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CHAPITRE II :
PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’OPTIQUE GEOMETRIQUE
I. Quelques définitions.
1- Milieux homogène et non homogène.
Un milieu est dit homogène lorsque ses propriétés physiques ne varient pas d’un
point à l’autre dans le dit milieu.
Ainsi, Dans un milieu homogène, l’indice de réfraction reste constant en tout point.
Exemple; l’air.
Un milieu qui n’est pas homogène est dit hétérogène ou non homogène. Ses
propriétés varient d’un point à l’autre dans le milieu. Exemple : solution
inhomogène dans un récipient.
La lumière se propage en ligne droite dans le vide ou dans tout milieu transparent et
homogène.
Pour matérialiser le trajet suivi par la lumière d’un point à l’autre, on utilise la notion de
rayon lumineux. Ainsi :
Un rayon lumineux est une représentation géométrique du trajet suivi par la
lumière pour aller d’un point à un autre. C’est une droite orientée dans le sens de
propagation de la lumière.
Il découle de ce qui précède que le principe de propagation rectiligne et la notion de
rayon lumineux permettent, de prévoir les conditions de visibilité d’un objet.
L’ensemble des rayons lumineux issus d’un point ou d’un objet est un faisceau
lumineux. Il est généralement représenté par deux rayons limitant le faisceau.
Exercice d’application.
Un rayon rayon lumineux quitte le point
A et arrive au point B ou C après s’être
réfracté et/ou réfléchi en I sur le dioptre plan.
Les quatre points A, I , B et C définissent un
plan que l’on choisira comme étant (ox, oy).
Connaissant les coordonnées de départ
A(o,yA) et d’arrivées B(xB, yB) et C(xC,yC) :
1- déterminer le point I(x,o) qui vérifie
le principe de Fermat en considérant la
réflexion sur le dioptre
Figure 2.6
2-Reprendre la question 1) en considérant plutôt la réfraction sur le dioptre.
Solution :
1- Soit t le temps mis par la lumière pour aller de A à B.
AI IB AI + IB
t= + = , (E1)
v v v
Or
AI = x 2 + y A2 et IB = ( xB − x) 2 + yB2 , (E2)
d’où
x 2 + y A2 + ( xB − x) 2 + yB2
t= . (E3)
v
Le temps mis pour aller de A à B devant être extrémal, on a dt=0, soit :
∂t ∂t
dt = dx = 0 ⇒ = 0. (E4)
∂x ∂x
On en déduit :
x xB − x
= , (E5)
x 2 + y A2 ( xB − x) 2 + y B2
AI IC c c
t= + , avec v1 = et v 2 = . (E7)
v1 v 2 n1 n2
Or
AI = x 2 + y A2 et IC = ( xc − x) 2 + yc2 , (E8)
d’où
x 2 + y A2 + ( xC − x) 2 + yC2
t'= n1 + n2 . (E9)
c c
Le temps t’ mis pour aller de A à B devant être extrémal, on a dt’=0, soit ∂t ' / ∂x = 0 , c’est-à-
dire :
n1 x n2 xC − x
− = 0. (E10)
c x 2 + y A2 c ( xC − x) 2 + yC2
On en déduit :
x xC − x
n1 = n2 , (E11)
x 2 + y A2 ( xC − x) 2 + yC2
n1u ∧ u0 = n1 sin(u , u0 ) = n1 sin i , et n2u '∧u0 = n2 sin(u ' , u0 ) = n2 sin r . (4.26)
On en déduit que
n1 sin i = n2 sin r . (4.27)
naissance également dans une couche δ adjacente à ∑' si l’intensité des ondes secondaires, en
arrière de σ n’était pas nulle. Dans tout le reste du volume compris entre ∑ et ∑' , les
contributions positives et négatives des ondes secondaires se détruisent exactement.
3- Application : construction géométrique du rayon réfracté.
Soit σ la surface du dioptre de forme quelconque. D’après le principe d’Huygens, dès
que les points de σ sont atteints par le front d’onde, ils deviennent centres secondaires
d’émission.
Soit ∑ l’enveloppe des ondelettes centrées sur σ . Ces ondelettes sont un rayon
δ1 = v1δt = (c / n1 )δt . Les prochaines ondelettes se produisent dans le second milieu d’indice
n2 . Leurs rayons valent δ 2 = v 2δt = (c / n2 )δt , ce qui correspond au rapport de rayons
δ1 / δ 2 = n2 / n1 . L’enveloppe de ces ondelettes donne une surface d’onde ∑' qui est la surface
d’onde réfractée.
Pour obtenir le rayon réfracté, on applique le théorème de Malus qui stipule que la
propagation de la vibration lumineuse s’effectue le long des rayons lumineux qui sont des
courbes orthogonales aux surfaces d’onde.
AI BI
sin i = et sin r = , (5.1)
IK IK
On en déduit que
sin i AI n2
= = ⇒ n1 sin i = n2 sin r . (5.2)
sin r BI n1
C’est-à-dire qu’on a la 2ème loi de Descartes relative à la réfraction.
n = + + .
2
(6.7)
∂x ∂y ∂z
Cette équation aux dérivées partielles est la formulation mathématique du principe de
Huygens. Elle est connue sous le nom d’équation eikonale.
d ∂L 1 ∂ ∂L ∂L ∂ ∂L ∂L ∂ ∂L ∂L
= + + =
ds ∂x n ∂x ∂x ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂z ∂z
d ∂L 1 ∂ ∂L ∂L ∂L
2 2 2
= + + . (6.12)
ds ∂x 2n ∂x ∂x ∂y ∂z
A partir de l’équation eikonale (6.7) on a :
d ∂L 1 ∂ 2 ∂n
=
ds ∂x 2n ∂x
n =
∂x
.( ) (6.13)
d ∂L ∂n d ∂L ∂n
= et = . (6.14)
ds ∂y ∂y ds ∂z ∂z
Par conséquent,
d ∂n ∂n ∂n
∇L = ex + ey + ez = ∇n . (6.15)
ds ∂x ∂y ∂z
Comme ∇L = nu , on en déduit que :
d
(nu ) = ∇n . (6.16)
ds
C’est l’équation fondamentale de propagation d’un rayon lumineux ou équation d’Euler.
b- Cas d’un milieu homogène.
Dans un milieu homogène (indice n constant), l’équation de propagation se simplifie en :
d
n (u ) = 0 . (6.17)
ds
Comme la dérivée du vecteur u est nulle, on en déduit que ce vecteur est constant en module
et en direction. D’où le théorème : Dans un milieu d’indice constant, la trajectoire d’un rayon
lumineux est rectiligne.
c- Milieu d’indice variable.
Explicitons maintenant, l’équation (6.16) en différentiant chacun des termes du
premier membre :
d
(nu ) = n + u . .
du dn
(6.18)
ds ds ds
Or
du e N
= , (6.19)
ds R
où R est le rayon de courbure de la trajectoire
et en le vecteur orthogonal à u et contenu dans
Figure 2.12
le plan de la trajectoire. On a :
d
(nu ) = ∇n ⇔ n + u. = ∇n ⇔ n + u. = ∇n ⇒ n = ∇n.en .
du dn eN dn
(6.20)
ds ds ds R ds R
Le premier membre étant positif (n/R>0), le second membre l’est aussi, ce qui indique que la
concavité de la trajectoire du rayon lumineux est toujours dirigée dans le sens du vecteur ∇n .
d- Exemple d’application.
La loi de variation de l’indice d’un milieu est donnée par :
dn k3
= , (E1)
dz n
où, k3 est une constante. Déterminer la trajectoire suivie par un rayon lumineux dans ce
milieu.
Solution.
L’équation fondamentale s’écrit :
d
(nu ) = ∇n . (E2)
ds
En projection sur les axes, on a :
d dx ∂n d dy ∂n d dz ∂n
n = , n = , et n = . (E3)
ds ds ∂x ds ds ∂y ds ds ∂z
Car u = dr / ds . Dans notre milieu, on a donc :
d dx d dy d dz k3
n = 0, n = 0 , et n = . (E4)
ds ds ds ds ds ds n
Les deux premières équations nous donnent :
dx dy dy
n = k1 et n = k2 ⇒ = k2 / k1 , (E5)
ds ds dx
Soit :
y = (k 2 / k1 ) x + cste . (E6)
On en déduit que la projection de la trajectoire sur xOy est donc une droite. Ainsi, la
trajectoire lumineuse est plane (plan perpendiculaire à xOy).
La troisième équation de (E4) peut encore s’écrire en faisant intervenir dx/dx :
d dz k3 dx d dz dx k3 dx d dz dx k3
n = ⇔ n = ⇔ n = (E7)
ds ds n dx ds ds dx n ds dx dx ds n
En substituant dx / ds par son expression (E5), on a :
k1 d dz k1 k 3 d dz k12 k 3
n = ⇔ = . (E8)
n dx dx n n dx dx n n
On en déduit l’équation suivante :
k12 d 2 ( z ) k3 d 2 ( z ) k3 k
2
= ⇒ 2
= 2 ≡ k ⇒ z = x 2 + k 0 x + z0 . (E9)
n dx n dx k1 2
La trajectoire du rayon lumineux dans le plan (x,z) est une parabole dont la concavité est
tournée vers les z croissants : c’est le phénomène de mirage. Un observateur qui a l’habitude
de voir les rayons lumineux en ligne droite observe une image renversée ce qui lui fait penser
qu’il s’agit d’une image obtenue par réflexion dans un miroir plan comme une nappe d’eau,
ce qui n’est pas le cas.
VII. Formation d’images.
1- Définition
Soit A un point jouant le rôle de source lumineuse. Si après les changements de direction
provoqués par le système optique S, les rayons issus de A passent tous par (ou semble tous
provenir d’) un même point A’, celui-ci est dit image de A à travers le système optique S.
On appelle image réelle le point de rencontre des rayons lumineux sortant d’un système et
provenant (ou semblant provenir) d’un même point objet. C’est une image palpable, c’est-à-
dire qui peut être visualisé au moyen d’un écran placé au point où se rencontre ces rayons
émergents du système optique. Ainsi, une image réelle doit donc se former en arrière de la
face de sortie du système optique. Cet espace est appelé espace-image réel.
3- Objet virtuel, image virtuelle.
Si le système optique S intercepte un faisceau convergent en un point A, l’objet A est dit
virtuel car l’interposition de S supprime l’existence du point objet A. mais les rayons qui
frappent S continuent à converger en ce point. Le point A est donc un objet virtuel pour le
système optique S. L’espace situé en arrière du système optique S est donc un espace-objet
virtuel.
Si les rayons émergent en passant par un point A’, le point A’ est dit image réel de
l’objet virtuel A (Fig2.14a). Si par contre les rayons émergents divergent en sortant de S
(Fig2.14b), l’image sera virtuelle car ces rayons semblent plutôt provenir d’un point A’ qui
ne peut être recueilli sur un écran. Une image virtuelle n’est donc pas palpable. L’espace
situé en avant de la face d’entrée du système optique où se serait formé A’ est donc un
espace-image virtuel.
4- Stigmatisme et aplanétisme
a- stigmatisme.
Un système est dit rigoureusement stigmatique si tous les rayons issus d’un point objet A
émergent du système optique en passant par un même point image A’. On dit que le système
est stigmatique pour le couple de point A et A’.
En général, le stigmatisme rigoureux n’est réalisé que pour des systèmes bien particuliers
et pour certains couples de points. Le théorème de Malus donne la condition de stigmatisme :
Dans la pratique, les milieux matériels considérés sont toujours constitués par des milieux
homogènes successifs séparés par des surfaces appelées dioptre et catadioptres. Dans ces
conditions, la propagation s’effectue en ligne droite dans chaque milieu homogène et :
B
∫ nds = ∑ ni Ai Bi , (7.2)
A
i
b- Applanétisme.
Définition : Un système est dit aplanétique pour le couple de points axiaux A
et A’ lorsqu’il est non seulement stigmatique pour A et A’, mais aussi pour les couples de
points B et B’ voisins de l’axe dans les plans de front passant par A et A’.
Relation d’Abbe.
Soit un système optique S séparant deux milieux d’indices n et n’. Considérons une section
plane contenant les points A et B. Les points A et A’ sont stigmatiques. On se pose la
question de savoir quelle condition faut-il remplir pour que B’ soit image de B comme A’
l’est pour A ?
Pour répondre à cette question, considérons les chemins optiques (AA’) et (BB’) :
(AA’)=(AI)+(II’)+(I’A’)=Cste1. (7.4)
(BB’)=(BJ)+(JJ’)+(J’B’)=ceste2,
et
(AA’)-( BB’)=(AI)-(BJ)+(II’)-(JJ’)+(I’A’)-(J’B’)=Cste,
avec Cste=cste1-cste2. Or :
( AI ) = n AI .u et ( BJ ) = n BJ .u ,
Et par suite
( BJ ) − ( AI ) = n AH = n AB sin α .
De même,
( I ' A' ) − ( J ' B ' ) = n' A' B ' sin α ' .
On en déduit : Figure 2.16.
A' B'
γ = , (7.8)
AB
et G le grandissement angulaire :
sin α '
G= , (7.9)
sin α
Un système optique centré réalisera le stigmatisme approché pour tous les points de l’axe
à condition que les rayons cheminent au voisinage de l’axe : c’est la condition de Gauss.
En d’autres termes les angles α et α ' doivent rester petites, ainsi sin α ≈ α et la
relation d’Abbe devient :
n ABα = n' A' B'α ' = Cste , (7.11)
qui est la condition d’aplanétisme de Lagrange - Helmholtz. Soit :
b) Quelle relation vérifient les angles d’indice n=4/3. Le rayon traverse la goutte
4 − n2 D (4 − n 2 )3
sin i = et cos m = .
3 2 27 n 4
Calculer Dm , r et i au minimum de
d) l’indice n varie de 1.329 à 1.343 entre le réfraction n1 supérieur à 1, appelé âme (ou
rouge et le bleu. En déduire l’expression de cœur) de la fibre, entouré d’une gaine
d Dm /dn au minimum de déviation (i est cylindrique de même axe, également
constant, seul r varie) et calculer la largeur homogène, isotrope et d’indice n2 < n1 .
angulaire de l’arc-en-ciel. 1. la face d’entrée de la fibre étant plane,
on s’intéresse à un rayon lumineux qui
Exercice VI. Réfraction limite. pénètre dans la fibre au point O (figure ci-
On mesure l’indice de réfraction n d’un dessous). Soit i l’angle d’incidence.
liquide à l’aide d’un réfractomètre de
Pulfrich.
Une fibre optique est constituée d’un c). Application numérique. Calculer i0 et
2. La fibre est éclairée avec une source de zénithale ne dépasse pas une certaine
lumière ponctuelle S placée au point O. A valeur. Montrer, à partir des équations
un instant que l’on prendra comme origine d’Euler, que la quantité nsin i est alors un
des dates, on l’allume, puis on l’éteint à invariant.
l’instant t = T1 (durée d’éclairement). 2. En déduire la valeur de ∆ pour
D’un point O de la terre où l’indice de l’air rayon R, entoure par une gaine protectrice
d'indice n2 < n1 (voir Exercice7). Un
est n0 , on mesure la distance zénithale
rayon lumineux est incident en 0 sous un
d’une étoile, c’est-à-dire l’angle que fait la
angle θ avec l'axe Ox de la fibre. On
direction de cette étoile avec la verticale
suppose que l'entrée baigne dans un
OZ du point O. Du fait de la variation de
milieu d'indice no. quelle condition l'angle
l’indice de l’air avec l’altitude, il y a une
θ doit-il vérifier, pour que le rayon subisse
petite différence ∆ = i − i0 entre la distance
des réflexions totales sur l'interface des
zénithale exacte et la distance zénithale
milieux n1 et n2 ? Considcrer les cas ou n1
observée i0 .
= 1,65 et n2 = 1,50 et Ie milieu d'entrée est
1. on suppose que les lieux des points l' air et le cas au il est l' eau, d'indice 1,33.
d’égal indice sont des plans horizontaux, Calculer la vitesse de propagation effective
approximation légitime si la distance de la lumière le long de la fibre.