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Chapitre 6
Sous-espaces stables,
éléments propres
Correction des exercices
Sous-espaces stables
– Exercice 1 –
Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie n et u ∈ L(E). Pour tout x ∈ E, on pose
Fu (x) = y ∈ Rn | ∃P ∈ R[X],
y = P (u)(x) .
Montrer que, pour tout x ∈ E, Fu (x) est un sous-espace vectoriel de E stable par u.
Correction :
Trivial.
Correction :
On a clairement Eλ (f ) ⊂ Fλ (f ) donc l’implication ⇒ est immédiate.
On a n > 1 puisque x 6= 0. Alors (f − λId)n (x) = 0 mais (f − λId)n−1 (x) 6= 0. On pose donc y = (f − λId)n−1 (x),
donc y 6= 0 et y ∈ Eλ (f ) donc Eλ (f ) 6= {0}.
Soit maintenant x ∈ Fλ (f ). Il existe n ∈ N tel que (f − λId)n (x) = 0, donc f (x) − λx ∈ Ker (f − λId)n−1 , ce qui
peut s’écrire sous la forme
(f − λId)n−1 (f (x) − λx) = 0
donc, en composant par (f − λId) on a, en tenant compte du fait que x ∈ Ker (f − λId)n :
(f − λId)n (f (x)) = 0
donc f (x) ∈ Fλ (f ).
1
Montrer que f1 ◦ · · · ◦ fn = 0.
Correction :
Posons Fk = Im (fk ◦ · · · ◦ fn ). Alors fk (Fk+1 ) = Fk . Puisque les fi commutent entre eux, les Fk sont stables par les
fi , et on a F1 ⊂ · · · ⊂ Fn .
Soit en particulier fek l’endomorphisme induit par fk sur Fk+1 . Il vient Im fek = Fk . Mais fek étant nilpotente ne peut
être injective, donc dim Fk < dim Fk+1 . En particulier, puisque dim Fn < n on a dim Fk < k donc dim F1 = 0 donc
f1 ◦ · · · ◦ fn = 0.
Polynômes d’endomorphismes
??
– Exercice 5 – Polynôme
d’endomorphisme à racines fixées
2 3 4
On pose A = 3 . Déterminer un polynôme P ∈ R[X] tel que P (A) admette −1 comme valeur propre
−4 12
1 −2 5
double et 3 comme valeur propre simple.
Correction :
Si λ ∈ Sp(A) alors P (λ) ∈ Sp P (A) , or on veut que Sp P (A) contienne −1 et 3. On calcule le polynôme caractéris-
√
tique de A : χA = (1 − X)(X 2 − 2X − 9) de racines 1 et 1 ± 10. On va donc chercher P qui prenne la valeur 3 en 1 et la
√
valeur −1 en 1 ± 10. Par les polynômes interpolateurs de Lagrange, on sait qu’il existe une unique solution de degré 6 2.
√ √
On pose donc P = ax2 +bx+c, avec a+b+c = 3 et a(11+ε 10)+b(1+ε 10)+c = −1, c’est-à-dire 11a+b+c = −1
et 2a + b = 0. On trouve alors
−13 40 −112
1 1
− 2X 2 + 4X + 13 ,
P = et P (A) = .
0 −5 0
5 5
2 −10 23
Éléments propres
– Exercice 6 – ? Éléments propres d’un opérateur sur l’espace des matrices
Déterminer les valeurs propres de l’endomorphisme f de Mn (R) défini par : f (M ) = tM − M .
2
Correction :
Remarquons que lorsque n = 1 , l’application f est identiquement nulle, et donc sa seule valeur propre est 0 .
Supposons désormais n > 2.
• Si M est une matrice symétrique, on a tout de suite f (M ) = 0. Réciproquement, f (M ) = 0 conduit à tM = M donc
M symétrique. On en déduit que 0 est valeur propre de f et que le sous-espace propre associé, c’est-à-dire le noyau de
f , est le sous-espace vectoriel Sn des matrices symétriques.
• On a aussi M antisymétrique si et seulement si tM = −M , si et seulement si f (M ) = −2M . Donc −2 est valeur propre
de f , et le sous-espace propre associé est le sous-espace vectoriel An des matrices antisymétriques.
On rappelle que Sn ⊕ An = Mn (R). On peut donc conclure que
les valeurs propres de f , lorsque n > 2, sont 0 et −2.
– Exercice 7 – ?
On note X = t(x1 , x2 , . . . , xn ). Déterminer les éléments propres de la matrice X tX.
Correction :
On suppose que X 6= 0, sans quoi M = X tX = 0 et c’est trivial.
M est une matrice de rang 1, ce qui prouve que 0 est de multiplicité au moins égale à n − 1. On trouve comme éléments
propres les n − 1 vecteurs suivants, en notant j un indice de [[1, n]] tel que xj 6= 0 :
−1 0 0
0 −1 0
. . .
.. .. ..
0 0 0
ligne j → x1 /xj , x2 /xj , . . . , xn /xj .
0 0 0
. . .
.. .. ..
0 0 0
0 0 −1
On remarque enfin que X lui-même est vecteur propre associé à la valeur propre tX · X = tr (M ) 6= 0 puisque X est non
nul.
Au total, on a donc pu trouver une base de vecteurs propres de M .
les autres coefficients étant nuls. Montrer que 1 est valeur propre de A, sans calculer le polynôme caractéristique de
A.
Ensuite, trouver les autres valeurs propres de A (toujours sans le polynôme caractéristique de A !).
Correction :
3
Sans préparation
Soit n ∈ N un entier naturel non nul et autre que 2, et A ∈ Mn (R) définie par :
Si n = 2 alors A = 1 1 est de rang 1 donc 0 est valeur propre d’ordre exactement 1. La trace de A nous permet
1 1
d’affirmer que la seconde valeur propre de A est 2. Ainsi la propriété recherchée est fausse.
Nous supposons désormais que n > 3. On remarque que la matrice
0 1 ··· 1
1 0 ··· 0
A − In =
.. .. .. ..
. . . .
1 0 ··· 0
est de rang 2, donc que 0 est valeur propre de A − In d’ordre n − 2 (théorème du rang). Par conséquent 1 est valeur propre
de A d’ordre exactement n − 2. Notons λ et µ les deux dernières valeurs propres de A. La trace de A donne l’équation
n = (n − 2) × 1 + λ + µ donc λ + µ = 2. Par ailleurs
n 2 ··· ··· 2
2 2 0 ··· 0
.. .. .. ..
A2
=
. 0 . . .
.. .. .. ..
. . . . 0
2 0 ··· 0 2
4
Correction :
Ainsi λ1 = n(a + b) et λ2 = n(a − b) sont les deux dernières valeurs propres de A. Elles sont non-nulles car |a| =
6 |b|
(mais peuvent être confondues).
Pour les espaces propres, nous avons d’une part
Correction :
1. Soit λ ∈ R une valeur propre et x 6= 0 un vecteur propre associé. Alors −kx = u2 (x) = λ2 x d’où λ2 = −k < 0, ce qui
est absurde. Par conséquent
u n’admet aucune valeur propre réelle.
α
2. Soit a 6= 0. Supposons qu’il existe deux réels α, β tels que αa + βu(a) = 0. Si β 6= 0 alors u(a) = − a donc u aurait
β
une valeur propre réelle : absurde. Par conséquent β = 0. Ainsi αa = 0, puis α = 0 car a 6= 0. Par conséquent
(a, u(a)) est libre.
5
3. Soit b ∈
/ Vect (a, u(a)), de sorte que (a, u(a), b) est libre. L’ensemble V = Vect (a, u(a), b) est alors un sous-R-espace
de E de dimension 3. Supposons que (a, u(a), b, u(b)) est liée, c’est-à-dire u(b) ∈ V . Alors u|V est un endomorphisme
de V puisque
u(a) ∈ Vect (a, u(a), b), u(u(a)) = −ka ∈ Vect (a, u(a), b), u(b) ∈ Vect (a, u(a), b).
Par restriction, l’endomorphisme v = u|V vérifie toujours v 2 = −kIdV , donc n’admet aucune valeur propre réelle. Mais
ceci est absurde puisque son polynôme caractéristique est de degré 3 donc admet une racine réelle.
Par conséquent (a, u(a), b, u(b)) est libre. Par raison de cardinalité, la famille B = (a, u(a), b, u(b)) est une base de E.
Nous avons alors
u(a) = u(a), u(u(a)) = −ka, u(b) = u(b), u(u(b)) = −kb
d’où
0 −k 0 0
1 0 0 0
B
MatB (u) = .
0 −k
0 0
0 0 1 0
Correction :
Soit E l’espace vectoriel des fonctions continues sur R+ à valeurs réelles. On considère l’application T définie pour
f ∈ E par Z x
1
T (f )(0) = f (0) et ∀x ∈ R∗+ , T (f )(x) = f (t) dt.
x 0
1. Soit (f, g) ∈ E 2 et α ∈ R. On a bien sûr αf + g ∈ E. Pour tout x > 0,
1 x 1 x 1 x
Z Z Z
T (αf + g)(x) = (αf + g)(t) dt = α f (t) dt + g(t) dt = αT (f )(x) + T (g)(x)
x 0 x 0 x 0
en utilisant la linéarité de l’intégrale. De plus :
6
Rx
2. Soit f ∈ E. L’application x 7→ f (t) dt est la primitive de f qui s’annule en 0. f étant continue sur R+ , cette primitive
0
1
est de classe C sur R+ et comme la fonction x 7→ est de classe C 1 sur R∗+ , on en déduit que
1
x
T (f ) est de classe C 1 sur R∗+ .
F (x) − F (0)
∀x > 0, T (f )(x) = .
x
On reconnaît la formule du taux d’accroissement de F en 0. Comme F est de classe C 1 sur R+ , elle est en particulier
dérivable en 0. Donc
F (x) − F (0)
lim+ = F 0 (0) = f (0)
x→0 x
ce qui prouve que
lim T (f )(x) = f (0) = T (f )(0).
x→0+
On sait déjà que T (f ) est continue sur R∗+ . On en déduit qu’elle est finalement continue sur R+ . Donc T (f ) ∈ E pour
toute f ∈ E.
Comme T est aussi linéaire, on peut conclure :
T est un endomorphisme de E.
4.
(b) Soit λ une valeur propre de T et f ∈ E un vecteur propre associé. D’après (a), on a donc λ 6= 0. De plus, T (f ) = λf .
La relation établie au 2. devient :
∀x > 0, x(λf )0 (x) + (λf )(x) = f (x)
soit
1
∀x > 0, xf 0 (x) + 1 − f (x) = 0.
λ
7
L’équation différentielle vérifiée par f est donc
λ−1
∀x > 0, xf 0 (x) + f (x) = 0.
λ
– Exercice 12 –
On pose E = K[X] et on pose
f : E → E
P 7→ XP 0 .
Quels sont les éléments propres, le noyau et l’image de f ?
Correction :
On suppose XP 0 = λP . Alors, si on pose q = deg P , on a en égalant le coefficient dominant : q = λ ∈ N. Les autres
coefficients doivent être nuls, donc P = X q .
Le noyau est donc K0 [X] = hX 0 i. L’image de f est l’ensemble des polynômes dont le coefficient constant est nul.
– Exercice 13 – ?
a2 ba ca
Soient (a, b, c) ∈ R3 \ {(0, 0, 0)}. On pose A = ab .
b2 cb
ac bc c2
Correction :
1. On vérifie que A2 = (a2 + b2 + c2 )A, donc
1 1 1
A× 2 A= 2 A.
a2 + b2 + c2 a + b2 + c2 a + b2 + c2
1
Ainsi a2 +b2 +c2 A est la matrice d’un projecteur et A est la matrice de la composée de l’homothétie de rapport
2 2 2
a + b + c et d’une projection.
X X − (a2 + b2 + c2 ) est un polynôme annulateur de A donc les valeurs propres sont à chercher parmi 0, a2 + b2 + c2 .
a
Plus précisément, on remarque que A est de rang 1 puisque toutes ses colonnes sont colinéaires à .
b
On a même
c
8
bC1 = aC2 et cC1 = aC2 donc le noyau de A est de dimension 2 et engendré par {be1 − ae2 , ce1 − ae3 }. 0 est donc
effectivement une valeur propre de A, et le sous-espace propre associé est le plan
E0 = Ker A = Vect (be1 − ae2 , ce1 − ae3 ).
a a
Pour la deuxième valeur propre, on vérifie facilement que A
b
= (a2 + b2 + c2 )
b
donc a2 + b2 + c2 est effec-
c c
tivement valeur propre de A avec
a
Ea2 +b2 +c2 = Ker A − (a2 + b2 + c2 )I3 = Vect
b
c
et on conclut :
Sp(A) = {0, a2 + b2 + c2 }.
a
précisément que toutes ses colonnes sont colinéaires à .
b
Donc
c
a
Im (A) = .
Vect
b
c
2. Les sous-espaces vectoriels de R3 invariants par A sont soit triviaux, soit somme de sous-espaces propres (remarquons
qu’ici E0 ⊕ Ea2 +b2 +c2 = R3 . Ainsi, les sous-espaces invariants sont
a
4. Lorsque a2 + b2 + c2 = 1, on a A2 = A et dans ce cas A est la matrice de la projection sur Vect
parallèlement
b
c
b c
à Ker A = Vect
,
−a 0
. Le déterminant de A est bien sûr nul !
0 −a
Correction :
9
1. Notons Sp(M ) = (λ1 , . . . , λn ), alors Sp(αM ) = (αλ1 , . . . , αλn ). Or par hypothèse M et αM sont semblables, don elles
ont même spectre. Ainsi Sp(M ) = (αλ1 , . . . , αλn ). Puis par récurrence immédiate : ∀ ∈ N, Sp(M ) = (αk λ1 , . . . , αk λn ).
Il s’ensuit que, comme prévu : si λ ∈ Sp(M ) alors αk λ ∈ Sp(M ) pour tout k ∈ N .
2. Supposons qu’il existe λ ∈ Sp(M ) non-nulle. D’après la question précédente on a αk λ ∈ Sp(M ) pour tout k. Or
/ {−1, 0, 1} donc {αk λ / k ∈ N} est infini et contenu dans le spectre de M : absurde.
α∈
Par conséquent la seule valeur propre de M est 0, ce qui implique que M est nilpotente .
∃(α, β) ∈ C2 / uv − vu = αu + βv.
Correction :
1. Supposons α = β = 0 et donc uv = vu. Puisque E est un C-espace vectoriel de dimension finie non nulle, u admet
au moins une valeur propre que l’on note λ. Le sous-espace propre Eλ correspondant n’est pas réduit à {0}, est stable
par u et d’autre part stable par v car u et v commutent. On note u0 et v 0 les restrictions de u et v au sous-espace
Eλ . u0 et v 0 sont des endomorphismes de Eλ . De nouveau, Eλ est un C-espace de dimension finie non nulle et donc
v 0 admet au moins un vecteur propre x0 . Par construction, x0 est un vecteur propre commun à u et v.
2. On suppose par exemple α 6= 0.
(a) On peut écrire :
1 1
uv − vu = αu + µv ⇐⇒ (αu + βv) ◦ v − v ◦ (αu + βv) = αu + βv
α α
1
⇐⇒ f g − gf = f en posant f = αu + βv et g = v.
α
(b) Montrons que Ker f n’est pas nul.
Si ker f = {0}, alors f est inversible, et l’égalité f g−gf = f fournit (g+Id)◦f = f ◦g et donc g+Id = f ◦g◦f −1 .
Par suite, g et g + Id ont même polynôme caractéristique ou encore, si λ est valeur propre de g alors λ + 1 est
encore valeur propre de g. Mais alors λ + 2, λ + 3. . . sont aussi valeurs propres de g et g a une infinité de valeurs
propres deux à deux distinctes. Ceci est exclu et donc Ker f n’est pas réduit à {0}.
(c) Maintenant, si x est un vecteur de Ker f , on a f (g(x)) = g(f (x)) + f (x) = 0 et g(x) est dans Ker f . Donc
Ker f est stable par g et la restriction de g à Ker f est un endomorphisme de Ker f qui admet au moins une
valeur propre et donc au moins un vecteur propre. Ce vecteur est bien un vecteur propre commun à f et g.
1 1
Enfin si x est vecteur propre commun à f et g alors x est vecteur propre de v = g et de u = (f − βv). x
α α
est un vecteur propre commun à u et v.
10
– Exercice 16 – ?? Un exemple en dimension infinie
0
Soit E = C (R, R). Pour f élément de E, ϕ(f ) est l’application définie par :
1 x
Z
∀x ∈ R∗ , (ϕ(f ))(x) = f (t) dt si x 6= 0 et (ϕ(f ))(0) = f (0).
x 0
1. Montrer que ϕ est un endomorphisme de E.
2. Étudier l’injectivité et la surjectivité de ϕ.
3. Déterminer les éléments propres de ϕ.
Correction :
F (x) − F (0)
1. Soit f ∈ C 0 (R, R). Soit F une primitive de f sur R. Pour tout x ∈ R∗ , on a (ϕ(f ))(x) = .
x−0
F est continue sur R donc ϕ(f ) est continue sur R∗ . De plus, F étant dérivable en 0
F (x) − F (0)
lim (ϕ(f ))(x) = lim = F 0 (0) = f (0) = (ϕ(f ))(0).
x→0 x→0 x−0
x6=0 x6=0
Finalement ϕ(f ) est continue sur R. Ainsi, ϕ est une application de E dans E. La linéarité de ϕ est claire et finalement
ϕ ∈ L(C 0 (R, R)).
Z x
2. Si f est dans Ker (ϕ) alors f (0) = 0 et pour tout x non nul, f (t) dt = 0. Par dérivation on obtient :
0
∀x ∈ R∗ , f (x) = 0
ce qui reste vrai pour x = 0 et donc f = 0. Finalement Ker (ϕ) = {0} et ϕ est injective.
ϕ n’est pas surjective car pour toute f ∈ E, ϕ(f ) est de classe C 1 sur R∗ . Mais alors par exemple, l’application
g : x 7→ |x − 1| est dans E mais n’est pas dans Im (ϕ).
ϕ est injective et n’est pas surjective.
3. On cherche λ ∈ R et f continue sur R et non nulle telle que : ∀x ∈ R, (ϕ(f ))(x) = λf (x). D’après la question
précédente, 0 n’est pas valeur propre de ϕ et donc nécessairement λ 6= 0.
Pour x = 0, nécessairement f (0) = λf (0) et donc ou bien λ = 1 ou bien f (0) = 0.
Z x
1
On doit avoir pour tout x ∈ R∗ , f (x) = f (t) dt. f est nécessairement dérivable sur R∗ . Pour tout x ∈ R∗ ,
λx 0
Z x
on a f (t) dt = λxf (x) et par dérivation, on obtient pour x ∈ R∗ ,
0
f (x) = λ(xf 0 (x) + f (x)).
Soit I l’un des deux intervalles ] − ∞, 0[ ou ]0, +∞[.
λ−1
∀x ∈ I, f (x) = λ(xf 0 (x) + f (x)) ⇒ ∀x ∈ I, f 0 (x) + f (x) = 0
λx
(λ−1) ln |x| λ − 1 (λ−1) ln |x|
⇒ ∀x ∈ I, e λ f 0 (x) + e λ f (x) = 0
λx
λ−1 0
⇒ ∀x ∈ I, |x| λ f (x) = 0
λ−1
⇒ ∃K ∈ R/ ∀x ∈ I, |x| λ f (x) = K
1−λ
⇒ ∃K ∈ R/ ∀x ∈ I, f (x) = K|x| λ .
1−λ 1−λ 1−λ
• 1er cas. Si λ ∈] − ∞, 0[∪]1, +∞[ alors < 0 et donc lim |x| λ = +∞. La fonction x 7→ K|x| λ ne
λ x→0
peut donc être la restriction à I d’une fonction continue sur R que dans le cas K = 0. Ceci fournit f/]−∞,0[ = 0,
f/]0,+∞[ = 0 et f (0) = 0 par continuité en 0. Dons f est nécessairement nulle et λ n’est pas valeur propre de ϕ
dans ce cas.
11
• 2ème cas. Si λ = 1, les restrictions de f à ] − ∞, 0[ ou ]0, +∞[ sont constantes et donc, par continuité de f en
0, f est constante sur R. Réciproquement, les fonctions constantes f vérifient bien ϕ(f ) = f . Ainsi, 1 est valeur
propre de f et le sous-espace propre associé est constitué des fonctions constantes.
K1 x λ1 −1 si x ≥ 0
2
• 3ème cas. Si λ ∈]0, 1[, nécessairement ∃(K1 , K2 ) ∈ R / ∀x ∈ R, f (x) = . f ainsi
K (−x) λ1 −1 si x < 0
2
définie est bien continue sur R. Calculons alors ϕ(f ).
(ϕ(f ))(0) = f (0) = 0 puis si x > 0,
Z x
1 1−λ λK1 1 1
(ϕ(f ))(x) = K1 t λ dt = x λ = λK1 x λ −1 = λf (x)
x 0 x
et de même si x < 0.
Enfin, (ϕ(f ))(0) = 0 = λf (0). Finalement ϕ(f ) = λf . λ est donc valeur propre de ϕ (K1 = K2 = 1 fournit une
fonction non nulle) etle sous-espace propre associé
à λ est de dimension 2. Une base de ce sous-espace est (f1 , f2 )
1
x λ −1 si x ≥ 0
0 si x ≥ 0
où ∀x ∈ R, f1 (x) = et f2 (x) = .
0 si x < 0
(−x) λ1 −1 si x < 0
Finalement
Sp(ϕ) =]0, 1].
Correction : Z 1
Considérons E = C([0, 1], R) et ϕ définie sur E par : ϕ(f )(x) = min(x, t)f (t) dt.
0
Z x Z 1
1. Posons gϕ(f ) et considérons la primitive F de f s’annulant en 0. On a alors g(x) = tf (t) dt + x f (t) dt =
Z x 0 x
f (t) dt = F (1) − F (x). Ainsi, à nouveau grâce au théorème fondamental du calcul intégral, l’application ϕ(f )0 est
x
également de classe C 1 sur [0, 1]. En outre ϕ(f )00 = −f , ce qui prouve que
ϕ(f ) est de classe C 2 sur [0, 1].
2. Supposons que f est un vecteur propre de ϕ pour la valeur propre λ. Alors ϕ(f ) = λf . D’après ci-dessus, on en déduit que
f est de classe C 2 .
12
3. Supposons à nouveau que f est un vecteur propre de ϕ pour la valeur propre λ. En dérivant deux fois la relation
ϕ(f ) = λf , il vient : −f = λf 00 .
• Si λ = 0, alors f = 0 : absurde. Par conséquent 0 n’est pas valeur propre .
1 1
• Sinon f est de classe C 2 et vérifie : λf 00 + f = 0 . Remarquons que f = ϕ(f ) donc f (0) = ϕ(f )(0) = 0, par
λ λ
conséquent :
x
f (x) = A sin √ si λ > 0,
λ
x
f (x) = Ash √ si λ < 0.
λ
Z 1
0 0
Cependant, l’expression de la première dérivée montre que ϕ(f ) (1) = g (1) = f (t)dt = 0, donc aussi f 0 (1) =
1
1
ϕ(f )0 (1) = 0. Deux cas sont à traiter :
λ
x A 1
? Si λ > 0, alors une solution est de la forme fA : x 7−→ A sin √ . On a fA0 (1) = √ cos √ .
λ λ λ
1 π
Puisque A 6= 0, on doit donc avoir √ ∈ πZ + , soit
λ 2
1
λ = , avec k ∈ Z∗ (en fait N∗ suffit).
1 2
k+ 2 π2
x 0 1 x
? Si λ < 0, et si gA (x) = Ash √ , alors gA (x) = √ ch √ et ne peut donc s’annuler nulle part, en particulier
−λ −λ −λ
pas en 1. Ceci est absurde, il s’ensuit que λ est forcément strictement positif.
Ainsi le spectre de u est
( )
1 ∗
Sp(ϕ) = λk = ,k∈N .
1 2
k+ 2 π2
x1
1. Montrer qu’il existe i0 ∈ [[1, n]] tel que |xi0 | = kXk∞ pour X = .
.
.
.
xn
13
4. Pour i ∈ [[1, n]], on définit :
n
X
Gi (M ) = z ∈ C, |z − mi,i | 6 |mi,j | .
j=1
j6=i
n
[
Montrer que SpC (M ) ⊂ Gi (M ).
i=1
5. Une cinquième question semi-oubliée, où il s’agissait de déterminer les valeurs propres d’une matrice donnée, sachant
que ce sont des entiers.
Correction :
Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 2. Soit M = (mi,j )16i,j6n une matrice de Mn (C) vérifiant :
n
X
∀i ∈ [[1, n]], |mi,j | < |mi,i |.
j=1
j6=i
x1
1. Soit X = . Par définition, kXk∞ = max |xi |. Comme il y a un nombre fini de composantes, il est clair que ce
.
.
. 16i6n
xn
maximum existe et est égal au module d’au moins une des composantes :
∃i0 ∈ [[1, n]], |xi0 | = max |xi | = kXk∞ .
16i6n
x1
2. Soit X = ∈ Ker M . La relation vectorielle M X = 0 se traduit sur les composantes :
.
.
.
xn
n
X
∀i ∈ [[1, n]], mi,j xj = 0.
j=1
14
Supposons X 6= 0. Alors au moins l’un des composantes de X est non nulle, et a fortiori xi0 6= 0. On peut donc simplifier
l’inégalité précédente par |xi0 | :
n
X
|mi0 ,i0 | 6 |mi0 ,j | .
j=1
j6=i0
On aboutit donc à une contradiction puisque M était supposée à diagonale strictement dominante.
On en déduit que tout vecteur de Ker M est nul. Ainsi Ker M = {0}. L’endomorphisme de Cn canoniquement associé
à M est donc injectif, et comme Cn est de dimension finie, ce même endomorphisme est bijectif. On peut donc conclure :
M est inversible.
Soit λ ∈ C une valeur propre de M et X un vecteur propre associé. On a M X = λX, ce qui se traduit sur les
composantes par :
n
X
∀i ∈ [[1, n]], mi,j xj = λxi .
j=1
Comme tout à l’heure, on peut noter |xi0 | = max |xi | et on peut écrire la relation précédente en particulier pour la
16i6n
ligne i = i0 , en isolant le terme correspondant à j = i0 :
n
X
(λ − mi0 ,i0 )xi0 = − mi0 ,j xj .
j=1
j6=i0
X étant un vecteur propre, il est non nul, on a donc encore xi0 6= 0 et après simplification, il vient :
n
X
|λ − mi0 ,i0 | 6 |mi0 ,j |
j=1
j6=i0
5. Une cinquième question semi-oubliée, où il s’agissait de déterminer les valeurs propres d’une matrice donnée, sachant
que ce sont des entiers.
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2. Pour tout i 6= j, on note
Bij (A) = z ∈ C | |z − aii | · |z − ajj | 6 ri (A) rj (A)
Correction :
1. On prend un vecteur propre X = t(X1 , . . . , Xn ) et un indice d’Hadamard i ∈ [[1, n]] tel que |Xi | > |Xj | pour tout j
(notamment, il est non nul puisque X 6= 0. On regarde alors la i-ième ligne du système AX = λX, ce qui donne
X
(λ − ai,i ) Xi = ai,j Xj
j6=i
et donc λ ∈ Di .
2. On fait la même chose en choisissant les deux indices i et j tels que |Xi | > |Xj | > |Xk | pour tout k ∈ [[1, n]]. Deux
cas sont à considérer :
— Si Xj = 0, alors X n’a qu’une coordonnée non nulle, et on obtient λ = aii , ce qui montre que λ ∈ Bij .
— Si Xj 6= 0, alors les lignes i et j du système AX = λX s’écrivent, après réorganisation et inégalités triangulaires :
X
|λ − aii | · |Xi | 6 |aik | · |Xk | (∗)
k6=i
X
|λ − ajj | · |Xj | 6 |aj` | · |X` | . (∗∗)
`6=j
Dans la première équation, tous les |Xk | sont majorés par |Xj | (puisque le plus gros, |Xi |, est fort opportunément
absent) ; dans la seconde, on ne peut en revanche majorer les |X` | que par |Xi |. Les deux inégalités s’écrivent
donc
|λ − aii | · |Xi | 6 Ri |Xj | et |λ − ajj | · |Xj | 6 Rj |Xi | .
Le produit de ces deux équations et la simplification par |Xi Xj | montre que λ ∈ Bij .
∀P ∈ GLn (R), P M = M P.
Correction :
Nous allons déjà démontrer que GLn (R) est dense dans Mn (R), en démontrant que toute matrice de Mn (R) est limite
d’une suite de matrices inversibles.
Soit A ∈ Mn (R).
La fonction ΠA : x 7→ det(A − xId) est polynomiale en x, de degré n, donc admet au plus n racines distinctes. Notons
(λ1 , . . . , λp ) les racines distinctes de ce polynôme (ce sont les valeurs propres de A, dans C).
1
On choisit k0 ∈ N∗ tel que < min(|λ1 |, . . . , |λp |). On a alors
k0
1
∀k > k0 , < min(|λ1 |, . . . , |λp |)
k
16
donc
1
∀k > k0 , ∈
/ {λ1 , . . . , λp }
k
et par conséquent
1
∀k > k0 , det A − In 6= 0.
k
1
La suite de matrices A − In est donc formée uniquement de matrices réelles inversibles, et converge naturellement
k k>k0
vers A.
On a ainsi démontré que
toute matrice de Mn (R) est limite d’une suite de matrices de GLn (R).
∀k > k0 , M Ak = Ak M.
Ensuite, par continuité des applications N 7→ M N et N 7→ N M (ce sont des applications linéaires sur un espace vectoriel
de dimension finie), en passant à la limite quand k tend vers +∞, il vient
M A = AM
On conclut en rappelant qu’une matrice qui commute à toute matrice de Mn (R) ne peut être qu’une homothétie.
Finalement,
{M ∈ Mn (R), ∀P ∈ GLn (R)M P = P M } = {M ∈ Mn (R), ∀A ∈ Mn (R)M A = AM } = {λIn , λ ∈ R}.
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