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Lycée Ste-Marie Fénelon Classe de PC/PC*

Année 2021/2022 Mathématiques

Chapitre 5
Applications dans un e.v.n.
de dimension finie
Correction des exercices
Topologie
– Exercice 1 – ? Normes et boules, ccp psi 2006
Soient E un R espace vectoriel et N1 , N2 deux normes sur E.
1. On note B1 = {x ∈ E/N1 (x) 6 1} et B2 = {x ∈ E/N2 (x) 6 1}.
Montrer
B1 = B2 ⇒ N1 = N2 .
2. Même question avec les boules unités ouvertes.

Correction :
1. Soit x ∈ E. Si x = 0 alors N1 (x) = N2 (x) = 0. Sinon :
x
Posons y = . On a y ∈ B1 ⊂ B2 donc N2 (y) 6 1 d’où N2 (x) 6 N1 (x).
N1 (x)
De manière symétrique N1 (x) 6 N2 (x) puis l’égalité.
x
2. On reprend la démarche ci-dessus à partir de y = avec ε > 0 pour obtenir N2 (x) < N1 (x) + ε avant de
N1 (x) + ε
faire tendre ε vers 0.

– Exercice 2 – ? Fermé comme limite d’ouverts !


Montrer que tout fermé peut s’écrire comme intersection d’une suite décroissante d’ouverts.
correction
Soient F un fermé et pour tout n ∈ N∗ :  
[ 1
On = B a, .
n
a∈F
∗ ∗
 tout n ∈ N , On est une union de boules ouvertes donc un ouvert. On remarque que pour tout n ∈ N et tout a ∈ F ,
Pour
1
B a, n+1 ⊂ B a, n1 et on en déduit immédiatement que On+1 ⊂ On . La suite (On ) est donc une suite décroissante
d’ouverts.
⊂ De plus, pour tout n ∈ N∗ , On contient F . F est donc inclus dans l’intersection de tous les On pour n ∈ N∗ :
\
F ⊂ On .
n∈N∗

⊃ Inversement si x appartient à cette intersection, alors, pour tout n ∈ N∗ , il existe an ∈ F tel que
 
1
x ∈ B an , . Ainsi :
n
1
∀n ∈ N∗ , kan − xk 6
n
et la suite (an ) converge alors vers x. (an ) est une suite d’éléments de F mais F est fermé, donc la limite x est encore dans
\
F ! D’où : On ⊂ F .
n∈N∗

Finalement F est l’intersection de la suite décroissante des ouverts On , pour n ∈ N∗ .

– Exercice 3 – ? Produit d’ouverts


1. Soient B1 ⊂ Rn et B2 ⊂ Rm des boules ouvertes. Montrer que B1 × B2 ⊂ Rn+m est un ouvert.
2. Soit A un ouvert de R2 et B un ouvert de R. Montrer que A × B est un ouvert de R3 .

Correction :
1. Soient q1 un point de B1 et q2 un point de B2 , soient d1 resp. d2 la distance de q1 au bord de B1 resp. la distance
de q2 au bord de B2 , et soit 0 < d 6 min(d1 , d2 ). Alors la boule ouverte dans Rn+m centrée en (q1 , q2 ) et de rayon
d est dans B1 × B2 .
2. Soient p un point de A, q un point de B, soit B1 un disque ouvert dans A contenant p, et soit B2 un intervalle ouvert
dans B contenant q. D’après (1.), B1 × B2 est un ouvert de R3 tel que B1 × B2 ⊆ A × B et (p, q) appartient à
B1 × B2 . Par conséquent, A × B est un ouvert de R3 .

– Exercice 4 – ? Topologie de l’ensemble des termes d’une suite


Soit (un ) une suite de R ou C. Démontrer que, si lim |un | = +∞, alors l’ensemble U = {un , n ∈ N} est fermé.
n→∞
Correction :
Soit (vn ) une suite convergente (dans K a priori) à valeurs dans U . Alors (vn ) est bornée, donc il existe M ∈ R tel que
|vn | 6 M pour tout n ∈ N.
La suite (un ) diverge vers +∞, elle a donc une infinité de termes en dehors d’une boule de rayon fini donnée. En
particulier, la boule fermée Bf (0, M ) contient un nombre fini de termes de la suite (un ), i.e. l’ensemble U ∩ Bf (0, M ) est
fini ; c’est ainsi une réunion finie de singletons, il et donc fermé. Donc (vn ) converge dans U ∩ Bf (0, M ), donc dans U .
On a donc prouvé qu’une suite convergente d’éléments de U converge nécessairement dans U . On conclut, grâce au
théorème de caractérisation séquentielle d’un fermé, que U est fermé .

– Exercice 5 – ?? Topologie de la somme, Oral Mines-Ponts PC/PSI


Soient A et B deux parties non vides d’un espace vectoriel normé E. On définit :

A + B = {z ∈ E; ∃x ∈ A, ∃y ∈ B, z = x + y} .

1. Montrer que si A ouverte alors A + B est ouverte.


2. Montrer que, si A est compacte et B fermée, alors A + B est un fermé.
3. Montrer, à l’aide d’un contre-exemple, que A et B fermées n’implique pas nécessairement A + B fermée.

Correction :
1. • Soit A un ouvert, et b ∈ E. Montrons que A + {b} = {a + b, a ∈ A} est un ouvert.

Soit y ∈ A + {b}. Il existe x ∈ A tel que y = x + b.


A étant ouvert, il existe r > 0 tel que B(x, r) ⊂ A.
Il est alors facile de vérifier que B(x+b, r) = B(x, r)+{b},
donc B(y, r) ⊂ A + {b}, et A + {b} est un ouvert.

Voir la figure ci-contre.

[
• Dans le cas général, A + B = A + {b} est une réunion d’ouverts, donc c’est un ouvert.
b∈B
2. Soit (xn )n∈N une suite d’éléments de A+B, et convergente dans E. Notons ` sa limite, et montrons qu’alors ` ∈ A+B
(cela démontrera que A + B est fermé, d’après la caractérisation séquentielle). Il existe, pour tout n ∈ N, des éléments
an ∈ A et bn ∈ B tels que xn = an + bn . Or (an ) est à valeurs dans un compact, elle admet donc une sous-
suite (aϕ(n) ) convergente (définition hors-programme d’un compact !), de limite a ∈ A. Comme xϕ(n) = aϕ(n) + bϕ(n)
et que (xϕ(n) ) est convergente vers ` (suite extraite d’une suite convergente), alors (bϕ(n) ) est convergente aussi. Si
on note b sa limite, on a b ∈ B (car B fermé), et donc ` = a + b ∈ A + B.
3. Deux contre-exemples, que je vous laisse le soin de justifier :
B Dans R2 : A = {(x, y) ∈ R2 , xy = 1} et B = R × {0}. Alors A et B sont des fermés, et A + B = R2 \ B est un
ouvert. . .    
1 1
B Dans R : A = Z et B = n + , n ∈ N . Alors 0 = lim n + + (−n) est adhérent à A + B mais
n n→+∞ n
n’appartient pas à A + B. . .

– Exercice 6 – Frontière
Soit A une partie d’un espace vectoriel normé E. Établir que sa frontière Fr(A) est une partie fermée.

Correction :
On a
◦ ◦
Fr(A) = Ā \ A = Ā ∩ {A = Ā ∩ {A.

On en déduit que Fr(A) est fermée comme intersection de parties fermées.

– Exercice 7 –
On définit un sous-ensemble A de R2 en posant :

A = {(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 6 2} \ {(x, y) ∈ R2 | (x − 1)2 + y 2 < 1}.

Déterminer l’adhérence, l’intérieur et la frontière de A.

Correction :
On va écrire l’ensemble A autrement :

A = {(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 6 2} ∩ {(x, y) ∈ R2 | (x − 1)2 + y 2 > 1}.

Écrit de cette façon, il est clair que A est fermé comme intersection de deux fermés. Donc Ā = A.

L’intérieur d’une intersection étant l’intersection des intérieurs (preuve à faire si vous n’êtes pas convaincu), il vient

A = {(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 < 2} ∩ {(x, y) ∈ R2 | (x − 1)2 + y 2 > 1}.

On déduit de ce qui précède :

{(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 = 2} \ {(x, y) ∈ R2 | (x − 1)2 + y 2 < 1}



Fr(A) =
∪ {(x, y) ∈ R2 | (x − 1)2 + y 2 = 1} \ {(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 > 2} .


– Exercice 8 – Frontière
Soit A une partie d’un espace vectoriel normé E.
1. Montrer que la partie A est fermée si, et seulement si, Fr(A) ⊂ A.
2. Montrer que la partie A est ouverte si, et seulement si, A ∩ Fr(A) = ∅.

Correction :

1. Si A est fermée alors Ā = A donc Fr(A) = A \ A ⊂ A.
◦ ◦ ◦
Inversement, si Fr(A) = Ā \ A ⊂ A, alors puisque A ⊂ A, on a Ā ⊂ A. [En effet, pour x ∈ Ā, si x ∈ A, alors x ∈ A,
et sinon, x ∈ Fr(A) donc x ∈ A. ]
Puisque de plus A ⊂ Ā, on en déduit A = Ā et donc A est fermé.

2. A est un ouvert si, et seulement si, {A est un fermé i.e. si, et seulement si, Fr {A ⊂ {A.

Or Fr {A = Fr(A) donc A est un ouvert si, et seulement si, A ∩ Fr(A) = ∅.

– Exercice 9 – ?? Adhérence, oral Mines-Ponts MP 2000


 
On pose E = C [0, 1], R , et F = f ∈ E | f (0) = f (1) = 0 .
Déterminer l’adhérence F de F lorsque E est muni respectivement des normes k·k∞ et k·k1 .

Correction :

• Pour la norme k·k∞ :

B Première méthode : hors-programme. . .


Considérons l’application ϕ : E → R définie par ϕ(f ) = f (0).
Alors :
∀(f, g) ∈ E 2 ,

ϕ(f ) − ϕ(g) = f (0) − g(0) 6 kf − gk ,

donc ϕ est lipschitzienne et donc continue.


De même, ψ : E → R définie par ψ(f ) = f (1) est continue.
On remarque alors que F = ϕ−1 {0} ∩ ψ −1 {0} . ϕ−1 {0} et ψ −1 {0} sont fermés comme images réciproques
   

de fermés (le singleton {0} est fermé) par des applications continues ; donc F est fermé comme intersection de deux
fermés, d’où F = F .
B Deuxième méthode : caractérisation séquentielle.
Soit (fn )n∈N une suite d’éléments de F convergeant dans E vers une limite f . On a,

∀n ∈ N, fn (0) = fn (1) = 0.

Les applications évaluations ϕ : g 7→ g(0) et ψ : g 7→ g(1) étant continues (voir argument lipschitzien ci-dessus), en
passant à la limite quand n tend vers +∞, il vient
   
lim ϕ(fn ) = ϕ lim fn et lim ψ(fn ) = ψ lim fn
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞

soit
0 = f (0) et 0 = f (1)

ce qui prouve que f ∈ F .


Ainsi, la limite de toute suite convergente d’éléments de F se trouve dans F . Autrement dit tout élément adhérent à
F est dans F . Réciproquement, tout élément de F est adhérent à F . . .
Finalement, F = F .

• Pour la norme k·k1 :


Soit f ∈ E, posons pour n ∈ N∗ la fonction gn définie par : gn coïncide avec f sur
1 1

n, 1 − n , gn (0) = g(1) = 0 et gn
est affine sur 0, n1 et sur 1 − n1 , 0 :
   

1 1 1 1
 
On trouve ainsi gn (x) = nx f n pour 0 6 x 6 n et gn (x) = n(1 − x)f 1 − n pour 1 − n 6 x 6 1, d’où :
1
n] 1
Z   Z  
nxf 1 − f (x) dx + n(1 − x)f 1 − 1 − f (x) dx.

kf − gn k1 =
0
n 1
1− n
n
1
1

De plus, pour 0 6 x 6 6 kf k , d’où
n,
nx f
n ∞

Z 1   Z 1   Z 1

nxf 1 − f (x) dx 6 nxf 1 dx + f (x) dx 6 2 kf k


n n n

0
n
0
n 0 n
4
et de même pour la seconde intégrale, d’où kf − gn k1 6 kf k∞ . On a donc lim gn = f pour la norme k·k1 , et f ∈ F ,
n n→∞
on conclut :
F =E .

Espaces vectoriels normés de dimension finie


– Exercice 10 – CNS pour une norme, ccp psi 2006
Soient a1 , . . . , an des réels et N : Kn → R l’application définie par N (x1 , . . . , xn ) = a1 |x1 | + · · · + an |xn |. À quelle
condition sur les a1 , . . . , an , l’application N définit-elle une norme sur Kn ?

Correction :
Notons (e1 , . . . , en ) la base canonique de Kn .
1. Si N est une norme alors
N (ei ) = ai > 0.

Il est donc nécessaire que les a1 , . . . , an soient tous strictement positifs pour que N soit une norme.
2. Inversement, supposons que les a1 , . . . , an sont tous strictement positifs.
• L’application N est alors à valeurs dans R+ .
• La relation N (λx) = |λ|N (x) est immédiate.
• Puisque les ai sont positifs, on a N (x + y) 6 N (x) + N (y) car ai |xi + yi | 6 ai |xi | + ai |yi |.
• Enfin, si N (x) = 0 alors par nullité d’une somme de quantités positives :

∀i ∈ [[1, n]], ai |xi | = 0

donc
∀i ∈ [[1, n]], xi = 0

i.e. x = 0.
Ainsi N est une norme.
Finalement :
N est une norme sur Kn si et seulement si les a1 , . . . , an sont tous strictement positifs.

– Exercice 11 – Topologie d’un sev en dimension finie


Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie. Montrer que tout sous-espace vectoriel de E est fermé.

Correction :
Soit F un tel sous-espace, et (e1 , . . . , ep ) une base de F . On complète (e1 , . . . , ep ) en une base (e1 , . . . , eq ) de E. On
considère enfin la norme N sur E :
q
!
X
N xi ei = max |xi |.
i
i=1

Rappelons que, puisque E est de dimension finie, toutes les normes sur E sont équivalentes, il suffit de prouver que F est
fermé relativement à cette norme. Soit (x(n)) une suite de F , qui converge vers x ∈ E pour cette norme. Chaque x(n)
s’écrit :
x(n) = x1 (n)e1 + · · · + xp (n)ep + xp+1 (n)ep+1 + · · · + xq (n)eq ,
avec xi (n) = 0 si i > p + 1. On décompose également x sous cette forme :

x = x1 e1 + · · · + xq eq .

Remarquons maintenant que :


|xi (n) − xi | 6 N (x(n) − x).
Ceci prouve que chaque suite (xi (n)) converge vers xi (dans un evn de dimension finie, la convergence équivaut à la
convergence coordonnée par coordonnée). En particulier, pour i > p + 1, xi = 0 ce qui prouve que x ∈ F .

– Exercice 12 – ? INT MP 2002


Soit k ∈ R+ . On pose, pour tout n ∈ N∗ :
( 2  2 )
k2

2 1 1
Bn = (x, y) ∈ R | x− + y− 6 2 .
n n n
S
On pose B = Bn . Pour quelles valeurs de k l’ensemble B est-il fermé ?
n∈N∗
Correction :
1 √
On a représenté ci-dessous les disques Bn pour différentes valeurs de k : d’abord k = , puis k = 2 et enfin k = 3.
3
4

1.2
2.0
3

1.0

1.5 2

0.8

1.0 1
0.6

0.5 0
0.4

0.0
−1
0.2

−2
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 −0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 −2 −1 0 1 2 3 4

 
1 1 k
Les Bn sont des disques fermés de centre , et de rayon . La suite des centres converge vers (0, 0) ; on a donc
n n n
(0, 0) ∈ B, c’est-à-dire que (0, 0) est adhérent à B.
On remarque par ailleurs que (0, 0) appartient à B si et seulement si il existe n ∈ N∗ tel que (0, 0) ∈ Bn , ou encore
2 2 2
0 − n1 + 0 − n1 6 nk 2 , soit k 2 > 2. Comme k ∈ R+ , il vient :

(0, 0) ∈ B ⇐⇒ k > 2.

On en déduit :

• Si 0 6 k < 2 , (0, 0) n’appartient à aucun des Bn donc n’appartient pas à B alors qu’il est adhérent à B ; ainsi
B n’est pas fermé .

• Supposons k > 2 . Vérifions qu’alors les Bn sont contenues les unes dans les autres, au sens où Bn+1 ⊂ Bn pour tout

n. On sait que lorsque k > 2, l’origine O appartient à tous les disques Bn , et on sait aussi que les centres des disques
sont tous alignés sur la demi-droite d’origine O passant par le centre du premier disque.
k
Si, pour p quelconque, on note Rp = p le rayon du disque Bp et Ωp son centre, alors vérifier Bn+1 ⊂ Bn revient à vérifier
Ωn Ωn+1 + Rn+1 6 Rn ou encore Ωn Ωn+1 6 Rn − Rn+1 .
Or, la distance entre les centres Ωn et Ωn+1 vaut :
s 2  2 s  2 √
1 1 1 1 1 2
Ωn Ωn+1 = − + − = 2 = .
n n+1 n n+1 n(n + 1) n(n + 1)

k k k k k
Par ailleurs, Rn = et Rn+1 = , donc Rn − Rn+1 = − = .
n n+1 n n+1 n(n + 1)

√ k 2
Il est alors clair, sachant k > 2, que > , soit Ωn Ωn+1 6 Rn − Rn+1 .
n(n + 1) n(n + 1)
On a donc prouvé que Bn+1 ⊂ Bn , et ce pour tout n. La suite (Bn ) est une suite décroissante pour l’inclusion, par
conséquent l’union des Bn est égale à B1 .
Finalement,

Lorsque k > 2, B = B1 donc est fermé.

Continuité
– Exercice 13 –
Soit S l’espace des suites réelles convergentes, muni de la norme k · k définie par

∀u = (un ) ∈ S, kuk = sup |un | .


n∈N

Si on désigne par `(u) la limite de la suite u, montrer que ` est une application continue de S dans R. En déduire que
S0 (l’ensemble des suites de limite nulle) est fermé dans S.

Correction :
Soit ε > 0. Soit x = (xn ) et y = (yn ) deux éléments de S, c’est-à-dire deux suites convergentes de limites respectives
`(x) et `(y).
Supposons kx − yk 6 3ε . Soit nx ∈ N tel que
ε
∀n > nx , |xn − `(x)| 6 ,
3
et soit ny ∈ N tel que
ε
∀n > ny , |yn − `(y)| 6 .
3
Dès lors, pour n > max(nx , ny ), il vient

|`(x) − `(y)| = |`(x) − xn + xn − yn + yn − `(y)|


6 |`(x) − xn | + |xn − yn | + |yn − `(y)|
ε ε ε
6 + +
3 3 3
6 ε

Donc ` est continue.


Enfin S0 = `−1 ({0}) est un fermé, car c’est l’image réciproque du fermé {0} par l’application continue `.

– Exercice 14 – ??? Application propre


1. Soit f une application continue d’un espace vectoriel normé E vers un espace vectoriel normé F . Démontrer que
l’image réciproque par f d’un fermé de F est un fermé de E.
2. Soit f : R → R une fonction continue. Montrer que les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) l’image réciproque par f de tout compact est compact ;
(ii) lim |f (x)| = +∞.
x→±∞

Correction :
1. Soit B un fermé de F . Soit (xn ) une suite convergente d’éléments de f −1 (B),de limite x. Alors la suite f (xn ) est
une suite à valeurs dans B, et c’est l’image d’une suite convergente par l’application continue f , elle converge donc
vers f (x). B étant fermé, la limite f (x) appartient à B, i.e. x ∈ f −1 (B), qui est donc fermé.
2. (i) ⇒ (ii)
Soit A > 0, il existe B tel que f −1 ([−A, A]) ⊂ [−B, B], donc si |x| > B, alors |f (x)| > A, ce qui montre (ii).
(ii) ⇒ (i)
Soit K un compact de R, comme K est fermé, f −1 (K) est fermé d’après la première question. De plus K est borné
donc il existe A > 0 tel que K ⊂ [−A, A]. On utilise la propriété (ii) et il existe α ∈ R− et β ∈ R+ tels que

x < α ⇒ |f (x)| > A ⇒ f (x) ∈ / f −1 (K),


/K⇒x∈
x > β ⇒ |f (x)| > A ⇒ f (x) ∈ / f −1 (K)
/K⇒x∈

Par contraposée, on a : x ∈ f −1 (K) ⇒ x > α et x 6 β, ce qui prouve que f −1 (K) ⊂ [α, β] donc est borné et
finalement est compact.

Applications linéaires continues


– Exercice 15 – Pour commencer
Déterminer si l’application linéaire T : (E, N1 ) → (F, N2 ) est continue dans les cas suivants :
Z 1
1. E = C([0, 1], R) muni de kf k1 = |f (t)|dt et T : (E, k.k1 ) → (E, k.k1 ), f 7→ f g où g ∈ E est fixé.
0

X k
X
2. E = R[X] muni de ak X = |ak | et T : (E, k.k) → (E, k.k), P 7→ P 0 .
k>0 k>0

X n X n
k
3. E = Rn [X] muni de ak X = |ak | et T : (E, k.k) → (E, k.k), P 7→ P 0 .


k=0 k=0

X X
ak X k

4. E = R[X] muni de = k!|ak | et T : (E, k.k) → (E, k.k), P 7→ P 0 .
k>0 k>0
Z 1 1/2 Z 1
5. E = C([0, 1], R) muni de kf k2 = |f (t)|2 dt , F = C([0, 1], R) muni de kf k1 = |f (t)|dt et
0 0
T : (E, k.k2 ) → (F, k.k1 ), f 7→ f g où g ∈ E est fixé.

Indication :
1. g est bornée sur [0, 1].
2. Calculer T (X k ).
3. Quelle est la dimension de E ?
4. Faire un calcul direct.
5. Utiliser l’inégalité de Cauchy-Schwarz.

Correction :
1. Puisque g est continue sur le segment [0, 1], elle y est bornée (et atteint ses bornes). Posons M = maxt∈[0,1] |g(t)|.
Alors on a Z 1 Z 1
kT f k1 = |f (t)g(t)|dt 6 M |f (t)|dt 6 M kf k1 .
0 0
Ceci prouve que T est continue.
2. Supposons que T est continue. Alors il existe C > 0 tel que, pour tout P ∈ E, on a kT P k 6 CkP k. Soit n > 0.
Pour P = X n , on trouve
T P = nX n−1 , d’où n = kT P k 6 CkP k = C.
Ceci est impossible car N n’est pas majoré. Donc T n’est pas continue.
3. On peut utiliser deux arguments différents. On peut d’une part remarquer que E est un espace vectoriel de dimension
finie, que toute application linéaire entre espaces de dimension finie est continue. On peut aussi utiliser un calcul
Xn
direct. En effet, soit P (X) = ak X k ∈ E. Alors on a
k=0

n
X
k−1

kT P k =
kak X
k=1
n
X
= k|ak |
k=1
n
X
6 n |ak | 6 nkP k.
k=1

Puisque n ne dépend pas de P (ceci ne dépend que de E), on obtient que T est continue.
+∞
X
4. On va prouver que T est continue par un calcul direct. Prenons en effet P = ak X k ∈ E (la somme est en fait
k=0
finie). Alors on a :

+∞
X
k

kT P k =
(k + 1)ak+1 X
k=0
+∞
X +∞
X
= (k + 1)k!|ak+1 | = (k + 1)!|ak+1 |
k=0 k=0
+∞
X
6 k!|ak |
k=1
6 kP k.

Ceci prouve la continuité de P .


5. On prouve que T est continue en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
Z 1 Z 1 1/2 Z 1 1/2
kT f k = |f (t)||g(t)|dt 6 |f (t)|2 |g(t)|2 dt = Ckf k2 ,
0 0 0
avec
Z 1 1/2
2
C= |g(t)| dt .
0
C est bien un réel fini, car g est continue sur [0, 1], donc bornée, et on a C 6 kgk∞ .

– Exercice 16 – Oral CCP


On munit E = `∞ (C) le C-espace vectoriel des suites bornées de la norme kuk∞ = sup |un |.
n∈N
On considère les endomorphismes ∆ et C de `∞ (C) définis par :
n
1 X
∀u ∈ E, ∆(u) = v où ∀n ∈ N, vn = un+1 − un et ∀u ∈ E, C(u) = w où ∀n ∈ N, wn = uk .
n+1
k=0

Montrer que ∆ et C sont continus sur (E, k k∞ ).

Correction :
(La linéarité de ∆ est claire et de plus ∆ est un endomorphisme de E car si u est une suite bornée, ∆(u) l’est encore.
Plus précisément,)
∀u ∈ E, ∀n ∈ N, |∆(u)n | 6 |un | + |un+1 | 6 2kuk∞ et donc ∀u ∈ E, k∆(u)k∞ 6 2kuk∞ .

Ceci montre que ∆ est continu sur E.

(La linéarité de C est claire et C est un endomorphisme de E car si u est bornée, C(u) l’est encore. Plus précisément,)
n
1 X
∀u ∈ E, ∀n ∈ N, |(C(u))n | 6 kuk∞ = kuk∞
n+1
k=0
et donc : ∀u ∈ E, kC(u)k∞ 6 kuk∞ .

Par suite T est continue sur E.

– Exercice 17 – ??? Oral Centrale MP 2006


Montrer qu’une forme linéaire est continue si, et seulement si, son noyau est fermé.

Correction :
On suppose que ϕ est une forme linéaire sur un espace vectoriel normé (E, k · k).
⇒ Si la forme linéaire est continue assurément son noyau est fermé car image réciproque du fermé {0}. L’énoncé
« l’image réciproque d’un fermé par une application continue est fermée » étant hors-programme PC, nous rejustifions
rapidement cela.
Si (xn ) est une suite d’éléments de Ker ϕ convergeant vers x ∈ E, alors par continuité de ϕ, la suite (ϕ(xn )) converge vers
ϕ(x). Mais cette suite est constante nulle puisque les xn sont dans Ker ϕ. Par unicité de la limite, il s’ensuit ϕ(x) = 0,
c’est-à-dire x ∈ Ker ϕ. Ce qui prouve que Si ϕ est continue, alors Ker ϕ est fermé.
⇐ Réciproquement, raisonnons par contraposée en supposant que ϕ est une forme linéaire discontinue.
Pour tout k ∈ R+ , il existe alors x ∈ E tel que |ϕ(x)| > k kxk.
En prenant k = n ∈ R, on définit ainsi une suite (xn ) d’éléments de E vérifiant, pour tout n ∈ R,

|ϕ(xn )| > n kxn k .

Posons alors
1
yn = xn .
ϕ(xn )
1
On a ϕ(yn ) = 1 et kyn k 6 donc yn → 0.
n
Considérons enfin zn = yn − y0 . On a ϕ(zn ) = 0 et donc zn ∈ Ker ϕ et zn → −y0 ∈ / Ker ϕ.
Ainsi Ker ϕ n’est pas fermé, et par contraposée : Si Ker ϕ est fermé, alors ϕ est continue .

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