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Université Chouaib Doukkali El Jadida

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales


Département : Sciences Economiques et Gestion

Niveau
Deuxième année de la Licence Fondamentale «SEG»
Semestre 3

Module
Problèmes économiques et sociaux

Chapitre 1
Le Revenu : Notion et Répartition

Plan du cours

1- La notion du revenu
1.1- Définition du revenu
1.2- Types de revenu
1.2.1- Les revenus primaires
1.2.2- Les revenus secondaires

2- La répartition du revenu
2.1- La répartition primaire des revenus
2.1.1- Le salaire
2.1.2- L’intérêt
2.1.3- Le profit
2.2- La répartition secondaire des revenus
2.2.1- Les prélèvements obligations
2.2.2- Les revenus de transferts ou prestations sociales
2.2.3- L’affectation du revenu disponible

Année Universitaire : 2020/2021

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Chapitre 1. Le Revenu : Notion et Répartition

1- La notion du revenu
1.1- Définition du revenu
Un revenu est défini comme le gain (monétaire ou en nature) dont on peut se
disposer en contrepartie d’un travail effectué ou d’un service fourni. Il s’agit
d’un flux, il est donc observable sur une période entre deux dates.

1.2- Types de revenu


Il existe deux types de revenus :

1.2.1- Les revenus primaires


Ce sont des revenus issus d’une contribution directe ou indirecte à la production.
Lorsque les revenus sont directement liés à l’activité productive, il s’agit des
revenus d’activité. Par contre, lorsqu’ils sont indirectement liés à l’activité
productive, il s’agit des revenus de la propriété.
Les revenus de l’activité : Ce sont les revenus du travail ; mais le travail
peut-être un travail salarié ou non. Les revenus du travail salarié désignent tout
ce que l’employeur verse pour le salarié. Les revenus de l’activité non salariée
correspondent aux bénéfices d’une entreprise individuelle ; il s’agit des revenus
des professions libérales. Exemple : Médecins, Architectes, Avocats,… qui
reçoivent des honoraires.
Les revenus de la propriété : il s’agit des revenus liés à la propriété d’un
capital ou d’un patrimoine. Ils peuvent être des revenus immobiliers ou
mobiliers. Les revenus immobiliers prennent la forme de loyers versés par les
locataires et de fermages. Les revenus mobiliers correspondent aux revenus
provenant de la possession d’un patrimoine financier :
- La détention d’actions ou parts sociales procure des revenus appelés
dividendes ;
- La détention d’obligations, procure des intérêts ;

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- Les autres formes d’épargne (placement dans une banque) fournissent aussi
des intérêts.

Salaires
Revenus de l’activité
Revenus primaires
Revenus non salariaux
(bénéfices et honoraires)
Revenus de la propriété Loyer, Dividendes,
Intérêts
1.2.2- Les revenus secondaires
Ce sont des revenus issus d’une redistribution des revenus mis en œuvre par
l’État et les organismes de sécurité sociale.

2- La répartition du revenu
2.1- La répartition primaire des revenus
La répartition primaire des revenus concerne le partage de la richesse créée par
l’activité productive, c'est-à-dire le partage de la valeur ajoutée. Cette dernière
est ainsi à l’origine de la rémunération des facteurs de production sous forme de
salaires, de revenus des entrepreneurs individuels, des revenus de la propriété :
dividendes, intérêts, loyers.

2.1.1- Le salaire
Définition : Le salaire est la rémunération versée par l’employeur au salarié en
contrepartie du travail fourni. Le salaire peut être à l’heure travaillée, à la pièce,
au rendement ou mensuel. En général, il est mensuel, c'est-à-dire identique
chaque mois, ce qui assure un versement stable indépendant du nombre de jours
chômés du mois et quels que soit les résultats de l’entreprise. Il implique un lien
contractuel et devra être prévu à l’avance. L’employé reçoit le salaire net, c'est-

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à-dire le salaire brut moins les prélèvements de l’État (impôt) et les cotisations
aux organismes sociaux (sécurité sociale, assurance, retraite).

Fixation du salaire : La fixation du salaire se fait sur la base d’une libre


négociation entre les parties (salarié, employeur). Toutefois, le niveau du salaire
dépend de la situation du marché du travail où se rencontre l’offre et la demande
de travail, et cette rencontre permet de déterminer le prix du travail qui est le
salaire. Ainsi, dans le cadre du rapport salarial qui s’établit entre employeur et
salarié, deux points de vu opposés apparaissent :
- Pour l’employeur ; le salaire s’analyse comme un coût de production qu’il
faut le réduire au niveau le plus bas possible sous la contrainte de faire
augmenter le profit ;
- Pour le salarié ; le salaire constitue un moyen d’existence et reflète un
pouvoir d’achat qui doit se situer au niveau le plus élevé possible au regard
du travail fourni.

Rôle de l’État dans la fixation du salaire : Ce rôle peut s’analyser à deux


niveaux :
Le salaire minimum (SMIG) : Il se définit comme un salaire planché, au
dessous duquel aucun salarié ne peut être payé. Cela permet de rémunérer les
salariés les moins qualifiés à un juste niveau qui leur assure une subsistance
correcte. C’est un instrument de pilotage social permettant de limiter les
déséquilibres au niveau de la société. Ainsi, le rôle de l’État dans ce cadre
consiste à déterminer le salaire minimum et d’imposer le respect de ce salaire
chez les employeurs.
Au Maroc, les pouvoirs publics sont intervenus dans la délimitation du taux de
salaire minimum par la fixation d’un Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti (SMIG) où on ne peut payer aucun salarié, en principe, en dessous de
celui-ci. Ce salaire est fixé actuellement dans le secteur de l’industrie, du
commerce et des professions libérales à 14,81 dhs/l’heure soit 2.828,71

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dhs/mois et pour le salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG) à 76,70
dhs/jour.

La recherche d’un système de progression des salaires : La stratégie de


progression et d’augmentation des salaires vise à maintenir un niveau de salaire
capable de garantir un pouvoir d’achat des travailleurs leur permettant de se
disposer des moyens de subsistances nécessaires. La révision du niveau général
des salaires devient nécessaire surtout en période d’inflation. Dans ce cadre, on
se trouve face à un désir des syndicats ou des travailleurs qui demandent une
augmentation des salaires, ce qui engendre des conflits avec les employeurs.
Pour limiter les conflits sociaux et préserver le pouvoir d’achat des salariés,
l’État intervient pour fixer quelques règles concernant la mise en place d’un
système de progression des salaires, telle que l’adoption du mécanisme
d’indexation des salaires sur les prix, qui consiste à lier la valeur des salaires à
l’évolution de l’indice des prix.

Rôle des syndicats dans la fixation du salaire : Les syndicats se sont des
groupements qui représentent les salariés et défendent leurs intérêts auprès des
employeurs. Le rôle des syndicats consiste :
Au niveau général :
- Participation et représentation (au sein du conseil économique et social, au
sein des organes de la sécurité sociale, des organes de planification, etc ) ;
- Mise en place de la politique contractuelle (accords triparties État-
Entreprise-Syndicats) ;
- Actions revendicatives.

Au niveau de l’entreprise :
- Participation aux élections des délégués du personnel ;
- Création d’une section syndicale d’entreprise ;
- Négociation salariale et politiques contractuelles ;
- Actions revendicatives.

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Parmi les moyens de l’action syndicale en vue d’influencer sur le niveau du
salaire et sur les conditions de travail, la grève reste un moyen d’action. Elle
consiste dans l’arrêt collectif du travail afin d’exercer une pression sur les chefs
d’entreprises ou sur les pouvoirs publics. La grève doit déboucher sur des
négociations et un accord entre les trois pouvoirs sociaux que sont : les pouvoirs
publics, les syndicats et les représentants du patronat. Ainsi les syndicats
essayent d’agir sur le patronat dans quatre directions :
- Augmentation des salaires,
- Lutte contre l’exploitation des salariés,
- Amélioration des conditions de travail,
- Lutte contre le licenciement des salariés.

Quelques organisations syndicales et patronales au Maroc


Syndicats des ouvriers :
- L’Union Marocaine du Travail (UMT)
- L’Union Général des Travailleurs au Maroc (U.G.T.M)
- La Confédération Démocratique du Travail (C.D.T)
- L’Union Nationale des Travailleurs Marocains (U.N.T.M)
- L’Union des Syndicats Populaires (U.S.P)
- Forces Ouvrières Marocains (F.O.M)
- L’Union des Syndicats des Travailleurs Libres (U.S.T.L)
- Le Syndicat National Populaire
- L’Union des Travailleurs Marocains (U.T.M)
- L’Union des Syndicats Démocratique (U.S.D).

Syndicats des enseignants :


Le Syndicat Nationale de l’Enseignement Supérieur (S.N.E.S)

Syndicats des Étudiants :


L’Union Nationale des Etudiants Marocains (U.N.E.M)
L’Union Générale des Etudiants Marocains (U.G.E.M)

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Syndicats des organisations patronales :
On cite principalement la Confédération Général des Entreprises du Maroc
(CGEM). Cette dernière joue un rôle de porte-parole de l’entreprise : défense
des intérêts des entreprises, participation et représentation au sein des différentes
instances, mise en place de politiques contractuelles, etc.

Facteurs de variation de salaire : Dans la pratique on constate d’importantes


inégalités de salaires. Cela est expliqué par plusieurs facteurs :
- La nature de la profession,
- Le diplôme,
- L’ancienneté et l’expérience au travail,
- La nature de la branche concernée (salaires plus élevés dans les branches en
expansion),
- La taille de l’entreprise (salaires plus faibles dans les petites entreprises que
dans les grandes).

2.1.2- L’intérêt
Il s’agit d’un revenu tiré du prêt d’un capital financier : dépôts sur un livret
d’épargne, achat d’obligations, achat de bons du trésor, etc. Le niveau de
l’intérêt dépend de plusieurs éléments :
- La durée du prêt,
- Le montant du capital prêté,
- Le taux d’intérêt,
- L’évolution de l’offre et de la demande de capitaux.

2.1.3- Le profit
En plus du salaire qui rémunère le travail d’un salarié et l’intérêt qui rémunère le
capital prêté, le profit est un autre type de revenu. Il correspond au bénéfice
réalisé par l’entreprise une fois rémunéré l’ensemble des agents ayant contribué
à la production (salariés, fournisseurs, banques,…). Il peut être constitué aussi
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par les dividendes, les loyers, les revenus de la terre, etc. Ainsi, le profit a été
analysé différemment selon le courant des économistes :
Pour les classiques, le profit rémunère le travail de l’entrepreneur et son
apport de capital.
Pour les marxistes, le profit est la conséquence de l’exploitation des
travailleurs par les capitalistes ; il est alors appelé plus value.
Pour les libéraux, le profit rémunère le risque pris par l’entrepreneur
lorsqu’il crée son entreprise.
Le profit peut aussi représenter la rémunération du capital investi dans
l’entreprise.

Les revenus primaires (salaire, intérêt, profit) sont des contreparties du travail
et/ou du capital, alors que les revenus secondaires, sont attribués aux acteurs
économiques sans contrepartie équivalente et simultanée.

2.2- La répartition secondaire des revenus


La répartition primaire des revenus telle qu’elle est réalisée par les mécanismes
du marché, engendre d’importantes inégalités des revenus entre les différentes
classes sociales. Ces inégalités se justifient essentiellement par des différences
de productivité entre les agents économiques. Dans le but de réduire les
inégalités, entre les catégories sociales, l’État recourt aux mécanismes de
redistribution des revenus afin de lutter contre la pauvreté, la maladie, le
chômage, etc.
Le mécanisme de redistribution consiste à prendre des uns pour donner aux
autres. Aujourd’hui, ce sont l’État et les organismes de sécurité sociale qui
prélèvent des impôts, des cotisations sociales et versent en contrepartie des
prestations.

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2.2.1- Les prélèvements obligations
Il s’agit des prélèvements obligatoires sur les revenus primaires tels que l’impôt
sur les revus (IR), les cotisations à la caisse nationale de sécurité sociale
(CNSS), les cotisations à la caisse de retraite, les cotisations aux assurances
maladies, etc.

2.2.2- Les revenus de transferts ou prestations sociales


Les revenus de transfert, encore appelés prestations sociales, représentent une
part importante du revenu disponible des agents économiques. Ils sont versés par
l’État, les collectivités locales ou les organismes de sécurité sociale. Ces revenus
peuvent être de deux natures :

Les prestations en espèces :


Elles ont pour but de maintenir ou d’augmenter le niveau de revenu des ménages
sans justification de dépenses effectives.
Exemples : Indemnités journalières de maladies, allocations familiales,
allocations de chômage, prestations de retraite, bourse, maternité,…..

Les prestations en nature :


Elles ont pour but de prendre en charge un besoin particulier soit sur
justification de dépenses effectives, soit par la fourniture directe de biens ou
services gratuits ou à prix réduits.
Exemple :
- Remboursement de médicaments par la sécurité sociale,
- Prise en charge du prix des produits de première nécessité (caisse de
compensation).

2.2.3- L’affectation du revenu disponible


Le revenu disponible englobe le montant des revenus dont disposant réellement
les ménages. Il s’agit d’un revenu gagné par les ménages après avoir :

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- Payer les impôts sur le revenu,
- Verser des cotisations sociales,
- Recevoir en contrepartie des prestations sociales.

Revenu Disponible =
Revenus Primaires - (Impôts +Cotisations sociales) + Prestations sociales

Ce revenu est affecté généralement à deux utilisations :


- Il peut servir à l’achat des biens et services. Dans ce cas le revenu disponible
est consommé ;
- Il peut être épargné en partie. L’épargne se définit dans l’analyse keynésienne
comme une renonciation à la consommation.

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