départ de la production (au niveau des points d'eau).

Volume produit = volume distribué + pertes dans le réseau d'adduction

Avec;

Pertes dans le réseau globales = pertes dans le réseau de distribution + pertes dans le réseau
d'adduction

4- Rendement d'un réseau – Pertes d'eau

a) Rendement d'un réseau

Le rendement global d'un réseau Rt est le rapport en % volume consommé sur volume produit

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Application:

Déterminer les rendements en 2005 au niveau de l'adduction, de la distribution et global


sachant que Vc= 325,6 millions de m3; Vd= 389,8 millions de m3 et Vp=420 millions de m3.

b) Pertes d'eau

le pourcentage de pertes d'eau est:

Le pourcentage moyen de pertes d'eau en 2005 (Réseau SONEDE) est égale à

100% - 77,5% = 22,5%

5- Pointe jour – Pointe horaire

La consommation d'eau varie selon les heures et selon les jours. A cet effet, on définit le
coefficient de pointe journalier Kpj et le coefficient de pointe horaire Kph comme suit:

a) Coefficient de pointe journalier

Il s'agit du rapport entre le volume du jour le plus chargé au volume moyen journalier

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Sachant que le volume du jour le plus chargé est le volume journalier classé 7 ème par ordre
décroissant sur les 365 volumes journaliers de l'année. Ce coefficient dépend de la taille de la
localité et des activités économiques (la présence d'une usine qui fonctionne durant toute
l'année atteint le Kpj). Les fortes consommations sont celles des mois de Juillet et Août.

Application:

La consommation en débit d'une localité est simplifiée comme suit:

 En automne 7l/s
 Au printemps 9,5l/s
 En été 13,5 l/s
 En hiver 6 l/s

1- Quel est le volume du jour le plus chargé

2- Déterminer le coefficient de pointe journalier

3- Quel devient ce coefficient dans le cas où une usine est implantée dans cette localité et dont
les besoins en eau sont de 2,5 l/s en continu

On convertie les débits en l/s en consommations en m3/j les valeurs deviennent alors (on
multiplie les débits en l/s par 10-3 et par 24x60x60 pour aboutir à une consommation en m3/j)

 En automne 604,8 m3/j


 Au printemps 820,8 m3/j
 En été 1166,5 m3/j
 En hiver 518 m3/j

1- on doit faire le classement des consommations journalières de l'année par ordre décroissant

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jour Consommation m3/j rang


1165,5 1
1er jour
. 2
2éme jour
. 3
3éme jour
. 4
4
. 5
5
. 6
6
1165,5 7
7
820,8 .
.
. .
.
. 90
.
820,8 .
31 Aout
er 604,8 .
1 Septembre
. 180
.
. .
.
. .
.
604,8 270
30 Novembre
518 .
.
. .
.
. .
.
. .
28Février
518 365

Donc V7=1165,5 m3

2- sachant que les mois de l'été compte 92 jours, les mois du printemps compte 91 jours, les
mois d'automne compte 92 jours et les mois de l'hiver 90 jours, le volume moyen journalier de
cette localité serait:

Le coefficient de pointe jour Kpj=

3- le volume moyen journalier devient

( )

( )

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b) Coefficient de pointe horaire

Ce coefficient est le rapport du volume horaire maximum par le volume horaire moyen

Ce coefficient dépend de la taille de la localité et de ces activités. Il est de l'ordre de 1,4 à 1,6
en zone urbaine et peut atteindre 2,5 à 3 en zone rurale. Il est donné alors comme suit:

{ }

Avec Qpj : débit du tronçon (débit en route plus débit en aval) en tenant compte de la pointe
journalière en l/s

c) Courbe de modulation horaire

C'est la courbe (heure, volume horaire) et elle permet de visualiser les différents points et les
minimums de consommation. Le débit minimum nocturne nous renseigne sur le rendement du
réseau; si le rendement nocturne diminue alors le rendement augmente et vis vers ça.

Le débit minimum nocturne doit être analysé pour estimer la part de la consommation réelle
et la part des fuites dans le réseau.

Exemple d'application:

Les consommations horaires d'une localité sont les suivantes:

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heures Volume horaire m3


7-8 75
8-9 84
9-10 90
10-11 97
11-12 108
12-13 110
13-14 80
14-15 75
15-16 68
16-17 69
17-18 73
18-19 53
19-20 42
20-21 37
21-22 26
22-23 21
23-24 17
00-01 14
01-02 13
02-03 11
03-04 10
04-05 23
05-06 62
06-07 74

1- Construire la courbe de modulation horaire relative à cette localité

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2- En déduire le coefficient de pointe horaire

Donc

3- Calculer la valeur des débits nocturnes minimum et débit diurne maximum

IV- Projection des besoins


Pour évaluer les besoins futurs en eau potable d'une localité, deux méthodes peuvent être
envisagées:

a- Méthode statistique

Cette méthode consiste à extrapoler la série des volumes consommés et enregistrés dans les
années antérieures par une fonction Cs=f(années) tout en minimisant les erreurs sur les
données dont on dispose et en effectuant des ajustements ou des corrélations linéaires.

La valeur correspondante à 1996 est ou bien exceptionnelle ou erronée. De ce fait, on va pas


en tenir compte dans les ajustements. Par ailleurs, la tendance de la consommation est
linéaire. On peut préconiser une corrélation linéaire alors de la forme y=ax+b .

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b- Méthode analytique

Cette méthode consiste à analyser et projeter les facteurs spécifiques de chaque usages
(consommation sp cifique, taux d' volution de la population, taux de branchement…)

Il faut tenir compte des facteurs d'urbanisme (type d'habitation, densité des logements..); des
projections au niveau industriel, touristique..

Ces données se font à partir du plan d'aménagement et des facteurs spécifiques, on formule
donc des hypothèses déterminant les consommations futures.

Exemple d'application:

Les hypothèses suivantes peuvent être appliquées pour la projection des besoins en eau
potable d'une localité rurale de 1617 hab ayant un taux d'accroissement de la population de
1,1% par an

La consommation spécifique des domestiques branchés est estimée à 50l/j/hab avec une
évolution de 1l/j/hab/an

 Pour la prévision de la population totale future, on adopte l'équation suivante :

( )

où n d signe le nombre d’ann es et a est le taux d’accroissement annuel de la population.

 Pour l'évaluation de la population branchée et non branchée

 Pour l'évaluation des consommations spécifique des domestiques branchés en l/s/hab

En général la consommation spécifique peut être déterminée à partir des analyses statistiques
des données des agglomérations similaires (niveau de vie, activité principale, région, taille de
l’agglom ration). Pour tenir compte de l’accroissement de la consommation sp cifique
(amélioration du niveau de vie de la population) on applique la formule suivante :

( )

Avec : Csa : Consommation spécifique actuelle, Csf : Consommation spécifique future ;


n : nombre d’ann es ; b : Taux d’accroissement annuel de la consommation.

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Tableau récapitulatif des besoins

2005 2010 2015 2020 2025 2030


Population totale 1617 1708 1804 1905 2012 2125
Taux de branchement 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Population branchée 647 854 1083 1334 1610 1913
Population non branchée 970 854 721 571 402 212
Consommation spécifique (l/j/hab)
domestique branchée 50 55 60 65 70 75
domestique non branchée 12 12 12 12 12 12
Collectif 10 10 10 12 12 12
3
Consommation par jour m /j
domestique branchée 32,4 47 65 26,7 112,6 143,5
domestique non branchée 11,6 10,2 8,6 6,8 4,8 2,5
Collectif 16,2 17,1 18 22,8 24,1 25,9
Consommation totale 60,2 74,3 91,6 116,3 141,5 171,5
3
Pertes m /j 15,1 18,6 22,9 29 35,4 42,8
3
Vp en m /j 75,3 92,9 114,5 145,3 176,9 214,2
Débit moyen l/s 0,9 1,1 1,3 1,7 2 2,4
Coefficient de pointe jour 1,5 1,9 2,2 2,9 3,4 4,1
Kpj
Debit de pointe journalier 0,9x1,5=1,35 2,09 2,86 4,93 6,8 9,84
l/s
Débit de pointe horaire l/s 1,35x 4,6 6,3 10,8 15 21,6
2,2=2,97
Taux d'évolution annuel 9,14 8,26
des besoins

 Pour l'évaluation des consommations spécifiques des domestiques non branchés et du


collectif, c'est donnée dans le tableau ci-dessus
 Pour l'estimation de la consommation par jour en m 3/j des domestiques branchés

 Pour l'estimation de la consommation par jour en m 3/j des domestiques non branchés

 Pour l'estimation de la consommation par jour en m 3/j des collectifs

 D’où la consommation journalière totale en m 3/j

 Pour l'estimation des pertes on a les pertes estimées égale à 20% sur le volume
produit

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( )

NB: le volume consommé c'est la consommation journalière totale en m 3/j


et le volume produit c'est la somme des pertes plus le volume consommé
 Pour l'estimation du débit moyen en l/s

Le débit de pointe journalier pour un Kpj égale à 1,6 en 2005

Le débit de pointe horaire pour un Kph égale à 2,2

 Pour l'estimation du taux d'évolution annuel

( ) ( )

Avec Qphf c'est le débit de pointe horaire de l'année future ; Qpha est le débit de
pointe horaire de l'année actuelle ; n la différence entre l'année future et actuelle et T
c'est le taux d'accroissement du débit de pointe horaire

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CHAPITRE 3
RESEAU D'ADDUCTION

I- Configuration d'un système AEP


La configuration d'un système d'alimentation en eau potable AEP d'une localité comprend en
général et d'amont en aval:

- Le point d'eau: forage, puits de surface, source naturelle, retenue de barrage…


- L'adduction: c'est le réseau qui relie le point d'eau au réservoir de distribution
- Le réservoir de distribution: c'est un ouvrage dont les rôles sont selon les cas: la
régularisation, le stockage, la mise en charge
- Le réseau de distribution: il prend naissance au réservoir de distribution et comprend
une conduite maitresse de distribution et des conduites secondaires de distribution.

II- Conception d'un réseau d'adduction


1- Débit de calcul de l'adduction

Le dimensionnement du réseau doit répondre aux besoins de pointe jour à l'horizon du projet
de la localité considérée.

Cette adduction doit donc transiter le débit de pointe jour Qpj à l'horizon du projet ( exemple
si à l'horizon du projet est 2030 le Qpj égale à 4,1 l/s alors l'adduction doit être calculée pour
transiter au moins 4,1 l/s).

Il est à noter aussi que le réseau de distribution, dont le rôle est la régulation, assure le débit
de pointe horaire.

2- Etude du tracé

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Le tracé de la conduite d'adduction devrait être à la fois:

*le plus court possible entre le point d'eau et le réservoir de distribution pour minimiser les
coûts

*longeant les routes et les pistes carrossables pour une meilleure surveillance de la conduite

*il y a un optimum entre la longueur et le suivi des routes et pistes.

Le tracé évitera la traversée de terrains inondables ou marécageuses (sebkhas) et les collines


pour faciliter l'entretien, augmenter la durée de vie des conduites et éviter les protections
nécessaires qui sont coûteuses (protection cathodique, bandes en polyéthylènes, ..)

3- Profil en long de la conduite

Le profil en long de la conduite sera étudié de telle sorte que l'air se trouvant dans la conduite
au moment du remplissage où se dégage l'eau sous forme de bulles d'air pendant le
fonctionnement, puisse être évacué facilement. Cette quantité d'air à tendance à rétrécir la
section de passage de l'eau et par la suite diminuer le débit de transit de l'eau.

Par ailleurs, le mouvement de ces masses d'air à l'intérieur de la conduite peut provoquer des
surpressions et des dépressions. A cet effet, le tracé doit comporter un profil présentant des
montées lentes et des descentes rapides permettant à l'air de s'accumuler au niveau des points

hauts

Des équipements de purge d'air seront installés en ces points et qui permettent d'évacuer
automatiquement l'air.

Principe d'une ventouse:

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Les pentes minimales à respecter sont:

*2 à 3% pour les tronçons ascendants

*4 à 6% pour les tronçons descendants

III- Calcul d'une conduite


Le calcule d'une conduite fait intervenir les paramètres suivants:

 Le débit à transiter dans cette conduite (en l/s ou m 3/s)


 La perte de charge unitaire linéaire et singulière j (en m/m ou m/km)
 La vitesse de l'écoulement V (m/s)
 Le diamètre minimal de la conduite (m)
 La longueur de la conduite (km)

Dans la plupart des cas, on connait le débit et le problème consiste à déterminer le diamètre de
la conduite qui peut transiter le débit.

1- Types de pertes de charge

Il existe deux types de perte de charge :


a- Les pertes de charge par friction ou pertes de charge linéaire.

La perte de charge linéaire, HL est due au frottement des particules fluides entre elles et sur
les parois. Elle dépend de plusieurs paramètres, tels que les caractéristiques physiques du
tuyau (longueur et diamètre) et les conditions d’ coulement (principalement la vitesse). Elle
et donnée par :
HL = j L

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Avec j : Perte de charge unitaire. C’est à dire la perte de charge par mètre de tuyau; j est
V ²
donn e par l’ quation universelle de Darcy-Weisbach: j 
2gD

Avec L = longueur de la conduite ;  = coefficient sans dimension qui est fonction du


V *D
Nombre de Reynolds, Re ( Re  ) et la rugosité relative du tuyau ; V = vitesse

d’ coulement en m/s.

 Rugosit d’une conduite La rugosit absolue d’une conduite (=ks) est donnée par la
hauteur moyenne des aspérités de la surface du tuyau en mètres. La rugosité relative
ks
(Ks) est le rapport de la rugosité absolue et le diamètre de la conduite : K s 
D

Figure: Rugosité de la conduite.

Tableau : Rugosité absolue de quelques matériaux.

Rugosité absolue
Matériau Qualité
ks=e(mm)

Acier Inox lisse 0,03

PVC lisse 0,03

Aluminium lisse 0,03

Acier galvanisé à joint


moyennement lisse 0,09
spiral

Acier galvanisé à joint


moyennement lisse 0,15
longitudinal

Fibre de verre moyennement rugueux 0,9

Flexible rugueux 3

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 Formules permettant de calculer 


- Ecoulement laminaire

64
  Formule de Poiseuil
Re

- Ecoulement turbulent lisse

0.3164
 Formule de Blasius
Re 0.25

1 2.51
 2 log Formule de Von Karman
 Re 

- Ecoulement turbulent rugueux

1  Ks 
 2 log  Formule de Nukiradse
  3.71D 

- Formule de Colebrook, qui associe la formule de Von Karman à celle de Nukiradse

1  Ks 2.51 
 2 log  
  3.71D Re  

 Ces formules sont présentées graphiquement dans le diagramme de Moody

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Exemple d'application:

De l'eau s'écoule à une température de 40C dans un tuyau de 75mm de diamètre avec un
nombre de Reynolds de 80000. La rugosité absolue du tuyau est 0,15 mm. Calculer la
perte de charge due au frottement sachant que la longueur du tuyau est 300m.

Corrigé:

K s 0,15 mm 
  0,002
d 75 mm
  f  0,0255

R e  80 000 
6
Températur e  40C    0,658 10 m² / s

V 0,075
R e  V.d  80 000   V  0,70 m / s
 0,658 10
6

h f  f. L . V²  0,025  300 
0,70²  2,55 m
d 2g 0,75 2. 9,81

b- Les pertes de charge locales ou singulières

Lors de l’ coulement d’un fluide dans une conduite, les pertes de charge r gulières
correspondent à une dissipation d’ nergie sous forme de chaleur lorsque le r gime est tabli,
c’est à dire lorsque le profil de vitesse dans la veine fluide reste inchang le long de la
conduite. Par opposition, les pertes de charge singulières apparaissent lors de la traversée de
composants qui modifie le profil de vitesse (en grandeur et/ou en direction) dans la veine
fluide, et donc va engendrer une modification de la pression dynamique. La figure suivante
donne un exemple de d formation d’un profil. Sans entrer dans les d tails, on voit que cette
d formation a pour cons quence d’accroître les gradients de vitesse au sein du fluide, et donc
de provoquer une dissipation d’ nergie supplémentaire. Les pertes de charge singulières
apparaîtront donc à chaque changement de direction (coude), de vitesse (élargissement,
rétrécissement), à chaque séparation ou jonction, et enfin à chaque entrée/sortie.

Figure : les pertes de charge singulières sont dues à la déformation du profil de vitesse.

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La perte de charge singulière s’exprime g n ralement sous la forme : Hs KV²


2g

avec K : un coefficient qui dépend de la singularité; V : vitesse d’ coulement en m/s;

Le facteur K est donn soit par le constructeur de l’ l ment consid r , soit par des abaques ou
corr lations que l’on peut trouver dans des ouvrages sp cialis es. Pour un avant-projet
sommaire, on pourra utiliser en première approximation les valeurs données ci-dessous :

 pourun coude à 90°, arrondis à section circulaire, carré ou rectangulaire à grand coté
perpendiculaire au rayon de courbure.

0,5 0,75 1 1,5 2

K 1 0,45 0,30 0,20 0,20

 pour un coude à 90°, arrondis à section rectangulaire à grand coté suivant le rayon de
courbure.

R/d 0,5 0,75 1 1,5 2

K 1,5 0,7 0,45 0,3 0,3

 pour un coude à 90°, brusque,

avec arrondi extérieur K = 1 sans arrondi extérieur K = 1,5

 élargissement brusque, en ligne droite

K 1 rapporté à la vitesse dans S1


sortie de conduit K 1=1 (S2 = 0)

 rétrécissement brusque, en ligne droite

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K 2 rapporté à la vitesse dans S2


K 2 =0,5
entrée de conduit K2=0,5

Exemple d'application 1:

Une conduite horizontale de 300mm de diamètre s'élargit à un diamètre de 600mm en passant


par un agrandissement conique de 20. Le débit est 0,3m3/s et la pression en amont de la
transition est de 140kPa. Calculer la perte de charge singulière correspondante à cet
élargissement graduel ainsi que la pression en aval en négligeant toute perte de charge due au
frottement.

Corrigé:

  20  K L  0,43

Q 4Q 4 0,3
V1     4,24 m / s
S1  d1  0,32
2

4 0,3
V2   1,06 m / s
 0,6 
2

2 2
P1 V1 P V
  z1  2  2  z 2  h t
 2g  2g

140  4,24  P2  1,06  0,43 4,24  1,06


2 2 2

9,81 2  9,81  2  9,81 2  9,81


P2
  14,8 m  P2  145KPa

c- Perte de charge Totale


La perte de charge totale dans une canalisation est la somme des pertes de charge
linéaires et singulières H T  H L  H S . Dans le cas d’un r seau hydraulique assez
long (L/D >1000), les pertes de charge singulières sont considérées négligeables
comparant aux pertes de charge linéaires.

Exemple d'application:

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En un point A d’une conduite horizontale de 30 cm (=0.020), la charge piézométrique est


60 m. A une distance de 60 m de A le diamètre de la conduite de 30cm se rétrécit
brusquement et passe à 15 cm. A une distance de 30m de là, le diamètre qui était de 15 cm
(=0.015) passe brusquement à 30 cm et le point F est situé à 30 m au-delà de ce point. Pour
une vitesse 2.41m/s dans la conduite de 30 cm, tracer la ligne de charge et la ligne
piézométrique. Se reporter à la figure ci-dessous.

Les pertes de charge singulières sont : H BC  K V² avec K=0.37, V la vitesse à la section


2 .g

avale Et H DE 
VD VE ²
2.g

Cote .00m

L=60m , D=30cm L=30m , D=15cm L=30m , D=30cm

A B C D E F

Corrigé:
La conduite est horizontale  zA= zB= zC= zD= zE= zF= 0 cote 0.00m
Qv
QvS30.V30 = S15.V15 AN : Qv=0.17m3/S  V15  AN : V15=9.64m/s
S15
 Calcule de perte de charge:
 Les pertes de charge linéaires H L  J.L et J  V²
2gD

H AB  J.LAB L=60 m, =0.02, D=30cm AN : H  0.02*2.41² .60 =1.161m


20*0.3
H CD  J .LCD L=30 m, =0.015, D=15cm AN : H  0.015*9.64² .30 =13.94m
20*0.15
H EF  J.LEF L=30 m, =0.02, D=30cm AN : H  0.02*2.41² .30 =0.58m
20*0.3
 Les pertes de charge singulières
H BC  0.37V² AN : H BC  0.37*9.64² =1.72m
2g 20

H DE 
V15 V30 ² AN : H DE  9.642.41² =2.61m
2g 2g
P P V²
 Les charges hydrauliques H   V²  z =  (z=0)
 g 2g g 2g
Le point A: PA 60m . H A  PA VA² AN : 60 2.41² = 60.29m
g g 2g 20
Le point B : HB H A H AB AN : H B 60.291.16 =59.13m
Le point C : HcH B H BC AN : HC 59.1291.72 =57.41m

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Le point D : H D HC HCD AN : H D 57.4113.94 =43.47m


Le point E : HE HD HDE AN : H E 43.472.61 =40.86m
Le point F : HF HE HEF AN : H F 40.860.58 =40.28m
 Hauteur de pression : P  H  V²  z
. g 2g

Le point A: PA 60m .
g
Le point B : PB  H B  V30 ² AN : PB 59.13 2.41² =58.84m
 .g 2 .g .g 20

Le point C : PC  H C  V15 ² AN : PC 57.41 9.64² =52.76m


 .g 2 .g .g 20

Le point D : PD  H D  V15 ² AN : PD  43.47 9.64² =38.82m


 .g 2 .g . g 20

Le point E : PE  H E  V30 ² AN : PE  40.86 2.41² =40.57m


 .g 2 .g .g 20

Le point F : PF  H F V30 ² AN : PF  40.28 2.41² =40m


 .g 2 .g .g 20

60.29m
59.13m
57.41m
60.00m 43.47m
58.84m
40.86m
40.28m

40m
40.57m
52.76m
Cote .00m
38.82

A B C D E F
IV- Tuyaux équivalents
1- Caractéristique d’un tuyau

C'est la courbe H=f(Q) et ce pour une conduite de diamètre D et de longueur L. La tendance


de la courbe est parabolique.

V ²
En effet, la perte de charge unitaire j est donnée par : j 
2gD

Q D ² 8Q²
Par continuité, on a V et S , ce qui donne : j 
S 4 g ² D 5

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8L
D’autre part, H=jL et donc H s’exprime sous la forme H = rQ² avec r  . r est
g ² D 5
appelée caractéristique physique du tuyau.

Exemple d'application:

Déterminer la caractéristique d'une conduite en PEHD de diamètre 160mm et de longueur


4km et pour des vitesses 1,5m/s donc Q 23 l/s

La perte de charge est inversement proportionnelle au diamètre. Une petite augmentation du


diamètre diminue la perte de charge d’une façon très importante. La perte de charge diminue
en diminuant la longueur et vis versa.

Figure : Courbe caract ristique d’une conduite sous des conditions diff rentes .

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2- Assemblage des conduites en série

L’ensemble est constitu d’une succession de plusieurs tronçons de diff rentes longueurs et
différents diamètres, ayant par continuité le même débit :

Figure : Assemblage des conduites en série

H AB  H1  H 2  H 3

3
H AB
H AB  r1Q ²  r2Q ²  r3Q ²  H AB  Q ²  ri D’où Q  3
i 1
 ri
i 1

Si on veut remplacer les trois tronçons par une conduite équivalente, capable de transiter le
même débit avec la même perte de charge, on aura alors :
n
HequrequiQ² et donc requi ri
i 1

3- Assemblage des conduites en parallèle

Soit un ensemble de conduites issu d’un même point et aboutissant à un autre même point.
Ces conduites en parallèle, ont des caractéristiques physiques différentes et des débits
différents, mais engendrent une perte de charge H identique.

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Figure : Assemblage des conduites en parallèle

H  r1Q1 ²  r2Q2 ²  r3Q3 ²

H H H H
Q1  ; Q2  ; Q3  …… Qn 
ri r2 r3 rn

 Q  Q1  Q2  Q3 +…..+Qn

H H H n
1
Q   + …  Q  H 
r1 r2 r3 i 1 ri

Si on remplace les n tuyaux par une conduite équivalente on aura alors :

Hequi requiQ² requi  H  1


2
Q²  n 
 1 
 i 1 ri 
n
En conclusion : Conduites en série requi ri
i 1

Conduites en parallèle requi  1


2
 n

 1 
 i 1 ri 

Exemple d'application:
Il est nécessaire de fournir un débit de 0.6 m 3/s au point D de la figure suivante, ayant une
charge de 28 m Calculer la charge en A.

Q =0.6 m3/s Q =0.6 m3/s


A C
D

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Les caractéristiques des conduites sont:

Tronçon Longueur Diamètre Coefficient


(m) (cm)

AB 1800 50 0.02

BC 1500 40 0.015

CD 1800 60 0.02

AD 3600 50 0.025

AC 1500 45 0.015

Corrigé:

Détermination des pertes de charge totale entre A et E

Calcul de « r » : r  L 5
12*D

rAB  0.02*18005 96


12*(0.50)

rBC  0.015*1500 183.10 ; rAD  0.025*3600  240 ;


12*(0.4)5 12*(0.50)5

rCD  0.02*18005 38.58 ; rAC  0.015*1500 101.61 ;


12*(0.65) 12*(0.45)5

Assemblages des conduites :

Conduites en parallèle : requi  1


2
 n

 1 
 i 1 ri 
n
Conduites en série : requi ri
i 1

 Assemblage AB et BC en série : rABC rAB  rBC 183.1096279.10


rACequ  1 39.52
2
 Assemblage ABC et AC en parallèle :  1 1 
  
 279.10 101.61 
 Assemblage ACequ et CD en série : rACD. 39.5238.5879.05

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rADequ  1 31.91
2
 Assemblage ACD et AD en parallèle :  1 
  1 
 79.05 240 
H AD rADequQ² = 31.91*0.6²11.48m

 La charge hydraulique en A HA =HD + H AD = 28 + 11.48 = 39.48 m

4- Courbe caractéristique de deux conduites en parallèle

Soient deux conduites 1 et 2 de longueurs et de diamètres différents assemblées en parallèle


dont chacune a une courbe caract ristique. La courbe caract ristique de l’ensemble est d finie
par : Q=Q1+Q2 et H=H1=H2.

Figure : Assemblage des conduites en parallèle.

5- Courbe caractéristique de deux Conduites en série

Soient deux conduites 1 et 2 de longueurs et de diamètres différents assemblées en série dont


chacune a une courbe caract ristique. La courbe caract ristique de l’ensemble est d finie par :

Q=Q1=Q2 et H12=H1+H2

Figure : Assemblage des conduites en série.

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IV- Autres formules de perte de charge linéaire


Les pertes de charge linéaires peuvent être calculées par plusieurs méthodes à part la formule
universelle de Darcy-Weisbach déjà présentée ci-dessus. Parmi ces formules on distingue les
formules empiriques suivantes :

Formule de Scimemi

La formule de Scimemi est valable pour une rugosité k s=10-4m


1/ 0.56
 Q 
j 
2.68 
V 61.5.D0.68.J 0.56
 48.3*D 

Q : Débit en m3/s

D : Diamètre de conduite en m.

Formule de Hazen - Williams


1.85
10.67  Q 
j  
D 4.87  C 

avec Q : Débit en m3/s

D : Diamètre de la conduite en m

C : Coefficient de de Hazen –Williams, qui dépend de la nature du tuyau.


Quelques valeurs types du coefficient C :

Tuyaux en PVC et Poly thylène…………………..145

Tuyaux en b ton lisse ……………………………..140

Tuyaux de fonte lisses et neufs ……………………130

Tuyaux de fonte us s et d’acier rivet neufs ………110

Tuyaux de fonte ayant quelques ann es d’usage ….100

Tuyaux de fonte en mauvais tat……………………80

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CHAPITRE 4
RESERVOIRS DE DISTRIBUTION

I- Rôles des réservoirs de distribution


1- Stockage de l'eau pour la sécurisation
Un certain volume de réservoir constitue une réserve de sécurité en cas de panne sur
l'adduction.

2- Régulation horaire
Etant donné que le débit de l'adduction est relativement constant dans la journée et que le
débit distribué (à l'aval du réservoir) varie dans le temps, le réservoir de distribution est appelé
à:
*stocker les quantités de l'eau excédentaire lorsque le débit entrant est supérieur au débit
sortant
*à donner l'appoint nécessaire lorsque le débit entrant est inférieur au débit sortant.

Il est à noter que:


- le débit de l'adduction = le débit de pointe journalier Qpj
-le débit minimum nocturne le débit sortant du réservoir Qph

3- Réservoir contre l'incendie


Une partie du réservoir (essentiellement en zone urbaine) est dédiée pour lutter contre un
éventuel incendie. En pratique, il faut 120 m 3 soit un débit de 17 l/s pendant 2 heures pour
éteindre un incendie.
4- Assurer une charge constante
Cela signifie une côte piézométrique en tête du réservoir de distribution.
5- Asservir les éventuelles stations de pompages ou de reprises

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Exemple d'application: Détermination du volume de régulation


La consommation heure par heure d'une localité est la suivante:

heure Consommation m3
O8-09 82
09-10 115
10-11 119
11-12 128
12-13 130
13-14 108
14-15 102
15-16 88
16-17 99
17-18 110
18-19 102
19-20 112
20-21 99
21-22 60
22-23 42
23-00 38
00-01 27
01-02 20
02-03 20
03-04 16
04-05 16
05-06 16
06-07 28
07-08 21

1- quel est le débit moyen distribué?


Ou bien

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2- quel est le débit de pointe horaire

3- déterminer le coefficient de pointe horaire

4- quel est le volume minimal de régulation si le débit d'arrivée est égal au débit moyen
distribué?
heure V entrant (Ve) V sortant (Vs) Différence (Ve-Vs)
06-07 72 28 44
07-08 72 21 21
08-09 72 82 -10
09-10 72 115 -43
10-11 72 119 -47
11-12 72 128 -56
12-13 72 130 -58
13-14 72 108 -36
14-15 72 102 -30
15-16 72 88 -16
16-17 72 99 -27
17-18 72 110 -38
18-19 72 102 -30
19-20 72 112 -40
20-21 72 99 -27
21-22 72 60 12
22-23 72 42 30
23-00 72 38 34
00-01 72 27 45
01-02 72 20 52
02-03 72 20 52
03-04 72 16 56
04-05 72 16 56
05-06 72 16 56

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D'où cad lorsque le volume stocké s'égalise avec le


volume d'appoint
NB: le réservoir de distribution devrait être rempli vers 6 heures du matin afin de pouvoir
rempli son rôle de régulation.

II- Types de réservoirs


Les réservoirs de distribution diffèrent par les matériaux qui les constituent et en fonction de
la situation des lieux.
1- En fonction des matériaux
On distingue:
*les réservoirs métalliques
*les réservoirs en maçonnerie
*les réservoirs en béton armé
* les réservoirs en fibre de verre
Les réservoirs les plus répondus sont les réservoirs en béton armé.
2- En fonction de l'emplacement
On distingue:
*les réservoirs enterrés et semi-enterrés sont utilisés lorsque l'agglomération à desservir est
situ e en terrain accident , on dispose g n ralement dans son voisinage imm diat d’un site
dont la cote excède celle des maisons les plus hautes d'une valeur suffisante pour assurer leur
alimentation correcte par simple gravitation. Dans ce cas on réalise des réservoirs enterres ou
semi-enterrés qui sont plus économiques.

*les réservoirs sur tour ou château d'eau sont utilisés lorsque l'agglomération à desservir est
implantée en plaine, le réservoir doit être alors surélevé. Dans ce cas on a intérêt à le placer le
plus près possible des utilisateurs. En effet, en réduisant les longueurs des conduites, on
minimise les pertes de charge correspondantes.

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*l'alimentation étagée est utilisée dans le cas où la ville présente une différence de niveau
importante entre les abonnés (> à 40 m), il est nécessaire de prévoir un réservoir intermédiaire
destiné à briser la charge. Les deux réservoirs peuvent être alimentés, soit par une station
commune, soit par deux sources différentes. Ils pourront être reliés entre eux pour se porter
secours éventuellement.

NB:
Il faut, videmment, que l’emplacement choisi pour édifier le réservoir soit compatible avec
l’un des rôles qu’il doit jouer, c’est-à-dire donner aux abonnés une pression suffisante au
moment de la pointe. Par cons quent, l’altitude de la cuve et, plus pr cis ment, celle de son
radier doit se situer à un niveau supérieur à la plus haute côte piézométrique exigée sur le
réseau. Il faut donc estimer la perte de charge entre le réservoir et le point de plus haute côte
pi zom trique à desservir pour avoir, en première approximation, l’altitude du radier de la
cuve. La considération de cette côte de radier et la topographie des lieux détermine le type de
réservoir à adopter (enterré, semi-enterré ou surélevé).

III- Capacité usuelle des réservoirs


Les volumes usuels des réservoirs semi-enterrés sont 50, 100, 250, 500, 1000, 1500, 2500,
5000 et 10000 m3.
Les volumes usuels des réservoirs surélevés ou sur-tour sont 50, 100, 150 et 250 m3 pour des
hauteurs de tour correspondantes de 10, 12, 15 et 20 m.

IV- Détermination de la capacité du réservoir


1- Capacité totale du réservoir
Pour le calcul de la capacité des réservoirs, il faut tenir compte de:
*la réserve d'incendie estimée à 120 m3
*du volume de sécurité qui est peut être de 4 à 6 heures de distribution pendant la pointe
journalière (c'est aussi conçu pour la réparation d'une casse sur une conduite de diamètre
315 mm qui nécessite une durée de 4 heures environ)
*du volume de régulation qui représente 25 à 30 % du volume de pointe journalier.

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Exemple d'application:
Déterminer la capacité du réservoir de distribution d'une localité dont le débit de pointe
journalier est 20l/s avec les hypothèses suivantes:
 Volume de régulation est 30% du volume distribué en pointe
 Le temps de réparer une casse est 4 heures

a- on a la réserve d'incendie Vi égale à 120 m3


b- le volume de sécurité
c- le volume de régulation
d'où la capacité totale du réservoir

Il faut alors un réservoir semi enterré de 1000 m3
d- Que devient le temps de sécurité
Le volume de sécurité ( )
Le temps de sécurité est alors

2- Capacité pratique et capacité théorique des réservoirs


a- Capacité théorique
La capacité du réservoir doit être estimée en tenant compte des variations du débit à l'entrée et
à la sortie:
 Variation à l'entrée (amont) : L'alimentation du réservoir peut se faire soit en:
*En continue : alimentation pendant 24 heures. Débit de pompage qp = qm.
*Nocturne (nuit) : alimentation pendant10 heures (de 20h jusqu’à 6h du matin). D bit de
pompage qp = 2.4 qm et la capacité théorique est égale à 22 qm.
*Nocturne (nuit) : alimentation pendant 8 heures, (de 22h jusqu’à 6h du matin). D bit de
pompage qp = 3 qm et la capacité théorique est égale à 23 qm.

 Variation à la sortie (aval) en fonction du tableau de variation horaire de la


consommation

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Sachant que qm: Le débit horaire moyen, c'est la consommation totale journalière divisée par
24 heures, tel que qm =Q/24. Avec Q : Consommation journalière totale

b- Capacité pratique du réservoir

La capacité pratique Cp est égale à la somme de la capacité théorique et la réserve d'incendie.

 Cp = 10 qm + 120 m3 en cas de pompage en continue.


 Cp = 22 qm + 120 m3 en cas de pompage nocturne de 10 heures (de 20 h à 6 h).
 Cp = 23 qm + 120 m3 en cas de pompage nocturne de 8 heures (de 22 h à 6 h).

Remarque : On peut d terminer d’une manière forfaitaire la capacit du r servoir : 25 à 35 %


de la consommation journalière maximale de l’agglom ration, dans le cas d’une grande ville.
(D’après la SONEDE).

Exemple d'application:
On se propose de dimensionner un réservoir alimentant un village de 3000 habitants. La
consommation spécifique actuelle de la population est de 70 l/j/hab. Les taux d’accroissement
de la population et de la consommation sont respectivement a= 2.5% et b=1.25%. Le
dimensionnement du réservoir se fait pour une période n=20 ans.
1. En tenant compte de l’ volution de la population et du niveau de vie des abonnés,
d terminer le nombre d’habitants ainsi la consommation sp cifique après 20 ans.
2. Calculer la capacité théorique et la capacité pratique du réservoir sachant que le
pompage se fait la nuit de mi-nuit jusqu’à 6 heures du matin.
3. Calculer le volume du réservoir.
4. Si la hauteur du réservoir est limitée à 8 m, déterminer son diamètre.

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Axe du temps 6 7 11 16 18 20 22 24

Nombre d'heure

Débit Pompé horaire*qm

Débit Distribué horaire*qm 0,125 1 3,5 0,4 2 0,5 0,5 0,125

Volume Pompé*qm

Volume Distribué*qm

Volume Pompé Cumulé*qm

Volume Distribué Cumulé*qm

Contenue du Réservoir*qm

Corrigé
1- D termination du nombre d’habitants après 20 ans :
P P0.(1a) avec P0=3000 hab et a=2.5%
n

AN : P3000*(10.025) 4916hab
20

2- Détermination de la consommation spécifique après 20 ans :


Cs CS0.(1b)
n
avec CS0=70 l/j/hab et b=1.25%
AN : Cs 70*(10.0125) 90l / j / hab
20

Détermination de la consommation journalière moyenne :

Q P*Cs =4916*90=442.44 m3

Q 442.44
Débit horaire : qm = =18.435 m3/h
24 24

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3- Calcul de la capacité théorique du réservoir (pompage se fait la nuit de mi-nuit jusqu’à 6


heures du matin
Axe du temps 6 7 11 16 18 20 22 24

Nombre d'heure 6 1 4 5 2 2 2 2

Débit Pompé horaire*qm 4 0 0 0 0 0 0 0

Débit Distribué horaire*qm 0,125 1 3,5 0,4 2 0,5 0,5 0,125

Volume Pompé*qm 24 0 0 0 0 0 0 0

Volume Distribué*qm 0,75 1 14 2 4 1 1 0,25

Volume Pompé Cumulé*qm 24 24 24 24 24 24 24 24

Volume Distribué Cumulé*qm 0,75 1,75 15,75 17,75 21,75 22,75 23,75 24

Contenue du Réservoir*qm 23,25 22,25 8,25 6,25 2,25 1,25 0,25 0

la capacité théorique Cth =23.25*qm

la capacité théorique Cth =23.5*qm =23.25*18.435 =429m3

la capacité pratique Cpr = Cth +120 = 549 m3

Calculer le volume du réservoir : Cpr = Cth +120 = 549 m3


le volume du réservoir est 550 m3

4- Diamètre du réservoir : V S*h = .D² *h  D  4*V


4 .h
AN : D  4*550 9.35m
3.14*8

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Exemple d'application:
La consommation horaire d’une localit est donn e dans le tableau ci-dessous. Si le
remplissage du réservoir est nocturne et uniforme sur une période de 8h à partir de 22h,
déterminer le volume nécessaire du réservoir.
0 6 7 8 11 16 18 22 24

Nombre d’heure

Débit pompé horaire 3 3

Débit distribué 0.125 1 3.5 3.5 0.4 2 0.5 0.125


horaire*qm

Volume pompé

Volume distribué

Volume pompé cumulé

Volume distribué
cumulé

Contenue du réservoir

Corrigé:
0 6 7 8 11 16 18 22 24
Nombre d’heure 6 1 1 3 5 2 4 2
Débit pompé
3 3
horaire
Débit distribué
0.125 1 3.5 3.5 0.4 2 0.5 0.125
horaire*qm
Volume pompé 18 0 0 0 0 0 0 6
Volume distribué 0,75 1 3,5 10,5 2 4 2 0,25
Volume pompé
18 18 18 18 18 18 18 24
cumulé
Volume distribué
0,75 1,75 5,25 15,75 17,75 21,75 23,75 24
cumulé
Contenue du
17,25 16,25 12,75 2,25 0,25 -3,75 -5,75 0
réservoir

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CHAPITRE 5
STATION DE POMPAGE ET SURPRESSION

L’eau est refoulée d’une côte basse (la source) vers une autre plus élevée (le réservoir) au moyen
d’une station de pompage. Les pompes servent à cr er un mouvement du liquide du lieu où il
est disponible vers le lieu d'accumulation caractérisé par une côte plus élevée. Cette mise en
mouvement consomme de l'énergie. Il faut donc que la pompe donne au liquide une énergie
potentielle au départ supérieure à celle du point d'arrivé.

I-Différents systèmes de pompage

Les pompes véhiculant des liquides se divisent en deux catégories principales :

1- Les pompes centrifuges

Le mouvement du liquide r sulte de l’accroissement d’ nergie qui lui est


communiqué par la force centrifuge. Une pompe centrifuge est constituée par :

*Une roue à aubes tournant autour de son axe


*Un distributeur dans l'axe de la roue
*Un collecteur de section croissante, en forme de spirale appelée volute.
Le liquide arrive dans l'axe de l'appareil par le distributeur et la force centrifuge le projette vers
l'extérieur de la turbine. Il acquiert une grande énergie cinétique qui se transforme en énergie
de pression dans le collecteur où la section est croissante.
Avant le d marrage ce type de pompe n cessite une op ration d'amorçage c’est à dire le
remplissage de la pompe et ses accessoires par l'eau. On peut utiliser un réservoir annexe placé
en charge sur la pompe pour réaliser cet amorçage par gravité.

2- Les pompes volumétriques


Une pompe volumétrique se compose d'un corps de pompe parfaitement clos à l'intérieur
duquel se déplace un élément mobile rigoureusement ajusté. Leur fonctionnement
repose sur le principe suivant:
•Exécution d'un mouvement cyclique
•Pendant un cycle, un volume déterminé de liquide pénètre dans un compartiment avant
d'être refoulé à la fin.
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Ce mouvement permet le déplacement du liquide entre l'orifice d'aspiration et l'orifice


de refoulement.
3. Dimensionnement des pompes centrifuges
a. Paramètres de calcul
Pour dimensionner une pompe on a besoin du niveau maximum à desservir (altitude
du réservoir), le niveau de la source ainsi que le débit voulu. On définit les paramètres
n cessaires pour le dimensionnement d’une pompe :
• Hga : Hauteur g om trique d'aspiration : c’est la diff rence de niveau entre l'axe de la
pompe et le plan libre de l'eau du puits ;
• Hgr : Hauteur g om trique de refoulement : c’est la diff rence de niveau entre l'axe de la
pompe et le niveau maximum d'eau à monter ;
•Hma : Hauteur manométrique d'aspiration : Hga + Ha (Ha : Perte de charge dans la
conduite d'aspiration);
•Hmr : Hauteur manométrique de refoulement : Hgr + Hr (Hr: Perte de charge dans la
conduite de refoulement);

Figure: Représentation des hauteurs géométriques et manométriques

La hauteur manométrique totale est égale à la différence entre la charge à la sortie (HS) et
à l’entr e (HE) de la pompe.
2. Puissance et rendement des pompes centrifuges
a- Puissance fournie à l'eau :
C’est la puissance fournie au liquide pour élever le débit donné à une hauteur égale à la

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hauteur manométrique. ( )

b- Puissance absorbée Pa :
La puissance absorbée est la somme de la puissance fournie à l'eau et de toute
puissance dissip e. C’est la puissance n cessaire à l’entraiment m canique de la pompe.

c- Rendement de la pompe rp :
c’est le rapport entre la puissance fournie à l’eau et la puissance absorb e par la pompe, il est
exprimé en pourcentage :

d- Charge nette d’aspiration NPSH :


C’est la valeur de la pression absolue diminu e de la tension de vapeur pour la temp rature de
l’eau.
✓ NPSH disponible : 
Avec : Patm= 10 m d’eau ; Hga : Hauteur g om trique d’aspiration et Ha : Perte de charge
dans la conduite d'aspiration.
✓ NPSH requis - NPSHr : La courbe NPSHr , d’une pompe, est une courbe exp rimentale
de la forme kQ² remise par le fournisseur de la pompe.
Pour viter l’apparition de cavitation dans la conduite il faut avoir : NPSHd > NPSHr
On trace sur le même graphe les courbes NPSH en fonction de débit.

Figure: Courbe des NPSH (le point I marque l’apparition de cavitation)

3. Fonctionnement des pompes centrifuges


Courbe caractéristique d'une pompe centrifuge (P) : Pour une vitesse de rotation donnée, la
courbe de variation de la hauteur manom trique en fonction du d bit a l’allure pr sent e
dans la figure suivante. Les courbes caractéristiques (P) et la courbe de rendement (rp) sont
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fournies par le constructeur de la pompe

Figure: Courbe caractéristique d'une pompe centrifuge

4- Couplage d'une pompe et d'un réseau :


Lorsqu’une pompe alimente un r seau hydraulique, son d bit est le même que celui qui
entre dans le r seau d’autre part la charge fournie par la pompe est gale à celle consomm e
par le réseau. La solution graphique du problème donne le point de fonctionnement de la
pompe.
- Courbe (C) est la caractéristique de la conduite menée à partir de la hauteur géométrique
d’ l vation.
- Courbe (P) est la courbe caractéristique de la pompe.
- Courbe NPSHr est une courbe remise par le fournisseur de la pompe.

Figure: Point de fonctionnement d'un couple réseau pompe

L'intersection de la courbe du réseau et de la pompe (le point P) nous donne le débit, la


hauteur manométrique et rendement de la pompe. Il faut que ce point soit à gauche

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de la verticale passant par le point (I) afin de vérifier NPSHd>NPSHr (Eviter l’apparition
des cavitations)
5- Fonctionnements des pompes en série et en parallèle
a- Pompes en série

Figure: Assemblage des pompes en série

Dans le couplage en série les hauteurs manométriques sont additionnées à fin d'obtenir une
courbe caractéristique de l'ensemble.
b- Pompe en Parallèle
Dans le couplage en parallèle les débits sont additionnés à fin d'obtenir une courbe
caractéristique de l'ensemble.

Figure: Assemblage des pompes en parallèle


6- Les coups de Bélier
a- Définition
Le phénomène des coups de Bélier est représenté par une onde de pression, positive
ou négative provoquée par une variation du régime hydraulique qui se propage dans le
milieu constitu par l’eau et la conduite qui le contient. Cette onde est généralement
due à une fermeture brusque d’une vanne de sectionnement ou un arrêt brusque de la pompe
dans le cas d’une conduite de refoulement. Les coups de BELIER sont très dangereux et par
conséquent il faut prévoir des protections contre ce phénomène.
b- Protections contre les coups de Bélier
• Le volant d’inertie : C’est une masse tournante li e à l’arbre de la pompe, qui a pour but
l’augmentation du temps d’arrêt de la pompe.
• Soupape de d charge : La soupape est un organe qui s’ouvre, et laisse passer un certain
d bit, dès que la pression d passe une valeur bien d finie. Ce type d’anti Bélier, matérialisé
par un ressort, apporte des solutions en cas de surpression seulement.
• Chemin d’ quilibre : Ce dispositif permet d’absorber (cas de surpression) ou de fournir

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(cas de d pression) une quantit d’eau en fonction de la variation instantan e de


pression. La chemin e d’ quilibre est donc un r servoir susceptible de se remplir ou de se
vider d’eau. Cette chemin e d’ quilibre d bouche à l’air libre.

Figure : Chemin d’ quilibre

• R servoir anti- Bélier : Ce dispositif a le même principe que celui de la cheminée


d’ quilibre mais au lieu qu’il d bouche à l’air libre, le r servoir anti-bélier contient de
l’air qui sera comprim (cas de surpression) ou d comprim (cas de d pression).

Figure: Réservoir anti-bélier

Exemple d'application 1:
La pompe BC fournit de l’eau au r servoir F. La ligne de charge correspondante est montr e
dans la figure présentée ci-dessus. Calculer :

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1. Le débit Q à travers le système.


2. La puissance fournie à l’eau par la pompe BC.
3. La puissance consommée par la turbine DE
4. Le niveau d’eau dans le r servoir F.
NB : La turbine est un organe qui consomme de l’ nergie hydraulique pour la transformer en
énergie électrique. Sa puissance est donnée par : P= .g.Q.Hm

Corrigé:
Détermination du débit Q à travers le système.

.V ² H.2.g.D
H CD  114  105  9m et H CD  .L  V 
2.g.D .L

AN : V  9*2*10*0.6 = 2.97 m/s


0.02*600

Q V.S = 2.97*3.14*0.6² 0.84m3 / s


4

La puissance fournie à l’eau par la pompe BC.

La puissance Pe   .g.Q.H mt

Hauteur manométrique totale Hmt=HC-HB=114-29=85m


 Pe  1000*10 * 0.84 * 85  699600W  700KW
La puissance consommée par la turbine DE

La puissance P .g.Q.H mt

Hauteur manométrique totale Hmt=HD-HE=105-99=6m


 P1000*10*0.84*649.5KW
Le niveau d’eau du r servoir F.

.V ²
H FE  .LFE AN : H  0.02*2.97*6009m
2.g .DFE 2*10*0.6

H FE  H E  H F  H F H E H =99-9=90m

Exemple d'application 2:
Soit une station de pompage dont les caractéristiques sont les suivantes :

- La hauteur manométrique de la pompe est : H (m) = - 4 106 Q2 + 50


- La canalisation est en Amiante Ciment de diamètre 100 mm . Sa longueur totale est de
1000 m et de coefficient de frottement  = 1.23 10-2.
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- La hauteur g om trique d’ l vation est suppos e fixe est gale à 20 m.


1- Quel est le point de fonctionnement de la pompe.
2- Calculer la puissance fournie à l’eau.
3- Calculer la puissance absorbée par la pompe pour un rendement de 70 %.
4- Calculer la puissance absorbée par le moteur représentant un rendement de 0.75 .
5- Déterminer la puissance du transformateur à installer pour cette station de pompage
pour cos  est de 0.8
Corrigé:
1) Le point de fonctionnement de la pompe

H(m)  g   J a   J r

 v²
H(m)  g  L
2gD

 v²
 4 10 Q²  50  20 
5
L
2gD

30 g  D
2 5
Q  2,7 l / s
8  L  4 10 g  D
5 2 5

H  4 10 Q²  50  21m
5

2) La puissance fournie à l’eau : Pu   g Q H  1000.9,81 2,7 103  21  0,555 KW

Pu 0,555
La puissance absorbée par la pompe : Pap    0,793 Kw
Rp 0 ,7

Pap 0,793
La puissance absorbée par le moteur : Pam    1,057 Kw
Rm 0,75

Pam 1,057
La puissance du transformateur : Ptr    1,32 Kw
cos 0,8

Exemple d'application 3:

Associer à chaque commentaire la pompe correspondante.


- Pompe n° ………..: Cette pompe ne refoule aucun débit.
- Pompe n° ………..: Cette pompe refoule un débit insuffisant.
- Pompe n° ………..: Cette pompe refoule un débit trop important.

- Pompe n° ………..: Cette pompe refoule le bon débit. Cependant, une faible
variation de la caractéristique de la conduite entraîne une importante variation de
débit

- Pompe n° ………..: Une variation de caract ristique modifie peu le débit.


- Pompe n° ………..: Cette pompe refoule le bon débit, mais avec un mauvais

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rendement.
- Pompe n° ………..: Cette pompe refoule le bon débit, au rendement optimum

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CHAPITRE 6
RESEAU DE DISTRIBUTION

I- Caractéristiques générales
A partir du r servoir l’eau est distribu e aux utilisateurs par un r seau de canalisation, sur
lequel on effectue des branchements pour les abonnés. Les canalisations doivent
satisfaire aux conditions suivantes.
• D bit : Les canalisations doivent transmettre le plus fort d bit instantan donc elles
doivent être dimensionnées pour un débit de pointe.
• Diamètre : En Connaissant les diamètres normalis s nous devons calculer un diamètre qui
doit transiter le débit de pointe.
• Vitesse de l’eau : La vitesse de l’eau dans une conduite doit être entre 0.5 et 1.5m/s
✓ Si V < 0.5 m/s, il y a risque de dépôt des matières en suspension et le colmatage des
conduites ;
✓ Si V > 1.5 m/s, il y a risque de dégradation de la surface intérieure de la conduite et la
rupture de la conduite et des joints.
NB : Cette condition peut être non respect e en cas de dimensionnement du r seau d’incendie
(V < 2.5 m/s).
• Pression : Le r seau doit être calculé pour satisfaire aux conditions de pressions
suivantes :
✓ Une charge minimale de 3 m doit être pr sente à l’orifice de puisage le plus lev (5 m
dans le cas de chauffe-eau instantané).
✓ En vue de la bonne tenue des canalisations et notamment de leurs joints, il y a lieu
d’ viter des pressions sup rieures à 4 bars (40 m d’eau), qui risquent d’apporter des
désordres (fuites) et certains bruits désagréables.
A titre indicatif, selon la hauteur des immeubles, on prévoit les pressions maximales
suivantes, au sol, exprim es en mètre d’eau. Pour les immeubles très lev s, il faut installer
des groupes de suppresseurs.
✓ 12 à 15 m pour un étage ;
✓ 16 à 19 m pour deux étages ;
✓ 20 à 23 m pour trois étages ;
✓ 24 à 27 m pour quatre étages ;
✓ 28 à 32 m pour cinq étages ;
✓ 33 à 36 m pour six étages ;
✓ 37 à 40 m pour sept étages.
• Condition sp ciale d’incendie : Suivant le règlement on pr voit:
✓ Des canalisations alimentant les appareils d’incendie devant pouvoir fournir un débit
minimal de 17 l/s (60 m3/h) avec une pression minimale aux sols de 1 bar (10 m d’eau).
✓ Des bouches d’incendie espac es suivant le risque :
- Peu de risque : distance 400 m ;

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- Risque élevé : Distance entre 100 à 400 m.


✓ Les appareils normalis s d’incendie doivent avoir un diamètre entre 100 ou 150 mm

II- Différents types de réseaux


On Distingue deux types de réseaux :
1- Réseau ramifié
C’est un r seau dans lequel les conduites ne comportent aucune alimentation en retour. Ce
r seau est conomique mais il a l’inconv nient, lors d’une r paration, de couper l’eau en aval.

2- Réseau maillé
C’est un r seau coûteux mais il permet une alimentation en retour en vue de la g om trie de la
maille et vite l’inconv nient du r seau ramifi en cas de panne. La majorit des cas ce r seau
dispose de deux r servoirs, une d’alimentation et l’autre de r gulation

III- Dimensionnement du réseau ramifié


1- Différents débits
Dans un réseau ramifié, chaque tronçon est caractérisé par deux différents débits :
▪ Débit en route noté Q : C'est le d bit consomm pendant l’heure de pointe par le
branchement sur ce tronçon.
▪ D bit en aval not P : C’est le d bit qui traverse le tronçon pour être consommé plus en
aval.
Exemple : Pour le tronçon A, B

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2- Méthode de calcul
Le calcul du r seau ramifi se fait tel qu’il est indiqu dans l’exemple suivant :
Soit une ville de 2000 habitants dont la répartition se fait suivant le schéma ci -dessous. La
consommation sp cifique est de l’ordre de 150 l/j/hab.

Tronçon R→1 1→2 2→3 3→4 3→5

Longueur 500 520 200 400 100

Nombre d’habitants 0 520 200 850 430

Le coefficient de pointe journalière Kpj est de 1.6.

Schéma du réseau

Consommation par litre par habitant par seconde : 1.73 10-3 l/hab/s.

a. Détermination du débit moyenne et du débit de pointe journalière par tronçon

Désignation du Nombre Débit en l/s


tronçon D'habitants Moyen De pointe jour
Rà1 0 0 0
1à2 520 0,8996 1,439
2à3 200 0,346 0,554
3à4 850 1,4705 2,353
3à5 430 0,7439 1,19

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b- (1)Répartition des débits : débit du tronçon = P+ Q

Désignation Débit de pointe journalière l/s


du tronçon Coef pointe Débit de calcul Qc
En route Q En aval P P+Q Kph
5à3 1,19 0 1,19 3 3,57
4à3 2,353 0 2,353 3 7,06
3à2 0,554 3,543 4,097 2,74 11,23
2à1 1,439 4,097 5,536 2,56 14,17
1àR 0 5,536 5,536 2,56 14,17

b. (2) Répartition des débits : débit du tronçon = P+ 0.55 Q

Désignation Débit de pointe journalière l/s Coef pointe Débit de


du tronçon En route Q En aval P P+0,55Q Kph calcul Qc
5à3 1,19 0 0,6545 3 1,96
4à3 2,353 0 1,29415 3 3,88
3à2 0,554 3,543 3,8477 2,77 10,66
2à1 1,439 4,097 4,88845 2,63 12,86
1àR 0 5,536 5,536 2,56 14,17

Le calcul peut se faire suivant b (1) ou b(2) . On suppose à la suite que les calculs sont faits
par la méthode b(1): débit du tronçon = P + Q.

a. A partir du débit de chaque tronçon et en respectant les conditions de vitesse, déterminer le


diamètre de chaque tronçon et les pertes de charge (les pertes de charges seront déterminées
par les tables de COLEBROOK avec k = 2.10-3 m (voir Annexe tables de Colebrook).
b. Sachant que la cote piézométrique du réservoir est + 50m, vérifier les pressions au sol pour
chaque tronçon.
c. Vérifier les conditions d’incendie.

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Tronçon longueur Débit D J V h Cote piézo Altitude Pression Pression


(m) (m) Qc (l/s) (m) (m/m) (m/s) (m) Amont Aval (m) (m) (bar)
R à1 500 14,17 0,15 0,0092 0,8 4,6 50 45,4 20 25,4 2,54
1 à2 520 14,17 0,15 0,0092 0,8 4,784 45,4 40,616 21 19,616 1,96
2à3 200 11,23 0,125 0,01531 0,92 3,062 40,616 37,554 18 19,554 1,96
3à4 400 7,06 0,1 0,0201 0,9 8,04 37,554 29,514 17 12,514 1,25
3à5 100 3,57 0,08 0,01709 0,71 1,709 37,554 35,845 16 19,845 1,98
Vérification de la Condition d'incendie
R à1 500 17 0,15 0,01303 0,96 6,515 50 43,485 20 23,485 2,3485
1 à2 520 17 0,15 0,01303 0,96 6,776 43,485 36,709 21 15,7094 1,57094
2à3 200 17 0,125 0,03413 1,39 6,826 36,709 29,883 18 11,8834 1,18834
3à4 400 17 0,1 0,11585 2,17 46,34 29,883 -16,456 17 -33,4566 -3,34566
3à5 100 17 0,08 - - - - - 16 - -

Remarques

 Dans les tronçons (2-3) et (3-5) on ne peut pas mettre des bouches d’incendie (le
diamètre est différent de 100mm et de 150mm) on peut refaire les calculs (voir ci-dessous).

 Les conditions de pression sont vérifiées. Si la pression au sol est insuffisante, on


recommence les calculs en prenant un diamètre plus important pour minimiser les pertes de
charge (diamètre augmente, la perte de charge diminue) et vice versa si la pression au sol est
abondante

Débit Cote piézo


Tronçon longueur Qc D J V h Altitude Pression Pression
(m) (m) (l/s) (m) (m/m) (m/s) (m) Amont Aval (m) (m) (bar)
R à1 500 14,17 0,15 0,0092 0,8 4,6 50 45,4 20 25,4 2,54
1 à2 520 14,17 0,15 0,0092 0,8 4,784 45,4 40,616 21 19,61 1,96
2à3 200 11,23 0,15 0,00581 0,64 1,162 40,616 39,454 18 21,45 2,15
3à4 400 7,06 0,1 0,0201 0,9 8,04 39,454 31,414 17 14,41 1,44
3à5 100 3,57 0,08 0,01709 0,71 1,709 39,454 37,745 16 21,74 2,17
Vérification de la Condition d'incendie
R à1 500 17 0,15 0,01303 0,96 6,515 50 43,485 20 23,485 2,3485
1 à2 520 17 0,15 0,01303 0,96 6,776 43,485 36,709 21 15,709 1,571
2à3 200 17 0,15 0,01303 0,96 2,606 36,709 34,103 18 16,103 1,610
3à4 400 17 0,1 0,11585 2,17 46,34 34,103 -12,236 17 -29,236 -2,9236
3à5 100 17 0,08 - - - - - 16 - -

Conclusion : On ne peut pas placer une bouche d’incendie dans le tronçon (3-4) et (3-5) car
on a une pression faible (dépression).

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Exercice d'application
Soit un r seau d’alimentation en eau potable d’une localit de 3900 habitants, renfermant 6
tronçons r partis comme indiqu dans la figure suivante. Les altitudes des diff rents nœuds
sont réparties tel qu’il est indiqu dans la figure suivante.
Le nombre d’habitants ainsi que les longueurs des tronçons sont donn s dans le tableau
suivant.
Nombre
Tronçons Longueurs ( m )
d’habitants
R-1 800 800

1-2 500 600

2-6 700 700

2-3 800 600

3-4 1000 400

4-5 700 800

4(39 m)

5(37 m )
2(49 mm )

R 3(40 m )

1(50 m)

6(42 m)

Sachant que la consommation sp cifique des habitants est de l’ordre de 90 l/j/hab


1-Calculer les débits, en l/s, en route, en aval et du tronçon en appliquant la formule P+Q. (on
prend kpj=1.5)
2- D terminer les diamètres et les pertes de charge de chaque tronçon en utilisant l’abaque de
SCIMEMI.
3-En connaissant la cote pi zom trique du r servoir + 75 m et les altitudes des nœuds,
déterminer les pressions au sol de chaque point

Cote piézométrique
Long Débit ( H Cote Pression
Tronçon j(m/km) V (m/s) (m)
(m) l/s) (m) TN (m)
amont aval
R-1 800 +75 50
1-2 500 49
2-6 700 42
2-3 800 40
3-4 1000 39
4-5 700 37

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IV- Dimensionnement du réseau maillé (Méthode de Hardy Cross)


1- Principe de la méthode

Un r seau maill est form des nœuds et mailles :

 Nœud : un endroit où sont branch es plusieurs conduites.


 Maille : Un circuit fermé compos d’ l ments constitutifs d’un réseau.

Un réseau est en équilibre lorsque la somme algébrique des débits Q (y compris le débit de
consommation) aux nœuds est nulle, simultan ment, la somme alg brique des pertes de
charge H autour d’une maille s’annule, Ceci d finit la loi des nœuds et la loi des mailles.

 Loi des nœuds : En un nœud quelconque de conduite, la somme des débits qui
arrivent à ce nœud est gale à la somme des d bits qui partent. C’est à dire somme des d bits
dans un nœud est nulle. ∑ Pour chaque nœud.
 Loi des mailles : Le long d’un parcours orienté et fermé, la somme algébrique des
pertes de charge est nulle ∑ .

2- Procédure à adopter

1. On choisit arbitrairement des valeurs de débit (Qa) dans chaque tuyau qui assure la
continuité dans chaque nœud.

2- Calculer la valeur correspondante de perte de charge (à l’aide de l’ quation de DARCY-


WEISBACH par exemple).
3- Déterminer la somme des pertes de charge pour chaque circuit fermé (maille).
4- Calculer la valeur de ∑ ⁄ pour chaque circuit.

5- Calculer le facteur de correction

6- Réviser les débits dans tous les tuyaux par


7- R p ter à partir de l’ tape 2 jusqu’à pour tous les circuit

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3. Exemple d’application

Calculer les débits dans chacun des tuyaux du réseau suivant:

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Maille (circuit 1)

1ère itération 2ème itération 3ème itération


N° r Qa H H Qac H H Qac H H Qac
Qa Qa Qa

AB 69.17 +0.14 1.356 9.686 0.074 0.379 5.122 0.087 0.524 6.023 0.066
BE 178.5 +0.20 7.140 35.70 0.090(1) 1.446 16.067 0.140(2) 3.499 24.993 0.110
EF 14.47 +0.02 0.006 0.300 -0.046 -0.031 0.674 -0.033 -0.016 0.485 -0.054
FA 24.27 -0.26 -1.641 6.312 -0.326 -2.579 7.911 -0.313 -2.378 7.597 -0.334

= 6.86 52.00 = -0.79 29.77 = 1.63 39.10

Q= -0.066 Q= 0.013 Q= -0.021

Maille (circuit 2)

1ère itération 2 ème itération 3 ème itération


N° r Qa H H Qac H H Qac H H Qac
Qa Qa Qa

BC 17.07 +0.38 2.465 6.487 0.424 3.069 7.238 0.387 2.557 6.607 0.396
CD 74.07 +0.10 0.741 7.410 0.144 1.536 10.667 0.107 0.848 7.925 0.116
DE 23.47 -0.18 -0.760 4.222 -0.136 -0.434 3.191 -0.173 -0.702 4.058 -0.164
(3) (4)
BE 178.5 -0.20 -7.140 35.70 -0.090 -1.446 16.067 -0.140 -3.499 24.993 -0.110
= -4.69 53.82 = 2.73 37.16 = 0.80 43.58
Q= 0.0436 Q= 0.037 Q= 0.009

Conduite BE appartient aux deux mailles, il faut faire une double correction dans
chaque itération pour cette maille (Il faut respecter le sens de débit et le signe de correction).

(1) : 0.090 = +0.20 -0.066 - 0.0436

(2) : 0.140 = 0.090 + 0.013 + 0.037

(3) : -0.090 = -0.20 + 0.0436-(-0.066 )


(4) : -0.140 = -0.090 - 0.037 - 0.013
On peut v rifier que la continuit aux nœuds est satisfaisante :
QAB= 0,066 l/s
QBC= 0,396 l/s
QCD= 0,116 l/s
QEF= 0,054 l/s

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QAF= 0,334 l/s


QDE= 0,164 l/s
QBE= 0,11 l/s

Figure: Schéma du réseau avec des débits dans chaque conduite


Exercice d'application:
Une commune est alimentée par un réservoir R via un réseau de type maillé d'un débit de 100
l/s. on fera l'hypothèse que la rugosité de tous les tronçons k = 0,1mm. Les demandes sont
situ es aux diff rents nœuds du r seau. Sur le sch ma ci-dessous on porte tous les paramètres
du problème (longueurs des tronçons, diamètres des conduites, répartition initiale des
débits,..).

Déterminer la répartition finale des débits et des vitesses dans chacun des tronçons. On
suggère d'utiliser la méthode Hardy-Cross

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