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COURS D’OPTIQUE/ Licence/Parcours Physique/Semestre 1 (S1)

Chapitre 1 : Introduction historique

A la fin de ce chapitre, l’apprenant doit être capable de :

- replacer l’optique dans son contexte historique ;


- définir l’optique ;
- décrire le double aspect de la lumière ;
- caractériser l’onde lumineuse ;
- décrire les domaines du spectre électromagnétique ;
- définir la source de lumière ;
- énumérer les sources de lumière ;
- définir le récepteur de lumière ;
- énumérer les récepteurs de lumière.

La lumière a émerveillé l’homme depuis la haute antiquité à tel point que des civilisations
divinisaient le Soleil.

1.1.Définition de l’optique

L’optique est une branche de la physique qui s’intéresse à l’étude des phénomènes
lumineux. C’est donc la science de la lumière. Cette branche de la physique a suscité
beaucoup d’intérêt à la fois :

- théorique : compréhension de la nature de la lumière et de son interaction avec la


matière,
- pratique : conception d’instruments d’observation et de mesure, de fibres optiques, de
lasers, de photographie, …

Actuellement, l’optique se divise en trois domaines :

- l’optique géométrique : Elle a été développée entre le 11ème et le 18ème siècles. Elle
étudie la propagation de la lumière et la formation des images en utilisant la notion de
rayon lumineux et les lois empiriques de propagation rectiligne, de réflexion et de
réfraction ;
- l’optique ondulatoire : Elle a été développée au cours du 19ème siècle. Elle étudie la
propagation de la lumière comme une onde (une vibration), subissant des phénomènes
d’interférences, de diffraction, de diffusion ;
- l’optique quantique : Elle a été développée au cours du 20ième siècle. Elle étudie les
propriétés d’interaction de la lumière avec les particules, les atomes et les molécules.
Elle a permis, en particulier, de développer le laser, l’holographie, …

1.2. Les grandes dates

- Lippershey 1587-1619 : télescope par réfraction


- Lois de Snell (1621, non rendues publiques)

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-Descartes (1637) : réflexion et réfraction pour une onde plane incidente sur un dioptre
(surface de séparation entre deux milieux).
- Principe de Fermat 1657 : un rayon lumineux entre 2 points est stationnaire.
- Hooke 1665 : aspect ondulatoire
- Newton 1666 : la lumière blanche peut être décomposée, notion de couleur
- Römer 1675 : vitesse finie de la lumière (éclipse de satellite de Jupiter)
- Principe d’Huygens 1678 : tout point de l’espace se comporte comme une source d’ondes
secondaires. Notion de polarisation et d’onde transverse de la lumière.
- Diffraction par Young 1803 : nature ondulatoire de la lumière
- Théorème de Malus 1808 : les rayons lumineux sont normaux aux surfaces d’ondes.
- Fresnel 1818 : synthèse des travaux sur la nature ondulatoire, 1821 : origine de la dispersion
- Maxwell 1876 : la lumière est une onde électromagnétique qui vibre à une fréquence de
5.1014 Hz et se propage dans le vide à la vitesse c=3.108 ms-1.
- Planck 1900 : rayonnement du corps noir, la couleur d’un corps chauffé est une indication de
sa température
- Einstein 1904 : le photon est une particule

1.3. Nature de la lumière

Pendant plusieurs siècles, deux tendances se sont affrontées :

- corpusculaire pour expliquer les expériences de Descartes et Newton (la réflexion), de


G. Hertz (mise en évidence des niveaux d’énergie issus des pertes d’énergie subies par
des électrons accélérés à la suite des collisions avec les atomes d’un gaz) et A.
Einstein (expérience sur l’effet photoélectrique avec la notion de photon attribué à la
particule de lumière)
- ondulatoire pour expliquer les expériences de Huygens, de Fresnel et Maxwell.

Ainsi donc, la lumière présente un double aspect : un aspect ondulatoire et un aspect


corpusculaire. C’est ce qu’on appelle la dualité onde-particule.

1.4. Caractéristiques de l’onde lumineuse

Dans un milieu quelconque, il est possible d’associer à une onde lumineuse trois
grandeurs caractéristiques :

- une longueur d’onde ,


- une fréquence  (ou pulsation ,
- une vitesse 

Ces trois grandeurs sont reliées par la relation :

  /

L’énergie transportée par l’onde lumineuse est donnée par la relation :

  

où  6,62 10 .   est appelée la constante de Planck.

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Dans le vide caractérisé par les constantes usuelles :   8,854 10 S.I.
(permittivité) et   4 10 S.I. (perméabilité), les équations de Maxwell (que nous ne
rappellerons pas ici) montrent que la lumière se propage à la vitesse
 1⁄!  " 3 10$ %.   . Lorsque le milieu considéré n’est pas le vide, c’est-à-dire un
milieu caractérisé par les constantes (, ), l’onde se propage à la vitesse  tel que :

  1⁄√

Généralement, on définit la permittivité relative, (   ⁄ , et la perméabilité relative


(   ⁄ . La vitesse de la lumière dans un tel milieu s’écrit alors :

  /√( (

Si le milieu considéré est non-magnétique ((  1), on en déduit :


) ,
 
√ *+ -

où .  √( est appelé l’indice optique du milieu considéré. Cet indice . / 1. Dans le cas
du vide .  1, dans l’air .  1,000293, dans l’eau .  1,33, dans le verre .  1,5.

Remarque : l’indice optique est aussi dénommé indice de réfraction.

Remarque : Les grandeurs ondulatoires qui caractérisent une onde plane monochromatique
sont la pulsation temporelle  et le vecteur d’onde 1 23 . A ces grandeurs ondulatoires,
correspondent les grandeurs corpusculaires, énergie   4 et quantité de mouvement
23 (avec 4  /2)
53  41

1.5. Ondes électromagnétiques et spectres électromagnétiques

Conformément à la théorie ondulatoire, l’onde électromagnétique (Oem) est la propagation


simultanée de champs électrique 23 et magnétique 6 23 intimement liés. Les ondes
électromagnétiques se caractérisent par des longueurs d’onde  bien définies. Elles forment
alors un spectre appelé spectre électromagnétique.

Rayons 7 Rayons X U.V. Infrarouge Ondes radio

λ0
1fm 1pm 1nm 1µm 1mm 1m 1 km

visible
λ0
400 nm 500 nm 600 nm 700 nm 800 nm

f
300 EHz 300 PHz 300 THz 300 GHz 300 MHz 300 kHz
E = hf
1 GeV 1 MeV 1 keV 1 eV 1 meV 1 µeV 1 neV

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1.6. Sources de lumière

Pour étudier la lumière, il faut la produire ; ceci se fait à l’aide des sources de lumière. Les
sources de lumière sont constituées par des corps lumineux (soleil, étoiles, lampes, …) qui
émettent un rayonnement. Les sources de lumière sont de plusieurs types selon le mode
d’excitation des atomes :

• Excitation thermique : C’est le mode d’excitation le plus courant. Les corps dont la
température n’est pas élevée, se refroidissent en émettant des radiations infrarouges
invisibles. Lorsqu’ils sont portés à une température élevée, ils deviennent lumineux.
Le rayonnement émis par les corps chauds, appelé rayonnement thermique, est proche
de celui d’un corps noir porté à la même température. La longueur d’onde 8
correspondant à la luminance maximale à la température 9 est donnée par la loi de
Wien :

8 9  2,898 10 %. :

Les lampes à incandescence sont constituées d’un filament très fin de tungstène dans un gaz
inerte (azote, argon, krypton).

• Excitation par absorption de lumière : La plupart des corps n’émettent pas de la


lumière par eux-mêmes, s’ils sont froids. Cependant, ils émettent de la lumière visible,
s’ils sont exposés à la lumière d’autres sources. Ils deviennent des sources secondaires
de lumière. C’est le cas de la lune.

Les atomes jouent un rôle important dans l’émission de la lumière. En subissant une transition
d’un niveau d’énergie - à un niveau d’énergie 8 , l’atome ou la molécule émet ou absorbe
un photon d’énergie :

<)
  - ; 8  =
>?

Les niveaux d’énergie - étant caractéristiques de l’atome ou de la molécule, les longueurs


d’onde qui peuvent être émises ou absorbées sont aussi caractéristiques de cet atome ou cette
molécule. Elles constituent leur spectre de raies.

• Excitation par un champ électrique : Le champ électrique agit sur les charges qui
constituent la matière. Les sources de ce type comprennent :
- les lampes à arc électrique formées par deux électrodes (de carbone) branchées sur une
source de tension continue ou alternative ;
- les lampes spectrales remplies d’un gaz. Elles nécessitent une haute tension fournie
par un transformateur ;
- les lampes fluorescentes : ce sont des lampes à arc remplies d’un gaz inerte additionné
à la vapeur de mercure (Hg). On excite les atomes par absorption d’un photon U.V.
Ensuite les atomes ainsi excités se désexcitent en émettant une radiation visible.

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• Excitation par bombardement de particules : C’est le cas de l’écran d’un téléviseur,
par exemple. Il devient fluorescent sous l’impact des électrons.

• Excitation par une réaction chimique : C’est l’origine de la lumière émise par les
lucioles et certaines bactéries.

1.7. Récepteurs de lumière

Ce sont des dispositifs qui permettent de détecter les rayonnements. On peut citer
l’œil, la radio.
La lumière transporte de l’énergie. Les récepteurs sont des dispositifs qui transforment
l’énergie lumineuse en une autre forme plus facile à détecter ou à utiliser. Le dispositif est
appelé détecteur, s’il sert à détecter la lumière et à mesurer ses caractéristiques (longueur
d’onde, intensité, …) ou à produire une réponse de nature quelconque. Si le dispositif sert à
collecter l’énergie pour l’utiliser, il s’agit de capteur. Un panneau solaire, par exemple,
transforme l’énergie solaire en énergie électrique et un chauffe-eau solaire la transforme en
énergie calorifique.
On peut distinguer plusieurs types de récepteurs, selon la nature du signal de sortie.

• Les récepteurs chimiques : Ils utilisent les effets chimiques de la lumière. C’est le cas
des pellicules photographiques, qui utilisent la propriété de la lumière de noircir le
chlorure d’argent.
• Les récepteurs thermiques : Ils transforment l’énergie lumineuse en chaleur.
• Les récepteurs photoélectriques : Ces récepteurs utilisent la propriété de la lumière de
modifier les propriétés électriques de certaines substances ou de provoquer l’émission
d’électrons par des métaux.

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