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Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

CHAPITRE III
APPLICATIONS DES LOIS DE SNELL-DESCARTES AUX
DIOPTRE PLAN, MIROIRS ET PRISME.

I. Miroirs plans.
1. Définition
Un miroir plan est une plaque de verre plus ou moins épaisse sur laquelle une couche
d’étain ou d’aluminium et une couche de cuivre ou de plomb sont appliquées chimiquement
sur l’une des faces.
Le verre sert de support et de protection à la couche réfléchissante d’aluminium alors
que le cuivre ou le plomb rend le miroir complètement opaque. La couche d’aluminium est
généralement assez mince pour être partiellement transparente. Ainsi un miroir sans couche
de cuivre ou de plomb peut être utilisé pour espionner quelqu’un à partir d’une pièce sombre.
Le miroir est sans doute le système optique le plus utilisé dans la vie courante. Ainsi,
on les rencontre dans les appareils de haute technologie, en optique, en astronomie, et en
médecine. Pour ces utilisations, on les fabrique un peu différemment, ainsi, d’autres métaux
comme l’argent ou l’or qui offrent un meilleur pouvoir de réflexion que l’aluminium sont
utilisés. En médecine, les miroirs multicouches sont beaucoup plus utilisés dans le domaine de
la chirurgie.
2. Image d’un objet à travers un miroir.

Soit AB un objet. Choisissons un point objet


A et traçons deux rayons particuliers.
Le premier rayon AI, perpendiculaire
au miroir, se propage suivant la normale. Il
est réfléchi en I et se propage dans la
direction opposée au rayon incident.
Le deuxième rayon, AJ, fait un angle
d’incidence i avec la normale au miroir en I,
il se réfléchit à la surface du miroir avec le
même angle d’incidence (2è loi de Descartes
relative à la réflexion).
Le prolongement des deux rayons réfléchis
Figure 3.1. Image A’B’ du segment AB.
se coupe en A’, image de A. Cette image

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formée par l’intersection des prolongements de rayons physiques ne peut être obtenue sur un
écran : c’est donc une image virtuelle.
On peut réaliser la même construction avec le point B qui donne une image virtuelle B’.
On obtient finalement le segment A’B’, image du segment AB.
 On constate alors que le plan du miroir est la médiatrice des segments AA’ et BB’ :
l’image et l’objet sont donc symétriques par rapport au plan du miroir.

A' B'
 L’objet AB et l’image ont donc le même grandissement transversal cad que = 1.
AB
 Quelque soit l’angle d’incidence i, tous les rayons issus de A ou de B ont leur image
en A’ ou B’ : le stigmatisme est donc rigoureux. On dit alors que le miroir plan est un
système optique rigoureusement stigmatique.
3. rotation du miroir.
a- Rotation du rayon réfléchi.
Lorsqu’on fait tourner le miroir, les rayons réfléchis tournent en même temps : l’image de
l’objet tourne avec le miroir. Il s’agit ici de définir la relation existante entre angle de rotation
du miroir et angle de rotation du rayon réfléchi.
Pour cela, considérons un miroir plan, initialement en position horizontale. Tournons-
le d’un angle α (voir Figure 3.2.) Le miroir s’est alors déplacé de la position M1 à la position
M2. Un rayon incident atteint respectivement les deux miroirs en I1 puis I 2 . Le prolongement
des deux rayons réfléchis par les miroirs M1 et M2 se coupent au point P et font entre eux un
angle β . Les deux normales qui se coupent en N font entre elles un angle α . Pour déterminer

l’angle β en fonction de α , considérons les triangles NI1I 2 et PI1I 2 .


A partir du triangle NI1I 2 , on a :

α + i1 + (π − i2 ) = π . (1.1)
A partir du triangle PI1I 2 , on a :
π
β + 2i1 + 2( − i2 ) = π . (1.2).
2
Des relations (1.1) et (1.2), on obtient :
α = i2 − i1 et β = 2(i2 − i1 ) .
On en déduit :
β = 2α . (1.3)
Ainsi, si le miroir tourne d’un angle α , Figure 3.2. Rotation du rayon réfléchi à la suite
le rayon réfléchi tourne d’un angle 2α , de la rotation du miroir.
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c’est-à-dire le double de l’angle de rotation du miroir.


b- Rotation de l’image
On considère deux miroirs justapposés M 1 et M 2 faisant entre eux un angle α (voir Figure
3.3) il s’agit de définir la relation qui existe entre l’angle α formé par ces deux miroirs et
l’angle β formé par l’image leur image.

Soit S1 et S2 les images


respectives d’un point source S par
rapport aux miroirs M 1 et M 2 , et I un
point pris sur l’arrête formé par ces deux
miroirs et formant le point d’incidence.
Un rayon lumineux issu de S fait, avec la
normale au miroir M 2 , un angle i .
Considérons les triangles SIS1 et SIS2 .
A partir du triangle SIS1 , on a :
2(α + i ) + θ = π . (1.4)
Figure 3.3. Miroirs de Fresnel : rotation de
l’image d’un objet S.
A partir du triangle SIS2 , on a :
2i + θ + β = π . (1.5)
En soustrayant membre à membre ces deux équations, on obtient la relation :
β = 2α . (1.6)
On en déduit que lorsque le miroir tourne d’un angle α son image tourne d’un angle double.
Donc l’image d’un objet formé par un miroir tourne deux fois plus vite que le miroir. On peut
également constater que les distances S1I , S2 I et SI sont identiques. Ainsi, l’objet S et les
images S1 et S2 sont sur un cercle de centre I et de rayon SI .
4. Exemple d’application : comment choisir un miroir. (exercice XII)
Solution.
1- Deux méthodes sont possibles pour placer les points I et J correspondant
respectivement aux bords supérieur et inférieur du miroir.
 Soit représenter A’ et B’, les symétriques de A et B ;
 Soit représenter O’ le symétrique de l’œil O. L’angle IO’J contient le champ de
vision de l’observateur.
2- A’B’ est le symétrique de AB par rapport au plan du miroir. Par application du
théorème de Thalès, on a :
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A' B ' B ' B NB


= ⇒ IJ = A' B ' .
IJ NB B' B
Or B’B=2NB, on en déduit :
AB
IJ = .
2
A.N. IJ = 90 cm .
De même,
NB NJ
= ⇒
B' B B' O'
NB B ' O ' BO
NJ = B' O' = = .
B' B 2 2
A.N. NJ = 84 cm .
Ainsi, la hauteur minimale du
miroir doit être égale à la moitié de la
Figure 3.4. Image du personnage à travers le
taille du personnage. Le point le plus miroir.
bas du miroir doit être situé à 84 cm du
sol.

3- Pour traiter cet exercice, on a utilisé une position quelconque du personnage. Par
conséquent, qu’il s’éloigne ou se rapproche ne modifie pas le résultat trouvé. En d’autres
termes, l’observation de son image ne modifie pas les dimensions du miroir, par contre
l’observateur verra de façon plus précise certains détails de sa physionomie s’il est plus
proche du miroir.
II. Dioptre plan et lame à faces parallèles.
1. Dioptre plan.
a- relation de conjugaison.
Un dioptre plan est une surface plane séparant deux milieux homogènes d’indices
différents. Dans cette sous-section, Il s’agit de déterminer l’image d’un point objet A1 à
travers ce système optique.
Considérons pour cela la figure ci-contre. Le premier rayon A1H , perpendiculaire au
plan du dioptre ∑ , se propage selon la normale. Il pénètre dans le second milieu sans être
dévié, c’est-à-dire, dans la même direction que le rayon incident.
Le deuxième rayon, A1I , fait un angle d’incidence i1 avec la normale au miroir en I, il
se propage dans le second milieu en faisant un angle i2 avec la normale.

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Le prolongement des deux rayons


réfractés se coupe en A2 , image de
A1 . Cette image est virtuelle car elle
ne peut être recueillie sur un écran.
Pour établir la relation de
conjugaison, considérons les triangles
A1HI et A2 HI . Nous obtenons :

HI HI
tgi1 = , et tgi2 = . (2.1)
HA1 HA2
Figure 3.5. Image d’un point formé par le
La deuxième loi de Descartes nous dioptre plan
permet d’écrire :

n1 sin i1 = n2 sin i2 . (2.2)


Des relations (2.1) , il vient :

tgi1 HA2 sin i1 cos i2 HA2


= , soit = . (2.3)
tgi2 HA1 sin i2 cos i1 HA1

En utilisant la relation (2.2), on a :


n2 cos i2
HA2 = HA1 , (2.4)
n1 cos i1

qui est la relation liant l’objet A1 à son image A2 .

Il ressort de cette relation que l’image A2 dépend de l’objet A1 , mais aussi de l’angle
i1 . Ainsi, tous les rayons issus de l’objet A1 (d’inclinaison différente) ne forment pas tous
leur image en A2 , c’est-à-dire, ne semblent pas tous provenir de A2 . Les conditions de
stigmatisme rigoureux ne sont donc pas vérifiées pour le dioptre plan. Le dioptre plan n’est
pas rigoureusement stigmatique.
Cependant, si l’on se place dans les conditions de faible angle d’incidence i1 , on peut
faire un développement limité de cosinus à l’ordre 2 et obtenir :
n2
HA2 = HA1 . (2.5)
n1

Cette relation est indépendante de l’angle d’incidence i1 . Ainsi, il y a donc stigmatisme


approché. En pratique, ce stigmatisme est obtenu en diaphragmant le dioptre pour ne laisser

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passer que de rayons de très faibles angles d’incidences. On parle encore de rayons paraxiaux.
On est donc dans les conditions d’approximation de Gauss.
Dans ces conditions, la relation de conjugaison est :
n2 n
− 1 = 0. (2.6)
HA2 HA1

On peut aisément vérifier que lorsque HA2 → ∞ , on a HA1 → ∞ . On en déduit que les foyers
optiques de ce système sont à l’infini. Le dioptre plan est donc un système optique afocal.
b- objet étendu : grandissement.
Considérons maintenant un objet étendu A1B1 . Les relations établies pour A1 restent
également valables pour B1 . Ainsi, à partir de la figure ci-contre, on peut écrire :
n2 cos i2
HA2 = HA1 , (2.7a)
n1 cos i1
et
n2 cos i2
HB2 = HB1 . (2.7b)
n1 cos i1
En utilisant la loi de Chasles, on a :
A2 B2 = A2 H + HB2 , on en déduit :

A2 B2 =
n2 cos i2
n1 cos i1
(
HB1 − HA1 = 2 )
n cos i2
n1 cos i1
A1B1

. Pour des faibles angles d’incidence, le Figure 3.6


grandissement longitudinal est alors :

A2 B2 n2
γℓ = = . (2.8)
A1B1 n1
On peut aisément vérifier que le grandissement transversal est égal à 1. Ainsi, si l’indice du
milieu image n2 est supérieur à l’indice du milieu objet n1 , alors l’image parait plus gros.
Dans le cas contraire l’image paraîtra plus mince. L’objet sera donc déformé.

2. Lames à faces parallèles.


Considérons une lame à faces parallèles d’indice n et d’épaisseur e séparant deux
milieux d’indice n1 et n2 . Il s’agit de déterminer l’image A2 d’un point objet A1 , donné par
ce système optique. Nous supposerons que sont vérifiées les conditions de Gauss.

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La figure ci-contre montre qu’il y aura deux dioptres : le dioptre n1 -n et le dioptre n- n2 .

Soit A0 l’image de A1 formée par le dioptre n1 -n. Son expression est :

n1 n n
− + = 0 ⇒ H1 A0 = H1 A1 . (2.9
H1 A1 H1 A0 n1
En considérant le dioptre n- n2 , on a :
n n n
− + 2 = 0 ⇒ H 2 A2 = 2 H 2 A0 .
H 2 A0 H 2 A2 n

(2.10)
Or,
H1 A2 = H1H 2 + H 2 A2 = e + H 2 A2 . (2.11)
En reportant (2.10) dans (2.11) on obtient :
Figure 3.7. Image d’un point objet A donnée
n2 par une lame à faces parallèles.
H1 A2 = e + H 2 A0 . (2.12)
n

De même,
H 2 A0 = − H1H 2 + H1 A0 = −e + H1 A0 . (2.13)
En reportant (2.9) dans cette relation (2.13) on obtient :
n
H 2 A0 = −e + H1 A1 . (2.14)
n1
En reportant la relation (2.14) dans (2.12), on a :

n2  n
H1 A2 = e +  − e +  H1 A1 . (2.15)
n n1 

De cette relation, on déduit que :


 n  n
H1 A2 = e1 − 2  + 2 H1 A1 . (2.16)
 n  n1
On peut vérifier que si e = 0 , on retrouve bien la relation de conjugaison du dioptre plan.
Ainsi, la lame introduit une translation de l’image de e(1 − n2 / n) .

On peut aussi calculer la distance séparant l’objet de l’image. Comme A1 A2 = A1H1 + H1 A2 ,


soit :

 n  n 
A1 A2 = e1 − 2  +  2 − 1 H1 A1 . (2.17)
 n   n1 

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Si n2 = n1 la lame induit une translation de l’image de la quantité A1 A2 = e(1 − n1 / n) . En


d’autres termes la lame introduit un retard équivalent à la marche
δ = n A1 A2 = e(n − n1 ) . (2.18)
Cette propriété fait que la lame soit très souvent utilisée dans des dispositifs optiques
comme un objet de retard.

III. Le prisme.
1. définition.

Un prisme est un milieu homogène,


souvent fait en verre, transparent et limité
par deux dioptres plans non parallèles,
appelées faces d’entrée et de sortie du
prisme.
L’intersection de ces deux dioptres
Figure 3.8a. Prisme posé sur sa section
plans forme l’arrête du prisme et l’angle principale
entre les deux plans forme l’angle A du
prisme. La troisième face dont les bords
sont généralement parallèles, est appelée
base du prisme. Elle se distingue souvent
des deux autres faces car elle est dépolie
(Figure 3.8).
Le plan principal du prisme est un
Figure 3.8b. Prisme posé sur sa base.
plan normal à l’arrête du prisme.

La figure 3.9 montre un prisme


d’angle A dans le plan principal. Ce plan
constitue le plan d’incidence. On peut y
voir apparaître la face d’entrée et la face
de sortie définie suivant le sens de la
lumière.

Figure 3.9. Prisme dans sa section principale.

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2. Influence d’un prisme sur la marche d’un rayon lumineux : formules du prisme.
a- Etude de la marche d’un rayon lumineux.
Le chemin suivi par un rayon incident à travers un prisme est parfaitement décrit à partir des
lois de Snell-Descartes appliquées à chaque changement du milieu, c’est-à-dire à chacune des
deux faces rencontrées. L’indice absolu du prisme est n. ce prisme de verre est plongé dans
un milieu extérieur d’indice 1.

Considérons un rayon incident, issu d’une


source monochromatique, placé dans le plan
principal. Il arrive sur la face d’entrée du
prisme sous un angle i , puis se réfracte. Le
rayon réfracté I1I 2 fait un angle r avec la
normale en I1 vérifiant la relation
sin i = n sin r . (3.1)
Figure 3.10. Marche d’un rayon lumineux
Ce rayon réfracté existe toujours tant que à travers un prisme.

n > 1 . Sa valeur limite est sin rℓ = 1 / n et correspond à un angle d’incidence rasant ( i = 90° ).

Le rayon I1I 2 frappe la face de sortie du prisme en I 2 avec un nouvel angle


d’incidence r ' par rapport à la normale de ce dioptre. Il ne peut être réfracté que si et
seulement si l’angle d’incidence r ' est inférieur à l’angle d’incidence limite r 'ℓ donné par

sin r 'ℓ = 1 / n . Le rayon émergent sort du prisme en I 2 avec un angle i ' par rapport à la
normale donné par :
sin i ' = n sin r ' . (3.2)
Dans le cas contraire ( r ' > r 'ℓ ), le rayon I1I 2 est totalement réfléchi vers sa base.

Dans les triangles I1I 2 A ou I1I 2 J , on trouve aisément


r + r'= A . (3.3)
L’angle I1 JI 2 étant égal à π − A . On en vient au trois premières formules du prisme données
par les équations (3.1), (3.2) et (3.3). Ces formules permettent de déterminer complètement le
trajet d’un rayon lumineux à travers un prisme si l’angle A du prisme, l’indice de réfraction n
et l’un des quatre angles sont connus.
b- Déviation du prisme.
Le trajet du rayon lumineux représenté sur la figure 3.10 montre qu’il existe de manière
générale, un angle de déviation D entre les rayons incidents et émergents. Cette déviation est

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défini comme étant l’angle formé par le rayon émergent et le prolongement du rayon incident.
On peut ainsi décomposer cette déviation en deux déviations élémentaires :
D = D1 + D2 , (3.4)

Où D1 est la déviation imposée au rayon incident par le premier dioptre (face d’entrée) :
D1 = i − r , (3.5)
Et D2 la deuxième déviation imposé au rayon I1I 2 par le second dioptre (face de sortie) :
D2 = i '−r ' . (3.6)
Des relations () et (), et en tenant compte de la relation (3.3), on obtient :
D = i + i '− A . (3.7)
Cette formule peut être aussi obtenue en examinant le triangle I1I 2 K . Elle constitue la 4e
formule du prisme.

3. Etude de la déviation en fonction de l’angle du prisme.


Il s’agit de déterminer le comportement du rayon émergent (c’est-à-dire de la déviation D)
lorsque l’angle A du prisme varie. Pour ce faire, nous réécrivons les quatre formules du
prisme.
sin i = n sin r (a), sin i ' = n sin r ' , (b) r + r ' = A (c), et D = i + i '− A (d). (3.8).
En différentiant la relation (3.8d), on obtient :
dD di '
dD = di + di '− dA = di '− dA , ⇒ = −1. (3.9)
dA dA
Car di=0 ( l’angle d’incidence ne varie pas). En différentiant la relation (3.8c), on a :
dA = dr + dr ' = dr ' , (3.10)
Car si i est constant, r l’est aussi car l’indice n est aussi constant. En différentiant la relation
(3.8b), on a :
di ' cos r ' di '
cos i ' di ' = n cos r ' dr ' ⇒ =n = . (3.11)
dr ' cos i ' dA
Des relations (3.9) et (3.11), on obtient
dD cos r '
=n −1. (3.12)
dA cos i '
Comme r ' est toujours inférieur à i ' car cos i ' < cos r ' , on a :
cos r ' cos r '
>1⇒ n > n > 1. (3.13)
cos i ' cos i '

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On en déduit que dD / dA > 0 quelque soit l’angle du prisme et l’angle d’incidence. En


conclusion, l’angle de déviation est une fonction croissante de l’angle A du prisme.

4. Etude de la déviation en fonction de l’angle d’incidence.


Le point de départ reste les quatre formules du prisme (3.8). En différentiant les équations (a)
et (b), on a :
di cos i = n cos rdr , et cos i ' di ' = n cos r ' dr ' . (3.14)
On en déduit :
di cos i cos rdr
= . (3.15)
di ' cos i ' cos r ' dr '
En différentiant la relation (c ), on a :
dr + dr ' = 0 ⇒ dr = −dr ' . (3.16)
En reportant ce résultat dans (3.15), il vient :
di cos i ' cos r
=− . (3.17)
di ' cos i cos r '
De la relation (3.8d), on a :
dD di ' dD cos i cos r '
= 1+ ⇒ = 1− . (3.18)
di di di cos i ' cos r
L’étude expérimentale montre qu’il existe généralement un minimum de déviation lorsque i
varie. Pour rechercher analytiquement ce minimum, nous résolvons l’équation dD/di=0. soit :
cos i ' cos r = cos i cos r ' . (3.19)
En élevant cette relation au carré et en passant au sinus, on a :
sin 2 r + sin 2 i '− sin 2 i ' sin 2 r = sin 2 r '+ sin 2 i − sin 2 i sin 2 r ' . (3.20)
En utilisant les deux premières formules du prisme (3.8a) et (3.8b) dans (3.20) après les avoir
élevées au carré, on obtient :

sin 2 r = sin 2 r ' ⇒ r = r ' ou r = −r ' .


Or si r = −r ' , la relation (3.8c) donne A=0,
ce qui n’est pas vraie. Donc la seule solution
possible au minimum de déviation est :
r = r ' ≡ rm ⇒ A = 2rm ⇒ rm = A / 2. (3.21)
De plus, si r = r ' , alors les deux premières
formules du prisme (3.8a) et (3.8b)
conduisent à : Figure 3.11. Variation de la déviation D en
i = i ' ≡ im . (3.22) fonction de l’angle d’incidence pour
plusieurs valeurs de l’angle du prisme. 11
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D’où l’expression de la déviation minimale :


Dm = i + i '− A = 2im − A . (3.23)

On en déduit l’expression de l’angle d’incidence connaissant le minimum de déviation Dm :

Dm + A
im = . (3.24)
2
Application : mesure de l’indice d’un prisme.
Cette étude permet le plus souvent de faire une mesure précise de l’indice d’un prisme.
En effet, au minimum de déviation D= Dm , la relation (3.8a) devient :

sin im = n sin rm . (3.25)

En reportant dans cette équation rm et im par leurs expressions (3.21) et (3.24), on obtient :

 D + A
sin  m 
n=  2 
. (3.26)
 A
sin  
2
On peut aisément vérifier que lorsque n est mesuré à partir d’un goniomètre, son incertitude
est :
∆A  A
∆n = n cotg  . (3.27)
2 2
Remarque. Pour que la déviation D existe, il faut déjà que le rayon émerge du prisme. C’est-à-
dire que r ' ≺ r 'ℓ avec r 'ℓ = arcsin(1 / n) , l’angle limite de réfraction. Or, A=r+r’, d’où, r’=A-r

⇒ A-r< r 'ℓ . Au minimum de déviation r=r’ par conséquent

A − rm < r 'ℓ ⇒ A < 2r 'ℓm = 2 arcsin(1 / n) . (3.28)

5. Etude de la déviation en fonction de l’indice du prisme : dispersion


Si l’on utilise plusieurs sources monochromatiques, chacune ayant une longueur d’onde
déterminée, on peut ainsi mesurer pour chacune des sources mesurer l’indice du milieu par la
méthode de déviation minimale (3.26) et établir ainsi la loi de dispersion du prisme.
Si l’on irradie le milieu avec une source polychromatique (lumière blanche par exemple)
on observe en sortie des rayons émergents dans des directions différentes directement reliées à
la valeur de la longueur d’onde λ utilisée. Il s’agit dans ce paragraphe d’établir
analytiquement l’expression de la variation de la déviation en fonction de λ . Pour cela, le
point de départ reste les quatre formules du prisme.

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En différentiant la première relation (3.8a) (i restant constant car la variation de l’indice ne


modifie pas l’angle d’incidence), on a :
dn sin r + n cos rdr = 0 . (3.29a)
La deuxième donne :
cos i ' di ' = dn sin r '+ n cos r ' dr ' . (3.29b)
La troisième donne aussi :
dA = dr + dr '= 0 ⇒ dr = −dr ' , (3.29c)
car l’angle du prisme ne varie pas lorsque n varie. La quatrième relation conduit à :
dD di '
dD = di ' ⇒ = . (3.29d)
dn dn
A partir de la relation (3.29b), on a :
di ' sin r ' cos r ' dr '
= +n . (3.30)
dn cos i ' cos i ' dn
Des relations (3.29a) et (3.29c) on a :
dr sin r dr '
=− =− , (3.31)
dn n cos r dn
En reportant cette relation dans (3.30), et compte tenu de (3.29d), on obtient :
dD sin r ' cos r ' sin r
= +n
dn cos i ' cos i ' n cos r
Soit :
dD sin r ' cos r ' sin r sin r ' cos r + cos r ' sin r sin(r '+ r )
= + = = .
dn cos i ' cos i ' cos r cos i ' cos r cos i ' cos r
On en déduit :
dD sin A
= . (3.32)
dn cos i ' cos r
ou encore
dD sin A dn
= (3.33)
dλ cos i ' cos r dλ
Généralement le prisme est utilisé au minimum de déviation. Ainsi nous allons donc calculer
cette dispersion au voisinage de ce minimum de déviation, ce qui donne :
dD sin A dn
= , (3.34a)
dλ  A + Dm   A  dλ
cos  cos 
 2  2
ou encore

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 A
2 sin  
dD
=  2  dn . (3.34b)
dλ  A + Dm  dλ
cos 
 2 
En prenant par exemple la loi de Cauchy :
A1
n ≈ A0 + , (3.35)
λ2
on trouve :
 A
4 sin  
dD A
= − 31 2 . (3.36)
dλ λ  A + Dm 
cos 
 2 
Cette expression montre qu’à la sortie du prisme, les différentes radiations sortent dans des
directions différentes et que si λ augmente ( dλ > 0 ) alors dD<0 car A1 > 0 ; la déviation D
diminue.
Conséquence : les radiation de petites longueur d’ondes (comme le bleu λ = 400 nm ) sont
plus déviées que les radiations de grande longueur l’onde (comme le rouge λ = 800 nm ).
6. Mesure pratique de mesure de l’angle A du prisme.
a- méthode de recherche des normales des faces du prisme.

En pratique on mesure l’angle A


du prisme à l’aide d’un goniomètre. On
repère les positions angulaires des
normales des deux faces (entrée et
sortie) à l’aide de la lunette du
goniomètre. Une fois fait, on peut alors
ensuite déterminer sur le goniomètre
l’angle π − A que font entre elles
chacune de ces deux normales aux
faces du prisme (voir figure 3.12). on Figure 3.12. Prisme sur le plateau d’un
en déduit l’angle A du prisme. goniomètre

b- Méthode de demi faisceaux réfléchis.


Cette méthode consiste à envoyer un pinceau de lumière sur l’arrête A du prisme (voir figure
3.13). Deux pinceaux réfléchis formant un angle X sont obtenus et proviennent de la réflexion

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Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

du pinceau incident sur les faces d’entrée et de sortie du prisme à cette intersection A. on peut
donc à partir de la relation liant l’angle A du prisme et X, déterminer l’angle A du prisme.
Pour déterminer cette relation, on constate que :

i + i '+ A + π = 2π ,
π π
α= − i et α ' = − i'
2 2
x = A +α +α'.
De ces trois relations, on obtient :
X = 2 A ⇒ A = X / 2 . (3.37)

Figure 3.13. Mesure de l’angle A du prisme par la


méthode de double faisceau réfléchi.

Donc, il suffit de repérer les positions angulaires de ces deux pinceaux réfléchis par les faces
d’entrée et de sortie et, ensuite déterminer sur le goniomètre l’angle x que font ces deux
pinceaux réfléchis entre eux. On enduit l’angle A du prisme qui est la moitié de cet écart
angulaire.

7. prismes particuliers.
a- Prisme de petit angle.
Lorsque l’angle du prisme A est faible et que l’angle d’incidence i l’est aussi, alors les quatre
formules du prisme (3.8) peuvent être approchées par :
i = nr (a), i ' = nr ' , (b) r + r ' = A (c), et D = i + i '− A (d). (3.38)
Des relations (a), (b) et (c) on a : i + i ' = nA . La déviation devient alors :
D = (n − 1) A . (3.39).
On peut vérifier que cette relation correspond au minimum de déviation dans le cas de petits
angles.
b- Prime à réflexion totale.
 Préliminaires.
Nous avons étudié à la section précédente un prisme dont la base, dépolie, ne
permettait pas de laisser sortir le rayon et n’était donc pas exploitable. Ainsi, le rayon
émergent, qui ne peut sortir que par la deuxième face du prisme, n’existe que pour certaines
incidences. Il est alors dévié par rapport au rayon incident d’une quantité D = i + i '− A .
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Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Si par contre la base du prisme est poli comme les deux autres faces, on peut exploiter
la situation de réflexion totale sur la deuxième face du prisme. Ainsi, le rayon peut sortir par
exemple par la base. On définit dans ce cas une autre formule de déviation entre le faisceau
incident et le faisceau émergent. Un prisme utilisé dans ces conditions est appelé prisme à
réflexion totale.
Dans les instruments d’optique, ces prismes sont largement utilisés, comme
redresseurs d’images par exemple, où ils remplacent les miroirs très onéreux. Nous présentons
dans cette sous-section quelques exemples de prismes à réflexion totale.
 Prisme isocèle à angle droit.
Les prismes isocèles à angle droit ont deux côtés égaux. L’angle A vaut 45° de telle
sorte manière qu’un rayon en incidence normale sur l’une des faces du prisme frappe
l’hypoténuse avec un angle de 45° ; il est alors en réflexion interne totale (par exemple, pour
un milieu d’indice 1.5, l’angle limite vaut 41.8°). Le rayon réfléchi vers la base traverse
normalement celle-ci. On constate donc que le rayon incident et le rayon émergent du prisme
font entre eux un angle de 90° (Figure 3.13a).

Figure 3.14. a) Prisme isocèle à angle droit ; b) deux prismes isocèles à angle droit accolés
par leur base.
* De tel prisme peuvent être utilisés comme miroir dans lesquels l’intégralité du
faisceau est réfléchie.
* L’ensemble de ces deux prismes (Fig.) provoque une déviation à 180° ; c’est ce
procédé qui est utilisé dans les jumelles.
 Prisme d’Amici.
C’est un prisme à angle droit dont l’hypoténuse a été remplacée par une arrête à 90° sur
laquelle il y a réflexion interne. Il a une forme compliquée et permet d’inverser
simultanément la gauche et la droite d’une part, le haut et le bas d’autre part.

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Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Figure 3.15. (a) Prime d’Aminci et (b) Prisme de Dove.


 Prisme de Dove.
C’est un prisme qui sert à tourner une image tout en conservant le même sens de propagation.
La longueur du prisme est de cinq à six fois plus importante que sa largeur. L’hypoténuse qui
correspond à la plus grande face est utilisée en réflexion totale. Du fait de la géométrie du
système, les faces d’entrée et de sortie se comportent de façon totalement symétrique l’une
par rapport à l’autre : dans ces conditions, l’angle d’incidence sur la face d’entrée est égal à
l’angle de sortie sur la deuxième face.

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Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Exercices de Travaux Dirigés.


Exercice I. 4) On souhaite que les conditions de
Calculer l’angle limite dans le diamant stigmatisme approché soient réalisées pour
d’indice n2 = 2.42 , puis dans un verre les points A1 et A2 .
spécial d’indice 1.80, ces deux matières a) Rappeler précisément ce que sont les
baignant dans un milieu d’indice conditions de stigmatisme rigoureux et de
n1 = 1.50 . stigmatisme approché.

Exercice II. Lois de Descartes et dioptre b) Montrer que les conditions de

plan. stigmatisme rigoureux ne sont jamais

On considère deux milieux 1 et 2 réalisées pour le dioptre plan.


homogènes, isotropes, séparés par une c) Montrer qu’il est possible de réaliser

surface plane. On note n1 et n2 les indices celles de stigmatisme approchée à


condition que les rayons passant par A1
respectifs de chacun, avec n1 > n2 . On
fassent un petit angle avec la normale au
s’intéresse à l’image éventuelle A2 dans le
dioptre. Exprimer alors p2 en fonction de
milieu 2 d’un point A1 du milieu 1 par la
p1 : c’est la formule de conjugaison du
surface plane (il s’agit d’un dioptre plan).
dioptre plan.
1) Rappeler les lois de Descartes pour la
d) quels sont les grandissements
réfraction.
transversal et longitudinal de ce système
2) On considère deux rayons lumineux
optique ? Peuvent-ils être égaux ? Quelle
passant par A1 , l’un orthogonal au dioptre
en est la conséquence.
et l’autre faisant un angle i1 avec sa
Exercice III.
normale. Quel est le cheminement dans le
Un petit poisson est a une profondeur de
milieu 2 de chacun des deux rayons (on
1m. Déterminer la position de son image,
fera un schéma)? En déduire la nature de
si elIe est observée sous un petit angle et si
cette image et qualitativement la position
elIe est observée dans une direction faisant
du point A2 .
45° avec la verticale. Que1 doit être l'angle
3) on appelle H et H ' les intersections maximum d'observation, si l'écart entre la
respectives de chacun des rayons avec le profondeur observée et celle des petits
dioptre. On oriente sa normale et on note angles ne dépasse pas 5 %
p1 et p2 les abscisses de A1 et A2 , soit

p1 = HA1 et p2 = HA2 . Déterminer Exercice IV.

l’expression de p2 en fonction de p1 et i1 .

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Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Pour une observation axiale, une bille se c) un observateur est à la surface de l’eau
trouve au fond d’une cuve de profondeur D et regarde un poisson de 1 m de longueur
pleine d’eau. A quelle hauteur du fond de situé à 1m de profondeur. En absence
la cuve parait-elle placée ? d’eau, lorsqu’il est juste à la verticale, il
verrait ce poisson sous un angle α . Sous
Exercice V. quel angle α ' le voit-il depuis la surface de
On regarde normalement à travers une l’eau ?
lame à faces parallèles un point marqué sur Exercice VII
la face inférieure à cette lame. Ce point En regardant depuis le bord d’un récipient
parait à 8 cm au-dessous de la face de hauteur h sous une incidence i, une
supérieure. On immerge cette lame dans longueur OA est cachée. Quelle est la
une cuve d’eau et le point paraît à 20 cm longueur cachée quand on regarde de la

en dessous du niveau de l’eau. Quelles sont même manière le récipient plein d’un

les épaisseurs du verre et de l’eau si les liquide d’indice n ? Calculer cette longueur

indices respectifs sont de 1.52 et 1.33 ? avec n = 2 , i = 45° et h = 1 m . Faites


Exercice VI. l’expérience en plaçant une pièce de
Vous êtes à la surface de l’eau et vous monnaie au fond du récipient. Quand on
observez un poisson de longueur L nageant remplit le verre, la pièce devient visible.
à la profondeur h = 1 m . Soit T sa tête et Q
sa queue. L’indice de l’eau est n=1.33.
a) déterminer géométriquement la position
de l’image T’ de T formée par le dioptre
plan air-eau en utilisant le rayon vertical
passant par T et un rayon faisant un angle
i avec la verticale. Calculer la profondeur Exercice VIII.
h' de l’image T’ avec deux angles On pique au centre d’un bouchon circulaire
d’incidence 10° et 30°. Que constatez- en liège d’épaisseur négligeable et de
vous ? Quelles sont les conséquences et rayon R une aiguille. L’ensemble flotte sur
pourquoi voit-on les poissons nettement ? un liquide d’indice n . Quelle doit être la
b) déterminer la profondeur h' dans le dimension de l’aiguille pour qu’elle soit
cadre de l’approximation de Gauss. Faire invisible pour un observateur placé à la
le même calcul si le poisson est à 4 m de surface ? Faire un schéma indiquant
profondeur. clairement le trajet d’un rayon lumineux.

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Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

(i − i ' ) ( D + A) A (r − r ' )
cos sin = n sin cos
Exercice IX. 2 2 2 2
1) Démontrer que la translation subie par Montrer que connaissant Dm et A on peut
un rayon lumineux traversant une lame à déduire aisément l’indice du prisme. Avec
faces parallèles d’épaisseur e et sous quelle précision n est-il connu si les angles
incidence i est donnée par sont mesurés au goniomètre dont
sin(i − r ) l’incertitude est de 30' ' par lecture ?
d =e ,
cos r (Précisez le mode de mesure rentrant dans
où r est l’angle de réfraction. A.N. vos considérations). Calculer alors n et
e=8.0cm ; i=45° et n=1.5. ∆n . Application numérique. A = 59,648° ,
2) Un rayon lumineux tombe sous
Dm = 38°54'30' ' .
incidence de 60° sur une lame à faces
parallèles d’indice n et d’épaisseur e sur un
Exercice XII
écran placé loin de la lame et
Pour mesurer l’angle A d’un prisme au
perpendiculaire au rayon incident. On
laboratoire, on envoie un faisceau de
observe un cercle lumineux si la lame est
rayons parallèles sur son arrête. L’écart
animée d’un mouvement rapide de rotation
angulaire entre les rayons réfléchis sur les
autour du rayon incident. Calculer le rayon
deux faces du prisme est X=159°.
du cercle. n = 3 , e = 3 cm .
- Montrer que X=2A et en déduire l’angle
A du prisme.
Exercice X - Si les mesures sont faites à 30’ près, en
Montrer qu’une lame à faces parallèles
déduire la valeur de ∆A . Réécrire A avec
d’épaisseur e et d’indice n baignant dans
son incertitude.
deux milieux d’indice différents est
NB. On indiquera clairement sur un
équivalente à un dioptre plan dont on
schéma les divers rayons qu’on peut
donnera les caractéristiques.
obtenir.

Exercice XI Exercice XIII


On considère un prisme d’angle A et
On recherche quelle doit être la hauteur
d’indice n. les angles d’incidence et
minimale d’un miroir qui, fixé
d’émergence sont désignés par i et i’ et les
verticalement sur un mur, permet à une
réfractions successives par r et r’.
personne de 1.80m de s’observer
Démontrer que pour tout i on a la relation :
entièrement (des pieds à la tête), les yeux

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Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

de l’observateur sont situés à environ 12 deux séries d’images A1 , A2 , A3 , …, AN ,


cm en dessous du sommet de son crâne. … et A'1 , A'2 , A'3 ,…, A' N … sur l’axe Az
1. schématiser la situation et
normal aux miroirs ; la première série
représenter les rayons lumineux qui
correspond aux rayons réfléchis d’abord
permettent à l’observateur de voir le
sur M et la seconde série aux rayons
sommet A de sa casquette et la base B de
réfléchis d’abord sur M’.
ses pieds. On désignera par I et J
Déterminer, en fonction de z et e,
respectivement les bords supérieur et
les abscisses de ces deux séries d’images,
inférieur du miroir et O la position de l’œil
comptées à partir de A (près de l’origine),
de l’observateur.
et notamment, déterminer les abscisses des
2. Déterminer la hauteur minimale
images AN et A' N suivant que N est pair
que doit avoir le miroir pour que cette
ou impair.
observation soit possible ainsi que la
2) les miroirs M et M’ forment un angle
hauteur à laquelle doit se trouver la base du
α = π / n (Fig.1(b))
miroir.
3. l’observation de son image est-elle
modifiée si l’observateur s’éloigne ou se
rapproche du miroir ?
Exercice XIV. Séries d’images dans un
système de deux miroirs plans.
Fig1.(b)
On considère deux miroirs plans M et M’
a) déterminer la déviation D d’un rayon
dont les faces réfléchissantes sont en
incident, d’incidence quelconque, ayant
regard.
subi une réflexion sur chacun des deux
1) les miroirs M et M’ sont parallèles et
miroirs.
distants de e (fig1.(a))
b) Déterminer les positions angulaires

( OA, OAN ) et ( OA, OA' N des images AN et

A' N d’un objet ponctuel A situé entre M et

M’ et repéré par l’angle (OA, M ) = θ ; on


distinguera encore deux séries d’images
( A1 , A2 , A3 , …, AN , … ) et ( A'1 , A'2 ,
Fig1.(a)
A'3 ,…, A' N …).
Un objet ponctuel A entre M et M’ est à la
distance z de M (z<e). le point A donne
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