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Economie Générale & statistique 1 SEG

2ème partie: Les mécanismes de la production et de la répartition

Chapitre n°2 : La répartition et la redistribution des revenus

Répartition des
Production Valeur ajoutée revenus

Section n°1: L’approche de la répartition

Mise en situation

Le ménage Monsieur Lamrani est un ouvrier à la CIOR. Il touche mensuellement 2 000dh ; il


possède un appartement qu’il loue à 1 000dh, et un terrain agricole qu’il loue un fermier et reçoit
en contrepartie une rente foncière annuelle de 8 000dh. En plus, il a une somme d’argent de
30 000dh déposée à la banque. Celle-ci procure un intérêt annuel de 850dh. Sa femme tient un
atelier de couture qui lui procure un profit de 10 000dh. Son père Elhaj Taghi, qui vit chez lui,
reçoit une pension de retraite 4 000dh mensuelle (CIMR et CNSS) ; il est père de :
- Deux enfants âgés respectivement de 12 et 15 ans et reçoit des allocations familiales de
200dh pour chacun.
- Une fille étudiant à la faculté, elle reçoit une bourse de 1 300dh

Travail à faire : Distinguer les revenus liés à la participation à la production et les revenus
indépendants de l’activité du travailleur.
Complétez le tableau suivant :

Répartition primaire Répartition secondaire


Titulaire du Montant
revenu en dhs Nature du Nature de
contrepartie contrepartie
revenu revenu
M. Lamrani 2000 Salaire Travail
M. Lamrani 1000 Loyer Capital immobilier
M. Lamrani 8000/12 Rente foncière Capital foncier
(fermage)
M. Lamrani 850/12 Intérêt Capital financier

Femme de 10 000 Profit Revenu mixte


Lamrani (travail + capital)
El Haj 4000 Pension de Cotisation
Taghi retraite sociale
M. Lamrani 400 Allocations Cotisation
familiales sociale
Fille de bourse Sans
Lamrani contrepartie
Total 18 137,5

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Synthèse:
La production des biens et services donne naissance à la distribution de revenu pour ceux qui ont
participé directement ou indirectement à cette production.
Définition de revenu : est une ressource en argent ou en nature, perçu par un agent économique de
façon régulière.

- Salaire : revenu du travail Revenu des facteurs


- Loyer d’appartement : revenu du capital immobilier Revenus « produits »
- Rente foncière (fermage) : revenu du capital Foncier Revenus liés à la
- Intérêt bancaire : revenu du capital financier participation à la
- profit : revenu mixte (travail + capital= production
C’est une répartition primaire

- bourse, allocation familiales, pension de retraite Revenus de transfert fournis


C’est une redistribution : répartition secondaire sans participation à la
production

Section °2 : Répartition primaire

Elle comprend les revenus liés à la participation à la production (salaire, loyer, rente foncier,
intérêts, profit). C’est la contrepartie des facteurs de production apportés. Ces revenus sont appelé
revenus « produit».

I. Revenu de travail : Salaire

Le salaire est la rémunération versée par l’employeur à l’employé en contrepartie de son travail. Il
porte différents noms :

- Salaire pour les salariés.


- Traitement pour les fonctionnaires.
- Solde pour les militaires.
- honoraires pour les membres de la profession libérale (médecin, avocat, notaire).
- Gage pour les domestiques au service des ménages.
- Bourse pour les étudiants.
- Pension ou retraite pour les retraités
- commissions pour les commissionnaires.
- Appointements pour les cadres du secteur privé.
A. les formes de salaire :

1) Salaire direct : la contrepartie direct de travail


a. Salaire au temps
Il est proportionnel à la durée de travail. Il ne stimule pas (n’encourage pas) le travailleur à produire
davantage. Il peut être payé à l’heure, semaine, mois, journée..

S= Salaire total s= Salaire à l’heure t= temps en heures (nombres d’heures)

S= s * t

b. Salaire en fonction des activités :


b-1 Salaire aux pièces
Il est proportionnel au nombre de pièces fabriquées. Il y a risque de diminution de la qualité de produit.
n= nombre de pièces p= rémunération par pièces

S= n*p

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b.2 Salaire à la tâche


Salaire fixé pour une tâche (activité donnée). Exemple rémunération pour la peinture d’une maison.

2) Le salaire indirect :

Indépendant de l’activité du travailleur, il prend en considération sa personne, sa situation familiale : c’est


le domaine des revenus de transferts : C’est le salaire social.

3) Les compléments de salaire :

On peut lire dans le bulletin de paie diverses primes et indemnités, notamment les primes
d’ancienneté et de rendement/productivité, des avantages divers notamment en nature. Ces primes
majorent le salaire.

B. Les conceptions du salaire :

Mise en situation 

Document n°1 :
Monsieur Ahmed, salarié, touchait en 2011, un salaire horaire de 9DH et pouvait acheter 200g de viande à
raison de 45dh le Kg.
En 2012, son salaire a augmenté de 10%, alors que le prix de la viande du Kg a passé à 55dh.
TAF : Quelle est la quantité de viande qui pourrait être acheté en 2014.

Réponse :
En 2011 : 1000g => 45dh x = (200* 45) / 1000 = 9dh Salaire nominal
200g => x (Quantité d’argent)

En 2012 : augmentation du salaire (10%) => Salaire : 9+ (9*10%) = 9,9 dh


Augmentation du prix de viande de 10 dh => 45 +10 = 55dh

55dh = 1000g x = (1000* 9,9) / 55 = 180 g Salaire réel


9,9 dh => x (Pouvoir d’achat)

1. Salaire nominal :
C'est la quantité d’argent reçue par le travailleur à la fin d'une période déterminée en contrepartie
de son travail.
2. Salaire réel :
C'est la quantité de biens et services que peut acquérir un travailleur grâce à son salaire nominal.
Le salaire réel dépend donc du niveau du salaire nominal et du niveau du prix. C’est le pouvoir
d’achat d'un travailleur.
3. Salaire coût :
Du point de vue de l’employeur, le salaire est considéré comme un coût qu’il fait réduire. Il
comprend le salaire de base + les primes + avantages en nature + cotisations sociales patronales.
4. Salaire revenu :
Pour les salariés, il constitue un moyen d’existence qu’il faut sauvegarder. C’est le salaire net
reçu par les employés.
C. Fixation du salaire :

Mise en situation :
Considérons
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travailleur, Ali, qui cherche
Pagede3l'embauche. Il propose ses services à
Mohammed, patron d'une petite entreprise. Mohammed, qui n'a qu'un seul emploi à offrir, alors
que plusieurs travailleurs se sont déjà présentés, est en position de force dans la discussion avec
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Questions :
a- Relevez du texte les facteurs qui interviennent dans la fixation des salaires
b- Citez d'autres facteurs non cités dans le texte
Réponses :
a-Les facteurs qui interviennent dans la fixation des salaires :

- La situation du marché d’emploi : plus la demande d’emploi est supérieure à l’offre d’emploi, plus
les salaires seront fixés à un niveau bas.
- L’action syndicale : le syndicat des travailleurs défend les intérêts de ces derniers, dont les salaires.
- L’intervention de l’Etat : l’Etat fixe un salaire minimum afin de protéger les travailleurs contre
l’exploitation des employeurs. Pour le cas du Maroc, deux salaires minimums sont fixés :
 SMIG : Salaire Minimum interprofessionnel Garanti, il concerne les branches de
l’industrie, du commerce et des professions libérales, il est de 13,46dh/ l’heure à partir
du 1er juillet 2015
 SMAG : Salaire Minimum Agricole Garanti, il est de 69,73dh/ l’heure à partir du 1 er
juillet 2015
 SMIG et SMAG augmentent avec le temps du fait de l’augmentation du coût de la vie.

b-Autres facteurs non cités dans le texte :


- La qualification : ouvrier, chef de service
- La spécialisation : comptabilité, électronique

II. Les revenus de capital :

Il s’agit de l’ensemble des revenus de la propriété.

A. Revenu du capital financier : L'intérêt (Loyer de l'argent)

L’intérêt est la rémunération du capital financier placé à terme dans une banque ou dans une caisse
d’épargne, c’est le prix de location de l’argent.
Son taux varie avec la durée de prêt, selon l’offre et la demande :
- Offre de crédit par les banque > demande des clients => taux d’intérêts bas.
- Offre de crédit par les banque < demande des clients => taux d’intérêts élevé.
Exemple : cas de ménage qui emprunte de l’argent auprès d’une banque ou qui effectue un dépôt à terme
d’une somme d’argent dans une banque.
B. Revenu du capital immobilier : (Loyer proprement dit)

C'est la contrepartie de location d’un bien immeuble. Exemple : maison, terrain, construction…
C’est le revenu perçu par le propriétaire du capital immobilier.

C. Revenu du capital technique fixe :

C’est le revenu perçu par les entreprises de leasing ou de crédit-bail. C’est le prix de location des
machines servant à la production.
D. La rente foncière (ou le fermage) :

C'est la contrepartie de la location d’une terre cultivable. Exemple : un champ, une ferme.
C’est un prix payé pour bénéficier de l’exploitation d’un champ ou d’une ferme : fermage.
La rente peut être versée en nature (une part de la récolte) ou en argent.

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E. Le profit :

Le profit c’est le bénéfice de l’entreprise. C'est le revenu qui reste à l'entrepreneur après avoir
rémunéré les facteurs de production, c'est donc un revenu résiduel
F. Le dividende :

C'est la rémunération du capital investi. C'est une partie du bénéfice distribué aux actionnaires
proportionnellement à leurs apports, c'est un revenu variable qui dépend de l'activité de
l'entreprise, des décisions des organes de direction.
G. Plus-values e cession des immobilisation

Pour les vendeurs d’immobilisations partiellement ou totalement amortie.

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Section II : Répartition secondaire (redistribution de revenus)

Mise en situation :
LA REDISTRIBUTION, UN MECANISME LOURD
Issus de la production, les revenus de facteurs n’arrivent pas donc intégralement dans la poche
de ceux qui ont fourni travail et capital. Une partie de ces revenus est versée à des organismes
sociaux (caisse de retraite, CNSS, caisses d’assurances, mutuelles,…). Deux autres opérations
viennent alors modifier la répartition des revenus issus de la production. Les organismes sociaux, à qui
ont été versées les cotisations sociales, versent des prestations à certains bénéficiaires : malades,
retraités, boursiers… Voilà une première modification importante, car ceux qui paient ne sont pas
forcément ceux qui reçoivent.
En outre, beaucoup d’entre nous paient des impôts sur le revenu : au sein d’un même ménage, il
peut y avoir plusieurs personnes qui payent cet impôt sur le revenu, par exemple si les enfants
déclarent leurs revenus séparément de leurs parents (tout en vivant chez eux) et des impôts locaux
(taxe d’habitation, taxe d’édilité…). Ces impôts diminuent d’autant les revenus des ménages concernés.
Source : D. CLERC, Déchiffrer l’économie, Syros. 1992. (Texte adapté).

I – Définition et objectifs de la redistribution des revenus :


1) – Définition de la redistribution des revenus :
La redistribution est une opération qui consiste à prélever des revenus chez certains pour les
transférer à d’autres, c’est une action de l’Etat et des organismes sociaux qui modifient la
répartition primaire des revenus. Ces revenus sont appelés revenu de transfert ou sociaux. Ils sont
indépendants de l’activité du travailleur.

2) – Objectifs de la redistribution des revenus :


 Réduire les inégalités salariales causées par la répartition primaire.
 Maintenir le pouvoir d’achat des classes à faible revenu.
 Plus de protection sociale pour les plus pauvres (certaine justice sociale)
 Mettre à la disposition de chacun des biens et des services financés par la collectivité : services
collectifs non marchands.
 Parer à un risque : le système de redistribution fonctionne comme une assurance collective en
cas de chômage, maladie, maternité…
 Assurer la sécurité des revenus dans le temps : la retraite...

Donc, cette répartition secondaire consiste à prélever des sommes (impôts et cotisation sociales)
sur les revenus primaires (salaires) pour effectuer ensuite une nouvelle distribution répartition
secondaire ou redistribution (revenu de transfert).

3) – constatation de l’inégalité de la répartition :


Il y a des disparités salariales du revenu national selon :
 Les régions
 Les catégories socio- professionnelles
 Selon l’âge et la taille de l’entreprise
 La profession : la qualification, les diplômes..
 La distinction public/privé : un cadre du secteur privé obtient une rémunération nettement
supérieure à son homologue du secteur public.

II – Les instruments de la redistribution :


 Les prélèvements fiscaux
 Les prélèvements parafiscaux

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 Les transferts sociaux
1) Les prélèvements fiscaux :
Il s’agit des impôts qui alimentent le budget de l’Etat, on distingue :

a) impôt directs :
Impôt sur le revenu : il est prélevé sur le revenu du contribuable. Il a un effet de redistributif ; car il est
progressif : les tranches les plus pauvres sont exonérées.

Tranche de salaires Taux Sommes à déduire


mensuels
[0 – 2 500] 00% 0
[2 501 – 4 166,67] 10% 250,00
[4 166,68 – 5 000] 20% 666,67
[5 001 – 6 666,67] 30% 1 666,67
[6 667– 15 000] 34% 1 433,33
Au-delà de 15 000 38% 2 033,33
Impôt locaux (taxe d’habitation, taxe foncière, taxe professionnelle).

b) impôt indirects :
C’est un impôt sur les dépenses (consommation). Taxe sur la valeur ajoutée  : TVA. Cet impôt n’a pas un
effet redistributif, car tout le monde paye cet impôt même les pauvres.

2) Les prélèvements parafiscaux :

Il s’agit des cotisations sociales prélevées obligatoirement à la source et versées aux organismes sociaux
(Sécurité sociale, organises de retraire complémentaire) permettant de financer l’indemnisation de la
maladie, des accidents du travail, des retraites, de l’invalidité….
On distingue deux sortes de cotisations : salariales et patronales

3) Les transferts sociaux :

Ils comprennent les prestations sociales et les consommations collectives.

a) les prestations sociales :

Elles permettent de prendre en charge les risques que l’individu seul peut difficilement supporter s’il ne
bénéficie pas d’un revenu élevé. On distingue :
 Les allocations familiales : elles sont données aux enfants du travailleur à la limite de6 enfants :
200 DH pour les 3 premiers et 36DH du 4ème au 6ème enfant.
 Les prestations à court terme : indemnité de maladie, de maternité…
 Les prestations à long terme : pensions d’invalidité, de vieillesse (retraite)…

b) les consommations collectives :


Les administrations publiques procurent aux ménages des biens et services gratuits ou quasi gratuit
Exemple : éducation (enseignement public), santé (hôpitaux publics.), justice, subvention des prix des
produits de première nécessité…..

Ces consommations collectives profitent, en principe, à tous les groupes sociaux.

III – Les limites de la redistribution :


- Les impôts indirects est dégressif, il n’a pas d’effet redistributif.
- Certaines cotisations sociales sont plafonnées.
Alors effet de redistribution est limité. La redistribution est donc horizontale et non verticale (des riches
aux pauvres) ce qui ne corrige pas l’inégalité de la répartition primaire des revenus mais l’aggrave.

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