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Département Post graduation PG RSR E

Résidanal 4ème année


Faculté de médecine
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Table des matières

l. La chirurgie lymphologique

l. Le traitement médical
Conclusion
Bibliographie

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Introduction
Le lymphœdème est la conséquence d’un dysfonctionnement du système lymphatique, par une stase
de la lymphe dans les tissus interstitiels, qui va se traduire par l’augmentation de volume du membre.
Il est soit d’origine malformative, touchant le système lymphatique, par anomalie génétique, qui
souvent la cause, ainsi le lymphœdème est dit primaire. Soit me lymphœdème est dit secondaire, qui
peut survenir suite à une intervention chirurgicale (une ablation de varices ou des ganglions, par
exemple), au traitement d’une tumeur (comme une radiothérapie pour traiter un cancer du sein), à
un traumatisme, ou à une infection. Son impact psychologique est considérable, notamment pour les
femmes traitées chirurgicalement pour un cancer du sein. La physiothérapie décongestive qui repose
sur les principes décrits par Leduc au XIXème siècle est à la base de la prise en charge thérapeutique,
réussie dans cette affection chronique. Les objectifs de la prise en charge : une diminution du volume
du lymphœdème dont la motivation au suivi médical régulier et prolongé est indispensable au
traitement de cette maladie chronique. Les techniques physiques représentent l'essentiel du
traitement des lymphœdèmes(3–5).

Epidémiologie
 Les lymphœdèmes primitifs, sont dans la majeure partie congénitaux, touchant les femmes à un
âge jeune, mais souvent les enfants, à étiologie,
 Les taux d’incidence du lymphœdème secondaire au traitement d’un cancer du sein, peuvent
beaucoup varier selon les publications.
 Selon une recommandation de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer en
2001
 Plus de 98 % des patientes présentent une lymphostase postopératoire des membres supérieurs.
 90% régressent spontanément en quelques jours : 10 % auront un
lymphœdème qui va persister 2 mois ½ après(6).
 On observe 25 % de lymphœdèmes modérés (différence de périmètre entre les
deux membres inférieurs à 3 cm) et 60 % de lymphœdèmes sévères (différence
supérieure à 3 cm)(7).
 CAC Blida 400 sein opéré/an, soit 240 patients/année de cas de
lymphœdème.
Schéma1 : L’échange lymphatique

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Anatomie et physiopathologie du lymphœdème


1. Structures anatomiques lymphatiques
A. Le ganglion lymphatique
Est une structure qui agit comme un filtre d’arrêt pour les
particules étrangères véhiculées par la lymphe(Figure1-2)
(arrêt des antigènes). Cette fonction d’arrêt explique qu’il se
forme une ADP dans le groupe ganglionnaire qui draine la
région atteinte d’infection ou de cancer.
Figure2 : Les lymphatiques initiaux se présentent sous forme
1. Charpente ou stroma D’un fin réseau lymphatique en maille.

a. Une capsule de tissu conjonctif riche en Collagène


b. Des travées fibreuses s'étendent de la capsule, et divisent les nœuds en compartiments.
2. Un réseau de fibres réticulées lié aux travées, traverse
Les sinus lymphatiques et le parenchyme. Il soutient les
lymphocytes. Sur les fibres se trouvent des cellules
réticulées.
3. Un réseau de sinus lymphatiques est bordé par un
endothélium. De nombreux vaisseaux lymphatiques
afférents se déversent dans le sinus sous capsulaire (les
antigènes provenant des tissus pénètrent le ganglion
Figure 3 : la circulation veino- lymphatiques

avec la lymphe) vers les sinus corticaux, ensuite une partie .

passe dans les sinus médullaires, une autre partie passe


dans le parenchyme avant de joindre les sinus médullaires.
Le vaisseau lymphatique efférent quitte le hile de
ganglion(Fig2), pour rejoindre la circulation veineuse, et
passer dans la veine cave inférieure principalement (Fig3).
B. Le système valvulaire Le réseau lymphatique est un système à
valvules de petit calibre : 0,2 à 0,5 mm en distale, 2 à 5 mm pour
les collecteurs principaux des membres (Fig4)(8).
C. Le système des collecteurs

Plus complexes que les capillaires, ils sont formés de


Figure 4 : Le système valvulaire lymphatique
lymphongions et possèdent une couche de cellules .

musculaires. Des valves assurent le flux unidirectionnel de la


lymphe. La contraction de la couche musculaire est régularisée
par le système nerveux autonome et par une contraction reflexe
assurée par des cellules(pacemaker). IL existe un système
profond et superficiel avec plusieurs anastomoses entre les
deux(Fig5)(9).
Figure 5 : Le système valvulaire lymphatique
.

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D. La progression de la la lymphe
Le liquide interstitiel qui règne dans les organes du corps au-delà du cerveau, de la moelle épinière,
de la moelle osseuse de la rétine du cerveau, présente une semblable composition plasma sanguin,
de coloration gens pâle ou parfois incolore. La progression intrinsèque du liquide lymphatique se
fait, grâce à une contractilité autonome des lymphomes et en, avec des battements qui peuvent
aller de six à 10 fois par minute, et parfois sous stress, elle peut-être plus rapide, estimée jusqu’à
20 fois par minute. D’autre part, le système valvulaire va agir comme un dispositif anti reflux(10).

Cette progression, en extrinsèques est assurée principalement par la contraction des muscles stériles, est
également par la pression criée par les mouvements respiratoires dans l’espace de la cage dans la, et par
fixation des artères. On estime deux à quatre de la qui vont retourner au système épilatoire par 24, avec
une élimination de 80 à 200 g de protéines par jour. Ainsi le volume lymphatique qui prend origine et
capillaires, la progression grâce à l’effet élastique musculaire, renforcée par un système anti reflux très
collecteurs, par le système valvulaire ainsi des collecteurs, la lymphe va se diriger vers les relais
ganglionnaires.
Schématiquement, la lymphe chemine à travers les ganglions des membres inférieurs, notamment
par le creux poplité, espace inguinale et hypogastrique. Des ganglions des membres supérieurs, à travers
les coudes et des régions axillaires. La motricité lymphatique est principalement sous la dépendance de la
contractilité autonome des collecteurs. En situation d’une augmentation de volume lymphatique résorbé,
ces collecteurs vont se dilater, et augmentent leur fréquence de la contraction pulsatile autonome. Par
contre, compte le volume lymphatique dépasse la capacité de transport du système lymphatique, des
mécanismes de rattrapage sont alors déclenchés. Ainsi on assiste à une mise en route d’une circulation
lymphatique collatérale, à développer des anastomoses l’info lymphatique et l’info veineuse, et finalement
faire appel à des macrophages pour dégrader les macromolécules protéiques(11).

2. Physiopathologie du lymphœdème

La défaillance, par une augmentation de la pression capillaire lymphatique, va t’être à l’origine d’une
accumulation de protéines, du liquide interstitiel, également d’une accumulation des métabolites cellulaires
dans l’espace extra cellules. Ceci va t’être à l’origine à une augmentation de pression osmotique, et à un
afflux idyllique, finalement responsable du lymphœdème. Secondairement, l’accumulation de cellules de
macrophages dans l’espace interstitiel, va être à l’origine d’une production de collagène par les fibroblastes,
et accessoirement à une activation des pirates et des kératinocytes et des adipocytes, responsable d’une
fibrose cutanée. Endors de toute étiologie du lymphœdème, l’aggravation du défaut de progression
lymphatique pourra être en relation avec une pathologie veineuse intercurrente, notamment obstructive.
Cette stase Veinolymphatique perturbe les échanges tissulaires et diminue les défenses anti-infectieuses,
responsable des poussées de lymphangite et de cellulites cutanées (Schéma1)(12).

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Schéma 1 : physiopathologie du lymphœdème

Étiologies des lymphœdèmes


Les étiologies du lymphœdème sont soit d’origine primitive au secondaire.

1. Les lymphœdèmes primitifs


Les anomalies du système lymphatique des membres peuvent être primitifs et entrer dans le cadre
d'agénésies, d'hypogenèses ou de dysplasies. Parfois, les troubles se limitent à une incontinence valvulaire
ou à un dysfonctionnement constitutionnel de la contractilité. Deux formes peuvent se présenter (1,1,13):
• Formes sporadiques
 Sexe ratio : 8 Femmes / 2 Hommes
 Femmes jeunes : < 25 ans, parfois touchent des enfants
 Facteurs déclenchants dans 20% des cas : grossesse, entorse de cheville
 Atteinte unilatérale de tout le membre inferieur ou bilatérale distale, à point de départ
distal, le souvent c’est formes ascendantes
• Formes familiales : rares, par mutation de gène

A. La maladie de MILROY
Elle apparut sur une mutation du gène VEG FR3. C’est une
maladie congénitale primitifs. L’incidence estimée à un
cas par 100 000 naissances, elle est héréditaire,
autosomique dominante touchant essentiellement les
filles. Elle survient dans un membre le plus souvent, mais
dans la majorité des cas elle est localisée au niveau de la Figure1 : Maladie de MILROY

cuisse, niveau de la jambe ou au niveau du pied(1).

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B. Le syndrome de Klippel Trénaunay


Le syndrome de Klippel, est un syndrome congénital qui
apparaît depuis l’âge embryonnaire, et qui associe
hypertrophie des parties molles et de l’os. Il se caractérise
par la fréquence des angiomes cutanés et des aspects
variqueux des vannes. L’atteinte se limite le plus souvent
dans un seul membre. C’est une maladie très rare, dans le
pronostic est fonction de la localisation et de l’extension de
de la malformation. Elle y a transmission autosomique
dominante.

C. Le syndrome de TURNER
Ce syndrome est purement génétique, à l’origine d’un nanisme, portant sur le chromosome chez la femme avec
une atteinte partielle ou totale. C’est un défaut de fonctionnement ovarien.
Dans la période néonatale on assiste à un lymphœdème congénital les
mains et les pieds, et parfois l’avant-bras et la jambe.
D. Le syndrome des angles jaunes
C’est une atteinte dystrophique de coloration jaune des angles, c’est la
xanthonychie. On assiste à une absence ou un ralentissement significatif
de la croissance, associé lymphœdème des membres inférieurs, qui sera
chronique. L’atteinte pulmonaire et oto-rhino-laryngologique souvent
présente.
E. La maladie de Waldmann
Figure3 : Maladie de MILROY
C’est un Lymphœdème qui touche souvent les 4 membres
associé à des lymphangiectasies intestinales primitives.

2. Les lymphœdèmes secondaires


Les lymphœdèmes secondaires de loin sont les plus fréquents, et qui
sont dus à une oblitération ou une altération des voies lymphatiques
considérées sans anomalies auparavant.
En moyenne, la prévalence des lymphœdèmes secondaires au cancer
du sein opéré, est de 20 %. La mastectomie avec curage axillaire,
associe radiothérapie sont les causes les plus pourvoyeuses de
lymphœdème, dont l’incidence aller jusqu’à 28 %. Par contre quand la
technique du ganglion sentinelle est respectée, l’incidence peut être
estimée à 7 %. D’autres facteurs peuvent générer ce type de
lymphœdème, comme l’obésité, la sédentarité, les cordes axillaires
Tableau1 : Les types des lymphœdèmes primitifs
lymphatiques. Aux membres inférieurs, on retrouve la chirurgie

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pelvienne, notamment de la prostate et les tumeurs ovarienne, causes des lymphœdèmes dans 75%, et qui
peuvent être rapidement invalidantes dans les 4 à 6 mois en post opératoire (Fig. 4)(14,15).

Figure 4 : Différents types de lymphœdèmes primitifs et Figure 5 : Lymphœdème secondaires au Filariose


secondaires

En résumé
Les lymphœdèmes secondaires :
 - Post traumatique le plus souvent en rapport avec des lésions étendues des tissus mous, et qui intéressent une zone clé
du drainage lymphatique.
 - Post chirurgicale : l'exérèse carcinologique ou parfois à visée de biopsie simple, lors de l'envahissement néoplasique direct
des relais ganglionnaires, dans les cancers du sein, le cancer de la prostate, et les néoplasiques digestives.
 -Dans les lésions ganglionnaires infectieuses, bactériennes, virales, mycosiques ou Parasitaires(filariose) (Fig.5).
 - Associe à une insuffisance veineuse.
 - Dans les suites de radiothérapie ou de liposuccion.

A. Facteurs de risque
Globalement on peut regrouper les facteurs de risque dans les éléments suivants :
A. On a rapporté que plus le nombre de ganglions enlevés est grand, plus le risque de lymphœdème
est important. Actuellement, il est consensuel admis que le geste chirurgical carcinologique pour le
cancer du sein, n’est considéré valable qu’après un curage de 12 ganglions axillaires, pour ramener
la preuve d’un envahissement capsulaire ou non, et pouvoir ensuite dresser une stratégie
thérapeutique, et évidemment quand la technique du ganglion sentinelle n’est pas possible à la
pratiquer.
B. La radiothérapie externe, notamment au cobalt, aux creux axillaires, espace sus et sous claviculaire
au niveau de la chaîne mammaire interne,
C. Influence du poids : IMC élevé.
D. Les travaux sur la mastectomie versus tumorectomie, ont bien montré une tendance d’apparition du
lymphœdème, devant une présence de mastectomie.
E. L’absence d’activité physique, expose ces patientes à développer un lymphœdème.
F. La présence d’envahissement ganglionnaire est un facteur de risque également.

A retenir
Le lymphœdème secondaire au cancer du sein opéré, est en relation avec le curage axillaire large, et
surtout quand la technique du ganglion sentinelle n’est pas respectée. La radiothérapie peut y
contribuer, en favorisant les adhérences cutanées au plan profond.

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B. Impact et répercussions du lymphœdème


En plus de l’impact fonctionnel, concernant les raideurs et les douleurs à type de lourdeur du membre, le
lymphœdème peut entraîner de nombreuses difficultés psychologiques, sociales et professionnelles (16):
a. Perturbation de l’image corporelle
b. Bouleversement des repères identitaires
c. Perte de l’estime de soi
d. Majoration de l’anxiété (peur de l’avenir, lymphœdèmes comme rappel constant du cancer) et
des affects dépressifs
e. Impact sur la vie du couple
f. Obstacle à la réinsertion professionnelle

Evolution des lymphœdèmes


Selon « l’International Society of Lymphology », les lymphœdèmes évoluent en 3 stades

Stade I : Diminution de l’œdème en surélevant le membre.


Stade II : Persistance de l’œdème en surélevant le membre

Stade III : Troubles trophiques (éléphantiasis : Fibrose sévère, altération de la peau, infections)

Figure 7 : Classification des lymphœdèmes A: Stade I B: Stade II C: Stade III

Examen clinique

Le diagnostic est basé sur la clinique, essentiellement sur :

a. L’interrogatoire qui va rechercher les antécédents pathologiques du patient, en premier lieu les
circonstances post chirurgicales du cancers, d’érysipèles, d’insuffisance veineuse chronique, de
traumatismes mais également on recherche la notion de cancers dans la famille et la présence de
lymphœdème primaire.
b. L’examen clinique va rechercher le signe de Stemmer-Kaposi, qui un signe pathognomonique du
lymphœdème, et correspond à l’impossibilité de pincer la peau du deuxième orteil, il est la
traduction d’un épaississement cutané par fibrose. Une recherche d’ongle recourbés vers le haut,
et une double rangée de cils, contribue également au diagnostic (Fig. 6)(2). Cliniquement et de
façon non spécifique, on recherche le signe du godet (empreinte laissée par un doigt après
application d’une pression), des angiomes plans.

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Figure 6 : A : signe de Godet B : Signe pathognomonique de Kaposi

 Les doléances du patient sont une lourdeur du membre très gênante, mais devant une douleur, ce
qui est rarement, devrait nous faire penser à un envahissement tumoral, une thrombose veineuse
profonde, une récidive axillaire, une pathologie Ostéoarticulaire, des douleurs neuropathiques, dues
le plus souvent une toxicité à la chimiothérapie, ou quand elle est intercostale-brachiale, est
souvent radiothérapie.

 La localisation du Lymphœdème, est soit globale, prenant tout le membre, prédominant à l’avant-
bras, ou distal, prenant la main isolément.

Figure 6 : A : Les types de localisations des lymphœdèmes

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c. Bilan articulaire
Il s’attache à rechercher les limitations des amplitudes articulaires du membre atteint. Au membre
supérieur, on assiste à une oblitération des collecteurs lymphatiques, par thrombose lymphatiques
superficielles, à l’origine des cordons lymphatiques (Fig. 7), ce qui va
engendrer une limitation des amplitudes articulaires, notamment de
l’antépulsion, de la rotation externe et de l’extension du coude.
La rééducation de ces thromboses est réalisée par leur mise en tension
manuelle, associée à des manœuvres de massage pulpaire le long de leur
grand axe. Ces malades le plus souvent nous sont adressés
pour le gain d’amplitude en pré –radiothérapie, car cette limitation
empêche souvent le traçage dermique et la simulation en
radiothérapie(17).

Figure 7 : Les cordons lymphatiques

Unité de lymphologie-Service MPR- CHU Blida

d. Bilan fonctionnel
La pratique répond à plusieurs questionnaires, et scores sur la qualité de vie,
et que certains sont validés et adaptés aux patients cancéreux comme le score QLQ-C30 de l’EORTC
(Fig. 8), qui permet une mesure physique, psychologique et des mesures fonctionnelles chez les
cancéreux. La fatigabilité une autre dimension à évaluer, par l’échelle de fatigue MFI-20(18).

Figure 8 : Le score QLQ-30 de l’EORTC

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e. Evaluation de la volumétrie du lymphœdème
La méthode centimétrique est nécessaire, mais non fiable. Pour cela l’évaluation par la volumétrie est très
utile, parce qu’elle assure la fiabilité et la reproductibilité des mesures. Ainsi, on a assimilé le membre à
mesurer à un tronc formé de cônes, et delà nous pouvons appliquer la formule qui calcule la volumétrie
des formes géométriques coniques (Fig. 9 et 10).

Figure 9 : le calcul de la volumétrie de formes coniques

Figure 10 : Exemple de calcul de la volumétrie d’un seul segment conique

Exemple du membre supérieur, 6 points de mesures préconisés (aux articulations métacarpo-phalangiennes,


aux poignets, en sous-coude à 10 cm, 10 cm et 15 cm en aval des épicondyles latéraux, et au coude. Aux
membre inférieur : 6 mesures (métatarsien, au cheville, au mollet, au genou, et deux mesures en sus genou).
La mesure périmétrique, serait indispensable pour apprécier la volumétrie, et ainsi pour évaluer l’efficacité
du traitement (Fig. 11)(2).

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Figure 11 : mesures centimétriques

Examens complémentaire

Il est à visée étiologique :


 IRM (Imagerie par résonnance magnétique) : recherche, récidive tumorale locale.
 Scanner abdomino-pelvien : pour éliminer un syndrome compressif.
 Echodoppler veineux : Il permet de déterminer une pathologie veineuse associée (thrombose).
 Lymphographie isotopique : Examen de choix, il se pratique par injection, sur le dos du pied ou de la
main, d'un colloïde marqué au Technétium 99, dont on suit le transit le long du membre. Cet examen
a d'une part un intérêt morphologique, et d’autre part un intérêt fonctionnel.
 La tomodensitométrie a également un intérêt dans la recherche des causes abdominales ou
pelviennes. En outre, lorsqu'elle est effectuée au niveau des membres, elle permet de séparer les
œdèmes lymphatiques vrais des lipoedèmes ou des œdèmes purement veineux.

Le traitement
La prise en charge des lymphœdèmes ne se limite pas un seul moyen, puisqu’il y a plus de 100 procédés
de traitement du lymphœdème, ce qui explique la problématique thérapeutique dans cette pathologie
lymphatique. La stratégie thérapeutique va englober plusieurs procédés, qui peuvent être classé en plusieurs
noyaux. En premier lieu, c’est la physiothérapie à base de drainage lymphatique manuel, les bandages
multicouches peu élastiques, l’éducation thérapeutique et l’apprentissage à l’auto bandages, les
compressions élastiques, la gymnastique et kinésithérapie, la pressothérapie et finalement le cours à la suite
jugée peut-être envisageait pour compléter le traitement. Les traitements médicaux à base de vénotoniques
ne semblent pas être efficaces, les stimulants lymphatiques comme les flavonoïdes, et la coumarine peuvent
avoir un effet adjuvant.

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A. Les noyaux de la stratégie de la prise en charge (Fig. 12)


 Éducation
 Drainages lymphatiques manuels
(DLM)
 Bandages peu élastiques
 Apprentissage des auto bandages
 Compression élastique
 Soins cutanés locaux
 Autres : pressothérapie, chirurgie Figure 12 : Les noyaux de la prise en charge

B. Le drainage lymphatique manuel (DLM)


La physiothérapie décongestive manuel est à la base de la réduction du volume lymphatique, notamment
quand elle est couplée au bandage multicouche peu élastique. Le drainage lymphatique, ne peut être autre
que Manuel notamment au début du traitement, et il commence par le tronc est la racine des membres,
puis au niveau de l’avant-bras et enfin va se terminer au niveau de l’avant-bras de la main (Fig. 13).

Figure 13 : le sens du drainage lymphatique manuel

Au tronc le DLM, va viser les ganglions para vertébraux controlatérale, ceci a été prouvé par la sainteté
lymphographie du réseau lymphatique au tronc. Dans les curages ganglionnaires axillaires larges le réseau
principal de drainage du membre presque totalement réséqué, ce qui nous laissera à entreprendre les
voies postérieures paravertébrales (Fig. 14)

Figure 14 : Le drainage lymphatique au tronc

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Deux types de drainage lymphatique manuel, le premier c’est le DLM d’appel, qui permet d’ouvrir les
collecteurs colmatés au niveau des racines, dont les mouvements du drainage vont dans le sens contraire
de la lymphe. Le deuxième drainage lymphatique manuel, appelé de résorption, va consister à chasser la
lymphe toute on ayant des mouvements de drainage dans le sens de la lymphe (Fig. 15). Le DLM
comprend deux phases, une phase intensive, dont l’objectif est la diminution du volume de 30 à 60%, et
phase d’entretien, son objectif est de maintenir le volume obtenu(17).

Figure 15 : les types du drainage lymphatique

C. Éducation thérapeutique
Selon l’OMS, l’Education Thérapeutique du Patient (ETP) vise à “aider les patients à acquérir ou
maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie
chronique.” Et va leurs permettre de bien suivre le traitement du lymphœdème, et éviter une
aggravation sans traitement. C’est un procédé qui va travailler la motivation du patient. L’ETP aide
à garder également une hygiène de vie, pour éviter les activités répétitives, le port de charge lourde
par le membre atteint, d’exercer des sports violents, faire des tâches ménagères par côté atteint,
d’éviter de porter des vêtements sérés, de prévenir toute porte d’entrée infectieuse et de maintenir
un poids corporel correcte dans les limites de la normale.
L’ETP permet aux patients de reconnaître un lymphœdème précocement.

Grace à ce programme d’éducation thérapeutique, la personne peut être en mesure de :


– mieux comprendre sa maladie et ainsi pouvoir l’accepter ;
– connaître les bénéfices et les effets secondaires de ses traitements ;
– connaître les mesures préventives à adopter ;
– reconnaître une aggravation et savoir réagir de manière adéquate ;
– identifier les facteurs déclenchant du lymphœdèmes ;
– résoudre les difficultés du quotidien liées au lymphœdèmes.

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D. Le bandage multicouches semi-élastique


C’est un élément majeur du traitement, précédé de DLM. L’objectif du bandage est de maintenir
une pression de repos faible mais qui reste forte en mouvement (gymnastique, marche, vélo).
L’utilisation de bandes peu élastiques en multicouches, de deux à quatre couche, est essentiel,
pour appliquer une pression de moins de 30 mm Hg. Le vrai problème, est que le bandage
multicouche nécessite un apprentissage et un savoir-faire, vue les difficultés techniques. C’est un
procédé qui se base à poser, sans serrage, des
bandes peu élastiques à étirement court < 90% sur un
capitonnage en mousse, en coton ou à la ouate.
La technique est particulière, il s’applique en partant
des extrémités jusqu’à la racine du membre. Elles
doivent tenir sans glisser 24 à 36 heures, pour cela
l’application du bandage se fait de façon circulaire et
en croisé (Fig. 16). La pression est faible au repos,
augmente a la contraction musculaire.
Figure 16 : Le bandage multicouches

Apprentissage pour un bandage


L’apprentissage à l’auto-bandage, est indiqué à
ceux qui n’ont pas un accompagnateur, et il se fait
en groupe, aux patients, pour bien expliquer les
détails de la technique et augmenter l’efficacité du
traitement (Fig.17).
Figure 17 : apprentissage à bandage

A noter
Pour une bonne efficacité du bandage, il est à noter, qu’il faut respecter et savoir détecter un bon
bandage, fiable, durable, non allergique et de bonne efficacité, à travers les certifications les plus
connues, Comme la SQUAL, la RAL ou la FDA (Fig. 18)

Figure 18 : certifications pour un bon bandage

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E. Gymnastique et exercice physique


La gymnastique et l’exercice physique augmentent le débit lymphatique et la résorption des protéines. Une
revue de littérature n’a pas retrouvé un consensus sur le type d’exercice à pratiquer., et n’ont pas pu répondre
si on va commencer par les muscles proximaux pour être efficace, ou pas obligatoirement, et es ce que le travail
est meilleur avec résistance ou pas. Ce qui est sûr, c’est que l’exercice physique améliore le pompage
musculaire, ce qui augmente le débit lymphatique. Il est admis que chaque patient devrait recevoir un
programme d'exercice individualisé adapté à ses besoins particuliers et à ces capacité (Fig. 19). Ils sont toujours
proposés en complément du DLM et des bandages peu élastiques multicouches. Quand ils sont pratiqués sous
bandages, à intervalle régulier, et en association avec les autres éléments du traitement, donnent de meilleurs
résultats(19).

Figure 19 : Gymnastique et exercice physique avec et sans bandage

F. Soins cutanés
Les soins cutanés associent le bandage semi élastique multicouches, avant l’application du Jerzy et de la ouate,
pour ne pas laisser se développer une cellulite, lésion qui précède souvent un érysipèle.
Les soins cutanés sont faits à base d’oxyde de Zinc en crème, qui
représente un antiseptique puissant sans donner, chez la majorité
des patients, une allergie cutanée. L’hydratation de la peau est
préférable, par les huiles de drainage lymphatique à base de thym,
à défaut une application à la Biafine est acceptée. En dehors de ceci,
il est très conseillé à traiter les portes d’entrées le plus rapidement
possible (Plaie traumatique, intertrigo inter orteil ou ongle incarné). Figure 20 : Soins cutanés : Oxyde de Zinc

G. Les contentions élastiques


Les contentions élastiques (bas, manchons…) sont un complément indispensable pour maintenir
le bénéfice du traitement global. Le changement devrait être régulier, tous les 3 à 4 mois. Le port des
contentions est régulier tous les jours, et pendant la journée uniquement. Quand il s’agit d’une récidive, on
revient sur les bandages durant la nuit et on maintien les contentions pendant la journée. Ils sont prescrits selon
les mensurations centimétriques, et selon des tableaux de mesures pré-établis selon chaque fabriquant, pour
les manchons aux membres supérieurs, et pour les bas de contentions, on est amené à préciser, avec un pied
fermé, avec bas-cuisse, avec collant jarret, avec hémi-collant pour les membres inférieurs, selon les motivations
du patient (Fig. 20).

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Polycopie – Pr Z BOUKARA – PGRSRE-Résidanat 4ème année MPR – Faculté de médecine – Université Blida 1 - 2019-2020

Figure 21 : Les contentions élastiques (selon le catalogue Varisan)

H. La pressothérapie
La pressothérapie est un moyen complémentaire, indiqué pour maintenir les résultats satisfaisants du
traitement. Elle est plus efficace aux membres inférieurs. Il est très indiqué à l’associe au DLM et compression
élastiques, à pression inférieure à 30 mm Hg. Le drainage est effectué par une "onde de pression" qui balaye
le membre, d'alvéole en alvéole, de l'extrémité vers sa racine. Les contre-indications sont à la phase aigüe d’un
érysipèle et celle de la thrombose veineuse(4).

Figure 21 : La pressothérapie sous bandage

I. La chirurgie lymphologique
La chirurgie des lymphœdèmes est un échec au traitement (DLM-Bandage), est très variées non
consensuelles. Les techniques les plus utilisées, sont les anastomoses lympho-veineuses, la greffe de canaux
lymphatiques, le transfert ganglionnaire et la liposuccion (Fig. 22).

Figure 22 : La Chirurgie de lymphœdèmes primitif aux membres inférieurs

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). Le traitement médical
Le traitement médical dans la prise en charge des lymphædèmes est complémentaire, seul est
lnefficaces. Les plus utilisés sont la vltamine E et le Pentoxifylline (Torental- AOMI) dans les fibroses
post radiques. Les diurétiques et les benzopyrones sont à éviter en et leur
absence de bénefice(6).

Conclusion

La prise en charge des lymphcedèmes doit être appréhendée


repose sur un projet thérapeutique multidiscipiinaire, dont l'élé ffintiel est la
physiothérapie décongestive. L'éducation et les conseils pratiques sont
indispensables, afin d'obtenir la motivation des patients nécessalre à la prise en
charge et au suivi médical régulier et prolongé de ces pathologies chroniques que
représentent les lymphcedèmes

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