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Macroéconomie 1 (2/6)
Olivier Loisel
ensae
Automne 2014
Motivation
Quatre marchés :
marché des biens,
marché du travail,
marché du capital,
marché des prêts.
Marché du travail :
offre des ménages,
demande des entreprises.
Marché du capital :
offre des ménages,
demande des entreprises.
Variables exogènes
Ni flux ni stocks :
temps continu, indicé par t,
prix des biens ≡ numéraire = 1,
(grand) nombre d’entreprises I .
Flux :
offre de travail = 1 par tête.
Stocks :
capital agrégé initial K0 > 0,
population Lt = L0 e nt , où L0 > 0 et n ≥ 0,
paramètre de productivité At = A0 e gt , où A0 > 0 et g ≥ 0.
Variables endogènes
Prix :
coût réel d’usage du capital zt ,
salaire réel wt ,
taux d’intérêt réel rt .
Quantités − flux :
production Yi,t de l’entreprise i,
demande de travail Ni,t de l’entreprise i,
production agrégée Yt ≡ ∑Ii =1 Yi,t ,
demande de travail agrégée Nt ≡ ∑Ii =1 Ni,t ,
consommation agrégée Ct .
Quantités − stocks :
capital Ki,t de l’entreprise i (sauf en t = 0),
capital agrégé Kt ≡ ∑Ii =1 Ki,t (sauf en t = 0),
montant réel agrégé des actifs Bt .
Olivier Loisel, Ensae Macroéconomie 1 (2/6) : le modèle de Cass-Koopmans-Ramsey Automne 2014 8 / 68
Introduction Conditions d’équilibre Détermination de l’équilibre
Equilibre partiel ≡ situation où l’offre est égale à la demande sur un seul
marché.
Equilibre général ≡ situation où l’offre est égale à la demande sur tous les
marchés.
Chaque agent privé résout son problème d’optimisation : du fait que tous les
marchés sont en concurrence pure et parfaite,
à chaque date t ≥ 0, chaque entreprise i choisit (Yi,t , Ki,t , Ni,t ), en
fonction des prix (zt , wt , rt ) qu’elle considère comme donnés, de façon
à maximiser son profit instantané,
à la date 0, le ménage représentatif choisit ( Ct Bt
Lt , Lt )t ≥0 , en fonction des
prix (zt , wt , rt )t ≥0 qu’il considère comme donnés, de façon à maximiser
son utilité intertemporelle (en anticipation parfaite) sous contraintes.
Les prix sont tels que chaque marché est équilibré à chaque date t ≥ 0 :
zt et rt équilibrent les marchés du capital et des prêts : Bt = Kt ,
wt équilibre le marché du travail : Nt = Lt .
Plan du chapitre
1 Introduction
2 Conditions d’équilibre
3 Détermination de l’équilibre
4 Optimalité de l’équilibre
5 Conclusion
Conditions d’équilibre
1 Introduction
2 Conditions d’équilibre
Comportement des entreprises
Comportement des ménages
Equilibre des marchés
3 Détermination de l’équilibre
4 Optimalité de l’équilibre
5 Conclusion
F1 (Ki,t , At Ni,t )= zt ,
At F2 (Ki,t , At Ni,t ) = wt .
où
ct ≡ Ct
Lt est la consommation par tête,
ρ est le taux de préférence pour le présent (ρ > 0),
u est la fonction d’utilité instantanée.
3 u est strictement concave (ce qui traduit une préférence pour lisser la
consommation dans le temps) : ∀x ∈ R+ , u 00 (x ) < 0,
Stricte concavité
de u et lissage de la consommation
u(ct)
u(c)
u(c‐e) + u(c+e)
1
Cas 1 : ct = c. Cas 2 : Proba[ct = c − e] = Proba[ct = c + e] = 2 avec 0 < e < c.
On a u (c ) > 12 u (c − e) + 12 u (c + e).
A l’équilibre, les ménages doivent être indifférents entre ces deux types
d’actifs, donc
(si c’était une inégalité stricte, tous les ménages souhaiteraient prêter et
aucun ne souhaiterait emprunter, ou vice-versa).
bt ≡ B t
Lt montant total des actifs en unités de bien par personne.
Rt
En réarrangeant les termes et en multipliant par e − 0 (rτ −n)d τ , on obtient
·
R
t Rt
bt − (rt − n ) bt e − 0 (rτ −n)d τ = (wt − ct ) e − 0 (rτ −n)d τ .
La condition h RT i
lim bT e − 0 (rτ −n )d τ
≥0
T →+∞
est la contrainte de solvabilité des ménages.
Elle implique qu’à long terme, la dette totale (−BT lorsque BT < 0) ne
peut pas croı̂tre à un taux plus élevé que le taux d’intérêt (rT ).
On appelle
bt la variable d’état,
ct la variable de contrôle,
λt la co-variable d’état.
1 ∀t ≥ 0, ct ≥ 0 et λt ≥ 0 (contraintes de positivité),
Equation d’Euler I
·
−u 00 (ct )ct −1
ct
= (rt − ρ) .
ct u 0 ( ct )
Equation d’Euler II
·
Il y a croissance de la consommation par tête ( cctt > 0) si et seulement si le
taux d’intérêt est supérieur au taux de préférence pour le présent (rt > ρ).
−u 00 (ct )ct −1
σ ( ct ) ≡ > 0.
u 0 ( ct )
( ct − c ) 1 − θ − 1
u ( ct ) ≡
1−θ
Condition de transversalité
·
En intégrant l’équation différentielle λt = (ρ − rt ) λt , on obtient
Rt
λt = λ0 e − 0 (rτ − ρ )d τ
h i
La condition de transversalité lim bt λt e −(ρ−n)t = 0 se réécrit donc
t →+∞
h Rt i
lim bt e − 0 (rτ −n )d τ =0
t →+∞
A l’équilibre, le ménage doit être indifférent entre ces deux options, donc
rt = zt − δ
Bt = Kt .
Nt = Lt .
Sur le marché des biens, la variation du stock de capital est égale à l’épargne
moins la dépréciation du capital :
·
Kt = Yt − Ct − δKt .
Détermination de l’équilibre
1 Introduction
2 Conditions d’équilibre
3 Détermination de l’équilibre
Conditions d’équilibre sur κt et γt
Etat régulier
Convergence vers l’état régulier
4 Optimalité de l’équilibre
5 Conclusion
Par conséquent,
I I I Ki,t
Yt ≡ ∑ = Y∑i =1 i,t t i,t ∑i =1 i,t Ni,t t
i =1 i,t
F ( K , A N ) = N F , A
I Kt Kt
= ∑i =1 Ni,t F , At = Nt F , At = F (Kt , At Nt ).
Nt Nt
K Kt
En utilisant Ni,t = N t
, Nt = Lt , κt ≡ AKt Lt t et rt = zt − δ, on peut alors
i,t
réécrire les conditions du premier ordre du problème d’optimisation des
entreprises comme
rt = f 0 (κt ) − δ (“taux d’intérêt réel = productivité marginale du
capital − taux de dépréciation du capital”),
wt = At [f (κt ) − κt f 0 (κt )].
·
κt = f (κt ) − γt − (n + g + δ) κt
Loi de Walras : sur l’ensemble des marchés, la somme des demandes nettes
pondérées par les prix est égale à zéro.
Etat régulier I
Etat régulier ≡ situation dans laquelle κ0 est tel que toutes les quantités
sont non nulles et croissent à taux constants.
·
L’équation différentielle en γt implique que κt est constant à l’état régulier.
·
L’équation différentielle en κt implique alors que γt est constant à l’état
régulier.
yt ≡ Y t
Lt = At f (κt ) croı̂t au taux g ,
le taux d’épargne YtY−tCt = 1 − f (γκt ) est constant,
t
Etat régulier II
· ·
En remplaçant κt par 0 dans l’équation différentielle en κt , on obtient
γt = f (κt ) − (n + g + δ) κt ,
· ·
En remplaçant γt par 0 dans l’équation différentielle en γt , on obtient
f 0 (κt ) = δ + ρ + θg ,
γt
0
γ*
0
0
0 κ* κor κt
Etat régulier IV
f 0 (κor ) = n + g + δ
Etat régulier V
On n’a pas κ ∗ > κor , donc pas d’inefficience dynamique (due à une
sur-accumulation du capital), du fait du comportement optimisateur des
ménages.
Etat régulier VI
En dérivant f 0 (κ ∗ ) = δ + ρ + θg et γ∗ = f (κ ∗ ) − (n + g + δ) κ ∗ par
rapport à ρ, θ, g , δ ou n, on obtient que
κ ∗ est strictement décroissant en ρ, θ, g , δ, et constant en n,
γ∗ est strictement décroissant en ρ, θ, g , δ, n.
·
L’équation différentielle en κt implique que
au-dessous de la courbe en cloche, κt croı̂t dans le temps,
au-dessus de la courbe en cloche, κt décroı̂t dans le temps.
·
L’équation différentielle en γt implique que
à gauche de la droite verticale, γt croı̂t dans le temps,
à droite de la droite verticale, γt décroı̂t dans le temps.
0
0
0
0 κ* κt
0
P2
γ0
P1
0
0 κ0 κ* Q1 κt
Le modèle prédit donc une convergence conditionnelle des ln(yt ) entre les
pays, comme le modèle de Solow-Swan.
Il s’agit ici de la convergence à long terme des ln(yt ) entre les pays ayant
des y0 différents mais les mêmes paramètres
de technologie A0 , g , f (.),
d’évolution du capital et du travail n, δ,
de préférence ρ, θ.
Optimalité de l’équilibre
1 Introduction
2 Conditions d’équilibre
3 Détermination de l’équilibre
4 Optimalité de l’équilibre
5 Conclusion
Le P OOB , qui est un personnage fictif, choisit toutes les quantités, sous les
contraintes
de positivité,
de technologie,
de ressources,
de façon à maximiser l’utilité de l’agent représentatif.
Par conséquent, il n’y a aucun rôle à jouer pour une politique économique
dans ce modèle.
Selon ce théorème, si
1 il n’y a pas d’externalité,
2 les marchés sont en concurrence pure et parfaite,
3 les marchés sont “complets” (≡ avec offre et demande > 0),
4 le nombre d’agents est fini,
alors l’équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto.
“But the annual revenue of every society is always precisely equal to the
exchangeable value of the whole annual produce of its industry, or rather is
precisely the same thing with that exchangeable value. As every individual,
therefore, endeavours as much as he can both to employ his capital in the support
of domestic industry, and so to direct that industry that its produce may be of the
greatest value; every individual necessarily labours to render the annual revenue of
the society as great as he can. He generally, indeed, neither intends to promote
the public interest, nor knows how much he is promoting it.
Conclusion
1 Introduction
2 Conditions d’équilibre
3 Détermination de l’équilibre
4 Optimalité de l’équilibre
5 Conclusion