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Je remercie enfin mes amis qui ont été présents ces 3 dernières années.
Anastomose : communication entre deux vaisseaux et, par extension, entre deux conduits de
même nature et entre deux nerfs. Elle peut être naturelle ou établie chirurgicalement.
Anatomopathologique : étude des modifications structurales des organes, résultant des actions et
des réactions morbides.
Cellulite : inflammation du tissu cellulaire pouvant se rencontrer partout où existe ce tissu, mais
surtout sous la peau.
Chimiothérapie : thérapeutique par les substances chimiques en particulier au cours des maladies
infectieuses et des cancers.
Cirrhose : groupe d’affection hépatique ayant pour caractères anatomiques communs une
sclérose annulaire et mutilante à tendance extensive et généralisée, des nodules parenchymateux
de régénération et une nécrose cellulaire.
Exérèse : ablation chirurgicale d’une partie inutile ou nuisible à l’organisme, ou d’un corps
étranger.
Ganglion sentinelle : premier ganglion (ou nœud) lymphatique drainant un cancer. Son repérage
par un traceur coloré ou radioactif injecté au contact de la tumeur en permet la biopsie dont le
résultat indiquera ou non un curage des autres ganglions lymphatiques intéressés.
Homéostasie : équilibre du milieu intérieur de l’individu
Hormonothérapie : emploi thérapeutique des hormones
Incidence :nombre de cas de maladies qui ont commencé ou de personnes qui sont tombés
malades pendant une période donnée, dans une population.
Liposuccion : aspiration de la graisse sous cutanée à l’aide canules réalisée au cours d’une
intervention chirurgicale à visée plastique ou esthétique.
Lymphe ou liquide lymphatique : liquide incolore ou ambré, qui remplit les vaisseaux
lymphatiques. La lymphe est originaire du sang et renferme les leucocytes et les mêmes
substances que le sérum sanguin, mais en moindres proportions.
Maligne : se dit d’une maladie qui présente un caractère grave et insidieux ou d’une tumeur
susceptible de se généraliser et de provoquer la mort du malade.
Morbidité : état de maladie. Somme des maladies qui ont frappé un individu ou un groupe
d’individus dans un temps donné.
Métastases : foyers secondaires d’une affection (suppuration et surtout cancer) disséminés par
voie lymphatique ou sanguine à partir d’un foyer primitif
Résection : action de trancher sur une étendue plus ou moins grande un nerf, un vaisseau, un
muscle, un tendon, un os, sains ou malades.
Risque relatif : estimation du risque par comparaison avec ladite population. Elle permet de
repérer les sujets à risque majoré dans un ensemble déterminé
Thrombose : formation d’un caillot dans un vaisseau sanguin ou dans une des cavités du cœur
chez un être vivant.
Tuberculose : maladie contagieuse et inoculable, commune à l’homme et aux animaux, due à une
bactérie, le mycobactérium tuberculosis ou bacille de koch.
A. Rappels 2
II.B.4. La compression 9
II.B.4.1. Définition 9
II.B.4.2. Le bandage élastique 9
II.B.4.3. Le bandage multicouche inélastique 10
II.B.4.4. Le capitonnage ou Mobiderm® 10
II.B.4.5. L’orthèse e compression ou manchon 10
III. MÉTHODOLOGIE 11
III.1. Première approche 11
III.2. La recherche d’articles 11
III.3. La sélection des articles 12
III.4. Organisation des articles 12
IV. RÉSULTATS 14
IV.1. Le drainage lymphatique manuel et les contentions-compressions 14
IV.1.1. Le drainage lymphatique 14
IV.1.1.1. Les modalités d’applications du drainage lymphatique 14
IV.1.1.2. Le drainage lymphatique manuel : un élément clé du traitement
du lymphœdème 15
IV.1.1.3. La remise en question du drainage lymphatique 16
IV.1.1.4. Conclusion 17
IV.1.2. Les contentions/ compressions 18
IV.1.2.1. Bandes, manchon vêtement compressif : que choisir ? 18
IV.1.2.2. Les résultats sont-ils influencés par la pression appliquée ? 19
IV.1.2.3. Conclusion 20
V. DISCUSSION 25
V.1. Discussion autour des Etudes et pratiques professionnelles 25
V.1.1. Drainage lymphatique : pourquoi continuer ? 25
V.1.2. Contention compression : le double jeu de la contrainte et l’efficacité 26
V.1.3. Thérapie décongestive complexe : un juste milieu ? 27
VI. CONCLUSION 30
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
IN TR ODUC TION |1
I. INTRODUCTION
En 2013 le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez la femme. Face aux enjeux
de santé publique le dépistage* précoce reste l’objectif principal du 3ème Plan Cancer. Le
dépistage permet dans la majorité des cas une prise en charge plus adaptée mais également de
diminuer les risques de complications. Pour accéder à ce dépistage le Plan cancer dévoilé le 4
Février 2014 par le Président de la République vise à diminuer les inégalités à l’accessibilité aux
soins. Malgré la multiplication des campagnes de prévention la participation n’était que de
52,7% en 2012 alors que le plan cancer 2009-2012 prévoyait plus de 65% de participation [70].
Les avancées de la médecine prédictive (les gènes BRCA1 et BRCA2 seraient impliqués
dans certaines formes de cancer du sein familiaux) tentent de faire reculer le nombre de cancers
néanmoins l’incidence* ne cesse d’augmenter ces trente dernières années [70].
Les hospitalisations à répétitions, les opérations, la radiothérapie*, la chimiothérapie*,
l’hormonothérapie* sont autant d’épreuves qui changent la vie de la patiente. Le plan cancer
prévoir d’améliorer et de préserver la qualité de vie des patientes lors des différents soins.
Malgré un dépistage de plus en plus précoce, des traitements qui se perfectionnent, la
morbidité* est toujours aussi importante. En plus de l’impact socio-psychologique, ces femmes
affrontent les séquelles liées au traitement : fatigue, douleur, hémorragie, diminution de la
mobilité du complexe de l’épaule. Parmi elles, le lymphœdème est la principale complication. Le
lymphœdème secondaire au cancer du sein est dû à une accumulation de liquide lymphatique*
ayant pour conséquence le gonflement de la zone atteinte (ici le membre supérieur). Encore mal
connu le lymphœdème est pourtant une maladie chronique, incurable. À ce jour il n’existe aucun
traitement médical, chirurgical, pharmaceutique ou kinésithérapique qui permette de le guérir.
Cette maladie chronique et imprévisible est prise en charge par des masseur-
kinésithérapeutes.
Un stage effectué en 2ème année fut l’occasion de prendre en charge une patiente atteinte
d’un lymphœdème secondaire au traitement du cancer du sein. Le diagnostic avait été posé par le
médecin et elle suivait des séances en cabinet libéral ainsi que des séances de radiothérapie.
Drainage lymphatique manuel, contention, pressothérapie étaient son quotidien. Sa prise en
charge a constitué le point de départ de mon questionnement.
DLM et Bandages sont des techniques employées seules ou associées depuis des siècles,
elles font face à la thérapie décongestive complexe plus récente qui combine en plus des
bandages et du DLM, des exercices, des soins de la peau et une éducation thérapeutique.
Qu’elles soient usuelles ou novatrices ces techniques visent les mêmes objectifs : limiter
l’évolution du lymphœdème, diminuer le volume du membre, les complications et contribuer à
l’amélioration de la qualité de vie.
Drainage lymphatique manuel, contention-compression, thérapie décongestive complexe : ces
techniques masso-kinésithérapiques utilisées seules ou combinées sont- elles efficaces pour
traiter les patientes atteintes d’un lymphœdème secondaire au cancer du sein ?
CA DR E TH EORIQU E |2
A. Rappels
1. Le lymphœdème secondaire
1.1. Définition
L
e lymphœdème se définit comme une « maladie chronique et évolutive causée par
l’accumulation de liquide lymphatique à forte teneur protéique dans les espaces
interstitiels et les tissus sous-cutanés, principalement adipeux et conjonctifs. » [27].
Il existe deux types de lymphœdème (LO) :
Primaire c’est-à-dire une anomalie acquise du système lymphatique (SL)
Secondaire qui est la conséquence d’une obstruction ou une lésion des voies ou des
ganglions lymphatiques*
Dans le cadre de ce mémoire nous traiterons uniquement le lymphœdème secondaire (LOS).
La circulation lymphatique est unidirectionnelle, la lymphe est drainée des tissus vers les
ganglions lymphatiques et rejoint la circulation veineuse. Ainsi la lymphe est responsable du
transport des cellules immunitaires (globule blanc), du drainage des fluides riches en protéines et
de l’homéostasie* du liquide interstitiel. [Annexe Ia et Ib]
Chez une personne saine, le SL est capable d’absorber et de transporter la lymphe vers la
circulation veineuse. Cette propriété est dépendante de la capacité de charge et de transport du
SL. La charge lymphatique étant le volume de lymphe (protéines, cellules adipeuses, déchets,
eau). La capacité de transport qui est constante correspond à la charge lymphatique maximale
que peut gérer le SL. [Annexe Ic et Id]
Lorsque la charge lymphatique devient supérieure aux capacités de transport, la
circulation lymphatique devient inefficace. La lymphe n’est plus résorbée et reste stockée au
niveau interstitiel. Le SL est dit en insuffisance mécanique [46]. L’atteinte du système
lymphatique et la concentration de fluide riche en protéines entraînent progressivement
l’apparition du LOS [51]. Le LOS se manifeste alors par une lourdeur et un gonflement du bras,
de l’avant-bras et de la main.
1.2. Stades
Le LOS apparait progressivement. Quatre stades ont été décrits par la classification de
l’International society of Lymphology (2003). Cette classification a été adoptée par la Haute
Autorité de Santé (2012). Bien qu’il n’existe aucun consensus concernant les stades de gravité
cette classification est la plus utilisée [27, 37, 38] [Annexe IIa, IIb et IIc].
Ainsi : [49]
LOS léger correspond à moins de 20% d’excès
LOS modéré correspond à un excès de 20 à 40%
LOS sévère correspond à un excès de plus de 40%
Toutefois aucun accord concernant les critères de diagnostic n’a été trouvé.
1.6. Traitements
Le LOS est une maladie chronique, à ce jour il n’existe aucun traitement ne permettant de
guérir. Il existe trois grands traitements : physique, pharmaceutique et chirurgical.
Les objectifs des différents traitements seront de contrôler le gonflement et limiter les
séquelles de l’interruption des vaisseaux lymphatiques qui ne peuvent être contrôlés. Comme
nous allons le voir le traitement est essentiellement physique et aura pour but de maximiser les
activités, diminuer la douleur, augmenter les amplitudes articulaires et améliorer le
fonctionnement.
1.6.3. Pharmaceutique
Contrairement aux idées reçues les diurétiques* sont contre-indiqués pour traiter le LOS.
Leur but est de diminuer la quantité d’eau, les protéines se concentrent, le LOS devient plus dur
et s’aggrave. À ce jour il n’existe aucun médicament permettant d’améliorer ou de traiter le LO
[24, 32].
C A D R E T H E O R I Q U E |5
2. Le cancer du sein
Le cancer du sein est « une tumeur maligne de la glande mammaire, le plus fréquent des
cancers féminins » d’après l’INSERM [69]. L’OMS estime qu’il représente 16% des cancers
féminins dans le monde [74].
En France 48 800 femmes ont été diagnostiquées porteuses du cancer du sein en 2012
[71]. L’incidence* diminue depuis 2005 ce qui serait dû à la diminution de la prescription des
traitements hormonaux substitutifs (THS) à la ménopause et la stabilisation de certains facteurs
de risques (âge tardif de la première grossesse, moins d’allaitement). La mortalité a elle aussi
diminué depuis 2000. Le taux de survie à 3 ans est estimé à 90% (INSERM) [69]. [Annexes IIIa]
Certains facteurs de risques ont été clairement identifiés : l’âge ( 2 3 des cancers sont
diagnostiqués après 50 ans), les facteurs hormonaux (règles précoces, ménopause tardive,
absence de grossesse ou grossesse tardive), l’obésité et l’alimentation. Actuellement le rôle des
contraceptifs oraux dans la survenue du cancer du sein n’est pas statué. Récemment les gènes
BRCA1 (chromosome 17) ou BRCA2 (chromosome 13) ont été mis en évidence, ils seraient
impliqués dans les cancers familiaux [31, 72, 73]. Des facteurs permettent de diminuer les
risques de cancer : la multiparité, l’âge précoce à la première grossesse et l’allaitement [31].
2.3.1. Chirurgical [1, 26, 34, 37, 65, 72] [Annexes IIIb]
2.3.1.1.La chirurgie mammaire conservatrice : la tumorectomie*
Le but de cette intervention est de retirer la tumeur en conservant une partie du sein. Elle
est souvent associée à la technique du ganglion sentinelle et d’une radiothérapie complémentaire.
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2.2.Objectifs
Le but est de drainer l’excédent de lymphe du territoire atteint vers un territoire sain qui
évacuera cet excès.
2.3.Contre-indications
Les contre-indications absolues du DLM sont : infection aigue (cellulite*, érysipèle*),
thrombose* veineuse, insuffisance cardiaque, obstruction de la veine cave supérieure,
dysfonctionnement de la thyroïde non traité, insuffisance rénale, tuberculose* et/ou malaria*,
cirrhose* hépatique avec des fuites abdominales d’ascite*[28, 49]. Concernant les tumeurs
malignes* la contre-indication est relative [28].
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3.2.Phase intensive
Elle associe le DLM, des bandages compressifs à faible élasticité, des exercices avec les
bandes (respiration, mobilisation active/passives du MS), soins de la peau et des
ongles (hydratation, éviter les coupures). Idéalement 5 séances par semaines sont effectuées
durant 2 à 4 semaines. L’objectif est de diminuer au maximum le volume du membre et de le
stabiliser [27, 46, 52].
3.3.Phase d’entretien
Le patient est maître de son traitement. Après des séances d’éducation thérapeutique, il
réalise lui-même son drainage et revêtit un manchon (ou orthèse). Chaque jour il doit poursuivre
ses exercices et soins de la peau. Des séances de DLM avec un MKDE peuvent être réalisées lors
de la transition entre les 2 phases.
Le but est de conserver le gain obtenu lors de la phase intensive [46,52].
3.4.Contre-indications
La TDC ne peut pas être pratiquée si la patiente est hypertendue, diabétique, paralysée ou
asthmatique, ce sont des contre-indications relatives. La TDC ne peut en aucun cas être pratiquée
en présence d’infection, de défaillance cardiaque ou de thrombose veineuse profonde (contre-
indications absolues) [46].
composante psychologique notamment pour les patientes claustrophobe constitue une limite de
leur utilisation.
4.2.Le bandage élastique
Le MKDE applique une bande non élastique en coton qui réalise une rigidité puis une bande
élastique en partant de la paume de la main. La bande élastique comprime le membre lors d’une
contraction musculaire stimulant le drainage [8].
4.3.Le Bandage multicouche inélastique
Il s’agit d’une superposition de bandes peu élastiques (<10% d’allongement). Ainsi au repos
elles exercent de faibles pressions et provoquent de fortes pressions lors des exercices. Cette
alternance de faible et haute pression créée un effet de massage stimulant ainsi le drainage [8] et
diminuant le volume du membre.
Ce type de compression ne peut être utilisé en cas d’insuffisance artérielle sévère, insuffisance
cardiaque instable, troubles de la sensibilité périphérique important [49].
II. MÉTHODOLOGIE
1. Première approche
Par la suite j’ai continué mes recherches dans les bibliothèques de l’université de Dijon (en
Médecine et en Sciences).
Dans le même temps j’ai pris contact avec Monsieur J.-C. FERRANDEZ (Président de
l’Association Française des Masseurs-Kinésithérapeutes pour la Recherche et le Traitement des
Atteintes Lympho-veineuses) qui a répondu à mes interrogations concernant le lymphœdème et
son traitement.
Ma recherche c’est poursuivie sur internet et plus particulièrement sur des moteurs de
recherche tels que : Pub Med, Medline, The Cochrane Library, Pedro, Elsevier Masson EM-
consult, Sciences direct et Kinedoc. Ma recherche d’information c’est également dirigée vers les
sites de l’HAS, l’OMS, l’INSERM, l’InVS, l’Institut National Contre le Cancer et l’Assurance
Maladie pour obtenir des données épidémiologiques et des recommandations. Enfin j’ai consulté
les sites d’associations telles que Cancer du sein parlons-en ! (http://www.cancerdusein.org/);
La Ligue contre le Cancer (http://www.ligue-cancer.net), La chaine Rose
(http://www.lachainerose.fr/), Europa Donna (http://www.europadonna.fr).
J’ai associé les différents mots clés afin d’obtenir les résultats les plus précis. Chaque mot
clé a été remplacé par sa traduction en anglais dans les tableaux I, II et III. De plus dans le
tableau III, les mots clés : « effets », « bénéfices », « impacts » ont été utilisés en plus du mot clé
« efficacité ». La recherche d’article a été réalisée du mois d’Août au mois de Janvier.
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J’ai également mis en place des alertes e-mails sur Google et EM-consult pour être informée
lors de la parution de nouveaux articles avec les mots clés « Lymphœdème » ET « cancer du
sein » ET « rééducation ».
Critères d’exclusion :
Mémoire Doctorat / Thèse
Article sans bibliographie
Conflit d’intérêt ou articles publicitaires
Lymphœdème primaire ou bilatéral
Langue de publication autre que le français et anglais.
Critères d’inclusion :
Articles scientifiques portant sur le LOS au cancer du sein
Études estimant l’efficacité des techniques (DLM, TDC, Compression)
Recommandations nationales et internationales
J’ai ensuite lu la bibliographie de ces articles pour puiser de nouvelles sources et ainsi obtenir un
maximum de données.
Deux grands types d’articles sont ressortis de mes recherches : les articles scientifiques et les
études portant sur l’efficacité des techniques. Pour extraire un maximum de données j’ai réalisé 2
tableaux.
Par la suite j’ai recherché l’ « impact factor » de chaque journal. L’impact factor se calcule
en divisant le nombre d’articles parus dans ce journal cités dans d’autres revues par le nombre
d’articles total de ce journal pour une année donnée. Plus l’impact factor est élevé plus le journal
est fiable[annexe VIb]
Enfin j’ai classé chaque étude en fonction de son niveau de preuve [25] :
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Grade A : preuve scientifique comme pour les essais comparatifs randomisés*, méta-
analyse d’essais contrôlés randomisés.
Grade B : présomption scientifique, le niveau de preuve de ces études est intermédiaire
comme les essais comparatifs non randomisées, cohortes.
Grade C : niveau de preuve faible comme les études cas-témoin et les séries de cas.
Les résultats de cette recherche documentaire vous seront présentés dans la prochaine partie
et feront l’objet d’une discussion afin de mettre en évidence leurs intérêts et limites.
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III.RÉSULTATS
Le DLM est réalisé à l’origine avec des manœuvres qui suivent le trajet des voies
lymphatiques. Ferrandez a mis en évidence par lymphoscintigraphie les modifications du
trajet des voies lymphatiques. Suite à l’ablation des ganglions l’écoulement lymphatique
s’arrête par obstruction des collecteurs afférents. Le trajet des voies se modifie rapidement,
les voies qui étaient mineures ou peu développées prennent le relais. Il serait donc illogique
voire inefficace de drainer les voies anatomiques alors qu’elles n’existent plus et d’autres
voies ont pris le relais [14, 18].
Lors de la réalisation des manœuvres il est conseillé de procéder par pressions douces,
pourtant Ferrandez montre qu’il est nécessaire d’exercer des pressions plus importantes afin
d’être efficace. Lors de la contraction du lymphangion la pression endoluminale atteint
120mmHg, loin des pressions douces recommandées. Le thérapeute doit adapter ses
manœuvres à la consistance du LOS [14]. Ferrandez souligne également que le LOS est
visqueux et l’élévation ne permet en aucun cas de déplacer le LOS. [14]
Ferrandez et al. [20] (1996), Johansson et al. [39](1999), William et al. [63] (2002),
McNeely et al. [50] rapportent des effets bénéfiques du DLM : sur le volume du bras œdématié,
la circulation lymphatique, la qualité de vie et de sommeil.
En 1996 Ferrandez et al ont conduit une étude portant sur l’efficacité du DLM seul.
L’objectif de l’étude était de savoir si une séance de DLM permet de stimuler le système
lymphatique. Pour cela 47 patientes atteintes d’un LOS au cancer du sein ont subi des examens
de lymphoscintigraphie. Ces patientes ont été opérées de leur cancer 12 ans avant le début de
l’étude. 2 clichés ont été réalisés : après une activité physique normale et après une séance de
DLM pendant 30 min. Au terme de la séance la progression du marqueur isotopique grâce au
DLM est mise en évidence chez 53,2% des patientes. Les auteurs concluent sur l’intérêt de
recherches complémentaires permettant d’affirmer leurs résultats notamment pour savoir si le
DLM est efficace sur plusieurs séances. [20]
Dans l’étude menée par Williams et al (2002) auprès de 31 femmes une diminution
significative du volume du bras (p=0,013) a été mesurée lorsque le DLM est utilisé
contrairement au DLS. Ces femmes étaient toutes porteuses d’un LOS unilatéral depuis au moins
3 mois, une différence d’excès de volume de plus de 10% et ce plus d’un an après le traitement
du cancer du sein. Le groupe A a suivi 3 semaines de DLM puis 6 semaines sans traitement et
enfin 3 semaines de DLS. Quant au groupe B : 3 semaines de DLS puis 6 semaines sans
traitement pour finir par 3 semaines de DLM. Les 2 groupes sont comparables. Deux patientes
ont abandonné (herpes, infection). À la fin de l’étude une différence significative est constatée
grâce au DLM avec une différence moyenne de 71 mL du volume du membre avec un intervalle
de confiance à 95% de 16 à 126 mL (p=0,013). La différence après le DLS n’est pas significative
(p=0,08). Par ailleurs cette étude croisée randomisée contrôlée a permis une mise en évidence du
rôle du DLM dans l’amélioration de la qualité de vie notamment l’inquiétude, l’irritabilité
diminuent (p=0,006) et du sommeil (p=0,03) [63].
McNeely et al [50] (2004) ont dirigé une étude composée de 50 femmes avec une
différence de volume supérieure à 150 mL par rapport au membre sain (sachant qu’il est accepté
que la différence de volume entre 2 membres sains soit inférieure à 150mL). Aucun des sujets
n’a reçu de traitement 6 mois avant l’intervention. Durant 4 semaines les patientes ont été
partagées en 2 groupes de façon aléatoire : les témoins portaient un bandage compressif tous les
jours, et le groupe d’intervention effectuait un DLM quotidien associé à un bandage compressif
(BC). À la fin du traitement le volume du LO a réduit significativement dans les 2 groupes
(p<0,001). Dans le groupe DLM+BC la réduction moyenne est de 260mL ±217mL soit 46,1%
±22,6% (p<0,001) et dans le groupe témoin on note une diminution de 246mL ±159mL soit
38,6%±16,1% (p<0,001). Bien que la différence soit significative dans les 2 groupes elle ne l’est
pas entre ces 2 groupes, la différence est de 14mL (p=0,8) soit 3% (p=0,2). Les auteurs concluent
que le bandage compressif serait le premier à mettre en œuvre et que le DLM augmenterait les
effets des bandages. Cependant les auteurs soulignent que la taille de l’échantillon ne permet pas
d’affirmer leurs résultats et que d’autres études devront les conforter.
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L’étude d’Andersen et al [3] regroupe une population comparable (LO léger, les patientes
ayant une différence de volume supérieure à 30% sont exclues). Les 42 patientes ont été réparties
au hasard dans 2 groupes dont l’un recevait une thérapie standard (orthèse de compression 32 à
40 mmHg, éducation thérapeutique et recommandations, exercices types pour relancer la
circulation lymphatique, soins de la peau et précautions à prendre) et l’autre une thérapie
standard associée au DLM et à l’auto massage. Les patientes (n=10) n’ayant aucun résultat avec
la thérapie standard à 3 mois ont suivi le même traitement que le groupe interventionnel. Le
traitement du groupe interventionnel a duré 2 semaines. Des mesures et des questionnaires sont
établis à 1, 3, 6, 9 et 12 mois. Deux patientes ont été exclues étant donné qu’elles ne
remplissaient plus les critères de sélection de plus une patiente est décédée d’une crise cardiaque.
À 3 mois la réduction absolue du volume du LO est de 60% [95% IC : 43%-78%] pour le groupe
témoin contre 48% [95% IC : 32%-78%] dans le groupe interventionnel. À 12 mois aucune
différence significative n’a été décelée entre les 2 groupes (p=0,66). Les 2 groupes ont vu le
volume du bras et l’inconfort diminuér ; la mobilité augmenter. Dans le cadre d’un LO léger la
thérapie standard serait suffisante pour obtenir des résultats. Les auteurs
R E S U L T A T S | 17
Dayes et al [11], Ochaek et al [53], Huang et al [35] apportent les mêmes résultats. Le
DLM ne semble pas influencer le traitement et ne serait donc pas nécessaire.
1.1.4. Conclusion
Malgré un faible niveau de preuve et des études dont les résultats sont diamétralement
opposés, le drainage lymphatique est toujours largement employé et attendu par les patientes.
Le drainage utilisé seul et pratiqué par un masseur-kinésithérapeute formé serait efficace
à court terme et plus efficace que l’auto-massage [50, 63]. Par ailleurs le DLM améliorerait la
qualité de vie, l’inquiétude et les troubles du sommeil [63]. L’ajout du DLM ne serait pas
nécessaire d’après Andersen et al [3], Dayes et al [11], Huang et al [35], Johansson et al [39],
Karki et al [42], Ochaek et al [53],Sitzia et al [56]. Ferrandez explique que l’absence de résultat
concernant la diminution du volume du LOS n’est pas dramatique puisque le DLM aurait un
potentiel de résorption des protéines [18, 19].
Aucun auteur ne conclut de manière ferme, en effet les échantillons sont petits et
d’avantage de temps seraient nécessaire pour apporter une réponse
Cependant comme le souligne les auteurs de ces études, le drainage lymphatique manuel
nécessite encore des années de recherche afin de statuer sur son efficacité basée sur les preuves.
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La méta-analyse confirme la nécessité de recherche plus approfondies portant sur un plus grand
nombre de patients et une qualité méthodologie supérieure [42].
L’association du DLM et de la compression est la technique la plus utilisée. Tous les
auteurs concluent sur l’importance d’utiliser les compressions. Nous verrons dans la prochaine
partie les différentes études portant sur l’efficacité de la compression.
À travers son étude Badger et al (2000) [4] compare le port de bandage compressif suivi
du manchon au port de manchon seul durant 24 semaines. Pour cela 83 patientes porteuses d’un
LOS modéré à sévère (différence de volume >20% entre les 2 membres) ont été incluses. À la fin
de l’étude le volume du membre a significativement diminué dans les 2 groupes. Cependant le
volume du groupe interventionnel (n=34) diminue significativement plus (Réduction moyenne à
24 semaines:31% vs 15,8% avec une différence de 15,2% [IC 95% : 6,2 à 24,2%] p=0,001). Les
bandages associés au manchon seraient donc plus efficace pour réduire le volume. De plus les
bénéfices de cette thérapie sont maintenus au moins 6 mois. Les auteurs nous interpellent
concernant les nouveaux traitements chirurgicaux et de radiothérapie. Évidemment les effets
secondaires ont diminué cependant l’utilisation de la technique du ganglion sentinelle n’aura pas
d’effet immédiat sur la diminution de la prévalence du LOS, en effet celui-ci peut apparaître des
années après le traitement. Badger indique que de prochaines études durant les prochaines
années devront de confirmer ses résultats.
En 2012, King et al [44] ont mené une étude auprès de 21 femmes porteuses de LO
moyen à modéré (10 à 40% de différence de volume par rapport au membre sain).
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Le but de cette étude randomisée contrôlée était de déterminer si l’efficacité des bandages
compressifs (groupe 1) et du manchon compressif (groupe 2) était la même. Au bout de 3 mois
le groupe 1 a une réduction plus importante du volume du membre (97,5 mL vs. 50mL p=0,182).
Cependant dans le même temps la fonction de l’épaule s’est dégradée dans le groupe 1. Au bout
de 3 mois le score DASH (Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand) a augmenté de +18,4
points en moyenne dans le groupe 1 contre +3,3 points en moyenne dans le groupe 2. Les bandes
compressives seraient les plus efficaces en 1ère intention cependant cette efficacité se fait au
détriment de la qualité de vie de la patiente.
Springer et al (2008) [57] ont mené une étude auprès de 43 femmes porteuses de LO. Ces
43 femmes ont porté pendant 4 semaines un vêtement compressif (20 à 30 mmHg) sans
limitation d’activité. Au bout de 4 semaines, les auteurs ont observé une diminution significative
du volume moyen de 4,1% (48mL) ± 8,8% (p<0,0001). Ce résultat a été maintenu en moyenne
4,8 mois (± 4,1mois). En conclusion le vêtement compressif serait efficace dans le 1er stade du
LOS et lorsque la prise en charge est précoce. De plus lorsque la patiente est observante les
résultats sont maintenus au moins 1 an et retardent l’évolution vers un stade plus critique de la
maladie.
1.2.3. Conclusion
À la lecture de ces études les contentions semblent toutes efficaces et permettent toutes de
diminuer le volume du bras [4, 10, 15, 44, 57]. Aucune étude n’a été trouvée en ce qui concerne
le capitonnage Mobiderm®.
Les bandages compressifs seraient les plus efficaces malgré le manque de compliance [10,
40]. Un bandage simple serait tout aussi efficace que le bandage multicouche, mais également
plus facile à porter et à mettre en place. Une pression faible serait toute aussi efficace qu’une
pression élevée sur une durée de 24 heures [10]. Les manchons compressifs et vêtements
compressifs sont eux aussi efficaces. Ceux-là seraient cependant plus adaptés à long terme
lorsque le LOS est stabilisé et au LOS léger en 1ère intention [4, 44]. Le manchon doit être le plus
confortable et le plus adapté à la patiente pour avoir une compliance d’autant plus que certaines
l’indication est définitive [19]. En effet le but du manchon est de maintenir et optimiser les
résultats obtenus, l’adaptation en fonction des besoins des patientes est une nécessité.
Lasinski et al [45] (2012) ont réalisé une revue systématique concernant les articles traitant
de la thérapie décongestive complexe entre 2004 et 2011. L’objectif de cette revue est de
réaliser une analyse critique des revues portant sur la TDC mais également ses composants.
Parmi les 99 articles traitant du LO et de la thérapie décongestive complexe seules 27 études, 14
revues et 2 consensus ont été inclus. Il en ressort que la TDC est un traitement standard et semble
efficace pour réduire le volume du LO cependant le rôle des composant n’est pas clairement
défini. Le patient joue un rôle déterminant dans son traitement notamment pour les compressions
R E S U L T A T S | 21
et les exercices à domicile. Les auteurs pensent qu’il serait judicieux d’effectuer des études sur
l’adhésion du patient au traitement afin d’établir des recommandations réalistes.
Pour conclure la TDC semble être efficace pour réduire le volume du LO mais également
améliorer la qualité de vie. De plus la TDC peut être appliquée à tous les stades du LO mais
également sur un LO en post opératoire ou un LO chronique. Les meilleurs résultats sont obtenus
au bout de 5 jours de traitement intensif puis la diminution est moins importante jusqu’au stade
de plateau.
En 2007, l’étude de Hamner et al [23] regroupe 135 femmes atteintes d’un LOS au
traitement chirurgical du cancer du sein. Le volume moyen du LO avant traitement est de 709mL
(31%). Toutes les patientes ont suivi la thérapie décongestive complexe avec 2 séances par
semaine durant 8 semaines. À la fin de la phase intensive (8semaines) le volume moyen du LO
est de 473mL±48,9mL (p=0,004), 17,1%±12% (p<0,001). Parallèlement la douleur a été évaluée
à l’EVA : avant le traitement elle était en moyenne de 6,9 et passe à 1,1 au bout de 8 semaines.
De plus 76 femmes souffraient de douleur chronique, à la fin du traitement elles n’étaient plus
que 20. De même 41 femmes prenaient des antalgiques oraux, après 8 semaines elles n’étaient
plus que 11. Les auteurs concluent que la TDC permettrait de réduire le volume du LO mais
également la douleur ainsi que la prise de médicaments.
Karadibak et al [41] (2008) ont regroupé 62 femmes porteuses d’un LO secondaire léger
(n=19), modéré (n=27), grave (n=16). Toutes ces femmes ont suivis une thérapie décongestive
complexe. Durant 12 semaines elles ont eu 3 séances par semaines avec un physiothérapeute. Le
but de l’étude est d’évaluer les effets de la kinésiophobie, de la qualité de vie et du programme
d’exercice à domicile chez ces femmes. Les auteurs ont mesuré le volume absolu et le
pourcentage de volume du LO avant et après le traitement. À l’issu de cette étude des liens
néfastes ont été trouvés entre kinésiophobie, qualité de vie et exercice à domicile. La peur de
bouger le bras (et donc le manque d’exercice à domicile) altère la qualité de vie. Après la TDC le
volume moyen du LO passe de 925mL (47,1%) à 510mL (21,3%). La différence est significative
(p<0,05). De plus les auteurs ont observé une amélioration générale du bien être des patientes
(p<0,05). Les auteurs concluent en soulignant que la TDC permettrait de diminuer le volume du
LO, la peur de bouger tout en améliorant la qualité de vie.
L’étude de Hwang et al [36] (2013) regroupe 116 femmes porteuses d’un LO secondaire au
curage ganglionnaire du cancer du sein. Parmi elles seules 57 répondent aux critères de
d’inclusion (suivi pendant 2 ans, pas de traumatisme ni d’infection, ni d’atteinte cardiaque ou
rénale). Toutes ces femmes ont suivis la thérapie décongestive complexe. La phase intensive a
duré 2 semaines, puis le suivi s’est prolongé durant 2 ans. Ces femmes ont été séparées en 2
groupes en fonction du pourcentage d’excès de volume (PEV). Les auteurs ont choisi de ne pas
utiliser le volume en mL comme outils de comparaison car il est variable en fonction des patients
et notamment de leur IMC. Le groupe 1 regroupe les femmes dont le PEV est inférieur à 20%
(n=32), le groupe 2 (n=25) celle dont le PEV > 20%. Les auteurs ont calculé le PEV de la façon
suivante : ∗ 100. Avec V1 volume du membre atteint et V0 volume du membre sain. Le
R E S U L T A T S | 22
Kim et al [43] (2007) ont réalisé une étude auprès de 88 patientes porteuses d’un LOS.
Parmi elles 53 ont été évaluées (perdue de vue, refus de participer ou de compléter le
questionnaire). Toutes les patientes ont reçu une TDC durant 2 à 4 semaines en fonction de
l’importance du LO et de leur statut économique. Les auteurs ont calculé le pourcentage d’excès
de volume (PEV) afin de comparer avant/après traitement. De plus les patientes ont complété le
questionnaire SF-36 (The Short Form Health Survey qui mesure la qualité de vie à travers 36
items) lors de la 1ère visite puis à 1 et 6 mois après le traitement. Après 1 mois de traitement le
PEV passe de 49,28±21,98% à 28,66±11,29%. Cependant le PEV remonte à 41,64±17,31% à 6
mois ; les auteurs soulignent que le maintien des résultats pendant la phase de maintien est lié à
la compliance de la patiente. À 1 et 6 mois le PEV est significativement inférieur au PEV avant
traitement (p<0,05). Cependant le PEV est significativement supérieur à 6 mois comparé à 1
mois (p<0,05). De plus après 6 mois de traitement les items fonction physique, rôle physique et
santé générale augmentent significativement. Kim et ses collaborateurs soulignent l’importance
d’études complémentaires notamment avec un suivi à long terme mais également pour comparer
l’efficacité de cette technique sur la qualité de vie des patientes.
Pinell et al [54] (2008) ont réalisé une étude auprès de 72 patients atteints d’un LO suite au
traitement du cancer. Ces patients sont également porteurs d’une pathologie locorégionale
(métastases du cancer du sein, du foie, cancer anal, mélanome). Ces patients ont été partagés en
2 groupes : groupe 1 (n=56) sans métastases; groupe 2 (n=16) porteur de métastases. Tous les
patients ont suivi la phase intensive jusqu’à ce que le LO arrive au plateau. Pour atteindre le
plateau le nombre de séances médian était de 12 (entre 4 et 23 séances). La réduction médiane du
volume était de 22% (entre -23 et 164%). Pour le groupe 1 la réduction médiane est de 22% (-21
à 164%) et le groupe 2 : 22% (-23 à 72%). Aucune différence significative n’a été trouvée
concernant la réduction de volume entre les 2 groupes (p=0,750). Néanmoins une différence
significative (p=0,0016) a été trouvée concernant le nombre de séances pour atteindre le plateau.
En effet pour le groupe 1 la médiane est de 12 séances alors que pour le groupe 2 la médiane est
R E S U L T A T S | 23
de 15 séances. Ces résultats confirment l’efficacité de la TDC. D’autre part les auteurs montrent
que la TDC peut être appliquée même lorsque des métastases sont présentes. Comme ils le
soulignent il n’existe aucune preuve biologique qu’un cancer puisse se métastaser sous
l’influence d’une variation de pression. Enfin concernant le nombre de séances afin d’arriver au
plateau indique que d’avantages de séances seront nécessaires pour les patients porteurs d’une
pathologie locorégionale.
Vignes et al (2007) [60] ont réalisé une étude prospective de cohorte auprès de 537 femmes
porteuses de LOS, 356 ont été évaluées. Le but de cette étude est de mesurer l’évolution du LO
lors de la phase de maintien, analyser les éléments de la TDC ainsi que leur impact. Entre janvier
2001 et décembre 2004 toutes les patientes (d’un même centre) ayant un LOS au cancer du sein
et répondant aux critères sont incluses dans cette étude. Les patientes ayant déjà eu un traitement
pour ce LO sont exclues. 5 fois par semaines ces patientes suivent la thérapie décongestive
durant 11 journées d’hospitalisations. Puis la phase de maintien se déroule à domicile. Après les
11 jours de TDC le volume moyen du LO passe de 1054±633mL à 647±351mL. 1 année après le
début du traitement le volume moyen du LO a légèrement augmenté de 84mL (indice de
confiance 95% = 56 à 113 mL). 52% des patientes ont vu le volume du LO augmenté de 10% par
rapport au volume obtenu après la phase intensive. Les auteurs soulignent l’importance de la
compliance dans le port des bandes et du manchon. En effet lorsque les patientes ne portent pas
leurs contentions le risque d’aggravation du LO augmente. Ainsi le risque relatif est de 1,55
(indice de confiance 95% ; 1,3-1,76 p<0,0001) pour les bandages et de 1,61 (indice de confiance
95% ; 0,7-1,2 p=0,91) pour les manchons.
Yamamoto et al (2008) [64] ont réalisé une étude auprès de patientes porteuses d’un LO
suite au cancer du sein. Ces patientes ont suivi la thérapie décongestive complexe. L’objectif des
auteurs est de savoir s’il est possible de raccourcir la phase intensive tout en étant efficace. 31
femmes porteuses de LO du membre supérieures ont été incluses entre le 1er septembre 2005 et
le 2 février 2008. La durée médiane de traitement est de 4 séances (entre 2 à 10 séances). L’étude
montre que le LO diminue de 58,9% en 6 séances en moyenne. Le volume du membre atteint
passe de 2048mL (1,429 à 3,958mL) à 1782mL (1,254 à 2,626mL) p<0,001. Quant au volume
du LO il diminue en moyenne de 59,1% (34,8 à 131,9%) et passe de 495mL (152 à 1,904mL) à
262mL (129 à 1,332mL) après traitement. Les auteurs ont observé que la diminution du LO la
plus importante à lieu entre le 1er et le 2ème jour avec 54,0% de réduction (p<0,0001). Puis entre
le 2ème et le 3ème jour de prise en charge 8,0% de réduction ont été mesurés (p<0,05). Entre le
3ème et le 6ème jour la réduction du volume est moins importante elle varie entre 0,2 et 3,2%
chaque jour. D’après Yamamoto et ses collaborateurs la durée de la phase intensive doit être
optimisée afin d’obtenir la réduction la plus importante le plus rapidement afin de réduire les
coûts engendrés par une telle prise en charge. De plus ils confirment l’efficacité de la thérapie
décongestive complexe avec une amélioration significative du volume du membre. Néanmoins
Yamamoto et al restent pragmatiques : ils se sont rendus compte que leur population ne
représentait peut être pas la population des autres pays. En effet l’IMC des patientes est plus
faibles que dans les autres études, de plus le taux de liquide est plus important que le taux de gras
ce qui pourrait expliquer la réduction plus rapide du volume du LO. Au terme de cette étude les
R E S U L T A T S | 24
auteurs insistent sur la nécessité de réaliser une étude randomisée afin de confronter une phase
intensive classique à une phase intensive de 5 jours notamment à des fins économiques.
En 2013 Vignes et ses collaborateurs [62] ont mené une étude avec le même but : déterminer
la durée optimale de la phase intensive de la thérapie décongestive. Leur objectif est de diminuer
la phase intensive en passant de 11 jours à seulement 4. Entre août 2011 et juin 2012 129
patientes porteuses d’un LO secondaire au cancer du sein sont recrutées dans un même service
de lymphologie. Les auteurs ont considéré la réduction du volume du LO cliniquement notable
lors qu’au 4ème jour la réduction totale est supérieure à 75% du volume perdu au 11ème jour. Au
terme de cette étude le volume moyen du LO est passé de 907±558mL à 712±428mL : le volume
est significativement plus faible après 4 jours de traitement (p<0,0001). Au 11ème jour le volume
du LO atteint 606±341mL : le volume du LO est significativement plus faible qu’au 4ème jour
(p<0,0001). Après 4 jours de traitement 63±40% de réduction du LO sont obtenues alors que 50
patientes (39%) ont eu une réduction de plus de 75% pour la mêle durée. Les auteurs n’ont
trouvé qu’une différence significative : les patientes ayant une réduction de plus de 75% en 4
jours sont celles dont le traitement chirurgical du cancer était il y a 2 ans au moins (p<0,05).
Ainsi la phase optimale semble la plus optimale au bout de 11 jours de traitement. Vignes et al
relèvent que l’IMC des patientes françaises (27,5kg/m² ) est plus élevé que les Japonaises
(24,1kg/m²) dans l’étude de Yamamoto et al. Cette différence d’IMC pourrait expliquer la
différence de résultats obtenus : plus l’IMC est élevé plus la masse grasse est importante ce qui
ralentit la réduction du LO. Les auteurs concluent qu’un IMC faible et un LO ancien permettent
une réduction plus importante du LO dans la phase intensive.
Liao et ses collaborateurs [47] (2013) ont mené une étude rétrospective entre Janvier 2004
et Mars 2011 les patientes porteuses d’un LO secondaire au cancer du sein sont traitées par TDC
(Taiwan). 107 femmes sur les 158 enrôlées ont été incluses. Les 51 femmes exclues ne
répondaient pas aux critères : LO bilatéral, métastases, infection, occlusion veineuse ou
PEV<5%. Toutes les patientes ont suivis la TDC entre 10 à 26 séances en fonction du stade du
LO. Avant le début de la TDC le volume du LO était de 504±308 mL (128-1690mL) et le PEV
27,7%±16% (5,9 -89,8%). Les auteurs ont trouvé une relation statistiquement significative entre
la sévérité du LO (PEV élevé) et la durée du LO (p=0,002) : plus la durée est longue plus le PEV
est important. Cependant aucune relation statistique n’a été trouvée avec le nombre de ganglions
retirés, l’âge, le type de chirurgie ou l’utilisation de la radiothérapie. Après la TDC le volume du
LO atteint 226±129 mL (-30 à 790mL), le PEV 14,9%± 12,3% (-4,7 à 68,3%). Après traitement
par TDC la sévérité des LO moyen à sévère a été diminuée. Cependant un PEV élevé (p=0,005)
et un âge avancé (p=0,038) donneront une réduction du PEV moins importante et donc une
phase intensive peu ou pas efficace. Cependant l’âge n’a pas de relation statistique avec la
sévérité du LO. Les auteurs notent que le temps et la température jouent sur la compliance des
contentions (notamment à Taiwan où les étés sont chauds et humides). De plus la plus
importante réduction est obtenue les 10 1ers jours de traitement, par la suite la réduction diminue
puis stagne. Ainsi après 12 séances le volume du LO diminue de 50,5%. D’après Liao et ses
collaborateurs l’efficacité de la TDC est sans appel et elle n’est pas influencée par le type de
chirurgie, les irradiations ou le nombre de ganglions retirés. La TDC doit être mise en place le
plus rapidement possible après diagnostic.
D I S C U S S I O N | 25
2.5.Conclusion
L’ensemble de ses études affirment l’efficacité de la thérapie décongestive [12, 23, 36, 41, 43,
47, 54, 56, 60, 62, 64]. La TDC serait plus efficace que la thérapie standard [12] bien que le rôle
des composants n’est pas clairs [45]. Les effets de cette thérapie seraient maintenus entre 6 mois
et 2 ans [36, 43, 60]. Cette thérapie permettrait également une amélioration de la qualité de vie,
du bien-être, de la kinésiophobie et la prise oral d’antalgiques [23, 41, 45]. La durée optimale de
la phase intensive varie de 4 à 11 jours pour atteindre le plateau [45, 47, 62, 64]. La compliance
est capitale pour obtenir une amélioration [45, 47, 60, 62]
V. DISCUSSION
Confrontée pour la première fois à la prise en charge de patientes atteintes d’un LO
secondaire au cancer du sein lors d’un stage effectué en 2ème année, je ne m’imaginais pas un tel
fossé entre la théorie enseignée et la pratique. La prise en charge pour lymphœdème semble de
prime abord couler de source : diminuer le volume du bras en effectuant des manœuvres de
drainage manuel lymphatique consciencieusement apprises en 1ère année. Cette revue de
littérature a ciblé trois techniques le drainage lymphatique manuel, les compressions-contentions
ainsi que la thérapie décongestive complexe. L’investigation a recensé majoritairement des
études pré test, post test, ainsi que quelques revues randomisées de moyenne qualité. Petits
échantillons, patientes perdues de vues ou manque de suivi à long terme sont autant de risques de
biais qui limitent l’établissement de preuves. Revoyons en détail ce qu’il en est.
Bien que le drainage lymphatique manuel soit peu efficace une étude rapporte une
amélioration de la qualité de vie mais également de l’inquiétude, l’irritabilité et la qualité du
sommeil [63].
J’ai pu vivre cette situation lors d’un stage de 2ème année. Une patiente atteinte d’un LO
secondaire au cancer du sein avait des séances de DLM et de pressothérapie. Pour elle le DLM
était un moyen de se relâcher, de sentir son bras plus léger mais pas de diminuer le volume du
LO.
Cependant la qualité des études est faible. Avec des échantillons entre 27 et 95 patientes les
risques de biais sont importants. De plus le nombre important de patientes perdues de vue majore
ce risque, menant ainsi à des résultats surévalués.
Les MKDE interrogés pensent majoritairement (78,1% soit 139/178) que le DLM seul ne
suffit pas [21]. En effet le drainage lymphatique manuel est le plus souvent associé aux
contentions compression, voyons les limites des résultats de la contention-compression.
1.2.Contention compression : le double jeu de la contrainte et de l’efficacité
Toutes les études s’accordent à dire que les contentions compressions de tous types sont
efficaces. Une nuance est cependant à apporter : les bandes seraient plus efficaces que le
manchon et le vêtement de compression. D’où les recommandations dédiant l’utilisation du
manchon et du vêtement après avoir obtenu une diminution optimale avec les bandes. Par
ailleurs une étude montre qu’une pression faible est toute aussi efficace qu’une pression forte,
permettant plus de confort et donc facilitant la compliance. La compliance est le point faible des
contentions compressions. En effet toutes ces études insistent sur la nécessité de la compliance
pour obtenir des résultats mais également pour les maintenir. Comment peut-on être sûr que la
patiente le portera tous les jours ? Qu’elle acceptera de le porter dans sa vie professionnelle, en
public ? Saura-t-elle appliquer les bandes seules en l’absence du kinésithérapeute ?
Cette même patiente s’était vue prescrire des contentions-compressions, notamment un
manchon sur mesure (seul). Elle ne l’a tout simplement jamais porté trouvant « qu’il la gênait, la
démangeait » et refusant toute adaptation qu’il s’agisse de bandage ou d’un manchon d’une autre
matière.
Aujourd’hui en confrontant mes lectures je saisis mieux les besoins de cette patiente. Avant
même de lui proposer un bandage, il est indispensable qu’elle comprenne son affection, son
évolution le but et l’organisation de son traitement dont les contentions-compressions. En effet
pour suivre son traitement un patient doit être impliqué pour être l’acteur de son traitement [24].
L’efficacité de la compression-contention dépend de l’observance de la patiente. L’information
par le masseur kinésithérapeute est pour moi essentielle et constitue un point majeur de la prise
en charge. Le kinésithérapeute a pour rôle d’informer la patiente sur les types de bandage, leur
objectif. Mais également de montrer qu’il est possible d’évoluer en fonction de l’atteinte en
passant de bandages multicouches à simple puis enfin un manchon par exemple. L’apprentissage
de la pose des bandes notamment est un moment clé et l’enseignement est capital pour la
patiente mais également pour sa famille. Cependant le suivi à long terme pose problème. Trop
peu d’études l’évaluent ne donnant qu’un aperçu de leur efficacité.
Comme pour les études portant sur le DLM la qualité est faible. En effet les échantillons
sont ici aussi peu conséquents : 21 à 83 femmes ; les risques d’effets surévalués sont augmentés.
D I S C U S S I O N | 27
Concernant l’association des Contentions et du DLM, elle semble créer une synergie
donnant de meilleurs résultats [24, 32]. Toutefois les résultats sur le bénéfice engendré par l’ajout
du DLM au port de bandage sont contradictoires
1.3. Thérapie décongestive complexe : un juste milieu ?
La thérapie décongestive complexe est considérée comme un gold standard et toutes les
études recensées dans cette revue confirment son efficacité. La combinaison des bandages,
DLM, exercices, soins de la peau et éducation thérapeutique semble idéale. La réduction du
volume du LO est toujours significative au terme la phase intensive variant de 13,9 à 55,7%.
Cependant ces études ne sont pas comparables. Concernant la phase intensive elle dure entre 5
jours à 12 semaines ! Variant de 5 séances à 36 séances. Certains auteurs ont essayé de
déterminer une durée idéale [47, 60, 62, 64] qui serait de 5 à 11 jours de traitements beaucoup
moins que les recommandations de l’HAS de 2 à 4 semaines (équivalent à 10 à 20 jours de
traitements). Cependant cette durée semble varier en fonction de l’IMC [60, 64]. L’IMC semble
jouer un rôle important dans la prévalence et les risques de développer un LO ainsi un IMC>30
serait un facteur de risque de LO [24]. Par ailleurs il me semble que la durée doit prendre en
compte l’état général de la patiente. En effet lorsque le LO est détecté dans les suites opératoires
ou lors des traitements par radiothérapie les résultats optimum ne pourront être obtenus ni
stabilisé en moins de 10 jours. De plus le détail des exercices proposés n’est pas disponible.
Quant à la phase d’entretien peu d’études l’évaluent. Une chose est certaine : le manchon est
indispensable au maintien. En effet après la phase intensive le volume du LO augmente toujours
pour progressivement se stabiliser, je pense qu’il s’agit d’un moment crucial ou le
kinésithérapeute doit préparer la patiente. En effet il me semble qu’arrêter toutes les séances de
MK brutalement peut être difficile à vivre pour la patiente. Laissée à elle-même la patiente peut
abandonner son auto-éducation. Le passage de la phase intensive à la phase d’entretien doit se
faire progressivement en diminuant progressivement les séances. Par ailleurs cette phase
d’entretien repose essentiellement sur l’observance de la patiente ! Va-t-elle porter son manchon,
faire ses exercices, se masser ? Quelle est la place du MKDE dans le suivi à long terme ?
Doivent-elles revoir le MKDE ou le médecin pour faire le point ? D’autre part la qualité de ses
études est pauvre : les échantillons sont conséquents variant de 31 à 356 femmes. Le nombre trop
important de perdues de vue (jusqu’à 181 pour Vignes et al [60]) me faisant penser que les
patientes qui restent sont celles qui suivent leur traitement, rendent les résultats difficilement
interprétables et transposable à une plus large population. Comme vu précédemment le niveau de
preuve est faible la majorité de ces études sont de grade C, le besoin d’étude de qualité est criant.
Bien qu’il y ait un nombre important de biais et que les éléments constitutifs de la thérapie
décongestive ne soient pas prouvés, leur rôle me semble pourtant important. En effet l’éducation
thérapeutique permet au patient de comprendre et de devenir acteur et non simple exécutant. En
comprenant son traitement, le patient est plus susceptible d’adhérer à son traitement à long terme
notamment d’auto soins et ainsi obtenir des résultats. De plus les soins de la peau et des ongles
permettent au patient de surveiller les signes d’aggravation.
Toutes études confondues les auteurs appellent leurs confrères à réaliser de la recherche
[24,32]. Ces auteurs vont encore plus loin en soulignant que ce sont les MKDE qui doivent faire
évoluer leur propre profession. Par ailleurs l’impact factor de ces revues est faibles seules 3
D I S C U S S I O N | 28
revues ont un impact factor supérieur à 10. L’interprétation de l’impact factor reste pour moi
délicate : peut-on réellement affirmer qu’un article est de meilleure qualité car cité ? Les articles
anglophones sont évidemment les plus cités, tout comme les sujets en vogue comme le taping.
2. Vocabulaire et définition
2.1. Une nomenclature simplifiée ?
Une difficulté importante a été mise en évidence lors de la recherche documentaire : la
diversité de vocabulaire. Chaque étude française utilise son propre vocabulaire (lymphœdème/
œdème/gros bras, contention/compression, manchon/orthèse de compression, thérapie
décongestive complexe/ thérapie combinée etc.). La même problématique se pose en
anglais (lymphedema/ lymphoedema, edeme/oedeme, bandage/compression/hosiery, complex
decongestive therapy/ complete decongestive therapy etc.). De plus en français il existe une
nuance entre la contention et la compression qui n’existe pas de l’autre côté de la Manche, en
effet seul le terme « compression » est utilisée. Cette richesse de vocabulaire a complexifié les
recherches, et peut avoir eu comme conséquence d’omettre des articles si l’un de ces termes
n’était pas dans le titre. Doit-on unifier le vocabulaire, imposer un terme à chaque élément ? La
richesse du vocabulaire n’est-elle pas au contraire une force ? C’est bien là, la problématique que
pose George Orwell dans 1984 « chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la
conscience de plus en plus restreint. » [76].
2.2. Le lymphœdème inclassable ?
Aucune définition internationale n’existe pour définir le lymphœdème. En effet à quel
moment peut-on dire qu’il y a lymphœdème ? 2 cm de différence de circonférence, 10% ou
200mL de différence de volume ? Les études utilisent chacune un de ces critères, rendant la
comparaison impossible. Tout comme les stades de l’affection qui varient en fonction. Ce flou
constitue là encore une limite à cette revue.
2.3. Quel outil de mesure ?
Chaque étude définie le LO différemment : pourcentage d’excès de volume, comparaison
du volume (en mL ou en cm3) avec le membre sain, circonférence du membre avant / après
traitement. En effet un éventail de techniques est disponible pour mesurer le LO : mètre ruban,
déplacement d’eau, bio impédance etc. Lors de la PEC de ces patientes, le mètre est le plus
approprié mais la mesure doit être réalisée par un seul MKDE pour la reproductibilité des
mesures. Le débat sur la mesure du LO nécessiterait une revue à elle seule !
Cette revue de littérature n’est qu’un aperçu de la littérature concernant les techniques
utilisées pour traiter le lymphœdème secondaire au cancer du sein. D’autres références ont pu
être omises si le titre ne contenait pas un des mots clés. De plus certains articles n’ont pu être
étudiés lorsque le contenu n’était pas accessible ou la langue autre que le français ou l’anglais.
En effet la limite de 30 pages ne nous a pas permis de développer les autres techniques utilisées
comme la pressothérapie, le laser, l’électrothérapie, la physiothérapie. Concernant les bandages,
le taping peut être proposé pour compléter le bandage malgré les faibles résultats obtenus [17] :
une investigation est nécessaire pour statuer sur leur intérêt dans le LO. Elle m’a cependant
permis de me poser des questions précises sur les techniques utilisées en masso-kinésithérapie.
C O N C L U S I O N | 30
VI.CONCLUSION
Orwell a écrit que « L’histoire toute entière était un palimpseste gratté et réécrit aussi
souvent que nécessaire ». La masso-kinésithérapie n’a pas cessé de se construire ces dernières
décennies. Cette perpétuelle évolution requiert une implication importante des praticiens afin que
la prise en charge de chaque patient puisse être optimisée et adaptée.
L’amélioration des connaissances sur le système lymphatique, les études, ont permis tour
à tour d’améliorer la pratique des masseurs kinésithérapeutes. Le DLM utilisé seul ne peut
atténuer un LO, l’association classique du DLM et des bandages semble porter ses fruits. Quant à
la TDC elle semble la plus complète. La TDC comporte une association supplémentaire
essentielle : l’éducation thérapeutique et l’auto soin. Comme vu précédemment le LO est une
pathologie chronique, le traitement doit être accepté pour être suivi. Or sans explication, sans
adhésion il est illusoire de croire qu’un patient réalisera ses soins sur le long terme. Cette revue
de littérature m’a permis de me questionner sur le rôle même du MKDE dans les soins du
patient. En effet loin d’être un enchainement de techniques visant à améliorer le volume du LO
notamment, le MKDE a pour rôle de conférer les connaissances nécessaires au patient qui lui-
même doit être disponible pour acquérir les clés de ses soins. La TDC se distingue par
l’intégration de l’éducation thérapeutique et montre de meilleurs résultats que la thérapie
classique. Cette thématique d’éducation thérapeutique m’a particulièrement interpellée.
ANNEXES I b
Hyperman (consulté le 3 mars 2014). Les symptômes d’une maladie infectieuse [en ligne]
http://hyperman.free.fr/plateforme/3e_immunite/reponsimmu/1_1_systeme-immu.htm
ANNEXES I c
Kamina P. Anatomie
clinique. 4ème édition,Tome
Anatomie
Générale*membres. Paris :
Maloine, 2009 : 291
ANNEXES I d
Kamina P. Anatomie
clinique. 4ème édition, Tome 1
Anatomie
générale*membres. Paris :
Maloine, 2009 :292
ANNEXES II a
STADES DESCRIPTION
Stade 3 : Eléphantiasis
Association mieux vivre le lymphœdème (consulté le 3 mars 2014). Les stades d’évolution,
[En ligne] http://www.avml.fr/evolutions.html, 20 février 2014
ANNEXES II c
ANNEXES II d
Application « Miniatlas cancer du sein » pour les professionnels de santé Licitelco España
S.L. Laboratoire Eisai. Consulté le 2 mars 2014.
ANNEXES IV a
Le drainage lymphatique manuel du membre supérieur
Zola Orthopédique (consulté le 3 mars 2014). Mains et bras, [en ligne] http://zola-
orthopedie.com/bras_mains.html.
ANNEXES VI a
Tableau I :
Tableau II :
Mots clés O.B. Mots clés O.B. Mots clés
Lymphœdème ET Cancer du sein ET DLM
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Thérapie décongestive complexe
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Contention
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Compression
Tableau III :
Mots clés O.B. Mots clés O.B. Mots clés O.B. Mots clés
Lymphœdème ET Cancer du sein ET DLM ET Efficacité
Thérapie décongestive
Lymphœdème ET Cancer du sein ET ET Efficacité
complexe
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Contention ET Efficacité
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Compression ET Efficacité
Tableau IV :
Mots clés en français Mots clés en anglais
Lymphœdème Lymphedema / Lymphoedema
Cancer du sein Breast cancer
Rééducation Physiotherapy/ Rehabilitation
DLM MLD
Thérapie/physiothérapie décongestive Complexe decongestive
complexe therapy/physiotherapy
Contention Bandage
Efficacité / Effet/ Bénéfices/ Impact Efficacy/Effect/Benefits/Impact
ANNEXES VI b
Effectif et
Population Intervention Résultats
durée
Articles
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4ème de couverture : Trophée rose des sables (consulté le 8 mars 2014). Corse en direct [en
ligne] ;http://trophee-roses-des-sables.net/course-en-direct-2013/?type-mediaced=resume&etape-
ced=etape-7-premiere-boucle-merzouga&post_id=13357
L ’évolution de la prise en charge du cancer du sein a permis d’augmenter le
nombre de survivantes mais également la morbidité associée ainsi que les effets
secondaires. La chirurgie, la radiothérapie peuvent potentiellement engendrer un
lymphœdème secondaire des mois voire des années après la fin des traitements.
Bien que l’incidence ne soit pas connue avec précision l’impact sur la qualité de
vie est conséquent. À ce jour aucun traitement curatif n’est connu, cependant sans
prise en charge adaptée le lymphœdème risque de s’aggraver. La prise en charge
par le masseur-kinésithérapeute constitue le pivot central du traitement. Les
techniques disponibles sont nombreuses, parmi elles le drainage lymphatique
manuel, les bandages et la thérapie décongestive complexe. Cette revue de
littérature s’intéresse aux modalités d’application de ces techniques à leur
efficacité.