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Hypodermites aiguës et chroniques


T. Kervarrec, S. Leducq, L. Machet

Résumé : L’hypodermite (également appelée panniculite) correspond à une atteinte inflammatoire de


l’hypoderme et se caractérise cliniquement par la présence d’un ou plusieurs nodules profonds. Les
hypodermites sont classées histologiquement en hypodermites septales, lobulaires ou mixtes, avec ou
sans atteinte vasculaire. Les étiologies sont multiples : infections, maladies inflammatoires systémiques,
vascularites, thromboses et autres causes plus rares. L’érythème noueux est la forme la plus fréquente
d’hypodermite nodulaire et se manifeste par des nouures bilatérales et douloureuses des faces d’extension
des jambes. Une atteinte à prédominance septale sans atteinte vasculaire serait observée histologique-
ment si la biopsie était réalisée. Les étiologies sont multiples et dépendent du contexte épidémiologique
(âge, pays...). Les plus fréquentes en France sont les infections à streptocoques, la sarcoïdose et les mala-
dies inflammatoires digestives. Le bilan étiologique est guidé par la présentation clinique et par l’examen
histologique. En dehors de l’érythème noueux, la biopsie cutanée profonde en fuseau est nécessaire pour
classer l’hypodermite et orienter les examens complémentaires.
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Mots-clés : Hypodermite ; Vascularite ; Panniculite ; Érythème noueux

Plan dermatologie, regroupant un grand nombre d’entités, dont cer-


taines sont rares et dont la physiopathologie est mal connue. De
■ Introduction 1 plus, la nomenclature française diffère de l’anglo-saxonne. Alors
Définition et terminologie 1 que nous considérons l’hypoderme comme la partie la plus pro-
Hypoderme normal et inflammatoire 1 fonde de la peau, les Anglo-Saxons le classent en tissu sous-cutané
(subcutis) [2] . De même, le terme « hypodermite » est utilisé par
■ Panniculites à prédominance septale 2
les auteurs français, alors que les Anglo-Saxons utilisent celui
Sans atteinte vasculaire 2
de panniculitis, les deux termes devant être considérés comme
Avec atteinte vasculaire 6
synonymes [2] .
■ Panniculites à prédominance lobulaire 6 Une description clinique précise (mode de survenue des
Sans atteinte vasculaire 6 lésions, couleur, évolution, nécrose, fistulisation, fièvre, mala-
Avec atteinte vasculaire 9 die systémique associée) est indispensable à la prise en
charge [3, 4] . La biopsie, souvent nécessaire, apporte des informa-
tions complémentaires sur sa localisation (prédominance septale
ou lobulaire), l’atteinte des vaisseaux (vascularite ou thrombose),
 Introduction la nature de l’infiltrat inflammatoire (neutrophilique, granuloma-
teux, etc.), la présence d’agents infectieux ou de corps étrangers.
Définition et terminologie Elle doit être suffisamment large et profonde, réalisée sur un élé-
ment récent, incluant souvent la mise en culture microbiologique.
L’hypodermite nodulaire, ou panniculite, est caractérisée par la Elle est inutile dans les érythèmes noueux (EN) typiques des sujets
présence d’un ou plusieurs nodules cutanés inflammatoires pal- immunocompétents.
pables, localisés dans l’hypoderme. Les nodules correspondent
à des élevures plus ou moins saillantes de grande taille, solides,
fermes et infiltrées à la palpation [1] . Hypoderme normal et inflammatoire
Il existe une classification clinique (hypodermites nodulaires
aiguës, subaiguës et chroniques) et une classification histolo- L’hypoderme est constitué de lobules d’adipocytes matures
gique (hypodermites septales, lobulaires ou mixtes, avec ou sans encadrés par de fins septums fibreux [5] . Ces derniers, formés de
atteinte vasculaire). Les aspects cliniques et histologiques sont travées de fibres de collagène et de réticuline, abritent des nerfs et
différents en fonction de l’ancienneté de la lésion. Les causes des vaisseaux lymphatiques et sanguins (artérioles et veinules).
directes et les maladies associées sont multiples : infections, L’épaisseur et la morphologie de l’hypoderme varient selon la
maladies inflammatoires, systémiques, vascularites, thromboses localisation anatomique et le sexe [2] . La vascularisation du lobule
et d’autres causes plus rares. C’est donc un chapitre difficile de la adipeux est de type terminal. Les artérioles septales donnent

EMC - Dermatologie 1
Volume 25 > n◦ 3 > août 2023
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Érythème noueux

Secondaire avec infiltrat granulomateux


prédominant
– Granulome annulaire profond
– Nodule rhumatoïde
Sans atteinte vasculaire – Nécrobiose lipoïdique
– Xanthogranulome nécrobiotique

Secondaire sclérosante
– Morphée profonde
À prédominance – Panniculite sclérosante postradiothérapie
septale

Périartérite noueuse

Avec atteinte vasculaire Thrombophlébite nodulaire

Vascularite leucocytoclasique

Infiltrat riche en polynucléaires neutrophiles


– Cytostéatose nécrose pancréatique
–Déficit en alpha-1-antitrypsine
– Sweet profond
– Panniculite factice
Panniculite –Panniculite lobulaire de la polyarthrite rhumatoïde
– Panniculites septiques
– Panniculite de Weber-Christian

lnfiltrat riche en lymphocytes


–Panniculite au froid
–Panniculite lupique
–Dermatomyosite
–Granulome postvaccinal
Sans atteinte vasculaire –Lymphomes de localisation hypodermique

lnfiltrat riche en histiocytes


–Sarcoïdose
–Panniculites associées à l’immunothérapie
–Panniculite histiocytaire cytophagique
–Cytostéatonécrose du nourrisson

Infiltrat sans/peu d’inflammation


À prédominance –Hypodermite cristalline
lobulaire –Panniculite calcifiante
–Panniculite/dystrophie membranokystique
–Nécrose lobulaire encapsulée
–Lipoatrophie idiopathique de la graisse

Vascularite nodulaire

Avec atteinte vasculaire Hypodermite de Behçet

Hypodermite de l’érythème noueux lépreux

Figure 1. Orientation diagnostique devant une panniculite.

naissance à un fin réseau capillaire irriguant le lobule et se drainent


dans des veinules postcapillaires, puis au sein de veines localisées
 Panniculites à prédominance
en périphérie de ce dernier. Ainsi, l’atteinte des gros vaisseaux se septale
traduit par une panniculite de localisation septale (par exemple, la
périartérite noueuse [PAN]), alors que l’atteinte des capillaires est Sans atteinte vasculaire
majoritairement lobulaire, comme dans la vascularite nodulaire Érythème noueux
par exemple [6] . L’analyse histologique des hypodermites repose
sur les trois étapes suivantes (Fig. 1 à 3) : Clinique
• détermination de la localisation histologique des lésions (pré- L’EN est la forme la plus fréquente de panniculite et touche sou-
dominance septale ou lobulaire) ; vent des femmes de 25 à 45 ans. La phase prodromique dure de
• identification ou non d’une atteinte vasculaire et du type des 3 à 6 jours, avec une fièvre, des signes généraux plus ou moins mar-
vaisseaux atteints ; qués ; elle est suivie d’une phase d’état, puis d’une phase régressive
• étude de la composition de l’infiltrat et identification de signes en 4 à 8 semaines.
spécifiques orientant vers le diagnostic final (par exemple, la L’examen clinique montre des nodules profonds (nouures) cen-
présence de granulomes de Miescher dans l’EN) [7] . timétriques bilatéraux, mais non symétriques, douloureux. Les

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Figure 2. Illustrations microscopiques des hypo-


dermites septales. L’examen microscopique d’une
nouure d’érythème noueux (A) met en évi-
dence une hypodermite de localisation septale
sans atteinte vasculaire. On observe en effet un
élargissement des septums associés à un infil-
trat inflammatoire polymorphe contenant des
granulomes de Miescher (flèche blanche). La
panniculite postradique (B) est caractérisée par
un élargissement fibreux des septums hypoder-
miques sans infiltrat inflammatoire significatif.
Enfin, l’examen microscopique d’une lésion de
périartérite noueuse (C) met en évidence une
atteinte segmentaire d’une artère localisée dans
un septum hypodermique.

nodules sont majorés par l’orthostatisme. Ils disparaissent en sui- la recherche des causes fréquentes ou qui nécessitent un traite-
vant les couleurs de la biligénie en une dizaine de jours, sans ment spécifique.
s’ulcérer, sans cicatrice ni dépression (Fig. 2 à 4).
Traitement
Histologie Il est étiologique si une cause a été identifiée, et toujours symp-
tomatique : repos au lit, antalgiques, anti-inflammatoires non
La biopsie n’est pas nécessaire dans les cas typiques. Si elle était
stéroïdiens (AINS) et, en cas d’échec, colchicine ou dapsone.
pratiquée, elle montrerait un infiltrat inflammatoire prédominant
dans les septums interlobulaires sans lésion vasculaire ; les aspects
varient avec l’âge des lésions [8] . Au stade précoce, les septums Panniculites à prédominance septale
sont infiltrés par des polynucléaires neutrophiles. Ces septums, « secondaires » avec infiltrat granulomateux
épaissis par l’œdème et la suffusion hémorragique, enserrent les prédominant
lobules (constituant des aspects en « collier »). À un stade plus
Granulome annulaire profond
tardif, on voit de la fibrose, un infiltrat lymphohistiocytaire et des
cellules géantes. Les granulomes/rosettes de Miescher sont pré- Clinique. C’est une forme peu fréquente de granulome annu-
sents dans 80 % des cas [9] , mais peuvent être vus dans d’autres laire, surtout observée chez l’enfant. Les lésions, localisées aux
hypodermites [10] . Ils correspondent à des agrégats d’histiocytes faces antérieures des jambes et des pieds, ne sont pas doulou-
de disposition radiaire autour d’un espace clair, parfois encadrés reuses [15] (Fig. 5).
par des neutrophiles (Fig. 2). Histologie. Des granulomes palissadiques sont localisés dans
le derme profond et l’hypoderme, centrés par un territoire de
nécrobiose riche en mucine entouré d’histiocytes. Un sarcome
Étiologies
épithélioïde doit toujours être éliminé, notamment en cas de loca-
Les causes les plus fréquentes, en France, sont les infections à lisation unique.
streptocoques bêtahémolytiques [11] . La tuberculose est une cause Traitement. L’abstention est habituelle en l’absence de gêne
rare. Une liste non exhaustive des étiologies est détaillée dans le fonctionnelle et du fait de la régression souvent spontanée.
Tableau 1.
Des entités avec des présentations cliniques distinctes (forme Nodule rhumatoïde
unilatérale, migratrice ou chronique), mais avec une histologie Clinique. Ce sont des nodules hypodermiques, mobiles, indo-
similaire à celle de l’EN (panniculite septale sans atteinte vas- lores, situés en regard des reliefs osseux, qui apparaissent après
culaire), ont été rapportées, telles que l’EN migrant [12, 13] , la plusieurs années d’évolution de la polyarthrite rhumatoïde (PR)
panniculite subaiguë migratoire de Vilanova et Piñol [14] ou l’EN chez 10 à 20 % des patients.
chronique. Histologie. Elle est très proche de celle du granulome annu-
laire profond, mais s’en distingue par des dépôts de fibrine [6, 16] .
Examens complémentaires Un diagnostic différentiel est l’EN favorisé par une PR [17] . Le
Le diagnostic d’EN est clinique. Les examens complémentaires nodule rhumatoïde profond hypodermique se distingue de l’EN
sont orientés par le contexte épidémiologique, les signes cli- par la présence dans les septums de granulomes centrés par des
niques éventuellement associés (diarrhée, pharyngite, etc.) et par dépôts de fibrine.

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Figure 3. Illustrations microscopiques des hypo-


dermites lobulaires. Trois lésions d’hypodermites
lobulaires sont présentées : une hypodermite
riche en polynucléaires neutrophiles (A) (derma-
tose neutrophilique), une hypodermite lympho-
cytaire (B) (lymphome à type de panniculite) et
une hypodermite granulomateuse (C) (pannicu-
lite infectieuse).

Figure 5. Granulomes annulaires profonds.

Histologie. L’infiltrat siège dans le derme profond et la par-


tie superficielle de l’hypoderme par continuité ; il est composé
d’histiocytes épithélioïdes ou spumeux associés à de larges plages
de collagène nécrobiotique et parfois à des cristaux de cholesté-
rol [6] . Dans les formes évoluées, on observe un épaississement des
fibres de collagène [8] .
Traitement. Les corticoïdes locaux ou intralésionnels sont
utilisés en première intention.

Figure 4. Érythème noueux. Xanthogranulome nécrobiotique


Clinique. C’est une dermatose rare, associée aux gammapa-
thies monoclonales. Il s’agit de nodules ou de plaques infiltrées
Traitement. En cas de gêne, les corticoïdes intralésionnels ou jaune-orangé, multiples et symétriques, touchant habituellement
l’exérèse chirurgicale peuvent être proposés. le visage (zones périorbitaires) et plus rarement le tronc et les
extrémités.
Nécrobiose lipoïdique Histologie. Elle est proche de celle de la nécrobiose lipoïdique.
Clinique. Des plaques polycycliques à bords érythémateux Traitement. Les corticoïdes locaux ou intralésionnels sont
avec un centre scléroatrophique jaunâtre sont localisées à la face utilisés en première intention, puis l’hydroxychloroquine et les
antérieure des jambes. Un diabète doit être cherché (Fig. 6). immunoglobulines intraveineuses.

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Tableau 1.
Étiologies de l’érythème noueux (liste non exhaustive).
Infections bactériennes Brucella Pasteurella
Campylobacter Rickettsia
Chlamydiae Salmonella
Fièvre Q Shigella
Leptospirose Streptocoques
Maladie des griffes du chat Syphilis
Mononucléose infectieuse Tularémie
Mycobactérioses Yersiniose
Mycoplasme
Infections virales CMV
EBV
Hépatites B et C
VIH
Nodules des trayeurs
Infections fongiques et parasitaires Amibiase
Ascaridiose et taeniasis
Blastomycose
Coccidioïdomycose
Histoplasmose
Toxoplasmose
Trichophytose
Maladies systémiques Maladie de Behçet Polychondrite atrophiante
Entéropathies inflammatoires (maladie Maladie de Takayasu
de Crohn, rectocolite hémorragique) Maladie de Horton
Maladie cœliaque Néphropathie à IgA
Sarcoïdose Maladie de Still
Cirrhose biliaire primitive Lupus érythémateux
Hémopathies et cancers Maladie de Hodgkin
Lymphome
Leucémie
Cancers solides
Médicaments (cas déclarés en Énoxaparine
pharmacovigilance sous le terme Azathioprine
érythème noueux, avec récidive lors de Cotrimoxazole
la reprise) Minocycline
Filgrastim
Estroprogestatifs
Dabrafenib et trametinib
Autres Acné fulminans

CMV : cytomégalovirus ; EBV : virus Epstein-Barr ; IgA : immunoglobuline A ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine.
Les causes les plus fréquentes en France sont les infections à streptocoques, la sarcoïdose, les entéropathies inflammatoires. Les causes médicamenteuses rapportées ne sont
que très rarement démontrées. Une étiologie n’est trouvée que dans la moitié des cas. Les épisodes récidivants se voient plus souvent au cours des maladies inflammatoires
chroniques.

Panniculites à prédominance septale


« secondaires » sclérosantes
Morphée profonde
Clinique. Les morphées profondes peuvent être associées à
d’autres variétés de morphées ; on en rapproche aussi la fasciite
de Shulman. Elles sont plus fréquentes chez l’enfant. La sclérose
peut s’étendre en profondeur aux fascias, muscles et tendons, avec
des répercussions fonctionnelles importantes [18] .
Histologie. Le processus fibrosant provient de la jonction der-
mohypodermique et s’étend à travers les septums. Les trousseaux
de collagène sont épaissis, avec une perte des fibres élastiques.
L’infiltrat inflammatoire composé de lymphocytes et plasmocytes
présent dans les septums peut être également présent dans le
derme. La perte des dendrocytes dermiques marqués par le cluster
of differentiation 34 (CD34) est un argument du diagnostic [19] .
Traitement. Corticothérapie générale et immunosuppres-
seurs sont nécessaires lorsque la sclérose menace le pronostic
fonctionnel.
Panniculite sclérosante postradiothérapie
Clinique. Cette entité rare se manifeste par une induration,
quelques mois ou années après une radiothérapie, sur le site
irradié [20] . Une biopsie permet de confirmer le diagnostic et
d’éliminer les diagnostics différentiels (récidive tumorale, sarcome
radio-induit).
Figure 6. Nécrobiose lipoïdique. Histologie. Un épaississement fibreux des septums est asso-
cié à des foyers de nécrose adipocytaire centrolobulaire et à

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de possibles modifications dermiques (fibrose, cellules dystro- et ont une évolution plus chronique avec de fréquentes réci-
phiques) (Fig. 2). dives [33] . L’évolution vers une atteinte systémique est rare [24, 34] .
L’artérite maculeuse lymphocytaire est une entité controver-
Lipodermatosclérose
sée correspondant à une variante de PAN caractérisée par un
Clinique. Localisée aux membres inférieurs, responsable infiltrat intrapariétal majoritairement lymphocytaire et non
d’une induration et d’une hyperpigmentation, elle complique neutrophilique, et ayant selon certains auteurs une évolution
l’insuffisance veineuse chronique. À la phase aiguë, un érythème plus indolente [35] .
douloureux peut être observé [21] .
Histologie. On observe un épaississement fibreux des sep- Traitement
tums [8] et des altérations des fibres élastiques [8] . Une nécrose La corticothérapie orale est débutée à 1 mg/kg par jour de
adipocytaire, des extravasations d’hématies et une infiltration prednisone, associée à un traitement d’épargne cortisonique (aza-
lymphocytaire peuvent être présentes au stade précoce, alors que thioprine, mycophénolate mofétil, cyclophosphamide...) dans les
les lésions tardives contiennent des dépôts de fer et des aspects de formes systémiques. Pour les formes cutanées, les AINS ou la col-
panniculite membranokystique. chicine sont proposés en première ligne [36] .

Avec atteinte vasculaire Thrombophlébite nodulaire


Clinique
Périartérite noueuse On observe des lésions linéaires érythémateuses, indurées, plus
Nosologie et classifications ou moins bien limitées, migratoires et douloureuses. Elles peuvent
La classification des vascularites (Chapel Hill, 2012 [22] ) défi- s’associer aux cancers solides, aux hémopathies malignes, aux
nit la PAN comme une artérite nécrosante des artères de petit et thrombophilies primaires et aux maladies systémiques (maladie
moyen calibres sans atteinte des artérioles, veinules ou capillaires de Behçet, maladie de Buerger [37] , etc.). La maladie de Mondor [38]
et sans anticorps anticytoplasme des neutrophiles (ANCA). Elle la est une variante clinique correspondant à une thrombophlébite
distingue ainsi de la polyangéite microscopique et des vascularites superficielle à localisation abdominale ou thoracique.
à ANCA. Cependant, l’addendum de 2018, spécifique aux vascu-
larites cutanées [23] , reconnaît l’existence d’atteintes artériolaires Histologie
dans la PAN. Il s’agit d’une thrombose veineuse avec un infiltrat de la paroi
Les vascularites cutanées sont classées en quatre catégories selon du vaisseau d’abord neutrophilique, puis lymphohistiocytaire,
Chapel Hill [6, 22, 23] : sans atteinte majeure du lobule. Les lésions sont plus étendues
• manifestations cutanées d’une vascularite systémique ; que dans la PAN, avec fréquemment plusieurs vaisseaux atteints.
• manifestations cutanées prédominantes ou isolées d’une vas-
cularite systémique (avec possible évolution vers une forme Vascularite leucocytoclasique hypodermique
systémique) ;
• vascularite associée à une étiologie spécifique ; Une atteinte hypodermique est présente dans deux tiers des
• vascularite d’expression strictement cutanée sans risque vascularites leucocytoclasiques [39] , et des lésions de vascularite
d’évolution vers une forme systémique. leucocytoclasique de localisation uniquement hypodermique ont
La PAN s’intègre dans les trois premières catégories (PAN sys- été rapportées [6] .
témique, PAN avec expression cutanée majoritaire ou exclusive,
PAN associée au virus de l’hépatite B). L’évolution d’une forme
cutanée de PAN vers une forme systémique est rare [24] .  Panniculites à prédominance
Clinique lobulaire
Les signes cliniques comprennent des nodules, un livedo rami-
fié et des ulcérations [25] , parfois accompagnés d’un purpura Sans atteinte vasculaire
nécrotique lié à une atteinte capillaire [26] . Il existe souvent une
fièvre, des arthralgies ou myalgies et un syndrome inflamma- Panniculites riches en polynucléaires neutrophiles
toire [27] (Fig. 2, 7). Cytostéatonécrose pancréatique
Histologie Clinique. C’est une nécrose adipocytaire par libération
C’est une panniculite septale avec atteinte vasculaire, segmen- d’enzymes pancréatiques, dont la lipase [40] , secondaire à une pan-
taire, intéressant les artères de petit et moyen calibres, ainsi créatite aiguë ou chronique, à un cancer (carcinome à cellules
que les artérioles hypodermiques et de la jonction dermohypo- acineuses) ou à une anomalie ou une malformation du pancréas.
dermique. Cette atteinte est caractérisée par la présence d’un La panniculite peut révéler la maladie [41] . Les lésions, situées pré-
infiltrat inflammatoire intrapariétal, d’hémorragies et de dépôts férentiellement aux membres inférieurs et fréquemment ulcérées,
fibrinoïdes, d’une nécrose et d’une fibrose pariétales et d’une laissent sourdre un liquide huileux jaune-brun. Des atteintes arti-
thrombose intraluminale. Cette atteinte vasculaire s’accompagne culaires (syndrome « PPP » : pancreatitis-polyarthritis-panniculitis)
d’un infiltrat de localisation septale riche en polynucléaires neu- et digestives peuvent être associées [42, 43] .
trophiles. Des dépôts d’immunoglobulines et de C3 peuvent être Histologie. Une nécrose étendue des lobules adipocytaires
présents en immunofluorescence directe [28] . s’associe à un important infiltrat riche en polynucléaires
neutrophiles. Les adipocytes « fantomatiques » forment une
Formes cliniques [22, 23, 29] substance amorphe bleu-gris (phénomène de saponification), par-
On distingue : fois calcifiée et souvent entourée d’un anneau éosinophile avec
• la PAN avec étiologie spécifique [30] : aspects radiaires constituant le phénomène dit « de Splendore-
◦ génétique : mutation d’ADA2 [25] , Hoeppli » [44] . Ces aspects non spécifiques peuvent être présents
◦ virale : hépatite B [31] , hépatite C, virus de l’immuno- en cas d’infection fongique, notamment de mucormycose [45] .
déficience humaine (VIH), etc.,
◦ médicamenteuse : hydralazine, anti-tumor necrosis factor alpha Déficit en alpha-1-antitrypsine
(TNF-␣), sulfasalazine, D-pénicillamine, minocycline ; Clinique. On observe des nodules et des plaques infiltrées
• la PAN systémique : des signes cutanés sont observés dans récidivantes localisés au tronc et aux ceintures, qui peuvent fistu-
10 à 40 % des PAN systémiques [6, 26] ; liser à la surface en émettant un liquide huileux, pseudopurulent,
• la PAN cutanée : elle peut comporter une fièvre, des arthralgies aseptique. La survenue des lésions peut être favorisée par des trau-
et myalgies ainsi qu’une atteinte neurologique périphé- matismes minimes et s’accompagne de fièvre et d’arthralgies [46] .
rique [24, 32] . Par rapport aux formes systémiques, les formes Les lésions disparaissent souvent en quelques semaines, en lais-
cutanées de PAN touchent plus souvent des femmes jeunes sant parfois une cicatrice atrophique.

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Figure 7. Périartérite noueuse cutanée.

Figure 8. Syndrome de Sweet profond. Figure 9. Panniculite septique à bacille pyocyanique.

Histologie. Au stade précoce, un infiltrat discret de polynu- associé à des territoires de nécrose adipocytaire et d’hémorragie
cléaires neutrophiles se dispose entre les fibres de collagène du (aspect comparable à celui d’une panniculite infectieuse, du fait
derme et au sein des lobules, associé à de la nécrose adipocytaire d’une possible surinfection secondaire). La présence de corps
et de la lipophagie [8] . Plus tardivement, on observe un infiltrat étrangers en lumière polarisée, de granulomes épithélioïdes au
massif de polynucléaires neutrophiles dans le derme profond, les contact de vacuoles optiquement vides (injection de produits
septums et les lobules [46, 47] . contenant des lipides) est très évocatrice du diagnostic.
Le diagnostic repose sur le dosage de l’alpha-1-antitrypsine et
Panniculite lobulaire de la polyarthrite rhumatoïde
du séquençage du gène SERPINA1 (OMIM # 613490).
Les panniculites associées à la PR ont été traitées plus haut.
Syndrome de Sweet profond
Clinique. Il s’agit de nodules douloureux, tendus, touchant Panniculites septiques
plutôt les extrémités (membres inférieurs) [48] (Fig. 3, 8). Des cas Clinique. Elles surviennent habituellement chez des immu-
de syndromes de Sweet profonds, nécrotiques avec atteintes des nodéprimés (Fig. 3, 9). Les lésions sont localisées sur des zones
muscles profonds et des fascias mimant une fasciite nécrosante exposées (pieds, membres inférieurs, mains) en cas d’inoculation
ont été rapportés [49] . Comme dans les syndromes de syndrome directe ; une dissémination par voie hématogène est également
de Sweet superficiels, une hémopathie, une tumeur solide ou une possible [52] . Des signes généraux associés à une fièvre peuvent
maladie inflammatoire peuvent être associées. être observés.
Histologie. L’infiltrat inflammatoire hypodermique, riche en Histologie. On observe un infiltrat majoritairement neutro-
polynucléaires neutrophiles, de localisation lobulaire prédomi- philique, abondant, de localisation lobulaire et souvent septale,
nante, est souvent associé à de la leucocytoclasie, des nécroses associé à des plages de nécrose et à des granulomes épithélioïdes.
adipocytaires et parfois à de l’œdème [48] , sans atteinte vascu- L’association avec de tels granulomes est hautement suggestive du
laire. L’infiltrat peut être de localisation hypodermique stricte. Des diagnostic [7] . Une atteinte vasculaire et la présence de thromboses
formes histiocytoïdes ont été rapportées. Le principal diagnostic septiques sont possibles [7] .
différentiel est celui de leukemia cutis. Panniculite de Weber-Christian
Panniculites « factices » (auto-induites) Historique et nosologie. En 1921 et 1925, Weber et Christian
Clinique [7, 50] . Les panniculites factices sont souvent induites décrivaient indépendamment des patients avec hypodermites
par injection, expliquant le chevauchement partiel avec les pan- des membres inférieurs douloureuses et récidivantes, avec une
niculites septiques. Elles peuvent aussi être secondaires à un inflammation à prédominance lobulaire contenant des polynu-
traumatisme ou une brûlure. Les lésions surviennent sur des sites cléaires neutrophiles [53, 54] . Le démantèlement des panniculites
accessibles (cuisses et fesses). L’ulcération et la nécrose peuvent lobulaires a depuis permis d’individualiser de nouvelles entités
mimer un pyoderma gangrenosum [51] . (décrites ci-dessus). De nos jours, la maladie de Weber-Christian
Histologie. Les aspects microscopiques sont variables selon le correspond aux panniculites lobulaires neutrophiliques dites
mécanisme. Une atteinte épidermique ou dermique (ulcération, « idiopathiques ».
hémorragie) est souvent trouvée. Au sein de l’hypoderme, il existe Les panniculites de Rothman-Makaï et les panniculites lipo-
fréquemment un infiltrat riche en polynucléaires neutrophiles phagiques (plutôt vues chez l’enfant) sont des hypodermites

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Figure 10. Panniculite au froid.

lobulaires idiopathiques souvent récidivantes, mais sans signes Figure 11. Lymphome T sous-cutané à type de panniculite.
généraux, et correspondent à la même entité [55] .
Clinique. Les lésions touchent les adultes d’âge moyen. Des
nodules de 1 à 2 cm localisés aux membres inférieurs et à la être visualisés. Une atteinte septale est fréquemment associée [62] .
face postérieure des bras peuvent confluer en plaques, puis lais- Des atteintes épidermique (atteinte lichénoïde) et dermique (infil-
ser une dépression. L’évolution, récidivante, peut être associée à trat lymphocytaire superficiel et profond avec dépôts de mucine)
une fièvre, des arthralgies et des myalgies [56] . sont souvent présentes. Une bande lupique peut être observée [63] .
Histologie. C’est une panniculite lobulaire riche en poly- L’infiltrat lymphocytaire est mixte T (CD4 et CD8) et B, associé
nucléaires neutrophiles avec lipophagie ne comportant pas les à de nombreuses cellules dendritiques plasmacytoïdes CD123+
critères diagnostiques des entités citées ci-dessus. regroupées en amas [64] .
Le traitement recourt à la corticothérapie orale si les signes géné- Le principal diagnostic différentiel est le lymphome T à type
raux sont importants, ou à l’hydroxychloroquine et les AINS dans de panniculite [65–67] . Des formes frontières entre la panniculite
les formes modérées. lupique et le lymphome T à type de panniculite [68] ont été décrites
et il est probable que ces deux entités représentent deux extrémi-
Panniculites riches en lymphocytes tés du même spectre. Des aspects similaires peuvent être observés
Le principal objectif est de distinguer un processus inflamma- dans la dermatomyosite [69] .
toire réactionnel d’un lymphome de localisation hypodermique, Lymphomes de localisation hypodermique
notamment d’un lymphome T sous-cutané à type de panniculite Lymphome T sous-cutané à type de panniculite.
ou d’un lymphome T gamma/delta primitivement cutané [57] . Clinique. Ce lymphome T cutané indolent est rare. L’âge médian
Panniculite au froid (panniculite des cavaliers, panniculite a de survenue est de 35 ans [70] (avec cependant des formes pédia-
frigore) triques décrites) ; il existe une prédominance féminine [66] . Il
s’associe fréquemment avec des maladies de système, et notam-
Clinique. Les lésions déclenchées par l’exposition prolongée
ment le lupus (20 % des cas) [70] . Cliniquement, il s’agit de lésions
ou intermittente au froid (activité professionnelle ou de loisir,
nodulaires ou en plaques, atteignant préférentiellement les extré-
applications de vessie de glace [58] ) sont localisées surtout sur les
mités, avec une ulcération rarement observée [70] . Des signes
cuisses et les joues, et se manifestent par des plaques violacées
généraux sont présents dans la moitié des cas (Fig. 3, 11).
avec possible nécrose [59] . Les lésions sont résolutives après l’arrêt
Histologie. Un infiltrat hypodermique lobulaire contenant des
de l’exposition (Fig. 10).
lymphocytes atypiques disposés autour des adipocytes constitue
Histologie. Un infiltrat lymphocytaire dermique superficiel et
des images en « collier de perles » ou rimming. Des éléments macro-
profond avec dépôts de mucine est vu autour des vaisseaux et des
phagiques (lipophagie), de la caryorrhexie et une nécrose hyaline
glandes sudorales (aspect similaire à ceux observés dans le lupus
du tissu adipeux lobulaire sont souvent présents [8] ; l’atteinte der-
érythémateux ou les engelures) [60] . Ces lésions s’accompagnent
mique est rare. Les lymphocytes atypiques sont de nature T, CD8+
d’un infiltrat hypodermique lobulaire lymphocytaire de faible
et expriment les marqueurs cytotoxiques, granzyme B, perfo-
intensité.
rine, TIA1. Le Ki-67 (marqueur de prolifération) souligne l’infiltrat
Panniculite lupique tumoral et le rimming [65] .
Clinique. Elle survient plutôt chez la femme, de manière Une mutation germinale du gène HAVCR2 codant la pro-
isolée ou en association avec un lupus discoïde ou un lupus érythé- téine TIM-3 (T-cell immunoglobulin and mucin containing protein-
mateux systémique. Des nodules cutanés récidivants, douloureux, 3) [67] est présente chez 20 % des patients, notamment d’origine
souvent localisés sur les bras, les épaules, les fesses ou la face évo- asiatique ou polynésienne, avec un risque plus élevé de syndrome
luent vers une cicatrice atrophique. Des anticorps antinucléaires d’activation macrophagique et un moins bon pronostic.
circulants sont présents dans un tiers à deux tiers des cas [61] . Un Lymphome T cutané primitif de type gamma/delta.
traitement par antipaludéen de synthèse est proposé. Clinique. Les lésions à type de plaques ou de nodules surviennent
Histologie. On observe un infiltrat lobulaire lymphocytaire habituellement chez les femmes d’âge moyen (âge médian de
en « boules de gui » contenant assez fréquemment des plasmo- 59 ans) [70] . Une ulcération est présente dans la moitié des cas [70] .
cytes. Des centres clairs germinatifs sont présents dans la moitié Le pronostic est sombre, avec une mortalité élevée. L’atteinte sous-
des cas [62] . Des secteurs de nécrose adipocytaire hyaline [8] peuvent cutanée constitue un facteur de mauvais pronostic [71] .

8 EMC - Dermatologie
Hypodermites aiguës et chroniques  98-490-A-10

Cytostéatonécrose du nourrisson
La cytostéatonécrose du nourrisson survient dans les premiers
jours de vie [77] . Il s’agit de nodules violines, sensibles, localisés sur
le dos, le cou ou les membres supérieurs. Une hypercalcémie est
souvent présente. L’évolution est lente ; la régression des lésions
laisse des séquelles à type de lipoatrophie.
Le diagnostic est clinique. Si une biopsie cutanée est réalisée,
on voit une nécrose adipocytaire associée à un intense infiltrat
granulomateux avec cellules géantes.

Panniculites sans ou avec peu d’inflammation


Panniculite calcifiante
La panniculite calcifiante est vue chez des insuffisants rénaux
chroniques avec hyperparathyroïdie. Elle est à distinguer de la cal-
ciphylaxie, qui correspond à une calcification et une thrombose
des petits vaisseaux avec nécrose fréquente, et qui est de mauvais
pronostic [6] . Un traumatisme local ou une injection peuvent favo-
riser les lésions, qui forment de larges plaques violacées indurées,
et parfois ulcérées.
Figure 12. Sarcoïdose cutanée avec hypodermite nodulaire chronique, L’histologie montre une calcification des cadres adipocytaires
inflammatoire, sans évolution contusiforme et atteinte inflammatoire sar- et des vaisseaux hypodermiques, mieux vue avec la coloration de
coïdosique bronchopulmonaire prouvée histologiquement. Von Kossa.
Panniculite/dystrophie membranokystique
Histologie. Des atteintes épidermiques et dermiques sont fré- Elle se manifeste par des nodules ou plaques aux membres
quemment associées aux lésions hypodermiques. En profondeur, inférieurs, préférentiellement chez les femmes. C’est une forme
les lésions sont assez similaires au lymphome T sous-cutané à non spécifique de nécrose adipocytaire [78] pouvant se voir dans
type de panniculite et peuvent mimer ceux de la panniculite l’EN, la morphée, la panniculite lupique, la nécrobiose lipoïdique,
lupique [72] . L’infiltrat lymphocytaire atypique forme des images l’érysipèle, la PAN ou après un traumatisme.
de rimming. De la nécrose adipocytaire, de la lipophagie et de la En histologie, les adipocytes sont remplacés par des cavités opti-
caryorrhexie sont présentes. Les cellules tumorales sont T CD3+ , quement vides entourées d’un épais liseré éosinophile (mieux vu
avec perte du CD5 et du CD7 (trou phénotypique), fréquemment avec le Schiff acide périodique [PAS]) et correspondant probable-
CD4− , CD8− , CD56+ , et expriment intensément les marqueurs de ment à la condensation des cytoplasmes adipocytaires.
cytotoxicité. Il n’est pas trouvé de génome du virus Epstein-Barr Lipoatrophie/atrophie « idiopathique » de la graisse
(EBV) (diagnostic différentiel avec un lymphome T/NK associé Il s’agit de lésions secondaires à des injections intramusculaires
à l’EBV). Une expression du récepteur d’antigène des lympho- de corticoïdes ou antibiotiques, ou post-traumatiques. Les lésions
cytes T (T-cell receptor [TCR]) gamma/delta est mise en évidence sont ovalaires, bien délimitées, de couleur « peau normale » ou
en immunohistochimie ou en biologie moléculaire. discrètement érythémateuses [79] .
En histologie, on observe une réduction de la taille des adi-
Panniculites riches en histiocytes et macrophages pocytes qui sont entourés d’un matériel hyalin, associés à une
importante prolifération vasculaire constituant des aspects de
Devant toute inflammation à prédominance granulomateuse, tissu adipeux embryonnaire [79] .
il est essentiel d’éliminer en premier lieu une étiologie infectieuse
ainsi qu’une réaction à un corps étranger (infiltrat mixte granulo-
mateux et riche en polynucléaires neutrophiles). Il est également Avec atteinte vasculaire
important de toujours garder à l’esprit que certaines formes de
lymphomes profonds peuvent avoir une présentation très riche Vascularite nodulaire (« érythème induré
en granulomes [73] . de Bazin »)
Contrairement à la PAN, il s’agit d’une vascularite d’expression
Atteinte hypodermique de la sarcoïdose
exclusivement cutanée.
(sarcoïdes de Darier-Roussy)
Clinique. Les lésions forment des nodules sous-cutanés indo- Clinique [80]
lores, fermes, à répartition asymétrique prédominant aux extré- Elle survient préférentiellement chez les femmes jeunes ou
mités. Des poussées inflammatoires douloureuses trompeuses d’âge moyen, avec une surcharge pondérale et une insuffisance
peuvent survenir. Les sarcoïdes hypodermiques représenteraient veineuse. Les lésions sont des nodules violacés des membres
12 % des formes cutanées spécifiques de la sarcoïdose [74] (Fig. 12). inférieurs, avec une tendance à l’ulcération centrale. Les lésions
Histologie. Les granulomes épithélioïdes sont parfois moins disparaissent en laissant une induration. L’évolution est chro-
bien limités que ceux des localisations dermiques. L’infiltrat lym- nique et récidivante.
phocytaire est peu abondant. Des corps astéroïdes de Schaumann Histologie
peuvent être présents [75] .
C’est une panniculite lobulaire prédominante avec atteinte
Un aspect histologique similaire peut être observé au cours
vasculaire. Un infiltrat lobulaire neutrophilique, puis granulo-
des panniculites associées à l’immunothérapie et aux thérapies
mateux s’associe souvent à des territoires de nécrose parfois
ciblées.
caséeuse [80, 81] . Des polynucléaires éosinophiles [81] peuvent être
Panniculite histiocytaire cytophagique présents. L’atteinte vasculaire prédomine dans les vaisseaux de
petit calibre au sein du lobule (veinules postcapillaires), mais peut
C’est une entité exceptionnelle se manifestant par des lésions
toucher les veines et artères de petit et moyen calibres au sein des
ecchymotiques et des nodules sous-cutanés parfois ulcérés, asso-
septums en association avec une inflammation lobulaire [80] .
ciés à une fièvre importante, des malaises, une pancytopénie, une
hépatosplénomégalie, un syndrome d’activation macrophagique. Étiologie
Les lésions sont récidivantes, avec un pronostic sombre [76] . Elle a été historiquement associée à la tuberculose, mais cela
En histologie, il est mis en évidence un infiltrat lobulaire lym- est actuellement controversé [80, 82] . En effet, le génome du bacille
phohistiocytaire avec des images d’hémophagocytose qui doivent de Koch est mis en évidence dans 10 à 30 % des cas de vas-
faire discuter un lymphome T sous-cutané. cularites nodulaires dans les séries récentes [80] , mais l’absence

EMC - Dermatologie 9
98-490-A-10  Hypodermites aiguës et chroniques

de bactéries viables après culture suggère qu’il s’agit d’une réac- [2] Marquart-Elbaz C, Varnaison E, Sick H, Grosshans E, Cribier B. Le
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septique [83] . Le terme « érythème induré de Bazin » est parfois 1207–13.
employé comme synonyme de vascularite nodulaire, alors que [3] Borroni G, Giorgini C, Tomasini C, Brazzelli V. How to make a specific
son utilisation est restreinte par d’autres aux cas associés à la tuber- diagnosis of panniculitis on clinical grounds alone: an integrated path-
culose [23] . D’autres associations avec la vascularite nodulaire ont way of general criteria and specific findings. G Ital Dermatol Venereol
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• Une description clinique précise est indispensable à la
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prise en charge. [21] Jorizzo JL, White WL, Zanolli MD, Greer KE, Solomon AR, Jet-
• La biopsie cutanée profonde en fuseau est nécessaire ton RL. Sclerosing panniculitis. A clinicopathologic assessment. Arch
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Tours) pour sa contribution à l’iconographie.
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T. Kervarrec, Assistant hospitalo-universitaire.


Service de pathologie, CHRU de Tours, avenue de la République, 37044 Tours cedex 9, France.
Équipe biologie des infections à polyomavirus, INRA UMR 1282 ISP, Faculté des sciences pharmaceutiques, 31, avenue Monge, 37200 Tours, France.
S. Leducq, Chef de clinique, assistante des hôpitaux.
Service de dermatologie, CHRU de Tours, avenue de la République, 37044 Tours cedex 9, France.
INSERM 1246-SPHERE, CHRU de Tours, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours cedex 9, France.
L. Machet, Professeur des Universités, praticien hospitalier (laurent.machet@univ-tours.fr).
Service de dermatologie, CHRU de Tours, avenue de la République, 37044 Tours cedex 9, France.
UMR Inserm U1253, Faculté de médecine, Université de Tours, 10, boulevard Tonnellé, 37032 Tours cedex 1, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Kervarrec T, Leducq S, Machet L. Hypodermites aiguës et chroniques. EMC - Dermatologie 2023;25(3):1-
12 [Article 98-490-A-10].

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