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Les organes lymphoïdes centraux (OLC) sont des organes de Maturation: acquisition des
récepteurs spécifiques de l’antigène et d’Apprentissage: élimination des clones reconnaissant
le soi avec une forte affinité. Ils renferment le thymus, la moelle osseuse chez les mammifères
et thymus et la bourse de Fabricius chez les oiseaux. Les organes lymphoïdes périphériques
(OLP) sont le lieu des réponses immunitaires (rencontre des antigènes avec les cellules de
l’immunité), situés sur les voies de pénétration des antigènes, ils regroupent ; les ganglions
lymphatiques, la rate, les amygdales et les tissus lymphoïdes associés aux muqueuses.
I/ Les organes lymphoïdes centraux (primaires)
1- La moelle osseuse :
Elle n’est pas un organe lymphoïde mais un organe hématopoïétique. Toutes les cellules du
sang dérivent d’un seul type de cellule appelée cellule souche hématopoïétique (CSH). Les
CSH peuvent se différencier en d’autres types cellulaires et sont douées d’auto-
renouvellement. Les CSH donnent naissance à deux progéniteurs différents ; un progéniteur
myéloïde d’où dérive les érythrocytes, les polynucléaires, les monocytes et les plaquettes et
un progéniteur lypmphoïde qui donnera naissance aux lymphocytes T, B et NK (Natural
killer). Le développement des lymphocytes B (ou la lymphopoïèse) a lieu dans la moelle
osseuse. C’est un processus qui permet de transformer les cellules précurseurs indifférenciées
en cellules immunocompétentes en passant par quatre grands stades : pro-B, pré-B, le LB
immature et LB mature. Ces stades sont marqués par l’apparition ou la disparition des
marqueurs de surface et par l’acquisition du récepteur spécifique de l’antigène : BCR (B cell
receptor) avant de quitter la moelle osseuse, les LB doivent subir une sélection afin d’éliminer
les LB auto-réactifs.
2- Le thymus :
Le thymus est un organe lymphoïde volumineux, situé dans la partie supérieure du médiastin
antérieur. C’est l’organe responsable du développement des lymphocytes T.
• Structure : le thymus est un organe lympho-épithélial encapsulé. Chaque lobe
thymique est divisé par des septums conjonctifs en lobules. Les lobules comprennent
une partie périphérique (le cortex) et une partie centrale (la médullaire).
Histologiquement, le thymus est constitué d’un ensemble de cellules de différentes
natures ; cellules épithéliales, cellules mésenchymateuses et cellules lymphoïdes
appelées thymocytes. La distribution de ces différentes cellules dans le thymus n’est
pas homogène et les thymocytes précurseurs des LT présentent un degré de maturation
différent selon leur localisation.
Au niveau du cortex : on retrouve deux types cellulaires : les cellules épithéliales et les
thymocytes immatures.
Les cellules épithéliales : prennent l’appellation de cellules nourricières. Elles ont une
morphologie en « étoile » avec de nombreuses extensions cytoplasmiques enserrant les
thymocytes. Elles possèdent des vacuoles intra cytoplasmiques à contenu granuleux et dense.
Dans le cortex profond, les cellules épithéliales deviennent plus arrondies
Les thymocytes : en pénétrant le thymus, les pro- géniteurs T regagnent le cortex ou ils vont
se faufiler entre les cellules nourricières. Ces thymocytes sont immatures et prolifèrent
intensément.
Les cellules d’origine mésenchymateuse : elles ont migré dans l’ébauche thymique à partir de
la moelle osseuse. Elles regroupent :
-Les cellules interdigitées : sont des cellules de type dendritique dont les prolongements
s’insinuent entre les lymphocytes et elles sont localisées dans la médullaire thymique.
-Les cellules épithéliales : elles se regroupent en structures arrondies dans la médullaire : les
corpuscules de Hassal, dont le rôle est obscur. Ils pourraient être un lieu de destruction des
cellules non sélectionnées.
-Les thymocytes : ils deviennent de plus en plus matures, mais prolifèrent peu comme le
montre leur faible taux.
• Involution :
Le thymus régresse avec l’âge, la régression commence à la puberté mais sans disparition
totale de l’organe. Ainsi, chez le sujet âgé, on retrouve des ilots de parenchyme pauvre en
cellules.
3. Bourse de Fabricius
Organe lymphoïde situé à la partie terminale du cloaque chez les oiseaux. C’est un organe de
structure lympho-épithéliale. Son rôle essentiel est la différenciation des lymphocytes
progéniteurs des lymphocytes B en lymphocytes B matures. Chez l'homme, l’équivalent de la
bourse est la moelle osseuse elle-même
Circulation lymphatique :
Branchés sur la circulation lymphatique, les ganglions reçoivent la lymphe par les vaisseaux
afférents qui traversent la capsule. Le parenchyme ganglionnaire est séparé de la capsule par
un sinus périphérique enserré dans des cloisons fibreuses et des sinus intermédiaires qui se
ramifient dans le parenchyme en sinus médullaires. Ces sinus se résolvent dans la voie
lymphatique efférente qui quitte les ganglions par le hile
2-2 La rate
Organe lymphoïde, de forme ovale, le plus volumineux (12 cm de long) situé sur le courant
sanguin. Il est entouré d’une capsule d’où partent des cloisons conjonctives délimitant des
lobules au niveau desquels s’organise la pulpe splénique. Celle-ci comprend la pulpe rouge et
la pulpe blanche.
La rate est entourée par une capsule qui envoie de nombreuses projections vers l’intérieur,
pour former une structure compartimentée. Il y a deux types de compartiments ; la pulpe
rouge, la pulpe blanche. Cette dernière constitue le tissu lymphoïde.
-La pulpe rouge représente le site de destruction des globules rouges vieillis ou défectueux.
-La pulpe blanche se situe autour des branches de l’artère splénique. Elle est divisée
schématiquement en deux zones :
Le manchon lymphoïde périartériolaire, peuplé essentiellement par les LT est la partie de la
pulpe blanche qui entoure directement l’artère splénique. A la périphérie du manchon, les LB
se trouvent organisées en follicules et son appelés LB folliculaires.
La zone marginale est localisée à la périphérie de la pulpe blanche à la frontière de la pulpe
rouge. Elle héberge des LT, des NK, des macrophages et des LB qui ne s’organisent pas en
follicules. Les LB de cette zone sont appelés les LB de la zone marginale.
Les antigènes apportés par le sang pénètrent dans la rate par l’artère splénique qui se déverse
dans la zone marginale. Là, ils seront capturés par les cellules dendritiques interdigitées, qui
les apportent aux LT périartériolaires. Les lymphocytes du sang entrent eux aussi dans le
sinus de la zone marginale et migrent vers le manchon périartériolaire.
Structure de la rate.
I/ Définition :
L’immunité innée est la première ligne de défense vis-à-vis des agents infectieux et
pathogènes qui nous entourent. Elle est mise en jeu immédiatement (rapide), elle est non
spécifique, initiatrice de l’immunité adaptative et elle a un rôle dans l’homéostasie
(élimination des cellules mortes et tumorales). Elle met en jeu différents modules de défense :
des modules constitutifs comme la barrière peau-muqueuse et des modules induits comme la
phagocytose et la réponse inflammatoire, qui nécessite les cellules phagocytaires, les
cytokines et le complément.
1. Les modules constitutifs
La barrière cutanéo-muqueuse est en contact avec les virus, parasites et bactéries. Elle
empêche leurs adhésions par des mécanismes mécaniques, chimiques ou biologiques, et
comporte deux éléments : la peau et les muqueuses.
A/ La peau : est un épithélium multi-stratifié kératinisé entourant toute la surface externe de
l’Homme et qui est une barrière très efficace contre des intrusions de tout type ; elle joue ainsi
le rôle de :
• Barrière mécanique au développement bactérien, virale et parasitaire, grâce à une
faible perméabilité et à la desquamation de la peau.
• Barrière chimiques présentant des protéines et des peptides antimicrobiens. Les
peptides ont trois modes d’actions, en effet ils peuvent entraîner : une rupture
mécanique des membranes bactériennes, une déstructuration enzymatique des
membranes bactériennes et une séquestration de nutriment.
• Barrières biologiques présentant une flore commensale qui est un ensemble de
bactéries se situant sur la peau jouant un rôle important de barrière. La présence de
glande sudoripare qui sécrète du sébum riche en lipide, ce dernier est dégradé grâce à
une lipase libérer par la microflore dite commensale (staph, strep) en acide gras ce qui
diminue le Ph qui freine le développement microbien.
*Les enzymes.
Lactoferrine : exercent une fonction antimicrobienne en se fixant et retenant le fer nécessaire
à la bactérie ingérée.
Lysosyme : attaque les mucopeptides des parois cellulaires de diverses bactéries. Il a une
action plus digestive que bactéricide.
Les polynucléaires neutrophiles et les macrophages, comme on vient de le voir, peuvent
phagocyter directement les pathogènes qu'ils reconnaissent grâce à leurs récepteurs de surface
(PRR) et indirectement grâce à leurs récepteurs pour le complément et pour d'autres protéines
d'opsonisation telles que la CRP et la MBL.
Ces réponses innées des phagocytes, induites par des pathogènes réussissent soit à éliminer
totalement l'infection, soit à la limiter pendant que la réponse adaptative se mette en place.
NETose
Le processus peut être déclenché par un grand nombre de stimulus (micro-organismes, PMA,
LPS, complexes immuns), la plupart des voies de signalisation conduisant à une augmentation
du calcium intracellulaire. La production de formes réactives de l’oxygène (FRO) permet la
translocation nucléaire de l’élastase (NE) et de la myéloperoxydase (MPO). Parallèlement,
l’activation de la peptidyl arginine déiminase 4 (PAD4) entraîne la citrullination des histones.
Ces deux évènements conduisent à la décondensation de la chromatine et à la rupture de
l’enveloppe nucléaire. Finalement, les protéines granulaires s’adsorbent sur les filaments de
chromatine, puis la rupture de la membrane plasmique libère les NET dans le milieu
extracellulaire.
L’induction de la mort par l’intermédiaire des perforines et des granzymes est le mécanisme
le plus dominant. La cellule NK activée, par la résultante des signaux émis par les récepteurs
activateurs et inhibiteurs et ou par le récepteur CD16 (fixation au Fc des IgG liées à la cellule
cible spécifique), libère dans la zone de contact entre elle et la cellule cible des perforines et le
granzyme (sérines estérases stockés dans les granules lytiques). Les perforines, au contact de
la membrane de la cellule cible, en présence de calcium, se polymérisent en polyperforines
qui forment des pores. Ces pores permettent au granzyme de pénétrer dans la cellule cible et
d'activer des caspases (protéases) favorisant l'apoptose. L'apoptose est une mort cellulaire
programmée.
2. Réaction inflammatoire
Elle est caractérisé par :
-une dilatation des capillaires : vasodilatation responsable d'érythème et de chaleur.
-une augmentation de la perméabilité capillaire permettant :
-une exsudation plasmatique (passage) de substances telles que des facteurs de coagulation, des
composants du complément, et des protéines de la phase aigue dans le tissu agressé (foyer
inflammatoire). Cela explique le gonflement ou œdème et la douleur.
-une diapédèse (passage) des leucocytes sanguins (neutrophiles, éosinophiles, monocytes, cellules
dendritiques et /ou les NK) vers le foyer inflammatoire.
Ces modifications circulatoires locales (vasodilatation et augmentation de la perméabilité
vasculaire) au lieu de l’agression sont provoquées par :
–des facteurs libérés ou produits par les différentes cellules résidentes après reconnaissance
des pathogènes dont l’histamine, la sérotonine, les prostaglandines, les leucotriènes et des
interleukines.
A. Reconnaissance
Les micro-organismes sont reconnus par des récepteurs des cellules résidentes, mastocytes,
macrophages et cellules dendritiques. Ces récepteurs sont appelées PRR (Pattern
Recognition Receptors), récepteurs de reconnaissance de motifs (structures) des pathogènes.
Ces récepteurs reconnaissent des motifs ou des structures conservés, partagés par de
nombreux pathogènes, appelés PAMP (Pathogen Associated Molecular Pattern). Chaque
groupe de micro-organisme possède un certain nombre de PAMP caractéristiques. Par
exemple, un ARN double brin ou des fragments d’ADN non méthylés sont caractéristiques
des virus, les mannanes sont des constituants importants des champignons, le
lipopolysaccharide (LPS) est typique des parois des bactéries Gram négatif. Les PRR sont
exprimés par toutes les cellules de l'immunité innée et chaque type cellulaire en possède un
certain jeu. Tous les PRR ne sont pas membranaires, certains sont cytoplasmiques, d'autres
dans des endosomes. Ces localisations différentes et le nombre important de récepteurs
permettent de contrer une grande partie des stratégies d'évitement développées par les micro-
organismes. Au niveau fonctionnel, on distingue ceux qui permettent la phagocytose et ceux
qui permettent l'activation des cellules.
a : Récepteurs d’endocytose (phagocytose)
Ils activent la phagocytose en stimulant l’ingestion et la destruction des pathogènes qu'ils
reconnaissent.
Effets locaux
Induction de molécules d'adhérence sur l'endothélium
Le TNFα et l’IL1 activent l'endothélium vasculaire du tissu agressé à exprimer des molécules
(récepteurs) d'adhérence, appelées les sélectines permettant aux leucocytes d'interagir par des
ligands et de rouler sur l'endothélium enflammé.
Les chimiokines, l'IL8 transforme ce roulement en une liaison ferme et stable en provocant
un changement de conformation des intégrines (récepteurs LFA1 : lymphocyte function
associated antigen 1) des leucocytes avec des molécules d'adhérence cellulaires ICAM
(InterCellular Adhesion Molecules ) induites sur l'endothélium activé.
Les leucocytes concernés, en premier lieu, sont les neutrophiles plus tard les monocytes, ils
s'arrêtent de rouler et traversent l'endothélium vasculaire (diapédèse) en se glissant entre les
cellules endothéliales grâce au CD31.
C. La réparation tissulaire et la régulation de la réponse inflammatoire
Après élimination de l'agent pathogène, la réponse inflammatoire s'autolimite afin de réduire
les dommages tissulaires. Ceci implique la suppression des gradients de molécules chimio-
attractantes et la production de médiateurs anti-inflammatoires afin d'arrêter l'accumulation
des cellules dans le site inflammatoire et de diminuer leur activation.
Cette résolution est déclenchée par les médiateurs pro-inflammatoires eux-mêmes (cytokines,
médiateurs lipidiques...) par un mécanisme de rétrocontrôle négatif. Lors de la résolution de
l'inflammation, les macrophages jouent un rôle majeur dans l'élimination des cellules mortes
et des débris cellulaires, favorisant ainsi le retour à l'homéostasie. En effet, une fois leur
action microbicide effectuée, les polynucléaires neutrophiles rentrent en apoptose. La
phagocytose des neutrophiles apoptotiques par les macrophages est appelée l'efférocytose
(littéralement « emmener les cellules à la tombe »). L'efférocytose va entraîner un
changement de polarisation des macrophages qui vont passer d'un phénotype pro-
inflammatoire (M1) à un phénotype anti-inflammatoire (M2). Les macrophages M2 vont
produire de l'IL-10 et du TFG-β qui ont de nombreux effets anti-inflammatoires notamment
sur les cellules immunitaires et participent au déclenchement des mécanismes de réparation
tissulaires. Les polynucléaires neutrophiles peuvent également participer activement à la
résolution de l'inflammation, notamment en commutant leur production de médiateurs
lipidiques pro-inflammatoires vers des médiateurs anti-inflammatoires (lipoxines et
résolvines). Les cellules de l'immunité innée ne sont donc pas uniquement des cellules
tueuses, elles jouent également un rôle crucial dans la régulation des réponses immunitaires,
ainsi que dans le remodelage tissulaire.
Schéma bilan de la réaction inflammatoire