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Chapitre 1 :

Généralités sur l’optique - Principes et lois de l’optique


géométrique

I- Objet de l’optique – Nature de la lumière :

I-1. Définition :
L’optique était d’abord l’étude de la lumière visible, c'est-à-dire l’étude des phénomènes physiques
qui impressionnent l’œil dans le domaine du spectre visible (longueurs d’onde comprises entre 0,4
m et 0,8 m) puis, après l’apparition d’autres récepteurs de rayonnement, comme des cellules
photoélectriques, des plaques photographiques et des photomultiplicateurs, l’application de
l’optique s’est étendue à d’autres domaines de rayonnement tels que le domaine de rayonnements
Infrarouge, Ultraviolet et des rayons X…

I-2. Nature de la lumière :


Afin d’expliquer la nature de la lumière et interpréter ses phénomènes, deux théories ont été
élaborées:
a- La théorie corpusculaire : développée successivement par Newton et Planck et soutenue par
Einstein, elle considère que la lumière est un flux de particules (des photons h) qui se déplacent
instantanément, à très grande vitesse et frappe la rétine de l’œil. Cependant, cette théorie est
incapable d’interpréter des phénomènes très importants en optique tels que les interférences et la
diffraction.
b- La théorie ondulatoire : formulée par Huygens et soutenue par Fresnel en 1870, selon laquelle le
phénomène lumineux est vibratoire : la lumière se propage par onde.
Au début du 19ème siècle, l’étude systématique des phénomènes d’interférences et de diffraction,
entreprise par Young et Fresnel, a donné l’avantage à la théorie ondulatoire seule capable
d’interpréter les phénomènes d’interférences et de diffraction. Cette théorie semble l’emporter
définitivement, lorsque Maxwell parvient à identifier le phénomène lumineux comme un domaine
particulier de la gamme des fréquences des ondes électromagnétiques. Mais, malgré l’énorme
progrès que cette théorie apporte, elle s’est avérée incapable d’interpréter certains phénomènes où
interviennent des relations énergétiques entre matière et rayonnement à l’intérieur des atomes. Ainsi
l’effet photoélectrique lui échappe complètement.
En 1924, Luis De Broglie vient concilier les deux points de vue, en montrant que le double aspect
présenté par le phénomène lumineux, est un cas particulier d’une propriété générale de la matière : à
toute particule en mouvement on peut associer une onde.

I-3. Domaines d’optique :


On peut diviser l’optique en deux domaines principaux :

a- Optique géométrique : C’est la partie de l’optique que l’on peut déduire de la loi de
propagation rectiligne de la lumière : on assimile la lumière à des rayons lumineux, dans un

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milieu homogène, se propagent en ligne droite (on verra cela en détail lors du prochain
chapitre).
b- Optique ondulatoire ou optique physique : C’est le domaine d’optique où les phénomènes
physiques s’expliquent en considérant que la lumière se propage par ondes
électromagnétiques : la lumière est décrite comme étant la propagation d’ondes
électromagnétiques (dans un domaine de fréquence bien défini), une vibration lumineuse est
composée d’un champ électrique et d’un champ magnétique.

Remarque 1 : L’optique géométrique est une approximation de l’optique ondulatoire valable


lorsque les dimensions des ouvertures et des objets qui limitent les faisceaux lumineux sont grandes
devant la longueur d’onde du rayonnement considéré.

Remarque 2: La théorie électromagnétique de Maxwell précise la nature des ondes lumineuses.


Elles sont constituées par l’association d’un champ électrique E et d’un champ magnétique B
perpendiculaires, qui vibrent en phase avec la même fréquence et se déplacent à la même vitesse.

 Une onde électromagnétique sinusoïdale est caractérisée par sa période T ou sa fréquence


=1/T indépendante du milieu traversé.
 Sa vitesse de propagation v est caractéristique du milieu traversé.
 Sa longueur d’onde  est la distance parcourue en une période T. Elle est définie par
=vT=v/.

Les unités :
• Fréquence  [Hz]
• Période T [s]
• Célérité (vitesse de propagation) v [m/s]
• Longueur d’onde  [m]
La couleur d’une radiation dépend de sa fréquence. Une fois toutes les couleurs assemblées, ces
ondes forment le spectre de la lumière.
Le spectre des ondes électromagnétiques est présenté ci-dessous. Le domaine visible n’en couvre
qu’une infime partie.

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Le domaine de la lumière visible par l’oeil humain correspond aux longueurs d’ondes comprises
entre 400 nm et 750 nm (0,4 μm < λ < 0,75 μm).

II- Rayon, faisceau lumineux


L’expérience montre que, dans un milieu homogène et isotrope, la lumière se propage en ligne
droite : si on observe par exemple un point particulier d’un objet et que l’on interpose un obstacle
entre l’œil et ce point, on ne le voit plus. On en déduit facilement que la lumière, qui va du point à
l’œil, a suivi un segment de droite.

- Rayon lumineux : Pour matérialiser la propagation rectiligne, un rayon lumineux est


représenté par une droite AB sur laquelle on place une flèche indiquant le sens de
propagation de la lumière. Un rayon lumineux n’a pas d’existence physique (on ne peut
observer de rayon unique !), c’est un modèle qui permet de décrire la formation des images.
A B

- Faisceau lumineux : C’est un ensemble de rayons lumineux émis initialement par la même
source. Les rayons sont toujours groupés en faisceaux. On distingue 3 sortes de faisceaux :
Lorsque la source est placée à grande distance (Lune, Soleil, étoiles), on dit que le faisceau
est parallèle ou cylindrique (figure a). Il peut être aussi convergent (figure b) ou divergent
(figure c).

L’optique géométrique schématise alors la lumière par un rayon lumineux.

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III – Milieux optiques et indice de réfraction
III-1. Milieux optiques
On appelle milieu optique toute portion de l’espace matériel dans lequel se propage la lumière.

 Un milieu est dit homogène s’il a la même composition en tous ses points. La lumière se
propage avec une vitesse v constante. Il est dit inhomogène dans le cas contraire.
 Un milieu est dit isotrope si ses propriétés sont les mêmes dans toutes les directions. Dans
le cas contraire, il est anisotrope.
 Un milieu est dit transparent s’il laisse bien passer la lumière et au travers duquel on peut
distinguer la forme des objets. Exemple : l’air, l’eau, le verre …
 On appelle corps opaque, tout corps qui arrête totalement la lumière. Exemple : le bois,
l’acier, le marbre…

III-2. Indice de réfraction


Dans un milieu matériel la lumière se propage plus lentement ; sa vitesse dépend du type de milieu,
Cette vitesse est maximale dans le vide. Un milieu est caractérisé par son indice de réfraction n
c
défini par le rapport : n = où c représente la vitesse de la lumière dans le vide 3. 108 m/s, et v la
v
vitesse de propagation de l’onde lumineuse dans ce milieu.

Exemples : Indice de réfraction de certains milieux transparents.

Cette grandeur est aussi appelée indice de réfraction absolu (n est un nombre sans unité).
𝑛 𝑣
L'indice relatif d'un milieu 2 par rapport à un milieu 1 est défini par : 𝑛2/1 = 𝑛 2 = 𝑣1
1 2

 Comme v < c alors 1 < n ; l’indice du vide : n0 =c/c =1. l’indice de réfraction n traduit la
tendance de la matière à ralentir la propagation des ondes électromagnétiques.
 Dans un milieu d’indice n, on a  v  = v T (est la fréquence de l'onde
Dans l’air comme dans le vide :  = c T D’où c/v.
On voit bien que :  v T =n

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Remarques :
 En changeant le milieu de propagation, la lumière change sa longueur d’onde , c’est-à-dire sa
vitesse v et non pas sa fréquence  ni sa période temporelle T. etcaractérisent la source.
 L’indice de réfraction d’un milieu matériel dépend de la longueur d’onde de la lumière utilisée
(phénomène de dispersion): L'indice absolu augmente un peu quand la longueur d'onde
diminue, cette variation étant souvent représentée par une relation de la forme (Loi de Cauchy)
: B
n ( )  A  2

A et B sont des constantes positives.

IV- Les principes et les lois de l’optique géométrique

IV-1. Chemin optique :


 Dans un milieu homogène ( n(M) = cte  M), le chemin optique AB parcouru par le rayon
lumineux entre A et B vaut :
AB  n . AB
Le chemin optique peut être relié au temps tAB mis par la lumière pour aller de A à B :
AB n AB AB
t AB   
v c c
Le chemin optique entre ces deux points A et B s’interprète donc comme la distance que la
lumière parcourrait dans le vide pendant le temps tAB.
 Dans une succession de milieux homogènes (succession de dioptres) :

AM et MB sont des rayons lumineux AB  AMB  AM  MB  n1 AM  n 2 MB

 Si l’indice de réfraction n(M) varie (milieu inhomogène) :


B
AB   n(M) d M
A

IV-2. Principe de Fermat et fondements de l’optique géométrique

IV -2-1. Enoncé du principe de Fermat


Le trajet suivi par la lumière pour aller d’un point A à un point B correspond à une valeur
stationnaire du chemin optique [AB] c’est à dire extrémal par rapport aux autres chemins.
En général [AB] dépend de M et on peut le noter [AMB] ; mathématiquement le principe s’écrit :
[AMB] stationnaire  [AMB] passe par un extremum quand M varie  d[AMB]/M=0.
Dans presque tous les cas, [AMB] sera un minimum par rapport à celui des autres chemins.

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IV -2-2. Propagation de la lumière dans un milieu homogène

Le principe de Fermat est équivalent au principe de propagation rectiligne :


B
AB   n d M  n AB  [AB] est minimum si AB l’est  AB est une droite.
A

[BA] = n BA minimum si BA est une droite.

Conséquences :
Entre 2 points lumineux d’un même milieu homogène, la lumière se propage en ligne droite dans
les 2 sens (principe du retour inverse) : Le chemin rectiligne suivi par la lumière est indépendant
du sens de parcours.

Entre 2 points lumineux dans 2 milieux homogènes différents, la lumière se propage en une
succession de lignes droites, selon le même chemin dans les 2 sens.

IV -2-3. Principe de l’indépendance des rayons lumineux :

Si, dans un milieu homogène, existant plusieurs sources de lumière, les différents faisceaux
peuvent se propager sans se gêner. Ceci résulte du principe suivant :
Dans un milieu homogène, les rayons lumineux issus d’une même source ou de sources
distinctes se propagent indépendamment les uns des autres.

IV-3. Lois de Descartes


Les lois de Snell-Descartes fixent la direction des faisceaux réfléchi et réfracté en fonction de celle
du faisceau incident. Lorsqu’un rayon lumineux arrive sur un dioptre quelconque (surface de
séparation entre 2 milieux d’indice différents n1 et n2), il y a un rayon réfléchi et un rayon transmis
dans le cas général. Soit AI le rayon incident. I appartient à la surface de séparation entre les deux
milieux ; il est appelé point d’incidence. IN est la normale au dioptre en I. Elle définit avec le rayon
incident un plan appelé plan d’incidence, normal par construction, à la surface de séparation.

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 1° loi : Le rayon réfléchi et le rayon réfracté sont dans le plan d’incidence formé par la
normale et le rayon incident (IN, AI).
 2° loi : L’angle de réflexion r est égal et opposé à l’angle d’incidence i1 : r = -i1 et en
valeur absolue : r = i1
 3° loi : L’angle de réfraction i’ et l’angle d’incidence i sont liés par la relation :
n1 sin i1 = n2 sin i2.

IV-4. Angle de réfraction limite et réflexion totale :

Si n1 < n2, le rayon réfracté se rapproche de la normale (i2 < i1).


Si n1 > n2, le rayon réfracté s’écarte de la normale (i2 > i1).

IV-4-1. Le premier milieu est moins réfringent que le deuxième : n1 < n2

n1
sin i 2  sin i1  sin i1  i 2  i1 , le rayon réfracté existe toujours.
n2
n1 
Quand i1 varie de 0 à /2, i2 varie de 0 à un angle limite il tel que : sin il  sin soit :
n2 2
n1
sin il 
n2
il est appelé angle de réfraction limite ; aucun rayon réfracté ne peut être dévié au delà de cet
angle.

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IV-4-2. Le premier milieu est plus réfringent que le deuxième : n1 > n2
n1
La direction du rayon réfracté est définie par : sin i2  sin i1
n2
n2
Pour i1= i1,l= tel que sin   (<1), sin i2 vaut 1, c’est à dire i2 = π/2. i1,l est appelé angle
n1
critique d’incidence.
n2 n n
Si i1 augmente encore, soit sin i1  , on obtient sin i2  1 . 2  1 , ce qui est impossible. Il
n1 n 2 n1
n’existe alors pas de rayon réfracté. On dit qu’il y a réflexion totale. Cette réflexion totale suit
les lois de la réflexion i1=i’1 en valeurs absolues.

IV-4-3. Applications

• Prismes à réflexion totale permettant de dévier à angle droit ou de redresser une image. Ils sont
utilisés dans les jumelles ou les appareils photos dits reflex.

.
Ces prismes dont la section droite est un triangle rectangle isocèle sont utilisés pour dévier un
faisceau lumineux parallèle de πou de π.
Considérons un tel prisme taillé dans du verre d'indice n = 1,5, plongé dans l'air, d'indice 1, et un
rayon lumineux normal à la face AB de ce prisme. Dans ce cas (ci-dessous) i vaut 45° et est donc
supérieur à i1,l =, il y a réflexion totale et la face AC se comporte donc comme un miroir.

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Si le rayon incident est normal à la face AC de ce prisme, on aura une double réflexion totale (l'une
sur la face AB et l'autre sur la face BC) et le rayon émergent est parallèle au rayon incident mais se
propage dans le sens opposé.

• Fibres optiques (voir TD): utilisés les télécommunications et en médecine (endoscopie).


Ces fibres sont également appelées fibres à indices constants. Elles ont connu ces dernières années
un développement considérable. Elles sont de plus en plus utilisées dans les lignes téléphoniques.
Les fibres optiques sont constituées de deux câbles cylindriques coaxiaux appelés "coeur" et
"gaine". La gaine est fabriquée dans un matériau d'indice n2 alors que le matériau du coeur est n1 >
n2.

Tout rayon incident qui pénètre dans le coeur sous un angle 1 tel que l'angle d'incidence i sur le
dioptre coeur-gaine soit supérieur à l'angle critique d'incidence, subira une réflexion totale. Le rayon
réfléchi subit encore une réflexion totale lorsqu'il tombe de nouveau sur le dioptre cœur - gaine. Le
rayon est ainsi "piégé" à l'intérieur de la fibre.

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