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IFMK DIJON

HAMIDI SIHAM PROMOTION 2014


INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINÉSITHERAPIE DE
DIJON

MÉMOIRE RÉALISÉ SOUS LA DIRECTION DE MADAME GUILHOT,


MKDE CADRE DE SANTÉ, EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME
D’ÉTAT DE MASSEUR KINÉSITHÉRAPEUTE

HAMIDI Siham PROMOTION 2014


REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier Madame GUILHOT (MKDE Cadre de santé au CHU


Bocage Dijon) pour son aide, ses conseils, ainsi que son implication lors de la
réalisation de ce mémoire.

Je remercie également M. FERRANDEZ (MKDE, Président de l’AKTL) et


M.ADER (MKDE au CCR Dijon) pour avoir pris le temps de répondre à mes
questions et pour leur disponibilité.

Je remercie de la même façon mes parents, mon frère et mes sœurs


(Mohamed, Aziza et Rachida) de m’avoir toujours soutenu lors de mes études et
pour la réalisation de ce travail écrit.

Je remercie enfin mes amis qui ont été présents ces 3 dernières années.

Sans oublier l’ensemble des masseurs kinésithérapeutes que j’ai pu


rencontrer lors de mes stages et qui n’ont eu de cesse de transmettre leur savoir-
faire et savoir-être. Grâce à leur contribution j’ai pu apercevoir les multiples
facettes de ma future profession.

« Je comprends comment, je ne comprends pas pourquoi » Georges Orwell, 1984.


GLOSSAIRE
Note au lecteur : L’ensemble des définitions suivantes ont été extraites du Dictionnaire illustré
des termes de médecine 30ème édition (Garnier Delamare 2009). Ces termes sont indiqués par un
astérisque * dans ce mémoire.

Anastomose : communication entre deux vaisseaux et, par extension, entre deux conduits de
même nature et entre deux nerfs. Elle peut être naturelle ou établie chirurgicalement.

Anatomopathologique : étude des modifications structurales des organes, résultant des actions et
des réactions morbides.

Ascite : accumulation de liquide dans la cavité péritonéale.

Axillaire : relatif à l’aisselle

Cellulite : inflammation du tissu cellulaire pouvant se rencontrer partout où existe ce tissu, mais
surtout sous la peau.

Chimiothérapie : thérapeutique par les substances chimiques en particulier au cours des maladies
infectieuses et des cancers.

Cirrhose : groupe d’affection hépatique ayant pour caractères anatomiques communs une
sclérose annulaire et mutilante à tendance extensive et généralisée, des nodules parenchymateux
de régénération et une nécrose cellulaire.

Dépistage : recherche de certaines affections inapparentes, par des examens effectués


systématiquement dans des collectivités.

Diurétique : substance pharmaceutique destinée à accroitre la sécrétion rénale de l’eau et des


électrolytes, essentiellement du sodium.

Erysipèle ou Erésipèle : dermo-hypodermite infectieuse aiguë streptococcique, elle se présente


comme une inflammation aigue des téguments caractérisée par un placard rouge, surélevée,
siégeant à la face ou le plus souvent sur une jambe ; elle s’accompagne de signes généraux
sévères.

Exérèse : ablation chirurgicale d’une partie inutile ou nuisible à l’organisme, ou d’un corps
étranger.

Fibrose : transformation fibreuse de certaines formations tissulaires


Ganglion : amas cellulaire formant renflement situé sur le trajet d’un vaisseau lymphatique
(maintenant appelé nœud lymphatique) soit d’un nerf

Ganglion sentinelle : premier ganglion (ou nœud) lymphatique drainant un cancer. Son repérage
par un traceur coloré ou radioactif injecté au contact de la tumeur en permet la biopsie dont le
résultat indiquera ou non un curage des autres ganglions lymphatiques intéressés.
Homéostasie : équilibre du milieu intérieur de l’individu
Hormonothérapie : emploi thérapeutique des hormones

Incidence :nombre de cas de maladies qui ont commencé ou de personnes qui sont tombés
malades pendant une période donnée, dans une population.

Liposuccion : aspiration de la graisse sous cutanée à l’aide canules réalisée au cours d’une
intervention chirurgicale à visée plastique ou esthétique.

Lymphe ou liquide lymphatique : liquide incolore ou ambré, qui remplit les vaisseaux
lymphatiques. La lymphe est originaire du sang et renferme les leucocytes et les mêmes
substances que le sérum sanguin, mais en moindres proportions.

Malaria ou Paludisme: maladie infectieuse provoquée par un hématozoaire particulier, le


plasmodium inoculé par la piqûre femelle de moustiques appartenant à diverses variétés
d’anophèles.

Maligne : se dit d’une maladie qui présente un caractère grave et insidieux ou d’une tumeur
susceptible de se généraliser et de provoquer la mort du malade.

Mastectomie : ablation de la glande mammaire.

Morbidité : état de maladie. Somme des maladies qui ont frappé un individu ou un groupe
d’individus dans un temps donné.

Métastases : foyers secondaires d’une affection (suppuration et surtout cancer) disséminés par
voie lymphatique ou sanguine à partir d’un foyer primitif

Radiothérapie : application thérapeutique des radiations électromagnétiques de courte longueur


d’onde.

Randomisation : répartition au hasard.

Résection : action de trancher sur une étendue plus ou moins grande un nerf, un vaisseau, un
muscle, un tendon, un os, sains ou malades.

Risque relatif : estimation du risque par comparaison avec ladite population. Elle permet de
repérer les sujets à risque majoré dans un ensemble déterminé

Thrombose : formation d’un caillot dans un vaisseau sanguin ou dans une des cavités du cœur
chez un être vivant.

Tuberculose : maladie contagieuse et inoculable, commune à l’homme et aux animaux, due à une
bactérie, le mycobactérium tuberculosis ou bacille de koch.

Tumorectomie : ablation d’une tumeur


ABREVIATIONS

LOS Lymphœdème secondaire


LO Lymphœdème
SL Système lymphatique
HAS Haute Autorité de Santé
PEV Pourcentage d’excès de volume
MKDE Masseur kinésithérapeute diplômé d’état
INSERM Institut National de la santé et de recherche médicale
OMS Organisation mondiale de la santé
DLM Drainage lymphatique manuel
TDC Thérapie décongestive complexe
InVS Institut National de Veille Sanitaire
DLS Drainage lymphatique simple
BC Bandage compressif
Ds Déviation standard
IC Intervalle de confiance
Vs Versus
EVA Échelle visuelle analogique
INK Institut National de Kinésithérapie
IMC Indice de masse corporel
INESSS Institut national en santé et en services sociaux
NGAP Nomenclature généralisée des actes professionnels
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION 1

II. CADRE THÉORIQUE 2

A. Rappels 2

II.A.1. Le lymphœdème secondaire 2


II.A.1.1. Définition 2
II.A.1.2. Stades 2
II.A.1.3. Statistiques 3
II.A.1.4. Complications et impacts sur la qualité de vie 3
II.A.1.5. Diagnostic 3
II.A.1.6. Traitements 4
II.A.1.6.1. Physique 4
II.A.1.6.2. Chirurgical 4
II.A.1.6.3. Pharmaceutique 4

II.A.2. Le cancer du sein 5


II.A.2.1. Définition 5
II.A.2.2. Facteurs influençant 5
II.A.2.3. Traitements du cancer du sein 5
II.A.2.3.1. Chirurgical 5
II.A.2.3.1.1. La chirurgie mammaire conservatrice : la tumorectomie 5
II.A.2.3.1.2. La chirurgie mammaire non conservatrice : la mastectomie 6
II.A.2.3.1.3. La technique du ganglion sentinelle 6
II.A.2.3.1.4. Le curage ganglionnaire 6
II.A.2.3.2. Radiothérapie 6
II.A.2.3.3. Chimiothérapie 6
II.A.2.3.4. Hormonothérapie 7
II.A.2.4. Complication spécifique au traitement du cancer du sein : le lymphœdème 7

B. Les techniques masso-kinésithérapiques 7

II.B.1. Décret de compétence des masseurs-kinésithérapeutes 7


II.B.2. Le drainage lymphatique manuel 7
II.B.2.1. Définition 7
II.B.2.1.1. Les manœuvres d’appel 8
II.B.2.1.2. Les manœuvres de résorption 8
II.B.2.2. Objectifs 8
II.B.2.3. Contre-indications 8

II.B.3. La thérapie décongestive complexe 8


II.B.3.1. Définition 9
II.B.3.2. Phase intensive 9
II.B.3.3. Phase d’entretien 9
II.B3.4. Contre-indications 9

II.B.4. La compression 9
II.B.4.1. Définition 9
II.B.4.2. Le bandage élastique 9
II.B.4.3. Le bandage multicouche inélastique 10
II.B.4.4. Le capitonnage ou Mobiderm® 10
II.B.4.5. L’orthèse e compression ou manchon 10

III. MÉTHODOLOGIE 11
III.1. Première approche 11
III.2. La recherche d’articles 11
III.3. La sélection des articles 12
III.4. Organisation des articles 12

IV. RÉSULTATS 14
IV.1. Le drainage lymphatique manuel et les contentions-compressions 14
IV.1.1. Le drainage lymphatique 14
IV.1.1.1. Les modalités d’applications du drainage lymphatique 14
IV.1.1.2. Le drainage lymphatique manuel : un élément clé du traitement
du lymphœdème 15
IV.1.1.3. La remise en question du drainage lymphatique 16
IV.1.1.4. Conclusion 17
IV.1.2. Les contentions/ compressions 18
IV.1.2.1. Bandes, manchon vêtement compressif : que choisir ? 18
IV.1.2.2. Les résultats sont-ils influencés par la pression appliquée ? 19
IV.1.2.3. Conclusion 20

IV.2. La thérapie décongestive complexe 20


IV.2.1. Thérapie standard ou thérapie décongestive complexe ? 20
IV.2.2. Effets de la thérapie sur la qualité de vie 21
IV.2.3. Une efficacité à long terme pour une large population 21
IV.2.4. Une durée optimale de la phase intensive ? 23
IV.2.5. Conclusion 25

V. DISCUSSION 25
V.1. Discussion autour des Etudes et pratiques professionnelles 25
V.1.1. Drainage lymphatique : pourquoi continuer ? 25
V.1.2. Contention compression : le double jeu de la contrainte et l’efficacité 26
V.1.3. Thérapie décongestive complexe : un juste milieu ? 27

V.2. Vocabulaire et définition 28


V.2.1. Une nomenclature simplifiée ? 28
V.2.2.Le lymphœdème inclassable ? 28

V.3. Quel outil de mesure ? 28

V.4. Vers une amélioration des pratiques 29

V.5. Limites et ouvertures de cette revue 29

VI. CONCLUSION 30

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE
IN TR ODUC TION |1

I. INTRODUCTION

En 2013 le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez la femme. Face aux enjeux
de santé publique le dépistage* précoce reste l’objectif principal du 3ème Plan Cancer. Le
dépistage permet dans la majorité des cas une prise en charge plus adaptée mais également de
diminuer les risques de complications. Pour accéder à ce dépistage le Plan cancer dévoilé le 4
Février 2014 par le Président de la République vise à diminuer les inégalités à l’accessibilité aux
soins. Malgré la multiplication des campagnes de prévention la participation n’était que de
52,7% en 2012 alors que le plan cancer 2009-2012 prévoyait plus de 65% de participation [70].
Les avancées de la médecine prédictive (les gènes BRCA1 et BRCA2 seraient impliqués
dans certaines formes de cancer du sein familiaux) tentent de faire reculer le nombre de cancers
néanmoins l’incidence* ne cesse d’augmenter ces trente dernières années [70].
Les hospitalisations à répétitions, les opérations, la radiothérapie*, la chimiothérapie*,
l’hormonothérapie* sont autant d’épreuves qui changent la vie de la patiente. Le plan cancer
prévoir d’améliorer et de préserver la qualité de vie des patientes lors des différents soins.
Malgré un dépistage de plus en plus précoce, des traitements qui se perfectionnent, la
morbidité* est toujours aussi importante. En plus de l’impact socio-psychologique, ces femmes
affrontent les séquelles liées au traitement : fatigue, douleur, hémorragie, diminution de la
mobilité du complexe de l’épaule. Parmi elles, le lymphœdème est la principale complication. Le
lymphœdème secondaire au cancer du sein est dû à une accumulation de liquide lymphatique*
ayant pour conséquence le gonflement de la zone atteinte (ici le membre supérieur). Encore mal
connu le lymphœdème est pourtant une maladie chronique, incurable. À ce jour il n’existe aucun
traitement médical, chirurgical, pharmaceutique ou kinésithérapique qui permette de le guérir.
Cette maladie chronique et imprévisible est prise en charge par des masseur-
kinésithérapeutes.

Un stage effectué en 2ème année fut l’occasion de prendre en charge une patiente atteinte
d’un lymphœdème secondaire au traitement du cancer du sein. Le diagnostic avait été posé par le
médecin et elle suivait des séances en cabinet libéral ainsi que des séances de radiothérapie.
Drainage lymphatique manuel, contention, pressothérapie étaient son quotidien. Sa prise en
charge a constitué le point de départ de mon questionnement.
DLM et Bandages sont des techniques employées seules ou associées depuis des siècles,
elles font face à la thérapie décongestive complexe plus récente qui combine en plus des
bandages et du DLM, des exercices, des soins de la peau et une éducation thérapeutique.
Qu’elles soient usuelles ou novatrices ces techniques visent les mêmes objectifs : limiter
l’évolution du lymphœdème, diminuer le volume du membre, les complications et contribuer à
l’amélioration de la qualité de vie.
Drainage lymphatique manuel, contention-compression, thérapie décongestive complexe : ces
techniques masso-kinésithérapiques utilisées seules ou combinées sont- elles efficaces pour
traiter les patientes atteintes d’un lymphœdème secondaire au cancer du sein ?
CA DR E TH EORIQU E |2

II. CADRE THÉORIQUE

A. Rappels

1. Le lymphœdème secondaire
1.1. Définition

L
e lymphœdème se définit comme une « maladie chronique et évolutive causée par
l’accumulation de liquide lymphatique à forte teneur protéique dans les espaces
interstitiels et les tissus sous-cutanés, principalement adipeux et conjonctifs. » [27].
Il existe deux types de lymphœdème (LO) :
 Primaire c’est-à-dire une anomalie acquise du système lymphatique (SL)
 Secondaire qui est la conséquence d’une obstruction ou une lésion des voies ou des
ganglions lymphatiques*
Dans le cadre de ce mémoire nous traiterons uniquement le lymphœdème secondaire (LOS).
La circulation lymphatique est unidirectionnelle, la lymphe est drainée des tissus vers les
ganglions lymphatiques et rejoint la circulation veineuse. Ainsi la lymphe est responsable du
transport des cellules immunitaires (globule blanc), du drainage des fluides riches en protéines et
de l’homéostasie* du liquide interstitiel. [Annexe Ia et Ib]
Chez une personne saine, le SL est capable d’absorber et de transporter la lymphe vers la
circulation veineuse. Cette propriété est dépendante de la capacité de charge et de transport du
SL. La charge lymphatique étant le volume de lymphe (protéines, cellules adipeuses, déchets,
eau). La capacité de transport qui est constante correspond à la charge lymphatique maximale
que peut gérer le SL. [Annexe Ic et Id]
Lorsque la charge lymphatique devient supérieure aux capacités de transport, la
circulation lymphatique devient inefficace. La lymphe n’est plus résorbée et reste stockée au
niveau interstitiel. Le SL est dit en insuffisance mécanique [46]. L’atteinte du système
lymphatique et la concentration de fluide riche en protéines entraînent progressivement
l’apparition du LOS [51]. Le LOS se manifeste alors par une lourdeur et un gonflement du bras,
de l’avant-bras et de la main.

1.2. Stades

Le LOS apparait progressivement. Quatre stades ont été décrits par la classification de
l’International society of Lymphology (2003). Cette classification a été adoptée par la Haute
Autorité de Santé (2012). Bien qu’il n’existe aucun consensus concernant les stades de gravité
cette classification est la plus utilisée [27, 37, 38] [Annexe IIa, IIb et IIc].

D’autre part le rapport de Lymphedema framework propose de classer la sévérité du LOS


en fonction de la différence de volume entre le membre sain/atteint. Cette différence est nommée
pourcentage d’« excès de volume » (PEV) du membre [49].
C A D R E T H E O R I Q U E |3

Ainsi : [49]
 LOS léger correspond à moins de 20% d’excès
 LOS modéré correspond à un excès de 20 à 40%
 LOS sévère correspond à un excès de plus de 40%

1.2. Statistiques [27]


En 2012 l’HAS estime que l’incidence du LOS serait de 15 à 28% suite à un curage
ganglionnaire et de 2,5% à 6,9% suite à la technique du ganglion sentinelle [27]. L’incidence du
LOS est difficile à quantifier. En effet le manque de classification et de consensus sur les stades
rendent le diagnostic plus difficile. Les variations sont dues aux méthodes de mesure, aux
différentes échelles et à la définition du LO. De plus l’incidence du LOS est dépendante du
traitement chirurgical mais également des traitements complémentaires comme la radiothérapie,
la chimiothérapie et l’hormonothérapie.

1.3. Complications / Impact sur la qualité de vie


La principale complication du LO est l’infection particulièrement bactérienne
(streptocoque) [59,61]. L’atteinte du système lymphatique qui ne joue plus son rôle de défenseur
immunitaire facilite l’infection. Le risque relatif* de développer un érysipèle est de 71,2 pour les
patientes atteintes de LO [59,61].
Le lymphœdème est pour ces femmes un douloureux souvenir du cancer du sein. En effet
il amène avec lui des conséquences psychosociales. Le bras de ces femmes est méconnaissable,
la perception de leur corps change augmentant l’anxiété [22]. Se montrer en public devient un
vrai calvaire, le port d’un manchon ou de bandes ne fait qu’accroître leur mal être [7, 69, 22].
Sans parler des difficultés auxquelles elles doivent faire face dans la vie de tous les jours où leur
loisirs [7, 9]. La qualité de vie diminue allant jusqu’à la dépression.
1.5. Diagnostic [27, 37, 38, 48, 49, 51]
Le diagnostic du LOS est clinique [27, 37] ; il se base sur un bilan regroupant
l’anamnèse, l’inspection et la palpation de la patiente [48]. La date de la chirurgie, le type, les
antécédents de la patientes et de sa famille, les changements d’aspect ou de perception du bras
seront autant d’éléments à préciser dans le bilan. À la palpation la peau est « pâteuse puis
fibreuse et indurée » [48].
L’HAS propose 4 critères permettant d’attester le diagnostic de LOS :
 Une différence de volume entre le membre sain et le pathologique de 10% ou 200mL
 Une différence de circonférence de supérieur à 2cm (à chaque niveau de mesure) ou 5
cm pour la somme des mesures. [Annexe II d]
 Une symptomatologie rapportée : la patiente ne peut plus mettre ses bagues/bracelets par
exemple.
 Un LO sans appel.
La Lymphoedema Framework propose un bilan type [49].
C A D R E T H E O R I Q U E |4

Toutefois aucun accord concernant les critères de diagnostic n’a été trouvé.

1.6. Traitements
Le LOS est une maladie chronique, à ce jour il n’existe aucun traitement ne permettant de
guérir. Il existe trois grands traitements : physique, pharmaceutique et chirurgical.
Les objectifs des différents traitements seront de contrôler le gonflement et limiter les
séquelles de l’interruption des vaisseaux lymphatiques qui ne peuvent être contrôlés. Comme
nous allons le voir le traitement est essentiellement physique et aura pour but de maximiser les
activités, diminuer la douleur, augmenter les amplitudes articulaires et améliorer le
fonctionnement.

1.6.1. Physique [27, 32, 37]


Ce traitement est prodigué dans des centres de rééducation en hospitalisation complète ou
en ambulatoire ou en cabinet libéral. La prise en charge par le MKDE est capitale ; en effet le but
est de réduire le volume du membre, retrouver la mobilité de l’épaule, diminuer les éventuelles
douleurs et atteintes associées au traitement du cancer [32]. Dès le diagnostic les séances peuvent
commencer. Plusieurs techniques sont disponibles : le drainage lymphatique manuel, la
mobilisation du membre supérieur, des compressions, des exercices, une éducation
thérapeutique. D’autres techniques existent comme la compression pneumatique, le laser de
faible intensité. Nous traiterons le drainage lymphatique manuel, les contentions et la thérapie
décongestive complexe.

1.6.2. Chirurgical [5, 29, 32, 37]


Le traitement chirurgical est tardif. Lorsque le LOS atteint le stade III, le membre fibrose,
des cellules adipeuses se développent ; la forme du bras évolue et devient non fonctionnel [32].
Le but de la chirurgie est de prélever l’excès de matière grasse (liposuccion*) et/ou de créer une
dérivation (anastomoses* lympho-veineuse ou transfert ganglionnaire) et/ou de réséquer les plis
de peau. L’efficacité et l’absence d’effets indésirables restent inconnus [29].
Ces traitements sont peu utilisés. La résection* est quasiment abandonnée du fait des
nombreuses complications post opératoire et du manque de résultat. Si elle est pratiquée c’est
uniquement après les soins du MKDE et s’il persiste des plis de peau compliquant la pose de
bandages ou créant une macération. Les techniques de dérivation ne sont pas maintenue dans le
temps et nécessitent de nouvelles opérations et donc des risques de complications. La
liposuccion permet de réduire le volume du bras mais l’efficacité à long terme reste à prouver.

1.6.3. Pharmaceutique
Contrairement aux idées reçues les diurétiques* sont contre-indiqués pour traiter le LOS.
Leur but est de diminuer la quantité d’eau, les protéines se concentrent, le LOS devient plus dur
et s’aggrave. À ce jour il n’existe aucun médicament permettant d’améliorer ou de traiter le LO
[24, 32].
C A D R E T H E O R I Q U E |5

2. Le cancer du sein
Le cancer du sein est « une tumeur maligne de la glande mammaire, le plus fréquent des
cancers féminins » d’après l’INSERM [69]. L’OMS estime qu’il représente 16% des cancers
féminins dans le monde [74].
En France 48 800 femmes ont été diagnostiquées porteuses du cancer du sein en 2012
[71]. L’incidence* diminue depuis 2005 ce qui serait dû à la diminution de la prescription des
traitements hormonaux substitutifs (THS) à la ménopause et la stabilisation de certains facteurs
de risques (âge tardif de la première grossesse, moins d’allaitement). La mortalité a elle aussi
diminué depuis 2000. Le taux de survie à 3 ans est estimé à 90% (INSERM) [69]. [Annexes IIIa]

2.1. Définition [31, 34, 69, 72]


Il existe différents types de cancers le plus fréquent est l’adénocarcinome (95%) [69,72].
Le cancer se développe à partir des canaux (cancer canalaire) ou des lobules (cancer lobulaires)
de la glande mammaire. Un cancer est dit in situ si les cellules cancéreuses se concentrent dans
les canaux et lobules, et infiltrant lorsque les cellules cancéreuses migrent dans les tissus
environnant. Les cellules cancéreuses sont transportées par les voies et ganglions lymphatiques.
Les cancers infiltrants se disséminent dans les ganglions axillaires* et progressivement dans le
corps (os, foie, poumons et ganglions lymphatiques) [31, 34, 72] [Annexes IIIb]

2.2. Les Facteurs Influençant

Certains facteurs de risques ont été clairement identifiés : l’âge ( 2 3 des cancers sont
diagnostiqués après 50 ans), les facteurs hormonaux (règles précoces, ménopause tardive,
absence de grossesse ou grossesse tardive), l’obésité et l’alimentation. Actuellement le rôle des
contraceptifs oraux dans la survenue du cancer du sein n’est pas statué. Récemment les gènes
BRCA1 (chromosome 17) ou BRCA2 (chromosome 13) ont été mis en évidence, ils seraient
impliqués dans les cancers familiaux [31, 72, 73]. Des facteurs permettent de diminuer les
risques de cancer : la multiparité, l’âge précoce à la première grossesse et l’allaitement [31].

2.3. Traitements du cancer du sein


Les objectifs des traitements sont :
 Retirer la tumeur ou les métastases
 Diminuer le risque de récidives
 Freiner le développement de la tumeur ou des métastases

2.3.1. Chirurgical [1, 26, 34, 37, 65, 72] [Annexes IIIb]
2.3.1.1.La chirurgie mammaire conservatrice : la tumorectomie*
Le but de cette intervention est de retirer la tumeur en conservant une partie du sein. Elle
est souvent associée à la technique du ganglion sentinelle et d’une radiothérapie complémentaire.
C A D R E T H E O R I Q U E |6

2.3.1.2.La chirurgie mammaire non conservatrice : la mastectomie*


Lors de cette intervention le sein est complètement retiré (aréole et mamelon compris).
Ici la patiente se voit proposer une reconstruction mammaire. Cette opération concerne les
tumeurs de grandes tailles et multiples.

2.3.1.3. La technique du ganglion sentinelle [1, 34]


Le ganglion sentinelle est le premier recevant le drainage lymphatique de la tumeur. Il
représente les autres ganglions lymphatiques. Cette technique est destinée aux cancers infiltrants
de petite taille (15 à 20 mm). Le chirurgien injecte du colorant lymphotrope (ou un produit
radioactif). Après un léger massage du sein le ganglion sentinelle est repérable. Celui-ci est alors
prélevé pour subir des examens anatomopathologiques* qui se font extemporanés ou après
l’intervention. Si le ganglion sentinelle contient des cellules tumorales il est dit positif. Le taux
d’identification est supérieur à 85%. Le chirurgien peut réaliser un curage ganglionnaire lors de
la même intervention s’il a eu les résultats de l’examen anatomopathologique et que le test est
positif.

2.3.1.4. Le curage ganglionnaire [1]


Le curage ganglionnaire consiste en l’ablation d’une dizaine de ganglions lymphatiques
axillaires. On l’appelle aussi : curage axillaire, dissection axillaire ou évidement ganglionnaire
axillaire. Il est destiné aux cancers infiltrant après exérèse* du ganglion sentinelle positif ou
lorsque cette technique n’est pas possible.

2.3.2. Radiothérapie [65]


C’est l’utilisation de rayons X ionisant qui empêchent la multiplication des cellules
cancéreuses. Le rayonnement vise uniquement les parties du corps où le cancer pourrait évoluer,
on parle de traitement locorégional. La radiothérapie externe est la plus utilisée, le rayonnement
traverse les différentes couches du derme pour atteindre la zone à traiter. Il est possible d’insérer
des tubes contenant une substance radioactive dans la région atteinte qui émettent des
rayonnements de faibles énergies, c’est la curiethérapie. Les tubes sont retirés en fin de cure.
La radiothérapie est indiquée suite à la chirurgie pour éradiquer les cellules cancéreuses
qui auraient pu subsister.

2.3.3. Chimiothérapie [26]


C’est un traitement médical dont le but est d’éliminer les cellules cancéreuses ou
empêcher leur prolifération. L’injection par intraveineuse, intramusculaire ou per os sont
possibles.
C A D R E T H E O R I Q U E |7

2.3.4. Hormonothérapie [26]


Ce traitement est indiqué uniquement si la tumeur est hormonosensible. Trois grands
types de traitements existent: l’inhibition compétitive des récepteurs aux œstrogènes
(tamoxifène), l’inhibition de la synthèse de l’œstrogène (uniquement pour les femmes
ménopausée) ou la suppression de la synthèse ovarienne des œstrogènes.

2.4. Complication spécifique au traitement du cancer du sein : le lymphœdème. [2, 26]


Le LO est une complication de l’intervention chirurgicale parmi d’autres : lymphocèle,
infection, brides axillaires [2]. Plus le nombre de ganglions retirés augmente plus le risque de
complications augmente. Le LO peut également apparaître dans les suites de la radiothérapie. La
combinaison du traitement chirurgical et de la radiothérapie majore le risque de LO. Il apparait
aussi bien dans les suites opératoires à plusieurs années plus tard. Le LO augmente la morbidité
induisant de nouvelles complications pour la patiente : diminution de la mobilité du bras,
dévalorisation, rupture socio-professionnelle etc. [2, 26]

B. Les techniques masso-kinésithérapiques

1. Décret de Compétences des masseurs-kinésithérapeutes.


Le décret du 8 octobre 1996 définit le traitement du MKDE comme : « des actes réalisés de
façon manuelle ou instrumentale, notamment à des fins de rééducation, qui ont pour but de
prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et lorsqu’elles sont
altérées, de les rétablir ou d’y suppléer. Ils sont adaptés à l’évolution des sciences et des
techniques » [40] dans l’article 1.
En outre ils sont habilités à utiliser le drainage lymphatique manuel, des mobilisations de
toutes les articulations mais également à poser des contentions « souples, adhésives ou non »
[40].
Par ailleurs les MKDE sont autorisés à prescrire « bandes et orthèses de contention
souple élastique des membres de série » [6].Ces techniques sont adaptées au patient, au stade du
LO mais également à son état général.

2. Le Drainage lymphatique manuel [Annexes IVa et IVb]


2.1. Définition
« Le DLM est une technique qui essaie de favoriser la résorption des liquides interstitiels
excédentaires. Son action vise à augmenter la résorption lymphatique et veineuse superficielle. »
[27]. Le DLM est né à la fin du XVIIIème siècle des mains d’un chirurgien autrichien le Docteur
Winiwarter. Dans les années 1930 E.Vodder un physiothérapeute danois reprend la technique
qu’il nomme drainage lymphatique manuel [66]. Le DLM a ensuite été repris par Leduc qui la
fait évoluer en intégrant des manœuvres d’appel. Cette technique utilise une pression douce
(30mmHg) et lente de la main associée à une légère traction de la peau en direction de l’œdème.
C A D R E T H E O R I Q U E |8

Le DLM comprend un enchaînement de manœuvres d’appel et de résorption par un mouvement


de tampon buvard. La patiente est installée en décubitus dorsal mais des adaptations sont
possibles en fonction des patientes.

2.1.1. Les manœuvres d’appel [19, 27]


Elles sont appliquées en début de séance à distance de l’œdème pour stimuler la contractilité
des lymphangions, les ganglions et les zones de dérivation. Le mouvement de la main commence
par une prise de contact avec le bord radial de l’index puis le déroulement des doigts pour finir
par le côté ulnaire de l’auriculaire. Ces manœuvres sont réalisées en début de séance. 5 à 6
répétitions sont réalisées sur la même zone.
Ainsi nous stimulons les ganglions du creux retro-claviculaire, creux axillaire puis des
ganglions du bras, du coude. Le but ici est de les vider et accélérer le flux lymphatique.
Au niveau des voies de dérivation les manœuvres permettent d’ouvrir et de développer ces
voies permettant ainsi de vider les voies engorgées. Ces voies se situent au niveau du tronc du
côté sain (voies de dérivation postérieure et antérieure) et de la voie de Mascagni (dérivation
delto-pectorale) qui est inconstante.

2.1.2. Les manœuvres de résorption [19, 27]


Elles sont réalisées sur l’œdème pour chasser l’excédent de lymphe vers un territoire sain.
Elles favorisent la résorption des protéines accumulées dans le milieu interstitiel. Le mouvement
de la main commence par un appui ulnaire, puis déroulement des doigts pour finir par le côté
radial (de l’auriculaire à l’index).
Le drainage doit être effectué 10 à 20 min et quotidiennement d’après l’HAS [27].

2.2.Objectifs
Le but est de drainer l’excédent de lymphe du territoire atteint vers un territoire sain qui
évacuera cet excès.

2.3.Contre-indications
Les contre-indications absolues du DLM sont : infection aigue (cellulite*, érysipèle*),
thrombose* veineuse, insuffisance cardiaque, obstruction de la veine cave supérieure,
dysfonctionnement de la thyroïde non traité, insuffisance rénale, tuberculose* et/ou malaria*,
cirrhose* hépatique avec des fuites abdominales d’ascite*[28, 49]. Concernant les tumeurs
malignes* la contre-indication est relative [28].
C A D R E T H E O R I Q U E |9

3. La thérapie décongestive complexe


3.1.Définition
La TDC est une technique masso-kinésithérapique associant plusieurs techniques afin de
réduire le volume d’un membre chez un patient atteint de LOS. Elle est nommée en outre :
physiothérapie décongestive, ou thérapie décongestive complexe [27]. La TDC est considérée
comme un « gold standard » [46,52]. Elle se divise en deux phases.

3.2.Phase intensive
Elle associe le DLM, des bandages compressifs à faible élasticité, des exercices avec les
bandes (respiration, mobilisation active/passives du MS), soins de la peau et des
ongles (hydratation, éviter les coupures). Idéalement 5 séances par semaines sont effectuées
durant 2 à 4 semaines. L’objectif est de diminuer au maximum le volume du membre et de le
stabiliser [27, 46, 52].

3.3.Phase d’entretien
Le patient est maître de son traitement. Après des séances d’éducation thérapeutique, il
réalise lui-même son drainage et revêtit un manchon (ou orthèse). Chaque jour il doit poursuivre
ses exercices et soins de la peau. Des séances de DLM avec un MKDE peuvent être réalisées lors
de la transition entre les 2 phases.
Le but est de conserver le gain obtenu lors de la phase intensive [46,52].

3.4.Contre-indications
La TDC ne peut pas être pratiquée si la patiente est hypertendue, diabétique, paralysée ou
asthmatique, ce sont des contre-indications relatives. La TDC ne peut en aucun cas être pratiquée
en présence d’infection, de défaillance cardiaque ou de thrombose veineuse profonde (contre-
indications absolues) [46].

4. La compression ou contention [Annexes V]


4.1.Définition
L’HAS recommande d’associer les bandages aux règles hygiéno-diététiques. Dans la phase
de réduction de volume : des bandes sèches à allongement court ou moyen (10 à 100%
d’allongement) ou inélastiques (<10% d’allongement) et des dispositifs de capitonnage avec la
pression maximale tolérée. La patiente devra porter cette orthèse tous les jours et surtout lors des
exercices durant 1 à 6 semaines.
Puis dans un second temps lorsque le LOS est stabilisé on utilise une orthèse compressive
(ou manchon) sur mesure avec des pressions allant de 15 à plus de 36 mmHg avec toujours la
pression maximale tolérée [27, 30]. Pour toutes les contentions-compressions suivantes, la
C A D R E T H E O R I Q U E | 10

composante psychologique notamment pour les patientes claustrophobe constitue une limite de
leur utilisation.
4.2.Le bandage élastique
Le MKDE applique une bande non élastique en coton qui réalise une rigidité puis une bande
élastique en partant de la paume de la main. La bande élastique comprime le membre lors d’une
contraction musculaire stimulant le drainage [8].
4.3.Le Bandage multicouche inélastique
Il s’agit d’une superposition de bandes peu élastiques (<10% d’allongement). Ainsi au repos
elles exercent de faibles pressions et provoquent de fortes pressions lors des exercices. Cette
alternance de faible et haute pression créée un effet de massage stimulant ainsi le drainage [8] et
diminuant le volume du membre.
Ce type de compression ne peut être utilisé en cas d’insuffisance artérielle sévère, insuffisance
cardiaque instable, troubles de la sensibilité périphérique important [49].

4.4.La capitonnage ou Mobiderm ®


Il s’agit du type de compression le plus récent. Une bande comportant des carrés de mousse
est posée sur une bande de jersey qui protège le membre. Puis une bande compressive recouvre
le membre.
Il aurait une action sur les filaments d’ancrage et la stimulation des collecteurs lymphatiques
remplis. Le Mobiderme ® ne peut être utilisé si la peau est fine/réactive, en cas d’eczéma, de
lésion suintante ou d’infection cutanée [8].
4.5.L’orthèse de compression ou manchon
Elle est utilisée à long terme. Le manchon se porte toute la journée lors des activités de la vie
quotidienne, mais également quelques nuits. Il existe des critères auxquels le patient doit
répondre pour pouvoir porter le manchon : peau intacte et capacité à en prendre soin, bonne
dextérité pour pouvoir mettre le manchon seul, peu ou pas de déformation, bras pouvant être
contenu dans le manchon, capacité à tolérer le manchon [49].
Cependant certains états ne permettent pas le port de vêtement compressif
comme l’insuffisance artérielle, la défaillance cardiaque, un membre déformé, des plis de peau,
une lymphorhée, une peau suintante, un ulcère ou une neuropathie périphérique [49]. Le
consensus international de la Lymphedema Framework rajoute des mises en gardes pour les
patients atteints de déficits sensibilité, paralysie ainsi qu’une peau fragile [49].
Le manchon compressif est fait sur mesure. Il existe 2 types de tissu le tricot plat et le
circulaire. Le tricot plat comporte une couture contrairement au tricot circulaire.
Le choix du manchon se fait en fonction du mode de vie de la patiente. Certains manchons
englobent le moignon de l’épaule, d’autres sont composés d’une partie pour le bras et l’avant-
bras et d’un gantelet ou mitaine qui s’enlève [42].
M E T H O D O L O G I E | 11

II. MÉTHODOLOGIE

1. Première approche

Ma recherche bibliographique a commencé sur des bases de données de revues scientifiques.


Dans un premier temps à la bibliothèque de l’IFMK où j’ai eu accès à différentes revues telles
que Kiné la Revue ou Kiné Scientifique. L’objectif de cette première approche a été de mieux
comprendre le lymphœdème ainsi que les liens avec le cancer du sein.

Par la suite j’ai continué mes recherches dans les bibliothèques de l’université de Dijon (en
Médecine et en Sciences).

Dans le même temps j’ai pris contact avec Monsieur J.-C. FERRANDEZ (Président de
l’Association Française des Masseurs-Kinésithérapeutes pour la Recherche et le Traitement des
Atteintes Lympho-veineuses) qui a répondu à mes interrogations concernant le lymphœdème et
son traitement.

Lors de mon stage au Centre de Convalescence et de Rééducation de Dijon j’ai également


pu rencontrer Philippe ADER (MKDE) qui prend en charge des patients atteints de lymphœdème
secondaire au cancer ou à des opérations chirurgicales. J’ai pu ainsi voir en pratique la place du
MKDE dans le traitement mais également la mise en place des différentes contentions en
fonction des besoins du patient.

2. La recherche d’articles [Annexes VIa]

Ma recherche c’est poursuivie sur internet et plus particulièrement sur des moteurs de
recherche tels que : Pub Med, Medline, The Cochrane Library, Pedro, Elsevier Masson EM-
consult, Sciences direct et Kinedoc. Ma recherche d’information c’est également dirigée vers les
sites de l’HAS, l’OMS, l’INSERM, l’InVS, l’Institut National Contre le Cancer et l’Assurance
Maladie pour obtenir des données épidémiologiques et des recommandations. Enfin j’ai consulté
les sites d’associations telles que Cancer du sein parlons-en ! (http://www.cancerdusein.org/);
La Ligue contre le Cancer (http://www.ligue-cancer.net), La chaine Rose
(http://www.lachainerose.fr/), Europa Donna (http://www.europadonna.fr).

J’ai associé les différents mots clés afin d’obtenir les résultats les plus précis. Chaque mot
clé a été remplacé par sa traduction en anglais dans les tableaux I, II et III. De plus dans le
tableau III, les mots clés : « effets », « bénéfices », « impacts » ont été utilisés en plus du mot clé
« efficacité ». La recherche d’article a été réalisée du mois d’Août au mois de Janvier.
M E T H O D O L O G I E | 12

J’ai également mis en place des alertes e-mails sur Google et EM-consult pour être informée
lors de la parution de nouveaux articles avec les mots clés « Lymphœdème » ET « cancer du
sein » ET « rééducation ».

3. La sélection des articles


J’ai établis des critères d’inclusion et d’exclusion afin d’obtenir les articles ayant le plus de
lien et de concordance avec le sujet de ce mémoire. Les articles ne répondant pas à ces critères
ont été d’office mis de côté.

Critères d’exclusion :
 Mémoire Doctorat / Thèse
 Article sans bibliographie
 Conflit d’intérêt ou articles publicitaires
 Lymphœdème primaire ou bilatéral
 Langue de publication autre que le français et anglais.

Critères d’inclusion :
 Articles scientifiques portant sur le LOS au cancer du sein
 Études estimant l’efficacité des techniques (DLM, TDC, Compression)
 Recommandations nationales et internationales
J’ai ensuite lu la bibliographie de ces articles pour puiser de nouvelles sources et ainsi obtenir un
maximum de données.

4. Organisation des articles

Deux grands types d’articles sont ressortis de mes recherches : les articles scientifiques et les
études portant sur l’efficacité des techniques. Pour extraire un maximum de données j’ai réalisé 2
tableaux.

Par la suite j’ai recherché l’ « impact factor » de chaque journal. L’impact factor se calcule
en divisant le nombre d’articles parus dans ce journal cités dans d’autres revues par le nombre
d’articles total de ce journal pour une année donnée. Plus l’impact factor est élevé plus le journal
est fiable[annexe VIb]

Enfin j’ai classé chaque étude en fonction de son niveau de preuve [25] :
M E T H O D O L O G I E | 13

 Grade A : preuve scientifique comme pour les essais comparatifs randomisés*, méta-
analyse d’essais contrôlés randomisés.
 Grade B : présomption scientifique, le niveau de preuve de ces études est intermédiaire
comme les essais comparatifs non randomisées, cohortes.
 Grade C : niveau de preuve faible comme les études cas-témoin et les séries de cas.

Tableau pour les articles scientifiques :


Auteur Année Référence Résumé Pertinence Lien

Tableau pour les études scientifiques : [Annexes VIc et VId]


Article Effectif et durée Population Intervention Résultats

Les résultats de cette recherche documentaire vous seront présentés dans la prochaine partie
et feront l’objet d’une discussion afin de mettre en évidence leurs intérêts et limites.
R E S U L T A T S | 14

III.RÉSULTATS

1. Etat des lieux sur le drainage lymphatique manuel et les contentions-compressions


1.1.Le drainage lymphatique
1.1.1. Les modalités d’applications du drainage manuel lymphatique

Ferrandez propose de modifier la technique du DLM. À l’origine le DLM comprend 2


phases, la phase d’appel est remise en question. La phase de stimulation des lymphonœuds à
distance porte à discussion. En effet Ferrandez explique que la stimulation des lymphonœuds
controlatéraux est justifiée uniquement lorsque le bras controlatéral est œdématié. La
stimulation de la citerne de Pecquet doit être abandonnée d’autant plus que son existence est
très exceptionnelle chez l’homme [16, 75]. Il conseille d’arrêter la stimulation des zones en
aval du LOS et les manœuvres d’appel [14, 18].

Le DLM est réalisé à l’origine avec des manœuvres qui suivent le trajet des voies
lymphatiques. Ferrandez a mis en évidence par lymphoscintigraphie les modifications du
trajet des voies lymphatiques. Suite à l’ablation des ganglions l’écoulement lymphatique
s’arrête par obstruction des collecteurs afférents. Le trajet des voies se modifie rapidement,
les voies qui étaient mineures ou peu développées prennent le relais. Il serait donc illogique
voire inefficace de drainer les voies anatomiques alors qu’elles n’existent plus et d’autres
voies ont pris le relais [14, 18].

Lors de la réalisation des manœuvres il est conseillé de procéder par pressions douces,
pourtant Ferrandez montre qu’il est nécessaire d’exercer des pressions plus importantes afin
d’être efficace. Lors de la contraction du lymphangion la pression endoluminale atteint
120mmHg, loin des pressions douces recommandées. Le thérapeute doit adapter ses
manœuvres à la consistance du LOS [14]. Ferrandez souligne également que le LOS est
visqueux et l’élévation ne permet en aucun cas de déplacer le LOS. [14]

Afin d’améliorer la pratique du DLM Ferrandez recommande [14, 18, 19]:


- l’abandon de la stimulation thoracique, abdominale, du canal thoracique et des manœuvres
d’appel
- les manœuvres sur le LO sont les seules qui sont efficaces
- le sens de la traction de la peau n’influence pas l’efficacité
- la pression appliquée sur le LO doit être proportionnelle à la consistance du LO
R E S U L T A T S | 15

1.1.2. Quelle efficacité du DLM sur le lymphœdème secondaire

Ferrandez et al. [20] (1996), Johansson et al. [39](1999), William et al. [63] (2002),
McNeely et al. [50] rapportent des effets bénéfiques du DLM : sur le volume du bras œdématié,
la circulation lymphatique, la qualité de vie et de sommeil.
En 1996 Ferrandez et al ont conduit une étude portant sur l’efficacité du DLM seul.
L’objectif de l’étude était de savoir si une séance de DLM permet de stimuler le système
lymphatique. Pour cela 47 patientes atteintes d’un LOS au cancer du sein ont subi des examens
de lymphoscintigraphie. Ces patientes ont été opérées de leur cancer 12 ans avant le début de
l’étude. 2 clichés ont été réalisés : après une activité physique normale et après une séance de
DLM pendant 30 min. Au terme de la séance la progression du marqueur isotopique grâce au
DLM est mise en évidence chez 53,2% des patientes. Les auteurs concluent sur l’intérêt de
recherches complémentaires permettant d’affirmer leurs résultats notamment pour savoir si le
DLM est efficace sur plusieurs séances. [20]

Dans l’étude menée par Williams et al (2002) auprès de 31 femmes une diminution
significative du volume du bras (p=0,013) a été mesurée lorsque le DLM est utilisé
contrairement au DLS. Ces femmes étaient toutes porteuses d’un LOS unilatéral depuis au moins
3 mois, une différence d’excès de volume de plus de 10% et ce plus d’un an après le traitement
du cancer du sein. Le groupe A a suivi 3 semaines de DLM puis 6 semaines sans traitement et
enfin 3 semaines de DLS. Quant au groupe B : 3 semaines de DLS puis 6 semaines sans
traitement pour finir par 3 semaines de DLM. Les 2 groupes sont comparables. Deux patientes
ont abandonné (herpes, infection). À la fin de l’étude une différence significative est constatée
grâce au DLM avec une différence moyenne de 71 mL du volume du membre avec un intervalle
de confiance à 95% de 16 à 126 mL (p=0,013). La différence après le DLS n’est pas significative
(p=0,08). Par ailleurs cette étude croisée randomisée contrôlée a permis une mise en évidence du
rôle du DLM dans l’amélioration de la qualité de vie notamment l’inquiétude, l’irritabilité
diminuent (p=0,006) et du sommeil (p=0,03) [63].

McNeely et al [50] (2004) ont dirigé une étude composée de 50 femmes avec une
différence de volume supérieure à 150 mL par rapport au membre sain (sachant qu’il est accepté
que la différence de volume entre 2 membres sains soit inférieure à 150mL). Aucun des sujets
n’a reçu de traitement 6 mois avant l’intervention. Durant 4 semaines les patientes ont été
partagées en 2 groupes de façon aléatoire : les témoins portaient un bandage compressif tous les
jours, et le groupe d’intervention effectuait un DLM quotidien associé à un bandage compressif
(BC). À la fin du traitement le volume du LO a réduit significativement dans les 2 groupes
(p<0,001). Dans le groupe DLM+BC la réduction moyenne est de 260mL ±217mL soit 46,1%
±22,6% (p<0,001) et dans le groupe témoin on note une diminution de 246mL ±159mL soit
38,6%±16,1% (p<0,001). Bien que la différence soit significative dans les 2 groupes elle ne l’est
pas entre ces 2 groupes, la différence est de 14mL (p=0,8) soit 3% (p=0,2). Les auteurs concluent
que le bandage compressif serait le premier à mettre en œuvre et que le DLM augmenterait les
effets des bandages. Cependant les auteurs soulignent que la taille de l’échantillon ne permet pas
d’affirmer leurs résultats et que d’autres études devront les conforter.
R E S U L T A T S | 16

1.1.3. Drainage lymphatique manuel une problématique récurrente


L’étude prospective randomisée de Sitzia et al [56] (2002), de Andersen et al [3] (2000),
la revue systématique randomisée contrôlée de Karki et al [42] (2009), apportent d’autres
conclusions.
Johansson et al (2009) [39] ont mené une étude comparable à celle de McNeely auprès de
40 femmes porteuse d’un lymphœdème secondaire léger à modéré. Durant 3 semaines le groupe
témoin porte des bandages compressifs et le groupe interventionnel suit des séances de DLM.
Les 2 groupes ne diffèrent pas mais la différence de volume d’œdème perdu avec le DLM est
significative : 11% vs 4% (p=0,04). À la fin de l’étude ils concluent que les bandages sont
efficaces sur un LOS léger ou modéré et que le DLM améliore leur effet sans être significatif
statistiquement.
Lors de l’étude de Sitzia et al 28 femmes ont été partagées en 2 groupes au hasard et ce
afin de déterminé si le DLM est plus efficace que le DLS dans cette population. Elles ont suivi 2
traitements : DLM (n=15) ou DLS (n=13) associé dans les deux cas au bandage durant 2
semaines. Bien que le volume du bras diminue dans les 2 cas aucune différence statistique n’a
été trouvée (t=1,6). En effet avec une réduction du PEV de 33,8% (déviation standard=21,2 et
amplitude : -2,4% à 79,7%) avec le DLM et de 22% (déviation standard 17,3 et amplitude : -
2,4% à 44,6%) avec le DLS soit une différence moyenne de 11,8% (intervalle de confiance
95% : -3,8% à 27,4%) les 2 groupes ne diffèrent pas. Sitzia conclut ainsi : le DLM n’apporterait
rien au traitement du LOS modéré ou grave lors du port de compression, le DLM ne serait pas
plus efficace que le DLS. Néanmoins Sitzia et ses collaborateurs appellent les thérapeutes à lire
ses résultats avec précaution. Cette enquête ne prend en compte effectivement qu’un seul type et
stade de LO, les résultats ne peuvent pas être étendus à la population générale. D’autre part
aucune information n’a été transmise sur la compliance des patientes sur le port des bandages
notamment. Par ailleurs les auteurs considèrent que la sévérité du LO devrait être appréciée par
la mobilité de l’épaule, la qualité de vie et de la peau en plus de la mesure du LO [56].

L’étude d’Andersen et al [3] regroupe une population comparable (LO léger, les patientes
ayant une différence de volume supérieure à 30% sont exclues). Les 42 patientes ont été réparties
au hasard dans 2 groupes dont l’un recevait une thérapie standard (orthèse de compression 32 à
40 mmHg, éducation thérapeutique et recommandations, exercices types pour relancer la
circulation lymphatique, soins de la peau et précautions à prendre) et l’autre une thérapie
standard associée au DLM et à l’auto massage. Les patientes (n=10) n’ayant aucun résultat avec
la thérapie standard à 3 mois ont suivi le même traitement que le groupe interventionnel. Le
traitement du groupe interventionnel a duré 2 semaines. Des mesures et des questionnaires sont
établis à 1, 3, 6, 9 et 12 mois. Deux patientes ont été exclues étant donné qu’elles ne
remplissaient plus les critères de sélection de plus une patiente est décédée d’une crise cardiaque.
À 3 mois la réduction absolue du volume du LO est de 60% [95% IC : 43%-78%] pour le groupe
témoin contre 48% [95% IC : 32%-78%] dans le groupe interventionnel. À 12 mois aucune
différence significative n’a été décelée entre les 2 groupes (p=0,66). Les 2 groupes ont vu le
volume du bras et l’inconfort diminuér ; la mobilité augmenter. Dans le cadre d’un LO léger la
thérapie standard serait suffisante pour obtenir des résultats. Les auteurs
R E S U L T A T S | 17

aboutissent à la conclusion suivante : la compliance du patient du patient est primordiale, l’ajout


du DLM ne contribuerait pas à une diminution significative.
La compression doit être la plus ajustée pour cela il est impératif que le patient
comprennent l’importance de cette thérapie. [3]
La revue systématique de Karki et al [42] a regroupé 14 études randomisées contrôlées
portant sur les différents traitements du LOS : le DLM et la compression. 4 études portent sur la
compression pneumatique et les ultrasons que nous n’aborderons pas. L’objectif de ces études est
de diminuer le volume du LOS. Aucune étude ne prend en compte le ressenti du patient comme
principal résultat. Certaines études prennent en compte la douleur, la fonctionnalité de l’épaule,
la qualité de vie, le poids ou l’amplitude articulaire du complexe de l’épaule. Seules 2 études ont
un risque de biais modéré (les autres ont un risque de biais élevé). La qualité de ces études est
faible. Les compressions permettraient de réduire le volume du lymphœdème mais le DLM ne
procurerait rien au traitement. Les auteurs demeurent cependant prudents concernant leur
conclusion étant donné le faible niveau de preuve de ces études. La compliance vis-à-vis du
manchon compressif est faible. Le MKDE se doit d’informer et conseiller le patient concernant
la nécessité du maintien journalier du manchon et des soins de la peau. Ils rappellent qu’une non-
compliance à l’égard des compressions augmente les risques de recrudescence. De plus la mise
en pratique de techniques basées sur de haut niveau de preuve est loin d’être la réalité d’après
Karki et ses collaborateurs. Autrement dit peu de thérapeutes actualisent leurs connaissances se
basant plus sur l’expérience que sur les preuves scientifiques. Les auteurs soulignent
l’importance de la prise de conscience des MKDE afin qu’ils améliorent leurs pratiques en
concevant eux-mêmes des études basées sur les preuves.

Dayes et al [11], Ochaek et al [53], Huang et al [35] apportent les mêmes résultats. Le
DLM ne semble pas influencer le traitement et ne serait donc pas nécessaire.

1.1.4. Conclusion
Malgré un faible niveau de preuve et des études dont les résultats sont diamétralement
opposés, le drainage lymphatique est toujours largement employé et attendu par les patientes.
Le drainage utilisé seul et pratiqué par un masseur-kinésithérapeute formé serait efficace
à court terme et plus efficace que l’auto-massage [50, 63]. Par ailleurs le DLM améliorerait la
qualité de vie, l’inquiétude et les troubles du sommeil [63]. L’ajout du DLM ne serait pas
nécessaire d’après Andersen et al [3], Dayes et al [11], Huang et al [35], Johansson et al [39],
Karki et al [42], Ochaek et al [53],Sitzia et al [56]. Ferrandez explique que l’absence de résultat
concernant la diminution du volume du LOS n’est pas dramatique puisque le DLM aurait un
potentiel de résorption des protéines [18, 19].
Aucun auteur ne conclut de manière ferme, en effet les échantillons sont petits et
d’avantage de temps seraient nécessaire pour apporter une réponse
Cependant comme le souligne les auteurs de ces études, le drainage lymphatique manuel
nécessite encore des années de recherche afin de statuer sur son efficacité basée sur les preuves.
R E S U L T A T S | 18

La méta-analyse confirme la nécessité de recherche plus approfondies portant sur un plus grand
nombre de patients et une qualité méthodologie supérieure [42].
L’association du DLM et de la compression est la technique la plus utilisée. Tous les
auteurs concluent sur l’importance d’utiliser les compressions. Nous verrons dans la prochaine
partie les différentes études portant sur l’efficacité de la compression.

1.2. Les compressions/ contentions


La compression a toujours été employée pour traiter le LO. Il est essentiel que le masseur-
kinésithérapeute choisisse et applique les bandes. En effet le MKDE voit la patiente très
régulièrement et il est le plus à même d’adapter les bandes en fonction des besoins de la patiente.
D’où l’importance d’une formation adéquate du MKDE [14, 19].

1.2.1. Bandes, manchon ou vêtement compressif : que choisir ?


En 2007, l’étude multicentrique réalisée par Ferrandez et al [15] auprès de 17 MKDE et
76 patientes porteuses d'un LOS au cancer du sein confronte deux types de contention-
compression. Les patientes inclues ont toutes reçu un curage ganglionnaire associé à un
traitement par radiothérapie. Toutes les patientes ont été traitées par DLM et bandage pendant 4
semaines. Le 1er groupe a porté un bandage multicouche simplifié (n=59) et le 2nd un bandage
multicouche inélastique classique (n=15). La différence de volume est mesurée à 8 niveaux (+ 15
cm à - 20cm par rapport au coude). Les résultats montrent que les bandages simplifiés sont plus
efficaces que les bandages traditionnels. La différence est significative (p=0,04). Ferrandez et ses
collaborateurs encouragent le port de bandages simplifiés particulièrement pour sa facilité
d’emploi par le masseur-kinésithérapeute et la patiente mais également pour sa compliance qui
est plus importante.

À travers son étude Badger et al (2000) [4] compare le port de bandage compressif suivi
du manchon au port de manchon seul durant 24 semaines. Pour cela 83 patientes porteuses d’un
LOS modéré à sévère (différence de volume >20% entre les 2 membres) ont été incluses. À la fin
de l’étude le volume du membre a significativement diminué dans les 2 groupes. Cependant le
volume du groupe interventionnel (n=34) diminue significativement plus (Réduction moyenne à
24 semaines:31% vs 15,8% avec une différence de 15,2% [IC 95% : 6,2 à 24,2%] p=0,001). Les
bandages associés au manchon seraient donc plus efficace pour réduire le volume. De plus les
bénéfices de cette thérapie sont maintenus au moins 6 mois. Les auteurs nous interpellent
concernant les nouveaux traitements chirurgicaux et de radiothérapie. Évidemment les effets
secondaires ont diminué cependant l’utilisation de la technique du ganglion sentinelle n’aura pas
d’effet immédiat sur la diminution de la prévalence du LOS, en effet celui-ci peut apparaître des
années après le traitement. Badger indique que de prochaines études durant les prochaines
années devront de confirmer ses résultats.

En 2012, King et al [44] ont mené une étude auprès de 21 femmes porteuses de LO
moyen à modéré (10 à 40% de différence de volume par rapport au membre sain).
R E S U L T A T S | 19

Le but de cette étude randomisée contrôlée était de déterminer si l’efficacité des bandages
compressifs (groupe 1) et du manchon compressif (groupe 2) était la même. Au bout de 3 mois
le groupe 1 a une réduction plus importante du volume du membre (97,5 mL vs. 50mL p=0,182).
Cependant dans le même temps la fonction de l’épaule s’est dégradée dans le groupe 1. Au bout
de 3 mois le score DASH (Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand) a augmenté de +18,4
points en moyenne dans le groupe 1 contre +3,3 points en moyenne dans le groupe 2. Les bandes
compressives seraient les plus efficaces en 1ère intention cependant cette efficacité se fait au
détriment de la qualité de vie de la patiente.

Springer et al (2008) [57] ont mené une étude auprès de 43 femmes porteuses de LO. Ces
43 femmes ont porté pendant 4 semaines un vêtement compressif (20 à 30 mmHg) sans
limitation d’activité. Au bout de 4 semaines, les auteurs ont observé une diminution significative
du volume moyen de 4,1% (48mL) ± 8,8% (p<0,0001). Ce résultat a été maintenu en moyenne
4,8 mois (± 4,1mois). En conclusion le vêtement compressif serait efficace dans le 1er stade du
LOS et lorsque la prise en charge est précoce. De plus lorsque la patiente est observante les
résultats sont maintenus au moins 1 an et retardent l’évolution vers un stade plus critique de la
maladie.

1.2.2. Les résultats sont –ils influencés par la pression appliquée ?


Damstra et Partsch (2009) [10] ont mené une étude auprès de 36 femmes hospitalisées pour
un LOS modéré (différence de volume de 20 à 40%) à sévère (>40%) apparu plus de 12 mois
après le traitement du cancer du sein. L’objectif de l’étude était de savoir si les bandes à forte
pression (44 à 58 mmHg) sont plus efficaces que les bandages à faible pression (20 à 30 mmHg).
Le volume moyen du groupe A diminue de 217mL [IC 95% : 143,9 à 280,2mL) en 24heures,
cette diminution est significative (p<0,001). Le groupe B quant à lui voit son volume moyen
diminuer de 167,5mL [IC 95% : 105,2 à 316,1] qui est aussi significative (p<0,01) pour la même
période. Après 24h avec les bandages les 2 groupes ne diffèrent pas significativement en ce qui
concerne la différence de volume. Cependant le groupe ayant les bandes à forte pression se plait
de douleur et d’inconfort. Cette étude indique que les pressions faibles sont aussi efficaces que
les bandes à faible pression au bout de 24h, et surtout elles n’apportent aucun inconfort.
L’absence d’inconfort est d’autant plus importante que les patientes doivent porter ces bandes
durant des semaines ce qui est souvent mal vécu : l’observance diminue. Les auteurs nous
avertissent que cette étude se concentre sur les effets à court terme des bandages sur le volume
du membre et non sur les effets à long terme. Ainsi Damstra et ses associés préconisent des
bandages à faible pression dans la phase initiale du traitement. Dans les cas où les bandages
doivent être portés plusieurs jours, des pressions plus importantes devront être employées
(malgré l’inconfort). D’après leurs résultats la plus importante diminution est obtenue au bout de
2 heures. 2 à 3 jours suffiraient à atteindre la phase de plateau. Damstra appelle ses compères à
réaliser de nouvelles recherches afin de déterminer la durée nécessaire pour passer des bandages
aux manchons.
R E S U L T A T S | 20

1.2.3. Conclusion

À la lecture de ces études les contentions semblent toutes efficaces et permettent toutes de
diminuer le volume du bras [4, 10, 15, 44, 57]. Aucune étude n’a été trouvée en ce qui concerne
le capitonnage Mobiderm®.
Les bandages compressifs seraient les plus efficaces malgré le manque de compliance [10,
40]. Un bandage simple serait tout aussi efficace que le bandage multicouche, mais également
plus facile à porter et à mettre en place. Une pression faible serait toute aussi efficace qu’une
pression élevée sur une durée de 24 heures [10]. Les manchons compressifs et vêtements
compressifs sont eux aussi efficaces. Ceux-là seraient cependant plus adaptés à long terme
lorsque le LOS est stabilisé et au LOS léger en 1ère intention [4, 44]. Le manchon doit être le plus
confortable et le plus adapté à la patiente pour avoir une compliance d’autant plus que certaines
l’indication est définitive [19]. En effet le but du manchon est de maintenir et optimiser les
résultats obtenus, l’adaptation en fonction des besoins des patientes est une nécessité.

2. Etat des lieux sur la thérapie décongestive complexe


2.1. Thérapie standard ou Thérapie décongestive complexe ?
La recherche documentaire n’a mis en lumière qu’une étude contrôlée randomisée simple
aveugle (grade A) : l’étude de Didem et al [12] (2005) regroupe 56 femmes porteuse d’un LOS
au curage ganglionnaire du cancer du sein. Le LO est apparu en moyenne un an après le curage.
Seul les lymphœdèmes légers à modérés sont inclus. Ces femmes ont été séparées en 2 groupes :
le groupe 1 (n=27) suit la thérapie décongestive complexe. Le 2ème groupe (n=26) suit un
traitement classique : bandage (multicouche), élévation du bras, exercices pour la tête-cou-
épaule. Les 2 groupes ont reçus des conseils pour continuer les soins à domicile, faire de la
marche ainsi que des auto-massages. Durant 4 semaines les patientes sont vues 3 fois par
semaine soit un total de 12 séances. À la fin des 4 semaines le groupe 1 a eu une diminution de
55,7% (p<0,05) du volume de l’œdème versus 36% pour le groupe 2 (p<0,05). La différence
entre les 2 groupes est significativement différente (p<0,05). Didem conclut que la TDC semble
plus efficace que la thérapie standard pour les patientes porteuse d’un LOS léger à moyen.

La recherche documentaire n’a pas permis de trouver d’autres études randomisées ; en


effet les études qui suivent sont des études non randomisées de type pré test post test (Grade C)
et une cohorte (Grade B).

Lasinski et al [45] (2012) ont réalisé une revue systématique concernant les articles traitant
de la thérapie décongestive complexe entre 2004 et 2011. L’objectif de cette revue est de
réaliser une analyse critique des revues portant sur la TDC mais également ses composants.
Parmi les 99 articles traitant du LO et de la thérapie décongestive complexe seules 27 études, 14
revues et 2 consensus ont été inclus. Il en ressort que la TDC est un traitement standard et semble
efficace pour réduire le volume du LO cependant le rôle des composant n’est pas clairement
défini. Le patient joue un rôle déterminant dans son traitement notamment pour les compressions
R E S U L T A T S | 21

et les exercices à domicile. Les auteurs pensent qu’il serait judicieux d’effectuer des études sur
l’adhésion du patient au traitement afin d’établir des recommandations réalistes.

Pour conclure la TDC semble être efficace pour réduire le volume du LO mais également
améliorer la qualité de vie. De plus la TDC peut être appliquée à tous les stades du LO mais
également sur un LO en post opératoire ou un LO chronique. Les meilleurs résultats sont obtenus
au bout de 5 jours de traitement intensif puis la diminution est moins importante jusqu’au stade
de plateau.

2.2.Effets de la thérapie décongestive sur la qualité de vie

En 2007, l’étude de Hamner et al [23] regroupe 135 femmes atteintes d’un LOS au
traitement chirurgical du cancer du sein. Le volume moyen du LO avant traitement est de 709mL
(31%). Toutes les patientes ont suivi la thérapie décongestive complexe avec 2 séances par
semaine durant 8 semaines. À la fin de la phase intensive (8semaines) le volume moyen du LO
est de 473mL±48,9mL (p=0,004), 17,1%±12% (p<0,001). Parallèlement la douleur a été évaluée
à l’EVA : avant le traitement elle était en moyenne de 6,9 et passe à 1,1 au bout de 8 semaines.
De plus 76 femmes souffraient de douleur chronique, à la fin du traitement elles n’étaient plus
que 20. De même 41 femmes prenaient des antalgiques oraux, après 8 semaines elles n’étaient
plus que 11. Les auteurs concluent que la TDC permettrait de réduire le volume du LO mais
également la douleur ainsi que la prise de médicaments.

Karadibak et al [41] (2008) ont regroupé 62 femmes porteuses d’un LO secondaire léger
(n=19), modéré (n=27), grave (n=16). Toutes ces femmes ont suivis une thérapie décongestive
complexe. Durant 12 semaines elles ont eu 3 séances par semaines avec un physiothérapeute. Le
but de l’étude est d’évaluer les effets de la kinésiophobie, de la qualité de vie et du programme
d’exercice à domicile chez ces femmes. Les auteurs ont mesuré le volume absolu et le
pourcentage de volume du LO avant et après le traitement. À l’issu de cette étude des liens
néfastes ont été trouvés entre kinésiophobie, qualité de vie et exercice à domicile. La peur de
bouger le bras (et donc le manque d’exercice à domicile) altère la qualité de vie. Après la TDC le
volume moyen du LO passe de 925mL (47,1%) à 510mL (21,3%). La différence est significative
(p<0,05). De plus les auteurs ont observé une amélioration générale du bien être des patientes
(p<0,05). Les auteurs concluent en soulignant que la TDC permettrait de diminuer le volume du
LO, la peur de bouger tout en améliorant la qualité de vie.

2.3. Une efficacité à long terme pour une large population

L’étude de Hwang et al [36] (2013) regroupe 116 femmes porteuses d’un LO secondaire au
curage ganglionnaire du cancer du sein. Parmi elles seules 57 répondent aux critères de
d’inclusion (suivi pendant 2 ans, pas de traumatisme ni d’infection, ni d’atteinte cardiaque ou
rénale). Toutes ces femmes ont suivis la thérapie décongestive complexe. La phase intensive a
duré 2 semaines, puis le suivi s’est prolongé durant 2 ans. Ces femmes ont été séparées en 2
groupes en fonction du pourcentage d’excès de volume (PEV). Les auteurs ont choisi de ne pas
utiliser le volume en mL comme outils de comparaison car il est variable en fonction des patients
et notamment de leur IMC. Le groupe 1 regroupe les femmes dont le PEV est inférieur à 20%
(n=32), le groupe 2 (n=25) celle dont le PEV > 20%. Les auteurs ont calculé le PEV de la façon
suivante : ∗ 100. Avec V1 volume du membre atteint et V0 volume du membre sain. Le
R E S U L T A T S | 22

choix du PEV < 20% correspond à un LO minime, PEV>20% à un LO modéré et PEV>40% à


un LO sévère d’après la Société Internationale de Lymphologie. Avant le début du traitement le
PEV moyen du groupe 1 était de 11,4±5,0% et celui du groupe 2 : 41,9±19,6%. Après 2
semaines de traitement intensif le PEV du groupe 1 passe à 10,2+/-8,9% et celui du groupe 2 à
28,8+/-15,7%. La diminution la plus importante du PEV est obtenue 6 mois après la TDC : pour
le groupe 1 on a un PEV de 11,7±7,7% et le groupe 2 : 20,5±32,3%. À la fin de la période de
suivi (2 ans) on observe que le PEV du groupe 1 a augmenté à 14,1±10,6% et celui du groupe 2 a
diminué à 27,0±18,0% comparé au PEV avant traitement. Le PEV à 2 ans du groupe 2 est
significativement plus inférieur que le PEV avant traitement (p<0,001). L’augmentation du PEV
dans le groupe 1 commence 6 mois après le traitement et continue jusqu’à 2 ans, cette
augmentation n’est pas significative. La diminution observée dans le groupe 1 n’est pas
significative. Hwang et ses collaborateurs concluent aux vues de leurs résultats que la TDC
devrait être recommandée aux patientes porteuses d’un LOS modéré à sévère. De plus la
compliance des patientes est essentielles durant la phase de maintien et constitue un facteur
pronostic concernant l’efficacité de la TDC. Ainsi la TDC serait efficace chez les femmes
porteuses d’un LOS après curage ganglionnaire et plus précisément pour celles ayant un
PEV>20%. Par ailleurs les patientes ayant un PEV<20% n’ont pas évolué vers un stade de
gravité plus important.

Kim et al [43] (2007) ont réalisé une étude auprès de 88 patientes porteuses d’un LOS.
Parmi elles 53 ont été évaluées (perdue de vue, refus de participer ou de compléter le
questionnaire). Toutes les patientes ont reçu une TDC durant 2 à 4 semaines en fonction de
l’importance du LO et de leur statut économique. Les auteurs ont calculé le pourcentage d’excès
de volume (PEV) afin de comparer avant/après traitement. De plus les patientes ont complété le
questionnaire SF-36 (The Short Form Health Survey qui mesure la qualité de vie à travers 36
items) lors de la 1ère visite puis à 1 et 6 mois après le traitement. Après 1 mois de traitement le
PEV passe de 49,28±21,98% à 28,66±11,29%. Cependant le PEV remonte à 41,64±17,31% à 6
mois ; les auteurs soulignent que le maintien des résultats pendant la phase de maintien est lié à
la compliance de la patiente. À 1 et 6 mois le PEV est significativement inférieur au PEV avant
traitement (p<0,05). Cependant le PEV est significativement supérieur à 6 mois comparé à 1
mois (p<0,05). De plus après 6 mois de traitement les items fonction physique, rôle physique et
santé générale augmentent significativement. Kim et ses collaborateurs soulignent l’importance
d’études complémentaires notamment avec un suivi à long terme mais également pour comparer
l’efficacité de cette technique sur la qualité de vie des patientes.

Pinell et al [54] (2008) ont réalisé une étude auprès de 72 patients atteints d’un LO suite au
traitement du cancer. Ces patients sont également porteurs d’une pathologie locorégionale
(métastases du cancer du sein, du foie, cancer anal, mélanome). Ces patients ont été partagés en
2 groupes : groupe 1 (n=56) sans métastases; groupe 2 (n=16) porteur de métastases. Tous les
patients ont suivi la phase intensive jusqu’à ce que le LO arrive au plateau. Pour atteindre le
plateau le nombre de séances médian était de 12 (entre 4 et 23 séances). La réduction médiane du
volume était de 22% (entre -23 et 164%). Pour le groupe 1 la réduction médiane est de 22% (-21
à 164%) et le groupe 2 : 22% (-23 à 72%). Aucune différence significative n’a été trouvée
concernant la réduction de volume entre les 2 groupes (p=0,750). Néanmoins une différence
significative (p=0,0016) a été trouvée concernant le nombre de séances pour atteindre le plateau.
En effet pour le groupe 1 la médiane est de 12 séances alors que pour le groupe 2 la médiane est
R E S U L T A T S | 23

de 15 séances. Ces résultats confirment l’efficacité de la TDC. D’autre part les auteurs montrent
que la TDC peut être appliquée même lorsque des métastases sont présentes. Comme ils le
soulignent il n’existe aucune preuve biologique qu’un cancer puisse se métastaser sous
l’influence d’une variation de pression. Enfin concernant le nombre de séances afin d’arriver au
plateau indique que d’avantages de séances seront nécessaires pour les patients porteurs d’une
pathologie locorégionale.

2.4.Une durée optimale de la phase intensive ?

Vignes et al (2007) [60] ont réalisé une étude prospective de cohorte auprès de 537 femmes
porteuses de LOS, 356 ont été évaluées. Le but de cette étude est de mesurer l’évolution du LO
lors de la phase de maintien, analyser les éléments de la TDC ainsi que leur impact. Entre janvier
2001 et décembre 2004 toutes les patientes (d’un même centre) ayant un LOS au cancer du sein
et répondant aux critères sont incluses dans cette étude. Les patientes ayant déjà eu un traitement
pour ce LO sont exclues. 5 fois par semaines ces patientes suivent la thérapie décongestive
durant 11 journées d’hospitalisations. Puis la phase de maintien se déroule à domicile. Après les
11 jours de TDC le volume moyen du LO passe de 1054±633mL à 647±351mL. 1 année après le
début du traitement le volume moyen du LO a légèrement augmenté de 84mL (indice de
confiance 95% = 56 à 113 mL). 52% des patientes ont vu le volume du LO augmenté de 10% par
rapport au volume obtenu après la phase intensive. Les auteurs soulignent l’importance de la
compliance dans le port des bandes et du manchon. En effet lorsque les patientes ne portent pas
leurs contentions le risque d’aggravation du LO augmente. Ainsi le risque relatif est de 1,55
(indice de confiance 95% ; 1,3-1,76 p<0,0001) pour les bandages et de 1,61 (indice de confiance
95% ; 0,7-1,2 p=0,91) pour les manchons.

Yamamoto et al (2008) [64] ont réalisé une étude auprès de patientes porteuses d’un LO
suite au cancer du sein. Ces patientes ont suivi la thérapie décongestive complexe. L’objectif des
auteurs est de savoir s’il est possible de raccourcir la phase intensive tout en étant efficace. 31
femmes porteuses de LO du membre supérieures ont été incluses entre le 1er septembre 2005 et
le 2 février 2008. La durée médiane de traitement est de 4 séances (entre 2 à 10 séances). L’étude
montre que le LO diminue de 58,9% en 6 séances en moyenne. Le volume du membre atteint
passe de 2048mL (1,429 à 3,958mL) à 1782mL (1,254 à 2,626mL) p<0,001. Quant au volume
du LO il diminue en moyenne de 59,1% (34,8 à 131,9%) et passe de 495mL (152 à 1,904mL) à
262mL (129 à 1,332mL) après traitement. Les auteurs ont observé que la diminution du LO la
plus importante à lieu entre le 1er et le 2ème jour avec 54,0% de réduction (p<0,0001). Puis entre
le 2ème et le 3ème jour de prise en charge 8,0% de réduction ont été mesurés (p<0,05). Entre le
3ème et le 6ème jour la réduction du volume est moins importante elle varie entre 0,2 et 3,2%
chaque jour. D’après Yamamoto et ses collaborateurs la durée de la phase intensive doit être
optimisée afin d’obtenir la réduction la plus importante le plus rapidement afin de réduire les
coûts engendrés par une telle prise en charge. De plus ils confirment l’efficacité de la thérapie
décongestive complexe avec une amélioration significative du volume du membre. Néanmoins
Yamamoto et al restent pragmatiques : ils se sont rendus compte que leur population ne
représentait peut être pas la population des autres pays. En effet l’IMC des patientes est plus
faibles que dans les autres études, de plus le taux de liquide est plus important que le taux de gras
ce qui pourrait expliquer la réduction plus rapide du volume du LO. Au terme de cette étude les
R E S U L T A T S | 24

auteurs insistent sur la nécessité de réaliser une étude randomisée afin de confronter une phase
intensive classique à une phase intensive de 5 jours notamment à des fins économiques.

En 2013 Vignes et ses collaborateurs [62] ont mené une étude avec le même but : déterminer
la durée optimale de la phase intensive de la thérapie décongestive. Leur objectif est de diminuer
la phase intensive en passant de 11 jours à seulement 4. Entre août 2011 et juin 2012 129
patientes porteuses d’un LO secondaire au cancer du sein sont recrutées dans un même service
de lymphologie. Les auteurs ont considéré la réduction du volume du LO cliniquement notable
lors qu’au 4ème jour la réduction totale est supérieure à 75% du volume perdu au 11ème jour. Au
terme de cette étude le volume moyen du LO est passé de 907±558mL à 712±428mL : le volume
est significativement plus faible après 4 jours de traitement (p<0,0001). Au 11ème jour le volume
du LO atteint 606±341mL : le volume du LO est significativement plus faible qu’au 4ème jour
(p<0,0001). Après 4 jours de traitement 63±40% de réduction du LO sont obtenues alors que 50
patientes (39%) ont eu une réduction de plus de 75% pour la mêle durée. Les auteurs n’ont
trouvé qu’une différence significative : les patientes ayant une réduction de plus de 75% en 4
jours sont celles dont le traitement chirurgical du cancer était il y a 2 ans au moins (p<0,05).
Ainsi la phase optimale semble la plus optimale au bout de 11 jours de traitement. Vignes et al
relèvent que l’IMC des patientes françaises (27,5kg/m² ) est plus élevé que les Japonaises
(24,1kg/m²) dans l’étude de Yamamoto et al. Cette différence d’IMC pourrait expliquer la
différence de résultats obtenus : plus l’IMC est élevé plus la masse grasse est importante ce qui
ralentit la réduction du LO. Les auteurs concluent qu’un IMC faible et un LO ancien permettent
une réduction plus importante du LO dans la phase intensive.

Liao et ses collaborateurs [47] (2013) ont mené une étude rétrospective entre Janvier 2004
et Mars 2011 les patientes porteuses d’un LO secondaire au cancer du sein sont traitées par TDC
(Taiwan). 107 femmes sur les 158 enrôlées ont été incluses. Les 51 femmes exclues ne
répondaient pas aux critères : LO bilatéral, métastases, infection, occlusion veineuse ou
PEV<5%. Toutes les patientes ont suivis la TDC entre 10 à 26 séances en fonction du stade du
LO. Avant le début de la TDC le volume du LO était de 504±308 mL (128-1690mL) et le PEV
27,7%±16% (5,9 -89,8%). Les auteurs ont trouvé une relation statistiquement significative entre
la sévérité du LO (PEV élevé) et la durée du LO (p=0,002) : plus la durée est longue plus le PEV
est important. Cependant aucune relation statistique n’a été trouvée avec le nombre de ganglions
retirés, l’âge, le type de chirurgie ou l’utilisation de la radiothérapie. Après la TDC le volume du
LO atteint 226±129 mL (-30 à 790mL), le PEV 14,9%± 12,3% (-4,7 à 68,3%). Après traitement
par TDC la sévérité des LO moyen à sévère a été diminuée. Cependant un PEV élevé (p=0,005)
et un âge avancé (p=0,038) donneront une réduction du PEV moins importante et donc une
phase intensive peu ou pas efficace. Cependant l’âge n’a pas de relation statistique avec la
sévérité du LO. Les auteurs notent que le temps et la température jouent sur la compliance des
contentions (notamment à Taiwan où les étés sont chauds et humides). De plus la plus
importante réduction est obtenue les 10 1ers jours de traitement, par la suite la réduction diminue
puis stagne. Ainsi après 12 séances le volume du LO diminue de 50,5%. D’après Liao et ses
collaborateurs l’efficacité de la TDC est sans appel et elle n’est pas influencée par le type de
chirurgie, les irradiations ou le nombre de ganglions retirés. La TDC doit être mise en place le
plus rapidement possible après diagnostic.
D I S C U S S I O N | 25

2.5.Conclusion

L’ensemble de ses études affirment l’efficacité de la thérapie décongestive [12, 23, 36, 41, 43,
47, 54, 56, 60, 62, 64]. La TDC serait plus efficace que la thérapie standard [12] bien que le rôle
des composants n’est pas clairs [45]. Les effets de cette thérapie seraient maintenus entre 6 mois
et 2 ans [36, 43, 60]. Cette thérapie permettrait également une amélioration de la qualité de vie,
du bien-être, de la kinésiophobie et la prise oral d’antalgiques [23, 41, 45]. La durée optimale de
la phase intensive varie de 4 à 11 jours pour atteindre le plateau [45, 47, 62, 64]. La compliance
est capitale pour obtenir une amélioration [45, 47, 60, 62]

V. DISCUSSION
Confrontée pour la première fois à la prise en charge de patientes atteintes d’un LO
secondaire au cancer du sein lors d’un stage effectué en 2ème année, je ne m’imaginais pas un tel
fossé entre la théorie enseignée et la pratique. La prise en charge pour lymphœdème semble de
prime abord couler de source : diminuer le volume du bras en effectuant des manœuvres de
drainage manuel lymphatique consciencieusement apprises en 1ère année. Cette revue de
littérature a ciblé trois techniques le drainage lymphatique manuel, les compressions-contentions
ainsi que la thérapie décongestive complexe. L’investigation a recensé majoritairement des
études pré test, post test, ainsi que quelques revues randomisées de moyenne qualité. Petits
échantillons, patientes perdues de vues ou manque de suivi à long terme sont autant de risques de
biais qui limitent l’établissement de preuves. Revoyons en détail ce qu’il en est.

1. Discussion autour des études et des pratiques professionnelles

1.1.Drainage lymphatique : pourquoi continuer ?


Les études portant sur le drainage lymphatique manuel sont très mitigées, même s’il reste
d’actualité pour 93,3% des MKDE interrogés lors des Journées de l’INK (166/178) [21]. Utilisé
seul le DLM semble peu voire pas efficace. Deux études similaires celles de Williams [29] et
Sitzia [56] avec un échantillon comparable (31 versus 28 femmes) ont pourtant des résultats
opposés ! Face à ces résultats peu encourageants et un ratio efficacité/temps peu intéressant il est
aisé de comprendre que les kinésithérapeutes préfèrent consacrer plus de temps aux exercices et
aux bandages. Ainsi 91,6% (163/178) pensent que le DLM peut encore évoluer [21].
Par ailleurs dans ces études le MK réalisant le DLM a été formé et est considéré comme un
spécialiste, ce qui n’est pas forcément le cas lorsqu’une patiente prend rendez-vous chez son
kinésithérapeute. Comme vu précédemment les techniques du drainage lymphatique manuel ont
évolué, ces études utilisent des techniques actualisées. Est-ce le cas dans la pratique courante ?
En effet combien de kinésithérapeutes ont suivi une formation ou fait des recherches sur ce
thème ? L’enquête publiée en 2008 par Ferrandez et al aux journées de l’INK au salon mondial
de la rééducation a permis de faire le point sur la pratique professionnelle. Les manœuvres
d’appel n’ont montré aucune efficacité clinique et pourtant 134 MKDE sur 178 (soit 75,3%)
commencent le drainage par des manœuvres d’appel et 69,7% pensent que le « stimulation des
nœuds lymphatiques (ganglions) est obligatoire ». Tout comme la pression qui doit s’adapter à la
consistance de l’œdème, pourtant pour 62,4% d’entre eux la pression doit toujours être douce
[21].
D I S C U S S I O N | 26

Bien que le drainage lymphatique manuel soit peu efficace une étude rapporte une
amélioration de la qualité de vie mais également de l’inquiétude, l’irritabilité et la qualité du
sommeil [63].
J’ai pu vivre cette situation lors d’un stage de 2ème année. Une patiente atteinte d’un LO
secondaire au cancer du sein avait des séances de DLM et de pressothérapie. Pour elle le DLM
était un moyen de se relâcher, de sentir son bras plus léger mais pas de diminuer le volume du
LO.
Cependant la qualité des études est faible. Avec des échantillons entre 27 et 95 patientes les
risques de biais sont importants. De plus le nombre important de patientes perdues de vue majore
ce risque, menant ainsi à des résultats surévalués.
Les MKDE interrogés pensent majoritairement (78,1% soit 139/178) que le DLM seul ne
suffit pas [21]. En effet le drainage lymphatique manuel est le plus souvent associé aux
contentions compression, voyons les limites des résultats de la contention-compression.
1.2.Contention compression : le double jeu de la contrainte et de l’efficacité
Toutes les études s’accordent à dire que les contentions compressions de tous types sont
efficaces. Une nuance est cependant à apporter : les bandes seraient plus efficaces que le
manchon et le vêtement de compression. D’où les recommandations dédiant l’utilisation du
manchon et du vêtement après avoir obtenu une diminution optimale avec les bandes. Par
ailleurs une étude montre qu’une pression faible est toute aussi efficace qu’une pression forte,
permettant plus de confort et donc facilitant la compliance. La compliance est le point faible des
contentions compressions. En effet toutes ces études insistent sur la nécessité de la compliance
pour obtenir des résultats mais également pour les maintenir. Comment peut-on être sûr que la
patiente le portera tous les jours ? Qu’elle acceptera de le porter dans sa vie professionnelle, en
public ? Saura-t-elle appliquer les bandes seules en l’absence du kinésithérapeute ?
Cette même patiente s’était vue prescrire des contentions-compressions, notamment un
manchon sur mesure (seul). Elle ne l’a tout simplement jamais porté trouvant « qu’il la gênait, la
démangeait » et refusant toute adaptation qu’il s’agisse de bandage ou d’un manchon d’une autre
matière.
Aujourd’hui en confrontant mes lectures je saisis mieux les besoins de cette patiente. Avant
même de lui proposer un bandage, il est indispensable qu’elle comprenne son affection, son
évolution le but et l’organisation de son traitement dont les contentions-compressions. En effet
pour suivre son traitement un patient doit être impliqué pour être l’acteur de son traitement [24].
L’efficacité de la compression-contention dépend de l’observance de la patiente. L’information
par le masseur kinésithérapeute est pour moi essentielle et constitue un point majeur de la prise
en charge. Le kinésithérapeute a pour rôle d’informer la patiente sur les types de bandage, leur
objectif. Mais également de montrer qu’il est possible d’évoluer en fonction de l’atteinte en
passant de bandages multicouches à simple puis enfin un manchon par exemple. L’apprentissage
de la pose des bandes notamment est un moment clé et l’enseignement est capital pour la
patiente mais également pour sa famille. Cependant le suivi à long terme pose problème. Trop
peu d’études l’évaluent ne donnant qu’un aperçu de leur efficacité.
Comme pour les études portant sur le DLM la qualité est faible. En effet les échantillons
sont ici aussi peu conséquents : 21 à 83 femmes ; les risques d’effets surévalués sont augmentés.
D I S C U S S I O N | 27

Concernant l’association des Contentions et du DLM, elle semble créer une synergie
donnant de meilleurs résultats [24, 32]. Toutefois les résultats sur le bénéfice engendré par l’ajout
du DLM au port de bandage sont contradictoires
1.3. Thérapie décongestive complexe : un juste milieu ?
La thérapie décongestive complexe est considérée comme un gold standard et toutes les
études recensées dans cette revue confirment son efficacité. La combinaison des bandages,
DLM, exercices, soins de la peau et éducation thérapeutique semble idéale. La réduction du
volume du LO est toujours significative au terme la phase intensive variant de 13,9 à 55,7%.
Cependant ces études ne sont pas comparables. Concernant la phase intensive elle dure entre 5
jours à 12 semaines ! Variant de 5 séances à 36 séances. Certains auteurs ont essayé de
déterminer une durée idéale [47, 60, 62, 64] qui serait de 5 à 11 jours de traitements beaucoup
moins que les recommandations de l’HAS de 2 à 4 semaines (équivalent à 10 à 20 jours de
traitements). Cependant cette durée semble varier en fonction de l’IMC [60, 64]. L’IMC semble
jouer un rôle important dans la prévalence et les risques de développer un LO ainsi un IMC>30
serait un facteur de risque de LO [24]. Par ailleurs il me semble que la durée doit prendre en
compte l’état général de la patiente. En effet lorsque le LO est détecté dans les suites opératoires
ou lors des traitements par radiothérapie les résultats optimum ne pourront être obtenus ni
stabilisé en moins de 10 jours. De plus le détail des exercices proposés n’est pas disponible.
Quant à la phase d’entretien peu d’études l’évaluent. Une chose est certaine : le manchon est
indispensable au maintien. En effet après la phase intensive le volume du LO augmente toujours
pour progressivement se stabiliser, je pense qu’il s’agit d’un moment crucial ou le
kinésithérapeute doit préparer la patiente. En effet il me semble qu’arrêter toutes les séances de
MK brutalement peut être difficile à vivre pour la patiente. Laissée à elle-même la patiente peut
abandonner son auto-éducation. Le passage de la phase intensive à la phase d’entretien doit se
faire progressivement en diminuant progressivement les séances. Par ailleurs cette phase
d’entretien repose essentiellement sur l’observance de la patiente ! Va-t-elle porter son manchon,
faire ses exercices, se masser ? Quelle est la place du MKDE dans le suivi à long terme ?
Doivent-elles revoir le MKDE ou le médecin pour faire le point ? D’autre part la qualité de ses
études est pauvre : les échantillons sont conséquents variant de 31 à 356 femmes. Le nombre trop
important de perdues de vue (jusqu’à 181 pour Vignes et al [60]) me faisant penser que les
patientes qui restent sont celles qui suivent leur traitement, rendent les résultats difficilement
interprétables et transposable à une plus large population. Comme vu précédemment le niveau de
preuve est faible la majorité de ces études sont de grade C, le besoin d’étude de qualité est criant.
Bien qu’il y ait un nombre important de biais et que les éléments constitutifs de la thérapie
décongestive ne soient pas prouvés, leur rôle me semble pourtant important. En effet l’éducation
thérapeutique permet au patient de comprendre et de devenir acteur et non simple exécutant. En
comprenant son traitement, le patient est plus susceptible d’adhérer à son traitement à long terme
notamment d’auto soins et ainsi obtenir des résultats. De plus les soins de la peau et des ongles
permettent au patient de surveiller les signes d’aggravation.

Toutes études confondues les auteurs appellent leurs confrères à réaliser de la recherche
[24,32]. Ces auteurs vont encore plus loin en soulignant que ce sont les MKDE qui doivent faire
évoluer leur propre profession. Par ailleurs l’impact factor de ces revues est faibles seules 3
D I S C U S S I O N | 28

revues ont un impact factor supérieur à 10. L’interprétation de l’impact factor reste pour moi
délicate : peut-on réellement affirmer qu’un article est de meilleure qualité car cité ? Les articles
anglophones sont évidemment les plus cités, tout comme les sujets en vogue comme le taping.

2. Vocabulaire et définition
2.1. Une nomenclature simplifiée ?
Une difficulté importante a été mise en évidence lors de la recherche documentaire : la
diversité de vocabulaire. Chaque étude française utilise son propre vocabulaire (lymphœdème/
œdème/gros bras, contention/compression, manchon/orthèse de compression, thérapie
décongestive complexe/ thérapie combinée etc.). La même problématique se pose en
anglais (lymphedema/ lymphoedema, edeme/oedeme, bandage/compression/hosiery, complex
decongestive therapy/ complete decongestive therapy etc.). De plus en français il existe une
nuance entre la contention et la compression qui n’existe pas de l’autre côté de la Manche, en
effet seul le terme « compression » est utilisée. Cette richesse de vocabulaire a complexifié les
recherches, et peut avoir eu comme conséquence d’omettre des articles si l’un de ces termes
n’était pas dans le titre. Doit-on unifier le vocabulaire, imposer un terme à chaque élément ? La
richesse du vocabulaire n’est-elle pas au contraire une force ? C’est bien là, la problématique que
pose George Orwell dans 1984 « chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la
conscience de plus en plus restreint. » [76].
2.2. Le lymphœdème inclassable ?
Aucune définition internationale n’existe pour définir le lymphœdème. En effet à quel
moment peut-on dire qu’il y a lymphœdème ? 2 cm de différence de circonférence, 10% ou
200mL de différence de volume ? Les études utilisent chacune un de ces critères, rendant la
comparaison impossible. Tout comme les stades de l’affection qui varient en fonction. Ce flou
constitue là encore une limite à cette revue.
2.3. Quel outil de mesure ?
Chaque étude définie le LO différemment : pourcentage d’excès de volume, comparaison
du volume (en mL ou en cm3) avec le membre sain, circonférence du membre avant / après
traitement. En effet un éventail de techniques est disponible pour mesurer le LO : mètre ruban,
déplacement d’eau, bio impédance etc. Lors de la PEC de ces patientes, le mètre est le plus
approprié mais la mesure doit être réalisée par un seul MKDE pour la reproductibilité des
mesures. Le débat sur la mesure du LO nécessiterait une revue à elle seule !

3. Vers une amélioration des pratiques


Certains auteurs recommandent de changer le terme de drainage lymphatique manuel en
drainage manuel en effet la fonction lymphatique de certaines patientes est inexistante : le
drainage se fait donc par d’autres voies que les voies lymphatiques [58]. De plus Leduc ou
Vodder se basent sur la physiologie du sujet sain, les nouvelles recherches ont permis de mettre
en évidence que le réseau lymphatique se remanie, les techniques enseignées actuellement dans
les IFMK ne sont donc applicables que chez un sujet sain ! D’où les recommandations de
Ferrandez appelant les praticiens à revoir leurs techniques, à abandonner les manœuvres
D I S C U S S I O N | 29

d’appel et autres stimulation à distance de l’œdème. Il est nécessaire de se concentrer sur


l’œdème lui-même de localiser les manœuvres en adaptant les pressions à la consistance
excédant même les 40 mmHg [13]. Cette pression doit s’adapter à la consistance du LO et peut
donc varier aux cours des séances. Aujourd’hui la recherche en masso-kinésithérapie manque de
moyens, de financement, mais surtout de MKDE ayant accès à la recherche.

4. Une juste reconnaissance


L’HAS estime que la durée d’une séance est de 1h15 comprenant une Prise en charge de
l’épaule, DLM, éducation thérapeutique, soins de la peau et pose de bandage [28] à raison de 10
séances, 5jours sur 7 durant 14 jours pour le traitement d’attaque. Un bandage complexe pour un
LO de circonférence >4cm nécessiterait entre 15 et 20min [28].
D’après la NGAP une rééducation du LO vrai (c’est-à-dire secondaire à une chirurgie ou
radiothérapie) par DLM pour un membre + Supplément pour pose d’un bandage multicouche
pour un membre correspond à la cotation AMK ou AMC 8[67,68] ! Soit un honoraire de 2,15
€x7=17,20€ / séance, soit 172€ les 10 séances [67,68]. 109 MKDE/178 (61,2%) pensent que « le
temps accordé par la nomenclature ne leur paraît pas suffisant pour traiter le lymphœdème d’un
membre » [21] et 156 (87,6%) « Estiment que le montant des honoraires conventionnels ne
correspond pas à la juste rémunération des soins qu’ils pratiquent » [21]. La durée du DLM dans
les études varie de 20 à 60min ce qui est impossible de réaliser en pratique dans un cabinet
libéral notamment car la NGAP prévoit un remboursement sur la base de 30 min [67].
Actuellement le coût de la prise en charge en phase intensive est estimé à 422$ (environ
308€) en moyenne par patiente par l’INESSS. Cette estimation comprend : les bandages non
élastiques (55 $), évaluation par un physiothérapeute (37 $) et l’application des bandes durant 15
séances (330 $). La phase de maintien est-elle estimée à 1217$ par an par patiente comprenant 2
vêtements compressifs (116$) et les services de professionnels (51$). L’INESSS prévoit un coût
s’élevant à 6 à 9 millions de dollars (4,3 à 6,6 millions d’euros) les 5 premières années du
programme au Canada [37]. Aucune estimation n’a été trouvée concernant le coût du traitement
en France, ces évaluations nous permettent uniquement d’avoir un aperçu car le système de soin
n’est pas le même.

5. Limites et ouvertures de cette revue

Cette revue de littérature n’est qu’un aperçu de la littérature concernant les techniques
utilisées pour traiter le lymphœdème secondaire au cancer du sein. D’autres références ont pu
être omises si le titre ne contenait pas un des mots clés. De plus certains articles n’ont pu être
étudiés lorsque le contenu n’était pas accessible ou la langue autre que le français ou l’anglais.
En effet la limite de 30 pages ne nous a pas permis de développer les autres techniques utilisées
comme la pressothérapie, le laser, l’électrothérapie, la physiothérapie. Concernant les bandages,
le taping peut être proposé pour compléter le bandage malgré les faibles résultats obtenus [17] :
une investigation est nécessaire pour statuer sur leur intérêt dans le LO. Elle m’a cependant
permis de me poser des questions précises sur les techniques utilisées en masso-kinésithérapie.
C O N C L U S I O N | 30

VI.CONCLUSION

Ce travail autour du lymphœdème secondaire au cancer du sein m’a permis de développer


mes connaissances dans la réalisation d’un travail synthétique. En partant dans cette thématique
plusieurs portes s’ouvraient à moi et il m’a fallu faire des choix afin de ne pas m’éparpiller. Ce
travail de réflexion dans un temps limité m’a permis d’apprendre à chercher efficacement des
études et surtout à me concentrer sur le thème en allant à l’essentiel. En effet la recherche des
limites et des biais possibles dans ces articles a aiguisé mon analyse critique de la littérature
masso-kinésithérapique.

Orwell a écrit que « L’histoire toute entière était un palimpseste gratté et réécrit aussi
souvent que nécessaire ». La masso-kinésithérapie n’a pas cessé de se construire ces dernières
décennies. Cette perpétuelle évolution requiert une implication importante des praticiens afin que
la prise en charge de chaque patient puisse être optimisée et adaptée.

L’amélioration des connaissances sur le système lymphatique, les études, ont permis tour
à tour d’améliorer la pratique des masseurs kinésithérapeutes. Le DLM utilisé seul ne peut
atténuer un LO, l’association classique du DLM et des bandages semble porter ses fruits. Quant à
la TDC elle semble la plus complète. La TDC comporte une association supplémentaire
essentielle : l’éducation thérapeutique et l’auto soin. Comme vu précédemment le LO est une
pathologie chronique, le traitement doit être accepté pour être suivi. Or sans explication, sans
adhésion il est illusoire de croire qu’un patient réalisera ses soins sur le long terme. Cette revue
de littérature m’a permis de me questionner sur le rôle même du MKDE dans les soins du
patient. En effet loin d’être un enchainement de techniques visant à améliorer le volume du LO
notamment, le MKDE a pour rôle de conférer les connaissances nécessaires au patient qui lui-
même doit être disponible pour acquérir les clés de ses soins. La TDC se distingue par
l’intégration de l’éducation thérapeutique et montre de meilleurs résultats que la thérapie
classique. Cette thématique d’éducation thérapeutique m’a particulièrement interpellée.

L’éducation thérapeutique améliore-t-elle les soins de masso-


kinésithérapie ? Qui doit la dispenser les MKDE, les médecins, les infirmières ?
Quand doit-on l’exécuter ? Comment intégrer cette thérapeutique, lors de
l’hospitalisation, en libéral, en centre de rééducation ?...
ANNEXES I a

Wikianatomie (consulté le 3mars 2014). Le système lymphatique [en ligne] ;


http://www.wikanatomie.com/tissu_lymphoide.php

ANNEXES I b

Hyperman (consulté le 3 mars 2014). Les symptômes d’une maladie infectieuse [en ligne]
http://hyperman.free.fr/plateforme/3e_immunite/reponsimmu/1_1_systeme-immu.htm
ANNEXES I c

Kamina P. Anatomie
clinique. 4ème édition,Tome
Anatomie
Générale*membres. Paris :
Maloine, 2009 : 291

ANNEXES I d

Kamina P. Anatomie
clinique. 4ème édition, Tome 1
Anatomie
générale*membres. Paris :
Maloine, 2009 :292
ANNEXES II a

STADES DESCRIPTION

L’enflure est peu ou pas évidente malgré un transport défectueux de la


lymphe, car la capacité de transport réduite excède encore la charge
lymphatique. Certains patients peuvent ressentir de la lourdeur dans le
0 Latent ou membre affecté mais la maladie est asymptomatique dans la majorité des
subclinique cas. Ce stade peut exister pendant des mois ou des années avant que
l’œdème n’apparaisse, ou encore perdurer indéfiniment.

Stade de la maladie avec accumulation relativement concentré en


protéines dans les tissus qui disparaît avec élévation prolongée du
I Lymphœdème membre. Le patient peut présenter un œdème à godet très léger et sans
réversible fibrose. L’enflure est réversible à ce stade et le membre peut reprendre
sa taille normale avec des traitements.

L’élévation du membre réduit très rarement l’enflure, et le godet est


II manifeste.
Lymphœdème
spontanément
irréversible A ce stade, la fibrose intradermique devient plus importante et diminue
la souplesse tissulaire. Le godet tend alors à disparaitre et le patient
II présente généralement un signe de Stemmer. L’enflure du membre ne
ava régresse pas avec l’élévation. Les infections sont plus fréquentes en
ncé raison de la capacité réduite du système immunitaire à éliminer les
bactéries et les débris. La maladie n’est pas réversible à ce stade, mais
elle peut régresser ou s’atténuer avec les traitements.

La fibrose et le volume du membre sont plus importants. Le godet est


absent. Il y a des changements morphologiques de la peau tels que
l’hyperkératose, l’hyperpigmentation, la papillomatose, l’augmentation
des plis de la peau, des fistules lymphocutanées et des dépôts adipeux.
Les accès de cellulites et de lymphangites sont courants. Dans quelques
III Eléphantiasis
cas, des tumeurs malignes telles que des lymphangiosarcomes, des
lymphostatique
sarcomes de Kaposi ou des lymphomes ainsi qu’une nécrose tissulaire
peuvent se développer. Ce stade est irréversible.

International Society of Lymphology. The diagnostis and treatment of peripheral


lymphedema. Consensus document of the International Society of Lymphology.
Lymphology 2003; 3 : 84-91
ANNEXES II b

Stade 1: Lymphœdème réversible

Stade 2: Lymphœdème spontanément


irréversible

Stade 3 : Eléphantiasis

Association mieux vivre le lymphœdème (consulté le 3 mars 2014). Les stades d’évolution,
[En ligne] http://www.avml.fr/evolutions.html, 20 février 2014
ANNEXES II c
ANNEXES II d

Collège des enseignants de médecine vasculaire (consulté le 10 mars 2014). Technique,


mesure par mensuration [en ligne] ; http://cemv.vascular-e-
learning.net/efv/AutresMesures/Volumetrie/images/P03.jpg
ANNEXES III a

Institut National du Cancer. Agence sanitaire et scientifique en cancérologie. (page


consultée le 15 décembre) Les traitements des cancers du sein. Collection guide info
patients, [En ligne] ; http://www.e-cancer.fr/publications/82-les-cancers/736-les-
traitements-des-cancers-du-sein ; octobre 2013
ANNEXES III b

Application « Miniatlas cancer du sein » pour les professionnels de santé Licitelco España
S.L. Laboratoire Eisai. Consulté le 2 mars 2014.
ANNEXES IV a
Le drainage lymphatique manuel du membre supérieur

« Le patient est en décubitus, le membre supérieur en abduction et en position déclive. Le


drainage du membre supérieur doit logiquement débuter au niveau des ganglions de la pyramide
axillaire. L’appel ne peut en effet se produire au-delà du relais ganglionnaire. Toutefois la
proximité de l’abouchement terminal du trajet lymphatique dans la circulation veineuse permet
de supposer que dans le cas du drainage du bras il n’est pas inutile de drainer les voies
lymphatiques terminales situées au niveau du creux rétro-claviculaire. Dès lors on utilise en
premier lieu les manœuvres circulaires avec les doigts, la pression dirigée vers l’espace centro-
médiastinal. Plusieurs séries de 4 à 5 cercles aideront les gros collecteurs lymphatiques. Le
drainage d’appel proprement dit commence aux ganglions axillaires, les doigts placés sur le
groupe central. Les pressions sont orientées vers les ganglions sous-claviers. Le drainage de la
voie anastomotique court-circuitant les ganglions axillaires est réalisé au moyen de mouvements
du pouce d’abord en manœuvre d’appel puis en foulage en même temps que l’autre main draine
les ganglions huméraux. Les deux mains embrassent la racine du bras. Les manœuvres en
bracelet ramènent la lymphe le long des collecteurs superficiels vers les ganglions huméraux,
c’est-à-dire que la pression est transversale par rapport au bras. Les cercles avec les doigts, des
deux mains, se déplacent vers le coude. Les pouces exercent des pressions plus profondes afin
d’agir sur les collecteurs profonds de la veine humérale. La pression des pouces est axiale tandis
que celle des doigts, de transverse à la racine du bras, devient plus oblique au fur et à mesure que
les mains se déplacent vers le coude. Le drainage des ganglions sus-épitrochléens, du bout des
doigts, envoie la lymphe selon deux directions, l’une superficielle vers les ganglions huméraux,
l’autre profonde vers les collecteurs huméraux profonds. Les pouces s’attardent sous le pli du
coude à l’endroit de rencontre des collecteurs radiaux et cubitaux antérieurs avec leurs
homologues postérieurs qui débouchent à la face antérieure après avoir traversé la membrane
interosseuse. Les mains progressent par des manœuvres combinées, pouces et doigts vers le
poignet. Les pressions sont orientées, d’une part vers les relais ganglionnaires sus épitrochléens
et d’autre part vers les collecteurs profonds. La face externe du coude et de l’avant-bras se draine
vers la face externe du bras et vers le pli du coude. Au niveau du poignet, les manœuvres
combinées se limitent à des mouvements du bout des doigts et des pouces le long des collecteurs
radiaux et cubitaux antérieurs et postérieurs. Le drainage de la main commence par le drainage
des éminences thénar et hypothénar au moyen de cercles avec les pouces, la pression ramenant la
lymphe vers les évacuations radiales et cubitales. La paume de la main est drainée au moyen des
cercles des pouces jusqu’aux articulations métacarpo-phalangiennes. Les doigts se drainent par
des cercles combinés du bout des doigts et du pouce le long des masses latérales. Les manœuvres
appliquées sur le membre supérieur, depuis la racine du bras jusqu’aux doigts ont été exécutées
d’abord sous la forme de manœuvres d’appel et ensuite sous la forme de manœuvres de foulage
depuis les doigts jusqu’à la racine du bras. Le drainage se termine enfin par le drainage des
ganglions axillaires. »

Extrait du Drainage lymphatique théorie et pratique. A. Leduc, O. Leduc. Paris : Masson ;


1995 : 61-64
ANNEXES IV b

Drainage lymphatique théorie et pratique. A. Leduc, O. Leduc. Paris : Masson. 1995.


Pages : 61, 62, 63,64 et 73
ANNEXES V

Physioextra quand la santé va (consulté le 3mars 2014). Le lymphœdème après les


traitements d’un cancer du sein, [En ligne]http://physioextra.ca/lymphoedeme-traitements-
cancer-sein/

Chardon-Bras M., Coupé M. La compression : nouvelles approches. Kiné scientifique


2009 ; 504 :50

Zola Orthopédique (consulté le 3 mars 2014). Mains et bras, [en ligne] http://zola-
orthopedie.com/bras_mains.html.
ANNEXES VI a

Tableau I :

Mots clés Opérateur booléens Mots clés


lymphœdème ET traitements
lymphœdème ET Cancer du sein
lymphœdème ET Rééducation

Tableau II :
Mots clés O.B. Mots clés O.B. Mots clés
Lymphœdème ET Cancer du sein ET DLM
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Thérapie décongestive complexe
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Contention
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Compression

Tableau III :
Mots clés O.B. Mots clés O.B. Mots clés O.B. Mots clés
Lymphœdème ET Cancer du sein ET DLM ET Efficacité
Thérapie décongestive
Lymphœdème ET Cancer du sein ET ET Efficacité
complexe
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Contention ET Efficacité
Lymphœdème ET Cancer du sein ET Compression ET Efficacité

Tableau IV :
Mots clés en français Mots clés en anglais
Lymphœdème Lymphedema / Lymphoedema
Cancer du sein Breast cancer
Rééducation Physiotherapy/ Rehabilitation
DLM MLD
Thérapie/physiothérapie décongestive Complexe decongestive
complexe therapy/physiotherapy
Contention Bandage
Efficacité / Effet/ Bénéfices/ Impact Efficacy/Effect/Benefits/Impact
ANNEXES VI b

Nom du journal Impact factor


World journal surgical oncology 1,9
The breast journal 1,83
Acta oncologica 2,87
CA Cancer Journal Clinique 153,46
British Medical Journal BMJ 17.215
Breast Cancer Research and Treatment 4,47
Cancer 5,2
Journal of Vascular Surgery 2,88
Journal of clinical Oncology JCO 18.038
Physiotherapy 1,57
Supportive Care in Cancer 2,65
European Journal of Cancer Care 1,31
Lymphology 1,02
Bull cancer 0,61
PM&R 1,37
Physiotherapy 1,570
Journal of pain and the symptom management 2,601
Annal of surgical oncology 4,120
International journal of radiation oncology biology physics 4,524
Annal of physical and rehabilitation medecine ?
The Breast 1,97
Journal of Pain and Symptom Management's 2.601
Gynecologic Oncology 3,923
Kiné scientifique ?
Journal OF lymphedema ?
Journal des maladies vasculaires 0,235
Kiné atualité ?
Kiné la revue ?
Journal of surgical oncology 2,644
Annals de kinésithérapie ?
ANNEXES VI c
Article Effectif et Population Intervention Résultats
durée

Etude Patientes Groupe 1(n=27) = Le groupe 1 a eu une réduction de


rétrospecti ayant un LO TDC : DLM bandage volume plus importante que le
ve unilatéral compressif groupe 2. La comparaison
longitudin secondaire multicouche exercices avant/après est significativement
Didem et al

ale au curage soins de la peau différente dans le groupe 1


2005

randomisé ganglionnai Groupe 2 (n=26) = (p<0,05).


e re du cancer bandage élévation, Le volume du LO peut être
Simple du sein exercice pour le cou diminué par l’utilisation de la
aveugle (apparu à 1 tête épaule TDC.
56 an post Tous les patients ont
Femmes opératoire) eu 1 séance par jour,
(53 3jours par semaine,
évaluées) pendant 4 semaines.

135 Patientes Tous les patients ont Avant le traitement, le volume du


patients ayant un LO suivi un traitement de LO était : 709mL soit un
Etude pré- unilatéral thérapie décongestive pourcentage de 31%.
test post- secondaire complexe comprenant Après la phase 1 : 473mL soit 18%
Hamner et al

test au cancer Phase 1 : 2 séances La douleur initiale était en


du sein. pour 8 semaines moyenne de 6,9 avant le traitement
DLM, vêtement et de 1,1 à la fin.
compressif, soin de la Un programme de TDC peut
peau, exercices. réduire le volume du LO ainsi que
Phase 2 : maintien, le la douleur.
patient fait lui-même
ses exercices

Étude Patients Traitement TDC phase PEV avant TDC :


rétrospecti ayant un LO intensive 2 semaines 5 Groupe 1 : 11,4+/-5,0%
ve unilatéral séances par semaines Groupe 2 : 41,9+/-19,6%
secondaire Suivi pendant 2 ans PEV 24 mois après TDC :
116 au curage après phase intensive Groupe 1 : 14,1+/-10,6%
Femmes ganglionnai Toutes les patientes augmentation du PEV mais pas
Hwang et al 2013

(57 re du cancer ont eu un TDC différence significative


évaluées) du sein Groupe 1 (n=32)= Groupe 2 :28,8+/-15,7% différence
pourcentage d'excès significative
de volume PEV <20% La diminution du PEV est
Groupe 2 (n=25) = maintenue à 24 mois.
PEV >20% La TDC semblerait être plus
PEV calculé comme efficace lorsque PEV>20%.
étant la différence de Lorsque PEV<20%, le LO reste
volume entre le stable et ne semble pas s'aggraver.
membre atteint et le
membre sain
(contrôle)
Etude de Patientes Toutes les patientes Une relation néfaste a été trouvée
type pré- atteintes ont suivi une TDC entre la kinésiophobie et la sévérité
test post- d’un LO comprenant : du LO et qualité de vie.
test secondaire DLM + manchon Le volume moyen du LO avant
62 au compressif + traitement était de 925 mL, soit un
Karadiba et al 2008

femmes traitement exercices + soins de la pourcentage de 47,1%


du cancer peau Après la TDC le volume descend à
du sein. 12 semaines, 1 510mL soit 21,3% (p<0,05).
séance/jour, 3 fois / Il y a également eu une
semaine amélioration du bien-être (p<0,05).
A domicile on leur L’utilisation de la TDC peut réduire
demande de continuer le LO, la peur de bouger et
les exercices sous améliorer la qualité de vie.
manchon compressif,
de marcher et de
prendre soin de leur
peau

78 Patients Toutes les patientes A 1 mois la différence de PEV


femmes atteints d’un ont reçu une TDC entre le membre sain et le membre
(53 LO durant 2 à 4 semaines atteint était de 49,28 +/- 21,98%
évaluées) unilatéral en fonction de la A 6 mois : 41,64 +/- 17,31%
Etude de secondaire sévérité du LO et de Le PEV est significativement plus
type pré- au leur statut financier. faible après traitement (p<0,05).
Kim et al 2007

test post- traitement Traitement journalier : La qualité de vie (SF-36) est


test. du cancer DLM (45 à 60 min) , significativement meilleure après
du sein. bandage compressif, traitement.
exercices et soins de
la peau.
Puis phase d’auto soin
de maintien : auto-
drainage, exercice,
manchon compressif
soins de la peau
Revue Les auteurs Recherche d'articles La TDC semble être efficace pour
Lasinski et al 2012

systématiq ont trouvés dans les 11 principales diminuer le volume du MS.Cette


ue 99 articles bases de données étude souligne le manque de
26 avaient médicales de 2004- recherche et la pauvre qualité des
les critères 2011. études existantes. Il semblerait
d'inclusion Mots clés : également judicieux de savoir en
« lymphedema » et quoi les techniques (DLM,
« management contention) sont efficaces.
approches »
Etude Femmes 12 séances de TDC Avant traitement :
rétrospecti ayant un LO PEV 27,7%
Liao et al 2013

ve unilatéral Après traitement :


secondaire PEV=14,9%
107 au Soit une diminution de 50,5%.
femmes traitement La phase intensive de la TDC
du cancer serait efficace pour réduire le
du sein volume du LO.
Etude de Ces patients Tous les patients Le nombre médian de séances pour
type pré- sont suivent une TDC : atteindre le plateau est de 12 pour
test, post- porteurs Phase 1 : DLM (60 à le groupe 2 (amplitude : 4 à 23
test. d’une 90min), soin de la séances) et 15 pour le groupe 1 (5 à
72 patients pathologie peau et des ongles, 19 séances).
Pinell et al 2008

locorégional bandage multicouches La réduction médiane du volume


es : compressif, exercices. du LO est de 22% (groupe 1
Groupe 1 = 5 séances par =amplitude : -23% à 72%
Cancer semaines. Groupe 2 : -21% à 164%).
(n=56) ou Passage à la phase 2 La TDC peut réduire le volume du
Groupe 2 = lorsque le volume LO suite à une atteinte du système
atteinte atteint un plateau. lymphatique et la présence d’une
lymphatique Phase 2 : tumeur.
(n=16) autotraitement : Cette étude permettrait d’inciter les
exercices, MKDE réticent à pratiquer la TDC
compression. chez ces patients.
Étude Patientes Toutes les patientes Volume moyen initial : 1054 +/-
prospectiv atteintes ont été traitées par 633 mL
e de d'un LO TDC : A la fin de la phase intensive le
cohorte unilatéral Phase intensive volume moyen : 647 +/-351 mL
secondaire =DLM, bandages A 1 an : augmentation du volume
537 au multicouches peu moyen du LO : 84 mL, 95%
Femmes traitement élastique, exercice, intervalle de confiance : 56-113.
Vignes et al 2007

du cancer soin de la peau. 5 La non compliance au bandage


du sein séances par semaine. puis au manchon sont des facteurs
Phase d'entretien : de risque d'augmentation du LO
manchon compressif, pendant la phase de maintien : Le
autodrainage et soins risque relatif
de la peau. RR (bandage) : 1,55 (95% IC : 1,3-
1,76) (p<0,0001)
RR (manchon):1,61 (95% IC:1,25-
1,82) (p=0,002)
La non compliance au DLM n'est
pas un facteur de risque : RR : 0,99
(95% IC : 0,77-1,2) (p=0,91)
Etude Patients Tous les patients ont Pour les 31 patients ayant un LO
prospectiv atteints d’un suivi la TDC. du MS :Les changements
e LO commencent le 1er et 2ème jour : en
longitudin unilatéral moyenne 46,0+/-2,7% (ds) [%
ale stade II résiduel du LO]
2008

Soit une réduction de 54%


83 patients (p<0,0001).
(dont 31 Entre le 2ème et le 3ème jour : 38,0%
Yamamoto et al

pour le +/-2,6% soit une réduction 8,0%.


MS) (p<0,05).Entre le 3ème et le 6ème
jour : entre 0,2% et 3,2% de
réduction par jour.La réduction du
volume du LO se fait dans les 1ers
jours lors de la TDC.
ANNEXES VI d
Article

Effectif et
Population Intervention Résultats
durée

Étude Personnes ayant Groupe 1 La différence de volume est


clinique un LO unilatéral (intervention)= significativement différente dans un
prospective stade I ou II du thérapie standard ( même groupe mais pas entre les 2
clinique membre TS) et DLM groupes (p=0,66)
randomisé supérieur suite à 2 semaines, 4 séances
Andersen et al 2000

un cancer du de 60 min par semaine Le DLM n'apporte pas de meilleur


42 femmes sein. résultats pour la diminution du
(38 évaluées) Groupe 2 (témoin)= volume du LO.
Les patientes thérapie standard et
ayant une drainage lymphatique
différence de simple
volume entre les TS = manchon
2 membres de compressif et
plus de 30% exercices
sont exclues. thérapeutiques
Étude Personnes ayant Groupe 1 La différence de volume est
prospective un LO (intervention) = significative entre les 2 groupes.
longitudinale unilatéral. bandage compressif Le volume du membre diminue
randomisée Volume du (18 jours) puis significativement plus dans le
contrôlée membre atteint manchon (jusqu'à la groupe 1 ( 31%) que le groupe 2
Badger et al 2000

supérieur de semaine n°24) (n=34) (15,8%)


83 personnes 20% par rapport Groupe 2 (témoin) =
(80 personnes au membre sain manchon compressif
évaluées) (24 semaines) (n=49) Les bandages compressifs suivit du
port d'un manchon sont
Tous les patients ont significativement plus efficace que
reçu des informations le manchon seul pour réduire un LO
sur l'automassage, les modéré à sévère, avec un maintien
exercices de ces bénéfices au moins 6 mois.
thérapeutiques et les
soins de la peau.
Étude Personnes ayant Groupe 1 = bandage à Il n'y a pas de différence
prospective un LO unilatéral faible pression (20 à significative entre les 2 groupes: à
Damstra, et al 2009

longitudinale du membre 30 mmHg) 24h.


randomisée supérieur suite Groupe 2 = bandage à Le groupe 2 tolère moins les
contrôlée au traitement haute pression (44 à bandages surtout les 2 premières
chirurgical du 58 mmHg).Mesure à heures et se plaignait
36 personnes cancer du sein 2h et 24h après port d'inconfort/douleur ; contrairement
du bandage par groupe 1 qui n'a eu aucun problème
déplacement d'eau de tolérance.
Étude Personnes Groupe 1 (témoin)= Avec une réduction du volume du
prospective atteintes d'un bandage compressif LO de 29% dans le groupe 1 et
longitudinale LO du membre 22,6% dans le groupe 2, il n'y a pas
randomisée supérieur Groupe 2 = DLM de différence significative. (p=0,34)
103 femmes secondaire au quotidien et bandage
(95 évaluées) cancer du sein compressif pendant 6 La qualité de vie (Short Form-36
Dayes, et al 2013

avec une semaines Health Survey) et la mobilité de


différence de l'épaule ne différents pas entre les 2
volume groupes.
supérieure à
10% par rapport
au membre sain.

Etude Patientes Groupe 1(n=15) = Le groupe 2 obtient une réduction


prospective atteintes d’un bandage multicouche du volume du MS significativement
multicentriqu LO unilatéral traditionnel + DLM plus importante que le groupe 1
e secondaire au Groupe 2 (n=58) = (p<0,04) à tous les niveaux de
Ferrandez

73 Femmes traitement du bandage simplifié + mesure.


2007

cancer du sein DLM Le bandage simplifié donne de


(curage 4 semaines (12 à 16 meilleur résultat. Du fait de leur
ganglionnaire et séances) facilité d’utilisation pour le MKDE
radiothérapie) et les patientes ils devraient être
recommandés.
Étude Patientes ayant Groupe 1 (n=15)= Il n'y a pas de différence
prospective un LO unilatéral DLM(45min) et significative entre les 2 groupes
longitudinale modéré ou grave bandage compressif (t=1,6).
Sitzia et al 2002

randomisée du membre 2 semaines, 5 séances


supérieur après de 90 min par semaine
28 Femmes un cancer du
(27 femmes sein. Groupe 2 (n=12)=
évaluées) DLS et Bandage
compressif
2 semaines, 5 séances
de 20 min par jour.
Etude Patientes ayant Groupe 1 = bandage Le volume du membre
prospective un LOS à une compressif Groupe 1 20+/-46mL (p=0,8)
randomisée opération du Groupe 2 = DLM et Groupe 2 : 47+/-42mL (p<0,001)
Johansson et al 1999

longitudinale cancer du sein bandage compressif Pas de différence significative


40 Femmes par curage Traitement pendant 3 Le pourcentage de réduction :
(38 évaluées) ganglionnaire. semaines Groupe 1 : 4+/-10%
LO définit Groupe 2 : 11+/-9%(p<0,001)
comme une Il y a une différence significative
différence de Les bandages compressifs sont
volume >10% efficaces et leur efficacité est plus
Durée 3 ans marquée lorsqu'il y a du DLM.
Revue 14 études Bandage compressif Il y a des preuves modérées qui
systématique Critères Vêtement compressifs montrerait que la compression aurait
randomisée d'inclusion : DLM un effet pour diminuer le volume du
contrôlée personnes avec Massage LO. Mais la compliance des patients
un LO après Mouvements est faible.
Recherche traitement du thérapeutiques Le DLM n'apporterait rien. Il n'est
d'étude de cancer du sein Autres (laser, pas possible de tirer des conclusions
Janvier 2004 électrostimulation) de l'efficacité du DLM/éducation
Kärki et al 2009

à Novembre thérapeutique car les études sont de


2007 sans Mesure du volume du trop fait qualité (petits échantillons)
restriction de membre, faiblesse, En Finlande le coût moyen du
langue amplitude articulaire, traitement d'un patient atteint de LO
qualité de vie. (comprenant DLM, compression,
exercices thérapeutiques et
éducation thérapeutiques) serait de
799€ par patient.
Les MKDE seraient peu informer
sur les « evidence
based »traitements et le peu de
preuves scientifiques de l'efficacité
du DLM.
Étude Personnes Groupe 1= bandage Le groupe 1 a une plus grande
prospective atteintes d'un compressif réduction à J10( 70 mL vs. mL
randomisée LO modéré (10 Groupe 2 = manchon p=0,387) et à 3 mois (97,5 ml vs.
contrôlée à 40% de compressif 50mL, p=0,182).
King et al 2012

différence de Pendant 3 mois La dégradation de la fonction de


21 personnes volume par Mesure du volume du l'épaule ets aussi très importante
rapport au membre, de la dans le groupe 1 à J10 (DASH :
membre sain) fonction de l'épaule +20,9 vs +5 ; p=0,145) et à 3 mois (
suite au (DASH) DASH +18,4 vs 3,3 ; p=0,065).
traitement Les bandes compressives sont plus
chirurgical du efficaces mais elles dégradent la
cancer du sein. fonctionnalité de l'épaule
Étude Patientes ayant Groupe 1 = DLM La différence de volume est
McNeely et al 2004 prospective un LO unilatéral (45min )et bandage significative dans les 2 groupes
longitudinale secondaire à un compressif (p<0,001)
randomisée cancer du sein. multicouches La différence est significative entre
contrôlée La différence de 5 séances par semaine les 2 groupes : le groupe 1 a une
50 Femmes volume >150 Groupe 2= bandage diminution de volume
Simple mL ET ayant compressif seul à significativement plus importante.
aveugle subi un curage étirement court
ganglionnaire 4semaines de
traitement
Etude Patients ayant Groupe 1(n=25) = Réduction du volume :
prospective un LO unilatéral DLM 30 min +CB Groupe 1 =336,9 cm3 (10,5%)
longitudinale secondaire au +exercices Groupe 2 = 364.6cm3 (11,7%)
50 Femmes traitement du 5séances/semaine Les 2 groupes ont vu le volume du
Ochaek et al

cancer du sein pendant 2 semaines bras diminuer significativement


Groupe 2 (n=25)= (P=0,7 test de student)
bandage compressif Le DLM ne semble ici pas
multicouches + nécessaire pour obtenir de meilleur
exercices 5 gain.
séance/semaine
pendant 2 semaines
Étude Patientes ayant Vêtement compressif Après l'intervention ( 4 ème
prospective un LO unilatéral prescrit pendant 4 semaine ):il y a une diminution
longitudinale secondaire au semaines. Puis on significative du volume moyen
Stout et al 2008

43 Femmes cancer du sein. conseille aux femmes 4,1% (48mL)+/-8,8% (p<0,0001).


La différence de de porter le vêtement La réduction du volume a été
volume doit être si activité soutenue, maintenue en moyenne 4,8 mois (+/-
supérieure à 3% gonflement. 4,1 mois) après l'intervention.
par rapport au
volume pré
opératoire
Revue 10 revues 7 études traitent de la réduction du
systématique systématisées volume du LO.
méta-analyse contrôlées La diminution moyenne de volume
d'étude 566 patientes est de 75,12mL (95% IC : 9,34 –
Huang et al 2013

prospective 170 études 159,58) n'est pas significativement


longitudinale différente entre les 2 groupes.
randomisée
contrôlées
Étude croisée Patientes Groupe 1 = DLM Il y a une différence significative : le
randomisée atteintes d'un pendant 3 semaines, 1 DLM permettrait de diminuer le
contrôlée LO unilatéral du séance de 1h par jour. volume du bras (p=0,013).
31 Femmes membre 6 semaines de repos. Pas de différence suite au DLS.
supérieur suite à Puis DLS 3 semaines
Williams et al 2002

un cancer du 1 de 20min séance De plus le DLM a permis une


sein. par jour amélioration de la qualité de vie
Groupe 2 = DLS (diminution de l'inquiétude,
pendant 3 semaines 1 irritabilité, tension, sentiment de
séance de 20 min par dépression, p=0,006), la qualité du
jour. 6 semaines de sommeil ( p=0,03)
repos. Puis DLM
pendant 3 semaines 1
séance de 1 h par jour
Durée 9 semaines
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consultée le consulté le 14 décembre 2013) Les maladies du sein, [En ligne] ; http://www.e-
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2012

72. Institut National du Cancer. Agence sanitaire et scientifique en cancérologie. (page


consultée le 15 décembre) Les traitements des cancers du sein. Collection guide info patients,
[En ligne] ; http://www.e-cancer.fr/publications/82-les-cancers/736-les-traitements-des-cancers-
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73. Le cancer du sein parlons-en ! (page consultée le 14 décembre 2013). Le cancer du sein.
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Livres
75. Moore K, Dalley A. Anatomie médicale. Aspects fondamentaux et applications cliniques.
Paris : De Boeck Supérieur, 2001 : 308

76. Orwell G. 1984. Barcelone : Edition Gallimard 2006 : 74

Couverture : Cancer du sein parlons-en (consulté le 8 mars 2014). Trophée roses des sables [en
ligne] http://www.cancerdusein.org/partenaires/trophee-roses-des-sables-2013

4ème de couverture : Trophée rose des sables (consulté le 8 mars 2014). Corse en direct [en
ligne] ;http://trophee-roses-des-sables.net/course-en-direct-2013/?type-mediaced=resume&etape-
ced=etape-7-premiere-boucle-merzouga&post_id=13357
L ’évolution de la prise en charge du cancer du sein a permis d’augmenter le

nombre de survivantes mais également la morbidité associée ainsi que les effets
secondaires. La chirurgie, la radiothérapie peuvent potentiellement engendrer un
lymphœdème secondaire des mois voire des années après la fin des traitements.
Bien que l’incidence ne soit pas connue avec précision l’impact sur la qualité de
vie est conséquent. À ce jour aucun traitement curatif n’est connu, cependant sans
prise en charge adaptée le lymphœdème risque de s’aggraver. La prise en charge
par le masseur-kinésithérapeute constitue le pivot central du traitement. Les
techniques disponibles sont nombreuses, parmi elles le drainage lymphatique
manuel, les bandages et la thérapie décongestive complexe. Cette revue de
littérature s’intéresse aux modalités d’application de ces techniques à leur
efficacité.

Mots clés : Lymphœdème secondaire ♦ Cancer du sein ♦ Drainage lymphatique


manuel ♦ Contention ♦ Compression ♦ Thérapie décongestive complexe

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