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Filière :

MINES GÉOLOGIE ET PÉTROLE (BTS)

SUPPORT DE
COURS

TÉLÉDÉTECTION INTERPRÉTATIVE
Enseignant : Dr YAO Koffi
UFR-STRM/ UFHB-Cocody
yakoft@yahoo.fr

Année académique : 2015-2016


SOMMAIRE

INTRODUCTION ............................................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA TÉLÉDÉTECTION ........................................................................... 3
1.1. HISTORIQUE ......................................................................................................................................... 3
1.2. DÉFINITION PHOTO-INTERPRÉTATION ET TÉLÉDÉTECTION ................................................................ 3
1.2.1 TELEDETECTION ..................................................................................................................................................... 3
1.2.2. PHOTO-INTERPRETATION ...................................................................................................................................... 4
1.3. PRINCIPE DE LA TÉLÉDÉTECTION ........................................................................................................ 4
1.4. SPECTRE ÉLECTROMAGNETIQUE ........................................................................................................ 6
1.4.1. RAYONNEMENTS ELECTROMAGNETIQUES ............................................................................................................. 6
1.4.2. SPECTRE ELECTROMAGNETIQUE ............................................................................................................................ 8
1.4.2.1. RAYONS (RAYONS ULTRA-VIOLET) UV ............................................................................................................ 9
1.4.2.2. VISIBLE .............................................................................................................................................................. 9
1.1.4.2.3. INFRA ROUGE (IR)........................................................................................................................................... 9
1.4.3. NOTION DE CORPS NOIRS, CORPS BLANCS ET CORPS GRIS ...................................................................................... 9
1.4.3.1. CORPS NOIRS ................................................................................................................................................. 10
1.4.3.2. CORPS BLANCS ................................................................................................................................................. 10
1.4.3.3. CORPS GRIS ...................................................................................................................................................... 10
1.5. VECTEURS ET CAPTEURS .................................................................................................................... 12
1.5.1. LES PLATES-FORMES OU VECTEURS ..................................................................................................................... 12
1.5.2. LES CAPTEURS .................................................................................................................................................... 14
1.6. NOTION D’IMAGES ................................................................................................................................. 16
CHAPITRE 2. PHOTOINTERPRÉTATION GÉOLOGIQUE ....................................................................... 18
2.1. PRINCIPE, MÉTHODE D’ACQUISITION ET AVANTAGES DES PHOTOS AÉRIENNES ..................... 18
2.2. FONDEMENT DE L’INTERPRÉTATION.................................................................................................. 19
2.3. INTERPRÉTATION DES ÉLÉMENTS GEOLOGIQUES ......................................................................... 21
2.3.1. PHOTOGEOLOGIE ET LITHOLOGIE ........................................................................................................................ 21
2.3.2. PHOTOGEOLOGIE ET TECTONIQUE ....................................................................................................................... 22
2.4. LES DOMAINES D’APPLICATIONS ........................................................................................................ 22
2.4.1. CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE ............................................................................................................................. 22
2.4.2. RECHERCHE MINIERE........................................................................................................................................... 22
2.4.3. HYDROGEOLOGIE ................................................................................................................................................ 22
2.4.4. GEOLOGIE DE L’INGENIEUR ................................................................................................................................. 22
2.5. QUELLES INFORMATIONS PUIS-JE RETROUVER SUR UNE PHOTO AERIENNE ? ........................ 22
2.6. TECHNIQUE D’UTILISATION DU STÉRÉOSCOPE ............................................................................... 26
ANNEXES.………………………………………………………………………………………………………………28
INTRODUCTION

De nos jours, la télédétection est souvent utilisée pour cartographier les ressources naturelles.
Les photographies aériennes et les images numériques acquises à partir de plates-formes aéroportées,
spatioportées et navales sont utilisées pour la production de cartes topographiques des régions
terrestres et océaniques, et de cartes de ressources naturelles telles que la végétation, la géologie, les
sols et les activités anthropiques. Les images de télédétection servent également à produire des cartes
détaillées de zones urbaines, d'établissements industriels, de sites d'exploitation et autres activités
anthropiques dans le paysage. Les données du rayonnement gamma et du magnétisme acquises de
capteurs aéroportées sont régulièrement utilisées pour l'exploitation et la cartographie géologique.
Certaines municipalités ont même employé les photographies aériennes pour identifier les
constructions non déclarées.
La vision humaine est un impressionnant système de télédétection. Nos yeux détectent la
lumière du spectre visible réfléchie par notre environnement que notre cerveau perçoit comme une
image. Par la suite, nous interprétons la couleur, la texture, la forme et la taille des éléments afin d'en
déterminer l'identité (qui ou que sont-ils), l'état, la vitesse et la direction de déplacement et autres
caractéristiques. Elle est toutefois limitée pour la cartographie et la surveillance des ressources de la
Terre. Notre capacité à emmagasiner et à se remémorer les images est inexacte et il n'existe aucune
méthode pour reproduire ce que nous voyons. De plus, nous ne pouvons obtenir de l'information dans
les longueurs d'onde auxquelles l'œil n'est pas sensible.
La télédétection offre de nombreux avantages sur la vision subjective de l'humain. Cette
technologie permet d'observer une grande région d'un seul coup d'œil (vue synoptique) d'une
perspective aérienne. Les images peuvent ainsi être acquises rapidement et de façon répétitive au-
dessus de grandes régions. C'est pour cette raison qu'elle fait maintenant partie intégrante des travaux
de cartographie et d'inventaire de la plupart des ressources naturelles. Les satellites météorologiques
produisent des mises à jour d'images à toutes les heures.
La disponibilité de ces données en format numérique, la mise au point d'ordinateurs
économiques et rapides, et la conception de logiciels d'analyse d'image permet aux organisations
d'utiliser ces données et cette technologie. La diversité des sources d'images satellitaires, en
particulier les images à haute résolution, permet d'observer toutes les régions de la Terre. Les données
de télédétection sont maintenant omniprésentes dans la gestion des ressources de la Terre suite aux
innovations techniques dans l'analyse de données de télédétection et leur intégration à d'autres
données géographiques, à l'aide d'outils tels que les SIG (Sciences de l’Information Géographique).
Le choix d’une donnée de télédétection (aérienne ou spatiale) va dépendre du but rechercher en
termes de cartographie et du suivi de l’environnement, mais aussi des moyens d’investissement
compte tenu du coût élevé pour l’acquisition d’une scène.
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La première partie de notre étude va s’articuler autour des généralités sur la TÉLÉDÉTECTION
particulièrement les principes fondamentales ;
La deuxième partie sera consacrée à la PHOTO-INTERPRETATION GÉOLOGIQUE.

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CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA TÉLÉDÉTECTION

1.1. HISTORIQUE
Deux événements indépendants mais importants marquent la naissance de la Télédétection :

- le premier événement est le 1er vol en ballon en 1783 ;


- la plaque photographique (le Daguerréotype) par DAGUERRE et NIEPCE en 1839.
Ces deux événements jumelés vont permettre à Félix Tournachon en 1858 de faire la première
photographie aérienne de la ville de Paris en ballon. Ceci constitue le point de départ de tout un
cheminement qui jettera les bases de la Télédétection moderne.
La photographie aérienne à partir de ballon a été utilisée en 1862 aux Etats-Unis durant la guerre
civile et en 1886 en Russie. La 1ere photographie en avion a été faite en 1909. L’utilisation de la
stéréoscopie a commencé en 1912. En 1914, l’interprétation des photographies aériennes est utilisée
pour la reconnaissance des mouvements des troupes et des installations logistiques. Ce n’est qu’en
1936 que sont utilisées les photographies aériennes dans un but géologique par la compagnie Shell.
Ce fut la naissance de la photogéologie. C’est alors que, ARAGO en 1940 va préconiser l’application
de ce procédé à l’étude des cartes topographiques.
La photo-interprétation devient la technique d’exploration après les sciences géographiques
appliquées.
Le passage de la Photo-interprétation à la Télédétection est l’aboutissement d’efforts entrepris en
1960 pour améliorer les techniques de la Télédétection aéroportée avec le développement des vecteurs
et des capteurs RADAR (développés par les militaires). La Télédétection connaît un grand essor parce
que la conquête de l’espace lui a donné la véritable dimension de ses possibilités. À partir de 1960,
on assiste à l’apparition des photographies à haute altitude à partir des satellites comme les capsules
Mercury, GEMINI, Apollo etc. Le 23 Juillet 1972 est lancé le satellite ERTS-1 qui deviendra plus
tard LANDSAT-1. C’est LANDSAT qui va vulgariser la Télédétection.

1.2. DÉFINITION PHOTO-INTERPRÉTATION ET TÉLÉDÉTECTION

1.2.1 Télédétection

Le mot télédétection (en anglais « remote sensing ») désigne l'ensemble des techniques qui permettent
d'étudier à distance des objets ou des phénomènes. Le néologisme « remote sensing » fait son
apparition aux Etats-Unis dans les années soixante, lorsque des capteurs nouveaux viennent
compléter la traditionnelle photographie aérienne. Le terme de télédétection a été introduit
officiellement dans la langue française en 1973 et sa définition officielle est la suivante :
« Ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer des caractéristiques physiques
et biologiques d’objets par des mesures effectuées à distance, sans contact matériel avec ceux-ci. »
Selon cette définition très vaste, la télédétection peut se pratiquer de la surface de la Terre vers
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l’atmosphère ou vers l’espace, comme de l’espace vers la Terre, et l'astronomie utilise largement la
télédétection. Mais ce cours concerne plus précisément les techniques de la télédétection aérospatiale,
qui a pour but l'étude de la surface de la Terre, des océans et de l'atmosphère à partir d'avions, de
ballons ou de satellites, en utilisant les propriétés du rayonnement électromagnétique émis, réfléchi
ou diffusé par les corps ou surfaces que l'on étudie.
Une définition plus précise, et pour nous plus opérationnelle, de la télédétection est la suivante : « La
télédétection est l’ensemble des techniques qui permettent, par l’acquisition d’images, d’obtenir de
l’information sur la surface de la Terre (y compris l’atmosphère et les océans), sans contact direct
avec celle-ci. La télédétection englobe tout le processus qui consiste à capter et enregistrer l’énergie
d’un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et analyser l’information qu’il
représente, pour ensuite mettre en application cette information. »
Selon COMITAS : Comité interministériel de la terminologie de la télédétection aérospatiale, la
Télédétection est l’ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer des
caractéristiques physiques et biologiques d’objets par des mesures effectuées à distance, sans contact
matériel avec ceux-ci Télé" signifie «à distance» et détection veut dire «découvrir» ou «détecter».
La télédétection est la science, la technologie et l'art d'acquérir de l'information sur des objets ou des
phénomènes sans contact direct avec eux. Cette détection à distance des variations d’absorption, de
réflexion et d’émission des ondes électromagnétiques se fait sous forme de photographies,
d’enregistrements donnant lieu à des images ou des profils.

1.2.2. Photo-Interprétation

La Photo-interprétation est la technique qui consiste à faire des interprétations des photographies
aériennes. Il s’agit d’identifier les objets sur les photos et leur donner une signification.

1.3. PRINCIPE DE LA TÉLÉDÉTECTION

La base fondamentale de toute mesure de Télédétection est l’acquisition des informations sur les
objets par l’utilisation de leurs propriétés physiques. Cette information est transportée vers les
appareils d’observation (enregistrement) par l’intermédiaire d’un rayonnement électromagnétique
émis soit à partir de l’espace (soleil ou des sources artificielles), soit à partir de la terre (émission des
objets terrestres).
Le principe de base sur lequel repose la Télédétection est donc la mesure de l’énergie
électromagnétique réfléchie ou émise par les objets. La fréquence d’acquisition des données peut
aller de quelques heures à quelques semaines, en fonction des capteurs utilisés et cette possibilité
autorise les études basées sur la dynamique des phénomènes et l’analyse des mécanismes de
l’évolution.
La Télédétection est le fruit de l’interaction entre trois éléments fondamentaux : Une source

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d’énergie, une cible et un vecteur.

(A)

(B)
Figure 1.1 : Emission et réception du rayonnement électromagnétique

 La cible est la portion de la surface terrestre observée par le satellite dont la taille est variable
d’une dizaine de Km² à plusieurs milliers de Km2 ;
 La source d’énergie est l’élément qui éclaire la cible en émettant une onde électromagnétique.
Généralement il s’agit du soleil. Toutefois, la technologie RADAR (capteur SAR) embarqué
sur le satellite produit elle-même sa propre source d’énergie. Ces capteurs radar ont une double
fonction (émetteur-récepteur). Lorsque l’on mesure la chaleur qui se dégage à la surface de la
cible (infra-rouge thermique), cette cible est source d’énergie (bien qu’il s’agisse d’énergie
solaire stockée et réémise).
 Le vecteur (ou plate-forme de télédétection) mesure l’énergie solaire (rayonnement
électromagnétique) réfléchie par la cible. La distance entre le vecteur et la cible varie de
quelques centaines de mètres à 36 000 Km.
La Télédétection utilise les radiations dans l’intervalle compris entre l’ultraviolet (0,4 μ) et les micro-
ondes. Les signaux captés proviennent de la surface ou de la très proche surface et sont restitués sous

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forme photographique à partir d’un film ou d’un enregistrement de type numérique sur une bande
magnétique.
La télédétection optique passive utilise les rayonnements réfléchis ou émis par les objets détectés.
L’acquisition dans plusieurs bandes (ou intervalles de longueurs d’onde) permet d’identifier les objets
par l’étude de leur signature spectrale.

1.4. SPECTRE ÉLECTROMAGNETIQUE

1.4.1. Rayonnements électromagnétiques


Selon Maxwell, la radiation électromagnétique est une forme dynamique d’énergie qui ne se
manifeste que dans son interaction avec la matière. Le rayonnement électromagnétique est donc un
champ de forces dont les variations affectent les propriétés électromagnétiques de la matière. Une
variation du champ magnétique va créer un courant électrique et vis-versa d’où le terme
électromagnétique.

La forme de l’onde

Une onde électromagnétique est


formée par deux vecteurs
orthogonaux indissociables avec
une amplitude variant
périodiquement avec le temps :
le champ électrique E et le champ
magnétique H.
Figure 1.2 : Représentation de l’onde électromagnétique La direction de propagation est
orthogonale au plan défini par le
champ électrique E et le champ
magnétique H. C’est donc une onde
sinusoïdale.

Équation de l’onde électromagnétique (EM) : La description mathématique de toute onde peut être
faite par sa fonction d’onde : 𝐸 = 𝐸0 cos(𝑤𝑡 − 𝑘𝑥 + 𝜑)

Avec x : le sens du déplacement de l’onde, t : le temps mis en secondes, E0 : l’amplitude, w = 2πf :


la pulsation (fréquence angulaire), 𝜑 : le déphasage et 𝑘 = 2𝜋/ : le nombre d’onde

Forme de l’onde
Équation de l’onde électromagnétique (EM) : La description mathématique de toute onde peut être
faite par sa fonction d’onde : 𝐸 = 𝐸0 cos(𝑤𝑡 − 𝑘𝑥 + 𝜑)
Avec x : le sens du déplacement de l’onde, t : le temps mis en secondes, E0 : l’amplitude, w = 2πf :
la pulsation (fréquence angulaire), 𝜑 : le déphasage et 𝑘 = 2𝜋/ : le nombre d’onde.
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Caractéristiques de l’onde EM
 Période T : c’est le temps durant lequel l’onde fait une oscillation complète entre deux points
homologues. T = 2π/w = 1/f avec f la fréquence ;
 Fréquence f : c’est le nombre de cycle par seconde passant par un point fixe. C’est donc
l’inverse de la période. f = 1/T= w/2π ;
 Longueur d’onde  : Par définition λ la longueur d’onde est la distance entre deux points
homologues successifs. La longueur d’onde est dépendante du milieu de propagation.  =
𝑣. 𝑇, où v représente la vitesse de propagation. Il vaut mieux caractériser un type d’onde par
sa fréquence plutôt que par sa longueur d’onde ;
 Vitesse v : dans le vide et dans l’air, la vitesse de propagation des ondes électromagnétiques
est la célérité de la lumière C = 300 000 km/s. La vitesse est aussi dépendante du milieu. Mais
dans les fréquences du visible, de l’Infra Rouge (IR) et de l’Ultra-Violet (UV), on peut
caractériser les ondes par leurs longueurs d’ondes.
 Amplitude E0 : Elle exprime l’intensité I de l’onde électromagnétique. Plus l’amplitude est
grande, plus la radiation est intense.
Quelques propriétés des ondes électromagnétiques
Emissions : Tout corps dont la température est supérieure à 0°K (-273°C) émet un rayonnement
électromagnétique. Le corps qui émet est souvent appelé source. Les ondes émises par la source se
déplacent en ligne droite tant que l’indice de réfraction du milieu reste constant.
Absorption : Un corps dont la surface reçoit un REM peut en absorber une partie. Cette partie
absorbée sert à modifier l’énergie interne du corps considéré (par exemple en augmentant sa
température interne). Le rapport entre l’énergie absorbée et l’énergie reçue est appelé coefficient
d’absorption ou absorptivité 𝛼. Dans tous les cas 0 < 𝛼 < 1. C’est la part de l’énergie incidente qui
est absorbée par l’objet.
Réflexion : Un corps qui reçoit une certaine quantité d’énergie rayonnante d’une source extérieure
peut réfléchir une partie. Le rapport entre l’énergie réfléchie et l’énergie incidente est appelé
coefficient de réflexion ou réflectivité β avec 0 < β < 1. C’est la quantité d’énergie renvoyée par la
surface. Dans le cas où l’énergie reçue est l’énergie solaire et où les surfaces irradiées sont des
surfaces terrestres, la réflectivité est souvent appelée l’albédo.
Transmission : Tout corps qui reçoit une certaine quantité d’énergie rayonnante peut en transmettre
une certaine partie. Le rapport entre l’énergie transmise et l’énergie incidente est appelé coefficient
de transmission ou transmissivité 𝜏 avec 0< 𝜏 <1. C’est la part de l’ei qui va traverser l’objet sans
être altérée.
Diffusion : Le fait que des particules microscopiques soient présentes dans un milieu de transmission
comme par exemple l’atmosphère entraîne la diffusion dans toutes les directions du milieu d’une

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partie de l’énergie émise. Si l’énergie émise est la lumière, l’importance de la diffusion est fonction
de la longueur d’onde  ( = 0,4 µm : longueur d’onde Bleue  diffusion de l’atmosphère  la Terre
planète bleue).

b) Diffraction (les ondes se dispersent en passant au


bord de l’écran au lieu de continuer tout droit)

a)
Absorption, Réflexion et Transmission
Figure 1.3 : Propriétés des ondes électromagnétiques
1.4.2. Spectre électromagnétique

Toute onde électromagnétique est la résultante de plusieurs ondes sinusoïdales simples superposées.
Chaque onde étant caractérisée par son amplitude, sa fréquence et sa longueur d’onde propre. Si on
fait le raisonnement inverse, on peut décomposer un rayonnement électromagnétique en ondes
sinusoïdales élémentaires appelées composantes spectrales. Le mot spectral renvoie au spectre
obtenu quand la lumière blanche est décomposée à travers un prisme. Le spectre électromagnétique
s’étend des courtes longueurs d’ondes (dont font partie les rayons  et rayons χ) aux grandes longueurs
d’ondes (micro-ondes et ondes radio). La Télédétection utilise plusieurs régions du spectre
électromagnétique.

Figure 1.4 : Les bandes de fréquence (spectre électromagnétique) employées en télédétection

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1.4.2.1. Rayons (rayons ultra-violet) UV

Les plus petites longueurs d’ondes utilisées par la télédétection se situent dans l’ultra-violet. Ce
rayonnement se situe au-delà du violet de la partie du spectre visible. Les différents matériaux de la
surface terrestre, surtout les roches et minéraux entrent en fluorescence ou émettent de la lumière
visible quand ils sont illuminés par un rayonnement ultraviolet.
1.4.2.2. Visible
La lumière que nos yeux (nos tout premiers ‘‘capteurs de Télédétection’’) peuvent déceler se trouve
dans ce qui s’appelle le ‘‘spectre visible’’. On remarquera alors que le spectre du Visible représente
une toute petite partie de l’ensemble du spectre électromagnétique. Une grande partie du rayonnement
électromagnétique qui nous entoure est invisible à l’œil nu, mais il peut cependant être capté par
d’autres dispositifs de Télédétection. Les longueurs d’ondes du Visible s’étendent de 0,4 m à 0,7 m.
C’est la seule partie du spectre que nous pouvons associer à la notion de couleurs. Les longueurs
d’ondes du spectre visible que nous percevons comme des couleurs sont :
Violet : 0,4 – 0.446 m; Bleu : 0,446 – 0,500 m ; Vert : 0,500 – 0,578 m ;
Jaune : 0,578 – 0,592 m ; Orange : 0,592 – 0,620 m ; Rouge : 0,620 – 0,7 m.
La lumière du soleil qui paraît uniforme ou homogène est en réalité composée d’une quantité de
longueurs d’ondes dans les parties de l’UV, du visible et de l’IR du spectre.
1.1.4.2.3. Infra Rouge (IR)
L’Infra Rouge s’étend approximativement de 0,7 à 100 m. Cet intervalle est environ 100 fois plus
large que le spectre visible. L’IR se divise en deux catégories : IR réfléchi et IR émis ou thermique.
Le rayonnement dans la région de l’IR réfléchi est utilisé en Télédétection de la même façon que le
rayonnement visible. L’IR Thermique est très différent du spectre visible et de l’IR réfléchi. Cette
énergie provient essentiellement du rayonnement qui est émis sous forme de chaleur par la surface de
la Terre.
1.4.3. Notion de corps noirs, corps blancs et corps gris
L’absorption et l’émission varient selon la nature des corps. A température ordinaire, certains corps
tels que les métaux réfléchissent toute la radiation incidente et n’absorbent rien. D’autres par contre
absorbent toute la radiation incidente ; d’autres encore absorbent une partie et réfléchissent une autre
partie de la radiation incidente.

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1.4.3.1. Corps noirs
On appelle corps noir (CN), un corps idéal théorique
qui absorberait intégralement toute la radiation
incidente.
Le corps noir ne réfléchirait ni ne transmettrait
aucune radiation mais émettrait toute la radiation
reçue.

Figure 1.5. Rayonnement émis par un corps noir

1.4.3.2. Corps blancs


A l’opposé du corps noir, le corps blanc serait un corps idéal qui réfléchirait toutes les radiations
lumineuses qu’il reçoit à n’importe quelle température
1.4.3.3. Corps gris
Entre le corps noir parfait et le corps blanc parfait se situe la gamme des corps gris ou corps réels de
propriétés d’absorption et de réflexion intermédiaires entre les deux limites extrêmes de
comportement vis à vis de la lumière.
Notion d’Emissivité :
Toutes les surfaces naturelles sont considérées comme des corps gris parce qu’elles n’obéissent pas
totalement aux lois des corps noirs :
- elles ont un pouvoir réflecteur ;
- elles peuvent transmettre par transparence une partie plus ou moins grande de l’énergie incidente.
À températures égales un corps gris émet donc moins d’énergie qu’un corps noir et son émissivité
𝐸𝐶𝐺
est donnée par : 𝜉 =
𝐸𝐶𝑁
Quelques exemples de corps naturel dont ξ est proche de 1 : l’eau, toutes les roches de couleur sombre
(gabbro, basalte, diorite, asphalte (goudron)).
Quelques exemples de corps naturel dont ξ est proche de 0 : Toutes les roches siliceuses, les sables
sec (quartz), certains calcaires.
Variation spectrale de l’émissivité et de la réflectance des corps gris
Dans les bandes spectrales étroites, l’émissivité des corps gris est très différente de celle des corps
noirs proprement dits. Ces variations spectrales de l’émissivité ainsi observées sont typiques pour
chaque corps gris. L’émissivité présente toujours un minimum local qui est caractéristique du corps
considéré. Dans un même domaine spectral, les mêmes corps peuvent émettre beaucoup ou très peu.
C’est le cas de l’eau dont l’émissivité est de 1 dans le Thermique ( = 8 – 14 µm) alors que dans les
Hyperfréquences l’émissivité de l’eau est de 0,35 µm (RADAR). Les minima locaux d’émissivité
qu’on appelle REST.STRAHLEN varient selon les minéraux (exemples illustratifs).

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La réflectance des corps est toujours non nulle. La réflectance des surfaces terrestres varie comme
c’est le cas de l’émissivité avec la longueur d’onde. Ces variations spectrales de la réflectance donnent
aux objets éclairés par la lumière blanche une couleur différente du gris. Ainsi, un objet qui réfléchit
du rayonnement rouge apparaît rouge, l’énergie incidente (ei) qu’il absorbe plus les autres couleurs
et réfléchit le rouge (exemples illustratifs).
Notion de signature spectrale
L’analyse du signal électromagnétique réfléchi ou émis par la surface permet d’en caractériser la
composition. Dans le domaine spectral de la télédétection optique, l’émission est prépondérante dans
l’IRT alors que le phénomène de réflexion est prépondérant dans le Visible. Les variations spectrales
de l’émissivité et de la réflectance sont une manifestation de ce qu’on appelle la signature spectrale
des corps (ce qui les caractérise, les identifie, permet de les différentier). Dans le domaine de la
Télédétection, les surfaces observées peuvent être identifiées par sept signatures différentes :
 la signature par la mesure de l’intensité du signal émis ou réfléchi ;
 la signature spectrale proprement dite associées à la couleur au sens large ;
 la signature spatiale exprimant la forme des objets et leur arrangement ;
 la signature angulaire associée à l’anisotropie de la surface des objets et de l’atmosphère ;
 la signature temporelle associée aux modifications de la surface comme la croissance de la
végétation ;
 la signature par la polarisation du signal (RADAR) ;
 la signature par la mesure de la phase (RADAR).
Ces différentes signatures vont permettre d’identifier tous les corps naturels. Les observations faites
dans le visible et le proche infra-rouge (PIR) utilisent le phénomène da la réflexion du rayonnement
solaire à la surface. Dans le domaine thermique et de l’hyperfréquence on mesure l’émission naturelle
des surfaces.
Les surfaces minérales naturelles (ou artificielles) ont des réponses caractéristiques essentiellement
fonction de : leur nature, leur teneur en eau, leur teneur en minéraux et leur rugosité.
Notion de fenêtre atmosphérique
Dans les domaines spectraux où l’atmosphère est transparente au rayonnement, l’énergie incidente
possède une transmissive élevée, il est donc possible de détecter certaines caractéristiques de la
surface terrestre à partir des capteurs aéroportés. Les zones du spectre où l’atmosphère est
transparente au rayonnement porte communément le nom de «fenêtres» à cause de l’analogie faite
avec les fenêtres dans un mur.
Les principales fenêtres atmosphériques se situent dans le visible et le proche infrarouge (PIR.),
dans l’IR thermique et dans les Hyperfréquences.
N.B. : La Télédétection passive fonctionne dans le domaine du visible et de l’IR.

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Les bandes spectrales en Télédétection
Les fenêtres atmosphériques ont une conséquence sur la sélection des bandes spectrales utilisables en
Télédétection. Les bandes spectrales utilisables en Télédétection satellitaire ne peuvent correspondre
qu’aux fenêtres atmosphériques transparentes aux rayonnements.
Les bandes les plus exploitées sont :
 0,4 – 1,1 μm : utilisés par tous les satellites ;
 1,5 – 1,8 μm : Skylab, Landsat ;
 2,1 – 2,3 μm : Skylab, Landsat ;
 3,5 – 3,9 μm : NOAAG-11, TIROSN;
 10,5 – 12,5 μm: Skylab, Landsat, NOAAG-11, TIROSN.

1.5. VECTEURS ET CAPTEURS


Pour enregistrer de façon adéquate l’énergie réfléchie ou émise par une surface ou une cible donnée,
on doit installer un capteur sur une plate-forme distante de la cible observée.
1.5.1. Les plates-formes ou vecteurs
Une plate-forme est un engin aérien ou terrestre capable de porter un capteur dans les conditions
d’opérations souhaitées. Elles sont également fonction de l’altitude. On distingue les plates-formes
aériennes, spatiales et terrestres.
1.5.1.1. Les plates-formes terrestres
Ce type de plate-forme est utilisé pour l’expérimentation et l’étalonnage (calibrage). C’est un bras
télescopique fixé à un camion ou à un véhicule tout terrain à l’extrémité duquel le capteur est fixé.
On enregistre les données au sol (surface) en même temps que les avions ou les satellites ; ce qui
permet d’établir des corrélations entre les paramètres liés aux objets d’intérêt.
1.5.1.2. Les plates-formes aériens
Parmi ce type de plate-forme on distingue deux modèles : les ballons et les avions.
Les ballons : Ce sont les toutes premières plates-formes les plus anciennes en Télédétection (voir
prise de vue de Paris avec Félix Donatien). De nos jours, ils sont peu utilisés. Il existe trois types de
ballons :
 les ballons libres stratosphériques : Altitude 30 – 40 Km, variation de l’échelle des documents
(photos) recueillis, paramètres directionnels incontrôlables dû à l’influence des vents ;
 Les ballons captifs troposphériques : ils sont rattachés au sol par un câble et explorent la couche
atmosphérique la plus visible de la Terre ; altitude : 300 m. Ils sont utilisés pour étudier les
phénomènes dynamiques (exemple : pollution des eaux) ;
 Les ballons dirigeables : ils permettent d’adapter une altitude ; ils ont une possibilité de
déplacement par rapport à l’altitude souhaitée, ils permettent de contrôler l’échelle des documents
recueillis.
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Les avions sont d’un emploi très souple et pouvant embarquer des poids considérables avec un
contrôle précis des capteurs en vol. Par contre, ils se heurtent à trois limitations importantes :
- pas de garantie pour la répétitivité des prises de vue et la météo va perturber le plan de vol ;
- le territoire couvert en une mission est limité ;
- les coûts sont élevés.
En fonction de leurs altitudes de vol on distingue deux types d’avions :
 Les plus utilisés dont l’altitude de vol est comprise entre 3 000 m et 8 000 m, permettent
l’acquisition de Photographies aériennes à grande et à moyenne échelles (1/2 000 à 1/80 000). N.B. :
grande échelle (zone couverte réduite) ; très grande échelle (zone couverte détaillée).
 Les avions « hyper altitude » permettent l’acquisition de Photographies aériennes à petite échelle
(1/100 000 à 1/120 000).
1.5.1.3. Les plates-formes spatiales : les satellites et les fusées sondes
Les fusées sondes et véhicules spatiaux :
Ce sont des fusées qui décrivent une trajectoire suborbitale permettant d’effectuer des mesures et des
expériences Ils ont des coûts de lancement très élevés et sont donc moins rentables.
Les satellites :
Par définition un satellite est un objet qui est en orbite (tourne) autour d’un autre objet dans ce cas-ci
la Terre. Par exemple la lune est un satellite naturel de la Terre. Les satellites sont donc des vaisseaux
qui sont en orbite terrestre qui se déplacent selon un ellipsoïde dont un des foyers est occupé par la
Terre.

Figure 1.6 : Plan orbital du satellite


Les caractéristiques géométriques de l’orbite du satellite se définissent à l’aide des paramètres
suivants :
- l’altitude du périgée et de l’apogée donne l’excentricité 𝑒 = 𝐹1𝐹2/2𝑎. Les valeurs sont fixées en
fonction du type de mission envisagée mais ne peuvent pas descendre en dessous de 200 km en raison
des forces de frottement de l’atmosphère. Généralement les satellites de la Terre décrivent des orbites
de faible excentricité. Ce sont donc des orbites presque circulaires. C’est pourquoi on exprime leur
altitude en altitude moyenne.
- l’inclinaison i : c’est l’angle défini par l’intersection du plan orbital et du plan équatorial terrestre.
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Pour un angle i < 90°, la projection du mouvement du satellite sur le plan équatorial serait décrite par
un observateur situé au pôle nord dans le sens direct (sens contraire des aiguilles d’une montre).
Si 90°< i < 180°, pour le même observateur situé au pôle nord, la projection du mouvement du satellite
sur le plan équatorial semblerait être décrite dans le sens rétrograde (sens des aiguilles d’une montre).
Les satellites décrivent trois types de trajectoires orbitales : les orbites héliosynchrones, les orbites
géostationnaires et les orbites circulaires quelconques.
- Orbite héliosynchrone : Si le plan de l’orbite du satellite reste fixe par rapport au plan orbital de la
Terre autour du soleil, l’orbite du satellite est dit héliosynchrone. La conséquence est que le satellite
passe au-dessus d’un point géographique quelconque approximativement à la même heure.
L’inconvénient est que les altitudes sont relativement faibles (≈ 700 km) ; ce qui entraîne un
réajustement continuel des altitudes d’où un freinage des satellites.
- Orbite géostationnaire : Si le satellite reste constamment au-dessus d’un point fixe de la Terre,
l’orbite est dit géostationnaire. Le plan de l’orbite se confond avec celui de l’équateur et cet orbite est
circulaire (i=0). L’orbite est géosynchrone. Le satellite apparaît immobile à un observateur terrestre
parce que sa vitesse angulaire est égale à celle de la Terre (mais en fait il est en mouvement autour
du Soleil). Ces satellites sont situés à 36 000 Km. La période de rotation est de 24H.
 Il permet la surveillance constante des zones très étendues de la Terre ;
 les limites de résolution sont très faibles (exemple METEOSAT) ;
 utilisation en météo et en télécommunication.
- Orbite circulaire quelconque : L’orbite est circulaire et offre l’avantage de survoler la Terre à la
même altitude.
Les satellites artificiels représentent donc la plate-forme idéale pour l’observation de Terre. Ils sont
de deux types : les satellites à défilement et les satellites géostationnaires :
 Les satellites à défilement permettent une observation cyclique de la Terre. C’est le cas du satellite
Landsat qui permet de réaliser à 900 km d’altitude une couverture complète du globe en 18 jours ;
 Les satellites géostationnaires (voir orbite géostationnaire) sont difficilement exploitables pour
les sciences de la Terre.
Parmi les différents satellites optiques de Télédétection, on distingue : LANDSAT (1 à 7), SPOT,
ASTER de Terra, etc.
1.5.2. Les Capteurs
Un capteur est un appareil capable de recevoir le rayonnement qui vient du sol (émis ou réfléchi) dans
une certaine gamme de longueur d’ondes et de le transformer en un signal permettant la mémorisation
de l’information. Il est associé à un détecteur. Les principaux capteurs sont :
- appareils photographiques
- radiomètre à balayage multispectral (visible)

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- radiomètre thermique à balayages mono ou multispectraux
- radar latéral
1.5.2.1. Appareils photographiques
Ce sont les premiers et les mieux connus de tous les capteurs. Ils permettent une vision stéréoscopique
d’une portion de paysage ou « scène ». Généralement les prises de vues systématiques et
stéréoscopiques sont faites avec des caméras à axe vertical qui permettent l’observation d’un
stéréogramme grâce auquel il est possible de créer la vision en relief. De nombreux paramètres
d’ordre naturel ou technique influencent la restitution des densités en noir et blanc ou en couleurs.
Ces paramètres sont :
- la couleur de l’objet
- la position de l’objet par rapport au soleil Facteurs naturels
- la transparence atmosphérique
- la distance focale
- l’altitude de vols
- le type d’émulsion et de filtre Facteurs techniques
- l’angle du faisceau perspectif
Remarque : Le rapport de la distance focal et de l’altitude de vol détermine l’échelle la photographie
aérienne :
avec e : l’échelle de la photographie aérienne ;
𝑒 = 𝑓/𝐻
f : la distance focale et H : l’altitude de vol.
Les films utilisés pour réaliser une couverture aérienne sont les « détecteurs et les enregistreurs » de
l’énergie réfléchie par la scène. On distingue trois catégories de films en fonction de leur sensibilité
spectrale (aptitude à capter un rayonnement) :
 les films en noir et blanc (type panchromatique, IR) sont sensibles aux longueurs d’ondes du Visible
et du proche infrarouge (type IR) ;
 les films en couleur sont composés de trois couches sensibles aux couleurs primaires (B.V.R) ;
 les films ‘‘ fausses couleurs’’ ou infrarouge couleur (technique pour capter l’IR).
1.5.2.2. Radiomètres multi-spectraux à balayage (visible)
Le principe des radiomètres multispectraux est de capter séparément grâce à un dispositif optique, le
rayonnement suivant certaines plages de longueurs d’ondes et d’enregistrer quantitativement le signal
correspondant sur une bande magnétique. Les images que l’on obtient par ce principe ne sont pas
stéréoscopiques. A l’inverse, ces radiomètres fournissent plus d’une image pour une même scène. Ce
qui permet au Thématicien de découvrir la ‘‘signature spectrale’’ des matériaux et des objets. Ils
opèrent dans la partie visible du spectre électromagnétique.

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1.5.2.3. Radiomètres thermiques
Ils ont le même principe que les radiomètres multispectraux. Mais leur fenêtre d’opération est
l’infrarouge thermique. Dans cette partie du spectre, l’énergie captée est soit en partie réfléchie et en
partie rayonnée soit essentiellement rayonnée.

1.5.2.4. Radar latéral


Le radar (Radio Detection And Ranging) latéral utilise les capteurs micro-ondes qui sont des capteurs
actifs dans lesquels l’émission du signal est contrôlée par le détecteur. Il existe plusieurs types de
radars latéraux en fonction de la longueur d’onde utilisée et des possibilités de polarisation qu’ils
permettent.

- radar monofréquence, monopolarisation ;

- radar monofréquence, multipolarisation ;

- radar multifréquence, multipolarisation.

Les radars peuvent être utilisés quel que soit le temps dans une certaine gamme de fréquences. Son
principe est basé sur l’émission des paquets d’impulsions électromagnétiques vers le sol balayant
celui-ci selon un faisceau étroit transversal à la trace du satellite. L’énergie réfléchie par le sol
détermine un signal électromagnétique de retour capté par l’antenne puis amplifié et enregistré. Le
système mesure en fait le temps qui s’écoule entre l’émission du signal et le retour de celui-ci, le
temps mesuré étant proportionnel à la distance parcourue par le signal. Les caractéristiques spatiales
des capteurs RADAR sont la longitude qui dépend de la longueur d’antenne et la résolution
transversale qui dépend de la durée du paquet d’impulsion émis.
N.B. Notion de Télédétection active et de télédétection passive
Lorsque le satellite ne fait que capter le rayonnement réfléchi ou émis naturellement par l’objet, on
parle de Télédétection passive.

Lorsque le satellite capte le rayonnement rétrodiffusé d’un faisceau d’ondes calibrées qu’il a lui-
même émis, on parle de Télédétection active. C’est le radar qui agit en mode actif.

1.6. NOTION D’IMAGES

L’énergie électromagnétique peut être perçue de façon photographique ou de façon électronique. Le


processus photographique utilise une réaction chimique sur une surface sensible à la lumière pour
capter et enregistrer les variations d’énergie. Il est important en Télédétection de distinguer les thèmes
«image» et «photographie». Une image est une représentation graphique quel que soit la longueur
d’onde ou les dispositifs de Télédétection qui ont été utilisés pour capter et enregistrer l’énergie
électromagnétique. Une photographie désigne spécifiquement toute image captée et enregistrée sur
une pellicule photographique. Les photographies enregistrent naturellement les longueurs d’ondes
entre 0,3 et 0,9 µm (portion du Visible et de l’IR réfléchi).
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Remarquons que toute photographie est une image mais que les images ne sont pas toutes
photographiques. Une photographie peut être présentée et affichée en format numérique en divisant
l’image en petits morceaux de taille et forme égales (pixel). La luminosité de chaque pixel est
représentée par une valeur numérique. L’image est affichée avec différentes teintes de gris, de noir à
blanc.

Blanc = Bleue (B) + Vert (V) + rouge (R)


Jaune (J) = V + R = - B J complémentaire de B.
Cyan (C) = B + V = - R C complémentaire de R.
Magenta (M) = B + R = - V M complémentaire de V.
Le pixel représente le plus petit point distinguable dans une image. Chaque pixel possédant une teinte,
c’est la juxtaposition des différents pixels qui produit une image. Chaque image est donc constituée
de petits éléments de petites surfaces qui portent le nom de pixel. Le bit est la plus petite unité
d’information manipulable par un ordinateur. Le nombre de bits intervenants dans le codage d’un
pixel définit le nombre maximal de teintes différentes que peut prendre le pixel.
1 bit = 21 : les valeurs sont 0 ou 1 ;
8 bit = 28 = 256 valeurs : les valeurs varient de 0 à 255.

1 byte (1 octet en Français) = 8 bits.

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CHAPITRE 2. PHOTOINTERPRÉTATION GÉOLOGIQUE

Lorsque l’on observe une photo on voit divers objets de différentes tailles et formes. Certains de ces
éléments sont identifiables, par contre d’autres non. Quand nous pouvons identifier ce que nous
voyons sur la photo et si on peut communiquer cette information à d’autres personnes, on fait alors
de la photo-interprétation. C’est le principe qui consiste à faire des interprétations à partir de photos
aériennes. De cette définition, on se rend compte que plusieurs personnes en fonction de leur
spécialité peuvent extraire différentes informations d’une photo aérienne.
L’usage des photos aériennes pour obtenir de l’information géologique qualitative et quantitative est
connu sous le nom de photogéologie. Les photos aériennes sont utilisées aujourd’hui pour identifier
et dresser une carte des formes du terrain, des modèles d’écoulement, des traits structuraux tels que :
les failles, les plis. Aussi la connaissance des attributs de surface d’un paysage permet à un géologue
de prédire les caractéristiques du sous-sol.
2.1. PRINCIPE, MÉTHODE D’ACQUISITION ET AVANTAGES DES PHOTOS
AÉRIENNES
1) Principe de la photogéologie
La photo-interprétation géologique est basée sur le principe de reconstitution du relief qui est obtenu
en prenant deux prises de vue d’une même scène recueillie depuis deux points de vue différents.
2) Méthode d’acquisition des photographies aériennes
On monte un capteur RVB sur un vecteur (plate-forme) ayant la capacité de voler correctement à
basse altitude (en dessous des nuages). L’avion doit se déplacer suivant une trajectoire rectiligne à la
même altitude. La vitesse doit être constante. Les photos sont prises selon un pas (distance) qui est
défini par l’angle de vue et la vitesse de l’avion : il s’agit d’une détection automatique à intervalle
régulier. Ces paramètres sont ajustés afin qu’entre deux photos consécutives ou voisines, il puisse
exister une zone commune de balayage appelée zone de recouvrement (recouvrement successif : 50
à 60% et recouvrement latéral : 10%). La création des zones communes assure une couverture totale
de la région. Le couple photographique obtenu est appelé le stéréogramme. Il permet la perception en
relief (3D). Les appareils qui facilitent la visée stéréoscopique sont les stéréoscopes.
3) Avantages de la photo

- Une capacité de mémoire (fige les événements à un moment donné) ;


- Une permanence de l’enregistrement ;
- Une vision synoptique ;
- Une sensibilité spectrale ;
- Elle permet la relation spatiale entre les objets photographiés ;
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- Elle permet la vision stéréoscope (en 3D) ;
- Elle donne une image objective des divers éléments qui constituent la surface de la terre.
2.2. FONDEMENT DE L’INTERPRÉTATION
La base de la photo-interprétation est la lecture des photos aériennes. Cette lecture permet d’analyser
le paysage, de limiter les morphologies et de les assimiler à des phénomènes géologiques. L’analyse
de l’image est fondée sur : l’analyse des couleurs et des tonalités, l’analyse des structures et des
textures et l’analyse des formes. Elle débouche sur une esquisse photogéologique, document
d’orientation qui doit être complété sur le terrain.
1) Analyse des tonalités et des couleurs
La tonalité est faite de la quantité de la lumière réfléchie par l’objet. Elle varie de la tonalité blanche
pure pour de surfaces non réfléchissantes en passant par les diverses nuances de gris pour des
réflectances moyennes. La tonalité est la teinte des objets dans une image. La couleur, plus encore
que la gamme de gris est un élément très utile de reconnaissance car l’œil humain peut
théoriquement distinguer 1000 fois plus de nuances dans la gamme couleur que dans la gamme des
gris.
2) Analyse des textures et des structures
La texture sur une photo peut être définie comme un agencement spatial de petits éléments homogènes
de même radiométrie. Elle est caractérisée par un contenu homogène, uniforme, une grandeur
spécifique dans un environnement donné ; elle dépend donc de l’échelle et de la résolution. Une
texture définie pour une petite échelle devient une structure à grande échelle.
L’analyse des textures et des réseaux est faite systématiquement selon la démarche suivante :
 Recherche sur les expressions topographiques
La topographie résulte de l’effet conjugué sur les formations géologiques des forces tectoniques est
des processus d’érosion. En fonction de cette action, les roches ont une certaine apparence sur les
photos aériennes. Par exemple, elles sont décrites comme : résistantes ou dégradés, massives ou
stratifiées en bandes d’épaisseurs variables, schistosées, tabulaire, inclinées ou verticales, fracturées
ou non plissées.
 Analyse du réseau hydrographique
Le réseau hydrographique et les formes qui lui sont associées présentent un intérêt pour l’analyse car
le réseau se lit facilement. Il réfléchit à des degrés variables, la lithologie et la tectonique d’une région.
Il existe divers types fondamentaux de réseau hydrographique avec des variantes.
1/. Réseau dendritique : Il inspire des branches d’arbres. Sa présence peut indiquer l’existence d’un
sol ou d’une roche homogène uniformément résistante qui peut correspondre à une roche cristalline.
1-A : le réseau subdendritique correspond à un contrôle structural secondaire
1-B : le réseau penné correspond au matériau plus ou moins érodable.
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1-C : le réseau anastomosé correspond aux plaines inondables, aux marais ;
1-D : le réseau distributaire ou dichotomique correspond aux cônes alluvionnaires ou au delta.
2/. Réseau parallèle : Il correspond à des régions à structure topographique allongée et parallèle.
2-A : le réseau subparallèle correspond à une pente intermédiaire, relief allongé.
2-B : le réseau colinéaire correspond à la crête de sable ou des lœss (limon des plateaux, argileux et
fertile).
3/. Réseau treillis : Roches sédimentaires, volcaniques et métamorphiques ayant un pendage net.
C’est aussi une zone à fracturation parallèle.
3-A : le treillis directionnel révèle des structures monoclinales plus ou moins modérés.
3-B : le treillis recourbé : ce sont des endroits plissés où les axes de plis ont un plongement net.
4/. Réseau rectangulaire : Il correspond aux endroits où les failles et/ ou les joints s’installent à angle
droit. C’est notamment dans les ardoises et les schistes (roches métamorphique).
5/. Réseau radial (centrifuge) : Il est associé aux volcans, aux collines isolées.
5-A : le réseau centripète correspond aux grands cratères et de façon générale les grandes dépressions.
6/. Réseau annulaire : Ce sont des dômes d’origine sédimentaires ou magmatiques.
7/. Réseau multibassin : Ce sont les dépôts superficiels, les socles aplatis ou décapés, le volcanisme
récent ou zone calcaire (dissolution locale).
8/. Réseau contourné : Ce sont des roches grossièrement litées ou métamorphiques. Les dykes et les
veines indiquent la dureté relative de ces roches.
3) Analyse des formes
Le relief est une combinaison des formes élémentaires. Ces formes s’associent pour donner des
ensembles plus vastes dans l’espace. Les formes élémentaires sont nombreuses et variées. Les formes
élémentaires du relief continental peuvent être classées en trois groupes :
Forme en hauteur
 Plaine : c’est une surface plane, légèrement ondulée, parfois inclinée sur laquelle les cours d’eau
sont à fleur le sol ;
 Plateau : c’est une surface +/- inclinée sur laquelle les cours d’eau sont encaissés. L’altitude est
variable et il existe des plateaux étagés ;
 Montagne : c’est relief qui se définit à la fois par des altitudes élevées, des pentes raides, des
dénivellations importantes et des vallées profondes. Une montagne peut être constituée d’un seul
chaînon ou de plusieurs ;
 La colline est une élévation à sommet arrondi, aux pentes divergentes dans tous les côtés et qui est
isolé ;
 Relief de colline : c’est un ensemble topographique constitué par des formes circulaires,
individualisées, à somment arrondi. On parle aussi de champ de collines ;

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 L’inselberg est une colline de roches cristallines isolées (différent d’iceberg) ;
 La butte est un élément de relief isolé souvent allongé ou circulaire ;
 Le chaînon c’est un interfluve (espace topographique entre deux thalwegs voisins) élémentaire en
relief de montagnes. La forme générale est plus longue que l’âge et le chaînon domine fortement la
topographie environnante par des sommets élevés et des versants en pente forte.
Forme en creux
 La vallée : c’est une dépression allongée bordée par deux versants qui convergent vers une ligne de
points les plus bas (thalweg). Le thalweg correspond au lit mineur d’une rivière ou d’un fleuve ;
 La cuvette : c’est une dépression fermée de tous les côtés dont les pentes convergent vers le fond.
Forme en pente
Ce sont des formes topographiques inclinées qui assurent généralement le passage d’une forme à une
autre :
 le talus : c’est une surface topographique de pente variable qui relie deux reliefs plans d’altitude
différente ;
 le versant : c’est une pente qui domine le thalweg de la vallée. On parle de versant de la vallée.
Dans le cas de la montagne, on parle de flancs.
2.3. INTERPRÉTATION DES ÉLÉMENTS GEOLOGIQUES
L’interprétation géologique des photographies aériennes est fondée sur les analyses décrites
précédemment. Elle permet en effet :
 de limiter et de différencier certains ensembles lithologiques ;
 de déterminer certains traits de la tectonique ;
 de mettre en évidence certaines anomalies ;
 d’étudier l’évolution d’un paysage.
2.3.1. Photogéologie et lithologie
Les différenciations faites sur les photographies aériennes sont appelées ‘‘faciès photogéologique’’
ou ‘‘photofaciès’’. Il n’y a pas de « clé » d’interprétation car « un photofaciès peut correspondre
plusieurs roches, et aussi deux photofaciès différents peuvent correspondre à un même ensemble
pétrographique ». Il existe cependant quelques éléments de reconnaissance selon le type de roche
considéré :
 roches sédimentaires : c’est la stratification lorsqu’elle existe.
 roches effusives : Surface relativement plane, tonalité sombre, rareté ou absence de végétation,
hydrographie très lâche.
 Roches cristallines : Leur apparence est fonction du climat. En zone aride ou semi-aride :
texture grenue, moyenne à grossière, associée à des changements de tonalité (gris-noir).
 Roches métamorphiques : Traces d’orientation visibles (linéaments, plis, etc.).
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2.3.2. Photogéologie et tectonique
De nombreux phénomènes tectoniques peuvent être mis en évidence (anticlinal, synclinal, flexure,
discordances, fracture, etc.).
2.4. LES DOMAINES D’APPLICATIONS
Les principaux domaines d’intervention de la photogéologie sont la cartographie géologique, la
recherche minière, l’hydrogéologie, la géologie de l’ingénieur (géologie appliquée).
2.4.1. Cartographie géologique
 Géologie de reconnaissance (grande surface) et géologie de détail (petite surface) ;
 support ou lever sur le terrain ;
 synthèse géologique et confrontation avec les interprétations géophysiques et géochimiques.
2.4.2. Recherche minière
 Gîtologie prévisionnelle
 prospection minière
2.4.3. Hydrogéologie
 Connaissance géologique ;
 implantation des forages ; etc.
2.4.4. Géologie de l’ingénieur
 Etude de sites de barrages, de villes nouvelles, d’ouvrages (route, pipelines, chemins de fer,…) ;
 Etude de risques naturels (érosion, glissement de terrain, inondation, …) ;
 Etude de l’environnement physique.
2.5. Quelles informations puis-je retrouver sur une photo aérienne ?
Contrairement à une carte, les entités qui figurent sur une photographie aérienne ne sont pas
généralisées ni exprimées sous forme de symboles. Les photographies aériennes enregistrent toutes
les entités visibles à la surface de la Terre telles que vues d'en haut. Bien que les entités soient visibles,
elles ne sont pas toujours faciles à identifier. On appelle photo-interprétation le processus d'étude et
de collecte des renseignements requis pour identifier les diverses entités anthropiques et naturelles.
Lorsque correctement interprétées, les photographiques aériennes constituent une excellente source
de données spatiales pour l'étude de l'environnement de la Terre. On évalue les facteurs suivants
lorsqu'on essaie d'identifier une entité :
Forme : la forme d'un objet sur une photographie aérienne aide à identifier l'objet en question. Des
formes régulières et uniformes indiquent souvent une contribution de l'homme;

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Motif : comme la forme, la disposition des objets dans l'espace (p. ex., cultures en rang par opposition
à un pré) est également utile pour identifier les objets et l'usage qu'on en fait.

Taille : la mesure de la superficie de l'objet (p. ex. : routes à une voie ou à plusieurs voies);

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Tonalité/couleur : les caractéristiques colorimétriques d'un objet, par rapport aux autres objets de la
photo. Le sable est clair, tandis que l'eau a généralement une couleur plus foncée. On peut déterminer
l'espèce des arbres par la couleur de leurs feuilles à certains moments de l'année.

Ombre : l'ombre fournit des renseignements sur la hauteur, la forme et l'orientation de l'objet qui la
porte (p. ex. : espèces d'arbres);

Texture : les caractéristiques physiques d'un objet changeront la façon dont l'objet apparaît sur une
photo (p. ex. : de l'eau calme a une texture lisse, un couvert forestier a une texture rugueuse);

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Association/Site : le fait d'associer la présence d'un objet avec un autre peut aider à identifier un objet
(p. ex. : les bâtiments industriels ont souvent accès à des voies d'évitement; les centrales nucléaires
sont souvent situées à proximité d'importants plans d'eau);

Temps : les caractéristiques temporelles d'une série de photographies peuvent être utiles pour
déterminer les changements historiques dans une région (p. ex. : en regardant une série de photos
d'une ville prises à différentes époques, il peut être possible de déterminer la croissance des quartiers
de banlieue.

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Vue stéréoscopique : il est important d'avoir une vue stéréoscopique ou 3D d'une région afin d'en
déterminer le relief topographique et la hauteur des objets tels que les arbres et les édifices.

Une image stéréoscopique est obtenue à l'observation d'une paire de photographies ayant une partie
commune. Cette partie commune est habituellement exprimée en pourcentage de la superficie
couverte par une photo et est importante dans la coordination des prises de vue parce que le même
point au sol doit apparaître sur au moins deux photos, ce qui permet de les rattacher l'une à l'autre. La
trajectoire de vol est généralement conçue de manière à assurer un recouvrement longitudinal de 60
% de deux photographies consécutives. Ce recouvrement permet l'observation stéréoscopique lorsque
deux photographies se chevauchant sont placées sous un stéréoscope. De plus, lorsqu'une couverture
complète d'une région est nécessaire, on exige un recouvrement latéral de 20 à 40 %. Aux fins de la
cartographie, des inventaires et des études de la végétation par exemple, un levé est exécuté en
survolant, successivement dans un sens puis dans l'autre, des bandes de terrain parallèles et en
assurant un recouvrement latéral d'une bande à l'autre sur toute la région à couvrir.
Dans le cas des couvertures non stéréoscopiques, comme celles utilisées pour l'échantillonnage des
cultures ou la détection de la pollution, le photographe n'assurera qu'un recouvrement longitudinal de
20%.
2.6. TECHNIQUE D’UTILISATION DU STÉRÉOSCOPE
1). À l’aide d’objets (règle, stylo, crayon,…), indiquer les limites des zones de recouvrement sur les
2 photographies aériennes (stéréogramme) ;
2). Identifier un objet ponctuel bien visible et remarquable sur les 2 photos ;
3). Poser le stéréoscope sur le stéréogramme ; puis, pousser (déplacer) minutieusement les 2 photos
jusqu’à ce que les 2 éléments repères préalablement vus deux fois soient superposés, c’est-à-dire
soient vus en un seul élément. On obtient alors une superposition «stéréoscopique » de l’objet vu
préalablement deux fois ;
4). Le résultat est un paysage vu en relief, c’est-à-dire en 3D.

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Par ces procédés, on vient donc de réaliser la vision stéréoscopique.

EXERCICE PRATIQUE
1) A l’aide des objets (règle, feuille rame, crayon…) indiquez les limites de la zones de recouvrement
sur le stéréogramme.
2) Identifiez un objet pointu de forme bien visible et remarquable sur les deux photos.
3) Posez le stéréoscope sur le stéréogramme et poussez les deux photos de façon à obtenir une
superposition stéréoscopique de l’objet identifié (on obtient une vision en 3D)

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ANNEXES 1 : PRESENTATION DES PHOTOGRAPHIES AERIENNES

Photographie aérienne 1 : La grandeur d’un objet ne peut pas se déterminer si l’on n’a pas l’échelle
de la photo
Détermination de l’échelle des photos
1-Utilisation de la distance focale et de la hauteur de vol.
• C’est de loin le plus facile et le moins cher de tous les procédés. Tout ce qu’il y a à savoir c’est la
hauteur de vol au-dessus de la mer et la topographie (aucune visite de terrain n’est requise) chaque
mission est caractérisée par une hauteur définit dès le départ. L’élévation du sol peut être déterminée
par la carte topographique à partir d’un point quelconque on a une échelle ponctuelle. Et une échelle
moyenne si l’on utilise la topographie moyenne d’une partie de la photo entière ou du projet. En fait
le responsable du projet utilise une topographie moyenne de la zone couverte pour son estimation.
• L’utilisation d’autres équations (en général mais pas toujours) nécessite des visites de terrain. Les
distances au sol induites par cette élévation peuvent s’obtenir de 4 manières :
1) mesure de la distance au sol directement sur le terrain

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2) mesure de la distance sur la carte et ensuite déterminer la distance sur l terrain en utilisant l’échelle
de la carte
3) connaître la distance de deux points sur le terrain, dans ce cas seules les mesures de photo seront
nécessaires.
4) mesure au GPS

Photographie aérienne 2 : L’Échelle peut être déterminée si la dimension au sol d’une grandeur est
connue.
Exemple 1 :
1) Supposons que l’échelle moyenne réciproque proposée pour la mission est de 14 000. Cette échelle
va varier de photo à photo. Si la hauteur de vol au-dessus de la mer est A = 8000 m et que la distance
focale est f = 0,5 m
2) De la carte topo de la même région on estime que l’élévation moyenne au sol est de E = 800 m.
L’échelle réciproque moyenne à 800 m est : ER800= (A-E)/f = (8000-800)/0,5=14.400
La vision stéréoscopique
Pour percevoir les différentes parallaxes donc le relief, il suffirait dans un couple de photographies,
d’examiner l’une avec un œil et simultanément la photo consécutive avec l’autre œil. On a recours au
stéréoscope.

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ANNEXE 2 : EXEMPLES D’IMAGES SATELITAIRES

Composition colorée ETM+754 (RGB) de LANDSAT-7 de 2004, au sud du bassin de l’Agnéby

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Image radar Palsar ALOS (dual polarisation, HH en bande L), du 20/10/2008 à 22h58 mn, site
Agboville

Configuration du satellite ERS-2

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ANNEXE 3 : EXEMPLE D’OUTIL DE TRAITEMENT DES IMAGES DE
TELEDETECTION
EXEMPLE DU LOGICIEL ENVI 4.5

Image ETM+ du satellite LANDSAT-7 (2004), prise de vue sur ABIDJAN

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